dossier de presse - Isle sur la Sorgue

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dossier de presse - Isle sur la Sorgue
Ernest Pignon-Ernest
Les icônes païennes
de Naples à Soweto, de Rimbaud à René Char
Exposition organisée par la Ville de L'Isle-sur-la-Sorgue
Les icônes païennes
Commissaire de l’exposition :
Horaires
de Naples à Soweto
de Rimbaud à René Char
Ouverture au public du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 15h à 19h
(fermeture de la caisse 1/2 h avant celle du lieu)
Tarifs
Normal : 6, 20 €
Réduit (groupe de 10 personnes et étudiants) : 5, 20 €
Groupes scolaires (hors L’Isle) : 26 € par classe
Gratuit pour les l’Islois, chômeurs, RMIstes, moins de 14 ans
Dossier de Presse
Catalogue
Publié par Thames & Hudson, avec les reproductions des photographies
Contacts
Hôtel Campredon - Maison René Char
Tél. 04 90 38 17 41 - Fax 04 90 38 65 47
[email protected]
www.mairie-islesurlasorgue.fr/centenaire-renechar.html
Service Culture de la Ville
Tél. 04 90 38 67 68 - Fax 04 90 38 58 10
[email protected]
Rencontres et spectacles
l'écriture est le fruit de la vie, qui ont cette exigente nécessité d'inscrire dans une forme
ce qu'ils ont vécu. (...) Je suis plus ému, plus sollicité par ceux qui travaillent l'écriture parce qu'ils ont des
choses nouvelles à dire que par ceux qui s'interrogent sur la façon de dire. La poésie est
fruit de la vie, qui ont cette exigente nécessité d'inscrire dans une forme
ce qu'ils ont vécu. (...) Je suis plus ému, plus sollicité
par ceux qui travaillent l'écriture parce qu'ils ont des choses nouvelles à dire que par ceux qui s'interrogent sur la façon de dire. La poésie est une forme de rapport au monde, l'auteur y est
en première ligne, les expériences, les épreul'écriture est le fruit
de la vie,qui ont cette exigente nécessité d'inscrire dans une forme
ce qu'ils ont vécu. (...) Je suis plus ému, plus sollicité par ceux qui travaillent l'écriture parce qu'ils ont des choses nouvelles à dire que par
en couverture : Parcours Jean Genet - Brest 2006
www.imagineur.fr - Imprimé sur papier 100% recyclé
une forme de rapport au monde, l'auteur y est en première ligne, les expériences, les épreul'écriture est le
EXPOSITION À L'ISLE-SUR-LA-SORGUE DU 5 JUILLET AU 5 OCTOBRE 2008
HÔTEL CAMPREDON - MAISON RENÉ CHAR
Les grands thèmes de l’exposition
Portraits de poètes
Je me saisis de l'image des poètes de la même
façon que j'utilise des images mythologiques ou
Je commence toujours par marcher dans la ville, mar-
la Solfatare, sous lesquelles déjà Virgile situaient les
cher de jour et de nuit, j'essaie d'en comprendre l'orga-
Enfers ; elles interrogent Caravage, parlent des cultes
nisation, d'en saisir l'espace, les rythmes, les couleurs,
païens et chrétiens que porte aux ténèbres cette cité
les textures, la lumière, tout ce qui se voit, et simultané-
ensoleillée. Une quête de ce qui fonde ma culture, ma
ment, par des rencontres et beaucoup par la lecture, de
sensibilité méditérranéenne.
découvrir ce qui ne se voit pas, ne se voit plus : l'histoi-
Ouvertes, sans cadre,
re, les souvenirs qui hantent les lieux, leur potentiel sug-
sans limitation spatio-tem-
gestif, poétique et symbolique. A partir de tout ça j'éla-
porelle... Qu'elles s'inscri-
bore mes images. Elles naissent directement de cette
vent dans les bidonvilles
Les cabines
téléphoniques
connaissance des lieux, tout mon travail de dessin vise
de Soweto (où les morts
à leur inscription dans ces lieux et à concevoir la relation
de l'apartheid se confon-
entre l'espace interne de l'image, le plan du mur et
dent aux victimes du sida)
Dans mes interventions, tout dépend de la façon
l'espace réel.nal, si fin qu'il épouse la forme du mur et
ou à Naples (ville toujours menacée par le volcan, pan-
dont l'élément de fiction qu'est l'image va s'inscri-
vient s'agréger à la moindre de ses anfractuosités. Mais
démonium où Virgile situait les Enfers), les oeuvres de
re dans le réel. Ce qu'elle va y provoquer. C'est
dans le même temps, la feuille blanche, le classicisme
Pignon-Ernest suggèrent que le passé est un moment du
un dosage délicat, il faut qu'elle produise assez
du trait, proclament le statut iconique de l'image. Les
présent, et le temps une modalité de l'espace.
d'effet de réel pour s'insérer vraiment et dans le
dessins de Pignon-Ernest ne sont pas des trompe-l'oeil,
religieuses, comme des symboles, comme des
mythes laïques, des icônes païennes. Leur portrait est comme un signe culturel, s'y inscrit souvent combien ils ont incarné les aspirations, les
drames, les tensions qu'ils ont traversé, les stigmates de leur temps. Je tente d'inscrire dans leur
image l'empreinte et les résonances de leur œuvre.
EXTRAITS D'UN ENTRETIEN AVEC GEORGES TABARAUD, 2006
René Char, 2008
Je suis particulièrement heureux que Marie-Claude
Char m'ait invité à exposer à l'Hôtel Campredon.
Ca n'est pas une formule convenue : c'est ici dans le
Vaucluse et sur un thème, une mobilisation
qu'a incarnée René Char que mon travail de peintre
De Naples
à Soweto
même temps, suggérer assez de "distance" pour
mais des vecteurs du regard. Ils invitent à questionner
s'est transformé et a pris cette forme d'intervention
affirmer la fiction, pour dire que c'est juste une
l'espace, à en revisiter le passé.
in situ que je présente dans cette exposition.
image, un signe (...) Toutes mes expositions sont
(...) L'histoire à Naples ne s'efface pas : s'y superposent
En 1966, avec pour la première fois la possibilité de me
conçues comme des reportages, elles sont à voir
mythologies grecque, romaine, chrétienne... Mes ima-
consacrer durant une année exclusivement à la
comme l'exposé d'une démarche, d'un proces-
ges interrogent ces mythes, elles tracent des parcours
peinture, je m'installais dans le Vaucluse alors que -
sus, depuis les premiers croquis de repérage jus-
qui se croisent, se superposent, elles traitent de nos ori-
hasard malheureux - s'y implantait la force de frappe
qu'aux photos des images en situation...
gines, de la femme, des rites de mort que sécrète cette
atomique. On se souvient comment René Char a alerté,
mobilisé, avec "Terres Mutilées", "Provence Point Oméga".
Le thème s'imposait comme un défi : dire ces milliers
d'Hiroshima enfouis sous les lavandes. J'ai tenté, bien
sûr, d'exprimer cela par le dessin, la peinture. Après
des mois de travail, j'arrivais à ce constat qu'il était,
qu'il m'était, impossible de traiter de cette violente
contradiction sur la surface du papier ou de la toile,
que c'était les lieux mêmes qui étaient porteurs
de ce potentiel de mort enkysté, que c'était ces lieuxmêmes qu'il fallait saisir et stigmatiser. À partir de
cette photo historique qui montre les silhouettes
noires d'un homme et d'une échelle désintégrés par
l'éclair nucléaire, j'ai réalisé un pochoir et j'ai ensuite
inscrit ces ombres noires, ces signes, sur les routes
qui mènent au plateau d'Albion. Il ne m'est pas venu à
l'idée à l'époque de photographier ce geste,
il ne reste de traces que dans les mémoires.
ERNEST PIGNON-ERNEST, 2008
EXTRAITS D'UN ENTRETIEN AVEC JACQUES HENRIC,
ART PRESS NUMÉRO 277
Les cabines téléphoniques - Lyon, 1990
ville coincée entre le Vésuve et les terres en ébullition de
Naples - 1990
Soweto - 2003
Depuis quarante ans
Pignon-Ernest questionne l'art,
la poésie, les hommes et les fléaux
du temps présent.
Visuels
Ces images
peuvent vous être
envoyées
par e-mail
(2 images
libre de droits
par support)
1 - Les cabines téléphoniques, Lyon, 1991
2 - Étude pour Rimbaud, 1978
3 - Parcours Genet - Brest, 2006
4 - Naples, 1990
1
2
4
3
5
5 - Soweto, 2002
Ernest Pignon-Ernest
Hôtel Campredon
L’hôtel Donadéï de Campredon est une belle demeure du XVIIIe siècle en partie
protégée au titre des Monuments Historiques depuis 1979. Il a été édifié en 1746,
Ernest Pignon-Ernest est né à Nice en 1942.
Depuis les années soixante, et avec quelques
Depuis 1966 il a fait de la rue le lieu même d'un
décennies d'avance sur toutes les formes désor-
art éphémère qui en exalte la mémoire, les évè-
mais répertoriées comme "art de la rue", Ernest
Architecte l’islois de grand talent, on lui doit de nombreuses réalisations à L’Isle-
nements ou les mythes, il a ainsi préfiguré nom-
Pignon-Ernest a mené avec une stupéfiante
sur-la-Sorgue, mais aussi à Aix-en-Provence et à Marseille, le château Borély en
bre d'expériences artistiques sollicitant l'espa-
disponibilité, une aventure sans autre exemple,
particulier. Présentant une façade sur la rue et une autre sur le jardin, l’hôtel de
ce du dehors.
qui conjugue maîtrise technique, probité exis-
Campredon déploie une belle architecture pleine d’équilibre sur trois niveaux.
"Les lieux sont mes matériaux essentiels, j'es-
tentielle et faculté d' "habiter poétiquement le
L’élégante fontaine, au fond du jardin, est due à son
saie d'en comprendre, d'en saisir à la fois tout
monde".
frère aîné Jean-Ange Brun, avec lequel il a parfois
ce qui s'y voit : l'espace, la lumière, les couleurs
Son parcours réussit le rare prodige de conci-
travaillé, en particulier pour l’hôpital de L’Isle-sur-la-
et, simultanément tout ce qui ne se voit pas ou ne
lier une exigence éthique, sans concession, ni
Sorgue, autre élément patrimonial qui mérite un
se voit plus : l'histoire, les souvenirs enfouis. A
reniement, avec une expression artistique sin-
détour. L’hôtel a été vendu le 18 janvier 1865 par le
partir de cela, j'élabore des images, elles sont
gulière, exigeante et novatrice.
ainsi comme nées des lieux dans lesquels je vais
Par la facture puissante et comme intemporelle
les inscrire (...) Cette insertion vise à la fois à fai-
de ses images et l'acuité de leur inscription dans
re du lieu un "espace plastique" et à en travailler
le réel (choix signifiant des sites et des moments)
la mémoire, en révéler, perturber, exacerber la
les interventions d'Ernest Pignon-Ernest font de
symbolique (...) Je ne fais pas des oeuvres en
la rue un espace plastique, poétique, fictionnel,
situation, j'essaie de faire oeuvre des situations".
réminiscent, font des lieux et du temps l'oeuvre
EXTRAIT D'UN ENTRETIEN AVEC ANDRÉ VELTER, 2006
même, leur conférant le caractère de readymade sans passer par la case musée.
Du Chili à Soweto, d'Alger à Naples, de l'avor-
le long de l’actuel quai Frédéric-Mistral, pour Charles-Joseph de Campredon. Les
plans en furent commandés à Esprit-Joseph Brun, appelé aussi Brun Cadet.
Marquis de Lespine, héritier des Campredon, aux
1978, il a été restauré avec l’aide du Conseil Général
de Vaucluse pour y abriter le Musée-bibliothèque
René Char, inauguré en 1982.
© Photo Studio JPVC
Maison René Char
Si L'Isle-sur-la-Sorgue appuie aujourd'hui sa renommée sur sa
tement à l'exclusion, du sida à l'immigration,
qualité de petite ville animée, sur le pittoresque d’être bâtie sur
chez Ernest Pignon-Ernest la confrontation aux
l’eau, sur la brocante et l'antiquité au point de s’élever au rang de
drames de notre temps comme l'exploration de
capitale, elle s’enorgueillit également d’être la ville natale du
destins individuels en rupture de norme ou de
poète René Char. Il y naquit en 1907, y passa toute sa jeunesse
mythes à raviver, impose de prendre à chaque
et reviendra y vivre ses années de maturité.
fois un risque inédit, celui-là même qui hantait
Rimbaud quand il s'acharnait à trouver le lieu et
la formule.
ANDRÉ VELTER, OCTOBRE 2007
© Photo Studio JPVC
religieuses de Saint-Charles. Acquis par la ville en
Après avoir été un temps «locataire» du surréalisme, il a mené un
combat exemplaire dans la Résistance sous le nom de
Capitaine Alexandre. Entre 1928 et 1988, année de sa mort, il a
publié régulièrement des recueils de poésie, multipliant ses
interventions dans des revues littéraires ou artistiques, développant ses amitiés avec les grands artistes et écrivains
contemporains : Braque, Miró, Picasso, Staël, Éluard, Camus...
Son inspiration est souvent imprégnée de sa terre nourricière :
la Sorgue, le Ventoux... et tous les lieux proches parcourus.
Reconnu de son vivant comme l'un des plus grands poètes de
son temps, René Char, dont les oeuvres ont été traduites dans
plus de vingt langues, méritait qu'un lieu de mémoire lui fût
consacré à L'Isle-sur-la-Sorgue. Sous l'impulsion de la municipalité, l'hôtel Donadéï de Campredon, choisi de son vivant par le
poète, accueille à présent la Maison René Char. Ainsi, ce beau lieu voué aux grandes expositions,
propose en plus de cette activité, un étage complet à la découverte de l'écrivain témoin de son temps,
avec une exposition permanente, la présentation de son cabinet de travail, des audiovisuels et
un centre de documentation.
© Photo Massimo Quendolo et Hirochi Maeda

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