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La Marseillaise L’Hérault du Jour mercredi 31 juillet 2013
CULTURE
13
Festival de Barjac
Regard. Six peintres s’expriment en
direct sur de grandes toiles.
Au programme
Aujourd’hui
La chanson en
peinture
n Ils sont six, et ils sont peintres,
installés auprès du chapiteau du
festival de Barjac et sur la place du
village. On y trouve Bettina K, Valérie Prats, Jean-Pierre Brethon,
Sylvia Bottiau, Jean-Marc Stetka
et Jack Vidal. Tous font partis de
l’association « les contemporains
parallèles », basée à Nîmes. Ce
projet de peinture en public est
financé par le conseil général du
Gard, qui fournit toiles et structures. Chacun des artistes a, auparavant, envoyé un croquis de la
création qu’ils souhaitaient faire,
et ils sont tous venus afin d’effectuer leur travail, en s’inspirant
de leur croquis. Ainsi, Bettina K
a-t-elle déjà participé au festival
Jazz à Junas, et à un événement
en Avignon ; aujourd’hui, elle pousuit son travail à Barjac près de
chez elle. Cette artiste propose
des cours et stages sur Saint-Ambroix, et apprécie de répondre à
cette commande, pourtant c’est la
première fois, et la limite de temps
est de trois jours seulement !
Valérie Prats, professeur d’artsplastiques dans un collège de St
Ambroix, joue également le jeu
avec plaisir. Elle s’inspire de l’ambiance aux alentours du chapiteau
et des concerts qui s’y passent,
pour faire son tableau. Elle avait
déjà fait une commande publique
de neuf mètres par trois sur des
panneaux de chantier en Normandie, mais est heureuse de ce
contexte de festival.
Vous pourrez profiter du spectacle vivant, évoluant chaque jour,
jusqu’à jeudi !
Eloïse Hermitte Meunier
La création va se poursuivre jusqu’à demain.
quentin jouve
Daniel Helin. Un des bons moments du
chapiteau, petit goût de revenez-y.
104c
Le courage
des timides
n « Je ne monte sur scène que
quand j’ai un triomphe ». C’est
sur ces premiers mots emplit
d’ironie que Daniel Helin entama
son concert sous le chapiteau de
Chanson de Parole a Barjac lundi
après-midi.
C’est sur des airs de harpe, de
violon, de basse ou encore piano
maitrisés du bout des doigts de
sa partenaire, que le personnage
singulier de Daniel se greffe. Poète
attachant au texte fin et subtil au
premier abord, Daniel Helin est en
fait une véritable surprise d’ironie musicale, tel un pétard dont
la mèche se serait humide, Daniel
est insaisissable de retournement,
d’explosions satirique mais pas
vulgaire ; il peut en arriver à être
cru mais c’est pour mieux faire
ressortir le poids des mots et nous
faire en rire.
Son « impudeur timide » nous attache à son texte qui en devient
plus intime que lourd.
Car Daniel Helin ne fait pas rire
sans raisons, enfin pas souvent,
il y a toujours quelque chose de
plus profond dans ses textes, un
cœur ouvert n’ayant pas peur de
descendre de scène pour chanter
parmi le public, livrant des chansons d’humour noir, comme des
souvenirs d’un ami longuement
hospitalisé.
Daniel Helin ressemble à un
monde recroquevillé et attirant
qui clame, et fort, ses textes et
aime les frissons de vie que sa
lui procure, « je vais commencer
doucement, pas parce que des fois
je comprends pas mes textes, mais
parce que je veux vivre en les chantants ».
Il fait partie de ses gens timide
qui « savent montrer leur bite mais
pas dire je t’aime », dont on ressent l’envie d’écouter leur délires,
parce qu’on sait qu’au fond cet humour noir, cette satire continue,
est une carapace qui cache une
chaleureuse personnalité.
Quentin Jouve
Yvette Theraulaz.
eloïse hermitte-meunier
Gifle. La comédienne suisse Yvette
Theraulaz a subjugué le public.
De ce féminisme,
on en redemande
n C’est une des raisons pour lesquelles on aime le festival Chansons de parole, chaque année il
réserve au public au moins une
grosse surprise, de ces spectacles
que l’on garde en soi, qui nous
accompagnent un certain temps,
qui nous nourrissent et auquel on
ne s’attendait pas.
Ce fut le cas, lundi soir avec Yvette
Theraulaz. Un mélange de textes
et de chansons pour raconter l’histoire des femmes, l’histoire d’une
femme (son histoire ?) et celle du
féminisme. Des textes forts, non
sans brutalité, dans le vocabulaire autant que dans le propos.
Un humour très personnel, une
folie nécessaire, utile pour aller
au bout, à l’extrême des choses.
Des chansons bien choisies chez
Ferrat, Brassens, Barbara, Julien
Clerc, Anne Sylvestre et Véro-
nique Pestel notamment.
On ne peut pas dire qu’Yvette Theraulaz chante toujours très bien,
techniquement parlant. Mais l’ensemble est d’une telle force que ce
n’est même plus le sujet. Ce n’est
pas une chanteuse, c’est une comédienne qui chante et la perfection
technique, à ce niveau, ça devient
hors sujet. Elle interprète, propose une parole et des choix d’artiste. Il n’y a qu’une chanson qui
pouvait conclure un tel spectacle
et c’est bien celle-là qu’elle a choisi : Vanina de Véronique Pestel ;
parce que, en trois minutes pour
la chanson, en une heure trente
pour le spectacle c’est la même
chose qui est raconté. Destin de
femme, destin des femmes et l’histoire d’un siècle qui a tout changé
pour elles : le XXème.
Isabelle Jouve
Ballade. Michel Boutet a présenté lundi
soir son dernier opus.
Un univers
profond et clair
n Ca avait déjà fort bien commencé. La soirée de samedi était
passionnante, celle de dimanche
avec Alexandre Poulin et Gilbert
Lafaille était fort belle et lundi
soir le public était aux anges (voir
ci-dessus). Que nous réservent les
soirs suivant ?
Ca avait déjà fort bien commencé,
lundi soir, avec Michel Boutet.
Dans cette soirée que l’on n’est
pas prêt d’oublier, Michel Boutet
c’était un peu le calme avant la
tempête et cette douceur là fait
du bien. Des musiques riches,
superbement défendues par des
musiciens de talent, des textes
bien écrits, simples et subtils, une
interprétation toute en discrétion,
en retenue, avec une pointe de
mélancolie, l’univers de Michel
Boutet est profond et simple à la
fois. La vie. La vie telle qu’il la
voit, telle qu’il veut nous la montrer, des images des idées à partager. Le titre de son dernier album et de ce spectacle présenté à
Barjac lui va bien : La ballade de
Jean- Guy Douceur.
Né en région Poitou en 1951, Michel Boutet chante depuis 1972.
Dans les quinze ans qui suivent,
il enregistre quatre 33 tours avant
de se consacrer à l’écriture dramatique et au conte. Il est revenu à la
chanson en 2005 avec La Cordillère
des anges. Suivi donc en 2009 de La
ballade de Jean-Guy Douceur, qui
est son septième album.
On attend la suite avec impatience.
I.J
http://michel-boutet.com.
17h00 - Chapiteau
Emilie Cadiou. (Fr)
Electron libre, comédienne, chanteuse et accordéoniste, Emilie
Cadiou interprète ses textes et
musiques et distille un univers
décalé, teinté de cynisme et d’envies... musicophages.
Ses chansons écrites et composées au fil des années sont réunies dans ce spectacle intitulé
« La mangeuse d’accordéon », où
une femme d’aujourd’hui chante
ses amours tragi-comiques dont
elle se console comme elle peut en
mangeant son accordéon.
www.myspace.fr/
lamangeusedaccordeon
18h30 - Chapiteau
Pauvres Martins (Fr)
Profondément inspirés par les
plus grands chanteurs, ils se défont peu à peu de leurs influences
et proposent aujourd’hui une
œuvre originale et tranchante.
Les constructions musicales aussi
riches qu’innovantes participent
à la tension dramatique du spectacle.
Experts en enjolivure du quotidien, ils débusquent dans des situations ordinaires et chez des
personnages quelconques la matière première d’histoires rocambolesques. Humour et émotion
s’entremêlent pour agiter l’appel
à l’intelligence.
www.facebook.com/
pauvresmartinsofficiel
21h30 - Cour du château
Pascal Rinaldi (Suisse)
Poète aux textes profonds, violents
ou crus, mots-miroirs qui mettent
à nu nos âmes qui se planquent, il
sait nous dévoiler en se racontant.
Mélodiquement sa guitare et sa
voix font le reste ; l’ensemble est
à la fois justement moder ne et
intemporel.
Sa plume pleine de tendresse et
d’humour, son sens indéniable de
la composition musicale, l’aboutissement remarquable de ses arrangements, en font un artiste très
précieux qui sait nous transporter
des rivages moelleux de la tendresse aux falaises rocailleuses du
doute existentiel.
http://www.pascalrinaldi.ch/
Graeme Allwright (Fr/Nz)
Un artiste majeur, à la voix inimitable, emplie d’une émotion grave
et profonde ! Graeme Allwright,
globe-trotter infatigable, « entre
protest song et zen », (F. Tenaille,
fév. 2010), offre à son public de
nombreuses balades éter nelles
qui parlent d’ amour, de paix , de
liberté.
Des hommages à Woody Guthrie,
Bob Dylan ou Leonard Cohen. Des
nouvelles chansons et des plus
anciennes comme des hymnes qui
appartiennent à notre histoire,
notre patrimoine. Pour le plaisir
de réunir sur scène ses amis musiciens qui parcourent les routes
avec lui depuis longtemps, Erick
Manana, guitare et voix et Dina
Rakotomang a, contrebasse et
voix, Graeme Allwright, chante,
avec la même fraîcheur et le même
bonheur de partage, devant des
salles combles réunissant un large
public, transcendant les générations et abolissant les frontières
musicales.
fr.wikipedia.org/wiki/Graeme_
Allwright

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