Les perturbateurs endocriniens de notre environnement quotidien et
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Les perturbateurs endocriniens de notre environnement quotidien et
UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE PARIS VI FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE ANNEE 2012 N° 2012PA06G030 THESE DOCTORAT EN MEDECINE SPECIALITE MEDECINE GENERALE Par CHEN ZEE Estelle Née le 26 Avril 1982 à Wenzhou (CHINE) Présentée et soutenue publiquement le 4 Juillet 2012 Les perturbateurs endocriniens de notre environnement quotidien et leurs conséquences sur les principaux marqueurs de la périnatalité : revue de la littérature sur l’état actuel des connaissances DIRECTRICE DE THESE : Madame le Docteur IBANEZ Gladys PRESIDENT DU JURY : Monsieur le Professeur CHOUAID Christos MEMBRES DU JURY : Monsieur le Professeur LAFORTUNE Jean Madame le Docteur CHABBERT-BUFFET Nathalie Monsieur le Docteur FRANCOIS Thierry REMERCIEMENTS A Monsieur le Professeur Chouaid Christos, pour l’honneur que vous m’avez fait en acceptant de présider ce jury de thèse. Pour votre disponibilité et l’attention particulière que vous portez au groupe de travail Santé-Environnement. Veuillez trouver ici l’expression de mes plus vifs remerciements et de mon profond respect. A Madame le Docteur Chabbert-Buffet Nathalie, pour l’honneur que vous m’avez fait en acceptant de juger cette thèse. Pour votre spontanéité, votre amabilité et l’intérêt immédiat que vous m’avez témoigné. Soyez assurée de toute mon estime et de mon profond respect. A Monsieur le Docteur François Thierry, pour l’honneur que vous m’avez fait en acceptant d’évaluer cette thèse. Pour votre disponibilité à mon égard. Veuillez trouver ici le témoignage de ma gratitude et de mon profond respect. A Monsieur le Professeur Lafortune Jean, pour l’honneur que vous m’avez fait en acceptant de juger cette thèse. Pour avoir contribué à la création du groupe SantéEnvironnement de notre DERMG. Pour m’avoir orientée vers les meilleures personnes pour que ce projet voie le jour. Soyez assuré de ma sincère reconnaissance et de mon profond respect. A Madame le Docteur Ibanez Gladys, merci de tout cœur d’avoir accepté de diriger ce travail. Pour ta disponibilité, ta sympathie, ta rigueur, tes remarques constructives et la confiance que tu m’as accordée. Que je suis fière de t’avoir eue comme « guide » ! Quel plaisir de travailler avec toi ! Tu m’as tant appris. J’espère être un médecin à ton image aussi passionnée, investie et accessible. Aux médecins-enseignants du DERMG de l’Université Pierre et Marie Curie. Pour la qualité de l’enseignement que nous avons reçu. Pour votre investissement à la gloire de notre discipline. Pour votre enthousiasme à transmettre vos connaissances et ce goût de cultiver les savoirs. Je suis admirative. Merci, tout particulièrement à Madame le Docteur Mady Denantes, travailler à tes côtés est d’une grande richesse. Aux patients qui m’ont fait le plus beau cadeau qu’on puisse offrir à un jeune médecin : la confiance. A tous ces moments de vie qu’ils m’ont confiés, pour tout ce qu’ils m’ont appris. A tous ceux qui m’ont formé à la Médecine, à travers les livres ou dans la vraie vie, à tous ceux qui vont continuer à m’instruire. Je vous remercie. A maman, qui a toujours œuvré dans l’ombre pour que nous soyons dans la lumière. Pour ton courage et tout l’amour dont tu nous as entouré. A papa, qui m’a transmis ta passion pour cet art que tu as exercé avec tant de curiosité et d’investissement. Merci de m’avoir initié et si bien guidé ! Je reprends aujourd’hui le flambeau familial, j’espère que tu seras fier de moi. A Céline, à la meilleure des sœurs qui soit : que serais-je et que ferais-je sans toi ! A mes grands parents pour toute leur bienveillance. A Stéphane, pour tout l’épanouissement que tu m’apportes. A Serena, ma fierté, mon rayon de soleil, mon éclat de joie ! A mes fidèles amis et à mes co-internes pour toutes ces années d’endurance intellectuelle et émotionnelle que vous m’avez aidé à traverser. A Caroline, tu as été de tous les instants, de la course au 1er rang de P1 à maintenant, même malgré ces milliers et milliers de kilomètres, tu réponds toujours présente. A ma famille d’ici et à celle restée là-bas, A ma belle-famille, A vous tous, Je vous remercie. ~3~ SERMENT D’HIPPOCRATE « Au moment d'être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité. Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque ». D’Hier, « Lorsqu’un médecin arrive dans une cité dont il n’a pas l’expérience, il doit examiner avec soin sa position, la façon dont elle est située par rapport aux vents et aux levers du soleil. Et de même à propos des eaux, comment elles se présentent…, puis le sol…Il reconnaitra le genre de vie des habitants, amis du vin ou de la bonne chaire, du repos ou laborieux adonnés aux exercices du corps. » Hippocrate Connaître, Soigner, Aimer « Vous trouverez en règle générale qu’à la nature du pays se conforment le physique et le moral des habitants. » Hippocrate Airs, Eaux et Lieux A Aujourd’hui, « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. » Article 1er, loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005 relative à la Charte de l’Environnement ? ~6~ ABREVIATIONS AEPC : Agence européenne des produits chimiques ESIS : European Chemical Substances information system AFSSAPS : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé Il: interleukine INPES : Institut National de Prévention et d’Education à la Santé AFSSET : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail INRS : Institut National de Recherche et de Sécurité ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire (ex-AFSSET) International ChemSec: International Chemical Secretariat CAS : Chemical Abstracts Service LOAEL: Lowest Observed Adverse Effect Level CLP: Classification, Labelling and Packaging of substances and mixtures (Règlement 1272/2008) MCF 7: lignée de cellules tumorales mammaires de la Michigan Cancer Foundation 7 CIRC : Centre International de Recherche sur le Cancer NOAEL: No Observed Adverse Effect Level CNRS : Centre National de Recherche Scientifique CMR : Cancérigène Mutagène Reprotoxique NTP-CERHR: National Toxicology Program – Center for the Evaluation of Risks To Human Reproduction CPSC : Consumer Product Safety Commission NTP: National Toxicology Program Report on Carcinogens COV : Composés Organiques et Volatiles OCDE : Organisation de coopération et de développement DES : Diéthylstilbestrol OMS Organisation Mondiale de Santé DGCCRF : Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes PE : perturbateurs endocriniens PM : poids moléculaire DJT/DJA : dose journalière tolérable/ acceptable en anglais (ADI/TDI) PNSE Plan National Santé Environnement DPD: Dangerous Preparations Directive REACH: Registration, Evaluation and Autorisation of Chemicals DSD: Dangerous Substances Directive SGA: Small for Gestationnal Age EFSA: European Food Safety Authority SIN-List: Substitute it Now List FDA: Federal Food Drug and Cosmetic SGH : Système Global Harmonisé ~7~ TNFα : tumor necrosis factor α US EPA : Unites States Environmental Proctection Agency UE : Union Européenne BPA : Bisphénol A PHTALATES BBP: Benzylbutyl phtalate DBP: Dibutyl phtalate DEP: Diethyl phthalate DEHP :Di-2-ethylhexyl phthalate DINP : Diisononyl-phtalate DMP: Dimethyl phthalate DNOP : Di-n-octyl-phtalate MBzP Mono-benzyl phtalate MCIOP : Mono(carboxyisooctyl)-phtalate MCMHP Mono-(2-carboxyméthylhexyl)phtalate MCPP: Mono(3-carboxypropyl)phtalate MEP: Mono-ethyl phtalate MECPP : Mono-(2-ethyl-5carboxypentyl)-phtalate MEHP : Mono-2-ethylhexyl phtalate MEHHP : Mono-(2-ethyl-5hydroxyhexyl)-phtalate MEOHP : Mono-(2-ethyl-5-oxohexyl)phtalate MiBP : Mono-isobutyl phtalate MINP : Monoisononyl-phtalate MHINP Mono(hydroxyisononyl)-phtalate MMP Mono-methyl phtalate MnBP : Mono-n-butyl phtalate MNOP : Mono-n-octyl-phtalate MOINP: Mono(oxoisononyl)-phalate RETARDATEURS DE FLAMME BROMES BDE-154: 2, 2’, 4, 4’, 5, 6’hexabromodiphenyle-éther BDE-183: 2,2’, 3, 4,4’,5’,6heptabromodiphenyle-éther BDE-197: 2,2’, 3,3’, 4,4’, 6,6’octabromodiphenyle-éther BDE-206: 2,2’, 3,3’, 4,4’, 5,5’,6nonabromodiphenyle-éther BDE-209: 2, 2’, 3, 3’, 4, 4’, 5, 5’, 6, 6’decabromodiphenyle-éther PBDE : polybromodiphényle-éther PBB : polybromobiphényle BDE-28: 2, 4,4’-tribromodiphenyle-éther BDE-47: 2,2’, 4,4’-tetrabromodiphenyleéther BDE-85: 2,2’, 3, 4,4’-pentabromodiphenyleéther BDE-99: 2,2’, 4,4’,5-pentabromodiphenyleéther BDE-100: 2,2’, 4,4’,6-pentabromodiphenyleéther BDE-153: 2,2’, 4,4, 5,5’hexabromodiphenyle-éther COMPOSES PERFLUORES PFOS : sulfonate de perfluoorooctane PFOA : acide de perfluorooctanoïque ~8~ LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................................. 7 PREAMBULE ......................................................................................................................... 14 INTRODUCTION ................................................................................................................... 16 PREMIERE PARTIE I. Les perturbateurs endocriniens .......................................................................................... 18 A. Des constats de perturbations de l’écosystème à la notion de perturbation du système endocrinien ........................................................................................................................ 18 B. Les actions conduites par les pouvoirs publics ............................................................. 19 C. Définition d’un perturbateur endocrinien ..................................................................... 20 D. Définition d’un polluant organique persistant .............................................................. 22 E. Quelques rappels sur les bases de toxicologie .............................................................. 23 II. La réglementation européenne sur les produits chimiques ............................................... 26 A. De la Directive 67/548/CEE à REACH ...................................................................... 26 B. La classification CMR pour l’identification des dangers ............................................ 28 C. Du système DSD/DPD actuel à la réglementation CLP .............................................. 28 D. Autres systèmes de classification ................................................................................ 30 E. Quelques références utiles pour les classifications toxicologiques ............................. 31 F. Quelques exemples de réglementations sur les produits de consommation courante .. 31 1. Les produits cosmétiques ........................................................................................ 31 2. Les matériaux de construction ................................................................................. 32 3. Les aliments ............................................................................................................. 33 III. Les 5 principaux perturbateurs endocriniens de notre environnement quotidien ............. 34 A. Le bisphénol A ............................................................................................................. 34 1. Définition et caractéristiques ................................................................................... 34 2. Production et exemples d’utilisation ....................................................................... 35 3. Législation européenne actuelle .............................................................................. 35 4. Classification toxicologique .................................................................................... 36 5. Voies d’exposition ................................................................................................... 36 6. Métabolisme ............................................................................................................ 38 7. Valeurs seuils de toxicité ......................................................................................... 38 8. Effets retrouvés chez l’homme ................................................................................ 38 B. Les phtalates ................................................................................................................ 40 1. Définition et caractéristiques ................................................................................... 40 2. Production et exemples d’utilisation ....................................................................... 40 3. Législation européenne actuelle .............................................................................. 42 4. Classification toxicologique .................................................................................... 43 5. Voies d’exposition ................................................................................................... 43 ~9~ 6. Métabolisme ............................................................................................................ 44 7. Valeurs seuils de toxicité ......................................................................................... 46 8. Effets retrouvés chez l’homme ................................................................................ 46 C. Les parabens ................................................................................................................ 49 1. Définition et caractéristiques ................................................................................... 49 2. Production et exemples d’utilisation ....................................................................... 49 3. Législation européenne actuelle .............................................................................. 50 4. Classification toxicologique .................................................................................... 50 5. Voies d’exposition ................................................................................................... 51 6. Métabolisme ............................................................................................................ 51 7. Valeurs seuils de toxicité ......................................................................................... 51 8. Effets retrouvés chezl’homme ................................................................................. 52 D. Les retardateurs de flammes bromés ........................................................................... 54 1. Définition et caractéristiques ................................................................................... 54 2. Production et exemples d’utilisation ....................................................................... 55 3. Législation européenne actuelle .............................................................................. 56 4. Classification toxicologique .................................................................................... 57 5. Voies d’exposition ................................................................................................... 58 6. Métabolisme ............................................................................................................ 58 7. Valeurs seuils de toxicité ......................................................................................... 59 8. Effets retrouvés chez l’homme ................................................................................ 59 E. Les composés perfuorés ............................................................................................... 61 1. Définition et caractéristiques ................................................................................... 61 2. Production et exemples d’utilisation ....................................................................... 61 3. Législation européenne actuelle .............................................................................. 62 4. Classification toxicologique .................................................................................... 62 5. Voies d’exposition ................................................................................................... 63 6. Métabolisme ............................................................................................................ 63 7. Valeurs seuils de toxicité ......................................................................................... 63 8. Effets retrouvés chez l’homme ................................................................................ 64 IV. La vulnérabilité de la période périnatale ........................................................................... 65 A. Les marqueurs de la santé périnatale ........................................................................... 65 1. La prématurité ......................................................................................................... 66 2. Le faible poids de naissance .................................................................................... 67 3. Le faible poids pour l’âge gestationnel .................................................................... 67 B. Les principaux facteurs de risque ................................................................................ 68 C. Les principales conséquences ...................................................................................... 69 ~ 10 ~ DEUXIEME PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE I. Objectifs ............................................................................................................................... 70 II. Méthode .............................................................................................................................. 70 A. Principe de la recherche documentaire ..................................................................... 70 B. Equations et descripteurs utilisés .............................................................................. 72 C. Critères d’inclusion ................................................................................................... 73 D. Critères d’exclusion .................................................................................................. 74 E. Sélection des articles ................................................................................................. 74 III. Résultats ............................................................................................................................ 77 A. Tableaux méthodes ................................................................................................... 79 1. Etudes sur le bisphénol A ................................................................................... 79 2. Etudes sur les phtalates ....................................................................................... 81 3. Etudes sur les retardateurs de flammes bromés .................................................. 83 4. Etudes sur les composés perfluorés .................................................................... 85 B. Tableaux résultats ...................................................................................................... 88 1. Etudes sur le bisphénol A ................................................................................... 90 2. Etudes sur les phtalates ....................................................................................... 91 3. Etudes sur les retardateurs de flammes bromés .................................................. 96 4. Etudes sur les composés perfluorés résultats .................................................... 100 C. Synthèse des résultats par nature de polluant .......................................................... 104 1. Le bisphénol A .................................................................................................. 104 a. Nature et description générale des études ...................................................... 104 b. Effets sur le poids de naissance, sur l’âge gestationnel.................................. 105 2. Les phtalates ..................................................................................................... 106 a. Nature et description générale des études ...................................................... 106 b. Effets sur le poids de naissance, sur l’âge gestationnel.................................. 107 3. Les parabens ..................................................................................................... 109 4. Les retardateurs de flamme bromés .................................................................. 109 a. Nature et description générale des études ...................................................... 109 b. Effets sur le poids de naissance, sur l’âge gestationnel.................................. 110 5. Les composés perfluorés ................................................................................... 111 a. Nature et description générale des études ...................................................... 111 b. Effets sur le poids de naissance, sur l’âge gestationnel.................................. 112 D. Synthèse des résultats par marqueurs de santé périnatale ....................................... 114 1. Sur le poids de naissance .................................................................................. 114 2. Sur l’âge gestationnel ....................................................................................... 114 3. Sur le faible poids pour l’âge gestationnel ........................................................ 115 ~ 11 ~ IV. Discussion ....................................................................................................................... 118 A. Validité interne......................................................................................................... 118 1. Les points forts .................................................................................................. 118 2. Les points faibles ............................................................................................... 119 B. Validité externe ...................................................................................................... 120 C. Implications ............................................................................................................. 122 D. Quelques hypothèses physiopathologiques de la perturbation endocrine ............... 122 1. La voie de la régulation hormonale .................................................................. 123 2. La voie de la régulation inflammatoire ............................................................. 124 3. La voie des PPARs ........................................................................................... 127 E. Difficultés méthodologiques inhérentes aux recherches en santé environnementale : vers un nouveau paradigme ......................................................................................... 129 1. Les doses ........................................................................................................... 129 2. La fenêtre de susceptibilité et l’effet transgénérationnel .................................. 129 3. L’effet cocktail ou le risque cumulé ................................................................. 130 4. La méthodologie des études .............................................................................. 130 5. Les biais ............................................................................................................ 130 6. La mesure de l’exposition et de la voie de l’exposition ................................... 131 7. L’exposome : un concept novateur en santé environnementale ....................... 131 V. Conclusion ........................................................................................................................ 132 Bibliographie ......................................................................................................................... 134 Annexes ................................................................................................................................. 158 Liste des figures Figure 1 : Mécanisme d’action des perturbateurs endocriniens .............................................. 21 Figure 2 : Principales étapes toxico-cinétique et toxico-dynamique....................................... 25 Figure 3 : Exemples de courbe dose-effet ............................................................................... 25 Figure 4 : Etiquetage sur la qualité des émissions de polluants de l’air intérieur ................... 33 Figure 5 : Mécanismes d’actions possibles des parabens en intracellulaire ............................ 53 Figure 6 : Arbre de sélection des articles sur PUBMED ......................................................... 75 Figure 7 : Arbre de sélection des articles sur TOXNET ......................................................... 76 Figure 8 : Différents types de récepteurs des xénobiotiques ................................................. 123 Figure 9 : Biosynthèse des hormones stéroïdiennes .............................................................. 124 Figure 10 : Les différentes fonctions du PPARγ au niveau du placenta ............................... 127 Figure 11 : Implication du PPARγ dans la poursuite de la grossesse ou le déclenchement du travail ..................................................................................................................................... 134 ~ 12 ~ Liste des tableaux Tableau 1 : Normes d’étiquetage ............................................................................................ 29 Tableau 2 : Exemples d’utilisation de phthalates dans nos produits quotidiens ..................... 41 Tableau 3 : Toxicités des phthalates ........................................................................................ 43 Tableau 4 : Les phthalates et leurs principaux métabolites ..................................................... 45 Tableau 5 : Seuils de toxicité des phthalates ........................................................................... 46 Tableau 6 : Exemple des congénères de PBDE les plus utilisés ............................................. 55 Tableau 7 : Exemple de mélange de congénère ...................................................................... 56 Tableau 8 : Différentes fonctions physiologiques et pathologiques du TNF α ..................... 126 Liste des annexes Annexe 1 : Différences et évolution des métabolismes en fonction de l’âge ...................... 158 Annexe 2 : Des constats de fonction endocrine perturbée à la notion de perturbateurs endocriniens .......................................................................................................................... 159 Annexe 3 : Hypothèse de l'origine du syndrome de dysgénésie testiculaire (TDS) ............. 160 Annexe 4 : Exemples de molécules d’hormones naturelles et de molécules de perturbateurs endocriniens .......................................................................................................................... 161 Annexe 5 : Etiquetage des produits CMR ............................................................................. 162 Annexe 5 bis : Etiquetage des produits chimiques ................................................................ 163 Annexe 6 : Différences entre les composants d’une même famille de perturbateurs endocriniens .......................................................................................................................... 164 Annexe 7 : Présence de phtalates dans les produits cosmétiques ......................................... 164 Annexe 8 : Principales voies d’exposition aux perturbateurs endocriniens chez la femme enceinte et son fœtus ............................................................................................................. 165 Annexe 9 : Modification du métabolisme physiologique lors de la grossesse ...................... 166 Annexe 10 : Principales étapes de l’embryogenèse et organogenèse et leur fenêtre de susceptibilité .......................................................................................................................... 166 Annexe 11 : L’exposome un concept novateur en santé environnementale ......................... 167 Annexe 12 : Proposition de conseils pour les femmes enceintes .......................................... 168 ~ 13 ~ PREAMBULE Avant de commencer ce travail, j’aimerais raconter la genèse de ce projet. Pour ma thèse d’exercice, celle qui allait clôturer ces années d’études et enfin me donner le titre tant attendu pour cet exercice de la médecine générale, je voulais traiter d’un sujet qui me tienne à cœur. Cette thèse a donc été « inspirée » à partir de deux évènements remarquables dans ma vie. Par évènement remarquable personnel, j’entends simplement par tout d’abord ma propre naissance. Je suis née un certain 26 Avril. Pour les connaisseurs, le 26 Avril 1986 c’est le jour tristement célèbre de l’explosion de l’usine nucléaire de Tchernobyl. Ce jour là, j’ai eu 4 ans, et j’assistai donc pour la première fois à cette véritable catastrophe humaine, écologique et économique. Cette année là, je ne fus guère intéressée par le sujet. Mais tous les ans à la même date, j’avais le droit à des « cours de rattrapage ». On diffusait des reportages d’apocalypse et de désolation, avec des chiffres de pathologies induites, de cancers, de malformations et d’handicaps… qui s’alourdissaient irrévocablement. Dès le début de mes recherches de sujet, je me sentais donc plus inspirée par un travail sur l’environnement et son impact sur la santé, j’étais dira-t-on « régulièrement sensibilisée ». « L’Environnement est la clé d’une meilleure santé » comme l’enseignait déjà il y a plus de 25 siècles, Hippocrate, notre maître à tous. Voilà dressé le cadre « environnement » de mon sujet de thèse. Maintenant pourquoi avoir ciblé ce travail autour de la périnatalité ? Là intervient donc l’autre évènement remarquable de ma vie, qui n’est autre que la naissance de mon enfant. En 2009, lors d’une mes consultations prénatales, je fis la rencontre bouleversante de « Monsieur Bisphénol A ». En effet, comme les autres patientes, attendant tranquillement mon tour, je feuilletais les divers magazines certainement pas très scientifiques, que l’on trouvait dans une salle d’attente, lorsque je tombai nez à nez, sur un article choc « Ces biberons BPA qui empoisonnent nos bébés ». Comprenez donc mon intrigue qui deviendra bientôt mon inquiétude ! Les termes « perturbateurs endocriniens » ou encore « BPA » ne faisaient pas partie de mon vocabulaire, je n’en avais jamais entendu parler auparavant, pas même au cours de mes études médicales ! Je m’empressai de questionner la gynécologue-obstétricienne qui me suivait alors à ce sujet puis tour à tour, les autres professionnels de la périnatalité et de la puériculture pour finalement me rendre rapidement compte que je n’étais pas isolée dans ce cas ! ~ 14 ~ Ainsi, je n’avais que le vague souvenir des cours d’embryologie du 1er cycle sur la toxicité du DES Distilbène® et du Thalidomide®. Mais j’étais loin de me douter que des produits du quotidien aussi anodin qu’un biberon, pouvaient avoir des effets délétères supposés sur notre santé et surtout sur celle de nos bébés. Je ne m’étais jamais réellement intéressée et attardée sur une liste des composants d’un produit cosmétique ou produit ménager, surtout qu’il fallait être initiée ou chimiste pour pouvoir en comprendre l’intégralité des ingrédients ! Sur cette lancée, à défaut d’avoir pu obtenir des informations satisfaisantes à mes interrogations, comme la plupart d’entre nous, je poussai mes investigations à l’aide de notre « agent de renseignements » favori de ces dernières décennies : internet et son Google. La santé de l’enfant que je portais était en question, s’agissait-il d’une « info ou d’une intox » ? A ma grande stupéfaction, je découvris alors « le monde » des perturbateurs endocriniens. Ils, peuvent se dissimuler partout. Ils sont ubiquitaires dans les aliments que nous ingérons sous formes de pesticides ou d’agents conservateurs, dans nos produits cosmétiques que nous mettons sous formes d’agents antimicrobiens ou agents conservateurs, dans l’air que nous respirons par l’intermédiaire de nos peintures, nos meubles neufs, ou nos produits d’entretiens… Or la grossesse est souvent l’occasion d’un déménagement avec des travaux et des investissements en meubles nouveaux (la femme enceinte peut donc être exposée aux solvants des peintures, aux composés organiques volatils des meubles… et donc une pollution importante de son air intérieur). De même, l’arrivée de bébé est souvent cautionnée par un cadeau de bienvenue « le panier de bébés » de la maternité ou des proches avec des produits cosmétiques destinés à prendre soins de lui mais contenant des ingrédients (phtalates, parabens, …) dont la sécurité et l’innocuité ne sont pas prouvées. Ces produits de soins sont absorbés par l’organisme par la voie cutanée, mais aussi respiratoire et chez le jeune enfant par la voie digestive puisqu’il porte tout à sa bouche ! Ils font donc partie intégrante de notre quotidien et pourtant j’ignorai leur existence il y avait encore si peu de temps. Un vaste domaine entier à explorer et des questions existentielles qui s’imposaient à moi : quelle est la valeur scientifique de ces constats ? Existent-ils des preuves scientifiquement prouvées et irréfutables ? Notre environnement nous menacerait-il ? Quel est ce danger omniprésent et pourtant invisible ? J’effleurai du bout des doigts mon sujet de thèse, après tant de semestres de recherches infructueuses ! Il a suffi de quelques rencontres enrichissantes et capitales pour moi avec d’autres médecins et d’autres doctorants pour en finaliser la thématique et constituer un groupe de thèses « santé-environnement ». Si le XIXème siècle a été le siècle de l’hygiène, le XXème siècle l’ère des antibiotiques, le XXI siècle se devra de prendre en compte la santé environnementale. ème ~ 15 ~ INTRODUCTION Depuis la deuxième moitié du XXème siècle, on assiste incontestablement à une émergence des cancers, de pathologies immuno-allergiques et de désordres métaboliques allant des pathologies cardio-vasculaires aux troubles de la reproduction. La population générale se dit fortement préoccupée par l’impact de l’environnement sur la santé. Ainsi, d’après le dernier baromètre santé environnement français de 2007, cette sensibilité exprimée était de 7.3 sur une échelle de 10 (1). En effet, près de 30% de la mortalité due aux cancers serait évitable en réduisant les facteurs de risque environnementaux (2). La prévalence de l’asthme aurait doublé en 15 ans avec presque un quart de la population souffrant d’allergies (3). De même, 24 % des couples en France seraient inféconds involontairement au bout de d’un an (4).D’après l’expertise de l’OMS de 2006, les facteurs de risques environnementaux jouent un rôle dans plus de 80% des maladies régulièrement notifiées, 24 % de la charge mondiale de morbidité (années de vie en bonne santé perdues) et 23 % de mortalité prématurée peuvent être attribués à des facteurs environnementaux (5). Parallèlement à cela, les progrès de l’industrialisation, qui ont certes fortement contribué à l’amélioration de nos conditions et modes de vie, nous exposent aussi régulièrement à plus de 100 000 nouvelles molécules exogènes dont l’innocuité pour certaines semblent être de plus en plus mise en cause (6). C’est le cas des perturbateurs endocriniens (PE) dont la présence mais aussi parfois la persistance et la bioaccumulation, sont bien documentées, dans la faune comme dans la flore, dans tous les milieux air, eau, sols, sédiments (7–10), et même dans des zones jusqu’ici plutôt épargnées par l’activité humaine (11). Certains sont considérés comme des substances hautement prioritaires par l’International Chemistry Secretariat (12). Parmi ces substances, les phtalates, le bisphénol A, les parabens, les retardateurs de flamme et les composés perfluorés attirent une attention toute particulière. En effet, l’importance de leur production à l’échelle mondiale (plus de 1000 tonnes par an) (13), résultante de leurs nombreuses propriétés physico-chimiques, leurs confèrent une présence privilégiée et ubiquitaire dans les matériaux de notre environnement quotidien. De cette pollution omniprésente tous les échantillons biologiques humains en sont imprégnés (sang, urines, cheveux, sperme, liquide amniotique, cordon ombilical et lait maternel), malgré l’application de certaines restrictions déjà existantes. Personne n’est épargné, à tout âge nous sommes tous concernés. Le nourrisson ou l’enfant, en raison d’une part de son immaturité physiologique et métabolique, et d’autre part de sa croissance et de son développement rapides, est un être encore plus vulnérable. Ainsi, pour un volume corporel plus faible, il inhale plus d’air, ingère plus d’aliments et de liquides en comparaison au métabolisme d’un adulte (Annexe 1). ~ 16 ~ Par ailleurs, son comportement et ses jeux (réflexe mains-bouche, succion, marche à quatre pattes…) l’exposent davantage aux toxiques. Les effets des perturbateurs endocriniens ont été récemment documentés dans un rapport d’expertise collectif de l’INSERM (14). Les principaux effets rapportés concernent des malformations des voies génitales, des troubles de la fertilité et de la reproduction notamment plus prononcés pour le genre masculin. Leurs conséquences sont moins bien connues sur les issues de la grossesse. Ce travail a donc comme objectif principal de définir les connaissances actuelles sur ce sujet basé sur une revue exhaustive et systématique de la littérature. ~ 17 ~ PREMIERE PARTIE I. LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS A. Des constats de perturbations de l’écosystème à la notion de perturbation du système endocrinien. Tout commença vers les années 1960, quand dans plusieurs régions des Etats-Unis on constatait la disparation progressive des oiseaux au printemps. La biologiste Rachel Carson publia alors en septembre 1962 son livre « Silent Spring » où elle y dénonça l’emploi massif des pesticides présents dans les sols et rivières qui nuisaient à la faune et flore environnante, notamment en amincissant la coquille de l’œuf de ces oiseaux. Quasi-simultanément, on découvrit les troubles des fonctions sexuelles, les malformations ou les atrophies des organes sexuels, les féminisations de mâles dans la faune marine un peu partout dans le monde. Les animaux étaient victimes du TBT (tributyl étain) contenu dans les peintures des bateaux, du DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane, puissant pesticide), du PCB (polychlorobiphényle).... Tous ces composés étaient retrouvés chez les poissons, les gastéropodes, les alligators… atteints, et des tests in vivo ou in-vitro au laboratoire reproduisaient ces mêmes effets délétères. Bientôt, d’autres études démontrèrent que le phénomène ne se restreignait pas qu’au milieu aquatique mais tous les milieux semblaient être contaminés .Ce constat alarmant, fut dénoncé dans l’œuvre fondatrice « Our Stolen Future » du Professeur Colborn et son équipe visée à sensibiliser l’opinion publique. Les preuves se multiplièrent malheureusement dans l’espèce humaine aussi. Avec la tragédie des années 1970 du DES (diéthylstibestrol), di-phénol de synthèse qui causa des cas d’infertilité, d’adénocarcinomes du vagin et des malformations des organes génitaux aux enfants dont les mères avaient pris ce Distilbène® lors de la grossesse en prévention de fausses-couches. Puis vint la catastrophe de Seveso en 1976 en Italie avec le rejet dans l’atmopshère d’une dioxine hautement cancérigène la 2,3,7,8-Tétrachlorodibenzo-p-dioxine, puis de l’affaire du chlordécone ou Képone, un produit phytosanitaire, pesticide organochloré. Interdit aux USA, dès 1976 pour ses effets cancérigènes, neurologiques et testiculaires, il ne l’aura été qu’en 1993 dans les bananeraies des DOM-TOM françaises (15). En 1992, une équipe de chercheurs danois puis d’autres équipes internationales publièrent le constat troublant de la baisse de la fertilité humaine basée sur la baisse de la qualité spermatique des hommes en 50 ans (Annexe 2) (16,17). L’hypothèse d’une perturbation « œstrogène-like » semblait être alors possible (18). Ainsi début 2000, Skakkebaeck et son équipe proposèrent le concept de « TDS ou Testicular dysgenesis Syndrome ou Syndrome de Dysgénie Testiculaire ». (Annexe 3). L’augmentation des cas de cancer testiculaire, de cryptorchidie, d’hypospadias et cette baisse de qualité ~ 18 ~ spermatique observées, ne seraient que des « symptômes » des effets oestrogéniques et/ou anti-androgéniques dus à l’explosion et à l’exposition anarchiques et exponentielles aux substances environnementales (19–21). Le terme « perturbateur endocrinien » fut prononcé pour la première fois à la conférence de Wingspread en 1991, et sa première définition fut donnée à Weybridge 5 ans plus tard par l’ensemble des experts de la communauté scientifique et ceux de l’industrie chimique venus faire un point sur l’actualité des connaissances. C’est l’European Workshop on the Impact of Endocrine Disrupters on Human Health and Wildlife, 1996 (22), sous l’égide de l’OMS et de l’OCDE. B. Les actions conduites par les pouvoirs publics. L'ensemble des experts la communauté scientifique se sont réunis à Weybridge (Royaume-Uni) en 1996 puis à Aronsborg (Suède) en juin 2001, se sont donc mis d’accord sur les inquiétantes résultats des études dans le règne animal. Le risque potentiel humain étant fortement envisageable, les grandes lacunes en matière de connaissance devaient être comblées. C’est ainsi, qu’est né l’IPCS ou International Programme on Chemical Safety (Programme International sur la Sécurité Chimique) sous l’égide de l’OMS pour soutenir l'effort de recherche et de mutualisation des connaissances puis l’organisation de la prévention à l'échelle internationale. Mais aussi la "Long range Research Initiative" (LRI) financée elle par l’industrie chimique et fédérée par l'American Chemistry Council, l'European Chemical Industry Council, et le Japan Chemical Industry Association. Sur le même schéma, la commission européenne s’est dotée d’un programme depuis 1999, le « Community Strategy for Endocrine Disrupters » (23). La France de son côté, a établi en 2005 le Programme National de Recherche sur les Perturbateurs Endocriniens (PNRPE) pour soutenir l’évaluation de la toxicité de polluants chimiques, l’identification des dangers, l’évaluation des risques et la surveillance. Et elle se donnait des objectifs de recherche et d’action en matière de risques sanitaires vis-àvis des polluants de d’environnement à travers des plans quinquennaux : Plan national santé environnement. Ce plan national se déclinait néanmoins en plusieurs actions territoriales. Ainsi chaque région disposait également d’une version plus spécifique à ses propres enjeux. Le premier volet du PNSE a été instauré en 2004-2008, a permis la politique émergente autour de la santé environnementale et de sa prise en compte par l’ensemble de la société. ~ 19 ~ Dans la continuité le deuxième volet actuel, le PNSE 2009-2013(24) prévoyait notamment de : - réduire les expositions responsables de pathologies à fort impact sur la santé en réduisant l’exposition des enfants et des femmes enceintes ou en âge de procréer aux substances les plus dangereuses et de mieux gérer les risques liés aux reprotoxiques et aux perturbateurs endocriniens, d’améliorer la qualité de l’air intérieur dans les lieux accueillant des enfants, - réduire les inégalités environnementales sur l’habitat, sur la pollution de l’eau, le bruit et les risques liés aux nouvelles technologies, champs électromagnétiques et nanotechnologie. Avant de continuer d’explorer ce domaine de perturbateurs endocriniens, commençons tout d’abord par le définir. C. Définition d’un perturbateur endocrinien. Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances chimiques naturelle(s) ou artificielle(s) exogène(s) à l’organisme, pouvant altérer les fonctions de son appareil endocrinien et induisant des effets nocifs sur la santé de cet organisme ou de ses descendants (25) (Annexe 4). Un perturbateur endocrinien peut donc interférer avec la synthèse, le stockage, la libération, la sécrétion, le transport, l’élimination ou l’action des hormones naturelles. Il agit par : - effet agoniste en se liant sur le récepteur hormonal puis mimant les effets, - effet antagoniste en se liant sur le récepteur et bloquant les effets, - effet sur la biodisponibilité des hormones en influant sur leur synthèse, leur dégradation ou leur circulation. ~ 20 ~ Figure 1 : Mécanisme d’action des perturbateurs endocriniens (d’après Chevrier Cécile) Ils se répartissent en 3 classes (23): -Les hormones naturelles des mammifères ou des plantes : Qui sont principalement l’insuline, la testostérone, les œstrogènes et la progestérone, physiologiquement synthétisées par notre organisme. Mais aussi les phyto-hormones de certaines plantes, comme sont les germes de luzerne, le soja ou le coumestrol. Les risques associés à une très forte consommation d'aliments contenant ces substances ne sont pas encore bien connus. - Les hormones de synthèse pharmaceutiques destinées à l’homme, aux animaux ou aux plantes : Les hormones de synthèse ont été crées par l’homme dans le but d’agir et de contrôler le système endocrinien soit pour l’inhiber c’est le but des contraceptifs oraux, soit pour le pallier c’est le rôle des traitements hormonaux de substitution de la ménopause, de la fonction thyroïdienne, des hormones de croissance dans le domaine vétérinaire. -Les polluants chimiques anthropiques : Ce sont des substances chimiques conçues pour être utilisés dans l'industrie pharmaceutique, cosmétique, agro-alimentaire, phytosanitaire, pétrolière, automobile, du plastique… à des fins propres en soi pour leurs propriétés physico-chimiques recherchées et dont la fonction endocrine n’est à proprement parler non suspectée à priori. Ce sont ces dernières, qui font l’objet de toute notre attention. Ces propriétés initialement non soupçonnées, sont donc peu connues, et donc plus difficilement maîtrisable. ~ 21 ~ Comme la majorité des métabolismes des espèces vivantes sont régulés par des hormones, aucun système endocrinien ne peut être totalement protégé de l’action des perturbateurs endocriniens (26). Toutes ces substances se retrouvent donc dans les rejets humains, animaux ou industriels et se retrouvent ainsi dans l’air, le sol et l’eau pour contaminer tout notre environnement. L’inquiétude provient surtout des substances anthropiques inventées pour leur durabilité et leur solidité que nous appelons les polluants organiques persistants. D. Définition d’un polluant organique persistant (POP) Les polluants organiques persistants sont des composés chimiques à base de carbone, ayant des propriétés physico-chimiques très particulières: - Ils se répandent partout dans l’environnement (air, eau, sols et sédiments) particulièrement grâce à l’air qui les transporte sur de très longues distances. Ils persistent dans l’environnement car ils sont résistants à toute dégradation physicochimique ou bio-métabolisme. Ils s’accumulent dans les tissus vivants avec un phénomène de bioamplification (augmentation des concentrations au long de la chaîne alimentaire). Ils sont toxiques sur les espèces vivantes. Une convention internationale, la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, signée par 151 pays en mai 2001 avait pour objectif de restreindre et à terme bannir l’utilisation de substances chimiques très polluantes. Elle est entrée en vigueur en mai 2004 pour 12 polluants les plus préoccupants appelés la liste des « Dirty Dozen ». En mai 2009, cette liste s’est allongée de 9 nouvelles substances dont des retardateurs de flammes bromés et un composé perfluoré (27). Certains perturbateurs endocriniens sont donc aussi des POP. ~ 22 ~ E. Quelques rappels sur les bases de toxicologie Les perturbateurs endocriniens fonctionnent donc en perturbant l’homéostasie de l’organisme. Les constats cliniques de perturbation sur la faune ou la flore sont là, des études épidémiologiques humaines les confortent. Mais comment prouver cette relation de cause à effet ? Ces liens de causalité et d’imputabilité s’ils existent? Quelles sont alors les doses acceptables ? Quelles sont alors les doses toxiques ? Les bases de la toxicologie, ont été élaborées vers le 16ème siècle par Paracelse, ce médecin suisse célèbre par son dicton : « Rien n’est poison, tout est poison : seule la dose fait le poison ». Cette notion a été ensuite modélisée par 3 paramètres spécifiques utilisés dans la littérature toxicologique (28). La DL50 (Dose Létale 50) En expérimentation animale, elle est définit comme celle qui induit la mort de 50% de l’échantillonnage. Le NOAEL (No Observed Adverse Effect Level) Il s’agit de la dose sans effet nocif observé c’est-à-dire de la concentration maximale en dessous de laquelle aucun phénomène toxique n’est observé. Dans la littérature est parfois définit aussi le LOAEL (Low Observed Adverse Effect Level) qui est la dose minimale pour observer un effet nocif. L’ADI ou TDI (Acceptable or Tolerable Daily Intake) C’est la dose journalière admissible ou tolérable qui représente la quantité théorique d’une substance qu’un individu quelconque en bonne santé peut assimiler sans risque pour sa santé. L’ADI ou TDI a pour avantage de posséder une grande marge de sécurité théorique car elle est obtenue en divisant le NOAEL ou le LOAEL par un facteur d’incertitude souvent de l’ordre de 100 à 1000 mais les valeurs extrêmes peuvent varier de 1 à 10 000. Ce facteur d’incertitude est censé corriger les aléas liés : -aux méthodes de l’étude, - aux différences physiologiques inter-espèces (entre l’homme et l’animal) ou intra-espèces (à différents âges de la vie par exemple), - à la sévérité des effets observés. ~ 23 ~ L’ADI ou le TDI n’est en rapport qu’avec l’effet propre d’une molécule, il ne tient compte en aucun cas des effets synergiques entre les molécules. Plusieurs revues internationales ont tenté de caractériser les perturbateurs endocriniens en reportant des chiffres face au DL50, NOAEL et ADI. Les points de comparaisons des différentes études et les réglementations législatives se basent d’ailleurs sur ces seuils de référence. Seulement, il semblerait que leur fonctionnement soit bien plus complexe que cela. Ainsi « les perturbateurs endocriniens mettent en jeu les mécanismes de signalisation, de régulation et d’action physiologiques plutôt que les mécanismes classiques de la toxicité conduisant au dysfonctionnement ou à la mort cellulaire »(14). En effet, le mode d’action d’un composé peut varier en fonction de nombreux paramètres comme : - l’espèce concernée : faune, flore, homme, - au sein d’une même espèce : l’âge, le sexe, prédisposition génétique, vulnérabilité physiologique, - la voie d’exposition : digestif, respiratoire, cutanée, - les facteurs physiques climatiques : altitude, ensoleillement, température, - la fenêtre d’exposition : au cours du développement par exemple l’embryogenèse, - les autres molécules environnantes : effet synergique, agoniste/antagoniste, inducteur/inhibiteur enzymatique, - le milieu : in vivo ou in vitro. ~ 24 ~ Figure 2 : Principales étapes toxico-cinétique et toxico-dynamique (adaptée de la synthèse de l’INSERM) Des études ont montré que parfois seule la présence du composé compte, peu importe la dose (29) , si infime soit-elle. Cela peut s’approcher de la loi du tout ou rien. D’autres en revanche, mettent à la lumière des effets non exponentiels ou non linéaires, en forme de courbe « u » ou de courbe en « u » inversée c’est-à-dire un même effet à une faible dose ou forte dose (30–32). Figure 3 : Exemples de courbe dose-effet ~ 25 ~ II. REGLEMENTATION EUROPEENNE SUR LES PRODUITS CHIMIQUES La production mondiale de substances chimiques a été multipliée par un facteur 400 de 1930 à nos jours, elle assure aujourd’hui près de 400 millions de tonnes annuelles. Près de 100 000 molécules chimiques différentes se retrouvent dans nos produits de consommation du quotidien, dont 10 000 commercialisées en quantités supérieures à 10 tonnes/an et 20 000 en quantités comprises entre 1 et 10 tonnes/an (33). Et pour la majeure partie d’entre eux il n’y a pas d’évaluation de leurs toxicités sur l'homme et sur son environnement (34). Comment garantir alors la sécurité ou tout du moins l’absence de nocivité des différents composants chimiques d’un produit d’usage quotidien ? A. De la Directive 67/548/CEE à REACH La France s’est dotée progressivement de plusieurs outils législatifs pour permettre de réglementer et d’évaluer la sécurité des substances chimiques mises sur le marché. A partir de 1967, la directive 67/548/CEE a été appliquée en France. Elle consistait en une simple notification des dangers de certaines substances afin de pouvoir appliquer des moyens de protection et de prévention adéquats. Puis la directive 76/769/CEE, qui a permis d’imposer une restriction voire une interdiction d’utilisation de ces substances. En septembre 1981, une obligation de notification et de tests a été exigée pour toute nouvelle substance préalable à sa mise sur le marché. N’étaient donc pas concernées les molécules existantes avant cette date, ces dernières (au nombre de 100 204) ont été consignées dans un registre fermé, c’était l’Inventaire Européen des Substances Chimiques Commerciales Existantes ou EINECS (European INventory of Existing commercial Chemical Substances). A partir de 1993 avec l’adoption du règlement n° 793/93/CE, l’Europe s’est attelée à évaluer de façon plus approfondie les risques pour la santé et l’environnement de ces substances existantes. Pour hiérarchiser le travail, une liste de 141 substances prioritaires parmi les substances produites à plus de 1000 tonnes annuelles a été alors établie. Elle a été complémentée en 1998 par la directive 98/8/CE concernant la mise sur le marché des produits biocides, afin d’assurer l’innocuité de leur utilisation. Mais devant la charge de travail, la lenteur des différentes procédures, la manque d’harmonie et de communications des différents groupes d’experts européens, l’Union Européenne a voulu plus d’efficience et de cohésion. En effet, le rapport Santé Environnement 2004 ~ 26 ~ stipulait que seulement un tiers des 100 000 molécules existantes avaient été l’objet d’une analyse toxicologique complète, de même que la moitié des 141 substances prioritaires. L’Union Européenne a adopté alors en 2006, le nouveau règlement CE n° 1907/2006 REACH (Registration, Evaluation and Autorisation of CHemicals) concernant l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, qui est toujours en vigueur actuellement. Ses objectifs sont nombreux. Il s’agissait d’abord d’améliorer la protection de la santé humaine et de l'environnement, et de faire progresser les connaissances actuelles de la science sur les différentes substances employées. Seulement les textes ont chargé les industriels et les laboratoires producteurs ou les importateurs de fournir les preuves de l’innocuité de ces produits. Ce n’était donc plus aux autorités publiques de faire ce travail. Les substances dont les productions dépassaient la tonne annuelle, devaient pour continuer à être mises sur le marché, être enregistrées : leurs producteurs devaient fournir « un passeport » contenant des divers renseignements sur le procédé de fabrication, les informations sur la toxicité et l’écotoxicité. Le niveau de preuve scientifique exigible était croissant avec la quantité de substance produite. Ainsi au-delà de 10 tonnes annuelles, les industriels devaient également fournir un rapport de sécurité chimique qui non seulement authentifierait les risques sanitaires mais aussi devrait prévoir la gestion de ces risques. L’Agence européenne des Produits Chimiques (AEPC) évaluait ensuite ces dossiers. D’autre part, sur la base du volontariat les états membres s’engageaient à mener des recherches et améliorer les connaissances sur les substances les plus préoccupantes. Les conclusions de l’expertise conduisaient à des procédures soit d’autorisation, soit de restriction. Mesures qui seraient-elles mêmes prises en fonction de l’impact socio-économique qu’aurait cette gestion du risque. C’est ainsi que le Comité d’Analyse Socio-Economique, au même titre qu’un Comité d’Evaluation des Risques, tous deux placés sous l’autorité de l’AEPC (Agence européenne des Produits Chimiques) participait aux décisions finales prise pour le produit incriminé. REACH se voulait être le garant de la compétitivité sur le plan international et encourageait donc l'esprit d'innovation de l'industrie chimique européenne. En effet, le règlement prévoyait également des nouvelles voies de recherche afin de substituer progressivement les substances considérées comme dangereuses notamment celles classées CMR. Beaucoup de mesures sanitaires sont prises en fonction de la balance économique. L’industrie chimique française est la 5ème industrie mondiale. Elle emploie à son service près de 150 000 personnes, réalisant près de 77 milliard d’euros de chiffres d’affaires annuels en 2010 (35). Le coût total des mesures prises pour REACH estimé par la Commission Européenne est entre 3 à 5 milliards d’euros sur 11 ans pour toute l’Union Européenne. Les bénéfices sanitaires et sociaux qui s’en suivront seront de l’ordre de 50 milliards d’euros sur 30 ans. En milieu professionnel, l’économie pourrait être de l’ordre de 13 milliards d’euros (33) ~ 27 ~ B. La Classification CMR pour l’identification des dangers Un agent cancérogène (C) est un agent qui favorise l’apparition ou l’augmentation de la fréquence de survenue d’un groupe de pathologies caractérisées par la croissance incontrôlée et la dissémination de cellules anormales. Un agent mutagène (M) est agent qui produit ou augmente la fréquence de survenue de défauts génétiques héréditaires, par un changement du nombre ou de la qualité des gènes. Un agent reprotoxique (R) est un agent qui favorise l’apparition ou augmentation de la fréquence de survenue d’effets nocifs non héréditaires sur la descendance ou qui porte atteinte aux fonctions ou capacités reproductives. L’agent étant une substance chimique ou une préparation de substances chimiques qui est en contact avec l’homme par voie respiratoire et/ou digestive, et/ou cutanée. C. Du système DSD/DPD au règlement CLP (Annexes 5 et 5 bis) Le système DSD (Dangerous Substances Directive) / DPD (Dangerous Preparations Directive) (Directives 67/548/CEE et 1999/45/CE) configure la classification suivante : CMR de catégorie 1 : substances et préparations que l'on sait être CMR pour l'homme (données épidémiologiques). CMR de catégorie 2 : substances et préparations pour lesquelles il existe une forte présomption que l'exposition de l'homme à de telles substances et préparations peut provoquer ou augmenter la fréquence d’apparition des effets CMR. CMR de catégorie 3 : substances et préparations préoccupantes pour l'homme en raison d'effets CMR possibles mais pour lesquelles les informations disponibles sont insuffisantes pour classer ces substances et préparations dans la catégorie 2. Ce système est et sera progressivement remplacé par le nouveau système défini par : Le règlement CLP (Classification, Labelling and Packaging of substances and mixtures) (Règlement 1272/2008), en vigueur depuis janvier 2009, pour une harmonisation internationale des données, basé sur les recommandations du SGH (Système Global Harmonisé). Il remplace les catégories CMR 1, 2 et 3 respectivement par les catégories CMR 1A, 1B et 2 et emploie des nouveaux pictogrammes accompagnants. Il prévoit même une sous-catégorie supplémentaire sur les effets sur ou via l’allaitement. Depuis l’ordonnance n° 2011-1922 du 22 décembre 2011, le règlement CLP s’applique aussi dans le Code du Travail. ~ 28 ~ Tableau 1 : Normes d’étiquetage, prévention du risque chimique (CNRS) [1] Directive 67/548/CEE du Conseil, du 27 juin 1967 et directive 1999/45/CE du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 1999 [2] CLP : classification, étiquetage et emballage des produits chimiques – règlement (CE) no 1272/2008. [3] Indication de la voie d’exposition si aucune autre voie ne conduit au même danger. [4] Indication de l’effet s’il est connu (sur le fœtus ou la fertilité). ~ 29 ~ Un portail internet (substitution-cmr.fr) dédié aux informations sur les substitutions des CMR a même été crée par l’AFSSET devenue l’ANSES pour tous les acteurs et consommateurs. En 2005, l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) a réalisé un inventaire des agents chimiques CMR utilisés en France, fournissant des données sur la consommation annuelle de dérivés pétroliers et de 324 agents chimiques CMR. Les résultats ont été accablants, 4,8 millions de tonnes d’agents chimiques CMR ont été consommées en France en 2005. Parmi les agents CMR les plus utilisés, 6 produits chimiques organiques de base classés en catégorie 1 ou 2. Pour 10 agents chimiques CMR, la consommation est supérieure à 100 000 tonnes par an (36). D. Autres systèmes de classification Il existe toutefois d’autres classifications importantes pour évaluer la dangerosité de certains produits chimiques sur l’homme. Il s’agit du : CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) qui classe les agents cancérogènes en 5 groupes : Groupe 1 : l’agent est cancérogène pour l’homme. Groupe 2A : l’agent est probablement cancérogène pour l’homme. Groupe 2B : l’agent est peut-être cancérogène pour l’homme. Groupe 3 : l’agent est inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’homme. Groupe 4 : l’agent n’est probablement pas cancérogène pour l’homme. NTP (National Toxicology Program Report on Carcinogens) des Etats-Unis qui classe les agents cancérogènes en 2 groupes : Classe A : Known to be human carcinogens (connus pour être cancérogènes pour l'homme). Classe B: Reasonably anticipated to be human carcinogens (probablement cancérogènes pour l'homme). ~ 30 ~ E. Quelques références utiles dans les classifications toxicologiques des composés La commission européenne possède un portail internet de l’ESIS (European Chemical Substances Information System), qui permet à partir du nom ou numéro CAS (Chemical Abstract Service) de la substance d’obtenir « son passeport toxicologique » (37). Il en est de même pour les composés suspects en voie de substitution, l’International Chemical Secretariat possède la « SIN List Database » (Sustitute It Now Database) (13). F. Quelques exemples de réglementations sur les produis de consommation courante. 1. Les produits cosmétiques Code de Santé Publique (article L. 5131) Un produit cosmétique est une substance ou une préparation destinée à être mise en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, système pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principalement dans le but de les nettoyer, de les nettoyer, d’en bonifier l’aspect et/ou d’en corriger les odeurs corporelles et/ou de les protéger et de les maintenir en bon état. Ces produits ne doivent pas être nocifs pour la santé humaine lorsqu’ils sont utilisés dans les conditions normales ou prévisibles d’utilisations. Il est intéressant de noter donc que les produits ménagers destinés à l’entretien n’ont aucun cadre législatif franchement déterminé. Pour autant ils sont susceptibles de contenir certains des mêmes composants que les produits cosmétiques puisque souvent les mêmes propriétés fonctionnelles (nettoyer, parfumer, protéger,…) sont recherchées et donc les mêmes molécules physico-chimiques peuvent être employées. Certains d’entre eux peuvent être utilisés aussi fréquemment que les produits de soins à l’exemple des produits de vaisselle ou de la lessive pour le lavage à la main. A noter également qu’à l’inverse des médicaments il n’y a aucune autorisation de mise sur le marché préalable nécessaire pour un produit cosmétique. 1976 : la 1ère Directives 76/768/CEE qui a connue 7 versions dont la dernière en 2003 Directive 2003/15/CE Elle dresse une liste : - de substances ne pouvant pas entrer dans la composition des produits cosmétiques entre autres, les substances classées CMR (cancérogène, mutagène ou reprotoxique), - de substances que les produits cosmétiques ne peuvent contenir que dans la limite et les conditions prévues, ~ 31 ~ - des colorants, conservateurs et filtres UV autorisés. Elle impose un étiquetage informatif sur l’identité de la personne responsable de la commercialisation des produits, liste des ingrédients conformément à la nomenclature commune des ingrédients, la durée de validité pour l’usage. Elle impose une obligation de surveillance du marché. Au niveau européen, elle se fait via le biais de la SCCS (Scientific Committee for Consumer Safety), instance rattachée à la Commission Européenne, évaluant toutes les nouvelles données scientifiques concernant les produits cosmétiques en vue d’adapter les recommandations pour une utilisation plus sécurisée. En France, c’est le principe de la cosmétovigilance appliquée par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) et de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS). Elle met fin à l'expérimentation animale et la fin de la commercialisation des produits finis cosmétiques qui ont été testés sur des animaux ou qui contiennent des ingrédients qui ont été testés sur des animaux. 2013 : Règlement n°1233/2009 Ce règlement vise à harmoniser et à renforcer le système européen de cosmétovigilance, renforcer la sécurité, la surveillance de cette sécurité, renforcer la notification et élargir les connaissances notamment sur la présence de nanomatériaux. 2. Dans les matériaux de constructions Le Décret du 23 mars 2011, impose un étiquetage obligatoire à compter du 1er janvier 2012 aux produits ou mélange de produits destinés à la construction, à la décoration ou revêtements des parois intérieures sur leurs taux d’émissions de polluants volatils dans l’environnement intérieur. Ils sont classés selon une échelle à 4 niveaux d’A+ à C dans un ordre croissant d’émission, A+ étant donc l’émission la plus faible. (Arrêté du 19 Avril 2011). ~ 32 ~ Figure 4 : étiquetage sur la qualité des émissions de polluants de l’air intérieur 3. Les aliments. La sécurité alimentaire est sous l’égide de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) créée le 1er juillet 2010, par la fusion de l'AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) et de l' AFSSET (Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail). Le règlement (CE) n° 1881/2006 et le règlement (CE) n° 596/2009 sont les principaux dispositifs généraux qu’a adoptés l’Union Européenne en matière de sécurité et de contrôle sur la contamination alimentaire par les facteurs environnementaux. L’une des priorités est de fixer les teneurs maximales pour certains contaminants environnementaux dans les denrées alimentaires. Les axes fondamentaux sont : - La contamination par les produits chimiques (nitrates des engrais, les mycotoxines, les pesticides et biocides, les métaux lourds (plomb, cadium et le mercure), les dioxines, les polychlorobisphényles et les hydrocarbures aromatiques polycycliques. - La contamination par des substances à effet hormonal d’origine animale (anabolisant ou autres dérivés, médicaments vétérinaires). - La contamination par des organismes génétiquement modifiés. - La contamination radioactive. - La contamination par contact des produits alimentaires (le plastique, la pellicule de cellulose, le caoutchouc, la céramique…). Le texte prévoit la liste des substances autorisées, et le respect des normes de la quantité limite de migration du contenant vers le contenu (règlement (CE) n° 1935/2004). ~ 33 ~ III. LES PRINCIPAUX PERTURBATEURS ENDOCRINIENS DU QUOTIDIEN A. LE BISPHENOL A 1. Définition et caractéristiques Le bisphénol A fut pour la première fois synthétisé par le chimiste russe Alexandre Dianin en 1891 selon la réaction suivante : Il fut beaucoup étudié vers les années 1930 mais très vite abandonné, car jugé insuffisamment « œstrogène-like » au profit du tristement célèbre DES. Il est aussi connu sous les noms de 4,4’-isopropylidènediphénol ou 2,2-bis (4hydroxyphényl)-propane ou diphénylolpropane. A température ambiante, il est à l’état solide sous forme de poudre ou de cristaux et est peu soluble dans l’eau. A la fois, flexible et néanmoins très solide, il est également utilisé pour ses propriétés de transparence, d’ignifugeage et de révélateur thermique. Il migre spontanément du contenu vers le contenant à des doses minimes mais aussi très facilement par chauffage thermique et par contact avec de produits acides ou détergents (38). Le bisphénol A est le plus connus des bisphénols, il a néanmoins de nombreux « cousins germains » tels que le bisphénol AF, bisphénol AP, bisphénol B, bisphénol C, bisphénol E, bisphénol F, bisphénol S, bisphénol TMC et bisphénol Z qui partagent un ensemble de ses propriétés physico-chimiques. ~ 34 ~ 2. Production et exemples d’utilisation Le bisphénol A est utilisé dans plus de 98% des cas comme principal monomère dans la fabrication de résines de polycarbonates et de résines époxydiques dans plusieurs types d’industries : de l’industrie du plastique (bouteilles, canettes, Tupperware®, emballages alimentaires..), à l’industrie du bâtiment et de l’équipement des habitats (peintures, papiers, adhésifs…) à l’industrie électrique et électronique (dans le multimédia comme substance ignifugeante), en passant par l’industrie automobile (carrosserie…), aux dispositifs médicaux (tubulures, poches, composites dentaires…) et aux papiers thermiques (papiers fax, tickets de caisse…) (38). La production mondiale annuelle est estimée à environ 3.8 millions de tonnes (2/3 pour la fabrication de polycarbonate et 1/3 pour la fabrication de résines époxy) dont le tiers produit en Europe. En 2006, l’Europe en aurait consommé 1.15 millions de tonnes d’après la Société Chimique de France soit une augmentation de 10% par rapport à 2003 (38). 3. Législation actuelle européenne Loi n° 2010-729 du 30 juin 2010 Interdit la commercialisation des biberons à base de bisphénol A. Directive européenne 2011/8/UE du 28 janvier 2011 Demande à suspendre la production à partir de mars 2011 puis la commercialisation ou l’importation de matériaux ou objets en plastique entrant en contact avec des denrées alimentaires destinés aux nourrissons dès juin 2011. Une proposition de loi du 12 octobre 2011 visant à l’interdiction totale de tout conditionnement à vocation alimentaire à base de bisphénol A a été adoptée en première lecture à l’Assemblé Nationale. Elle sera normalement applicable dès janvier 2013 pour les conditionnements destinés aux moins de 3 ans et à partir de janvier 2014 pour la population générale. Un rapport d’étude de l’INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) d’août 2011 fait état des lieux et des moyens de substitution possibles (39). ~ 35 ~ 4. Classification toxicologique Source fiche INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) (40) CMR : R2 (DSP/DPD) ou R1B (CLP) 5. Voies d’exposition Le bisphénol A est retrouvée dans 90% à 100% des échantillons biologiques humains des études épidémiologiques internationales. Toute la population y est exposée (41,42). Voie digestive Le bisphénol A est principalement absorbé par la voie digestive. L’exposition alimentaire au BPA est estimée entre 0.48-1.6µg/kg poids/jour (41). Le BPA utilisé dans la fabrication ~ 36 ~ des emballages alimentaires en l’occurrence les canettes de boissons serait en lien avec la concentration de BPA urinaire (43,44). Une consommation quotidienne même sans chauffage du récipient conteneur augmenterait jusqu’à 1200% la concentration de BPA urinaire (45). Voie respiratoire Le BPA a été retrouvé dans 95% des échantillons de poussières d’air intérieur collecté au sein de foyer de l’est américain. Loganathan estime qu’une quantité moyenne de 0.35 à 5.63 ng/kg de poids/jour de BPA peut être inhalée par l’adulte et le jeune enfant (46). La contamination de l’air intérieur des bureaux semble être de 5 à 10 fois plus importante qu’en milieu privé (47). La voie respiratoire est minoritaire, elle représenterait moins de 10% de la contribution totale (46,47). Voie cutanée Initialement on pensait que seul 10% du BPA passait à travers la barrière cutanée (48). Aux USA, l’étude de Bierdermann a montré que le BPA peut passer du ticket de caisse à la peau des doigts (49) L’agence de protection environnementale américaine a publié un rapport selon lequel 20 à40% du BPA contenu dans un ticket de caisse serait absorbés par la peau après seulement 5secondes de contact (50). Sur cette lancée l’équipe toulousaine de Daniel Zalko a mis en route une étude ex-vivo sur la peau de porc. Ils ont observés que quelle que soit la dose de BPA déposée (50-800nmoles) sur le tissu cutané, au moins 2/3 passait la barrière cutanée. Des effets similaires sont reproductibles sur du tissu humain avec une absorption d’environ 40% (51). Voie iatrogène La voie transcutanée est une véritable source de polémique. En effet, le BPA des matériaux médicaux passe dans le sang des patients les plus fragilisés. C’est le cas par exemple des malades hémodialysés, en chimiothérapie et surtout les nouveau-nés prématurés dans les services de réanimation et de néonatologie (52). Les scientifiques s’interrogent de plus en plus sur les conséquences de cet emploi même si les bénéfices des traitements sont indiscutables. De même le BPA dans les scellants dentaires font augmenter la concentration urinaire de BPA 24h après leur pose (53–55). ~ 37 ~ 6. Métabolisme Le BPA est rapidement métabolisé par le foie sous forme de conjugué bisphenol Aglucoronide par l’UDP-glucuronosyltransferase (UGT2B1) puis est excrété dans les urines (56,57). Cette enzyme (UGT2B1) est moins fonctionnelle durant la gestation, chez les rates et elle n’existe pas chez leurs fœtus (58). Des études comparables doivent être menées chez l’homme. Sa demi-vie plasmatique semble être de l’ordre de 89 minutes. Le pic plasmatique est atteint en 80 minutes après une administration orale (40). Sa concentration semble être stable dans l’organisme malgré son élimination rapide du fait de l’exposition ubiquitaire et constante auxquelles nous sommes quotidiennement soumis (59). Le BPA semble être 10 000 à 100 000 fois moins actif que l’oestradiol (41). On retrouve du BPA dans tous les liquides biologiques humains dans le sang (60–62) dans les urines (63–67) dans la salive (53,68), dans le sperme, dans le liquide amniotique (60,69) et dans le lait maternel (70,71), et le tissu placentaire (72). 7. Valeurs seuil de toxicité Dose Journalière Tolérable = 50µg / kg de poids corporel/jour (EFSA). Limite de migration spécifique autorisée = 0.6mg/kg d’aliment (AFSSA, 2008). 8. Effets trouvés chez l’homme (liste non exhaustive) Fonction neurocognitive Des études ont montré une relation d’exposition in-utero au BPA et troubles de l’humeur chez le petit enfant. Avec plus de traits d’anxiété, moins de capacité de contrôle émotionnel et d’inhibition surtout chez les filles de 2 à 3ans (73,74) . C’est ce que les auteurs qualifient de dysmorphisme sexuel du comportement (75). En effet, la perturbation hormonale induirait une perturbation structurale cérébrale à l’origine de ce dysmorphisme (76) au niveau de l’aire pré-optique et hypothalamique antérieure. Certains pensent même que le BPA peut avoir un rôle dans le développement de la schizophrénie (77). ~ 38 ~ Fonction thyroïdienne Des études in-vitro montrent un effet antagoniste du BPA sur le T3 en se liant sur son récepteur (78,79). Facteurs de risque cardio-vasculaire Il existerait une relation entre le BPA urinaire et le risque de diabète (80,81), de pathologie cardiaque (67, 80) et de risque d’obésité (63). Des hypothèses physiopathologiques plausibles sont explorées in-vitro. Une étude in-vitro sur des fibroblastes humains prouve que la présence du BPA accélère leur transformation en adipocytes (82). Le BPA est capable d’inhiber le relargage de l’adiponectine, un des facteurs protecteurs contre le syndrome métabolique (83,84). Fonction reproductive Chez l’homme, le BPA serait en lien avec : - une perturbation des taux d’hormones stéroïdiennes sexuelles aussi bien en milieu professionnel (64), que chez les couples infertiles (85) ou fertiles (86) en population générale. - une altération de la qualité du sperme, - une diminution de la concentration, de la mobilité, vitalité et morphologie typique (66,87), - une dysfonction érectile (88,89). Chez la femme, le BPA peut jouer un rôle dans l’endométriose (90) mais les études sont discordantes (65). Il est également mis en cause dans les mécanismes de fausses couches spontanées répétées (91). ~ 39 ~ B. LES PHTALATES 1. Définition et caractéristiques Les phtalates sont des acides phtaliques produits depuis les années 1920. Ils ont été développés principalement pour leurs capacités de flexibilité, de malléabilité, de solidité, de durabilité et de longévité et tout cela avec un coût très faible de production. Ils sont donc très répandus dans toute l’industrie qu’elle soit pharmaceutique, cosmétique, d’automobile, alimentaire, vestimentaire ou immobilière via les matériaux de constructions. Dans les matériaux solides, ils servent principalement dans le polychlorure de vinyl (PVC). Pour les matériaux plus liquides ils sont utilisés comme des solvants pour lubrifier la substance ou servir de conservateurs (92). A température ambiante, les phtalates sont des liquides organiques visqueux et transparents et sont très lipophiles et solubles dans l'alcool. Leur structure générale est la suivante: 2. Production et exemples d’utilisations En l’an 2000, la production mondiale de phtalates s’élevait à 3, 5 millions de tonnes par an environ. Parmi les phtalates, 50% du marché était occupé par le DEHP dont 500 000 tonnes avaient été utilisées en Europe occidentale (93). ~ 40 ~ Tableau 2 : Exemples d’utilisation des phtalates dans les produits courants (d’après INSPQ Institut National de Santé Publique du Québec (94). Les différents secteurs de l’industrie les emploient selon leurs différentes propriétés physico-chimiques qui dépendent principalement de leur poids moléculaire (Annexe 6). Ainsi, on distingue les phtalates : - de haut poids moléculaire : tels que le DEHP, le DiNP et le DiDP qui sont employés dans les matériaux de constructions, dans l’habillement et dans le plastique qui font nos meubles, les jouets et aussi nos matériels médicaux. - de bas poids moléculaire : tels que le DEP, le DMP et le DBP, le BBzP. Ils sont utilisés dans l’industrie pharmaceutique, les cosmétiques, les peintures et encres, la cire... Dans la plupart du temps le produit fini ne contient pas qu’un seul type de phtalate mais une mixture de différents phtalates, de haut et bas poids moléculaires dont les propriétés sont complémentaires et donc recherchées. La proportion de phtalates peut même atteindre jusqu’à 50 % dans certains produits notamment dans les produits en plastique souples ou misouples comme les emballages alimentaires, les rideaux de douche, les jouets pour le bain des enfants et les dispositifs médicaux (94). ~ 41 ~ 3. La législation actuelle européenne Directive de la Commission 2004/93/EC du 21 septembre 2004 sur les produits cosmétiques: Le DEHP, le DBP et le BBP sont interdits dans l'utilisation comme ingrédients des produits cosmétiques. Décret n°2006-1361 du 9 novembre 2006 consolidée le 16 janvier 2007 sur les jouets et articles de puériculture: Le DEHP, le DBP et le BBP ne peuvent être utilisés comme substances ou composants de préparations à des concentrations supérieures à 0,1% en masse de matière plastifiée, dans les jouets et les articles de puériculture. Le DiNP, le DiDP et le DnOP ne peuvent pas être utilisés comme substances ou composants de préparations à des concentrations supérieures à 0,1% en masse de matière plastifiée, dans les jouets et les articles de puériculture qui peuvent être mis en bouche par les enfants de moins de 3 ans. Directive 2007/47/EC sur les dispositifs médicaux Elle renforce les obligations des industriels en matière d'informations et de mesures de précautions sur leurs dispositifs médicaux. Directive 2007/19/EC sur les matériaux de contact alimentaire Elle réglemente l’emploi de certains phtalates. Ainsi le DEHP, le PBB et le DBP sont interdits dans le conditionnement des aliments gras et pour les nourrissons. Ils peuvent être en revanche employés dans les autres utilisations dès lors leurs limites de migration spécifiques ne dépassent pas certains seuils réglementaires. ~ 42 ~ 4. Classification toxicologique Tableau 3 : Toxicités des phtalates selon la directive 67/548/CEE (DSD/DPD) (Source INRS 5010 (93)) 5. Voies d’exposition Voie digestive Beaucoup d'études s'accordent sur le fait que la principale voie d'exposition des phtalates semble être la voie digestive suite à l’ingestion de phtalates contenus dans les emballages alimentaires (95–97) Les gants jetables portés par le personnel pour leurs fabrications sont aussi considérés comme source potentiel de contamination. Cela est surtout vrai pour la population vulnérable que sont chez les jeunes enfants. Leur exposition moyenne est estimée de 3 à 5 fois supérieure à celle d’un adulte (14) Ainsi ils ingèrent une plus grande quantité de nourriture rapportée au poids qu'un adulte et d'autre part ils sont exposés au réflexe main-bouche via les jouets ou tout autre objet à leur portée qu'ils sucent, mâchent voire mangent. Voie respiratoire L’air et les poussières sont eux aussi contaminés par les phtalates contenus dans les meubles, revêtement de sol, rideau, les cosmétiques, peintures, colles (98–100). ~ 43 ~ Voie cutanée La voie cutanée est globalement moins explorée. Et ce, d’autant plus qu’une partie des produits cosmétiques contiennent des phtalates de manière informelle, sous prétexte de secret de fabrication, dissimulés sous les termes de fragrance ou parfum (101,102) (Annexe 7) Ainsi chez l’homme, quelques heures seulement après l’application d’une crème sur le corps entier de 26 volontaires sains, les métabolites de phtalates (MEP et MBP en l’occurrence) sont retrouvés dans leur plasma (103). Voie intra-veineuse Elle se produit via le contact avec les dispositifs médicaux pour des populations particulièrement vulnérables. Les patients sont surtout soumis au DEHP entrant dans la composition des sacs de perfusion, des drains, des voies d’abord veineuses ou artérielles, des cathéters (104–106). L’European Chemicals Bureau a estimé en 2008, que l’exposition au DEHP pouvait atteindre 3 000 μg/kg/j chez les adultes hémodialysés et1 700 μg/kg/j chez des nouveau-nés transfusés soit, près de 20 à 80 fois la dose de référence (30). 6. Métabolisme Les phtalates ne sont pas liés de manière covalente à leurs polymères, ils se libèrent donc facilement par simple abrasion, évaporation ou du contenant vers le contenu comme de l’emballage vers l’aliment, du vêtement à la peau (92,98). Ils sont ensuite rapidement métabolisés en leurs mono-esters respectifs dans le tractus pulmonaire s’ils sont inhalés, par le foie et le rein s’ils sont ingérés et hydrolysés par la peau s’ils sont appliqués (107). L’ensemble est excrété dans les urines, principale voie d’élimination avec une majorité des métabolites excrétés 24h après l’exposition (95) . Les phtalates sont réputés être instables et avoir des demi-vies courtes de l’ordre de quelques heures à quelques jours. La demi-vie du DEHP est de par exemple 28 minutes dans le plasma (108). Même si la clairance des phtalates est relativement rapide, des études prouvent que le bio-marquage urinaire demeure assez stable dans le temps. Cela est probablement dû à l’exposition quasi-constante et identique quotidienne aux phtalates (59,109) Les phlthalates de haut poids moléculaire tels que le DEHP peuvent avoir plusieurs métabolites. Ainsi, le MEHP, le MEOHP et le MEHHP représentent approximativement 50% des doses de DEHP reçues. Les phtalates à courte chaîne tels que le DEP, le DBP et le BBP sont plus facilement absorbés (94). ~ 44 ~ Tableau 4 : Les phtalates et leurs principaux metabolites Source : CDC, National Report on Human exposure to Environmental Chemicals. Les Phtalates (abréviations fréquentes) Dibutyl phtalates (DBP) et leurs principaux métabolites Mono-n-butyl phtalate (MnBP) Mono-isobutyl phtalate (MiBP) Diethyl phtalate (DEP) Mono-ethyl phtalate (MEP) Dimethyl phtalate (DMP) Mono-methyl phtalate (MMP) Di-2-ethylhexyl phtalate (DEHP) Mono-2-ethylhexyl phtalate (MEHP) Mono-(2-ethyl-5-hydroxyhexyl)-phtalate (MEHHP) Mono-(2-ethyl-5-oxohexyl)-phtalate (MEOHP) Mono-(2-ethyl-5-carboxypentyl)-phtalate (MECPP) Mono-(2-carboxyméthylhexyl)-phtalate (MCMHP) Diisononyl-phtalate (DINP) Monoisononyl-phtalate (MINP) Mono(carboxyisooctyl)-phtalate (MCIOP) Mono(hydroxyisononyl)-phtalate (MHINP) Mono(oxoisononyl)-phtalate (MOINP) Di-n-octyl-phtalate (DNOP) Mono-n-octyl-phtalate (MNOP) Mono(3-carboxypropyl)phtalate (MCPP) Benzylbutyl phtalate (BBP) Mono-benzyl phtalate (MBzP) Mono-n-butyl phtalate (MnBP) Les phtalates ont été détectés dans de nombreux liquides biologiques humains (sang (110,111), urines (112), sperme (113). L’exposition in utero du fœtus aux phtalates n’est plus à prouver en effet des métabolites de phtalates ont été retrouvé dans le placenta (114), dans le cordon ombilical (115,116) dans le liquide amniotique (117) et dans le lait maternel (118). Les niveaux d’exposition ne sont pas les mêmes. Les enfants sont plus exposés pour l’ensemble des phtalates testés que les adultes (119), probablement par leur métabolisme physiologique mais aussi du fait de leurs comportements. Cela est surtout vrai pour les plus jeunes d’entre eux. Les moins de 3 ans absorbent plus des phtalates des poussières car ils sont plus près du sol (100) et mâchent ou sucent les objets tombés ramassés (120). ~ 45 ~ 7. Valeurs seuil de toxicité En Europe, elles sont déterminées par l’EFSA (European Food Safety Authority) et aux USA par la CPSC (Consumer Product Safety Commission). Les divergences de valeur tiennent au fait que les études de référence ne sont pas identiques de même que le facteur de variabilité permettant d’obtenir le DJT à partir du NOAEL ou du LOAEL. Tableau 5 : Valeurs seuils de toxicité des phtalates (source expertise collective de l’INSERM (14)). 8. Effets documentés chez l’homme (liste non exhaustive) Fonction neurocognitive Des études ont fait état d’une relation exposition in-utero aux phthalates et : - - Chez les nouveau-nés (entre J2-J5) : moins bons score d’orientation et de vigilance avec les phtalates de haut PM chez les filles. Meilleurs scores de performance motrice avec les phtalates de bas PM chez les garçons (121), Chez les nourrissons de 5 semaines : des réflexes non-optimaux chez les garçons (122), Chez les nourrissons de 6mois : moins bons scores de développement psychomoteurs (123), Chez les enfants de 4 à 7 ans : moins de jeux à « connotation typiquement masculin » chez les garçons (124). Relation entre DEHP urinaire et score de quotient intellectuel chez les enfants de 8-11 ans (125). ~ 46 ~ Fonction thyroïdienne Des auteurs pensent que ces troubles dans le développement neurocognitif de l’enfant peuvent avoir un fondement dans la perturbation du taux des hormones thyroïdiennes maternelle induite par les phtalates (126) . Des chercheurs ont mis en évidence une relation inverse avec le DBP urinaire et les taux plasmatiques de T4 (p< 0.001) et T4 libre (p=0.0003) chez la femme enceinte (126). D’autres perturbations du taux d’hormones thyroïdiennes ont été constatées en dehors de la grossesse. Ainsi chez l’homme, il existerait une relation inverse entre le MEHP et le DEHP urinaires et le taux plasmatiques de T4 (p<0.0001), de T4 libre et de T3 (127,128). Fonction immuno-allergique Les phtalates pourraient être une cause dans le développement des maladies respiratoires et allergiques des enfants (99,100,129,130). Facteur de risque cardiovasculaire Dans l’étude nationale de la NHANES (National Health and Nutrtion Examination Survey) ayant inclus près de 4400 hommes représentatifs de la population américaine, il a été démontré un lien entre phtalates urinaires, indice de masse corporel élevé et périmètre abdominal augmenté (p< 0.011) (112,131) . D’autres auteurs retrouvent ce même lien entre phtalates urinaires et insulino-résistance (132). Ce lien semble également plausible chez les enfants de 6 à 8 ans avec les phtalates de bas PM (133). Fonction reproductive Des études retrouvent : - une relation entre exposition in-utero ou périnatale aux phtalates et : - troubles de la fonction leydigienne chez le nourrisson de 3 mois (134), diminution de la distance ano-génitale chez les garçons et les filles (135), augmentation du risque d’hypospadias (136). - des troubles du développement pubertaire avec des risques de : - gynécomastie chez les adolescents (137), - thélarche prématurée chez les adolescentes (111,138) mais de manière inconstante (139). ~ 47 ~ - une altération de la qualité du sperme humain avec : - diminution de la concentration et de la mobilité des spermatozoïdes (140,141), diminution du nombre de spermatozoïdes de morphologie normale (141), dommage sur l’ADN des spermatozoïdes (113), effet apoptotique du MEHP sur les gonocytes précurseurs des spermatogonies dans une étude in-vitro (142). Chez la femme, des taux de phtalates plasmatiques plus importants ont été rapporté chez celles souffrant d’endométriose (110). Une corrélation linéaire avec le degré de sévérité a été démontrée (143), mais de manière inconstante (144) et tous les phtalates ne semblent pas être incriminés de manière identique (145). ~ 48 ~ C. LES PARABENS 1. Définition et caractéristiques Les parabens sont une famille de molécules dérivées de l’estérification de l’acide p hydroxybenzoïque avec un alcane. Leurs utilisations ont été développées à partir des années 1920 comme produits de substitution du formaldéhyde, un autre composé ubiquitaire de notre environnement, considéré comme cancérigène de classe 1. R= groupement alkyl . 2. La production et exemples d’utilisation Les parabens ont des propriétés antimicrobiennes, antimycosiques, antibactériennes, antiseptiques et sont des agents tensio-actifs. Ce sont des conservateurs par excellence et sont donc très utilisés dans le secteur de la cosmétologie, dans la pharmaceutique et dans l’agroalimentaire(146). Classiquement pour optimiser leur efficacité, des mélanges de parabens sont employés. En 2006, l’AFSSAPS a recensé la présence de parabens dans 80% des produits cosmétiques et 400 médicaments dont 306 contenant du propylparaben (147). ~ 49 ~ 3. Législation européenne actuelle Directive Européenne 76/768/CE du 27 Septembre 1976 autorise l’emploi des parabens dans les produits cosmétiques jusqu’à une concentration totale de 0,8%, avec une concentration maximale de chaque ester limitée à 0,4%. Proposition de loi n°2738 du 13 juillet 2010 a été adoptée par l’Assemblée Nationale visant à interdire la fabrication, l’importation, la vente ou l’offre de produits contenant des phtalates, des parabens ou des alkylphénols dans les produits cosmétiques. Directive 95/2/EC du 20 février 1995 autorise l’emploi du méthylparaben (E218) et de son sel (E219), l’éthylparaben (E214) et de son sel (E215) comme additifs alimentaires. Le Scientific Committe/Scientific Panel a retiré le propyl paraben E216 (p-hydroxybenzoate de propyle) et son sel dérivé E217 (p-hydroxybenzoate de propyle sodique) de la liste des substances autorisées en additifs alimentaires dans l’UE. 4. Classification toxicologique A ce jour, à notre connaissance il n’existe pas encore de classification toxicologique pour les parabens. Cependant le propyl paraben et le butyl paraben sont reconnus officiellement commes des perturbateurs endocriniens (23). 5. Les voies d’exposition Voie digestive Les études tendent à montrer que pour un homme adulte, la quantité moyenne absorbée par voie orale est de 37 ng/j de butylparaben, de 0.78 mg/j de propylparaben et de 63.5 ng/j de méthylparaben (148). Voie cutanée Les parabens sont absorbés puis métabolisés par la peau. La pénétration dans la couche cornée augmente avec leur degré de liposolubilité et donc de la longueur de la chaîne alkyl (149–151). Voie respiratoire Elle est existe via l’inhalation des agents volatils des produits cosmétiques et des produits ménagers. Mais cette voie est moins bien documentée (148). ~ 50 ~ Voie intraveineuse Chez les nouveau-nés prématurés (52) grâce aux propriétés antimicrobiennes des parabens, le cathéter au méthyl et propyl paraben provoquerait même moins d’infections aux patients en hémodialyse (152). 6. Métabolisme La longueur du groupement alkyl confère la propriété physico-chimique. On distingue classiquement les parabens à chaîne courte et à chaîne longue. Les parabens sont métabolisés majoritairement dans le foie par des procédés d’hydrolyse et de glucuronidation qui dépendent de la longueur de la chaîne alkyl. Les plus petits sont plus stables, avec une demivie qui varie de 22 minutes pour le méthylparaben à 87 minutes pour le propyl paraben. Il y a donc peu de bioaccumulation chez l’homme (153). Ils sont peu solubles dans l’eau. Leur solubilité décroit, leur activité antibactérienne et oestrogénique augmente proportionnellement à la longueur de leur groupement alkyl (154,155). Les parabens sont retrouvés partout : dans le placenta (156), dans le lait maternel (157,158), dans les urines (159) et dans le sperme (160). Il se peut que les parabens conjugués soient des meilleurs reflets de la véritable exposition humaine (161). Les femmes semblent être 3 fois plus exposées aux parabens que les hommes, l’utilisation plus importante des produits cosmétiques serait en cause (159). 7. Valeurs seuils de toxicité Pour le méthylparaben, l’éthyl paraben et les leurs sels en tant qu’additifs alimentaires(162) : DJA=10 mg/kg de poids/j NOAEL= 1000mg/kg de poids /j ~ 51 ~ 8. Effets trouvés chez l’homme Fonction immuno-allergique Ce sont principalement des dermites de contact (163–165). Effet cancérogène Les études in-vitro sont en faveur de l’hypothèse d’un effet cancérigène des parabens sur le tissu mammaire. En effet, ils favorisent la prolifération des cellules MCF-7 du cancer du sein (166–168). Par ailleurs, les parabens ont été retrouvés dans les tissus d’exérèse d’adénocarcinome mammaire (169). Cependant pour les plus sceptiques ce constat, est nécessaire mais non suffisante. La majorité des cancers se situant dans le cadran supéroexterne du sein, une zone logiquement en contact avec les produits cosmétiques (170,171). D’autant plus qu’il y a peu d’études épidémiologiques sur ce domaine et qu’aucune n’a mis en évidence à ce jour un lien entre utilisation de déodorant et cancer du sein (171,172). Le débat reste ouvert. Effets hormonaux Les parabens sont capables in-vitro: - d’inhiber la sulfotransférase d’œstrogènes des kératinocytes. L’effet inhibiteur augmente avec la longueur de la chaîne alkyl (173), - d’inhiber l’aromatase des microsomes de cellules placentaires (174), - d’avoir un effet œstrogène-like en se fixant sur les récepteurs d’oestrogènes. L’effet augmentant avec la longueur de la chaîne alkyl (154,175), - d’inhiber l’activité transcriptionnelle de la testostérone sur des cellules embryonnaires avec une propriété anti-androgénique plus forte quand la longueur de la chaîne alkyl est plus courte (176). Fonction de reproduction Le butylparaben altère l’ADN des spermatozoïdes (177) et inhibe leur fonction mitochondriale in-vitro (169). ~ 52 ~ Figure 5 : Mécanismes d’actions possibles des parabens en intracellulaire d’après Dabre et Harvey (178) ER : récepteur d’œstrogène AR : récepteur d’androgène SULTs : enzyme de la sulfotransférase ROS : mécanisme oxydatif NO : oxyde nitrique ~ 53 ~ D. LES RETARDATEURS DE FLAMMES BROMES 1. Définition et caractéristiques Les retardateurs de flammes bromés sont des additifs ignifuges qu’on ajoute aux matériaux pour diminuer le risque de démarrage d’un feu et de sa propagation. Lors d’un incendie, les composés halogénés que sont les bromes se libèrent pour piéger les radicaux libres limitant ainsi la combustion. Ils sont utilisés dans plus de 70% de nos objets du quotidien (179). Obadiah Wilde fut le premier à déposer en 1735 en Angleterre un brevet pour un retardateur de flamme bromé qu’il utilisa pour un canevas ignifuge de théâtre. Depuis, leurs utilisations se sont très largement amplifiés et ont largement contribué à la sécurité antiincendie de nos lieux de vie. Il en existe plusieurs classes dont les plus courantes sont : - les polybromodiphényles éthers (PBDE) que nous analyserons principalement dans ce travail, - les polybromobiphényles (PBB) composés voisins des polychlorobiphényles (PCB), - le tétrabromobisphénol A (TBBPA) dérivés du bisphénol A, - l’hexabromocyclododécane (HBCDD). Les PBDE sont les plus étudiés dans la littérature et il existe 209 congénères classés. Leur nomenclature est basée sur l’ « International Union of Pure and Applied Chemistry ». On les distingue classiquement par BDE suivit d’un chiffre (BDE-n), n représentant le nombre et les positions des atomes de brome dans le cycle (180). ~ 54 ~ 2. Production et exemples d’utilisation Les congénères sont surtout commercialisés sous forme de mélange de congénères. Il en existe 3 principaux le penta-BDE, le déca-BDE et l’octa-BDE. Le congénère majoritairement présent donne son nom au mélange. En 2001, la production mondiale de PBDE était estimée à près de 68 000 tonnes par an (83% de déca-BDE, 6% octa-BDE et 11% penta-BDE) (181) . En 2010, en Europe on retrouvait encore 355.3 tonnes par an de penta-BDE et 131 tonnes par an d’octa-BDE avec une production accumulée d’environ de 110.600 tonnes entre 1970 et 2005 pour l’octa-BDE (182). Créés pour la protection incendiaire, ils sont omniprésents dans notre quotidien (179) comme: - dans le secteur électrique : les boitiers électroniques du matériel informatique, des appareils d’électroménagers, de la téléphonie, les fils et câblages, les plaques et des circuits imprimés, - dans le secteur du bâtiment : composants des mousses isolantes en polystyrène, des matériaux de construction bois ou peinture, - dans le secteur mobilier intérieur : tissu, voilage, tapis, recouvrement des meubles ou des murs, - dans le secteur des transports : carrosserie et ameublement des avions, trains, bateaux, bus… Tableau 6 : Exemple des congénères de PBDE les plus utilisés source US-EPA (183) Ils peuvent représenter de 5% à 30% du poids total du matériel fini (184). ~ 55 ~ Tableau 7 : Composition des mélanges de congénères (source Kinani (180)). 3. Législation française actuelle Directive RoHS (Restriction of Hazardous Substances) 2002/95/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 janvier 2003 relative à la limitation de l'utilisation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques (EEE). Elle limite la commercialisation à partir de juillet 2006 de tout équipement électrique ou électronique contenant du PBB ou du PBDE. La concentration maximale autorisée est de 0.1% du poids total de l’équipement (Directive 2005/618/CE). Directive 2003/11/CE du Parlement Européen et du Conseil du 6 février 2003 Elle interdit la commercialisation et l’emploi du penta-BDE et de l’octa-BDE ainsi que les substances et les produits finaux qui en contiennent. Seul le déca-BDE reste donc autorisé ~ 56 ~ 4. Classification toxicologique Exemple du penta-BDE R 48/21/22 Nocif risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par contact avec de la peau et par ingestion R 50/53 Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entrainer des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique R 64 Risque possible pour les bébés nourris au lait maternel S36/37 Porter un vêtement de protection et des gants appropriés S 60 Éliminer le produit et son récipient comme un déchet dangereux. S 61 Éviter le rejet dans l'environnement. Consulter les instructions spéciales/la fiche de données de sécurité. H373 Risque présumé d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée H362 Peut être nocif pour les bébés nourris au lait maternel. H410 Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme Selon le Règlement 172/2008 Selon la Directive 67/548/EEC ~ 57 ~ 5. Les voies d’exposition Les PBDE sont souvent utilisés comme additifs c’est-à-dire qu’ils sont physiquement intégrés aux résines de polymères, de plastique, de revêtements. Ils sont donc labiles. Leur capacité d’émission dans l’environnement dépendra de l’usure et des conditions d’utilisation des matériaux. Voie respiratoire Nous pouvons être contaminés en inhalant la fumée près des usines d’incinération des e-déchets ou dans les usines de fabrication de ces polymères ou par l’air intérieur de nos maisons (185,186). L’inhalation via la pollution intérieure domestique est estimée à 4% pour un adulte (187). Voie digestive En consommant des aliments ou de l’eau contaminée à proximité de zones de recyclage ou de fabrication, ou en mangeant de la viande et du poisson eux même contaminés avec un phénomène de bio-magnification (le nombre de composés détectés dans les espèces de haut niveau trophique est plus important que dans les espèces de bas niveau trophique) (174). Il semblerait que le poisson soit plus contaminé (188) que la viande puis viennent les produits laitiers (189) . Elle représente la majeure voie d’exposition, représentant de 80% à 90% de la part de l’exposition quotidienne selon les études avec 14% attribuable à l’ingestion des poussières (185,187). Les enfants seraient plus exposés avec une ingestion des poussières presque 2 fois plus importante que les adultes (184) La quantité de retardateurs de flammes bromés contenue dans les poussières domestiques a été mise en relation avec celle contenue dans le lait maternel (190,191). 6. Métabolisme Ce sont des composés très lipophiles qui s’accumulent préférentiellement dans les graisses. Cette absorption augmente avec leur degré de bromisation. Leur demi-vie est plutôt longue estimée sur plusieurs mois à années en fonction du congénère Leurs principales voies d’élimination sont la bile et les fèces puisqu’ils sont hydrophobes (192). Les PBDE sont retrouvés dans toutes les biosphères : air, sol, sédiments, milieu marin (193), et dans les milieux biologiques humains: sang (194,195), urines, sperme, placenta (196,197), liquide amniotique (198,199), foie fœtal (200) et le lait maternel (201). Il existe une importante bioaccumulation : en effet l’étude de Noirén (202) montre que la concentration de PBDE dans le lait maternel de femmes suédoises double quasiment tous les 5 ans, avec une élévation constante depuis 1972, alors même que certains PBDE ont été interdits vers les années 1994. Des effets similaires sont observés dans le lait des femmes partout dans le monde (203). Ces effets d’accroissement des concentrations via la bioaccumulation sont également observables dans le sang (204,205). Contrairement aux polychlorobiphényles ~ 58 ~ (PCB), avec lesquels on retrouve une bioaccumulation avec l’âge, les PBDE sont retrouvés à des taux supérieurs chez les jeunes (184). L’octa-BDE et le penta-BDE semblent être plus toxiques que le déca-BDE car ils sont davantage bio-accumulés le long de la chaine trophique. 7. Les valeurs seuils de toxicité Selon l’US-EPA : Penta-BDE Octa-BDE Déca-BDE 1.77 2.5 2.22 LOAEL (mg/kg/j) 8. Effets trouvés chez l’homme Fonction neurocognitive Des études ont montré une relation entre exposition in-utero aux PBDE et : - des moins bons scores de développement psychomoteur à 12 mois et scores de développement mental à 24 mois (206), des moins bons scores cognitifs, moteurs et plus de troubles attentionnels chez les enfants de 4 ans (207), l’autisme (208,209). Fonction thyroïdienne Il existerait une corrélation négative entre les PBDE et la TSH des femmes enceintes (194,210) , mais sans rapport avec la TSH néonatale (211,212). In vitro, certains PBDE ont la capacité de rentrer en compétition avec le T4 sur son récepteur (213) ou de T3 sur son récepteur (214). Effet cancérogène : Les PBDE ont un effet positif sur la prolifération in-vitro des cellules humaines du sein, d’ovaire, et du col cervical (215). Ils participent à la prolifération des cellules MCF-7 par inhibition de la caspase 9 (possédant une activité antiproliférative) (216). Ils ont été mis en cause comme facteur de risque de lymphome (217) et de cancer du testicule (218). ~ 59 ~ Fonction reproductive Les PBDE perturbent la stéroïdogenèse in-vitro en inhibant des enzymes clés : - l’enzyme CYP 17 (214,219), - l’aromatase CYP 19 (220). Ils ont des effets œstrogène-like en se fixant sur les récepteurs oestrogéniques in –vitro (221). En clinique, des études ont montré une augmentation du délai d’infécondité (222), des troubles du cycle menstruel et des risques de fausses couches spontanées (201). La quantité de PBDE dans l’air intérieur serait en lien avec des troubles du taux d’hormones stéroïdiennes chez les hommes (223). De même les PBDE pourraient être en cause dans les cryptorchidies (224). Effet sur le syndrome métabolique L’étude de Lim serait en faveur de degrés d’implications différents de chaque congénère dans la participation au syndrome métabolique et à l’insulino-résistance (225). ~ 60 ~ D. COMPOSES PERFLUORES 1. Définition et caractéristiques Le PFOS ou sulfonate de perfluoorooctane fait partie de la classe des composés perfluoroalkyls (PFA), elle-même appartenant à la famille des composés perfluorés. Il s’agit donc d’un anion obtenu par perfluoration de molécules organiques (remplacement des atomes d’hydrogène par un atome de fluor). Il a de nombreux dérivés et précurseurs qui ont tous comme produit de dégradation final le sulfonate de perfluorooctane. C’est pourquoi c’est le PFOS qui sera principalement traité ici. On lui apparente le PFOA (acide perfluorooctanoïque) qui est moins étudié dans la littérature, mais semble être aussi moins toxique. PFOA PFOS 2. Production et exemples d’utilisation Le PFOS, ses sels et dérivés sont employés de manière ubiquitaire grâce à leurs nombreuses propriétés physico-chimiques : dans le secteur industriel avec ses actions détergente, émulsifiante, tensio-active, anti-mousse et antistatique. Ils sont utilisés dans les fluides hydrauliques, l’imagerie photographique, les semi-conducteurs, les produits ignifuges. Dans le secteur domestique avec ses actions imperméabilisante, hydrofuge et oléofuge, ils sont utilisés dans les détergents, dans le textile et la maroquinerie, le voilage et la tapisserie, les ustensiles de cuisine (Téflon®), la papeterie (Scotchgard®) et les emballages. Depuis leur restriction d’utilisation, la source principale est actuellement retrouvée dans les boues de stations d’épurations des déchets (226). L’Europe génère encore environ 163 tonnes par an de PFOS, la production mondiale a été estimée à 96 000 tonnes entre 1970 et 2002. L’entreprise américaine 3M, le plus gros producteur mondial de PFOS a fermé ses portes en 2003. Depuis la restriction de l’utilisation du PFOS, la production du PFOA semble avoir augmentée de 1200 tonnes par an en 2004 (182). ~ 61 ~ 3. Législation européenne actuelle Règlement n° 552/2009 de la Commission Européenne du 22 juin 2009 Elle limite la commercialisation et l’utilisation des PFOS en tant que substances ou mélanges à des concentrations maximales à 0.005% du poids. Pour les textiles la concentration maximale est de 1µg/m2. Des dérogations cependant existent pour les matériaux photographiques, les agents tensio-actifs des dépôts électrolytiques et les fluides hydrauliques de l’aviation. Convention de Stockholm 2009 Depuis mai 2009, le PFOS fait partie de la liste des 9 nouvelles substances classées polluants organiques persistants. 4. Classification toxicologique Exemple du PFOS H351 Susceptible de provoquer un cancer H360D Peut nuire à la fertilité et au fœtus R40 Effet cancérogène suspecté, preuves insuffisantes (Carc.3) H372 Toxique spécifique pour certains organes cibles (exposition répétée cat.1) R48/25 Toxique en cas d’ingestion, risques d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée H332 Nocif par inhalation R20/22 Nocif par inhalation et en cas d’ingestion H302 Nocif en cas d’ingestion R64 Risques possible pour les bébés nourris au lait maternel H362 Peut être nocif pour les bébés nourris au lait maternel R51/53 Toxique et nocif pour les organismes aquatiques, peut entrainer des effets néfastes à long terme pour l’environnement Selon la Directive 67/548/EEC H411 Toxique pour les organismes aquatiques, entraine des effets néfastes à long terme Selon le Règlement 172/2008 ~ 62 ~ Selon la classification CMR : - Catégorie 2 ou R1B selon la nouvelle nomenclature 5. Voies d’exposition Voie digestive Elle est la principale voie d’exposition de l’homme par ingestion de denrées ou de l’eau elles-mêmes contaminées. L’exposition moyenne est estimée à 250ng/jour (227,228). Voie respiratoire et cutanée Ce sont des voies mineures d’exposition. Le PFOS est peu volatil mais ses précurseurs et dérivés en revanche le sont davantage (228). 6. Métabolisme Les composés perfluorés sont très résistants à la dégradation chimique ou à la décomposition en raison de la très forte liaison carbone-fluor qui résiste à l’hydrolyse, la photolyse, aux agents acido-basiques et à la biodégradation. Le PFOS, le PFOA et leurs dérivés sont souvent les produits finaux et persistants de dégradation de composés fluorés plus complexes. La demi-vie du PFOS ou du PFOA est proche de 8 ans chez l’homme (229). Il existe une bioaccumulation qui s’accroît avec l’âge et les générations. D’où l’augmentation des taux plasmatiques mesurés au sein des populations entre les années 1980 et les années 2000 (230). Mais depuis les mesures de restriction des études rassurantes montrent une décroissance de ces concentrations (231,232). Les composés perfluorés sont retrouvés partout dans l’eau, l’air, les sédiments même dans les zones non industrialisées (régions arctiques) et chez de très nombreux êtres vivants (226,229). 7. Valeurs seuils de toxicité Selon l’EFSA : DJT du PFOS 0.15µg/kg poids corporel/jour DJT du PFOA 1.5µg/kg de poids corporel/jour ~ 63 ~ 8. Effets retrouvés chez l’homme Syndrome métabolique Des corrélations entre PFOA et PFOS ont été retrouvés avec des: - troubles du bilan lipidique (233,234), - hyperuricémies (235,236), - pathologies cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux et diabète notamment avec le PFOA) (237–239). Pathologie thyroïdienne Des études ont rapporté de manière inconstante des risques de dysthyroïdie (240,241). Fonction reproductive Chez l’homme des troubles des taux d’hormones stéroïdiennes sexuelles et une altération de la qualité du sperme (concentration, mobilité et morphologie) ont été rapporté en lien avec le PFOA (242). Chez les adolescents, le PFOS et PFOA ont été mis en cause dans des risques de puberté tardive (243). Chez la femme, des taux de composés perfluorés plasmatiques plus importants ont été en lien avec une augmentation du délai d’infécondité (244). Mais aussi, une augmentation du risque de pré-éclampsie chez la femme enceinte (245). ~ 64 ~ IV. LA VULNERABILITE DE LA PERIODE PERINATALE « Le fœtus est le "point faible" en matière d’exposition aux substances dangereuses. » Dr Vyvyan Howard (2004) La grossesse est probablement la période la plus vulnérable de la vie pour l’enfant. En effet, elle englobe les étapes cruciales de l’embryogenèse et de l’organogenèse. Le fœtus est un être en pleine construction et maturation. Il est donc particulièrement sensible à tout agent extérieur qui viendrait bouleverser les différentes étapes de son développement (Annexe 8). D’autant plus que la grossesse exige un effort métabolique particulier (Annexe 9) et mobilise notamment les stocks de graisse relarguant ainsi dans la circulation foeto-placentaire des composés exogènes lipophiles qui se sont accumulés (246). De cette vision dynamique, on comprend qu’il existe une fenêtre de susceptibilité (Annexe 10) (247,248), c’est-à dire qu’une exposition lors d’une étape donnée n’aura pas le même effet que la même exposition à une autre étape. Plus l’exposition aura lieu tôt, plus elle aura probablement de néfastes conséquences. Les répercussions peuvent donc se manifester immédiatement, comme c’était le cas pour les phocomélies liées au Thalidomide®, ou des décennies plus tard comme par exemple à la puberté et lors des troubles de la reproduction ou même lors des générations suivantes comme c’est le cas avec le Distilbène® (249). La perturbation endocrine exogène peut donc avoir des effets d’une génération à une autre directement de la mère à son enfant, mais aussi à travers des générations, en héritage dans le patrimoine génétique de la grandmère à son petit enfant par exemple. A. Les marqueurs de la santé périnatale Nous avons choisi l’âge gestationnel (et donc la prématurité), le poids de naissance (et donc le faible poids de naissance), le faible poids de naissance pour un âge gestationnel donné, comme les principaux marqueurs de la santé périnatale. Il s’agit en effet des indicateurs validés par le comité d’experts du projet EURO-PERISTAT, qui basé sur une revue de la bibliographie internationale, a sélectionné notamment l’âge gestationnel et le poids de naissance, comme marqueurs, les plus représentatifs et indépendamment reproductibles de la santé périnatale (250,251). La prématurité et le faible poids de naissance ont comme caractéristiques communes: - des taux d’incidence élevés, - d’être des indicateurs de la santé maternelle et du nourrisson : leur sévérité est en lien direct avec la gravité des complications en termes de morbi-mortalité néonatale ou à l’origine d’handicap à long terme, ~ 65 ~ - leur prise en charge est complexe et lourde autant sur le point de vue médico-psycho-social qu’économique, - des actions en termes de prévention sont envisageables. C’est un objectif national de santé publique (loi n°2004-806 du 9 août 2004). 1. La prématurité Grossesse à terme : 37-41 semaines d’aménorrhée. Prématurité : naissance avant 37 semaines d’aménorrhée. Prématurité moyenne : naissance entre 33 et 37 semaines d’aménorrhée. Grande prématurité : naissance entre 28-33 semaines d’aménorrhée. Dans le rapport de Beck pour l’OMS à partir d’une revue systématique sur la mortalité et la morbidité maternelle dans le monde (252), il a été estimé qu’en 2005, 2.9 millions de naissances soit 9.6% de la natalité totale était survenue de manière prématurée. 85% d’entre elles sont survenues en Afrique ou en Asie. En 2010 en France, le taux de prématurité représente 7.4% des naissances totales. Il revient à 6.6% en ramenant aux naissances vivantes. On observe une augmentation constante et régulière de ce taux depuis 1995 où il était de 4.5% (253) . Les conséquences de la prématurité sont très lourdes. L’OMS a classé en 2004 la prématurité et le faible poids de naissance comme la 10ème principale cause de décès dans le monde, après les cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires-cérébraux, les accidents de la voie publique mais devant le diabète. En Europe presque 38% des décès néonataux sont attribuables à la prématurité, 2000 enfants grandsprématurés décèdent chaque année en France. Elle est source de séquelles, ainsi on estime que 10% des grands prématurés auront un retard moteur à l’âge de 5ans et 12% auront un retard intellectuel (254). ~ 66 ~ 2. Le faible poids de naissance Un nouveau-né vivant indépendamment de son âge gestationnel avec un poids inférieur à 2500g est considéré comme ayant un faible poids de naissance. Ceci peut-être la résultante d’une prématurité et/ou d’un RCIU (retard de croissance intra-utérin) ou de manière idiopathique et constitutionnelle. En 2010 en France, le nombre de nourrissons nés avec un faible poids de naissance représentait 6.4% des naissances vivantes dont près de la moitié étaient des naissances gémellaires (253). Contrairement au taux de prématurité, ce taux de naissance de petit poids a tendance à diminuer par rapport à 2003 où il était de 7.1%. Les experts pensent que ces résultats se basent sur les efforts dus à la baisse de consommation de tabac chez les femmes enceintes mais aussi à une augmentation de leur IMC (238). 3. Le faible poids de naissance pour l’âge gestationnel Le faible poids pour un âge gestationnel donné est défini comme un poids inférieur au 10 percentile pour l’âge gestationnel soit « Small for Gestational Age (SGA) ». Des courbes de références existent dans la plupart des pays, fournies à titre d’exemple par Audipog en France (255) et par la « Canadian Perinatal Surveillance System » au Canada (256). Dans le reste de ce travail on apparentera ce terme au terme hypotrophie. De manière générale, l’hypotrophie qualifie en réalité toute naissance avec un poids (et/ou taille, et/ou périmètre crânien inférieur au 10ème percentile pour l’âge gestationnel). ème On le confond souvent avec le terme de RCIU (retard de croissance intra-utérin) qui a un sens plus fonctionnel et dynamique. Il s’agit d’une définition de surveillance échographique d’un fœtus dont la croissance est inférieure à celle qu’elle devrait physiologiquement avoir en fonction de son âge gestationnel, de l’ethnie et des autres paramètres médico-socioéconomiques de la mère. Il est classiquement définit comme un poids (et/ou taille, et/ou périmètre crânien et/ou périmètre abdominal) inférieur(s) au 10ème percentile pour l’âge gestationnel. Ces trois marqueurs peuvent se retrouver simultanément ou distinctement chez un même nouveau. Ils ont des facteurs de risque et des conséquences communes, mais certains peuvent être plus spécifiques d’un marqueur en particulier. ~ 67 ~ B. Les principaux facteurs de risque Plusieurs facteurs de risques peuvent entrer en jeu dans les causes de prématurité, de faible poids de naissances ou d’hypotrophie (257–259). Ce sont les : Facteurs liés à la grossesse: - Grossesses multiples, - Anomalies congénitales, chromosomiques, - Infections (dont la chorioamniotite), - Dysfonctionnement placentaire. Facteurs liés à la mère : - Antécédents de naissance avec prématurité, faible poids de naissance ou RCIU, - Age : moins de 20 ans et plus de 40 ans, - Pathologies cervico-utérines: fibromes, kystes ou tout autre obstacle réduisant la cavité utérine de manière mécanique, - Faible IMC (indice de masse corporelle) inférieur à 18.5kg/m2, - Malnutrition ou prise de poids insuffisant pendant la grossesse, - Consommation de toxiques (tabac, drogues, alcool…), - Pathologies maternelles : stress/dépression, violences/traumatismes, diabète/hypertension artérielle, infections, anémie, toutes les insuffisances d’organes (260), - Ethnie noire (261). Facteurs liés à l’environnement : - Cadre socio-économique défavorable, - Grossesses tardives, - Lieu d’habitation insécurisé, - Faible qualité ou absence de suivi de soins prénataux, - Xénobiotiques : perturbateurs endocriniens ? Facteurs iatrogènes - Infertilité des couples résultant ou non de l’âge tardif et le recours à l’aide médicale à la procréation et donc avec des risques des grossesses multiples secondaires, ~ 68 ~ - Prématurités « iatrogéno » induites pour protéger la mère ou son bébé. Ces progrès de la médecine font paradoxalement augmenter le nombre de naissances prématurées. C. Les principales conséquences Ces conséquences sont plus communes aux nouveau-nés prématurés mais peuvent également toucher les nouveau-nés de faible poids de naissance. A court terme : - au niveau respiratoire : la maladie des membranes hyalines, - au niveau neurologique : l’hémorragie sous épendymaire ou intraventriculaire et la leucomalacie périventriculaire, - au niveau digestif : l’entérocolite ulcéro-nécrosante à maxima et à minima l’ictère du nouveau né, - au niveau immunitaire le risque accru d’infections néonatales secondaire à leur immaturité immunologique, - troubles de la régulation métabolique avec le risque d’hypothermie, d’anémie et d’hypoglycémie, - troubles neurosensoriels de la vision (rétinopathie) et de l’audition, - davantage d’hospitalisations du fait des risques cités. A moyen et long terme - troubles du comportement - difficultés des apprentissages à l’école, - handicap social, - plusieurs études épidémiologiques ont suggéré qu’il existe une véritable « programmation fœtale » des maladies chroniques de l’adulte. En effet, la prématurité ou le faible poids de naissance des enfants les exposeraient à des risques accrus de pathologies cardio-vasculaires, de syndrome métabolique ou de l’insulino-résistance à l’âge adulte (262–264). Une des hypothèses potentielle à explorer serait la balance entre différentes adipocytokines « pro ou anti-athéromateuses, pro ou anti-inflammatoires ». Ainsi, des taux d’adiponectine plus bas et des taux de leptine plus élevés ont été retrouvés chez ces nouveau-nés (31). ~ 69 ~ DEUXIEME PARTIE REVUE DE LITTERATURE I. OBJECTIFS L’objectif principal de l’étude était de décrire les relations connues à ce jour entre les perturbateurs endocriniens (PE) et les principales issues de la grossesse que sont : le poids de naissance, le faible poids de naissance, le faible poids de naissance pour l’âge gestationnel, l’âge gestationnel et la prématurité. II. METHODE A. Principes de la recherche documentaire La recherche a été basée sur une revue de la littérature systématique et approfondie dans la base de données MEDLINE, TOXNET, et de la Banque de Données en Santé Publique jusqu’au 31Décembre 2011. Étape 1 : Notre réflexion s’est d’abord portée sur la recherche de revues existantes répondant à notre objectif. A notre connaissance, peu de revues ont été publiées sur le thème des perturbateurs endocriniens et leur rôle dans la périnatalité. Ces études n’ont analysé souvent qu’un seul type de polluant et ont été plus axées sur les troubles de la reproduction en amont ou les troubles neuro-développementaux de l’enfant en aval. Cette étape préliminaire a donc confirmé le manque de données sur notre thème de recherche. ~ 70 ~ Étape 2 : Nous avons ensuite effectué une recherche exhaustive des articles originaux publiés dans la base MEDLINE. Les variables d’exposition ont été les principaux polluants PE de notre environnement quotidien. Ils ont été les mêmes que ceux pris en compte dans l’expertise collective de l’INSERM (14): le bisphénol A, les phtalates, les parabens, les retardateurs de flammes bromés et les composés perfluorés. Les variables d’issues de grossesse ont été : l’âge gestationnel (en semaines d’aménorrhée) et la prématurité (avant 37 semaines d’aménorrhées), le poids de naissance (en grammes) et le faible poids de naissance (inférieur à 2500 grammes) ou le faible poids de naissance pour l’âge gestationnel (poids inférieur au 10ème percentile pour l’âge gestationnel). Étape 3 : Une recherche complémentaire a été finalement effectuée sur les bases : - TOXNET (base de données sur la toxicologie, les produits chimiques dangereux, la santé environnementale, et des rejets toxiques) gérée par la Bibliothèque Nationale de Toxicologie des Etats Unis (America’s National Library of Medicine’s Toxicology), - et de la Banque de Données de Santé Publique (BDSP). Toutes les publications reliées aux articles sélectionnés ont également été examinées. Il s’agit des articles obtenus en cliquant sur le lien « Related Citations » de PubMed ou « Related Records » de Toxnet. ~ 71 ~ B. Equations et descripteurs utilisés Les mots clés ou descripteurs utilisés ont été les suivants Concernant les 5 principaux polluants : "Endocrine Disruptors/adverse effects"[Mesh] OR "Endocrine Disruptors/toxicity"[Mesh] OR "Phthalic Acids"[Mesh] OR "Parabens"[Mesh] OR "bisphenol A"[Supplementary Concept] OR "Flame Retardants"[Mesh] OR "Halogenated Diphenyl Ethers"[Mesh] OR "Polybrominated Biphenyls"[Mesh] OR "Hydrocarbons, Brominated"[Mesh] OR "perfluorooctanoic acid"[Supplementary Concept] OR "perfluorooctane sulfonic acid" [Supplementary Concept] OR "Hydrocarbons, Fluorinated"[Mesh]. Concernant les principales voies d’expositions : "Environmental Pollutants"[Mesh] OR "Environmental Exposure/adverse effects"[Mesh] OR "Air Pollution, Indoor/adverse effects"[Mesh] OR "house dust"[Text Word] OR "Interior Design and Furnishings"[Mesh] OR "Paint"[Mesh] OR "Food Packaging"[Mesh] OR "Food Contamination"[Mesh] OR "Water Pollutants, Chemical"[Mesh] OR "Plastics"[Mesh] OR "Clothing/adverse effects"[Mesh] OR "Cosmetics"[Mesh]. Concernant les principales issues de grossesse : "Pregnancy"[Mesh] OR "Infant, Newborn"[Mesh] OR "Birth Weight"[Mesh] OR “Infant, Low Birth Weight” [Mesh] OR "Infant, Small for Gestational Age"[Mesh] OR "Gestational Age"[Mesh] OR "Premature Birth"[Mesh] OR "Obstetric Labor, Premature"[Mesh] OR "Infant, Premature"[Mesh] OR "Infant, Premature, Diseases"[Mesh] OR "Infant, Newborn, Diseases"[Mesh] OR "fetal growth retardation"[MeSH Terms] OR "intrauterine growth retardation"[Text Word]. L’équation finale a donc été la suivante: ("Environmental Pollutants"[Mesh] OR "Environmental Exposure/adverse effects"[Mesh] OR "Air Pollution, Indoor/adverse effects"[Mesh] OR "house dust"[Text Word] OR "Interior Design and Furnishings"[Mesh] OR "Paint"[Mesh] OR "Food Packaging"[Mesh] OR "Food Contamination"[Mesh] OR "Water Pollutants, Chemical"[Mesh] OR "Plastics"[Mesh] OR "Clothing/adverse effects"[Mesh] OR "Cosmetics"[Mesh]) AND ("Endocrine Disruptors/adverse effects"[Mesh] OR "Endocrine Disruptors/toxicity"[Mesh] OR "Phthalic Acids"[Mesh] OR "Parabens"[Mesh] OR "bisphenol A"[Supplementary Concept] OR "Flame Retardants"[Mesh] OR "Halogenated Diphenyl Ethers"[Mesh] OR "Polybrominated Biphenyls"[Mesh] OR "Hydrocarbons, Brominated"[Mesh] OR "perfluorooctanoic acid"[Supplementary Concept] OR "perfluorooctane sulfonic acid" [Supplementary Concept] OR "Hydrocarbons, Fluorinated"[Mesh]) AND ("Pregnancy"[Mesh] OR "Infant, Newborn"[Mesh] OR "Birth Weight"[Mesh] OR “Infant, Low Birth Weight” [Mesh] OR "Gestational Age"[Mesh] OR "Premature Birth"[Mesh] OR "Obstetric Labor, Premature"[Mesh] OR "Infant, Premature"[Mesh] OR "Infant, Small for Gestational ~ 72 ~ Age"[Mesh] OR "Infant, Premature, Diseases"[Mesh] OR "Infant, Newborn, Diseases"[Mesh] OR "fetal growth retardation"[MeSH Terms] OR "intrauterine growth retardation"[Text Word]) AND (English[lang] OR French[lang]). C. Critères d’inclusion La sélection des articles a été réalisée selon des critères liés au thème d’intérêt des études. La qualité des études n’a pas été retenue comme un critère de sélection, en raison du nombre limité d’études disponibles concernant chaque polluant. Cependant, la qualité des études a été discutée à partir des critères de Strobe (265). Les critères d’inclusion ont été les suivants : Concernant les principaux perturbateurs endocriniens : les études devaient porter principalement sur le bisphénol A, les phtalates, les parabens, les retardateurs de flamme bromés et les composés perfluorés. Concernant les voies d’exposition à notre environnement quotidien : les études devaient porter sur une contamination par voie respiratoire (l’air intérieur, les poussières domestiques, la peinture ou le recouvrement mural, le mobilier intérieur), par voie digestive (les contaminants alimentaires, l’emballage alimentaire, le plastique et la pollution de l’eau) ou par la voie cutanée (les produits cosmétiques et les vêtements). Concernant les issues de grossesse étudiées : les issues de grossesse devaient porter sur l’âge gestationnel, la prématurité, le poids de naissance, le faible poids de naissance ou le faible poids de naissance pour l’âge gestationnel. Concernant la nature des articles : les articles devaient concerner des études épidémiologiques telles que des cohortes prospectives, ou rétrospectives, des études cas-témoins et des études transversales. ~ 73 ~ D. Critères d’exclusion Les articles ont été exclus s’ils portaient sur : - des études chez l’animal, - des études expérimentales in vitro ou in-vivo chez l’homme, - des méta-analyses ou revues chez l’homme, - des études épidémiologiques faisant état uniquement de la présence des principaux perturbateurs endocriniens dans les liquides biologiques de la femme enceinte ou du nouveauné, sans rapport avec les marqueurs de la périnatalité, - des études épidémiologiques en rapport uniquement avec une exposition professionnelle. Les articles n’étaient également pas retenus s’ils : - n’étaient pas publiés en anglais ou en français, - n’avaient pas de résumé, - étaient parus ou mis en ligne après le 31 Décembre 2011. Aucune limite antérieure sur la date de publication des articles n’a été mis, étant donné le peu de nombre d’études et l’intérêt finalement très récemment (à l’échelle de la recherche) pour le domaine de la perturbation endocrine. E. Sélection des articles Tous les articles ont été sélectionnés par deux personnes différentes (EC et GI). Les figures 6 et 7 représentent les organigrammes ayant permis la sélection des articles sur la base de données Medline et Toxnet. Aucun article n’a été retenu sur les bases de données de la Banque de Données de Santé Publique. ~ 74 ~ ARBRE DE SELECTION SUR PUBMED Figure 6 : ARBRE DE SELECTION SUR PUBMED Sélection à partir de l’équation de recherche 525 articles Limites : textes en anglais ou en français, études sur l’Homme Sélection après limites 308 articles Raisons d’exclusion : - 18 articles ne correspondaient pas aux objectifs de l’étude - 7 revues - 2 commentaires d’articles Sélection à partir de la lecture des titres 38 articles Sélection à partir de la lecture des résumés 11 articles Raison d’exclusion : 2 articles ne correspondaient pas aux objectifs de l’étude Articles inclus dans l’étude après lecture complète 9 articles Raisons d’inclusion : 4 articles reliés, 3 articles inclus après révision en décembre 2011 Sélection finale 16 articles ~ 75 ~ Figure 7 : ARBRE DE SELECTION SUR TOXNET Limites : textes en anglais, français et études sur l’humain Raisons d’exclusion : -11 articles ne correspondaient pas aux objectifs de l’étude - 7 revues - 3 éditoriaux Raisons d’exclusion : 4 articles déjà sélectionnés avec Pubmed Raison d’inclusion : 5 articles reliés ~ 76 ~ III. RESULTATS Après l’ensemble du processus de sélection, 31 études ont été incluses au total. Elles se sont réparties de la manière suivante : - 7 études ont porté sur le bisphénol A (31,32,266–270), - 9 études ont porté sur les phtalates (32,115–117,270–274), - 1 étude a porté sur les parabens (32), - 7 études ont porté sur les retardateurs de flammes bromés (198,199,201,246,248,275,276), - 10 études ont porté sur les composés perfluorés (277–286). Les tableaux de 1 à 4 représentent les principales caractéristiques des études sélectionnées pour notre analyse. Pour chacune des études, est décrit le nom de l’auteur principal, le pays, le mois et l’année de publication ainsi que la méthode de l’étude. Par souci de clarté, les principales caractéristiques de l’échantillon, les concentrations moyennes de polluants et les résultats sont présentés séparément, dans les tableaux de 5 à 8. L’ensemble de ces résultats est résumé dans le tableau 9. Les études sont classées par ordre chronologique décroissant de publication. ~ 77 ~ LISTE DES ABREVIATIONS UTILSEES DANS LES TABLEAUX AG : âge gestationnel RR : risque relatif ATCD : antécédents Ʃ : somme de BPA : bisphénol A SA : semaines d’aménorrhée β : variation du paramètre étudié SGA : « small for gestational age » soit petit poids pour l’âge gestationnel c'est-àdire un poids de naissance <10ème percentile pour l’âge gestationnel et le sexe de l’enfant IF : « Impact Factor » de la revue IMC : indice de masse corporelle =poids/taille2 en kg/m2 [x] : concentration en composé « x » HTA : hypertension artérielle TWA8 : « 8-h time-weighted average » soit mesure de l’exposition professionnelle moyenne journalière sur 8h à partir d’un monitoring d’échantillon d’air IC 95% : intervalle de confiance à 95% Mesures LOD : « limit of detection », concentration à la limite de la détection cm : centimètres Log : logarithme g : grammes Ln : logarithme népérien j : jour(s) MFIU : mort fœtal in-utero kg : kilogrammes n : taille de l’échantillon µg/L : microgrammes par litre NN : nouveau-né ppb : « part per billion » soit 10-9 soit 1ppb = 1 ng/g NR : non renseigné % : pourcentage OR : Odds Ratio sem : semaine(s) PM : poids moléculaire PN : poids de naissance r : coefficient de Spearman ~ 78 ~ A. Tableaux Méthodes Tableau 1 : Etudes sur le Bisphénol A - Méthodes Auteur Date Pays Chou Nov 2011 Chine Philippat Sept 2011 France Miao Juil 2011 Chine Type d’étude Période de l’étude étude cas-témoins dans cohorte prospective Janvier 2006- Août 2007 étude cas-témoins dans cohorte prospective Eden Avril 2003-Mars 2006 cohorte rétrospective 2003-2008 Taille de l’échantillon 62 cas (BPA maternel élevé) 35 témoins (BPA maternel bas) [BPA] élevée ou basse par rapport à la moyenne géométrique 48 cas (nouveau-nés avec cryptorchidie ou hypospadias) 143 témoins (nouveaunés masculins sans anomalies des organes génitaux externes) mères exposées (n = 93) épouses de pères exposés (n = 50) mères non exposées (n = 444) Mesures Milieu biologique sang veineux maternel sang du cordon ombilical prélevés en post-partum immédiat Co-variables incluses dans les modèles de régression linéaire âge maternel IMC maternel statut socioéconomique tabagisme maternel paramètres métaboliques maternels (HDL- cholestérol, cholestérol total, triglycérides, leptine et adiponectine) âge gestationnel taille et poids maternels prégrossesse nombre de parité niveau éducationnel tabagisme maternel taux de créatinine urines maternelles collectées entre 24-30SA urines maternelles collectées en dehors de la grossesse (période non précise) âge maternel à la naissance poids maternel avant la grossesse nombre de gestité niveau éducationnel maternel revenus mensuels du foyer tabagisme paternel (car aucune mère sélectionnée n’a fumé pendant la grossesse) ~ 79 ~ Critères d’exclusion Score de Strobe Impact Factor de la Revue questionnaire incomplet non consentement à l’étude particularité de l’étude : faible PN est défini si PN < 2600g NN filles HTA gravidique diabète gestationnel non consentement à l’étude grossesses multiples naissances non vivantes non consentement à l’étude 20 IF=2.45 20 IF=6.09 20 IF=3.137 Tableau 2 : Etudes sur le Bisphénol A-Méthodes (suite) Auteur Date Pays Cantonwine Oct 2010 Mexique Type d’étude Période de l’étude étude cas-témoins dans cohorte prospective 2001-2003 Taille de l’échantillon 30 témoins ayant accouchées>37SA (sélectionnés de manière randomisée à partir de 518 femmes qui ont accouché ≥ 38SA) âge maternel âge gestationnel IMC pré-grossesse nombre de parité niveau d’éducation maternel sexe de l’enfant taux de créatinine urinaire urines maternelles collectées à 30SA 30 cas ayant accouchées ≤ 37SA (dont 12< 37SA) Lee Août 2008 Corée étude transversale période NR 300 mères et leur NN sang maternel et sang de cordon prélevés en postpartum immédiat urines maternelles du 3ème trimestre : Wolff Août 2008 USA Padmanabhan Avril 2008 USA cohorte prospective Mars 1998-Mars 2002 transversale Août 2006- Novembre 2006 367 mères et leur NN 40 mères Co-variables incluses dans les modèles de régression linéaire Mesures Milieu biologique 25% collectées entre 25 et 30 SA 45% entre 31 et 35 SA, 30% entre 36 et 40 SA sang maternel prélevés en post-partum immédiat âge maternel taille et poids avant grossesse consommation d’alcool tabagisme maternel durée nécessaire avant la conception sexe de l’enfant IMC pré-grossesse âge gestationnel ethnie (21% blanches ; 28% afroaméricains ; 50% hispaniques) sexe de l'enfant Ln-créatinine niveau d’éducation maternelle statut marital tabagisme maternel pas d’adaptation ~ 80 ~ Critères d’exclusion fumeuses de tabac échantillons urinaires invalides accouchement<32SA non consentement à l’étude non consentement à l’étude Score de Strobe Impact Factor de la Revue 20 IF=2.45 17 IF=3.137 complications médicales mort subite du nourrisson fausses couches tardives grande prématurité (<32SA, PN<1500g) malformations congénitales prélèvement biologique incomplet changement d’hôpital ou de résidence, refus de suivi urines trop diluées créatininémie <20mg/dL non consentement à l’étude 21 IF=6.09 non consentement à l’étude 19 IF=2.803 Tableau 2 : Etudes sur les Phtalates -Méthodes Auteur Date Pays Philippat Sept 2011 France Suzuki Oct 2010 Japon Whyatt Dec 2009 USA Meeker Oct 2009 Mexique Type d'étude période de l'étude étude cas/témoins dans 2cohortes prospectives : -Eden (Avril 2003Mars 2006) -Pelagie (Avril 2002- Février 2006) cohorte prospective 2005-2008 cohorte prospective 2000-2006 étude cas/témoins dans cohorte prospective 2001-2003 Taille de l’échantillon 287 femmes et leur NN : 72 cas (nouveaunés avec cryptorchidie ou hypospadias) 215 témoins 149 femmes et leur NN Mesures milieu biologique urines maternelles prélevées entre 6 et 19SA pour Pelagie vers 30SA pour Eden urines maternelles prélevées entre 9 et 40SA (en moyenne 29+/-8SA) 331 femmes et leur NN 298 urines maternelles prélevées au 3ème trimestre 311 échantillons de l'air intérieur 30 cas ayant accouché < 37SA 30 témoins ayant accouché ≥ 37SA urines maternelles du 3ème trimestre Cas : prélevées vers 33 SA (32, 35) Témoins : prélevées vers 34 SA (33, 35) Co-variables incluses dans les modèles de régression linéaire Critères d'exclusion âge maternel IMC pré-grossesse âge gestationnel nombre de parité travail niveau éducationnel tabagisme maternel créatinine urinaire centre de recrutement HTA gravidique diabète gestationnel non consentement à l’étude âge maternel IMC avant grossesse âge gestationnel nombre de parité tabagisme maternel sexe de l’enfant non consentement à l’étude ethnie (afro-américain ou dominicain/autres hispaniques) tabagisme actif ou passif maternel alcoolisme ou usage de drogues durant la grossesse statut marital niveau éducationnel niveau de revenus mensuels sexe de l’enfant âge gestationnel à la date de la collecte d'urines IMC pré-grossesse parité niveau d'éducation statut marital sexe de l'enfant créatinurie ~ 81 ~ tabagisme pendant la grossesse utilisation de drogues pathologies maternelles (diabète, HTA, HIV) 1ère consultation prénatale après 20SA <18 ans ou > 35ans non afro-américaines ou dominicaines non consentement à l’étude grossesse > à 14SA au moment de l'inclusion, grossesses à risque (consommation d'alcool, tabac, drogues, grossesses multiples, prééclampsie, cardiopathies, diabète gestationnel) ne prévoyant pas de rester dans la ville dans les 5 ans, non consentement à l’étude Score de Strobe Impact Factor de la Revue 20 IF=6.09 21 IF=4.691 22 IF=5.391 21 IF=6.09 Tableau 2 : Etudes sur les Phtalates-Méthodes (suite) Auteur Date Pays Zhang Oct 2009 Chine Adibi Avril 2009 USA Huang Janv 2009 Chine Wolff Août 2008 USA Latini Nov 2003 Italie Type d'étude période de l'étude Taille de l’échantillon Mesures milieu biologique cas/témoins Octobre 2005Décembre 2006 88 cas de Faible PN mais nés ≥37SA 113 témoins avec un PN ≥ 2500g et nés ≥ 37SA urines maternelle sang du cordon en post-partum immédiat méconium des 48h Co-variables incluses dans les modèles de régression linéaire âge maternel IMC pré-grossesse niveau éducationnel niveau socio-économique tabagisme maternel prospective multicentrique (Californie, Iowa, Minnesota, Missouri) Mars 2003-Août 2004 283 femmes et leur NN urines maternelles du 3ème trimestre prélevées environ 12.2SA avant l’accouchement (+/7.6) cohorte Prospective 2005-2006 65 femmes venant pour amniocentèse et leurs nouveauxnés sains et sans anomalies du liquide amniotique 15-20min avant l'amniocentèse collection de 20-30mL d'échantillon urinaire 2mL de liquide amniotique âge gestationnel sexe de l’enfant poids de naissance taille de naissance distance ano-génitale 382 femmes et leur NN urines maternelles du 3ème trimestre 25% prélevées entre 25 et 30 SA 45% entre 31 et 35 SA, 30% entre 36 et 40 SA IMC pré-grossesse, le nombre de kg pris pendant la grossesse niveau d’éducation maternelle ethnie statut marital tabagisme maternel Ln-créatinine sexe de l'enfant sang du cordon prélevé en post-partum immédiat pas d’ajustement cohorte prospective Mars 1998Mars 2002 étude transversale période NR 84 nouveau-nés (82 issus de grossesse mono-embryonnaire et 2 d'une grossesse gémellaire) âge gestationnel niveau éducationnel tabagisme parental nombre de parité stress au travail pathologies maternelles créatinurie ~ 82 ~ Critères d'exclusion Score de Strobe Impact Factor de la Revue grossesses multiples et prématurité questionnaire incomplets non consentement à l’étude 20 IF=4.042 <18ans, vivant à >80km de la clinique, grossesses sur PMA, grossesses compliquées, grossesses multiples, mort-nés, grande prématurité, mère n'ayant pas au moins participé à une visite, absence d'échantillon urinaire valable, données médicales incomplètes non consentement à l’étude 22 IF=5.745 non- indication à l'amniocentèse (dosage normal d’alpha protèine foetal et β-hCG libre, âge maternel jeune) données incomplètes non consentement à l’étude 19 IF=4.691 complications médicales (mort subite du nourrisson, FCT, grande prématurité (<32SA, PN<1500g)), malformations congénitales, prélèvement biologique incomplet, refus de suivi changement hôpital ou de résidence urines trop diluées créat<20mg/dL non consentement à l’étude 21 IF=6.09 non consentement à l’étude 18 IF=6.09 Tableau 3 : Etudes sur les Retardateurs de flammes bromés-Méthodes Auteur Date Pays Type d'étude et période de l’étude Foster Sept 2011 Canada cohorte prospective Cohorte FAMILY (Family Atherosclerosis Monitoring In Early Life) Janvier 2004-Juin 2005 Harley Août 2011 USA Wu janv 2010 Chine Sweeney Nov 2007 USA cohorte prospective Octobre 1999-Octobre 2000 étude cas-témoins Mai-Juillet 2007 cohorte prospective 1975-1994 Taille de l'échantillon 97 mères et leur NN 286 femmes et leur NN 102 cas (NN de Guiyu zone polluée par des e-déchets) 51 témoins (NN de Chaonan zone non polluée) 1111 naissances 560 femmes Mesures Milieu biologique Co-variables incluses dans les modèles de régression linéaire sang maternel entre 24 et 28SA (en même temps que l’HGPO) Sang maternel et sang du cordon en postpartum immédiat âge maternel âge gestationnel IMC pré-grossesse parité de la mère caractéristiques socio-économiques sexe de l’enfant concentration en cotinine sang veineux maternels à 26SA sang du cordon ombilical en postpartum immédiat plasma sanguin au moment de l'inclusion âge maternel IMC et nombre de kg pris pendant la grossesse tabagisme maternel nombre de parité statut marital revenus familiaux état de naissance sexe de l’enfant âge maternel tabagisme, alcoolisme maternels statut socio-économique ATCD médicaux et obstétricaux lieu d’habitation profession des parents âge des parents niveau d’éducation le nombre de parité sexe de l’enfant le trimestre de début de suivi de soins prénataux. le taux de PBB sérique à l'inclusion et le délai écoulé en années entre l'inclusion et l'accouchement ~ 83 ~ Critères d'exclusion Score de Strobe Impact Factor de la Revue grossesses multiples non consentement à l’étude 21 IF=3.5 <18ans >20 SA au moment de l'inclusion ne voulant pas être suivi barrière de la langue n'ayant pas médicaid grossesse multiple mort-nés nouveau-nés <500g pathologies maternelles (HTA, diabète gestationnel) NN de Faible PN=9 NN prématurés=17 non consentement à l’étude 21 IF=5.74 non consentement à l’étude grossesse gémellaire informations manquantes nouveau né avec malformations ou nécessitant un passage en réanimation poids extrême pour l'âge gestationnel (<1er percentile ou >99ème percentile), résident dans cette zone 5ans après le début de l'accident soit après 1980) non consentement à l’étude 21 IF=4.827 21 IF=3.5 Tableau 3 : Etudes sur les Retardateurs de flammes bromés-Méthodes (suite) Auteur Date Pays Givens Oct 2007 USA Chao Fev 2007 Taiwan Mazdai Juil 2003 Inde Type d'étude et période de l’étude cohorte prospective 1975-1997 étude transversale Décembre 2000Novembre 2001 étude transversale Août-Décembre 2001 Taille de l'échantillon 444 mères et 899 NN Mesures Milieu biologique plasma sanguin au moment de l'inclusion de la cohorte (1976– 1978) ou pendant le suivi (1978–1993) Co-variables incluses dans les modèles de régression linéaire âges des parents nombre de gestité et parité consommation d’alcool niveau éducationnel tabagisme maternel trimestre d'initiation d'un suivi prénatal sexe de l'enfant pathologies maternelles (HTA, diabète, dysthyroïdie) 20 femmes et leur NN lait maternel âge maternel IMC pré-grossesse parité de la mère tabagisme maternel consommation d’alcool caractéristiques des menstruations ATCD médicaux et obstétricaux, habitudes alimentaires 12 mères et leur NN plasma maternel (10 mL) et du cordon (5 mL) en post partum immédiat âge ethnie tabagisme maternel habitudes alimentaires exposition professionnelle au PBDE ~ 84 ~ Critères d'exclusion âge gestationnel<28SA anomalies congénitales grossesses gémellaires mort-nés autre ethnie que la caucasienne non consentement à l’étude impossibilité de suivi, période de résidence de moins 5ans dans cette zone d’habitation ATCD d'intoxication au PCB production insuffisante de lait <60ml non application stricte du protocole de prélèvement pour éviter toute contamination non consentement à l’étude <18ans, grossesses compliquées Non consentement à l’étude Score de Strobe Impact Factor de la Revue 20 IF=3.115 22 IF=4.691 19 IF=6.09 Tableau 4 : Etudes sur les composés perfluorés-Méthodes Auteur Date Pays Wen Jan 2011 Chine Hamm Nov 2010 Canada Stein Oct 2009 USA Type d'étude période de l'étude Taille de l’échantillon cohorte rétrospective Période NR 456 mères en post-partum et leur NN cohorte prospective 15 Décembre 2005-22 Juin 2006 252 femmes recrutées lors du dépistage anténatal systématique de la trisomie 21, trisomie 18 et du spina bifida et leur NN étude castémoins dans une cohorte rétrospective C8 Health Project Août 2000- Juillet 2005 PFOA PFOS Témoins 1972 5662 Cas faibles PN 80 243 Cas <37SA 329 1015 Témoins : femmes ayant eu des grossesses avec issues naissances vivantes, fausses couches, MFIU Cas faibless PN : femmes ayant accouché de nouveau-nés<2500g Cas <37SA : femmes ayant accouché prématurément Co-variables incluses dans les modèles de régression linéaire Mesures milieu biologique sang maternel sang cordon prélevés en post-partum immédiat ajustements NR sang maternel prélevé au 2ème trimestre (soit entre 15-18SA) âge maternel taille et poids maternel nombre de gestité ethnie tabagisme maternel sang maternel au moment de l’inclusion âge maternel parité tabagisme maternel niveau d’éducation au moment de l’inclusion ~ 85 ~ Critères d'exclusion non consentement à l’étude <18ans, naissances non vivantes, grossesse multiple, nouveau-né avec malformations, accouchement ≥22SA, non consentement à l'étude après information faite par un médecin non consentement à l’étude diabète avant grossesse données incomplètes (biologiques/questionnaires) femmes non caucasiennes non consentement à l’étude déménagement entre début de grossesse et date du prélèvement sanguin critères d’inclusion : femmes ayant eu des grossesses uniques se terminant soit par fausses couches (entre 620SA), MFIU (entre 20-42 SA) ou naissances vivantes -pour le PFOA : femmes ayant vécu au moins pendant 1 an dans la zone dont l’eau a été accidentellement contaminée entre 1950 et 2004 par les industries ( Little Hocking Water Association of Ohio, Lubeck Public Service District of West Virginia; Mason County Public Service District of West Virginia) si fausses couches : la femme doit avoir vécue au moins 90 jours dans cette même zone avant la fin de la grossesse si MFIU ou naissances vivantes : la femme doit avoir vécue dans cette même zone au moins 283jours avant la fin de la grossesse le PFOS est indépendant de la zone de distribution de l’eau Score de Strobe Impact Factor de la Revue 12 IF=NR 21 IF=3.132 20 IF=5.745 Tableau 4 : Etudes sur les composés perfluorés-Méthodes (suite) Auteur Date Pays Nolan Juin 2009 USA Type d'étude période de l'étude étude transversale 1er Janvier 2003 à 1er Septembre 2005 Taille de l’échantillon 1555 NN avec mères vivant dans des zones de résidences complètement/partiellement/ non desservies par la Little Hocking Water Association -non LHWA (n=1175 soit 77%) -partiellement LHWA (n= 212 soit 13%) - seulement LHWA (n=168 soit 11%) Washino Avril 2009 Japon cohorte prospective Juillet 2002Octobre 2005 428 mères et leur NN Monroy 2008 Canada cohorte prospective Janvier 2004 à Juin 2005 101 femmes enceintes recrutées lors de l’échographie du 2ème trimestre et leur NN (105 sang du cordon ombilical dont 2 paires de jumeaux) Mesures milieu biologique Co-variables incluses dans les modèles de régression linéaire pas d'échantillons biologiques exposition basée sur la zone de résidence âge maternel âge gestationnel ethnie (caucasiennes 1519 (97.7%); afro-américaines 19 (1.2%); autres, 17 (1.1%) statut socioéconomique sexe de l'enfant sang maternel prélevé - au 2ème trimestre (72,4%) ou - en post-partum immédiat (27,6%) sang maternel prélevé simultanément au dépistage du diabète gestationnel entre 24-28SA sang cordon ombilical en post partum immédiat Critères d'exclusion grossesses multiples données incomplètes AG>45 SA ou <27SA ou PN <500 g non consentement à l’étude âge maternelle âge gestationnel IMC maternel nombre de parité niveau éducationnel tabagisme maternel sexe de l 'enfant fausses couches grossesses gémellaires mort-nés déménagements pathologies maternelles pré-grossesse (HTA, diabète, insuffisance cardiaque) non consentement à l’étude pas d’ajustement données biologiques et interrogatoires incomplets non consentement à l’étude ~ 86 ~ Score de Strobe Impact Factor de la Revue 22 IF=3.137 21 IF=6.09 22 IF=3.5 Tableau 4 : Etudes sur les composés perfluorés-Méthodes (suite) Auteur Date Pays Fei Nov 2007 Danemark Apelberg Nov 2007 USA Type d'étude période de l'étude cohorte prospective Mars 1996Novembre 2002 étude transversale 26 Novembre 2004 et 16 Mars 2005 Taille de l’échantillon Mesures milieu biologique Co-variables incluses dans les modèles de régression linéaire sang maternel prélevé au 1er trimestre (4-14SA) puis 1102 mères prélevées au 2ème trimestre. 146 sang cordon en post partum immédiat (dont 50 sélectionnés de manière randomisé) âge maternel âge gestationnel IMC maternel tabagisme maternel niveau socio-économique sexe de l'enfant 293 NN issus de grossesses monoembryonnaires cordon ombilical prélevé immédiatement après la délivrance âge maternel âge gestationnel IMC maternel taille maternel nombre de parité ethnie tabagisme maternel sexe de l'enfant diabète HTA 1399 mères et leurs nouveau- nés Critères d'exclusion grossesses multiples malformations congénitales réponses aux 4 entretiens ou questionnaire alimentaire ou données biologiques incomplètes non consentement à l’étude grossesse multiple grossesse gémellaire avec perte d'un fœtus ≥ 20SA anomalies congénitales prélèvements biologiques insuffisants non consentement à l’étude Score de Strobe Impact Factor de la Revue 22 IF=6.09 22 IF=6.09 So Mai 2006 Chine étude transversale 2004 19 mères et leur NN 20-30 mL laits maternels pas d’ajustement non consentement à l’étude 15 IF=4.827 Inoue Avril 2004 Japon étude transversale Février -Juillet 2003 15 mères et leur NN sang maternel et du cordon ombilical prélevés immédiatement après la délivrance pas d’ajustement non consentement à l’étude 21 IF=6.09 ~ 87 ~ B. Tableaux Résultats Tableau 5 : Etudes sur le bisphénol A-Résultats Auteur Date Pays Chou Nov 2011 Taïwan Philippat Sept 2011 France Pourcentage d’échantillons avec BPA détecté et/ou concentration moyenne mesurée (ng/mL) Mère NN BPA haut BPA bas 11.7+/6.4 2.1+/1.6 1.1+/2.2 0.5+/0.6 + 98.5% des échantillons 2.7 (0.6-9.8) PN moyen (grammes) AG Moyen (SA) 3109.6 +/- 319 38.9 +/- 1.1 témoins : 3423 cas hypospadias : 3250 cas cryptorchidie : 3328 témoins : 39.8 cas hypospadias : 39 cas cryptorchidie : 39.7 NN prématurés NR NN de faible PN NR prématurés : -témoins : 1% -hypospadias : 11% -cryptorchidie : 8% SGA témoins : 6% SGA hypospadias : 11% SGA cryptorchidie : 6% Effets sur l’âge gestationnel Effets sur le poids de naissance [BPA] maternelle est significativement associée à une augmentation du risque de faible PN OR ajusté 3.49 IC 95% (1.07 ; 4.36) chez les NN, OR ajusté 2.12 IC 95% (1.05 ; 2.38) chez les garçons OR ajusté 1.81 IC 95% (0.42 ; 2.09) chez les filles Parmi les garçons : OR ajusté pour les petits PN du 2nd quartile 2.75, IC95% (1.52 ; 4.22) OR ajusté pour les petits PN du 4ème quartile 2.42, IC95% (1.72 ; 3.36) en comparaison avec le 1er quartile de l’exposition maternelle effet courbe en u Augmentation du risque de SGA : OR ajusté 1.84 IC 95% (1.55 ; 2.24) chez les NN OR ajusté 1.34 IC 95% (1.13 ; 2.83) chez les garçons OR ajusté 1.02 IC 95% (0.57 ; 2.09) chez les filles Chez les garçons: effet courbe en u OR ajusté 2ème quartile 0.24, IC 95% (0.17;0.32) OR ajusté 3ème quartile 0.44, IC95% (0.20;0.53) OR ajusté 4ème quartile 2.01, IC95% (0.99 ; 0.62) Chez les filles : effet courbe en z OR 2ème quartile 2.99, IC95% (1.47;4.11) OR 4ème quartile 2.17, IC95% (1.19-3.12) Pas d’effet observé Le poids de naissance augmente de : β= 169 g IC 95% (14 ; 324) dans le 2ème tertile β= 85 g IC 95% (-62,10 ; 233) dans le 3ème tertile comparés au 1er tertile de l’exposition maternelle, effet courbe u inversé entre le BPA et le PN p=0.70 [BPA] maternelle < 2.2 µg/L =1er tertile de référence, [BPA] maternelle 2.2-4.7 µg/L = 2 ème tertile, [BPA] maternelle ≥4.7 µg/L= 3 ème tertile NR ~ 88 ~ Tableau 5 : Etudes sur le bisphénol A-Résultats (suite) Auteur Date Pays Pourcentage d’échantillons avec BPA détecté et/ou concentration moyenne mesurée (ng/mL) - mères exposées : 15.98 IC 95%(9.11–28.02) µg/g Cr - épouses des pères exposés 2.22 (1.49–3.31) µg/g Cr Miao Juil 2011 Chine - mères non exposées 0.56 (0.70–0.88) µg/g Cr en utilisant la médiane de TWA8 le taux de BPA urinaire - chez les femmes plus exposées 33.01 IC95% (15.06–72.33) - les moins exposées 10.79 (3.69–31.50)) µg/g Cr Cantonwine Oct 2010 Mexique PN moyen (grammes) - mères exposées 3309.13 (+/- 441.45) - épouses de pères exposés 3330.22 (+/- 515.64) - non exposées 3416.36 (+/-512.75) AG Moyen (SA) NN prématurés NN de faible PN Effets sur le poids de naissance parmi les NN à terme, comparés à ceux dont aucun parent n’est exposé (p=0.02) : entre 3742 : - 92% des mères exposées - 97.85% épouses des pères exposés - 94.14% des mères non exposées global : 3.5% - mères exposées (6.00%) - épouses des pères exposés (2.15%) β= −90.75g (p= 0.10) pour les NN dont les pères sont exposés β= −176.04g (p=0.02) pour les NN dont les mères sont exposées NR -mères non exposées (4.73%) pour les expositions professionnelles en comparant par dichotomisation de la médiane de TWA8 de l’exposition Les 2 parents non exposés (n= 288) : PN moyen = 3464.15g +/-492.89 TWA8 bas paternel (n=40) : PN moyen = 3417.50 g+/- 588.84 (β= −57.48) TWA8 haute paternel (n=30) : PN moyen = 3326.67 (398.86) (β= −153.00) TWA8 bas maternel (n=22) : PN moyen = 3343.18 (392.28) (β= −196.10) TWA8 haute maternel (n=16) : PN moyen = 3329.38 (588.05) (β= −234.75) Association dose-réponse entre exposition croissante au BPA (surtout maternelle) et plus faible poids de naissance (p=0.003) + dans 80% des échantillons moyenne globale 1.52 (< 0.4 -6.7) ≤37 SA: 1.84 ± 1.86 (1.71 ± 1.57) >37 SA: 0.97 ± 0.92 (1.20 ± 1.02) NR Effets sur l’âge gestationnel NR 50% NR NR ~ 89 ~ NR [BPA] maternelle plus élevée chez les femmes qui ont accouché ≤37SA et le sont d’autant plus si elles ont accouché à <37SA β= - 4.56 jours IC 95% (-9.08, -0.04) par augmentation d’1 log [BPA] OR ajusté 1.91 IC 95% (0.93, 3.91) (p=0.08 pour ≤ 37SA; pour le groupe <37SA p<0.05) en excluant celles qui ont accouché à 37SA OR ajusté 3.24 IC95% (1.10, 9.60) Tableau 5 : Etudes sur le bisphénol A-Résultats (suite) Auteur Date Pays Lee Août 2008 Corée Wolff Août 2008 USA Padmana -bhan Avril 2008 USA Pourcentage d’échantillons avec BPA détecté et/ou concentration moyenne mesurée (ng/mL) BPA détecté Moyenne Sang mère Sang cordon 84% 40% 9.04 +/14.03 1.13+/1.43 PN moyen (grammes) 3002.06+/-630.85 AG Moyen (SA) 37.46+/-4.4 + 90.8% des échantillons 1.3 (0.7-2.3) 3266 +/- 465 39+/-1,6 5.9+/-0.94 (0.5-22.3) 3300+/-100 (13004200) 38.6+/-0.3 (31.0-42.1) NN prématurés NR 1.5% NR ~ 90 ~ NN de faible PN Effets sur le poids de naissance Effets sur l’âge gestationnel NR association positive entre le poids de naissance et le taux de BPA maternel plasmatique par log de [BPA] β=67.82g (p=0.014) chez les NN β= 102.39g (p= 0.014) chez les garçons β= 40.75g (p=0.285) chez les filles NR 4% lien entre [BPA] maternelle et le PN mais pas significatif : pour chaque augmentation Ln de [BPA] β= 38 g IC 95% (–6.0 ; 82) p<0.20 pas de lien entre [BPA] maternelle et âge gestationnel : pour chaque augmentation Ln de [BPA] β= 0.03 sem IC 95% (– 0.16 ; 0.21) NR après dichotomisation des [BPA] maternelles veineuses en ≤5 µg/L ou >5µg/L pas de différence de PN chez les NN après dichotomisation des [BPA] maternelles veineux en ≤5 µg/L ou >5µg/L pas de différence d’AG chez les NN Tableau 6 : Etudes sur les phtalates-Résultats Auteur Date Pays Philippat Sept 2011 France Suzuki Oct 2010 Japon Pourcentage d’échantillon avec des métabolites de phtalates détectés et concentration moyenne mesurée (µg/L) [MEP] 100% :167 (37.8-1490) [MBP] 100% :48.1 (7.6-398.0) [MiBP] 100%: 45.9 (10.9-219) [MBzP] 100% :24.6 (2.8-162) [MCPP] 98.3% :2.2 (0.4-10.0) [MEHP] 91.8%: 7.1 (0.8-40.7) [MEHHP] 100% :32.3 (4.6-147) [MEOHP] 99.7% :25 (3.6-112) [MECPP] 100% :43.8 (11.6-183) [MCOP] 92.1% :2.7 (0.5-17.2) [MCNP] 91.8% :1.7 (0.6-11..7) ≥99% détectés [MMP] 6.95 [MEP] 7.42 [MnBP] 46.2 [MBzP] 4.2, [MEHP] 4.14 [MEHHP] 8.08 [MEOHP] 8.60 7% [MINP] 0.024 14% [MnOP] 0.019 PN Moyen (grammes) AG moyen (SA) témoins : 3423 cas hypospadias : 3250 cas cryptorchidie : 3328 témoins : 39.8 cas hypospadias : 39 cas cryptorchidie : 39.7 3098+/-395 39,6+/-1,2 NN préma -turés NN de faible PN prématurés : -témoins : 1% -hypospadias : 11% -cryptorchidie : 8% SGA témoins : 6% SGA hypospadias :11% SGA cryptorchidie : 6% 1.5% 4% ~ 91 ~ Effets sur le poids de naissance Effets sur l’âge gestationnel pas d’association évidente entre le PN et les différents métabolites des phtalates : aucun résultat n’est statistiquement significatif avec tous les p>0.14 NR corrélation de Pearson entre métabolites de phtalates et PN : MMP r= −0.103 MEP r= −0.118 MnBP r= −0.104 MBzP r= 0.005 MEHP r= −0.073 MEHHP r= −0.067 MEOHP r= −0.095 Ʃ de tous les métabolites de phtalates r= −0.144 (p=0.08) Ʃ métabolites de phtalates de bas PM r= −0.126 Ʃmétabolites de phtalates de haut PM r= −0.096 pour tous p>0.05 corrélation de Pearson entre métabolites de phtalates et AG : MMP r= −0.033 MEP r= −0.028 MnBP r= −0.135 MBzP r= 0.069 MEHP r= −0.014 MEHHP r= −0.016 MEOHP r= 0.046 Ʃ de tous les métabolites de phtalates r= −0.016 Ʃ métabolites de phtalates de bas PM r= −0.060 Ʃmétabolites de phtalates de haut PM r= 0.043 pour tous p>0.05 Tableau 6 : Etudes sur les phtalates-Résultats (suite) Auteur Date Pays Whyatt Dec 2009 USA Meeker Oct 2009 Mexique Pourcentage d’échantillon avec des métabolites de phtalates détectés et concentration moyenne mesurée (µg/L) PN Moyen (grammes) AG moyen (SA) NN préma -turés NN de faible PN Effets sur le poids de naissance 100% DEHP dans tous les échantillons d'air intérieur 0,20µg/m3 [IC95% :0.18 – 0.21 g/m3) 83% [MEHP] : 4.8 IC95% (4.1–5.7) 100% [MEHHP]: 21.3 IC95% (18.4–24.6) 99.6% [MEOHP]: 18.0 IC95% (15.6–20.8) 100% [MECPP] : 38.9 IC95% (34.2–44.3 MEHP MEHHP MEOHP MECPP MBzP MBP MiBP MCPP MEP témoins cas 1.9 13.6 10.4 29.7 2.3 38.1 1.9 1.1 112 3.5 24 18.9 51.2 5.2 89.9 3.1 2.4 204 NR NR 39,3+/-1,3 NR 3% 50% NR 0% ~ 92 ~ Effets sur l’âge gestationnel NR pour chaque augmentation d’1 unité logarithmique de [MEHP] l’AG est raccourci de 1.1 jours 95%IC (0.2-1.8) (p=0.01) et ceci reste vrai pour ceux nés avant 37SA. en comparant l’AG des mères au 4ème quartile de [MEHP] et celui des mères du 1er quartile β= - 5 jours 95%IC (2.18.0) (p=0.001) NR le risque d’avoir une [phtalate] au dessus de la médiane est plus élevé chez les mères des nourrissons prématurés que les nourrissons nés à terme : MBP (OR = 10.7; IC 95% 2.4–47.4), MiBP (OR =3.6; IC 95% 1.1–12.2), MCPP (OR =6.3; IC 95% 1.8–21.9) MEHP (OR =3.5; IC 95% 1.0–12.9), MEHHP (OR =4.6; IC 95% 1.3–16.7) MEOHP (OR =7.1; IC 95% 1.9–26.5) et pour la Ʃ des métabolites du DEHP (OR =5.0; IC 95% 1.4– 18.0). après correction de l’âge gestationnel et de la créatinine ces OR restent positifs mais ils sont moins élevés Tableau 6 : Etudes sur les phtalates-Résultats (suite) Auteur Date Pays Pourcentage d’échantillon avec des métabolites de phtalates détectés et concentration moyenne mesurée (µg/L) témoins Zhang Oct 2009 Chine Adibi Avril 2009 USA DEP DBP DEHP MEHP AG moyen (SA) NN préma -turés NN de faible PN Effets sur le poids de naissance Effets sur l’âge gestationnel cas sang maternel 79.4% 2.2 (1.6-2.9) 94.3% 2.0 (1.6-2.7) 82.9%2.2 (1.4-3.2) 92.9% 2.9 (2.5-3.4) 72.3%0.6 (0.3-1.2) 84.3% 0.7 (0.5-1.3) 80.1% 1.4 (1.2-2.1) 88.6% 2.9 (1.8-3.5) sang du cordon DEP DBP DEHP MEHP 76.1% 2.0 (0.9-2.4) 74.8% 1.8 (1.2-2.7) 67.3% 0.5 (0.1-0.9) 71.4% 1.1 (0.9-1.7) MBP MEHP méconium néonatal 74.3% 1.7 (1.2-2.4) 95.5% 2.2 (1.6-3.6) 76.1 2.9 (1.8-4.4) 87.5% 5.5 (3.4-9.3) + 76% [MEHP] 3,6 + 97% [MEHHP] 11,9 +96% [MEOHP] 10,9 Ʃ [MEHP+MEHHP+MEOHP ] 14 PN moyen (grammes) 96.6% 1.6 (1.3-2.0) 97.7% 2.7 (2.2-3.0) 77.1% 0.6 (0.3-1.0) 85.2% 2.5 (1.6-3.4) témoins: 3366g (31303637) Augmentation de risque de faible PN en comparant les quartiles les plus élevés par rapport aux plus faibles de : Contrôles 39.7+/2.1 SA 0% cas : 2309g (21572333) NR 43.78% cas : 40,4+/2,8SA 39,2+/1,5 5% ~ 93 ~ NR DBP dans le cordon OR=3.54 (1.54-6.15) p=0.008 MEHP dans le cordon OR= 2.05 (1.17-3.70) p =0.05 MBP dans le méconium OR=4.68 (2.14-6.85) p<.005 MEHP dans le méconium OR= 3.23 (1.31-5.94) p=0.04 NR NR AG allongé de 1.1 jours par chaque unité de log de concentration urinaire de MEHP et d’1.3 jours pour le MEOHP le 75ème percentile [MEHP] a une durée de gestation 2.3 jours supplémentaire par rapport au 25ème percentile 95% IC (1.4, 3.3). chaque augmentation de tertile de [MEHP] est associée à un allongement 1,8 jours d’AG IC95% (0.2, 3.4) chaque augmentation [MEOHP] est associé à un allongement 1.9 jours d’AG 95% IC (0.1, 3.8). Tableau 6 : Etudes sur les phtalates-Résultats (suite) Auteur Date Pays Pourcentage d’échantillon avec des métabolites de phtalates détectés et concentration moyenne mesurée (µg/L) PN Moyen (grammes) AG moyen (SA) NN préma -turés NN de faible PN Effets sur le poids de naissance Effets sur l’âge gestationnel après dichotomisation, des concentrations hautes et basses des phtalates en fonction de la valeur médiane le PN augmente avec la quantité de phtalates (surtout pour le MBP) dans le liquide amniotique chez les filles pas d’association entre l’AG et concentrations de phtalates dans liquide amniotique liquide amniotique ng/mL Huang Janv 2009 Chine 100% MBP >90% MEHP MEP MBzP MMP Filles Garçons 85.5 24.0 LOD LOD LOD 81.3 22.1 LOD LOD LOD urines maternelles 100%MBP 98% MEHP 96%MEP 83% MBzP 68% MMP 78.0 24.6 22.8 3.0 7.1 79.6 26.3 19.1 2.5 6.8 - garçons : 3171 (1678– 4260) - filles : 3002 (20003935) - garçons : 39.0 (35.3– 41.7) - filles : 38.4 (33.6– 40.3) NR NR MBP MEHP [Phtalates] basse 2810±439g 2985±448 [Phtalates] élevée 3172±398 g 3007±467 p 0.031 0.527 ceci n’est pas vrai chez les NN garçons Wolff Août 2008 USA + 94,5% des échantillons en µg/L 99.5% [MECPP] 35 ; 99.2% [MEHHP] 20 99% [MEOHP] 17 ; 90.6% [MEHP] 6 99.4% [MBzP] 22 ; 98.2% [MCPP] 3.2 97.4% [MiBP] 6.2 ; 99.7% [MBP] 36 99.5% [MEP] 380 ; 60.7% [MMP] 1.6 Ʃ phtalates de bas PM 2.2 Ʃ DEHP 0.27 Ʃ phtalates de haut PM 0.43 3266 +/465 39+/-1,6 1.5% 4.00% pas d’association entre métabolites de phtalates et PN Ʃ phtalates de bas PM : β=6.0 g IC95% (–30 ; 42) Ʃ métabolites du DEHP : β=10 g IC95% (–29 ; 49) Ʃ phtalates de haut PM : β=10g IC95% (–21 ; 42) Non significatif p>0.05 Ʃ phtalates de bas PM : MMP, MEP, MBP, et MiBP. Ʃ Métabolites de DEHP : MECPP, MEHHP, MEOHP, et MEHP. Ʃ Phtalates de haut PM : MBzP, MEHP, MECPP, MEHHP, MEOHP, et MCPP ~ 94 ~ [MBP] basse [MBP] haute [MEHP] basse [MEHP] haute NN filles 38.1±1.5SA 38.7±1.0SA 38.4±0.9SA 38.4±1.6 SA p= 0.205 P= 0.591 NN garçons 39.1±1.0 SA 38.9±1.4 39.1±0.9 SA 38.9±1.5 SA SA p = 0.396 p= 0.787 après ajustement des variables, association positive entre les phtalates et l’AG par augmentation d’1 unité de Ln de phtalates Ʃ phtalates de bas PM : β=0.14 sem IC95% (0.01 ; 0.27) p<0.05 Ʃ métabolites du DEHP : β= 0.10 sem IC95% (–0.05 ; 0.24) p<0.20 Ʃ phtalates de haut PM : β=0.13sem IC95% (–0.03 ; 0.28) p<0.20 Surtout pour le MEHP β=0.15 sem IC95% (0.02 ; 0.29) p<0.05 le 3ème tertile de phtalates de bas PM prédit 2.8 jours plus long que le 1er tertile. Tableau 6 : Etudes sur les phtalates-Résultats (suite) Auteur Date Pays Latini Nov 2003 Italie Pourcentage d’échantillon avec des métabolites de phtalates détectés et concentration moyenne mesurée (µg/L) MEHP et/ou DEHP sont détectés dans 88,1% échantillons ils sont chacun présents dans 77.4% des échantillons [DEHP] 0,52+/-0,61µg/mL (0-4,71) IC 95% (0,93-1,44) [MEHP] 0,52+/-0,61µg/mL (0-2,94) IC 95% (0,39-0,66) PN Moyen (grammes) AG moyen (SA) NN préma -turés NN de faible PN 3220 ± 680, (1150– 4350) 38,4 +/-2,2 SA (27-42) 11/84 soit 13% 7/84 soit 8.3% dont 3 ≤1500g et 4SGA Effets sur le poids de naissance pas de lien entre DEHP ou MEHP et : - le poids de naissance - le risque de SGA (p ≥ 0.12) ~ 95 ~ Effets sur l’âge gestationnel accouchement précoce si taux élevés de [MEHP] cordonal les nouveau-nés MEHP-positifs ont un âge gestationnel significativement plus bas que ceux MEHP-négatifs 38.16 ± 2.34 SA versus 39.35 ± 1.35 SA, (p = 0.033) Tableau 7 : Etudes sur les retardateurs de flammes bromés-Résultats Auteur Date Pays Pourcentage d’échantillons avec des composés de retardateurs de flammes détectés et concentration moyenne mesurée (ng/g de lipides) 24-28SA Foster Sept 2011 Canada Harley Août 2011 USA BDE-17 BDE-28 BDE-47 BDE-66 BDE-99 BDE100 BDE153 BDE-154 BDE-183 ƩPBDE 86.6% 1.04 100% 2.22 100% 24.2 66% 2.52 100% 8.73 97.9% 3.25 93.8% 4.15 91.8% 1.71 78.4% 2.87 100% 52.1 1.8% BDE-17 : ≤ LOD 46.9% BDE-28 : ≤ LOD 99.7% BDE-47: 14,57 11.5% BDE-66 : ≤ LOD 40.9% BDE-85: ≤ LOD 99.0% BDE-99 : 3,85 97.2% BDE-100 : 2,45 96.9% BDE-153: 2,03 38.3% BDE-154 : ≤ LOD 26% BDE-183 : ≤ LOD LOD = 0.2-0.7ng/g de lipides Sang maternel Post partum 89.7% 0.84 100% 2.18 100% 23.3 64.9% 8.85 100% 8.85 99% 3.66 96.9% 3.8 93.8% 1.24 82.5% 1.26 100% 50.1 PN moyen (grammes) AG moyen (SA) NN préma -turés NN de faible PN Effets sur le poids de naissance Effets sur l’âge gestationnel association PN et : [PBDE-17] β = - 49.860 g (p = 0.032) [PBDE -99] β = -3.645 g (p = 0.05) mais après ajustement des facteurs de confusion seule l’association avec le PBDE-99 reste significative β = -3.951 g (p = 0.016). NR cordon 91.8% 2.46 100% 5.93 100% 50.5 70.1% 3.31 100% 17.9 92.8% 6.79 87.6% 5.55 84.5% 3.11 76.3% 3.88 100% 100 3480+/-50 38.9+/0.2 8.3% avant 36 SA NR association négative avec le poids de naissance et BDE-47 β= -11.4 g, IC 95% (-229, -1.7), BDE-99 β=-114 g, IC 95% (-224.6, -4.2), BDE-100 β=-121.5 g, IC 95% (-234.5, -8.5), Ʃ PBDE β= - 140.2g, IC95% (- 254.1, - 26.3) P<0.05 NR NR 0% 0% chaque décuplement de concentration en PBDE est associé à une baisse de PN de : β= - 115g IC 95% (-229, -2) pour le BDE-47 β= - 114 g IC 95% (-225, -4) pour le BDE-99 β= - 121 g IC 95% (-235, -7) pour le BDE-100 ~ 96 ~ pas d’association des différents PBDE avec l’AG Tableau 7 : Etudes sur les retardateurs de flammes bromés-Résultats (suite) Auteur Date Pays Wu Janv 2010 Chine Sweeney Nov 2007 USA Pourcentage d’échantillons avec des composés de retardateurs de flammes détectés et concentration moyenne mesurée (ng/g de lipides) BDE-28 BDE-47 BDE-99 BDE100 BDE153 BDE-154 BDE-183 BDE-209 ƩPBDE cas témoins 100% 0.802 100% 2.097 99.02% 0.649 88.24% 0.186 95.10% 0.991 72.55% 0.205 100% 0.919 57.84% 4.188 13.835 100% 0.148 100% 0.483 70.59% 0.239 72.55% 0.053 82.35% 0.29 35.29% 0.035 100% 0.389 56.86% 2.543 5.226 Filles et femmes réparties en fonction de leur âge lors de l’inclusion : - <10 ans : (n=11%) 31.4 pbb (étendue= 1–1490 pbb) - 11-16ans: (n=27%) 20.0 pbb (étendue= 0–423 pbb) ->17-42ans : (n=62%) 10.3 pbb (étendue= 0–1150 pbb) PN moyen (kg) AG moyen (SA) cas : 3140+/490 cas : 39.12+/2.73 témoins : 3200+/430 témoinss 39.63+/1.37 < 2499 : 2.9% 25004500 : 94.2% >4500 : 2.9% NN préma -turés NN de faible PN 16.3% de NN prématurés, et/ou de faibles PN et/ou mort-nés <36 : 3.6% 37-42 : 87% 3.6% >42 : 9.5% ~ 97 ~ 2.9% Effets sur le poids de naissance Effets sur l’âge gestationnel Différence significative taux de PBDE entre les NN sains et ceux de faibles PN ou prématurés ou des morts nés (p<0.05) alors que les nouveau-nés de Guiyi ou de Chaonan ne diffèrent pas significativement de sexe, d’âge gestationnel, TN et PN [BDE] Naissances médianes Naissances « pathologiques » en ng/g de p « normales » n=128 (prématurité, faibles PN, lipides mort-nés : n=25) (étendue) BDE-28 BDE-47 BDE-99 BDE100 BDE153 BDE-154 BDE-183 BDE-209 ƩPBDE 0.479 (0.04-8.52) 1.222 (0.08-26.85) 0.427 (LOD-4.46) 0.119 (LOD-6.63) 0.74 (LOD-15.7) 0.12 (LOD-2.76) 0.648 (0.04-48.56) 2.58 (LOD-483.54) 9.882 (0.29-504.97) 0.686 (0.13-12.21) 2.24 (0.25-13.85) 0.865 (0.13-4.35) 0.302 (LOD-10.09) 2.293 (LOD-43.46) 0.152 (LOD-35.46) 2.036 (0.08-11.63) 19.048 (LOD-335.39) 41.97 (1.52-386.61) si dichotomisation du taux de PBB en < 14 ppb et ≥ 14 ppb (représentant le 75ème percentile de l’exposition), le PN augmente de 105 g+/-60.41 pour les NN dont les mères sont les plus exposées (p = 0.083). taux initial de PBB est lié à une augmentation du PN de 16 g pour chaque augmentation de 10 ppb de PBB plasmatique (p= 0.004). 0.016 0.004 0.001 0.132 0.036 0.140 <0.001 0.098 0.004 pas d’association entre le taux de PBB initial et l'AG Tableau 7 : Etudes sur les retardateurs de flammes bromés-Résultats (suite) Auteur Date Pays Pourcentage d’échantillons avec des composés de retardateurs de flammes détectés et concentration moyenne mesurée (ng/g de lipides) Givens oct 2007 USA [PBB] sérique au moment de l’inclusion : ≤1.0ppb : n=32.3% >1-3.0 ppb : n=33.2% >3.0 ppb : n=34.6% [PBB] sérique maternel estimée au moment de la conception ≤1.0 ppb : n=55.6% >1.0-3.38 ppb : n= 22.3% >3.38ppb : n=22.1% Chao Fev 2007 Taiwan 0% BDE-17 70% BDE-28 : 0.085 95% BDE-47 : 1.52 45% BDE-66 : 0.021 100% BDE-85 : 0.032 85% BDE-99 : 0.512 100% BDE-100 : 0.374 100% BDE 138 : 0.008 100% BDE-153 : 0.871 100% BDE-154 : 0.151 30% BDE-183 : 0.072 65% BDE-209 : 0.274 PN moyen (grammes) 3551+/533 (5085868) 3130 +/388 (19003700) AG moyen (SA) 39.8 (2946) 38.7 +/1.73 (3642) NN prématurés 4% NR NN de faible PN 3.3% NR Effets sur l’âge gestationnel Effets sur le poids de naissance En comparant le 1er tertile et le 3ème tertile des taux de PBB maternels, - à l’inclusion : β= - 98.84g IC95% (-197.01 ; -0.68) (p=0.0484) - à la conception : β= - 57.64 IC95% (- 165.07 ; 49.79) (p=0.2855) corrélation entre taux élevés de PBDE dans le lait maternel et plus petits PN les mères ayant des nouveau-nés avec des IMC plus bas (≤11.8 kg/m2) ont des concentrations de PBDE (moyenne géométrique PBDEs=5.27 ng/g lipide) plus élevées que celles avec des nouveau-nés de IMC supérieurs (>11.8 kg/m2) ; moyenne géométrique PBDEs=2.94 ng/g lipide) (p=0.015). les concentrations de PBDE dans le lait maternel diffèrent significativement selon que le nouveau-né soit > ou < à 3.05kg PN < 3.05kg PN >3.05kg p BDE- 47 2.15 (1.57–2.95) 1.05 (0.837–1.32) p<0,001 BDE- 99 0.727 (0.419–1.26) 0.296 (0.211-0.422) BDE-100 0.451 (0.347–0.586) 0.318 (0.283–0.357) BDE-209 0.346 (0.128–0.936) 0.105 (0.062–0.178) ~ 98 ~ p<0,004 p<0,004 p<0,015 pas de relation significative avec AG entre le taux de : -PBB au moment de l'inclusion : β = 0.206 sem IC 95% (−0.324, 0.735) - PBB estimé au moment de la conception : β = 0.224 sem IC 95% (−0.295, 0.743) après ajustement des covariables. NR Tableau 7 : Etudes sur les retardateurs de flammes bromés-Résultats (suite) Auteur Date Pays Mazdai Juil 2003 Inde Pourcentage d’échantillons avec des composés de retardateurs de flammes détectés et concentration moyenne mesurée (ng/g de lipides) BDE-47 BDE-99 BDE-100 BDE-153 BDE-154 BDE-183 Ʃ PBDE sang cordon sang maternel 25 (8.4-210) 7.1 (2.2-54) 4.1 (1.8-91) 4.4 (1-120) 0.7 (0.2-7.2) 0 (0-4.8) 39 (14-460) 28 (9.2-310) 5.7 (2.4-68) 4.2 (1.9-110) 2.9 (1-83) 0.3 (0-6.1) 0 (0-2.7) 37 (15-580) PN moyen (grammes) AG moyen (SA) NN prématurés NN de faible PN 3050 4040 NR NR NR ~ 99 ~ Effets sur le poids de naissance pas de lien entre la concentration des différents PBDE et le PN Effets sur l’âge gestationnel NR Tableau 8 : Etudes sur les composés perfluorés-Résultats Auteur Date Pays Wen Jan 2011 Chine Hamm 2010 Canada Pourcentage d’échantillons avec du PFOA/PFOS détectés et concentration moyenne mesurée (ng/mL) dans le cordon : [PFOA]=1.82 [PFOS]=2.59 PN moyen (grammes) AG moyen (SA) NN prématurés NN de faible PN NR NR NR NR médianes: + 91% [PFOA] =1.5 (0.25- 18) + 93% [PFOS] =7.8 (0.25-35) 3349 +/- 489 moyennes géométriques: [PFOA] =1.3 (+/-2.9) [PFOS] =7.4 (+/-3) médiane : [PFOA] = 21.2 (10.3 –49.8) [PFOS] = 13.6 (9.4–18.7) moyenne : [PFOA] = 48.8 +/- 77.8 [PFOS] = 15.0 +/- 8.2 PFOS est négativement corrélé avec le PN : par unité de log10: β = −288.47 g; 95% IC (−444.95 à −142.99 g), pas de lien significatif avec le PN Pour chaque augmentation d’une unité de Ln PFOA β = -37.4 g IC 95% (- 86.0 à 11.2) PFOS β =31.3 g IC95% (-43.3 ; 105.9) 38 +/-1.6 8.3% 6.3% SGA baisse du risque de SGA mais seulement pour le dernier tertile de PFOS RR= 0.26 IC95% (0.10- 0.70) résultats des témoins : Stein Oct 2009 USA Effets sur le poids de naissance NR NR PFOA : 20.9% PFOS: 22.5% PFOA : 5% PFOS : 5.3% ~ 100 ~ association PFOS montre une augmentation du risque quand la concentration est supérieure à la médiane (OR ajusté= 1.5, 95% IC : 1.1, 1.9) avec un gradient dose réponse. OR ajusté de 1.3 (95% IC: 0.9- 1.8) pour le 50ème percentile comparé au 75ème percentile d'exposition OR ajusté de 1.8 (95% CI: 1.2, 2.8) pour une exposition> 90ème percentile, comparé aux expositions en dessous du 50ème percentile Effets sur l’âge gestationnel PFOS négativement corrélé avec l’AG ; par unité de log10 β = −0.87 semaines, 95% IC: (−1.4 à −0.32 semaines) pas d’augmentation significative du risque, RR d’accouchement prématuré entre 22-36SA (IC95%) en fonction exposition maternelle : [PFOA] <1.1 : référence 1.1-2.1 : 0.88 (0.28– 2.78) >2.1 : 1.31 (0.38– 4.45) [PFOS] < 6.1 : référence 6.1-10 : 1.06 (0.33– 3.45) >10 : 1.11 (0.36– 3.38) pas d’association de PFOS avec la prématurité (<37SA) sauf de manière modérée pour les concentrations> au 90ème percentile de PFOS (OR ajusté = 1.4, 95% IC: 1.1, 1.7). pour les autres percentiles tous les OR sont <1.1 Tableau 8 : Etudes sur les composés perfluorés-Résultats (suite) Auteur Date Pays Pourcentage d’échantillons avec du PFOA/PFOS détectés et concentration moyenne mesurée (ng/mL) PN moyen (grammes) 3264 ±547 (313–6262) Nolan Juin 2009 USA Washino Avril 2009 Japon concentrations en fonction de la zone d’habitation et donc du risque d’exposition seulement LHWA : 3276 ± 422 partiellement LHWA: 3284 ± 463; sans LHWA: 3260± 576 AG moyen (SA) NN prématurés NN de faible PN 38.3 ±2.4 (19–47) seulement LHWA seulement LHWA 3,6% (1,3-7,6) partiellementLHW A 3,8% (1,6-7,3) sans LHWA 8,1% (6,6-9,8) 10.7 (6.47 -16.4) Seulement LHWA : 38.3 ± 2.0; Partielle-ment LHWA: 38.1 ± 2.1; Sans LHWA: 38.4 ± 2.6, partiellement L HWA 11.3 (7.4 – 16.4) sans LHWA 13.4 (11.5-15.5) 3058+/-376 275,5+/-9,9j pas d’association incidence des NN de faible PN et zones de résidence. sans LHWA: 3260 g±576 exclusivement LHWA 3276 g±422; β= 8.81 g IC95% (-86.1 ; 68.5) partiellement LHWA: 3284 g±463; β= 31.3 g IC95% (-38.1 ; 101) (p = 0.81) [PFOS] =5.6 ; 4,9 IC95% ( 1.3 - 16.2) [PFOA] =1.4 ; 1,2 IC95% ( < 0.5 5.3) Effets sur le poids de naissance NR NR corrélation négative PFOS avec le PN par unité log10: β = −148.8 g; IC 95% (−297.0 ; −0.5) (p= 0.049) β = −269.4 g; IC 95%, (−465.7 ; −73.0) surtout chez les filles (p=0.007) corrélation négative PFOA avec le PN par unité log10 β= -75.1g : IC95% (-191.8 ; 41.6) (p=0.207) ~ 101 ~ Effets sur l’âge gestationnel pas de différence significative entre l'âge gestationnel non ajusté et les différentes zones LHWA exclusivement: 38.3 SA ±2.0; partiellement LHWA: 38.1 SA ±2.1; sans LHWA: 38.4 SA ±2.6, (p = 0.43) NR Tableau 8 : Etudes sur les composés perfluorés-Résultats (suite) Auteur Date Pays Pourcentage d’échantillons avec du PFOA/PFOS détectés et concentration moyenne mesurée (ng/mL) Monroy 2008 Canada à 24-26SA: 100% PFOS : moyenne 18.31+/-10.95; médiane 16.6 (10.8–22.9) 100% PFOA : moyenne 2.54+/- 1.65; médiane 2.13 (1.46–3.14) à la naissance : 100% PFOA : moyenne 2.24+/-1.61; médiane 1.81 (1.33–2.64) 100% PFOS : moyenne 16.19+/-10.43; médiane 14.54 (9.19– 20.22) dans le cordon : 100% PFOA : moyenne 1.94+/-1.54; médiane 1.58 (1.09–2.37) 100% PFOS : moyenne 7.19+/-5.73; médiane 6.08 (3.92–9.11) Fei Nov 2007 Danemark +100% pour le PFOS et pour le PFOA plasma maternel du 1er trimestre [PFOS]= 35,5+/-13 [PFOA]= 5,6+/-2.5 Plasma maternel du 2ème trimestre [PFOS]= 29.9+/-11.0 [PFOA]= 4.5+/-1.9 Cordon ombilical [PFOS] =11.0+/-4.7 [PFOA] =3.7 +/- 3.4 PN moyen (grammes) 3432.6+/516.8 3623+/-238 AG moyen (SA) NN préma -turés 39.0 (38.0– 40.2) 280j+/-11 soit 40+/1.6 10% 3,80% NN de faible PN 6% de SGA 1,70% Effets sur le poids de naissance pas de corrélation statistiquement significative entre PN et les concentrations maternelles de PFOS ou PFOA aucune relation entre le PN et le PFOS ou PFOA du cordon n'a été retrouvée pas d’association taux maternels de PFOS et AG taux de PFOA est corrélé avec le PN :β = −10.63 g IC 95% (−20.79 ;−0.47) Les enfants nés de mères ayant des taux de PFOA appartenant aux 3 quartiles les plus élevés ont un PN moyen de 96, 98 et 105g respectivement de moins que les mères des quartiles les plus bas p<0,01 pas d'association entre le taux de PFOS et le PN β= -0.46g (- 2.34 ; 1.41) pas d’association significative du PFOA ni du PFOS avec l’âge gestationnel pas de lien significatif entre taux de PFOS et PFOA avec SGA ~ 102 ~ Effets sur l’âge gestationnel Tableau 8 : Etudes sur les composés perfluorés-Résultats (suite) Auteur Date Pays Apelberg Nov 2007 USA So Mai 2006 Chine Inoue Avril 2004 Japon Pourcentage d’échantillons avec du PFOA/PFOS détectés et concentration moyenne mesurée (ng/mL) dans les échantillons du cordon -100% de PFOA : [PFOA] médiane= 1,6 (0,3-7,1) - >99% de PFOS [PFOS] médiane=5(0,2-34,8) [PFOS]= 45 à 360 [PFOA]= 47 à 210 PFOS PFOA Sang maternel Sang du cordon 100% 8.85 (4.9-17.6) 30% 1.16 (0.5-2.3) 100% 2.87 (1.6-5.3) 0% PN moyen (grammes) AG moyen (SA) NN prématurés NN de faible PN Effets sur le poids de naissance association négative PFOS et PFOA et PN (p<0.05) par unité de Ln: β = −69 g, IC 95%, (−149 ; 10 ) pour PFOS β= −104 g, IC 95%,( −213 ; 5 ) pour PFOA en index pondéral par unité de Ln: PFOS: β = −0.074 g/cm3 × 100, IC 95%, −0.123 à −0.025 PFOA :;β = −0.070 g/cm3 × 100, IC 95%, −0.138 à −0.001, en comparant le 25ème et le 75 ème percentile : PFOS β= -58 g IC95% (-125;5) p<0,05 PFOA β= 58g IC 95% (-119;3) Effets sur l’âge gestationnel pas d’association du PFOS ou PFOA avec l’âge gestationnel 3200 (24883909) 38.85 (36.2841) 13% NR 3400 NR NR NR pas d’association PFOA ou PFOS et PN NR 3125.7 (2579-4162) 39.7 ± 1.05 (38-41) 0% 6.7% pas d’association entre le PFOS du cordon et le PN NR ~ 103 ~ C. Synthèse des résultats par nature de polluants Trente et un travaux, réalisés dans différents pays ont été sélectionnés pour répondre à l’objectif principal de notre étude. 1. Le Bisphénol A a. Nature et description générale des études Sept études ont été sélectionnées. Il y avait une cohorte prospective de Wolff (270), une cohorte rétrospective de Miao (268) , deux études transversales de Lee et Padmanabhan (267,269) et trois études cas-témoins de Chou, Philippat et Cantowine (31,32,266). Elles ont été publiées entre avril 2008 et novembre 2011. Les milieux biologiques étudiés ont été: - le sang maternel et du cordon en post-partum immédiat pour deux études (Chou, Lee) (31,267), - le sang maternel en post partum immédiat pour une étude (Padmanabhan) (269), - les urines maternelles du troisième trimestre (Philippat, Cantowine, Miao, Wolff) (32,266,268,270) pour quatre études. Le BPA était présent dans la majorité des échantillons maternels (entre 80% et 98.5% des échantillons). Les concentrations urinaires ou plasmatiques retrouvées ont été relativement concordantes, avec de façon générale des concentrations plasmatiques maternelles presque 5 à 10 fois plus importante que celles du cordon. L’étude de Padmanabhan (269) ne prenait pas en compte les facteurs de confusion. Phillipat et son équipe (32) ont choisi de prendre des cas avec des anomalies congénitales (cryptorchidie, hypospadias) des organes sexuels masculins, dont une association a été documentée avec le BPA, mais les auteurs n’en n’ont pas fait la démonstration dans leur étude même. Par ailleurs, d’autres perturbateurs endocriniens ou autres causes génétiques peuvent être en cause dans ces types de malformations. Ces remarques seront d’ailleurs explorées ultérieurement et ont fait l’objet d’une publication complémentaire. ~ 104 ~ b. Effets observés Effets sur le poids de naissance L’étude rétrospective à grande échelle sur 587 paires de mères-nouveau-nés (268), a montré un poids de naissance plus élevé chez les nouveau-nés de parents non-exposés professionnellement au BPA comparés à ceux dont les mères étaient exposées avec β= 176.0.4g (p=0.02). Il en était de même que l’étude cas-témoins de Chou, menée sur un plus petit échantillon de 97 paires mères-enfants (31), qui a retrouvé un OR de faible poids de naissance de 3.49 IC 95% (1.07 ; 4.36) chez les nouveau-nés dont les mères ont été les plus exposées, cela étant vrai surtout chez les garçons. Les auteurs avaient également exposé un effet dose en u. De même, Chou (31) a relaté un risque accru de nouveau-nés de faible poids pour l’âge gestationnel chez les cas (le groupe des mères avec des taux plus élevés de BPA) avec OR ajusté 1.84 IC 95% (1.55 ; 2.24). En revanche, l’étude prospective de Wolff menée sur 367 paires mère-nouveau-né (270) a retrouvé une augmentation du poids de naissance β= 38 g IC 95% (–6.0 ; 82) pour chaque augmentation du logarithme de concentration de BPA maternelle urinaire mais ceci n’est pas significatif (p<0.20). L’étude cas-témoins de Philippat (32) retrouvait elle aussi, de manière non significative (p= 0.7) un poids plus élevé chez les nouveau-nés masculins ayant des mères avec des forts taux de BPA urinaire, avec un effet dose probable en u-inversé. Ces 2 études sont de très bonne qualité seulement l’étude de Phillipat a pu introduire un biais dans la sélection de son échantillon. Ainsi, comme vu précédemment, ses cas sont des nouveau-nés nés avec cryptorchidie ou hypospadias, sans que ces anomalies aient été mises en relation avec des taux anormaux de BPA ou de phtalates dans sa propre étude. Par ailleurs, la moyenne des taux de BPA retrouvés dans l’étude de Wolff était moins importante comparée aux moyennes des prélèvements similaires faits dans les autres études. Ceci a peut-être pu contribuer à cette absence de lien retrouvé ou à un effet-dose u suspecté. L’étude de Padmanabhan (269) n’a pas non plus retrouvé de lien mais il s’agit d’une étude de petite taille (40 mères) n’ayant pas pris en compte les facteurs de confusion. Seule l’étude transversale de Lee (267) retrouvait une relation positive. Pour chaque logarithme de concentration de BPA plasmatique maternelle et le poids de naissance du nouveau-né augmentait de 68 g (p= 0.014). Il s’agit de l’étude ayant le plus mauvais score de Strobe. ~ 105 ~ Effets sur l’âge gestationnel L’étude cas-témoins de Cantonwine (266) de petite taille retrouvait des concentrations urinaires maternelles de BPA plus élevées chez les mères ayant accouché prématurément avec un OR ajusté = 1.91 IC 95% (0.93, 3.91) (p=0.08 pour ≤ 37SA; pour le groupe <37SA p<0.05). En revanche, 3 études épidémiologiques n’ont pas réussi à mettre en évidence un lien entre BPA et l’âge gestationnel. Il s’agit de la cohorte prospective de grande taille de Wolff (270) de bonne qualité mais regroupant un échantillon de femmes avec des taux plutôt bas de BPA. L’étude cas-témoins de Chou (269) qui est de qualité comparable à celle de Cantowine. L’étude transversale de Padmanabhan (269) est beaucoup moins informative (petit échantillon et score de Strobe plus bas). 2. Les phtalates a. Nature et description générale des études Neuf études ont été sélectionnées. Elles se composaient en trois études cas-témoins (Phillippat, Meeker, Zhang) (32,115,272), cinq cohortes prospectives (Huang, Wolff, Adibi, Suzuki,Whyatt) (117,270,271,273,274) et une étude transversale (Latini) (116). Elles ont été publiées entre novembre 2003 et septembre 2011. Les milieux biologiques étudiés ont été : - les urines maternelles entre le deuxième et le troisième trimestre principalement pour six études (Philippat, Wolff, Adibi, Meeker, Suzuki) (32,270–273) dont une avec une analyse simultanée de l’air intérieur (Whyatt) (274), - le sang maternel du troisième trimestre, le sang du cordon et le méconium pour une étude (Zhang) (115), - les urines maternelles et un échantillon du liquide amniotique (Huang) (117) pour une étude, - le sang du cordon pour une étude (Latini) (116). Dans toutes les études tous les métabolites des phtalates ont été massivement détectés dans tous les milieux biologiques. Plusieurs études ont analysé l’ensemble des phtalates de haut ou de bas poids moléculaire (Phillipat, Suzuki, Meeker et Wolff). Tandis que d’autres ont ~ 106 ~ principalement étudié le phtalate le plus répandu : le DEHP et ses différents métabolites (Huang, Latini, Whyatt, Adibi, Zhang). Les concentrations des différentes métabolites étaient plutôt disparates mais assez concordantes pour l’ordre de grandeur entre les études. Tous les métabolites de phtalates n’avaient pas des effets identiques. L’ensemble des études prenait en compte tous les facteurs de confusion hormis l’étude de Latini (116), et celle d’Huang (117) qui n’a pas considéré l’exposition maternelle au tabac ou à l’alcool comme biais potentiel. b. Effets observés Sur le poids de naissance L’étude cas témoins intéressante de Zhang (115) sur 88 nouveau-nés, mettait en évidence un taux de phtalates plus élevé chez les nouveau-nés avec un faible poids de naissance comparés aux autres, de manière statistiquement significative ( p<0.05). Il s’agit de la seule étude qui a tenté une analyse la plus représentative possible de l’exposition in-utero du BPA reçu par le fœtus. Elle a étudié en plus des prélèvements maternels, le cordon et le méconium. Cependant, deux études prospectives de Suzuki (273) et de Wolff (270) de grande ampleur, l’étude cas témoins de Philippat (32) et l’étude transversale celle de Latini (116) ne retrouvaient pas de lien significatif entre le taux de phtalates et le poids de naissance. L’étude de Latini a le plus mauvais score de Strobe. Celle de Philippat et de Wolff, pouvaient avoir inclus des biais dans leur sélection d’échantillonage, comme vu précédemment. Les études de Suzuki et de Zhang sont de qualité comparable, mais les mesures de l’exposition, elles ne l’étaient pas. En effet, dans le premier les urines maternelles ont été prises comme indicateur de l’exposition tandis que pour le deuxième le plasma maternel, le plasma du cordon et le méconium ont été sélectionnés. L’étude prospective de Huang (117) de petite taille sur 65 paires mère-nouveau-né, a retrouvé un poids de naissance plus élevé chez les nouveau-nées filles dont le liquide amniotique contenait des taux élevés d’un seul type de phtalate : le mono-butyl-phtalate (MBP). Cela n’a pas été confirmé chez les nouveau-nés garçons. Il s’agit d’une étude de qualité moyenne car de petite taille et les facteurs de confusion maternels n’ont pas été précisés. Aucune étude n’a relaté de lien entre les nouveau-nés de faible poids pour l’âge gestationnel et les phtalates. ~ 107 ~ Sur l’âge gestationnel Trois études étaient en faveur d’un raccourcissement de l’âge gestationnel. L’étude prospective de Whyatt (274), de grande envergure, retrouvait un raccourcissement de la durée gestationnelle de 5 jours IC 95% (2.1-8.0 p=0.001) chez les nouveau-nés avec des mères dont les concentrations urinaires de MEHP appartenaient au quatrième quartile par rapport au premier quartile. De même l’étude cas-témoins de Meeker (272) retrouvait un OR ajusté de 3.5; IC 95% (1.0–12.9) pour le MEHP dans le groupe des prématurés versus le groupe des nourrissons nés à terme. Ces deux études ont un excellent score Strobe. De plus, les concentrations de phtalates urinaires retrouvées dans l’étude de Whyatt correspondaient à l’ordre de grandeur des concentrations retrouvées chez les « mères-cas » de l’étude de Meeker. L’étude transversale de Latini (116), de moins bonne qualité, réalisée sur 84 nouveau-nés, était en faveur de l’hypothèse d’un accouchement plus précoce si le taux cordonal de MEHP était plus élevé. En revanche, 2 études prospectives de grande envergure et de bonne qualité l’une sur 283 paires mères nouveau-nés d’Adibi (271) et l’autre sur 382 paires mère nouveau-né de Wolff (270), étaient en faveur d’une augmentation de la durée gestationnelle en rapport avec les taux de phtalates urinaires. Avec 2.8 jours de plus de gestation en comparant le premier et le dernier tertile de phtalates urinaires maternelles pour l’étude de Wolff (270). Mais cet allongement n’a été constaté qu’avec les phtalates de bas poids moléculaire. Aucun lien n’a pu être mis en évidence avec les phtalates de haut poids moléculaire ou les métabolites du DEHP, et donc le MEHP. L’étude d’Adibi (271) retrouvant 1.1 jours supplémentaires de gestation pour chaque augmentation de logarithme de MEHP et 1.3 jours pour le MEOHP dans les urines maternelles. Les concentrations urinaires retrouvées dans l’étude d’Adibi s’apparentaient à celles des « mères-témoins » de l’étude de Meeker. Il se peut alors que ces concentrations plus basses des métabolites du DEHP dans cette étude d’Adibi n’ont pas pu mettre en évidence un lien avec un âge gestationnel plus court, ou la possibilité d’une doseeffet en courbe u peut-être également envisageable. Les concentrations de l’étude de Wolff étaient plus en rapport avec celles de l’étude de Whyatt. Or ce dernier n’a analysé que les résultats avec les métabolites du DEHP et non les phtalates de bas poids moléculaire, rendant les deux études non comparables. Deux études prospectives, l’une de Suzuki sur 149 paires mère-nouveau-né (273) et l’autre de Huang de plus petite taille sur 65 paires (117), ne retrouvaient pas de lien entre phtalates et l’âge gestationnel. Les résultats de Wolff, ont été également concordants mais qu’avec les phtalates de haut poids moléculaire et le DEHP (270). La qualité de l’étude de Wolff est comparable à celle de Suzuki mais sur un échantillon de population double par rapport à cette dernière. L’étude de Huang avait un plus mauvais score de Strobe. ~ 108 ~ 3. Les Parabens Une seule étude a analysé les parabens, il s’agit de celle de Phillippat (32) avec une étude conjointe aux phtalates et au bisphénol A. Les parabens pris en compte sont le méthyl paraben, l’éthyl paraben, le propyl paraben et le butyl paraben sans effet retrouvé sur l’âge gestationnel ou le poids de naissance. 4. Les Retardateurs de flamme bromés. a. Nature et description générale des études Sept études ont été sélectionnées. Elles comprenaient quatre études prospectives (246,248,275,276) (Foster, Sweeney, Givens, Harley), deux études transversales (199,201) (Mazdai,Chao) et une étude cas-témoins (198) (Wu). Elles ont été publiées entre juillet 2003 et septembre 2011. Les milieux biologiques analysés étaient : - le plasma maternel du troisième trimestre (Harley) (276), - le lait maternel (Chao) (201), - le sang du cordon ombilical (Wu) (198), - le sang maternel au moment de l’inclusion ou pendant le suivi (Sweeney, Givens) (248,275), - le sang maternel et du cordon en post-partum immédiat (Mazdai) (199), - le sang maternel du deuxième trimestre, puis en post-partum immédiat et le sang du cordon (Foster) (246). Les BDE-47, BDE-99, BDE-100 étaient des congénères massivement détectés. Le fœtus semblait être exposé au moins autant que sa mère (199) voire plus. Ainsi la concentration plasmatique maternelle en milieu de grossesse était plus élevée qu’en postpartum. Foster émettait l’hypothèse que les réserves maternelles en lipides (qui contenaient donc les PBDE) étaient mobilisées durant la grossesse en faveur du fœtus. Le lait maternel en contenait encore moins (201). Différents retardateurs de flammes bromés ont été étudiés : les études de Sweeney et de Givens ont analysé les polybromobiphényles (PBB) tandis que les autres auteurs se sont intéressés aux polybromodiphényle-éthers (PBDE). ~ 109 ~ b. Effets observés Sur le poids de naissance Quatre études ont retrouvé un lien entre les retardateurs de flammes bromés et plus faible poids de naissance. Trois études prospectives : Harley (276) retrouvait une association inverse entre taux de PBDE dans le sang maternel et le poids de naissance avec Ʃ PBDEs (β= - 140.2g, IC95% : 254.1, - 26.3) (p <0.05). Foster (246) confirmait cette tendance avec les analyses dans le cordon ombilical. L’étude cas-témoins de Wu (198) et l’étude transversale de Chao (201) dans le lait maternel retrouvaient des associations de risques statistiquement significatives. Mazdai (199), lui ne retrouvait aucun lien mais son étude transversale était réalisée avec un petit échantillonnage de 12 naissances probablement pas assez puissant pour mettre en évidence un quelconque effet. L’étude de Givens (275) a retrouvé une baisse du poids de naissance de β= 98.84 g IC95% (-197.01 ; -0.68) (p=0.0484) pour le dernier tertile comparé au premier tertile. Mais ces taux sanguins pris en compte à l’inclusion, n’étaient pas représentatifs des taux durant la grossesse, qui devenaient par la suite plus significatifs β= -57.64g IC95% (-165.07 ; 49.79) (p=0.2855). La cohorte prospective de Sweeney (248) retrouvait une augmentation du poids de naissance mais se basait de même, sur le taux de retardateurs de flammes bromés également au moment de l’inclusion alors que les femmes n’étaient pas encore nécessairement enceintes. De plus, la dichotomisation était faite à partir de 14 ppb, représentant environ le 75ème percentile de l’exposition. Le tabagisme maternel pendant la grossesse n’a pas été pris en compte dans cette étude alors qu’il pouvait être un facteur de confusion important. Les différents congénères n’avaient pas la même influence, le BDE-99 semblait avoir le plus avoir de conséquences sur le poids de naissance (246,248). Aucune étude n’a analysé le faible poids pour l’âge gestationnel. Sur l’âge gestationnel Trois études prospectives de grande envergure retrouvaient l’absence de lien entre retardateurs de flammes bromés et âge gestationnel (248,275,276) (Sweeney,Givens,Harley). Cependant pour des raisons invoquées ci-dessus, les conclusions des études de Sweeney et Givens sont à modérer car ils n’ont pas pris en compte l’exposition réelle aux polluants lors de la grossesse. L’étude d’Harley est de bonne qualité, mais le tabagisme maternel n’a pas été pris en compte. ~ 110 ~ L’étude de Wu (198) retrouvait plus de prématurité chez les nouveau-nés ayant des taux plus importants de PBDE dans le cordon. Seulement il est difficile de conclure, étant donné que les auteurs ont comparé un groupe témoin dit « naissances normales » versus un groupe cas « naissances pathologiques » regroupant l’ensemble des nouveau-nés prématurés et/ou de faible poids de naissance et/ou mort-nés, représentant environ 16% de l’effectif total. Les résultats donnés ne nous permettaient pas de distinguer le pourcentage attribué aux nouveau-nés prématurés seuls et à ceux de faibles poids de naissance seuls. 5. Les composés perfluorés a. Nature et description générale des études Dix études ont été sélectionnées : une étude rétrospective de Wen (286), cinq études prospectives de Fei, Hamm, Monroy, Stein et de Washino (278,279,281,284,285) et quatre études transversales d’Apelberg, Inoue, Nolan et de So (277,280,282,283). Elles ont été publiées entre avril 2004 et janvier 2011. Les milieux biologiques étudiés ont été: - le plasma maternel et du cordon en post partum immédiat (Inoue, Wen) (280,286), - le plasma maternel du deuxième trimestre (Hamm) (279), - un prélèvement plasmatique au moment de l’inclusion (Stein) (284), - le plasma maternel au cours du deuxième trimestre ou en post-partum immédiat (Washino) (285), - le plasma maternel du deuxième trimestre, en post partum immédiat et du cordon (Monroy) (281), - le plasma maternel du premier et du deuxième trimestre, et sang du cordon (Fei) (278), - le plasma du cordon ombilical (Apelberg) (277), - le lait maternel (So) (283). L’étude de Nolan était la seule à ne pas estimer l’exposition par un prélèvement biologique, mais cette dernière était rapportée à la zone d’habitation (282). A noter que pour l’étude de Wen (286) seul l’abstract a été publié et donc analysé. Cet abstract est issu d’un numéro spécial de la revue Epidemiology, ne regroupant que les abstracts des études présentées à la Conférence Internationale de la Society of Exposure Science et de l’International Society for Environmental Epidemiology. Le PFOS et le PFOA étaient massivement détectés dans tous les échantillons. Les concentrations sanguines maternelles retrouvées étaient plutôt disparates. Une tendance générale ~ 111 ~ s’est toutefois dégagée. Ainsi l’exposition au PFOS était de 4 à 8 fois plus importante que le PFOA dans les études d’Apelberg, Hamm, Monroy et Washino (277,279,281,285), avec des taux encore un peu plus élevés dans l’étude de Fei (278). Seule l’étude de Stein (284) retrouvait des taux de PFOA supérieurs aux taux de PFOS, ce qui était prévisible, puisque l’étude se portait chez des femmes habitant une zone accidentellement contaminée par le PFOA. Aussi, seuls les résultats concernant le PFOS, indépendants de l’exposition accidentelle ont été analysés. L’étude n’intégrant aucun groupe de référence non exposé au PFOA, contrairement à l’étude de Nolan qui comparait des groupes totalement, partiellement ou non exposé au PFOA. Les concentrations de PFOA et de PFOS dans le cordon étaient de l’ordre de 2 à 3 fois moins importantes que les consentrations maternelles. Les autres sels et dérivés des composés perfluorés étaient inconstamment analysés. C’est pourquoi, nous n’avons analysé que le PFOS et le PFOA. Les études de Wen (286), de Monroy (281), de So (283) et d’Inoue (280) ne prennaient pas en compte les facteurs de confusion. b. Effets observés Sur le poids de naissance Pour le PFOS : Quatre études ont suggéré que le PFOS était associé à un risque accru de poids de naissance plus faible. Ainsi, 1’étude prospective de grande taille avec 428 nouveau-nés suivis pour Washino (285), qui retrouvait une diminution de -148.8g IC95% (- 297 ;-5) pour chaque gain d’une unité logarithmique de PFOS, avec une tendance accentuée chez les filles. L’étude cas-témoins de Stein (284) de bonne qualité et de très grande envergure analysant 5262 naissances retrouvait un OR ajusté de 1.5 (IC95% 1.1 ; 1,9) en dichotomisant par rapport à la médiane. L’étude transversale d’Apelberg (277) confirmait aussi cette tendance avec un β = −69 g, IC 95%, (−149 ; 10) pour chaque augmentation d’une unité logarithmique de PFOS. L’étude de Wen (286), certes de moins bonne qualité, allait également dans ce sens avec par unité de logarithme: β = −288.47 g; 95% IC (−444.95 à −142.99 g). Par contre d’autres études ont rétrouvé une absence de lien. Il s’agit de l’étude prospective de Fei (278) de très bonne qualité. Ainsi que 4 autres études de plus petite taille, celle d’Hamm (279) sur un échantillon de 252 paires mère-nouveau-né, et celle Monroy (281) sur 101 paires mèrenouveau-né et celles transversales d’Inoue (280) et de So (283), ne dépassant pas 20 personnes. ~ 112 ~ Pour le PFOA Deux études étaient en faveur d’une diminution du poids de naissance avec le PFOA. Ainsi, l’étude de Fei (278) a retrouvé un risque corrélation négative entre le PFOA et le poids de naissance. Les enfants nés de mères ayant des taux de PFOA appartenant aux 3 quartiles les plus élevés avaient un poids de naissance moyen de respectivement 96, 98 et 105 grammes de moins que les mères des quartiles les plus bas (p<0,01) (278). Il s’agit d’une étude de grande ampleur avec un échantillon de 1399 mères sélectionnées à partir d’une cohorte nationale danoise de 91827 femmes enceintes. L’étude transversale d’Apelberg (277) a retrouvé un β= −104 g, IC 95% (−213;5). Cependant, d’autres études n’ont pas mis en évidence de lien entre PFOA et le poids de naissance. C’est le cas des études prospective de Monroy (281), de Hamm (279) et celle transversale de Nolan (282). Les deux premières ont été réalisées sur des petits échantillons. La troisième, l’étude de Nolan n’avait pas pris en considération les facteurs de confusion du tabagisme et des caractéristiques pondérales de la mère. L’étude prospective de Washino (285) a retrouvé de manière non significative β= -75g : IC95% (-192 ; 42) (p=0.207) pour chaque gain d’une unité logarithmique de PFOA. Les taux plus faibles de PFOA dans cette étude de Washino comparés aux études de Fei ou d’Apelberg, peuvent avoir contribués à l’absence d’un résultat plus significatif. Fei a pris en compte les nouveau-nés de faible poids pour l’âge gestationnel (278), aucune relation n’a été établie avec les taux maternels de PFOA et PFOS. Hamm a retrouvé une diminution du risque de faible poids pour l’âge gestationnel mais seulement pour le 3ème tertile d’exposition avec OR=0.26 IC95% (0.10-0.70). Effets sur l’âge gestationnel Pour le PFOS L’étude cas-témoins de Stein (284) a retrouvé un OR ajusté de 1.4, 95% IC (1.1, 1.7) de risque de prématurité mais seulement pour des concentrations de PFOS supérieures au 90ème percentile. La majorité des études tendaient à conclure qu’il n’y avait pas d’association à des concentrations plus ordinaires, à l’instar de deux études prospectives (Hamm et Monroy (279,281)) et une étude transversale (Apelberg(277)). Une seule étude rétrospective de Wen (286), de grande envergure mais de plus faible qualité Strobe, a retrouvé une corrélation négative du PFOS avec l’âge gestationnel par unité de log10: β = − 0.87 semaines, 95% IC (−1.4 à −0.32). Pour le PFOA Aucune étude n’a retrouvé de lien. ~ 113 ~ D. Synthèse des résultats par marqueur de santé périnatale A la lumière des trente et une études, nous avons pu constater que les résultats trouvés n’étaient pas toujours uniformes. Cependant, nous pouvons tirer quelques conclusions générales. 1. Sur le poids de naissance - Pour le bisphénol A: les résultats étaient en faveur d’un risque de poids de naissance plus faible chez les fœtus les plus exposés in-utero, avec un effet probable en courbe dose-effet u. Une seule étude cas-témoins a été consacrée aux nouveau-nés de faible poids de naissance. Chou a retrouvé un risque plus important chez ces nouveau-nés dont les mères étaient les plus exposées OR= 2.42 IC95% (1.72-3.36) (31). - Pour les phtalates : les résultats n’étaient pas tranchés. Ils étaient soit en faveur d’une absence de lien évident, soit en faveur d’une augmentation de risque de faible poids de naissance. Une seule étude cas-témoins a été consacrée aux nouveau-nés de faible poids de naissance. Zhang constatait un taux de phtalates plus élevé dans le cordon et le méconium de ces nouveau-nés OR=3.54 IC95% (1.54-6.15) (115). -Pour les retardateurs de flamme bromés : les résultats étaient en faveur d’une augmentation du risque de plus faible poids de naissance. Une seule étude, celle de Wu, a étudié simultanément les naissances « pathologiques » (faibles poids de naissance, prématurité et mort-nés) par rapport aux naissances « normales ». Des taux significativement plus élevés ont été retrouvés dans le sang du cordon de ces derniers : 41.97 ng/mL contre 9.882 ng/mL (p=0.004) (198). -Pour les composés perfluorés : les résultats étaient en faveur d’une augmentation du risque de plus faible poids de naissance. Deux études se sont intéressées plus particulièrement aux nouveau-nés de faible poids de naissance. L’étude de Stein (284) qui a retrouvé un risque augmenté de faible poids de naissance pour des taux sanguins de PFOS maternels supérieurs à la médiane OR=1.5 IC95% (1.1-1.9). L’étude de Nolan n’a pas retrouvé de lien entre PFOA et faible poids de naissance mais elle n’a pas pris en compte des biais de confusion (282). 2. Sur l’âge gestationnel - Pour le bisphénol A : Peu d’études ont analysé ce paramètre. Celles qui l’ont étudié n’ont pas mis en évidence de lien. ~ 114 ~ Une seule étude cas-témoins a été consacrée aux nouveau-nés prématurés, leurs mères avaient des taux urinaires de BPA plus élevés OR=3.24 IC95% (1.1-9.6) (266). -Pour les phtalates : les résultats étaient divergents. Les phthalates pouvaient induire un âge gestationnel soit plus court soit plus long. Cela pourrait être dû à un effet-dose u. Cependant, la seule étude cas-témoins qui a été consacrée aux nouveau-nés prématurés allait dans le sens d’une durée plus courte. Ainsi, leurs mères avaient des taux urinaires de phtalates plus élevés OR=5.0 IC95% (1.4-18) (272). - Pour les retardateurs de flamme bromés : la moitié des études sur ces polluants ont analysé l’âge gestationnel. Pour ces études, il n’a pas été mis en évidence d’association. - Pour les composés perfluorés: la majorité des résultats n’a pas mis en évidence de lien entre les composés perfluorés et l’âge gestationnel. Trois études se sont intéressées à la prématurité et les composés perfuorés. Celles de Hamm (279) et celle de Fei (278) ont trouvé une association positive mais non significative. L’étude de Stein a également établi ce lien, mais il n’était significatif que pour des concentrations plasmatiques maternelles au-delà du 90ème percentile OR=1.4 IC95% (1.1-1.7). 3. Sur le faible poids pour l’âge gestationnel Seulement quatre études sur l’ensemble des travaux ont analysé ce paramètre. Il n’a été concluant qu’avec le bisphénol A qui exposerait à un risque accru d’hypotrophie. Aucun lien n’a été reporté avec les phtalates, les retardateurs de flammes bromés ou les composés perfluorés. En raison du peu d’information dont nous disposons, nous ne pouvons conclure. Une publication a été faite sur les parabens, sans lien retrouvé avec les issues de grossesse. Le tableau suivant résume les principaux effets retrouvés. Tableau 9 : Tableau résumé des effets des polluants sur les principaux marqueurs de la périnatalité. Augmentation du risque Diminution du risque * Etudes ayant analysées les nouveau-nés de faible poids pour l’âge gestationnel PM: poids moléculaire Pas de lien MBP: mono-butyl-phthalate Non étudié (1) : Etudes sur le faible poids de naissance (2) : Etudes sur la prématurité (3) : Etude ne prenant en compte que l’abstract ~ 115 ~ Auteur, Pays Chou, Chine (1) PHTALATES BISPHENOL A Philippat, France Type d’étude Cas-témoins dans cohorte prospective Cas-témoins dans cohorte prospective Taille de l’échantillon 62 cas 35 témoins 48 cas 143 contrôles 587 paires mèrenouveau-né Miao, Chine rétrospective Cantonwine Mexique (2) Cas-témoins dans cohorte prospective Lee, Corée transversale Wolff, USA prospective Padmanabhan USA transversale 40 mères Philippat, France Cas-témoins dans cohorte prospective Suzuki, Japon prospective Whyatt, USA prospective 72 cas 216 contrôles 149 paires mèrenouveau-né 331 paires mèrenouveau-né Meeker, Mexique (2) Zhang, Chine (1) Cas-témoins dans cohorte prospective Adibi, USA Huang, Chine Cas-témoins prospective prospective Wolff, USA prospective Latini, Italie transversale 30 cas 30 contrôles 300 paires mèrenouveau-né 367 paires mèrenouveau-né 30 cas 30 témoins 88 cas 113 témoins 283 paires mèrenouveau-né 65 paires mèrenouveau-né 382 paires mèrenouveau-né 84 nouveaunés Score Impact de factor qualité de la strobe revue 20 2.45 20 6.09 20 3.137 20 2.45 17 3.137 21 6.09 19 2.803 20 6.09 21 4.691 22 5.391 22 6.09 20 4.042 22 5.745 Poids de naissance plus faible * MBP 19 4.691 21 6.09 18 6.09 ~ 116 ~ Age gestationnel plus jeune autres phtalates Bas PM * Haut PM DEHP RETARDATEURS DE FLAMMES BROMES Auteur, Pays Type d’étude Foster, Canada prospective Harley, USA prospective Wu, Chine Sweeney, USA prospective Givens, USA prospective Chao, Taïwan transversale Mazdaï, Inde transversale Wen, Chine (3) Hamm, Canada (2) Stein, USA (1) COMPOSES PERFUORES Cas-témoins Nolan, USA (1) Washino, Japon Monroy, Canada Fei, Danemark rétrospective prospective Cas témoins dans rétrospective transversale prospective prospective prospective Apelberg, USA transversale So, Chine transversale Inoue, Japon transversale Taille de l’échantillon 97 paires mèrenouveau-né 286 paires mèrenouveau-né 102 cas-51 contrôles 1111 nouveaunés et 506 mères 899 nouveau-nés et 444 mères 20 paires mèrenouveau-né 12 paires mèrenouveau-né 456 paires mèrenouveau-né 252 paires mèrenouveau-né 1845 paire mèrenouveau-né pour PFOA et 5262 pour PFOS 1555 paire mèrenouveau-né 428 paires mèrenouveau-né 101 paires mèrenouveau-né 1399 paires mère-nouveauné 293 nouveau-nés 19 paires mèrenouveau-né 15 paires mèrenouveau-né Score Impact de factor qualité de la strobe revue 21 3.115 21 5.745 20 4.827 21 3.5 20 3.115 21 4.691 19 6.09 12 NR Poids de naissance plus faible Age gestationnel plus jeune PFOS PFOS PFOA 21 3.132 20 5.745 21 3.137 21 6.09 20 3.5 22 6.09 22 6.09 16 4.827 19 6.09 PFOA PFOS PFOA PFOS * PFOA ~ 117 ~ PFOS PFOS PFOA PFOA PFOA PFOS PFOA PFOS PFOA PFOS * * PFOA PFOS PFOA PFOS PFOS PFOS PFOA PFOS PFOA PFOS IV. DISCUSSION Les études correspondant aux critères de sélection sont au nombre de 31. Les résultats ont été plutôt hétérogènes. Le poids de naissance a été l’issue de grossesse la mieux documentée et la mieux analysée. Le bisphénol A, les retardateurs de flammes bromés et les composés perfuorés semblent être des facteurs favorisant un poids de naissance plus faible. Moins d’études se sont intéressées à l’âge gestationnel. Parmi celles-ci la majorité a retrouvé une absence de lien entre la durée gestationnelle et ces trois polluants cités ci-dessus. Pour les phtalates, des résultats contradictoires ont été exposés. Cela peut être attribuable soit à la méthodologie des études soit à un effet dose en courbe u. Trop peu d’études se sont concentrées sur les parabens en tant que les polluants, et sur le faible poids pour l’âge gestationnel en tant qu’issue de la grossesse. A.Validité interne 1. Les points forts La perturbation endocrine exogène est une thématique majeure en santé environnementale. Les effets avérés ou suspectés des perturbateurs endocriniens sont sévères, peu réversibles et transgénérationnels. Il est donc urgent de trouver des moyens de prévention. Il s’agit d’un travail original dans la mesure où, à notre connaissance, aucune revue systématique similaire n’a été faite sur ce sujet. La plupart des revues publiées se sont concentrées majoritairement sur un polluant donné et sur ses conséquences sur la reproduction ou sur la santé de l’enfant et de l’adulte. Nous avons donc proposé un lien logique entre ces deux thèmes, en développant la grossesse et la périnatalité. Le choix de traiter plusieurs polluants ensemble est représentatif de leur imbrication et intrication inextricable dans notre environnement quotidien. Il est malheureusement souvent difficile de les étudier expérimentalement simultanément comme ils le sont en réalité dans notre vie. Il s’agit d’une revue de la littérature exhaustive sur Medline et Toxnet, prenant en compte un ensemble de polluants considérés comme hautement prioritaires dans les politiques de santé publique, à en juger certaines limitations ou interdictions de fabrication ou d’utilisations qui sont d’ores et déjà mise en place, au nom du principe de précaution. Il n’y a pas eu de limite de date, ni de limite de qualité de l’étude, ni de limites de méthodologie (taille de l’échantillon, ajustement avec biais de confusion,…). La question de santé et environnement sur les perturbateurs endocriniens étant une préoccupation plutôt récente, nous y avons inclus donc des données jusqu’à fin 2011. Une démarche systématique de sélection des articles a été réalisée, à partir d’articles issus des équations de recherche. ~ 118 ~ 2. Les points faibles Nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés dans l’analyse des données de la littérature étant donné que les études sélectionnées étaient de nature différente. En effet, elles se distinguaient par leur méthodologies : études observationnelles de cohorte prospective, de cohorte rétrospective, étude cas-témoins ou études transversales. Il a donc été impossible au vue de cette disparité, de réaliser une méta-analyse à partir des articles inclus. Dans la recherche sur la perturbation endocrine exogène, les études transversales de par leur définition, sont peu adaptées car elles mettent en évidence des associations plausibles à un instant t donné et non des relations causales entre les éléments étudiés. De même, comme les études castémoins, elles ne permettent pas de mettre en évidence la fenêtre de susceptibilité, autrement dit la période biologiquement active. L’extrapolation d’une seule mesure d’exposition contemporaine à l’étude, ne peut donc être représentative de la période d’initiation de l’effet pathogène ni de sa période de latence phénotypique. Les cohortes de suivi sont donc plus représentatives de cette dynamique de la perturbation endocrine évolutive dans le temps. Cependant les études cas-témoins, de même que les études transversales permettent de déterminer rapidement, à un moindre coût et sur un échantillon relativement plus petit, une association avec les variables d’expositions. Les études cas-témoins nichées dans une cohorte sont donc des solutions intermédiaires qui permettent d’obtenir des conclusions relativement rapidement. A condition de bien déterminer les cas et les témoins. Ainsi, dans l’étude de Phillipat (32) les cas étaient des nouveau-nés masculins atteints d’hypospadias ou de cryptorchidie. Ces anomalies ont été généralement mises en lien avec les perturbateurs endocriniens. Seulement si le risque de cryptorchidie était effectivement croissant avec les tertiles croissant de taux de BPA maternels urinaires, il a été trouvé au contraire un résultat inattendu. En effet, dans le complément de l’étude publié en mars 2012, les auteurs ont constaté une diminution du risque d’hypospadias avec une exposition croissante maternelle aux phtalates. Il en était de même avec le risque de cryptorchidie mais de manière moins prononcée (287). Les populations de femmes enceintes et de nouveau-nés étaient hétérogènes en termes de démographie ethnique, de l’âge maternel, du nombre de parité/gestité, des conditions socioéconomiques, de la consommation de toxiques, des pathologiques maternelles ou fœtales, du pays et de la zone de résidence, de la qualité de pris en charge de soins pré-nataux. Même si la majorité des études ont tenté de restreindre les biais de confusion de la prématurité et du faible poids de naissance, les critères pris en compte variaient entre chaque étude. ~ 119 ~ La mesure de l’exposition n’était pas la même. Elle était : - soit déterminée directement par les échantillons biologiques analysés. Ceux-ci étaient le sang, les urines et le lait pour la mère, le sang du cordon, le liquide amniotique ou le méconium pour le nouveau-né. - soit déterminée indirectement, en fonction du lieu d’habitation, ou de la profession avec une estimation approximative du degré d’exposition. Les périodes de mesure de l’exposition n’étaient pas identiques, elles ont eu lieu en période prénatale, au premier, au deuxième ou au troisième trimestre ou en post-natale en post-partum immédiat. Parfois au sein d’une même étude, des échantillons biologiques différents étaient prélevés à des périodes différentes pour une meilleure représentativité. Les définitions retenues pour le faible poids de naissance n’étaient parfois pas celle unanimement adoptée (soit inférieur à 2500 grammes) à l’instar de l’étude de Chou qui la limitait à moins de 2600grammes (31). Le poids de naissance du nourrisson se basait soit sur l’observation médicale, soit sur le certificat de naissance ou soit sur la mémoire des mères. De même l’âge gestationnel était basé sur la date des dernières règles pour la majeure partie des études et moins sur les données échographiques, plus précises en cas de cycles irréguliers ou de biais de mémorisation, mais plus chères. Les études étant variables, l’expression des résultats l’était tout au plus. Certains étaient traduits en Odds-ratios, d’autres en logarithme de concentrations, d’autres tout simplement en différence de variable β. Cependant, malgré ces obstacles méthodologiques inhérents aux études épidémiologiques, la majeure partie des études, à en juger le score de Strobe, a respecté la liste des items définissant les critères de qualité d’une étude observationnelle. B. Validité externe A notre connaissance, jusqu’à fin 2011 aucune étude similaire n’a été réalisée sur l’analyse simultanée de ces cinq perturbateurs endocriniens prédominants dans notre quotidien et de leurs effets sur les principaux issues de la grossesse. La plupart des revues n’ont étudié les effets que d’un seul polluant. Seule l’expertise collective de l’INSERM (14) a regroupé ces cinq polluants mais elle n’a traitée quasi-exclusivement que des conséquences sur la reproduction humaine et animale. ~ 120 ~ Sur le Bisphénol A, Golub (288) en 2010, dans sa revue sur la toxicité développementale humaine et animale du BPA, a conclu à l’absence d’association du BPA avec les marqueurs périnataux. Mais il a modéré ses propos dans la mesure où il n’avait pris en considération que l’étude de Padmanabhan (269) et Wolff (270). Sur les phtalates Hauser et Calafat en 2005 dans une revue dédiée aux effets globaux des phtalates sur l’Homme (108), n’ont pas pu émettre de conclusion franche sur l’effet des phthalates sur la grossesse, étant donnée le peu d’études disponible à cette époque (étude de Latini (116) et étude de Tabacova dont seul l’abstract a été publié). Sur les parabens A notre connaissance, il n’y a eu aucune étude publié sur notre thématique. Sur les retardateurs de flammes bromés L’expertise de l’EFSA 2011 sur les effets globaux des PBDE (289), a conclu que les PBDE pouvaient avoir des conséquences nuisibles telles qu’un plus faible poids de naissance ou un plus petit âge gestationnel. Sur les composés perfuorés Dans l’expertise collective de l’INSERM (14) un paragraphe a été consacré aux effets fœtaux des composés perfluorés, et il a conclu à l’hypothèse plausible d’une augmentation de risque de faible poids de naissance en relation avec le PFOS et le PFOA. Steenland en 2010, dans sa revue traitant des effets sanitaires du PFOA (236) aboutissait à la même la même conclusion. Olsen en 2009, a publié une étude sur les composés perfluorés et leurs issues de grossesse (245). Il a inclu 6 études en population générale (Inoue, Apelberg, Fei, Monroy, Washino et Nolan) et 2 études en population professionnelle. Il conclut également sur la discordance des résultats, sachant qu’aucun résultat significatif n’a été trouvé en cas de d’exposition accrue c'est-à-dire en milieu professionnel. A notre connaissance, aucune nouvelle étude autour de notre thématique n’a été publiée à notre dernière révision en mai 2012. ~ 121 ~ C. Implications Il nous semble important de multiplier les études épidémiologiques sur les effets sanitaires des principaux perturbateurs endocriniens. En effet, il s’agit d’un domaine encore peu connu et peu exploré. A en juger notre sélection d’articles, la plus ancienne publication datait de Juillet 2003 et la grande majorité a été publiée à partir de 2008. Nous assistons donc à une émergence croissante de cet intérêt et tous les efforts doivent contribuer à enrichir notre connaissance. Pour apporter plus de preuves et avoir des résultats plus rigoureux, il est utile de réaliser des études à plus grande échelle, si possible de manière prospective et en intégrant le phénomène de multi-expositions. Les effets pouvant parfois se révéler être minimes (comme ici les quelques jours ou grammes de différences) et prendre du temps à se manifester (comme la baisse de la qualité spermatique, découverte après un demi-siècle de recul). Les observations peuvent nous paraître ainsi initialement non évidentes. Mais pour l’homéostasie du corps, une infime modification suffit parfois à induite de grand bouleversement, surtout lors de la période développementale. Le mécanisme hormonal se base sur une régulation de grande finesse. Les études expérimentales in vivo, in vitro et in silico ne sont pas à négliger pour autant. En effet, dues aux difficultés éthiques et méthodologiques inhérentes à la recherche épidémiologique sur les perturbateurs endocriniens, ces études expérimentales doivent aider à comprendre les mécanismes et les fondements de cette perturbation. Ils étayeront ainsi les données épidémiologiques. D. Quelques hypothèses physiopathologiques de la perturbation endocrine De nombreuses études in-vitro et in-vivo, chez les animaux comme chez les humains ont permis de comprendre que les perturbateurs endocriniens agissaient sur nos cellules via les récepteurs nucléaires (14). Pendant toute la grossesse, le développement et la croissance du fœtus se font via de nombreux messagers hormonaux, qui empruntent entre autres ces différents mécanismes de signaux. ~ 122 ~ Figure 8 : Différents types de récepteurs des xénobiotiques (d’après expertise collective de l’INSERM) (14) ER: récepteur aux oestrogènes AR: récepteur aux androgènes TR récepteur aux hormones thyroïdiennes PPAR: récepteur au proliférateur de péroxysome activé AhR: récepteur à l’aryl hydrocarbone PXR pregnan X receptor CAR: constitutive androstane receptor Le placenta est un formidable organe éphémère, qui coordonne de multiples fonctions notamment assurer les échanges materno-fœtaux, mais aussi jouer le rôle de filtre et participer au bon développement fœtal grâce à sa fonction endocrine. Les agents environnementaux résultant de l’exposition quotidienne ou de la bioaccumulation dans les réserves lipidiques de la femme enceinte passent malheureusement la barrière foetoplacentaire et se retrouvent dans le liquide amniotique ou dans le cordon. L’exposition in-utero du fœtus est bien documentée, reste à comprendre ses différents mécanismes d’actions. Les variations de l’âge gestationnel et du poids de naissance sont probablement parmi les premières conséquences post-natales analysables de cette exposition. Les potentielles pistes physiopathologiques qui nous confortent dans cette hypothèse sont les suivantes. 1. La voie de la régulation hormonale Plusieurs études suggèrent que les taux d’oestrogènes maternels influencent le poids de naissance du nouveau-né (290–293). Les œstrogènes sont connus pour stimuler la prolifération et la croissance cellulaire. L’oestradiol est synthétisé à partir de la testostéone grâce à une aromatase. L’excès de testostérone conduit à un retard de croissance intra-utérin chez le mouton (294). Or in-vitro certains perturbateurs endocriniens interfèrent dans la stéroïdogenèse et notamment le fonctionnement de desmolases comme le CYP 17 (214,219) ou d’aromatases comme le CYP 19 (220). D’autre part, l’influence des xénobiotiques sur la progestérone peut aussi conduire à un ~ 123 ~ accouchement prématuré dans la mesure où cette hormone participe au maintien de la quiescence utérine. Figure 9 : Biosynthèse des hormones stéroïdiennes d’après Payne 2004 (295). 2. La voie de régulation inflammatoire Les premiers mécanismes du rôle des cytokines dans la mise en place du travail ont été élucidés au décours d’observations d’infections comme la chorioamniotite : l’inflammation locale conduisant à l’accouchement prématuré. Or on a retrouvé ces mêmes cytokines dans le contexte d’un accouchement normal. Cela suggère donc que ces cytokines pro-inflammatoires (Il-1, Il-6, Il-8 et TNFα) jouent un rôle dans la mise en place du travail, et ce indépendamment de la présence ou non d’une infection. Leur activation permet de passer de la relative quiescence utérine pour maintenir la grossesse à sa préparation à l’accouchement (296,297). Ces cytokines favorisent la synthèse des prostaglandines (dont la PGF2α), des métalloprotéases, des facteurs de croissance (VEGF), et inhibent la 11βhydroxystéroïde déshydrogénase qui permet l’augmentation du cortisol intra-utérin. Tout ceci favorisant la mise en place du travail, qui est une des réponses à ce syndrome inflammatoire intrautérin d’origine non infectieuse (298). Nous utilisons d’ailleurs des prostaglandines pour déclencher artificiellement le travail (299). ~ 124 ~ Le bisphénol A induit l’apoptose et la nécrose des cytotrophoblastes humains in-vitro après 24 heures de culture à des concentrations doses-dépendantes très minimes et habituelles de 0.02 à 0.1µg/mL (300). L’apoptose de cellules placentaires est une explication du RCIU (retard de croissance intra-utérin). (301,302). Certains perturbateurs endocriniens comme les phtalates (303,304), les composés perfluorés (305) et le bisphénol A agissent sur le TNF α. Le TNFα est présent dans les tissus embryonnaires et maternels pendant toute la grossesse (306) Cette voie est connue pour médier la balance entre les cytokines Th1 et Th2. Cette balance entre les cytokines pro et anti-inflammatoires est cruciale pour la période de l’implantation de l’embryon (307–309). Le TNFα peut jouer un rôle dans la prématurité en sortant l’utérus de sa phase de quiescence via la production de prostaglandine (PGF2α) en stimulant la COX2 ou via la voie corticotrope (310,311). ~ 125 ~ Tableau 8 : Différentes fonctions physiologiques et pathologiques du TNF α d’après Haider 2009 (312). TNFα Fonction physiologique Placenta Prépare la période pré-implantatoire Prévention des anomalies structurales de l’embryon Controle la différenciation des trophoblastes extra-villeux Stimule l’activité utérine Effet cytotoxique sur les trophoblastes Induit l’apoptose du syncytium Feed-back négatif sur l’expression de l’hCG et la syncytialisation Inhibe la migration et l’invasion du trophoblaste Stimule l’activité utérine via le cortisol et les prostaglandines Développe des lésions d’athérosclérose Travail prématuré, fausses couches spontanées récidivantes, pré-éclampsie ou RCIU Maladies Endomètre Fonction pathologique Apoptose du stroma endométrial et des cellules épithéliales donnant les règles Inhibe la sécrétion de la prolactine du stroma endométrial Balance entre la prolifération et l’arrêt de la croissance des cellules du stroma endométrial Augmente les Matrix Matalloproteinases facilitant l’invasion de tissue ectopique Induction de la lymphangiogenèse Active la production du VEGF et augmente l’angiogenèse Ménorragies, trouble de la fertilité, endométriose Maladies ~ 126 ~ 3. La voie des PPARs (Peroxisome Proliferator Activated Receptor) Les PPARs (récepteurs activés de proliférateurs de peroxisomes) sont des facteurs de transcriptions appartenant à la super-famille des récepteurs nucléaires aux hormones. Il existe 3 isoformes le PPARα, PPARβ/δ et PPARγ qui se distinguent par leur localisation tissulaire préférentielle. PPARγ est ubiquitaire mais est exprimé surtout dans les macrophages, dans l’endothelium vasculaire, le foie, l’intestin-grêle et le colon, les reins et le placenta (313). Ils sont activés par de nombreux ligands, dont les principaux perturbateurs environnementaux que sont les phtalates (314–317), le BPA (318,319) et les composés perfuorés PFOA/ PFOS (320,321). Ils interviennent dans divers processus physiopathologiques comme : - les réponses inflammatoires, la cicatrisation, - la carcinogenèse, - l’homéostasie lipidique (PPARγ joue un rôle dans l’adipogenèse, mais aussi dans le métabolisme des macrophages avec la capture des lipides circulants conduisant à la naissance de cellules spumeuses générant l’athérosclérose), - la reproduction, - la grossesse et le développement fœtal, les 3 isoformes sont détectables chez le fœtus humain dès 7 semaines d’aménorrhée (322). Le PPARγ joue un rôle essentiel dans la grossesse car il participe à la mise en place du placenta en favorisant l’invasion du trophoblaste et sa différentiation en syncytiotrophoblaste, il régule le son métabolisme lipidique placentaire et contribue à bon déroulement de l’accouchement (323). Figure 10: les différentes fonctions du PPARγ au niveau du placenta d’après Schaiff (313). ~ 127 ~ Le PPARγ inhibe certains de ces médiateurs pro-inflammatoires.comme les cytokines : IL1β, IL6, IL8, IL10 et TNFα (324,325) . Son niveau est constant pendant toute la grossesse, mais baisse en faveur de la production de prostaglandines via la COX2 au moment du travail pour favoriser les contractions utérines. Figure 10: Implication du PPARγ dans la poursuite de la grossesse ou le déclenchement du travail d’après Borel (325). IL1β: Interleukin 1β; IL6: Interleukin 6; IL8: Interleukin 8; IL10: Interleukin 10, TNFα: Tumor Necrosis Factor α; COX2: Cyclo-oxygenase type 2; PLA2: Phospholipase A2; NF-κB: Nuclear Factor-Kappa B; MMP9: Matrix Metalloproteinase 9; 15dPGJ2: 15-Deoxy-Δ12, 14-prostaglandin J2 Les dysfonctionnements du PPARγ seraient impliqués dans les processus de la prééclampsie, dans le diabète gestationnel (326) et la rupture prématurée des membranes (324). ~ 128 ~ E. Difficultés méthodologiques inhérentes aux recherches en santé environnementale : vers un nouveau paradigme Dans l’évaluation de l’exposition des perturbateurs endocriniens et de ses effets sur la santé de l’homme, la recherche aussi bien observationnelle qu’expérimentale, bute sur de nombreux obstacles qui nuancent ses fondements et sa validité, laissant part à des incertitudes et des sujets de controverses. C’est pour cela que l’Endocrine Society a exposé de nouvelles normes à prendre en compte pour l’étude des perturbateurs endocriniens. En effet, il n’est pas sûr que les règles de toxicologie classique avec ces seuils toxiques soient tout à fait transposables ni tout à fait pertinentes. Voici les nouvelles normes (26) : 1. Les doses Certains perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A, n’obéissent pas à la relation linéaire monotone « dose-effet ». On pensait jusqu’alors que seules les fortes doses d’exposition étaient nocives, comme en témoignent souvent les doses accidentelles ou professionnelles, plus facilement observables. Or, le système est bien plus complexe et répond à un mécanisme d’action plus dynamique et évolutif non monotone comme les « courbes en u». Une action à faible dose peut avoir un impact plus fort qu’à une forte dose, ce qui est loin d’être intuitif ! 2. La fenêtre de susceptibilité et l’effet transgénérationnel. Une exposition à un instant t donné n’aura pas le même effet que la même exposition à un autre instant. Le Thalidomide® illustre parfaitement cet exemple, avec des degrés de sévérité d’anomalies congénitales différentes en fonction du moment de la prise durant la grossesse. Il existe donc une fenêtre de susceptibilité avec des impacts génotypiques ou phénotypiques plus ou moins importants et une expression clinique qui peut être plus ou moins rapide voire prendre des décennies, voire être transmissible à la descendance. C’est le mécanisme épigénétique qui consiste à une altération du génome sans modification de la séquence d’ADN. Ces altérations surviennent sur les facteurs qui régulent l’expression des gènes comme la méthylation de l’ADN ou l’acétylation des histones. Si la fenêtre d’exposition survient au moment du développement des cellules germinales, ce génome sera ainsi transmis. Ces modifications, certes initialement mineures, peuvent faire changer le phénotype au décours de l’évolution (14). Il s’agit là d’une explication des origines développementales des pathologies de l’adulte. ~ 129 ~ 3. L’effet cocktail ou le risque cumulé Il est fortement possible qu’in vivo, les différents composés perturbateurs endocriniens interagissent entre eux, leurs effets pouvant alors s’additionner, être agonistes, antagonistes ou synergiques (10,327). Certains effets spectaculaires analysés isolément in-vitro peuvent donc être infimes in-vivo, et vice versa. 4. La méthodologie des études Les données en matière de toxicité proviennent surtout d'extrapolations d’études in-vitro ou in-vivo qui ont besoin d’être étayées pour être superposables au modèle humain (métabolisme et multi-exposition). Les données animales concourent à une argumentation supplémentaire, mais elles ne sont pas suffisantes. Cela d’autant plus que dans certains domaines les expérimentations animales sont parfois déjà interdites. C’est le cas pour les ingrédients des produits cosmétiques, dont principalement les phtalates et parabens, qui ne pourront pas être testés sur les animaux. Les études transversales, ou cas-témoins, ne prennent pas en considération l’évolutivité de l’exposition. Il sera probablement très difficile de démonter de manière sûre et irréfutable la dangerosité sur l’homme d’un composé perturbateur endocrinien. Par soucis d’éthique, de respect et de bienfaisance, nous ne pouvons pas nous permettre de réaliser des essais contrôlés randomisés en double aveugle versus placebo, avec intention de traiter, surtout sur des populations aussi vulnérables que représentent la femme enceinte et le jeune enfant. Même en matière de recherche thérapeutique très peu d’études se font sur les enfants ou la femme enceinte ou allaitante. De plus, le recrutement d’une population vierge de tout contaminant est de toute façon indéniablement impossible. 5. Les biais Il est particulièrement difficile de maitriser tous les biais de sélection et les facteurs de confusion en matière d’exposition environnementale. Dans notre étude, la majorité des auteurs ont tenté d’être les plus proches possible de la réalité en faisant des ajustements dans les modèles de régression estimant l’association entre exposition et l’âge gestationnel (prématurité) ou le poids de naissance (le faible poids de naissance) : - à la mère : âge, IMC maternel, parité/gestité, consommation tabac/alcool… - à la grossesse unique ou gémellaire, pathologies obstétricales (HTA, diabète gestationnel)… - à leur environnement : niveau éducationnel, revenu socio-économique du foyer… ~ 130 ~ - à la collecte des échantillons biologiques : des matériaux conteneurs contaminants ou l’air intérieur pollué des laboratoires. Pour les phtalates par exemple, la mesure des mono-esters est une approche plus satisfaisante que la mesure des diesters pouvant provenir de la contamination par les contenants du laboratoire. La technique du « high-performance-liquid chromatography with single- or triplequadrupole mass spectrometer detection (HPLC-MS) » qui a été spécialement conçue pour n’analyser que les mono-esters, est la plus souvent utilisée (328). - de la période à laquelle la collecte des échantillons est effectuée, les composés ayant des demi-vies différentes, il peut exister une disparité inter et intra-individuelle (329). Mais ces auteurs doivent s’assurer aussi des biais de classement ou de mémorisation dus aux imprécisions des auto-questionnaires ou hétéro-questionnaires. 6. La mesure de l’exposition et de la voie d’exposition S’il est plutôt facile de mesurer la quantité d’alcool bue, de tabac fumé ou de médicaments consommés, il est incontestablement plus difficile de formaliser sur la quantité d’air respiré, d’aliment ingéré ou de crème absorbée. Tant les composés perturbateurs endocriniens sont ubiquitaires, se focaliser sur une seule voie d’exposition peut être parfois trop réducteur par rapport à la réalité. 7. L’exposome : un concept novateur en santé environnementale (Annexe 11) Nous l’avons bien compris, l’environnement joue un rôle essentiel dans la genèse des maladies. Les progrès technologiques médicaux et l’allongement de la durée de la vie sont des éléments nécessaires mais pas suffisants pour expliquer l’explosion des maladies chroniques. La fin du XXème siècle s’est vue relever le défi colossal de la caractérisation du génome humain. Ces découvertes essentielles ont permis en autre, de comprendre le mécanisme de certaines pathologies et d’en améliorer le dépistage, le diagnostic et la thérapeutique. Le nouveau challenge tout aussi primordial, de ce début du XXIème siècle sera de caractériser l’exposome humain. L’exposome est l’ensemble des expositions exogènes et endogènes auxquelles un individu est soumis tout au long de sa vie depuis sa conception. A l’élucidation des mécanismes et des interactions entre l’exposome et le génome, on pourra probablement plus prévenir que guérir. ~ 131 ~ V. CONCLUSION Science sans conscience n’est que ruine de l’âme Rabelais A la lumière des trente et une études analysées, nous avons donc vu que les principaux perturbateurs endocriniens de notre environnement quotidien peuvent avoir de répercussions sur les principaux marqueurs de la périnatalité que sont l’âge gestationnel ou le poids de naissance. A l’échelle individuelle, sans se prononcer sur la prématurité ou le faible poids de naissance, quelques jours ou grammes de différence n’auront probablement pas de grande répercussion. Cependant à l’échelle d’une population, ces quelques jours ou grammes peuvent avoir un impact bien plus important sur l’évolution de l’espèce. C’est pour cela qu’en domaine de perturbation endocrine, les chercheurs se sont tout d’abord intéressés à la reproduction qui est un excellent indicateur de bonne santé d’une espèce. Ainsi, si la procréation n’est pas vitale pour un couple, pour une espèce sa détérioration peut mener à son extinction. La véritable question qui se pose aujourd’hui est peut-être : l’Homme s’adaptera-t-il à l’Homme ? Si oui, comment ? Du fait des difficultés méthodologiques inhérentes à la recherche, nous n’aurons donc malheureusement, aucune relation scientifiquement établie, preuve formelle et irréfutable de leurs effets délétères sur la santé. Les perturbateurs endocriniens resteront longtemps sources de polémiques et de controverses. Qu’à cela ne tienne, ces études humaines, à l’instar des observations sur la faune et la flore, participent toutes à un ensemble de faisceaux d’arguments convergents tous vers un même constat. Le véritable enjeu pour les pouvoirs publics est de prendre des décisions concrètes dans un univers incertain. Ces risques nous les encourons tous. Nous y participons tous, involontairement et inévitablement, à cette vaste expérience à l’échelle mondiale. Nous sommes tous à la fois les agresseurs et tous à la fois les victimes. Cette pollution nous semble être invisible et pourtant elle est bien omniprésente. Elle nous est étrangère et pourtant si familière dans nos gestes et objets du quotidien. C’est de par sa méconnaissance que nous vivons dans un climat d’incertitude et d’anxiété. Notre éthique voudrait que l’on applique le principe de précaution. Il faut néanmoins prendre garde car dans l’adage collectif il est facilement synonyme de principe d’abstention : « dans le doute abstiens-toi ». Au contraire, ce principe de précaution doit être un principe d’action et de prévention qui viendrait plutôt à dire « dans le doute, mets tout en œuvre pour ne plus l’être ». La prévention et la gestion du risque, c’est donc faire des recherches et comprendre les mécanismes et les fondements. C’est ~ 132 ~ aussi surtout protéger les populations vulnérables dans un premier temps par des gestes concrets et réalisables. Cela doit devenir une cause internationale de Santé Publique. De nombreux pays développés se sont d’ores et déjà dotés de réglementations en vue de restreindre ou de bannir l’utilisation de certains composés perturbateurs endocriniens. Mais ceci n’est qu’en partie réglé, puisque les lois ne sont pas toutes universelles et uniformes. Les exportations ou importations de marchandises, de même que les composés POP ne connaissent pas les frontières. Toutes les sources de pollution étant difficilement contrôlables par des choix nationaux, il faut instaurer une politique régulatrice avec une concertation internationale. L’élimination de ces déchets bio-accumulés et peu biodégradables est elle aussi problématique. Nous léguerons malheureusement à nos enfants des « toxiques en héritage ». La gestion complexe de ce problème sanitaire, se pose aussi en termes de limitations des polluants et dans quel ordre de priorité. En effet, jusqu’à présent les restrictions se sont faites par classe de polluant et par produit d’utilisation. Par exemple, les phtalates dans les jouets, puis le bisphénol A dans les biberons, mais les composés étant ubiquitaires, nos enfants les retrouvent aussi dans leurs pots de yaourt ou dans les meubles de leurs écoles. De même, les différents composés d’une même famille n’ont pas tous les mêmes propriétés physico-chimiques. A titre d’exemple, pour les parabens les composés ayant les chaînes alkyl les plus longues sont les plus oestrogéniques. Du fait de leur caractère moins soluble, ils sont moins utilisés dans les produits cosmétiques que leurs homologues de chaîne plus courte. Or tous les parabens visent à être interdits dans ces produits, occultant ainsi ces derniers d’une qualité de conservation et de lutte antimicrobienne. Il faut donc se garder de faire des amalgames au sein des composés d’une même famille, et peser la balance bénéfices-risques. Une explication possible du faible nombre d’études publiées sur les parabens, provient peutêtre de leur rapide menace d’interdiction d’utilisation. La substance étant peu à peu éliminée, moins d’effets observables sont reportés et moins on a d’intérêt pour elle. Le guide de l’INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé) pour les femmes enceintes ou allaitantes conseille de limiter la consommation de phytooestrogènes à 1mg/kg/j ou phytostérols (330). Il est possible de le compléter en rajoutant des recommandations pour limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens environnementaux (Annexe 12). Ceci au même titre que la prévention contre les agents infectieux de la toxoplasmose ou de la listériose. Le carnet de santé de l’enfant peut lui aussi également comporter un volet sur la santé environnementale au même titre que la prévention du saturnisme. La voie digestive est une voie importante d’exposition aux perturbateurs endocriniens. Aussi pour aider la population vulnérable à bien choisir, nous pourrions adopter un étiquetage harmonisé et compréhensible sur la composition des emballages alimentaires. Cela paraît difficilement concevable, mais cette indication existe déjà dans l’étiquetage des pots de peinture ou des produits de soins et cosmétiques, même si pour cette catégorie de biens, elle prend souvent la forme d’une allégation. Il faut donc faire attention à la dérive commerciale ~ 133 ~ car le « sans perturbateur endocrinien » peut-être rapidement devenir un argument marketing du « cent pour cent naturel ». En effet, la DGCCRF dans un rapport d’analyse sur les produits cométiques en 2008 a mentionné des pratiques de certains fabricants induisant délibérément le consommateur en erreur en mettant en avant l’absence d’un conservateur particulier, alors que le produit en contenait d’autres potentiellement aussi suspects (331). D’autre part, de nombreuses études soulignent le fait que les expositions environnementales sont des déterminants des inégalités sociales de santé. En effet, les personnes issues des milieux défavorisés du fait de leurs comportements et modes de vie sont plus exposées aux perturbateurs endocriniens que ceux vivant dans des milieux aisés à l’instar du saturnisme, l’exemple le plus connu (332). De même consommer « bio » n’est pas à la portée de chacun. Cela crée incontestablement des disparités sociales. Par ailleurs, pour pouvoir faire une bonne prévention en population générale, il est primordial de développer en amont la discipline de la « santé environnementale » qui reste encore malheureusement peu enseignée dans les études de médecine, de sage-femme, de pharmacie et de médecine vétérinaire. Pourtant, notre devoir en tant que soignant comme le définit la conférence de WONCA 2002 (World Organization of National Colleges, Academies and Academic Associations of General Practioners/ Family Physicians) est de (333): - nous renseigner pour comprendre et connaître les éléments nécessaires pour prévenir la population générale (favoriser la promotion et l’éducation pour la santé) - bien conseiller celle-ci (responsabilité spécifique de santé publique dans la communauté) - le cas échéant soigner (intervenir à un stade précoce et indifférencié du développement des maladies) et accompagner nos patients durant toute leur vie et cela commence dès la vie in-utero. Le facteur environnemental, primordial dans la genèse des maladies, doit donc faire partie intégrante de l’interrogatoire sur les facteurs de risques de la santé d’un individu. Mais malheureusement pas encore suffisamment enseigné dans les facultés, il se limite bien souvent au questionnaire sur l’alcool, le tabac ou la pratique d’une activité physique. En effet, comme témoigne le dernier Baromètre Santé médecins généraliste de 2009 (334), si nous faisons tous de la prévention pour les thèmes « bio-médicaux » tels que les facteurs de risques cardio-vasculaires, nous faisons moins bien l’éducation à la santé et la prévention liées au comportement de santé ( la prévention de l’usage des drogues, des infections sexuellement transmissibles, l’alimentation et les facteurs de risques environnementaux). Pourtant, les séries télévisées n’ont pas attendu cette révolution pour enquêter sur ce domaine ! Ainsi, ce célèbre Docteur House n’hésite pas à envoyer ses internes faire des prélèvements au domicile ou sur le lieu de travail de ses patients. On dit souvent que ce n’est que de la fiction, mais parfois il est peut-être bon de se demander à quand cette réalité ? ~ 134 ~ Et enfin, la substitution précipitée et à court terme paraît être difficilement envisageable à moins que ce ne soit au détriment de la qualité des produits. D’autant que nous n’avons pas assez de recul sur les nouveaux substituants. Il n’est donc pas sûr que les risques qu’on leur incombe, vaillent les inconvénients de leur suppression ou substitution. Il faut donc prioriser les étapes. Comme nous l’avons vu précédemment, du fait de la complexité des études scientifiques dans ce domaine et de la lenteur des procédures administratives, il est primordial et urgent pour l’industrie chimique et les entreprises privées de coopérer et de dialoguer avec la recherche publique. Les conflits d’intérêts et enjeux économiques sont certes colossaux mais comment vivre en bonne santé si notre planète est malade ? Tous les efforts doivent donc s’unir et se compléter au nom d’un héritage sain et pérenne, au nom de l’humanité et de notre terre, notre bien commun à tous. ~ 135 ~ BIBLIOGRAPHIE 1. Menard C, Girard D, Leon C, Beck F. Baromètre santé environnement 2007 [Internet]. [Consulté le 2 mars 2012]. Disponible sur: http://www.inpes.sante.fr/Barometres/BSE2007/ouvrage/index.asp 2. OMS | Cancer [Internet]. WHO. [Consulté le 28 févr 2012]. Disponible sur: http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs297/fr/index.html 3. AFSSET. Asthme, allergies et maladies respiratoires. 2006. 4. BEH: Spira A, Jourdan Da Silva N,Therre H. Enjeux environnementaux pour la fertilité humaine. 2012 Fev; 5. OMS. Estimation de la charge de morbidité imputable aux facteurs environnementaux. 2006. 6. toxiques-en-heritage.pdf [Internet]. [Consulté le 28 févr 2012]. 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Baromètre santé médecins généralistes 2009. 2011. ~ 157 ~ ANNEXES Annexe1 : Différences et évolution des métabolismes en fonction de l’âge d’après Selevan et al (247) ~ 158 ~ Annexe 2 : Des constats de fonction endocrine perturbée à la notion de perturbateurs endocriniens d’après Sharpe et Irvine (20) ~ 159 ~ Annexe 3 : Hypothèse de l'origine du syndrome de dysgénésie testiculaire (TDS) Source thèse de Muczynski Vincent. Paris XI. 2011 ~ 160 ~ Annexe 4 : Exemples de molécules d’hormones naturelles et de molécules perturbatrices endocriniennes Oestradiol Diéthylstilbestrol Bisphénol A Paraben Phtalate ~ 161 ~ Annexe 5 : Etiquetage des produits chimiques et des produits CMR ~ 162 ~ Annexe 5 bis : Etiquetage des produits CMR ~ 163 ~ Annexe 6 : Différences entre les composants d’une même famille de perturbateurs endocriniens (exemple des phtalates) Annexe 7 : Présence de phtalates dans les produits cosmétiques (101) ~ 164 ~ Annexe 8 : Principales voies d’exposition aux perturbateurs endocriniens chez la femme enceinte et son fœtus (20) ~ 165 ~ Annexe 9 : Modification du métabolisme physiologique lors de la grossesse d’après Selevan (247) Annexe 10 : Principales étapes de l’embryogenèse et organogenèse et leur fenêtre de susceptibilité ~ 166 ~ Annexe 11 : Le concept d’exposome ~ 167 ~ Annexe 12 : Proposition de conseils à prodiguer à une femme enceinte ou à la jeune mère pour limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens. 1/ Pour l’exposition respiratoire : - Aérer quotidiennement au moins 10 minutes au moins 2 fois par jour - Passer régulièrement l’aspirateur ou balayer pour éviter les poussières - Eviter d’être exposée aux travaux durant cette période - Privilégier pour les travaux les matériaux les plus faiblement émetteurs (selon le logo) - Bien aérer les pièces disposant de mobiliers neufs - Limiter l’utilisation des produits d’entretiens ménagers ou privilégier les produits naturels (vinaigre, bicarbonate de soude …) - Limiter l’utilisation des pesticides et insecticides et jardiner avec des gants - Eviter les parfums d’ambiance ou d’intérieur 2/ Pour l’exposition digestive : - Limiter la consommation de poissons prédateurs (thon, saumon…) - Consommer des fruits et légumes frais bien lavés de saison ou issus de l’agriculture biologique - Privilégier des aliments conservés dans du verre - Eviter les aliments contenus dans les emballages en plastique ou dans des boîtes de conserve - Eviter de réchauffer des aliments contenus dans des emballages en plastiques - Eviter d’utiliser des contenants alimentaires en plastique abimé 3/ Pour la voie cutanée : - Eviter les colorations des cheveux sinon porter des gants et un masque - Eviter les produits cosmétiques odorants (parfums, vernis) sinon privilégier les marques biologiques (crèmes hydratantes pour les vergetures sans phthalates, sans paraben…) ~ 168 ~ RESUME Introduction : Les perturbateurs endocriniens sont des contaminants ubiquitaires de notre environnement. Leurs effets délétères sur la reproduction sont bien documentés. Plusieurs études suggèrent leurs implications dans l’émergence importante des pathologies chroniques actuelles. L’objectif est de décrire l’état de connaissance actuel portant sur les issues de la grossesse. Méthode: Revue de la littérature réalisée par deux personnes indépendantes dans la base de données Medline et Toxnet. Les polluants étudiés ont été le bisphénol A, les phtalates, les parabens, les retardateurs de flammes bromés et les composés perfluorés indépendamment de leurs voies d’expositions. Seules les études épidémiologiques, en population générale, portant sur l’homme, parues avec un abstract au 31 décembre 2011 ont été retenues. La qualité n’a pas été un critère de sélection mais elle a été prise en compte par la cotation du score de STROBE. Résultats: 31 études sur 680 ont été inclues. Tous les polluants ont été fortement détectés dans tous les prélèvements biologiques maternels et du nouveau-né. Les principales études ont rapporté des relations entre le bisphénol A, les retardateurs de flammes bromés et les composés perfluorés et un plus faible poids de naissance du nouveau-né. Les effets sur l’âge gestationnel étaient moins documentés et en faveur d’une absence de lien pour ces polluants. Les effets dus aux phtalates étaient plus ambigus. Une seule étude non concluante concernait les parabens. Discussion: Compte-tenu des biais de méthodologie inhérents aux études sur les perturbateurs endocriniens, il est primordial de multiplier les recherches en santé environnementale. Des mesures de prévention doivent être appliquées en priorité sur les populations vulnérables. Mots clés : Perturbateurs endocriniens, bisphenol A, phtalates, parabens,, influences prénatales, nouveau-nés Endocrine disrupting chemicals and birth outcomes: a systematic review Background: Endocrine disruptors are ubiquitous chemicals contaminants in the environment, wildlife, and humans. Their adverse-effects on reproduction are well-documented. There is growing evidence that they can contribute to the current emergence of chronic diseases. Objectives: Our aim is to assess the relationships between endocrine disruptors and the neonatal health outcomes. Methods: Two independent persons have realised a review in Medline and Toxline databases about the following pollutants: bisphenol A, phtalates, parabens, brominated flame retardants and perfluorinated compounds. Only the human epidemiological studies, in general population with an abstract available, published before 2011 December the 31rst, were analysed. The quality of each study was assessed with STROBE score. Results: 31out of 680 studies were included in the analysis. All pollutants were widely detected in maternal and new-borns samples. Most of the studies have shown associations between bisphenol A, brominated flame retardants and perfluorinated compounds and lower birth weight. The effects on gestational age were less documented and have shown no clear connection. Results for phtalates were more ambiguous. Only one study was found on parabens. Discussion: Due to the inherent methological bias on endocrine disruptors research, further additional studies on environmental health must be investigated. It seems necessary to adopt preventive health measures first for vulnerable population. Keywords: Endocrine disruptors, bisphenol A, phtalates, parabens, brominated flame retardants, perfluorinated compounds, prenatal exposure, birth outcomes ~ 169 ~