Mise en page 1 - Jeunesse d`Algerie

Transcription

Mise en page 1 - Jeunesse d`Algerie
12
Culture
lundi 08 Juillet 2013
CHANSON RAÏ
7E ÉDITION DU FESTIVAL DE
MUSIQUE DE JEUNES À OUM
EL-BOUAGHI
Une passerelle entre
les Algériens de l’étranger
et leur pays
Pures sonorités
aurésiennes au menu
Le chant bédouin des Aurès était à l’honneur
à l’ouverture de la 7e édition du Festival
culturel national de la musique de jeunes à
Oum El-Bouaghi où un air de fête a été
conféré à la cité de Sidi R’ghiss. Ce festival
annuel, dont la tenue fait habituellement
sortir la ville de sa torpeur estivale, offre
l’occasion à ses habitants, en particulier les
jeunes à qui la manifestation est dédiée, de
passer des soirées agréables et festives. La
soirée d’ouverture, mardi au musée du
moudjahid de la ville d’Oum El-Bouaghi, n’a
pas dérogé à cette règle, même si l’affluence, sans doute faute d’une publicité efficace, a été tout juste moyenne.
Abdelhamid Bouzaher, le chanteur chaoui à
la voix puissante et gutturale, n’a pas déçu
son public en leur offrant ses meilleures
tubes, parvenant rapidement à créer une
belle ambiance, mais aussi de l’émotion, notamment lorsqu’il interpréta des chansons
dédiées au combat libérateur et aux souffrances des jeunes Algériens victimes de la
conscription obligatoire dans les rangs de
l’armée de la France coloniale. Cet artiste,
dont le répertoire est puisé du patrimoine
bédouin de type chaoui, a été honoré au
cours de cette soirée sous les applaudissements nourris de l’assistance. Nombre de citoyens abordés au sortir de la soirée ont
estimé que ce festival profite surtout aux
jeunes gens qui y trouvent l’occasion de découvrir et d’apprécier des nouveautés musicales. Mercredi dernier à la salle
omnisports, ce fut au tour de la troupe Targuit d’Alger, à Hassiba Abderraouf, à Cheb
Khalas et à Cheb Redouane de tenter d’enflammer les jeunes spectateurs, avides de
raï et de chant moderne.
Culture
Cheb Abdou, l’une des stars
de la chanson rai, a estimé
que les tournées à l’étranger
des stars de cette musique
sont devenues un autre pont
jeté entre la communauté algérienne et sa patrie.
A
nimant une conférence de
presse, jeudi soir, à Sidi bel
Abbes, avant le début de la quatrième soirée du 6e festival du rai,
Cheb Abdou a considéré que «la chanson rai jouit d’un grand public dans la
communauté algérienne en Europe et
dans d’autres continents».
«Les soirées rai sont très demandées
par les Algériens établis à l’étranger.
Pour cela, de nombreuses tournées
sont organisées à travers les capitales
et villes étrangères à l’initiative de
maisons et sociétés artistiques mondiales», a poursuivi l’artiste connu
pour son interprétation dans les «meddahate» un genre du rai chanté souvent dans les mariages. Cet artiste a
célébré plusieurs soirées en France et
au Canada à la demande de la communauté algérienne, pour préserver ses
liens avec l’art algérien. S’agissant du
devenir de la chanson rai, l’artiste a
souligné que ce genre s’améliore musicalement et est devenu l’ambassa-
deur de la musique nationale. Pour
preuve, il est très apprécié à l’étranger et a gagné un large public international et des fans de plusieurs
nationalités, a-t-il dit. Cheb Abdou a
aussi abordé le problème de la production musicale dans le pays et l’enregistrement anarchique. «Des chansons
SOIRÉES CIRTA
enregistrées sur CD dans les studios
sont empilées avec d’autres prises
dans les cabarets, ce qui porte atteinte à l’image et à la place du rai.»
«J’accorde un grand intérêt au choix
des paroles pour acquérir un large public surtout, les familles», a-t-il
confié.
Le grand retour de Mami
é
tait mémorable en ce
vendredi soir au Théâtre de verdure de
Constantine. Près de 5000
personnes se sont déplacées
pour venir assister au
concert donné par le prince
du raï, Cheb Mami. Le public
en question était composé de
femmes, hommes, jeunes et
moins jeunes. Avant même
son entrée sur scène, le public le clamait en force et sa
parution fut digne de celle
d’une star incontestable.
L’hôte de Constantine venu
partagé la joie du public qui
fêtait le 51e anniversaire de
l’Indépendance de l’Algérie
a eu un grand plaisir à revenir sur ses anciens tubes à la
demande de ses fans. Ces
derniers dansaient et chantaient en même temps que
ce représentant emblématique de la chanson algérienne. A minuit, Cheb Mami
marque un temps d’arrêt et
demande au public de se
lever pour l’hymne national
en rendant hommage aux
chouhada qui ont payé de
leur vie l’indépendance de
l’Algérie. Le chanteur enchaîne aussitôt avec Bladi
Hia El Djazaïr, sous les
youyous et les applaudissements du public qui en réclamait plus. A la fin de son
concert, Cheb Mami animera
une conférence de presse
dans laquelle il exprime
toute sa fierté d’être à
Constantine pour participer
aux festivités du 5 Juillet, ne
manquant pas de remercier
ce public qu’il a qualifié de
fabuleux. Faisant suite à une
question de L’Expression,
Cheb Mami dira: «Le public
constantinois est l’un des
meilleurs, j’ai toujours du
plaisir et de la joie à venir
dans cette région pour partager des moments aussi merveilleux avec mon public».
Ce fut l’occasion pour cet artiste d’évoquer la question
relative à son prochain
album, reconnaissant le retard de son édition, «indépendante de sa volonté». Il
nous explique que sa vie
d’artiste est partagée entre
l’Algérie et la France pour la
parution et la préparation de
cet album prévu dans trois
mois. Très modeste, il soul
i
g
n
e
:
«C’est mon public qui décidera de la réussite de mon
prochain registre artistique.»
Des concerts en Algérie et en
Europe sont au programme
de cheb Mami dès la sortie
de son prochain titre, auquel
il consacre la majorité de
son temps. Il ne manquera
pas de dire qu’à l’occasion
de «Constantine, capitale
arabe culturelle», il sera ravi
de venir marquer l’événement. Tout en saluant les organisateurs de ce concert,
cheb Mami achève sa conférence en souhaitant la paix
et la stabilité dans le Monde
arabe. A noter que d’importantes mesures de sécurité
ont été prises en la circonstance, à la charge des services de la Gendarmerie
nationale, très mobilisés
pour garantir et assurer la
quiétude des spectateurs,
notamment les familles venues en nombre. Cheb Mami
a été précédé par les chanteurs Bouchaâla et Ataf.
Le costume Tlemcénien classé
patrimoine de l’humanité
Le costume nuptial de Tlemcen a été inscrit par
l’Unesco sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, à la
faveur de la 7e session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui s’est tenue au siège de l’agence
onusienne à Paris. Pour motiver sa décision, le
Comité a affirmé que les rites et les savoir-faire
artisanaux associés à la tradition du costume
nuptial de Tlemcen ont été transmis de génération en génération par les hommes et les femmes
de la communauté, et servent de marqueur
d’identité locale. Il a estimé que cette inscription pourrait encourager le dialogue mutuel
entre les communautés et les groupes, tout en
sensibilisant à d’autres pratiques et rituels vestimentaires de la région méditerranéenne et ailleurs. Les rites et les savoir-faire associés à la
cérémonie du mariage dans la région frontalière
de Tlemcen ont été inclus en 2010 dans une base
de données nationale des biens culturels immatériels, gérée par le Ministère de la culture.
L’inscription du costume nuptial tlemcenien sur
la Liste représentative du patrimoine culturel
immatériel de l’humanité n’a reçu aucune objection de la part des membres de l’Organe subsidiaire du Comité ad-hoc de l’Unesco. Pour le
directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques
(CNRPAH), Slimane Hachi, qui a présenté le dossier algérien à l’Unesco, au nom de la ministre
de la culture, ‘’cela dénote du sérieux de ceux
qui ont monté ce dossier, préparé avec minutie
et mené avec diligence par le ministère de la
culture depuis plus de trois ans «. «Cette consécration oblige l’Algérie et la communauté directement concernée à maintenir cette tradition du
costume nuptial et à la transmettre fidèlement
de génération en génération», a-t-il indiqué à
l’APS. Le délégué permanent adjoint de l’Algérie
à l’Unesco, Lahcène Bessikri, s’est félicité, lors
d’une cérémonie organisée au siège de l’agence
onusienne à l’occasion de cette consécration, de
cette inscription sur la Liste représentative du
patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
«Cette inscription récompense, au-delà de Tlemcen et sa région, la perpétuation d’une tradition
dont le socle est Amazigh, sauvegarde l’oralité
et la valeur intrinsèque de l’artisan», a-t-il dit.
Pour l’anthropologue Leila Belkaid, c’est tout
l’artisanat algérien que «nous avons la fierté de
pouvoir faire connaître au monde aujourd’hui
pour la première fois». «Il s’agit, fait rare, d’un
artisanat citadin, en Algérie, l’art saharien ou
rural étant le plus souvent privilégié, à juste
titre parce ce sont des traditions extrêmement
riches», a indiqué Mme Belkaid, qui a été chargée, en tant qu’experte dans le domaine, de
préparer ce dossier par le ministère de la culture. Aux yeux de l’auteure du beau livre «Costumes d’Algérie» (2003 - Du Layeur Eds), une
telle inscription au patrimoine de l’humanité encourage les chercheurs à se spécialiser dans des
domaines du patrimoine où «nous avons des lacunes énormes, comme dans le costumé, où nous
sommes extrêmement peu nombreux», a-telle
relevé. «On aimerait vraiment qu’il y ait un
maximum de chercheurs qui puissent réaliser, à
travers des projets comme celui d’aujourd’hui,
que notre patrimoine est absolument fondamental et que justement le 50 e anniversaire de l’indépendance c’est de se dire que l’objectif
premier de cette indépendance consiste à se
rapproprier son identité, et cela passe par le patrimoine «, a-t-elle ajouté. Le costume nuptial
tlemcenien est le second bien immatériel algérien à être classé patrimoine culturel de l’humanité. En 2008, le même comité avait inscrit
l’Ahalil dans le même chapitre. L’Ahalil, exprimé
par des chants folkloriques typiques à la région
de Timimoun (Sud), est une fête d’origine zénète
célébrant la naissance du prophète de l’islam et
marquant l’attachement de la population à la
tradition.
U
lundi 08 Juillet 2013
CLOTURE DU FESTIVAL DE MUSIQUE ACTUELLE
13
Kader fait son « numéro »
n concert, malheureusement tronqué, du chanteur de raï Kader
«Japonais» a clôturé, samedi
soir à Guelma, le 8e festival national de musique actuelle devant plus de 15.000 fans, plutôt
impétueux, venus de plusieurs
communes de la wilaya et des
régions voisines.
L’énorme affluence au stade
communal Ali-Abdou, de loin la
plus forte depuis l’ouverture de
ce festival, le 1er juillet dernier, a
visiblement pris de court les organisateurs et contrarié le plan destiné à canaliser la foule, obligeant
Kader «Japonais» à abréger son
tour de chant après seulement
quatre chansons. Des centaines
d’admirateurs de ce chanteur dont
la réputation est montée en flèche
ces dernières années, n’ayant pu
trouver place ni dans les gradins
de ce petit stade ni autour de la
scène ont quelque peu gâché la
fête, au grand désappointement
des familles qui ont préféré s’éloigner du «grabuge» et suivre, assises sur le terrain en fibre
synthétique, la soirée sur les
écrans géants dressés pour l’occa-
sion. Le chanteur qui avait commencé son tour de chant dans une
belle ambiance, a dû s’éclipser
après quatre chansons pour, expliquer plus tard, «contribuer au rétablissement du calme et éviter
que la situation ne déborde», mettant fin ainsi prématurément à une
soirée qui promettait pourtant
beaucoup au vu du plateau proposé.
L’artiste kabyle Taoues
Arhab, venue de Tizi-Ouzou, et SiKamel, un chanteur de rai-jazz vivant en France, avaient en effet
donné le ton à la soirée de belle
manière en interprétant leurs
meilleurs morceaux, augurant
d’une soirée de clôture en apothéose. Il reste malgré tout que
cette 8ème édition du festival de
musique actuelle aura conféré,
une semaine durant, un climat de
fête à l’antique Calama, et aura
surtout imposé l’idée qu’une manifestation d’une telle ampleur,
destinée presque exclusivement
aux jeunes, nécessite un espace
plus approprié, plus spacieux.
«C’est la première leçon à tirer de
ce festival», a dit un jeune spectateur, manifestement dépité par
l’interruption du concert de son
Hommage à l’artiste Abderrahmane Kobbi
U
n vibrant hommage a été
rendu mardi soir à la salle Ibn
Zeidoun (Alger) à l’un des maîtres
de la chanson chaabi Abderahmane Kobbi, en présence d’une
pléiade d’artistes algériens et de
son public. Hommage à l’artiste
Abderrahmane Kobbi à Alger S’inscrivant dans le cadre des hommages initiés par le ministère de
THÉÂTRE RÉGIONAL DE BATNA
la Culture en collaboration avec
l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (ONDA), ce
témoignage se veut une reconnaissance de la contribution de
l’artiste à la promotion de la
chanson chaabi et du patrimoine
musical algérien. Après la projection d’un film documentaire sur le
parcours de l’artiste réalisé par la
télévision algérienne, la soirée a
été inaugurée par des chansons
chaabi interprétés par des artistes
en présence de la ministre de la
Culture, Mme Khalida Toumi. L’artiste Didine Karoum qui compte
dans son répertoire musical des
reprises d’Abderrahmane Kobbi a
déclaré à l’APS que «Kobbi qui se
distingue par un style propre à lui,
est un exemple à suivre».
D’autres artistes comme Nacer
Mokdad, Nadia Benyoucef et
Mehdi Tamache se sont succédé
également sur scène. A la fin de la
soirée, la ministre de la Culture a
Acquisition d’une scène mobile
U
ne scène mobile, la première du
genre à l’échelle nationale, vient
d’être acquise par le théâtre régional
de Batna (TRB), a indiqué samedi le directeur de cet établissement culturel,
Mohamed Yahiaoui. Cette scène sera
utilisée dès ce mois de Ramadan par le
TRB qui présentera des spectacles dans
les communes les plus reculées de la wilaya, ce qui permettra d’élargir le public déjà acquis au 4ème art, a affirmé
le même responsable. Limitées aux
seules villes possédant des salles adaptées, les productions théâtrales du TRB
seront désormais accessibles ‘’n’importe où dans la wilaya’’, donnant ainsi
son plein sens au théâtre de proximité
voulu par les responsables du secteur de
la culture, a ajouté M. Yahiaoui.
Les techniciens du TRB suivent actuellement une formation assurée par le fabriquant de cette scène afin qu’ils
puissent maîtriser l’utilisation numérique des équipements de ce ‘‘théâtre
mobile’’, a encore indiqué ce responsable. D’une surface de 80,5 m2, la scène
en question pèse quelque 18 tonnes, at-on indiqué.
remis à Abderrahmane Kobbi, qui
s’est dit heureux de cette reconnaissance à son apport pour la
promotion de la chanson chaabi,
un bouclier honorifique et un coffret de 5 CD regroupant ses plus
belles chansons. L’artiste a enchanté le public, en interprétant
certaines de ses chansons comme
«Salou ala nabina» et d’autres en
hommage aux maîtres du chaabi
El Hadj Mohamed El Anka et El Hachemi Guerouabi. Dans une déclaration à la presse, Mme Toumi a
appelé les jeunes à suivre l’exemple des artistes professionnels de
ce genre musical et à tirer profit
de leur expérience.
Né en 1945 au sein d’une famille
de mélomanes, l’artiste a fait débuts en 1965 sous la direction
d’Abdelkrim Dali. Il a enseigné la
musique classique et andalouse à
l’Institut de musique d’Alger
avant de se faire un nom à la fin
des années 60.