Le Nord - Département du Nord

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Le Nord - Département du Nord
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N° 289
Décembre 2016
Janvier 2017
lenord.fr
Retour à l’emploi :
le pari gagnant
P. 25
ACTUALITÉS
DU CÔTÉ DE
HISTOIRE D’UN JOUR
Les préconisations de la Chambre
régionale des comptes
Les bureaux du temps jadis
Les 20 ans du Forum
départemental des sciences
P. 4
P. 46
P. 58
SOMMAIRE
Retrouvez tous les liens Internet présents
dans ce numéro : lenord.fr/289
N° 289 • Décembre 2016-janvier 2017
ACTUALITÉS
Chambre régionale des comptes Préconisations du rapport
Laboratoire départemental Sécurité sanitaire
Piscine Prise en charge du transport des collégiens
Collège numérique Extension du dispositif
Loi NOTRe Transfert de compétences
Routes Maîtrise des risques d’inondations
4
5
6
7
8
9
CHEZ VOUS
Avesnois À Le Quesnoy, un cocon pour des aînés
Cambrésis Au Cateau-Cambrésis, le viaduc s’élance
Douaisis À Sin-le-Noble, plongez dans le grand bain
Flandres Au collège Deconinck, on peut enfin passer à table
Métropole À Roubaix, la première pierre du collège Samain a été posée
Valenciennois À Bruay-sur-l’Escaut, un premier giratoire pour le contournement
14
16
18
20
22
24
LE DÉPARTEMENT ET VOUS
Libre expression Tribunes des groupes politiques
Dossier Le retour à l’emploi : on y va !
Mode d’emploi La procédure d’agrément en vue d’adoption
26
27
35
DÉCOUVERTES
Rencontre Ann Veronica Janssens, artiste plasticienne
Tout un monde Fous de trains
Bons baisers de Moorea : Marc Perillat
Du côté de Les bureaux du temps jadis
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38
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46
CULTURE / LOISIRS
Événement L’Odyssée des animaux, les peintres animaliers flamands du XVIIe
Sorties Une sélection de spectacles, expo, concerts pour se divertir et se cultiver
Lu, écouté, vu Des livres et des CD à découvrir
Histoire d’un jour 14 décembre 1996 : le Forum des sciences infuse
Comme un chef ! Crème brûlée au maroilles et magret fumé
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58
59
51, rue Gustave-Delory - 59047 Lille Cedex
Tél : 03 59 73 59 59
Magazine
d’information
du Département
du Nord
Magazine distribué gratuitement à tous les habitants du Nord. Si vous ne recevez pas le magazine régulièrement ou pour le recevoir à partir d’un
autre département, contactez-nous au 03 59 73 85 29 ou par courriel : [email protected]. Contact rédaction : [email protected]
ISSN : 2268 - 1396. Tirage : 1 174 203 exemplaires. Tous droits de reproduction réservés. © 2013 - 2016. Dépôt légal : décembre 2016
Directeur de la publication : Jean-René Lecerf, président du Conseil départemental du Nord • Rédacteur en chef : Arnaud Raes • Rédaction : Françoise Colonge, Gaëlle
Leplat, Isabelle Quilbé Da Silva • Secrétariat de rédaction : Emmanuelle Lemaître • Conception graphique et réalisation : David Hennion, Coralie Lambriquet, Patricia
Wissocq • Responsable de production : Laurence Blondel • Chef de projet édition-fabrication : Patrick Lenoble • Photographes : Dominique Lampla, Christophe
Bonamis, Philippe Houzé, Emmanuel Watteau, Cédric Arnould - Photothèque du Département du Nord ; S.Allaman, Enedis • Service iconographique : Barbara Bonny •
Photogravure : Angelini • Impression : Lenglet Imprimeurs
/departement.du.nord
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Magazine Nord le Département
@lenord
Regardez les reportages : dailymotion.fr/Nord-le-Departement
lenord.fr
Revenu Solidarité Active
la nouvelle donne
J’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi
la nouvelle politique de notre Département
en matière de RSA suscite tant de commentaires, certes le plus souvent favorables mais
parfois résolument hostiles et nous accusant de
faire la chasse à la pauvreté et à l’exclusion. La
réalité s’avère pourtant tellement plus simple.
Dans la tourmente des difficultés financières étranglant
le Nord lors de l’alternance
d’avril 2015, le RSA joue un
rôle considérable avec près
de 300 millions d’euros à
la charge du Département
sans compensation de l’état.
partement, d’engager des sanctions financières à
l’égard de ceux qui s’exonèrent de tout devoir et
d’infliger des amendes à l’égard des fraudeurs ?
Comment tenir rigueur au Département du
volontarisme qu’il déploie dans la recherche
d’emplois nouveaux avec l’aide des hommes et
femmes d’entreprise, des travailleurs sociaux,
responsables
associatifs,
Le RSA joue un rôle
chambres
consulaire... ?
Comment
lui
reprocher
considérable avec près
de
nouer
un
partenariat
de 300 millions d’euros
à la charge du Département de tous les instants avec la
Région pour la formation de
sans compensation
nos candidats à l’emploi ?
de l’état.
Comment penser un seul instant, alors que nos
prédécesseurs étaient depuis 2014 incapables de
financer intégralement les dépenses de RSA, que
nous pourrions continuer à regarder cette facture
s’envoler sans condamner à mort notre Département à très courte échéance ? Comment accepter
que parmi les allocataires du RSA aptes à reprendre
un emploi, 45 000 aient disparu de tous les radars,
ne bénéficient d’aucun accompagnement mais reçoivent sans aucun contrôle ce qu’ils considèrent
dès lors comme une allocation pure et simple ?
N’était-ce pas le moment de rappeler enfin les
obligations réciproques des allocataires et du Dé-
à un océan d’opacité où
l’inadmissible fraude de quelques-uns jetait la suspicion sur tous, nous nous efforçons de substituer
une gouvernance efficace, respectueuse de chacun, allocataire comme contribuable, et donnant
l’assurance du bon usage des moyens financiers
au service de l’insertion sociale des plus fragiles et
de l’insertion économique du plus grand nombre.
Jean-René LECERF
Président du Conseil départemental du Nord
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
3
Dominique Lampla
ACTUALITÉS
La Chambre régionale
des comptes a rendu
ses observations sur la
gestion du Département.
Depuis 2015, la situation
s’assainit progressivement.
La prochaine Séance
Le Conseil départemental
se réunira en séance
plénière le 12 décembre
2016 à partir de 14 h pour
le débat d'orientation
budgétaire.
Vous pouvez la suivre en
direct sur le site Internet :
lenord.fr
« Quand la
majorité actuelle
s'est installée,
le Département
était à bout de
souffle. Aujourd'hui,
les mesures
d'économies portent
leurs fruits. »
Christian Poiret,
1er vice-président
en charge des Finances.
Chambre régionale des comptes
Les raisons d'espérer
Le Conseil départemental a pris connaissance, le 17 octobre dernier, des
observations du rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion
du Département pour la période 2010 - 2015. ça va un peu mieux...
Ce rapport constitue une photographie autant qu’une analyse de la gestion du
Département pour la période concernée. Il s'avère que la Chambre régionale des
comptes (CRC) pointe de nombreuses insuffisances ayant entraîné en 2015 une « trésorerie
exsangue », selon ses propres termes. Et de citer une prise en compte tardive de la
dégradation des équilibres financiers, l’augmentation continue de la masse salariale ou
encore l’augmentation de la dette de 17 % entre 2010 et 2015. Autres griefs, la durée
annuelle du temps de travail, jugée non conforme à la législation, et l’augmentation des
charges de fonctionnement (+ 14 %) entre 2010 et 2015.
Afin d'assainir les finances départementales, la CRC préconise notamment une diminution
importante des investissements, ce qui laisse circonspect Jean-René Lecerf, président du
Conseil départemental : « Diminuer nos investissements équivaudrait à ne plus remplir
nos obligations d'entretien des routes et des collèges, à ne plus sécuriser nos bâtiments
et à ne plus assurer nos politiques de solidarité territoriale et de soutien aux grands
projets d'avenir, comme Canal Seine-Nord Europe ou le Très haut-débit. Nous étions au
bord du gouffre. Il fallait baisser la voilure. C'est chose faite avec l’application stricte des
1 607 heures légales de travail par an pour les agents du Département, la baisse de la
masse salariale, la remise à l’emploi des allocataires du RSA ou le développement de la
culture de la recette qui nous a permis de dégager en 2016 quelque 5,8 millions d’euros.
Nous sommes sur la bonne voie » a conclu Jean-René Lecerf. •
Arnaud Raes
4
Magazine Nord le Département
Le laboratoire départemental public,
outil de pointe pour la sécurité sanitaire
Depuis 1989, le Département est doté d'un laboratoire vétérinaire. Sa fonction est de surveiller les
maladies d'origine animale transmissibles à l'homme et d'assurer la sécurité sanitaire.
chaque année et 12 500 rapports
d’analyse sont effectués.
Afin de continuer à maintenir des
prestations de qualité et de proximité
et de réaliser des économies, un
système mutualisé régi par une
convention va être mis en place
dans un premier temps avec les
laboratoires vétérinaires du Pas-deCalais et la Somme.
Il s’agira de partager les savoirs et les
outils et d’optimiser les matériels et
les ressources humaines.
Philippe Houzé
Le laboratoire départemental
public est un outil de soutien à
l’élevage par le diagnostic et le
contrôle des maladies animales et
par l'analyse laitière et de protection
sanitaire dans la restauration
collective des collèges. Il assure
notamment la surveillance des
épidémies transmissibles à l’homme,
la recherche dans les denrées
d’origine animale de germes
(listeria, salmonelles) et de résidus
médicamenteux, métaux lourds ou
anabolisants susceptibles d’être
toxiques pour l’homme.
Dans le laboratoire du Nord, environ
150 000 échantillons sont analysés
laboratoiredepartemental.lenord.fr
Isabelle Quilbé Da Silva
Les laboratoires
départementaux
du Nord, du Pas-de-Calais
et de la Somme en chiffres.
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
5
Cédric Arnould
ACTUALITÉS
En bref
18,48 M€ pour la
sécurité des collèges
En 2016, le Département a
consacré 18,48 millions d'euros
pour assurer la sécurité intérieure
et extérieure des collèges : mise
aux normes d'équipements,
clôtures, caméras de surveillance,
etc.
S. Allaman
lenord.fr/newsletter-colleges
En route pour la piscine !
Un nouveau dispositif permettant aux collégiens des secteurs
ruraux de se rendre à la piscine a été adopté par le Département le
27 septembre dernier. Explications.
Hand-ball : le grand
jeu à Pierre-Mauroy
Rendez-vous du 21 au 24 janvier
2017 au stade Pierre-Mauroy, avec
Nicola Karabatic (photo) et les
Experts, pour le championnat du
monde de hand-ball.
3 matches auront lieu à Lille :
un 1/8 de finale avec l'équipe de
France le 21, un 1/8 le 22 et
un 1/ 4 de finale le 24, avec les
Bleus, on l'espère !
francehandball2017.com
6
Magazine Nord le Département
On estime à plus de 20 000 le nombre d'élèves de sixième du Nord ne sachant
pas nager. De plus, notre département est relativement peu équipé en piscines
(en moyenne 1 pour 20 000 habitants contre 1 pour 10 000 au niveau national).
Jusqu'alors, le transport des élèves vers une piscine pouvait être pris en charge
par le Département si le collège en faisait la demande. Seule une trentaine le
faisait chaque année. Ce dispositif méconnu ne répondait bien souvent pas aux
besoins des collèges confrontés à des problèmes de mobilité.
Pour Patrick Valois, vice-président du Conseil départemental en charge de la
Ruralité, « le Département cible désormais les collèges les plus éloignés d'un
équipement nautique. Il s'engage à prendre en charge une partie du transport
des collégiens vers la piscine quand celle-ci est située à plus de 5 km de leur
établissement, dans la limite de 15 séances de natation. »
Pour l'heure, 73 collèges, dont la plupart sont situés en milieu rural ou semirural, sont concernés. Le Département consacrera 190 000 € par an à cette
nouvelle politique. •
Arnaud Raes
Collégiens, notez sur vos tablettes !
21 septembre 2016, collège
Lucie-Aubrac. Les élèves de
sixième ont découvert leur
nouvel établissement ainsi que
les enseignants. Il apprivoisent
maintenant les tableaux
numériques, et… les tablettes.
« Le collège a été l'un des trois
précurseurs, en 2015, du grand
plan numérique du Département »,
expose éric Lahaye, principal.
« Nous disposons de 450 tablettes
numériques. Chaque classe est
équipée d’un ordinateur et du
Wifi. Pour les élèves comme pour
leurs parents, le fait que le collège
soit doté de ces outils constitue
un atout supplémentaire en terme
d’attractivité. »
Révolution numérique
élève de cinquième, Philippine
construit avec patience, doigt sur
l'écran de sa tablette, une rosace,
exercice de géométrie du jour. Son
travail s'affiche en simultané sur
l'ordinateur de Sophie Bourreau,
sa professeure de mathématiques.
« Avec les tablettes, les élèves
ont accès à de nombreuses
applications et à Internet pour
1,3 M€
Investissement du Département,
dont 500 000 € de l'état, pour la
dotation en tablettes numériques de
10 collèges supplémentaires, dont le
collège privé Saint-Michel à Roubaix.
Cédric Arnould
Le Conseil départemental a adopté le 26 septembre, l’extension du dispositif « Collège
numérique ». Dix nouveaux collèges vont recevoir en cette fin d'année, 1 644 tablettes
numériques pour les élèves de sixième. Mais à quoi servent-elles en classe ?
Enquête à Tourcoing...
Le Département développe son dispositif " Collège numérique " à destination des élèves
des classes de 6e.
les recherches. On n’utilise pas
l’informatique tout le temps, il y a
souvent des allers-retours entre le
papier et le numérique », explique
l'enseignante. « Je peux envoyer
des exercices, puis récupérer leur
travail, leurs réponses. De chez
moi, je peux ensuite corriger, noter
et renvoyer la correction. Pour
les élèves, la plus value est leur
motivation. On est vraiment dans
la révolution numérique et il ne
faut surtout pas que l’école passe
« Nous allons étendre le plan
numérique départemental
aux collèges privés
afin d'accompagner
tous les collégiens. »
Joëlle Cottenye, vice-présidente du
Conseil départemental chargée de
l'éducation et des Collèges.
à côté ! » Fin du cours. « Boum !
J'ai réussi ! », lance un élève. La
satisfaction du devoir (numérique)
accompli... •
Arnaud Raes
Retrouvez la liste des nouveaux
collèges numériques sur
lenord.fr/collegenumerique
98
collèges qui, à la rentrée scolaire
2016 - 2017, disposaient d'un accès à un
Espace numérique de travail (ENT).
144 sont raccordés au haut-débit.
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
7
Philippe Houzé
ACTUALITÉS
Les 80 agents qui travaillent
à l'entretien des routes
départementales de la métropole lilloise rejoindront les
services de la MEL à compter
du 1er janvier 2017.
Des compétences départementales
transférées en 2017
Loi NOTRe, kézako ?
Troisième volet de la
réforme des territoires,
la loi portant sur la Nouvelle organisation territoriale de la République
(NOTRe) a été promulguée le 7 août 2015. Elle
redéfinit les compétences
attribuées à chaque
collectivité territoriale et
en particulier, confie aux
Régions et aux Métropoles des compétences
jusqu'ici assumées par les
Départements.
En conformité avec la loi NOTRe, le Département va prochainement transférer
certaines de ses compétences à la Métropole européenne de Lille (MEL) et à la
Région Hauts-de-France.
Le transfert de certaines compétences comme les routes ou les transports est imposé par la
loi, alors que d'autres, comme les compétences sociales, sont laissées à la libre appréciation
des collectivités territoriales. Par ailleurs, certaines d'entre elles peuvent être totalement
transférées, d'autres, bien que du ressort d'une autre collectivité, peuvent être laissées en
délégation au Département.
Des commissions locales pour l’évaluation des charges et des ressources transférées
comprenant à parité des élus des collectivités concernées et présidées par la Chambre
régionale des comptes, ont déterminé les moyens humains, financiers et en bâtiments
correspondant à chaque compétence transférée.
Ainsi, à compter du 1er janvier 2017, les routes départementales situées dans la métropole
lilloise seront gérées par la MEL et le personnel chargé de leur entretien y sera transféré.
La MEL prendra également en charge le Fonds solidarité logement et le Fonds départemental
d'aide aux jeunes, mais seulement à partir du 1er juillet. Les usagers de la métropole lilloise
devront donc directement adresser leurs demandes à la MEL.
Quant à la Région, à compter du 1er septembre 2017, elle se chargera des transports
scolaires et des transports interurbains, le transport des élèves handicapés restant géré par le
Département. •
Françoise Colonge
8
Magazine Nord le Département
Emmanuel Watteau
Rue de la Motte Julien à
Douai, une piste cyclable a été
construite sur un fossé grâce
à des chambres d'infiltration.
Emmanuel Watteau
De nouvelles techniques
pour repenser les routes
Jean-Paul Hérin, président
de l'ADOPTA a présenté à
Paul Christophe et Arnaud Decagny
les différentes techniques alternatives.
Le Département examine les techniques de gestion alternative
des eaux de pluie pour la réalisation de ses routes, afin de mieux
maîtriser les risques d’inondations.
Soucieux des dégâts subis par les Nordistes durant les intempéries au printemps
dernier, le président du Conseil départemental Jean-René Lecerf a missionné
sur ce sujet deux vice-présidents : Paul Christophe au titre de sa compétence sur
l’eau et l’assainissement et Arnaud Decagny au titre de la voirie.
Le Département s’intéresse à la gestion intégrée qui consiste à favoriser
l’infiltration des eaux de pluie dans le sol ou à procéder au préalable à
leur stockage temporaire. Cette technique est développée par l’ADOPTA
(Association pour le développement opérationnel et la promotion des
techniques alternatives en matière d’eaux pluviales) à Douai.
« Il est possible de réaliser des projets routiers de qualité sans surcoût tout en
améliorant la maîtrise des risques d’inondations », explique Arnaud Decagny.
Le principe qui prévaut sur une chaussée classique consiste à collecter les eaux
de ruissellement et à les envoyer rapidement dans le réseau d’assainissement,
au risque de le saturer en cas de très fortes précipitations. Des dispositifs
permettent aujourd’hui de maîtriser les flux envoyés dans les réseaux, tels que
chaussée à structure réservoir ou parking en dalles-gazon...
Pour le Département, l’enjeu est crucial : « Protéger nos concitoyens et leurs
biens des aléas climatiques, c’est aussi ça le développement durable », conclut
Paul Christophe. •
Isabelle Quilbé Da Silva
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
9
la bonne idée
Projets de travaux à la maison ?
Suivez le guide numérique !
Le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement du Nord (CAUE) a créé un manuel
en ligne intitulé « Du projet au permis de construire ». Il constitue une aide précieuse pour les
particuliers et les collectivités dans leurs démarches de projets de travaux relatifs au logement.
“
Cédric Arnould
en cinq parties entre lesquelles l’internaute
L’idée de ce guide en ligne réalisé en collapeut naviguer à sa guise :
boration avec le CAUE du Pas-de-Calais et
. réfléchir à la faisabilité de son projet ;
la Direction régionale des affaires culturelles
. observer le paysage, le contexte
(DRAC) est née d’un constat tout
bâti et les contraintes du terrain ;
simple : avant de déposer un per. imaginer un logement adapté
mis de construire, les particuliers
au contexte et à ses souhaits ;
et collectivités ont besoin d’être
. réaliser son projet ;
guidés dans l’élaboration de leur
. habiter.
projet car la démarche est plus
Très clair, détaillé, agrémenté
complexe qu’il n’y paraît.
de photos principalement prises
Pour Fanny Frigout, directrice addans la région et de schémas
jointe du CAUE du Nord, « l’outil
explicatifs, le guide de 76 pages
en ligne n’ambitionne pas de
est particulièrement agréable à
remplacer les conseils des professionnels mais détaille de manière
Le grand public doit consulter sur écran. Il peut aussi
ludique les étapes clés d’une dé- pouvoir s’approprier être téléchargé dans une version
condensée de 24 pages pour
marche de projet en matière de
la démarche des
être imprimé. « Afin d’assurer sa
construction, d’agrandissement ou
professionnels.
pérennité, le manuel en ligne est
de rénovation de logement. L’obFanny Frigout
mis à jour en permanence », préjectif est que le grand public puisse
cise Fanny Frigout. Un avantage appréciable
facilement s’approprier la démarche des proconféré par le numérique dans un domaine où
fessionnels vers lesquels il reste conseillé de
les textes de lois évoluent constamment. •
s’orienter pour réussir son projet.»
Lancé le 1er avril 2016, « Du projet au permis de
construire » se présente sous forme d’un récit
Gaëlle Leplat
Lille © J.M. Claustre
“
Infos pratiques
Retrouvez l’ensemble des conseils
pour mener à bien votre projet de
construction, d’agrandissement ou de
rénovation sur
wwwduprojetaupermisdeconstruire.fr
Le CAUE du Nord est une association
soutenue par le Département du
Nord. Elle vous aide à mettre en place
les conditions nécessaires à la réussite
de vos projets. Des référents sont à
votre disposition dans chacun des
sept territoires du Département.
Michel Plouy, Président
CAUE Nord
98, rue des Stations
59000 Lille
03 20 57 67 67
www.caue-nord.com
Chantier. Suivre un chantier est un vrai métier qui demande de s’entourer de professionnels.
10 Magazine Nord le Département
14.
Cambrésis
Contournement
du Cateau-Cambrésis :
le viaduc s’élance
16. Douaisis
12. Avesnois
Un cocon pour des
aînés désorientés.
Plongez dans le grand
bain le 17 décembre.
18. Flandres
Au collège Deconinck, on
peut enfin passer à table.
20. Métropole
La première pierre
du collège Samain
a été posée.
22. Valenciennois
Un premier giratoire pour
le contournement.
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
11
chez vous
avesnois
Journaliste responsable de l’arrondissement : Françoise Colonge
03 59 73 84 04 - [email protected]
Un cocon pour des aînés désorientés
Christophe Bonamis
La résidence Harmonie a mis en place un PASA ou pôle d’activités et de soins adaptés.
Quatorze résidents de l’Ehpad y sont accueillis chaque jour.
Le quesnoy
Maison de campagne
Les activités ont lieu
dans un environnement rassurant,
comme à la maison.
Christophe Bonamis
Les PASA ont été créés dans le cadre du plan
Alzheimer 2008-2012. Ils s’adressent à des personnes présentant des troubles du comportement modéré. La résidence Harmonie, établissement d’hébergement pour personnes âgées
dépendantes géré par le groupe associatif ACPPA, a décidé en 2015 de fermer son accueil de
jour et de proposer plutôt un PASA pour 14 de ses
87 résidents.
Ce pôle, agréé par le Département et inauguré
en septembre, est constitué de différents lieux :
les anciennes salles de l’accueil de jour réunies
pour en faire un vaste espace chaleureux avec
des tables, des fauteuils, des plantes vertes…, un
jardin thérapeutique, un espace bien-être et l’accès à la salle polyvalente de la résidence pour pra-
FOURMIES
• Un nouveau lieu culturel à découvrir
écrivain et illustrateur pour la jeunesse, Antoon Krings est né à Fourmies et sa
ville natale a souhaité l’honorer en donnant son nom à la nouvelle médiathèque,
inaugurée cet automne. Le Département a participé à hauteur de 750 000 € au
financement des travaux d’aménagement de ce bel équipement, dans l’ancien
hôtel des Postes.
9 rue Faidherbe à Fourmies.
12 Magazine Nord le Département
tiquer des activités comme la gym douce. « Dans
l’espace principal, qu’on a appelé « la maison de
campagne », l’idée est de reconstituer l’intérieur
d’une maison pour y retrouver les gestes de la vie
quotidienne : plier les serviettes, préparer les carottes râpées… explique Jean-Pierre Brygo, directeur de l’établissement. Cet environnement rassurant permet de travailler sur la réminiscence. »
Le lieu est animé par une aide-soignante et une
aide médico-psychologique qui ont bénéficié
d’une formation de 120 heures pour devenir assistantes de soin en gérontologie. Elles sont accompagnées par une ergothérapeute et une psychologue à temps partiel. « L’objectif est d’aller vers
l’apaisement en ayant une approche non médicamenteuse de la maladie. »
03 27 69 72 90
OUVERTURE d’un centre
de planification famililiale
Christophe Bonamis
Feignies
Fourmies
Conseil conjugal
La contraception ne
concerne pas que les
femmes. Le centre de
planification accueille
volontiers les conjoints.
Le Département a mis en place
une consultation médicale hebdomadaire de planification familiale.
Destinée à toutes les femmes et
jeunes filles, elle a pour mission
de les écouter et les informer sur
la maîtrise de leur fécondité. Une
gynécologue et une sage-femme
pratiquent des examens médicaux
et peuvent prescrire ou délivrer
des moyens de contraception, y
Anne Versailles et Samuel Guillot
Christophe Bonamis
compris le Norlévo (« pilule du lendemain »). On y pratique aussi du
conseil conjugal, le dépistage des
infections sexuellement transmissibles avec le service de prévention
santé, des tests de grossesse et un
suivi de la grossesse jusqu’au 7e
mois.Tous ces services sont gratuits,
confidentiels et ouverts à tou(te)s.
Tous les mardis de 12 h à 15 h.
65 rue Jean-Jaurès à Fourmies.
• Un circuit pour piétons
et cyclistes
La ville de Feignies a
récemment réalisé une
boucle de randonnée de
3,4 km, accessible en partie
aux personnes à mobilité
réduite, reliant entre eux
plusieurs bâtiments publics
(médiathèque, école de
musique, église, école
Elsa-Triolet, collège,
complexe sportif). Ce n’est
qu’un début car ce premier
circuit s’inscrit dans un projet
plus vaste d’Anneau vert qui
comprendra un ensemble de
24 km de sentiers, connectés
au circuit du Bois de la
Taillette. La première boucle
permet déjà de découvrir
des zones naturelles
méconnues des habitants de
Feignies et des communes
voisines.
03 59 73 12 00.
deux artistes en résidence au pays de mormal
L’un sera là de janvier à mai 2017,
l’autre de mars à juillet, en résidence
pour quatre mois dans le cadre d’un
Contrat local d’éducation artistique
mis en place par la Communauté
de communes du Pays de Mormal.
Le but d’un Cléa est de permettre à
tous d’être confrontés à l’art et de
participer à un processus de création.
Samuel Guillot, né dans la Creuse
et aujourd’hui lillois, est d’abord un
peintre, mais il travaille aussi avec la
photo, le photomontage, autour de
la notion de paysage : « Je souhaite
délocaliser l’art contemporain dans
l’espace public, les magasins, etc.
afin de toucher le maximum de
personnes. Je détourne des formes
simples que les gens connaissent
(catalogue, papier peint…) pour en
faire une œuvre d’art. »
La Bruxelloise Anne Versailles n’a
pas toujours été artiste. Biologiste
de formation, elle a travaillé dans
des associations environnementales.
Après une longue marche de trois
mois en famille à travers les Alpes,
elle décide en 2010 de changer de
vie. Et son écriture, jusqu’ici très
formelle, devient poétique. Toujours
adepte de la marche, elle glane
des mots, des sons, des images
et entend proposer aux habitants
des déambulations sonores : « Mon
projet est d’inciter les gens à sortir et
s’interroger sur le dehors.»
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
13
chez vous
cambrésis
Journaliste responsable de l’arrondissement Arnaud Raes
03 59 73 84 01 - [email protected]
Le viaduc avance, le contournement accélère
Philippe Houzé
La première étape de la réalisation du viaduc du contournement du Cateau-Cambrésis
a été franchie le 5 octobre. Une opération délicate menée plus rapidement que prévu.
Le cateau-Cambrésis
Tremplin
Après glissement de la
charpente, le viaduc
ressemble un peu à
une piste de saut à ski.
Le 5 octobre dernier, le chantier du contournement
du Cateau-Cambrésis a vécu un moment spectaculaire et attendu de tous les Catésiens : le lançage de
la première partie du viaduc de franchissement de la
vallée de la Selle.
Il s’agissait de lancer dans le vide une charpente métallique longue de 150 mètres et pesant 330 tonnes.
Chose qui pourrait paraître curieuse au profane,
mais prévue comme une éventualité par les ingénieurs de l’entreprise Eiffage, il n’a pas été nécessaire de pousser la charpente, comme l’explique
Pierre-Henri Louvrier, chef de projet au service de
la Programmation des projets routiers du Département : « L’ouvrage est descendu de lui-même, par
son inertie propre. Il a fallu, au contraire, le freiner.
Nous avions prévu une progression de l’ordre de
10 mètres par heure et finalement, le lançage a été
réalisé à raison de 25 mètres par heure. » Pour aider
la charpente à mieux glisser sur les piles qui ont été
réalisées cette année, il a suffit de déposer ponctuellement… du savon de Marseille !
Les prochaines étapes sont d’ores et déjà connues :
en ce début décembre, la partie centrale du viaduc
doit être fixée, puis, au printemps, la dernière partie
du viaduc sera à son tour lancée.
Rappelons que le contournement du Cateau-Cambrésis est une réalisation entièrement financée par
le Département pour un montant de 27,7 millions
d’euros. Initialement prévu pour une mise en service
au printemps 2018, la route s’ouvrira aux usagers
dès l’automne 2017.
www.contournementducateau/lenord.fr
Philippe Houzé
une grande étape de franchiE
14 Magazine Nord le Département
« Le lancement de la première partie du viaduc s’est déroulé à merveille », se réjouit Sylvie
Clerc-Cuvelier, conseillère départementale du canton du Cateau-Cambrésis. « Nous avons
encore franchi une grande étape. Les riverains avaient quelques craintes par rapport aux
nuisances du chantier et à la présence dans le paysage de ce viaduc, mais aujourd’hui, tout
le monde s’est habitué et attend avec impatience l’ouverture du contournement. »
Le collège François-Villon
donne « DU FIL à retordre »
Walincourt-selvigny
Danse
Les élèves ont abordé
le patrimoine textile
sous l’angle de la danse
contemporaine.
Depuis 2013, le collège François-Villon et le collectif XXY, soutenu par le
Département, développent une collaboration autour de la culture et du
patrimoine. « Nous sommes en secteur rural, alors, puisqu’on ne peut
pas aller à la culture, on la fait venir ! », expose Amar Gacem, principal du collège. En octobre, le collectif XXY est venu au collège présenter
« Du fil à retordre », une action cen-
David Lamouret
Christophe
Emmanuel Bonamis
Watteau
trée sur le patrimoine textile du sud
Cambrésis. Deux caravanes ont investi la cour de récré : l’une en forme
de mini-musée a raconté aux élèves
de sixième l’histoire de la broderie
et de la dentelle. L’autre, mini-scène
de théâtre a permis d’exposer sous
forme de danse contemporaine,
les témoignages des ouvrières des
broderies alentours. Un travail très
apprécié des enfants.
• La rue de Verdun n’est
plus dans les tranchées !
Durant l’année 2016, la RD 45
(rue de Verdun) a fait l’objet
d’une profonde réfection.
Enfouissement des réseaux,
nouvel enrobé et reprofilage
de la route, mise hors gel,
nouveaux trottoirs, espaces de
stationnement, tout a été revu,
avec l’aide du Département.
En effet, celui-ci a
subventionné les travaux à
hauteur de 200 000 euros, à la
fois pour le cadre de vie, la
reconstruction des trottoirs ou
la gestion des eaux de pluie.
Emmanuel Watteau
Emmanuel Watteau
villers-en-Cauchies
Neuve. La rue de Verdun a été
refaite à neuf en 2016.
Les yeux du stade
« J’ai voulu communiquer ma passion
du sport au plus grand nombre. Ce que
je vis, j’aime le transmettre », indique
d’emblée David Lamouret, ancien
journaliste indépendant, aujourd’hui
professeur de Français à Cambrai et
créateur, passionnant et passionné,
de Cambrésis sports en direct (CSeD),
une web-radio unique en son genre.
« L’objectif est de couvrir, en direct, les
compétitions sportives du territoire en
privilégiant notamment les sports moins
médiatisés, comme le handisport, le
volley-ball, etc. » David a commencé
seul : 30 reportages du vendredi au
dimanche, c’était beaucoup pour un
seul homme, aussi passionné soit-il.
« J’ai recruté et formé 15 bénévoles,
dont quatre photographes amateurs
qui se rendent dans les salles ou
les stades pour faire les reportages,
informer en temps réel de l’évolution
des scores », explique David, conscient
de répondre à une forte attente. Il
revendique aujourd’hui 4 000 auditeurs
le week-end et 40 000 par mois.
Installée depuis le 30 avril 2016 dans
un studio aménagé à l’étage de la
mairie de Noyelles-sur-Escaut, la webradio propose deux directs par weekend et trois émissions par semaine
« pour mettre en valeur un club local,
des dirigeants, des joueurs et pour
commenter l’actualité sportive. »
Un vrai travail de pro. Chapeau.
www.cambresis-sports-en-direct.fr
n°289 ı Décembre 2016-Janvier 2017
15
douaisis
chez vous
Journaliste responsable de l’arrondissement : Isabelle Quilbé Da Silva
03 59 73 69 07 - [email protected]
Plongez dans le grand bain le 17 décembre
Emmanuel Watteau
Sourcéane est le centre aquatique de la Communauté d’agglomération du Douaisis. Situé
dans l’écoquartier du Raquet à Sin-le-Noble, il ouvre ses portes après deux ans de travaux.
sin-le-noble
2 000 m2 de bassins.
Les bassins intérieurs
et extérieurs sont
répartis entre espaces
sportifs et ludiques.
Sourcéane est le nouvel endroit où il sera possible
à la fois de s’adonner à une activité sportive aquatique et de se détendre. On pourra y nager, pratiquer l’aquagym, l’aquabiking…
On pourra aussi s’amuser dans les toboggans, s’essayer au bassin de nage à contre-courant et des espaces seront réservés aux enfants. L’étage est entièrement réservé au bien-être avec sauna, hammam,
balnéothérapie, tisanerie... Enfin, des cabines permettront de prodiguer différents soins du corps et du
visage. Avec 1 820 m2 de bassins intérieurs et extérieurs
accessibles toute l’année, Sourcéane répond ainsi à
une demande forte des habitants du territoire.
Cet équipement communautaire innovant s’intègre
parfaitement au cœur de l’écoquartier du Raquet.
Emmanuel Watteau
• Un monde sans barrières
Peu énergivore avec une architecture novatrice, il
s’inscrit dans une démarche de qualité environnementale qui vise à limiter les arrosages extérieurs,
favoriser l’entretien des espaces verts sans produits
phytosanitaires, récupérer et réutiliser l’eau de pluie.
Le gestionnaire choisi par les élus du Conseil communautaire est Récréa « spécialisé dans l’exploitation de centres aquatiques, comme celui d’Arras ou
de Courchevel », explique Christian Poiret, président
de la Communauté d’agglomération du Douaisis et
vice-président du Département du Nord.
Le coût de cet équipement est de 24,4 M€, dont
7,9 M€ de subventions, le Département ayant participé à hauteur de 1 M€.
www.douaisis-agglo.com/loisirs/sourceane
ARLEUX
Les jeunes pris en charge par le centre socioculturel du Syndicat intercommunal de la région
d’Arleux (SIRA) ont poursuivi le travail engagé depuis deux ans visant à développer leur ouverture
sur le monde, la citoyenneté et à lutter contre le racisme. Cette année, des sorties culturelles, une
rencontre avec des jeunes mineurs isolés, la réalisation d’une fresque en graff, de planches de BD et
d’une animation autour d’un tapis de lecture qu’ils ont créé leur ont été proposés. Le SIRA, qui gère
des ateliers divers et mène des actions d’insertion, cherche des bénévoles.
03 27 89 51 74.
16 Magazine Nord le Département
DANS LES COLLèGES du douaisis
Emmanuel Watteau
AUBY
DOUAI
Tablettes
Au collège Gayant,
l’arrivée du
numérique favorise
une pédagogie plus
interactive.
En 2016, le Département a réalisé
des investissements dans 18 collèges du Douaisis pour un montant
total de 3,16 M€. Des travaux ont
permis de résoudre des problèmes
de sécurité, d’étanchéité et de mise
aux normes. Par exemple 
: remplacement de revêtement de sol,
nouvelle ligne de self, isolation des
toitures. Du matériel informatique a
également été renouvelé pour favoriser le développement du numérique. Le collège Gayant de Douai
Marc Callot
Emmanuel Watteau
est l’un des trois établissements
expérimentant le plan « Collèges
connectés » élaboré par l’éducation
nationale qui vise à équiper les collégiens en tablettes numériques.
Après les 5e l’année dernière, les
6e ont été équipés en décembre. à
cette occasion, le Président JeanRené Lecerf a signé avec le Recteur
d’Académie, Luc Johann, la convention « Grand plan numérique 2016 »
qui poursuit le développement du
numérique dans ce collège.
• Inauguré le 9 octobre,
l’Escale (Espace socio-culturel d’Animations, de Loisirs
et d’échanges) accueille la
médiathèque (financée à
hauteur de 275 789 € par le
Département), le cyber-centre,
le Point information jeunesse,
l’espace jeunesse et une salle
polyvalente.
Ce pôle de 1 209 m2 est doté
des dernières avancées
numériques (technologie
tactile et interactive, système
d’identification par radio
fréquence...). Le bâtiment est
entouré par une ceinture de
verre.
IL court pour les maladies rares
Marc Callot est chef d’entreprise à
Douai. C’est aussi un passionné. De
trek, d’abord, qu’il a découvert à
l’occasion d’un voyage au Kilimandjaro
pour l’anniversaire de Cécile, son
épouse. « Je me suis remis au sport à
cette occasion », explique-t-il. Il collecte
alors des chaussures de sport « en bon
état », pour les donner aux porteurs qui
les accompagnent lors de ses périples.
Puis il fait une rencontre déterminante.
Celle de Ludovic Dupont. Ce traileur
est le directeur adjoint de la fondation
des maladies rares, modèle unique de
coopération scientifique qui facilite
et accélère la recherche. Marc trouve
ainsi un sens à sa passion pour la
course. En 2015, il porte les couleurs
de la fondation et gravit le MontBlanc en une seule étape. Cet été, il a
participé à l’Ultra trail du Mont-Blanc
accompagné de 34 équipiers, dont
Cécile. Tous portaient un dossard
solidaire, sésame donné par les
organisateurs aux personnes qui ont
rapporté chacune au moins 2 000 euros
à la dizaine d’associations qu’ils ont
choisies. à lui seul, le couple récolte
plus de 10 000 euros. Le 2 octobre,
Marc et Cécile ont pris le départ des
championnats de France du semimarathon de Marcq-en-Barœul. Avec
un objectif : faire connaître la fondation
et inciter d’autres personnes à s’y
investir par un don ou du mécénat.
fondation-maladiesrares.org
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
17
chez vous
FLANDRES
Journaliste responsable de l’arrondissement : Gaëlle Leplat
03 59 73 83 94 - [email protected]
au collège deconinck, On peut passer à table
Cédric Arnould
Le Département a investi dans la construction d’une demi-pension au collège
Jean-Deconinck, améliorant ainsi le confort des élèves lors de la pause méridienne.
SAint-Pol-sur-mer
Optimisation.
La demi-pension
est située dans
des espaces qui
étaient vacants au
rez-de-chaussée de
l’établissement.
USDK, Pierre Soudry © F. Decuyper
Depuis le 3 novembre dernier, les demi-pensionnaires des collèges publics de Saint-Pol-sur-Mer
peuvent déjeuner... à Saint-Pol-sur-Mer. Une petite
révolution dans la vie des établissements Jean-Deconinck et Robespierre qui étaient jusqu’alors dépourvus de restaurant scolaire. Les élèves perdaient une
quarantaine de minutes pour aller déjeuner au collège Lucie-Aubrac à Dunkerque. La demi-pension
dite « de maintien en température », construite au
collège Deconinck, a une capacité d’accueil suffisante pour recevoir aussi les élèves de Robespierre.
Les repas restent produits au collège Lucie-Aubrac
mais sont désormais acheminés jusqu’à Saint-Polsur-Mer où ils sont maintenus à température. « Cette
demi-pension répond à une véritable attente »,
témoigne Vincent Flahaut, principal du collège
Jean-Deconinck. « Les élèves bénéficient d’un vrai
temps de pause et peuvent profiter pleinement des
activités proposées sur le temps du midi. ». Il poursuit : « Le restaurant est aussi un atout pour les enseignants qui, pour la plupart, mangeaient un sandwich
au collège. Et puis c’est un lieu de vie qui permet
de se sentir un peu chez soi au sein de l’établissement. »
Démarré le 18 juillet 2016, le chantier a été mené
tambour battant par le Département qui a investi
1,3 M € dans l’opération. Un challenge pour l’Unité
territoriale de Dunkerque qui était en maîtrise totale
de l’ouvrage, et pour le collège Jean-Deconinck qui
a notamment formé le personnel de restauration et
créé un service comptable dans des délais restreints.
Il ne reste plus qu’à passer à table !
Le département soutient l’excellence sportive
18 Magazine Nord le Département
Le Conseil départemental a voté la reconduction de sa politique volontariste en faveur des
clubs sportifs de haut niveau pour la période 2016-2019. Dans ce cadre, 21 clubs nordistes
seront soutenus financièrement parmi lesquels l’Union sportive Dunkerque Handball (USDK),
le Basket Club Maritime de Gravelines (BCM) et le Hockey sur Glace de Dunkerque (HGD).
lenord.fr/excellencesportive
L’église rouvre ses portes
Philippe Houzé
Littoral
Identité.
L’église est un symbole du
village qui lui doit son nom
(en flamand haver signifie
« port » et kerk signifie
« église »).
Mémoire du passé de la commune
et témoin de mille ans d’histoire,
l’église-halle
construite
autour
d’une tour romane centrale, a bénéficé d’une restauration extérieure
et intérieure qui aura duré six ans.
Les maçonneries, la couverture, les
charpentes et parements intérieurs,
les vitraux ou encore le beffroi de
cloches, ont été remis en état. L’église
Saint-Vincent retrouve ainsi l’aspect
Bernard WERQUIN
Christophe
Bonamis
Philippe
Houzé
qu’elle avait après que Charles Maillard, architecte tourquennois, l’eût
transformée en une hallekerque à
trois nefs égales de style gothique,
entre 1861 et 1871.
L’ensemble des travaux a bénéficié
du soutien du Département du Nord
au titre de l’aide à la restauration et
à la mise en valeur du patrimoine
remarquable pour un montant total
de 308 700 €.
• Les dunes en travaux
Dans le cadre du projet
transfrontalier « Life+Nature »
auquel est associé le
Département du Nord, des
travaux de débroussaillage
sont sur le point de démarrer
sur la dune Dewulf, entre
Leffrinckoucke et Zuydcoote.
L’objectif est de redonner à la
dune son aspect originel alors
que la prolifération d’arbustes,
en particulier des argousiers,
perturbe fortement son
ecosystème.
www.lenord.fr/lifenature
Philippe Houzé
haverskerque
Des papillons PLEIN les yeux
Bernard Werquin a beau être retraité,
son agenda est particulièrement bien
rempli. « Pour mon travail, il m’arrivait
d’aller dans des établissements qui
accueillent des personnes en situation
de handicap mental mais je ne me
sentais pas concerné. Jusqu’à ce
que Charles-Henri, notre fils autiste
aujourd’hui âgé de 22 ans, nous
fasse entrer, ma femme et moi, dans
cette grande famille », témoigne le
Président de l’association parentale
des Papillons blancs de Dunkerque.
Il poursuit : « Je suis d’abord entré
au comité de parents de l’Institut
médico-éducatif de Rosendaël puis j’ai
occupé différents postes au bureau de
l’association avec toujours le même
souci, celui du bien-être des personnes
accueillies. C’est pour cela que je
suis aussi vice-président de la Ligue
régionale de sport adapté ; l’activité
physique est si importante pour la
progression des personnes ! Dans
tous les domaines, c’est le bonheur
de les voir participer et évoluer qui
me porte. Leur sourire est un véritable
remerciement pour le travail effectué et
le temps passé ». Les Papillons blancs
de Dunkerque emploient 750 salariés
qui accompagnent chaque jour 1 300
personnes déficientes intellectuelles
dans 27 établissements et services.
Une association de parents engagés
soutenue par le Département du Nord.
www.papillonsblancs-dunkerque.fr
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
19
chez vous
métropole
Journaliste responsable de l’arrondissement Arnaud Raes
03 59 73 84 01 - [email protected]
la première pierre du collège Samain a été posée
Dominique Lampla
Geste hautement symbolique, la première pierre du nouveau collège Albert-Samain,
à Roubaix, a été posée le 23 septembre dernier. Une première qui en appelle d’autres...
Roubaix
Parchemin
Dans le cylindre tenu
par M. Lecerf, le
parchemin, témoin
de l’ouverture du
chantier du collège
Samain.
William Peth - EPDSAE
Le Département s’est engagé à reconstruire cinq
collèges d’ici 2020. Le collège Albert-Samain sera le
premier.
édifié au cœur d’un quartier classé REP +, c’est-àdire cumulant de nombreuses difficultés socio-économiques, ce collège pourra accueillir 630 élèves
dont une SEGPA de 80 collégiens. Il sera doté d’une
demi-pension capable de servir 330 repas, d’une
salle multifonctions et d’un plateau sportif.
L’originalité du projet confié au cabinet d’architecture Goulard-Brabant-Loiez et de tenir compte de la
présence sur site d’une ancienne brasserie avec cour
carrée pavée, qui sera en partie restaurée, et d’un
hêtre pourpre remarquable datant de 1840, lequel
trônera au centre du nouvel établissement.
Pour Jean-René Lecerf, président du Conseil dépar-
20 Magazine Nord le Département
temental, qui a procédé à la pose de la première
pierre, « cette étape concrétise l’envie du Département d’investir dans les collèges dès que ses
finances le lui permettent, ce qui est aujourd’hui le
cas. Le projet de reconstruction d’Albert-Samain
va également participer à la rénovation urbaine du
quartier d’Oran-Cartigny. C’est pourquoi, il bénéficie d’une subvention de l’état de 3,6 millions d’euros sur un investissement global de 20,3 millions. »
Construit selon la démarche de Haute qualité environnementale, le collège devrait ouvrir ses portes
pour la rentrée 2018 - 2019.
à noter que le chantier permettra d’employer des
demandeurs d’emploi en parcours d’insertion professionnelle pour un total de 9 420 heures.
LAMBERSART
• Un tremplin vers une vie meilleure
De vrais appartements de 35 m2 avec, pour bébé, une chambre séparée de la pièce
principale par un mur vitré permettant à maman de le voir. Ce sont les quinze logements récemment réhabilités par Partenord Habitat aux Amandiers. Il s’agit d’un des
8 services de l’accueil Mères et Enfants de l’EPDSAE (établissement public départemental pour soutenir, accompagner, éduquer) destiné à des femmes au parcours de vie un
temps chaotique pour qu’elles se stabilisent avant de retrouver une vie « normale ».
le retour vers l’emploi, une priorité
Tourcoing
équipe
Doriane Bécue,
présidente du CCAS, et
Christelle François, chef
du service Actifs Emploi
qui compte 27 agents.
En lien avec le programme départemental d’insertion, le CCAS de
Tourcoing oriente les efforts de son
service Insertion vers le retour à
l’emploi des allocataires du RSA.
Ainsi, le service Actifs Emploi du
CCAS a créé différents outils destinés à mettre les allocataires en
condition de trouver ou retrouver du
travail : un atelier savoir-faire (découverte des métiers de la restauration
Kathleen Deblaere
et Nicolas Foulon
Philippe Houzé
et de l’entretien), un atelier savoirêtre (préparation aux métiers de
l’aide à la personne), un atelier numérique et une cellule emploi (CV,
inscription à Pôle emploi, méthodes
de recrutement, etc.).
« Les allocataires ont des difficultés
mais aussi des compétences et on
les aide à se remobiliser », résume
Doriane Bécue, également vice-présidente du Conseil départemental.
• Carrefour sécurisé
D’importants travaux
d’aménagements ont été
réalisés durant le second
semestre 2016, au carrefour
des RD 64 et 65 à Bondues.
Il s’agissait de mettre en
sécurité ce secteur avec la
création de voies de tourne-àgauche et l’aménagement
d’une aire de circulation pour
piétons et cyclistes autour du
carrefour.
Les travaux ont été financés
par le Département (415 000 €)
et la MEL (310 000 €).
Cédric Arnould
Cédric Arnould
Bondues
Sécurité. Les travaux ont permis
d’accroître la sécurité du carrefour.
même adultes, les adoptés ont leur(s) voix
En 2014, lors de l’annuelle conférence
organisée par la Maison départementale
de l’Adoption, Kathleen et Nicolas
découvrent l’existence de la Voix des
adoptés. Cette association, créée
à Paris, fait partie depuis 2010 du
collectif d’associations partenaires
du Département pour gérer la
Maison de l’Adoption. Elle y tenait
des permanences trimestrielles.
L’implication de Nicolas, de Kathleen et
de quelques autres personnes a permis
de créer une antenne qui propose,
un samedi par mois, temps d’écoute,
groupes de paroles, activités pour
ados… et anime une page Facebook.
L’association s’adresse avant tout aux
personnes qui ont été adoptées. C’est
le cas de Kathleen, née au Vietnam
et arrivée en France à l’âge de 6 ans,
et de Nicolas, né à l’île Maurice et
adopté à 4 mois. Tous les deux ont
d’excellentes relations avec leurs
parents adoptifs, mais les questions sur
leurs origines et les retrouvailles avec la
famille biologique sont des sujets que
seuls peuvent réellement comprendre
d’autres adoptés. « J’ai appris des
choses sur ma famille biologique, par
exemple que mon père était musicien,
comme moi, mais le puzzle n’est pas
terminé », dit Nicolas. « Adolescente,
j’aurais aimé être aidée. Ici, je viens me
réparer et apporter quelque chose que
je n’ai pas eu », confie Kathleen.
[email protected]
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
21
chez vous
valenciennois
Journaliste responsable de l’arrondissement Françoise Colonge
03 59 73 84 04 - [email protected]
un premier giratoire pour le contournement
Cédric Arnould
Après le déplacement des réseaux (gaz, électricité, etc.) commencé au printemps,
les véritables travaux d’aménagement du contournement ont démarré en octobre.
bruay-sur-l’escaut
Geste symbolique
M. Lecerf remet à un
conducteur d’engin sa
clé pour lancer le début
officiel des travaux.
Le 10 octobre, ont officiellement démarré les travaux
de ce qui s’annonce comme le plus gros chantier
routier de la fin des années 2010 pour le Département du Nord. D’un budget total de 109 M€,
ce projet doit permettre de désenclaver plusieurs
zones d’activités ainsi que le port à conteneurs de
Saint-Saulve. Il doit aussi améliorer la qualité de vie
des riverains et de tous ceux qui traversent le Valenciennois d’ouest en est. Enfin, la création d’une zone
naturelle protégée et d’un corridor écologique permettra de compenser l’impact écologique du projet.
La première partie des travaux concerne la réalisation d’un giratoire à Bruay-sur-l’Escaut, à proximité
de la zone d’activités Poléco, et son raccordement
à la voirie existante. Elle devrait s’achever en début
d’année 2017. Elle sera suivie par la construction de
l’échangeur de Saint-Saulve, un giratoire dénivelé à
cinq mètres de hauteur qui devrait nécessiter deux
ans de travaux. D’autres ouvrages délicats sont
prévus : deux ponts sur l’Escaut et le Vieil-Escaut
et surtout une trémie sous l’avenue Jean-Jaurès à
Bruay. Puis tous ces points seront reliés entre eux
par la nouvelle route, afin d’achever la partie Est du
contournement en 2020.
« Avec ce contournement, le Département entend
surtout apporter son soutien à la dynamique de développement du Valenciennois. La vision que nous
mettons en œuvre est celle d’un aménagement
du territoire au service de l’emploi et du développement économique », a déclaré le président du
Conseil départemental Jean-René Lecerf lors du
lancement des travaux.
Christophe Bonamis
les riverains informés
22 Magazine Nord le Département
Après la réunion publique organisée à Bruay-sur-l’Escaut en septembre avec le vice-président
chargé des Infrastructures et des Transports, Arnaud Decagny, les riverains, habitants et entreprises, pourront continuer à s’informer régulièrement sur l’avancée du projet grâce à la
mise en place de comités de suivis (à Bruay puis à Saint-Saulve), de permanences de chantier
hebomadaires, de la diffusion d’une plaquette et d’un mini-site internet.
lenord.fr/contournement-valenciennes
dans la cantine de joséphine,
les clients sont comme à la maison
Christophe Bonamis
valenciennes
Accompagnement
émilie et Joséphine
connaissent bien leur
travail, mais Marie
est toujours là pour
les aider si besoin.
Créée en avril 2015 par l’association
Handélice, la Cantine de Joséphine
est un petit restaurant très singulier.
Outre d’y servir à ses clients de la
bonne cuisine dans une ambiance
chaleureuse, il a pour objectif de
faire travailler des jeunes porteurs
de handicap, qu’ils soient reconnus comme tels ou très éloignés
de l’emploi. Actuellement quatre
jeunes (3 équivalents temps plein)
Jean-François Durez
Christophe Bonamis
Valenciennes
officient au fourneau ou en salle.
En plus de leur travail, ils ont aussi
des ateliers et des cours de maths
et de français. « On est dans l’idée
d’inclusion globale », explique
Jean-Yves Sybille, bénévole et père
de Joséphine. « Ils se donnent à
fond et recherchent la perfection »,
s’extasie Marie qui les encadre.
8 place des îlots 59300 Valenciennes
03 27 34 89 65
lacantinedejosephine
• Auprès des personnes
amputées
D’origine lyonnaise, l’Adepa
(Association de défense et
d’études des personnes
amputées) est implantée
depuis 2014 à Valenciennes.
Elle mène auprès des
adhérents des Hauts-deFrance des actions d’entraide
(rencontres, tables-rondes,
interventions dans les centres
de rééducation…), les aide à
défendre leurs droits, organise
des journées de loisirs et des
week-ends sportifs. Elle tient
des permanences le premier
jeudi de chaque mois de 9 h à
12 h à la Maison des usagers
du Centre hospitalier de
Valenciennes. Son site internet
apporte de nombreuses
informations.
www.adepa.fr
06 45 11 94 54
Ses percussions vont vous surprendre !
« J’ai choisi les percussions très jeune.
Petit, je frappais sur tout ce qui traînait
à la maison. » Vers 6 ans, ses parents
inscrivent Jean-François à l’école de
musique de Saint-Amand. Depuis, il
n’a jamais arrêté. Du conservatoire
de Valenciennes, à celui de Paris, en
passant par les nombreux orchestres
avec lesquels il collabore, dont l’Univers
Jazz Big Band qui a fêté récemment ses
vingt ans, son CV est long comme un
bras augmenté d’une baguette.
Tout en enseignant à Paris et
Valenciennes et en dirigeant toujours
la chorale de sa ville natale où il vit,
il travaille régulièrement avec de
nombreux artistes classiques, de jazz ou
de variétés. « J’accepte tous les projets
qu’on me propose, dès lors qu’ils sont
intéressants et que je pense y trouver
mon compte. »
Il mène aussi en parallèle une carrière
de soliste et a enregistré en 2015,
avec le label Indesens, un premier
album où, accompagné de quelques
amis musiciens, il réinterprète Ravel,
Debussy, Gershwin… au marimba, au
xylophone ou au vibraphone.
Un deuxième album, avec le
compositeur accordéoniste Richard
Galliano, sortira au printemps prochain.
Comment réussit-il à tout faire ? « Cela
demande une très grosse organisation,
mais la passion est comme un moteur
dans une vie d’artiste. »
www.indesens.fr
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
23
libre expression
Luc Monnet
Bruno Ficheux
Co-présidents du groupe Union pour le Nord
Notre politique RSA :
des droits et des devoirs !
Groupe Union pour le Nord
Dès notre arrivée à la tête du Département du Nord, nous
avons reconnu que les allocataires du RSA étaient une source
de compétences, de savoir-faire et de savoir-être à valoriser.
Nous avons pris à bras le corps cette thématique, avec la
volonté d’affirmer notre présence sur l’emploi et l’insertion
professionnelle.
Dans un premier temps, nous avons développé dans chaque
territoire des plateformes de l’emploi et de l’insertion
professionnelle, créant un lieu d’échanges entre travailleurs
sociaux, réseaux économiques et allocataires bénéficiant du
Revenu de Solidarité Active.
Un but précis : permettre le retour à l’emploi des allocataires du
RSA en favorisant le contact direct avec les entreprises.
Didier Manier
Président du Groupe socialiste, radical et citoyen
Groupe socialiste, radical et citoyen
Dans le cadre de la politique de « lutte contre la fraude », la
majorité de droite a instauré des peines administratives contre
les allocataires du RSA allant jusqu’à la radiation.
Attention, il ne s’agit pas de sanctionner ceux qui fraudent,
qui trichent ou qui escroquent le système de solidarité comme
le faisait l’ancienne majorité. Non, il s’agit de sanctionner les
allocataires du RSA qui ne sont ni suivis par les services sociaux
départementaux ni inscrits à Pôle emploi.
Au nombre de 45 000 dans le Nord, ces allocataires non inscrits
à Pôle emploi ne sont pas tous déméritants. Certains cherchent
du travail par eux-mêmes. Beaucoup, en réalité, sont décou-
Maryline Lucas
Pour le Groupe communiste, républicain,
citoyen et apparentés
Par volonté de transparence, d’équité et d’accompagnement
auprès des allocataires, nous avons opéré un rapprochement
des fichiers départementaux, de la CAF, de Pôle emploi et quelle
ne fut pas notre surprise de constater que 45 000 personnes
ne faisaient l’objet d’aucun suivi tout en percevant le revenu
de solidarité.
Afin de renouer le lien avec les bénéficiaires mais aussi de lutter
contre la fraude, nous leur avons adressé depuis mai 2016, des
courriers leur rappelant leurs droits et devoirs, dont le principal :
s’inscrire auprès de Pôle emploi, sous peine de suspension
partielle du versement de l’allocation, avant arrêt total de
ce dernier.
Allocataires du RSA : la droite
départementale stigmatise et punit la
pauvreté !
ragés à l’instar des chômeurs de longue durée qui ont déjà
fait de nombreux stages et formations sans débouchés vers
un emploi durable. Ils devraient être remobilisés et bénéficier
d’un accompagnement adapté afin de résoudre prioritairement
leurs difficultés de santé, de mobilité ou de formation. Or, la
droite a choisi de baisser drastiquement les crédits dédiés à
l’insertion sociale.
La droite n’est pas dans le suivi et l’accompagnement des allocataires du RSA. Elle est dans la défiance et la sanction. Ce n’est
pas cette politique qui permettra aux plus démunis de sortir de
l’exclusion et de retrouver, à terme, un emploi.
Sécurité d’emploi et formation
Groupe communiste, républicain, citoyen et apparentés
La grave situation de l’emploi appelle des mesures d’une grande
hardiesse pour y faire face. Avec les nouvelles aspirations à un
autre travail, à une autre vie, un nouveau monde se cherche. Les
progrès technologiques, la transition énergétique et les filières
d’emplois futures rendent possibles ces espoirs.
Aujourd’hui, la société capitaliste les empêche d’émerger avec
une mobilité et une flexibilité synonymes de mal-vie et de précarité, une formation s’apparentant davantage à du formatage.
Nous voulons contribuer à l’émergence de ce monde nouveau
avec un projet politique dont l’objectif est de garantir à chacun
un droit nouveau : la sécurité d’emploi et de formation afin de
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Magazine Nord le Département
favoriser tout au long de la vie un parcours alternant un emploi
correctement rémunéré et une formation qualifiante débouchant
sur un nouvel emploi.
Ce dispositif garantirait, sans passer par la case chômage, une
continuité de revenus assurant tous les besoins de la vie.
Cette réforme, au moins aussi importante que celle qui a bâti
notre Sécurité Sociale, entend répondre au défi de ce siècle.
L’argent existe dans notre pays pour construire cette sécurité
sociale d’activités et de revenus dans la mobilité.
Il faut maintenant en imposer la volonté politique. C’est urgent
pour les générations d’aujourd’hui et de demain !
dossier
Le retour à l’emploi :
on y va !
Le Département a mis en place il y a un an une politique dynamique de
retour à l’emploi des allocataires du Revenu de solidarité active (RSA).
Des plateformes départementales de l’emploi ont été créées et des
actions d’insertion professionnelle se mettent en place.
Textes : Isabelle Quibé Da Silva | Photographies : Christophe Bonamis
dossier ❘ Le retour à l’emploi : on y va !
Des premiers résultats
encourageants
De juin 2015
à juin 2016,
le nombre
d’allocataires
du RSA a baissé
sensiblement.
Insertion.
Camélia apprend la vente au sein de Coud’Pouce,
une association de l’économie sociale et solidaire qui
agit en faveur de l’accompagnement et du retour vers
l’emploi des personnes qui en sont le plus éloignées.
Couverture (photo : P. Houzé)
Julien Dusart,
responsable d’activité de
Sofratel à Cambrai,
et Catherine Gérard,
opératrice, ancienne
allocataire du RSA.
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Magazine Nord le Département
Il s’agit d’un léger frémissement,
mais il est bien réel. « De juin 2015
à juin 2016, le nombre d’allocataires
du Revenu de solidarité active a
baissé sensiblement, de l’ordre de
2 %. Cette diminution représente
quand même 14 millions d’euros
d’économie pour le Département ! »,
relève Jean-René Lecerf, président
du Conseil départemental.
Le Département étant chargé du
versement de cette allocation, il met
tout en œuvre pour que le nombre
de personnes qui en bénéficient
baisse.
Avec le monde économique
Ce résultat est le fruit d’une politique
active de retour à l’emploi des
allocataires du RSA avec plusieurs
priorités : la création de plateformes
départementales de l’emploi et de
l’insertion professionnelle avec le
monde économique, les Chambres
consulaires et les acteurs de la
formation, la généralisation de la
clause d’insertion à tous les marchés
départementaux, la remobilisation
des allocataires du RSA via le
contrôle des droits et devoirs ainsi
qu’un renforcement de la lutte contre
la fraude.
Un partenariat avec Pôle emploi
et les travailleurs sociaux permet
d’assurer un accompagnement
global aux allocataires (inscrits à
Pôle emploi) rencontrant des freins
à l’emploi. Le but est de remettre
les personnes éloignées de l’emploi
dans un parcours d’insertion en lien
avec les structures spécialisées. Cette
nouvelle dynamique permettra aux
allocataires de devenir les principaux
acteurs de leur parcours d’insertion
et d’accès à l’emploi.
Les
chiffres Le RETOUR à l’emploi
clés dans le Département du Nord
3 461
personnes sont sorties du RSA
pour un retour immédiat vers
l’emploi
2 %
d’allocataires en moins de juin
2015 à juin 2016
14 M€
56 %
d’économies réalisées par le
Département grâce à cette
baisse
des crédits consacrés
à l’insertion des allocataires du
RSA sont désormais réservés
à l’insertion professionnelle
(contre 34 % en 2015), les
44 % restants étant réservés à
l’insertion sociale (contre 66 %
en 2015).
GARANTIR LE RESPECT DES DROITS ET DEVOIRS
Suite à la signature d’une convention d’échanges
de données avec Pôle emploi, le Département
peut désormais identifier les allocataires ne
respectant pas leur obligation d’inscription
à Pôle emploi. Ainsi, 45 000 personnes ne
bénéficient d’aucun accompagnement social et
professionnel. Une première vague de 5 000
courriers envoyés aux intéressés a porté ses
fruits : 48 % se sont inscrits à Pôle emploi, 11 %
ont justifié de problèmes médicaux ou sociaux.
Les 41 % qui ne se sont pas manifestés ont été
sanctionnés par une baisse de leur allocation
sur un mois, dont le montant varie en fonction
de la composition du foyer (baisse plafonnée à
100 €). S’ils ne régularisent pas leur situation,
ils encourent une suspension de 4 mois de
RSA avant radiation. L’ensemble des 45 000
personnes concernées recevra le même courrier
d’ici mars 2017. Ce rapprochement de données
permet une meilleure connaissance du profil
des allocataires, de les orienter de manière plus
fine et pertinente, non seulement en fonction
de leur inscription à Pôle emploi, mais aussi en
tenant compte de leur degré d’autonomie dans
la recherche d’un emploi. Second volet de ces
contrôles : la fraude, qui représente 9,3 M€. À
l’automne 2016, 312 projets d’amende ont déjà
été notifiés.
lenord.fr/droitsetdevoirs
l’état
SE désengage,
les départements
sont pénalisés
Depuis 2003, date du
transfert de l’ex-RMI puis de
la décentralisation du RSA
en 2009, les Départements
subissent une envolée du
nombre d’allocataires et
donc, de leurs dépenses
de prestations sociales.
Dans le Nord, 606 M€ sont
consacrés au versement
de cette allocation. L’État
devrait en compenser
l’intégralité, mais il ne le fait
pas. Le reste à charge pour
le Nord est ainsi de 235 M€.
À cela s’ajoute une
baisse des dotations de
l’État (37,5 M€) avec un
nombre d’allocataires qui
reste important, malgré
une légère diminution
enregistrée ces derniers
mois.
Menace sur les services
de proximité
Le désengagement de
l’État représente une réelle
menace pour les services
de proximité assurés
par le Département.
Cela concerne aussi bien
l’investissement consacré
à l’entretien des routes
que la qualité des
collèges, l’aide à domicile
des seniors, ou encore
l’assistance maternelle.
Voir p. 33 l’entretien avec
Olivier Henno, vice-président
du Conseil départemental
du Nord chargé de l’Insertion.
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
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dossier ❘ Le retour à l’emploi : on y va !
Enedis
Des
partenariats
pour
le retour à
l’emploi
La pose des compteurs Linky est la traduction pour Enedis de son engagement en faveur d’une
vraie politique de retour à l’emploi et de la formation.
L’accompagnement des
demandeurs d’emploi en grande
difficulté nécessite une prise
en charge globale, à la fois
professionnelle et sociale. Forts
de ce constat, le Département du
Nord et Pôle emploi ont signé une
convention qui permet d’accroître
la complémentarité et la
coordination des actions des
conseillers Pôle emploi et des
travailleurs sociaux du Nord pour
proposer un suivi personnalisé (voir
ci-dessous). Actuellement,
67 conseillers Pôle emploi sont
dédiés à ce dispositif.
Une vague de recrutements
anticipée
Ce travail de partenariat mené par
les plateformes avec Pôle emploi se
traduit aussi par une collaboration
avec des entreprises telles
qu’Enedis (ex-ERDF). « Nous avons
informé Pôle emploi très en amont
des perspectives de recrutement
des entreprises mandatées pour
la pose des nouveaux compteurs
Linky, explique Pierre Bouvier
qui gère ce dossier chez Enedis.
Nous les avons mis en relation
et avons proposé une formation
suffisamment complète pour que
les non-électriciens accèdent
à ces emplois. Cela permet
aux personnes identifiées, dès
lors qu’elles sont volontaires et
motivées, d’être accompagnées
afin de retrouver confiance en soi
pour se remettre dans une vraie
dynamique de retour à l’emploi .»
Ainsi, plus de 10 % des personnes
recrutées dans le cadre de ce
marché sont des allocataires du
RSA.
pole-emploi.fr/accueilhautsdefrance/
institutionnel/suivirenforce/
laccompagnementglobal
Témoignage
« des solutions plus efficaces et rapides »
L’accompagnement global facilite la prise en charge « non seulement des personnes
éloignées de l’emploi, mais aussi des personnes diplômées qui ont eu un accident de
parcours et ont la volonté de s’en sortir », explique Edwige Labarre, responsable-adjointe
de l’Unité territoriale de prévention et d’action sociale (UTPAS) du Département à
Haubourdin. Depuis un an, son équipe travaille étroitement avec Marc Penin, conseiller
Pôle emploi dédié à ce dispositif. Et les résultats sont là. « Nous proposons des solutions
plus efficaces et rapides. Nous connaissons bien les difficultés du public que nous
recevons, ce qui permet de lever les freins chacun à notre niveau », témoigne Marc Penin.
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Magazine Nord le Département
Les Contrats initiative emploi,
mesure incitative
Comment
ça marche ?
Le Département cofinance
les contrats avec l’état.
L’ aide est versée à l’employeur
pendant 6 mois pour un CDD et
12 mois pour un CDI.
Pour conclure un CIE, il faut en
faire la demande à Pôle emploi.
L’objectif du Département
est d’atteindre 1 000 CIE sur
une année.
Taxillico. Cathy Coursier est chauffeur chez Taxillico. Deux CIE y ont déjà signé un CDI.
CIE
cofinancés par l’État
et le Département
à la tête de Taxillico à
Emerchicourt, Christophe
Marchienne vient d’embaucher
Cathy Coursier en CIE (Contrat
initiative emploi) pour transporter
des enfants. « Mon intérêt est
financier, mais ce dispositif me
permet aussi de trouver quelqu’un
de sûr, ponctuel et motivé
rapidement. » Le conseiller de
Pôle emploi de Somain dédié aux
entreprises connaît ses attentes
et répond à sa demande plus
efficacement. « Nous allons au
devant des besoins de l’entreprise
et l’incitons à poser son regard
sur des profils de personnes
vers qui elle ne serait pas allée
spontanément », explique Nathalie
Declercq, directrice de l’agence.
Cela fonctionne : Taxillico a
embauché deux CIE en Contrat à
durée indéterminée.
Méthode IOD pour les moins qualifiés
Delphine Williame travaille chez Eurocaves à Fourmies. Lorsque Vincent
Crapet, chargé de mission du réseau conseil CAPEP (Comité d’action
pour l’éducation permanente) lui propose d’intégrer cette société, elle
IOD
financées
accepte en dépit de son manque d’expérience. « Nous avons favorisé son
par le
intégration chez l’employeur en utilisant la méthode IOD , l’Intervention
sur l’offre et la demande », explique M. Crapet. Delphine passe le permis Département
cariste, se forme à l’informatique et persévère. « Aujourd’hui, je pilote
des chariots et j’assure le réapprovisionnement des postes de manière
autonome », raconte Delphine qui occupe désormais un poste qualifié
en CDI. « Elle va être amenée à former d’autres approvisionneurs de
ligne », présage Stéphane Duval, le directeur du site.
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
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dossier ❘ Le retour à l’emploi : on y va !
plateformes
départementales
À quoi ça sert ?
Favoriser le retour à l’emploi
des allocataires du RSA.
Les plateformes de l’emploi et de l’insertion
professionnelle mises en place par le Département
ont pour vocation de faciliter l’accès à l’emploi des
personnes qui en sont le plus proches.
Leur rôle est de mobiliser, dans tous les territoires,
un maximum d’acteurs du monde économique et de
la formation professionnelle (Département, Région,
Pôle emploi, organisations patronales, chambres
consulaires…) pour établir un lien direct entre les
allocataires du RSA et les entreprises qui recrutent,
car beaucoup d’emplois ne sont pas pourvus.
Grâce à l’échange de données avec Pôle emploi
(autorisé par la Commission nationale de
l’informatique et des libertés), le profil
de chaque allocataire est désormais connu,
avec ses compétences, son parcours.
Après avoir été identifié comme répondant
aux besoins d’une entreprise, et avoir bénéficié,
si nécessaire, d’une formation et d’une préparation,
l’allocataire peut être proposé directement aux
partenaires. Ce dispositif permet ainsi de contribuer
à mieux ajuster l’offre avec la demande de maind’œuvre.
À ce jour, 3 461 personnes sont sorties du RSA
pour un retour immédiat vers l’emploi.
151 000
des
allocataires recensés
dans le Nord sont concernés.
30
Magazine Nord le Département
Les partenaires
de l’emploi
• Les opérateurs de l’insertion
professionnelle
• Les acteurs de la formation
professionnelle
• Pôle emploi
• Les branches professionnelles,
syndicats patronaux
• Les chambres consulaires
• Les grandes entreprises
Le Département
met le GOME
pour mieux
travailler ensemble
Les allocataires
du RSA
• Avoir envie de réussir
• Valoriser ses compétences et
son savoir-être
• être accompagné de façon
individualisée vers l’emploi
Les plateformes mettent en relation
l’ensemble des acteurs concernés
(insertion, formation professionnelle,
monde économique...) au sein
d’une instance appelée Groupe
opérationnel de mise à l’emploi
(GOME).
Il s’agit par exemple d’orienter plus
efficacement les allocataires du
RSA (identifiés comme « proches
de l’emploi ») vers les dispositifs les
mieux adaptés à leur situation (besoin
de formation, de lever les freins) et
d’aider les entreprises à trouver parmi
ce vivier, les personnes susceptibles
d’occuper rapidement les postes à
pourvoir.
Une orientation plus efficace
Les entreprises
• Appuyer le recrutement
• S’impliquer dans les grands projets
à fort potentiel d’emplois
• Anticiper les besoins en ressources
humaines à moyen terme
• Proposer des profils de personnes prêtes
à l’emploi
• Sensibiliser, préparer et former aux métiers
porteurs
À Valenciennes fin septembre 2016,
la première réunion du GOME a fait
salle comble, preuve de l’intérêt de
tous les partenaires pour ce sujet.
Favoriser les circuits courts, assurer
une meilleure coordination, éviter
les chevauchements de dispositifs,
tels sont les points sur lesquels les
membres des GOME vont œuvrer.
Le croisement de fichiers assuré par
les plateformes en lien avec Pôle
emploi en sera la première étape.
Retrouvez l’intégralité
des reportages sur
lenord.fr > Engagement solidarité >
L’insertion et l’emploi
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
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dossier ❘ Le retour à l’emploi : on y va !
Redevenir
acteur
de son
parcours
d’insertion
Le chantier école permet de réapprendre l’emploi, d’élaborer un projet professionnel.
Chantier école
à Villeneuve d’Ascq,
valorisation du textile
à Coudekerque-Branche,
deux exemples
des nombreux dispositifs
destinés à réintégrer
les personnes éloignées
de l’emploi dans
un parcours d’insertion.
lsmäl participe à la rénovation d’un
centre commercial pour Résidence
Plus à Villeneuve d’Ascq.
Delphine trie des vêtements
que Camélia vendra ensuite pour
Coud’Pouce à CoudekerqueBranche.
En lien avec le Département et
Pôle emploi, ces associations
proposent des ateliers chantier
d’insertion encadrés par des
professionnels : animateurs,
encadrants techniques, référents
socio-professionnels…
« Nous effectuons un diagnostic
professionnel et social, proposons
une immersion d’un mois pour
valider leur projet », explique
Pascal Rohart, directeur de
Coud’Pouce. « Le chantier est
un support d’activité. Nous
adaptons les horaires pour que
ces personnes effectuent leurs
démarches et s’investissent
dans leur vie de famille. Nous
leur proposons un CDDI
(CDD d’insertion) de 4 mois
renouvelable, puis ils sont orientés
vers le secteur marchand ou une
entreprise d’insertion pour suivre
une formation qualifiante », conclut
Myriam Senhadji, la directrice de
Résidence Plus.
Témoignage
« j’ai repris confiance en moi » Fin 2016, neuf allocataires du RSA ont suivi une formation assurée par l’association
ACTION, à Avesnes-les-Aubert, et financée par Pôle emploi au sein de l’Unité territoriale de
prévention et d’action sociale (UTPAS) de Le Cateau, dans le cadre de l’accompagnement
global (voir p.28). Ils ont acquis des compétences sur des savoirs de base (orthographe,
calcul, etc.) afin de faciliter leur accès à une formation qualifiante. « J’ai repris confiance
en moi », témoigne Cécilia qui vise un BTS comptabilité. Pour Jimmy, c’est un bac pro
logistique et maintenance. Au total, ils ont bénéficié de 300 h de
formation. Leur conseillère Pôle emploi doit maintenant trouver les
formations adaptées à leur projet professionnel en lien avec la référente
du Département. Celle-ci assure leur accompagnement social permettant
de lever les freins à l’emploi. 32
Magazine Nord le Département
L’entretien
« Le Département ne subit
plus le RSA, il a repris le
contrôle de ses politiques »
Olivier Henno
Vice-président du Conseil
départemental du Nord
chargé de l’Insertion
« Nous avons
réorganisé nos
pratiques, nos
partenariats et
réorienté nos
crédits. »
Nord le Département : Quel bilan
peut-on dresser de la politique
mise en place depuis un an ?
L’approche vis-à-vis de l’insertion des
allocataires du RSA a profondément
changé. Nous avons fortement
accentué nos politiques sur l’accès
à l’emploi des allocataires du RSA
en réorganisant nos pratiques,
nos partenariats, nos crédits…
Le Département ne subit plus le
RSA, il a repris le contrôle de ses
politiques d’insertion et cela est
essentiel. Les premiers résultats sont
encourageants et le rythme des
sorties vers l’emploi a été multiplié
par deux en un an.
avancé une proposition de bon
sens qui consiste à calculer une
moyenne nationale de la charge
des allocations individuelles de
solidarité (dont le RSA) et à cibler le
soutien de l’état aux Départements
qui dépasseraient cette moyenne.
Cette proposition a été reprise
dans une motion qui a été adoptée
à l’unanimité lors du congrès de
l’Assemblée des Départements
de France en octobre 2016. Mais
le gouvernement fait la sourde
oreille et reste dans une position
de « pompier-pyromane » en étant
à l’origine des inégalités et en
distribuant des aides d’urgence…
Quels moyens ont été mis en
œuvre pour y parvenir ?
Nous avons réorganisé nos
services avec la mise en place des
plateformes départementales
de l’emploi et de l’insertion
professionnelle. Nous avons
réorienté les crédits de l’insertion
vers l’insertion professionnelle et
l’accès à l’emploi pour les 3 années
à venir, dans le cadre de l’appel à
projets 2016/2018 (plus de 75 M€).
Enfin, nous avons rediscuté le
partenariat avec Pôle emploi
notamment.
Une convention est en cours
d’élaboration entre les
Départements des Hauts-deFrance et la Région...
La question de l’accès des
allocataires du RSA à l’offre de
formation professionnelle est un
enjeu majeur. Avec les 4 autres
Départements de la Région, nous
constatons nos convergences de
vue dans le respect de l’exercice
et des choix politiques de chacun.
La convention portera sur les
conditions d’accès à la formation
pour les allocataires du RSA qui
représentent plus de 20 % des
demandeurs d’emplois de longue
durée mais ne pèsent que 10 %
des demandeurs d’emploi entrant
en formation. Cette situation n’est
pas acceptable et nous sommes
heureux d’avancer sur cette
question avec le Conseil régional
qui partage ce constat.
Où en sont les Départements dans
leurs négociations avec l’état pour
le financement du RSA?
L’état joue avec les nerfs des
Départements. Le président JeanRené Lecerf et le président du
Conseil départemental du Pasde-Calais, Michel Dagbert, ont
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
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dossier ❘ Le retour à l’emploi : on y va !
Les clauses d’insertion,
taille XXL
personnes ont pu
travailler grâce aux
clauses sociales des
différents marchés
du Département en
2015,
dont un tiers
d’allocataires du RSA.
Interm’aide : ce pôle d’insertion par l’activité économique emploie des allocataires du RSA
pour assurer l’entretien des Espaces naturels sensibles du Département à Ostricourt.
Le Département soutient l’emploi
des publics en difficulté à travers
les marchés publics qu’il confie aux
entreprises. La généralisation des
clauses sociales à l’ensemble de ses
marchés lui a permis de toucher de
nouveaux secteurs (informatique,
nettoyage des locaux, traiteur,
surveillance des musées…) en
dehors du bâtiment et de la voirie,
et d’atteindre ainsi des personnes
avec un niveau de qualification plus
varié. Par exemple, Interm’aide assure
l’entretien des Espaces naturels
sensibles à Ostricourt.
Le Département veille aussi à ce
que ses partenaires ajoutent à leur
tour des clauses d’insertion dans
leurs marchés. C’est le cas pour
le canal Seine-Nord-Europe et le
syndicat mixte Très haut débit dont le
Département est membre.
Dans le cadre de sa nouvelle politique
de soutien aux projets territoriaux
structurants, le Nord a également
inclus l’obligation d’intégrer les
clauses sociales pour les communes
et intercommunalités qui voudraient
bénéficier d’un accompagnement
financier et d’ingénierie
départementale.
POUR ALLER PLUS LOIN
Coud’Pouce
03 28 26 15 98
[email protected]
Interm’aide
03 20 59 84 71
pole-intermaide.fr
coudpouce.org
Résidence plus
03 20 91 32 64
34
09 65 31 30 62
[email protected]
capep.com
ACTION
03 27 82 29 82
[email protected]
[email protected]
residenceplus.fr
association-action.org
Magazine Nord le Département
CAPEP Sambre Avesnois
Retrouvez notre dossier sur
lenord.fr/retouralemploi
Le Département
a décidé de généraliser
progressivement
les clauses d’insertion
dans ses marchés
publics.
Où en est-on
aujourd’hui ?
L’EUROPE INTERVIENT
DANS LE QUOTIDIEN
42.2
M€
Pour la mise en œuvre de
sa politique de retour à
l’emploi le Département
bénéficiera d’une aide de
l’’EUROPE d’ici 2020
Le Fonds Social Européen (FSE)
viendra en appui financier sur :
• les plateformes de
l’emploi et de l’insertion
professionnelle,
• les clauses d’insertion
• l’intervention sur l’offre
et la demande pour les
moins qualifiés
• les ateliers chantiers
d’insertion et les actions
d’utilité sociale
Mode d’emploi
La procédure d’agrément en vue d’adoption
C’est quoi ?
Conformément au décret du 1er
septembre 1998 modifié par le décret
du 1er août 2006, toute personne
souhaitant adopter doit solliciter un
agrément auprès du président du
Conseil départemental.
La procédure est un cheminement qui
comprend sept étapes :
• la demande écrite de renseignement
sur la procédure auprès du président
du Conseil départemental (modèles
disponibles sur demande) ;
• l’information à destination des
personnes souhaitant adopter ;
• la confirmation de la demande par
écrit auprès du président du Conseil
départemental ;
• la constitution du dossier de
demande d’agrément ;
• les évaluations sociales et
psychologiques qui ont pour but
d’apprécier les conditions d’accueil qui
seront offertes à l’enfant adopté ;
• l’examen de la demande d’agrément
par la commission d’agrément ;
• la décision d’agrément par le président
du Conseil départemental.
Qui est concerné ?
La procédure concerne toute
personne, célibataire ou mariée avec
une personne de sexe opposé ou
de même sexe, désirant adopter en
France ou à l’étranger.
D.R
Comment
ça marche ?
Quel
contexte ?
Quelles
caractéristiques ?
• Le profil des enfants
adoptables en France et
à l’étranger évolue, avec
une proportion croissante
d’enfants plus âgés
et d’enfants à besoins
spécifiques.
• L’agrément est valable pour l’accueil
d’un enfant ou de plusieurs enfants
simultanément.
• Compte tenu de
cette évolution, le
Département du
Nord a mis en place
un accompagnement
renforcé des personnes
souhaitant adopter.
L’accent est mis sur :
- l’information apportée ;
- la préparation des
personnes avant
l’arrivée de l’enfant ;
- le suivi post-adoption.
• Il est assorti d’une notice affinant le
projet d’adoption
(âge et profil de l’enfant adopté, etc.).
• Il est valable au niveau national
pendant cinq ans, sous réserve de
la confirmation annuelle du projet
d’adoption.
• Il ne peut être utilisé qu’une seule
fois.
Où s’adresser ?
Conseil départemental du Nord
Direction Enfance Famille Jeunesse
Service Adoption et Droits de l’enfant
51, rue Gustave-Delory - 59047 Lille Cedex
03 59 73 81 43
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
35
RENCONTRE
Pour sa première exposition temporaire, le MusVerre a choisi de présenter le travail
d’une artiste belge qui n’est pas verrière mais qui utilise le verre entre autres matériaux
pour des œuvres qui jouent avec la lumière.
Ann Veronica Janssens
Textes : Françoise Colonge | Photographies : Christophe Bonamis
Nord le Département : être la
première artiste présentée dans
l’espace d’exposition temporaire du
MusVerre, cela vous fait quoi ?
Ann Veronica Janssens : J’en suis
très fière. C’est assez formidable de
participer à l’inauguration d’un tel
projet qui s’inscrit culturellement et
socialement dans son territoire.
Connaissiez-vous déjà Sars-Poteries
et l’ancien musée du verre ?
Pas du tout, car je ne travaille pas
moi-même le verre, je fais réaliser
mes œuvres. J’ai donc découvert à la
fois l’Avesnois et ce très beau musée
en venant installer fin septembre les
œuvres qui y sont présentées, les
Magic Mirrors et Gaufrette.
Pouvez-vous nous parler de ces
œuvres ?
Il s’agit d’une série de grands panneaux
de verre, de deux types : d’une part,
des verres lenticulaires, d’autre part des
sandwiches de verre lisse dans lequel
est inséré un verre Securit® qui est
ensuite brisé par un coup de marteau,
ce qui crée une myriade de couleurs.
Certains panneaux ont déjà été
présentés isolément. Ici, il s’agit d’un
nouvel agencement.
Si vous n’êtes pas artiste du verre,
qui êtes-vous ? Une plasticienne ?
Je préfère employer le terme
« sculpteur », même si je ne travaille pas
la matière de mes mains. Je suis née
en Angleterre, mais je suis belge. J’ai
étudié dans un atelier expérimental,
avec une artiste polonaise. Je vis
et travaille à Bruxelles. Je donne
également des cours à l’école des
Beaux-Arts, à Paris.
36 Magazine Nord le Département
Mais votre atelier est à Bruxelles ?
Je n’ai pas vraiment une pratique
d’atelier. Mon atelier est plutôt un
bureau avec un ordinateur où j’essaie
de mettre au point des dispositifs.
Il m’arrive parfois de faire des petits
essais, des maquettes, mais beaucoup
de projets ne peuvent pas être
expérimentés avant d’être réalisés.
Outre le verre, quels autres
matériaux utilisez-vous pour vos
créations ?
C’est très varié. En fonction du
contexte, je peux utiliser des matériaux
solides, liquides ou gazeux, mais aussi
des phénomènes électriques, ainsi que
du son et de la vidéo. Mais l’un de mes
matériaux principaux est la lumière.
Comment cela ?
Je propose une sorte d’expérience
picturale de l’objet traversé par la
lumière. Cela a fort à voir avec la
couleur et implique le déplacement
du visiteur. On est tout le temps dans
le mouvement, c’est une invitation
à expérimenter l’œuvre dans son
instabilité.
Pourtant, vos panneaux de verre
sont immobiles…
En fait, ce sont des œuvres immersives,
où c’est presque le cerveau de
l’observateur qui produit l’œuvre.
Selon la manière dont il se déplace
et dont il voit les réalisations, il crée
des formes qui ne sont pas forcément
pérennes. J’aime cette forme de
liberté, de perte de contrôle. Mes
œuvres m’échappent et échappent
à l’observateur. C’est la fragilité des
signes qui m’intéresse, pas leur force.
C’est ce que j’ai envie d’expérimenter
et de donner à partager.
Un matériau
« Le verre est un
médium que j’utilise,
mais le matériau qui
m’intéresse, c’est la
lumière. Elle permet
de travailler avec des
notions de contrepouvoir sur des
formes qui ne sont
pas autoritaires, qui
s’inflitrent plus qu’elles
ne s’imposent. »
L’installation d’Ann Veronica
Janssens est présentée jusqu’au
20 février 2017 au MusVerre,
76 rue du Général-de-Gaulle
à Sars-Poteries. Pour en
savoir plus sur les
animations du musée :
musverre.lenord.fr
rencontre
« Mes œuvres
m’échappent
et échappent
à l’observateur. »
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
37
TOUT UN MONDE
Fous de trains
Grandeur nature ou miniatures, locomotives et chemins
de fer sont l’objet de nombreuses passions. Incollables
sur le sujet et un brin nostalgiques, les amoureux des
trains ont souvent à cœur de partager leur savoir et leur
enthousiasme.
Textes : Françoise Colonge | Photographies : Philippe Houzé
Des locos vapeur le long de la Scarpe
’
idée leur est venue il y a un peu plus
de trente ans. Ils étaient une demi-douzaine de jeunes hommes, passionnés de
modélisme et de chemins de fer à voie étroite
(60 cm contre 143,5 cm pour l’écartement standard), des chemins de fer utilisés par l’armée et
l’industrie (carrières, sablières, briqueteries…).
Ils ont récupéré du matériel et fait une première
démonstration, un 14 juillet, sur la grand’place
de Saint-Amand-les-Eaux.
Et puis ils ont trouvé un bâtiment inoccupé au
bord de la Scarpe et ont commencé à poser de
la voie ferrée : « Démonter, transporter, travailler
dessus en remettant des traverses… Et réparer
les locomotives qu’on arrive à récupérer. C’est
un travail de longue haleine, il faut être passionné pour faire ça », constate Frédéric Vanruymbeke, un des membres fondateurs de l’association qui a créé le chemin de fer à vapeur de la
vallée de la Scarpe.
Celui-ci a transporté ses premiers voyageurs en
38 Magazine Nord le Département
1998 et aujourd’hui il parcourt une vingtaine de
jours dans l’année les 2,5 km de voies le long
de la rivière.
« Mon grand-père était cheminot, explique
Frédéric. Et quand j’étais petit, on prenait toujours des trains de campagne pour aller au
village. » Devenu conducteur de train à la SNCF,
il s’est également formé pour l’association à la
conduite des trains à vapeur, avec des conducteurs plus anciens. Et aujourd’hui, il forme les
plus jeunes : « Cela peut même aider les jeunes
dans leur emploi. Par exemple, la technique de
la vapeur est utilisée aussi dans les centrales
nucléaires et dans les pressings. »
« Notre but est de contribuer à la préservation
d’un patrimoine qui a fait travailler beaucoup de
monde et a facilité la vie de beaucoup d’autres.
Transporter des voyageurs, c’est notre plaisir
et on espère aussi susciter des vocations ! »,
conclut Frédéric.
2 000 voyageurs par an.
Un parcours réglementé.
Entre les groupes, en semaine, et les
particuliers, le dimanche, de début
mai à fin septembre, le chemin de fer
touristique transporte en moyenne
2 000 passagers chaque année.
Des gens en général curieux et très
intéressés par les machines.
Une dizaine de membres de l’association savent faire rouler les trains. Mais avant de
conduire une des deux locomotives à vapeur de l’association, on doit d’abord avoir
occupé les autres fonctions : chef de train, chauffeur puis mécanicien. « Ce système
assez rigide est comme un jeu de rôle » sourit Frédéric.
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
39
TOUT UN MONDE ❘ Les fous du train
Buysscheure
Le très beau jouet d’un grand enfant
U
«
n jour, mon papa m’a dit : tu seras adulte
quand tu auras réalisé tous tes rêves d’enfant. Et à 63 ans, je suis presque adulte ! »
Depuis qu’il a reçu en cadeau son premier train
électrique à l’âge de 4 ans, Francis Lalau nourrit
une passion pour le modélisme. C’est à 18 ans
qu’il a découvert l’échelle G (pour garden), c’està-dire la reproduction de train au 1/20e, la plus
grande échelle de trains miniatures — « au-delà,
ce sont des trains sur lesquels on peut monter. »
Quand, en 2006, des soucis de santé l’obligent à
arrêter son activité professionnelle — il réalisait
des films publicitaires — Francis et son épouse décident de quitter la métropole lilloise pour s’installer au vert. Ils achètent à Buysscheure une maison
sur un grand terrain qui va permettre à chacun de
s’adonner à sa passion. Madame crée son jardin
japonais, monsieur son jardin ferroviaire !
Il commence à construire, sur une superficie de
1 500 m2, la reconstitution d’un petit monde,
quelques villages avec leurs gares, un port, un
cirque, une fête foraine… pour y faire rouler des
trains, copies de ceux qui circulaient entre 1920
et 1950 sur les réseaux régionaux à voie étroite,
comme entre Cassel et Dunkerque.
Les trains, de marque LGB, sont conçus pour le jardin et prévus pour rouler par tous les temps. « Le
« On est là pour apprendre quelque chose aux gens. »
Le Jardin ferroviaire accueille surtout des randonneurs, des
seniors et des scolaires. «Quand je reçois une classe, c’est
très didactique, j’ai toujours aimé faire partager !»
40 Magazine Nord le Département
plus grand ennemi, c’est le vent, car il provoque
des déraillements. Il faut aussi se méfier des lapins,
des oiseaux et même des escargots ! » Les rails, en
laiton massif, constituent à l’heure actuelle, le plus
grand réseau de France pour cette échelle : 1,1 km
de long. Et Francis espère l’agrandir à 1,5 km. Dixhuit locomotives peuvent déjà y circuler en même
temps.
Le décor, il le fabrique au fur et à mesure, avec de
la récup’, du système D et l’aide de la douzaine de
membres de l’association des Amis du jardin ferroviaire de Buysscheure.
« Un jouet comme
ça, ça se partage ! »
D’après cartes
postales.
Afin de reconstituer
le décor d’époque,
Francis s’inspire
de cartes postales
anciennes.
La copie d’une
église de la Somme,
d’une chapelle de
l’Ardèche, d’un
viaduc du circuit du
Vivaret, quelques
personnages insolites
et des arbres taillés
en bonzaï, de quoi
faire vivre ce décor.
Un spectacle pour
les visiteurs.
Ouvert en 2013,
le Jardin ferroviaire
n’accueille des
visiteurs que sur
rendez-vous, de
juin à septembre.
« On ne veut pas
un public de masse,
on préfère des gens
intéressés par les
modèles réduits ou
l’aspect historique. »
La visite constitue un
véritable spectacle,
avec non seulement
le déplacement
des trains, mais
aussi les manèges
qui tournent ou le
son de l’orgue de
l’église. Et, une fois
par an, une nocturne
est organisée pour
partager en plus la
magie des lumières
du soir !
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
41
TOUT UN MONDE ❘ Les fous du train
Remise sur les rails.
Des allocataires encadrés par le CAPEP, association
d’insertion située à Anzin, interviennent sur le site de Denain
pour rénover les véhicules feroviaires et les bâtiments.
Le chemin de fer d’Anzin
L’histoire d’un réseau très spécial
Un ouvrage complet.
Plans, photos,
témoignages…
nourrissent le livre
que Gabriel Grépier a
consacré au chemin
de fer d’Anzin, édité
pour la première fois
en 2013. Il y évoque les
concessions, le matériel
roulant, l’exploitation,
les cheminots et les
différents événements
qui ont émaillé l’histoire
de la compagnie.
42 Magazine Nord le Département
lors professeur d’histoire-géographie au lycée Wallon de
Valenciennes, Gabriel Grépier
s’est plongé dès le début des années 80
dans l’histoire du chemin de fer d’Anzin.
Ce petit-fils de cheminot — « mais pas
d’ici » précise-t-il — a écumé les documents des Archives départementales du
Nord et du Centre historique minier de
Lewarde. « On a même fait les poubelles
des bureaux de la compagnie à Bruaysur-l’Escaut quand ils ont fermé. J’y ai
récupéré des quantités d’archives, des
plans de gare par exemple… »
Il a pris énormément de photos des locomotives, des wagons, des trains et des
bâtiments de ce réseau très particulier,
reconnaissable à ses trains jaunes, qui
desservaient non seulement les sites miniers mais aussi des entreprises comme
Vallourec. La compagnie a même eu un
service voyageur de 1838 à 1963.
Cependant, Gabriel n’a pas vécu sa passion seul. Dès 1981, il a créé une association, le Cercle d’études ferroviaires
Nord, avec des personnes intéressées
comme lui par le chemin de fer, son histoire, son évolution jusqu’à aujourd’hui.
Outre les recherches historiques et la
photographie, l’association s’est dotée
d’une autre mission : récupérer du matériel afin de constituer un musée régional.
Celui-ci n’existe pas encore réellement
mais, à Denain, une ancienne remise à
locomotives abrite une belle collection
de matériel ferroviaire récupéré et rénové par l’association.
« Entre 1990 et 1994, nous avons fait rouler un train touristique entre la fosse de
Wallers-Arenberg et notre dépôt. Il y a
même deux films qui y ont été tournés »,
souligne Henri Hourdequin, actuel président de l’association qui espère un jour
relancer les visites sur le site de Denain.
Coudekerque-Branche
Du modélisme à la maison du chemin de fer
ancienne gare de Coudekerque-Branche et sa
remise abritent un joyeux bric-à-brac. C’est ici
que l’association « Le Rail modélisme coudekerquois » entrepose depuis 1998 tout le matériel qu’elle
a accumulé. Patrick Smagghe et Christian Toursel, les
fondateurs de l’association, qui compte aujourd’hui
une quarantaine d’adhérents, nous y accueillent avec
le sourire et des dizaines d’histoires. En effet, chaque
objet, donné à l’association ou trouvé sur une braderie, a une histoire. Et le lieu, lui-même, nécessite
un point historique. « à part la gare, explique Patrick,
toute l’activité ferroviaire de Dunkerque était à l’extérieur de la ville. Et c’est donc à Coudekerque que
se trouvaient le dépôt des locomotives, les ateliers
d’entretien et le stockage du charbon.»
Même si l’association n’a pas les moyens humains,
financiers et spatiaux, de créer un musée, la Maison
du chemin de fer ouvre trois à quatre week-ends
par an. Elle présente alors des expositions sur des
thèmes précis comme le transport de voyageurs,
le fret, le diesel, la sécurité, la construction de la
voie… C’est l’occasion de découvrir une petite partie des milliers d’objets de l’association : maquettes,
affiches, tableaux, ouvrages, photos, lanternes, standards téléphoniques, casquettes et uniformes, outils,
pendules, bielles et pistons… « Tout le matériel a
été récupéré légalement, souligne Christian. On a
la chance d’avoir en France une industrie ferroviaire
qui a été en pointe. Mais pour jouer là-dessus, la
SNCF s’est volontairement débarrassée du matériel ancien. Ce qui n’a pas été ferraillé a été sauvé
par des particuliers ou des associations. »
Avant de s’intéresser au matériel grandeur nature, les deux hommes sont d’abord des férus
de modélisme. Patrick est même président du
Cercle du Zéro, une association nationale qui
tient son nom d’une des échelles de modèles
réduit (au 1/43e). « Dans la région, on est une trentaine, on se retrouve une fois par trimestre pour
montrer toutes les facettes du modélisme à nos
adhérents et partager nos savoir-faire. »
Quant à expliquer cette passion vouée au train,
ils la font remonter tous les deux à l’enfance.
« Ma grand-mère était veuve de cheminot. Après
la guerre, elle a été aidée par la SNCF. Gamin,
avant l’école primaire, je faisais pratiquement
tous les dépôts pour aller la voir. Quand j’avais
20 ans, j’ai voulu devenir conducteur de train,
mais je n’ai pas pu passer l’examen car je portais
des lunettes… », regrette Patrick. Christian, lui,
n’est pas d’une famille de cheminots mais : « j’habitais à côté des voies ferrées à Lens. J’ai toujours
vu les trains et j’allais jouer au bord des voies. Et
puis, je suis d’une génération où presque tous les
garçons avaient un train électrique… »
PRATIQUE
Train touristique de la vallée de la Scarpe
Circule tous les dimanches de début mai à fin septembre.
Tarifs : adultes 4 € / enfants (6-12 ans) 2 €
03 27 48 39 65
ffmf.nord.free.fr/
Jardin ferroviaire de Buysscheure
Visites sur rendez-vous de début juin à fin septembre.
Tarifs : de 2,5 € (scolaires) à 5 € (adultes individuels)
06 89 70 82 19
Cercle d’études ferroviaires du Nord
03 27 29 36 02 / 06 13 74 08 03
cefnord.free.fr
Maison du chemin de fer et Cercle du Zéro
Rue du Tonkin à Coudekerque-Branche
03 28 60 78 69
[email protected]
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
43
bons baisers
« Moorea est un petit
paradis sur Terre »
Marc Perrillat enseignait à Villeneuve d’Ascq jusqu’à ce que l’occasion
lui soit donnée d’aller travailler à l’autre bout du monde.
Avec femme et enfants, il a posé ses valises en Polynésie.
Propos recueillis par Gaëlle Leplat | Photos : Marc Perrillat et Céline Marchandise
9
km
Lille
15
moorea
61
Maharepa
Prénom : Marc
Nom : Perrillat
Âge : 34 ans
Originaire de : Lille
Vit à : Moorea
Profession : Professeur des écoles spécialisé
comment êtes-vous parti à Moorea ?
on a une vue sur le
« Au col des trois pinus,les deux baies de Moorea :
mont Rotui qui sépare ohu et à l’est la baie de
à l’ouest la baie d’Opun
Cook ».
44 Magazine Nord le Département
J’ai travaillé pendant six ans comme professeur des écoles spécialisé
en Section d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA)
au collège Simone-de-Beauvoir à Villeneuve-d’Ascq. Depuis la rentrée,
j’enseigne au collège de Taunoa à Tahiti grâce à une mise à disposition
de deux ans (renouvelable une fois) que j’ai obtenue. Je me lève à
5 h pour me rendre au travail en bateau car Céline, ma femme, Alice
(7 ans) et Hugo (5 ans), nos enfants, et moi habitons sur l’île de Moorea,
à 17 km de Tahiti. à notre arrivée le 2 août, c’était la première fois
que nous y mettions les pieds. On a eu très chaud au début bien que
ce soit l’hiver là-bas. Quand on a réalisé qu’il allait faire encore plus
chaud, on s’est demandé si on tiendrait le coup !
bons baisers
vous êtes-vous intégré facilement ?
n.
’un lago
tourée d i. »
n
e
t
s
e
a
it
e Moore
çoit Tah
« L’île d u loin, on aper
A
Il m’a fallu un peu de temps pour prendre mes marques avec
mes élèves mais on commence à mieux se connaître. Dans
leur petite école de village, les enfants ont été très bien
accueillis. Ici la vie est tranquille, les gens sont souriants, vous
saluent dans la rue et entament facilement la conversation. Le
tutoiement est de rigueur partout. On prend vite l’habitude
mais à la rentrée, quand la maîtresse des enfants m’a fait la
bise, m’a tutoyé et m’a laissé son numéro de téléphone, j’avoue
avoir été surpris ! La gentillesse et l’accueil des Polynésiens ne
sont pas qu’une légende.
Qu’est-ce qui vous plaît à moorea ?
« à Moorea, la mer et la montagne se cotoient.
Ici c’est la baie de Pao Pao, aussi appelée baie de Cook. »
C’est un petit paradis sur terre. Les paysages sont magnifiques.
En débarquant ici, on se croirait dans un décor de film. Tous
les sens sont en éveil : on respire des odeurs de cocos qui
brûlent au bord des routes et des parfums de fleurs, on voit
toute une palette de vert dans la végétation luxuriante qui
côtoie les différents tons de bleu du lagon... Il y a aussi les
pics montagneux du centre de l’île, alors on fait le plein de
nature ! La circulation des voitures reste limitée car Moorea
ne comporte que deux routes, l’une qui fait le tour et l’autre
qui permet d’entrer dans la vallée. Dès que possible, on
part marcher, se baigner ou découvrir les fonds marins avec
masques et tubas. On se sent privilégiés et chanceux de vivre
ici cette parenthèse.
le nord doit vous sembler bien loin... !
s baleines.
l’observation deble.
à
e
ic
op
pr
t
es
ia
« L’île
ir inoubl
. »
C’est un souven
tit face à elles
pe
ut
to
nt
se
On se
Nous ne prévoyons pas de revenir dans les deux prochaines
années. Nos familles et nos amis nous manquent, bien qu’on
échange beaucoup via Skype. Le coût du voyage est un sacré
frein pour qu’ils viennent nous voir, et nous approvisionner en
bière ! Nous en sommes de grands amateurs mais ici, au mieux,
on trouve de la Goudale à près de 10 € !
Quand cette parenthèse polynésienne prendra fin dans deux
ou quatre ans, nous envisageons de rejoindre le Nord car
Céline et moi sommes tous deux rattachés à l’Académie de
Lille. Mais on aura peut-être été « piqués au fenua », expression
locale qui signifie que le cœur et l’esprit des gens sont restés
en Polynésie et qu’ils font tout pour y revenir. C’est ce qui
effraye le plus nos proches : ils se demandent si on
saura un jour reposer nos valises dans le
Nord.
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
45
Archives de la verrerie d’En-Haut à Aniche
du côté de…
Les bureaux
du temps jadis
Texte : Arnaud Raes I Photos : Emmanuel Watteau
à l’usine comme à la mine, à l’atelier comme au
bureau, au moulin comme à la maison, les lieux de
travail du passé parfois demeurent. L’association
Proscitec, qui valorise le patrimoine industriel, en
a fait un thème d’animations durant l’année 2016.
Retour sur quelques métiers disparus.
46 Magazine Nord le Département
Le centre de Mémoire offre
à voir sur 1 400 m2 le patrimoine
verrier d’Aniche.
LE verre vu d’En-haut
Les miroirs de
la photographie
à partir de 1927, la Verrerie
d’En-Haut s’équipe de
petits fours alimentés par
les résidus des grands fours
servant à la fabrication
industrielle du verre à
vitre. Ces petits fours sont
destinés à la fabrication
des verres et miroirs
spéciaux montés sur les
appareils photos.
La ville d’Aniche a longtemps
été une place forte de la verrerie
française. à la fin du XIXe siècle, on
en comptait une dizaine, lesquelles
assuraient 50 % de la production
nationale de verre à vitre. Parmi elles
figurait la verrerie d’En-Haut, fondée
en 1823. « En fait, il y en avait deux
situées sur un même boulevard en
pente : la verrerie d’En-Haut, et la
verrerie d’En-Bas », raconte René
Diverchy, président de l’association
des Amis du centre de Mémoire
de la verrerie d’En-Haut, centre qui
a vu le jour en 2009 pour protéger
et faire revivre le patrimoine verrier
anichois. Il est installé dans une
ancienne centrale électrique, au
cœur du site Saint-Gobain qui a
acquis la verrerie d’En-Haut en 1960.
Animé par 14 bénévoles, le
centre de Mémoire présente sur
1 400 m2 l’histoire et les métiers de
l’industrie verrière avec des scènes
reconstituées, d’anciennes vidéos
et photos d’époque et surtout,
énormément d’objets et matériels
liés à cette industrie.
On y découvre par exemple le
travail des souffleurs de verre ou des
porteuses de canons, ces cylindres
de verre qui une fois coupés aux
extrémités, étaient aplatis pour
façonner des vitres de toutes tailles.
« Au travers des archives de la
verrerie, j’ai découvert qu’en 1924,
1 824 bulletins de paie avaient été
enregistrés, ce qui donne un aperçu
de l’activité intense qui y régnait »,
ajoute René Diverchy.
Au sous-sol du bâtiment,
l’association a recréé les scènes
de la vie quotidienne des ouvriers,
de l’incontournable estaminet aux
divers ateliers de maintenance, en
passant par l’immanquable camion
de pompier qui assurait la sécurité
de l’usine.
Aujourd’hui, le centre de Mémoire
reçoit la visite d’environ un millier de
personnes par an. « C’est vrai que
ce n’est pas évident de recevoir des
groupes, car nous sommes situés sur
un site industriel sécurisé, mais pour
la première fois, nous allons nous
ouvrir aux scolaires, ce qui est une
très bonne chose », se félicite
M. Diverchy.
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
47
du côté de…
Au four et au moulin
Jeff Markey est un type formidable. Non
seulement, il n’a jamais été meunier, mais, depuis
sa retraite de l’industrie, en 2000, il s’avoue
Don Quichotte des moulins de Flandre. Non
pour les combattre, mais pour les sauver. Il s’est
lancé dans la conservation et la valorisation du
Steenmeulen (moulin de pierre ou, ici, en brique)
de Terdeghem, typique des moulins hollandais.
Construit en 1864, il a cessé de produire huile
et farine dans les années 1960. « Le travail du
meunier était très physique, tant pour moudre les
grains que pour entretenir le moulin, surveiller
la météo. Il fallait toujours avoir un œil dedans
et un autre dehors ! Car l’ennemi du meunier, ce
sont les vents changeants. » Bref, contrairement
à ce que dit la chansonnette, le meunier ne dort
jamais !
Spectacle
Le Steenmeulen est le seul du secteur
à actionner encore ses ailes.
Spectacle assuré !
Savoir-faire
Jeff Markey n’a jamais été meunier.
Mais c’est tout comme !
Moulin blanc.
à l’entrée de Saint-Amand-les-Eaux trône le fier Moulin Blanc. édifié en 1802, il a
fourni de l’huile et de la farine jusque dans les années 1950. Cerné d’une galerie
extérieure, son diamètre est de 15 mètres. Il est le plus imposant moulin du Nord.
48 Magazine Nord le Département
A la rencontre
des potiers et faïenciers
Ferrière-La-Petite, près de
Maubeuge, conserve une tradition
séculaire de l’art de la poterie et
de la faïence. Ainsi, entre le milieu
de XIXe siècle et le milieu du XXe,
la commune a compté jusque 200
potiers et une dizaine d’ateliers.
Installé dans l’ancienne poterie
Lambert, le Musée de la faïence et
de la poterie fait remarquablement
revivre cette glorieuse histoire.
Les collections tournent autour
de la grande vedette du lieu : un
four- bouteille, édifié à la fin du
XIXe, de 10 m de diamètre intérieur
pour 20 m de haut. Il est classé
Monument historique !
« Mettre en valeur
notre patrimoine industriel »
Monumental
Le four-bouteille du Musée de
la faïence et de la poterie est
classé monument historique.
Tisserand, un travail de Fourmies
Installé dans l’ancienne usine Prouvost-Masurel, le Musée du textile et de
la vie sociale de Fourmies fait partie de l’écomusée de l’Avesnois. « Il s’agit
d’une ancienne filature de laine peignée fondée en 1863. Cette activité a
engendré l’essor de la ville qui, vers 1820, comptait 2 000 habitants, pour
16 000 en 1890 », explique Laurent Nachbauer, directeur-adjoint.
La visite de ce musée labellisé « Musée de France » débute par la
découverte d’une énorme machine à vapeur, élément indispensable pour
actionner l’ensemble des machines à peigner, filer, tisser, la laine. La plupart
sont encore en parfait état de fonctionnement, et quand on les actionne,
il devient plus facile d’imaginer le bruit et les conditions de travail des
ouvrières et ouvriers de la filature. C’est d’ailleurs l’autre intérêt majeur du
musée, qui permet de comprendre parfaitement leur vie quotidienne au
travers de scènes d’époque reconstituées.
« L’association Proscitec est
composée de 70 structures
réparties dans les Hautsde-France. Son objet est de
mettre en valeur le patrimoine
industriel au sens le plus large,
aider les associations à mieux
communiquer, réaliser des
inventaires et des audits »,
explique Michel Taeckens,
membre de Proscitec.
« Chaque année, nous
organisons des animations sur
un thème spécifique. Ce fut les
lieux de travail en 2016.
Pour 2017, ce sera la nature
et les ressources naturelles »,
explique M. Taeckens.
PRATIQUE
Steenmeulen, 550 route d’Eecke,
59114 Terdeghem.
03 28 48 16 10
www.steenmeulen.com
Le Moulin Blanc, rue de la Wemberghe,
59230 Saint-Amand-les-Eaux.
06 31 91 99 09
Centre de mémoire de la Verrerie
d’En-Haut,
249 Boulevard Drion, 59580 Aniche.
06 64 06 57 01
www.la-retro-d-aniche.com
Boucan d’enfer
Les machines de
l’écomusée de Fourmies
fonctionnent toujours.
On imagine alors mieux
les conditions de travail
des ouvriers du textile.
Musée de la faïence et de la poterie,
cours des Potiers, 59680 Ferrière-la-Petite.
03 27 62 79 60
www.musee-poterie-ferrierelapetite.fr
Musée du textile et de la vie sociale,
place Maria-Blondeau, 59610 Fourmies.
03 27 60 66 11
www.ecomusee-avesnois.fr
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
49
culture
ÉVÉNEMENT
Prêts. Comme ce beau Concert des oiseaux de Frans
Snyders (1579-1657) venu de Cape Town, beaucoup
d’œuvres ont été prêtées par des musées étrangers..
L’Odyssée
des
animaux
Les peintres animaliers flamands du XVIIe
Cassel
Jusqu’au 22 janvier 2017
Musée de Flandre
Reconnaître un dodo dans le coin d’un tableau, repérer
un phoque au milieu des oiseaux, comparer deux scènes
de chasse aux renards, s’amuser devant les détails d’une
« singerie », grimacer de dégoût devant un trophée de
chasse ou admirer le soin déployé par le peintre à reproduire
le plumage d’une poule… Le visiteur a mille occasion dans
cette exposition de retrouver son âme d’enfant. Et, magie
de l’art, cela lui arrive grâce à des œuvres peintes il y a trois
siècles !
Cette exposition est la première jamais consacrée aux
animaux dans la peinture flamande. Un genre cependant
Sur une thématique facilement abordable
abondamment traité au XVIIe siècle et sous de nombreux
avec les plus jeunes, le musée a prévu une
série d’animations pour les petits. Les 0-3 ans
aspects : scènes idylliques d’un paradis perdu, natures
découvriront les tableaux
mortes, fiers destriers, arrogantes volailles, lion à
E
par le biais d’un tapis
l’agonie ou concert d’oiseaux… Au total 97 œuvres de
d’éveil, « La ronde
neuf artistes — dont les plus célèbres sont Brueghel
des animaux » (21
l’ancien, Rubens et Frans Snyders — permettent,
et 28/12, 7/1). Les
au-delà de la variété des sujets, de comparer les
4-6 ans suivront
différences stylistiques.
Brueghel « Sur les
Il s’agit de la plus grande exposition organisée par
ailes de Pieter »
le musée de Flandre qui y consacre presque toutes
(20, 22, 27 et 29/12)
ses salles. Au printemps prochain, le second volet
ou participeront à
de cette « Odyssée des animaux » sera dédié à la
des ateliers d’arts
création contemporaine en Belgique.
plastiques (23 et 28/12)
tandis qu’à partir de 6
Françoise Colonge
ans avec un accompagnant,
ils pourront visiter le musée
03 59 73 45 59
26, Grand’Place
déguisés (10, 17 et 21/12).
Des enfants choyés
mm
u
ttea
Wa
uel
an
59670 Cassel
50 Magazine Nord le Département
museedeflandre.lenord.fr
Emmanuel Watteau
Petit ou grand,
sauvage ou
domestiqué, proie
ou prédateur,
l’animal est au
cœur des œuvres
présentées dans
cette magnifique
exposition
qui fascinera
adultes et enfants.
“
Emmanuel Watteau
Sandrine Vézilier-Dussart
Directrice du musée de Flandre
Les peintres animaliers flamands sont très peu connus du grand public et pourtant leur rôle n’est pas à minorer. On peut même dire qu’ils ont été avant-gardistes, ils ont influencé la peinture française (Oudry, Chardin, Desportes) et les
Les peintres
scènes de chasse de la peinture anglaise.
animaliers
Comme avec l’exposition « La Flandre et
flamands sont
la mer » (en 2015), nous avons eu envie
de montrer autre chose que ce que l’on
extraordinaires.
connaît de la peinture flamande. Les
Ils ont traité
toutes les théma- peintres flamands sont des érudits. Il ne
faut pas se laisser berner par leurs capatiques possibles
cités techniques et stylistiques à repréqu’offre l’animal. senter la réalité. Il n’y a pas que ça dans
leurs tableaux, il y a toujours un message
sous-jacent à deviner.
“
Rencontre
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2016
51
sorties
THéâTRE
© Ligue d’improvisation
Christophe Bonamis
Philippe Houzé
exposition
Piano Battle
Deux pianistes virtuoses et
imaginatifs improvisent, se
défiant et s’affrontant en
musique. à mettre entre
toutes les oreilles !
Mes envies en Pays de Flandre
Lille
Vous avez aimé Mes envies en Avesnois ? Le
Département du Nord vous invite à poursuivre
le cycle de ses expositions consacrées à la mise
en valeur des territoires du Nord en partant
cette fois-ci à la découverte des Pays de Flandre.
Ils s’étendent de Bergues à Steenwerck d’une
part, et de Watten à Steenvoorde d’autre
part, en passant par Cassel, Bailleul ou encore
Hazebrouck.
L’espace estaminet permet au visiteur de faire
une pause dans une ambiance conviviale (jeux
traditionnels à disposition) ; des temps de
dégustation de produits locaux et des ateliers
y sont également prévus. Un autre espace
permet de se documenter sur l’histoire riche
et tumultueuse du territoire et d’en apprendre
un peu plus sur ses figures emblématiques
(Marguerite Yourcenar, l’abbé Lemire, etc.).
Histoire, culture et convivialité
De quoi vous donner à coup sûr des envies de
visites et de séjours au nord du Nord ! • GL
Entrée libre.
à noter que l’exposition suivante sera consacrée
au territoire du Hainaut.
Organisée en lien avec la ronde des géants
de Steenvoorde, le Musée départemental
de Flandre, la Villa et le parc départemental
Marguerite Yourcenar, les villes fortifiées de
Bergues et Watten ainsi que les Monts de
Flandre et les Marais de Flandre, l’exposition
met en valeur la beauté des patrimoines bâtis
et naturels du territoire, ainsi que sa richesse
culturelle, la convivialité de ses fêtes locales et
les saveurs de son terroir.
Lille
Maison du Tourisme
3 rue du Palais Rihour
Du 10 décembre au 4 février
www.paysdeflandre.fr
Exposition animée
Philippe Houzé
forumdepartementaldessciences.fr
52 Magazine Nord le Département
[email protected]
COLLECTION
Bourse des
collectionneurs
Organisée par l’association
Roncq toutes collections,
cette manifestation
regroupe près de
60 exposants, professionnels et particuliers.
Entrée gratuite.
Roncq
Salle Jules-Stelandre
Rue Jules-Watteeuw
Le 8 janvier de 8 h à 17 h
T. 03 20 94 72 95
SALON
Petit carré deviendra
cube
Une forme peut en cacher une autre... Que
dissimule l’ombre chinoise ? D’une même
forme, devinez plusieurs histoires ! Et si derrière
le carré ne se cachait pas toujours un cube ?
Entre surprise et étonnement, d’expériences
en manipulations, les 3-6 ans vont découvrir
que la perception d’une forme est sujette à
interprétation. Réservation conseillée.
Villeneuve d’Ascq
Forum départemental des Sciences
Du 7 décembre 2016 au 12 novembre 2017
(fermé les 25 décembre et 1er janvier)
T. 03 59 73 96 00
Gravelines
Scène Vauban, site de l’Arsenal
Le 28 janvier à 20 h 30
T. 03 28 24 85 65
La Madeleine
Espace Malraux
Le 31 janvier à 19 h 30
T. 03 20 12 79 98
à noter : pour fêter l’ouverture de cette nouvelle
exposition, les enfants et leur famille sont
invités à venir faire la fête et participer à de
nombreuses activités le mercredi 7 décembre.
Au programme : découverte de la nouvelle exposition, séances spéciales de planétarium, ateliers
créatifs, etc. Gratuit.
L’artisanale
Ce salon met en scène les
métiers d’art locaux. Guy
Harbonnier, tailleur de
pierre, Jérôme Dussenne,
facteur de guitares, Céline
Rauwel, créatrice de bijoux
et de luminaires, ou encore
Benjamin Crapez, recycleur,
effectueront des gestes de
travail en public.
Valenciennes
Grand hall de l’hôtel de ville
Les 9, 10, 11 et 16, 17,
18 décembre
[email protected]
sorties
THéâTRE
TERROIR
©S. Wauquier, CIVAM
Les choses en face
Les neuf territoires du réseau départemental de développement culturel en milieu rural ont participé
cette année à un projet intitulé Les choses en face. Conçu par le collectif La Cavale, ce projet a
rassemblé sur chaque territoire des adolescents de 11 à 15 ans lors d’ateliers qui ont abouti cet
automne à des spectacles mêlant interviews filmées et jeu théâtral.
Au total neuf pièces d’un puzzle formant un
portrait de la jeunesse du
Nord.
Un spectacle final avec
l’ensemble des participants
sur le plateau permettra aux
jeunes de se rencontrer et au
public de découvrir ce projet
original.
Marché fermier
Venez rencontrer des
producteurs passionnés
et choisir vos produits
frais, locaux et de
saison. Marché organisé
par le Centre d’initiatives pour valoriser
l’agriculture et le milieu
rural (CIVAM) avec le
soutien du Département
du Nord.
Pont-à-Marcq
Espace Jean-Claude
Casedesus
Le 10 décembre à 19 h
Entrée libre sur réservation.
T. 03 20 05 97 63
[email protected]
Wambrechies
Serres Grave-Lambin
Le 18 décembre
de 10 h à 18 h
www.civam-nordpasdecalais.fr
Le thème de cette 8e
édition du week-end
Poil à gratter fait
référence au théâtre La
Licorne. C’est en effet
à Claire Dancoisne, sa
metteuse en scène,
que la programmation
de « formes théâtrales
picotantes et
chatouillantes pour
tous » a été confiée.
Du théâtre, du théâtre
d’objets, du théâtre
OPéRA
forain mais aussi de
la chanson joyeuse,
des marionnettes et
une installation sur le
thème des animaux
de la ferme : trois jours
de découvertes et de
surprises pour petits et
grands de 8 à 88 ans (ou
plus) ! • GL
Hazebrouck
Centre André-Malraux
Du 20 au 22 janvier
T. 03 28 44 28 58
Concert du Nouvel an
www.centreandre
malraux.com
© Théâtre La Licorne
Opération
Licorne !
musique
©Danielle Pierre
spectacle vivant
Ce concert à partager en famille est dédié
aux partitions de musique classique utilisées
au cinéma : la 5e des Danses hongroises
de Brahms reprise dans Le Dictateur, la 5e
symphonie de Mahler jouée dans Mort à
Venise, ou encore La Wally de Catalani qui
figure au générique de Diva. En préambule à
ces musiques de films, la première partie du
concert reprendra des airs et duos célèbres
d’opéra. L’Atelier lyique bénéficie du soutien
du Département du Nord. • GL
Il trionfo del
tempo e del
disinganno
Premier oratorio de
Haendel, ce Triomphe
du temps et de la désillusion est interprété par
Le Concert d’Astrée
dirigé par Emmanuelle
Haïm. La mise en scène
expose les tyrannies
des sociétés actuelles.
Tourcoing
Théâtre municipal Raymond-Devos
Le dimanche 15 janvier à 15 h 30
T. 03 20 70 66 66
Lille
Opéra
Les 12, 14, 17, 19 et 21 janvier
T. 03 62 21 21 21
atelierlyriquedetourcoing.fr
www.opera-lille.fr
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
53
sorties
FESTIVAL
EXPOSITION
Vivat la danse !
Cette année, le festival fête ses
20 ans ! Pour l’occasion, le public
aura le plaisir de retrouver des
fidèles de ce rendez-vous de la
danse comme Christian Rizzo,
Thomas Lebrun, Boris Charmatz ou
encore Julie Nioche.
Mais cette 20e édition sera
aussi l’occasion de découvrir de
nouveaux talents (Nadia Beugré,
Yves-Noël Genod, Mithkal Alzghair)
et d’assister à des formes de
spectacle inédites.
La scène du Vivat a d’ailleurs choisi
« l’étrange est bienvenu » comme fil
conducteur de sa saison 2016-2017.
Destabilisant mais joyeux !
Avec le soutien du Département du
Nord. • GL
Armentières
Le Vivat
Du 21 au 28 janvier
T. 03 20 77 18 77
www.levivat.net
La pierre
bleue
Un marbre noir
de l’Antiquité
Longtemps
considérée comme
l’or de l’Avesnois,
la pierre bleue
reste le matériau
emblématique de
ce territoire. Mais
qu’en était-il dans
l’Antiquité ? Un inventaire des collections du Forum
antique de Bavay a confirmé l’usage abondant de
ce marbre noir dans l’architecture de la ville antique.
Ressource naturelle, la pierre bleue se retrouvait
dans l’architecture monumentale, dans le domaine
funéraire et dans le quotidien des Romains.
Autant d’exemples à découvrir dans cette solide
exposition !
Bavay
Forum antique,
Musée archéologique du Département du Nord
Jusqu’au 17 janvier
T. 03 59 73 15 50
forumantique.lenord.fr
théâtre
éVéNEMENTS Sportifs
événements
SPORTIFS
Philippe Torreton ©DR
Eurométropole Masters
Cette compétition internationale individuelle
de judo s’adresse aux Masters, les judokas
vétérans âgés de 30 à 80 ans ou plus. En
2016, elle a réuni 580 participants issus de
17 nations différentes, un record qui fait
de l’Eurométropole Masters la première
compétition de sa catégorie en termes de
participation en France. Entrée gratuite.
L’Eurométropole Masters, le Handival Judo Nord
et l’Open international Kata sont organisés avec
le soutien du Département du Nord.
Handival Judo Nord
La 2e édition du Handival Judo Nord promet
d’être un grand moment de partage sportif.
Petits et grands judokas, handicapés et
valides, sont invités à venir participer. Entrée
et pratiques gratuites pour les enfants nés
avant 2007 et pour les adultes. • GL
Mouvaux
Espace Jean-Richmond
Handival le 27 janvier
Eurométropole Masters le 28 janvier
T. 03 20 59 92 39
www.comitenordjudo.fr/events
La résistible
ascension
d’Arturo Ui
Open
international
Kata du Nord
Cette compétition
consiste en une
démonstration de
techniques parfaitement
exécutées, nécessitant
une grande maîtrise
gestuelle et une parfaite
harmonie entre deux
partenaires. Gratuit.
Lambersart
Complexe sportif
Georges-Delfosse
Le 10 décembre
T. 03 20 59 92 39
www.comitenordjudo.fr/
events
54 Magazine Nord le Département
Comme en 2013 pour
Cyrano de Bergerac,
Dominique Pitoiset et
Philippe Torreton seront
ensemble sur scène pour
jouer cette pièce de
Bertolt Brecht. L’action
se déroule dans le milieu
de la pègre à Chicago
mais s’intéresse en fait
aux mécanismes ayant
permis à Hitler d’accéder
au pouvoir. • GL
Valenciennes
Le Phénix
Les 10 et 11 janvier
T. 03 27 32 32 32
www.lephenix.fr
sorties
FESTIVALS
L’agenda complet sur le site
lenord.fr
rubrique « Agenda »
Retrouvez sur notre site nos suggestions de sorties :
concerts, spectacles, salons, sorties nature et sportives,
expositions…
Vous organisez un événement ?
Annoncez également vos manifestations en quelques clics
sur lenord.fr.
Crossing the line
Rêves de lecture
Venez découvrir trois créations
phares française, anglaise et
suédoise (créations adaptées
pour le public francophone).
Au programme, des performances artistiques, des ateliers de sensibilisation et des
rencontres entre le public
et les artistes : des découvertes et du partage autour
du mélange des cultures, des
formes et des langages. • GL
Ce festival vise à promouvoir la
littérature contemporaine auprès
du plus grand nombre. La 6e édition, qui a pour thème la transmission, propose notamment
une lecture musicale sur le thème
de la grande dépression de 1936
au Canada, un concert-lecture
intitulé « écrire une histoire » et
une lecture de « L’Homme au
fond », beau roman nordiste sur
l’enfance. Le final du festival sera
participatif : l’occasion pour le
public de passer du statut d’auditeur à celui de lecteur. • GL
Roubaix
Théâtre de l’Oiseau-Mouche et lieux
partenaires (Condition Publique,
Théâtre Pierre-de-Roubaix,
le Non-lieu)
Du 24 au 26 janvier
T. 03 20 65 96 50
www.oiseau-mouche.org
EXPOSITION
Dunkerque,
Du 3 au 28 janvier
T. 03 28 51 40 40
www.lebateaufeu.com
DR
Alechinsky,
Marginalia
Pierre Alechinsky, peintre et
graveur belge influencé par
Henri Matisse, présente des
livres illustrés qui constituent le
fil conducteur de l’exposition.
Il donne ainsi à voir un pan
méconnu de son œuvre.
La présentation des estampes
aux côtés de peintures et
céramiques de l’artiste met
en lumière les liens entre les
différentes disciplines artistiques
comme dans l’œuvre de Matisse.
• GL
Le Cateau-Cambrésis
Musée départemental Matisse
Jusqu’au 12 mars
T. 03 59 73 38 00
www.museematisse.lenord.fr
THéâtre
La jeune fille, le
diable et le moulin
Inspiré d’un conte des frères
Grimm, La jeune fille aux
mains coupées, ce spectacle
d’Olivier Py, chanté et dansé
par quatre comédiens
musiciens, s’adresse à toute
la famille à partir de 7 ans.
Une histoire terrible et
réjouissante qui se termine
bien. Selon le metteur en
scène, également directeur
du festival d’Avignon, « c’est
un conte incroyable sur la
résilience, un prodige de
récit qui passe du plus noir
au plus lumineux.» • FC
Lille
Théâtre du Nord
Du 14 au 22 décembre
T. 03 20 14 24 24
www.theatredunord.fr
EXPOSITION
Enfants du Nord
et du Brandebourg
1870-1970
Pour Charles de Gaulle, sa
maison natale située dans le
Vieux-Lille, était synonyme
de souvenirs d’enfance,
notamment de joyeuses
retrouvailles entre jeunes
cousins. Réalisée en lien
avec le Goëthe Institut de
Lille et le Bureau littéraire
du Land du Brandebourg
(Allemagne), l’exposition
présente des photos
d’enfants prises entre 1870
et 1970. Elles sont issues
d’archives familiales confiées
par des habitants du Nord et
du Brandebourg. • GL
Lille
Maison natale Charles-de-Gaulle
Jusqu’au 29 janvier
9, rue Princesse
T. 03 59 73 00 30
lenord.fr/maisondegaulle
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
55
Lu, écouté, vu
DOCUMENT
nicolas delecourt
Le petit dictionnaire des mots
non assez usités
roman ado
carine bausière
Qui décide, tous les soirs,
d’allumer les étoiles
Camille, 13 ans, vit à Roubaix avec son
papa et son petit frère. Elle a un ami
confident « qui aime les garçons », un
prof de SVT qui est « grand, beau, non, il
est super beau », des copines, des voisins
extraordinaires et des rêves. Mais elle a surtout
une immense douleur à surmonter, celle du
récent décès brutal de sa maman.
Ce roman à la fois très émouvant et drôle fait
partager au lecteur le cheminement de Camille et
de sa famille pour réapprendre à vivre et à avancer,
à trois seulement mais tous ensemble. • GL
Impedimentum, coquecigrue,
généthliaque, kézako ?
Vous allez le savoir en parcourant ce
petit guide réalisé par le Nordiste
Nicolas Delecourt, qui propose
plus de 1 600 mots pour beaucoup,
oubliés, de notre belle langue.
Un ouvrage aussi instructif que
jubilatoire, qui se feuillette le
sourire aux lèvres. Ou encore, un
ouvrage munificent qui n’a rien de
laïusseur. Passer à côté serait même
irrémissible ! • AR
Editions du Puits Fleuri, 8,90 €.
Éditions Ravet-Anceau – 198 pages – 13€
Musique traditionnelle
DUO MACKE-BORNAUW
Qui It’s baroque to my ears !
Quand un Flamand français et une Flamande belge se rencontrent, on peut s’attendre à tout !
Ce CD est baroque dans tous les sens du terme. En effet, il reprend des airs baroques composés
à la fin du XVIIe ou au XVIIIe siècle — qui côtoient des airs plus récents, mais tout aussi inspirés par
ce genre musical, comme la célèbre Petite fugue de Maxime Le Forestier. Mais baroque, il l’est
aussi par l’interprétation à l’accordéon de Benjamin Macke et la cornemuse de Birgit Bornauw.
Ils nous font en tout cas passer un fort agréable moment. • FC
Bemol Productions. 12 €. www.bemolproductions.com
56 Magazine Nord le Département
Lu, écouté, vu
HISTOIRE
Régis Jonckheere
et André Lesage
Coudekerque-Branche,
1803-1805,
le Camp de Rosendaël
Joliment illustré de dessins, gravures et
photos, cet ouvrage se veut résolument
pédagogique, sans pour autant se prendre
trop au sérieux.
Il retrace l’implantation momentanée, mais
spectaculaire, des armées du Premier Consul,
Napoléon Bonaparte, sur la côte de la mer
du Nord.
Le reste de cet épisode de l’histoire se laisse
découvrir en 206 pages avec facilité… • AR
En commande à l’adresse : [email protected]
coMPtines
COMPAGNIE DE L’INTERLOCK
Tiens toi maladroit(e)
polar junior
mission dinosaure
Nancy Guilbert
Ce disque est le fruit d’une belle aventure artistique participative
menée par la compagnie de l’Interlock avec les habitantes du
Faubourg de Béthune et leurs enfants. Au total, 15 titres ont été
produits à partir des petites phrases qui ont émaillé notre enfance.
« Fais pas ci, fais pas ça ! Finis ton assiette ! »…
De l’écriture des textes au choix des instruments pour les
accompagner en passant par la réalisation graphique du disque,
tous ont mis la main à la pâte. • IQDS
Ylan est un petit curieux de
10 ans. Il aime flâner au milieu
des créatures étranges du musée
d’histoire naturelle de Lille grâce
à son papa qui en est le gardien.
Lorsque le squelette de son
dinosaure préféré est volé, Ylan
décide d’enquêter, flanqué de ses
amis mousquetaires, Nell, Théo
et de son chien Mozart.
Pour trouver le voleur, Ylan et ses
amis vont chercher des indices et
affronter tous les dangers.
Le suspens reste entier jusqu’au
dernier chapitre ! • IQDS
Editions Ravet-Anceau – 94 pages – 6,90€.
www.interlock.fr
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
57
Histoire d’un jour
14 décembre 1996
Un chantier
spectaculaire
Il a fallu deux ans de travaux,
au cœur de la « Ville nouvelle »
pour voir naître le Forum des
sciences. Très vite, s’est posée la
question du financement de son
fonctionnement, fixé à ses débuts
à 25 millions de francs par an,
soit 3,7 millions d’euros.
Finalement, le Département a
repris la structure le 1er janvier
2006, assurant ainsi sa pérennité.
Photo : Christophe Bonamis,
Archives de la Ville de Villeneuve d’Ascq.
Le Forum des sciences infuse
Il y a 20 ans ce 14 décembre, le Forum des sciences à Villeneuve d’Ascq
était inauguré. L’aboutissement de près de 15 ans de labeur.
est une énorme réussite que l’ouverture au public du Forum des sciences
posé en face de l’hôtel-de-ville de
Villeneuve d’Ascq. à l’occasion de son inauguration, le 14 décembre 1996, 600 personnes découvrent ce nouveau lieu dédié
aux sciences et à l’astronomie. L’idée a été
mûrement réfléchie par Bernard Maitte,
alors physicien et professeur à l’université
de Lille 1 et Michel Parreau, le président
du Forum des sciences. En 1982, ils fondent
l’Alias, Association lilloise d’information et
d’animation scientifique et culturelle, bien
décidés à vulgariser la culture scientifique,
à l’instar de ce qui se faisait en région parisienne avec la Géode de La Villette.
En 1988 est créé le Centre régional de la
culture scientifique, technique et industrielle, qui ouvre un an plus tard dans un
local de 500 m2 en centre ville de Villeneuve
d’Ascq. L’Alias participe alors à plusieurs
manifestations de vulgarisation de la culture
scientifique, comme « Science en fête ». Mais
il faudra 14 ans pour réunir les fonds afin
que le Forum des sciences voie effectivement
le jour.
Les premiers coups de pioche du chantier
ont été donnés le 28 novembre 1994. Aux
manettes, l’architecte tourquennois JeanClaude Burdèse. Il a conçu un édifice de
C’
58 Magazine Nord le Département
4 000 m2 accessible par un escalier menant
à l’entrée principale perchée à 6 m
de haut. L’ensemble a coûté
62,7 millions de francs, soit
près de 9,4 millions d’euros, financés par l’état,
la Région et le Département.
Seul bémol, le planétarium, le plus moderne
d’Europe à l’époque,
fonctionne mal. Conçu à
Saint-Etienne, il a pris la
foudre durant sa mise au
point et ne sera vraiment opérationnel que quelques mois plus
tard.
Pour autant, le week-end suivant l’inauguration fait carton plein. 8 000 personnes
se pressent pour découvrir, gratuitement,
les lieux. à tel point que le Forum décide
d’ouvrir ses portes jusque minuit le samedi
15 décembre et 22 h le dimanche 16. Il faut
dire que trois expositions temporaires sont
proposées, lesquelles ont peine à absorber le
nombre de visiteurs. Car dès les premières
semaines, la structure en enregistre plus
de 2 000 par jour, ce qui dépasse largement
toutes les prévisions. •
Arnaud Raes
Le planétarium,
c’est gonflé
Constituée d’un bloc de béton
pesant 162 tonnes, la sphère
intérieure du planétarium du
Forum des sciences est une
structure gonflable !
Elle a été installée à l’été 1995
par une société spécialisée
américaine.
à l’époque, le planétarium, qui
pouvait accueillir
140 personnes par séance,
était considéré comme l’un des
plus modernes d’Europe.
Photo : Christophe Bonamis,
Archives de la Ville de Villeneuve d’Ascq.
Comme un chef !
PLAT
Préparation : 20 mn
Cuisson : 5 mn
crème brûlée au maroilles
et magret fumé
Ingrédients
(pour 8 personnes)
- 1 gros poireau
- 1 oignon
- 12 tranches de magret fumé
- 1/4 de maroilles
- 3 dl de lait
- 3 dl de crème liquide
- 1 c. à café d’agar-agar
- sel, poivre
- 50 g de beurre
Préparation
1- Dans une casserole, faire
fondre doucement le beurre,
le poireau et l’oignon émincés finement pour réaliser
une petite fondue.
3- Faire bouillir la crème,
le lait et ajouter l’agar-agar.
Verser le tout dans les
moules. Mettre à refroidir
et laisser prendre au froid.
2- Déposer dans le fond
des moules ou ramequins
à crème brûlée la fondue
de poireau, le magret de
canard fumé et les morceaux
de maroilles.
4- Au moment de servir,
mettre les crèmes brûlées
dans votre four en position
grill pendant 5 minutes pour
colorer les crèmes.
Christophe Bzerovska
Ce maître restaurateur est installé à la tête du Pavé de Sars depuis 2001. Avec son
épouse Fanny, il favorise le réseau locavore et diversifie les activités pour répondre
aux attentes de ses clients : traiteur, cours de cuisine thématiques, club d’œnologie,
création d’une salle de séminaire « et pourquoi pas ouvrir un salon de thé… » Les idées
ne manquent pas ! Le couple croit en la capacité de son établissement à dynamiser
le territoire de l’Avesnois en lien avec le MusVerre dont il est d’ailleurs membre
du réseau des ambassadeurs.
Le Pavé de Sars
126, rue Jean-Jaurès - 59216 Sars-Poteries -
03 27 61 63 20
n°289 ı Décembre 2016-janvier 2017
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