Recul des grands groupes européens : les bénéfices chutent de

Transcription

Recul des grands groupes européens : les bénéfices chutent de
Communiqué de presse
Karin Kirchner
Media Relations
Tél. : +41 (0) 58 286 38 37
[email protected]
Recul des grands groupes européens : les bénéfices chutent de près
de 10 %
„
Les principaux groupes européens connaissent un fort recul de leur chiffre
d’affaires et de leurs bénéfices au premier semestre, les entreprises suisses
apparaissent comme les plus stables en termes de chiffre d’affaires
„
23 groupes suisses figurent au Top 300, dont 14 affichant un chiffre d’affaires en
progression
„
Glencore et Nestlé parmi les 10 entreprises enregistrant les plus gros chiffres
d’affaires d’Europe
„
Roche et Nestlé occupent respectivement les places 1 et 3 dans le classement
européen en termes de bénéfices
„
L’économie américaine nettement plus rentable que les groupes européens
„
Les États-Unis arrivent clairement en tête en termes de prestations de services
et de technologie de l’information
ZURICH, LE 5 OCTOBRE 2016 – En Europe comme aux États-Unis, le chiffre d’affaires et les
bénéfices des 300 plus grandes entreprises respectives ont accusé un recul au premier
semestre de cette année : les grands groupes européens ont enregistré globalement une
baisse de leur chiffre d’affaires de 4,6 % avec un bénéfice total chutant de 9,6 %. Avec -3,5 %,
le repli des bénéfices aux États-Unis a été nettement plus faible. Le chiffre d’affaires des
300 grands groupes américains a également diminué (0,4 %), mais plus lentement qu’en
Europe.
Des deux côtés de l’Atlantique, le recul du chiffre d’affaires et des bénéfices est
essentiellement dû à la baisse des prix du pétrole et des matières premières. Les groupes
pétroliers et gaziers européens ont ainsi enregistré un repli de leur chiffre d’affaires de 23 %,
les bénéfices ayant même chuté de près de la moitié (48 %). D’autres branches en Europe ont
2
également connu un déclin au cours du premier semestre, telles que les fournisseurs d’énergie
dont le chiffre d’affaires a diminué de près de 7 %, le commerce alimentaire (-2 %), les
opérateurs de télécommunications (-1,4 %) ou les fabricants de denrées alimentaires (-0,8 %).
Les entreprises européennes du secteur de la santé (+16,2 %), des médias (+12,2 %) et des
technologies de l’information (+7,2 %) se sont en revanche particulièrement bien développées.
Au total, les principales entreprises européennes ont réalisé un chiffre d’affaires de EUR
3,25 billions pour un bénéfice opérationnel de EUR 272 milliards. Les firmes américaines ont
quant à elles réalisé un chiffre d’affaires converti de EUR 4,15 billions et un bénéfice converti
de EUR 483 milliards.
Les groupes américains souffrent certes tout autant de l’essoufflement de la conjoncture
mondiale, mais sont parvenus à endiguer le recul du chiffre d’affaires et des bénéfices et à
rester nettement plus profitables que leurs concurrents européens : la marge bénéficiaire des
groupes américains au premier semestre atteignait en moyenne 11,6 %, tandis que les
entreprises européennes enregistraient une marge de seulement 8,4 %. Aux États-Unis, dix
branches sur seize ont réalisé une marge de 10 %, ou plus, au premier semestre alors qu’elles
n’étaient que sept en Europe.
De part et d’autre de l’Atlantique, Apple représente toujours la référence ultime : avec un
bénéfice opérationnel converti de EUR 38,2 milliards, le constructeur d’iPhones a dégagé
davantage de bénéfices que l’ensemble des cinq sociétés européennes les plus bénéficiaires.
Les entreprises suisses continuent de générer un important chiffre d’affaires
Le nombre d’entreprises suisses figurant dans le classement européen des Top 300 a
augmenté par rapport à l’année précédente, passant de 22 à 23. Avec un taux de croissance
de leur chiffre d’affaires de 9,5 %, elles se sont nettement mieux développées que leurs
concurrents européens, mais ont dû toutefois subir une baisse de leurs bénéfices de 3,5 % par
rapport à la même période de l’année précédente. Parmi elles, 14 entreprises sont certes
parvenues à augmenter leurs bénéfices, mais ont accusé un léger repli quant à leur marge
bénéficiaire moyenne, passant de 11,4 % à 10,7 %. Bien que la marge bénéficiaire moyenne
de l’ensemble des 23 entreprises suisses ait chuté de 10,6 % à 9,1 %, la Suisse s’est placée
malgré tout à la deuxième place, derrière la Russie, dans le classement européen de la marge
bénéficiaire.
Parmi les dix entreprises affichant le chiffre d’affaires le plus élevé en Europe figurent deux
entreprises helvétiques, Glencore (cinquième place) et Nestlé (neuvième place). Au niveau des
3
bénéfices, le groupe pharmaceutique Roche atteint la première place en Europe, avec un
bénéfice opérationnel de EUR 7,4 milliards, devant Deutsche Telecom et Nestlé, qui avec EUR
6,1 milliards s’est classé à la troisième place des entreprises européennes affichant le bénéfice
le plus élevé.
Des temps agités : réductions des coûts et rachats
Compte tenu du fait que 39 % des grands groupes suisses du classement ont affiché une
diminution de leur chiffre d’affaires au premier semestre, la situation devrait rester tendue au
cours des prochains mois, ainsi que l’explique Marcel Stalder : « Nous nous trouvons au cœur
de la quatrième révolution industrielle, dans un processus de transformation d’un monde
analogique, physique, vers un monde numérique. Ceci intervient en outre dans un contexte de
volatilité, d’incertitude, de complexité et d’ambiguïté croissantes. Une évolution, accentuée
ponctuellement par des événements tels que le Brexit, la crise syrienne ou les élections
présidentielles aux États-Unis, entraînant à leur tour un affaiblissement de l’économie
européenne et suisse. Il est donc d’autant plus important que la Suisse continue d’améliorer
ses conditions-cadres politiques, juridiques et économiques. Les directions générales ne
doivent pas seulement faire face au changement mais restructurer leur entreprise de manière
proactive et se fixer comme objectif d’assumer un rôle de pionnier dans leur branche
respective, en vue de renforcer l’économie suisse et leur entreprise et de les préparer pour
l’avenir. »
Marcel Stalder s’attend, d’une part, à ce que les entreprises continuent de travailler sur
l’amélioration de leur flexibilité et de leur efficacité et qu’elles misent sur des réductions de
coûts. D’autre part, les groupes continueront d’investir, selon lui, massivement en vue de
garantir leur compétitivité future : « De nombreux grands groupes suisses travaillent
actuellement à une réorientation radicale de leur activité pouvant les mener à se séparer de
secteurs entiers ou à effectuer des acquisitions. L’arrivée de nouveaux concurrents et la rapide
évolution des nouvelles technologies et des prescriptions réglementaires contraignent les
entreprises à reconsidérer leurs modèles d’affaires et à se réorganiser. »
Les États-Unis dominent le secteur informatique
La faiblesse persistante – qui continue de s’aggraver – des marges des groupes européens
serait également due à des problèmes structurels, affirme Marcel Stalder : « L’Europe continue
de pâtir de la domination significative de la vieille économie. »
Parmi les entreprises du Top 300, 47 % sont issues des secteurs de l’industrie classique, tels
que la construction de machines et d’équipements, l’industrie électrique, la construction
4
automobile ainsi que de l’extraction du pétrole et des matières premières. Aux États-Unis, la
part de ces branches représente seulement 29 %. En revanche, les secteurs des services et
de l’informatique, qui cumulés représentent 25 %, ont nettement plus de poids qu’en Europe
(12 %).
L’Europe est notamment à la traîne dans la branche informatique : tandis que seules
14 entreprises informatiques occupent une place dans le classement européen des Top 300,
elles sont 33 dans le classement américain. L’écart est encore plus significatif au niveau du
chiffre d’affaires : les groupes informatiques européens ont réalisé un total de EUR 92 milliards
au premier semestre 2016, alors que leurs homologues américains affichaient un chiffre
d’affaires total converti de EUR 575 milliards. « Dans le secteur de la technologie de
l’information, les États-Unis donnent le ton. Les entreprises comme Apple, Google et Microsoft
sont très rentables et encouragent la digitalisation de l’économie et de tous les domaines de la
vie. En revanche, les groupes européens, en tant que créateurs de ces mutations
technologiques, jouent un moindre rôle », observe Marcel Stalder.
A propos de l’étude Entreprises du Top 300 en Europe et aux États-Unis
Cette étude, menée par la société d’audit et de conseil EY, analyse les chiffres du bilan des
300 entreprises cotées en bourse affichant le chiffre d’affaires le plus élevé (banques et assurances
exclues) respectivement en Europe et aux États-Unis. Les chiffres se rapportent respectivement au
premier semestre de l’exercice actuel.
À propos de l’organisation mondiale EY
L’organisation mondiale EY est un leader dans le domaine des services de l’audit, de la fiscalité, des
transactions, du droit et du conseil. Nous utilisons notre expérience, nos connaissances et nos services
afin de contribuer à créer un lien de confiance au sein des marchés financiers et des économies à
travers le monde. Nous possédons les meilleurs atouts pour cette tâche – d’excellentes prestations
d’audit et de conseil, des équipes remarquables et un service qui dépasse les attentes de nos clients.
Building a better working world : notre mission globale est d’encourager l’innovation et de faire la
différence – pour nos collaborateurs, pour nos clients et pour la société dans laquelle nous vivons.
L’organisation mondiale EY désigne toutes les sociétés membres d’Ernst & Young Global Limited
(EYG). Chacune des sociétés membres d’EYG est une entité juridique distincte et indépendante, et ne
peut être tenue responsable des actes ou omissions des autres entités. Ernst & Young Global Limited,
société britannique à responsabilité limitée par garantie, ne fournit pas de prestations aux clients. Pour
de plus amples informations, rendez-vous sur notre site Internet www.ey.com.
L’organisation EY est représentée en Suisse par Ernst & Young SA, Bâle, avec dix bureaux à travers la
Suisse et au Liechtenstein par Ernst & Young AG, Vaduz. Dans cette publication, « EY » et « nous » se
réfèrent à Ernst & Young SA, Bâle, une société membre d’Ernst & Young Global Limited.