Priorites Globales

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Priorites Globales
Priorités Mondiales pour la Réduction des Prises Accidentelles de Cétacés
Randall R. Reeves1, Per Berggren2, Enrique A. Crespo3, Nick Gales4, Simon P.
Northridge5, Giuseppe Notarbartolo di Sciara6, William F. Perrin7, Andrew J. Read8,
Emer Rogan9, Brian D. Smith10 et Koen Van Waerebeek11
Résumé
Les progrès pour diminuer l’ampleur et l’impact des prises accidentelles de cétacés sont
lents, sporadiques et limités à quelques pêcheries ou circonstances. En conséquence, ces
captures représentent probablement la menace la plus sérieuse et la mieux documentée
pour les populations de cétacés au niveau mondial. Ayant reconnu l’importance critique
de la réduction des prises accidentelles pour éviter une diminution considérable, et dans
certains cas l’extinction, des populations de cétacés, le ‘World Wildlife Fund-US’ a lancé
une initiative mondiale ‘Prises Accidentelles’ au début de l’année 2002. Le WWF a fait
appel aux entités gouvernementales et non gouvernementales pour accomplir la réduction
des captures de manière rapide, coopérative et réfléchie. Un groupe de travail a été établi
pour identifier les priorités et donner des conseils sur l’utilisation des ressources
(financières et autres) pour traiter au mieux les problèmes liés aux prises accidentelles. Le
groupe conduisit une étude des captures accessoires au niveau mondial et identifia une
série d’issues spécifiques qui devraient être traités de façon prioritaire, en mettant
l’accent sur: (1) des situations particulièrement critiques (p.ex. la survie d’une espèce ou
d’une population mise en danger par les captures) et qui ne sont pas traitées de manière
adéquate; (2) des circonstances où un progrès rapide pourrait avoir lieu grâce à un
investissement modeste de ressources; (3) des situations où il semble que les captures
posent une menace aux cétacés et pour lesquelles une évaluation quantitative des risques
est nécessaire; (4) pêcheries pour lesquelles il semble y avoir des solutions réalisables
(techniques, socio-économiques, ou une combinaison des deux).
Introduction
On sait depuis plusieurs décades qu’un grand nombre (des centaines de milliers par an)
de cétacés périt dans les pêcheries du monde entier (p. ex. Perrin 1968, 1969; Ohsumi
1
Okapi Wildlife Associates, 27 Chandler Lane, Hudson, Quebec J0P 1H0, Canada. E-mail:
[email protected].
2
Department of Zoology, Stockholm University, S-106 91 Stockholm, Sweden.
3
Centro Nacional Patagónico, Puerto Madryn, Argentina.
4
Australian Antarctic Division, Channel Highway, Kingston, Tasmania 7005, Australia.
5
Sea Mammal Research Unit, Gatty Marine Laboratory, University of St. Andrews, St. Andrews, Fife
KY16 8LB, UK.
6
Tethys Research Institute, Viale G. B. Gadio 2, 20121 Milano, Italy.
7
Southwest Fisheries Science Center, 8604 La Jolla Shores Drive, 92037, La Jolla, California, USA.
8
Duke University Marine Laboratory, 135 Duke Marine Lab Road, Beaufort, North Carolina 28516, USA.
9
Department of Zoology, Ecology and Plant Science, University College, Lee Maltings, Prospect Row,
Cork, Ireland.
10
Wildlife Conservation Society, 27/16 Soi Naya, Mool, Muang, Rawai, Phuket 83130, Thailand.
11
Centro Peruano de Estudios Cetológicos, Museo de los Delfines, Pucusana, Lima 20, Peru.
1
1975; Lear and Christensen 1975). Quoiqu’il en soit les progrès pour quantifier l’étendue
de ce problème, identifier les menaces spécifiques pour la conservation des espèces et
pour réduire la mortalité ont été lents, sporadiques et limités à quelques pêcheries ou
circonstances. Par exemple:
•
•
•
•
•
Après une période prolongée de recherche scientifique, de développements
technologiques, de pressions d’organisations non gouvernementales et de défis
légaux, la mortalité des dauphins dans les pêcheries thonières de l’Océan
Pacifique tropical de l’est a été réduite de façon spectaculaire (Hall 1998;
Gosliner 1999).
Des questions importantes subsistent toutefois au sujet de l’impact des poursuites
continues et des opérations de captures sur la viabilité des populations.
L’importante mortalité de cétacés (et d’autres espèces marines) dans les pêcheries
à grande échelle utilisant les filets dérivants en haute mer a été largement
éliminée, au moins dans certaines régions océaniques, grâce à l’action décisive de
l’Assemblée des Nations Unies, qui a déclaré une interdiction mondiale de ces
pêches à partir de 1993 (Northridge and Hofman1999). Toutefois, la portée de
cette interdiction ne s’est pas étendue à certaines zones clés, comme la mer
Baltique (ASCOBANS 2002), la mer Méditerranée (Tudela et al. 2003), et des
Zones Economiques Exclusives (ZEE) où les captures de cétacés restent
importantes (p.ex. le marsouin de Dall, Phocoenoides dalli; IWC 2002:328). Il est
aussi incertain que l’interdiction ait été complètement exécutée en dehors de la
ZEE dans certaines régions de l’Atlantique Sud et du Pacifique Sud.
Un sanctuaire a été créé en Nouvelle Zélande en 1988 pour réduire
catégoriquement les captures de dauphins d’Hector (Cephalorhynchus hectori)
(Dawson et Slooten 1993). Depuis, des mesures supplémentaires ont été prises
pour résoudre les problèmes de captures auxquels fait face cette espèce protégée
(Reeves et al. 2003, pp. 87-88). A nouveau, ces mesures peuvent être
insuffisantes, particulièrement dans le cas de la sous-espèce de l’Ile du Nord qui
est en sérieux danger d’extinction (Dawson et al. 2001; Baker et al. 2002).
Aux Etats-Unis (E.-U.), des amendements faits en 1994 à la loi sur la Protection
des Mammifères Marins ont établi des limites annuelles de prises pour chaque
stock de mammifère marin en se basant sur le niveau d’élimination biologique
potentiel (EBP). Les activités des pêcheries sont soumises à un contrôle et à des
régulations pour assurer que ces limites ne soient pas dépassées (Wade 1998;
Read 2003). Cette approche a permis une amélioration considérable de la gestion
des pêcheries en ce qui concerne la diminution des captures accidentelles de
cétacés (en fermant des pêcheries dans des zones côtières et imposant l’utilisation
de dispositifs acoustiques répulsifs [pingers] dans d’autres). Quoiqu’il en soit,
l’un des plus sérieux problèmes de capture accidentelle dans les eaux des E.-U.
(impliquant les baleines de Biscaye, Eubalaena glacialis) continue de s’aggraver
(e.g., Knowlton and Kraus 2001).
Dans l’Union Européenne (U.E.), la fermeture des pêcheries au thon albacore
(Thunnus alalunga) utilisant des filets dérivants dans la Baie de Biscaye, la Mer
Celtique et à l’ouest de l’Irlande, l’interdiction des filets dérivants à partir du 1er
janvier 2004 (à l’exception de la Mer Baltique), et l’interdiction de pêcher le thon
2
en encerclant les dauphins dans les sennes, représentent des mesures importantes
pour réduire les prises accessoires (Kaschner 2003). Le Danemark a mis en effet
un programme obligatoire de dispositifs de dissuasion acoustiques dans certaines
pêcheries de la mer du Nord utilisant des filets de fond après avoir étudié
rigoureusement les niveaux de prises accidentelles de marsouins communs
(Phocoena phocoena) et mené des essais avec ces dispositifs (Vinther 1999;
Larsen et al. 2002). Le récent Règlement (CE) no 812/2004 du Conseil va plus
loin, en exigeant que tous filets déployés dans les eaux européennes à partir de
bateaux de plus de 12m de long soient munis de dispositifs acoustiques, en
supprimant progressivement l’usage des filets dérivants en mer Baltique à partir
de 2008, et en imposant la présence d’observateurs à bord pour contrôler les
prises accidentelles de cétacés dans certaines pêcheries.
En dépit de ces exemples positifs (aucun d’eux n’étant exempts de problèmes et tous
demandant un suivi cohérent), les prises accidentelles continuent d’être la menace la plus
grave, immédiate et mieux documentée pour la survie des espèces de cétacés et de leurs
populations au niveau mondial (Northridge et Hofman 1999; Reeves et al. 2003; Read et
al. 2003). Ce problème est particulièrement aigu dans les pays en voie de développement
dont les eaux territoriales (incluant certains fleuves et lacs) représentent l’habitat d’un
grand nombre d’espèces de cétacés et de populations en danger, et dont les pêcheries ont
tendance à être à petite échelle et décentralisées, rendant difficiles l’évaluation, le
contrôle et l’application des mesures de conservation.
Bien que les filets maillants dérivants ou posés constituent la principale source de
préoccupation, les mortalités accidentelles dans les chaluts, les sennes coulissantes, les
sennes de plage, ainsi que dans les palangres, sont aussi inquiétantes. La procédure de
gestion des populations de mysticètes de la Commission Baleinière Internationale (CBI)
demande explicitement que les mortalités dans les pêcheries (et les collisions avec des
bateaux ) soient prises en compte lors de l’allocation de quotas pour la chasse à la
baleine. En conséquence, en 2001, le Comité Scientifique de la CBI a établi un Groupe de
Travail pour l’Estimation des Mortalités dues aux Captures Accidentelles et Autres
Activités Humaines (sous les termes établis lors de la 52ème réunion; CBI 2000:32). Ce
groupe de travail fournit un forum international pour rassembler et analyser les données
sur les prises accidentelles, en particulier sur celles impliquant des baleines à fanons.
Ayant reconnu l’importance de la réduction des taux de prises accidentelles pour éviter
une diminution considérable, et dans certains cas l’extinction, des populations de cétacés,
le ‘World Wildlife Fund-US’ (WWF) a lancé une initiative mondiale concernant les
prises accidentelles au début de l’année 2002. Le WWF a fait appel aux entités
gouvernementales et non gouvernementales pour accomplir la réduction des captures de
manière rapide, coopérative et réfléchie, selon la stratégie décrite par Read et Rosenberg
(2002). Il se référa aussi au Comité Scientifique de la CBI et au Groupe de Spécialistes
des Cétacés (GSC) de la Commission de la Sauvegarde des Espèces de l’Union Mondiale
de la Conservation (UICN) pour établir les priorités et évaluer les mesures prises pour
réduire les captures accessoires.
3
Le WWF a demandé au président (Reeves) de conduire un groupe de travail pour classer
les problèmes de prises accidentelles (c’est à dire fixer les priorités) et de donner des
conseils sur la façon dont il faudrait utiliser les ressources pour résoudre au mieux ces
problèmes. Le rapport du groupe devrait être utile aux décideurs gouvernementaux, aux
agences d’aide, aux organisations non gouvernementales et autres audiences apparentées.
Plutôt que d’identifier simplement les espèces ou les populations courant les risques les
plus sérieux, ou les sites géographiques où les problèmes de prise accessoires sont les
plus graves, le WWF demanda au groupe de mettre l’accent sur ‘des opportunités’, c’est
à dire des situations où une intervention a de très bonnes chances d’être couronnée de
succès.
Démarche et portée
Notre but était de classer les problèmes de prises accessoires selon une série de critères et
d’expliquer clairement les raisons pour lesquelles ces problèmes sont considérés
prioritaires pour le financement et l’intervention. L’accent était mis sur: (1) des situations
particulièrement critiques (p.ex. la survie d’une espèce ou d’une population est
immédiatement mise en danger par les prises accessoires); (2) des circonstances où un
progrès rapide pourrait avoir lieu grâce à un investissement modeste des ressources; (3)
des situations où il semble que les prises posent une menace aux cétacés et pour
lesquelles une évaluation quantitative des risques est nécessaire; (4) pêcheries pour
lesquelles il semble y avoir des solutions possibles (techniques, socio-économiques, ou
une combinaison des deux).
La description de chaque problème devait inclure l’espèce impliquée, une estimation
d’abondance, si possible la description du statut de la population (en déclin, stable,
croissant, etc.), le type de pêcherie (filet, espèce cible), et finalement des
recommandations concernant la mitigation (c.à d. ce qui devrait être fait pour résoudre le
problème, sur base des plans d’action, de rapports de réunions et d’ateliers et des
opinions d’experts du groupe de travail).
A la différence du Groupe de Travail sur l’Estimation des Prises Accidentelles de la CBI,
qui restreint son action aux baleines à fanons (couverte par la Nouvelle Procédure de
Gestion), notre étude a pris en considération tous les cétacés du monde.
Elle a utilisé les synthèses globales suivantes comme points de départ:
•
IWC (1975)
Lors de la réunion inaugurale en 1974, le Sous-comité pour les Petits Cétacés du Comité
Scientifique de la CBI a donné une présentation systématique sur la conservation et la
biologie des petits cétacés (incluant le petit rorqual et tous les odontocètes sauf le
cachalot). Plusieurs problèmes de prises accessoires furent soulignés.
•
IWC (1994) et Perrin et al. (1994)
4
En 1990, l’atelier de la CBI sur la mortalité des cétacés dans les filets de type passif et les
trappes a passé en revue les pêcheries mondiales sur base géographique et a ensuite
examiné leur impact, espèce par espèce et, dans plusieurs cas, population par population.
De plus, l’atelier a passé en revue les informations sur les causes des mortalités
accidentelles et a essayé d’y trouver des solutions.
•
IWC (1992)
Les conclusions de l’atelier de 1990 ont été utilisées par le Sous-comité pour les Petits
Cétacés en réponse à une résolution de la CBI qui demandait au sous-comité de
‘commencer à rassembler toutes les informations pertinentes disponibles sur le statut
actuel des stocks de petits cétacés qui sont soumis à des prises dirigées ou accidentelles et
sur l’impact de ces prises sur les stocks’ (CBI 1992: 178). Le rapport du sous-comité fut
présenté à la conférence sur l’environnement et le développement organisée par les
Nations Unies en 1992.
•
Perrin (1988, 1989), Reeves et Leatherwood (1994), et Reeves et al. (2003)
Les Plans d’Action du GSC représentent des tentatives pour identifier et décrire les
problèmes mondiaux les plus sérieux affectant les cétacés, en incluant les prises
accidentelles et dirigées.
Nous avons utilisé les documents cités ci-dessus ainsi que les rapports annuels de la CBI,
la littérature scientifique générale, notre propre expérience, et des informations fournies
par nos collègues pour nous assurer que notre recherche était complète d’un point de vue
taxonomique et aussi réellement mondiale.
Critères
Les critères suivants ont été utilisés pour déterminer les priorités:
1. Le niveau de risque que représentent les prises pour les populations ou espèces.
2. Le problème est en train d’être traité efficacement, oui ou non, par une législation
nationale, des agréments bilatéraux ou des conventions internationales (pour
minimiser un double effort et promouvoir une distribution optimale des ressources
pour la conservation).
3. La practicabilité de l’intervention, sur base de facteurs tels que la stabilité
politique dans le pays ou la région, la capacité institutionnelle de la région ou du
pays pour assurer l’exécution efficace et le suivi (incluant une évaluation à longterme de l’efficacité), et la disponibilité dans le pays, ou la région, de personnes
ou de groupes capables de mener à bien le travail nécessaire.
4. Un résultat couronné de succès pourrait servir de modèle pour résoudre des cas
similaires.
Les deuxième et troisième points de cette liste réclament une certaine élaboration. En
rapport au 2ème point nous pensons que, en principe, les problèmes de captures
accessoires dans l’Union Européenne, aux Etats Unis, en Australie et en Nouvelle
5
Zélande sont plus susceptibles d’être abordés par des agences gouvernementales et des
organisations non gouvernementales que dans d’autres pays. En effet ces juridictions ont
de puissants instruments législatifs, des économies prospères, et de hauts niveaux de
conscience et d’engagement collectif vis-à-vis de la conservation des mammifères
marins. C’est pourquoi, bien que nous ne fassions aucune distinction entre ces
juridictions et le reste du monde lors de l’identification, de la caractérisation et de la
classification des problèmes de prises accidentelles, nous avons eu tendance à assigner
une moindre priorité à ces problèmes quand ils avaient lieu dans l’U.E., aux E.-U., en
Australie et en Nouvelle Zélande. En rapport au 3ème point, nous avons supposé que les
aspects techniques d’évaluation des prises accessoires, d’atténuation et de surveillance
pourraient être apprises rapidement par une personne motivée ayant une formation en des
sujets apparentés (p.ex. biologie de la conservation, techniques de pêche)
Priorités
Trois tables ont été construites pour identifier les problèmes cibles, sur base des niveaux
de menace documentés pour les espèces ou populations (Table 1), des niveaux de menace
suspectés pour les espèces ou populations (Table 2), et des pêcheries, pays ou plans
d’eau à problèmes (Table 3). Les entrées dans chacune de ces tables ont été évaluées en
se servant des critères décrits ci-dessus et ont abouti à la rédaction de neufs projets décrits
dans les appendices 1-9. Ces neufs projets sont considérés comme des opportunités
d’investissement à haute priorité pour les organismes de financement. Nous n’avons pas
tenté de classer les projets l’un par rapport à l’autre, car le choix d’un projet dépendra des
capacités, prédilections et des priorités internes des différentes agences de financement.
Nous tenons à souligner que toutes les espèces, populations et régions mentionnées dans
les trois tables sont considérées comme hautes priorités de conservation et, dès lors,
méritent l’attention.
Issues
Un certain nombre de problèmes ont été identifiés durant notre étude des prises
accessoires de cétacés. Ils sont énumérés ci-dessous pour avertir le lecteur de la
complexité des problèmes de prises accessoires et de la difficulté de trouver des solutions
efficaces et à longue durée :
• Dans certaines régions, la législation interdisant les captures a causé de sérieux
problèmes pour la surveillance, particulièrement quand les pêcheurs continuent de
prendre des cétacés et se débarrassent des carcasses clandestinement.
• Dans plusieurs régions, les cétacés capturés ont une valeur monétaire et sont dès
lors débarqués et vendus. Cela peut avoir lieu en dépit des prohibitions de la vente
des produits de cétacés (p.ex., Van Waerebeek et Reyes 1994; Van Waerebeek et
al. 1997).
• Dans certaines régions où les cétacés capturés ont une valeur alimentaire ou sont
utilisés comme appât pour la pêche, la distinction entre la prise accidentelle et la
chasse directe est devenue floue (p.ex., Read et al. 1988; Leatherwood et Reeves
1989; Dolar et al. 1994; Van Waerebeek et Ofori-Danson 1999).
6
•
•
•
Il y a peu de programmes d’observation pour surveiller les prises accidentelles de
cétacés en dehors de l’Amérique du nord, de l’Europe de l’ouest, de l’Australie et
de la Nouvelle Zélande (p.ex., Leatherwood et Reeves 1989:44; Zerbini et Kotas
1998; IWC 2004:319; Bordino et Albareda 2004). A quelques exceptions près, les
évidences de prises accidentelles ont tendance à être anecdotiques et nonquantitatives, et consistent en des rapports d’échouages, des enquêtes verbales,
des données de surveillance des ports et en des observations opportunistes faites
par des scientifiques ou des observateurs des pêcheries. Bien que ces sortes
d’évidences ne soient pas idéales, leur analyse innovatrice et rigoureuse peut
aboutir à des estimations crédibles des niveaux (p.ex., Secchi et al. 1997) ou
tendances (p.ex., Pinedo et Polacheck 1999) de prises accidentelles.
Prendre uniquement en compte les résultats d’enquêtes ou les rapports officiels
peut mener à penser, à tort, que les prises accidentelles sont rares ou inexistantes
dans une certaine région. Outre le manque de rigueur général dans la compilation
des statistiques des pêches nationales et les biais dus aux réponses stratégiques
des pêcheurs, la situation peut être embrouillée par les trois facteurs suivants : (a)
un pêcheur qui prend rarement des cétacés dans ses filets peut penser (à tort ou à
raison) que le problème représenté par cette pêche au niveau mondial est petit ou
négligeable; (b) comme les populations de cétacés deviennent de plus en plus
réduites (quelqu’en soient les causes), la fréquence des captures diminue quelque
soit la tendance de l’effort de pêche. Dans des cas extrêmes, la population de
cétacés peut avoir été extirpée localement, réduisant effectivement à zéro les taux
de prises accidentelles et rendant discutable l’existence d’un problème de capture
accessoire; (c) rapporter l’existence de prises accidentelles significatives peut
avoir une faible priorité, ou être politiquement inacceptable, dans les pays où le
développement des pêcheries est considéré vital pour la sécurité alimentaire ou
pour l’équilibre du commerce.
Dans certaines régions où a lieu une pêche intensive aux filets maillants et où des
informations fondamentales (p.ex. espèces de cétacés présentes) et quantitatives
sont absentes, il est difficile de fixer des niveaux de priorité bien que les prises
peuvent poser une sérieuse menace pour la conservation des cétacés. De plus, les
pêcheries dans de telles régions sont souvent à petite échelle et décentralisées,
rendant difficile une estimation ou une surveillance rigoureuse des captures de
cétacés (p.ex. en utilisant un programme d’observateurs à bord) (Donovan 1994).
Remerciements
Ce projet a été conçu par Karen Baragona du WWF-US et le support financier a été
fourni par l’Initiative ‘Prises Accidentelles’ du WWF-US.
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10
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Wade, P.R.1998. Calculating limits to the allowable human-caused mortality of cetaceans
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Zerbini, A.N. and Kotas, J.E. 1998. A note on cetacean bycatch in pelagic driftnetting off
southern Brazil. Report of the International Whaling Commission 48:519-24.
11
Table 1. Priorités des Prises Accidentelles sur base des Menaces Documentées pour
les Espèces ou les Populations (le symbole * indique les priorités rencontrant les
critères établis dans ce document)
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Marsouins du Golfe de Californie, filets maillants
Dauphins d’eau douce de Chine: pêche à l’électricité, palangres
Baleines franches de l'Atlantique nord, à l’est de l’Amérique du nord: trappes
verticales et filets maillants
Baleines franches du Pacifique nord au large de l’Asie: filets-trappes verticaux et
filets maillants
* Orcelles marines des Philippines, filets matang quatro pour la pêche au crabe
* Orcelles d’eau douce: les fleuves Mékong et Mahakam, le lac Songkhla et le
fleuve Ayeyarwady, filets maillants
Platanistes du Gange en Inde et au Bangladesh, filets maillants
Marsouins aptères de la mer Intérieure du Japon, filets maillants
Marsouins aptères du fleuve Yangtze, filets maillants et pêche à l’électricité
*Dauphin de la Plata, filets maillants côtiers
Dauphins d’Hector de l’île du Nord, filets maillants côtiers
Marsouins communs de la mer Baltique, filets maillants
*Marsouins communs de la mer Noire, filets maillants côtiers
Stock ‘J’ des petits rorquals au Japon et en Corée du sud, filets-trappes
*Dauphins obscurs du Pérou, filets dérivants
Dauphins à bosse de l’Indo-Pacifique et grands dauphins du Natal (Afrique du
Sud), filets anti-requins
* Dauphins à bosse de l’Indo-Pacifique et grands dauphins de la côte sud de
Zanzibar (Tanzanie), filets dérivants et filets de fond
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Table 2. Priorités des Prises Accidentelles sur base des Problèmes Suspectés pour les
Espèces ou les Populations (le symbole * indique les priorités rencontrant les
critères établis dans ce document).
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Marsouins de Burmeister au Pérou, filets maillants côtiers
Marsouins aptères des eaux maritimes de la Chine et de l’Asie du sud-est, filets
maillants côtiers et filets-trappes
Marsouins aptères du golfe Persique, filets maillants côtiers
*Orcelles du lac Chilka (Inde), filets maillants; de la baie du Bengale, filets
dérivants à maille épaisse pour les élasmobranches
Dauphins à bosse de l’Afrique de l’est, filets maillants côtiers
Dauphins à bosse de Madagascar et de l’Afrique de l’est, filets maillants côtiers
Dauphins à bosse de l’Asie, filets maillants côtiers
Cachalots de la Méditerranée, filets dérivants pélagiques
Grands dauphins de la mer Noire, filets maillants
Grands dauphins de la Méditerranée, filets maillants
Les populations marines et estuariennes de sotalias, filets maillants
Sotalias d’eau douce de l’Amazonie, filets maillants
Dauphins communs à bec court de la Méditerranée, filets maillants et filets
dérivants
Dauphins bleus et blancs, dauphins de Risso, globicéphales noirs et baleines à bec
de Cuvier de la Méditerranée, filets dérivants
Dauphins communs à bec court des eaux de l’Europe de l’ouest, chaluts et filets
maillants
Marsouins aptères en Corée et au Japon, filets côtiers et filets-trappes
*Dauphins de Commerson en Argentine, filets maillants côtiers et chaluts d’eaux
semi-profondes
*Dauphins longirostres et dauphins de Fraser aux Philippines, filets dérivants
visant les gros poissons pélagiques et volants, sennes coulissantes pour petits
poissons pélagiques
Dauphins longirostres du Sri Lanka, filets dérivants et filets posés en combinaison
avec l’harponnage
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Table 3. Priorités des Captures Accidentelles sur base des Pêcheries, Pays ou Plans
d’Eau à Problèmes (le symbole * indique les priorités rencontrant les critères établis
dans ce document).
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Pêche à l’électricité et à la palangre de fond dans le fleuveYangtze
*Pêcheries utilisant des filets maillants (en incluant les filets dérivants) dans tous
les fleuves, lacs et lagons habités par des cétacés (p.ex., systèmes
hydrographiques de l'Indus, du Gange, Brahmaputra, Karnaphuli, Yangtze,
Mekong, Mahakam, de l’Ayeyarwady, Amazone, et de l’Orénoque)
Filets-trappes pour les crabes dans la mer d’Okhotsk, les Kuriles, et le Kamchatka
Pêche au casier pour les homards et les crabes au sud-est du Canada et nord-est
des Etats Unis
*Filets pour les crabes (matang quatro) au détroit de Malampaya, Philippines
Filets maillants de la mer Intérieure du Japon
Les filets dérivants pélagiques et des eaux lointaines de Taiwan
*Pêcheries côtières à filets maillants (artisanales) du nord de l’Argentine, de
l’Uruguay, et du Brésil
Pêcheries côtières à filets maillants en Nouvelle Zélande
Filets de fond en la mer Baltique
Filets dérivants pour le saumon en mer Baltique
* Pêcheries côtières à filets maillants en mer Baltique
Filets dérivants pélagiques en mer Méditerranée
Filets dérivants pélagiques pour le saumon des ZEE de la Russie et du Japon
(Pacific ouest/mer de Béring)
Filets-trappes, stock ‘J’ des petits rorquals au Japon et en Corée du sud
Filets anti-requins –pêcheries en Afrique du Sud et Australie
Filets dérivants à maille large (requins, poissons pélagiques, cétacés) au Pérou.
* Filets dérivants à maille large et pêches utilisant les sennes coulissantes aux
Philippines (requins, poissons pélagiques, cétacés)
Filets dérivants à maille large (requins, poissons pélagiques, cétacés) en Indonésie
*Filets dérivants et filets posés (de fond) au large de Zanzibar, Tanzanie (requins,
poissons pélagiques, cétacés)
Pêcheries aux filets maillants dans le Golfe du Tonkin, Vietnam
Filets dérivants à maille épaisse pour les élasmobranches dans le haut de la baie
du Bengal, Bangladesh
Filets dérivants et filets de fond au Sri Lanka
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Appendice 1: Description du Problème et des Solutions-Protéger l’Orcelle des Filets
et Trappes à Crabes au Détroit de Malampaya, Philippines
Une petite population d’orcelles (Orcaella brevirostris) sérieusement en danger vit dans
les extensions supérieures du détroit de Malampaya aux Philippines (Smith et al. 2004;
Smith 2004). C’est la seule population de cette espèce dans l’archipel des Philippines; la
population la plus proche se situant à 550 km au sud, au nord de Bornéo.
Sur base des études réalisées en 2001, la meilleure estimation disponible pour cette
population est de 77 animaux (CV = 27.4). Bien que le taux de mortalité dû aux captures
dans les filets à crabes (filets matang quatro) n’ait pas été estimé de façon rigoureuse, les
informations disponibles suggèrent qu’il est supérieur à 2.5% et pourrait même être
supérieur à 4.5%. Le déclin de cette population est sûrement dû aux prises dans les filets
matang quatro.
Le GSC recommande une action immédiate pour éliminer, ou au moins réduire de façon
importante, la mortalité des dauphins dans cette pêcherie. Il recommande vivement le
développement de mesures socio-économiques pour les pêcheurs et souligne la nécessité
d’un contrôle à long terme de l’abondance et de la mortalité des orcelles (Reeves et al.
2003:89). Smith et al. (2004) suggèrent l’amélioration de la pêche aux moules vertes,
l’amélioration de l’efficacité de la pêche au casier à crabe, la promotion de nourriceries
pour les loches et autres poissons de haute valeur commerciale, et le développement du
tourisme indigène comme alternatives à la pêche aux filets matang quatro. De plus, ces
auteurs recommandent de fermer progressivement la pêche aux filets maillants dans des
segments importants de l’habitat des orcelles. Ils soulignent qu’il faut faire comprendre
aux habitants locaux que la création de ces zones libres de pêches leur sera aussi
profitable et qu’ils devraient donc leur donner leur appui. Finalement, Smith et al.
soulignent l’importance d’utiliser l’orcelle comme espèce symbolique des campagnes de
promotion de pêcheries viables et du maintien de la productivité naturelle et de la
diversité du détroit de Malampaya.
Les orcelles sont considérées comme une espèce ‘en danger critique d’extinction’ dans la
Liste Rouge de l’UICN. Même de très faibles taux de captures pourraient les faire
disparaître dans un avenir proche. Il est urgent de mettre en place les mesures de
réduction des prises accidentelles recommandées par Smith et al. (2004) ainsi qu’un
programme de surveillance systématique pour évaluer l’efficacité de ces mesures.
Références supplémentaires
Smith, B.D. and Beasley, I. 2004. Orcaella brevirostris (Malampaya Sound
subpopulation). 2004. 2004 IUCN Red List of Threatened Species.
Smith, B.D., I. Beasley, M. Buccat, V. Calderon, R. Evina, J. Lemmuel de Valle, A.
Cadigal, E. Tura, and Z. Visitacion. 2004. Status, ecology and conservation of Irrawaddy
dolphins (Orcaella brevirostris) in Malampaya Sound, Palawan, Philippines. Journal of
Cetacean Research and Management 6:41-52.
15
Appendice 2: Description du Problème et des Solutions- Protéger les Dauphins à
Bosse de l’Indo-Pacifique et les Grands Dauphins des Filets Dérivants et Filets de
Fond utilisés le Long de la Côte Sud de Zanzibar (Tanzanie), Afrique de l’Est
Les mortalités accidentelles dans les pêcheries représentent probablement un problème de
conservation important pour les cétacés de plusieurs régions des côtes ouest de l’océan
Indien. Relativement peu de ces régions ont fait l’objet d’évaluations suivies. La côte sud
de Zanzibar est l’une d’entre elles.
Des petites populations de grands dauphins (Tursiops aduncus) et de dauphins à bosse de
l’Indo-Pacifique (Sousa chinensis) vivent au large de la côte sud de Zanzibar. Ils furent
chassés (pour servir d’appât et pour la consommation humaine) dans cette zone jusqu’en
1996, ce qui a très probablement réduit les populations locales. Les meilleures
estimations de l’abondance actuelle de ces deux espèces sont de 161 (95% CI 144-177)
individus pour les grands dauphins et de 71 (95% CI 48-94) pour les dauphins à bosse.
Ces chiffres furent calculés sur base de l’analyse des données de capture-recapture
obtenues par photo-identification en 2001 (Stensland 2004). A partir de 1992, la chasse
fut graduellement remplacée par un tourisme d’observation des dauphins, et en 2001,
approximativement 35 bateaux locaux emmenaient des passagers pour observer les
dauphins (Amir et Jiddawi 2001).
En l’an 2000 un programme de collecte et de comptes rendus a été établi pour
documenter les prises de cétacés dans les dispositifs de pêche autour de Zanzibar. Depuis,
plus de 160 spécimens appartenant à six espèces ont été récupérés dans les filets dérivants
et les filets de fond. Ces captures ont lieu toute l’année, et aux environs de 30% des prises
enregistrées surviennent dans les filets de fond et les filets dérivants déployés par les
bateaux locaux de deux villages au sud de Zanzibar. Des programmes d’observation ont
été utilisés en 2003-2004 pour estimer l’ampleur des prises et pour évaluer leur effet
potentiel négatif sur les populations de dauphins. Ces programmes couvraient 25% de
l’effort total des deux pêcheries (14 bateaux au total), et les résultats indiquèrent une
mortalité anthropogénique annuelle de 8% et 5.6% des nombres estimés de dauphins à
bosse et de grands dauphins, respectivement.
Une action rapide est clairement nécessaire pour réduire la pression sur ces populations
qui sont probablement déjà épuisées. La mitigation des prises accidentelles est importante
non seulement pour conserver les populations de dauphins, mais aussi pour protéger les
intérêts des communautés locales pour lesquelles le tourisme d’observation des dauphins
est devenu une part importante de la subsistance
Références supplémentaires
Amir, O. A. and N. S. Jiddawi. 2001. Dolphin tourism and community participation in
Kizimkazi village, Zanzibar. Pp. 551-560 in M. Richmond and J. Francis (eds.), Marine
science development in Tanzania and Eastern Africa. Proceedings of the 20th anniversary
conference on advances in marine science in Tanzania, Zanzibar, Tanzania, IMS/
WIOMSA.
16
Stensland, E. 2004. Behavioural ecology of Indo-Pacific bottlenose and humpback
dolphins. Doctoral thesis, Stockholm University, Department of Zoology. ISBN: 917265-837-X.
Appendice 3: Description du Problème et des Solutions – Protéger les Marsouins
Communs de la Mer Noire des Filets Maillants Côtiers
Les marsouins communs de la mer Noire semi-fermée sont isolés géographiquement des
autres populations de l’océan Atlantique. Cette population diffère aussi génétiquement et
morphologiquement des marsouins d’autres régions du monde (IWC 2004:316-17). La
population est actuellement considérée ‘vulnérable’ par l’UICN, mais une réévaluation
est nécessaire pour déterminer si ce listage ne sous-estime pas le niveau des risques
auxquels elle fait face. Sur la base de données provenant d’une variété de sources
originaires des états riverains de la mer Noire (p.ex. rapports de programmes de prises
accessoires, réseaux nationaux d‘échouage), Birkun (2002) a déduit que des milliers de
marsouins sont tués chaque année, principalement dans des filets de fond à maille large
pour la pêche au turbot, à l’esturgeon, et à la roussette.
Lors de sa réunion annuelle en 2003, le Comité Scientifique de la CBI a émis un certain
nombre de recommandations concernant ce problème, exprimant ‘une vive préoccupation
pour le grand nombre non-quantifié de marsouins capturés dans les pêcheries à filets
maillants’ et concluant que ‘le statut de conservation de cette espèce serait grandement
amélioré si les règlements de pêche existants visant à réduire l’effort de pêche et
l’utilisation de certain équipements étaient appliqués’ (IWC 2004:35). On se retrouve
donc en présence d’une situation où existe un système légal et régulateur pour au moins
améliorer le statut de conservation de la population de marsouins. Toutefois, en l’absence
d’implémentation et d’application des règlements, cette amélioration n’a pas lieu.
Assister les états riverains pour améliorer l’efficacité de leurs programmes de gestion des
pêches peut être une des stratégies prometteuses à suivre.
Le Comité Scientifique de la CBI a aussi recommandé que l’ampleur des prises
accidentelles soit évaluée- ‘une question d’une certaine urgence en ce qui
concerne les captures de marsouins communs dans les filets de fond pour le
turbot’ (IWC 2004:35)- de préférence en utilisant des programmes d’observateurs
indépendants à bord, mais aussi d’utiliser des moyens indirects pour estimer
l’effort de pêche et les captures de cétacés dans les pêcheries de la mer Noire qui
sont essentiellement illégales, non déclarées ou non réglementées
Les marsouins communs de la mer Noire sont aussi un foyer de préoccupation de
l’Accord sur la Conservation des Cétacés de la Mer Noire et de la Méditerranée et de la
Zone Atlantique Adjacente (ACCOBAMS). Lors de sa deuxième réunion (Istanbul,
Novembre 2003), le Comité Scientifique d’ ACCOBAMS pris note des informations
récentes fournie par Alexei Birkun d’Ukraine au sujet de la détérioration du statut de
conservation des marsouins communs de la mer Noire et a fortement recommandé aux
Parties de l’Accord d’aborder d’urgence ce problème.
17
Références supplémentaires
Birkun, A., Jr. 2002. Interactions between cetaceans and fisheries in the Black Sea. In: G.
Notarbartolo di Sciara (ed.), Cetaceans of the Mediterranean and Black seas: state of
knowledge and conservation strategies. A report to the ACCOBAMS Secretariat,
Monaco, Feb. 2002. Section 10, 11 pp.
IWC. 2004. Report of the Scientific Committee. Journal of Cetacean Research and
Management 6(Suppl.):1-60.
18
Appendice 4: Description du Problème et des Solutions – Protéger les Dauphins
(particulièrement les dauphins longirostres et dauphins de Fraser ) des Philippines
des Filets Dérivants à Large Maille et des Sennes Coulissantes
Des prises accessoires importante de dauphins longirostres (Stenella longirostris) et de
dauphins de Fraser (Lagenodelphis hosei) ont lieu aux Philippines. Ainsi, les captures
annuelles d’une seule pêcherie au thon à filets dérivants dans le Negros oriental étaient
estimées à plus ou moins 400 spécimens (Dolar 1994). Des pêcheries similaires pour
grandes espèces pélagiques fonctionnent dans plusieurs autres régions de ce pays (Perrin
et al., in press). Un plus grand nombre de cétacés est probablement aussi capturé dans des
sennes tournantes. Ainsi, on estime que dans l’est de la mer de Sulu les prises
accidentelles s’élevènt à 2,000 – 3,000 individus par an. Une évaluation rapide menée
dans 105 villages de pêcheurs démontra que des prises accidentelles avaient lieu dans
67% de ces villages et que les dauphins capturés étaient utilisés comme appât pour la
pêche aux requins à la palangre (Perrin et al., in press). Le nombre total de captures
accidentelles aux Philippines n’a pas été estimé suite (a) à l’absence relative d’une
documentation standardisée des prises de poissons et des captures accidentelles et (b) au
manque de données sur les dynamiques d’opération de la flotte de pêche (p.ex. combien
de bateaux de pêche, où et quand). Des études sur l’abondance des cétacés ont été
réalisées dans des zones limitées. L’analyse préliminaire des résultats suggère que les
captures ne sont pas soutenables (Dolar 1999; Perrin 2002). Pour améliorer cette situation
il faut un contrôle étendu et une bonne documentation de l’effort de pêche et des prises
accidentelles des flottes à haut risque grâce à la présence d’observateurs à bord et à la
conduite d’enquêtes aux sites de débarquement.
L’existence du WWF-Philippines, structure institutionnelle incluant des chercheurs
expérimentés et ayant un engagement et une vision à long terme constitue un facteur
positif important pour la sélection de ce projet.
Références supplémentaires
Dolar, M.L.L. 1994. Incidental takes of small cetaceans in fisheries in Palawan, central
Visayas and northern Mindanao in the Philippines. Rep. Int. Whal. Commn (Special
Issue)15:355-363.
Dolar, M.L.L. 1999. Abundance, distribution and feeding ecology of small cetaceans in
the eastern Sulu Sea and Tañon Strait, Philippines. Ph.D. dissertation, University of
California, San Diego. Xxv + 241 pp.
Perrin, W. F. 2002. Problems of marine mammal conservation in Southeast Asia.
Proceedings of International Symposium 70th Anniversary of the Japanese Society of
Fisheries Science. Fisheries Science 68, Supplement 1:238-242.
Perrin, W. F., R. R. Reeves, M. L. L. Dolar, T. A. Jefferson, H. Marsh, J. Y. Wang and J.
Estacion (eds.). In press. Report of the Second Workshop on the Biology and
19
Conservation of Small Cetaceans and Dugongs of Southeast Asia. Dumaguete,
Philippines, 24-26 July 2002. CMS Technical Series.
20
Appendice 5: Description du Problème et des Solutions – Protéger les Orcelles des
Enchevêtrements dans les Filets Maillants des Rivières Mekong, Mahakam et
Ayeyarwady et des lacs Chilka et Songkhla.
Les orcelles sont menacées sur toute leur aire de répartition par des enchevêtrements dans
les filets. Leur adaptation à des conditions écologiques relativement rares et limitées –
fosses profondes des grands fleuves et milieu marin littoral (y compris lacs connexes)
recevant d’importants apports en eau douce (voir Stacey et Leatherwood 1997; Stacey et
Arnold 1999; Smith et Jefferson 2002) - signifie que les populations ont tendance a être
petites et isolées démographiquement par de grandes zones d’habitat inapproprié. Ceci les
rend particulièrement vulnérables. Les populations d’eau douce vivant dans trois fleuves Mahakam en Indonésie, Ayeyarwady à Myanmar, et Mékong au Viet Nam, Cambodge, et
sud du Laos – ainsi qu’une population d’un lac annexé - Songkhla en Thailande -sont
classées ‘en danger critique d’extinction’, l’enchevêtrement dans les filets maillants
représentant la menace principale. La seule autre population connue – dans le lac Chilka
en Inde – n’a pas encore été évaluée de façon adéquate mais fait l’objet de prises dans les
filets maillants.
Bien qu’il ne soit pas encore possible d’avoir des estimations rigoureuses des prises
accidentelles, toutes les informations disponibles laissent supposer que les taux de
captures récentes et actuelles ne sont pas soutenables. Dans la rivière Mékong, il y eut en
moyenne quatre dauphins morts en 2001-2003 suite aux enchevêtrements dans les filets
(I. Beasley, comm. pers. ), ce qui représente 5.8% de la population estimée à seulement
69 animaux (Beasley et al. 2003). Une moyenne de plus de trois morts par an due aux
enchevêtrements dans les filets a été décrite dans la rivière Mahakam en 1997-1999, ce
qui représente au moins 8.8% d’une population estimée à seulement 34 animaux (Kreb
2002). Au moins 15 orcelles d’une population comptant seulement 8 à 15 individus ont
péri dans les filets du lac Songkhla entre 1990-2003 (Beasley et al. 2002; Smith,
information non-publiée). Un total de 3,050 filets maillants a été compté dans le canal
principal du fleuve Ayeyarwady durant un relevé effectué en 2002. De plus les
chercheurs ont observé que le taux de rencontre des filets (c.à.d. le nombre de filets
observés chaque jour) augmentait de façon significative dans les zones où la présence
d’orcelles avait été rapportée au passé mais où elles n’ont pas été observées durant un
récent relevé (Smith 2003). Il est raisonnable d’inférer que les enchevêtrements dans les
filets maillants ont été une cause contribuante importante du déclin du nombre
d’individus et de l’aire de répartition de cette espèce.
En dépit de ce diagnostique peu avenant, il y a encore des raisons d’espérer que la
situation puisse être renversée. Les orcelles d’eau douce sont vénérées tout au long de
leur aire de répartition, et récemment la prise de conscience locale de leurs problèmes
s’est grandement accrue dans plusieurs régions. Il faudra des interventions socioéconomiques et des changements technologiques pour accomplir une réduction des prises
accidentelles . Dans le fleuve Ayeyarwady, par exemple, on projette d’établir un réseau
de zones protégées où les filets maillants seront interdits, mais où une pêcherie
traditionelle impliquant la coopération entre les pêcheurs aux ‘filets de lancer’ et les
orcelles (see Smith et al. 1997) serait encouragée.
21
Des opérations touristiques écologiques à petite échelle, au cours desquelles les touristes
accompagnent les pêcheurs et les observent pendant qu’ils cherchent les dauphins et
lancent leurs filets, seraient encouragées et gérées pour s’assurer que les locaux
obtiennent des avantages économiques. Quelques pêcheurs de l’Ayeyarwady pêchant
avec des filets maillants utilisent déjà une technique simple pour éloigner les dauphins de
leurs filets et éviter la déprédation. Ils frappent deux bars de fer l’une contre l’autre,
utilisant le bruit comme dispositif de répulsion. En dehors des zones protégées les
pêcheurs devraient rester près des filets quand les dauphins sont proches.
Les solutions spécifiques pour les problèmes de prises accidentelles varient en fonction
de chaque population. Toutefois une approche d’ensemble qui consisterait à éliminer les
filets maillants des zones appréciées par les dauphins, à fournir des stimulants socioéconomiques pour s’assurer du support des pêcheurs locaux, et à employer des solutions
simples pour minimiser les risques d’enchevêtrement dans les filets maillants en dehors
des zones sans filets, offre les meilleures chances pour la conservation des orcelles d’eau
douce dans leur aire de répartition.
Références supplémentaires
Beasley, I., Chooruk, S., and Piwpong, N. 2002. The status of the Irrawaddy dolphin,
Orcaella brevirostris, in Songkhla Lake, southern Thailand, Raffles Bulletin of Zoology,
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Beasley, I., Somany, P., Kin, S. and Sang, Y.S. 2003. Mekong Dolphin Conservation
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Kreb, D., 2002. Density and abundance of the Irrawaddy dolphin, Orcaella brevirostris,
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Smith, B.D., Thant, H., Lwin, J.M. and Shaw, C.D.1997. Preliminary investigation of
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Smith, B.D. 2003. Report on a survey to assess the status of Irrawaddy dolphins Orcaella
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Unpublished report submitted to the Wildlife Conservation Society, Whale and Dolphin
Conservation Society, Myanmar Forest Department and Myanmar Department of
Fisheries.
Smith, B.D. and Jefferson, T.A. 2002. Status and conservation of facultative freshwater
cetaceans in Asia. Raffles Bulletin of Zoology Supplement 10, 173-87.
22
Stacey, P. J. and Leatherwood, S. 1997. The Irrawaddy dolphin, Orcaella brevirostris: a
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Stacey, P.J. and Arnold, P.W. 1999. Orcaella brevirostris. Mammalian Species 616:1-8.
Appendice 6. Description du Problème et des Solutions –Surveillance, Stimulation
d’une Prise de Conscience Publique, et Protection des Dauphins à Bosse au Nord du
Golfe de Guinée (Ghana, Togo)
Le dauphin à bosse de l’Atlantique (Sousa teuszii) est une espèce côtière, endémique de
l’Afrique de Ouest, entre le Sahara de l’ouest (Maroc) et l’Angola. Huit stocks nominatifs
ont été établis à des fins de gestion. Bien qu’il n’y ait pas d’estimations d’abondance, il
est probable que plusieurs stocks ne soient représentés que par plusieurs dizaines ou
quelques centaines d’animaux. D’autres ne sont représentés que par un seul spécimen
(Van Waerebeek et al. 2004). Bien que l’aire de distribution de cette espèce ait pu être
continue dans le passé, des hiatus dans sa distribution actuelle sont de plus en plus
apparents. Ironiquement, bien que cette espèce ait été découverte dans l’estuaire du
Cameroun en 1892, sa présence dans le nord du Golfe de Guinée, un littoral de plus de
2,000 km, n’a plus été confirmée depuis (Van Waerebeek et al. 2004). De récents
rapports des pêcheurs locaux permettent d’espérer que les dauphins à bosse soient encore
présents sporadiquement, et en petit nombre, près du fleuve Volta et à l’est du Togo
contigu (zone de Lomé). A l’heure actuelle, le suivi des captures accidentelles dans les
pêcheries côtières du Ghana et du Togo n’a pas abouti à un seul enregistrement de prise.
Cela ne devrait pas surprendre, si les populations sont déjà sévèrement épuisées. Les
captures accidentelles de dauphins à bosse ont été bien documentées dans d’autres pays
de l’Afrique de l’ouest (Van Waerebeek et al. 2004).
L’éventuelle démonstration, par des investigations approfondies, de la présence de
dauphins à bosse près de l’embouchure de la rivière Volta au Ghana et à l’ouest du Togo
pourrait engendrer une prise de conscience et un support publique suffisants pour
déclencher un processus d’évaluation et, finalement, l’exécution des mesures de
conservation. En comparaison avec la plupart des autres pays de l’Afrique de l’ouest, le
Ghana a une réputation solide en ce qui concerne la conservation de la faune sauvage.
L’ajout des dauphins à bosse au programme de conservation du Sanctuaire Ada à
l’embouchure du fleuve Volta (Songhor site RAMSAR) pourrait faciliter leur
conservation. De plus, si les recherches indiquaient le déplacement des dauphins à bosse
entre les frontières du Ghana et du Togo, les possibilités d’attention et d’investissement
internationaux pour la conservation de cette espèce pourraient augmenter, p.ex. de la part
de la Convention de la Conservation des Espèces Migratrices.
Des dizaines de milliers de Ghanéens vivent des produits de la mer et, dès lors, la
fermeture des pêcheries utilisant des filets maillants sur de grandes étendues ne semble
pas réalisable du point de vue socio-économique. Toutefois, certaines zones telles que le
Sanctuaire Ada du fleuve Volta pourraient être interdites à la pêche aux filets maillants.
23
Des recherches précédentes (voir Van Waerebeek et Ofori-Danson 1999; Debrah 2000)
ont suscité un certain débat publique mais n’ont pas eu un impact suffisant pour
provoquer une réponse politique au niveau national. Ceci est du en partie au fait que les
autorités des pêcheries n’ont pas été convaincues de la sévérité du problème. L’obtention
de nouvelles et meilleures données ainsi que leur publication dans des journaux
scientifiques révisés par les pairs devraient finalement stimuler une prise de conscience
publique. On peut aussi espérer que les départements des pêcheries et de la faune sauvage
s’engageront plus et coopéreront pour interdire, ou au moins limiter, le commerce des
produits de cétacés, p.ex. en limitant leur consommation aux communautés de pêcheurs
locales.
Avec des fonds suffisants et une formation appropriée, il devrait être possible de collecter
assez de données au niveau national et, consécutivement, de faire des progrès pour
évaluer les tendances et mettre en place de solides mesures de conservation.
L’introduction d’opérations touristiques centrées sur l’observation des dauphins semble
possible à long terme, étant donnés l’exceptionnelle diversité des espèces, les mers
calmes et un tourisme en augmentation vers l’exotique Ghana.
Références supplémentaires
Debrah, J.S. 2000. Taxonomy, exploitation and conservation of dolphins in the marine
waters of Ghana. Master of Philosophy in Fisheries Science, University of Ghana. 86pp.
Van Waerebeek, K., Barnett, L., Camara, A., Cham, A., Diallo, M., Djiba, A., Jallow,
A.O., Ndiaye, E., Samba Ould Bilal, A.O. and Bamy, I. L. 2004. Distribution, status and
biology of the Atlantic humpback dolphin Sousa teuszii (Kükenthal, 1892). Aquatic
Mammals 30: 56-83.
24
Appendice 7. Description du Problème et des Solutions: Travailler pour la
Conservation du Marsouin de Burmeister, une Espèce cryptique du Pérou
Le marsouin de Burmeister (Phocoena spinipinnis) est l’une des trois espèces les plus
fréquemment capturées dans les eaux péruviennes et chiliennes. Sur base des calculs de
débarquement au Pérou, les captures annuelles de marsouins s’élevaient à plusieurs
milliers de spécimens jusqu’en 1994 (Van Waerebeek et Reyes 1994). Il a été déduit que
la plupart des marsouins débarqués avaient été capturés accidentellement car la chasse
délibérée est peu fréquente pour la même raison que les observations sont rares. En effet,
l’espèce est extrêmement difficile à voir aux conditions de mer normales. Depuis que le
commerce de la viande de petits cétacés a été interdit au Pérou en 1994, il est devenu de
plus en plus difficile de quantifier les prélèvements par les pêcheries. Quoiqu’il en soit
les observations de restes de marsouins faites durant les relevés de la côte ont confirmé
que les prises accidentelles ont toujours lieu (Van Waerebeek et al. 1999).
En dépit d’une prise de conscience et d’une préoccupation accrue pour la conservation,
les autorités péruviennes ne sont toujours pas convaincues qu’il faut prendre des mesures
supplémentaires à l’interdiction du commerce des produits de cétacés afin de réduire les
mortalités dans les pêcheries. Le manque de données récentes et de mesures pratiques qui
pourraient être efficaces sur le terrain et à la portée politique du Pérou, affaiblit le cas de
la prise de mesures de conservation additionnelles.
La détermination du statut des populations de marsouins représente un énorme défi suite
à leur comportement occulte qui rend inefficaces les relevés visuels standards. Il est aussi
difficile d’estimer l’échelle des captures étant donné que les carcasses ne sont plus
disponibles sur les marchés aux poissons (Van Waerebeek et al. 1999). Bien que le grand
nombre de marsouins débarqués sur les marchés avant 1994 suggère qu’historiquement
ils étaient très abondants, il est impossible de dire à quel point la population est épuisée et
si elle continue à diminuer.
Un programme d’observation indépendant est nécessaire pour étudier les facteurs
influençant les prises de marsouins de Burmeister dans la flotte artisanale. Un tel
programme peut être développer à petite échelle mais doit être bien préparé. Nous
proposons un programme en trois étapes consistant en:
•
•
Un relevé des restes abandonnés dans les ports côtiers pour évaluer les taux de
mortalité causés actuellement par les pêcheries et les comparer aux précédents, en
utilisant les mêmes critères. Des preuves morphologiques et génétiques (pour les
restes non identifiables) devront être collectées et archivées.
Dans les zones où de grands nombres de marsouins ont été capturés, des
observateurs à bord devraient tenter de documenter la dynamique des
enchevêtrements (filets, facteurs temporaux et circonstanciels). Si possible un
détecteur acoustique de marsouins (Chappell et al. 1996) devrait être opéré lors
d’une installation expérimentale. Un des objectifs du programme d’observation
devrait consister en l’estimation des prises actuelles de marsouins de Burmeister
par une extrapolation des prises observées par unité d’effort. Ceci pourrait être
25
•
appliqué aux données provenant du recensement des pêcheries artisanales au
niveau national effectué en septembre 2004.
La compilation, l’analyse et la publication de données importantes existantes
ayant trait à ce problème.
L’éxécution réussie de ces activités pourraient permettre le développement d’arguments
solides en faveur de la création de nouvelles zones marines protégées (p.ex., Sechura,
Banco de Mancora) et la prise en considération d’une réduction de l’utilisation des filets
maillants dans ces zones.
Références supplémentaires
Chappell, O.P., R. Leaper, and J. Gordon. 1996. Development and performance of an
automated harbour porpoise click detector. Report of the International Whaling
Commission 4:587-594.
Van Waerebeek, K. and Reyes, J.C. 1994. Post-ban small cetacean takes off Peru: a
review. Report of the International Whaling Commission (Special Issue) 15:503-520.
Van Waerebeek, K., Van Bressem, M.F., Alfaro-Shigueto, J., Sanino, G.P., Montes, D.,
and Ontón, K. 1999. A preliminary analysis of recent captures of small cetaceans in Peru
and Chile. International Whaling Commission, Cambridge, UK. Document SC/51/SM17.
26
Appendice 8. Description du Problème et des Solutions: Protéger les Dauphins de la
Plata des Enchevêtrements dans les Filets Côtiers en Argentine, en Uruguay et au
Brésil
Le dauphin de la Plata (Pontoporia blainvillei) est l’espèce de petit cétacé la plus
menacée de l’Océan Atlantique sud-ouest (Crespo 1998; Secchi et al. 2001a). Il fréquente
les eaux côtières allant de Itaunas, Espirito Santo, au Brésil, jusqu’au Golf de San Matías
en Argentine (Crespo et al. 1998). Les prises accidentelles représentent la menace la plus
sérieuse auquel fait face cette espèce sur toute son aire de distribution. Cette aire a été
divisée en quatre ‘Unités de Gestion du Dauphin de la Plata’ (UGDP) conformément aux
informations écologiques, morphologiques et génétiques (Secchi et al. 2001a, 2004). Au
moins trois populations ont été identifiées génétiquement (UGDP 1,2 et 3-4). Les niveaux
de mortalité dus aux prises accidentelles sont généralement hauts sur toute l’aire de
distribution des dauphins de la Plata. Les taux de prélèvement, estimés en divisant la
moyenne des prises par l’abondance moyenne, varient de 1.6% pour l’UGDP 4 à 3.3%
pour l’UGDP 3. Toutefois, toutes les estimations sont imprécises et pourraient bien être
très biaisées.
Trois efforts majeurs ont été faits durant les dix dernières années pour obtenir des
estimations de densité dans les parties sud de l’aire de distribution du dauphin de la Plata:
des relevés aériens le long de la côte de Rio Grande do Sul au Brésil – 0.657
individus/km2 (Secchi et al. 2001b), des relevés aériens dans la province de Buenos Aires
– 0.296 individus/km2 (Crespo et al. 2002), et des relevés par bateaux dans cette dernière
province – 0.38 ind/km2 (Bordino et al. 2004). Les premiers et troisièmes ensembles de
relevés étaient à relativement petite échelle, tandis que le deuxième a été effectué sur une
échelle beaucoup plus grande. Les résultats des relevés doivent être interpretés avec
prudence car il y a beaucoup d’incertitudes relatives au g(0) (la fonction de détection des
dauphins sur le transect), la taille des groupes lors des relevés aériens, et, à la façon
d’extrapoler les densités observées à des zones où des relevés n’ont pas eu lieu. Le statut
des dauphins de la Plata a été discuté lors de la réunion du sous-Comité sur les petits
cétacés du Comité Scientifique de la CBI en 2004. Sur base des recommendations du
groupe, les éléments suivants ont été proposés pour la conservation du dauphin de la
Plata:
•
•
•
Des engagements politiques pour la collaboration entre les états de l'aire de
répartition. Ces engagements devraient aboutir à une coopération et coordination
entre les agences de gestion des pêcheries et de conservation de la faune sauvage
aux niveaux national et provincial. A l’heure actuelle la surveillance des prises et
leur réduction n’ont pas été considérées sérieusement par les autorités
compétentes dans aucuns des états où le dauphin de la Plata est distribué.
Un support financier pour la poursuite des recherches sur la biologie du dauphin
de la Plata, p.ex. les paramètres écologiques, la génétique, l’abondance et les taux
de mortalité.
L’utilisation de dispositifs acoustiques pour réduire les mortalités des dauphins de
la Plata dans les pêcheries (Bordino et al. 2002) et le remplacement des filets
maillants par des dispositifs de pêche moins nuisibles (peut-être des palangres)
27
•
pour diminuer les prises accidentelles sans réduire le potentiel économique des
pêcheries. Ces deux approches requièrent des tests plus approfondis, la réalisation
d’essais et un développement.
Des programmes d’éducation des pêcheurs et des communautés de pêcheurs pour
promouvoir une prise de conscience de la vulnérabilité du dauphin de la Plata et
pour engager les agents intéressés à rechercher des solutions au problème des
prises accidentelles.
Références supplémentaires
Bordino, P., D. Albareda and G. Fidalgo. 2004. Abundance estimation of Franciscana
dolphin Pontoporia blainvillei from boat surveys in Buenos Aires, Argentina.
International Whaling Commission, Cambridge, UK, Scientific Committee Document
SC/56/SM13.
Bordino, P., S. Kraus, D. Albareda, A. Fazio, A. Palmerio, M. Mendez, and S. Botta.
2002. Reducing incidental mortality of franciscana dolphin Pontoporia blainvillei with
acoustic warning devices attached to fishing nets. Marine Mammal Science 18:833-842.
Crespo, E.A. 1998. Informe del Tercer Taller para la Coordinación de la Investigación y
la Conservación de la Franciscana (Pontoporia blainvillei) en el Atlántico Sudoccidental.
Reported to the Convention of Migratory Species (UNEP), June 1998, Bonn, Germany,
Unpublished, 23 pp.
Crespo, E.A., G. Harris and R. González. 1998. Group size and distributional range of the
franciscana, Pontoporia blainvillei. Marine Mammal Science 14:845-849.
Crespo, E.A., Pedraza, S.N., Grandi, M.F., Dans, S.L and Garaffo, G. 2004. Abundance
of franciscana dolphins, Pontoporia blainvillei, in the Argentine coast , from aerial
surveys. International Whaling Commission, Cambridge, UK, Scientific Committee
Document SC/56/SM9.
Secchi, E. R., Danilewicz, D. and Ott P. H. 2004. Applying the phylogeographic concept
to identify franciscanas dolphin stocks: implications to meet management objectives.
Journal of Cetacean Research and Management 5:61-68.
Secchi, E.R, P.H. Ott, E.A. Crespo, P.G. Kinas, S.N. Pedraza and P. Bordino. 2001b.
Abundance estimation of franciscana dolphin, Pontoporia blainvillei, stock from aerial
surveys. Journal of Cetacean Research and Management 3:95-100.
Secchi, E. R., Ott P. H. and Danilewicz D. 2001a. Report of the fourth workshop for the
coordinated research and conservation of the franciscana dolphin (Pontoporia blainvillei)
in the western south Atlantic. 5-9 November 2000, Porto Alegre, Brazil.
28
Appendice 9. Description du Problème et des Solutions: Protéger les Dauphins de
Commerson (et autres petits cétacés) des Filets Maillants Côtiers et des Chalutiers
d’eaux semi-profondes en Argentine
La pêche au chalut a augmenté de façon exponentielle au large de la Patagonie au cours
des 20 dernières années et est devenue extrêmement importante pour l’économie
nationale et régionale. Les espèces cibles comprennent le colin (Merluccius hubbsi) et la
crevette (Pleoticus muelleri). Les débarquements de colin (de grandes quantités de colin
de trop petite taille furent rejetées à la mer) excédaient conséquemment les quotités
durant les années 1990s (Bezzi et al. 1995) et cette pêche s’effondra en 1997 (Crespo et
al. 2000). En conséquence, l’effort de pêche diminua, des postes de travail furent perdus
et de nombreuses réformes eurent lieu dans le secteur des pêches. Avec le déclin de la
pêche au colin, l’effort de pêche au calamar augmenta et une partie de la flotte se tourna
vers d’autres proies, comme l’anchois, pris avec des chaluts pélagiques (Crespo et al.
2000; Dans et al. 2003).
Les chaluts pélagiques sont nuisibles aux petits cétacés tels que les dauphins obscurs,
dauphins communs à court bec et dauphin de Commerson (Lagenorhynchus obscurus,
Delphinus delphis, and Cephalorhynchus commersonii) qui se nourrissent d’anchois, de
maqueraux et de sardines (Crespo et al. 1994, 1997, 2000; Dans et al. 1997, 2003). La
forme sud-américaine du dauphin de Commerson est endémique aux eaux de la
Patagonie, entre 42ºS et 55ºS. Sa distribution actuelle est restreinte à certaines zones dans
cette aire. De récents relevés aériens suggèrent qu’il y a aux environs de 21,000 dauphins
de Commerson le long de toute cette côte, 7,000 individus vivant entre les latitudes 42°S
et 48ºS et 14,000 le long de la Terre de Feu (Pedraza et al., non-publié). Les taux de
prises accidentelles sont inconnus, et la structure génétique de la population doit encore
être examinée. Deux stocks écologiques ont été définis sur base des différences de charge
parasitaires et des types de proies consommées (Berón-Vera et al. 2001). Depuis 2002 les
autorités du gouvernement provincial demandent qu’il y ait une évaluation des prises de
mammifères et d’oiseaux marins avant d’élargir la pêche à l’anchois vers le sud, à partir
de 41ºS.
Outre la pêche aux chaluts pélagiques, une pêche aux filets maillants de guites de
Patagonie (Eleginops maclovinus), hokis (Macruronus magellanicus), et athérines
(Odonthestes spp) opère depuis le rivage de manière saisonière. Cette pêche artisanale,
cause des mortalités accidentelles chez les mammifères et oiseaux marins. Elle a lieu au
large de Santa Cruz et de la Terre de Feu, depuis Cabo Espíritu Santo au nord jusqu’au
‘Río Irigoyen’ (Goodall et al. 1994, 1995). Des filets en nylon monofilament très solides
sont jetés perpendiculairement au littoral. Comme l’amplitude de la marée dans cette
région est d’environ neuf mètres, les filets sont mis à marée basse et fonctionnent
passivement quand la marée monte. Lors de la marée basse suivante, les pêcheurs
prennent les poissons capturés dans les filets. La longueur des panneaux varie de 25 à
100m. Les autorités locales ou régionales n’ont fait aucune tentative pour estimer les
mortalités de mammifères marins dans les filets de cette pêcherie.
29
Les prises accidentelles représentent un problème politique et technologique en
Argentine. Ces prises ne sont pas considérées comme une priorité par la direction des
pêcheries. Les programmes d’observation qui ont été implantés n’incluent pas les cétacés,
les pinnipèdes et les oiseaux marins comme espèces d’intérêt. En conséquence, il est
actuellement impossible d’estimer les niveaux ou les taux de mortalité même quand,
comme dans le cas du dauphin de Commerson, des estimations grossières d’abondance
sont disponibles. Il est clairement nécessaire de développer et de tester des dispositifs
pour empêcher les dauphins d’entrer dans les filets des chalutiers, et éventuellement pour
évaluer l’efficacité et la practicabilité d’utiliser des dispositifs acoustique pour réduire la
mortalité des dauphins dans les filets maillants. Finalement, des recherches
supplémentaires sont nécessaires pour identifier et délinéer des unités de gestion et pour
améliorer la connaissance de la biologie reproductive du dauphin de Commerson.
Références supplémentaires
Berón-Vera, B., S.N. Pedraza, J.A. Raga, A. Gil De Pertierra, E.A. Crespo, M. Koen
Alonso and R.N.P. Goodall. 2001. Gastrointestinal helminths of Commerson’s dolphins,
Cephalorhynchus commersonii, from central Patagonia and Tierra del Fuego. Diseases of
Aquatic Organisms 47:201-208.
Bezzi, S., M. Renzi, M. Pérez, G. Cañete, G. Irusta, y H. Lassen. 1995. Evaluación y
estrategias de manejo del recurso merluza. Page 32 in Resúmenes, VI Congreso
Latinoamericano de Ciencias del Mar (COLACMAR), Mar del Plata, Argentina.
Crespo, E.A., J. Corcuera, and A. Lopez Cazorla. 1994. Interactions between marine
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International Whaling Commission (Special Issue) 15:283-290.
Crespo, E.A., S.N. Pedraza, S.L. Dans, M. Koen Alonso, L.M. Reyes, N.A. Garcia, M.
Coscarella, and A.C.M. Schiavini. 1997. Direct and indirect effects of the highseas
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coast. Journal of Northwest Atlantic Fishery Science 22:189-207.
Crespo, E.A., M. Koen Alonso, S.L. Dans, N.A. García, S.N. Pedraza, M.A. Coscarella,
and R. González. 2000. Incidental catch of dolphins in mid-water trawls for southern
anchovy off Patagonia. Journal of Cetacean Research and Management 2:11-16.
Dans, S.L., E.A. Crespo, N.A.Garcia, L.M. Reyes, S.N. Pedraza, and M. Koen Alonso.
1997. Incidental mortality of Patagonian dusky dolphins in mid-water trawling:
retrospective effects from the early 1980s. Report of the International Whaling
Commission 47:699-703.
Dans, S.L., E.A. Crespo, M. Koen Alonso, and S.N. Pedraza. 2003. Incidental catch of
dolphins in trawling fisheries off Patagonia, Argentina: are populations sustainable?
Ecological Applications 13:754-762.
30
Goodall, R.N.P., A.CM. Schiavini, and C. Fermani. 1994. Net fisheries and net mortality
of small cetaceans off Tierra del Fuego, Argentina. Report of the International Whaling
Commision (Special Issue) 15:295-304.
Goodall, R.N.P., A.C.M. Schiavini, L.G. Benegas, y P. Galván. 1995. La captura
incidental de delfines en Tierra del Fuego 1995. Informe presentado a la Dirección
General de Recursos Naturales y a la Dirección General de Medio Ambiente de la
Provincia de Tierra del Fuego. 16 pp.
Pedraza, S.N., A.C.M. Schiavini, E.A. Crespo, S.L. Dans, and M.A. Coscarella. In
review. Abundance of Commerson´s dolphins (Cephalorhynchus commersonii) in the
coasts of Patagonia (Argentina). Journal of Cetacean Research and Management.
31