Présentation des 11 panneaux de l`exposition
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Présentation des 11 panneaux de l`exposition
Cette exposition est produite par les Archives départementales, service du Conseil général de l’Aube avec le soutien de la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) et de la Région Champagne-Ardenne. Elle s’est tenue à l’Hôte-Dieu-le-Comte à Troyes du 14 juin au 20 octobre 2008 Commissariat général Nicolas Dohrmann, directeur des Archives départementales de l’Aube Claudie Odille, coordinatrice générale de l’exposition Flavie Serrière Vincent-Petit Comité scientifique Michel Hérold, conservateur en chef du patrimoine Danièle Minois, docteur en histoire de l’art Flavie Serrière Vincent-Petit, conservateur, restaurateur de vitraux Scénographie Olivier Schimmenti et Gilles Puech Calvaire - vers 1520, Hôtel Juvenal des Ursins Le calvaire est inspiré d’un modèle que l’on retrouve, à quelques détails près, dans plusieurs églises de l’Aube comme à St-Etienne-sous-Barbuise ou à St Pouange. A gauche du calvaire, le donateur, probablement le propriétaire de l’hôtel en ces années 1520, agenouillé sur un prie-Dieu timbré à ses armes, est présenté par Jean-Baptiste, son saint patron. Derrière lui, son fils. Le prie-Dieu porte les armes de la famille de Pleurs et de celles du donateur Eglise Saint-Martin de Rumilly-les-Vaudes, Baie 110 : verrière des quatre vertus : la Paix, la Miséricorde, la Justice et la Vérité. Don de Jean Colet, curé de la paroisse ; 1548. « Apparition du Christ à Marie-Madeleine », 1663. Don de Jacques Truelle et Anne-Marie Dufour. Le peintre-verrier pourrait être Léonard Fouché. Eglise Saint-Pantaléon, Troyes, baie 102. Crédit photographique : G. Puech. « Martyre de saint Etienne », dessin portant sur le revers la signature de Linard Gontier (1565 - v. 1642). Ce dessin ayant appartenu au XIXe siècle à la collection de Camusat de Vaugourdon est le modèle du vitrail exécuté pour l’église de Saint-Martin-ès-Vignes à Troyes en 1639. Arch. dép. Aube, 136J 10. « Histoire de la Genèse, du Péché originel et de la Rédemption », baie 1 de l’église Sainte-Madeleine, Troyes (vers 1500). Crédit photographique : G. Puech. « Notre-Dame de Pitié », dessins, 1676. Ces dessins, réalisés par les peintres-verriers Antoine Cochot et Léonard Fouché, correspondent à une commande de Jérémie Michelin, marchand, pour la baie 113 de l’église Saint-Pantaléon de Troyes. La version comprenant le prophète Jérémie à gauche a sans doute été réalisée. Elle a été détruite par un orage de grêle le 11 août 1691. Arch. dép. Aube, 1J 620. « Louis XIII à cheval », ébauche de dessin, à la plume, attribuée à Linard Gontier (1565 - v. 1642). Ce dessin ayant appartenu au XIXe siècle à la collection de Camusat de Vaugourdon aurait servi de modèle à un vitrail exécuté pour l’hôtel de l’Arquebuse, à Troyes, entre 1620 et 1624. Arch. dép. Aube, 136J 10. La tentation d’Adam et Eve. Très souvent les peintres verriers réemploient les mêmes cartons pour créer les vitraux dans les églises de l’Aube. Ainsi, les scènes de la création du monde dans la genèse sont souvent apparentées à d’autres églises, notamment à l’église de la Madeleine à Troyes. Pavillon-sainte-Julie, Eglise de la nativité de la Vierge Troyes, Eglise Sainte-Madeleine Saint-Parres-aux-Tertres, église Saint-Pierre Dessin attribué à Hans Ulrich Fisch (1583-1647), montrant le travail au tire-plomb. Musée Suisse Schweizerisches, Zurich. Rondelle de Hans Wiss (1615). Vitromusée de Romond (Suisse) Eglise Notre-Dame-de-l’Assomption de Montiéramey - XVIe siècle Les petites fenêtres à gauche sont composées de trois panneaux losangés posés sur des barlotières avec feuillards, clavettes et vergettes. Les deux fenêtres au centre de l’image ont des meneaux en bois, ce qui est rare en Champagne. Les fenêtres du choeur, à droite de la photographie, ont des meneaux en pierre avec une serrurerie horizontale traditionnelle (barlotière, feuillard, clavette). Signature Linard Gonthier Arch. dép. Aube, 136 J 10 Pour la verrière des Prophètes, Apôtres et Evangélistes de la cathédrale (Baie 215), Jean Verrat et Balthazar Godon marchandent ensemble avec le chapitre et signent tous deux l’accord qui les lie au commanditaire. Arch. dép. Aube, G 1576 « Marché et convention » signé le 24 juillet 1662, devant Me Langlois, notaire à Troyes, entre Jean Barbarat, peintre-verrier, et Jean Hattot, marchand sellier à Troyes, pour la réalisation de la baie 101 de l’église Saint-Pantaléon. Le contrat prévoit l’emplacement de la baie, sa couleur – de la grisaille uniquement – et le thème. Il définit également le mode de paiement du peintre-verrier, ainsi que la date de début et d’achèvement des travaux (29 mai 1662). Les travaux sont réceptionnés devant notaire le 12 août 1662, à la satisfaction de Jean Hattot, le donateur, et de sa sœur, Marie Hattot. Les Hattot récompensent d’ailleurs le fils de Jean Barbarat, pour le travail effectué aux côtés de son père. Archives départementales de l’Aube, cote 1J 621. Jean Soudain Jean Soudain est l’un des rares peintres-verriers du XVIe siècle dont nous connaissions quelques œuvres. Il né vers 1494 et meurt à Troyes le dimanche 11 mars 1554. À cette occasion, une volée de cloche est d’ailleurs sonnée pour lui à l’église Saint-Remi. Comme tous les peintres-verriers troyens, non seulement il réalise des verrières, mais il en répare beaucoup et fait aussi du travail de simple vitrerie ; ce qui l’amène à travailler pour les diverses institutions religieuses de la ville, comme le chapitre cathédral. La première mention de Jean Soudain concerne un simple travail de vitrerie et date de 1514 : il remet alors des verres neufs à l’établissement de bains des femmes, qui appartient à la collégiale Saint-Étienne. Sa renommée croît rapidement puisqu’en 1523 il paie déjà quatre livres d’impôts, c’est-à-dire autant que le peintre-verrier Jean Verrat, nettement plus âgé que lui. Toujours en 1523, c’est à lui que s’adressent les chanoines de la cathédrale pour l’exécution de la verrière de l’Assomption dans la chapelle dite Dreux de la Marche – l’actuelle chapelle des Fonts –, verrière offerte par le chapitre et par l’évêque Guillaume Parvi. Jusqu’en 1535, Jean Soudain joue un rôle fondamental à l’église Saint-Nicolas. Non seulement il rachète une grande partie du plomb fondu des verrières à la suite de l’incendie de mai 1524, mais il pose de nombreuses vitres de verre blanc afin de clore l’édifice et de maintenir la vie liturgique. Lors de la reconstruction de l’église, il réalise la verrière de Notre-Dame-de-Lorette avec la collaboration d’un peintre anonyme qui en dessine le modèle. En 1535, il exécute et pose la verrière de Toussaint, dite aussi des Béatitudes, dont le modèle a été dessiné par le peintre « Grand Gérard ». ... Dès 1525, Jean Soudain succède à Jean Verrat pour l’entretien des verrières de la cathédrale, fonction qu’il conserve jusqu’en 1553. Sa dernière œuvre monumentale est d’ailleurs la rose occidentale. Le peintre Michel Thays réalise l’esquisse de la verrière. Le chapitre en demande l’exécution à Jean Soudain le 12 mars 1546. Le marché est conclu le 25 juin, date à laquelle le travail commence. Il est terminé trois mois plus tard, le 10 septembre 1547. Jean Soudain, marié à Anne, possède trois maisons à Troyes. C’est un notable, qui appartient à la confrérie Sainte-Aime de la paroisse Saint-Jacques-aux-Nonnains. Lors de l’assemblée générale municipale du 10 avril 1547, il représente, avec le poète Jean Vatepin, les « peintres, imagiers, libraires, verriers et enlumineurs ». Si l’on en juge par le montant de ses impôts, même sans atteindre la richesse du grainetier Jean de Marisy ou de l’avocat Pierre Pithou, Jean Soudain a une vie aisée : il paie 10 livres en 1553, ce qui le classe parmi les peintres-verriers les plus riches de son époque avec Pierre Marcassin, Jean II Maçon et François Pothier. Il est d’ailleurs en relation avec les autres artistes troyens de son époque. Il est parrain de l’enfant du peintre-verrier Pierre III Aillet, dont la marraine est la femme de Noël Verrat, fils du célèbre peintre-verrier Jean Verrat. Il vit sans doute dans l’une de ses maisons, dans la rue Basse-des-Bains, l’actuel Quai Dampierre, où il a son atelier et paie ses impôts. On suppose que Pierre et Antoine Soudain ont été ses enfants. Pierre a sans doute travaillé avec son père, même si l’éventuel contrat d’association n’a pas été conservé. Après la mort de Jean en 1554, Pierre lui succède pour l’entretien des vitraux de l’église Saint-Jean et de la cathédrale. Quant à Antoine, le second fils, il représente les imprimeurs, libraires, enlumineurs, peintres-verriers, brodeurs et imagiers à l’assemblée générale municipale du 11 juin 1559. Il perpétue ainsi le travail et le nom de l’une des plus grandes familles de peintre-verrier de la ville de Troyes. ... Signature de Jean Soudain.