VERS UNE RÉPUBLIQUE ÉCO- CITOYENNE.

Transcription

VERS UNE RÉPUBLIQUE ÉCO- CITOYENNE.
VERS UNE
RÉPUBLIQUE ÉCOCITOYENNE.
Comment le respect de l'autre se confond
avec l'urgence écologique
Contribution Générale présentée par :
NGOMBET Madeleine
LES PREMIERS SIGNATAIRES:
Madeleine NGOMBET-BITOO Vice présidente du Conseil Régional Poitou Charentes
Baptiste MENARD Secretaire de section (Templeuve) Catherine LAUR Conseillere
Générale de Sevérac (Aveyron) Aurélien TRICOT Adjoint au Maire de Poitiers (86)
Karine BERGER Député des Hautes Alpes Saliou DIALLO Président du Club Equité
(91) Anne Marie PRINET Conseillère Régionale Pays de la Loire Antony
COURTALHAC Secretaire de section Auvergne Angèle LOUVIERS Avocate Militante
(75) José BAUDIN Militant (16) Marie Laure TISSANDIER (17) Robin GASTALDI (75)
Grace MPONDO, Nord Pas de Calais
LES SIGNATAIRES:
Carla Lanzi (79), Slimane Tirera (IDF), Véronique Pairault (86) Jean Phlippe
Lousteaud Teillout (16) Chantal Baudin (16), Wally Tirera (Marseille) Claude Besson
(16), Georges-Louis Vigier (37) Yvette Besson (16), Lucien Stanzione (84) Fred
Besson (16), Dupuy Pierre (16) Daniel Bréjou (16), jean-marie Papuchon (16) Claude
Brun (16), Louis Mohamed Seye (IDF) Antoinette Lacouture (16) Dominique Ferreira
(16) Amadou BA (75) Francoise Fumeron (16) Jacques Prinet (49) Anne Marie Prinet
(49) Regis Cottet (86) Arthur Brondy (86) Marie Farret (16° Lydia Mousseau (16),
Bernard Maghin (32) Dominique Dumontet (16) José Berenguer (Rhônes Alpes), Paul
Laroche (16) Lilian Jean (16), Christiane Vienney-Balmer Gérard Raiser (75), Antony
Etelbert (75), Mathieu De Vriendt Secrétaire de section(95), Evelyne Figier (16),
Serge Figier (16), TONOLO LYDIA FEDERATION NORD-PAS DE CALAIS, Frank
Morot-Sir (95), Roland Pérez (34), Mireille ARENTS CHARRAS (34), Caroline Baas
(95), PAUL MARTINHAUT RHIN (68), Bernard François Philippe MAGHIN De
SEROZZE D'OUXAN De FEXHE(32), Philippe BEAUSSANT (75), Dominique BLaudy
(16), MANTEGHETTI Alain (34), Jean MODOLO (78), Baptiste Fournie (91), Danielle
Chinier (16), VERONIQUE JASMIN (95), MURIEL JASMIN (95), Michèle Christophoul
(78), Tristan Lindeperg (75), Patrick DOMENGET (76), Dominique Chaumard (84),
Nicolas JAOUEN (78), Guillaume Poiret (94), Olivier Hamel (34), Joelle ÉdouardGondret (92), Didier Garabos (33), Farid Touahria (13), Monique Petard (34), Lionel
CHAUTRU (64), Gérard GUERAUD (18), Claude Kerviel (29), Danielle ROSSET (07),
Benoit CARRERE (75), Brice GAILLARD (75), Bernard CARRERE (07), Aurélien Bloy
(12), Stéphane FOURNIER (91), Albert Parnaudeau (44), AYDIN Ahmet (57),
Christine Rodriguez (61), Serge ANDRE (30), Christine CHICK (30), Christian
DUFRECHOU (67), Jean-Pierre Guenebaut (25), SERGE BEINIER (43), Sartori
Jeanine (16), Laurentine Bisse-Jenaste,
TEXTE DE LA CONTRIBUTION
Il est de bon ton pour certains éditorialistes de prédire la mort des partis
politiques, et en l’occurrence celle du Parti Socialiste. Ces discours visent à
apeurer les citoyens en les leurrant sur la finalité de l’engagement sociétal, et
en encourageant des comportements prétendument apolitiques qui servent au
final les intérêts des populismes. Trop souvent la pensée dominante au sein de
l’organisation du PS portait sur la recherche à tout prix du consensus, cette
analyse a conduit au refus de la hiérarchie des priorités sociales et
économiques.
Quel sens donnons-nous au Socialisme?
Si ce n’est d’emblée un idéal au service de la sauvegarde des principes qui
fondent notre République et de la promotion des valeurs républicaines de
justice, d’égalité et de fraternité. "Sans la République, le Socialisme est
impuissant, sans le Socialisme, la République est vide", disait Jean JAURES.
Le Socialisme est une éthique. Non seulement il s’agit, en référence à une
expression fameuse de « dire ce qu’on fait et de faire ce qu’on dit », mais aussi
et surtout de moraliser la vie publique.
Le Socialisme est une remise en cause du productivisme. La production n’est
pas notre objectif premier. La société de consommation fait tourner l’économie,
qui assure des salaires aux différents acteurs, ceux qui produisent,
transportent, vendent..., salaires qui en font des consommateurs, qui font des
rentrées fiscales etc. La société de consommation est garante de l’innovation
technologique.
Etre socialiste au XXIème siècle c’est tracer une nouvelle voie, celle d’une
République éco- citoyenne dans laquelle, le respect de l’autre se confond avec
les notions de préservation et de transmission du capital environnemental, au
sein de laquelle l’écologie prendra une part très importante dans l’économie,
transformer, consommer, recycler devant être les trois piliers de cette nouvelle
croissance.
Etre socialiste, c’est naturellement placer l’humain au cœur du projet de société,
lutter contre les inégalités, détecter les talents et promouvoir l’éducation, la
culture, … .
Etre socialiste enfin, c’est défendre l’écologie, économiser les matières
premières et réintroduire une qualité de vie dans toutes les relations sociales.
L’écologie se confond avec le Socialisme à travers la réalisation du progrès
humain. Il sera nécessaire, parfois, de renoncer au profit immédiat et individuel,
en faveur de l’efficacité à long terme.
L’occasion nous est donc offerte de reconstruire une utopie, sociale et politique
en retissant cette confiance tant attendue par ceux-là même qui se sont
détournés de la politique, voilà l’ambition du socialisme. Une idée moderne
abimée par trop de renoncements à la mettre en œuvre.
Il est temps de lui redonner ses lettres de noblesse.
Il est temps de redire que le socialisme est une idée généreuse dont le principe
central est de redistribuer à chacun selon ses besoins.
Ce socialisme écologique est à notre portée. Il est notre seul espoir pour
construire la République du XXIème siècle.
I/ L’ÉCO-SOCIALISME, PORTEUR D’AVENIR !
Le socialisme porte depuis son origine la conscience des crises historiques, des
inégalités et des menaces, ainsi que l’espérance d’un monde meilleur. Cette vocation
ne peut aujourd’hui être réaffirmée sans intégrer au cœur de notre logiciel l’écologie
politique. Mouvement des marges politiques, elle s’est imposée comme une
problématique centrale pour le siècle qui s’ouvre, répondant aux dérégulations du
climat et aux menaces sur la vie, aux errements de l’économie mondialisée mais aussi
à la crise sociale et citoyenne qui traverse les sociétés occidentales.
A. La crise écologique au cœur de la pensée socialiste
Trois facteurs étroitement liés construisent la crise écologique dont nous ressentons
pleinement les effets : le changement climatique, la raréfaction des matières
premières et les menaces sur la biodiversité. Ils produisent déjà des effets sensibles
en particulier sur les populations les plus fragiles. La crise n’en est toutefois qu’à ses
balbutiements, et certainement plus que religieux, le XXIe siècle sera écologique ou
ne sera pas.
L’heure n’est plus à s’attarder sur le diagnostic. L’écologie est désormais inscrite au
cœur de la doctrine socialiste. Il nous reste à mettre en musique cette position de
principe, en construisant notre propre pratique de l’écologie politique, solidaire et
progressiste, porteuse de liberté et d’émancipation.
B. La réorganisation écologique des modes de production
Le Parti socialiste a toujours été l’allié des forces productives de notre pays. L’action
du Gouvernement depuis bientôt trois ans va d’ailleurs en ce sens : faire confiance
aux producteurs, aux salariés comme aux entrepreneurs, pour créer les richesses et
les emplois dont notre pays a besoin. Cette alliance renouvelée entre la gauche de
progrès et les acteurs économiques de bonne volonté passe nécessairement par
l’intégration au cœur de notre doctrine économique de l’écologie politique.
Nous avons devant nous d’immenses chantiers de recherche pour les acteurs
économiques et institutionnels qui auront à relever le défi de produire autrement, en
utilisant moins de matières premières, en recyclant des déchets jusque-là inexploités,
en créant des synergies d’acteurs autour de l’économie circulaire et de l’écologie
industrielle.
Un parti politique, pas plus qu’un Gouvernement n’ont vocation à porter seuls la
transformation d’un tissu économique. Mais nous devons encourager les initiatives.
Trop d’agriculteurs qui aimeraient tester de nouveaux modes de production limitant
les intrants par l’association de cultures ou l’utilisation de produits nouveaux sont
aujourd’hui stoppés par des réglementations qui encouragent les méthodes
traditionnelles, avec le soutien de l’industrie phytosanitaire.
Trop d’acteurs industriels aimeraient réduire leur impact environnemental en testant
de nouveaux modes productifs qui sont actuellement proscrits par des normes
techniques. Un nouveau monde se dessine, tandis que l’ancien résiste. Dans les
batailles économiques, les éco-socialistes se doivent de soutenir ceux qui inventent
l’économie sobre en énergie et en matières premières, faiblement génératrice de
déchets et non polluante.
L’action publique que nous avons à conduire, si elle doit accompagner les bonnes
volontés, ne doit pas s’interdire de sanctionner les mauvaises. Notre effort doit
s’amplifier pour réduire l’usage des pesticides (en particulier les plus polluants, les
néo-nicotinoïdes), pour encadrer davantage l’usage de substances chimiques
incontrôlées, pour stopper à la source la surproduction de déchets qui caractérise
notre société d’hyperconsommation.
L’action du Gouvernement autour de l’agro-écologie et de l’économie circulaire
montre une voie prometteuse. Le Parti doit accentuer son travail de réflexion et de
rencontre avec les acteurs économiques pour saisir cette problématique dans sa
globalité et porter des propositions simples et innovantes. C’est dans la mutation
écologique de notre économie que se profile le principal gisement de croissance pour
les années à venir.
C. L’affirmation d’une écologie sociale, solidaire, citoyenne
C’est par cette mutation écologique que nous pourrons espérer créer des emplois,
réponse première à la crise que traverse notre pays. Mais l’affirmation de notre
identité d’éco-socialistes doit être pour nous l’occasion de répondre plus globalement
aux défis sociaux et citoyens posés par la mondialisation et l’hyperconsommation.
L'éco-socialisme constitue un puissant levier de réappropriation populaire du monde
contemporain. Privilégier les circuits économiques courts, ce n'est pas seulement
limiter les émissions de CO2, c'est aussi favoriser la rencontre entre un producteur et
un consommateur, en supprimant l'excès d'intermédiaires et en éveillant la
conscience individuelle sur les conséquences d'un acte banal - acheter. Lutter contre
les pollutions chimiques ou industrielles, c'est agir à l'échelle planétaire, mais c'est
aussi tenter une réconciliation entre le travailleur et le consommateur, en apaisant
cette tension qui nous traverse tous, lorsque nous mesurons combien l'activité
économique, source de croissance et d'emplois indispensables à une société
prospère et apaisée, est à l'origine de désordres environnementaux majeurs.
Promouvoir une société de la sobriété volontaire plutôt qu'un modèle
d'hyperconsommation ralentit l'exploitation de ressources naturelles par définition
limitées, mais c'est aussi affranchir l'individu de l'asservissement créé par le
capitalisme de la communication, qui pousse à acheter toujours plus, suscitant des
envies nouvelles rapidement périmées, dont le cycle débouche sur un vide
vertigineux.
Si la construction d'une alternative globale au capitalisme paraît hors de portée au
moins à court terme et ne peut constituer l'horizon unique du socialisme
contemporain, il appartient aux socialistes de tout mettre en œuvre pour que chacun
trouve son chemin de liberté et d'épanouissement, en s'extrayant des impératifs de
l'hyperconsommation.
Par l’éco-socialisme, nous avons l’opportunité historique de redonner du sens à
chacun de nos actes. Mais il nous faut pour cela repenser des institutions politiques
à la hauteur de ces enjeux.
L'épisode des permis d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures de schiste
signés par Jean-Louis Borloo dans le plus grand secret, sans même un message aux
élus locaux, en dit long sur la très faible culture du débat public qui caractérise la
France. Rien n'a vraiment changé depuis la mise en place de l'appareil nucléaire civil
dans les années 60. Cette opacité des décisions, qui tient le citoyen à l’écart de
questions jugées trop techniques ou trop sensibles pour lui, nourrit la crise de la
représentation politique par le sentiment que le vote ne sert qu’à départager des
personnes, et non des orientations politiques sur des choix majeurs. A nous, écosocialistes, de construire la République du débat entre citoyens adultes que les
Français attendent depuis trop longtemps.
II/ LA GAUCHE ET LE RESPECT DES
PRINCIPES DE LA RÉPUBLIQUE
Parce qu'il s'est construit avec la République, le mouvement socialiste doit avoir à
cœur, pour réussir sa refondation, d'aider à consolider et actualiser un héritage
républicain aujourd'hui mis en cause. Celui-ci a codifié les règles du "vivre ensemble".
Il a rendu possible la constitution d'une nation et d'un peuple à partir de la formidable
diversité d'origines, de croyances, de conditions, de convictions qui ont toujours
caractérisé la France. Il nous est donc indispensable. Ayons l’AUDACE de repenser
la République ensemble !
A- L’éducation : la pierre angulaire de notre société !
En effet, c’est l’éducation qui transmet les principes de la République en faisant
émerger le futur citoyen afin qu’il se situe dans son environnement social et
institutionnel. C’est l’assurance que les mots liberté, égalité, fraternité ne soit pas que
de simple mots inscrits au fronton de nos bâtiments publics.
Le droit à l'éducation, libre, gratuite, universelle et laïque est un des piliers fondateurs
de notre République. C’est cette idée que tous les enfants, sans distinction de
nationalité, de couleur, ou de niveau de revenus de leur famille, ont le droit à la
même éducation, et qu'à travers elle, ils puissent s'émanciper, trouver leur voie,
apprendre, découvrir, devenir des citoyens responsables dans une société libre,
donc éduquée. C’est la garantie pour une société d’avoir des citoyens éclairés qui se
battront pour l’intérêt général.
Aujourd'hui ce pacte, cette promesse d'égalité par le mérite, l'effort et la méritocratie
républicaine, est en danger de mort. Notre modèle ne produit plus de l'équité, il
reproduit les inégalités : la France est aujourd'hui parmi les pays où l'injustice se
transmet le plus à la naissance, où l'école contribue plus qu'ailleurs à reproduire ces
inégalités.
En France, les parents les plus éduqués transmettent à leurs enfants les
connaissances que l'école n'est plus en mesure de leur apporter.
Mais plus que cela, une part croissante de nos concitoyens ont désormais recours à
des agences privées de cours à domicile pour renforcer les connaissances, mais
aussi surmonter les difficultés auxquelles les enseignants n'ont pas, n'ont plus le
temps de combattre.
Il y a lieu aujourd’hui de se préoccuper de cette question de la réussite scolaire
de nos enfants, de se doter d’une politique proactive pour faire face aux
difficultés rencontrées, aussi bien par les enfants, les enseignants, que les
familles.
Il faudra :
Revoir la formation des maitres ;
Réduire le nombre d'élèves par classe et d'abord au niveau du CP, mettre en place
dans le cadre du service public, en collaboration si nécessaire avec les collectivités
locales, les outils d'aide et d'accompagnement, combattre la ghettoïsation favorisée
par les failles de la carte scolaire, étoffer l’enseignement de l’Education civique, en
insistant sur les principes d’une éthique civique, sans oublier de repenser les
manuels scolaires afin qu’ils retracent fidèlement les grands moments de notre
histoire, qu’il s’agisse de la guerre d'Algérie ou d'Indochine, de la traite négrière ou
de l'esclavage, et de bien d'autres évènements historiques, consolider la formation
initiale, enfin soutenir l'Université abandonnée au profit des classes préparatoires,
tels doivent être les axes d'une action déterminée et urgente.
Valoriser la formation tout le long de la vie
L’innovation pédagogique qui s’exerce aujourd’hui dans le reste du monde
transforme affine la transmission du savoir. Ces méthodes expérimentales doivent
désormais se matérialiser concrètement dans les écoles.
L’évolution technologique révolutionne la transmission de la connaissance et ont un
impact certain sur le développement de certaines compétences comme :
L’informatique, la créativité, la collaboration… sont le fondement d’une nouvelle
école.
L’école a été l’élément qui permettait la promotion sociale dans une société donnant
espoir aux ouvriers qui étaient à la merci des industriels du XIX éme siècle.
Ce qui doit guider nos actions c’est de rester fidèle à l’idéal socialiste et à la
République afin de faire émerger des citoyens du XXIème siècle capables de faire
face aux nouveaux défis de l’humanité toute entière.
L’école est un élément indispensable à la fondation d’une société qui souhaite avoir
un avenir. C’est pourquoi, il faut reconnaître que l’éducation nationale doit être le
maître d’œuvre pour transmettre les valeurs qui fondent notre République et favoriser
le vivre ensemble car les familles ne peuvent pas tout.
B- Culture et lien social pour… mieux vivre ensemble !
Dans cette société en crise, en perte de valeurs, de repères et de confiance dans
l’avenir, la culture ne peut être considérée ni comme un luxe, ni comme un
supplément d’âme.
Avec l'éducation, la culture est le deuxième pilier du pacte républicain. Une culture
ouverte sur la diversité des formes d'expression et soucieuse de l'accès de tous à la
création artistique et au patrimoine immatériel. Riche des apports consécutifs des
différents mouvements migratoires, impactée à la fois par la révolution du numérique
et la mondialisation de l'économie, la culture s'envisage désormais dans une
articulation entre l'enracinement dans une réalité locale et une ouverture sur les
grands enjeux du monde. Cette nouvelle écologie de la culture, inscrits l'art au cœur
des politiques publiques non plus comme un écosystème parmi d'autres, mais en tant
qu'élément constitutif du vivre ensemble. Elle abolit les frontières entre la culture
populaire et la culture élitiste, entre la culture de la périphérie et celle du centre, entre
les cultures vivantes et la culture du patrimoine. Dans cette nouvelle acception, les
frontières ne seront plus des lignes de séparation mais des lieux de rencontre et
d'échange au service d'une culture universelle.
La culture et la création artistique sont à la fois des outils d’élargissements des
libertés individuelles autant que de construction renouvelée d’une humanité
partagée. Plus que jamais, à la lumière des événements récents qui ont endeuillé
notre pays et qui paraissent provoquer un large mouvement de revendication d’un
meilleur « vivre-ensemble », les politiques publiques et l’engagement citoyen sont
placés dans l’exigence de l’affirmation d’un projet de société plaçant l’universel et
l’intérêt général au cœur des échanges, de la palabre, des accommodements
raisonnables entre individus et groupes divers et égaux en droits et dignités.
Notre pays possède des fondements solides, une tradition riche
d’expérimentations et de potentialités qui nécessitent toutefois une révision
lucide d’un système d’intervention qui s’est progressivement complexifié et
parfois détourné de ses valeurs fondamentales.
Avec de l’AUDACE, on peut aujourd’hui initier des actes qui provoqueront plus que
des réformes, mais qui permettront une révision des engagements et des politiques
publiques avec et pour ses acteurs et ses bénéficiaires, c’est-à-dire, chacune et
chacun d’entre nous.
Pour cela la République se doit d’être constamment vigilante pour :
- Garantir à tous l’accès à la culture
- Veiller à ce que la culture soit installée au cœur de nos politiques publiques, avec
des citoyens acteurs, et non cantonnés à un rôle passif. Car la culture c’est l’affaire
de tous.
- S’assurer que les identités culturelles interagissent, renoncent au repli identitaire et
favorisent la liberté d'expression, dans le respect réciproque des dignités de chacun,
en cohérence avec la déclaration de Fribourg, pour laquelle la culture désigne « les
valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les
traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe
exprime son humanité et les significations qu’il donne à son existence et à son
développement ».
- …….
C- Le moyen de l'accord entre tous, c'est la laïcité !
Notre école est aussi la fabrique de la citoyenneté, du vivre ensemble, et de
l'identité nationale.
Elle est le premier lieu dans lequel se déploie et prend forme l'idéal de laïcité. La
laïcité opère une conciliation entre le maximum de droits pour chacun et le maximum
de cohésion sociale. Si toutes les croyances et convictions spirituelles sont
respectées, l'Etat veille à ce qu'aucune d'entre elles n'exerce un quelconque
prosélytisme dans l’enceinte de l’école.
Cependant laïcité n’est pas neutralité. Comme disait Jaurès : « il n’y a que le néant
qui soit neutre ». L’école de la République est le contraire du néant, elle est laïque
au nom de ses valeurs, qu’il lui revient d’inculquer. La laïcité implique également
l'apprentissage d'un esprit critique et, en donnant à chacun les moyens de penser
par lui-même, elle sécurise pour chacun le droit de croire ou de ne pas croire.
C'est en ce sens que la parole de l'instituteur dépasse celle du prêtre, de l'imam et
du rabbin.
La laïcité est donc à la fois une pédagogie et un combat pour les valeurs de la
République.
A l'école, la parole raciste, homophobe, antisémite voire pro-djihadiste est
inacceptable. Toute parole de haine doit être lourdement sanctionnée par les
établissements. Mais la répression seule n’est pas une politique viable. Dès le
primaire, les instituteurs doivent pouvoir expliquer aux enfants les valeurs
fondamentales de notre République: la tolérance, la liberté d'expression, la laïcité et
l'égalité entre les sexes. Encore faut-il que l'Etat ait le souci de réaffirmer clairement
l'existence de ces règles dans les cas concrets où elles sont sollicitées.
Elles s’opposent à toute remise en cause du contenu de l’enseignement, tel que
refus des sciences naturelles ou du sport, elles impliquent l'interdiction des signes
religieux, mais elles ne font pas obstacle au respect de certaines prescriptions
alimentaires.
La charte de la laïcité, élaborée voici quelques mois, devra être précisée dans les
écoles pour ne laisser subsister aucune ambiguïté.
De la même manière, conviendra-t-il de mettre un terme aux discours désignant des
personnes par leur religion. Les services de l’Etat ne connaissent que des citoyens
et c'est en tant que personnes humaines et non en fonction de leur confession que
leur sont garantis des droits, et d'abord la liberté de conscience et de culte.
Ces principes fermement rappelés, la République veille à ce que toute personne
vivant sur son territoire se sente respectée dans ce qu'elle a de particulier, qui
participe aussi de notre histoire : refus de stigmatiser l'Islam, dénonciation de ce qu'a
été la colonisation, reconnaissance d'un jour férié propre aux religions représentées
en France, comme le recommandait déjà le rapport Stasi.
D- La République, ce sont aussi des Institutions dont la
réforme doit être engagée !
Il ne peut y avoir de " démocratie sans le peuple" et le discrédit de la représentation
politique a engendré une frustration populaire qui se manifeste par l'abstention et, de
plus en plus souvent par un vote d'extrême-droite que l'on ne peut se contenter de
disqualifier.
Le premier enjeu est de redonner au citoyen les moyens de peser sur les choix
politiques. Le fonctionnement trop présidentialiste de la Vème République invite à
un renforcement des pouvoirs de contrôle du Parlement. Un débat sur l’équilibre des
pouvoirs doit avoir lieu.
Afin d’oxygéner la représentation politique aujourd’hui incapable de se renouveler,
toute une série de mesures, dont le non-cumul des mandats a constitué le premier
maillon, sont déjà sur la table. A défaut de garantir une vraie diversité sociale, on
pourra envisager un système de tirage au sort d’un pourcentage significatif de
membres des assemblées locales ou nationales, parmi un panel de citoyens, qui soit
représentatif de la société civile.
Il faudra également dresser le bilan de toutes les formes d'innovation
démocratique avec le souci de mettre en place des formes de délibération et de
participation adaptées à la société d'aujourd'hui. Ainsi, les grandes mobilisations
contre la construction d’infrastructures locales, du barrage de Sivens à l’aéroport de
Nantes nous montrent qu'au-delà de la durée trop longue des procédures d’enquête
publique, ou de la qualité inégale des études préalables, une question ne peut
rester sans réponse: ne faut-il pas passer de la concertation à la consultation ?
C’est-à-dire préférer un arbitrage local et collectif fort plutôt qu’une décision en cercle
réduit de décisionnaires (élus, techniciens et enquêteurs) pour certains projets locaux
d’infrastructure engageant un territoire pour des années, voire des siècles.
C’est préférer la décision politique collective à la décision politique restreinte et
technique. Le référendum local apparaît alors comme l’outil fédérateur et mobilisateur
d’une démocratie éco-socialiste…
De même conviendra-t-il de veiller à l'indépendance des élus comme des
experts face aux groupes de pression. Enfin, notre démocratie devra s'emparer,
pour les reprendre ou les rejeter, des ressources découlant des nouvelles
technologies, y compris dans le processus d'élaboration de la loi. Plutôt que
d'aborder ces questions au coup par coup (vote électronique par exemple), il faut en
dresser l'inventaire et en faire le tri en fonction des critères d'une démocratie
devenue " collaborative".
E- L’exemplarité c’est aussi la République !
Nos institutions, ainsi que les associations, syndicats et les partis politiques sont au
centre de notre démocratie.
L’évolution, le changement doit tout d’abord commencer au sein de notre famille
politique et être ainsi à l’avant-garde.
Le respect des procédures et processus doivent favoriser une meilleure organisation
et fonctionnement de notre famille politique afin d’avoir une image auprès de nos
concitoyens au sein de notre République.
Ils nous semblent opportun de s’interroger sur le fait d’avoir un parti exemplaire et
rendre par la même efficiente notre système démocratique. C’est pourquoi, il faut
désormais matérialiser concrètement les options notables connues de tous.
Forts de notre culture militante, nous proposons donc :
● Que toutes les fédérations soient représentées au sein du conseil national du
parti. A l’image du parlement français, nous voulons un mouvement qui allie à la fois
représentation des militants et représentation des territoires.
● Que nous intégrions davantage de démocratie participative dans la prise de nos
décisions. Qu'il s'agisse de la question des alliances lors des élections, ou de la
désignation des candidats aux élections locales. Les militants doivent être, par le
vote en Assemblée Générale, au centre du processus de décision.
● Que nous mettions en place le référendum d'initiative militante. Car ce que nous
défendons à l'échelle nationale et européenne, est aussi valable à l'échelle du parti :
“donner aux citoyens les clefs pour impulser le changement”.
● Que la dotation financière aux fédérations soit augmentée proportionnellement
aux ressources du parti. Pour ainsi se donner les moyens de réaliser plus que jamais
ce qui est notre ADN : un parti de terrain et ancré sur la démocratie locale.
Et pour aller encore plus loin, nous voulons :
● Mettre en place de nouvelles règles de transparence pour nos représentants à
une époque où la personnalisation des responsabilités appelle de nouvelles
exigences des citoyens.
● Aligner notre parti sur nos propositions pour le non-cumul des mandats, afin qu’il
soit le reflet des avancées souhaitées et défendues à l'échelle nationale.
● Limiter le nombre de mandats successifs. Parce que pour rendre à chaque citoyen
le goût de l'engagement politique, une clef est de lui montrer que lui aussi a vocation
à être mandaté pour défendre ses idées. Et que cela n'est pas réservé à une caste.
● Institutionnaliser la formation des militants au sein des fédérations. Que chaque
militant puisse d'abord connaître l'histoire de notre parti et nos valeurs. Et qu'il puisse
être formé à l'action de terrain, et l’analyse de l'actualité.
● Réussir la Transition NUMERIQUE du Parti
La démocratie participative, allant de pair avec la démocratie coopérative, nous
devrons travailler conjointement sur ce développement qui grâce au numérique ne
sera que renforcé.
Cela peut se traduire par la mise en place d’une plateforme réunissant à la fois un
espace de travail coopératif et d'échanges entre militants de toutes la France et un
espace d’information comprenant notamment une base de données remplie de fiches
argumentaires, de fiches explicatives mais aussi techniques.
● Contribuer à la construction de l’Europe par la mise en place de jumelage des
sections avec celles d'autres pays européens afin de créer une dynamique socialiste
à l'échelle européenne qui nous permettra seule de transformer durablement notre
société (voir la contribution thématique De l’Audace et des Actes).
F- La République est une promesse : celle de l'égalité !
Promesse que contredisent les discriminations dont sont trop souvent victimes ses
territoires ou ses enfants. Car ce qui mine notre pays, ce sont les inégalités
territoriale, sociale, générationnelle et ethnique. La République ne peut être en repos
tant que le chômage affectera massivement certains quartiers, tant que l'origine
ethnique limitera l'accès à l'emploi ou au logement, tant que les jeunes issus des
milieux les plus humbles ne se verront pas reconnaître les mêmes chances de
réussite, tant que des zones, rurales ou urbaines, se verront privées de médecins ou
d'infirmières, du droit élémentaire à la présence de services publics de qualité, ou de
moyens de transport adaptés, tant que les mères isolées ne parviendront pas à
éviter la pauvreté à leur famille, tant que les pauvres seront de plus en plus démunis,
tant que les problématiques particulières liées au vieillissement ne trouveront pas de
solutions….
La République n'est fidèle à elle-même que si elle reste un espoir partagé ! Et son
discours, qui doit être réaffirmé partout, ne peut être entendu que s'il s'accompagne
des moyens nécessaires à la lutte contre la relégation sociale, à la réussite scolaire,
au progrès de l'intégration, à l'accès à la culture ! Aussi bien dans les métropoles
qu’au fin fond des territoires.
Sacrifier les budgets consacrés à ces politiques revient à affaiblir un principe sans
lequel notre société ne peut que se déchirer ! Une remise à plat de nos politiques
publiques s’impose :
• Mettre davantage de moyens dans les banlieues en difficultés, les territoires ruraux
et mieux les répartir.
• Favoriser le brassage des populations, des générations, des cultures ;
• Soutenir et accompagner les familles ;
• Soutenir les associations, qui sont devenues de véritables "antidépresseurs en
favorisant le lien social, quand elles ne le créent carrément pas, pour leur
engagement dans l’éducation populaire, mais aussi de plus en plus pour leur rôle
d’acteurs de l’économie sociale et solidaire.
• Promouvoir l'égalité réelle entre les hommes et les femmes, ainsi qu’une approche
citoyenne du handicap.
• Lutter contre les discriminations de toutes sortes: le racisme, l’antisémitisme,
l’homophobie, envers les gens du voyage etc.
L’épisode récent où un élu de la République refuse l’inhumation d’un bébé du seul
fait de son appartenance ethnique oblige à marteler que l’égalité ne doit pas être un
vain mot dans le pays des Droits de l’Homme.
• Redémarrer l'ascenseur social pour des milliers de jeunes (et en particulier) pour
ceux issus de la diversité et qui peinent tant à trouver un emploi stable.
Ayons l'ambition de faire plus encore pour cette "génération dite sacrifiée", notre
jeunesse ! . Remettons enfin vraiment en débat pour aller au bout de la réflexion et
en tirer toutes les conséquences les questions de la diversité et du vote des
étrangers. Faisons de l’inclusion des minorités aussi bien dans les partis
politiques que dans les instances nationales de la république, la règle (voir la
contribution thématique De l’Audace et des Actes).
G- Le rôle de la République dans le monde!
La République doit redevenir le héraut de son message de liberté d’égalité et de
fraternité à travers le monde.
L’internationale socialiste est porteuse de valeurs universelles d’où sa fortune au sein
de notre République. C’est pourquoi le socialisme est l’un des garants des Droits de
l’Homme, la défense de l’autonomie des peuples cela partout dans le monde. En
renforçant avec les peuples frères d’Afrique ou d’Asie une coopération dans tous les
domaines.
La République est au service de l’émancipation des peuples du monde, en ayant des
rapports renouvelés avec ses anciennes colonies pour une meilleure coopération
politique et économique. Et représenter une véritable aide à l’expansion de la
démocratie, cela sans arrière-pensée. Clairement, la République Française doit
cesser de soutenir des régimes qui oppriment leurs populations, dont les forces vives
ne trouvent d’autres solutions que de quitter leurs pays, au péril de leurs vies.
Beaucoup d’entre eux se retrouvent, errant dans les déserts du Maghreb, noyées en
mer, ou encore au large des côtes espagnoles italiennes grecques, …… . Nous
devons avoir l’audace et l’ambition, avec nos amis européens d’apporter des
réponses adaptées, urgentes à cette situation.
En effet, l’avenir de l’union européenne se trouve au sein des pays du sud
d’Afrique et ceux du pourtour méditerranéen avec comme socle l’égalité et la
réciprocité dans divers domaines : une coopération économique, universitaire et
culturelle équilibrée ; un dialogue avec les jeunesses pour mieux les responsabiliser
et pour investir sur le long terme ; une meilleure cohésion socio-économique pour
une démocratie efficace; un transfert de compétences (co-localisations) pour
encourager la compétitivité des entreprises franco-africaines sur les marchés du
monde ; une coopération plus active entre la France et les pays d'origine dans les
domaines de compétence respectifs .
L’Afrique est encore le dernier rempart de l’avancée massive de l’anglais sur les
bases francophones. Faut-il rappeler que sur les 56 pays membres de l’OIF, 30 sont
africains et que 96 sur les 220 millions de locuteurs francophones dans le monde
vivent en Afrique. La République se doit d’avoir l’ambition de toujours y solidifier ses
bases.
Le continent Africain, est celui dont la population s’accroît le plus vite, malgré les
épidémies ravageuses. Un milliard d’habitants aujourd’hui, 1,5 milliard en 2030 et 2
milliards en 2050. A cette date, la population de l’Afrique sera supérieure à celle de la
Chine et de l’Inde, et trois fois plus nombreuse que celle de l’Europe. Ce qui augure
de belles opportunités. La République se doit de saisir ses chances.
Et si elle sait qu'il faut proscrire toute naïveté dans les rapports entre États, la
République ne se résigne pas au cynisme et promeut l'égalité, la justice au sein
de la société internationale.
Elle doit, au-delà de la défense des intérêts nationaux, mettre en œuvre une politique
extérieure progressiste fondée sur une promotion intelligente et intelligible des droits
de l’homme et de nos principes universalistes.
Ainsi travaille-t-elle partout pour la démocratie : bien des démocraties en Afrique, en
Amérique latine et en Asie témoignent qu’elle est possible dans les pays du Tiers
monde.
Pour agir, la République française n'est pas seule. Elle a fait depuis plus d'un demisiècle le choix d'un engagement européen sur lequel nous devons être clairs.
L'Europe n'a en effet de véritable sens que comme espace de solidarité, ce qui
doit conduire à mettre en place, contre les égoïsmes actuels, un plan de
convergence des enjeux économiques (la croissance, la compétitivité, la
productivité), financiers ( déficits et endettement ) autant que sociaux.
Ce qui menace l'Union c'est en effet l'écart grandissant qui sépare les systèmes
nationaux qu'il ne sera possible de résorber que sur la durée et autour de politiques
coordonnées.
L'arrivée de la gauche au pouvoir en Grèce peut nous fournir l'occasion de relancer
l'idée d'un plan de soutien à l'activité, indispensable au recul du chômage et au
retour de la confiance populaire. Ce plan devrait s'accompagner d'une réactivation
du projet social européen qui passe par une responsabilisation plus grande des
partenaires sociaux et par la volonté de construire le marché du travail le plus
dynamique, le plus transversal et le plus protecteur possible. Renforcer la solidarité
au sein de l'Union suppose aussi une clarification des responsabilités
politiques. L'Union reste une association d'Etats, ce qui implique l'implication et la
consultation des citoyens à chaque étape de sa construction. L'Union est aussi un
projet démocratique, ce qui appelle la mise en place d'outils de contrôle de l'action de
la Commission ou de l'Euro-groupe par exemple par un Parlement de l'Euro composé
de représentants des Assemblées nationales des pays membres.
------------------------------- ----------------------- -----------------------Entre une vision opportuniste et libérale qui a travesti nos valeurs socialistes et
une tendance gauchisante et éloignée de réalités, nous avons choisi, comme
Jean JAURES, «d’aller à l’idéal en comprenant le réel».
Nous voulons concilier l’efficacité économique à la justice sociale, la liberté,
l’égalité et la fraternité, dans un monde de paix, solidaire et interdépendant.
Contacter les auteurs de la
contribution :
@RepEcoCitoyenne
Vers une République éco- citoyenne
[email protected]