Investissements prioritaires pour le développement de la logistique
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Investissements prioritaires pour le développement de la logistique
ETUDE Nº4 / Septembre 2009 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée A D V A N C E D L O G I S T I C S G R O U P Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Etude nº 4 Septembre 2009 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Table des matières Introduction ............................................................................................... 3 Contexte...................................................................................................................3 Objectifs du projet..................................................................................................3 Méthodologie..........................................................................................................4 Analyse de la logistique actuelle des transports entre Europe et Afrique du Nord ....................................................................................... 7 Contexte économique............................................................................................7 Infrastructures de transport ...............................................................................16 Services de transport en Afrique du Nord ......................................................20 Services maritimes ...........................................................................................................20 Services logistiques ..........................................................................................................25 Inventaire des principaux investissements réalisés dans le transport maritime .................................................................................. 27 L’investissement portuaire en Afrique du Nord ............................................27 Inventaire de l’infrastructure portuaire ...........................................................29 Le futur de l’investissement en infrastructures dans la région....................44 Diagnostic du système de transport dans la région euro‐ méditerranéenne ..................................................................................... 45 Positionnement compétitif .................................................................................45 Diagnostic du système de transport .................................................................49 Infrastructures portuaires ...............................................................................................49 Infrastructures terrestres.................................................................................................49 Services logistiques et transport ....................................................................................50 Cadre légal et institutionnel ...........................................................................................51 Recommandations et opportunités d’investissements .................... 53 Méthodologie........................................................................................................53 Analyse par pays..................................................................................................54 Maroc .................................................................................................................................54 Algérie................................................................................................................................56 Tunisie................................................................................................................................57 Egypte ................................................................................................................................58 Synthèse.................................................................................................................58 1 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Références Cette publication a été produite avec le soutien du programme Invest in Med. Son contenu relève de la seule responsabilité d’Advanced Logistics Group‐ALG S.A. et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant les vues de la Commission Européenne. ISBN 978‐2‐915719‐34‐5 EAN 9782915719345 ISSN 1958‐0835 © ALG/Copca/ Invest in Med 2009. Reproduction interdite sans autorisation expresse. Tous droits réservés Auteurs Rédacteurs de l’étude : Jérémie Martín‐Puerta et Rossend Bosch (Advanced Logistics Group‐ALG S.A.) Cette étude a été définie conjointement par Copca/Acc1o et ANIMA dans le cadre du programme Invest in Med. Les diverses versions ont été vérifiées par Frédéric Subirats (Acc1o). Bénédict de Saint‐Laurent (ANIMA) a assuré une relecture complète, un travail éditorial (français) et ajouté certaines contributions techniques. Acc1o, Invest in Med, ANIMA et tous les partenaires impliqués ne peuvent être tenus responsables des données fournies. Toute erreur ou imprécision devrait être signalée à info@invest‐in‐med.eu. www.invest-in-med.eu A D V A N C E D L O G I S T I C S G R O U P 2 Introduction Contexte L’étude « Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée » s’inscrit dans le cadre du projet Invest in Med, dont l’objectif est de promouvoir des actions concrètes visant à : • Promouvoir les investissements européens dans la région et développer les relations entre les deux rives de la Méditerranée ; • Favoriser une augmentation des volumes et de la qualité des flux d’investissement ; • Développer les alliances entre entreprises ; • Favoriser le commerce au niveau méditerranéen pour contribuer à un développement économique stable de la région. Invest in Med est mené par le consortium MedAlliance, conduit par ANIMA Investment Network en partenariat avec ASCAME, BUSINESSMED, EUROCHAMBRES, Euroméditerranée, GTZ et l’ONUDI. Les pays concernés par le projet sont les 27 pays de l’Union Européenne, et les 9 pays de la rive sud de la Méditerranée participant à la politique de voisinage (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Autorité Palestinienne, Syrie et Tunisie). Invest in Med a été lancé en avril 2008, pour une durée de 36 mois, doté d’un budget de 12 millions d’euros, cofinancé à hauteur de 75% par la Commission européenne. Objectifs du projet Le projet est né du constat que, pour les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) et pour l’Egypte, il existe un potentiel important de progression de l’efficacité de leurs systèmes logistiques. Pour ces pays, largement intégrés à l’économie mondiale, cette marge de progression se traduit par un handicap par rapport aux pays qui les concurrencent sur les mêmes segments de marché, car elle affecte la compétitivité de leurs exportations. Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Cela a pour conséquence directe de limiter l’attractivité de ces pays pour les investisseurs industriels internationaux, qui craignent de voir leurs marges réduites par les surcoûts qu’impliquent les inefficiences des services logistiques. Ces inefficiences impliquent également un surcoût que doivent supporter les populations de ces pays, et une limitation à la progression de leur niveau de vie. Cette étude se concentre sur les pays du Maghreb et l’Egypte (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, appelés par la suite pays MATE), et a pour objectif d’identifier des opportunités d’investissements à même d’avoir un impact direct positif sur l’amélioration de la logistique en Méditerranée. Méthodologie Au cours de la première étape, l’étude effectue une analyse du contexte macroéconomique des pays étudiés, en se focalisant en particulier sur leur secteur extérieur et sur les relations commerciales établies avec l’Union Européenne. Cet état des lieux est un premier pas nécessaire afin de caractériser les marchés locaux et les flux de marchandises internationaux, lesquels conditionnent l’état de la demande de services logistiques. Cette analyse préliminaire comprend également un état des lieux de l’offre logistique dans la région, en se focalisant particulièrement sur l’infrastructure portuaire, qui constitue un point de passage obligé pour la majorité des exportations et importations des pays concernés, et a un impact direct sur l’efficacité et les coûts de la chaîne logistique. L’analyse de l’offre comprend également une étude de l’implantation des opérateurs logistiques dans chacun des pays étudiés, car celle‐ci constitue généralement un indicateur représentatif de la maturité du marché concerné. En effet, la présence d’opérateurs internationaux est à la fois le signe de bonnes conditions d’accueil pour l’implantation d’entreprises étrangères, et de l’existence d’un marché attractif, soit du fait de sa taille (population, PIB), soit du fait du niveau de développement et d’exigence des entreprises demandeuses, en ce qui concerne la qualité des services logistiques dont elles ont besoin. La seconde étape porte une attention toute particulière sur les investissements en infrastructures réalisés dans la région, en particulier sur 4 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée les infrastructures portuaires, ainsi que sur les principaux projets en cours de réalisation. Au cours des dernières années, les pays de la rive Sud de la Méditerranée ont en effet connu une vague d’investissements et de projets d’infrastructures de grande ampleur, et d’autres sont en prévision dans un proche avenir, générant des opportunités. Une fois établi cet inventaire, la troisième étape consiste en un diagnostic de la compétitivité et de la situation du système de transport dans les pays étudiés, concentrant l’analyse sur trois éléments clés de leur système logistique : les infrastructures, les services, et le cadre institutionnel. La quatrième et dernière partie consiste en une analyse par pays des opportunités d’investissement dans le secteur de la logistique et des transports, accompagnée de recommandations pour les investisseurs potentiels. La figure suivante présente un résumé de la méthodologie appliquée: Figure 1. Méthodologie de l’étude Analyse de la logistique • Population et PIB • Commerce exterieur entre pays • Principaux ports et lignes maritimes • Opérateurs portuaires • Infrastructures de transport terrestre • Opérateurs logistiques Inventaires des investissements Révision des investissements dans le secteur maritime: • Projets déjà réalisés pour chaque port de la rive Sud de la Méditerranée • Nouveaux investissements en projet dans ces mêmes ports Diagnostic du système de transport Diagnostique du système de transport dans la région Euro‐ méditerranéenne • Infrastructures portuaires et terrestres • Services de transport • Cadre institutionnel Recommandations et opportunités Recommandations et opportunités pour le developpement de la logistique en Méditerranée: • Maroc • Algérie • Tunisie • Egypte 5 Analyse de la logistique actuelle des transports entre Europe et Afrique du Nord Contexte économique Les pays du Maghreb et l’Egypte ont bénéficié au cours des dernières années de l’expansion de l’économie mondiale et de leur localisation à la périphérie immédiate du marché européen, tirant parti, dans un contexte d’augmentation soutenue de la demande, de leur richesse en matières premières, et d’un avantageux différentiel de coût de main‐d’œuvre pour attirer l’industrie manufacturière des pays développés. Figure 2. Population et PIB des principaux pays du pourtour méditerranéen 2.978 Population (M hab) 64,1 PIB (milliards €) 2.399 58,1 76,8 40,5 1.683 798,9 10,7 83,1 10,5 34,2 34,9 373,5 41,8 171,3 90,5 6 109 158,3 Source: informations World Fact Book. Population: est 2009. PIB à taux de change courant: est 2008 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée L’importance de l’Europe pour l’économie de ces pays, et en particulier pour le Maghreb, apparaît nettement lorsqu’on s’intéresse aux chiffres du commerce extérieur: les échanges commerciaux (exportations plus importations) avec l’Europe représentent aux alentours des deux tiers du total pour le Maroc (63%), l’Algérie (64%) et la Tunisie (72%). Dans le cas de l’Egypte, la proportion est mineure, mais demeure plus que significative (26%). Figure 3. Principaux partenaires, commerce extérieur 2008 UE USA Chine Autres Source: élaboration propre à partir de données OMC L’analyse détaillée de ces relations commerciales laisse apparaître certaines différences quant à l’importance relative des différents partenaires européens des pays MATE, mais les trois principaux restent cependant l’Espagne, la France et l’Italie. La France est généralement très présente au Maghreb, alors que l’Espagne a un poids particulier au Maroc, et l’Italie se détache plus en Algérie, en Tunisie et en Egypte. 8 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 4. Bilan des échanges des MATE avec l’UE Total des exportations des pays de l’Afrique du Nord vers l’UE (2008) Total des importations des pays de l’Afrique du Nord depuis l’UE (2008) Millions d’Euros 30.000 Italie 25.000 Millions d’Euros 30.000 Espagne Espagne Italie 25.000 France 20.000 France 20.000 Reste Euro Zone Reste UE27 15.000 Reste Euro Zone Reste UE27 15.000 10.000 10.000 5.000 5.000 0 0 Maroc Algérie Tunisie Egypte Maroc Source: Eurostat Algérie Tunisie Egypte Source: Eurostat Ce panorama général assez homogène cache des réalités bien différentes selon les pays étudiés. Par l’analyse de la composition du commerce extérieur de chaque pays, il est possible de mieux caractériser leur rôle économique dans l’économie mondiale et leur position dans la division internationale du travail. Le Maroc apparaît principalement comme un exportateur de produits manufacturés (le textile et le cuir représentant 34% des exportations ver l’UE27, et les produits de l’industrie électrique et mécanique représentant 17%), ainsi que de produits agricoles (24%). Les minéraux et la chimie représentent également une part significative, bien que mineure, des exportations, notamment grâce à l’industrie des phosphates, principale richesse minière du pays. Figure 5. Importations européennes de produits marocains (% valeur € CIF 2008) 8% 8% Textile et cuir 34% 9% Agro‐industriel Electronique, électrique et mécanique Minéraux 17% 24% Chimie Autres Source: élaboration propre à partir de données Eurostat 9 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Le cas de la Tunisie est similaire à celui du Maroc, bien que la spécialisation dans la production manufacturière soit encore plus marquée : pour l’année 2008, les produits textiles et cuir ont représenté 36% des exportations vers l’UE27, suivies des manufactures électriques et mécaniques (25%), soit un total supérieur à 61% pour le secteur manufacturier dans son ensemble. Le troisième principal secteur exportateur est celui des hydrocarbures, atteignant 16% des exportations vers l’UE27. Figure 6. Importations européennes de produits tunisiens (% valeur € CIF 2008) 10% 6% Textile et cuir 36% 7% Electronique, électrique et mécanique Hydrocarbures Agro‐industriel 16% Chimie Autres 25% Source: élaboration propre à partir de données Eurostat La situation est radicalement différente pour l’Algérie, dont les exportations dépendent quasi exclusivement du secteur des hydrocarbures, lesquelles représentent 97% des exportations vers l’UE27. Les hydrocarbures représentent une manne financière colossale pour l’Algérie, en particulier lors des périodes de forte demande internationale, mais cette dépendance rend le pays extrêmement vulnérable en cas de retournement de conjecture, (qui s’accompagne généralement d’une baisse des prix comme des volumes exportés). Figure 7. Importations européennes de produits algériens (% valeur € CIF 2008) 1% 2% Hydrocarbures Chimie Autres 97% Source: élaboration propre à partir de données Eurostat L’Egypte présente dans ses relations avec l’Europe une situation intermédiaire, avec une grande dépendance vis‐à‐vis des hydrocarbures 10 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée (49% des exportations), accompagnés d’exportations significatives de produits manufacturés (textile et cuir 11%, électrique et mécanique 5%), auxquels s’ajoute une part importante d’industries de transformation (chimie 11%, sidérurgie et métallurgie 12%). Figure 8. Importations européennes de produits égyptienne (% valeur € CIF 2008) 5% 5% 7% 11% 49% 11% 12% Hydrocarbures Sidérurgie et métallurgie Chimie Textile et cuir Agro‐industriel Electronique, électrique et mécanique Autres Source: élaboration propre à partir de données Eurostat En revanche, en ce qui concerne les importations de produits de l’UE par les pays MATE, se détache très nettement, pour tous les pays, la part du matériel électrique et mécanique, principalement des biens d’équipement (équipement de transport, centrales électriques). On distingue très nettement, dans le cas du Maroc et de la Tunisie, le cas des biens industriels intermédiaires, lesquels sont ensuite transformés sur place pour être réexportés. Les importations de produits textiles depuis l’Europe par exemple, représentent une part importante du total (11% pour le Maroc, et 21% pour la Tunisie), alors que dans le cas de l’Algérie et de l’Egypte, la part du textile dans les importations de produits de l’UE 27 est quasiment nulle. Figure 9. Exportations européennes vers le Maroc (% valeur € FOB 2008) 10% 9% 39% 9% 10% 11% 12% Electronique, électrique et mécanique Chimie Textile et cuir Hydrocarbures Sidérurgie et métallurgie Agro‐industriel Autres Source: élaboration propre à partir de données Eurostat 11 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 10. Exportations européennes vers la Tunisie (% valeur € FOB 2008) 10% 5% 37% 7% 8% 12% 21% Electronique, électrique et mécanique Textile et cuir Chimie Sidérurgie et métallurgie Hydrocarbures Agro‐industriel Autres Source: élaboration propre à partir de données Eurostat Dans le cas de l’Algérie et de l’Egypte, en plus des équipements, se détachent en particulier les produits de la métallurgie (principalement de l’acier) avec 18% des importations, les produits agro‐alimentaires (15%), et la chimie (14%, en particulier des produits pharmaceutiques et des plastiques). Figure 11. Exportations européennes vers l’Algérie (% valeur € FOB 2008) 13% 40% 14% 15% Electronique, électrique et mécanique Sidérurgie et métallurgie Agro‐industriel Chimie Autres 18% Source: élaboration propre à partir de données Eurostat Figure 12. Exportations européennes vers l’Egypte (% valeur € FOB 2008) 16% Electronique, électrique et mécanique Chimie 5% 45% 6% Sidérurgie et métallurgie Agro‐industriel 11% Hydrocarbures 17% Autres Source: élaboration propre à partir de données Eurostat En résumé, on peut dire que les pays MATE représentent d’importants débouchés pour les exportations européennes, principalement pour les biens d’équipement (transport, énergie), les produits intermédiaires (aciers, 12 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée plastiques), certains produits de haute valeur ajoutée (pharmacie), ainsi que pour une partie de leur production agricole (céréales, produits laitiers). En ce qui concerne les exportations, le Maroc et la Tunisie présentent des profils similaires, dominées par les produits manufacturés (textiles et électromécaniques) élaborés à partir de produits intermédiaires importés en grande partie d’Europe. En contrepartie, les exportations égyptiennes, et surtout les exportations algériennes sont largement dominées par les hydrocarbures. La figure 13 signale, pour chaque pays, les principaux secteurs productifs, et localise les principales zones d’activité économique, lesquelles se trouvent toujours près de la côte, et équipées d’un important port de commerce. Figure 13. Localisation des principales zones industrielles des pays d’Afrique du Nord Bejaia Djendjen Tunis‐Rades Argel Tanger Oran Skikda Casablanca Port Said Alejandría Agadir • Industries alimentaires et les conserveries • Textile et cuir • Matériaux de construction • Chimie (acide phosphorique et engrais) • Lʹélectronique, papiers et les cartons, automobile… • Industrie des hydrocarbures • Matériaux de construction • Agro‐alimentaire • Automobile… • Textile et cuir • Electronique • Mécanique et métallurgique • Industries agro‐ alimentaires • Matériaux de construction • Chimie • Textile • Pétrochimie (plastiques), chimie (polymères, engrais) • Fer et acier • Pharmacie • Agro‐alimentaire • Matériaux de Construction • Électronique, papier, automobiles… Source: informations des Gouvernements du Maroc, l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte 13 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Voici par ailleurs quelques exemples d’entreprises multinationales installées dans la région : Figure 14. Principales multinationales implantées au pays du Nord de l’Afrique Source: ANIMA, Investissements dans la zone MEDA Il est à noter que si le rôle d’atelier de l’Europe, pour des pays comme le Maroc ou la Tunisie est clairement établi, l’observation de la progression des volumes d’exportation vers l’UE par rapport à ceux de pays concurrents d’Europe de l’Est et d’Asie, n’est clairement pas à leur avantage. Au cours des dernières années, les pays MATE ont perdu des parts de marché face à leurs concurrents, ce qui est la marque d’un manque de compétitivité, en particulier face à des pays comme la Chine, censés être pénalisés par leur éloignement géographique. 14 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 15. Importations de France, Italie et Espagne, d’appareils électriques et électroniques (évolution entre 2000 et 2008) Millions d’Euros 20.000 Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte Pologne, Hongrie, République Tchèque Chine, Corée, Japon 15.000 10.000 5.000 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Source: élaboration propre à partir de données Eurostat Dans le cas des manufactures textiles, il apparaît clairement que les exportations des pays MATE vers l’Europe ont stagné, alors que les pays d’Asie ont plus que triplé leurs volumes. Figure 16. Importations de France, Italie et Espagne, de confections textiles (évolution entre 2000 et 2008) Millions d’Euros 16.000 Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte Roumanie, Turquie, Bulgarie Chine, Inde, Bengladesh 14.000 12.000 10.000 8.000 6.000 4.000 2.000 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Source: élaboration propre à partir de données Eurostat 15 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Infrastructures de transport Les pays MATE sont séparés de l’Europe, leur principal partenaire commercial, par la mer Méditerranée, ce qui à pour conséquence que leur commerce extérieur est très dépendant de leurs infrastructures portuaires. Celles‐ci constituent un point de passage obligé pour les exportations comme pour les importations, et un potentiel goulot d’étranglement. Dans le cas de ces pays, les principales zones d’activités économiques sont généralement localisées à proximité de la côte, et équipées d’importantes infrastructures portuaires. Alger, la capitale de l’Algérie, est un des principaux ports. Tunis, la capitale de la Tunisie est voisine de Rades, le principal port du pays, Casablanca, le poumon économique du Maroc, est aussi le principal port commercial du pays. Toute la côte nord‐africaine est donc équipée d’infrastructures portuaires, dont les plus importantes sont celles de Casablanca et Tanger pour le Maroc, Oran, Alger, Bejaia et Skikda pour l’Algérie, Tunis‐Rades pour la Tunisie et Alexandrie et Port Saïd pour l’Egypte. Si on les compare avec leurs voisins du Nord, les principaux ports de la rive Sud présentent des trafics annuels significativement inférieurs. Cela est cohérent avec la différence de PIB existant entre les deux rives. Figure 16. Infrastructures portuaires de la zone Euromed Trafic 2007(MTn) Tirant d’eau (m) 74,8 59,7 <5 MTn 58,6 50,1 5 à 20 MTn 41 20 à 50 MTn 16,9 >50 MTn 14,5 18 Gênes Marseille La Spezia 5,1 Barcelone Valence 14,9 Djendjen Tanger Oran Algéciras Gioia Tauro Skikda Tunis‐Rades Alger Bejaia 2,6 4,9 6,6 1,4 20 20,2 15,6 11,2 12 Agadir 25,1 24,3 Casablanca 15 Alexandrie 11 15 11 13,2 Port Said 12,8 Source: élaboration basée sur les informations fournies par les ports 16 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Le système portuaire euro‐méditerranéen est organisé en ports hubs, ports Euromed, ports régionaux et ports spécialistes. Les ports hubs, tel que les ports d’Algésiras, Gioia Tauro, Malte, Port‐Saïd, et le nouveau port de Tanger Med, sont directement desservis par la route « round the world », et servent de plateformes de transit pour les trafics longues distances entre la zone Méditerranée / façade Atlantique, les Amériques, le Golfe et l’Asie. Les ports euro‐méditerranéens sont les principaux acteurs du commerce entre les deux rives de la Méditerranée. Ils constituent les principaux ports d’entrée et de sortie des marchandises pour les pays de la zone. Sans être des hubs de premier plan, ces ports captent des volumes suffisants pour attirer des services directs, longues distances, en particulier vers l’Asie ou vers les Amériques. Les ports régionaux sont de dimensions inférieures et remplissent principalement un rôle de feeder, alimentant les hubs et les ports Euromed de dimensions supérieures. Ce schéma général est complété par quelques ports spécialisés, lesquels canalisent en particulier les flux d’hydrocarbures entre pays producteurs (Algérie principalement) et consommateurs (Espagne, France, etc.…) Figure 17. Organisation fonctionnelle des ports de la zone Euromed Gênes Marseille‐Fos M Tarragone M Tanger R Casablanca M H H R La Spezia Oran Ports hub Ports spécialistes M Barcelone Ports gateway Euro‐méditerranéens M R Ports régionaux H Bejaia M M Valence Algésiras H Alger M R Skikda Tunis‐Rades M Djendjen Gioia Tauro H Marsaxlokk Tanger Med Alexandrie M R Agadir Port Said H Source: élaboration basée sur les informations fournies par les ports La gestion des ports Euromed a suivi la tendance mondiale, avec l’implantation au cours des dernières années d’opérateurs globaux, tels que 17 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée les spécialistes singapourien PSA (Gênes, Tanger Med), hongkongais Hutchinson Port Holding (Barcelone, Alexandrie), émirati de Dubaï Port World (Marseille, Alger, Djendjen), ou danois d’APM Terminals (Algésiras, Tanger Med, Gioia Tauro, Port Saïd). Figure 18. Opérateurs portuaires présents sur les côtes euro‐méditerranéennes Gênes Marseille La Spezia Barcelone Tarragone Valence Algésiras Alger Djendjen Gioia Tauro Bejaia Tanger Marsaxlokk Casablanca TangerMed Alexandrie Port Said Agadir Opérateurs globaux Opérateurs locaux Partenaires locaux HPH (Hong Kong) EuroGate (Allemagne) Dragados SPL (Espagne) DP WORLD (Dubaï) MarsaMaroc (Maroc) Acciona (Espagne) PSA (Singapour) APM Terminals (Danemark) Compagnies maritimes Hanjin Shipping (Corée du Sud) MSC (Suisse) CMA CGM (France) Portek (Singapour) Source: élaboration basée sur les informations fournies par les ports L’implantation, récente en ce qui concerne la rive Sud, de ces opérateurs s’accompagne d’importants investissements et implique à court terme l’arrivée d’un savoir‐faire propre à bouleverser l’efficacité de la gestion de ces ports. Avec la concrétisation de ces projets, c’est donc la mise à niveau des standards internationaux d’une grande partie du système portuaire nord‐ africain qui est en cours, porteur de gain de productivité pour les chaînes logistiques et de compétitivité pour l’économie locale. Cependant, même si cette mise à niveau des ports constitue une avancée importante, le problème des infrastructures logistiques dans les pays MATE ne s’arrête pas là, et il faut se tourner également vers la situation des infrastructures terrestres, routières et ferroviaires desservant l’hinterland des ports. 18 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 19. Réseaux routiers en Afrique du Nord Source: www.euromedtransport.org Figure 20. Réseaux ferroviaires en Afrique du Nord Source: www.euromedtransport.org La question des investissements dans ce type d’infrastructures sera abordée plus en détail par la suite. Cependant il est bon de préciser dès à présent que les problèmes de connectivité des ports avec leur hinterland sont avérés, car dans la majorité des cas, les routes restent insuffisantes et le fret ferroviaire est très peu développé dans la région. Cette situation est en train de changer, avec des politiques de grands travaux visant à moderniser les autoroutes, ainsi que des projets de raccordement des ports avec le réseau ferré, comme c’est le cas avec Tanger Med. Mais il serait souhaitable que les choses aillent encore plus loin. En effet, le développement économique de la côte a peu à peu donné naissance à un corridor rail‐route tout au long de la rive Sud, dont la consolidation serait déterminante pour l’intégration de la région. Mais le manque de collaboration entre les différents pays et la grande hétérogénéité des différents éléments du réseau constitue toujours un frein important à son implémentation. 19 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Services de transport en Afrique du Nord Services maritimes De même que les ports constituent un point de passage obligé pour la plupart des chaînes logistiques entre les pays MATE et l’Europe, les services de transport maritime en constituent le « maillon » complémentaire. Au travers de leur analyse, on distingue les principaux corridors de transport, les liens commerciaux entre la rive Nord et la rive Sud, ainsi que les acteurs dominants du marché. Pour le transport de conteneurs, dans le cas du Maroc, le port de Casablanca représente à lui seul les deux tiers des capacités avec le sud de l’Europe, et capte 7 des 11 lignes régulières existantes. Agadir et Tanger se partagent le reste. L’Espagne est la principale destination, avec 9 services réguliers, suivie par l’Italie et la France. Le marché des opérateurs de lignes est dominé par Maersk (44% des capacités), en particulier grâce aux services depuis Algesiras. Le deuxième opérateur principal est la CMA‐CGM, en partie au travers de la COMANAV, avec des lignes régulières vers Marseille et vers la Spezia. Les ports les mieux desservis d’Algérie sont Alger et Oran, avec respectivement 7 et 8 services hebdomadaires réguliers, suivis par Bejaia et Skikda (4 services hebdomadaires). Comme dans le cas du Maroc, l’offre de services est dominée par Maersk (32% des capacités), suivi de prés par le suisse MSC (30%), et par le français CMA‐CGM (20%). Les services de Maersk relient les grands ports algériens avec les hubs de la compagnie localisés à Algesiras et Gioia Tauro. MSC opère principalement les routes triangulaires Valence‐Barcelone‐ports algériens. La CMA‐CGM dessert les ports algériens depuis sa base principale de Marseille, alimenté depuis Barcelone et Gênes. L’activité des lignes régulières en Tunisie se concentre sur le port de Radès, avec 10 services réguliers vers la rive nord, ce qui fait de lui le port le mieux doté de la rive Sud de la Méditerranée. Les services entre la Tunisie et l’Europe sont dominés par le Turc EMES (33% des capacités offertes), qui, assure des liaisons avec l’Espagne et l’Italie. MSC concentre ses activités vers la Tunisie entre Barcelone et Valence, Maersk offre un service feeder vers son hub de Gioia Tauro, et la CMA‐CGM dessert Barcelone et Gênes en passant par Marseille. 20 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 21. Lignes maritimes régulières qui desservent le Maroc Capacité hebdomadaire < 500 Tn 500 Tn < Capacité hebdomadaire < 1000 Tn Capacité hebdomadaire > 1000 Tn Maersk MSC CMA CGM Autres Sea Consortium Tanger Casablanca Agadir % Capacité hebdomadaire (TEUs) Capacité hebdomadaire (TEUs) 0 16% 44% Maersk 6.000 8.000 6.780 2.250 Tanger 1.250 Nº lignes régulières Sea Consortium 0 12% 4.000 Casablanca Agadir CMA CGM 9% 2.000 2 4 6 8 MSC 19% Casablanca Autres 7 Agadir Tanger 3 2 Sources: Base de données ALPHALINER 21 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 22. Lignes maritimes régulières qui desservent l’Algérie Capacité hebdomadaire < 500 Tn 500 Tn < Capacité hebdomadaire < 1000 Tn Capacité hebdomadaire > 1000 Tn Maersk CMA CGM MSC Autres Alger Bejaia Skikda Djendjen Oran % Capacité hebdomadaire (TEUs) Capacité hebdomadaire (TEUs) 0 Maersk 18% 32% MSC CMA‐CGM 20% 5.000 Alger 5.401 Oran 4.567 Bejaia 2.025 Skikda 2.025 Nº lignes régulières 0 Autres 5 Alger 30% 10.000 10 7 Oran 8 Bejaia 4 Skikda 4 Sources: Base de données ALPHALINER 22 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 23. Lignes maritimes régulières qui desservent la Tunisie Capacité hebdomadaire < 500 Tn 500 Tn < Capacité hebdomadaire < 1000 Tn Capacité hebdomadaire > 1000 Tn Maersk EMES CMA CGM Evergreen MSC Autres Túnez-Rades Capacité hebdomadaire (TEUs) % Capacité hebdomadaire (TEUs) 0 16% 33% 9% MSC 4.000 6.000 Tunis‐Rades 8.000 6.006 Evergreen Nº lignes régulières Maersk 10% 2.000 EMES 0 5 10 15 CMA CGM 12% 20% Autres Tunis‐Rades 10 Sources: Base de données ALPHALINER Les services intra‐Méditerranée de la rive Nord vers l’Egypte touchent exclusivement le port d’Alexandrie, avec 4 lignes régulières : MSC vers Gioia Tauro, EMES vers Barcelone et Valencia, Messina et Borchard vers Marseille et Gênes. 23 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 24. Lignes maritimes régulières qui desservent l’Egypte Capacité hebdomadaire < 500 Tn 500 Tn < Capacité hebdomadaire < 1000 Tn Capacité hebdomadaire > 1000 Tn MSC Messina EMES Borchard Alexandria % Capacité hebdomadaire (TEUs) Capacité hebdomadaire (TEUs) 0 16% Port Said 2.000 4.000 6.000 MSC 39% 22% Alexandrie 4.450 EMES Nº lignes régulières Messina Borchard 0 2 4 Alexandrie 6 4 23% Sources: Base de données ALPHALINER Figure 25. Services Ro‐Ro réguliers entre la rive Nord et la rive Sud de la Méditerranée > 100 services mensuels entre 50 et 100 services mensuels entre 30 et 50 services mensuels entre 10 et 30 services mensuels Alger Tanger Tunis‐Rades Oran Nador Casablanca Alexandrie 24 Port Said Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Au trafic de conteneurs s’ajoute celui très important du transport Ro‐Ro. Du fait de leur proximité géographique, les services de ce type entre les deux rives de la Méditerranée sont particulièrement nombreux. Le principal point de passage des flux Ro‐Ro est Tanger, avec plus de 600 services mensuels, cʹest‐à‐dire une moyenne supérieure à 20 par jour. Les autres lignes principales sont les connexions Tunis‐Marseille, Nador‐ Almeria, Oran‐Alicante et Casablanca‐Barcelone. Figure 26. Nombre de services mensuels Ro‐Ro entre la rive Nord et la rive Sud de la Méditerranée Nº de services mensuels 800 678 600 400 200 149 98 141 124 158 Alger Tunis 97 60 0 Casablanca Tanger Nador Oran Alexandrie Port Said Sources: Base de données ALPHALINER En conclusion, il existe une offre complète et diversifiée de services de transports maritimes entre les deux rives de la Méditerranée, garantissant aux exportateurs et importateurs les capacités nécessaires à leur activité. Mais si les services maritimes sont bien développés, il reste encore du chemin à parcourir en ce qui concerne l’offre de services logistiques dans les pays MATE. Services logistiques Dans le domaine de la logistique, les situations sont assez différentes en fonction des pays. Le Maroc et la Tunisie, qui ont été caractérisés antérieurement comme d’importants exportateurs de produits manufacturés, ont déjà commencé à accomplir des progrès significatifs. Le Maroc est certainement le pays le plus avancé dans ce domaine, ce qui se traduit par l’implantation d’opérateurs globaux et le développement au cours des dernières années d’infrastructures spécialisées dans les grands pôles économiques du pays, dans les régions de Casablanca ou Tanger. 25 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée La Tunisie suit le même chemin, et voit aussi s’implanter les opérateurs logistiques globaux, mais l’offre de surfaces logistiques reste encore très limitée et constitue un frein important au développement de services de qualité. L’Egypte présente une situation paradoxale, car bien que représentant un marché potentiel immense avec sa population de près de 80 millions d’habitants, et possédant une situation géographique privilégiée en terme logistique, étant le point de passage entre la méditerranée et l’Asie et un carrefour entre l’Europe, l’Afrique et l’Orient, les services logistiques sont peu développés, et on compte peu d’opérateurs globaux implantés dans le pays. L’Algérie présente la situation la moins favorable. Bien que par la taille de sa population comme par son PIB, le pays présente un marché potentiellement très intéressant pour les investisseurs, de nombreuses contraintes font que celui‐ci attire peu les opérateurs logistiques internationaux, et ses infrastructures spécialisées sont peu développées. Figure 27. Echantillon d’opérateurs logistiques présents en Afrique du Nord Opérateur Maroc Algérie Tunisie Egypte Bureaux, services diversifiées et infrastructures 38.000 m 2 d’entrepôts Bureau à Alger Bureau à Tunis 28 bureaux, services diversifiés, entrepôts Représentant local Bureau à Alger Représentant local Représentant local Présent à Tanger et Casablanca services intégraux 22.000 m 2 d’entrepôts ‐ Bureaux à Rades et Sousse. Entrepôts de plus de 4.000 m 2 ‐ Schenker ‐ ‐ Représentant local Représentant local Maersk Logistics Bureau, 65 personnel, services de transitaires, entreposage, logistique intégrale Représentant local ‐ 2 bureaux à Alexandrie et au Caire, entrepôts • Présences faibles des opérateurs internationaux • Infrastructures logistiques spécialisées peu développées • Présences d’opérateurs internationaux • Infrastructures logistiques spécialisées peu développées • Présences d’opérateurs internationaux • Infrastructures logistiques spécialisées peu développées DHL CEVA Geodis Wilson • Installation d’opérateurs internationaux • Développement d’infrastructures spécialisées • Marché présentant un grand potentiel de croissance Source: élaboration basée sur les informations fournies par les opérateurs 26 Inventaire des principaux investissements réalisés dans le transport maritime L’investissement portuaire en Afrique du Nord Le secteur portuaire est sans doute un de ceux qui ont le plus bénéficié d’investissements de grande ampleur au cours des dernières années, ce qui provoque une transformation en profondeur du panorama, avec la mise à niveau des infrastructures et l’orientation du modèle de gestion vers celui de l’entreprise privée. La quasi‐totalité des principaux ports des pays MATE connaissent actuellement un processus de transformation significatif, avec des projets d’augmentation de capacité se chiffrant en centaines de millions d’Euros pour les ports existants, et un projet emblématique, le nouveau port de Tanger Med, estimé à plus de 5 milliards d’Euros et destiné à devenir un des éléments clés du futur système portuaire méditerranéen. Figure 28. Projets d’infrastructures portuaires en Afrique du Nord Projets d’infrastructures portuaires en Afrique du Nord Nouveau Tanger Med Oran Alger Agadir Amélioration Djendjen Tunis‐Rades Bejaia Casablanca Agrandissement Port Skikda Enfihda Port Said Alexandrie Source: élaboration basée sur les informations fournies par les ports Type Montant (M €) Etat En cours TangerMed Nouveau 5.067 Enfidha Nouveau 1.390 Projet En cours Oran Agrandissement 486 Alejandría Agrandissement 860 Projet Port Said Agrandissement 395 Projet Tunis‐Rades Agrandissement 198 En cours Casablanca Agrandissement 164 En cours Alger+Djendjen Amélioration 86 En cours Agadir Agrandissement 32 Terminé Skikda Amélioration 19,2 En cours Bejaia Amélioration 16 En cours Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 29. Montant des projets d’infrastructures portuaires en Afrique du Nord 5.067 Montant des investissements prevus (M€) 1.390 32 164 Agadir Casablanca 486 TangerMed Oran 86 16 19,2 198 Alger+Djendjen Bejaia Skikda Tunis‐Rades Enfidha 860 Alexandrie 395 Port Said Source: élaboration basée sur les informations fournies par les ports Ce port, actuellement en cours de construction et déjà partiellement opérationnel, est prévu pour avoir, à terme, une capacité de 100 millions de tonnes par an, et couvrir une surface de 72 hectares, comprenant divers terminaux de conteneurs, certains d’usage publique, d’autres réservés à des opérateurs particuliers, un terminal pour le vrac, un terminal Ro‐Ro, un terminal d’hydrocarbure et un terminal de véhicules, auquel s’ajoutera un terminal de passagers. Il est prévu que cette infrastructure soit complétée par une zone dédiée aux activités logistiques, et par un parc industriel où s’installeront, entre autres, des constructeurs automobiles. Afin d’assurer la connectivité de cette structure avec le réseau de communication national, des projets routiers et ferroviaires sont en cours d’exécution en parallèle. Un autre projet important est en cours, avec la construction du futur port en eaux profondes d’Enfidha (Tunisie), destiné à devenir la principale infrastructure portuaire du pays, et intégré à un vaste projet de zone économique et logistique. Le projet estimé initialement à 1,39 milliards d’Euros est actuellement en phase de préparation d’une concession, l’appel d’offres ayant été lancé en septembre 2008. L’objectif pour les promoteurs de ce projet est de tirer profit de la situation géographique centrale de la Tunisie en Méditerranée pour en faire un hub régional, en compétition directe avec les ports de Marsaxlokk et Gioia Tauro. En ce qui concerne les projets d’agrandissement des infrastructures existantes, dans la majorité des cas ceux‐ci ont pour objectif d’augmenter les capacités d’opération de conteneurs, avec l’achat de nouveaux équipements 28 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée de manipulation, l’agrandissement des quais, voire dans certains cas la construction de nouveaux terminaux. Au Maroc, le port d’Agadir a exécuté un projet de 32 millions d’euros pour développer de nouveaux quais commerciaux et Casablanca à lancé un projet de 164 millions d’euros pour restructurer les accès au port et la construction d’un nouveau terminal de conteneur. En Algérie, à Oran, Alger, Djendjen, les différents projets de modernisation ont pour objectif d’augmenter les capacités d’accueil de conteneurs : Oran va acquérir de nouveaux équipements et agrandir ses quais, DP World prévoit de moderniser le terminal de conteneur d’Alger et de rénover intégralement Djendjen ; Portrek veut agrandir le port de Bejaia et améliorer les zones d’entreposage des conteneurs ; le port de Skikda a prévu un investissement de 19 millions d’euros pour de nouveaux équipements et l’amélioration de ses accès terrestres. En Tunisie, bien que le principal chantier à venir soit celui du port d’Enfidha, le port de Radès a également commencé sa modernisation, avec un investissement de 198 millions d’euros, ayant pour objectif une mise à niveau générale de l’infrastructure portuaire, incluant le dragage du port, la construction d’un terminal de vrac, l’agrandissement du terminal de conteneur, et le développement d’une zone logistique de support à l’activité portuaire. En Egypte, les principales actions à venir ne sont encore qu’à l’état de projet, mais les investissements prévus sont très importants. Pour le port d’Alexandrie, le projet prévoit un budget de 860 millions d’euros afin de plus que doubler les capacités d’accostage et d’entreposage dans le port, et de réaliser la construction d’une nouvelle digue de protection, d’un troisième terminal de conteneurs, de silos, et de nouveaux accès terrestres. Le projet pour Port Saïd représente un investissement de 395 millions d’euros, destinés à financer l’agrandissement des zones d’accostage et des zones d’opération, ainsi que la mise en place d’un système de suivi électronique des opérations portuaires. Inventaire de l’infrastructure portuaire Les fiches récapitulatives les principaux ports méditerranéens des pays MATE, existants et en projet, sont présentées dans les pages suivantes : 29 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée • Maroc : Agadir, Marrakech, Tanger et Tanger Med ; • Algérie : Oran, Alger, Djendjen, Bejaia, Skikda; • Tunis: Tunis‐Rades, Enfidha ; • Egypte: Alexandrie, Port Saïd. Pour chacun d’entre eux, la fiche résume les informations relatives au trafic du port, au volume et type de marchandise, ainsi qu’aux caractéristiques physiques telles que la surface occupée et la profondeur des bassins, avec dans la majorité des cas des détails sur les équipements disponibles. La fiche donne également des indications sur le contexte économique du port, sa proximité avec les grands centres urbains, les principales activités économiques de la région, ou la connectivité avec des infrastructures de transport complémentaire. Pour chaque port sont détaillés les principaux projets en cours ou à venir d’amélioration, agrandissement, modernisation, voire dans certains cas (Tanger Med, Enfidha) de création ex‐nihilo. Un cas particulier, le projet du port de Cap-Djinet en Algérie Implanté à Cap Djinet (wilaya de Boumerdès), à quelque 65 km d’Alger, “Cap 2025” est encore un projet hypothétique, porté par le seul secteur privé (groupe Cevital), et non présenté dans les pages qui suivent. Il s’agit de desservir la capitale dont le port est très contraint par son insertion urbaine, par nouveau port en eaux profondes, doté de plus de 20 km de quais liés à une zone industrielle intégrée d’une superficie de 5 000 ha. Le projet, objet d’un partenariat international, concentrerait 30 milliards de dollars d’investissements –avec en particulier 3 complexes industriels (pétrochimie, aluminium, sidérurgie), un chantier naval, la fabrication d’automobiles et de conteneurs, la production d’électricité, le dessalement de l’eau de mer, ainsi qu’un millier de PME. Vaste programme… qui explique l’horizon temporel (2025) mentionné dans le nom du projet. Mais l’Algérie ne peut se contenter de regarder les opérations Tanger Med ou Enfidha, et sa puissance industrielle peut lui faire regretter son manque d’initiatives en matière logistique. 30 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Agadir: le second port atlantique du Maroc Etat actuel Concept Trafic Surface Tirant d’eau Description 2,6 MTn • Vrac (57%) • Conteneurs (28%): 56.000 TEUs • Marchandises générales (15%) 42 ha entre 8 et 15 m Principaux opérateurs Infras‐ tructures Connexions du port Population de la ville Activité économique de la zone 5 terminaux: •Multi usage (Ro‐Ro, vrac liquide et solide) •Conteneurs •Céréales (utilisé aussi pour les passagers) •Minéraux •Pétrole Autoroute Agadir‐ Marrakech en construction > 1 millions d’habitants Industries de transformations, artisanat, pêche Projets Concept Description Investissements prévus •Développement de 2 nouveaux quais commerciaux Montant Motifs des investissements 32 M€ • Doter le port de capacités suffisantes pour absorber l’augmentation de la demande • Réduire les délais d’attente des bateaux dans le port grâce aux nouveaux équipements Source: MarsaMaroc et Google Earth 31 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Casablanca: le port de référence du Maroc Etat actuel Concept Description 14,9 MTn Trafic (2007) Surface Tirant d’eau •Vrac (42%) •Conteneurs (34%): 411.000 TEUs •Marchandises générales (24%) 87 ha entre 8 et 12 m Principaux opérateurs Connexions du port Infras‐ tructures Population de la ville Activité économique de la zone Connexion au réseau d’autoroutes et au réseau ferré 4 terminaux: •Conteneurs (zone d’entreposage de 69 ha) •Ro‐Ro (parking de 8 ha) •Marchandises générales •Minéraux entre 3 et 4 millions d’habitants Principal pôle économique du pays, concentre 55% des unités productives et 60% de la main d’œuvre industrielle. En ajoutant l’activité du port de Mohammedia, le trafic portuaire de Casablanca concentre 50% des échanges commerciaux du pays Projets Concept Investissements prévus Montant Motifs des investissements Description • Nouveau terminal à conteneurs • Restructuration des accès terrestres au port 164 M€ • Absorber l’accroissement de la demande • Améliorer les flux d’entrée/sortie de camions dans le port Source: MarsaMaroc et Google Earth 32 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Tanger: le port-pont entre le Maroc et l’Espagne Etat actuel Concept Trafic Surface Tirant d’eau Description 5,1 MTn • Ro‐Ro (75%) • Mixte (19%) • Conteneurs (6%): 25.000 TEUs 14 ha entre 7 et 9 m Principaux opérateurs Infras‐ tructures 2 terminaux: • Mixte (conteneurs, vrac, marchandises générales) • Ro‐Ro (passagers et marchandises) Connexions du port Connexions routières et ferroviaires Population de la ville Activité économique de la zone 700.000 habitants Par sa position géographique et ses connexions routières et ferroviaires avec le reste du pays, Tanger est le principal port Ro‐Ro du Maroc L’industrie textile et la principale activité de la zone Tanger‐ Tétouan, représentant plus de 60.000 emplois La seconde activité principale de la zone est le tourisme Projets • La mise en fonctionnement de TangerMed devrait s’accompagner du transfert des activités de transport de passagers et de marchandises vers celui‐ci, ne laissant au port de Tanger que les activités de loisir Source: MarsaMaroc et Google Earth 33 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée TangerMed: la nouvelle porte de l’Afrique Etat actuel et projets Concept Trafic Surface Montant de l’investisse ment Description 100 MTn (estimation) 78 ha 5.067 M€ Principaux opérateurs Infras‐ tructures actuelles Connexions du port Inves‐ tissements prévus • TangerMed I (terminaux à conteneurs: APM et EUROGATE) • Plateforme logistique Connexion avec le réseau ferré national et le réseau autoroutier •Terminal de passagers (en construction) •Terminal vrac (en construction) •Terminal Ro‐Ro (en construction) •Terminal hydrocarbures (en projet) •Terminal de véhicules •Zone Franche industrielle (en construction) •TangerMed II (2 terminaux à conteneurs suplémentaires) à moyen terme Terminal Ro-Ro Terminaux à conteneurs TangerMed I Terminaux à conteneurs TangerMed II Plateforme logistique Zone Franche Source: TangerMed et Google Earth 34 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Oran: le port-pont entre l’Algérie et l’Espagne Etat actuel Concept Description 4,9 MTn Trafic •Ro‐Ro et Marchandises générales (83%) •Conteneurs (17%): 63.000 TEUs Surface 72 ha Tirant d’eau 20 m Principaux opérateurs Opérateur publique Connexions du port Connexion aux réseau routier et ferroviaire Population de la ville > 1 million d’habitants Projets Concept Activité économique de la zone Principal pôle économique de l’Est algérien, constitue le principal pont de connexion entre le pays et l’Espagne, en particulier sa liaison Ro‐Ro avec Alicante Investissements prévus Montant Motifs des investissements Description • Agrandissement de la longueur de quai de 1500 m • Acquisition de nouveau matériel 496 M€ • Diminuer les temps d’attente des navires Source: www.euromedtransport.org et Google Earth 35 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Alger: le port de référence pour le trafic de conteneurs en Algérie Etat actuel Concept Description 11,2 MTn Trafic Surface Tirant d’eau •Mixte et Ro‐Ro (42%) •Conteneurs (58%): 500.000 TEUs 28 ha entre 6,5 et 10,5 m Principaux opérateurs Infras‐ tructures Port multifonction avec quais spécialisés pour le transfert de conteneurs, le vrac liquide et solide, Ro‐ Ro et Marchandises générales Projets Connexions du port Population de la ville Connexion aux réseaux routier et ferroviaire Concept Investissements prévus 3 millions d’habitants Activité économique de la zone •Modernisation du terminal à conteneurs •Formation des personnels 86 M€ (avec la restructuration du port de Djendjen) Montant Capital du pays, premier port à conteneurs. Industries principales: chimie et BTP Description Motifs des investissements • Augmenter de 60% le trafic de conteneurs • Améliorer la productivité Source: port d’Alger, DP WORLD et Google Earth 36 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Bejaia: un port d’hydrocarbures disposant d’un terminal à conteneurs Etat actuel Concept Description 15,6 MTn Trafic •Hydrocarbures (60%) •Marchandises générales (30%) •Conteneurs (10%): 100.000 TEUs Surface 44 ha Tirant d’eau 15 m Principaux opérateurs Infras‐ tructures •Terminal pour hydrocarbures •Terminal à conteneurs et marchandises générales Connexions du port Connexion aux réseaux routier et ferroviaire Population de la ville 200.000 habitants Activité économique de la zone Projets Concept Description Investissements prévus •Amélioration de l’entreposage de conteneurs •Acquisition de nouveau équipements •Agrandissement du port pour qu’il atteigne les 50 ha Production d’hydrocarbures Montant 16 M€ Source: port de Bejaia, PORTEK et Google Earth 37 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Djendjen: un port ayant de grandes perspectives de futur Etat actuel Concept Description 1,4 MTn Trafic Surface Tirant d’eau •Céréales (54%) •Conteneurs (46%): 50.000 TEUs 104 ha 11 m Principaux opérateurs Connexions du port Connexion aux réseaux routier et ferroviaire Population de la ville 150.000 habitants Projets Activité économique de la zone Port initialement construit dans les années 80 pour servir une aciérie qui ne fut finalement jamais construite. Il s’est depuis spécialisé dans le transport de céréales Concept Investissements prévus Montant Motifs Description •Rénovation de la zone portuaire •Formation des personnels 86 M€ (avec le projet d’Alger) •Dubai Ports World a l’intention de faire de Djendjen un des principaux ports de la région Source: port de Djendjen, DP WORLD et Google Earth 38 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Skikda: le principal port d’hydrocarbures d’Algérie Etat actuel Concept Description 24,3 MTn Trafic Surface Tirant d’eau •Hydrocarbures (95%) •Conteneurs (5%): 100.000 TEUs 51 ha entre 6,5 et 15 m Principaux opérateurs Opérateur publique Connexions du port Connexion aux réseaux routier et ferroviaire Population de la ville 170.000 habitants Activité économique de la zone Activité principalement dédiée aux hydrocarbures: gaz liquide, raffineries de pétrole, chimie. On compte aussi une activité lié à l’agriculture et au minéraux Projets Concept Investissements prévus Montant Description •Nouveaux équipements pour le port •Dragage du port •Amélioration des accès terrestres 19,2 M€ Source: port de Skikda et Google Earth 39 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Tunis-Rades: actuellement, le principal port tunisien Etat actuel Concept Description 6,6 MTn Trafic Surface Tirant d’eau •Hydrocarbures (20%) •Ro‐Ro (18%) •Marchandises générales (18%) •Conteneurs (44%): 360.000 TEUs 50 ha entre 7 et 11 m Principaux opérateurs Opérateur privé national Connexions du port Connexion aux réseaux routier et ferroviaire Population de la ville Activité économique de la zone entre 600.000 et 700.000 habitants Le principal secteur économique est le tourisme, suivi de l’industrie textile Projets Concept Investissements prévus Montant Description • Dragage du port (en cours) • Construction d’un terminal de vrac (en cours) • Construction d’une zone d’activité logistique (en projet) • Agrandissement du terminal à conteneurs (en projet) 198 M€ Motifs des investissements • Renforcer l’activité lié au trafic de conteneurs Source: Office de la Marine Merchant et des Ports et Google Earth 40 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Enfidha: le pari ambitieux d’un nouveau hub Euro-méditerranéen sur la rive Sud Etat actuel et projets Concept Description 78,9 MTn (estimation pour 2030) Trafic •Conteneurs: 5,4 M TEUs Montant de l’investisse ment Surface 1.390 M€ En projet la construction d’une zone d’activité logistique de 1.000 ha Tirant d’eau en projet Principaux opérateurs à décider Infras‐ tructures •Terminal à conteneurs et terminal polyvalent •Agrandissement des terminaux à conteneurs et polyvalents •Agrandissement des terminaux à conteneurs et polyvalents •Étude de viabilité et d’impacte environnemental en cours Activité économique de la zone Activités du secteur primaire: culture de céréales, olives, production vinicole, bétail Source: Enfidha Port et Ministère du Transport 41 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Alexandrie: le port égyptien de référence Etat actuel Concept Description 25,1 MTn Trafic Surface Tirant d’eau •Marchandises générales (70%) •Conteneurs (30%): 600.000 TEUs 520 ha entre 8 et 19 m Principaux opérateurs Connexions Population de la ville Activité économique de la zone Connexion aux réseaux routier et ferroviaire 3,9 millions d’habitants Deuxième ville du pays, les principales industries sont la métallurgie, la chimie, la production de plastiques et l’industrie agroalimentaire Projets Concept Description Investissements prévus • Augmenter de 63% les zones d’accostage et de 54% les surfaces d’entreposage • Construction d’une nouvelle digue de protection de 3,6 km • Construction du troisième terminal à conteneurs • Nouveaux accès au réseau routier • Construction de silos Montant 860 M€ Source: Alexandria Port Authority et Google Earth 42 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Port Said: une des portes de l’Europe pour les marchandises asiatiques Etat actuel Concept Description 20,2 MTn Trafic Surface Tirant d’eau •Conteneurs (100%): 1.200.000 TEUs 127 ha entre 8 et 13 m Principaux opérateurs Population de la ville > 500.000 habitants Projets Concept Activité économique de la zone Industrie chimique (adhésifs, peinture), métallurgie, céramique et confection De part sa localisation, Port Said est un des principaux port de transhipment de la région Description Investissements prévus • Agrandissement des zones d’accostage • Dragage du bassin terminal de conteneur • Agrandissement de la zone d’opération (extension de 50 ha) • Mettre en place le suivi électronique des opérations portuaires Montant • 395 M€ Motifs • Permettre l’entrée de navires de dimensions supérieures • Augmenter la capacité de transfert de conteneurs • Améliorer le suivi des opérations Source: Port Said Port Authority et Google Earth 43 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Le futur de l’investissement en infrastructures dans la région D’une manière générale, de nombreux projets d’infrastructures de transport sont prévus dans les pays MATE dans un proche avenir. En ce qui concerne les infrastructures portuaires, les projets du port d’Enfidha et du port de Djendjen (voire, à terme Cap Djinet) représentent les investissements les plus importants. En ce qui concerne l’infrastructure routière, quelques projets notables sont à signaler en Egypte et au Maroc, mais d’une manière générale on constate que les investissements on été faits, comme l’illustre le chantier actuel mis en œuvre en Algérie pour équiper le pays d’une autoroute le traversant d’Est en Ouest. A moyen terme, le secteur qui recevra le plus d’investissements est le chemin de fer, dont le développement est en passe de devenir une priorité pour les pays nord‐africains, que ce soit pour le transport de marchandises comme pour le transport de passagers. Le projet le plus emblématique de cette volonté est certainement la construction du futur TGV marocain, dont le coût se chiffre à plusieurs milliards d’euros. Figure 30. Actions proposées dans le PART 2007‐2013 relatives aux infrastructures de transport (millions d’€) Note: le graphique ne comprend pas le projet TangerMed ni une connexion fixe à Gibraltar TGV (estimation) 5000 4000 3000 Enfihda Ports Fer Route 2000 Djendjen 1000 0 Maroc Algérie Tunisie Egypte Source: Plan d’action régional de transport pour la région méditerranéenne 2007‐2013 44 Diagnostic du système de transport dans la région euroméditerranéenne Le diagnostic du système de transport dans la région euro‐méditerranéenne a pour objectif d’identifier quels sont les freins existant actuellement au développement des échanges et en déduire les besoins en investissements prioritaires pour le système de transport. Cette analyse se fonde sur trois sources principales d’informations, que sont les informations sur la situation des infrastructures et des services présentés précédemment, la révision d’études de référence réalisées sur le sujet telles que celles de la Banque Mondiale ou du CETMO, ainsi que les résultats des entretiens réalisés auprès d’acteurs du secteur des transports : • Transitaires (CONDEMINAS...) ; • Compagnies maritimes (MSC...) ; • Chargeurs (SIMON, INDUSTRIAS TITAN...) ; • Opérateurs logistiques (MAERSK LOGISTICS). Positionnement compétitif Selon les résultats de l’étude de la Banque Mondiale sur la facilité de faire des affaires dans les différents pays du monde (« Doing Business »), les procédures de commerce transfrontalier ne semblent pas constituer un frein particulier à la compétitivité des pays MATE, à l’exception notable du cas de l’Algérie qui souffre de coûts largement supérieurs à la moyenne des pays en voie de développement. Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 31. Durée des procédures et coûts moyens d’exportation/importation Coût US$/ Conteneur 1.400 Algérie 1.200 Roumanie 1.000 Hongrie Inde Pologne République Tchèque 800 Taiwan Vietnam Égypte Thaïlande Maroc Tunisie 600 Chine 400 10 12 14 16 18 20 22 24 26 Durée en jours Durée: temps moyens des procédures d’importation /exportations Couts: couts moyens associés à l’exportation/importation d’un conteneur de marchandise dans le pays Source: “Doing business 2008” de la BANQUE MONDIALE A l’opposé, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc apparaissent comme très bien placés en termes de coûts comme de temps nécessaire à l’exécution des procédures d’exportation et d’importation, en comparaison avec leurs concurrents d’Asie ou d’Europe de l’Est. Seule la Chine parvient à présenter des coûts logistiques plus faibles. Malgré ce bon point, il n’en demeure pas moins que les pays MATE restent parmi les pays où faire des affaires se révèle être le plus difficile. Ainsi, sur un échantillon de 13 pays en voie de développement, l’Egypte, le Maroc et l’Algérie se positionnent systématiquement parmi les derniers, seule la Tunisie tire son épingle du jeu. Il apparaît que les facteurs qui influencent le plus cette situation sont liés à la situation des institutions et de la législation de ces pays, que ce soit en termes de marché du travail, d’accès à la propriété ou à un financement, ou en termes de respect des contrats et de protection des investisseurs. 46 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 32. Classement des pays par facilité d’y faire des affaires Embauche des travailleurs + 19 58 Thaïlande République Tchèque Transfert de propriété 20 Thaïlande 24 Taiwan 30 Chine 38 Vietnam 72 Vietnam 81 Pologne 52 Tunisie 83 Hongrie 59 République Tchèque 89 Inde 91 Chine 81 98 108 Égypte 114 Tunisie 119 Algérie 149 Roumanie Obtention de prêts 13 Roumanie 25 Hongrie Inde République Tchèque Pologne 169 Maroc 33 66 Thaïlande Roumanie Pologne Inde Algérie Taiwan Pologne 51 61 79 Vietnam Taiwan Chine Hongrie 102 Égypte 111 Roumanie 116 Tunisie 114 Inde 126 Algérie 141 Maroc Hongrie 21 Chine 26 + Thaïlande Thaïlande 47 Roumanie 35 Roumanie 50 Hongrie 42 Vietnam 58 Taiwan 65 72 République Tchèque Pologne 81 Tunisie 87 Vietnam 90 Chine Pologne Égypte 72 Tunisie 84 87 Taiwan 93 République Tchèque 110 Hongrie Facilité de faire des affaires 19 République Tchèque Chine 114 Maroc 126 Algérie 120 Inde 148 Tunisie 161 Maroc 159 Algérie 13 84 104 Égypte 107 Maroc Exécution des contrats 68 Thaïlande 153 Taiwan - Protection des investisseurs 168 Vietnam 125 Égypte 152 Égypte 180 Inde - 129 Maroc 130 Algérie Source: “Doing business 2008” de la BANQUE MONDIALE En ce qui concerne la performance logistique des pays dans leur ensemble, l’indicateur établi par la Banque Mondiale pour mesurer le niveau de développement de chacun des pays laisse apparaître des situations diverses, positionnant la Tunisie comme le pays le plus avancé dans ce domaine, suivi par l’Egypte et le Maroc, les deux pays se trouvant à un niveau similaire, et l’Algérie dans la situation la plus difficile. Ainsi l’analyse détaillée des différents indicateurs laisse apparaître de nombreuses lacunes, tant du point de vue de la qualité des infrastructures et des services, que des procédures administratives. Les indicateurs de développement des infrastructures, du transport international et de compétence logistique sont (sur échelle de 0 à 5) au moins 1 point inférieur (Tunisie), et jusqu’à 2 points inférieurs (Algérie), à la moyenne des pays de la rive nord (Espagne, France, Italie). Ainsi, alors que la Tunisie parvient à se placer un peu au‐delà du premier tiers du classement de la Banque Mondiale (60 sur 150), le Maroc et l’Egypte se situent ensemble à la fin du deuxième tiers (94 et 97 sur 150), et l’Algérie se positionne à la fin du classement (140 sur 150). 47 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 33. Indicateurs de performances logistiques pour les pays MATE Tunisie Douanes 5 4 3 2 1 0 Respect des délais Coûts logistiques domestiques Tracking & tracing Maroc Compétence logistique Tracking & tracing Tracking & tracing Moyenne des pays de la rive nord Douanes 5 4 3 2 1 0 Coûts logistiques domestiques Coûts logistiques domestiques Transport international Egypte Respect des délais Respect des délais Infrastructures Douanes 5 4 3 2 1 0 Infrastructures Transport international Infrastructures Transport international Compétence logistique Algérie Respect des délais Coûts logistiques domestiques Compétence logistique Tracking & tracing Douanes 5 4 3 2 1 0 Infrastructures Transport international Compétence logistique Source : élaboration propre à partir de données de la Banque Mondiale Supérieur Figure 34. Positionnements relatifs en fonction du niveau de développement des infrastructures et de la logistique Tunisie Indice de performance logistique Egypte Inferieur Maroc Les formes sont proportionnels au PIB de chaque pays Algérie Inférieur Développement des infrastructures de transport Supérieur Source: élaboration propre, indicateurs économiques et logistiques, BANQUE MONDIALE 48 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Les pays MATE présentent donc une situation paradoxale, où les pays les plus puissants économiquement, en termes de population comme de PIB (Algérie, Egypte), présentent également les plus faibles niveaux de performance logistique et de développement de leurs infrastructures. Diagnostic du système de transport Les entretiens réalisés auprès d’entreprises participant à l’activité logistique en Méditerranée (transitaires, compagnies maritimes, chargeurs, opérateurs logistiques), permettent d’affiner et le diagnostic, en apportant le témoignage des acteurs du secteur. Infrastructures portuaires Ainsi il apparaît que les investissements nécessaires à la mise à niveau des ports d’Afrique du Nord ont été ou sont en phase d’être réalisés. A part dans le cas des ports algériens, les consignataires interrogés estiment généralement que les infrastructures actuelles seront suffisantes pour absorber la demande à moyen terme. En effet, les ports algériens souffrent encore de carences, notamment au niveau de leu administration, ce qui se traduit souvent par l’attente des navires à l’entrée des ports, et une certaine insécurité pour les lignes maritimes quant à la durée des escales. Mais cette évolution que sont en train de vivre les ports nord‐africains, et dont l’Algérie n’est pas exempte, s’accompagne de la venue d’opérateurs internationaux, qui apportent avec eux leur savoir‐faire en termes de gestion. Il est possible d’estimer que, du point de vue des infrastructures comme de la gestion, les ports de la rive Sud sont désormais en passe d’atteindre un niveau qui leur permettra d’être compétitifs face à leur rivaux asiatiques, et d’être pourvus de capacités suffisantes pour affronter l’avenir. Infrastructures terrestres En ce qui concerne les infrastructures terrestres, celles‐ci présentent certaines déficiences en termes de connectivité. Celles‐ci constituent une des principales limites au développement économique de la région, avec des 49 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée problèmes récurrents d’interconnexion entre les ports et leur hinterland, ou entre les pays mêmes du Nord de l’Afrique, à travers le corridor rail‐route côtier Est‐Ouest. Il est pourtant important de signaler que, en ce qui concerne le réseau routier, d’importants projets sont mis en œuvre pour améliorer le réseau, avec notamment des projets d’autoroutes de grande ampleur en Algérie et au Maroc. En ce qui concerne le transport ferroviaire, celui‐ci a souffert au cours des dernières années d’un important déficit d’investissement. Cette situation est en passe de changer, comme l’illustre le cas du Maroc, qui dans la continuation du projet de Tanger Med, a entrepris de renforcer le réseau dans le but de développer les activités de fret. En ce qui concerne les surfaces dédiées aux activités logistiques, la situation est également en train d’évoluer, en particulier dans des pays comme le Maroc ou des infrastructures spécialisées se sont développées. Cependant, d’un point de vue général, l’offre actuelle dans les pays MEDA reste très limitée, ce qui constitue un frein au développement des services logistiques, lesquels sont indispensables au développement des économies locales. Services logistiques et transport Le faible développement des services, qui se traduit par une implantation limitée des opérateurs internationaux, affecte de manière négative le secteur de la logistique. Ainsi, l’offre de services logistiques, tel qu’ils existent dans les pays de la rive Nord de la Méditerranée, est peu développée sur la rive Sud, ce qui limite la compétitivité et défavorise les pays d’Afrique du Nord face à d’autres pays émergeants mieux organisés. Certains pays, comme le Maroc, montrent cependant la voie. Aujourd’hui, certains opérateurs logistiques installés ces dernières années offrent déjà à leurs clients des services permettant à leurs marchandises d’atteindre en moins de 48 h n’importe quelle ville du pays. En ce qui concerne le transport routier, l’importance du secteur informel et artisanal dans le transport routier est une des causes majeures des problèmes de qualité que connaît le secteur logistique dans ces pays. Celle‐ci tend à tirer les prix et les services vers le bas, et à réduire l’efficacité globale du système en réduisant les volumes transportés. 50 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Ces lacunes plaident en faveur d’un renforcement nécessaire du secteur du transport et des services logistiques en général qui ne pourra avoir qu’un impact positif sur les coûts et le niveau de service logistique, favorisant l’ensemble des acteurs de l’économie. Après la mise à niveau des ports, il devient donc nécessaire d’améliorer le maillon terrestre pour que les produits arrivent aux usines, magasins, centres commerciaux… Cadre légal et institutionnel Les témoignages obtenus auprès des acteurs du secteur laissent clairement apparaître des carences dans les processus de commerce extérieur. Bien que l’on assiste à une prise de conscience des enjeux pour l’économie, les services publics directement impliqués dans les processus de transport ou du commerce extérieur (douanes, autorités portuaires, opérateurs ferroviaires) ont encore du mal à s’orienter vers un rôle de facilitateur. Les entreprises qui veulent importer ou exporter se retrouvent confrontées au problème d’efficacité des administrations. La question de l’efficacité des administrations, mais aussi des entreprises locales en générales, est un des éléments cruciaux de la problématique du développement économique dans les pays d’Afrique du Nord, et nécessite d’être traitée à un niveau global. Tant que ces problèmes n’auront pas été résolus, ils constitueront un frein important au développement de l’activité économique et à l’investissement de capitaux étrangers. Ces besoins représentent une opportunité pour les entreprises spécialisées dans la formation et le conseil comme pour les fournisseurs d’équipements informatiques et de développement de systèmes d’information. 51 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée 52 Recommandations et opportunités d’investissements A partir de l’analyse de la situation du transport et de la logistique dans les pays MATE, il est possible d’en identifier les forces et les faiblesses, qui constituent autant d’opportunités pour le développement de nouvelles activités dans la région. La méthodologie utilisée pour caractériser ces opportunités, et appliquée de manière systématique aux quatre pays de l’étude, est présentée ci‐après. Méthodologie L’évaluation des opportunités d’investissement dans chaque pays s’effectue selon trois axes : Les infrastructures de transport : terrestres, portuaires, zones logistiques ; Les services logistiques : transport routier, ferroviaire, opérateur logistique ; La formation et les technologies : renforcement et réorganisation des administrations, services d’information, formation professionnelle pour les spécialistes de la logistique. Afin de procéder à l’évaluation, une liste d’opportunités d’investissement dans chaque pays est établie pour chacun de ces axes. Cette information est complétée par une estimation de la taille du marché local, soit en fonction du volume d’investissement actuel, soit à partir d’extrapolations sur la taille totale de l’économie, ainsi que par un résumé des points faibles et des points forts. L’ensemble des conclusions est résumé dans un tableau dont le format type est présenté dans la figure suivante : Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Figure 35. Evaluation de l’opportunité pour chaque pays Analyse par pays Maroc Le Maroc a procédé ces dernières années à la réalisation de grands travaux dans le domaine des infrastructures, avec en particulier la construction d’autoroutes et le projet du port de Tanger Med, et a l’intention de continuer dans les années à venir. Le plan national d’investissement pour 2008‐2012 prévoyait un budget de 10,9 milliards de Dirhams. Mis à part le projet de Tanger Med, en cours d’exécution, qui représente à lui seul plus de 5 milliards d’euros, les autres projets emblématiques concernent le transport ferroviaire, avec un budget de 4,5 milliards d’euros pour le futur TGV (Casa‐ Tanger), et 775 millions d’euros pour la modernisation du réseau routier. Le Maroc est donc actuellement un véritable chantier, ce qui représente bien entendu des opportunités commerciales pour les entreprises de BTP et de grands équipements, bien qu’il s’agisse de marchés très stratégiques et difficiles d’accès sans un certain appui politique. Ces projets vont générer toute une activité débouchant sur de nombreuses opportunités d’affaires: matériaux de construction, transport de matériaux, d’engins et de personnel, manutention, etc.… 54 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée En se basant sur une estimation sur le chiffre d’affaires des opérateurs logistiques (soit 0,3% du PIB ‐chiffre correspondant à la réalité des pays de la rive Nord de la Méditerranée), le marché potentiel des activités de services logistiques au Maroc peut être estimé entre 150 et 200 millions d’euros annuel. Au Maroc les opportunités existent car le pays se modernise et de grands opérateurs internationaux y implantent de plus en plus leurs activités. Cependant le marché est encore loin d’être mature, des espaces logistiques manquent, et le secteur doit affronter la concurrence du secteur informel. Ce marché est plein de promesses, avec des opportunités aussi bien pour des services logistiques intégraux ou des activités de transport de qualité que pour le développement de l’infrastructure logistique qui fait encore défaut. Ces grands changements, rapides, s’accompagnent de la nécessité urgente d’acquérir un savoir‐faire en matière de gestion des entreprises logistiques, comme de l’organisation des administrations publiques pour accompagner et faciliter leurs activités. Bien que sa taille soit peu élevée en comparaison avec celle du secteur de la construction, ce secteur génère des opportunités pour des entreprises spécialisées dans la formation et le conseil en logistique ou dans la mise en place de politiques publiques adaptées. Figure 36. Synthèse des résultats de l’évaluation pour le Maroc Infrastructures de transport Opportunité Volume Points febles, points forts Evaluation globale d’opportunité Ports et chemins de fer Plan national d’investissements 2008‐2012: 10.900 M€ TangerMed: 5.067 M€ 450 km de lignes TGV prévus: 4.500 M€ Modernisation de routes: 775 M€ Le pays prend l’habitude de la gestion de grands travaux, par exemple à travers du projet TangerMed ÃÃà Développement des services logistiques réels: implantation récente d’opérateurs européens. Concurrence du secteur des transports informels Ãà Services logistiques Transport, entreposage, distribution: opérateur logistique Estimation du marché potentiel*: 150‐200 M€ par an Formation et technologies Formation entreprises locales Formation administration Volume peu élevé par rapport au marchés des infrastructures Ãà * Estimation réalisée en se basant sur l’exemple des pays de la rive Nord de la Méditerranée, où les ventes des opérateurs logistiques entre 2004 et 2007 ont représenté 0,3% du PIB 55 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Algérie L’Algérie est un grand pays, peuplé et riche en hydrocarbures, ce qui peut être très attractif pour un investisseur. Cependant s’implanter dans ce pays n’est pas chose aisée, et l’environnement des affaires est considéré un des plus difficiles de la région. Comme le Maroc, l’Algérie s’est lancée dans une politique de grand travaux, avec notamment le projet d’autoroute Est‐Ouest, doté d’un budget de 7,8 milliards d’euros, ou le plan national d’investissements ferroviaires, estimé à plus de 11 milliards d’euros, et montre des signes d’ouverture vers l’économie de marché, comme le traduit la privatisation d’une partie de ses infrastructures portuaires. Selon notre estimation, le secteur des services logistiques, qui est très peu développé et dominé par des acteurs locaux, pourrait représenter un marché de plus de 300 millions d’euros. Les dysfonctionnements actuellement existants laissent penser qu’il existe également un marché pour le conseil spécialisé et la formation. Les opportunités existent donc, dans le BTP, les équipements, les services logistiques, le conseil, etc.… mais les conditions du pays incitent à une certaine prudence. Figure 37. Synthèse des résultats de l’évaluation pour l’Algérie Evaluation globale d’opportunité Opportunité Volume Points febles, points forts Infrastructures de transport Chemins de fer, routes Autoroute Est‐Ouest: 7.800 M€ Plan national d’investissements ferroviaires: 11.400 M€ Climat des affaires qui rend difficile l’implantation d’entreprises étrangères Ãà Services logistiques Transport, entreposage Estimation du marché potentiel*: 300‐350 M€ par an Marché très peu développé, principalement occupé par des acteurs locaux à Formation et technologies Formation entreprises locales Formation administration Volume peu élevé par rapport au marchés des infrastructures à * Estimation réalisée en se basant sur l’exemple des pays de la rive Nord de la Méditerranée, où les ventes des opérateurs logistiques entre 2004 et 2007 ont représenté 0,3% du PIB 56 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Tunisie La Tunisie possède à la fois l’économie la plus petite et l’une des plus dynamiques de la région, avec une grande ouverture commerciale sur l’international, et un des meilleurs PIB par habitant. La Tunisie, comme ses voisins, lance elle aussi de grands travaux en infrastructures, avec un plan national d’autoroutes de 700 millions d’euros, et le projet du nouveau port d’eaux profondes d’Enfidha estimé à 1,4 milliards actuellement en cours d’adjudication. Les volumes sont relativement faibles en comparaison avec le Maroc ou l’Algérie, mais la Tunisie a l’avantage de posséder un climat des affaires plus favorable. Le secteur de la logistique est également très peu développé : peu d’opérateurs internationaux, peu d’infrastructures spécialisées, et pourtant un marché potentiel pour les services logistiques de plus de 75 millions d’euros. La Tunisie offre donc des opportunités diverses d’investissements, et même si la taille de son marché peut en faire une cible moins attractive, elle offre de bonnes conditions pour les entreprises qui souhaitent s’implanter dans la région. Figure 38. Synthèse des résultats de l’évaluation pour la Tunisie Opportunité Volume Points febles, points forts Evaluation globale d’opportunité Infrastructures de transport Routes et ports Port d’Enfidha: 1.390 M€ Plan national d’autoroutes: 700 M€ Volume de marché relativement faible en comparaison avec ces voisins à Services logistiques Transport, entreposage, distribution: opérateur logistique Estimation du marché potentiel*: 75‐100 M€ par an Marché peu développé mais avec des prédispositions positives Ãà Formation et technologies Formation entreprises locales Formation administration Volume peu élevé par rapport au marchés des infrastructures à * Estimation réalisée en se basant sur l’exemple des pays de la rive Nord de la Méditerranée, où les ventes des opérateurs logistiques entre 2004 et 2007 ont représenté 0,3% du PIB 57 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée Egypte Avec la nécessité de moderniser son système ferroviaire (le plus important d’Afrique), des projets de mise à niveau de ses ports d’Alexandrie et de Port Saïd, et des investissements prévus dans de nouvelles infrastructures routières, des opportunités sont en train de se créer en Egypte, pour le BTP et les équipements ferroviaires, portuaires et routiers. Le secteur des services logistiques représente un important marché potentiel. Pourtant, alors que le pays est une des principales économies de la région, les opérateurs locaux dominent totalement le marché et peu d’entreprises internationales ont réussi à s’y implanter. Le potentiel est donc grand, mais le contexte sectoriel des affaires est peu favorable. Figure 39. Synthèse des résultats de l’évaluation pour l’Egypte Opportunité Volume Infrastructures de transport Chemins de fer, route, ports Route Alexandrie‐ Le Caire‐Suez‐Taba: 435 M€ Modernisation chemins de fer: 1.353 M€ Port Said: 395 M€ Alexandria: 860 M€ Services logistiques Transport, entreposage, distribution: opérateur logistique Estimation du marché potentiel*: 300‐350 M€ par an Formation et technologies Formation entreprises locales Formation administration Volume pas très grand par rapport au marchés des infrastructures Points febles, points forts Evaluation globale d’opportunité ÃÃà Marché peu développé, principalement occupé par des acteurs locaux à Ãà * Estimation réalisée en se basant sur l’exemple des pays de la rive Nord de la Méditerranée, où les ventes des opérateurs logistiques entre 2004 et 2007 ont représenté 0,3% du PIB Synthèse Les politiques de grands travaux actuellement en cours de mise en œuvre ou sur le point d’être lancées, sont le signe d’un dynamisme présentant de nombreuses opportunités pour les investisseurs. Ces économies en pleine expansion présentent toutes, à des degrés divers, des marchés des services logistiques peu développés, bien que ceux‐ci deviennent désormais nécessaires. Mais ces pays souffrent encore de certains blocages, d’une 58 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée certaine pesanteur administrative qui s’ajoute à la concurrence du secteur informel, qui rend difficile le développement de l’économie formelle, et le respect de standards de qualité élevés. Parmi ces pays, le Maroc ce détache comme présentant à la fois un marché aux dimensions importantes, l’existence d’une volonté politique forte de développement des activités de support à l’économie telle que la logistique, et un dynamisme qui se traduit par l’implantation toujours plus importante de multinationales et d’opérateurs globaux dans le domaine des transports et de la logistique. Ainsi, le travail de planification du réseau d’infrastructures a été réalisé ; la mise en œuvre de ces plans est en cours ; dans ce contexte, la première priorité pour le pays est désormais de consolider le secteur des services logistiques, et d’accompagner la structuration de son marché intérieur. Cela implique à la fois la création de plateformes logistiques, le développement des activités d’opérateurs logistiques, mais aussi la formation des personnels des administrations qui régulent le système. Il apparaît également un deuxième axe d’action prioritaire, qui est lié au développement actuel des infrastructures. Afin de tirer le plus grand parti des investissements qu’il a réalisé et de pérenniser cette situation, le Maroc doit s’orienter vers la maîtrise des techniques de contrôle et régulation du trafic, et la maintenance de ses infrastructures routières et ferroviaires. Autant d’opportunités d’ouvrir de nouveaux marchés pour les entreprises spécialisées dans ces domaines. L’Algérie reste une destination plus difficile, du fait de sa situation institutionnelle et de la dépendance de son économie à un seul secteur, celui des hydrocarbures. Les activités logistiques se résument donc principalement aux opérations d’exportation et d’importation. Il est cependant intéressant de constater que les politiques de grands travaux, régulièrement lancées par le gouvernement pour stimuler l’économie locale, se font généralement en faveur du secteur des infrastructures, et en particuliers des transports. Dans ce contexte, la priorité pour le pays reste de développer ses infrastructures, en ce concentrant désormais sur l’amélioration de la connectivité des ports avec leur hinterland. La Tunisie présente un vrai potentiel de développement, et de bonnes conditions pour les affaires, mais peut faire hésiter les investisseurs du fait de la taille limitée de son marché intérieur. Le projet‐phare à venir pour le 59 Investissements prioritaires pour le développement de la logistique en Méditerranée développement du pays est la construction du port d’Enfidha, laquelle doit être accompagné de certaines mesures de modernisation et de renforcement du marché logistique. La priorité à moyen terme est donc de développer les infrastructures de support : augmenter la quantité et la qualité de l’offre de surfaces logistiques, préparer et former les personnels des administrations et des entreprises du secteur. L’Egypte, pays paradoxal, possède de nombreux atouts, un marché intérieur très important, une position géographique stratégique, mais présente encore un faible taux d’implantation des opérateurs logistiques globaux. Cependant ce pays possède un fort potentiel, et présente de bonnes opportunités pour ceux qui sauront accompagner le processus de modernisation en cours. La priorité à court terme consiste principalement à compléter le réseau d’infrastructures, et promouvoir son intégration Est‐Ouest et Nord‐Sud. À moyen terme, du fait de ses nombreux atouts stratégiques, la situation de l’Egypte sera telle qu’il deviendra indispensable de développer des plateformes de logistiques et favoriser l’implantation d’opérateurs logistiques internationaux. Figure 40. Synthèse des résultats 60 Maroc Algérie Tunisie Egypte Infrastructures de transport ÃÃà Ãà à ÃÃà Services logistiques Ãà à Ãà à Formation et technologies Ãà à à Ãà Grande opportunité, marché logistique en développement Grande opportunité mais encore peu mature Opportunité réelle mais le potentiel du marché est limité Grande opportunité même si manque encore de maturité