Approche générale d\`une étude de poste en radiologie
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Approche générale d\`une étude de poste en radiologie
RADIOPROTECTION CIRKUS Document technique Radioprotection Cirkus – 8, rue du Valois, 91940 Les Ulis – www.rpcirkus.org - [email protected] Association loi 1901 créée le 9 mars 2010 – n° W913002355 – enregistrée à la sous-préfecture de Palaiseau Titre : Auteur : Nom du document : Version et date : Résumé : Approche générale d’une étude de poste de travail en radiologie conventionnelle Valérie CALVO – Marc AMMERICH EtdepoMAVCRadiologieConvvers071008.pdf 07/10/2008 EtdepoMAVCRadiologieConvvers071008.pdf Page 1 sur 1 1 APPROCHE GENERALE D’UNE ETUDE DE POSTE DE TRAVAIL EN RADIOLOGIE CONVENTIONNELLE Valérie CALVO - Marc AMMERICH 2 INTRODUCTION Commençons par le commencement, la réglementation. Certes ça n’est pas toujours palpitant mais ça a au moins le mérite de définir les actions à mener. En ce qui concerne les études de postes, reportons-nous à ce que dit le code du travail. Article R. 4451-11 Dans le cadre de l'évaluation des risques, l'employeur, en collaboration, le cas échéant, avec le chef de l'entreprise extérieure ou le travailleur non salarié, procède à une analyse des postes de travail qui est renouvelée périodiquement et à l'occasion de toute modification des conditions pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs. Lors d'une opération se déroulant dans la zone contrôlée définie à l'article R. 4452-1, l'employeur : 1° Fait procéder à une évaluation prévisionnelle de la dose collective et des doses individuelles que les travailleurs sont susceptibles de recevoir lors de l'opération ; 2° Fait définir par la personne compétente en radioprotection, désignée en application de l'article R. 4456-1, des objectifs de dose collective et individuelle pour l'opération fixés au niveau le plus bas possible compte tenu de l'état des techniques et de la nature de l'opération à réaliser et, en tout état de cause, à un niveau ne dépassant pas les valeurs limites fixées aux articles D. 4152-5, D. 4153-34, R. 4451-12 et R. 4451-13. A cet effet, les responsables de l'opération apportent leur concours à la personne compétente en radioprotection ; 3° Fait mesurer et analyser les doses de rayonnement effectivement reçues au cours de l'opération pour prendre les mesures assurant le respect des principes de radioprotection énoncés à l'article L. 1333-1 du code de la santé publique. Lorsque la technique le permet, ces mesures sont effectuées de manière continue pour permettre une lecture immédiate de leurs résultats. L’objectif d’une étude de poste de travail présentant un risque d’exposition aux rayonnements ionisants est d’évaluer, dans des conditions normales de travail, les doses susceptibles d’être reçues par le personnel. Dans un cadre général lié au risque radiologique il convient d’estimer l’exposition externe et l’exposition interne. Dans le cadre de la radiologie conventionnelle on ne prendra que l’exposition externe en compte. L’analyse permet d’identifier les sources d’exposition mais aussi les autres sources de danger pour estimer les risques afin de mettre en œuvre les actions de prévention adaptées et d’apporter des éléments pour la gestion d’incidents éventuels. L’étude de poste va permettre également de fournir un certain nombre d’éléments au chef d’établissement et au médecin du travail pour : - mettre en place les équipements de protection collective et les consignes de sécurité, - renseigner la fiche d’exposition associée au poste de travail, - le cas échéant, définir les équipements de protection individuelle, Le médecin du travail sur la base de la fiche va proposer à l'employeur le classement des travailleurs exposés de la catégorie A ou B. L’étude de poste amène également des données concernant les mesures d’ambiances pour mettre en place le zonage. Les zones réglementées vont être définies en fonction des risques présentés par les sources de rayonnements. Mais les mesures qui vont être réalisées seront faites sur des points judicieusement choisis. A tel point que si vous définissez une zone réglementée par rapport à un risque d’exposition des extrémités, c’est bien qu’il y a quelqu’un à un poste de travail ! Vous allez donc pouvoir délimiter les zones réglementées. Cela vous permettra également de choisir les dosimètres d’ambiance et les dosimètres individuels adaptés et nécessaires pour accéder à ces zones. A l’issue des résultats que vous aurez obtenus, il sera nécessaire de vous poser la question de l’optimisation en radioprotection. Ce document présente une méthode générale d’évaluation de la dose liée aux expositions externe au poste de travail. Elle se décline en trois phases : - la préparation de l’étude, - l’évaluation des doses en n’oubliant pas les autres risques qui peuvent être présent et dans certains cas influer sur ce risque radiologique, - l’exploitation des résultats obtenus. En revanche nous ne vous présenterons pas les éléments de base que sont : - le contexte réglementaire, - les différents modes d’exposition - les grandeurs en radioprotection (activité, dose absorbée, dose équivalente, dose efficace) Nous vous renvoyons à la lecture d’ouvrages sur la radioprotection pour les personnes compétentes. 3 Des recommandations en matière d’instruments de mesure en radioprotection vous seront données dans ce guide. Rappel réglementaire : Le code de la santé publique et le code du travail s’appliquent. Code de la santé publique : R. 1333-17 à R. 1333-43 Code du travail : articles R. 4451-1 à 4457-14 A titre informatif il existe également la réglementation liée à la protection des patients dans le code de la santé publique : articles R.1333-55 à 74 1 EVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS (EVRP) ET ETUDE DE POSTE L’étude de poste s’inscrit également dans une démarche consistant à l’évaluation des risques professionnels. Cette évaluation des risques pour la sécurité et la santé des travailleurs s’inscrit dans un contexte réglementaire (Décret 2001-1016 du 05 novembre 2001). Il est nécessaire de déterminer le périmètre de l’évaluation des risques (unité de travail), d’identifier les sources de danger, de quantifier et de hiérarchiser les risques. Il est enfin nécessaire d’identifier et, si besoin, programmer les actions de prévention et de protection nécessaires Cette démarche consiste donc à mettre en œuvre des actions pour : Eviter les risques Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités Combattre les risques à la source Adapter le travail à l'homme Conception des postes de travail, choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production Réduire les effets des risques sur la santé Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou qui l’est moins Planifier la prévention en y intégrant l'organisation du travail, les conditions de travail, l'influence des facteurs ambiants Prendre des mesures de protection collective puis éventuellement individuelle Donner les instructions appropriées aux travailleurs 2 PREPARATION La phase de préparation de l’étude de poste consiste à recueillir des informations relatives : - à l’installation qui comprend la ou les sources produisant des rayonnements ionisants et les dispositifs de protection associés - aux pratiques professionnelles : tâches effectuées à ce poste par le personnel (protocoles, habitudes de travail, …) - à la fréquence et la nature qui sont susceptibles de varier dans le temps Pour le dernier item, une moyenne sur une période représentative peut être effectuée. Il sera également important de prendre en compte le niveau de formation des agents à ce poste de travail (est-ce un nouvel employé ? Est-ce une personne en mutation qui a déjà travaillé sur ce genre d’équipements ?). Les informations à recueillir lors d'une analyse d'un poste de travail, peuvent être organisées selon les rubriques figurant ci-dessous. Vous pouvez bien entendu choisir un autre classement. Les questions qui sont posées ne sont pas exhaustives. Vous pouvez enrichir votre questionnaire en fonction de points spécifiques. Ces différentes informations doivent faire par la suite l'objet d'une réflexion, afin de dégager les éléments pertinents pour la sécurité classique et radiologique. 1 les objectifs à atteindre 2 l’organisation du travail 3 les équipements utilisés 4 les procédures et les modes opératoires 5 le poste et son environnement a le risque radiologique b les risques classiques c l’architecture du poste d les facteurs d’ambiance e la signalisation 4 2.1 Les objectifs à atteindre Intitulé du poste Manipulateur en imagerie médicale dans une salle de radiologie conventionnelle Quelles sont les principales caractéristiques des tâches confiées à l'opérateur ? Réaliser les clichés radiographiques Quels sont les objectifs de ce travail ? Obtenir une image pour permettre au médecin d’établir un diagnostic Quelle est la chronologie des tâches qui lui sont confiées ? Mise en place du patient et centrage au rayon lumineux de la zone à radiographier Retour derrière le paravent pendant l’émission des X. Eventuellement, vérification de l’image en scopie, et prise du cliché Récupération des cassettes Développement et traitement de l’image Quelle est la classification de ces tâches (tâches routinières, tâches aléatoires, tâches de récupération d'incidents) ? La majorité des cas ce sont des tâches routinières confiées aux opérateurs Le manipulateur peut être amené exceptionnellement à se trouver à côté du patient (moyens de contentions inappropriés, clichés dynamiques), Quelles sont les principales causes de fluctuation des tâches et quels sont les moments de plus fortes contraintes de temps ? La nature de l’examen, le nombre de clichés, le temps de scopie et les paramètres d’acquisition sont les variables à prendre en compte pour mesurer l’exposition de l’opérateur. De plus il est nécessaire de tenir compte des flux car l’utilisation horaire de la salle d’examen peut être très différente dans la journée. Le nombre de clichés à réaliser dans la journée peut se révéler être une forte contrainte de temps. 2.2 L’organisation du travail Quelle est rapidement décrite l'organisation du travail dans laquelle se trouve inclus le poste ? Les manipulateurs en imagerie médicale effectuent les clichés sous la responsabilité du médecin radiologue. Le personnel médical interprète les actes. Dans certains cas ils effectuent eux-mêmes les clichés et participent à la réalisation des examens (notamment lors des examens contrastés). Quelle est la structure de l'équipe de travail (équipe constituée uniquement du personnel de l’entreprise, équipe constituée du personnel de l’entreprise et de sous-traitants...) ? Bien souvent l’ensemble de l’équipe qui réalise les actes est en CDI. Les manipulateurs et les médecins sont les principaux acteurs, cependant d’autres personnels peuvent graviter dans la structure comme par exemple des secrétaires, des brancardiers, des infirmiers, des kinésithérapeutes, des anesthésistes, des étudiants (stagiaires, internes, externes), du personnel d’entretien, du personnel technique. Parfois certaines personnes peuvent être amenées à travailler de manière temporaire (intérimaire, contrat de remplacement) ou être affectées dans un autre service (pool de remplacement, personnel roulant) ou cabinet (rotation pour pallier l’absentéisme) Il peut y avoir du personnel faisant partie d’une entreprise extérieure tel que des agents d’entretien ou des ouvriers. De même les techniciens de maintenance intervenant sur le matériel de radiologie font partie de la société qui a vendu les appareils. Quels sont les horaires de travail pratiqués (journée normale, service continu comme les 3x8) au niveau du poste ? Les plages d’ouverture peuvent être particulièrement variable selon la taille de la structure. Des gardes ou astreintes peuvent permettre d’assurer la continuité avec du personnel spécifique ou être organisé avec le même personnel. Exemple : ouverture 8 h 00 – 12 h 00 et 14 h 00 - 19 h 00 du lundi au vendredi 8 h 00 – 12 h 00 le samedi dans un cabinet de radiologie en ville. Y a-t-il des opérateurs expérimentés qui pourraient être des personnes ressources notamment en matière de formation au poste de travail ou dans l’explicitation des procédures ? Les personnels ressources au niveau du poste sont souvent les manipulateurs les plus expérimentés cependant en fonction de l’organisation du travail, il peut y avoir des personnels référents. 5 Quel est l'état de la formation des membres de l'équipe à la sécurité classique et radiologique (formations suivies, dates de ces formations...) ? La réglementation impose une formation à la radioprotection du personnel et à la radioprotection du patient Les travailleurs exposés ont-ils suivis une formation adaptée au risque qu’ils encourent. Cette formation est-elle renouvelée régulièrement (au moins tous les trois ans) référence réglementaire : R 4453-4, 6 et 7 Ceux intervenant en zone contrôlée, ont-ils reçu une notice d’information ? (référence réglementaire : R 4453-9) Les manipulateurs en imagerie médicale et les médecins ont-ils suivis une formation à la radioprotection du patient. Cette formation est–elle renouvelée régulièrement (au moins tous les 10 ans). Y a-t-il des agents dévolus spécifiquement à des tâches de sécurité (PCR, Ingénieur de sécurité, Equipe de Première Intervention, etc) ? Ces personnels peuvent être choisis au sein de l’entreprise mais peuvent également être extérieurs à l’établissement. Elles doivent avoir les capacités à exercer leur mission et suivre des formations régulièrement (renouvellement tous les 5 ans pour la PCR) Qui est la PCR ? Le médecin radiologue, un manipulateur de l’équipe, un cadre, un ingénieur, une personne extérieure au service ou à l’établissement ? Quel temps est consacré à la PCR pour effectuer sa mission ? Cela dépend de la taille de l’établissement. C’est également une question budgétaire car même dans des centres hospitaliers cela peut être un manipulateur qui assure cette mission en plus de son activité sans avoir de temps supplémentaire. Quelles sont les options possibles concernant l’optimisation en radioprotection ? L’optimisation de la radioprotection du personnel en radiologie conventionnelle consiste à mettre en œuvre un certain nombre d’actions, sur le matériel et sur les pratiques, qui permettront de limiter l’exposition des opérateurs et des patients. Pour garantir un fonctionnement optimal du matériel d’imagerie il est nécessaire de mettre en œuvre le contrôle qualité des installations et d’assurer les maintenances préventives et curatives nécessaires. Les pratiques professionnelles doivent être étudiées afin de limiter au maximum les expositions nécessitant la présence de l’opérateur à proximité du patient. Pour cela il peut être nécessaire d’acquérir du matériel de contention et des calles en mousse pour ne pas avoir à tenir les patients et d’acquérir des supports cassettes ou du matériel (ex : sacs de sable)pour ne pas avoir à tenir de cassettes. En engageant une politique d’optimisation à la radioprotection du patient, on réduira automatiquement l’exposition des personnels L’autorité de sûreté nucléaire a consacré le numéro 148 de sa revue « contrôle » à la radioprotection du patient. Quelques recommandations en matière de réduction de dose (pour le patient en premier lieu mais aussi pour le personnel) sont données pour la radiologie dans un article de Y-S Cordoliani qui était à l’époque le chef du service de radiodiagnostic de l’hôpital du Val de Grâce et Jacques Grellet professeur de radiologie. 6 Quelle est la proportion de personnel féminin ? Dans les services (ou cabinet) de radiologie la proportion de femmes est très importante. Attention une réglementation spécifique existe pour les femmes enceintes : l’enfant à naître est à considérer comme soumis à la réglementation du public, c'est-à-dire qu’il ne peut recevoir plus de 1 mSv/an. Y a-t-il des jeunes travailleurs (de 16 à 18 ans) sur le lieu de travail ? En principe, il n’y a pas de travailleurs âgés de moins de 18 ans dans les services de radiologie. Les stagiaires manipulateurs, les internes ou les externes sont en général âgés de plus de 18 ans compte tenu du niveau d’étude. 2.3 Les équipements utilisés Etablir une liste exhaustive des équipements utilisés. Les équipements utilisés sont des protections collectives et individuelles contre les rayonnements ionisants auxquels peuvent s’ajouter des protections contre le risque infectieux (gants, masques, surblouse,…) Voici les questions qui peuvent être évoquées : Quels sont les équipements de travail qui sont utilisés de manière continue au poste de travail et ceux dont l'utilisation nécessite une habilitation ? Seuls les médecins et les manipulateurs en imagerie médicale ont le droit de réaliser des clichés radiographiques. Aucune habilitation supplémentaire n’est nécessaire à l’utilisation des équipements de travail en radiologie conventionnelle. Quels sont les équipements de travail qui sont utilisés de manière occasionnelle au poste de travail ? Les équipements de protection individuelle sont utilisé de manière occasionnelle dans une salle de radiologie classique mais deviennent d’utilisation courante en radiologie mobile (clichés au chevet du patient ou au bloc opératoire) Quels sont les équipements de protection collective qui sont implantés ? En principe, la salle dans laquelle est utilisé le générateur à rayons X est équipée d’un paravent plombé fixe (conformité de l’installation nécessaire à la validation de l’agrément). Le dispositif peut être complété d’un paravent mobile utile pour les examens interventionnels (arthrographie,…). Dans certains cas on peut même 7 trouver. une suspension plafonnière ou même un bas volet plombé, pas toujours facilement utilisable . Rappel : Ces équipements doivent être contrôlés régulièrement (lors des contrôles règlementaires, du contrôle qualité des installations, …) Quels sont les équipements de protection individuelle qui sont mis à disposition sur le poste de travail ? Les opérateurs doivent avoir à leur disposition des vêtements de protection (tabliers, chasubles, jupes-boléros plombés) en nombre suffisant (autant que de personnel présent en zone contrôlée), adaptés à leur morphologie et d’une épaisseur en équivalent de plomb d’au moins 0,35 mm à l’avant (et 0,25 à l’arrière pour les chasuble). Il est également préconisé d’avoir à disposition des lunettes plombées, des caches thyroïdes et des gants plombés lorsque l’exposition des mains dans le champ primaire ne peut être évitée. Rappel : un tablier plombé d’une épaisseur en équivalent de plomb d’au moins 0,35 mm réduit d’un facteur 70 l’intensité du rayonnement. Ces équipements sont-ils portés ou utilisés ? Si la présence auprès du patient est nécessaire (examens spécifiques, manœuvre forcée, moyens de contention inutilisables, …) le port des vêtements de protection est obligatoire. 2.4 Les procédures et les modes opératoires Précisez, les relations qui existent entre l'activité de travail et les procédures, les modes opératoires, les consignes particulières, la réglementation. Quelles sont les procédures, les modes opératoires et les consignes particulières qui régissent l'activité au poste de travail ? Les appareils de radiologie sont utilisés dans des zones surveillées et/ou contrôlées définies en fonction du risque encouru par les opérateurs selon l’arrêté du 15 mai 2006 (relatif aux conditions de délimitation et de signalisation des zones surveillées et contrôlée..). Le plan de la salle ainsi que le règlement de zone sont affichés et spécifient les conditions dans lesquelles l’activité doit être réalisée. L’affichage doit être visible à toutes entrées de la zone contrôlée. Sur le plan la zone contrôlée et la zone surveillée doivent être très clairement identifiées. Le règlement signé par la PCR détaille l’ensemble des obligations et recommandations aux personnels affectés à la zone. D’autres consignes de sécurité sont disponibles dans la structure (sécurité incendie, hygiène, prévention du risque infectieux…). Des procédures d’examen peuvent être disponibles dans les salles d’examens pour les examens spécifiques ou particuliers. Les aspects sécurité sont-ils pris en compte dans ces documents ? Chaque risque est étudié individuellement. Le document unique regroupe quand à lui l’ensemble des risques mais n’est pas toujours à la disposition des agents. L’ensemble du personnel doit se placer derrière le paravent de protection après avoir mis en place le patient. En complément, bien que ne faisant pas partie des aspects sécurité des travailleurs, on peut rappeler que sauf exception les accompagnants ne sont pas autorisés à pénétrer dans la salle d’examen Quelles sont les tâches et les opérations qui ne font pas l'objet d'un mode opératoire écrit (quelles sont les tâches faisant l'objet d'apprentissage par compagnonnage) ? Bien souvent les clichés radiographiques simple ne font pas l’objet de procédure écrite. Rappel : D’un point de vue réglementaire certains examens sont encadrés par un arrêté datant du 12 février 2004 relatif aux niveaux de référence diagnostiques en radiologie (en première partie). Pour limiter la dose au patient et garantir l’uniformisation des pratiques il est nécessaire de réfléchir à l’optimisation des paramètres d’acquisition et d’établir un référentiel qui devra être suivi par l’ensemble de l’équipe. Est-ce que l'application de certains modes opératoires, de certaines procédures ou consignes particulières posent des problèmes dans la réalisation de certaines tâches ? Les tâches qui nécessitent la présence de l’opérateur près du patient doivent être particulièrement surveillées car il est nécessaire de limiter au maximum l’irradiation (scopie courte, clichés ciblés) Pour le personnel féminin, quelles sont les procédures et affectation en cas de grossesse? Plusieurs solutions peuvent être envisagées en fonction de l’établissement : La manipulatrice peut : - être affecté sur un autre poste en zone publique (secrétariat, échographie, IRM…) si l’organisation le permet - rester à son poste de travail si l’étude de poste montre que la dose susceptible d’être reçue pendant la grossesse est inférieure à 1 mSv. Dans ce cas il peut être intéressant d’assurer un suivi par dosimétrie 8 opérationnelle ce qui lui permettra de visualiser les doses reçues en temps réel (le dosimètre sera alors porté sur l’abdomen) N.B : La réglementation n’interdit pas l’exercice en salle de la manipulatrice mais lui interdit toute activité qui requiert un classement en catégorie A et limite la dose au fœtus à celle du public. En radiologie conventionnelle, les mesures réalisées à l’arrière du paravent pour établir le zonage, démontrent qu’il peut être classé en zone surveillée ce qui facilite le maintien au poste. Dans tous les cas, il est nécessaire de souligner que l’affectation ne peut être envisagée sans l’accord du médecin du travail qui pourra solliciter l’avis de la PCR. La réflexion doit être menée avec bon sens en considérant les aspects psychologique de la future mère et l’ensemble des risques (un poste d’écho n’est pas forcément adapté à une manipulatrice enceinte si celui-ci implique beaucoup d’efforts physiques (en milieu hospitalier le brancardage peut s’avérer particulièrement difficile). 2.5 Le poste et son environnement Il est intéressant en fonction du poste de travail étudié de connaître sa situation dans un bâtiment par exemple. Y a-t-il des accès extérieurs ? Est-ce à l’étage ou au rez-de-chaussée ? Quels sont les accès possibles au local ? La salle dans laquelle se trouve le matériel de radiologie peut avoir plusieurs accès (accès salle claire, accès cabines, accès couloir,…). Il est donc nécessaire de s’assurer quel accès est privilégié par les différents opérateurs notamment lorsque le travail est réalisé en binôme. La longueur du paravent devant l’accès à la salle claire peut modifier les consignes de sécurité car dans le cas où il protège les personnels entrant cela permet au personnel de l’équipe de rejoindre sans risque le manipulateur qui réalise l’examen. 2.5.1 Les risques radiologiques Etablir un schéma du local de travail, en indiquant la position du ou des postes de travail, l'emplacement des sources, les débits de doses (s’ils sont déjà connus. Sinon cela va faire partie de la deuxième partie « évaluation des doses »). Certaines règles relatives aux locaux doivent être vérifiées : Depuis l’abrogation du décret n°86-1103 les normes NFC 15-160 et 15-161 (ainsi que les suivantes jusqu’à NF C 15-164) sont obsolètes. Cependant en attendant une révision de ces normes (ce travail est en cours), il convient de les garder comme éléments techniques pouvant être utilisés. Un plan du local doit être affiché Indiquez la nature du ou des risques dans ce domaine et les moyens utilisés pour s'en protéger. Quels sont les appareils qui émettent des rayonnements ? Les opérateurs sont soumis au risque d’exposition externe par les rayons X émis par des générateurs à rayons X. Le risque est lié à l’émission des X pendant la prise de clichés ou la scopie et non à la mise sous tension du générateur. Rappels : - aucun appareil de plus de 25 ans ne doit être utilisé - le marquage CE est obligatoire pour les appareils mis en service à partir de 1998. Quels sont les champs de rayonnements associés (géométrie, nature du rayonnement, énergie, débit, orientation, etc.), Le faisceau primaire (ou direct) qui est émis entre le tube à rayons X et le récepteur (amplificateur, cassette, …) Le rayonnement diffusé (atténué) qui provient de l’interaction des rayonnements avec la matière (le patient, le récepteur,…) et qui peut être émis dans tous les sens. L’épaisseur du patient et la taille du champ utilisé fait considérablement varier l’irradiation liée au rayonnement diffusé. Quels sont les moyens de détection (appareils de radioprotection présents sur le poste de travail) ? Nous recommandons soit un appareil ayant un temps de réponse extrêmement bref pour prendre en compte la spécificité de l’émission des rayonnements X (pulsés) soit de faire une intégration dans le temps. Pour plus de détails vous pouvez nous contacter. Quels sont les moyens de dosimétrie affectés au personnel ? Les personnels entrant en zone réglementée doivent porter des dosimètres passifs (zone surveillée et zone contrôlée). En radiologie les films ont été remplacés par la technique RPL (radio photoluminescence) ou la technique OSL (optiquement stimulable). De plus le port du dosimètre actif (ou opérationnel) est obligatoire pour toute intervention en zone contrôlée (intervention à proximité du patient). 9 Quels sont les moyens de prévention collectifs et individuels ? Un voyant indique la mise sous tension du générateur. Dans l’idéal, il est recommandé d’avoir un témoin signalant l’émission des rayons X. Quelle signalisation est en place (si elle existe déjà) ? Le trèfle réglementaire doit être apposé sur chaque porte d’accès. La signalisation lumineuse est disponible sur les accès couloir et salle claire, avec le plan et le règlement. Pourquoi pas supprimer ces rubriques qui sont redondantes avec les chap qui les traitent en détail. Quelles sont les phases de l'activité de travail (quelles tâches) les plus critiques du point de vue du risque radiologique ? Le cas où la présence auprès du patient est nécessaire correspond à la phase la plus critique d’un point de vue dose. Le risque d’irradiation n’intervient que dans ce cas. Quels sont les moyens permettant de les maîtriser (procédures, consignes - recours à une personne compétente - formation spécifique - mise en place de systèmes de détection) ? La formation initiale et continue des manipulateurs et des médecins permet qu’ils acquièrent et cultivent des pratiques appropriées à la prévention du risque. Respect des consignes de sécurité affichées. Formation à la radioprotection de l’ensemble du personnel affecté à la tâche par la personne compétente ou un organisme de formation. Y a –t-il du matériel d’urgence prévu pour faire face à un incident ? Connaissance des systèmes d’arrêt d’urgence de l’alimentation électrique (coup de poing)…pour faire face à un incident radiologique. Pour les autres incidents il peut y avoir du matériel (chariot d’urgence pour le risque vital patient , extincteur pour le risque incendie,…) 2.5.2 Les risques classiques On ne peut ignorer cet article du code du travail : Article R. 4452-23 L'employeur définit les mesures de protection collective adaptées à la nature de l'exposition susceptible d'être subie par les travailleurs exposés. La définition de ces mesures prend en compte les autres facteurs de risques professionnels susceptibles d'apparaître sur le lieu de travail, notamment lorsque leurs effets conjugués sont de nature à aggraver les effets de l'exposition aux rayonnements ionisants. Elle est faite après consultation de la personne compétente en radioprotection mentionnée à l'article R. 4456-1, du médecin du travail et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail ou, à défaut, des délégués du personnel. Vous allez donc regarder s’il existe d’autres types de risques pour ce poste de travail. Le mot « notamment » ne doit pas vous faire oublier l’analyse des autres risques. Voici les questions qui peuvent être évoquées : Risques de heurt ou de chute de personnes ou d'objets. Quels sont les risques de heurt ou de chute de personnes ou d'objets dans la zone de travail ? Chute de plain pied Chute de cassettes radio Se cogner la tête sur une suspension Risques liés à l'utilisation de produits chimiques ou dangereux. Quels sont les risques liés à l'utilisation de produits dangereux en vous référant aux points à examiner suivants : nature des produits utilisés - conditionnement, entreposage, étiquetage - manipulations exposant à des risques de contact, d'inhalation, d'ingestion - absence de protection efficace ? Stockage des produits servant au développement des films radiographiques (signalisation des consignes de sécurité sur l’étiquetage du produit). Ils sont en principe supprimés aujourd’hui en faveur du développement numérique. Produits de décontamination du matériel (allergisant ou irritant pour les voies respiratoires) nécessitant le port d’un masque et de gants adaptés. Risque d'origine électrique. Quelles sont les principales sources de risque dans ce domaine, les équipements sont-ils en conformité ? Vérification périodique du matériel et des instruments sous tension (maintenance). Risque d'incendie, d'explosion. Quelles sont les principales sources de risque dans le domaine et les conséquences potentielles ? Stockage de produits inflammables (stockage archives) 10 Vérification des extincteurs Affichage du plan d’évacuation avec la localisation des extincteurs Formation du personnel à la sécurité incendie Risque lié au travail avec des produits biologiques Quelles sont les principales sources de risque dans ce domaine et les conséquences potentielles ? Piqûre, Coupure, Contact sur peau lésée avec des liquides biologiques provenant du patient (sang, urine,…) 2.5.3 L’architecture du poste de travail Voici les questions qui peuvent être évoquées : Existe-t-il dans la conception et l'aménagement du poste de travail, des éléments qui conduisent l'opérateur à adopter des postures pénalisantes ou dangereuses (exclusion de la présence auprès d’un patient) ? La position du paravent plombé doit être adaptée pour permettre au manipulateur de visualiser le patient pendant la prise de cliché (et éviter qu’il ne s’expose en se penchant en dehors du paravent). Quelles sont les positions correspondantes ? La position de l’opérateur est bien définie derrière le paravent. Y a-t-il des différences entre les opérateurs pouvant obliger à des changements d’équipements ? Lorsque les opérateurs sont de taille franchement différente. Les équipements de protection individuelle peuvent devenir inadaptés s’ils sont communs à toute l’équipe. Dans ce cas il est conseillé d’équiper le personnel de tabliers personnalisés. L'activité de travail sur le poste peut-elle entraîner des efforts pénalisants ou dangereux (port de charges,...) ? Port des cassettes radiographiques. Transport des patients en lit ou en brancard Manutention et mise en place des patient sur les tables d’examen. 2.5.4 Les facteurs d'ambiance (éclairage, niveau sonore, ambiance thermique, ventilation). Voici les questions qui peuvent être évoquées : Quels sont les facteurs d'ambiance susceptibles de compliquer la réalisation des tâches et de constituer de ce fait des facteurs de risque ? (l'éclairage, le niveau sonore, l’ambiance thermique, la ventilation et l'assainissement de l'air). L’écran de scopie doit être minutieusement placé et bien réglé pour éviter d’augmenter le temps de scopie. 2.5.5 La signalisation Voici les questions qui peuvent être évoquées : Quels sont les panneaux de signalisation existants ? Signalisation zone contrôlée : trèfle vert Signalisation zone surveillée : trèfle bleu-gris La signalisation sera sur la porte du local probablement celle de la zone surveillée en sachant que l’on peut faire un zonage partiel du local. Ce point sera à valider avec les mesures. Une partie du local sera (toujours selon les mesures) en zone contrôlée (définition du ou des types de zone contrôlée). Zone surveillée Zone contrôlée Accès réglementé Accès réglementé Sont-ils adaptés aux risques ? Des mesures d’ambiance sont réalisées pour mettre en place le zonage selon les dispositions réglementaires (Code du travail et arrêté du 15 mai 2006 dit « arrêté zonage ») Sont-ils apposés sur tous les accès ? La réglementation l’impose.. 3 EVALUATION DES DOSES Si vous partez sans aucune donnée vous allez devoir réaliser cette évaluation des doses. 11 Elle doit être effectuée dans des conditions réalistes du poste de travail, c'est-à-dire telles qu’elles se présentent lors du fonctionnement normal de l’installation. Les données nécessaires à l’évaluation des doses peuvent être issues de mesures, de calculs, de données publiées dans la littérature, et de l’analyse du retour d’expérience du fonctionnement de l’installation (historique dosimétrique par exemple). Attention : d’un point de vue pratique, sachez que les données issues de la littérature ne suffisent pas car les inspecteurs en radioprotection de l’ASN demandent toujours une validation par la mesure. Deux étapes sont ici proposées, à savoir : - établissement de la cartographie des équivalents de dose - détermination de la dose pour chaque tâche. 3.1 Cartographie des équivalents de doses de l’installation Les débits d’équivalent de dose doivent être calculés ou mesurés aux points représentatifs des positions occupées par les travailleurs, ainsi qu’en des points permettant d’établir la cartographie dosimétrique des locaux dans la zone d’évolution des travailleurs. Les évaluations visant à classer le personnel sont effectuées en tenant compte du port éventuel d’équipements de protection individuelle, comme par exemple derrière un tablier plombé. A l’inverse et il convient de le préciser une nouvelle fois, le zonage des locaux se fait uniquement en fonction des sources de rayonnements sans prendre en compte les équipements de protection individuelle. Dans le cas des installations de radiologie, une mesure directe de débit peut être rendue très difficile, voire impossible en raison de très courtes durées d’irradiation (quelques millisecondes par cliché) ou du caractère pulsé de l’installation. La chambre d’ionisation doit alors être utilisée en mode intégration sur la durée totale de l’irradiation (et pas en mesure instantanée). Il convient de répéter les mesures pour avoir une valeur fiable. Si l’équivalent de dose est divisé par la durée effective totale de l’irradiation, c’est le débit instantané, c'est-à-dire celui présent en cours d’impulsion, qui est déterminé. Si la division est faite par la durée de mesure, le résultat correspond à un débit moyen, c'est-à-dire prenant en compte les périodes d’absence d’irradiation entre chaque impulsion. Il existe aussi des chambres d’ionisation à mesure rapide mais d’un volume légèrement plus petit. On peut compléter l’analyse dosimétrique en posant à des endroits précis des dosimètres TLD étalonné pour des X de manière à croiser les résultats et valider le zonage. Voilà les recommandations de l’IRSN, sur le matériel utilisé pour faire des mesures d’équivalent de dose, dans son approche étude de poste radiodiagnostic : « • Evaluation de la dose au corps entier (estimation de la dose efficace) : - utilisation recommandée d’une chambre d’ionisation de grand volume (au moins 500 cm3), étalonnée depuis moins d’un an, de préférence en équivalent de dose ambiant H*(10), - utilisation de « fantômes patient » conformes à la norme NF C15-161 (radiologie conventionnelle, scanner : 25 x 25 x 15 cm, mammographie : 20 x 25 x 3 cm, dentaire : cylindre 20 x 20 cm), afin de simuler le diffuseur. • Evaluation de la dose aux extrémités (estimation de la dose équivalente) : - utilisation recommandée de dosimètres étalonnés en équivalent de dose individuel Hp(0,07), - pour les mains, mesurer Hp(0,07) au moyen de dosimètres portés sur les doigts par l’opérateur ou, éventuellement, fixés sur un fantôme adapté (ISO rondin suivant la norme ISO 4037-3). » Cas concret : Mesures d’ambiance dans une salle de radiologie Salle de radiologie – PLAN : 12 Mesures d’ambiance G H F D E C A B Protection contre les rayons X - Contrôle systématique d'ambiance: équipement suspension sur PM Norme appliquée: NF C 15-161 Conditions des mesures: Orientation du faisceau : horizontal - Diffuseur: 25 x 25 x 15 cm d'eau - Haute tension en kV : 90 - Charge en mA.s : 100 Temps d'émission en s : 1 Courant tube en mA : 100 - Champ: 24 x 24 cm - Foyer: gros - Sans localisateur - Mode: Graphie Valeur du facteur 'u' : 1 - Valeur du facteur 's' : 1 Emplacement Repère mesure r k m Valeur mesurée -1 µSv.h Valeur prescrite* -1 µSv.h Poste de A 1 1 1 < 720 6 000 commande Paroi couloir B 1 1 1 < 720 6 000 Paroi déshabilloir C 1 1 1 < 720 60 000 Porte déshabilloir D 1 1 1 < 720 60 000 Paroi déshabilloir E 1 1 1 < 720 60 000 Porte déshabilloir F 1 1 1 < 720 60 000 Paroi échographie G 1 10/3 1 < 360 1 800 Paroi Chambre H 1 1 1 < 720 6 000 claire (*) Valeur prescrite par la norme NF C 15-161 ou NF C 15-163 (Vérification de la protection contre les rayons X) 13 Protection contre les rayons X - Contrôle systématique d'ambiance: équipement table Norme appliquée: NF C 15-161 Conditions des mesures: Orientation du faisceau : vertical - Diffuseur: 25 x 25 x 15 cm d'eau - Haute tension en kV : 90 - Charge en mA.s : 100 Temps d'émission en s : 1 Courant tube en mA : 100 - Champ: 24 x 24 cm - Foyer: gros - Distance foyer-diffuseur (en m) : 1 - Avec localisateur : lumineux - Mode: Graphie Valeur du facteur 'u' : 1 - Valeur du facteur 's' : 1 Emplacement Repère mesure r k m Valeur mesurée -1 µSv.h Valeur prescrite* -1 µSv.h Poste de A 1 1 1 < 720 6 000 commande Paroi couloir B 1 1 1 < 720 6 000 Paroi déshabilloir C 1 1 1 < 720 60 000 Porte déshabilloir D 1 1 1 < 720 60 000 Paroi déshabilloir E 1 1 1 < 720 60 000 Porte déshabilloir F 1 1 1 < 720 60 000 Paroi échographie G 1 10/3 1 < 360 1 800 Paroi Chambre H 1 1 1 < 720 6 000 claire (*) Valeur prescrite par la norme NF C 15-161 ou NF C 15-163 (Vérification de la protection contre les rayons X) En prenant les valeurs mesurées en débit de dose par cliché, on obtient : Emplacement Poste de commande Paroi couloir Paroi déshabilloir Porte déshabilloir Paroi déshabilloir Porte déshabilloir Paroi échographie Paroi Chambre claire Repère mesure A B C D E F G H Valeur mesurée par cliché µSv < 0,2 < 0,2 < 0,2 < 0,2 < 0,2 < 0,2 < 0,1 < 0,2 En prenant des valeurs relatives au temps de fonctionnement de la machine, c'est-à-dire 200 clichés par jour, on obtient une dose cumulée inférieure à 40 µSv.par jour. La précision de la mesure dépend bien entendu de l’appareil utilisé. Cela sera montré dans le chapitre suivant 3.2 Dose associée à chaque tâche L’évaluation de la dose au poste de travail doit correspondre à la somme des doses associées à chacune des tâches (pour le mode scopie et le mode graphie). Néanmoins, dans un premier temps, l’étude peut être faite pour les tâches contribuant a priori à l’essentiel de la dose. Il convient d’être vigilant vis-à-vis des tâches peu dosantes individuellement mais fréquentes. Pour l’exposition externe, dans le cas d’une tâche « statique », le débit d’équivalent de dose évalué à la position de l’opérateur et/ou de sa partie du corps la plus exposée est à multiplier par la durée. Dans le cas d’une tâche «dynamique», l’approche à partir des débits d’équivalent de dose n’est pas adaptée. Dans la pratique, il convient alors d’effectuer une mesure d’équivalent de dose en mode intégration en reproduisant la tâche telle qu’elle est réalisée par le travailleur. Enfin, l’évaluation des doses peut être complétée en considérant des situations plausibles s’écartant des conditions normales de travail, par exemple une tâche de durée plus longue que prévu en raison d’une difficulté technique, ou celles relevant de mauvaises pratiques, telles le défaut d’utilisation d’équipements de protection radiologique. 14 3.2.1 Premier exemple A titre d’illustration des études de poste ont été réalisées par l’IRSN dans le service de radiologie de l’hôpital Raymond Poincaré en vue d’évaluer les doses susceptibles d’être reçues par le personnel auprès de différents équipements, à savoir des tables avec suspension plafonnière, des tables télécommandées (photo). Les examens radiologiques pratiqués sont les suivants : radiographie pulmonaire, abdomen sans préparation (ASP), bassin, rachis cervico-dorso-lombaire, infiltration lombaire, ostéodensitomètrie. Le personnel se tient habituellement au pupitre de commande derrière un paravent plombé. Il existe cependant certaines situations (patients handicapés, enfants) où l’opérateur (radiologue ou manipulateur en radiologie médicale) intervient à proximité de la table d’examen et doit porter alors une chasuble de protection. La dose efficace individuelle annuelle maximale reçue par les opérateurs a été évaluée en considérant la procédure la plus irradiante et le nombre de procédures réalisées en moyenne dans une année, à partir des mesures de doses au pupitre de commande et à proximité du patient (la distance considérée est de 0,50 m). Les estimations obtenues sont regroupées dans le tableau suivant : Equipement/examen Avec suspension Plafonnière Avec table Télécommandée Radiologie au lit du Patient Ostéodensitométrie Nombre de procédures annuelles Dose reçue par procédure (nGy) Au pupitre (derrière paravent) 27 A proximité du patient (port d’une chasuble) 100 Dose efficace annuelle (mSv) 310 0,4 7800 (1) 9200 (1) 6 5330 (2) 0,1 2500 ≈0 0,29 0,6 * (1) incidence du rachis lombaire de face debout (2) radio pulmonaire * interventions sans chasuble Les résultats obtenus indiquent des doses annuelles dans tous les cas inférieures à 1 mSv/an, qui est la limite réglementaire fixée pour le public. Les investigations ainsi menées par l’IRSN dans les différentes conditions de travail ont apporté les éléments permettant de définir la classification radiologique des personnels et des locaux et de formuler des recommandations pour limiter les risques d’exposition. N.B : Les statistiques moyennées peuvent être utilisés dans des structures dans lesquelles l’activité est stable. Si elle varie dans la journée ou si le matériel est utilisé une fois la semaine ou 2h par jour il faut le prendre en considération pour ne pas sous estimer le risque. Il est alors plus judicieux de considérer l’heure la plus pénalisante ou même de considérer le nombre d’examen maximum que l’on peut réaliser en 1 heure. 3.2.2 Deuxième exemple Les manipulateurs de radiologie conventionnelle d’Argenteuil ont été suivis afin de réaliser une étude de poste manipulateur. Dans les salles étudiées, les examens les plus pratiqués sont des radiographies du thorax mais il y a aussi des radiographies du rachis dorso-lombaire, des genoux, chevilles, bras, poignets … 15 Le travail d’un manipulateur en radiologie peut se découper en trois tâches : les radiographies en salle d’examen derrière un paravent plombé, les radiographies en salle d’examen à coté du patient et les radiographies dans les chambres des patients. Des mesures avec la Babyline ont été effectuées derrière le paravent plombé et les doses et débit de dose sont inférieurs au seuil de détection de l’appareil. Des mesures ont été réalisées à l’emplacement du manipulateur lors de radiographies réalisées dans les chambres des malades Des coefficients de fréquence sont associés à chaque tâche et aux doses correspondantes qui seront ensuite additionnées. Les mesures n’ont pas pu être réalisées derrière un tablier plombé car les doses n’étaient plus détectables après l’atténuation dans le plomb. Tableau : mesures d'équivalent de dose ambiant avec la Victoreen 451 P dans les différents services où sont réalisées les radiographies aux lits Distance/patient Tension Intensité × temps (kV) (mAs) Service de réanimation adulte 5 m ±1 92 2,50 5 m ±1 87 2,00 5 m ±1 88 2,00 5 m ±1 88 2,00 4 m ±1 92 2,00 5 m ±1 94 2,50 4 m ±1 96 2,50 Service de réanimation néo natal 1m 55 Service des urgences 3 m ±1 85 EPC/EPI Dose intégrée (µSv) Débit de dose (µSv/h) / / / / / / / 0,05 ± 0,01 0,03 ± 0,01 0,03 ± 0,01 0,05 ± 0,01 0,04 ± 0,01 0,06 ± 0,01 0,08 ± 0,01 97 ± 10 31 ± 3 37 ± 4 55 ± 6 37± 4 60 ± 6 144 ± 14 / 0,01 ± 0,01 / 0,07 ± 0,01 60 ± 6 Les radiographies réalisées aux lits des malades sont toutes des radiographies des poumons. Le nombre moyen de radiographie réalisée dans le service de réanimation est de sept et d’une dans le service des urgences. La dose la plus élevée relevée est 0,08 µSv soit 0,64 µSv pour 8 examens. Les doses reçues en réanimation néonatale sont négligeables (le manipulateur est au minimum à 3 m de l’enfant et est protégé par un tablier). Chaque manipulateur réalise 2 fois par mois les radiographies au lit des malades soit une dose annuelle (sur 11 mois) de 14 ± 2 µSv. D’ autres mesures ont été faites pour estimer la dose reçue par un manipulateur qui tiendrait un patient. Des simulations sur fantôme d’une radiographie du thorax ont été réalisées afin de déterminer la dose à 60 cm du centre du faisceau. La chambre d’ionisation indique une dose intégrée de 0,55 ± 0,06 µSv. Il a été demandé aux manipulateurs sur les 3 derniers mois le nombre de fois qu’ils ont maintenu un patient. Le résultat moyen est de 1 fois sur 3 mois, soit 4 fois sur une année. Les examens où il y a nécessité de tenir des patients ne sont pas tous des radiographies du thorax, mais c’est l’examen le plus fréquent et un des plus irradiants qui est réalisé dans la salle étudiée, il a donc été pris comme référence. La dose reçue lors de cette tâche est de 2,2 ± 0,2 µSv. On obtient finalement une dose annuelle, sans tablier plombé, de 16 ± 2 µSv. Les tabliers plombés ont une épaisseur de 0,5 mm de plomb. En fonction de l’énergie des photons, le coefficient d’atténuation varie. Dans la gamme d’énergie utilisée (45 kV à 135 kV), c’est à 60 keV (135 kV) que le coefficient est le plus faible, soit de 5,02 cm²/g. Avec cette atténuation, la dose est de 0,3 µSv. Les doses reçues par un manipulateur en radiologie conventionnelle sont donc faibles. Cependant, le classement de ces travailleurs reste la catégorie B, afin qu’ils aient un suivi dosimétrique (qui peut être trimestriel dans le cas étudié) et un suivi médical, ce qui permet une surveillance des dévires de pratique et des cas d’incidents. Le reclassement des zones de travail n’a pas pu être réalisé car il n’y avait pas de statistiques sur les nombres d’examens, leur type et leur fréquence ; et le temps passé dans ce service n’a pas permis de les estimer. D’après une étude du retour d’expérience, ce type de salle d’examen peut être classée en zone surveillée à l’exception d’un périmètre (de l’ordre de 1,50 m) autour du diffuseur, qui est une zone contrôlée. 16 4 EXPLOITATION DES RESULTATS ET RETOUR D’EXPERIENCE L’évaluation des doses (externe) décrite précédemment permet de bien identifier les risques d’exposition aux rayonnements ionisants et sert de base à la classification du personnel et au processus d’optimisation de la radioprotection. 4.1 Dosimétrie et classification du personnel Dans le cas de l’exposition externe, les équipements de protection individuelle sont à prendre en compte. Les données collectées doivent permettre d’estimer les doses que les travailleurs sont susceptibles de recevoir au corps entier (dose efficace) ou sur une partie du corps (dose équivalente), ceci pour une durée d’une année. Pour chaque travailleur, il convient de considérer les tâches qu’il réalise en moyenne sur une période de référence. Les doses associées à chaque tâche sont pondérées par la fréquence de réalisation de la tâche, puis sommées, et le résultat est extrapolé sur une base annuelle. Si cette extrapolation conduit à des valeurs supérieures aux trois dixièmes d’une des limites réglementaires Annuelles, le travailleur est classé en catégorie A. Dans le cas contraire, si la dose efficace est plus grande que 1 mSv, ou si l’une des doses équivalentes au cristallin 2 (yeux) et à la peau (en valeur moyenne pour toute surface de 1 cm ) est respectivement plus grande que 15 mSv et 50 mSv (article R. 1333-8 du code de la santé publique), le travailleur est classé en catégorie B. Sinon il peut être considéré comme non exposé. Cependant, par rapport aux extrapolations précédentes, il est recommandé de considérer une marge de sécurité. Bon nombre de personnes sont actuellement classées en catégorie A dans le domaine médical alors que cela ne se justifie pas. Aujourd’hui sur environ 100 000 personnes travaillant dans le domaine de la radiologie, 93 % ont des résultats dosimétriques inférieurs au seuil de détection. Ce classement conditionnera le suivi dosimétrique : - dosimètre passif trimestriel pour les catégories B - - dosimètre passif mensuel pour les catégories A La technologie évoluant le film dosimètre (seuil à 0,2 mSv) va être abandonné au profit des dosimètres radiophotoluminescents (seuil 0,05 mSv). Dans un premier temps il convient d’opérer un reclassement en catégorie B même si les chiffres montrent à l’évidence que l’on a du personnel pouvant être considéré comme non exposé. Le reclassement permet d’assurer un suivi plus adapté car les personnels classés en catégorie B sont suivis trimestriellement ce qui permet d’identifier les faibles doses (qui ne seraient pas visibles mensuellement). Les PCR pourront évaluer l’impact de doses faibles, si elles existent (donc en fin de compte une meilleure surveillance). En effet avoir du personnel non exposé prédispose à une absence de surveillance médicale par un médecin du travail. En tout état de cause, la définition des catégories du personnel relève in fine de la responsabilité du chef d’établissement, après avis du médecin du travail (notamment pour les catégories A). N.B : Bon nombre de personnes sont actuellement classées en catégorie A dans le domaine médical alors que cela ne se justifie pas. Aujourd’hui sur environ 100 000 personnes travaillant dans le domaine de la radiologie, 93 % ont des résultats dosimétriques inférieurs au seuil de détection. 4.2 Optimisation de la radioprotection Le principe d’optimisation de la radioprotection est défini à l’article L. 1333-1 du code de la santé publique : « L'exposition des personnes aux rayonnements ionisants […] doit être maintenue au niveau le plus faible qu'il est raisonnablement possible d'atteindre, compte tenu de l'état des techniques, des facteurs économiques et sociaux et, le cas échéant, de l'objectif médical recherché. » et rappelé dans l’article R. 4451-11 du code du travail. L’étude de poste de travail est un des éléments du processus d’optimisation car elle permet d’identifier les tâches contribuant à l’essentiel des doses reçues ; par la suite elle permettra d’améliorer les protocoles sur la base d’une 17 analyse comparative des différentes solutions possibles, et de mettre en œuvre les protections adaptées. Parmi les actions le plus fréquemment envisagées, on relève : - la réduction de la durée et/ou de la fréquence des tâches, - l’augmentation de la distance à la source de rayonnements, - l’utilisation d’équipements de protection collective et individuelle supplémentaires ou mieux adaptés, - l’optimisation des paramètres d’exposition, - la formation du personnel L’étude de poste et l’optimisation de la radioprotection doivent être menées conjointement en suivant une logique itérative. En fonction des résultats obtenus vous devez alors vous posez la question de la mise en œuvre d’actions en matière d’optimisation. Exemples : ajout d’une protection biologique, changement d’équipements de protection individuelle plus adaptés, formation aux postes de travail remaniée, répétition de la gestuelle sans présence de rayonnements,… 4.3 Anomalies et Incidents Y a-t-il eu des anomalies et incidents sur ce poste de travail ? - en respectant les procédures - sans respect des procédures Ces incidents ont-ils fait l’objet d’une déclaration : - comme événement intéressant la radioprotection - comme événement significatif en radioprotection auprès de l’ASN 4.4 Les accidents du travail et les maladies professionnelles Y a-t-il eu des précédents en termes de déclaration d’accident du travail ou de maladie professionnelle ? En rappeler les circonstances. 4.5 Enregistrement de l’étude de poste de travail Rappel réglementaire Article R. 4454-1 Un travailleur ne peut être affecté à des travaux l'exposant à des rayonnements ionisants qu'après avoir fait l'objet d'un examen médical par le médecin du travail et sous réserve que la fiche médicale d'aptitude établie par ce dernier atteste qu'il ne présente pas de contre-indication médicale à ces travaux. Cette fiche indique la date de l'étude du poste de travail et la date de la dernière mise à jour de la fiche d'entreprise. La personne compétente en radioprotection devra transmettre la date à laquelle l’étude de poste a été réalisée au médecin du travail. 4.6 Evolution technologique Compte tenu de la difficulté à réaliser des mesures en impulsions (comme dans le cas de la radiologie), un étudiant du master de radioprotection a cherché sur le marché quel était l’appareil pouvant faire ce type de mesures. En particulier : Avec quel appareil réaliser des mesures de débits de dose et de dose pour des clichés d’une durée pouvant être inférieure à 100 ms (= temps de réponse extrêmement rapide). Quel appareil a la capacité à mesurer les énergies de la mammographie, soit au minimum 15 keV. Suite à ces recherches, un appareil semble être prometteur et permettrait de répondre aux attentes énoncées cidessus :L’Atomtex AT1123 distribué par la société APVL. 18 AT1123 – scintillateur plastique (distribution APVL) Caractéristiques techniques de l’AT1123 En mode irradiation à court terme, le temps de réponse de cet appareil est de 30 ms. Il est donc tout à fait adapté à la mesure de débit de dose en radiologie. En ce qui concerne les régimes pulsés, cet appareil est muni d’un mode dédié qui lui permet de mesurer efficacement les débits de dose horaires. Des essais ont d’ailleurs été effectués par APVL à ce sujet et semblent attester ses performances. Il possède de plus un mode intégration qui permet de toute manière de s’affranchir des problématiques temporelles des champs pulsés. Les essais de l’AT1123 se sont montrés très concluants. En plus d’une répétabilité et d’une reproductibilité très fiables, on peut remarquer sur le graphique ci-dessous que ses performances sont remarquables lors de tirs de faible durée. La valeur qu’il indique est en effet constante quelle que soit la durée d’irradiation, contrairement aux autres radiamètres. Réponse de l’AT1123 en rouge Il conviendra que ces essais soit vérifiés et confortés par d’autres mesures, voire par une homologation (en cours). 19 REMERCIEMENTS : Je voudrais remercier les personnes suivantes qui ont aidé à l’élaboration de ce document : Françoise AMMAR-AMMERICH Centre de radiologie Daumesnil Manipulatrice en électroradiologie Valérie CALVO CHU ROUEN Cadre de santé PCR Damien CORADIN CHI Poissy Saint germain – Formateur Manipulateur en électroradiologie – ancien inspecteur ASN Gilbert HERBELET CHI Poissy Saint germain Physicien médical Amélie NIGUET Thomas LE GOUEFFLEC CEA INSTN Grenoble Etudiants MASTER Radioprotection