Devenir propriétaire à la montagne, un « sport » qui attire les

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Devenir propriétaire à la montagne, un « sport » qui attire les
▲ L’immobilier aux sports d’hiver
Devenir propriétaire à la montagne, un « sport » qui attire les investisseurs étrangers
Les étrangers restent nombreux à
rechercher une seconde résidence en
altitude.
La France reste le point de chute
principal des Belges... à condition
d’avoir les moyens.
Tout schuss sur quelques stations
en vue.
©
Chamonix Une adresse de prestige qui évoque le passé glorieux du berceau des alpinistes
’est un endroit que la
main de l’homme est venue poser en plein cœur
de Chamonix, station prisée par
les amoureux de la haute montagne dont le cœur bat toute l’année.
Situé en retrait de la route
principale, avec en point de mire
le Mont-Blanc qui sert de boussole aux passants, l’Albert Ier ne
dévoile toutefois ses fastes qu’à
celui qui veut bien le découvrir.
Prestigieux hôtel cinq étoiles
construit en 1904 mais rénové en
2004, il ne se contente pas de
proposer à sa clientèle les 21
chambres qui composent le
corps principal de l’établissement. Car dans le jardin – le
terme « parc » serait plus approprié –, celui-ci trouve un prolongement particulièrement intéressant qui confère au complexe
dans son ensemble le nom de
« Hameau Albert Ier ».
Il y a d’abord la « Ferme » et
ses 12 chambres exposées plein
sud. Il y a ensuite le chalet « Soli », un endroit indépendant et
privatif conçu pour accueillir six
personnes. Juste à côté, le chalet
Sa Majesté se faisait très discrète
à chacun de ses passages à Chamonix, n’hésitant pas à anticiper
ses venues pour éviter la cohue,
comme le jour où il vint inaugurer un refuge de montagne bâti
en son honneur. Au moment de
sabler le champagne, le gratin
était présent mais Albert Ier avait
déjà passé son chemin…
Le matériau qui prédomine ici
est le bois. Mais pas n’importe le-
client se retrouve plongé dans
une ambiance chaleureuse.
Agé de 68 ans, l’architecte Bernard Ferrari a participé à diverses extensions du Hameau.
L’homme se dit aujourd’hui usé
par les plans qu’il a dessinés et
les différents chantiers auxquels
il a collaboré tout au long de sa
carrière. Le temps, estime-t-il,
est venu de voyager mais il ne regrette pas une miette de ce qu’il a
deux étoiles au Michelin à Pierre
Carrier) ainsi qu’à sa fille, Perrine, la directrice qui représente
la cinquième génération des Carrier. « Mon premier travail a été
de restructurer l’architecture hybride qui composait l’Albert Ier,
poursuit l’architecte. Il a fallu
dans un premier temps régler des
problèmes fonciers pour racheter
les terrains nécessaires à la
construction des chalets qui res-
Grand alpiniste devant l’Eternel, Albert Ier aimait venir taquiner les sommets
à Chamonix et s’arrêter dans cet hôtel qui portait alors un autre nom
quel. C’est même du très vieux
bois que l’on est parfois allé chercher en Suisse (à Fribourg) et qui
sert de support principal à l’architecture vernaculaire qui magnifie les habitations traditionnelles de montagne. A l’extérieur
et à l’intérieur, ces vieilles planches et poutres qui n’ont pas
d’âge ont été, à certains endroits,
blanchies à la chaux pour leur
donner une apparence plus contemporaine. Dans les différentes
habitations du parc, le mobilier
ancien jouxte quelques pièces
plus modernes. Mais partout, le
accompli. « J’exerçais la profession de coloriste de façades aux
Houches, un village proche de
Chamonix, quand Pierre Carrier
m’a contacté pour retaper l’Albert Ier, se souvient-il. C’était en
1984. Depuis, l’établissement a
subi des ajouts significatifs tous
les dix ans. »
Bernard Ferrari les a tous conçus, et bien sûr tous supervisés.
Une amitié sincère et profonde
l’unit aujourd’hui au propriétaire des lieux qui a longtemps
œuvré en cuisine (le restaurant
gastronomique de l’hôtel doit ses
semblent davantage à des fermes
car tel était le souhait de Pierre.
Je les ai voulues authentiques et
avec du volume, comme celles que
l’on peut apercevoir dans les Aravis ou à Gstaad. Ce sont des
fermes à colonnes et à pigeonniers et pour les construire, j’ai
rameuté les artisans du coin. Regardez le résultat : elles n’ont pas
vieilli ! »
L’Albert Ier est aujourd’hui l’un
des plus beaux vestiges du glorieux passé de Chamonix, une
station qui a connu son heure de
gloire au XIXe siècle grâce aux
rois, aux princes, aux ducs ou aux
richissimes aristocrates anglais
qui s’y rendaient dans des chaises à porteurs.
Commune habitée par 10.000
âmes à l’année, sa population est
multipliée par dix l’été, lorsqu’elle est envahie par les alpinistes qui accourent de partout
pour gravir le mont Blanc (300
ascensions par jour).
L’alpinisme y est d’ailleurs toujours la discipline la plus pratiquée avec le ski de randonnée. Le
ski alpin n’a commencé qu’à s’y
développer qu’après 1924 lorsque la ville savoyarde accueillit
les premiers Jeux olympiques
d’hiver. « L’Albert Ier porte en lui
les traces d’une véritable histoire
familiale comme il n’en existe
quasiment plus à Chamonix »,
tient à préciser, un brin nostalgique, Perrine Carrier.
Construits il y a deux siècles,
les Palaces de la ville sont le témoin de ce passé prestigieux parti en fumée. Transformés en appartements, ils n’exercent plus
aucune activité hôtelière aujourd’hui.
PAOLO LEONARDI
inquante ans que ça
dure. David Giraud n’est
pas peu fier de partager
sa passion de la montagne. Le
fils du fondateur du groupe
MGM Constructeur, grand bâtisseur de résidences de tourisme sur les sommets alpins, ne
conçoit sa vie d’entrepreneur
que si les projets qu’il défend
sont entourés d’un épais manteau blanc.
A Tignes-les-Boisses, 1.800
mètres d’altitude, l’homme et
ses équipes viennent d’inaugurer leur dernier fleuron : le Kalinda, une résidence destinée à
accueillir au total 264 appartements, soit quelque 1.500 lits.
Pour l’heure, le Savoyard pur jus
a dû se contenter de présenter
les 108 appartements qui composent la première phase des
travaux, laquelle a pris pas
moins de… dix ans pour sortir
de terre. Dont coût : 30 millions.
Auxquels viendront s’ajouter les
20 autres millions prévus pour
la deuxième phase (61 appartements annoncés pour le printemps 2015) ainsi qu’un montant encore indéterminé pour la
troisième et dernière phase (95
appartements pour 2017).
Un projet pharaonique qui
vient compléter une offre déjà
très étendue sur Tignes, station
phare de l’espace Killy, l’un des
plus grands domaines skiables
au monde, puisque CGH, la filiale de gestion locative du
groupe MGM, mentionnait déjà
dans ses brochures quatre
autres résidences de tourisme
(le Jhana, la Ferme du Val-Claret, le Nevada et le Telemark),
mais aussi deux hôtels (l’Ecrin
du Val-Claret, classé 4 étoiles, et
les Suites du Nevada, qui vient
d’obtenir sa cinquième étoile).
Plusieurs chalets forment le hameau Albert Ier. La piscine sert de liaison entre les deux plus imposants. Les lieux portent aujourd’hui le label des Relais & Châteaux.
Jeudi 13 février 2014 / page 6*
© LAMICHE.
Manigod L’esprit savoyard règne
C
sabelle Loubet-Guelpa porte
un lourd héritage. Celui de
son
arrière-arrière-grandmère, tout d’abord, qui fut
l’une des premières à ouvrir une
table d’hôtes en France. C’était
en 1939, une période où les Annéciens (les habitants d’Annecy)
montaient à Manigod pour y
cueillir le champignon et dormir
le week-end au chalet d’alpage
La Croix-Fry, planté en pleine
nature à quelques kilomètres de
La Clusaz.
Mais Isabelle porte aussi, et
surtout, l’héritage de sa mère
Marie-Ange aujourd’hui disparue. Sœur de Marc Veyrat (le
chef étoilé qui ne sort jamais
sans son chapeau), c’est elle qui
fit de l’endroit ce qu’il est aujourd’hui, à savoir un hôtel d’une
authenticité quasi inviolée.
Dès qu’on franchit le seuil, on
plonge dans une ambiance de
montagne. Les objets d’art populaire savoyard vous sautent à la
figure et l’on se dit, en les voyant,
qu’il a fallu un temps fou pour
chiner tous ces objets et pièces
de mobilier typiques. La décoration repose pour beaucoup sur
les peaux de mouton et de vache
qui sont partout. Les bûches crépitent dans la cheminée. « A la
disparition de ma mère en 2009,
nous avons refait toutes les
chambres, explique Isabelle. La
capacité de l’hôtel s’élève aujourd’hui à neuf chambres, dont six
suites. En 2010, nous avons gagné notre quatrième étoile… »
Parmi les clients, de (très)
nombreux Belges. « Quand ils
sont satisfaits, ils communiquent beaucoup sur leurs lieux
de séjour et le bouche-à-oreille
fonctionne à merveille avec eux,
poursuit la maîtresse des lieux.
Ce sont des clients avec lesquels
j’aime passer du temps car ils ne
sont pas compliqués… »
Avec son frère Eric, Isabelle
Loubet-Guelpa poursuit donc la
tradition initiée par ses ancêtres
qui appartenaient à une génération de paysans de montagne. Au
fil du temps, ils ont racheté des
I
A Tignes-les-Boisses, le Kalinda a dévoilé ses premiers chalets et
appartements. D’autres vont suivre. © LUDOVIC DI ORIO.
Une telle mainmise sur cette
station au rayonnement international pourrait faire croire que le
groupe MGM a surmonté avec
une aisance déconcertante la
crise qui a frappé l’immobilier
mondial. Il n’en est rien et le
PD-G ne s’en cache d’ailleurs
pas. « Alors que nous vendions
400 appartements en 2010, un
chiffre répété l’année suivante,
l’élection présidentielle française
de 2012 a entraîné une chute de
nos ventes puisque nous n’en
avons plus vendu que 250, explique David Giraud. Ce chiffre
est même retombé à 160 unités
en 2013, une année particulièrement difficile pour nous-mêmes,
nos concurrents et même tous les
promoteurs en France puisque le
pays a enregistré une baisse
dans la construction de quelque
130.000 logements. »
Cela n’empêchera pas MGM
de porter le nombre de ses inaugurations pour 2014 à quatre,
avec les ouvertures programmées de résidences à Valmorel
(71 appartements), Montgenèvre (59 appartements) et au
Grand-Bornand (45 appartements). « La crise nous a obligés
à nous adapter en interne et à
revoir notre développement à la
baisse, avoue David Giraud.
Mais si on construira moins,
nos projets resteront malgré tout
qualitatifs, soit des résidences
quatre étoiles avec tout le confort
souhaité par nos clients. Les prévisions
pour
2014
sont
meilleures… »
Un projet de longue
haleine
Et le saint patron des Alpes de
poursuivre en affirmant que son
groupe ne manifestera aucune
volonté de se tourner vers la
Côte d’Azur, la Bretagne ou le
Sud-Ouest, autant d’eldorados
touristiques qui pourraient tout
aussi bien accueillir ses résidences. « Nous resterons montagne, montagne, montagne !,
dit-il à qui veut l’entendre. Le
Kalinda est déjà notre 25e rési© D.R.
C
« Grépon » (du nom de la fameuse aiguille du massif du
Mont-Blanc) joue lui aussi, depuis 2011, la carte de l’indépendance. Quatre personnes au
maximum peuvent y séjourner.
Enfin, récemment aménagé, l’appartement « Chez Martine » est
proposé à la location depuis
2013. C’est le duplex idéal (six
personnes) pour qui veut passer
un séjour à l’écart de l’hôtel tout
en profitant de ses commodités.
Lovée au cœur de l’ensemble,
la piscine sert de lien à ces différentes composantes. Même si ses
dimensions sont raisonnables,
elle permet néanmoins de se baigner tant à l’intérieur qu’à l’extérieur et avec le Mont-Blanc en
face de soi, si proche qu’on pourrait presque le toucher, par un
ciel étoilé et après une journée au
grand air, la trempette vaut indéniablement le détour.
Grand alpiniste devant l’Eternel, Albert Ier, « roi des Belges »
en d’autres temps, aimait venir
taquiner les sommets à Chamonix et s’arrêter dans cet hôtel qui
ne portait pas encore son nom.
Les plus anciens racontent que
Tignes MGM fait main basse sur le paradis des skieurs
Les Suites du Nevada, le luxe
dans toute sa splendeur
Ouvertes en 2006 sur l’entité de
Tignes Val-Claret (2.200 m), les
Suites du Nevada sont un boutiquehôtel de luxe. Il propose 25 suites à
des clients capables de débourser
jusqu’à 3.000 euros par personne et
par nuit (le petit déjeuner est inclus…), le prix de la plus exclusive
des suites appelée « Suite Nevada ».
Situé au 5e étage, ce duplex qui se
présente en deux parties s’étale sur
180 m2. Il peut accueillir six personnes et dispose d’un ascenseur privatif. Si le ventre vous en dit,
il vous sera même possible de disposer de Jean-Michel Bouvier, le chef qui officie dans le restaurant gastronomique de l’hôtel, histoire de satisfaire vos demandes culinaires personnalisées.
La présence d’un hôtel aussi prestigieux dans une station sportive et estudiantine (qui n’a pas
été au moins une fois à Tignes pendant ses années d’unif ?..) peut étonner. « Nous sommes précurseurs, avoue à ce sujet Yann Margetyal, le directeur des Suites du Nevada. Notre souhait est
clairement d’apporter de la qualité dans la station et je suis persuadé que nous serons suivis.
D’ailleurs, certains commerçants commencent à relever la qualité des produits qu’ils offrent dans
leurs vitrines… »
Situé dans la rue principale de la station, à deux pas du golf de Tignes (le plus haut d’Europe) et
du funiculaire qui traverse la montagne pour mener le visiteur jusqu’à la Grande Motte, l’hôtel
vient de recevoir sa cinquième étoile. Sa décoration a été imaginée avec énormément de goût et
il se dégage de l’espace bar et restaurant du rez-de-chaussée une ambiance éminemment chaleureuse. Pour les clients qui ne veulent pas manger au gastro, l’hôtel a établi des partenariats
avec trois restaurants de la station, dont le Karl Gustav, une adresse qui n’a ouvert que récemment mais qui se présente déjà comme un incontournable à Tignes Val-Claret. (PAL)
dence en haute et en moyenne altitude. Le prix moyen de nos appartements est de 360.000 euros, toutes taxes comprises. Sur
les 108 appartements de la
phase 1, il n’en reste plus que 20
à vendre… »
Au Kalinda, précisément, la
piscine (très grande), le hammam et le sauna composent,
comme dans toutes les autres
résidences du groupe, la zone
dévolue aux soins et au bien-être
des propriétaires ou des locataires. La décoration dans les
chambres a été prévue pour durer et ne change pas (ou alors
très peu) de celle qui a été choisie dans les autres résidences récentes. Le bois et la pierre naturelle restent les incontournables
en termes de matériaux. Ils assurent un côté « haut de
gamme » indéniable à un produit qui cherche à séduire le
plus grand nombre de propriétaires, qu’ils soient investisseurs
ou à la recherche d’une seconde
résidence.
Plus qu’une résidence de tourisme, le Kalinda est une opération de réhabilitation d’un espace qui s’intègre dans un nouveau village, situé juste après la
route qui traverse le barrage et
qui mène aux différentes altitudes de Tignes. Outre les six
chalets qui composent le complexe immobilier flambant neuf,
différents magasins témoignent
d’une vie sociale en devenir
même si le clocher de l’église située sur la partie arrière rappelle que les Tignards vivaient
aux Boisses bien avant la naissance de MGM. « Le projet a
mis dix ans à voir le jour notamment parce que l’endroit
était aux mains de plusieurs
propriétaires fonciers comme
l’armée, EDF ou encore l’Eglise,
explique à ce sujet le PD-G. Et
les permis concernaient au départ 36.000 mètres carrés de
droit à construire. Par la suite, il
a fallu raser plusieurs bâtiments, comme une caserne de
chasseurs alpins ou encore des
logements sociaux. Tout cela a
pris du temps, beaucoup de
temps… »
chalets, les uns après les autres. Le
résultat est visible de l’autre côté de
la route, avec douze chalets – mais
ici, on dit « mazots » – disséminés
sur un pan de la montagne.
Comme l’hôtel, ils jouissent d’une
vue plein sud imprenable sur les
Aravis et la vallée. Eux aussi décorés dans la plus pure tradition savoyarde, ils peuvent accueillir de 2
à 10 personnes pour des séjours en
famille ou entre amis. « Mazot veut
dire grenier en savoyard, explique
Isabelle. C’étaient des tout petits
chalets où l’on mettait tout ce que
l’on avait de précieux, comme les
habits du dimanche, les papiers ou
le café par exemple. Ces chalets sont
indépendants mais l’hôtel peut livrer, sur demande, les viennoiseries, le journal, sans oublier bien
sûr le reblochon et le beurre de la
ferme. Les clients peuvent également venir déjeuner ou dîner à l’hôtel (NDLR : la cuisine est assurée
par Eric, trois toques au Gault&Millau). »
Issue de l’école de commerce de
Genève, Isabelle gère son établissement de main de maître en compagnie d’Eric et de Mireille, ses cousins. Mais c’est plus par passion que
par formation. « Je suis hôtelière de
cœur, j’aime être avec mes clients et
je joue un peu le rôle de concierge,
sourit-elle. Je m’occupe par exemple
des réservations pour les balades en
chiens de traîneau ou pour une
table sur les pistes. L’été, on organise une “journée lac” au bord du
lac d’Annecy qui n’est qu’à 40 minutes de voiture… »
Mère de trois enfants, Isabelle
Loubet-Guelpa gère également
avec son mari (un maître coq lui
aussi…) un hôtel dans le Lubéron.
Mais c’est à la montagne qu’elle se
ressource le plus. « Régulièrement,
je prends mes skis et je pars seule
dans la montagne, dit-elle avant
d’aller coucher le petit dernier. Le
ski de fond, notamment, est un pur
plaisir car les pistes sont légion
dans le coin. Je mets mes écouteurs
sur les oreilles et je m’isole. C’est une
dépense physique qui me fait un
bien fou… »
PAL
L’hôtel La Croix-Fry
fleure bon la Savoie
authentique. © D.R.
PAL
Jeudi 13 février 2014 / page 7*