L`Agefi : 2014-08-28 jeu - S35 - J240 - Edition n°148
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L`Agefi : 2014-08-28 jeu - S35 - J240 - Edition n°148
SUISSE PAGE 6 jeudi 28 août 2014 Therametrics: les détails de l’augmentation de capital La société biotech Therametrics a publié hier des détails de l’augmentation de capital annoncée en juin dernier. Les nouvelles actions seront émises à 0,08 franc l’unité. Les actionnaires actuels auront le droit d’acheter une action nouvelle par action ancienne détenue. Les droits préférentiels ne seront pas cotés en Bourse, a précisé la société dans son communiqué. Les droits de souscription qui n’auront pas été utilisés seront en premier lieu offerts à Fin Posillipo SpA. Cette dernière s’est engagée à acheter pour jusqu’au maximum 11 millions de francs de nouvelles actions. Ces derniers mois, Fin Posillipo avait déjà mis 11 millions à disposition. L’augmentation ordinaire de capital de jusqu’à 4 millions se fera par émission de 400 millions de parts d’une valeur nominale de 0,01 franc. Elle avait été approuvée par l’assemblée générale de juin dernier. Le négoce des droits préférentiels se fera du 29 août au 8 septembre et les nouvelles actions seront cotées en Bourse dès le 15 septembre. La mue tonifiante malgré les défis SWISS MEDTECH REPORT 2014. Croissance annuelle prévisionnelle de 10% en 2014 et 2015. Pression sur les prix et réglementaire. PIOTR KACZOR LES PRINCIPAUX FABRICANTS DE MEDTECH EN SUISSE La croissance de l’emploi s’est nettement ralentie dans le secteur des technologies médicales en Suisse. Un secteur qui ne fait pas l’objet de statistiques officielles détaillées. D’où l’intérêt de l’édition 2014 de l’étude «Swiss Medical Technology Industry Report (SMTI) publiée tous les deux ans et réalisée conjointement par Medical Cluster, avec Patrick Dümmler, et ConCep+ et son responsable Beatus Hofrichter. Sur la base d’enquêtes réalisées cette fois-ci auprès de 341 entreprises représentatives d’un secteur dont la contribution à la valeur ajoutée économique de la Suisse est quelque peu rehaussée à 2,3% du PIB (2,1% deux ans plus tôt). Un chiffre qui peut paraitre modeste mais qui n’en ressort pas moins nettement supérieur au poids de ce secteur dans d’autres pays (moins de 1% du PIB en Allemagne, aux Etats-Unis et au sein de l’UE, 0,4% même en Grande-Bretagne). Avec une importance plus marquée encore dans les exportations suisses puisqu’il représente 5,2% de celles-ci et même près Entreprise Activité Siège Effectifs Ventes globales Dépenses R&D R&D en % en Suisse (mios de CHF) (mios de CHF) des ventes 1. J&J Medical Orthopédie, neurochirurgie, cardiologie, chirurgie USA 4500 25160 1574 6,3% 2. Roche Diagnostics Diagnostiques in vitro CH 2110 10476 1000 9,5% 3. Sonova Appareils et implants auditifs CH 1200 1951 126 6,4% 4. Biotronik Maladies cardiovasculaires D 1068 - - - 5. Medtronic Stimulateurs cardiaques, maladies cardiovasculaires, traitements du rachis USA 1000 17005 1477 8,7% 6. Zimmer Orthopédie USA 934 4116 182 4,4% 7. B Braun Instruments médicaux et systèmes hospitaliers D 890 6299 266 4,2% 2,9% 8. Dentsply Produits dentaires USA 880 2633 76 9. Straumann Implants dentaires CH 725 700 35 5% 10. Ypsomed Systèmes de perfusion CH 710 276 24 8,5% medical cluster / entreprises. Chiffres 2012/13 d’un quart (24%) de l’excédent commercial. L’étude fait en outre apparaître une accélération de la croissance moyenne annuelle (non pondérée) du secteur à quelque 10% (9,7%) pour 2014 et 2015. Avec toutefois une évolution prévisionnelle perçue comme plus dynamique par les petites entreprises (chiffre d’affaires de moins d’un million de francs: +15,7%) que par les grandes (chiffre d’affaires de plus de 500 millions: +4,4%). Alors que l’édition précédente avait fait état d’une progression moyenne des affaires du secteur de quelque 6% en 2012 et en 2013. Un tableau flatteur malgré la forte pression sur les coûts de la part des clients et l’impact, sur ces coûts, du durcissement du contexte réglementaire. Pour 94% des fabri- Les scénarios d’investissement PRIVATE EQUITY. Les différentes sociétés en portefeuille du groupe genevois SEC Partners. SÉBASTIEN RUCHE Après avoir officialisé mardi la cession du groupe de cliniques dentaires Adent au britannique Hesira (L’Agefi du 15 août), SEC Partners est toujours investi dans les secteurs de la remise en forme, de l’environnement et du BTP, via des entreprises romandes de taille moyenne. Le point sur la stratégie du groupe genevois de private equity avec l’un des associés, Cédric Anthonioz. Développer la société pour en faire un acteur majeur du marché suisse romand, en ouvrant et en acquérant d’autres centres tout en engageant des médecins dentistes. Tel était le scénario des dirigeants de SEC Partners en juillet 2010, lorsqu’ils ont décidé d’investir dans le groupe de soins dentaires romand Adent, dont le fondateur Philippe Gerber voulait se retirer (il est finalement resté en tant qu’important minoritaire jusqu’à la reprise par Hesira - lire ci-contre). La stratégie a été différente concernant l’acquisition des clubs de remise en forme Silhouette, en 2011. L’entreprise comptait alors 23 centres, dont six en Suisse alémanique, après avoir été acquise dans un but financier en 2003 par son propriétaire précédent. L’opération a été menée avec le fonds de private equity 21 central Partners, actionnaire majoritaire de IFH qui détient par ailleurs Club Med Gym. Objectif: «apporter les best practice de Club Med Gym en Suisse, remettre à niveau les infrastructures de Silhouette et pro- céder à de nouvelles ouvertures, afin de constituer un réseau entre Paris, Genève et Zurich». Si une ou deux nouvelles ouvertures devraient se concrétiser dans les prochains mois, des investissements «lourds» ont été consentis dans les locaux, notamment au niveau des accès et des zones humides. Autre point central de la stratégie, l’offre de services a été élargie, notamment avec le développement de l’entraînement personnalisé ou d’entraînements spécialisés comme le Crossfit. En toile de fond, le marché suisse de la remise en forme affiche un taux de participation de la population supérieur à la moyenne européenne. L’emploi a fortement augmenté depuis l’arrivée de SEC Partners, pour atteindre plusieurs centaines de collaborateurs, dont beaucoup à temps partiel. Autre société dans le portefeuille de SEC Partners, Helvetia Environnement a été le premier investissement de la société genevoise, en 2010. Avec le scénario de créer un groupe industriel à partir de cette société de traitement des dé- chets jusque-là en mains familiales. «Cette fois, nous avons accompagné une nouvelle équipe dirigeante, dont les membres sont associés au capital, tandis que les fondateurs sont restés en tant qu’importants minoritaires», précise encore Cédric Anthonioz. Très présente à Genève (notamment avec Transvoirie et le centre de tri cantonal Sogetri), Helvetia a développé ses implantations dans le canton de Vaud, en investissant dans une nouvelle plateforme de tri, et dans celui de Fribourg. L’entreprise a également élargi son positionnement sur la chaîne de valeur, ajoutant les activités de traitement et de valorisation à la collecte et au tri qu’elle effectuait traditionnellement. Par exemple en acquérant le spécialiste du traitement des huiles végétales usagées Léman Bio Energie, à Satigny (GE). Comptant actuellement près de 300 collaborateurs, Helvetia Environnement est également impliquée dans un projet d’usine de biomasse à Genève, en partenariat avec les Services industriels genevois et le spécialiste du recyclage Serbeco. Présenté aux autorités cantonales, le projet devrait prochainement connaître le lieu de sa future implantation. «Nous avons financé la croissance d’Helvetia avec le cash flow du groupe et un recours à de la dette bancaire», explique le spécialiste de SEC Partners. Plus récente (fin 2012), la prise de participation dans Bernasconi, à Neûchatel, s’est effectuée avec le fonds français Ciclad. Cette fois, la famille propriétaire cherchait à préparer la transmission de la société de construction tout en poursuivant son développement. Le secteur du bâtiment et des travaux publics n’est habituellement pas très prisé par le private equity, mais SEC Partners a été attiré par son dynamisme et les perspectives de développement en Suisse romande. «Si l’actif est de qualité, que les marchés sont porteurs et les projets solides, nous sommes intéressés». Avec près de 350 collaborateurs, Bernasconi est notamment active sur le chantier du CEVA à Genève, ou dans des projets avec les CFF. Adent: nouvelle phase de croissance En moins de quatre ans de détention par SEC Partners, Adent est passé de cinq à neuf cliniques, ajoutant le Valais à son implantation historique à Genève et dans le canton de Vaud. Les effectifs ont plus que doublé (à environ 220), de même que le chiffre d’affaires (qui atteint 30 millions de francs). L’investissement supplémentaire lié à ce développement représente près de la moitié de la mise initiale de SEC Partners. L’investissement de départ reste confidentiel, même si les genevois reconnaissent investir entre 10 et 15 millions par projet. A titre de comparaison, la Société suisse des médecins-dentistes recommande de valoriser un cabinet dentaire à environ 25% de son chiffre d’affaires annuel. «Mais le multiple peut être différent pour une clinique, selon sa taille», reconnaît Cédric Anthonioz. Dans cette opération, SEC Partners a misé sur la tendance à la consolidation du marché des soins dentaires en Suisse (environ 4 milliards de francs par an), dont les cliniques représentent moins de 10%. Principal challenge de l’opération, «les ressources humaines, stratégiques dans ce secteur, puisqu’on observe une pénurie de spécialistes en Suisse. Il s’agit donc de les attirer et de les fidéliser». Après la phase de constitution et d’expansion initiale, SEC Partners avait donc financé et piloté la deuxième période de croissance du groupe Adent lorsqu’il a été approché par Hesira. Disposant de moyens plus conséquents, le groupe britannique soutenu par Oaktree Capital veut constituer un groupe européen et faire d’Adent un acteur national. Ce sera sa troisième phase de croissance. (SR) cants medtech, ce sont là les deux principaux défis à relever pour le secteur. Devant les variations des cours de changes (87%) et l’internationalisation de la concurrence (82%). Cette pression générale sur les coûts a pour effet de modifier les modèles économiques du secteur en stimulant l’innovation. Un intervenant de poids, les organismes d’achats groupés (GPO en anglais) tend de ce fait à s’inviter dans la chaîne logistique habituelle fournisseur, fabricant, canaux de ventes. Une évolution qui avantage les chefs de files des différents domaines thérapeutiques qui bénéficient ainsi d’un avantage initial par rapport aux concurrents moins bien positionnés. «Alors qu’ils se sont généralement déjà décidés pour le leader du secteur, par exemple Medtronic pour les stimulateurs cardiaques, les établissements de santé lancent malgré tout des appels d’offre. Les numéros deux ou trois y sont aussi invités mais surtout pour accentuer la pression sur les prix» explique Beatus Hofrichter. En ajoutant que les numéros quatre et cinq sont d’emblée hors course. Un scénario qui se retrouve même en Chine selon Patrick Dümmler. Dans ce contexte les petits fabricants doivent se rabattre sur les établissements d’agglomération de moindre importance. A des coûts forcément plus lourds. D’où la capacité d’innovation souvent supérieure des petites entreprises de technologies médicales pour s’imposer dans ce contexte. Notamment à la faveur de partenariats avec les grands groupes dotés de fortes capacités de distribution. D’ailleurs les 90 principaux groupes mondiaux de techniques médicales cotés en Bourse (dont huit groupes suisses) ont quasiment doublé en moyenne leur chiffre d’affaires total de 180 milliards de dollars en 2006 à 348 milliards l’an dernier. «Mais parmi les groupes suisses, seuls Roche, Novartis et Sonova ont connu un tel essor. Straumann, Ypsomed et Coltene ont enregistré une croissance bien moindre selon Beatus Hofrichter. Patrick Dümmler émet de son côté l’hypothèse que de nombreuses entreprises medtech en Suisse ne disposent pas de la taille critique pour maîtriser de façon autonome cette pression sur les prix, voire pour opérer une entrée en cotation boursière. Ce dont profitent nombre de grands groupes en Allemagne ou aux Etats-Unis pour acquérir et intégrer ces entreprises de valeur: «je pense que l’on verra probablement moins que par le passé des entreprises suisses se développer de manière autonome jusqu’à atteindre une taille qui permette un IPO». Avec 52000 emplois à plein temps (51000 en 2012), la Suisse a donc vu les effectifs s’étoffer dans ce secteur mais à la faveur d’une croissance qui tend à ralentir depuis 2007. Pour un tiers des entreprises medtech, le taux de change plafond mis en place par la BNS a permis de surmonter la crise de l’euro en atténuant la pression sur les marges induite par la force du franc. Un facteur qui cependant pèse encore sur la compétitivité des entreprises suisses de techniques médicales. Les entreprises de taille moyenne principalement se concentrent dès lors sur le développement de sites de production supplémentaires à l’étranger. En Allemagne, aux Etats-Unis /Canada, mais aussi, en troisième position, en Chine. Distinctions multiples ENTREPRENEUR. Frederik Paulsen s’illustre par sa longue liste d’activités annexes. TIAGO PIRES Sastre, sise à Lausanne, a annoncé mardi l’acquisition de 81,6% des actions du producteur et distributeur autrichien de boissons Schlumberger (L’Agefi de hier). La société vaudoise appartient via une fondation à l’entrepreneur germano-suédois Frederik Paulsen. Soit le Consul honoraire de la Fédération de Russie à Lausanne et Président du groupe pharmaceutique Ferring de SaintPrex. L’entrepreneur se distingue par l’incroyable liste de distinctions. Dans le cadre de son activité entrepreneuriale, l’homme d’affaires gère également un portefeuille comprenant le laboratoire PolyPeptide, la société Nordic Pharmaceuticals, l’entité Euro Diagnostica à Maimô ainsi que les Editions Paulsen présentes à Paris et Moscou en parallèle de Ferring. Membre honoraire de l’Explorers Club de New York, il fait, entre autres, aussi partie du conseil de parrainage de l’Université MGIMO à Moscou, du conseil de gestion du Fonds pour la sauvegarde du patrimoine de la Géorgie du Sud, Dundee (Ecosse), du conseil de gestion de l’Académie Royale de Textile de Bhoutan et du conseil d’administration du Musée d’Art de la Côte Ouest, Alkersum (Allemagne). Il est également membre d’honneur de l’Association des explorateurs polaires à Moscou en devenant l’une des rares personnes à s’être rendu aux huit pôles de la planète. Il a sponsorisé une chaire à l’EPFL consacrée à l’étude des écosystèmes des eaux lacustres.