Les débuts du christianisme
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Les débuts du christianisme
HISTOIRE PARTIE 4 - Thème 2 Les débuts du christianisme I - PROGRAMME ET ÉCLAIRAGE SUR LE CHAPITRE ❶ Le programme (extrait du texte officiel) IV. Les débuts du judaïsme et du christianisme Connaissances Les chrétiens sont abordés dans le cadre de l’empire romain, au moment où les textes auxquels ils se réfèrent (lettres de Paul, Évangiles) sont mis par écrit. Quelques uns des grands écrits de la tradition (Nouveau Testament) sont étudiés comme fondements du christianisme. Les relations du christianisme et de l’empire romain sont expliquées : persécution et diffusion limitée (IIe – début du IVe siècle), mise en place d’un christianisme impérial à la faveur de l’arrivée de Constantin au pouvoir (IVe siècle), organisation de l’Église (IVe – Ve siècles). Démarches L’étude commence par la contextualisation des débuts du christianisme qui, issu du judaïsme, se développe dans le monde grec et romain. Les sources romaines permettent de situer l’apparition des chrétiens. Le personnage de Jésus et son enseignement sont étudiés au travers de quelques extraits des Évangiles. L’étude est fondée sur des extraits de textes, le récit d’un épisode des persécutions, la présentation du rôle de Constantin ou d’un exemple d’art paléochrétien au choix du professeur. Capacités ✓ Connaître et utiliser les repères suivants : — La Palestine, Jérusalem, Rome, Constantinople sur une carte du monde romain au IVe siècle. — La mort de Jésus vers 30. — Écriture des Évangiles : Ier siècle. — Édit de Milan : 313. ✓ Raconter et expliquer : — Quelques récits du Nouveau Testament significatifs des croyances. — Un épisode de la christianisation de l’empire romain. ✓ Décrire : — Une basilique chrétienne. ❷ Éclairage et problématiques L’étude du christianisme est fondamentale pour la compréhension de notre civilisation et l’étude historique de ce phénomène religieux doit procéder d’une démarche scientifique. Il ne s’agit pas de faire de la catéchèse mais d’historiciser l’étude du christianisme et de montrer aux élèves que les sources religieuses, certes fondent la croyance, mais que l’historien, lui, doit faire preuve de modestie et se contenter de sources, beaucoup moins abondantes que les sources religieuses, mais moins discuLES DÉBUTS DU CHRISTIANISME 81 tables (comme les sources archéologiques, les textes d’auteurs non chrétiens…). Le personnage de Jésus a existé mais seuls les croyants croient au fait qu’il soit ressuscité. Comme avec tout phénomène religieux, il est important d’étudier les rapports de cette nouvelle religion avec le pouvoir en place. Finalement, pour des raisons politiques et de cohésion de l’Empire, les empereurs du IVe siècle feront le choix d’officialiser la nouvelle religion et de la favoriser pour la « contrôler ». II - LA MISE EN ŒUVRE DU CHAPITRE ❶ Structure du chapitre ❒ La carte de la diffusion du christianisme dans l’Empire romain (p. 117) replace la nouvelle religion dans son contexte « géopolitique » et fait face à la carte présentant les débuts du judaïsme. Il est en effet indispensable que les élèves intègrent que les débuts du christianisme s’inscrivent dans un monde juif et dans l’Empire romain. La carte insiste sur la diffusion de la nouvelle religion, depuis la Palestine (Ier siècle), jusqu’aux régions les plus occidentales de l’Empire (IVe siècle). Les fortes communautés chrétiennes des débuts sont représentées (grandes villes chrétiennes). La présence des patriarcats permet d’aborder l’organisation de l’Église qui se calque sur l’organisation administrative préexistante de l’Empire. Les villes de concile montreront que l’empereur est à l’initiative de la fixation du dogme et qu’il intervient beaucoup dans la vie de l’Église du IVe siècle. Personnage dans l’administration civile Empereur Préfet du prétoire Vicaire du préfet Vicaire Territoire Empire Préfectures Diocèses Provinces Personnage dans l’organisation religieuse Divisé en Divisées en Divisés en Patriarche Évêques Prêtres ❒ La double page d’ouverture (p. 134-135) permet à l’élève d’observer et de s’interroger sur les étapes de la diffusion du christianisme, de sa naissance jusqu’au IVe siècle. Le personnage central de la nouvelle religion, Jésus, est présenté seul en page 134. La page 135 permet quant à elle de présenter aux élèves la chronologie des débuts du christianisme. La frise en montre les principales étapes. Ces « étapes » sont soulignées sur la double page puisque le doc. 2 représente la période du christianisme interdit et persécuté et que le doc. 3 est une représentation de Constantin, l’empereur qui autorisa le christianisme en 313. Le cartouche permet, de manière anecdotique, de montrer l’importance de cette nouvelle religion puisqu’elle est à l’origine de notre calendrier. ❒ Le dossier découverte (p. 136-137), intitulé « Comment connaît-on la vie de Jésus ? », permet d’étudier le personnage de Jésus à travers des extraits des Évangiles comme nous le demandent les instructions officielles mais aussi d’historiciser la démarche. Les principales étapes de sa vie sont présentées à travers de courts extraits et des iconographies. Cette page donne la dimension religieuse du personnage, tel qu’il est présenté dans les Évangiles. Il ne s’agit ni de glorifier, ni de dénigrer le personnage mais bien de le montrer comme les textes religieux le présentent. La deuxième page met en parallèle les sources historiques et archéologiques qui permettent d’affirmer que Jésus a bien existé. Des preuves montrent qu’un homme nommé Jésus a été crucifié sous Ponce Pilate et qu’il rassemblait des foules entières. Cette dernière « particularité » n’était pas non plus exceptionnelle dans le contexte religieux et messianique de l’époque où 82 LES DÉBUTS DU CHRISTIANISME les mages étaient assez « courants ». L’historien, grâce aux témoignages écrits et aux preuves archéologiques se contente de cela, le reste (la croyance en la guérison, en la résurrection) est du domaine de la croyance et de la foi. ❒ La leçon 1 (p. 138-139) permet d’aborder la naissance de la nouvelle religion en s’appuyant sur des extraits des Évangiles. Ici, c’est le message de Jésus qui est mis en avant puisque le christianisme est certes lié à un homme charismatique mais c’est surtout le message nouveau qu’il transmet qu’il faut expliquer aux élèves. Quant aux questions, elles permettent aux élèves de sélectionner l’information et mettre en relation les documents. Elles participent à la construction du raisonnement en classe. ❒ La leçon 2 (p. 140-141) explique la première diffusion du christianisme et son organisation grâce à des documents de natures diverses : textes religieux, documents iconographiques… Les questions mettent en relation tous ces documents ainsi que la carte proposée en début de chapitre pour faire émerger la structuration de cette nouvelle religion. ❒ La leçon 3 (p. 142-143) présente les rapports entre le pouvoir impérial et cette « secte » issue du judaïsme qui devient une religion à part entière et touche de plus en plus de fidèles dans l’Empire romain malgré les persécutions dont elle fait l’objet. La leçon et les questions reposent sur des documents iconographiques et textuels. ❒ Le dossier thématique (p. 144-145) permet d’étudier une basilique chrétienne. Il présente aux élèves, dans le cadre de l’histoire des arts, l’évolution d’un bâtiment central dans la ville romaine : la basilique. Les élèves ont déjà abordé la basilique dans le cadre de la vie du forum dans le chapitre sur Rome, des origines à la République. La basilique, bâtiment de l’administration romaine par excellence, sera choisie pour abriter les communautés chrétiennes et devenir le bâtiment dans lequel les chrétiens vont pratiquer leur religion lorsque celle-ci sera autorisée. Les questions et le tableau permettent d’étudier cette évolution. ❒ Le récit d’histoire (p. 147-148) présente un épisode des persécutions des chrétiens de Lyon en 177. Il est basé sur les récits d’Eusèbe de Césarée (vers 263-339) qui fut témoin des dernières grandes persécutions et qui, dès 313, se rapprocha de Constantin, et de Grégoire de Tours (538-594), évêque en 573 qui décrivit les persécutions de 177 dans La gloire des martyrs. Des récits d’Adon de Vienne (extrait de Martyrologie), ou des récits d’auteurs anonymes tirés des Martyrologes viennent compléter ce support. Toutes ces sources sont cependant des sources religieuses visant à glorifier les martyrs chrétiens. ❒ L’exercice A est un ensemble de questions qui permettent à l’élève de restituer ses connaissances et d’utiliser les grands repères chronologiques sur les débuts du christianisme. L’exercice B propose à l’élève de croiser un texte et un document iconographique, ici un tableau du XVe siècle. L’exercice C permet à l’élève de connaître les fêtes du calendrier chrétien qui rythment l’année et surtout de les associer à la vie de Jésus. ❒ Les pages « Petit musée » (p. 150-151) proposent de découvrir des exemples d’art paléochrétien à travers les catacombes qui rassemblent toutes les formes d’art de l’époque (fresques, sculptures, gravures…). LES DÉBUTS DU CHRISTIANISME 83 ❷ Commentaires sur les choix documentaires Les choix des documents proposés répondent à plusieurs objectifs. Il s’agit tout d’abord de permettre aux élèves de comprendre comment le christianisme a su et pu s’imposer comme religion officielle dans l’Empire romain en à peine quatre siècles. Certains documents visent aussi à faciliter la mise en œuvre de l’histoire des arts. Enfin, les élèves pourront travailler sur des supports variés : textes religieux, textes d’historiens, reconstitutions de monuments, reproductions de tableaux, sculptures, mosaïques… ❸ Les objectifs pédagogiques La réponse aux problématiques posées (Qu’est ce que le christianisme ? ; Comment s’organise la nouvelle religion ? ; Comment évoluent les rapports entre christianisme et pouvoir impérial romain ?) s’établit à travers l’étude des documents et du cours. Cependant, les démarches visent surtout à mettre en œuvre les objectifs en termes de capacités : « connaître, raconter, expliquer et décrire ». Ainsi, si les leçons permettent de « connaître », le dossier thématique sur la basilique permet quant à lui « d’expliquer et de décrire » un bâtiment religieux. Les documents sont mis au cœur de la démarche pédagogique et la diversité des supports permet d’aborder toutes les « capacités » exigées par le programme. ❹ Progression pédagogique possible À partir de la page « dossier découverte » (p. 136-137), le professeur peut demander aux élèves d’étudier le personnage de Jésus d’après la Bible mais aussi d’après les sources historiques et archéologiques. Il convient de bien marquer la distinction entre croyance et Histoire. Le dossier permet de mettre en place le cadre géographique (les docs. 1, 5 et 6 évoquent des villes de Palestine), politique (dans le doc. 2 la présence romaine et le préfet Ponce Pilate sont évoqués) et religieux (le doc. 3 évoque le sabbat et la religion juive). Ainsi, on peut aborder la Palestine au temps de Jésus et leur faire découvrir le particularisme religieux de cette région de l’Empire romain. Ensuite, on pourra aborder le personnage de Jésus proprement dit : sa prédication, les guérisons miraculeuses qui lui sont attribuées, sa condamnation à la crucifixion et enfin la croyance en sa résurrection. Au cours de la seconde séance, on pourra réactiver ces idées abordées dans l’entrée concrète, puis mettre en activité des élèves à partir des documents des pages 138-139 sur le message nouveau proposé par Jésus. Il faut réutiliser les acquis du chapitre précédent sur le judaïsme et montrer que cette nouvelle religion est née dans un monde juif. La troisième séance s’articule autour de l’organisation de l’Église par l’étude des documents p. 140-141. Il s’agit d’insister sur les rites qui marquent le christianisme (on peut aussi aborder ces rites sous l’angle de la rupture d’avec le judaïsme) et sur la nécessité pour les nouvelles communautés de s’organiser et de se structurer dès lors qu’elles deviennent plus nombreuses. La quatrième séquence peut étudier les rapports entre le pouvoir impérial et les chrétiens à travers le dossier thématique sur la basilique puisque ce bâtiment illustre parfaitement la « récupération » faite par le pouvoir impérial d’un édifice civil (à l’origine) à des fins religieuses. La basilique est un bâtiment de grande taille, couvert et présent dans toutes les cités romaines, il a des fonctions administrative, judiciaire et parfois même bancaire. Une fois l’Empire acquis au christianisme, Constantin va encourager les transformations des basiliques (en y ajoutant une décoration et des objets du 84 LES DÉBUTS DU CHRISTIANISME culte chrétien) ainsi que la création de nouveaux édifices. Le dossier permet d’insister sur l’art paléochrétien et d’étudier une mosaïque en plus de la structure générale de l’édifice religieux. Une cinquième séance peut s’attacher aux persécutions en détail pour montrer que les chrétiens n’ont pas toujours été acceptés dans l’Empire. Pour ce faire, on pourra utiliser certains documents des pages 143-144 (docs. 2 et 3) et le récit d’histoire des pages 146-147 en faisant bien remarquer que les persécutions interviennent souvent dans des moments de crise de l’Empire, que le ralliement de Constantin est avant tout pragmatique et intéressé et que ses successeurs devenus chrétiens interdiront et persécuteront à leur tour les païens (docs. 4 et 5 p. 143). La dernière séance peut être consacrée à l’histoire des arts et aussi permettre aux élèves d’aborder l’art paléochrétien, ses techniques (fresques, bas relief, sculpture) mais surtout les thèmes des décorations (scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament). III - LES RESSOURCES DOCUMENTAIRES ☛ Bibliographie pour le professeur a) Ouvrages généraux : La Bible de Jérusalem. ■ J. Comby, Pour lire l’histoire de l’Église, Des origines au XVe siècle, tome 1, CERF, 1985. ■ W. Keller, La Bible arrachée aux sables, Plon, 1980. ■ S.-C. Mimouni, P. Maraval, Le christianisme des origines à Constantin, Nouvelle Clio PUF, 2007. ■ b) Revues et autres publications : J. Martin-Bagnaudez, « Catacombes, mythe et réalité », Notre Histoire, n° 58, juillet-août 1999. ■ Lyon dans les textes grecs et latins, dossiers sous la direction de F. Courby, travaux de la Maison de l’Orient, n° 23, 1993. ■ « Le mystère Jésus », L’Histoire, n° 227, décembre 1998. ■ « L’affaire Judas », L’Histoire, n° 315, décembre 2006. ■ « Jésus au regard de l’Histoire », Dossiers d’archéologie, n° 249, décembre 1999 – janvier 2000. ■ ☛ Ressources pour la classe et les élèves a) Romans : b) Revues : P. du Bouchet, Au temps des martyrs chrétiens, journal d’Alba (175-178 après J.-C.), Gallimard Jeunesse, 2007. - O. Weulersse, Le serment des catacombes, Hachette Jeunesse, 2007. ■ ■ « Il y a 2 000 ans naissait Jésus-Christ », Archéo junior, n° 59, décembre 1999. ☛ Liens Internet utiles www.art-sacre.net/rome/f_168_3.html : site proposant des petits dossiers (grande place à l’iconographie) sur des thèmes variés : les catacombes, les martyrs, les premières basiliques chrétiennes… ■ www.catacombe.roma.it/fr : site sur les catacombes chrétiennes. ■ LES DÉBUTS DU CHRISTIANISME 85 ☛ Les passerelles avec le manuel vidéoprojetable enrichi Carte animée : La diffusion du christianisme dans l’Empire romain (p. 117) ■ Textes lus : Le miracle de la guérison d’un aveugle-né (doc. 1 p. 136) ; Jésus-Christ crucifié (doc. 2 p. 136) ; La résurrection de Jésus (doc. 3 p. 136) ; Les persécutions des chrétiens à Lyon en 177 (p. 146) ■ Lectures d’images : Les aveugles de Jéricho (doc. 1 p. 136) ; Le Calvaire (doc. 2 p. 136) ; L’Annonce de la résurrection (doc. 3 p. 136) ■ Une activité Tice : La diffusion du christianisme ■ Diaporamas : Un empereur romain chrétien : Valentinien Ier (doc. 1 p. 142) ; Les principaux symboles chrétiens (doc. 3 p. 143) ■ Iconographie didactique : La mosaïque de l’abside de la basilique Saint-Apollinaire de Ravenne (doc. 4 p. 145) ■ Une activité complémentaire classe : Le « Bon Pasteur » (doc. 4 p. 151) ■ ☛ Les passerelles avec les fichiers d’activités a) Fiche « savoirs » : ■ Les débuts du christianisme b) Fiche « méthode » : ■ Lire et comprendre une frise chronologique c) Fiches « régions » : Étudier un site patrimonial : Cluny (Paris) (Fichier Île-de-France) ■ 86 LES DÉBUTS DU CHRISTIANISME Découvrir un site archéologique : Poitiers (Vienne) (Fichier Grand Ouest) ■ Étudier un site paléochrétien : SaintBertrand-de-Comminges (Haute-Garonne) (Fichier Midis – Corse) ■ Visiter une basilique paléochrétienne : SaintLaurent-de-Choulans (Rhône) (Fichier Centre – Rhône) ■ IV - CORRIGÉS DES QUESTIONS ET DES EXERCICES DOSSIER DÉCOUVERTE : LEÇON 2 : Comment connaît-on la vie de Jésus ? Le christianisme s’organise (p. 140-141) (p. 136-137) ◗ Ce que disent les Évangiles 1. Jésus guérit les aveugles (doc. 1) et Jésus est ressuscité (doc. 3). 2. Jésus meurt crucifié et c’est Ponce Pilate, un préfet romain, qui « contrôle » cette exécution. 3. Pour les chrétiens, Jésus est ressuscité. ◗ Ce que disent les sources historiques et archéologiques 4. Le texte est écrit par Flavius Josèphe, un historien romain juif qui relate la vie de la communauté juive du début du Ier siècle. Les phrases soulignées attestent que Jésus a bien existé et qu’il a été condamné par Ponce Pilate à mourir crucifié. 5. D’après ces documents, les lieux (source de Siloé) et certains des personnages évoqués dans les Évangiles (Jésus, Ponce Pilate) ont bien existé. LEÇON 1 : Le christianisme : une nouvelle religion (p. 138-139) ◗ La Palestine, province romaine monothéiste 1. C’est l’Empire romain qui contrôle la Palestine. 2. La particularité religieuse de cette province est d’être en majorité monothéiste alors que le reste de l’Empire est polythéiste. Les Juifs ont obtenu cette tolérance religieuse des Romains contre un impôt pesant sur la communauté. ◗ Jésus, un Juif charismatique 3. Le tableau, par sa composition en triangle, présente Jésus comme charismatique. En effet, un groupe assez nombreux de disciples l’entourent et l’écoutent avec des regards quasi extatiques. Sur la droite, un homme arrive et un autre lui désigne Jésus du doigt. ◗ Le christianisme se diffuse 1. Paul de Tarse participe activement à la diffusion du message chrétien par ses voyages dans tout le bassin oriental de la Méditerranée mais aussi par la rédaction des Épîtres, lettres qui précisent les croyances et codifient la nouvelle religion. Il s’adresse surtout aux populations non juives. 2. Le christianisme se diffuse d’abord dans l’est de l’Empire romain. On pourra préciser aux élèves que les villes et les communautés juives de la diaspora sont plus nombreuses dans cette partie orientale du bassin méditerranéen. ◗ Les pratiques chrétiennes 3. Jésus ➁ est représenté à demi immergé dans les eaux du Jourdain. Le fleuve est incarné par le personnage barbu sur la droite de la mosaïque. Jésus reçoit le baptême de Jean-Baptiste ➀ et est protégé par la colombe ➂ qui symbolise le Saint-Esprit. Le baptême est un rite primordial dans le christianisme primitif puisqu’il marque l’entrée du fidèle dans la « famille » des chrétiens. Ce rite de purification par l’eau doit le laver de ses péchés (il abandonne ses anciennes croyances) pour qu’il entre purifié dans la nouvelle religion. 4. Pour les chrétiens, l’Eucharistie vise à commémorer le dernier repas de Jésus et ses apôtres. D’un point de vue symbolique, le pain représente le corps de Jésus et le vin, son sang. ◗ L’Église s’organise 5. Dans les premiers siècles, c’est l’évêque qui dirige les communautés chrétiennes (le titre de pape n’apparaît pas avant le milieu du Ve siècle). Le prêtre enseigne la religion et dirige les cérémonies du culte. LEÇON 3 : Le christianisme dans l’Empire romain ◗ Un message nouveau (p. 142-143) 4. Pour Jésus, le « prochain » est celui qui aura fait preuve de compassion et de miséricorde. Il veut montrer à travers cette parabole que l’important est la compassion envers les autres, amis ou ennemis, qu’il faut aider ceux qui sont dans le besoin et aimer les autres quelle que soit leur condition sociale. 5. Le message de Jésus s’adresse à tous, il est universel. ◗ Le christianisme persécuté 1. Le sort réservé aux chrétiens est la mort. Ces persécutions sont toujours mises en scène et font partie des jeux. ◗ Le christianisme toléré 2. Les empereurs Constantin et Licinius établissent LES DÉBUTS DU CHRISTIANISME 87 l’Édit de Milan. Ce dernier autorise le christianisme puisque chacun doit avoir « la liberté de pouvoir suivre la religion [qu’il] voudrait ». 3. Le symbole chrétien montrant que Valentinien est chrétien est la croix qu’il tient dans sa main droite. Il est intéressant de noter que très rapidement (dès 337, année de la mort de Constantin) des pièces de monnaie sont frappées avec des symboles chrétiens (croix, chrisme...) alors que le christianisme n’est qu’autorisé. 4. L’alpha et l’oméga sont la première et la dernière lettre de l’alphabet grec ; elles symbolisent le fait que le Christ est le début et la fin de toutes choses. ◗ Le christianisme imposé 5. L’édit de 391 interdit les cultes païens. Ceux qui ne veulent pas se convertir sont persécutés et pourchassés. 6. Les quatre documents permettent d’étudier les rapports entre christianisme et pouvoir impérial. D’abord ignoré et épisodiquement persécuté au gré des circonstances, le christianisme, parce qu’il gagne numériquement une grande partie de la population, va être autorisé. Puis, le pouvoir impérial réalise tout les avantages qu’il peut tirer d’un groupe aussi soudé et l’empereur cherche à contrôler l’Église (cf. Concile de Nicée réuni pour fixer les croyances mais réuni par Constantin qui rend la décision finale). Puis, à partir du milieu du IVe siècle, le christianisme s’impose grâce à l’action des empereurs (excepté Julien l’Apostat qui rétablit le paganisme), par la construction de nombreuses basiliques… Finalement, c’est l’empereur Théodose qui fait du christianisme la religion officielle (édit de Thessalonique en 380) et qui, quelques années plus tard interdit les cultes païens (Code Théodosien). DOSSIER THÉMATIQUE : Le temps des basiliques chrétiennes ◗ L’organisation et la décoration de la basilique chrétienne ➀ : La nef principale ➂ : L’abside ; ➃ : L’autel. 4. LES DÉBUTS DU CHRISTIANISME : Les bas-côtés ; ◗ Pour résumer Emplacement dans la cité Basilique civile Fonctions Au cœur du Commerforum ciale et judiciaire Basilique Au cœur de Religieuse chrétienne la ville ◗ De la basilique civile romaine à la basilique chrétienne 88 ➁ 5. La cuve baptismale servait à pratiquer les baptêmes. 6. La mosaïque décore la voûte de l’abside ; elle est l’élément le plus visible pour les fidèles depuis la nef et les bas-côtés. 7. Cette mosaïque est divisée en deux parties : la partie supérieure de la coupole est occupée par une grande croix centrale constellée de pierres précieuses. Au centre de cette croix, dans un médaillon, le Christ est représenté au milieu d’un ciel d’or parcouru par des nuages d’où sort la main de Dieu. L’image de la croix matérialise la présence directe du Christ car dans l’art paléochrétien, le signe s’identifie à celui qu’il représente. Dans le registre du bas, on observe dans une large vallée verte fleurie, parsemée de petits rochers, de plantes, d’arbres, la figure de Saint Apollinaire. Sur sa tunique blanche, il porte la chasuble sacerdotale. L’évêque est dans une attitude de prière. Ses fidèles sont symbolisés par les douze agneaux qui l’entourent. À la limite de ces deux registres (entre le monde divin et le monde terrestre), les apôtres sont symbolisés par des agneaux. (p. 144-145) 1. Cette basilique a été construite sous le règne de l’empereur Constantin. 2. La basilique civile romaine était un des lieux importants du forum puisqu’elle servait à la fois de marché couvert, de « banque » (des transactions financières s’y faisaient) et de salle de tribunal ; l’abside, seule partie arrondie de l’édifice et surélevée, permettait aux magistrats de dominer l’assemblée pour rendre leur jugement. 3. Les expressions du texte correspondant au document 1 sont « vaste halle rectangulaire », « trois parties longitudinales (les vaisseaux ou nefs) séparées par des colonnades », « l’ensemble, couvert de charpente, se prolonge par un ou plusieurs hémicycles ou absides ». ; Forme du bâtiment Rectangulaire avec une partie arrondie Rectangulaire avec une partie arrondie Décorations liées à la fonction du bâtiment Dessins géométriques en marbres Scènes décrivant la vie de Jésus (« Bible en image ») RÉCIT D’HISTOIRE : Les persécutions des chrétiens à Lyon en 177 (p. 146-147) ➨ Les pistes d’étude invitent à s’interroger sur les origines de ces persécutions antichrétiennes ; pourquoi les chrétiens déchaînent-ils la colère des empereurs ? Il faut insister sur les motifs politiques (les chrétiens refusent de se soumettre au culte impérial, ils refusent certaines professions… donc sont considérés comme de mauvais citoyens). De plus, leur foi et leur cohésion apparaissent comme un danger dans les périodes où l’Empire est menacé par des ennemis extérieurs. ➨ Les supplices subis sont des tortures de toute sorte et la « livraison » aux fauves affamés. Les chrétiens morts dans l’arène étaient ensuite brûlés pour qu’on ne puisse les inhumer. Dans le texte, Blandine est successivement exposée aux fauves puis fouettée, brûlée (par la chaise rougie au feu), jetée dans un filet, livrée à un taureau et enfin égorgée. ➨ Pour les chrétiens, le martyr (du grec ancien martus, « témoin ») est celui qui consent à aller jusqu’à se laisser tuer pour témoigner de sa foi, plutôt que d’abjurer. Les écrits religieux ont fait de ces martyrs de véritables héros de la foi qui n’hésitent pas à endurer les pires souffrances puisqu’elles sont l’imitation de celles du Christ. EXERCICES : (pages 148-149) A. Connaître et utiliser les repères Date Évènement Entre -6 et -4 mais Naissance de Jésus. un moine se trompe et note 0 30 Entre 45 et 100 177 313 325 391 Explication C’est le début du calendrier chrétien. Jésus est crucifié. Après sa crucifixion, ses disciples annoncent sa résurrection. Écriture des ÉvanCes textes racontent giles. la vie de Jésus et son enseignement. Le martyre de Blan- Les premiers dine à Lyon. chrétiens, considérés parfois comme de mauvais citoyens, sont persécutés. Édit de Milan par Le christianisme est l’empereur Constan- autorisé. tin. Concile de Nicée Fixe les croyances. convoqué par l’empereur Constantin. L’empereur ThéoLes cultes païens dose fait du chrissont interdits et tianisme la seule les temples sont religion autorisée. fermés. B. Croiser un texte et un tableau Étudier le texte 1. Le texte décrit la messe. 2. La messe se déroule le dimanche et commence par des lectures de la Bible ou des textes sacrés, puis le prêtre, ou celui qui préside, fait un sermon et tous prient. Après la prière, a lieu l’Eucharistie. 3. L’Eucharistie est le moment où les participants communient et partagent le pain et le vin en souvenir du dernier repas de Jésus. C. Connaître les fêtes chrétiennes et leur signification Connaître les grands épisodes de la vie de Jésus 1. – Naissance de Jésus : D – Résurrection de Jésus : C – Montée au ciel de Jésus : A – Envoi de l’Esprit-Saint sur les apôtres qui vont diffuser la parole du Christ : B Associer la vie de Jésus et les fêtes chrétiennes 2. Moment de la vie de Jésus Fête dans le calendrier Naissance de Jésus Noël Résurrection de Jésus Montée au ciel de Jésus Envoi de l’EspritSaint sur les apôtres Vignette correspondante D Lundi de Pâques C Ascension A Pentecôte B Raconter 3. La tradition chrétienne fait remonter la naissance de Jésus à la nuit de Noël. Sa résurrection (trois jours après sa crucifixion) a lieu le lundi de Pâques. Quarante jours après, Jésus serait monté au ciel : c’est l’Ascension. Dix jours après (donc cinquante jours après Pâques), l’Esprit-Saint a été envoyé sur les apôtres pour leur ordonner d’aller diffuser la parole du Christ. LE PETIT MUSÉE : Les catacombes (p. 150-151) ➨ Les mots de l’art 1. Les catacombes (du grec kata, « en bois » et du latin tumba, « tombe ») sont des cavités souterraines où l’on enterrait les morts. 2. Elles abritaient des défunts chrétiens. ➨ Des décorations variées 3. Dans les catacombes, on pouvait trouver des inscriptions, des décors peints ou des sarcophages ornés de bas-reliefs. Il y avait aussi des statues. ➨ Un musée de l’art chrétien primitif 4. Les thèmes des décorations des catacombes sont des scènes chrétiennes, tirées de l’Ancien ou du Nouveau Testament et des symboles chrétiens. Ces décors rappelaient la vie chrétienne du défunt. Croiser le texte et le tableau 4. Le titre du tableau est La dernière Cène. 5. Les personnages partagent le dernier repas avec Jésus. 6. Le tableau représente l’Eucharistie. LES DÉBUTS DU CHRISTIANISME 89