INFO ETAT - Préfecture de Haute
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INFO ETAT Regards sur les actions menées en Midi-Pyrénées. Les commissaires au redressement productif ont un an d’existence 17 OCTOBRE 2013 Numéro 34 Renforcer la réactivité de l’Etat et construire, au plus près des entreprises en difficulté, des solutions adaptées avec les acteurs concernés. Le 13 juin 2012, Arnaud Montebourg ministre du redressement productif nommait 22 commissaires au redressement productif. Leur mission est d’accroître la réactivité de l’Etat, en réponse aux difficultés des entreprises. Il s’agit d’une part d’animer une cellule régionale de « veille et d'alerte précoce » afin d’identifier et prévenir les difficultés le plus tôt possible et, d’autre part, de soutenir les entreprises dans la résolution de leurs difficultés. A la demande du préfet de région, les préfets des départements de MidiPyrénées, ont constitué des équipes dédiées avec leurs partenaires (collectivités territoriales, agences de développement, branches professionnelles, chambres consulaires, organismes bancaires…). L’objectif est de mobiliser toutes les compétences en matière d'anticipation, d’expertise et de négociations. Le préfet de Midi-Pyrénées a fixé comme priorité de préserver la proximité des premiers contacts entre entreprises et pouvoirs publics, de privilégier le travail en réseau avec les circuits courts, et de construire des solutions au plus près des lieux où elles doivent s’appliquer. Le commissaire régional est en lien intime avec les cellules départementales et avec les équipes du ministère du redressement productif et les administrations centrales pour trouver des solutions adaptées lorsque certains éléments dépassent le niveau régional. Quelle organisation Pyrénées ? en Midi- La cellule régionale réunit, autour du commissaire régional, Robert Castagnac, le SGAR, la DIRECCTE1, Pôle Emploi, la DRFIP2, la DRAAF3 et le conseil régional. Les dispositifs départementaux démultiplient son action. La composition des cellules de veille départementales est variable. Des liens étroits sont entretenus avec les Tribunaux de commerce dans le cadre des actions de prévention et de sauvegarde. Le plus souvent, la Banque de France, les chambres consulaires, BPI France, sont associés afin de repérer en temps réel les entreprises potentiellement en difficulté et envisager des actions communes. Différents modes de collaboration sont à l’œuvre : rencontres avec les chefs d’entreprises en difficulté, focus réguliers sur les filières professionnelles sensibles, réunions élargies aux partenaires sociaux…Ces contacts sont déployés dans le respect de la confidentialité et dans un climat de confiance avéré. Une initiative particulière. Les acteurs du « financement de l'économie » de la Haute-Garonne : établissements bancaires et organismes de soutien, sollicités par le préfet, ont conclu une charte de mobilisation pour la prévention des difficultés des entreprises. Première action pour illustrer la mobilisation de 34 partenaires : la réalisation d’un mémento à destination des chefs d’entreprises et l’ouverture d’un site (Suite page 2) 1-DIRECCTE : Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi 2-DRFiP : Direction régionale des finances publiques 3-DRAAF : Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt PAGE 2 (Suite de la page 1) internet dédié, afin de les informer des moyens d’accompagnement que chacun des 34 partenaires offre en cas de période difficile. Dans le cadre des échanges de bonnes pratiques, cette expérimentation pourrait faire école dans les autres départements. Quel bilan en Midi-Pyrénées ? Au terme d'une année de fonctionnement, 233 entreprises de la région représentant plus de 13500 emplois ont fait, en toute confidentialité, l'objet d'un suivi dans les 8 départements de Midi-Pyrénées. La Haute-Garonne (27%), les Hautes-Pyrénées (18%) et l’Ariège (15%) rassemblent plus de 60% de ces entreprises. Le bâtiment et travaux publics, l’agroalimentaire ainsi que les transports figurent parmi les activités les plus concernées. La plupart des entreprises accompagnées doivent faire face à des difficultés conjoncturelles, tout en étant structurellement saines. Amplifiées par la crise économique, ces difficultés ont des origines multiples : défaut de gestion, absence d’adaptation et d’anticipation, perte de marchés, baisse de commandes, besoin de financement non satisfait, faiblesse de fonds propres ou manque de trésorerie, … le premier des indicateurs étant les incidents de paiement. le bilan est positif. Sur les 233 entreprises accompagnées à ce jour, 74, représentant 3300 emplois, sont sorties positivement de leurs difficultés, en ayant recouvré un équilibre financier, une pérennité industrielle et une stabilité en terme d’emploi. Les solutions sont adaptées à chaque cas : accord avec les banques, souvent avec l’intervention de la médiation de crédit ; moratoire des dettes publiques (URSSAF, TVA), avec la commission des chefs de services financiers (CCSF), voire le Comité départemental d 'e x ame n d es pro bl èm es de financement des entreprises (CODEFI), pour les situations les plus complexes ; convention de chômage partiel ; résolution de litiges commerciaux, négociation avec le client ou médiation interentreprises ; plan de continuation du Tribunal de commerce ; mobilisation d’aides publiques (Crédit Impôt Recherche, Crédit Impôt Compétitivité Emploi…). La diversité des procédures mobilisables comme des situations rencontrées, fait de la coordination du réseau un enjeu majeur. Cependant, toutes les situations ne peuvent trouver de solutions et les défaillances ne peuvent pas toujours être évitées. (Suite page 3) Un an après la mise en place du dispositif, Nombre de dossiers examinés par départements (15 août 2013) PAGE 3 (Suite de la page 2) Au plan national… Les défaillances d’entreprises enregistrées par les Tribunaux de commerce EVOLUTION 2011‐2012 DES DEFAILLANDES D’ENTREPRISES EN REGION Les tribunaux de commerce gèrent les procédures judiciaires collectives pour les entreprises défaillantes. 75% des jugements concernent des entreprises de moins de 3 salariés. Afin de privilégier les solutions amiables et la sauvegarde, des liens sont établis avec le dispositif redressement économique. En Midi-Pyrénées on observe (entre le 1er juillet 2012 et le 30 juin 2013) 2462 jugements d’ouvertures de procédures : - 1523 liquidations judiciaires - 853 redressements judiciaires - 86 procédures de sauvegarde L’ensemble de ces entreprises représente environ 8400 emplois Les données comparatives disponibles pour la période 2011 et 2012 montrent la bonne tenue de la région : avec une évolution de 0,23 % du nombre d’entreprises défaillantes, Midi-Pyrénées figure parmi les régions les moins affectées. L’image régionale est cependant très contrastée : 4 départements sur 8 affichent une augmentation des défaillances, l’Aveyron, l’Ariège, le Lot et le Gers, Tarn-et-Garonne avec respectivement 24,82%, 10,53 %, 3,92 % et 2,74 %. (Suite page 4) PAGE 4 Le CIRI Comité interministériel de restructuration industrielle mène une action nationale de médiation et de coordination des acteurs publics et privés concernés par la situation de l'entreprise. Il est compétent pour les entreprises de plus de 400 salariés. Il s'appuie sur un Secrétariat général, assuré par la direction générale du Trésor, chargé d'instruire et de mettre en œuvre les décisions . Le comité plénier du CIRI rassemble l'ensemble des administrations concernées par les entreprises et regroupe des compétences économiques, industrielles, financières, sociales et juridiques - soit treize administrations. Ce regroupement de compétences permet une concertation sectorielle avant la prise de décisions des acteurs publics et facilite le suivi des plans de restructuration . (Suite de la page 3) Le 12 juillet 2013, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, a dressé le bilan de la première année de ses commissaires. Ensemble, le CIRI, Comité interministériel de restructuration industrielle, la cellule de restructuration nationale et les 22 commissaires au redressement productif ont permis de sauvegarder 88.803 emplois sur 714 dossiers, qui concernaient 103.745 emplois au total, entre juillet 2012 et juillet 2013. De plus en plus d’entreprises, ainsi que des élus locaux, font appel ces instances. Deux exemples locaux : ITA Moulding La société ITA, Valmont, Confort et Système, fabrique des canapés à Séverac le Château avec un effectif de 230 salariés. Cette activité industrielle traditionnelle fait partie du groupe CAUVAL qui regroupe de nombreuses usines en France dans le secteur du meuble pour la grande distribution. Le marché du meuble est en crise, les ventes baissent. Le site de Séverac le Château rencontre des difficultés depuis plusieurs années que le groupe Cauval n’arrive pas à résoudre. La situation se dégrade régulièrement. La mise en redressement judiciaire est prononcée en novembre 2012. Le cabinet du ministre du redressement productif coordonne la recherche de solutions aux difficultés du groupe Cauval qui concernent plusieurs sites en France. Le commissaire au redressement productif de Midi-Pyrénées participe aux actions pour chercher des solutions de préservation de l’activité à Séverac le Château avec les représentants des salariés, avec les dirigeants du groupe, avec les clients, avec les élus et la préfecture de l’Aveyron, en lien permanent avec le niveau national. En avril 2013, le tribunal de commerce prononce la liquidation de cette activité. Après la fermeture de VallaubracC et Amarillis (170 salariés) à Antraygues et Bozouls, dans le Nord Aveyron, c’est le second sinistre industriel qui frappe le territoire et l’activité du meuble en quelques mois, avec en tout plus de 400 salariés licenciés. Devant l’absence de toute possibilité de relance sur place de l’activité avec le groupe CAUVAL, la priorité est donnée à trois actions en parallèle : le suivi de la situation des salariés licenciés ; la reprise partielle d’activité ; le réaménagement du site pour de nouvelles activités. Le tribunal de commerce valide le transfert des reliquats de l’activité canapés vers Bar sur Aube. L’unité territoriale de la DIRECCTE et Pôle Emploi mettent en place un programme spécifique d’accompagnement des salariés licenciés. Avec 25 anciens salariés, deux cadres de l’usine créent une nouvelle entreprise industrielle, ITA Moulding, à partir des savoir faire en bois et mousse moulé que les acteurs économiques accompagnent : rédaction du plan d’affaire, mobilisation des fonds propres, installation sur le site. Les pouvoirs publics engagent des actions de revitalisation sans la participation du groupe CAUVAL dont la filiale est en liquidation judiciaire. Les collectivités rachètent l’usine et les 7 hectares du site pour maîtriser l’avenir de ce foncier et l’immobilier. Un comité de pilotage se met en place sous l’égide du préfet de l’Aveyron avec les services de l’Etat, les collectivités et les acteurs économiques pour bâtir un plan d’action à moyen terme visant à réaménager le site et à chercher de nouvelles activités industrielles. L’objectif de ces actions est de tout faire pour préserver une activité industrielle (Suite page 5) PAGE 5 (Suite de la page 4) à Séverac le Château. Le challenge est exigeant ! Infographie: Eric GERBAUD - préfecture de la région Midi-Pyrénées - préfecture de la Haute-Garonne Intermarché La base logistique du groupe Intermarché à Lectoure dans le Gers emploie 250 salariés. En septembre 2012, la direction d’Intermarché présente une importante restructuration de l’ensemble de sa logistique qui implique la fermeture de plusieurs bases dont celle de Lectoure. Son activité va être progressivement transférée d’ici 2015 à 70 km dans le Tarn et Garonne, à la croisée des autoroutes. La fermeture de ce site qui fonctionne depuis 1993 représente un sinistre social et économique pour les salariés et le territoire. Cette annonce a provoqué les plus vives inquiétudes des salariés et des élus pour leur avenir personnel et pour celui du territoire. Un plan social a été négocié. En janvier 2013 devant le ministre du redressement productif, le président d’Intermarché a pris l’engagement de s’investir fortement pour la revitalisation du site. Il est venu présenter ses propositions d’engagement en mars 2013 à la préfecture de région devant les représentants des organisations syndicales, les élus et les organismes économiques. Le préfet du Gers a poursuivi l’action en réunissant régulièrement un comité de pilotage avec tous les acteurs concernés. Le commissaire au redressement productif a participé à toutes les étapes du processus, au niveau local et national, avec les représentants du personnel, les élus locaux, le cabinet du ministre du redressement productif, le préfet du Gers et les services de l’Etat : l’unité territoriale DIRECCTE. Une convention cadre nationale a été signée en juin 2013 par Intermarché avec l’Etat pour l’ensemble des sites. Une convention d’application pour le site de Lectoure va être signée en octobre 2013 par Intermarché avec le préfet du Gers. Compte tenu de l’impact territorial, la convention mobilise une contribution d’Intermarché au taux maximum mobilisable avec un calcul prenant en compte l’ensemble des emplois qui vont être supprimés dans la base, plus les intérimaires et ceux des prestataires, soit 1,5 M€. Le groupe Intermarché a confié à un cadre du groupe, la responsabilité de chef de projet pour l’organisation et le suivi de cette convention. Le plan d’action est mis en place dans la durée avec un horizon de 3 ans. Il repose sur 3 axes : la reconversion de la base ; le soutien à l’économie locale par l’appui aux entreprises ; l’appui à la structuration de projets territoriaux. L’objectif de ce plan d’action est de créer 263 nouveaux emplois. Contact Presse : Préfecture de région Midi-Pyrénées Sophie LESAFFRE 06.35.16.36.31/05.34.45.38.31 Virginie AVIZOU 06.85.80.22.14/05.34.45.36.17 http://www.midi-pyrenees.gouv.fr/- http://www.haute-garonne.gouv.fr 1, place Saint-Etienne -31038 TOULOUSE CEDEX 9 05-34-45-34-45