Le γ-hydroxybutyrate (GHB) ou acide γ-hydroxybuty

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Le γ-hydroxybutyrate (GHB) ou acide γ-hydroxybuty
GHB
Le ã-hydroxybutyrate (GHB) ou acide ã-hydroxybutyrique est une substance endogène en partie produite par
métabolisation de l’acide ã-aminobutyrique (GABA)
qui est un neuromodulateur majeur du système nerveux
central. Sa biosynthèse s’effectue in vivo mais aussi parfois in vitro dans les tubes de prélèvement sanguin, ce
qui nécessite un recueil sur sang total EDTA congelé
pour limiter cette formation.
Alors que son existence comme substance endogène est
encore ignorée, il est synthétisé en 1960 par Henri
Laborit et commence à être utilisé en thérapeutique
dans plusieurs indications : agent anesthésique, traitement de la narcolepsie, traitement des désordres
cérébrovasculaires. Le GHB entraîne une inhibition de
la libération de dopamine et une augmentation de sa
synthèse. Il peut induire un état de torpeur et provoquer
une amnésie lacunaire.
Il apparaît ensuite dans les années 1990 dans d’autres
utilisations et notamment dans des compléments alimentaires, où il est supposé augmenter la libération de
l’hormone de croissance (non prouvé), mais aussi
comme produit stupéfiant et comme drogue de soumission chimique servant à endormir et à entraîner une
amnésie chez des individus avant de les voler et/ou violer. Il est inscrit comme stupéfiant depuis 1999 et est
connu sur le marché illicite sous plusieurs appellations :
« easy lay » (fille facile), liquid E, etc. Le GHB est
vendu sous forme de poudre ou de liquide pouvant être
facilement ajouté à une boisson dans les discothèques
et les « raves ». Selon la dose absorbée par voie orale
(entre 10 et 100 mg/kg), il provoque une amnésie antérograde, une relaxation musculaire, une euphorie suivie
de sommeil, une anesthésie, une dépression respiratoire,
des troubles visuels, un coma pouvant conduire au
décès. Le GHB peut aussi être utilisé volontairement en
milieu festif, souvent en association avec l’ecstasy, pour
adoucir la « descente ».
Le pic plasmatique survient entre 20 et 45 minutes et
la demi-vie d’élimination est courte (20 minutes). L’élimination urinaire est très faible (< 5 %). La concentration sérique en GHB revient au niveau de base
physiologique en 5 à 6 heures après une administration
de 40 à 60 mg/kg (dose habituelle de soumission). Globalement, la mise en évidence d’une soumission chimique au GHB peut se faire sur un prélèvement sanguin
datant de moins de 8 heures et d’un prélèvement urinaire datant de moins de 12 heures après les faits. Les
cheveux sont la seule matrice utilisable 1 mois après les
faits.
Plus le délai entre l’administration de GHB et le prélèvement sanguin est court, plus les chances sont élevées de
pouvoir mettre en évidence un taux supérieur au seuil
de positivité. Le GHB est en effet présent en situation
physiologique normale dans le sang et les urines de tous
les sujets. De plus, il se forme spontanément en concentration plus ou moins forte selon l’anticoagulant utilisé
in vitro dans le tube de prélèvement conservé à +4°C.
Dans un contexte médicolégal, le sang post mortem
peut en contenir des quantités importantes.
La ã-butyrolactone (GBL), solvant industriel du commerce, est très utilisée pour produire du GHB de façon
illicite. Le Gamma OH® 20 % en solution injectable
est réservé à l’usage hospitalier et utilisé en anesthésie
générale.
Il n’existe actuellement pas de test immunochimique
disponible et le GHB est dosé par chromatographie
gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CPG/SM)
après dérivation. Dans l’état actuel de nos connaissances, un résultat ne doit être considéré comme positif
que pour un taux > 5 mg/l dans le sang (recueilli sur
EDTA) et > 10 mg/l dans les urines.
NB : ne pas confondre le GHB ou acide ã-hydroxybutyrique avec :
• l’acide â-hydroxybutyrique, un des trois corps cétoniques avec l’acétone et l’acide acétoacétique ;
• l’acide ã-aminobutyrique (GABA), neurotransmetteur ;
• l’acide α-aminobutyrique, un des acides aminés des
liquides biologiques.
☞
(
Drogues
Deveaux M, Renet S, Renet V, Gaulier JM, Kintz P, Verstraete A, Gosset D.
Utilisation de l’acide γ-hydroxybutyrique (GHB) dans les rave-parties et
pour la soumission chimique en France : mythe ou réalité ?
Acta Clin Belgica 2002 ; 1/suppl : 37-40.
Snead OC, Gibson KM.
γ-hydroxybutyric acid.
N Engl J Med 2005 ; 352 : 2721-2732.

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