Les infrastructures de recherche en Europe

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Les infrastructures de recherche en Europe
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Les infrastructures de recherche en Europe
Depuis les premiers grands équipements paneuropéens créés dans les années 50, jusqu’au processus
européen de concertation sur les nouvelles infrastructures mis en œuvre ces dernières années, le soutien
aux infrastructures de recherche (IR) a été un élément clé de la construction de l’Espace Européen de la
Recherche. La coordination entre les Etats européens et l’implication de la Commission européenne ont
permis de faire naître des projets de grande envergure, qu’aucun pays n’aurait pu financer et réaliser seul.
L’ensemble des dispositifs mis en œuvre par la Commission européenne en faveur des infrastructures visent
à fournir à la communauté scientifique un environnement favorable à la recherche d’excellence.
Comment les chercheurs peuvent-ils profiter au mieux des outils mis à leur disposition ?
Identifier des infrastructures d’intérêts dans toute l’Europe
Le portail européen riportal.eu apporte à la communauté scientifique des informations détaillées sur les infrastructures
de recherche en Europe dans tous les domaines scientifiques.
Par « Infrastructures de recherche » (IR), on entend aussi bien les grandes installations et équipements que les moyens
collectifs ou les services utilisés par les chercheurs pour mener leurs travaux. Les IR figurant sur ce portail répondent à
quatre critères, relatifs à la qualité et l’envergure de leur installation, leur coût élevé de mise en œuvre, leur capacité
d’accueil et leur plus-value européenne.
Sur riportal.eu, un scientifique peut facilement obtenir un
descriptif précis des outils et services offerts par une structure
donnée, ainsi que des informations sur les conditions d’accès
et les personnes contacts.
Le portail offre aux responsables de sites la possibilité
d’enregistrer leur IR si celle-ci n’apparaît pas dans la base de
données. Vous pouvez donc utiliser ce site comme relais pour
faire connaître les outils dont vous disposez et qui pourraient
éventuellement être mis au service d’autres utilisateurs (sous
forme de collaborations ou de prestations).
Accéder aux infrastructures européennes
Faîtes connaître vos infrastructures
La base de données européenne ne comporte
actuellement qu’une seule infrastructure des Pays
de la Loire !
Si vous êtes responsable d’un équipement
répondant aux critères, vous pouvez facilement
vous enregistrer. Il suffit pour cela d’aller sur le
site riportal.eu et de remplir un formulaire d’une
vingtaine de questions (via le lien « online form »
en bas à droite de la page d’accueil).
Parmi toutes les infrastructures présentes en Europe, certaines ont nécessité des investissements lourds, pour lesquelles
plusieurs pays se sont regroupés. C’est, par exemple, le cas du CERN à Grenoble (Organisation européenne pour la
recherche nucléaire), créé en 1956 et aujourd’hui financé par vingt états, ou de l’ESO (European Southern Observatory),
organisation intergouvernementale soutenue par quinze pays. Parmi les infrastructures ainsi créées, on peut citer :
le LHC (Large Hadronic Collisionner) du CERN de part et d’autre de la frontière franco-suisse, La Silla-Paranal Observatory
de l’ESO au Chili, l’EMBL (European Molecular Biology Laboratory - multisites), l’ILL (Institut Laue-Langevin – Grenoble) et
l’ESRF (European Synchrotron Radiation Facility – Grenoble).
La plupart de ces infrastructures offrent des possibilités d’accès
à des chercheurs extérieurs (voir riportal.eu et les sites internet
des IR pour plus de détails). L’ESRF, par exemple, lance deux
appels à proposition annuels pour sélectionner les projets qui
pourront bénéficier de temps d’expérimentation au synchrotron.
L’évaluation est faite sur critères scientifiques, par un panel
d’experts. Les équipes de recherche sélectionnées accèdent
gratuitement aux installations et voient leurs frais de séjour
pris en charge par l’ESRF.
2 / Chercheurs européens N°03 - janvier 2012
Vue sur le hall d’expériences de l’ESRF à Grenoble et exemple de résultat obtenu
par une équipe ligérienne ayant bénéficié de temps d’expérimentation :
Microtomographie de haute résolution réalisée avec le soutien de l’ESRF, d’un
substitut osseux (MBCP gel™) démontrant la régénération osseuse entre les grains
de biocéramiques (en blanc). Pierre Weiss (LIOAD- INSERM U791, UN) a été le
coordonnateur de l’étude à l’ESRF.
Les infrastructures de recherche (IR) comprennent
les grandes installations et équipements, et également
les collections, les bibliothèques, les bases de données,
les banques d’échantillons biologiques, les réseaux de
communication haute performance, les navires
scientifiques, télescopes, satellites ou avions
d’observation, les centres de calcul, etc.
Deux exemples : la centrifugeuse géotechnique
de l’IFSTTAR à Bouguenais (photo ci-contre) et
le réseau ECRIN (encart ci-après).
Dans le cadre du 7e PCRD, 1,8 milliard d’euros – soit 42% du budget du programme
spécifique CAPACITéS - sont réservés au développement, à l’utilisation et à la mise
en réseau d’infrastructures nouvelles ou existantes.
Dans ce dernier cas, les projets financés visent à créer des consortia d’IR similaires
et à faciliter l’accès à tous les chercheurs (notamment grâce à des aides financières
aux séjours). En travaillant dans le cadre d’un projet de recherche commun et
en proposant un accès transnational à leurs facilités, les IR impliquées dans
ce type de projet fédèrent une communauté de chercheurs de haut niveau et
contribuent ainsi à l’excellence scientifique européenne.
Les modalités pratiques d’accès aux IR dans le cadre de ces réseaux peuvent
varier. En règle générale, un comité scientifique se réunit pour sélectionner
les expériences qui bénéficieront d’un soutien financier. La liste des réseaux
existants est disponible sur le site ec.europa.eu/research/infrastructures/
rubrique « Funded projects », vous pouvez ainsi identifier les projets susceptibles
de vous intéresser et prendre connaissance des modalités de candidature.
Suivre l’émergence de nouveaux projets en France et en Europe
ESFRI, le forum européen sur les infrastructures de recherche (European Strategic
Forum for Research Infrastructures, ec.europa.eu/research/esfri) est une initiative
lancée en 2002 par la Commission européenne afin de définir une stratégie
cohérente des Etats membres de l’UE en matière d’IR.
ESFRI permet de favoriser la concertation entre Etats, et avec la Commission
européenne, pour la construction de nouvelles IR ou la rénovation et la mise à
niveau des IR existantes. Le forum ESFRI joue ainsi un rôle d’incubateur pour
l’émergence de projets européens d’IR.
Une première feuille de route a été définie en 2006, puis mise à jour en 2008 et
2010. Elle liste aujourd’hui cinquante projets prioritaires qui bénéficient d’un
soutien financier de la CE pour un total de près de 600 millions d’euros.
S’inspirant du modèle européen, de nombreux états ont défini leur propre feuille
de route nationale afin d’améliorer leur stratégie d’investissement. Pour la France,
le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a présenté sa nouvelle
version en 2008. Elle est disponible sur le site roadmaptgi.fr.
ECRIN (European Clinical Research
Infrastructures Network) est une
infrastructure européenne dont
l’objectif est de promouvoir et faciliter
les études cliniques multinationales à
l’échelle européenne.
ECRIN repose sur la connexion
de réseaux nationaux de centres
d’investigation clinique et d’unités de
recherche clinique en Europe. Le projet
bénéficie du soutien financier du volet
« Infrastructure » du 7e PCRD, dans le
cadre des appels dédiés à l’émergence
de nouvelles infrastructures en Europe.
ecrin.org
Doter les infrastructures
européennes d’un statut
adapté
La CE a créé un statut spécifique, ERIC
(European Research Infrastructure
Consortium), qui donne aux porteurs
d’un projet d’infrastructure une
personnalité juridique reconnue dans
tous les Etats membres et dont les
modalités facilitent l’émergence et
la mise en œuvre des projets.
Prochaine conférence ERIC :
Copenhague, 21-23 mars 2012.
Sur les 1,8 miliards d’euros dédiés aux IR dans le programme
capacités du 7e PCRD, environ 1/3 finance l’émergence de nouvelles
IR identifiées dans le cadre d’ESFRI et 2/3 visent à soutenir des IR
existantes, soit pour l’utilisation transnationale dans le cadre des
« Integrating Activities » (580M€), soit pour la mise en réseau des
infrastructures virtuelles, « e-infrastructures » (420M€).
Chercheurs européens N°03 - janvier 2012 / 3