Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l`amour, le respect
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Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l`amour, le respect
Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l'amour, le respect, la reconnaissance… Aussi, c'est tout simplement que… Je dédie cette thèse à … A mes très chers parents En ce jour, votre fille espère réaliser l’un de vos rêves ! Les deux personnes qui ont toujours été présents pour me chérir, me protéger et me soutenir tant moralement que matériellement pour que je puisse atteindre mon but. Vos bénédictions ont été pour moi le meilleur soutien durant ce long parcours. Aucun mot ne saurait exprimer ma reconnaissance et ma gratitude à votre égard, Puisse cette thèse symboliser le fruit de vos longues années de sacrifices consentis pour mes études et mon éducation. Veuillez trouver dans ce modeste travail la récompense de vos sacrifices et l’expression de mon amour et de mon attachement indéfectible. Puisse mon dieu, le tout puissant, vous protège et vous accorde meilleure santé et longue vie. A mes chers frères Hicham et Nabil Je vous dédie ce travail en témoignage de l'amour et du soutien que vous m'avez toujours donné. Je vous remercie énormément pour votre soutien et j'espère que vous trouverez dans cette thèse l'expression de mon affection pour vous. Je vous souhaite un avenir fleurissant et une Vie pleine de Bonheur, de santé et de prospérité. A mes chers Najib et Mahassine L’amour que je vous porte est sans égal, votre soutien et vos encouragements ont été pour moi d’un grand réconfort. Je vous dédie ce travail avec la plus grande reconnaissance, et la profonde affection. Que dieu vous protège et vous assure une bonne santé et une longue et heureuse vie. A mon cher cousin AMINE et ma chère cousine MARIA Pour votre soutien et vos encouragements. Je vous dédie mon travail en témoignage de mon sincère attachement. A mes grands pères A la mémoire de mes grands mères A mes tantes et mes oncles A mes cousins et cousines A tous les internes de l’hôpital Mohammed V de Meknès A la famille Agerd, Boujelbane, Taghiti, Chafai et Bouynghourne A tous les membres de ma famille, petits et grands Pour votre soutien et vos encouragements. Veuillez trouver dans ce modeste travail l’expression de mon affection la plus sincère. Que Dieu le tout puissant, vous protège et vous garde À mes chères amies Kawtar Semouni, Sara Elloudi Rajae Elalaoui,Salma Berrada Afaf Lamzouri , Monia Sofia, Narjiss Aichouni Maria, Souad Salma Bensbaa, Hanae Chrifa Mestari, Bouchra Armel Houda, Ouafae En souvenir des moments agréables passés ensemble, veuillez trouver dans ce travail l’expression de ma tendre affection et mes sentiments les plus respectueux avec mes vœux de succès, de bonheur et de bonne santé. Je souhaite de tout mon cœur que notre amitié reste pour toute la vie. A tous ceux et celles qui me sont chers et que j’ai omis involontairement involontairement de citer. R e m e rc ie m e n t s A notre maître et président de thèse Monsieur le professeur KHATOUF MOHAMMED Professeur agrégé d’Anesthésie et réanimation C’est un grand honneur que vous nous faites en acceptant avec gentillesse de présider notre thèse. Lors de nos années d’études universitaires, nous avons eu la chance de compter parmi vos étudiants, nous avons ainsi pu apprécier la clarté et la précision de l’enseignement que vous nous avez dispensé. Nous avons été marqués par votre sympathie et votre gentillesse. Veuillez, cher professeur, trouvé dans cet humble travail l’expression de notre profond respect et notre sincère reconnaissance. Puisse Dieu le tout puissant vous accorder prospérité et bonheur, et vous assister dans la réalisation de vos projets. A notre maître et rapporteur de thèse Monsieur le professeur MAZAZ KHALID Professeur agrégé de Chirurgie générale Vous nous avez fait l’honneur de nous confier ce travail et vous m’avez guidé avec rigueur à chaque étape de sa réalisation. Vous nous avez toujours réservé le meilleur accueil, malgré vos obligations professionnelles. Vos encouragements inlassables, votre amabilité, votre gentillesse méritent toute admiration. Nous saisissons cette occasion pour vous exprimer notre profonde gratitude tout en vous témoignant notre respect. Puisse Dieu le tout puissant vous accorder prospérité et bonheur, et vous assister dans la réalisation de vos projets. A notre maître et juge de thèse, Monsieur Monsieur le professeur BOUABDALLAH YOUSSEF Professeur agrégé de Chirurgie pédiatrique Déjà, cher maître, le fait d'accepter d'honorer le jury de ma thèse par votre présence est pour moi un atout. Je vous en remercie infiniment en vous souhaitant une florissante santé et une vie couronnée de succès. Ce geste encourageant m'a facilité la tâche et m'a donné plus d'ardeur et de confiance. Puisse Dieu le tout-puissant vous accorder longue vie, prospérité, bonheur, et vous assister dans la réalisation de vos projets. A notre maître et juge de thèse, Monsieur le professeur OUDIDI ABDELLATIF Professeur agrégé d’Otod’Oto-rhinorhino-laryngologie Vous nous faites un grand honneur en acceptant avec une très grande amabilité de siéger parmi notre jury de thèse. Veuillez, cher maître, d’accepter ce travail en gage de notre grand respect et notre profonde reconnaissance. Puisse Dieu le tout puissant vous accorder prospérité et bonheur, et vous assister dans la réalisation de vos projets. A Notre maître et coco-rapporteur de thèse Monsieur le professeur OUSADDEN ABDELMALEK Professeur assistant en Chirurgie générale En acceptant d'encadrer ce travail, vous nous avez fait un grand honneur. Nous sommes très sensibles à votre disponibilité, votre écoute ainsi qu'à vos remarquables qualités humaines. Veuillez, Monsieur, accepter l'expression de notre dévouement, notre profond respect et notre reconnaissance. SOMMAIRE ABREVIATIONS INTRODUCTION 1 PREMIERE PARTIE (THEORIE) 4 I- Rappel anatomique A- Œsophage 5 6 I- Anatomie descriptive 6 II- Anatomie topographique 7 III- Vascularisation et innervation 12 B- Estomac 14 I- Anatomie descriptive 14 II- Anatomie topographique 17 III- Moyens de fixité de l’estomac 18 IV- Vascularisation et innervation 20 C- Vascularisation artérielle du côlon II- Rappel histologique 23 26 I- La paroi de l’œsophage 27 II- La paroi gastrique 29 III- Epidémiologie 31 1-Fréquence 32 2-Age 32 3-Sex-ratio 32 4-Circonstances de l’ingestion 33 5-Facteurs favorisants 33 IV- Produits caustiques et leur pathogénie 34 I- Produits caustiques 35 II- Mécanismes d’action 37 III- Topographie des lésions selon la nature des caustiques 38 IV- Evolution des lésions 39 V- Conséquences systémiques de l’ingestion de caustique 41 V- Tableau clinique I- A la phase aigue 43 44 1-Les signes fonctionnels 44 2-Les signes physiques 45 3-Les signes de gravité 46 II- A distance 46 1-Les signes fonctionnels 46 2-Les signes physiques 47 VI- Examens paracliniques I- Examens endoscopiques 1-Fibroscopie oeso-gastro-duodénale 48 49 49 2-Endoscopie trachéo-bronchique et laryngoscopie postérieure 56 II- Examens radiologiques 58 1-Radiographie thoracique 58 2-Radiographie de l’abdomen sans préparation 58 3-Echographie abdominale 59 4-Echoendoscopie 59 5-Tomodensitométrie 59 6-Transit oeso-gastro-duodénal 62 III- Examens biologiques 67 VII- Evolution 68 I- Phase aigue 69 II- Phase de séquelles 69 III- Complications 70 VIII- Traitement 72 I- Traitement médical 73 1-Avant l’hospitalisation 73 2-Pendant l’hospitalisation 74 *Réanimation des formes graves 74 *Les anti-sécrétoires 75 *Les antibiotiques 75 *Les antalgiques 76 *Autres médications 76 *Nutrition parentérale 76 3-La prise en charge psychiatrique 77 4-Traitement préventif des sténoses 78 II- Traitement instrumental 80 1-Dilatations endoscopiques 80 2-Gastrostomies endoscopiques 81 III- Traitement chirurgical 83 1-Particularités anésthésiques 83 2-Techniques chirurgicales 83 * Oesophagectomie par stripping 84 * Plasties trachéo-bronchiques 88 * Résection élargie aux organes de voisinage 89 * Jéjunostomie et gastrostomie d’alimentation 89 * Oesophagoplastie 92 * Pharyngoplastie 98 IV- Indications 1-A la phase aigue 99 99 * Dans certains cas le traitement chirurgical est préconisé en urgence sans réaliser d’endoscopie 99 * Indications selon le stade endoscopique 99 * Indications en cas de brûlures étendues 2-Au stade des séquelles 101 103 * Chirurgie des complications secondaires 103 * Traitement des séquelles gastriques 103 * Traitement des séquelles oesophagiennes 104 * Chirurgie des sténoses pharyngées et des séquelles ORL 104 V- Résultats 105 1-Mortalité 105 2-Morbidité 105 * Complications des dilatations 106 * Complications post-opératoires 106 IX- Prévention 112 DEUXIEME PARTIE (PRATIQUE) 115 MATERIEL ET METHODE D’ETUDE 116 OBSERVATIONS 126 RESULTATS ET DISCUSSION 143 I- Etude épidémiologique 144 1- Fréquence 144 2- Age 145 3- Sexe 146 4- Antécédents psychiatriques 147 II- Caractéristiques de l’ingestion 147 1- Circonstances de l’ingestion 147 2- Nature de caustique 148 3- Quantité ingérée 149 4- Délai de prise en charge 150 III- Tableau clinique à l’admission IV- Examens paracliniques 151 153 1- Endoscopie digestive haute initiale 153 2- Radiographie standard 156 3- Echographie abdominale 157 4- Laryngoscopie postérieure 157 5- Endoscopie trachéo-bronchique 157 6- Biologie 157 7- Fibroscopie oeso-gastro-duodénale de contrôle 158 8- Transit oeso-gastro-duodénal 159 V- Prise en charge thérapeutique 159 1- Mise en condition 159 2- Traitement instauré 160 3- Prise en charge psychiatrique 164 VI- Evolution 165 1- Mortalité 165 2- Evolution globale 165 3- Complications 166 4- Sténoses digestives 166 5- Cancérisation oesophagiennes 167 6- Durée d’hospitalisation 167 CONCLUSION 168 RESUMES 171 BIBLIOGRAPHIE 177 ABREVIATIONS ACSG : Artère colique supérieure gauche. ASP : Abdomen sans préparation. BAPN : Béta-amino-propio-nitril. CHU : Centre hospitalier universitaire. cm : Centimètre. FOGD : Fibroscopie oeso-gastro-duodénale. FR : Fréquence respiratoire. GB : Globules blancs. Hb : Hémoglobine. Hte : Hématocrite. mm3 : Millimètre cube. NFS : Numération formule sanguine. NPT : Nutrition parentérale totale. ORL : Oto-rhino-laryngologie. Plq : Plaquettes. SIRS : Syndrome de réponse inflammatoire systémique. TA : Tension artérielle. TCA : Temps de céphaline active. TDM : Tomodensitométrie. TOGD : Transit oeso-gastro-duodénal. Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) INTRODUCTION 1 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) L’ingestion de caustiques est une absorption par voie digestive de substances qui ont la capacité de détruire plus ou moins les tissus avec lesquels elles entrent en contact, du fait de leur pH ou leur pouvoir oxydant (1). L’ingestion de caustique, qu’elle soit accidentelle ou volontaire constitue une urgence diagnostique et thérapeutique, qui relève d’une prise en charge médicochirurgicale en unité spécialisée disposant à tout moment d’endoscopie digestive et bronchique (2, 3). Sa gravité tient avant tout au pronostic vital qui est engagé dans l’immédiat par les nécroses viscérales et secondairement par les risques des procédés endoscopiques et chirurgicaux nécessaires au traitement des séquelles. Par ailleurs, le pronostic fonctionnel reste médiocre en raison des séquelles organiques résiduelles et des exérèses viscérales souvent nécessaires (4). Ces ingestions de plus en plus fréquentes déterminent des lésions aussi bien de la sphère ORL que du tube digestif supérieur. Dans notre étude, nous n’abordons que les lésions du tube digestif supérieur. L’endoscopie digestive haute reste le moyen de diagnostic et de surveillance le plus important. En effet, elle dicte la conduite thérapeutique en urgence et par la suite (3, 5). L’endoscopie permet également d’assurer un suivi du patient au cours de l’évolution de sa brûlure caustique et de juger de l’efficacité thérapeutique. 2 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) L’oesogastrectomie par stripping demeure le traitement chirurgical le plus souvent réalisé en urgence pour les formes graves. La reconstruction par plastie oesophagienne est réalisée en cas de sténose oesophagienne, ou après oesophagectomie. A la lumière de six observations d’ingestion de caustique colligée de 2003 à 2007, au service de chirurgie viscérale A du CHU Hassan II de Fès et d’une revue de la littérature, nous nous proposons d’étudier les thérapeutiques, évolutifs et pronostic de cette pathologie. 3 aspects diagnostiques, Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) PREMIERE PARTIE (THEORIE) 4 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Rappel anatomique 5 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) A-L’œsophage : I-Anatomie descriptive : L’œsophage est le segment du tube digestif qui relie le pharynx à l’estomac. 1-Trajet et direction : L’œsophage commence à l’extrémité inférieure du pharynx au niveau de la bouche de Kilian. Il descend en avant de la colonne vertébrale, traverse successivement la partie inférieure du cou, le thorax, le diaphragme, pénètre dans l’abdomen et s’ouvre dans l’estomac en formant avec la grosse tubérosité de cet organe un angle aigu ouvert en haut et à gauche. L’orifice d’abouchement de l’œsophage dans l’estomac est appelé cardia. La direction générale de l’œsophage est un peu oblique en bas et à gauche. En effet, son extrémité supérieure est médiane, tandis que son extrémité inférieure est à 2cm environ à gauche de la ligne médiane. Mais l’œsophage n’est pas rectiligne. Il décrit dans le sens antéro-postérieur une courbe concave en avant, moins accusée cependant que celle de la colonne vertébrale, car l’œsophage appliqué en haut sur le rachis jusqu’à la quatrième vertèbre dorsale s’en éloigne ensuite graduellement jusqu’à sa terminaison. Dans le sens transversal, l’œsophage est sinueux. On le voit s’incliner tout d’abord à gauche jusqu’à la quatrième vertèbre dorsale, où il rencontre la crosse de l’aorte ; il s’infléchit alors vers la droite et revient sur la ligne médiane ; arrivé à la hauteur de la septième dorsale, il s’incline de nouveau à gauche jusqu’à son abouchement à l’estomac (6). 6 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-Configuration Configuration extérieure : L’œsophage a l’aspect d’un épais ruban musculaire, irrégulièrement aplati d’avant en arrière, depuis son origine jusqu’à la bifurcation de la trachée ; il tend à devenir cylindrique dans le reste de son étendue, sauf à son extrémité inférieure, où il prend une forme conique à base inférieure (6, 7). 3-Dimensions : L’œsophage mesure en moyenne 25cm de longueur. Quand il est moyennement distendu, son calibre varie suivant les régions, entre deux et trois centimètres. Le conduit oesophagien présente en effet quatre rétrécissements appelés rétrécissement cricoïdien, aortique, bronchique et diaphragmatique. Le premier occupe l’orifice supérieur de l’œsophage ; les trois autres répondent à la crosse de l’aorte, à la bronche gauche et au diaphragme. IIII-Anatomie topographique : 1-Œsophage cervical : En avant, l’œsophage est en rapport avec la trachée et le nerf récurrent gauche. En arrière, il est séparé de l’aponévrose prévertébrale, des muscles prévertébraux et de la colonne vertébrale par la gaine viscérale et par l’espace celluleux. Sur les cotés, l’œsophage répond, par l’intermédiaire de la gaine viscérale, aux lobes latéraux du corps thyroïde, au paquet vasculo-nerveux du cou et à l’artère thyroïdienne inférieure (7). 7 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 1: Vue latérale gauche de l'œsophage cervical (8) 1. - Os hyoïde 16 - Branche descendante de l'hypoglosse 2 - Muscle omo-hyoïdien 17 - Muscle constricteur inférieur. 3 - Cartilage thyroïde 4 - Muscle sterno-cléido-hyoïdien 5 - Muscle sterno-thyroïdien, 6 - Veine thyroïdienne moyenne sectionnée 7 - Artère thyroïdienne inférieure 8 - Parathyroïde inférieure 9 - Trachée 10 - Nerf récurrent 11 - Œsophage 12 - Veine jugulaire interne 13 - Faisceau cricopharyngien du constricteur inférieur 14 - Muscle sterno-cléido-mastoïdien. 15 - Carotide primitive 8 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-Œsophage thoracique : L’œsophage occupe dans le thorax le médiastin postérieur. -En avant, il est en rapport de haut en bas avec: la trachée, la bifurcation de la trachée et l’origine de la bronche gauche, les ganglions intertrachéo-bronchiques, l’artère bronchique et l’artère pulmonaire droite, le péricarde et le cul de sac de Haller. -En arrière, l’œsophage est appliqué sur la colonne vertébrale depuis son origine, jusqu’à la 4ème vertèbre dorsale. Sur toute cette hauteur, il répond successivement d’avant en arrière, à la gaine viscérale, à l’espace rétroviscéral, à l’aponévrose prévertébrale et aux muscles prévertébraux. A partir de la 4ème vertèbre dorsale, l’œsophage s’éloigne du rachis et répond à l’aorte thoracique descendante, à la grande veine azygos, au canal thoracique, aux cul de sac pleuraux, à la petite veine azygos et aux premières artères intercostales aortiques droites. -A droite, il est croisé à la hauteur de la 4ème vertèbre dorsale par la crosse de l’azygos. Au dessus et au dessous d’elle, il est en rapport avec la plèvre et le poumon droit. -A gauche, au dessus de la crosse aortique, il est séparé de la plèvre et du poumon gauche par la sous-clavière gauche et le canal thoracique (6). 3- Œsophage abdominal : -Le segment abdominal mesure environ 2cm de longueur. -Sa face antérieure est recouverte par le péritoine et répond à la face postérieure du foie. -Sa face postérieure s’appuie sur le pilier gauche du diaphragme. -Son bord gauche répond, en haut, au ligament triangulaire gauche du foie. -Son bord droit est longé par le petit épiploon. 9 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure. Figure. 2 : Vue antérieure de l’œsophage (8) 10 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 3 : Schéma d’une vue droite du contenu thoracique montrant les rapports de l’œsophage (9) 11 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) IIIIII-Vascularisation et innervation de l’œsophage : 1-Vascularisation artérielle : L’œsophage cervical et le sphincter supérieur de l’œsophage sont vascularisés par des branches de l’artère thyroïdienne inférieure. L’œsophage thoracique est principalement irrigué par les deux artères oesophagiennes issues de l’aorte ou par des ramifications terminales des artères bronchiques. Le sphincter inférieur de l’œsophage et le bas œsophage sont irrigués par l’artère gastrique gauche et par une branche de l’artère phrénique gauche (6, 7). 2-Vascularisation veineuse : Les veines, anastomosées entre elles dans la sous-muqueuse et à la surface extérieure de l’œsophage, établissent une importante anastomose porto-cave. Elles se déversent, en effet : en haut dans la veine cave supérieure par les veines thyroïdiennes inférieures, azygos et diaphragmatiques ; en bas, dans la veine porte par la coronaire stomachique. 3-Vasularisation lymphatique : Dans le tiers supérieur de l’œsophage, les lymphatiques se déversent dans les ganglions lymphatiques cervicaux profonds, dans le tiers moyen, ils se déversent dans les ganglions médiastinaux supérieurs et postérieurs alors que dans le tiers inférieur, les lymphatiques suivent l’artère gastrique gauche pour aboutir aux ganglions gastriques et aux ganglions du tronc cœliaque. Les interconnexions entre ces trois régions de drainage sont nombreuses (6). 12 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 4-Innervation de l’œsophage : L’innervation de l’œsophage est assurée par les nerfs vagues et les nerfs sympathiques (6). 13 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) B-L’estomac : I-Anatomie descriptive : L’estomac est un segment dilaté du tube digestif, intermédiaire à l’œsophage et au duodénum. Il occupe la plus grande partie de la loge sous-phrénique gauche. 1-Configuration extérieure : Il présente deux portions, deux faces, deux bords et deux orifices (10, 11) : a-Les portions : Au repos, l’estomac à une forme de J avec deux portions : *La portion verticale ou fundus, la plus grande, se projette sur le flanc gauche et comprend : °la grosse tubérosité, dont le bord droit constitue avec l’œsophage l’angle de His, contribuant à la formation du système anti-reflux. °le corps de l’estomac qui se rétrécit un peu de haut en bas. Son extrémité inférieure ou petite tubérosité, forme la partie la plus déclive de l’organe. *La portion horizontale : comprend l’antre et le pylore. Elle se dirige, en se rétrécissant légèrement, obliquement en haut, à droite et en arrière, où son extrémité droite (pylore) l’unit au duodénum. b-Les faces : Au nombre de deux (antérieure et postérieure), elles sont plus ou moins convexes selon la réplétion de l’organe. 14 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) c-Les bords : Le bord droit, appelé la petite courbure, est concave. Le bord gauche, appelé la grande courbure, est convexe. d-Les orifices : L’estomac communique en haut avec l’œsophage par le cardia et en bas avec le duodénum par l’orifice pylorique ou le pylore. Le cardia et le pylore sont relativement fixes. 2-Dimensions: L’estomac moyennement distendu mesure 25centimètres dans sa plus grande longueur, 10 à 12 centimètres de largeur et 8 à 9 centimètres dans le sens antéropostérieur (10). 15 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure Figure 4: Schéma de l’étage sus-méso-colique de l’abdomen montrant de l’estomac sa face antérieure, ses différents constituants et ses épiploons (9) 16 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) IIII-Anatomie topographique : 1-La face antérieure : Cette face présente deux parties : a-La partie sous-thoracique : elle est en rapport avec la paroi thoracique par l’intermédiaire du diaphragme et des organes situés au dessus de lui : le cœur, le péricarde, le poumon et la plèvre gauches. Au dessous, un seul organe se place entre l’estomac et le diaphragme, c’est le foie. b-La partie abdominale : elle s’étend plus ou moins bas, suivant l’état de réplétion et de tonicité de l’estomac et répond aux constituants de la paroi abdominale antérieure. 2-La face postérieure : En haut, la grosse tubérosité de l’estomac s’appuie directement sur le diaphragme. Au-dessous du ligament suspenseur, l’estomac est en rapport avec l’arrière cavité des épiploons. Il répond de haut en bas au pilier gauche du diaphragme, à la capsule surrénale, au corps et à la queue du pancréas, aux vaisseaux spléniques, au rein gauche et enfin au côlon transverse avec son méso. 3-La petite courbure : Elle est réunie au foie par l’épiploon gastro-hépatique ou petit épiploon. 17 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 4-La grande courbure : Elle est reliée ; de haut en bas, au diaphragme, au hile de la rate par l’épiploon gastrosplénique et enfin au colon transverse par le ligament gastrocolique. IIIIII-Moyens de fixité de l’estomac : Indépendamment de sa continuité avec l’œsophage abdominal d’une part, le duodénum d’autre part, l’estomac est fixé dans la loge gastrique par trois sortes de moyens d’attache : *Un ligament qui le solidarise au diaphragme : le ligament gastro-phrénique, qui est le moyen de fixité le plus important. *Des épiploons, qui l’unissent aux organes de voisinage : le petit épiploon, le grand épiploon et l’épiploon gastro-splénique. *Des faux vasculaires, qui dépendent du péritoine : faux de la coronaire et faux de l’hépatique (10). 18 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 5: Schéma de l’étage sus-méso-colique montrant les rapports postérieurs de l’estomac une fois le ligament gastro-colique ouvert (9) 19 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) IVIV- Vascularisation et innervation de l’estomac : 1-Vascularisation artérielle : Les principales artères de l’estomac viennent des trois branches du tronc coeliaque (10, 11): * L’artère splénique donne naissance aux artères gastriques courtes, gastroépiploique gauche et cardio-tubérositaire postérieure, qui assurent l’irrigation sanguine du corps de l’estomac, le long de la grande courbure. *L’artère gastrique gauche se divise en deux branches terminales qui descendent le long de la petite courbure * L’artère hépatique commune donne naissance à l’artère gastro-duodénale et à l’artère gastrique droite, qui s’anastomose avec l’artère gastrique gauche le long de la petite courbure. Les artères gastro-epiploiques droites (branches de l’artère gastro-duodénale) et gauches (branches de l’artère splénique) s’anastomosent le long de la grande courbure. 20 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 6 : La vascularisation artérielle de l’estomac (12) 2-Vascularisation veineuse : Le retour veineux suit essentiellement le trajet des artères mais passe par le système porte et ses collatérales, la veine splénique et la veine mésentérique supérieure. Les veines du fundus communiquent avec les veines qui drainent le tiers inférieur de l’œsophage et relient le système veineux central au système veineux porte. 21 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 3-Vascularisation lymphatique : Le drainage lymphatique se fait vers les ganglions de la chaîne splénique, de la chaîne coronaire stomachique et sous-duodéno-pyloriques puis par les ganglions du tronc coeliaque, vers les ganglions lymphatiques préaortiques et la citerne de Pecquet. 4-Innervation de l’estomac : Les nerfs destinés à innerver l’estomac nerfs pneumogastriques et du plexus coeliaque. Ils atteignent l’estomac groupés en trois pédicules (10): *Pédicule de la petite courbure. *Pédicule pylorique. *Pédicule sous-pylorique. 22 sont issus des deux Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) C- Vascularisation artérielle du côlon : La vascularisation du côlon est assurée par des artères provenant de la mésentérique supérieure et de la mésentérique inférieure. Le territoire de la mésentérique supérieure s’étend jusqu’à l’angle colique gauche, car l’irrigation du transverse est presque toujours entièrement assurée par la mésentérique supérieure. La mésentérique supérieure donne les artères coliques droites supérieures, moyennes et inférieures, alors que la mésentérique inférieure fournit des artères coliques gauches supérieure et inférieure, cette dernière se divise en trois artères sigmoïdes. Chacune des artères coliques ou des artères sigmoïdes se bifurque à proximité du côlon, et les deux branches de bifurcation s’anastomosent avec les branches des artères voisines. Il se forme ainsi, tout au long du gros intestin, une arcade artérielle paracolique. Elle porte le nom de d’arcade de Riolan le long du côlon transverse. L’arcade paracolique se prolonge jusqu’au rectum par une anastomose qui unit la dernière sigmoïde à l’hémorroïdale supérieure gauche ou à la partie inférieure de l’artère mésentérique inférieure. Une arcade de second ordre peut exister en regard de l’angle hépatique, tandis qu’on en trouve normalement une série vers la partie moyenne du côlon sigmoïde (13). De l’arcade paracolique partent des vaisseaux droits qui se ramifient sur les deux faces du côlon. 23 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Les vaisseaux droits se distinguent en vaisseaux longs et en vaisseaux courts. Les premiers atteignent l’intestin en regard des sillons et se rendent jusqu’au bord libre, les vaisseaux courts naissent en regard des bosselures et ont un trajet moins étendu dans la paroi intestinale que les vaisseaux longs. Les vaisseaux droits s’anastomosent très richement dans la paroi surtout dans la région du bord libre. 24 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 7 : Vascularisation du colon et ses variations (9) 25 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Rappel histologique 26 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) I-LA PAROI DE L’ŒSOPHAGE: La paroi oesophagienne comprend trois tuniques, la muqueuse, la sous muqueuse et la musculeuse. Contrairement aux autres régions du tractus gastro-intestinal, la paroi oesophagienne n’est pas tapissée d’une séreuse distincte, mais est recouverte d’une mince couche de tissu conjonctif lâche. -La La muqueuse oesophagienne comprend un épithélium de type pavimenteux sauf au niveau du sphincter inférieur de l’œsophage où les épithéliums pavimenteux et cylindrique peuvent coexister. Sous l’épithélium se trouvent le chorion et la musculaire muqueuse. -La La sous muqueuse contient du tissu conjonctif, des lymphocytes, des cellules plasmatiques et des cellules nerveuses (plexus de Meissner). Elle contient aussi des glandes sous-muqueuses sécrétant de la mucine qui complète la lubrification du bol alimentaire. -La La musculeuse se compose de fibres profondes circulaires et de fibres superficielles longitudinales. Entre les fibres musculaires longitudinales et circulaires se trouve un autre plexus nerveux appelé, plexus myenterique, ou plexus d’Auerbach, qui joue un rôle important dans contrôle nerveux intrinsèque de la motricité oesophagienne (6, 14). 27 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 8 : Vue microscopique d’une coupe longitudinale de la paroi oesophagienne (14) • • • • MUQ : muqueuse avec l'épithélium de revêtement pluristratifié pavimenteux non kératinisé (ep), le chorion (ch) et la muscularis mucosae (mm), SM : sous muqueuse contient des glandes sous-muqueuses (gSM) MUS : musculeuse avec ses deux plans de fibres musculaires lisses longitudinales et circulaires, AD : adventice . 28 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) IIII-LA PAROI GASTRIQUE : L’estomac possède une tunique séreuse externe, une tunique musculaire, une tunique sous muqueuse et une tunique muqueuse. La surface de la muqueuse est parcourue par des plis muqueux que créent les contractions de la muscularis mucosae, ces plis sont particulièrement saillants dans le corps de l’estomac mais, moins prononcés dans l’antre. Les glandes de l’estomac sont de deux types (gastrique et pylorique), et sont étroitement entassées dans un épithélium cylindrique. Les glandes gastriques (connus sous le nom de glandes fundiques) constituent 70 à 80% du total des glandes. Les glandes gastriques possèdent différents types de cellules, les cellules principales ou les cellules gastriques secrètent le pepsinogène, tandis que les cellules pariétales, ou bordantes (aussi appelées oxyntiques) secrètent l’acide chlorhydrique et le facteur intrinsèque. Les cellules endocrines de l’antre secrètent la gastrine et la 5hydroxytryptamine (6, 10). Figure 9 : Coupes histologiques de la paroi gastrique (8) 29 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Les glandes pyloriques, qui secrètent le mucus et la gastrine, ne représentent à peu près que 15% des glandes. Une démarcation est habituellement visible, entre les glandes gastriques et les glandes pyloriques dans la région de l’incisure angulaire. 30 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Epidémiologie 31 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 1- Fréquence : La fréquence des ingestions caustiques est variable. Elle est diversement rapportée dans le monde. * En France environ 15000 accidents par an dont 1400 chez des adultes (2, 15, 16). * Aux états unis, la fréquence varie de 15.000 à 26.000 cas par an (17, 18). * Au Maroc, plusieurs travaux soulignent la fréquence de cette intoxication qui varie entre 35 et 50 cas par an (19). 2- Age : L’ingestion de caustiques touche deux franges distinctes de la population, l’enfant et l’adulte jeune (20). Cette ingestion est nettement plus fréquente chez l’enfant, 86% des ingestions ont lieu entre 0 et 3 ans, et elle devient exceptionnelle au delà de 7ans (15). Chez l’adulte, la moyenne d’age des patients est de 28 ans sur une population s’étalant de 15 à 77 ans (21, 22). 3- SexSex-ratio : Le sexe ratio varie d’une étude à l’autre sans que l’on puisse isoler une prépondérance féminine ou masculine (23, 24). Mais souvent, chez l’adulte, il existe une discrète prédominance féminine avec un sex-ratio de 1,3 (21, 25, 26). Pour les enfants, le garçon est concerné deux fois sur trois (15, 16). 32 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 4- Circonstances de l’ingestion : - Chez l’enfant, l’ingestion de caustiques est presque toujours accidentelle (27). - Chez l’adulte, l’accident est plus rare. Il s’agit, alors volontiers d’une tentative d’autolyse dans 9 cas sur 10, entraînant des brûlures graves (15, 16). - L’ingestion de produits caustiques peut se produire parfois dans le cadre d’affections psychotiques franches : schizophrénie, bouffé délirante ou accès mélancolique, mais plus souvent dans des tableaux moins caractéristiques illustrés par des sujets porteurs d’organisations psychologiques originales ou anormales marquées par l’immaturité, une grande impulsivité avec des modes de réaction primitifs dans les situations de crise (conflits familiaux ou conjugaux, chômage ou problèmes professionnels, maladies ou accidents graves, deuil…. ) (15). 5- Facteurs Facteurs favorisants : L’ingestion de produits caustiques reste fréquente dans les pays industrialisés, du fait de la disponibilité de certains corrosifs dans chaque foyer, sous formes de produits d’entretien, destinés à améliorer le confort de l’individu. Les brûlures caustiques sont particulièrement fréquente dans certains pays où n’existe aucun programme de prévention et aucune contrainte légale au conditionnement de sécurité, des produits caustiques domestiques (20, 27). Dans certains pays, les substances caustiques dangereuses tels que, la soude, les acides forts, l’eau de javel concentrée, l’ammoniac…., sont en vente libre, chez des épiciers ou des supermarchés (20). 33 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Produits caustiques et leur pathogénie pathogénie 34 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) I-Les produits caustiques : -Un produit caustique est une substance corrosive susceptible d’entraîner par son action chimique ou physico-chimique, des lésions des tissus organiques avec lesquels il entre en contact (23, 28) -Les caustiques sont très nombreux, et leur ingestion détermine des lésions tissulaires pouvant aller de la simple irritation muqueuse à la nécrose totale du segment digestif ou bronchique intéressé (29). -Les produits caustiques peuvent être divisé en quatre groupes : *Les bases : substances pouvant capter des protons ou libérer des ions OH-. Se sont des produits caractérisés par un pH supérieur à 7. Selon leur degré de dissociation dans l’eau, on distingue les bases fortes très dissociées (soude), et les bases faibles peu dissociées (amine). Tableau I Les bases (30) Nature • Alcalin • PH > 7 Nom/Formule chimique Forme *Soude caustique * Cristaux, solides, *NaOH * Paillettes liquides * Potasse KOH * Solide, liquide * Ammoniaque * Liquide * Solution aqueuse de NH3 35 Usages domestiques • Décapant, • Déboucheur • Ex : Destop • Ex: Decapfour • Pile • Décapant • Détartrant • Nettoyant Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) *Les acides : substances pouvant libérer des protons ou des ions H+. Ils sont caractérisés par un pH inférieur à 7. Selon leur degré de dissociation dans l’eau, on distingue : les acides forts, très dissociés (acide chlorhydrique) et les acides faibles peu dissociés (acide carbonique). Tableau II Les acides (30) Nature Acides forts Usages Nom/Formule chimique Forme Acide chlorhydrique/HCL Liquide Acide sulfurique/H2SO4 Liquide Acide nitrique/NO3H Liquide Décapant Acide fluorhydrique/HF Liquide Antirouille ménager Acide Phosphorique/PO4H3 domestiques Détartrant, décapant Electrolyte (batterie) Liquide Détartrant Acides faibles faibles Acide acétique CH2COOH Liquide Alimentaire concentrés Acide oxalique Liquide Antirouille Aldéhydes Formol/HCHO Liquide Désinfectant *Les oxydants : sont caustiques sous formes concentré, ils induisent une réaction d’oxydation et chlorination. *Le dernier groupe comporte divers substances : phénol, formol…… 36 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Tableau III Les oxydants et d’autres caustiques (30) Nature Nom/Formule chimique Hypochlorite de sodium Isocyanurate de Oxydants Forme Usages domestiques potassium Nettoyant, • Désinfectant • Agent de Liquide concentré Solides, comprimés, blanchiment • Eau de javel Comprimés, cristaux • Antiseptique Liquide concentré • Antiseptique Solide, poudre • Lessive pour sodium (eau de javel) poudre Permanganate de • Peroxydes d’hydrogène (eau oxygénée) Divers Sels sodiques d’acides faibles agglomérée en machine à laver la grumeaux vaisselle IIII-Mécanismes d’action : Les acides provoquent une nécrose de coagulation de la paroi digestive tendant à limiter la pénétration vers les plans profonds. Par ailleurs l’arrivée d’acide en intra-gastrique provoque un spasme pylorique qui protége le duodénum, mais favorise la prédominance des lésions antrales (3, 15, 16, 29). 37 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Les bases entraînent une nécrose de liquéfaction avec saponification des lipides et des protéines de la paroi, permettant une pénétration pariétale lente et en profondeur (15, 16, 29). Les oxydants possèdent un pouvoir caustique réel lorsqu’ils sont sous forme concentrée et peuvent entraîner des lésions graves, souvent retardées, en particulier l’étage gastrique (3, 29). La gravité des lésions induites par les produits caustiques dépend de plusieurs facteurs (3, 29): *Le Le pouvoir corrosif de la substance représenté par son pH ou son pouvoir oxydant et par sa concentration. *La La quantité ingérée ingérée : une ingestion de 150ml (un verre) d’un acide ou d’une base forte est considérée comme massive (3). *La La viscosité du produit conditionne la durée de contact avec la muqueuse. Les agents tensio-actifs augmentent cette durée (3). IIIIII-Topographie des lésions selon la nature des caustiques : Différentes études ont montrées que les lésions caustiques déterminées par les produits alcalins sont situées surtout au niveau de l’œsophage plus que l’estomac, contrairement aux acides qui engendrent surtout des lésions gastriques (3, 29). Cette différence dans la répartition topographique de lésions serait expliquée par plusieurs paramètres : *La différence de fluidité : les acides sont plus fluides et passent rapidement à travers l’œsophage dont ils altèrent la paroi. 38 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) *Les bases liquéfient la muqueuse oesophagienne, qui se laisse pénétrer, alors que les acides coagulent les protéines de l’épithélium oesophagien, gênant la pénétration des tuniques oesophagiennes. *La neutralisation des bases par les secrétions acides de l’estomac met plus ou moins à l’abri la paroi gastrique. Tandis que l’action corrosive des caustiques acides s’ajoute à celle de l’acide gastrique Toutefois l’ingestion d’une grande quantité d’acide donne à la fois des lésions oesophagiennes et gastriques. On peut également observer des brûlures des mains, du thorax, de la face, du menton, des lèvres, des yeux, de la langue provoquées par l’ingestion ou les vomissements (16). IVIV- Evolution des lésions : 1-Au niveau du tube tube digestif : -Initialement, les lésions observées au niveau du tube digestif sont à type d’abrasion muqueuse, d’œdème, d’ulcérations ou de nécrose avec parfois perforation (15, 16). -Dès la 24ème heure débute la prolifération fibroblastique, qui est responsable d’une régénération progressive de la muqueuse et de la constitution de la fibrose. Cette dernière est composée essentiellement de fibres de collagène (16). -La rétraction inextensible du tissu conjonctif néoformé est responsable de la sténose. Après un mois, la fibrose rétractile prédomine et demeure évolutive jusqu’à la fin du troisième mois dans la plupart des cas (15, 16). 39 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-Au niveau de l’arbre bronchique : -L’atteinte trachéobronchique témoigne d’une part de l’importance des lésions digestives et d’autre part des quantités importantes ingérées (15, 16, 29). -Cette atteinte, peut être secondaire (15, 16, 29): *A un mécanisme direct par inhalation, responsable de lésions siégeant le plus souvent dans l’arbre bronchique droit. *Ou bien à un mécanisme indirect par propagation de la médiastinite à partir de la nécrose oesophagienne, responsable le plus souvent de perforation de la membraneuse trachéale. -Ces lésions entraînent initialement une hypersécrétion responsable d’encombrements, d’atélectasies, de surinfections et d’épanchements pleuraux réactionnels. Secondairement, il y a la possibilité de survenue de fistules trachéo- ou broncho-oesophagiennes, de sténoses et trachéomalacie. Figure 10: 10 Brûlure trachéo-bronchique par contiguité ou par inhalation de produit caustique (31) 40 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) V- Conséquences systémiques de l’ingestion de caustique : Les brûlures caustiques, oesogastriques sévères peuvent être responsables de manifestations générales qui sont autant des critères de gravité. 1- L’état d’agitation : Il peut apparaître chez ces patients dans les suites d’une ingestion de caustique et l’on évoque comme facteurs responsables : l’existence d’un état de choc avec bas débit cérébral, l’importance de la douleur et le degré d’acidose métabolique (15, 16) 2- L’état de choc : Il ne survient que pour une brûlure grave et semble lié à l’hypovolémie. Il existe en effet, comme dans les brûlures cutanées étendues, une fuite plasmatique considérable avec constitution rapide d’un 3ème secteur (15, 16). 3- Les troubles de l’équilibre acidoacido-basique : Ils sont particulièrement nets, après l’ingestion d’un acide fort concentré. La baisse du pH est l’indice d’une absorption importante d’ions H+. L’acidose peut être majorée par un état de choc. En revanche, il n’existe pas de corrélation entre le pH et l’importance de l’intoxication par les bases (15, 16). 41 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 4- Les troubles de l’hémostase : Ils sont la conséquence d’un syndrome de consommation des facteurs de coagulation avec baisse du taux de prothrombine (TP), du facteurV, du fibrinogène et thrombopénie. Ces troubles s’expliquent probablement par la mise en circulation de facteurs procoagulants lors d’une destruction tissulaire massive, par des thromboses periviscèrales étendues, et enfin par l’existence d’un état de choc avec bas débit. 5- L’hyperleucocytose : Une hyperleucocytose supérieure à 15.000 éléments/mm3, réactionnelle au processus inflammatoire et à la destruction tissulaire, peut s’observer en cas d’atteinte sévère (32, 33). 42 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Tableau clinique 43 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Chez l’adulte, l’ingestion de caustique est le plus souvent le fait de patients suicidaires, les ingestions accidentelles sont souvent plus bénignes (15, 16, 20). La symptomatologie initiale est extrêmement variable en fonction du type et de la quantité de produit ingéré, ainsi que du délai de prise en charge par rapport à l’ingestion (20). Ces manifestations cliniques, sont évolutives, et le tableau clinique peut être différent selon le moment de l’examen. I-A la phase aigue : 1-Les signes fonctionnels : Les signes fonctionnels que peut présenter le patient dans les suites d’une ingestion de caustique sont nombreux. Cependant, ils sont essentiellement représentés par les troubles digestifs (29, 32, 34). On distingue des formes simples avec brûlures buccopharyngées, hypersialorrhée, douleur à la déglutition, épigastralgies, vomissement plus ou moins hémorragiques responsables d’un double passage du produit corrosifs à travers l’œsophage (35). Ces signes initiaux sont considérés comme signes mineurs, mais doivent être pris en considération. En général il n’y pas de parallélisme entre la gravité des lésions caustiques et l’existence de ces signes sauf si ces signes persistent ou s’aggravent (29). On distingue aussi des formes graves avec importantes brûlures buccopharyngées, laryngobronchiques, hématémèse, méléna, dyspnée, état de choc, coma… (35). 44 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-Les signes physiques : Les lésions peuvent s’étendre sur toute la longueur du tube digestif depuis la cavité buccale (3, 29, 36). On recherchera des signes bucco pharyngés : *Hypersialorrhée parfois sanglante. *Aspect des lèvres : inflammatoires, oedématiées…. *Aspect érythémateux, ulcéré, ou nécrotique de la muqueuse bucco-pharyngée. Mais l’état buccal ne préjuge pas toujours de l’état oeso-gastrique. Dans 15 à 25% des cas, des lésions oesophagiennes sont retrouvées sans lésions bucco pharyngées. En général, il existe une relation significative entre la présence de brûlures de l’oropharynx et la présence de lésions endoscopiques. En effet les lésions endoscopiques sont d’autant plus graves, qu’il existe des brûlures de l’oropharynx, d’où l’intérêt d’une endoscopie digestive en urgence. L’examen doit être complet, on recherchera aussi des lésions au niveau du visage, du thorax, des mains, de l’abdomen…. L’examen doit également apprécier l’état de la paroi abdominale et sa souplesse dans les premières heures. L’apparition d’une défense ou d’une contracture abdominale doit faire craindre une perforation gastrique. L’existence d’un emphysème sous-cutané doit faire craindre une perforation oesophagienne. Un examen ORL s’impose en urgence en cas de dyspnée aigue, pouvant être due à un oedème du carrefour phayngo-laryngé habituellement régressif sous traitement symptomatique. Exceptionnellement, la gravité de l’obstruction peut nécessiter une trachéotomie en urgence (2, 28, 37). 45 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 3- Les signes de gravité : Les signes cliniques de gravité sont nombreux et le plus souvent d’expression majeure. Quelques signes de grande gravité peuvent être cités et sont reconnus comme tels : *Signes médiastinaux : douleur thoracique à irradiation dorsale, emphysème souscutané… (34) *Signes péritonéaux : douleur abdominale généralisée, défense, contracture…. (38) *Détresse respiratoire : elle peut être du à : °L’obstruction de la filière respiratoire secondaire à un oedème glottique ou sus-glottique par brûlure. °L’atteinte parenchymateuse secondaire à une pneumopathie d’inhalation ou à l’ingestion de caustique volatil. °L’acidose métabolique franche, apparaissant au décours d’une intoxication massive par un acide fort concentré et responsable d’une polypnée compensatrice. *Etat hémodynamique précaire et état de choc : par hémorragie extériorisée ou non. *Troubles psychiques : agitation, confusion, coma…. Ces signes peuvent éviter de perdre du temps, éviter de pratiquer une endoscopie inutile et indiquer la chirurgie d’urgence. IIII-A distance : 1-Les signes fonctionnels : Les signes fonctionnels sont représentés essentiellement par (35) : *La dysphagie : qui peut être aux solides, aux liquides voire même totale. *Les vomissements. *La perte de poids. 46 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-Les signes physiques : L’examen clinique à ce stade est souvent pauvre voire même normal. Il peut objectiver une perte de poids, un état de déshydratation. 47 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Examens paracliniques 48 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Les examens paracliniques ont pour but, d’une part de rechercher d’éventuelles complications, et d’autre part de définir un profil lésionnel précis prenant en compte le type, l’étendue et le sévérité des lésions. I- Examens endoscopiques : 1-L’endoscopie digestive haute : L’ingestion d’un produit caustique, pose un problème thérapeutique médicochirurgical (3). L’utilisation du fibroscope souple a permis de réaliser des progrès décisifs dans la prise en charge de cette pathologie grâce à une connaissance précise de la localisation, de l’extension et de la sévérité des lésions du tractus digestif supérieur (39). L’endoscopie permet également de contrôler l’évolution des lésions et d’affirmer leur guérison. Par ailleurs, elle permet, en cas de sténose oesophagienne ou gastrique, de décider du meilleur moment pour réaliser un traitement instrumental ou chirurgical (39). Au cours des ingestions de caustiques, l’endoscopie est le principal examen du bilan morphologique initial. Elle détermine le pronostic et la prise en charge thérapeutique. Elle doit être effectuée dans des conditions précises par un endoscopiste ayant l’habitude de cette pathologie. Cet examen doit, toujours être réalisé car la gravité des lésions digestives n’est corrélée ni à la sévérité des lésions oropharyngées ni à la symptomatologie clinique. La crainte d’une perforation endoscopique est injustifiée avec les endoscopes souples actuels. Dans les cas 49 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) difficiles, l’endoscopie peut être renouvelée après quelques heures de surveillance (5). aa-Bilan prépré-endoscopique : L’exploration endoscopique est systématiquement précédée par un bilan (40). Celui-ci comporte un interrogatoire du patient afin de préciser la nature et la quantité du produit ingéré, éléments d’importance capitale dans la détermination de la sévérité et de la localisation des brûlures. L’examen du malade recherche des signes d’atteinte des voies aériennes ainsi qu’une perforation oesophagienne ou gastrique, cette dernière qui contre-indique absolument l’examen endoscopique. Avant de programmer la fibroscopie, il faut toujours s’assurer de la liberté des voies aériennes et corriger un éventuel état de choc. b-Conditions de réalisation (5 (5) : Il est déconseillé de poser une sonde naso-gastrique pour aspiration lavage avant la fibroscopie, la sonde peut perforer un œsophage ou un estomac fragile. L’endoscopie doit être réalisée de préférence entre la 3ème et 24ème heures. Un examen trop précoce, sous estime les lésions et doit souvent être renouvelé, alors qu’un examen tardif est de réalisation difficile en raison des lésions (oedème, hémorragie) du carrefour oropharyngé. Il faut s’assurer de la stabilité de l’hémodynamique et de l’état respiratoire avec présence du chirurgien et du réanimateur. 50 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Il faut éviter si possible toute anesthésie locale ou générale. Il existe une hypersialorrhée et une paralysie gastrique réflexe, qui favorisent le risque d’inhalation. c-Technique : L’endoscope conseillé pour cet examen, est un fibroscope adulte souple avec un canal opérateur permettant une aspiration efficace et dirigée du caustique, la plus complète possible. L’examen doit être réalisé par un endoscopiste expérimenté, en présence du chirurgien et du réanimateur, et chez un patient préalablement stabilisé sur le plan respiratoire et hémodynamique (1, 5, 39). Des règles strictes, admises par tous, sont à respecter scrupuleusement. L’introduction du fibroscope à travers la bouche oesophagienne ainsi que sa progression le long du tube digestif doivent se faire impérativement sous contrôle de la vue. Cette progression se fait en douceur en insufflant le minimum d’air. La retrovision est formellement proscrite. L’appareil est manipulé avec une extrême précaution au voisinage des lésions sévères. Par contre, il n’existe pas d’accord quant à la nécessité d’effectuer ou non un examen complet du tractus (5, 23). Ces règles édictées doivent être d’autant mieux respectées que le produit ingéré est un caustique fort et que la quantité absorbée est importante. L’endoscopie peut être réalisée également par un tube rigide, mais avec un risque augmenté de perforation. 51 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) d-Description des lésions endoscopiques endoscopiques : Les aspects diffèrent en fonction du segment exploré, du délai écoulé depuis l’ingestion et du type de caustique ingéré (5). La gravité des lésions est appréciée selon une classification en 4 stades de gravité croissante (32). Stade I Pétéchies ou érythème Stade II Ulcération II a Superficielles, linéaires et/ou rondes II b Profondes circulaires et/ou confluentes Stade III Nécrose III a Nécrose localisée (aspect en mosaïque) III b Nécrose étendue, diffuse Stade IV Perforation Tableau IV: Classification endoscopique des lésions caustiques de DI COSTANZO C’est le stade le plus élevé des lésions oesophagiennes et gastriques qui conditionne le pronostic. Cette classification est toutefois discutable car elle ne tient pas compte de la profondeur des ulcérations et de l’analyse de la contractilité des segments digestifs. De plus, l’appréciation visuelle de la nécrose notamment au niveau de l’œsophage et son extension exacte, sont difficiles à évaluer. Une description précise des lésions élémentaires devrait être effectuée sur un schéma segment par segment en évitant de reporter simplement cette classification. 52 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) L’aspect beige ou grisâtre de la muqueuse, surtout après prise de bases fortes, témoigne de lésions sévères et constitue un piège diagnostic. L’aspect noirâtre de la muqueuse est moins fréquent. L’absence de contractilité oesophagienne est également un signe de gravité. Au niveau gastrique, l’appréciation de la gravité des lésions est plus simple : On retrouve des ulcérations plus ou moins creusantes ou une muqueuse hémorragique ou noirâtre en cas de nécrose. La motricité gastrique doit être également appréciée. Cette classification conditionne le traitement et le pronostic de l’ingestion de caustiques. e-Surveillance endoscopique : L’expérience a montré que les lésions caustiques, mêmes profondes, évoluent lentement. C’est pourquoi, un contrôle endoscopique doit être réalisé systématiquement après une à trois semaines en fonction de l’importance des lésions initiales. Ainsi, quand elles sont au stade IIa ou à la frontière du stade IIb, la deuxième fibroscopie digestive doit être faite dès le dixième jour. Quand les lésions atteignent les stades IIb et III, la FOGD de contrôle doit être réalisée à partir de la troisième semaine (23, 28, 29). f-Complications : Le risque de perforation lors de l’endoscopie digestive haute après ingestion d’un produit corrosif diminue considérablement depuis l’utilisation des fibroscopes souples (3, 5) On peut également retrouvé comme complications l’hémorragie digestive, l’inhalation bronchique, l’infection…. (5, 39). 53 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 11 : Zones d’érythème associées à des ulcérations circonférentielles de l’œsophage à la FOGD (stade II) (41) Figure 12 : Ulcérations profondes et plage de nécrose gastrique à la FOGD (stade IIIa) (41) 54 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 13 : Lésions caustiques sévères à la FOGD : Nécrose focale gastrique (Stade IIIa) (5) Figure 14 : Sténose ulcérée de l’œsophage à la FOGD (5) Figure 15 : Sténose annulaire cicatricielle de l’œsophage à la FOGD (5) 55 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-Endoscopie trachéotrachéo-bronchique et laryngoscopie postérieure : En cas de lésions graves du tractus digestif supérieur, il est nécessaire de réaliser un bilan lésionnel de l’axe larynogo-trachéo-bronchique, qui conditionnera la décision chirurgicale (42). L’indication d’une endoscopie trachéo-bronchique et ORL n’est pas systématique, mais elle est fondamentale dans certains cas (32, 39, 43) : *En présence de syndrome d’inhalation (42). *En présence de signes d’obstruction des voies aériennes supérieures, de dyspnée, ou d’un syndrome de suffocation (32). *Et surtout en présence de lésions endoscopiques digestives sévères de stade IIb ou III (2, 28, 39, 42, 44), du fait de la diffusion précoce de la nécrose aux organes de voisinage (42). Elle permet de visualiser l’état de la filière laryngo-trachéo-bronchique, de déterminer la topographie des lésions ainsi que le mécanisme d’atteinte de l’arbre aérien (45) : *Mécanisme indirect par diffusion à partir de l’œsophage, lorsque les lésions siègent dans la partie gauche du mur postérieur de la trachée, de la carène, ou les deux premiers centimètres de la bronche souche gauche. *Direct par inhalation devant des lésions diffuses de la muqueuse trachéale ou prédominant à droite. 56 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Lésions laryngo-trachéo-bronchiques peuvent être classées en (39, 46) : Stade I : destruction de la partie superficielle de la muqueuse (muqueuse rouge inflammatoire). Stade II : destruction de la partie profonde de la muqueuse (muqueuse rouge carmin, oedémateuse). Stade III et IV : destruction des couches sous-muqueuses (ulcérations, suffusions hémorragiques). Les stades I et II guérissent sans séquelles alors que les stades III et IV donnent des cicatrices rétractiles. Les lésions caustiques, de l’arbre aérien engagent le pronostic vital dans l’immédiat. L’endoscopie trachéo-bronchique permet le diagnostic des lésions et le choix de la technique chirurgicale appropriée permettant de traiter aussi bien les lésions digestives et trachéo-bronchiques (28), puisque l’existence des lésions trachéales contre-indique la chirurgie d’exérèse oesophagienne par stripping qui exposerait aux risques de perforation trachéo-bronchique (3). Figure 16 : Image endoscopique montrant un œdème laryngé important (47) 57 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) IIII- Examens radiologiques : Le bilan radiologique standard permet de faire le diagnostic des complications. Il doit comporter au minimum une radiographie thoracique de face et de l’abdomen sans préparation (ASP) (1, 35, 42). 1-Radiographie thoracique : La radiographie thoracique, permet de visualiser le thorax, mais également la région cervicale. Les différentes anomalies objectivées par cet examen sont (1, 35) : *Un foyer localisé évoquant une pneumopathie d’inhalation. *Un élargissement du médiastin témoignant d’une médiastinite. *Un pneumothorax. *Un épanchement pleural hématique ou non. *Un pneumomédiastin et un emphysème sous-cutané cervical secondaire à une perforation oesophagienne. *Un pneumopéritoine. 2-Radiographie de l’abdomen sans préparation : L’ASP permet de mettre en évidence les complications de type perforatif. Cet examen doit être centré sur les coupoles diaphragmatiques (1, 35, 42). Les diverses anomalies visualisées sont : *Un pneumopéritoine. *Une distension gastrique. *Un iléus paralytique. 58 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 3- Echographie abdominale : L’échographie est un moyen d’imagerie moderne, n’est utile que dans la recherche de complications. Cependant, cet examen est peu intéressant en matière de pathologie oesophagienne (35). 4- Echoendoscopie : Pour Kamijo et al, sur une petite série de 11 malades, l’échoendoscopie réalisée entre le quatrième et le douzième jour d’hospitalisation pouvait prédire la survenue de sténose. Dans cette étude, la classification des lésions était fonction de l’atteinte musculaire et de leur caractère circonférentiel ou non. L’intérêt de l’échoendoscopie dans le bilan initial de ces malades reste cependant discuté (30). 5- Tomodensitométrie cervicocervico-thoracothoraco-abdominale: La tomodensitométrie (TDM) avec injection de produit de contraste, est actuellement l’imagerie de choix permettant de visualiser les signes de perforation digestive non décelable radiologiquement (1, 42). À la phase initiale, la tomodensitométrie est indiquée devant des signes de gravité, à la recherche d’une complication. On recherche un épaississement de la paroi oesophagienne ou gastrique, une infiltration de la graisse péridigestive, un épanchement médiastinal périoesophagien plus ou moins bien collecté. La présence de bulles d’air signe la perforation digestive. La tomodensitométrie permet également de faire un bilan précis des lésions pulmonaires associées (35). 59 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) À la phase chronique, la tomodensitométrie recherche des modifications de la paroi, des adénopathies médiastinales ou une collection. Elle permet de contrôler le traitement chirurgical ou instrumental et d’en déceler les complications. La rupture oesophagienne se traduit par un oedème de la graisse médiastinale avec diffusion aérique périoesophagienne. La médiastinite non collectée se manifeste par une augmentation de volume du médiastin, avec infiltration et hyperdensité de la graisse. La médiastinite suppurée se manifeste en plus par des collections à parois épaisses contenant parfois des bulles d’air (35). 60 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 17 : Perforation oesophagienne haute à la TDM : épaississement pariétal et collection hydroaérique périoesophagienne (35). Figure 18 : Médiastinite après perforation oesophagienne visualisée à la TDM (35). 61 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 6- Transit oesogastroduodénal (TOGD) : a- Techniques : L’opacification oesophagienne n’est pas réalisée en première intention, en matière d’ingestion de caustique. Elle n’est employée qu’en l’absence d’endoscopie. En phase aiguë, la crainte d’une perforation indique transit aux hydrosolubles. Le transit en double contraste permet le diagnostic de lésions superficielles et de petite taille. Il est utilisé chaque fois que l’état du malade le permet. En revanche, le diagnostic des sténoses résiduelles peut être effectué en simple contraste, de même que les contrôles thérapeutiques. L’attitude la plus simple actuellement, en dehors du scanner qu’il faut réaliser avant, est de débuter l’exploration par un transit aux hydrosolubles et de compléter si besoin par un transit baryté, le passage de baryte dans le médiastin étant relativement bien toléré (35). b- Résultats : À la période initiale, ce sont souvent des examens difficiles en raison de l’état du patient, de fausses-routes, ou de douleurs. L’urgence, le petit nombre de clichés, le faible contraste font que la qualité de l’examen est souvent mauvaise. Plusieurs images peuvent se rencontrer et s’associer : les lacunes correspondent à l’oedème et aux sphacèles, les ulcérations superficielles donnent des irrégularités des bords en « dents de timbre », les ulcères sont volontiers spiculaires, étendus en hauteur au niveau des zones lacunaires d’oedème, plus ou moins profonds jusqu’à la perforation. Les contours oesophagiens, en dehors de ces zones, sont lisses, réguliers avec disparition des plis. L’oesophage est atone, figé, sans péristaltisme. Au niveau de l’estomac, on peut retrouver des lésions superposables avec, en particulier, des gros plis et des ulcères. En présence d’une fistule, il faut déterminer 62 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) sa situation, sa morphologie, ses communications (plèvre, trachée, bronches…) ce qui peut être délicat en cas de fausses-routes. Inversement, un examen normal est compatible avec des lésions encore superficielles et n’élimine pas la possibilité d’une évolution grave. À la phase chronique, l’opacification est plus intéressante. L’utilisation d’un contraste baryté (en l’absence de perforation), la meilleure tolérance du malade permettent d’obtenir de bons examens. Elle permet toujours une vue topographique précise de la ou des sténoses que l’endoscopie n’est pas toujours capable de franchir. Elle en précise le nombre, le type, la localisation, l’étendue et l’évolution. La sténose est le plus souvent partielle, plus ou moins étendue et filiforme, au niveau du tiers inférieur. Elle est typiquement centrée, lisse et régulière, progressive, avec un aspect sous-strictural normal et une dilatation sus-jacente. La muqueuse peut apparaître dentelée, irrégulière. La présence de diverticules intramuraux peut simuler de petites ulcérations. Plus rarement, on peut rencontrer des sténoses annulaires, des sténoses excentrées par bride… La sténose totale donne un aspect non spécifique, en « queue de radis », avec dilatation et stase sus-jacente. Elle peut être due à un corps étranger bloqué. La perte de mobilité de la paroi persiste à ce stade. De la même façon, les lésions tardives gastriques sont superposables : disparition des plis, rétractions, sténoses, aspect rigide et figé avec parfois ulcérations associées. Au cours de la surveillance, le transit opaque permet une comparaison facile, bien documentée par rapport aux examens antérieurs. Il permet un contrôle objectif de l’efficacité du traitement par dilatation, ou le bon fonctionnement des montages chirurgicaux. 63 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 19 : Transit oesophagien 48 heures après absorption d’eau de Javel. Aspect crénelé, en « dents de timbre », des parois (35). Figure 20 : Transit oesophagien montrant une double sténose oesophagienne, 35 jours après ingestion de Destrop (35). 64 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 21 : Transit oesophagien montrant une sténose apparue 3 semaines après ingestion de soude : aspect pseudodiverticulaire (35). Figure 22 : Transit oesophagien montrant une sténose oesophagienne sus-aortique modérée 3 mois après absorption de produit décapant pour four (35). 65 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 23 : TOGD montrant une sténose antrale serrée (35). 20 21 Figure 24 : Transit oesophagien montrant une sténose filiforme complète de l’oesophage après absorption de soude. Figure 25 : Transit oesophagien montrant une plastie colique rétrosternale : après opacification (35). 66 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) IIIIII- Examens biologiques : Ce bilan permet d’évaluer le retentissement systémique de l’ingestion et donc l’intensité des lésions tissulaires, et permet également de guider la réanimation (32, 48). 1-Numération formule formule sanguine (NFS) : Une hyperleucocytose supérieure à 15.000 éléments par mm3 suppose une lésion sévère (32, 49).Une anémie (peut être secondaire à une hémorragie digestive, à une fistule vasculaire…). 2-Ionnogramme sanguin : En cas d’acidose métabolique, on peut constater une diminution de bicarbonates sanguins (1, 48, 49). 3-Gaz du sang artériel : Lors de l’ingestion d’un acide ou lors d’un état de choc sévère (46), les gaz du sang permettent de constater : *Une acidose métabolique (32). *Une hypoxémie en cas d’œdème lésionnel (50). 4-Bilan d’hémostase : Les troubles de l’hémostase (baisse du taux de prothrombine, du facteurV, du fibrinogène et thrombopénie), sont d’autant plus importants que la destruction oesogastrique est sévère (46). 5- Bilan rénal : à la recherche d’une défaillance rénale. 6-Groupage ABO et Rhésus : en vue d’une transfusion. Ce bilan biologique peut aussi comporter un bilan hépatique, pancréatique et la recherche de toxiques sanguines et urinaires (dans le cas de poly-intoxication) (38, 49, 51). 67 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Evolution 68 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) EVOLUTION DES LESIONS CAUSTIQUES : I-Phase aigue : Cette phase correspond à une destruction tissulaire marquée par une réaction inflammatoire intense. Puis apparaît, la phase de détersion lors de laquelle, les couches superficielles se détachent par lambeaux découvrant les ulcérations sous jacentes, volontiers hémorragiques (52). En effet, le degré de sévérité des lésions caustiques conditionne les délais de cicatrisation d’une part ainsi que la survenue de séquelles (sténose). Les lésions de grade I ou IIa cicatrisent en moins de dix jours sans séquelles. Celles du stade IIb en 4semaines environ en se compliquant de rétrécissement oesophagien chez 15 à 30 % des patients. Les brûlures les plus sévères (grade III) cicatrisent en 2 à 4mois et sont pourvoyeuses de sténoses oesophagiennes et ou gastriques dans plus de 50% des cas (5). IIII-Phase des séquelles : La séquelle la plus fréquente est la sténose oesophagienne qui peut se constituer dès le 15ème jours après l’ingestion de caustique. En effet, la phase de réparation qui débute vers le 15ème jours est marquée par l’apparition d’un tissu de granulation qui vient combler les ulcérations et sui est constitué essentiellement de fibroblastes et de fibres de collagènes. Ce processus aboutit à la sclérose qui selon la profondeur de la brûlure, va transformer l’œsophage souple et mobile en un tube rigide et rétréci (52, 53, 54). 69 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Cette oesophagite est évolutive pendant de nombreux mois voire de nombreuses années. La corrosion poursuit sournoisement son action génératrice d’un rétrécissement évolutif et cela pendant toute la vie. IIIIII-Les complications : 1- Complications Complications précoces : Les complications peuvent survenir dès le premier jour jusqu’à deux à trois semaines d’évolution. On les observe surtout en cas de lésions de stade IIb ou III (46, 55) : aa-Perforation digestive : Les cas gravissimes peuvent présenter dès le départ un état de choc avec collapsus, soit dû à une perforation oesophagienne avec médiastinite ou à une perforation gastrique avec péritonite. Il faut noter cependant que cette perforation viscérale survient en général 1 à 2 semaines après l’ingestion. b-Atteinte laryngée et asphyxie : Par obstruction des voies aériennes secondaires à un œdème epiglottique, supra-glottique ou sous glottique, à une destruction du carrefour pharyngo-laryngé, ou encore une hypersalivation. c-Hémmoragie digestive : Elle peut être secondaire à une fistule aorto-oesophagienne, à la chute d’escarre……. D’abondance variable pouvant être responsable d’un état de choc hypovolemique. d- Complications pulmonaires : Ce sont essentiellement des encombrements bronchiques responsables d’atélectasies pouvant secondairement se surinfecter. On peut également observer 70 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) des lésions parenchymateuses plus graves à type de syndrome de détresse respiratoire aigue (15, 16). e- Perforation trachéobronchique trachéobronchique : La perforation prédomine aux points de contact anatomique de l’arbre bronchique et de l’œsophage. On observe essentiellement des perforations de la membraneuse trachéale et de la bronche souche gauche. f- Autres : -Le pneumothorax, la pleurésie. -La diffusion de la brûlure aux tissus avoisinants tels que la rate, le pancréas, l’aorte, l’intestin grêle, le grand intestin… -Le décès. 2-Complications tardives : Différentes lésions peuvent être constatées (15, 16, 20) : -La sténose de l’œsophage, de l’estomac surtout à la région pré-pylorique et antrale. -La perforation viscérale. -Les infections pulmonaires (abcès pulmonaire, broncho-pneumopathie). -La pleurésie purulente. -Les fistules gastro-coliques, oeso-trachèale ou oeso-aortiques (56). -Les hernies hiatales par traction de l’œsophage fibreux sur l’estomac. -Les troubles du péristaltisme oesophagien. -La dégénérescence maligne : la brûlure caustique étant une lésion précancereuse. 71 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Traitement 72 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) I- Traitement médical : 1-Avant l'hospitalisation Certains gestes sont à proscrire afin de ne pas aggraver les lésions déjà constituées. Les antidotes n'existent pas. Il faut éviter d'administrer per os des produits pouvant favoriser les fausses routes et perturber la réalisation de l'endoscopie digestive. Faire vomir, expose à l'aggravation des lésions (second passage) et à l'inhalation bronchique. De même, la mise en place d'une sonde gastrique expose à un risque similaire (3). En revanche, il semble nécessaire de : - médicaliser la prise en charge et le transport du patient - recueillir des renseignements sur le caustique ingéré (concentration, nature, volume, heure d'ingestion) ; - rechercher des stigmates de poly-intoxication (médicamenteuse ou alcoolique) et la cause de l'ingestion (accidentelle, suicidaire et ses raisons) ; - oxygéner le patient en évitant si possible, sauf en cas de détresse vitale, une intubation trachéale. (Il s'agit d'intubations souvent difficiles, qui gênent l'évaluation ultérieure des lésions trachéales et qui exposent au risque d'essaimage des produits caustiques dans les voies aériennes) ; - diriger le patient vers une structure spécialisée où une prise en charge multidisciplinaire est possible en permanence (anesthésie-réanimation, chirurgie, et endoscopie digestive et bronchique) (3, 39) 73 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-Pendant l’hospitalisation : Le principe du traitement médical est la mise au repos du tube digestif supérieur jusqu’à la cicatrisation totale des lésions du tractus digestif supérieur. Il n’y a en règle pas d’antidote possible, étant donné la rapidité de constitution des lésions (4, 15, 16, 20). 2-1 Réanimation des formes graves : Dans les formes graves, le traitement doit prévenir ou corriger un état de choc, une détresse respiratoire ou une grande acidose métabolique (15, 16, 20). * Détresse respiratoire peut être provoquée par les lésions pharyngolaryngées (oedème glottique ou sous-glottique) avec risque d’obstruction de la filière aérienne, ou par les pneumopathies d’inhalation ou lors d’une perforation oesophagienne. • En cas l’oedème glottique, l’injection de corticoïdes doit être pratiquée en urgence. • En cas d’une perforation oesophagienne, l’intubation trachéale avec ventilation artificielle s’impose. Elle est pratiquée par un opérateur entraîné car il faut éviter tout traumatisme supplémentaire ainsi que le risque de régurgitation et d’essaimage du produit. Une anesthésie générale est indispensable pour réaliser ce geste. Ce n’est qu’en cas d’échec qu’une trachéotomie en urgence est réalisée (1, 16, 20). * Détresse circulatoire, témoin de la gravité de l’atteinte est liée en partie à l’hypovolémie. Elle nécessite la mise en place d’une voie veineuse centrale par voie fémorale. Une pression artérielle par voie sanglante permet de suivre l’évolution 74 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) hémodynamique. Le remplissage par cristalloïdes et colloïdes se fait selon les recommandations habituelles. L’usage d’amines vasopressives (adrénaline ou noradrénaline) complète la thérapeutique, si l’usage des macromolécules ne parvient pas à rétablir les constantes hémodynamiques. Ainsi qu’une transfusion iso-groupe iso-rhésus s’avère nécessaire en cas d’hémorragie massive avec un taux d’hémoglobine inférieure à 8dg/l. 2-2 Les antianti-sécrétoires : Ils sont systématiquement administrés et de préférence dès les premiers jours, après l’ingestion (antiacides, antihistaminiques, inhibiteurs de pompes à protons) (2, 46, 57). Ils sont justifiés par l’existence fréquente d’un reflux gastro-oesophagien, facteur d’aggravation des lésions caustiques. Pour d’autres auteurs le traitement anti-sécrétoire n’a pas fait la preuve de son efficacité (52, 54). 2-3 Les antibiotiques : L’antibiothérapie à large spectre minimise la pullulation microbienne qui accompagne la phase de détersion des lésions. Pour Kirsh et al, ils recommandent d’utiliser une antibioprophylaxie pendant 7 à 15 jours (47). D’autres insistent sur le fait qu’elle ne doit pas être systématique (52, 54). Il peut s’agir d’une monothérapie (1) : • amoxicilline + acide clavulanique. • céfotaxime ou ceftriaxone. Ou d’une association (1) : • amoxicilline + acide clavulanique avec aminoside. • céfotaxime ou ceftriaxone avec imidazole. 75 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Si un état septicémique apparaît, il faut isoler le germe et adapter l’antibiothérapie. 2-4 Les antalgiques : La prescription d’antalgique est en revanche légitime, mais on doit éviter les morphiniques les premiers jours, pour ne pas masquer l’apparition d’un syndrome péritonéal (15, 16). Elle nécessite l’emploi d’opiacés par titration morphinique, selon les recommandations en vigueur (58). Une sédation des douleurs par prescription de benzodiazépines type midazolam s’avère un complément efficace (1). 2-5 Autres médications: Les anti-émétiques sont indiqués en cas de vomissements. L’utilisation des topiques pour les lésions buccales et cutanées. D’autres traitements ont été proposés mais sans efficacité certaine, notamment l’héparine pour combattre les phénomènes de thrombose (35). 2-6 La nutrition parentérale parentérale (NPT): L’alimentation orale n’est classiquement autorisée d’emblée que dans les stades peu sévères. Tous les auteurs insistent sur la nécessité de la mise au repos du tube digestif supérieur dans les stades modérés et sévères. Celle-ci peut être relativement longue, nécessitant la mise en route d’une alimentation artificielle, dans le but de maintenir un état nutritionnel satisfaisant, nécessaire à une cicatrisation rapide et correcte de la muqueuse digestive lésée (4, 20). Cette nutrition artificielle doit être instaurée le plus rapidement possible pour assurer des apports hypercaloriques et hyperprotidiques. Elle a aussi pour objectif, 76 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) de permettre une cicatrisation rapide des lésions de compenser l’état d’hypercatabolisme réparateur et de prévenir l’infection (54). Cet apport nutritionnel doit être important au niveau calorique que proteique. Les besoins sont de 40 à 50 Kcal/kg/j dont 0,2 à 0,35g d’azote/kg/j. NPT par voie périphérique : Bien que de réalisation facile, elle ne peut constituer qu’une technique d’appoint du fait de son utilisation toujours limitée dans le temps en raison de son apport calorique et protidique forcement insuffisant et de l’épuisement du capital veineux (7, 59). NPT par voie centrale : Elle constitue la seule alternative en cas de dénutrition sévère, avec nécessité de restaurer rapidement l’état nutritionnel. Son risque principal est l’infection, qui peut être grave à type de septicémie, chez ces patients profondément immunodéprimés. 3-La prise en charge charge psychiatrique : La plupart des patients sont psychotiques ou dépressifs graves. La prise en charge médicale et chirurgicale ne peut se concevoir que si la pathologie psychiatrique est traitée. Ceci est important pour l’observance du traitement, nutritionnel en particulier. Il est de plus essentiel de prévenir toute nouvelle tentative d’autolyse, par ce mode ou par un autre, ce qui n’est pas exceptionnel (39). 77 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 4-Traitement préventif des sténoses : Cette prévention, reste actuellement une des principales préoccupations thérapeutiques. De nombreux travaux expérimentaux tentent de mettre au point un traitement afin de prévenir ou du moins, de réduire le risque de survenue de sténose oesophagienne (60). 4-1 Corticothérapie Utilisée depuis les années 1950, elle a pour but d’inhiber la réaction fibroblastique. Elle continue, toutefois à faire l’objet de nombreuses controverses (61). Pour certains auteurs, les corticoïdes n’ont pas montré d’efficacité et seraient même d’utilisation risquée surtout dans les brûlures sévères avec un risque majoré de perforation (62). De plus, on leur a reproché de freiner la première étape de la cicatrisation et d’exagérer l’hyper catabolisme (44). Anderson (63) et Ulman (61) ont démontré que la fréquence de la sténose ne diminue pas après traitement par les corticoïdes et que ces derniers n’ont aucun effet bénéfique sur la cicatrisation de l’oesophage. Pour d’autres, la corticothérapie est utile grâce à son action anti-inflammatoire à tous les stades, en diminuant l’oedème et la douleur (27). Elle permet, par conséquent, la reprise rapide de l’alimentation qui constitue la meilleure méthode d’auto dilatation (64). 78 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 4-2 BétaBéta-aminoamino-propiopropio-nitril (BAPN) et D. penicillamine : L’usage du B.A.P.N et du D.pénicillamine reste du domaine de l’expérimentation animale, et leur application en thérapeutique humaine n’est pas encore entrée en pratique, quoi que les résultats expérimentaux semblent très prometteurs (23). 79 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) IIII-Traitement instrumental : 1- Dilatations endoscopiques : Il est universellement reconnu que la dilatation endoscopique s’adresse aux sténoses cicatricielles courtes et peu serrées intéressant l’œsophage. En pratique, il faut toujours essayer la dilatation, avant d’envisager toute intervention chirurgicale. La seule limite à la tentative de dilatation sera l’impossibilité de passage du fil-guide (29). La date de début des dilatations est discutée. Certains auteurs (40), préconisent les dilatations dès le lendemain de l’accident, mais il semble toutefois plus sage pour d’autres auteurs (65), que seul le stade du bourgeonnement rosé sans suintement sanglant autorise la dilatation. Le délai le plus admis pour le début de la dilatation, est la quatrième ou cinquième semaine, à partir de l’ingestion (29). La fibroscopie du 21ème jour aidera à envisager la dilatation, si elle découvre un début de sténose. Avec le temps, la sténose, découverte à ce moment là, ira vers l’aggravation en général, inéluctable. C’est pourquoi le délai de un mois environ, est important pour commencer une dilatation. C’est suffisamment tôt pour pouvoir dilater une sténose encore fraîche, pas définitivement fibreuse et suffisamment tard pour que les lésions ulcéreuses ou nécrosantes de la muqueuse aient correctement cicatrisé (29). Par ailleurs, pour certains auteurs, le rythme et le nombre de séances de dilatation sont impossibles à déterminer d’avance, en fonction du type d’indication, de l’aspect de la sténose au TOGD ou de l’aspect endoscopique. En effet, chaque cas a ses particularités et la réponse à une dilatation varie considérablement d’un individu à l’autre (29). 80 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Les dilatations imposent des opacifications précoces et répétées permettant de suivre très précisément l’évolution des lésions, de préciser leur topographie, leur degré de sténose et de guider efficacement la thérapeutique (66). L’efficacité des dilatations endoscopiques, par les méthodes et moyens actuels est considérée importante. Efficace, la dilatation rétablie la continuité du tube digestif, une alimentation presque normale et permet au malade une qualité de vie relativement normale. Cette efficacité ne peut, cependant pas occulter l’inconfort du malade, la dilatation restant un acte traumatisant, demandant dans l’idéal, une anesthésie générale (29). Ce type de traitement n’est pas dépourvu de complications. La nécessité de réaliser plus de sept dilatations rapprochées expose au risque de perforation et de dégénérescence néoplasique potentielle de l’œsophage (67). Cette méthode se solde souvent par un échec, la récidive des sténoses étant précoce et quasi-constante (23). Pour Jan-Werner Poley et al (22), le taux d’échec était de 42% (neuf patients sur 21). Les indications de la dilatation endoscopique des sténoses caustiques cicatricielles sont réservées aux strictures segmentaires, annulaires et souples du pylore et/ou de l’œsophage, à condition que la sténose oesophagienne soit courte et ne dépasse pas 3 à 4cm (67). 2- Gastrostomies endoscopiques : La gastrostomie endoscopique percutanée est une technique simple, peu traumatisante et efficace, d’alimentation définitive ou temporaire. 81 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Elles ont pris une place importante depuis 1980, et sont de plus en plus utilisées. Plusieurs études ont montré leur supériorité par rapport aux gastrostomies chirurgicales. Elles sont réalisées sous anesthésie générale ou, plus souvent, sous neuroleptanalgésie, ou éventuellement avec une simple anesthésie pariétale (68). Ses contre-indications sont locales : sténose serrée de l’oesophage, antécédents de gastrectomie, ou générales : ascite, troubles de la coagulation. Cependant, elles sont responsables de certaines complications. Les complications majeures avec une fréquence de 3% sont la péritonite, la pneumopathie d’inhalation, la fasciite nécrosante, la nécrose pariétale, l’hémorragie, la déchirure oesophagienne, la perforation gastrique, l’hémorragie intraabdominale, la fistule colocutanée. Alors que Les complications mineures comprennent l’infection péristomiale, l’obstruction, le déplacement ou l’expulsion de la sonde, l’incarcération de la collerette interne dans la paroi, la fuite péristomiale, la migration du dispositif interne, avec une fréquence qui varie de 3 à 43%, l’iléus réflexe, des troubles réversibles de la vidange gastrique, des douleurs abdominales à type d’infection périorificielle de la paroi, pneumopéritoine, reflux gastro-oesophagien (68). Cette endoscopie interventionnelle a une morbidité et une mortalité faibles, avec un taux de réussite très important de 95 à 99,5% (69). 82 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) IIIIII-Traitement chirurgical : 1-Particularités anesthésiques L'abord trachéal est le principal problème puisqu'il s'agit d'une intubation difficile avec un estomac plein. L'intubation oro-trachéale ou à défaut nasotrachéale sous fibroscopie est la meilleure technique. Elle peut être réalisée en fin d'endoscopie bronchique. Elle permet le positionnement de la sonde en zone saine (3). En cas d'hypovolémie, le choix du site de ponction d'une voie veineuse centrale doit tenir compte des contingences chirurgicales : les voies jugulaire interne gauche et sous-clavière gauche sont proscrites. La surveillance peropératoire ne nécessite pas de monitorage particulier. Le saignement peropératoire étant habituellement modeste du fait de l'exclusion vasculaire spontanée des lésions par nécrose. L'extubation de ces patients doit être réalisée au moment opportun. Trop précoce, elle peut nécessiter une réintubation difficile et traumatique, surtout en cas d'oedème périglottique. Trop tardive, elle peut aggraver les lésions trachéales (3). 2-Techniques chirurgicales L’intervention habituelle des formes graves est une oesogastrectomie totale. L’oesophagectomie à thorax fermé, par stripping, a globalement diminué de moitié la mortalité opératoire. Cette règle n’est en défaut que lorsqu’il existe des lésions trachéo-bronchiques impliquant une réparation qui ne peut-être réalisée que par une thoracotomie droite (20). 83 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-1 Oesophagectomie Oesophagectomie à thorax fermé : Stripping de l’œsophage. L’oesophagectomie à thorax fermé, par stripping, a globalement diminué de moitié la mortalité et a été par la suite admise par toutes les équipes (20). C’est une intervention simple, rapide et sûre (peu hémorragique) en raison de la thrombose des vaisseaux péri-oesophagiens induite par la brûlure (2, 51, 70). a-Technique Le patient est installé en décubitus dorsal, un billot sous les épaules, la tête en hyperextension tournée vers la droite. L'abdomen est exploré par une incision bisous-costale. L'oesophage cervical est abordé par une incision pré-sternocléïdomastoïdienne gauche. La nécrose pan-pariétale est confirmée par l'aspect noir de la musculeuse après dissection de l'oesophage cervical et abdominal. L'oesophage cervical est sectionné le plus bas possible. Une sonde en silicone est introduite dans la lumière oesophagienne et poussée jusqu'au pylore. La sonde est fixée à l'oesophage et un drain est solidarisé à l'ensemble. Après dissection au doigt au niveau cervical et hiatal, une traction douce sur la sonde provoque l'invagination de l'oesophage et son stripping. Le drain médiastinal est extériorisé dans l'hypocondre gauche (3). -En cas de nécrose gastrique, une gastrectomie totale s’avère nécessaire (3, 20). -L’oesogastrectomie totale, éventualité la plus fréquente, menée par laparotomie et cervicotomie gauche, est terminée par un drainage du médiastin postérieur et des hypochondres, une oesophagostomie cervicale et une jejunostomie latérale d’alimentation. -L’absence de thoracotomie minimise les complications respiratoires et septiques et améliore indubitablement le pronostic de l’oesophagectomie (15, 16, 20). 84 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) -L’attitude chirurgicale devant des lésions oesophagiennes graves dépend également de l’existence de lésion trachéo-bronchiques associées. En leur absence, l’oesophagectomie par stripping est la technique de choix. En revanche, en présence de telles lésions, le stripping est formellement contre-indiqué, car dangereux. L’oesophagectomie est alors mené par thoracotomie droite et s’accompagne de la réalisation d’un patch pulmonaire trachéo-bronchique (37). Figure 26: 26 Une sonde de Salem est descendue dans l’oesophage jusque dans l’abdomen. Elle est fixée à l’extrémité oesophagienne (71). 85 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 27: 27: Œsophagectomie par stripping (15) Incisions cérvicale et abdominale Intubation par une sonde siliconée solidarisée à l’œsophage cervical Traction sur le tube siliconé entrainant le stripping oesophagien Oesophagectomie par stripping, stomies et drainages 86 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 28 : Nécrose oeso-gastrique totale (31) A : Œsophage et estomac nécrosés retournés B : Œsophage et estomac nécrosés ouverts 87 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-2 Plasties trachéotrachéo-bronchiques : L’oesophagectomie en urgence est le meilleur traitement préventif des perforations trachéo-bronchiques par propagation de la nécrose de l’œsophage (16, 20). En présence de lésions trachéo-bronchiques, le risque vital est majeur justifiant une intervention excessivement urgente. Elles restent actuellement les plus difficiles à traiter et la cause majeure de mortalité dans les cas sévères (2, 55). La plastie pulmonaire utilise le plus souvent le segment dorsal du lobe supérieur droit ou le lobe de Nelson. Le parenchyme pulmonaire est suturé aux anneaux trachéaux et à la membraneuse saine de la manière la plus étanche possible et à distance des berges de la perforation, de telle façon qu’il recouvre parfaitement la lésion sans fuite aérienne. Le poumon vient combler le médiastin et obstruer la perforation ou la zone trachéale suspecte. C’est l’expansion de ce « patch » pendant la durée inspiratoire qui le rend parfaitement étanche. En cas de membraneuse perforée, l’intervention peut être réalisée sous jet ventilation. La thoracotomie est fermée sur plusieurs drains thoraciques et médiastinaux (37, 55). Il faut dans tous les cas associer à ce geste une trachéotomie pour diminuer l’espace mort et sevrer le malade le plus tôt possible de l’assistance ventilatoire (3). Les lésions trachéobronchiques initiales sont toujours le reflet d’ingestion massive et d’états sévères. Seule une attitude « agressive » associant oesophagectomie et patch pulmonaire donne une chance de guérison (16, 20). 88 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-3 Résection élargie aux organes de voisinage : Des lésions abdominales étendues au tube digestif (duodénum, jéjunum…) suite à une béance pylorique, ou bien élargies aux organes de voisinage (extradigestive) par diffusion du produit caustique, au décours d’une perforation, relèvent d’exérèse plus large (2). Il peut s’agir de cholécystectomie, de duodénopancréatectomie céphalique, de splénectomie, de résection étagée du grêle ou du colon sans rétablissement immédiat de la continuité digestive (20). 2-4 Jéjunostomie et gastrostomie d’alimentation sans résection digestive: Certains auteurs préfèrent la jéjunostomie à la gastrostomie pour deux raisons : l’estomac brûlé peut secondairement être le siège d’une sténose antropylorique, voire médio-gastrique et l’estomac intact pourra éventuellement être utilisé pour une oeosophagoplastie. La jéjunostomie permet une alimentation entérale par nutripompe facile à utiliser sans risque septique, tout à fait susceptible d’être conduite à domicile une fois passé le cap des complications secondaires. Dans tout les cas elle ne saurait être pratiquée avant le 8ème jour. Ce délai est retenu pour plusieurs raisons (29): *La La première raison : L’endoscopie est licite à partir du 8ème jour pour les stades endoscopique IIa et IIb. Le plus souvent ces stades évoluent vers une amélioration, on pourra alors éviter la jéjunostomie et envisager l’alimentation orale. Si le stade du 89 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) IIb se rapproche du stade III ou s’il est du IIb avec lésions circonférentielles, la jéjunostomie est licite à partir du 8ème jour. *La seconde raison, raison du choix de ce délai, est que la chute d’escarres, dans les lésions graves, survient classiquement, entre le 5ème et le 7ème jour. Si une complication, de type de perforation, survient dans ce délai, cela évitera d’opérer le malade deux fois. On profitera alors, de l’intervention pour la complication pour confectionner, dans le même temps opératoire, la jéjunostomie. *La troisième raison, raison est le fait que les malades se dénutrissent rapidement. L’alimentation parentérale étant jugée, en général insuffisante, la jéjunostomie précoce permettra de maintenir un état nutritionnel correct jusqu’à la cicatrisation des lésions. D’autres auteurs préfèrent la gastrostomie (35, 59), car elle permet une alimentation simplement mixée. Elle permet également de diminuer le risque infectieux grâce à la protection assurée par l’acidité gastrique. Elle est réalisée par voie chirurgicale soit par voie endoscopique. Elle consiste à la pose d’une sonde ou d’un bouton de gastrostomie, ce dernier présentant de nombreux avantages : sa pose est facile et surtout il évite les complications telle que la péritonite par migration de la sonde et occlusion, l’alimentation est proche du rythme physiologique (59). 90 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 29 : Jéjunostomie d'alimentation sur cathéter (71) A. Présentation du trocart contenant le cathéter, tangentiellement à la paroi du grêle B. Surjet d'enfouissement du cathéter chargeant la musculeuse C. Extériorisation du cathéter en transpariétal en réutilisant le trocart d'introduction D. Fixation de l'orifice de sortie du cathéter et du surjet d'enfouissement au péritoine pariétal. 91 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-5 Oesophagoplastie : Il s’agit d’une intervention consistant à remplacer l’œsophage, de façon à rétablir la continuité digestive en cas d’exérèse préalable, ou de sténose non accessible à la dilatation endoscopique (3). Le remplacement de tout ou une partie de l’œsophage se fait actuellement au moyen d’un segment du tube digestif. Si l’on envisage le remplacement de la quasitotalité de l’œsophage, on a recours à trois types de « transplants digestifs longs » pouvant traverser le thorax alors que leur pédicule nourricier est abdominal : l’estomac, le colon transverse et l’iléo-colon droit. a- L’estomac L’estomac peut être utilisé en totalité comme il peut être réalisé des tubes gastriques (tubulisation de l’estomac). a-1 Totalité de l’estomac : -En position péristaltique : L’estomac, libéré en temps abdominal, est attiré dans le thorax après le temps d’exérèse oesophagienne menée par thoracotomie droite. Le temps cervical, par cervicotomie droite permet d’attirer vers le cou la grosse tubérosité qui est le point le plus haut après fermeture du cardia (73, 74). -En position aniso-péristaltique : L’allongement gastrique est facilité par une ou deux sections agrafages de l’angle de la petite courbure pour atteindre l’œsophage cervical. 92 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Cette plastie est indiquée dans toutes les situations où il est question de courtcircuiter l’œsophage laissé en place. La continuité œsophage-estomac est respectée par cette technique (73, 74). a-2 Les tubes gastriques -Tubuloplastie gastrique aniso-péristaltique : Le tube anti-péristaltique découpé dans la grande courbure gastrique peut atteindre le cou le plus souvent. GAVRILIU a montré que la plastie peut encore être allongée en étendant la tubulisation au pylore. -Tubuloplastie gastrique iso-péristaltique : Les tubes dits iso-péristaltiques sont vascularisés par les vaisseaux gastroépiploiques droits. Cette tubulisation permet d’obtenir une plastie longue autorisant les anastomoses sur la région pharyngée (73, 74). b- Le colon On distingue essentiellement la plastie iléo-colique pédiculisée sur l’artère colique supérieure droite et la plastie transverse pédiculisée sur l’artère colique supérieure gauche. b-1 Plastie colique transverse iso-péristaltique pédiculisée sur l’artère colique supérieure gauche : c’est la plastie la plus utilisée, en raison du grand calibre de l’artère colique supérieure gauche (ACSG) et la présence de l’arcade de Riolan (73). b-2 Plastie iléo-colique droite iso-péristaltique pédiculisée sur l’artère colique supérieure droite. Ce type de plastie présente des avantages non négligeables : - Dans le temps de libération colique : simple libération du colon ascendant et la dernière anse iléale jusqu’à l’angle colique droit. 93 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) - Après section de l’iléo coeco-appendiculo-colique à sa racine, ascension aisée d’un transplant iso-péristaltique comportant la dernière anse grêle, viscère de même calibre que l’œsophage cervical, protégée éventuellement des reflux par la persistance de la valvule de Bauhin. - Rétablissement aisée de la continuité iléo-colique par ascension de la dernière anse au colon transverse (73, 75). 94 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 30 : Œsophagoplastie par retournement gastrique (16) Figure 31 : OEsophagoplastie iléocolique isopéristaltique rétrosternale, pédiculisée sur la colique supérieure droite (16) 95 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 32 : Technique opératoire d’oesophagoplastie colique (31) A-Appréciation de la longueur de la plastie colique B-Vérification de la viabilité colique après clampage vasculaire C-Elargissement du tunnel retrostérnal par cervicotomie D-Vérification que la plastie arrive au cou E-Plastie dans un sac vaselenisé pour la montée retrostérnale F-Anastomose oeso-iléale cervicale 96 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 33 : Technique opératoire d’oesophagoplastie colique (suite) G-Anastomose oeso-iléale terminée H-Anastomose colo-jéjunale I-Anastomose iléo-colique latéro-latérale 97 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-6 Pharyngoplastie Elle doit s’intégrer dans le traitement global de ces patients, avec coordination étroite entre chirurgiens ORL et viscéralistes. La pharyngoplastie s’adresse aux cas où la sténose intéresse, outre l’œsophage, le pharynx et plus particulièrement l’hypopharynx (2). Plusieurs techniques pouvant être associées à la plastie digestive. Il peut s’agir : - d’anastomose laryngo-viscérale : qui consiste à court-circuiter la sténose sans reconstruire le pharynx. - De plastie pharyngienne partielle : qui visent à reconstruire l’hypopharynx et l’œsophage cervical. - De plastie pharyngée totale : constitue le traitement idéal, qui permet de reconstruire la totalité du pharynx et les sinus piriformes (15, 37, 76). Une technique plus intéressante permettant en un temps de traiter les lésions digestives et ORL semble donner des résultats encourageants, il s’agit de l’ascension rétrosternale du colon droit directement anastomosé sur la paroi pharyngée (15, 37). Figure 34: 34 pharyngoplastie colique (16) 98 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) IVIV- Indications 1- A la phase aigue Le traitement médical avec les mesures de réanimation est indiqué dans tous les cas. 1-1 Dans certains cas le traitement chirurgical est préconisé en urgence sans réaliser d’endoscopie (3, 15, 15, 16, 16, 20) 20) : *Critères cliniques : -Ingestion massive plus de 150ml d’acide ou de base forte. La certitude quant à la quantité ingérée est cependant difficile à obtenir. -Troubles de conscience. -Etat de choc résistant à la réanimation médicale immédiate bien conduite. *Critères biologiques : -Hypoxémie et Acidose métabolique. -Trouble de la coagulation avec fibrinolyse. - Une coagulation intra-vasculaire disséminée. *Critères radiologiques : -La découverte d’un pneumopéritoine ou d’un pneumomediastin signalant la perforation. 1-2 Indications selon le stade endoscopique (5) : Les lésions de stade I, œsophagiennes ou gastriques, ne nécessitent pas d'intervention chirurgicale. Elles cicatrisent toujours sans séquelle. Une alimentation 99 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) orale est autorisée dès l'examen fini. Le patient peut quitter l'hôpital après ses premiers repas, sous réserve de l'avis psychiatrique. Les lésions de stade II sont susceptibles d'évoluer, dans un sens comme dans l'autre. En l'absence de dégradation clinique, une fibroscopie de contrôle est réalisée après une semaine de jeûne. En cas de cicatrisation des brûlures, le patient est autorisé à se réalimenter. En cas de persistance d'ulcérations étendues (stade IIb), l'évolution se fait le plus souvent vers la sténose. Le patient est alors laissé à jeun, et une jéjunostomie est posée. Les lésions sont réévaluées au bout de 6 à 8 semaines. Si la brûlure de stade III n'intéresse que l'estomac, avec des lésions œsophagiennes moins importantes, le geste réalisé est fonction de la vitalité œsophagienne : une fois la gastrolyse effectuée, la section de l'œsophage abdominal permet de juger l'état de la paroi œsophagienne, en particulier de la muqueuse. Si elle est bien vascularisée à la section, le geste est alors une gastrectomie totale avec anastomose œso-jéjunale sur anse en Y, et jéjunostomie d'alimentation. Dans le cas d'une mauvaise vascularisation ou de lésions muqueuses sous-estimées par la fibroscopie, une recoupe œsophagienne de 3 à 4 cm, jusqu'en zone saine, peut être tentée, mais on est parfois amené à réaliser une œso-gastrectomie totale par “stripping”. Le fait de stripper un œsophage modérément atteint expose théoriquement à un risque accru d'hémorragie médiastinale, ce que nous n'avons toutefois pas constaté en pratique. Si la brûlure de stade III n'intéresse que l'œsophage, l'œsophage avec des lésions gastriques moins importantes, l'attitude est fonction de l'étendue des lésions sur l'œsophage. Un stade IIIb œsophagien doit faire réaliser une œsophagectomie par “stripping”, avec conservation gastrique, œsophagostomie cervicale et jéjunostomie d'alimentation. Si on constate sur la première fibroscopie un stade IIIa œsophagien, 100 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) localisé le plus souvent sur le tiers moyen ou distal, on peut surseoir à l'intervention et réévaluer les lésions dans les 24 heures. S'il n'y a pas de progression en surface ni en profondeur, l'évolution se fera vers une cicatrisation avec sténose. Une laparotomie permet de confirmer l'absence de lésion gastrique et de poser une jéjunostomie d'alimentation. En revanche, l'extension de la brûlure sur cette fibroscopie de contrôle doit faire poser l'indication d’œsophagectomie. Les lésions de stade IIIb et IV nécessitent une intervention en urgence. Si l'œsophage est atteint, une fibroscopie bronchique doit être réalisée avant l'intervention ; on recherche alors des brûlures trachéales, soit par inhalation du caustique, soit par diffusion du caustique à travers la paroi œsophagienne jusqu'à la membraneuse trachéale. En cas de brûlure œso-gastrique diffuse, le geste réalisé est une œsogastrectomie totale par “stripping”, avec œsophagostomie cervicale et jéjunostomie d'alimentation (5). Ce geste est préférable à une œsogastrectomie avec thoracotomie. Un drain siliconé est laissé dans le médiastin, et une lame draine l’hiatus et le moignon duodénal. 1-3 Indications en cas de brûlures étendues (5) L'extension des brûlures au-delà de l'œsophage et de l'estomac est rare, grave, mais ne constitue pas une contre-indication opératoire. Elle peut être constatée d'emblée, mais peut aussi survenir les jours suivant la première intervention. Une dégradation clinique, en particulier abdominale, doit faire discuter plutôt une intervention de “second look” qu'un bilan d'imagerie. En revanche, la rareté de cette extension secondaire ne justifie pas de réintervention systématique (5, 75). 101 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) L’extension se fait le plus souvent vers le bloc duodéno-pancréatique. La réalisation dans ce temps d'une duodéno-pancréatectomie céphalique peut paraître un geste lourd, mais a été effectuée avec succès par plusieurs équipes (5, 78). Les trois anastomoses habituelles ne sont cependant pas faites dans ce temps d'exérèse ; la voie biliaire est laissée en fistule dirigée par un drain d'Escat, et le moignon pancréatique est occlus par injection de polymère. L'extension au colon peut nécessiter une colectomie, avec mise en double stomie. Il ne faut cependant pas perdre de vue au cours de ce premier temps opératoire que c'est le colon qui sera ultérieurement utilisé comme plastie ; une brûlure colique étendue peut donc rendre impossible une reconstruction et doit donc faire rediscuter l'utilité de toute exérèse. De la même façon, des lésions étendues sur l'intestin grêle peuvent constituer une contre-indication opératoire : il semble peu probable de réalimenter un jour un patient avec un syndrome du grêle court, dont une partie du colon sera utilisée comme plastie œsophagienne, a fortiori dans un contexte psychiatrique. Des lésions focales du grêle ne constituent pas en revanche une contre-indication. Si une perforation trachéale par extension de la nécrose survient au cours du “stripping”, nous obstruons le trou par un patch pulmonaire droit. Une thoracotomie droite permet de mobiliser le lobe supérieur, qui est suturé autour des berges de l'orifice (5). 102 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 35 : Nécrose étagée du grêle (31) 2- Au stade de séquelles 2-1 Chirurgie des complications secondaires (3, 15, 15, 16) 16) : -Consiste essentiellement dans des gastrectomies plus ou moins étendues. L’existence de fistules gastro-coliques nécessite par ailleurs la résection colique segmentaire sans rétablissement de continuité. -Les fistules oeso-trachéales tardives guérissent par exclusion oesophagienne. 2-2 Traitement des séquelles gastriques (16): 16): Les sténoses antropyloriques sont traitées par gastrectomie partielle et anastomose gastrojéjunale dès la fin du premier mois, car les lésions gastriques se stabilisent plus vite que les lésions oesophagiennes. Les exceptionnelles sténoses médiogastriques (estomac en sablier), sont traitées par gastrostomie. 103 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-3 Traitement Traitement des séquelles oesophagiennes (42) 42) : Il est impératif d’attendre 3 à 4 mois la cicatrisation de toutes les lésions. Les indications sont fonctions de l’état de l’estomac et de l’œsophage : *Une sténose oesophagienne incomplète à la radiologie avec une déglutition normale, c’est l’abstention thérapeutique avec surveillance régulière. *En cas de sténose oesophagienne annulaire isolée : les séances de dilatations endoscopiques donnent de bons résultats. °Si la sténose annulaire est cervicale, un échec endoscopique amène à réaliser une dilatation chirurgicale par plastie d’élargissement. °Si la sténose annulaire est thoracique, une oesophagoplastie qu’il faut préférer aux abords directs thoraciques. *Un rétrécissement serré et étendu de l’œsophage impose une oesophagoplastie colique ou gastrique si l’estomac est intact. 2-4 Chirurgie des sténoses pharyngées et des séquelles ORL Elle doit s'intégrer dans le traitement global de ces patients conjointement décidée par les chirurgiens ORL et digestifs. Il s'agit d'interventions longues, dont les indications ne sont pas consensuelles, nécessitant souvent la pose d'une trachéotomie provisoire. Les techniques d'anastomose cervicale varient en fonction de la gravité de l'atteinte pharyngée. Si un sinus piriforme persiste, la résection de l'aile du cartilage thyroïde permet une pharyngotomie large et l'anastomose de l'iléon sur le sinus piriforme. Si l'oropharynx est totalement sténosé, une pharyngoplastie à l'aide d'un lambeau musculocutané sur laquelle vient s'anastomoser la plastie iléo-colique est 104 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) réalisée : il s'agit d'une oesopharyngoplastie, qui ne peut être réalisée qu'au minimum quatre mois après l'ingestion. Les complications infectieuses pulmonaires émaillent les suites opératoires, du fait des fausses routes fréquentes, et grèvent le pronostic vital. La collaboration du patient est décisive quant au résultat fonctionnel. L'évaluation du terrain psychiatrique conditionne de ce fait les possibilités et les résultats du traitement chirurgical. V- Résultats 1- Mortalité Dans une série de 128 patients avec ingestion de caustiques, la mortalité globale a été de 13 sur 128 patients (soit 10%), dont onze patients sont décédés après la chirurgie. Six sont morts après chirurgie d’exérèse en urgence : ils étaient tous arrivés très tard et avaient subi des exérèses étendues, avec dans un cas une réparation trachéobronchique, cinq patients sont morts après oesophagopharyngoplastie (20). 2- Morbidité Morbidité : D’après M. Célérier le résultat fonctionnel est excellent dans 78 % des cas après oesophagoplastie (n = 22), même après anastomose sur le sinus piriforme (n = 5), et seulement dans 61 % des cas après oesophagophayngoplastie. Des difficultés quotidiennes comme des fausses routes, des infections pulmonaires répétées désespèrent des patients déjà fragiles (20). 105 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 2-1 Complications des dilatations : La dilatation endoscopique des sténoses bénignes de l’oesophage est de réalisation simple, peu coûteuse, rapidement disponible ; elle apporte une amélioration symptomatique immédiate, et peut être renouvelée à la demande. Les 2 principaux inconvénients sont : – une efficacité souvent transitoire, imposant alors la répétition des séances de dilatation, voire le choix d’un traitement plus lourd (chirurgie). – et le risque de complication (perforation) qui est toutefois faible dans la plupart des indications (1 à 3 %) (79). 2-2 Complications postopératoires Après l’acte opératoire, le patient est hospitalisé quelques jours en réanimation pour gestion des complications respiratoires et métaboliques éventuelles. L’importance des brûlures et de l’œdème oropharyngé peut nécessiter une trachéotomie. Le drain mediastinal est retiré à la 48ème heure. Une nutrition entérale par sonde de jéjunostomie posée en peropératoire, est débutée progressivement, dès la reprise du transit, et poursuivie jusqu’au stade de la reconstruction (5). Les principales complications que l’on peut observer sont : a-Complications Complications respiratoires Il s'agit le plus souvent d'atélectasies itératives ou de pneumopathies infectieuses nécessitant une fibroaspiration et une antibiothérapie adaptées. 106 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Les épanchements pleuraux sont également fréquents. Ils peuvent être aériens en postopératoire immédiat et résulter de l'effraction de la plèvre médiastinale lors du stripping. Les épanchements liquidiens sont le plus souvent gauches et réactionnels à l'inflammation médiastinale. Ils peuvent nécessiter un drainage du fait de leur abondance ou de leur mauvaise tolérance. Toutes ces complications sont susceptibles de retarder le sevrage de la ventilation artificielle (3, 5, 55)). b-Complications infectieuses Un tableau clinique caractéristique d'un syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS) et fréquemment observé au décours de la chirurgie d'exérèse. Si ce tableau peut parfois être rattaché à une étiologie infectieuse notamment pulmonaire, le plus souvent l'ensemble des prélèvements bactériologique ne permet pas de documenter un foyer septique localisé. Les examens radiologiques standards ou tomodensitométriques sont également peut contributifs dans l'enquête étiologique (3, 5, 55). c-Problèmes nutritionnels Privés de leur continuité digestive pendant un minimum de 3 mois, ces patients agressés requièrent une nutrition artificielle. La chirurgie lourde est associée à un hypercatabolisme, et la dénutrition rapide altère la cicatrisation et augmente le risque infectieux. La dépense énergétique de base évaluée (règle de Harris et Benedict par exemple) est corrigée par un facteur de 1 à 2 en fonction de l’agression (sévérité des lésions, pneumopathies, SIRS). Une proportion de 70 % de glucides et 30 % de lipides est admise par la majorité des auteurs. Des apports azotés de 0,2 à 0,25g/kg/j sont suffisants. Les patients oesophagectomisés bénéficient en règle d’une jéjunostomie. Une nutrition entérale précoce est ainsi 107 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) possible bien que parfois difficile chez les grands psychotiques. Les patients sont cependant souvent dénutris lors de la chirurgie de reconstruction. On peut proposer une nutrition parentérale par cathéter veineux central chez les patients les moins sévèrement atteints (stade 2) qui ont le plus de chance de guérir sans séquelles et de reprendre une alimentation orale dans un délai de 3 semaines, après une endoscopie de contrôle (39). d-Complications de la gastrectomie : Les gastrectomies totales, sont marquées d’une morbidité et d’une mortalité significatives, dues aux complications périopératoires et aux troubles fonctionnels postopératoires (80). Les complications secondaires sont multiples : *Le syndrome de l’anse afférente. *Le syndrome de l’anse borgne. *Le dumping syndrome. *Les troubles intestinaux dominés par la diarrhée. *Les troubles métaboliques : anémie, hypoprotidémie, stéatorrhée, trouble du métabolisme calcique…… *Amaigrissement et asthénie (81) e-Complications concernant la plastie Il peut s'agir (3, 5) : - d'une dilatation aiguë de la plastie, pouvant provoquer une gêne respiratoire ou une ischémie, nécrose de la plastie. Elle est prévenue par la mise en place peropératoire d'une sonde d'aspiration jusqu'à la reprise du transit (5). 108 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) - d'une nécrose du greffon qui se révèle précocement en postopératoire par un syndrome septique grave. Le diagnostic est confirmé par la reprise de la cervicotomie qui dévoile la plastie nécrosée. Il est alors nécessaire de procéder à l'ablation de la plastie et de mettre en route une antibiothérapie curative probabiliste active sur les germes à Gram négatif et les anaérobies. Elle sera adaptée aux résultats des prélèvements et poursuivie jusqu'à la stérilisation du médiastin. Dans la série de S Cherki et al (82), un sur sept des patients qui ont bénéficié d’une oesophagoplastie colique après ingestion de caustique, s’est compliqué de nécrose du greffon. La nécrose de plastie est liée à l’état de perfusion du greffon. Ce problème est multifactoriel. Le rôle compressif de l’orifice thoracique supérieur (manubrium sternal) sur la plastie a été évoqué. Une étude de dépistage par une artériographie mésentérique supérieure n’a pas mis en évidence de relation anatomoclinique. L’étude des flux mésentériques de la plastie par des microcapteurs doppler a conforté le rôle de phénomènes ischémiques précoces dans la survenue des complications (nécrose du greffon très précoce, sténose et fistule tardive). De même la ventilation en pression positive permanente a une influence sur la perfusion du greffon par une augmentation des résistances vasculaires d’aval (39). Une optimisation hémodynamique fine associée à un choix ciblé des protocoles anesthésiques est peut-être une voie d’avenir pour l’amélioration des résultats. - de fistules anastomotiques cervicales qui sont fréquentes : elles représentent 22 % des plasties oesophagiennes et 13 % des plasties oesopharyngées et surviennent habituellement au sixième jour postopératoire. Elles ne nécessitent le plus souvent que des soins locaux. Leur principale complication est la sténose 109 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) anastomotique pouvant être symptomatique et nécessiter des dilatations itératives endoscopiques (environ 60 % des fistules) (3). f-Autres complications D’autres complications peuvent marquer les suites post-opératoires précoces, pouvant être directement liées à l’acte chirurgical lui-même (46, 83) : * Un choc septique, une médiastinite ou une péritonite. *Une fistule oeso-trachéale. Elles peuvent être liées à la phase de réanimation (24, 43, 78) *Un syndrome de détresse respiratoire aigue. *Une défaillance multiviscérale. *Une embolie pulmonaire. *Le décès. 110 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 36 : Attitude thérapeutique - Lésions oesophagiennes Stade 1 Jeun 21j NPT Jeun 8 j Alimentation immédiate Stade 3b Stade 2b - Stade 3a Stade 2a FOGD FOGD Jeun15 j Guérison Guérison Guérison = 0 Fibroscopie trachéobronchique Sténose TOGD Dilatation endoscopique 6ème sem. Guérison Bypass chirurgical 3ème mois Oesophagectomie ± thoracotomie en urgence Echec Figure 37 : Attitude thérapeutique - Lésions gastriques Stade 1-2a Stade 2b - Stade 3a Stade 3b Jeun 8 j NPT Alimentation immédiate Laparotomie exploratrice en urgence FOGD Ulcérations Nécrose Jéjunostomie Jeun 15 j 21 j FOGD Sténose antrale TOGD Gastrectomie partielle 3ème mois 111 Gastrectomie totale Anastomose oeso-jéjunale ou oesophagectomie Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Prévention 112 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Le meilleur traitement des ingestions de caustiques est préventif. C’est un des éléments les plus important de la prise en charge des caustiques. Les autorités doivent mener une action énergique afin de prévenir les accidents d’ingestion de produits caustiques (29). La mission de prévention est celle de la santé, mais pas seulement. Elle est aussi celle de toute institution impliquée dans la fabrication et la commercialisation des produits corrosifs, celle des médias lourds, de la société et des activités associatives, de l’école, des familles (29). Les principales mesures de sécurité à prendre afin de prévenir l’ingestion accidentelle se résument en : *Une meilleure information du public sur la causticité potentielle de certains produits (57, 84, 85). *Usage de bouchons spéciaux, de sécurité, difficiles à manœuvrer (44, 48). *une notice d’information et d’avertissement avec un sigle repère sur l’emballage des produits dangereux (86, 87). *Une abstention formelle de déconditionnement des produits dans des bouteilles banales, ou de leur stockage parmi les denrées alimentaires (43, 57, 86). *un stockage des produits caustiques sous-clé en cas de présence d’enfants ou de sujet ayant un déficit intellectuel (24). 113 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Plus de 50% des tentatives de suicide par ingestion de caustiques surviennent chez des patients psychiatriques, alcooliques ou déments (23). Par conséquent, d’autres mesures préventives doivent être entreprises, notamment : *Prise en charge correcte des patients psychiatriques. *Préférer les produits présentés sous forme solide aux produits sous forme liquide plus faciles à déglutir, les dommages en cas d’ingestion seront moindres (23). *Réserver à ces produits un lieu sous-clé, isolé et inaccessible (23, 87). *Et enfin, interdire la vente des produits caustiques aux personnes démentes ou ayant un trouble psychiatrique (87). Même si quelques progrès ont été réalisés, une législation adaptée concernant la diffusion et la vente des produits hautement caustiques reste à mettre en place (23). 114 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) DEUXIEME PARTIE (PRATIQUE) 115 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Materiel et méthodes d’étude 116 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Cette étude concerne six cas d’ingestion de caustique colligés au service de chirurgie viscérale A au CHU Hassan II de Fès, sur une période de 5 ans, allant de janvier 2003 à décembre 2007. Cette étude rétrospective nous a amené à consulter les registres de compte rendu endoscopique des patients à l’unité d’endoscopie du service de gastroentérologie, mais également les dossiers médicaux des patients qui ont séjournés en réanimation chirurgicale, et les dossiers médicaux des patients dans le service de chirurgie viscérale A. Nous avons établi une fiche d’exploitation (fiche N°1) comportant les renseignements suivants : -Epidémiologiques : Age, sexe, nature du produit ingéré, quantité ingérée…….. -Cliniques : *Antécédents personnels et familiaux. *Signes mineurs et signes majeurs. *Données de l’examen initial. -Paracliniques : *FOGD, radiographie thoracique, ASP, échographie abdominale, … -Thérapeutiques -Evolutifs. Cependant, vu la nature rétrospective de notre étude, l’analyse de certaines données a fait défaut. Par ailleurs certains dossiers étaient incomplets pour l’analyse. 117 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Fiche N°1 N°1 : FICHE D’EXPLOITATION Identité : -Numéro d’entrée :……… -Nom :……… -Numéro d’ordre :…………………. Prénom :………….. Age :……. Sexe :……….. –Ville d’origine :……. -Profession :………… -Niveau socio-économique :…………….. -Date d’entrée : …./…/…….. -Date de l’accident : …/…/….. Motif d’hospitalisation : -Ingestion de caustique. Antécédents : -Personnels : *Médicaux : …………………………………………………………………….. *Chirurgicaux : ………………………………………………………………… *Gynéco-obstétricaux : ……………………………………………………… *Toxicologiques : ……………………………………………………………… -Familiaux : ……………………………………………………………………………... Symptomatologie : -Ingestion de caustique : -Classe du produit : Accidentelle Acide Base Volontaire Oxydant Autre -Nature du produit : ………………………………………………………………… 118 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) -Concentration du produit : Forte Moyenne Faible Inconnue -Quantité ingérée : ………………………………………………………………….. -Prise d’autres produits : ……………………………………………………………. -Heure de l’ingestion : ……………………………………………………………… -Délai de début des symptômes : ………………………………………………….. -Heure de consultation : ………………………………………………………….. *Signes mineurs : -Vomissements : Absents Spontanés Provoqués abondante -Hématémèse : Absente peu abondante -Hypersialorrhée : Absente Présente -Dysphagie : Absente Aux solides Aux liquides -Douleur épigastrique Absente Présente -Douleur rétrosternale : Absente Présente -Toux : Absente Présente -Agitation : Absente Présente -Confusion : Absente Présente -Etat de choc : Absent Présent *Signes majeurs : 119 Totale Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) L’examen clinique : -Pâleur : Absente Présente -Cyanose : Absente Présente -Agitation : Absente Présente -Confusion : Absente Présente -Tension artérielle : ……………… -Pouls : ……..battements/min -Saignement digestif : -FR : ……..cycles/min Hématémèse -Température : ……..°C Moeléna -Détresse respiratoire : Absente Présente -Dyspnée : Absente Présente -Râles : Absents Présents -Epanchement pleural : Absent Présent -Emphysème sous-cutané : Absent -Lésions buccales : Siège : ………………… Absentes -Lésions péri buccales : Absentes Rougeur Oedème Ulcération Vésicule Rougeur Ulcération -Lésions du visage : Absentes 120 Oedème Vésicule Rougeur Oedème Ulcération Vésicule Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) -Autres lésions(thorax, mains, cou…….) : ………………………………………….. -Sensibilité abdominale : Absente Siège : ………….. -Contracture, défense abdominale : Absente Présente -Autres : …………………………………………………………………………… Examens paracliniques : -Endoscopie digestive haute : Faite Non faite °Date de la 1ère FOGD : ………………………………………………………… °Résultats :………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………… °Date de la 2ème FOGD : ………………………………………………………… °Résultats :………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………… °Date de la 3ème FOGD : ………………………………………………………… °Résultats :………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………… -Bronchoscopie : Faite Non faite *Résultats : ………………………………………………………………………. -Laryngoscopie : Faite Non faite *Résultats :……………………………………………………………………….. -Echographie abdominale : Faite Non faite *Résultats : ………………………………………………………………………. -TOGD : Fait Non fait *Résultats : ………………………………………………………………………. 121 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) -Radiographie thoracique : Faite Non faite *Résultats : ……………………………………………………………………… -Abdomen sans préparation : Fait Non fait *Résultats : ……………………………………………………………………… -TDM thoraco-abdominale : Faite Non faite *Résultats : …………………………………………………………………….. -Biologie : °NFS : Faite Non faite *Résultats : …………………………………………………………………….. °Ionogramme sanguin : Fait Non fait *Résultats : ……………………………………………………………………. °Bilan d’hémostase : Fait Non fait *Résultats :……………………………………………………………………. °Gaz du sang : Fait Non fait *Résultats : ……………………………………………………………………. °Fonction rénale : Faite Non faite *Résultats : …………………………………………………………………… °Groupage : Non fait Groupe : …………………… Traitement : I-En urgence : A-Traitement médical : -Alimentation parentérale : Non -Rééquilibre hydro-electrolytique : Non 122 Type : …………….. Oui Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) -Transfusion : Non Type, quantité : …… -Anti-H2 : Non Oui Voie orale Voie injectable Type : ……………………………………… Dose : ………………………………………. Durée : ……………………………………… -IPP : Non Oui Type : ……………………………………… Dose et durée : ………………………………. -Antibiotiques : Non Oui Voie orale Voie injectable Type : ……………………………………… Dose : ………………………………………. Durée : ……………………………………… -Autres : …………………………………………………………………………… B-Traitement chirurgical : -La date de l’opération : ………………………………………………………….. -Voie d’abord : …………………………………………………………………… -Technique : ……………………………………………………………………… -Réanimation : *Anticoagulant : *Antibiotique : Oui Non Oui Non *Autres : ………………………………………………………… -Complications : …………………………………………………………………. IIII-A distance : A-Traitement médical : -Anti-H2 : Non Oui Voie orale 123 Voie injectable Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Type : ……………………………………… Dose : ………………………………………. Durée : ……………………………………… -IPP : Non Oui Type : ……………………………………… Dose : ………………………………………. Durée : ……………………………………… -Autres : …………………………………………………………………………… B-Traitement instrumental : -Technique : Fait Non fait -Nombre de séances : ……………………………………………………………. -Durée : ………………………………………………………………………….. -Complications : ………………………………………………………………… C-Traitement chirurgical (chirurgie des séquelles, des complications et de restauration) -La date de l’opération : ………………………………………………………….. -Voie d’abord : …………………………………………………………………… -Technique : ……………………………………………………………………… -Réanimation : *Anticoagulant : *Antibiotique : Oui Non Oui Non *Autres : ………………………………………………………… -Complications : …………………………………………………………………. Evolution : -La date de la 1ère hospitalisation : ……………………………………………. -La durée de la 1ère hospitalisation : ………………………………………….. 124 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) -La date de la 2ème hospitalisation : ……………………………………………. -La durée de la 2ème hospitalisation : ………………………………………….. -La date de la 3ème hospitalisation : ……………………………………………. -La durée de la 3ème hospitalisation : ………………………………………….. -Après le traitement médical : *Favorable : Oui Non *Complications : ……………………………………………………….. -Après la dilatation : *Favorable : Oui Non *Complications : ………………………………………………………. -Après chirurgie : *Favorable : Oui Non *Complications : ……………………………………………………… 125 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Observations 126 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Nous rapportons ici les observations des six patients admis dans notre service. Observation N° : 1 Il s’agit d’une patiente âgée de 15 ans, célibataire, originaire et habitant Fès, de bas niveau socio-économique, sans antécédents pathologiques notables. La patiente a ingéré volontairement le 01/07/2003 un verre de produit diluant. Elle a été admise aux urgences du CHU Hassan II de Fès à H+11, avec une symptomatologie faite de : vomissements spontanés, un épisode d’hématémèse de faible abondance et des épigastralgies. L’examen clinique trouvait une patiente stable sur le plan hémodynamique : TA à 12/8, pouls à 70 battements par minute, FR à 15 cycles par minute, avec une légère sensibilité épigastrique. Le reste de l’examen somatique était sans particularités. La patiente a bénéficié d’un bilan endoscopique, radiologique et biologique : -La FOGD a objectivé une oesophagite caustique stade IIa et une gastrite stade I, avec un duodénum d’aspect normal. -Les radiographies thoracique et de l’abdomen sans préparation ainsi que l’échographie abdominale ont été normales. -Le bilan biologique était aussi normal : *NFS : Hte : 40% Hb :12 dg/l GB : 8300 éléments/mm3 Plq: 230000 éléments/mm3 *Ionogramme sanguin était normal. *Bilan d’hémostase: TP : 100% TCA : 34 secondes (témoin 34 secondes). *Fonction rénale : urée sanguine: 0,22 g/l 127 creatininémie : 6,1 mg/l Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) La patiente a bénéficié pendant 8 jours de : *Repos digestif. *Perfusion de sérum glucosé et sérum salé. *Rééquilibration hydro-électrolytiques. *Anti-H2 : Antagon® par voie injectable pendant sept jours. *Antalgique : Acupan®par voie injectable pendant sept jours Puis on a réalisé une FOGD de contrôle à J+8, qui a objectivé une amélioration des lésions endoscopiques, avec oesophagite stade I et un estomac d’aspect normal. Devant l’amélioration aussi bien clinique qu’endoscopique, la patiente a pu quitter l’hôpital avec une lettre pour consultation psychiatrique. 128 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Observation N° : 2 Il s’agit d’un patient âgé de 27ans, originaire et habitant Taza, sans antécédents pathologiques notables, ayant volontairement ingéré le 29/09/2003 un ¼ de litre d’HCl concentré. Il a été admis à J+1 aux urgences, avec une symptomatologie faite de vomissements spontanés, un épisode d’hématémèse de faible abondance et des douleurs bucco-pharyngées, retrostérnales et épigastriques. L’examen général, trouvait un patient conscient, en assez bon état général, stable sur le plan hémodynamique et apyrétique. L’examen de la cavité buccale trouvait des brûlures et des ulcérations de la face antérieure de la langue et de la cavité buccale. L’examen abdominal trouvait une légère sensibilité épigastrique. Par ailleurs le reste de l’examen somatique était sans particularités. Le patient a bénéficié d’un bilan : *FOGD qui a objectivé une oesophagite stade I et une gastrite stade IIa. *Radiographies thoracique et l’ASP ont été normales. *Bilan biologique était aussi normal : NFS : Hte : 46% Hb : 12 dg/l GB : 9200 éléments/mm3 Plq:250 000 éléments/mm3 Ionogramme sanguin : normal. Bilan d’hémostase : TP : 100 % Fonction rénale : TCA : 34secondes (témoin : 34 secondes) urée sanguine: 0,28 g/l 129 créatininémie : 6,7 mg/l Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Le patient a bénéficié pendant 8 jours de : *Repos digestif. *Perfusion de sérum salé et sérum glucosé. * Rééquilibration hydro-électrolytiques. *Anti-H2 : Antagon® par voie injectable. *Antalgique : Perfalgan® par voie injectable. *Antibiothérapie : Opticiline® et Gentamycine® par voie injectable. Puis, il a bénéficié d’une FOGD de contrôle à J+8 qui a objectivé un œsophage d’aspect normal et une gastrite stade I. Suite à la bonne évolution clinique et endoscopique le patient est sorti avec une lettre pour consultation psychiatrique. 130 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Observation N° : 3 Il s’agit d’un patient âgé de 36ans, artisan de profession, originaire et habitant Fès, de moyen niveau socio-économique, ayant comme antécédents, un tabagisme chronique depuis 14 ans, à raison d’un paquet par jour, et un éthylisme occasionnel. Le patient a volontairement ingéré le 11/02/2005 un verre d’esprit de sel. Suite à cela, il a présenté un épisode d’hématémèse de moyenne abondance, avec des brûlures retrosternales, hypersialorrhée et des douleurs abdominales diffuses. Le patient a été admis à H+12 aux urgences du CHU Hassan II de Fès. A l’examen, on trouvait un patient stable sur le plan hémodynamique, ayant des lésions au niveau du thorax, un abdomen souple, avec une légère sensibilité épigastrique. Par ailleurs, le reste de l’examen somatique était sans particularités. Le patient a bénéficié d’un bilan initial : • FOGD (11/02/05), qui a objectivé une oesophagite stade IIa et une gastrite stade IIIa. • Radiographies thoracique et l’ASP (11/02/05) étaient normales. • Biologie : -NFS : Hte : 34% Hb : 11 dg/l GB : 7500 éléments/ mm3 Plq: 277000 éléments/mm3 -Ionogramme sanguin : normal. -Bilan d’hémostase : TP : 100 % TCA : 34secondes (témoin : 34secondes) -Fonction rénale : urée sanguine : 0,18 g/l 131 créatininémie : 6,3 mg/l Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Le patient a été mis pendant 8jours sous : -Repos digestif. -Perfusion de sérum salé et sérum glucosé. - Rééquilibration hydro-électrolytiques. -Anti-H2 : Antagon® par voie injectable. -Antalgique : Acupan® par voie injectable. -Anti-émétique : Cloprame® par voie injectable. Un contrôle endoscopique fait une semaine plus tard retrouvait le même aspect qu’initialement. La décision a été de confectionner une jéjunostomie d’alimentation le 20/02/05 puis le patient est sorti le 23/02/05 avec lettre pour consultation psychiatrique. - La FOGD de contrôle réalisée le 09/03/05 à J+26 a montré une sténose infranchissable de la bouche de Kilian. - Un 1er TOGD réalisé le 10/03/05 trouvait une sténose étendue du bas œsophage fait d’un rétrécissement irrégulier et centré du 1/3 inférieur de l’œsophage. - 2ème TOGD réalisé le 17/03/05 retrouvait la sténose régulière, centrée du 1/3 inférieur de l’œsophage avec ulcérations de sa partie initiale et estomac de stase, région antro-pylorique non explorée. 132 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Le patient a été réhospitalisé le 18/04/05. Pour la cure chirurgicale de sa sténose oesophagienne, pour cela un bilan a été réalisé : - Laryngoscopie faite le 29/04/05 : absence de lésions au niveau des voies aéro-digestives supérieures. - Bilan biologique : NFS : Hte : 40% Hb :13 dg/l GB : 8000 éléments/mm3 Ionogramme sanguin, bilan d’hémostase et fonction rénale normaux. - Spirométrie : normale. Le patient fut opéré le 19/05/05 -Intervention : -Œsophagoplastie colique transverse iso-péristaltique rétrosternale pédiculisé sur l’artère colique supérieure gauche avec anastomose colo-oesophagienne terminoterminale après confection d’une queue de raquette sur la bouche colique. -Gastro-entéro-anastomose : pour la cure de la sténose pylorique découverte en peropératoire. -Jéjunostomie d’alimentation. Puis le patient fut transféré en réanimation chirurgicale, où il a séjourné 8 jours en post-opératoire et a été mis sous : *Gavage. *Anti-coagulant à dose préventive. *Antalgique 133 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Et a bénéficié d’une kinésithérapie respiratoire et position semi-assise et d’un bilan biologique régulier (NFS, ionogramme sanguin, fonction rénale, bilan d’hémostase…) qui était normal. Les suites post-opératoires étaient marquées par la survenue : • A J+2 du post-opératoire, d’une détresse respiratoire : une radiographie thoracique a été réalisée objectivant un pneumothorax qui a été drainé avec succès. • A J+5, d’une éviscération abdominale avec infection de la paroi et fistule cervicale oeso-colique. Il a bénéficié d’une fermeture de la fistule avec évolution favorable autorisant l’alimentation par voie orale. • A J+15, d’une pleurésie séreuse bilatérale qui a été drainée avec bonne évolution par la suite, puis fut sorti le18/06/05. 134 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Observation N° : 4 Il s’agit d’une patiente âgée de 15 ans, originaire et habitant Fès, sans antécédents pathologiques notables. La patiente a ingéré volontairement le 02/04/2007 un verre et demi d’esprit de sel, suite à laquelle, elle a présenté des vomissements spontanés, un épisode d’hématémèse de faible abondance, des épigastralgies et des douleurs rétrosternales. La patiente a été admise à H+8 aux urgences du CHU Hassan II de Fès. A l’examen clinique, on trouvait une patiente stable sur le plan hémodynamique, présentant des ulcérations buccales. A l’examen on notait une sensibilité abdominale diffuse. Par ailleurs le reste de l’examen somatique était sans particularités. La patiente a bénéficié d’un bilan initial : - FOGD réalisée en urgence montrant des ulcérations des deux tiers supérieurs de l’œsophage, nécrose du tiers inférieur de l’œsophage, nécrose localisée au niveau du fundus, nécrose étendue de l’antre avec pylore et bulbe non individualisés. Au total oesophagite stade IIIa et gastrite stade IIIb. - Radiographies thoracique et de l’ASP ont été normales. - Echographie abdominale a objectivé un épanchement intra-péritoneal de faible abondance. 135 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) - Bilan biologique : * NFS : Hte : 34% Hb : 11,5 dg/l GB : 27300 éléments/mm3. * Ionogramme sanguin : normal. * Bilan d’hémostase : TP : 100% TCA : 34secondes (témoin 34 s) * Fonction rénal : Urée sanguine : 0,22 g/l créatininémie : 6,8 mg/l Le traitement chirurgical d’urgence a été retenu. La patiente a été admise le 04/04/07 à J+2 au bloc et a bénéficié d’une oesogastrectomie totale par stripping (cf figures 38 et 39) avec jéjunostomie d’alimentation, puis fut transférée en réanimation chirurgicale, où elle a séjourné 8 jours. Durant son hospitalisation en réanimation chirurgicale, la patiente a présenté à J+5 une pleurésie gauche et pneumothorax droit qui ont été drainés. Elle a été mise sous antalgiques, anti-coagulants à dose préventive et antibiotiques pendant 7 jours. Le 12/04/07, la patiente fut transférée dans notre service. Les suites ont depuis été simples. Le 29/04/07 la patiente est sortie avec une lettre pour consultation psychiatrique. La patiente a été réhospitalisée le 16/10/07 pour rétablissement de continuité. Pour cela un bilan a été réalisé : - Bilan biologique : NFS, ionogramme sanguin, bilan d’hémostase et la fonction rénale qui sont revenus normaux. - FOGD : bouche de Killian sténosée apparaissait inflammée et ulcérée. 136 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) - Laryngoscopie : à l’introduction du fibroscope, ce dernier se heurte à un obstacle de deux centimètres de la bouche oesophagienne, muqueuse pharyngo-laryngée sans anomalies, mobilité conservée. - Spiromètrie : normale. - Electrocardiogramme : sans anomalie. - Colonoscopie : sans particularité - Radiographie thoracique : normale. Le 03/12/07, la patiente a été admise au bloc opératoire, pour le 2ème temps opératoire, avec réalisation d’une oesophagoplastie colique transverse, puis fut transférée en réanimation chirurgicale, où elle a été mise sous : antalgiques, antibiotiques, anti-coagulants à dose préventive et a bénéficié d’une kinésithérapie réspiratoire. Durant son séjour en réanimation chirurgicale. La patiente a bénéficié d’un bilan biologique régulier et a présenté à J+2 une hypokaliémie à 2,6 mg/l corrigée par KCl à la seringue auto-pulseuse. Le 11/12/07, la patiente fut transférée dans notre service. Elle a bénéficié d’un TOGD le 13/12/07 : *Présence d’oesophagoplastie d’aspect morphologique normale, anastomose pharyngo-colique et colo-duodénal présentant un aspect morphologique normal. Elles sont fonctionnelles. Il n’y a pas d’extravasation du produit de contraste, ni de fistule. Le 15/12/07 la patiente a quitté le service. 137 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Figure 38 : Pièce de résection oeso-gastro-epiploîque par stripping montrant une nécrose pérforative de la grande courbure gastrique (72) Figure 39 : Pièce de résection oeso-gastro-epiploîque par stripping montrant l’œsophage renversé et estomac ouvert nécrosé (72) 138 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Observation N° : 5 Il s’agit d’un patient âgé de 24ans, originaire et habitant Fès, de bas niveau socioéconomique, sans antécédents pathologiques notables. Le début remonte au 14/08/07, où le patient a été victime d’une ingestion accidentelle d’esprit de sel (quantité imprécise), occasionnant chez lui des douleurs abdominales diffuse, une hypersialorrhée, un épisode d’hématémèse de moyenne abondance et vomissements spontanés. Le patient a été admis à H+6 aux urgences. A l’examen clinique, on trouvait un patient en état de choc avec TA à 10 de maxima devenant imprenable. Il y avait des brûlures buccales et une défense abdominale généralisée. Le patient a bénéficié des mesures de réanimation avec stabilisation de son état hémodynamique. Un bilan paraclinique a été réalisé: - FOGD réalisée en urgence objectivant une oesophagite stade IIb et gastrite stade IIIb. - Radiographies thoracique et l’ASP et échographie abdominale ont été normales. - Biologie : • NFS : • Ionogramme sanguin : normal Hte :34% Hb :11 dg/l • Bilan d’hémostase : TP : 100% • Fonction rénale : GB :19000 éléments/mm3 TCA : 32 secondes (témoin : 32 s) Urée sanguine : 0,12 g/l 139 Créatininémie :8 mg/l Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Le patient a été admis au bloc opératoire le 16/08/07 à J+2 et a bénéficié d’une oesogastrectomie par stripping + jéjunostomie d’alimentation, puis fut transféré en réanimation chirurgicale, où il a sejourné huit jours. Durant son séjour, le patient était conscient, stable sur le plan hémodynamique, apyrétique, s’encombrant facilement et a présenté une infection de la laparotomie. Le 25/08/07, le patient fut transféré dans notre service. Dans les suites post- opératoires, il a présenté un retrait accidentel de la sonde de jéjunostomie, suite auquel il a bénéficié d’une nouvelle jéjunostomie le 03/09/07. Vu la bonne évolution, le patient est sorti le 18/09/07 avec une lettre pour consultation psychiatrique. Le patient sera réadmis au service à distance de l’ingestion de caustique pour confection d’une oesophagoplastie. 140 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Observation N° :6 Il s’agit d’une patiente âgée de 50 ans, sans profession, originaire et habitant Taza, de bas niveau socio-économique, sans antécédents pathologiques notables Le début remonte au 08/12/2007, où la patiente a ingéré volontairement un ½ litre d’esprit de sel, suite à laquelle, elle a présenté des vomissements, deux épisodes d’hématémèse de faible abondance et des épigastralgies. La patiente a été admise à H+12 aux urgences, dans un état hémodynamique stable, langue blanchâtre avec présence d’ulcérations buccales et sensibilité épigastrique. Deux heures après son admission, la patiente a présenté un état de choc qui a nécessité des mesures de réanimation et l’administration d’adrénaline avec surveillance clinique. Après stabilisation de son état hémodynamique la patiente a été sevrée d’adrénaline et a bénéficié d’un bilan paraclinique initial le 08/12/07 : - FOGD qui a objectivé des brûlures caustiques stade IIa oesophagiennes et IIb gastro-duodénales. - Radiographies pulmonaire et l’ASP étaient normales. - Bilan biologique : * NFS : Hte :44% GB : 17 000 éléments/mm3 Plaquettes : 86000 éléments/mm3 * Ionogramme sanguin : Na+ : 135meq/l, K+ : 3 ,2 mg/l, * Bilan d’hémostase : TP :54,8 % * Fonction rénale : glycémie : 0,6g/l TCA : 39 secondes (témoin : 32 s) Urée sanguine : 0,18 g/l créatininémie : 4 mg/l La patiente a été mise au repos digestif, rééquilibration hydro-éléctrolytique, anti-H2 (Antagon® par voie injectable) et antalgiques. 141 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) L’évolution a été marquée par la persistance des douleurs abdominales avec vomissements bilieux et polypnée. Un bilan a été réalisé : - Radiographie thoracique qui a montré un syndrome d’épanchement pleural liquidien gauche (à J+2). - L’échographie abdominale a montré un épanchement péritonéal de moyenne abondance (à J+2). - Hte : 32% GB : 8800 éléments/mm3 Plaquettes : 91000 éléments/mm3 - TP : 64,4% TCK : 50 secondes (témoin : 32 secondes) - Urée sanguine : 0,42 g/l créatininémie : 7,9 mg/l A J+8 la patiente a bénéficié d’une FOGD de contrôle, qui a montré une oesophagite stade IIIa avec un estomac rétracté. A J+11, la patiente est décédée, suite à des hématémèses de grande abondance foudroyantes. 142 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Résultats et discussion 143 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) I-Etude épidemiologique : 1-Fréquence : Durant une période de 5ans, 50 adultes ont été admis aux urgences du CHU de Fès pour ingestion de caustique et ont bénéficier d’une FOGD au service de gastro-entérologie. La moyenne annuelle est de 10 patients. Le nombre des admissions par an est représentée sur le graphique n° :1. Graphique 1: Répartition des admissions annuelles des patients au CHU de Fés 14 12 10 8 6 4 2 0 13 14 14 2006 2007 9 0 2003 2004 2005 Notre étude porte sur un effectif de 6 patients colligés au service de chirurgie viscérale A du CHU de Fès sur une période de 5 ans de janvier 2003 à décembre 2007. 144 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Il faut souligner le fait que nos malades sont parmi les cas les plus graves, ceci expliquera beaucoup de résultats par la suite. Le graphique 2 représente la répartition des admissions de patients en fonction des années au service de chirurgie viscérale A. Graphique 2: La répartition des patients admis en chirurgie viscérale A 3 3 2 2 1 1 0 0 2003 2004 0 2005 2006 2007 2-Age : L’age moyen de nos malades est de 27 ans, avec des extrêmes de 15 à 50 ans. Pour la série de Ertekin et al (26), l’age moyen était 33ans (avec une fourchette de15 à 77ans). Alors que pour Rodriquez MA et al (21), l’age moyen était de 28ans avec une fourchette comprise entre 15 et 60ans, ce qui est proche de nos résultats. Pour la série de Chittinad Havanond et Piyalampor Havanond (89), l’age moyen de leurs patients était de 22ans. 145 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Le tableau V représente l’age moyen des différentes séries Séries Ertekin C et al (26) 33 ans Rodriguez MA et al (21) 28 ans Chttinad Gen Tohda Havanond et et al (90) al (89) 22 ans 37 ans Jan-Werner Poley et al (22) 27 ans Age moyen des patients Extrêmes (ans) 27 ans 15-77 15-60 2-61 12-81 15-50 17-81 Notre série Cet accident touche toutes les tranches d’age, avec une légère prédominance chez l’adulte jeune et les adolescents, ceci est expliqué par le contexte socioaffectif perturbé, associé à une personnalité impulsive, irréfléchie, le tout conduisant au passage à l’acte. 3-Sexe : Dans notre série, le sex-ratio était de 1 (3 femmes, versus 3 hommes). Pour certains auteurs, il existe une prépondérance féminine (21, 22, 26, 88, 89), alors que pour d’autre c’est une prédominance masculine (90, 91). Graphique 3: Répartition des patients selon le sexe Homme 50% Femme 50% 146 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 4-Les antécédents psychiatriques : L’ingestion de caustique chez l’adulte s’intègre parfois dans le cadre d’une pathologie ou trouble psychiatrique, connue ou non (schizophrénie, accès mélancolique, syndrome dépressif….), en rupture du traitement ou de suivi médical, d’où l’importance d’une prise encharge psychiatrique pour une bonne observance du traitement et pour prévenir par la suite toute nouvelle tentative d’autolyse (39). Chez nos patients, personne ne présentait de maladie ou trouble psychiatrique. IIII-Caractéristiques de l’ingestion : 1-Circonstances Circonstances de l’ingestion : Dans 5 cas (soit 83,3%), l’ingestion était volontaire dans un but d’autolyse. On a noté une prédominance féminine avec 3 patientes (soit60%), contre 2 patients (soit40%). Dans un seul cas (soit 16,6%), il s’agissait d’ingestion déclarées comme accidentelle. 147 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Graphique 4:Circonstances de l'ingestion Accidentelle 16,60% Volontaire 83,30% Nos résultats concordent avec ceux de plusieurs séries, qui ont noté un taux d’ingestion volontaire de 80% (21, 55, 86, 88, 89, 91). 2-La nature du caustique : Cinq patients (soit 83,3%), ont ingéré l’acide chlorhydrique (HCl). Un seul patient (soi 16,6%) a ingéré un diluant. Ceci est expliqué par la culture marocaine (esprit de sel produit hautement dangereux), la disponibilité du produit et son prix faible. Graphique 5: Produits ingérés Acide 83% 148 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Dans certaines séries (26, 86, 89), les acides prennent la première place dans la nature des caustiques les plus incriminés, ce qui concorde avec nos résultats. Dans d’autres (32, 92), l’eau de javel figure dans la première place des produits caustiques les plus utilisés, et pour d’autres (15, 42, 93), les bases sont les produits les plus incriminés. L’acide chlorhydrique et le Destrop sont les grand pourvoyeurs de cas graves (25, 42, 57, 86). 3-La quantité ingérée : Il est très difficile de préciser la quantité exacte ingérée du produit caustique, cependant, une évaluation approximative des données nous a permis d’établir une estimation globale des quantités absorbées. Des valeurs extrêmes ont été rapportées, allant de 150cc à 500cc (tableau VI). Tableau VI : Les quantités ingérées. Quantité ingérée ( ml ) Nombre de Taux en % patients 150 2 33,3 150-200 1 16,6 200-500 2 33,3 Non précisée 1 16,6 149 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Graphique 6: Répartition des quantité ingérées de caustique 100% 83% 80% 60% 40% 20% 16% 0% 0% <150 cc >ou égal à 150cc Imprécise On note que chez cinq de nos patients (soit 83%), la quantité ingérée était très importante (supérieur à 150cc). Quatre d’entre eux l’avaient fait dans un but suicidaire. On conclus que lors des ingestions volontaires, les quantités absorbées sont très importantes. Dans la série de D. Mignonsin et al (91), la quantité de substance ingérée allait de 55ml à 150ml. Dans la série de Gen Tohda et al (90), la quantité ingérée varie de 10 à 500ml. Alors que pour la série de Chittinad Havanond et Piyalamporn Havanond (89), la quantité moyenne ingérée était de 73ml, avec des extrêmes de 10 ml et 170ml. 4-Délai de prise en charge : Le graphique 7 résume les différents délais de prise en charge. 150 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Graphique 7: Délais de prise en charge 100% 83% 80% 60% 40% 16% 20% 0% 0-24h Supérieur à 24h On note que 83% de nos patients ont consulté avant 24heures, ce qui concorde avec la série (21). Ce délai est expliqué par la conscience des gens de la gravité de ce type d’accident, et de la nécessité d’une prise en charge rapide par les médecins. IIIIII-Tableau clinique à l’admission : 1-signes majeurs : Deux patients (soit 33% des cas) s’étaient présentés avec un tableau clinique alarmant avec un état de choc, et avaient nécessité des mesures de réanimation. 2-Les signes mineurs : -Le Le tableau tableau VII rapporte les principaux signes cliniques mineurs obsérvés dans notre série en comparaison avec les séries de Rodriguez MA et al (21), et de Chittinad Havanond et Piyalamporn Havanond (89). 151 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Signes cliniques Nombre de Taux (%) cas Série de Série de Rodriguez Chittinad MA et al Havanond (21) et al (89) Vomissements 6 100 46 84 Hématémèses 6 100 Non Non précisé précisé (faible/moyenne abondance) Douleur abdominale 6 100 68 34 Douleur rétrosternale 4 66 Non Non précisé précisé Hypersialorrhée 2 33 31 24 Dysphagie 1 16 31 Non précisé Brûlures buccales 4 66 51 43 Brûlures du thorax 1 16 Non Non précisé précisé Non Non précisé précisé Non Non précisé précisé Epanchement pleural Sensibilité abdominale 1 16 5 83 La richesse de la sémiologie en cas d’ingestion de caustique chez l’adulte, est retrouvée chez nos patients, comme dans les autres (21, 89). Il n y a pas de corrélation entre les lésions bucco-pharyngées et les lésions oesophagiennes, qui conditionnent la conduite ultérieure. Chez l’adulte, l’étude de Wason a trouvé que parmi les patients ayant des lésions oesophagiennes, 54% seulement avaient des lésions oropharyngées. Pour nos patients, parmi les six malades ayant des lésions oesophagiennes, quatre seulement avaient des lésions oropharyngées (soit 66,6%). Ceci est expliqué par le fait que le patient, qui dans un but suicidaire, avale d’un trait une dose massive, par conséquent, la cavité buccale reste pratiquement indemne, à l’inverse, 152 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) les lésions buccales peuvent être préoccupantes chez des patients qui n’ont pas déglutis le produit caustique. IVIV-Bilan paraclinique : 1-Endoscopie digestive haute initiale : La FOGD a été réalisée initialement chez tous nos malades. 1-1 Délai de réalisation : Le graphique n°8 rapporte les différents délais de réalisation de la FOGD chez nos 6 malades. Graphique 8: Délai de réalisation de la FOGD 100% 83% 80% 60% 40% 16% 20% 0% Supérieur à 24h 0 à 24h La FOGD initiale a été réalisée dans un délai inférieur à 24 heures chez 5 patients (soit 83%), et au-delà de 24heures chez un patient (soit 16%). Ces résultats sont expliqués par la disponibilité des médecins gastroentérologues et d’une unité d’endoscopie digestive haute 24/24h. Cet examen reste 153 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) l’examen décisionnel de référence dans la prise en charge des lésions caustiques du tractus digestif supérieur. La FOGD est d’un intérêt capital dans cette étude. C’est l’examen indispensable, car elle permet d’établir un bilan des lésions oesogastriques. Le moment optimal, se situe entre la 3ème et la 6ème heure suivant l’ingestion (44, 85), en raison du danger de la perforation ou d’hémorragie par décollement d’un sphacèle sur des lésions trop évoluées. Bien que Hollinger et Borja s’opposent à une fibroscopie précoce de crainte de perforer l’oesophage, la plupart des auteurs tels que Feldman et Di Costanzo (91) considèrent qu’il s’agit d’un risque théorique. 1-2 Stadification endoscopique : Les stades lésionnels endoscopiques des patients, selon la classification de Dicostanzo, sont rapportés dans le tableau VIII Tableau VIII : stades endoscopiques de la FOGD initiale normal Stade I nbr % Œsophage 0 0 nbr % 1 16 a nbr % 3 50 b nbr % 1 16 a nbr % 1 16 estomac 1 1 1 1 0 0 16 Stade II 16 Stade III 16 154 16 Stade IV total b nbr % 0 0 nbr % 0 0 nbr % 6 100 2 0 6 33 0 100 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Les différents résultats sont représentés sur le graphique 9 Grahique 9: Stades endoscopiques de la FOGD initiale 50 50% 40% 33 30% 20% 1616 16 1616 16 16 10% 0% 00 normal I IIa IIb IIIa 0 IIIb 0 0 IV Il n’a pas été rapporté de complications secondaires à l’endoscopie digestive. Le graphique n°10 illustre la fréquence des différents stades endoscopiques chez nos patients. 155 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Graphique 10: Fréquence des différents stades endoscopiques oeso-gastriques 50% 50% 40% 33% 30% 20% 16% 10% 0% 0% 0% Normal I II III IV Dans notre étude, 16,6% des lésions étaient de stade I, 50% étaient de stade II et 33,3% de stade III. Pour la série de Rodriguez MA et al (21), 13,3% des cas la FOGD est normale, 46,7% des lésions étaient de stade I, 15,6% de stade II et 4,4% stade III. Le taux élevé des stades II et III est expliqué par la nature du caustique (acide fort), ainsi que les quantités importantes ingérées (supérieur ou égale à 150cc), ceci est responsable de lésions digestives profondes plus ou moins étendues. 2-Radiographie Radiographie standard : Une radiographie du thorax et de l’abdomen sans préparation ont été réalisées de façon systématique chez tous nos malades. Les radiographies initiales étaient normales chez cinq patients (soit 83%). Chez un patient elle a objectivé un épanchement liquidien pleural (soit 16%). 156 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Ce bilan permet de faire le diagnostic des complications, et de rechercher un pneumomédiastin, un pneumopéritoine, un épanchement pleural, une pneumopathie d’inhalation. 3-Echographie abdominale : Une échographie abdominale a été réalisée chez quatre patients (soit 66%). Elle a révélé un épanchement péritonéal de faible et de moyenne abondance chez deux patients (soit 50%) et était normale chez les deux autres patients (soit 50%). 4-Laryngoscopie postérieure: Cet examen a été réalisé chez deux patients (soit 33%). Il était normal chez les deux patients. Cet examen a été fait dans le cadre du bilan pré-opératoire de l’oesophagoplastie colique. 5-Endoscopie trachéotrachéo-bronchique : Aucun patient n’a bénéficié de cet examen. 6-Biologie : Un bilan biologique (NFS, ionogramme sanguin, bilan d’hémostase, fonction rénale…) a été réalisé chez les six patients. Chez deux malades (soit 33 %), il était normal, alors que chez le reste, on a noté plusieurs anomalies représentées dans le tableau IX. Les résultats des différents examens biologiques permettent d’évaluer le retentissement systémique de l’ingestion et des lésions tissulaires. 157 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Tableau IX : les différentes anomalies du bilan biologique L’anomalie biologique Nombre de Taux en % patient Anémie 3 50 Hyperleucocytose 3 50 Hypoglycémie 1 16 Chute du TP 1 16 Tous les malades qui ont présenté des anomalies du bilan biologique, ont ingéré un produit acide, ceci correspond aux données de la littérature. Dans la série de Jan-Werner Poley et al (22), la fréquence des complications systémiques est beaucoup plus importante en cas d’ingestion d’acide (24%), en comparaison aux bases qui sont responsables dans 3% des cas de ces complications. 7-FOGD de contrôle : Tous les malades qui n’ont pas eu d’oesogastrectomie en urgence ont bénéficié d’une FOGD de contrôle. 7-1 Délai de réalisation et évolution des lésions : La FOGD de contrôle a été réalisée dans un délai de 8 à 10 jours chez les 4 malades (soit 100%). * 2 patients ont présenté une amélioration des lésions endoscopiques. * 1 patient a présenté les mêmes lésions endoscopiques avec constitution d’une sténose oesophagienne par la suite. * 1 patient a présenté une aggravation de ces lésions avec décès. 158 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Graphique 11: Evolution des lésions endoscopiques 50% 50% 40% 30% 25% 25% 20% 10% 0% stabilisation amélioration aggravation 8-TOGD : Cet examen a été réalisé chez un seul patient sur trois des patients qui ont gardé leur œsophage (soit 33%), dans le but de caractériser sa sténose, préciser son siège et son degré, son étendue et d’explorer l’œsophage en aval de la sténose parfois infranchissable à la fibroscopie. Il a été réalisé à J+30 et a objectivé une sténose étendue du bas œsophage : rétrécissement irrégulier et centré du 1/3 inférieur de l’œsophage. V- Prise en charge thérapeutique : 1-Mise en condition : Tous nos patients ont été mis en condition et ont bénéficié d’une prise en charge initiale. Le tableau X établis les différentes mesures entreprises : 159 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Tableau X : Les mesures thérapeutiques entreprises : Mesures Nombre Taux en % Abord vasculaire 6 100 Rééquilibration hydro- 6 100 Antisecretoires 6 100 Antibiothérapie 1 16 Antalgiques 6 100 Mise au repos du tube digestif 6 100 Transfusion 0 0 Corticoïdes 0 0 éléctrolytique Le repos digestif, les anti-H2 et les antalgiques étaient indiqués dans tous les cas. Alors que l’antibiotique n’a été prescrit que dans un seul cas ayant présenté une oesophagite stade I, et gastrite stade II. Pour certains auteurs, l’antibiotique devrait être prescrit pour prévenir les infections à germes anaérobies, ou en cas de perforation (23, 28). Aucun patient n’a bénéficié d’une corticothérapie, du fait qu’aucun patient n’a présenté une dyspnée ou détresse respiratoire (34, 55). 2- Traitement instauré : 2-1 Traitement médical : Quatre patients, avaient bénéficié d’une surveillance rapprochée et d’un traitement médical. 160 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Tableau XI : profil endoscopique des patients non opérés Stade endoscopique oesophage Estomac Patient 1 I IIa Patient 2 IIa I Patient 3 IIa IIb Patient 4 IIa IIIa -Sur le plan évolutif, les deux premiers patients ont évolué favorablement, avec régression des lésions endoscopiques, et guérison totale. -Pour la 3ème patiente, l’évolution était défavorable, avec aggravation des lésions endoscopiques et décès à J+10 suite à des hématémèses de grande abondance et foudroyantes. -Pour le patient 4, il y avait une stabilisation des lésions endoscopiques, puis évolution vers une sténose dès J+20. Tableau XII : profil évolutif des lésions endoscopiques des patients non opérés Patient 1 2 3 4 Oe E Oe E Oe E Oe E FOGD 1 I IIa IIa I IIa IIb IIa IIIa FOGD 2 0 I I 0 IIIa Difficile à IIa IIIa 0 0 apprécier Evolutio + + + + n Légende : Oe : œsophage. E : estomac. + : amélioaration. - : aggravation. 0 : stabilisation. 161 - ? Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) On remarque que les lésions endoscopiques stade I ont évolué à 100% vers la guérison. Pour les lésions stade II, deux lésions sur cinq ont évolué vers l’amélioration (soit 40%), une lésion a évolué vers l’aggravation (soit 20%), et une lésions était stable (soit 20%) avec évolution par la suite vers la constitution d’une sténose. 2-2 Traitement chirurgical en urgence : Sur les 6 patients admis, deux patients (soit 33,3%) ont été opéré en urgence (dans les 48 heures suivant l’ingestion de caustique). Tableau XIII XIII : Profil endoscopique des patients opérés en urgence Stade endoscopique Œsophage Estomac Patient 1 IIb IIIb Patient 2 IIIa IIIb Gestes réalisés : -Les deux patients ont bénéficié d’une oesogastréctomie totale (stripping) avec jéjunostomie d’alimentation. °Sur le plan évolutif : -Un patient a présenté une infection de la paroi et retrait accidentelle de la sonde de jéjunostomie, suite auxquels, il a bénéficié d’une antibiothérapie, la confection d’une autre jéjunostomie, avec une bonne évolution par la suite. 162 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) -L’autre patient a présenté une pleurésie séreuse et pneumothorax, qui ont été drainé avec une bonne évolution par la suite. 2-3 Jéjunostomie d’alimentation: d’alimentation: Une jéjunostomie d’alimentation a été réalisée chez 3 patients (soit 50%), dans un délai moyen de 4 jours avec des extrêmes allant de 2 jours à 8 jours. Elle a été réalisée chez deux malades dans le cadre de leurs opérations (oesophagectomie par stripping). Privés de leur continuité digestive pendant un minimum de 3 mois, ces patients requièrent une nutrition artificielle. Elle a été réalisée chez le troisième malade, dans l’attente de la fibroscopie oesogastrique de contrôle à 3 semaines. L’arrêt de l’alimentation orale rend nécessaire le recours à une nutrition artificielle. 2-4 Traitement chirurgical des séquelles et de restauration : Un patient sur trois des patients non oesophagectomisés a développé des sténoses, à J+20 (soit 33,3%). Il a bénéficié d’une oesophagoplastie colique transverse, gastro-entéro-anastomose et jéjunostomie d’alimentation, pour les suites post-opératoires, il a présenté une fistule cervicale au plan cutané, une éviscération et pleurésie bilatérale, puis le patient a évolué favorablement vers la guérison après la reprise chirurgicale de son éviscération. 163 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Tableau XIV illustre le profil de ce patient. Nature, Ttt quantité initial ingérée s 150cc de HCl Ttt médic al FOGD Signes initiale cliniqu es ultérieu rs Oeso : Dyspha IIa gie aux Esto :I solides II Date de début J+20 FOGD TOGD Sténose infranchissa ble de la bouche de Kilian Sténose étendue du bas œsophage : rétrécissement irrégulier et centré du 1/3 inf de l’œsophage avec des ulcérations dans sa partie initiale Un des deux patients qui a bénéficié d’une oesogastréctomie par stripping aux urgences, a bénéficié d’une oesophagoplastie à huit mois de l’ingestion de caustique. Le transplant était le colon transverse. Le bilan pré-opératoire était aussi normal, éventuellement la laryngoscopie a montré l’absence des lésions des voies aéro-digestifs supérieures, la spirométrie était normale, ainsi qu’une colonoscopie a été réalisée et s’est révélée normale. Les suites post-opératoires étaient simples sans complications. Dans la série de Pierre Cattan et al (94), trois sur sept des patients qui ont bénéficié d’une oesophagoplastie sont décédés. Un décès est survenu en postopératoire précoce suite à des complications pulmonaires, alors que les deux autres décès étaient secondaires à des complications nutritionnelles avec une dénutrition sévère. 3-Prise en charge psychiatrique : Tous nos patients ont été adressés en consultation psychiatrique, dans le cadre de leur tentative d’autolyse. 164 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) VIVI- Evolution : 1-Mortalité : Pour nos patients, il y’avait un seul décès (soit 16%) survenu à la phase aigue, suite à un état de choc secondaire à des hématémèses de grande abondance, ne répondant pas aux mesures de réanimation. Dans la série de Mamede RC et al (88), deux cas de décès ont été signalé (soit 1%). Dans la série de Ertekin C et al (26), le taux de mortalité est de 11%, alors que dans la série de M Célérier (20), la mortalité globale est de 10%. L’age, l’ingestion d’un acide fort, la présence d’une hyperleucocytose, ulcérations gastriques profondes et de nécrose gastrique seraient des facteurs prédictifs de décès après ingestion de produits caustiques (33). 2-Evolution globale : Quatre patients parmi les six (soit 66%) ont évolué favorablement. Deux d’entre eux ont bénéficié d’une chirurgie en urgence et les deux autres ont bénéficié d’un traitement médical. Pour M Célérier le résultat fonctionnel des malades opérés était excellent dans 78% après oesophagoplastie. Le bon résultat fonctionnel des patients opérés est expliqué, par la disponibilité d’une équipe chirurgicale compétente, par le délai de prise en charge qui n’est pas tardif, ainsi que la disponibilité d’une unité de réanimation chirurgicale, qui prend en charge ces malades opérés. 165 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 3-Complications : Trois malades sur 6 (soit 50%) ont développé des complications : • Fistule cervicale (1 cas) • Eviscération et infection de la paroi (1 cas) • Chute de la sonde de jéjunostomie (1 cas) • Pleurésie (2 cas) • Pneumothorax (2 cas) 4-Sténoses digestives : Sur les trois patients ayant gardé l’oesophage, un avait développé des sténoses digestives (soit 33,3%). Il a présenté une sténose étendue et longue du bas œsophage. Le traitement instrumental n’avait pas de place dans son cas (23). Il a bénéficié d’un traitement chirurgical : oesophagoplastie colique transverse avec gastro-entéro-anastomose et jéjunostomie d’alimentation. Pour la série Jan-Werner Poley et al (22), 22% des patients ont développé des sténoses. Les sténoses oesophagiennes compliquent 50% des brûlures caustiques graves et 3 à 30% de l’ensemble des ingestions de caustique (53, 95). 166 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) 5-Cancérisation Cancérisation oesophagienne : La survenue d’un cancer de l’œsophage après ingestion de caustique est rare (1,8%) (25). Le risque de cancer épidermoide sur sténose caustique est cependant 1000fois supérieur à celui de la population générale (23). La dégénérescence est favorisée par les dilatations instrumentales successives. Son délai d’apparition est très long, de l’ordre de 40 ans. Il n’y a pas de corrélation entre la sévérité initiale des lésions et l’apparition du cancer. Celui ci développe sur une sténose et siège préférentiellement au niveau du 1/3 moyen de l’œsophage (23). Pour nos malades, il n’y a aucun cas de cancérisation oesophagienne notée. Ceci est expliqué tout simplement par le faible recul et le faible nombre de patient. 6-Durée d’hospitalisation d’hospitalisation : La durée moyenne de séjour était de 21jours. Elle variait en fonction des différents stades endoscopiques, du traitement, …. Le nombre d’hospitalisation par patient s’étalait de 1 à 4 admissions. Il varie selon le type de traitement instauré, l’évolution ultérieure, …. Tableau XV : nombre d’hospitalisation par patient Nombre d’admissions Nombre de patients Taux en % 1 hospitalisation 3 50 2 hospitalisations 2 33 4 hospitalisations 1 16 167 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) CONCLUSION 168 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Au terme de ce travail on conclus à un certain nombre de faits : *Dans la majorité des cas, l’ingestion de caustique chez l’adulte est volontaire, réalisé dans un but suicidaire. *Le produit le plus utilisé dans notre région est l’esprit de sel (HCl). C’est le produit donnant les lésions les plus graves. *La prise en charge thérapeutique de ces lésions ne peut se concevoir sans les données de la fibroscopie digestive. Celle-ci doit être réalisée le plus tôt possible après l’ingestion par un endoscopiste entraîné et ayant une expérience dans cette pathologie. *Il n’y a pas de corrélation entre les lésions bucco pharyngées, les lésions oesophagiennes ou gastriques. *Le stade lésionnel I est toujours bénin, et évolue favorablement à 100% des cas. *Les stades II, évoluent soit favorablement vers la guérison, soit défavorablement vers la constitution de sténoses. *Les stades III endoscopiques sont grevés d’une mortalité importante que seule une intervention chirurgicale indiquées à temps permet de la réduire. *Dans notre série, les sténoses oesophagiennes ont été retrouvé dans 33% des cas non opérés, le traitement de ces sténoses ne peut être entrepris qu’à partir du 3ème mois par une chirurgie d’exérèse et ou de remplacement. *Les patients qui ont bénéficié d’une oesogastrectomie par stripping ont bien évolué. 169 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) *La gravité potentielle de l’ingestion de caustique impose une prise en charge précoce et spécialisée. Le délai de prise en charge est le principal facteur pronostique, ainsi que la nature et la quantité du produit ingéré. Malgré les progrès médicaux réalisés, les résultats ne sont pas satisfaisants, ce qui augmente l’importance de la prévention. *Enfin une prise en charge psychothérapique des malades suicidaires est indispensable. *Nos malades ne sont pas ou sont mal suivi sur le plan psychiatrique. 170 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) RESUMES 171 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Résumé : L’ingestion des produits caustiques constitue une urgence diagnostique et thérapeutique. Les lésions caustiques du tractus digestif peuvent mettre en jeu le pronostic vital à court terme, et le pronostic fonctionnel à moyen et à long terme par le biais des sténoses qu’elles engendrent ainsi que la dégénérescence. Notre étude porte sur 6 cas d’ingestion de caustique colligés dans le service de chirurgie viscérale A au CHU Hassan II de Fès durant une période de 5ans, entre 2003 et 2007. L’age moyen de nos patients est de 27 ans, avec un sex ratio de un. L’ingestion de caustiques était dans un but d’autolyse dans 83% des cas. L’esprit de sel (HCl) est le produit le plus utilisé (83% des cas). Dans 83,3% des cas, la quantité ingérée est supérieure ou égale à 150ml. Un tiers des patients ont présenté un tableau clinique alarmant à l’admission. L’endoscopie digestive a été réalisée chez les 6 patients (soit100%) dans un délai supérieur ou égal à 24 heure chez 83% d’entre eux. 16,6% des lésions étaient de stade I, 50% étaient de stade II , 33,3% étaient de stade III et 0% stade IV. Deux patients ont été opérés en urgence. Un seul patient est décédé à la phase aigue (soit16%). Le tiers des patients non opérés ont développés des sténoses digestives. La prise en charge des lésions caustiques révèle d’une approche multidisciplinaire (chirurgiens viscéralistes, gastro-entérologues, ORL, réanimateurs, psychiatres….). La fibroscopie digestive reste un examen capital dans la mise en place d’une 172 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) stratégie thérapeutique adaptée ainsi qu’un moyen de surveillance de l’efficacité thérapeutique. Malgré les progrès réalisés dans la prise en charge des brûlures caustiques du tube digestif supérieur, la morbidité et la mortalité restent lourdes, et la difficulté rencontrée pour le choix du traitement vis-à-vis des formes sévères reste toujours posé. La PREVENTION par une prise en charge psychiatrique reste la meilleure méthode pour éviter cet accident avec ses conséquences dramatiques. 173 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) Summary: The ingestion of the caustic products represents a diagnostic and therapeutic emergency. The caustic lesions of the digestive tract can put in game the vital forecast in the short term and the functional forecast in the medium and long term by the means of the stenosis that they generate. We report a study about 6 cases of caustic ingestion collected at the department of visceral surgery A during five years, between 2003and 2007. The mean age of our patients is 27 years old, with a sex ratio about 1. In 83% of the cases, the ingestion was associated with suicidal intent. Hydrochloric acid was the most used product (83% of the cases). In 83,3% of the cases, the ingestion quantity was superior than 150 ml. 33% of the patients have been presented a clinical picture alarming at the admission. The digestive endoscopy has been realized to the all of patients (100%), within a time lower or equal to 24h at 83% of them. 16% of the lesions were stage I, 50% were stage II and 33% were stage III. Two patients underwent urgent surgery. Only one patient died during the acute phase (16% of the cases). 33% of the cases developed digestive stenosis. The management of the caustic lesions requires a multidisciplinary approach. The digestive fibroscopy is still a fundamental exam in the establishment of the adequate and adapted therapeutic strategy, as well as a means of monitoring of the therapeutic efficiency. 174 Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas) In spite of the progress realized about the management of the caustic burns of the upper digestive tract, the morbidity and the mortality are still high, and the problem of the therapeutic attitude the most adapted to the severe forms is always posed. The PREVENTION remains the best method to avoid this accident with its dramatic consequences. 175 )Les brûlures caustiques oeso-gastriques chez l’adulte (à propos de six cas ــــــ : إن اع ااد ار و ــــ .ا$%ت ار *)(ب ا&ز ا&, 1 ، -3ض ا/ل ا 4 , -ا1ى ا، ,5 و ا/ل ا>= 4 -ا1ى ا<; و ا(8,9 :، 1ــــــ 7ا53ت ا& 3ا- ( . &$ )Hول درا< <FA Gت $Eت Aر ,A D،ه ,ا AاABــــءKــل Kــ< JـHـات ،ـــــ1ة < :ـHـ ٢٠٠٣إO 4ـ8ـ <ـHــــ . ٢٠٠٧ <; ,ا 4Q,ه <( و ,ون () R ،ا -$ ٨٣ . ١ JHاU :اFت آ)1& Gف ا)Fر ,(8 .ا[ اZر18ري اــــــــدة اBآ,X ا< -$ ٨٣،٣ ) Fا : UاFت( .ا Zا(ــ (Hــ ٨٣،٣ه -أآ( ,أو وي -$ ٣٣ .` ١٥٠ا : Uا 4Q,آ)ا ,K 8,8,< A -$ة 1H ا<. D&(5 Dا)ز ا ,aHا1ا& -Kز ا&3O -$ ، )Q, R -3ن $ــــ,ة ٢٤< أو أ` -$ ٨٣،٣ 1Hا -$ ١٦ . D&H UاـUـ ـ :ا$%ــت آـــــ)A, G اBو -$ ٥٠ ، 4ا Uآ) -$ Gا A,ا -$ ٣٣ ، )Xا A, Uا ، XXو أ,Kا -$ ٠ا Uآ) -$ Gا A,ا,اــــــــــــ . اHdن :ا, 3K 4Q,ا Aا<ـــــــــــــ . 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