coderpa
Transcription
coderpa
NUMERO 35 / Février 2015 CODERPA COmité DEpartemental des Retraités et Personnes Agées La lettre du CODERPA de l’Oise Tél: 03.44.06.66.46 - www.coderpa.oise.fr EDITO Dans le cadre de sa politique de solidarité, le Conseil général de l’Oise se mobilise au quotidien pour un vieillissement réussi des Isariens. Le Coderpa de l’Oise, instance consultative placée sous le sceau du dialogue, de la réflexion et de l’information, participe activement à faire vivre la mobilisation des retraités et des personnes âgées dans l’élaboration des actions et leur déploiement sur nos territoires. Ce numéro de la lettre du CODERPA consacré aux Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) marque un renouveau de leurs travaux et a l’ambition de concourir à la réflexion des acteurs du secteur médico-social. Nous profitions de cette lettre pour remercier et féliciter chaleureusement le dynamisme des membres du Coderpa : personnes qualifiées, associations et représentants des syndicats. Dans leur diversité et leurs propositions, ils contribuent à la réflexion pour améliorer le quotidien des Isariens les plus âgés. L’année 2015 s’annonce riche en évolutions législatives, qui doivent favoriser l’intégration des personnes âgées dans la cité. Nous faisons le voeu que ces avancées ouvrent de nouvelles perspectives d’accompagnement des plus fragiles et de leurs aidants. Jean-Paul Douet Vice-Président du Conseil général Yves Rome Sénateur Président du Conseil général QU’EST-CE QU’UN EHPAD ? Il s’agit des Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes, anciennement dénommés «maison de retraite». Ce sont des structures médicalisées pour des séjours permanents ou spécifiques (hébergement temporaire, accueil de jour, accueil Alzheimer, etc.), Un Ehpad peut être public, associatif ou géré par une entreprise privée. Une convention tripartite conclue entre le gestionnaire, le Directeur de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le Président du Conseil général fixe, pour une durée de 5 ans, les objectifs de qualité de la prise en charge et les moyens financiers de fonctionnement. PERSONNES CONCERNÉES Pour être accueilli en Ehpad, il faut avoir plus de 60 ans et être dépendant, c’est-à-dire être en perte d’autonomie. Certains Ehpad ne sont pas habilités à recevoir des bénéficiaires d’aide sociale, il est donc utile, en amont, de se renseigner auprès de l’établissement de son choix. À noter : certains départements accordent des dérogations pour l’admission de moins de 60 ans en Ehpad. Il convient de se renseigner auprès de son conseil général. Dans l’Oise, il y a 1 162 personnes de moins de 60 ans dans les Ehpad. SERVICES PROPOSÉS Les prestations peuvent varier d’un établissement à un autre. Toutefois, la plupart du temps les établissements proposent : un hébergement en chambre individuelle ou collective un service restauration, blanchisserie des activités de loisirs une aide à la vie quotidienne assurée 24h/24h une surveillance médicale, des soins assurés en continu notamment par des infirmiers, des aides-soignants et aides médico-psychologiques... Certains établissements de taille importante emploient un ou plusieurs médecins généralistes. Ils sont alors les médecins traitants des résidents. Il est utile de se renseigner sur la composition de l’équipe médicale lors de la visite d’un établissement. La lettre n° 35 Février 2015 - page 1 QU’EST-CE QU’UN EHPAD ? (suite) ADMISSION Une fois admis, l’établissement fournit à la personne accueillie et à sa famille une information claire sur le fonctionnement de l’établissement, sur ses droits et ses L’intéressé doit effectuer sa demande obligations et ses conditions de prise en charge. d’admission au moyen d’un formulaire Un livret d’accueil, le règlement intérieur de l’établissement et un contrat de séjour disponible dans tous les établissements (équivaut à un bail d’habitation) sont remis à chaque résident au moment de l’admission; il détaille la liste et la nature des prestations offertes ainsi que leur coût prévisionnel. À savoir : lors d’une entrée en établissement, comme pour tout déménagement, des démarches sont à accomplir auprès de certaines administrations. DÉMARCHE TARIFICATION DES PRESTATIONS : Elles sont classées en 3 grandes catégories de tarification. Le tarif «hébergement» recouvre l’intégralité des prestations d’administration générale, d’hôtellerie, de restauration, d’entretien et d’animation qui ne sont pas liés à l’état de dépendance de la personne âgée. Ce tarif est donc identique pour tous les résidents d’un même établissement bénéficiant d’un même niveau de confort. En cas de décès de la personne âgée, seules les prestations d’hébergement délivrées avant le décès peuvent être facturées à sa famille. Les sommes perçues d’avance doivent être restituées dans les 30 jours qui suivent le décès. Aucune clause du contrat de séjour ne peut obliger la famille à payer des prestations d’hébergement non délivrées du fait du décès du résident. Le tarif «dépendance» intègre l’ensemble des prestations d’aide et de surveillance nécessaires à l’accomplissement des actes essentiels de la vie qui ne sont pas liées aux soins. Il s’agit des coûts liés à l’état de dépendance (l’aide à l’habillage, à la toilette ou aux repas, des produits pour l’incontinence, ainsi que des suppléments de blanchisserie). Il varie selon le degré de perte d’autonomie, de GIR 1 (le plus élevé) au GIR 6 (le moins élevé), déterminé par la grille AGGIR (autonomie gérontologie groupes iso ressources). Les GIR sont groupés deux par deux : GIR1-2, GIR 3-4 et GIR 5-6. Le tarif «soin» intègre l’ensemble des prestations médicales et paramédicales nécessaires à la prise en charge des résidents. En sont notamment exclus : les honoraires médicaux (généralistes et spécialistes), les soins chirurgicaux et de prothèse dentaire et les transports sanitaires. Aides financières : En cas de ressources insuffisantes et lorsque les obligés alimentaires ne peuvent contribuer au financement des dépenses du résident, les frais peuvent, selon les cas, être compensés en partie par l’allocation de logement sociale (ALS) ou l’aide personnalisée au logement (APL), pour le tarif hébergement et l’aide personnalisée d’autonomie (APA), pour le tarif dépendance. Attention : Les Ehpad qui ne sont pas habilités à recevoir des bénéficiaires de l’aide sociale, ne sont pas conventionnés au titre de l’aide personnalisée au logement (APL). Gérard Chatin Animateur de la commission «Information/Communication» Interview de Jean-Luc Hamiache Directeur Général de «La Compassion» Dans le cadre de mon parcours de jeune professionnel j’ai eu l’occasion de m’apercevoir qu’il fallait se battre pour avoir le minimum dans le travail au quotidien. Cette situation m’a donné envie de me former à la fonction de direction pour réaliser un travail de qualité. Mon centre d’intérêt a été d’abord de travailler dans la protection de l’enfance, cela me semblait prioritaire, je me suis orienté vers la personne handicapée car il y avait beaucoup à faire puis je me suis rendu compte que le secteur de la personne âgée était en pleine évolution et là aussi un accompagnement des équipes était à faire. Dans ma pratique je suis attentif à la fois au bien être des résidants, à la qualité de vie et à sa sécurité mais cela est possible à condition d’accompagner les équipes par de la formation et par de l’analyse de la pratique du personnel. La difficulté de la fonction de direction aujourd’hui c’est qu’il est demandé au directeur d’être sur tous les fronts : la gestion administrative et financière, l’accompagnement des résidants avec la mise en place des projets individuels de vie mais la vie est belle et il faut continuer le combat. La lettre n° 35 Février 2015 - page 2 LE CONSEIL DE LA VIE SOCIALE Le Conseil de la Vie Sociale en maison de retraite médicalisée vise à humaniser les relations avec et entre les résidents ainsi qu’à promouvoir leur participation. La création d’un Conseil de la Vie Sociale est obligatoire dans les maisons de retraite médicalisées. Cette instance doit être consultée sur l’élaboration ou la modification du règlement de fonctionnement ainsi que du Projet d’Etablissement. Ses attributions principales Il peut donner son avis ou faire des propositions sur tous les aspects touchant au fonctionnement notamment : L’organisation intérieure et la vie quotidienne Les activités sociales culturelles et les services thérapeutiques Les projets de travaux et d’équipement La nature et le prix des services rendus L’affectation des locaux collectifs Ses autres prérogatives Le Conseil de la Vie Sociale doit assurer : Une présidence assumée par les usagers Un rôle accru des familles Ses conseils aux résidents et familles Une appropriation des droits et libertés Un dépassement des peurs, la confiance Une recherche de participation des résidents Sa composition doit comprendre au moins : 2 représentants des personnes accueillies ou prises en charge 1 représentant des familles ou des représentants légaux. S’il n’y a pas lieu, le siège est attribué aux personnes accueillies 1 représentant du personnel 1 représentant du Conseil d’administration de l’établissement désigné par ce dernier Le mandat des membres du CVS est au moins d’1 an et de 3 ans au maximum. Il est renouvelable. Le CVS se réunit au moins 3 fois par an. Lors de la visite d’une maison de retraite, il est possible de demander une copie des comptes rendus des dernières séances du Conseil de la Vie Sociale. Ils peuvent fournir des informations utiles sur les projets en cours dans l’établissement, les demandes des résidents, leurs plaintes… Une expérience proche et incitative Lors de l’Assemblée Plénière annuelle 2014 du CNRPA (Conseil National des Retraités et Personnes Agées) Monsieur Jacques Rastoul, membre du CODERPA 91 et Président d’un Conseil de la Vie Sociale d’un EHPAD de son département, nous a présenté son expérience. Ses convictions : Le CVS est une instance utile pour la bientraitance des Le CVS, instance utile pour la représentation des usagers grâce à : résidents en créant : Une présidence assumée par les usagers Un dialogue et une participation entre tous Un rôle plus accru des familles Une approche collective des situations individuelles Ses conseils aux résidents et aux familles L’observation, l’écoute et la proposition au sein de Une meilleure appropriation des droits et libertés l’établissement Un dépassement des peurs par l’instauration de la confiance et Un champ d’intervention large, en particulier son rôle une recherche de participation des résidents préventif de la maltraitance Pour éviter de trop s’appesantir sur les problèmes liés à chaque établissement, M. Rastoul a œuvré à la mise en place d’un réseau départemental des élus CVS essentiel pour assurer : La découverte du rôle de chacun La continuité des CVS L’échange de bonnes pratiques Favoriser la compréhension progressive des droits La création d’un lieu de rencontre spécifique entre élus L’appropriation du médico-social La lettre n°35 Février 2015 - page 3 LE CONSEIL DE LA VIE SOCIALE (suite) Fonctionnement du réseau Inter CVS-CODERPA 91 Son origine Il a été mis en place en janvier 2012 à l’initiative du CODERPA 91, à partir des orientations du Conseil général de l’Essonne, visant la valorisation des CVS et la bientraitance. Son existence est une première en France. D’autres CODERPA envisagent de mettre en place ce type de fonctionnement entre élus. Sa priorité et son développement Œuvrer à la bientraitance et prévenir la maltraitance au sein des établissements de personnes âgées par un dialogue entre tous les acteurs. Actuellement, ce réseau compte 203 personnes dont 190 élus issus de 82 CVS sur les 110 EHPAD et USLD (Unité de Soins Longue Durée) existants en Essonne. Sa méthode de travail Elle consiste à : Animer un réseau d’échanges et d’auto formation entre élus de CVS de l’Essonne S’appuyer sur les bonnes pratiques de fonctionnement des CVS, pour valoriser leur rôle, et étendre ces bonnes pratiques Connaître la situation des résidents dans les établissements et leurs attentes Produire des outils utiles (fiches) à l’activité des CVS et à la bientraitance Exemples de fiches pratiques de CVS Conseils aux nouveaux élus Préparer, animer une réunion Réaliser un compte rendu Conseils aux familles Projet de vie personnalisé Règlement intérieur du CVS Droits des usagers Prévention de la maltraitance Qui participe aux réunions ? Les élus des CVS des EHPAD et des USLD Des référents de CVS, ex élus ou présidents Des représentants du Conseil général et de l’ARS Des membres du CODERPA 91 Des invités parmi les professionnels selon l’ordre du jour Le réseau d’élus fonctionne grâce à : Un groupe d’animation bénévole chargé de préparer les travaux ; rédiger le bulletin d’infos compte-rendu et construire des outils (fiches pratiques) Des réunions des élus de CVS, un après-midi tous les 2 mois environ, 6 à 8 fois par an Une remontée des listes d’élus au Conseil général et à l’inter CVS par les établissements Des échanges d’informations par voie électronique En conclusion, il s’agit de : Reconnaître la place accrue des familles Instaurer une présidence et co-présidence Créer un appui-conseil externe Généraliser la création de réseaux d’élus Rasséréner l’intervention des élus Créer des CVS dans l’aide à domicile Après un tel exposé, le CODERPA de l’Oise se doit, me semble-t-il, de se poser la question : sommes nous prêts à faire nôtre, une aussi intéressante initiative ? Roland Fontaine Animateur de la commission «Maladies professionnelles» La lettre n° 35 Février 2015 - page 4