N°462 - Juin 2014 - Fédération Française de Tennis

No 462
j u i n
2 0 1 4
Roland-Garros 2014
le sacre
du printemps
PRIX : 2E
Rendez-vous printanier, Roland-Garros jouit d’un immense
prestige chez les amoureux du sport. A l’issue de duels
homériques, une reine et un roi seront sacrés en
la cathédrale ocre de la porte d’Auteuil.
Roland-Garros,
c’est aussi…
Roland-Garros, ce sont avant tout de grands champions et championnes
qui prennent part à des rencontres épiques devant un public fin connaisseur.
L’édition 2014 n’échappera pas à cette tradition, et c’est tant mieux.
Victorieuse en 2013, Serena Williams s’annonce comme la grandissime
favorite. Elle se battra pour conquérir un 3e titre porte d’Auteuil
et le 18e Grand Chelem de sa carrière. Elle rejoindrait ainsi Chris Evert
et Martina Navratilova dans la Légende.
Pour sa part, Rafael Nadal vise un 9e titre en 10 participations. Homme
le plus titré sur un même tournoi du Grand Chelem, le Majorquin battrait
encore son fabuleux record. Mais la lutte sera rude avec ses poursuivants :
Novak Djokovic, Stanislas Wawrinka et Roger Federer notamment.
De leur côté, nos représentants s’efforceront eux aussi d’animer la
Quinzaine et, pourquoi pas, de créer la surprise. Comme la belle victoire
de Jo-Wilfried Tsonga sur Federer l’an dernier. En fauteuil roulant,
Stéphane Houdet, double vainqueur, tentera la passe de trois.
Enfin, la manière dont notre équipe de France de Fed Cup s’est imposée
à Saint-Louis pour retrouver le Groupe Mondial laisse entrevoir
quelques espoirs dans le tableau féminin.
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des textes ou photos non demandés qui lui sont adressés.
Imprimé sur papier issu de forêts gérées durablement
Roland-Garros, c’est aussi une fête populaire, celle du tennis français
et de toutes ses composantes. J’ai pour habitude de dire que tous nos
champions – qui pour certains fouleront les courts du stade Roland-Garros –
sont tous issus d’un des 8 000 clubs que compte notre fédération.
C’est pourquoi ce tournoi sera également l’occasion, au travers
de « la journée des présidents de club » organisée le premier lundi,
de rendre hommage aux femmes et aux hommes qui la font vivre.
Avec cette initiative, la FFT témoigne sa reconnaissance et souhaite
encourager leurs actions pour le développement de notre sport.
Roland-Garros, c’est également une nécessité pour la santé de notre
fédération, une contribution au rayonnement international de Paris
et de la France. Aujourd’hui, l’impact des Internationaux de France
n’a d’égal que celui des jeux Olympiques, du Tour de France
ou de la Coupe du Monde de football. Nous sommes plus que jamais
attachés à protéger et valoriser ce statut.
C’est dans cette logique que s’inscrit le projet de modernisation
du stade Roland-Garros. Je le répète : ce projet est magnifique et respecte
à la fois l’environnement, le patrimoine et les règles d’urbanisme.
Il est de notre responsabilité de concrétiser ce rêve qui, seul, pourra assurer
la pérennité des Internationaux de France – succès qui, aujourd’hui,
apporte à la fois un merveilleux éclairage à notre sport et les moyens
financiers de nos ambitions.
Pour conclure, alors que notre projet prend forme, on pourra même
commencer, avec les diverses présentations qui seront faites,
à percevoir l’avenir de notre tournoi avec pour cadre une enceinte
à la fois audacieuse par son architecture et fidèle à son histoire.
À toutes et à tous, je souhaite un excellent tournoi.
Jean Gachassin
Président de la Fédération Française de Tennis
Juin 2014 n°462
3
numéro 462
SOMMAIRE
SUR LE COURT
ACTU
42Juridique
• Le personnel entre associations : la rigueur
6
En bref
Futures
32
est de mise
Angers, Grasse
• Agent sportif : une activité réglementée !
L’éVéNEMENT
Jeunes
Spécial Roland-Garros
8
Une terre à (re)conquérir
10Nouveautés
INSTITUTIONNEL
Le tournoi masculin
44Bonds et rebonds
LIGUE DU MOIS
46Normandie
Une coupe pleine d’espoir
21
TENNIS EN RÉGION
LABEL FRANCE
LA FFT & VOUS
Surprendre et innover !
16
34Beaulieu-sur-Mer, Guadeloupe,
Istres, Bressuire
36
Comité français de courte paume
Tim Batten : « Priorité à la Bathurts Cup,
Le tournoi féminin
l’équivalent de la Coupe Davis »
La coupe des dames de court
37Tennis Europe
Jacques Dupré : « On bénéficiera de la
24Nouveau stade Roland-Garros
compétence et du savoir-faire de la FFT »
Un projet audacieux et fidèle
QUE SONT-ILS DEVENUS ?
48Florence Gravellier
De l’autre côté du miroir
à l’histoire du tournoi
COMPÉTITION & ARBITRAGE
26
L’affiche du tournoi
38
Par Juan Uslé
PRATIQUE
30Interview
Gilbert Ysern : « Il faut cultiver
notre jardin »
4
n°462 JUIN 2014
De court en court
40Équipement
Une journée sur terre
Ce numéro contient un poster de l’affiche du
tournoi, inclus dans la pagination (pp. 26-27)
OPEN
50
Jacques Chancel
« Je suis ravi que Roland-Garros
ne déménage pas ! »
Plus d’infos
www.fft.fr
46
08
Ligue du mois
Spécial Roland-Garros
30
Interview
Équipement
QUE SONT-ILS DEVENUS ?
40
48
16
Le tournoi masculin
Nouveau stade Roland-GarroS
24
50
OPEN
JUIN 2014 n°462
5
ACTU
En bref
Le kiosque
Des champions et des
matchs de légende
Coupe Davis
Roland-Garros pour arène !
Les 12, 13 et 14 septembre prochains,
Le stade de la porte d’Auteuil
accueillera la demi-finale
France-République tchèque.
De Connors à Djokovic, en passant par Borg, Agassi,
Federer ou Nadal… Au fil des portraits des douze
plus grands joueurs de l’ère Open, ainsi que du récit
des matchs de légende ayant illuminé la période,
Les monuments du tennis moderne retrace quatre
décennies de jeu masculin. Cet ouvrage regroupe
des données qu’aucune autre rétrospective ne propose sur le tennis.
Les monuments du tennis moderne, M. Gdalia,
G. Duhamel et G. Willecoq, 256 p., Ed. Sutton (25 €)
Pioline se confie
Le stade Roland-Garros accueillera en septembre prochain la demi-finale de la Coupe
Davis opposant la France à la République
tchèque. La rencontre sera disputée sur le
court Philippe-Chatrier, d’une capacité de
15 000 places. Cette décision fait suite au
choix d’Arnaud Clément, capitaine de l’équipe
de France, et des joueurs, de recevoir les
Tchèques sur terre battue extérieure.
Construit en 1928 pour la finale de la Coupe
Davis qui opposait à l’époque la France et les
États-Unis, le stade Roland-Garros a ensuite accueilli l’épreuve à de nombreuses
reprises jusqu’au début des années 1980. La dernière rencontre de Coupe Davis ayant
eu lieu à Roland-Garros est la demi-finale de l’édition 2002 (photo) qui avait opposé la
France aux États-Unis. Trois ans plus tard, en 2005, la finale de la Fed Cup entre la
France et la Russie s’était également déroulée sur le court Philippe-Chatrier.
Cédric Pioline s’est forgé l’un des plus beaux palmarès du tennis français, mais reste une énigme. Dans
un livre intitulé Le tennis m’a sauvé, réalisé avec
Christophe Thoreau, l’ancien n° 1 français revient
sur les raisons qui l’ont poussé à prendre les chemins de traverse et sur ses difficultés à communiquer. Il aborde ses blessures d’enfance, mais aussi
le combat intérieur qu’il dut livrer contre son blocage
lors de ses neuf premières finales.
Le tennis m’a sauvé, Ed. de la Martinière, 256 p., 18 €
Commission Fédérale des Litiges
Séance du 14 avril 2014
n M. Claude LACAVE, 15/5, n° licence :
2614113B, appel de la décision de la Commission des Litiges de la Ligue CBBL, fait reproché :
WO • Sanction ➡ avertissement.
Abus d’autorité
La FFT prend position
À la suite de plaintes pour abus sexuels sur mineures, qui auraient été commis il y a une bonne dizaine
d’années dans le club de Sarcelles, une enquête a été diligentée par la police judiciaire. La fédération réagit.
Devant cette nouvelle affaire d’abus d’autorité,
la FFT a exprimé sa plus vive compassion aux
victimes. Elle a tenu à les féliciter et à les
remercier pour leur courage. En effet, la libération de la parole est essentielle. Bien que
n’ayant pas encore connaissance de tous les
éléments du dossier, la FFT envisage de se
porter partie civile. Rappelons que la fédération
a mis en œuvre, en 2008, un plan de lutte
contre les « abus d’autorité », décliné en trois
volets : prévention, détection et répression. Une
information est en place dans tous les clubs,
encourageant les enfants qui seraient victimes
de comportements anormaux, ainsi que leur
entourage, à les dénoncer.
La FFT a également élaboré un « Guide comportemental », recueil de principes de conduite
à respecter par les entraîneurs accompagnant
des jeunes en compétition.
Par ailleurs, un module spécifique dédié aux
« abus d’autorité » a été intégré à la formation
fédérale au Brevet d’État. Malheureusement,
aucun dispositif ne peut empêcher à coup sûr le
comportement déviant d’une personne isolée,
le monde sportif étant le reflet de la société, où
des actes inadmissibles et révoltants sont parfois commis.
Aux dirigeants sportifs, aux côtés de leur ministère de tutelle, de faire toujours plus pour anticiper et prévenir ces événements dramatiques.
Ces tristes agissements – qui viennent, hélas,
ternir l’image du sport –, ne doivent pas pour
autant faire oublier que des milliers d’enseignants, dans tous les clubs, font très bien leur
travail, contribuant à l’épanouissement des
enfants qui leur sont confiés.
08 VICTIMES : être écouté, être aidé : 08 842 846 37
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n°462 JUIN 2014
NUMÉRO SPÉCIAL
ROLAND
GARROS ACTUELLEMENT EN VENTE
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L’événement
Spécial
Roland-Garros
8
n°462 JUIN 2014
Une terre
à (re)conquérir
U
n stade incomparable, qui abrite
des courts uniques, façonnés
par des artisanats à la gestuelle
tout aussi unique.
Une surface ocre qui fait la fierté de tout
un pays et d’un public fin connaisseur.
Durant 15 jours cette parcelle de terre,
nichée à la lisière d’un bois, devient l’objet
de tous les désirs, de tous les rêves.
Certes, encore une fois, cette terre se découvrira
une reine un samedi et un roi un dimanche
de juin. Ces deux héros brandiront leur couronne
vers le ciel, en signe de triomphe, mais
aucun ne deviendra définitivement maître
des lieux. Depuis 86 ans, ils le savent, RolandGarros demeure une contrée rebelle, dont la
reconquête saisonnière fait frémir la terre. n
JUIN 2014 n°462
9
L’événement
Spécial
Roland-Garros
Nouveautés
Surprendre et innover !
Hors courts, les Internationaux de France ne cessent d’innover. Surprendre, édition après
édition, est un défi permanent. Tour d’horizon des nouveautés 2014.
Une retransmission optimale
La Fédération Française de Tennis a renouvelé son partenariat avec France Télévisions
et Eurosport pour la retransmission de
Roland-Garros dans l’Hexagone. Ce nouveau
contrat porte sur les éditions 2014 à 2018 du
tournoi et garantira une exposition maximale
« en clair » des Internationaux de France.
France Télévisions et Eurosport proposent
en effet cette année une nouvelle programmation qui permettra aux téléspectateurs
de ne rien manquer ! La première semaine,
Eurosport diffusera la totalité des matchs,
dès 11 heures. France Télévisions prendra
l’antenne dès 15 heures chaque jour.
À partir des quarts de finale, le mardi 3 juin,
tous les matchs de simple seront diffusés sur
France Télévisions et sur Eurosport.
Enfin, les sites internet du groupe France
Télévisions diffuseront l’ensemble des rencontres pendant toute la quinzaine.
Le court 5 en pleine lucarne !
Un huitième court bénéficiera cette année de
la production TV. Il s’agit du court numéro 5.
Ce nouveau dispositif permettra d’enrichir
l’offre auprès des diffuseurs.
Orange, fournisseur officiel
Orange, fournisseur de solutions de télécommunications
pour les grands événements sportifs, s’associe de nouveau
à Roland-Garros pour les trois prochaines éditions du tournoi (2014-2016). Dans le cadre de ce partenariat, Orange
fera profiter le tournoi de Roland-Garros de ses services
et de ses dernières avancées technologiques, dont le très
haut débit avec la 4G et la fibre.
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n°462 JUIN 2014
Le tournoi sur YouTube
Roland-Garros possède
désormais sa chaîne sur
YouTube (www.youtube.
com/rolandgarros). Grâce à
elle, les internautes pourront
notamment suivre en direct
le tirage au sort des tableaux
des simples messieurs et
dames, le vendredi 23 mai,
ou le concert de Bob Sinclar
pendant la Journée des
Enfants de Roland-Garros
le samedi 24 mai. Les plus
beaux points du jour, des
interviews et bien d’autres
sujets seront également au
programme de cette chaîne
tout au long de la quinzaine.
Des droits à l’international en pleine forme
Nouveau diffuseur Pan-Asie, Fox sera présent pour la première fois dans l’enceinte du
stade. Ce nouveau diffuseur permet au tournoi de s’ouvrir à de nombreux territoires
d’Asie. Fox couvre notamment Brunei, le Cambodge, la Chine, de nombreuses îles du
Pacifique, l’Indonésie, la Corée du Sud, le Laos ou encore la Malaisie et le Vietnam.
D’autre part, Roland-Garros a reconduit ses contrats avec la chaîne japonaise Wowow
(2014-2017), Fox en Australie (2014-2018), CCTV en Chine (2014-2018), BBTV en
Thaïlande (2014-2018) et Sky en Nouvelle-Zélande (2014-2018)
Coupe Davis et BNP Paribas
Vos billets en avant-première !
Pendant le tournoi, les deux stands billetterie du stade proposeront pour la première fois
des places pour les grands événements organisés par la FFT : Roland-Garros, le BNP
Paribas Masters mais aussi… la Coupe Davis ! Les spectateurs pourront ainsi acheter
des places pour la demi-finale de la Coupe Davis France-République tchèque, du 12 au
14 septembre. Pour le BNPPM 2014, des billets seront disponibles sous forme de packs
et à travers une offre couplée avec Roland-Garros 2015. Enfin, des places pour l’édition
2015 des Internationaux de France seront disponibles en exclusivité via les offres VIP.
Avis aux Villageois !
De l’Hôtel de Ville
à la Tour Eiffel
Pendant toute la quinzaine, Roland-Garros
se vivra aussi au pied de la Tour Eiffel ! Pour
la première fois cette année, l’opération
“Roland-Garros dans la Ville” quitte la
place de l’Hôtel de Ville pour le Champ de
Mars. Accessible librement, cet espace de
convivialité proposera notamment un court
en terre battue, un Village “Partenaires”,
une boutique Roland-Garros ou encore
un écran géant pour suivre les matchs du
tournoi. Le “Longines Future Tennis Aces”,
qui met chaque année en scène seize
jeunes joueuses âgées de moins de treize
ans venues des quatre coins du monde, se
disputera lui aussi au pied de la dame de
fer, sur le court prévu à cet effet.
Un nouveau plancher en bois brut, de magnifiques tentes blanches, une nouvelle décoration florale, des cloisons ajourées… C’est ce qu’ont découvert les partenaires du
tournoi à l’occasion de l’inauguration du Village de Roland-Garros le 29 avril. Dans une
ambiance des plus conviviales, Jean Gachassin, entouré de Guy Forget et Nathalie
Dechy, a coupé le traditionnel cordon sous un tonnerre d’applaudissements…
Peugeot et Roland-Garros
Ça roule depuis 30 ans !
Peugeot et Roland-Garros célèbrent cette année le trentième anniversaire de leur partenariat. À cette occasion, un logo a d’ailleurs été spécialement créé. La célèbre marque
au lion fêtera cet anniversaire en musique puisque lors des interviews “Road to Roland
Garros”, qui se dérouleront dans les voitures officielles acheminant les joueurs au stade,
un DJ sera présent dans la voiture pour y assurer l’ambiance. La musique représente
en effet un axe fort de communication pour la marque qui a récemment lancé sa propre
plateforme musicale, www.peugeotmusic.com. Pour Peugeot, cette édition 2014 des
Internationaux de France est également marquée par la célébration de l’anniversaire
des séries spéciales Roland-Garros. Cette série, débutée en 1989, et forte de plus
de 20 véhicules, sera composée en 2014 de plusieurs voitures dont la nouvelle 208*,
308 CC*, 308*, 3008* et 508*, d’un vélo* électrique et d’un scooter Metropolis 3 roues*.
Des courts n° 2 et 3 réservés
aux “détenteurs de billets annexes”
Grâce à cette initiative, les files d’attente de ces
deux courts, particulièrement convoités en début
de tournoi (première semaine), devraient être
sensiblement réduites. Les spectateurs, munis
de billets pour l’un des trois courts principaux
pourront, quant à eux, toujours accéder aux…
quinze autres courts annexes.
*Commercialisation selon destination
Se faire tirer le portrait…
Un nouveau concours photo, intitulé “RG Expérience” va voir
le jour cette année à Roland-Garros. En arpentant les allées
du stade, deux photographes vont réaliser des portraits des
spectateurs. Ces derniers pourront récupérer alors leur cliché via
une plateforme digitale. Leur objectif : diffuser au maximum leur
portrait sur les réseaux sociaux. Des lots seront à gagner pour
les participants les plus performants. Par ailleurs, les spectateurs
retrouveront dans les allées du stade le groupe de Jazz “les Fils
Canouche”, une fanfare, une troupe de cirque ou encore un
jongleur. Ambiance garantie !
Le “Social Loft” squatte
le “RG Lab”
Comme chaque année, le “RG Lab”, situé sous le Centre
National d’Entraînement proposera de nombreuses animations
pour petits et grands. Mais pour la première fois cette année,
le “Social Loft” y fera son apparition : un espace connecté au
cœur du tournoi, véritable vitrine numérique de Roland-Garros.
C’est dans une zone très cosy et conviviale, équipée de “social
screens”, que les visiteurs pourront notamment suivre l’actualité du tournoi à travers les réseaux sociaux et participer à de
nombreuses animations.
JUIN 2014 n°462
11
L’événement
Spécial
Roland-Garros
Nouveautés
GDF SUEZ et Roland-Garros
Une nouvelle flamme pour le tournoi
Partenaire du tennis féminin et de la Fédération Française de Tennis depuis
22 ans, GDF SUEZ poursuit et renforce cet engagement en devenant,
pour cinq ans, partenaire officiel des Internationaux de France. Le Groupe
confirme ainsi son engagement dans la discipline tout en lui donnant une
nouvelle dimension internationale, en ligne avec la présence du Groupe
dans plus de 70 pays. À l’occasion de la signature du partenariat, Valérie
Bernis, directeur général adjoint en charge des Communications, Marketing
et Développement Durable de GDF SUEZ (photo ci-contre, avec le Président
Jean Gachassin), a déclaré : « Nous sommes très fiers de poursuivre et donner une nouvelle dimension à notre soutien en faveur du tennis, et plus particulièrement du tennis féminin. Ce nouveau partenariat avec Roland-Garros
pour les cinq prochaines années participera au rayonnement international de
la marque GDF SUEZ. »
En complément de la visibilité sur les courts, GDF SUEZ devient Partenaire
Énergie et Développement Durable du Grand Chelem parisien. Le Groupe
apportera ainsi toute son expérience et son savoir-faire en tant qu’énergéticien. La présence de GDF SUEZ se manifestera notamment par des actions
pédagogiques axées sur la responsabilité sociétale et environnementale.
Écrans géants
collection RG Haute en couleur
Le millésime 2014 de la collection Roland-Garros est une nouvelle fois très
riche et très tendance. Les spectateurs auront l’embarras du choix pour se
faire plaisir cette année dans les boutiques du stade, mais également dans
les deux nouvelles boutiques hors stade, situées porte d’Auteuil et sur le
Champ de Mars. Ils pourront y trouver des produits tendance, par exemple
les T-shirts “impression photos”, à travers une nouvelle gamme urbaine et
moderne. À quelques jours de la Coupe du Monde de football, les impatients trouveront également une gamme inspirée des couleurs du Brésil, à
l’image des serviettes du joueur et de la joueuse. Enfin, ceux qui ne peuvent
pas se déplacer pourront faire leurs achats facilement, via la nouvelle application e-commerce pour mobiles mise en place cette année.
Le tournoi prend
le métro !
Pour la première fois, un stand d’information et de vente de produits dérivés s’installera juste à la sortie du métro “Porte
d’Auteuil”. Ouvert tous les jours pendant
le tournoi et jusqu’à la fin des matchs, il
offrira aux spectateurs une multitude de
renseignements et leur permettra éventuellement de terminer leurs emplettes.
L’occasion également pour le public nondétenteur de billets de se procurer un
souvenir siglé Roland-Garros…
12
n°462 JUIN 2014
Voir grand
Les spectateurs de Roland-Garros vont bénéficier cette année
d’une information toujours plus complète grâce aux différents
écrans géants du stade. Le “Journal de Roland-Garros”, véritable journal télévisé diffusé plusieurs fois par jour, permettra
au public de ne rien manquer du tournoi. Des duplex entre le
plateau TV et les allées du stade seront réalisés. Les spectateurs retrouveront également sur ces écrans des ralentis,
des analyses des plus beaux points, les scores des matchs
en cours ou encore des clips de la Fédération Française de
Tennis. Quant à l’écran géant du court Suzanne-Lenglen, il
n’aura jamais aussi bien porté son nom. En effet, il double sa
superficie en passant de 15 à 30 m2. Les spectateurs vont
donc en prendre plein les yeux !
Le Nouveau Stade Roland-Garros
Un quotidien gratuit !
Désormais gratuit, le Quotidien de
Roland-Garros sera distribué aux spectateurs au moment de leur entrée dans
le stade au niveau des trois portes principales B, I et L. Ce quotidien proposera le
programme complet du jour, la présentation des matchs phares, les tableaux de
chaque épreuve ainsi que des échos des
coulisses du tournoi.
Soyez selfies !
Le court Philippe-Chatrier avec son toit rétractable, la nouvelle place des Mousquetaires
ou encore le futur Village de Roland-Garros…
Lors de cette édition 2014 des Internationaux
de France, les spectateurs vont avoir l’opportunité de découvrir le nouveau Roland-Garros.
Des visuels de ce magnifique projet vont être
déployés à divers endroits du stade. Le public
aura même la possibilité de se mettre en scène
devant ces visuels à travers des “selfies”. Le
nouveau stade, c’est déjà demain…
Les petits plats dans les grands
• L’espace de restauration “Les jardins gourmets”, qui
comprend la Brasserie, le Buffet, le Bar Lounge et les
deux Épiceries du stade, se refait une beauté. Ces lieux
accueilleront les spectateurs dans un décor épuré.
Parallèlement, la gamme des produits proposés au public
va être élargie. Plus tendance et gourmande, elle devrait
ravir les papilles des spectateurs. À titre d’exemple,
la fabrication artisanale du pain des sandwichs a été
confiée à l’un des boulangers les plus renommés de Paris.
Avis aux gourmets !
• Tout nouveau, tout chaud ! Les menus burger et hot
dog arrivent cette année en précommande sur internet.
Les spectateurs ont la possibilité de commander leur
repas sur le site www.rolandgarros.fft-tickets.com jusqu’à
22 h 30 la veille de leur venue. Outre ces deux menus,
plusieurs formules sandwichs sont proposées. Sur place,
les spectateurs peuvent récupérer leur repas en évitant
les files d’attente, au niveau de deux guichets dédiés. Les
commandes peuvent même être effectuées via l’application Roland-Garros. Les plus mordus de tennis peuvent
donc se restaurer sans perdre une miette du spectacle.
• Gagnez du temps Les spectateurs des tribunes JeanBorotra, Henri-Cochet et Jacques-Brugnon n’auront plus
besoin de sortir du court Philippe-Chatrier pour se restaurer ou prendre un verre ! Trois nouveaux “comptoirs” seront
cette année mis à leur disposition dans les coursives
hautes du court central. À la carte : sandwichs, crêpes,
gaufres et boissons. De précieuses minutes gagnées pour
assister aux matchs…
Le “Tennis Club” à l’heure de la réforme
des moins de 12 ans
La zone d’animation, le “Tennis Club de Roland-Garros”, situé sur le court n° 13,
va cette année s’habiller aux couleurs de “Galaxie Tennis”, l’univers imaginé spécialement pour les enfants dans le cadre de la réforme des moins de 12 ans lancée par la Fédération Française de Tennis. À cette occasion, les représentations
des quatre superhéros, Zoé, Arthur, Lou et Hugo, symboles de la progression des
enfants, vont investir l’arche et la fresque du “Tennis Club”.
Cette nouvelle politique sportive vise à développer chez les plus jeunes le goût du
jeu et du duel, mais aussi à réformer l’école de tennis en y organisant des compétitions ludiques, motivantes et formatrices. Pour tout savoir sur cette réforme, les
spectateurs pourront d’ailleurs se rendre au stand de la FFT situé sur cet espace.
Roland-Garros in the City
Et maintenant Shanghai !
L’histoire d’amour continue entre Roland-Garros et la Chine. L’opération “RolandGarros in the City”, qui avait connu un grand succès l’an passé à Pékin, pendant
le tournoi, est à nouveau au rendez-vous cette année, dans la capitale chinoise,
mais aussi à Shanghai !
En attendant le lancement de ces opérations, organisées avec le soutien de
Longines et Peugeot, la Coupe des Mousquetaires et la Coupe SuzanneLenglen ont quitté le stade en mars dernier, pour Pékin. Puis, du 27 au 30 mars
a eu lieu l’opération “Rendez-vous à Roland-Garros”, compétition sur terre
battue disputée au National Tennis Center, à Pékin, qui a vu s’affronter les
douze meilleurs jeunes joueurs et joueuses du pays. Les deux gagnants, Zheng
Weiqiang et Zheng Wushuang, bénéficieront d’une wild-card, respectivement
dans les tableaux de qualifications garçons et filles juniors. Enfin, six jeunes
Chinois ont été retenus pour faire partie de l’équipe des ramasseurs de balle qui
officiera pendant le tournoi.
Mode
La ligne Chantal Thomass
En exclusivité pour Roland-Garros,
Chantal Thomass a dessiné une collection capsule alliant les codes de l’univers
du tennis et ceux de la féminité. La créatrice s’est largement inspirée de la grande
championne française Suzanne Lenglen et
des tenues chic et élégantes des années
20. Dans les tons blancs, roses et noirs
qui lui sont chers, Chantal Thomass a
notamment décliné le polo sous plusieurs
formes : robe, tunique, polo avec plastron,
polo avec lavallière. Jupe plissée, legging,
T-shirt et plusieurs accessoires – foulard,
parapluie, capeline, visière – complètent
cette collection ultrachic et féminine. Cette
capsule sera disponible dans la boutique
principale du stade, sur le site en ligne des
Galeries Lafayette, mais également dans
la boutique Chantal Thomass, située rue
du Faubourg Saint-Honoré à Paris.
Les enfants en “guest stars”
Les plus jeunes spectateurs, de 6
à 14 ans, bénéficieront d’un accueil
très privilégié. Dès leur entrée dans le
stade, ils se verront remettre un badge
leur proposant un parcours ludique.
Leur défi ? Découvrir un mot de passe
en récupérant quatre mots-clés placés
sur des panneaux lenticulaires situés
au niveau des différents espaces
d’animation du stade (le Tennis Club,
le RG Lab, le stand maquillage et
l’animation photo). Une fois l’énigme
résolue, ces jeunes fans pourront alors
retirer une récompense au niveau de
l’Espace Services.
JUIN 2014 n°462
13
L’événement
Spécial
Roland-Garros
Et aussi…
Actions sociétales
Roland-Garros, plus qu’un tournoi
En matière de responsabilité sociétale et environnementale, Roland-Garros se veut un événement responsable. Zoom sur quelques actions mises en place à cette occasion.
Réduction et valorisation des déchets
« Les Enfants de Roland-Garros »
n Un système de tri sélectif En 2013, 10 tonnes de déchets ont
été triées grâce au tri sélectif grand public. Au total, près de 93 tonnes de
déchets recyclables ont été triées (plastique, métal, papier, carton, bois,
verre, capsules de café), soit 23 % des déchets générés par le tournoi.
n Les équipes vertes Pour la troisième année, des équipes vertes sillonnent
le stade pour sensibiliser les spectateurs aux bons gestes de tri, aux moyens
de transport à faible impact carbone et au développement durable.
n Des gobelets réutilisables Depuis 2010 les Ecocup®, remplacent
les gobelets jetables. Consignés 1 €, ces gobelets réutilisables ont économisé environ 2 tonnes de carton en 2013.
Accessibilité pour les personnes à mobilité réduite
Une charte d’accessibilité et un schéma directeur ont été mis en place dès
2011, afin d’améliorer les conditions d’accueil des personnes en situation
de handicap :
• Un ascenseur permet d’accéder au court Suzanne-Lenglen
• Quatre fauteuils roulants sont mis à disposition, le temps de leur visite
• Des équipes d’accueil spécifiques orientent les spectateurs concernés
• Un système de navettes PMR gratuites est mis en place par Peugeot
• La lisibilité de la signalétique du stade est accrue
• Les tribunes PMR sur les courts annexes sont améliorées
• Une enquête de satisfaction est menée auprès des PMR
Cette opération occupe une place à part dans les Internationaux
de France. Anciennement baptisée « Journée Benny-Berthet »,
cette opération caritative, toujours très attendue, a lieu cette année
le samedi 24 mai. A partir de 10 heures, les participants au tournoi
disputent des matchs d’exhibition sur les trois courts principaux du
stade. Les tout meilleurs mondiaux des simples messieurs et dames
en profitent pour se faire plaisir – et faire plaisir au public – avant
leur entrée en lice. Mais depuis plusieurs années, grâce au DJ Bob
Sinclar, « Les Enfants de Roland-Garros » prennent aussi des allures
de “show”. Passionné de tennis, le DJ anime, avec l’aide de nombreuses personnalités, la fin de cette journée de fête. L’édition 2014
devrait encore réserver de nombreuses surprises. Pour la bonne
cause, puisque l’intégralité des bénéfices de cette journée est reversée aux associations « Fête le Mur » et « Tennis en liberté », ainsi
qu’aux clubs de la FFT qui mènent des actions dans les domaines
éducatifs, sociaux et solidaires, pour des publics n’ayant pas un
accès naturel au tennis.
Infos pratiques : samedi 24 mai, à partir de 10 heures. Prix
unique d’entrée : 20 € (gratuit pour les moins de six ans). Places sur
le site dédié de la FFT : http://rolandgarros.fft-tickets.com
Musée de la FFT
Expos en rafale
Le tournoi va vivre au rythme de trois belles expositions thématiques,
dont « Lignes de front, le tennis en 14-18 ». Passionnant !
C
« À nous le Globe », ca. 1914 © Droits réservés - FFT.
ette année, la Fédération
Française de Tennis participe aux commémorations du centenaire de la Grande
Guerre au travers de l’exposition
« Lignes de front, le tennis en
14-18 ». L’occasion de suivre le
destin de douze champions et
championnes de tennis, dans une
époque tourmentée qui aura consi-
dérablement façonné le paysage
sportif et tennistique international.
Toujours à l’affiche, la grande exposition « Moi… Roland Garros »,
inaugurée en 2013, est dédiée à
l’aviateur français, pilote héroïque
de la Première Guerre mondiale, qui
a donné son nom au stade.
Par ailleurs, l’auteur de l’affiche des
Internationaux de France 2014,
le peintre Juan Uslé, est à l’honneur. Le public peut découvrir l’original de l’affiche (à voir aussi dans
ce numéro, en pages 26-27) ainsi
que quelques œuvres de cet artiste
espagnol. Cette affiche est le fruit
d’une collaboration, initiée il y a 30
ans, entre la FFT et la Galerie Lelong
– présente sur toutes les scènes
mondiales de l’art contemporain.
Musée de la FFT • Stade Roland-Garros • 2, av. Gordon-Bennett • 75016 Paris • Entrée Porte des Mousquetaires
14
n°462 JUIN 2014
L’événement
Spécial
Roland-Garros
16
n°462
Le tournoi masculin
Une coupe
pleine d’espoir
128 joueurs ambitionnent plus que tout
de remporter les Internationaux de France.
Favoris, prétendants, outsiders, tous
rêvent de graver leur nom sur le socle
de la Coupe des Mousquetaires.
Les doutes de Rafael Nadal laissent
augurer d’un Roland-Garros
des plus ouverts, où l’Espagnol partage
plus que jamais le statut de favori
avec Novak Djokovic, Roger Federer
et Stanislas Wawrinka. Mais leurs
poursuivants – David Ferrer, Tomas
Berdych ou Jo-Wilfried Tsonga –
sont convaincus qu’un exploit
reste possible. Cette année, qui sera
le roi de l’arène ?
JUIN 2014 n°462
17
L’événement
Spécial
Roland-Garros
Tournoi masculin
Un appétit d’ocre
La cuirasse s’est fissurée : la tournée préparatoire à Roland-Garros a vu les vassaux
du roi de la terre se révolter. Pas au point d’ôter à Rafael Nadal le statut de favori
à Paris, mais assez pour exalter l’ambition de ses adversaires.
Rafael Nadal à Roland-Garros 2013
L
’espoir est venu de là où on l’attendait le moins, de
deux des souffre-douleur favoris de l’ogre de l’ocre :
en battant Rafael Nadal à Monte-Carlo et à Barcelone, David Ferrer et Nicolas Almagro ont soudain
aiguisé bien des appétits parmi leurs confrères du circuit. Et si “Rafa” était (un peu) moins intraitable qu’il
ne l’est depuis bientôt dix ans sur sa surface favorite ? D’un problème
au dos latent à une hypothétique usure mentale, l’Espagnol alimente les
interrogations.
Pour autant, ses huit succès précédents à Paris – en neuf tentatives ! –
fixent toujours fermement à son front l’étiquette d’homme à battre sur les
courts de Roland-Garros. Comme à chaque fois depuis maintenant trois
ans, Nadal cherchera à avaler de nouveaux records sur le court PhilippeChatrier : au choix, un cinquième titre d’affilée (Björn Borg et lui-même
se sont arrêtés à quatre, l’Ibère voyant une première série interrompue par
Robin Söderling en 2009), la possibilité de laisser dans son rétroviseur
Max Decugis, qui en son temps avait lui aussi triomphé à huit reprises à
18
n°462 JUIN 2014
Paris, mais dans ce qui était encore le championnat de France amateurs…
Et, peut-être, la trace la plus fabuleuse dans laquelle le Majorquin peut placer ses pas cette année : égaler Martina Navratilova et ses neuf Wimbledon,
seule légende du tennis, hommes et femmes confondus, à avoir remporté
aussi souvent un même titre majeur en simple.
La ténacité de Djokovic, l’élan
de Wawrinka
Habituellement réduits à se serrer la ceinture à Paris, les rivaux les plus
tenaces du maître des lieux ont les dents longues cette année, en particulier Novak Djokovic. Le Serbe espère trouver enfin la clé contre celui
qui l’a stoppé cinq fois en neuf participations, dont la dernière, en demifinales l’an dernier, lui a laissé d’énormes regrets puisqu’il a mené 4 jeux
à 2 au cinquième set. D’année en année, “Nole” n’a cessé de se rapprocher
de “Rafa” à Roland-Garros : le millésime 2014 sera-t-il enfin synonyme de
festin pour lui ?
Les Français
Le second challenger de Rafael Nadal dans l’édition 2014 des Internationaux de France est en
revanche un nouveau venu à si haute altitude : il y
a tout juste un an, Stanislas Wawrinka courait
encore après une première demi-finale majeure, et
son quart à Paris sonnait comme un résultat probant. Mais “l’autre Suisse” a basculé dans une
autre dimension depuis : celle des champions. Vainqueur de l’Open d’Australie en janvier, Wawrinka
a ensuite confirmé en triomphant à Monte-Carlo.
Son jeu est taillé pour la terre battue et sa confiance
est au zénith : le voir soulever la Coupe des Mousquetaires n’aurait (plus) rien d’une surprise.
Qualifier de surprise une potentielle victoire
majeure de Roger Federer serait manquer de
respect à l’homme aux dix-sept titres du Grand
Chelem. Reste que le lauréat 2009 apparaît un peu
en retrait des trois prétendants précités. Mais le
Bâlois est en forme en ce premier semestre 2014,
et il aura son mot à dire… pour peu qu’il évite la
rafale Nadal qui l’a emporté à quatre reprises en
finale de l’épreuve durant ses meilleures années.
D’autres victimes récurrentes du maître des lieux
tenteront de tirer leur épingle du jeu, à commencer par le finaliste sortant David Ferrer. Valeur
sûre de la terre, l’éternel n° 2 espagnol a perdu
pas moins de huit finales contre son compatriote, parmi lesquelles Roland-Garros, mais aussi
Monte-Carlo et Rome. Pour lui, la question est
de savoir s’il peut réitérer sa récente victoire sur
son leader à Monaco… mais cette fois au meilleur des cinq sets. Même défi pour Tomas Berdych : indéboulonnable du Top 10 depuis quatre
ans maintenant, le Tchèque n’a plus de temps à
perdre pour franchir enfin un dernier cap. Comme
lui, John Isner et Milos Raonic prieront pour
une quinzaine ensoleillée, et donc des conditions
de jeu rapides : les deux bombardiers nord-américains pourraient alors causer bien des dégâts.
Parmi les autres champions du Grand Chelem
en activité, et en l’absence de Juan Martin del
Potro, blessé, un énorme point d’interrogation
plane au-dessus d’Andy Murray, pas vraiment
redevenu lui-même après son opération du dos, à
la fin 2013. Selon son tableau, l’Écossais peut tout
autant présenter le profil d’un solide quart de finaliste… que celui de victime précoce d’un outsider embusqué aux alentours de la 20e place mondiale, et/ou spécialiste de la surface ! Dans cette
catégorie, on gardera un œil sur Grigor Dimitrov, récent quart de finaliste à Melbourne ; Kei
Nishikori, sacré à Barcelone ; Fabio Fognini,
trois fois titré sur ocre depuis un an ; Aleksandr
Dolgopolov, demi-finaliste à Indian Wells ;
Ernests Gulbis, vainqueur de l’Open 13 ; sans
oublier Nicolas Almagro qui, en faisant chuter Nadal à Barcelone, a été l’un des auteurs du
crime de lèse-majesté ayant rendu ce printemps si
palpitant.
Guillaume Willecoq
L’envie plus forte
que les obstacles
Peu épargnés par les blessures depuis le début d’année,
les Bleus entendent bien compenser le manque de repères
qui en découle par leur soif d’émotions fortes à domicile.
D
es mois qu’ils y pensent.
Pour les Français, RolandGarros est “le” tournoi qui
importe plus que tout. Celui
où l’envie de se surpasser leur permet de
défier les tendances contraires… et parfois de renverser des montagnes. Comme
souvent, le fer de lance du contingent tricolore sera Jo-Wilfried Tsonga (photo).
Après un début 2014 difficile, le Manceau
monte en puissance à l’approche d’un
rendez-vous où il a brillé jusqu’aux
demies l’an dernier : passé à deux points
du dernier carré à Monte-Carlo, traditionnelle répétition générale à Roland-Garros,
son jeu retrouve constance et explosivité
au meilleur moment.
Héros du quart de finale de Coupe Davis
ayant opposé la France à l’Allemagne,
Gaël Monfils a connu un premier trimestre probant, riche notamment d’un
titre à Montpellier et d’une finale à Doha.
Protagoniste de quelques-uns des plus
beaux matchs de l’édition 2013 du tournoi, le meilleur terrien de sa génération –
demi-finaliste en 2008 et quart de finaliste
en 2009 et 2011 à Paris – pourra s’appuyer sur une tête de série pour viser loin.
Numéro 1 français de la saison 2013,
Richard Gasquet est en revanche dans
le flou : en délicatesse avec son dos,
le demi-finaliste du dernier US Open a
entamé une course contre la montre en
direction de Paris. Il devra compter sur
ses aptitudes naturelles de terrien pour
pallier le manque de préparation spécifique à la surface. Même son de cloche
pour Benoît Paire, toujours en attente
d’une guérison de son tendon du genou.
Victime de divers petits pépins ces derniers mois, Gilles Simon remonte quant
à lui la pente. Ce qui n’a rien d’une bonne
nouvelle pour ses adversaires tant, même
diminué, il constitue déjà un véritable poison pour eux : à Melbourne, une entorse à
la cheville ne l’a pas empêché d’atteindre
le troisième tour, après avoir rendu fous
Daniel Brands et Marin Cilic.
Derrière, Édouard Roger-Vasselin,
Julien Benneteau et Jérémy Chardy
ont les armes pour créer la surprise. Le
premier a signé le meilleur début d’année de sa carrière, le deuxième est en
forme et le troisième, quoiqu’irrégulier,
possède de fortes affinités avec la terre
battue. Pour Nicolas Mahut et Kenny
De Schepper, ce sera plus difficile, mais
tous deux tenteront de brouiller les cartes
avec leur tennis d’attaque a priori mieux
taillé pour le gazon. On ne manquera pas
enfin de suivre trois joueurs : la sensation
de l’Open d’Australie Stéphane Robert,
huitième de finaliste de l’épreuve après
être sorti des Qualifs ; et deux noms
glorieux du tennis français, Paul-Henri
Mathieu et Michaël Llodra. G. W.
JUIN 2014 n°462
19
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L’événement
Spécial
Roland-Garros
Le tournoi féminin
La coupe des dames
de court
128 candidates au départ et
une seule élue à l’arrivée, pour
brandir la coupe SuzanneLenglen. Tenantes du titre ou
anciennes lauréates,
favorites ou simples
postulantes,
toutes viennent
porte d’Auteuil
avec des
ambitions
légitimes.
Serena Williams, Maria
Sharapova, Victoria Azarenka
et Li Na devraient évidemment
être les principales protagonistes
de ce Roland-Garros. Mais
de jeunes premières ou des
valeurs sûres du circuit rêvent
de bousculer la hiérarchie et de
briller sur la scène parisienne.
La bataille sera féroce, et la
victoire à la hauteur des enjeux.
JUIN 2014 n°462
21
L’événement
Spécial
Roland-Garros
Tournoi Dames
La reine et ses suivantes
Victorieuse en 2013, Serena Williams est la grandissime favorite pour la conquête du titre à
Roland-Garros. Ce serait son 3e. Même si ses poursuivantes ne l’entendent pas ainsi.
Serena Williams à Roland-Garros 2013
E
lle affirme ne pas jouer pour l’Histoire. Les chiffres ?
Serena Williams n’y songe pas. Lorsqu’elle entre sur
le court, seuls comptent la victoire, le titre. L’Américaine
veut rester la meilleure. Un point, c’est tout. Elle a peutêtre raison… Car, à y regarder de plus près, ses statis­
tiques ont de quoi impressionner, et même déstabiliser.
À 32 ans, celle qui évolue sur le circuit pro depuis 1995 (le Concorde volait
encore !) a remporté 59 titres en simple dont 17 tournois majeurs. Le temps
ne semble pas avoir de prise sur elle. Au contraire, la n° 1 mondiale a réussi
la meilleure saison de sa carrière (11 titres) en 2013 !
« Si elle reste en bonne santé et motivée, elle peut atteindre les 22 sacres en
Grand Chelem », estimait en début d’année Chris Evert qui en a remporté
18, tout comme Martina Navratilova. Serena pourrait égaler ces immenses
championnes porte d’Auteuil, en conservant son titre acquis 11 ans après
le premier. Mais ce n’est sans doute pas sa motivation première. « Elle ne
formalise pas ses objectifs et ce n’est pas plus mal, confiait son entraîneur
Patrick Mouratoglou à la fin de l’année dernière. À 32 ans, se dire qu’il faut
faire encore deux ou trois saisons énormes pour battre des records, c’est
se mettre une pression inutile, d’autant que c’est très aléatoire. »
Largement favorite de l’Open d’Australie en janvier, Serena s’est effecti­
vement fait surprendre par Ana Ivanovic dès les huitièmes de finale. Elle
s’est aussi inclinée d’entrée à Charleston en mars, pour son premier tour­
noi sur terre battue. Mais la n° 1 mondiale a aussi remporté deux titres
(sur cinq tournois disputés) cette année. La terre parisienne reste l’un de
ses lieux préférés et on ne voit pas vraiment qui pourrait l’empêcher de
conquérir un 3e titre.
22
n°462 JUIN 2014
Maria Sharapova, vainqueur en 2012, n’a plus battu Serena depuis 2004
et s’est déjà inclinée deux fois cette année. Même si elle a remporté le tour­
noi de Stuttgart en avril sur terre battue indoor, la Russe fait un complexe
face à sa rivale et rien ne semble pouvoir la guérir.
Na Li en embuscade
Quant à Victoria Azarenka, redescendue à la 4e place mondiale, elle
n’est plus aussi flamboyante que lorsqu’elle lui disputait le sommet du clas­
sement en 2012. Reste Na Li, n° 2 mondiale et gagnante surprise de l’Open
d’Australie. La joueuse, âgée elle aussi de 32 ans, a retrouvé le niveau qui
lui avait permis de devenir la première Chinoise titrée aux Internationaux de
France en 2011. Néanmoins, elle ne s’est imposée qu’une seule fois en
douze confrontations contre Serena Williams… C’était en 2008 !
Williams domine le circuit féminin. Elle n’en reste pas moins faillible, en
témoigne son incroyable défaite au premier tour du tournoi parisien face
à Virginie Razzano en 2012. La chute est donc toujours possible. Ana
Ivanovic, titrée porte d’Auteuil en 2008, se verrait bien la faire tomber
encore une fois après Melbourne. Agnieszka Radwanska, n° 3 mon­
diale, se dit aussi qu’à 25 ans, il est temps pour elle d’inscrire son nom au
palmarès d’un tournoi majeur. Il y a aussi les Italiennes, Errani, Pennetta,
Vinci, toutes dans le top 20, sans oublier Francesca Schiavone (titrée
en 2010)... et enfin la Roumaine n° 5 mondiale, Simona Halep, qui,
du haut de son 1,68 m, dévaste tout sur son passage (1 titre à Doha).
Détrôner Serena Williams à Paris ne sera pas chose aisée mais ce n’est
pas infaisable. Rendez-vous le 7 juin pour voir peut-être la reine devenir
légendaire. Sylvie Marchal
Les Françaises
Trois filles dans le vent
Elles sont jeunes, ambitieuses, sans complexe et auront envie de briller,
chez elles, porte d’Auteuil. Miniportraits de Caro, Alizé et Kiki, trois filles
qui portent haut les couleurs de la France.
ALIZE CORNET 21e, 24 ans
CAROLINE GARCIA
51e mondiale, 20 ans
Héroïque en Fed Cup, en avril, Caroline Garcia a pris
une nouvelle dimension en 2014. À 20 ans, la droi­
tière, « à la vitesse de balle exceptionnelle », selon
Alexandra Fusai, a passé un cap, réussissant à
canaliser sa fougue. « Elle utilise la gamme complète
de son jeu en variation pour construire et impulse un
jeu agressif aux bons moments », poursuit la respon­
sable du haut niveau féminin à la FFT. Championne
de France 2010 chez les 17-18 ans et finaliste de
l’US Open Juniors en 2011, Garcia n’a pas tardé
à se faire un nom en profitant de sa wild-card en
2011 à Roland-Garros pour tenir la dragée haute à
Sharapova (elle a mené 6/3, 4/1 avant de s’incliner).
Mais il a fallu attendre 2014 pour la voir remporter
son premier tournoi WTA, à Bogota au printemps,
face à l’ex-numéro 1 mondiale, Jelena Jankovic.
Entraînée à Lyon par son père Louis-Paul et licen­
ciée au TC Dardilly-Champagne, Caro possède un
jeu complet « qui s’adapte à toutes les surfaces ».
Dotée de grandes qualités physiques, celle qu’Andy
Murray voyait en 2011 « comme la future n° 1 mondiale » peut rivaliser avec les meilleures. « On peut
espérer la voir en 2e semaine à Roland », observe
Alexandra Fusai.
Alizé Cornet a repris du plaisir sur le terrain et bat les
joueuses du top 10. Elle est loin, la 114e place mondiale
de mars 2012... « Alizé a beaucoup travaillé avec ses
entraîneurs Georges Goven et Nicolas Perrotte. Elle est
très exigeante avec elle-même, elle va dans les détails.
C’est une bosseuse », témoigne Alexandra Fusai, qui
a assisté à son retour parmi les meilleures. La Niçoise,
qui s’était hissée à la 11e place de la WTA à 19 ans, « a
réussi à retrouver un jeu qui met les meilleures en difficulté ». Même Serena Williams a dû s’incliner en février
à Dubaï. En avril, c’est Agnieszka Radwanska (3e), qui a
coincé en indoor. La numéro 1 française a remporté le 4e
titre de sa carrière à Katowice et la voilà aux portes du Top
20. « Pour arriver dans les dix meilleures, il faut qu’elle arrive à canaliser son
énergie », estime Fusai. Sans entraîneur attitré depuis mars, Cornet prépare
les Internationaux de France… au stade Roland-Garros avec Pierre Cherret,
coordonnateur de l’en­traî­nement du haut niveau féminin à la FFT, en atten­
dant de monter une nouvelle structure d’entraînement. Alizé, qui n’a jamais
franchi les seizièmes à Paris, se voit bien rivaliser avec les joueuses du Top 10.
KRISTINA MLADENOVIC
101e, 21 ans
La championne du monde junior 2009
aurait bien aimé réaliser le même début
de saison qu’en 2013, avec une demifinale à Paris et à Florianopolis et surtout
une victoire sur Kvitova, alors 8e mon­
diale. Si elle a battu Simona Halep, 10e,
en février, elle n’a pas confirmé depuis.
« Elle manque de repères et de victoires,
observe Alexandra Fusai, il faudrait qu’elle
arrive à reprendre confiance ». Avec son
énorme service et son grand coup droit,
Kristina a les armes pour jouer dans la cour
des grandes. Elle forme d’ailleurs l’une des
meilleures paires du circuit en double mixte,
avec Daniel Nestor. En Australie, Kiki a remporté son second titre
du Grand Chelem dans la discipline après Wimbledon. « Le double
peut lui permettre de rester dans une spirale positive », commente
Fusai. Combative, cette fille de handballeur pro continue de déve­
lopper son physique afin d’exprimer au mieux « son jeu d’attaque ».
JUIN 2014 n°462
23
L’événement
Spécial
Roland-Garros
Un projet audacieux et fi
La FFT a opté pour une modernisation qualitative du stade de la
porte d’Auteuil. Quel plus bel événement pour présenter le nouveau
Roland-Garros que… RolandGarros lui-même. Portfolio.
E
n février 
2011, après avoir
analysé toutes les options
possibles, les délégués du tennis
français ont choisi de maintenir le tournoi
de Roland-Garros à Paris, sur son site
historique, mais étendu, porte d’Auteuil.
Une décision légitime et assumée ! Car
rester fidèle à sa terre, c’est éviter le
phénomène de banalisation. Comment ?
En cultivant sa différence, celle d’une
enceinte sportive riche d’Histoire, au cœur
d’une des plus belles villes du monde,
proscrivant ainsi le gigantisme et les
stades stéréotypés, sans identité. Ce projet audacieux est fidèle à l’esprit et à
l’histoire de Roland-Garros, qui continue
ainsi à se distinguer des trois autres
tournois du Grand Chelem. Il prévoit
notamment de doter le court PhilippeChatrier d’un toit rétractable, ainsi que de
construire un nouveau court semi-enterré
dans la partie sud-est du jardin des Serres
d’Auteuil (en lieu et place des serres
techniques). La création de nouveaux
volumes architecturaux et l’aménagement
d’espaces existants contribuent à créer un
ensemble de grande qualité, sur la base du
schéma directeur élaboré par le paysagiste
Michel Corajoud.
Avec sa modernisation, le stade RolandGarros renforce son attractivité auprès
de l’ensemble de ses publics (joueurs,
spectateurs, partenaires, médias), en leur
offrant un site toujours plus prestigieux et
qualitatif. n
24
n°462 JUIN 2014
Vue aérienne du nouveau court dans les Serres d’Auteuil.
Nouveau stade Roland-Garros
www.3Dfabrique.com
dèle à l’histoire du tournoi
Le court Philippe-Chatrier
La capacité du court Philippe-Chatrier est
certes maintenue à 15 000 places, mais le
réaménagement des tribunes offre un meilleur
confort et une meilleure visibilité aux spectateurs. De nouveaux espaces sont créés sous
les tribunes, notamment pour les joueurs, les
joueuses, et les médias. Dans sa nouvelle
configuration, le court central est coiffé d’une
couverture, magnifique geste architectural et
véritable exploit technique. Cette réalisation
reprend la symbolique du biplan de l’aviateur
Roland Garros : sa forme et sa structure
ont été travaillées comme une aile d’avion (en
acier avec toile translucide et étanche).
Le court Philippe-Chatrier en configuration toit fermé.
D’une superficie totale d’un hectare, la couverture peut se déployer en une quinzaine de
minutes. Elle permet ainsi au court PhilippeChatrier de conserver son statut de stade de
plein air, baigné de lumière et de soleil, tout en
autorisant la poursuite du jeu en cas d’intempéries, et la tenue de sessions de soirée.
Le court Philippe-Chatrier en configuration toit ouvert.
JUIN 2014 n°462
25
LA FFT & VOUS
L’événement
Spécial
Roland-Garros
La place des Mousquetaires
www.3Dfabrique.com
Réaménagée, la place des
Mousquetaires devient une vaste
esplanade verte ouverte au public
hors tournoi. Avec une superficie
de plus d’un hectare, elle contribue
à aérer le stade et à fluidifier les
déplacements des spectateurs
durant le tournoi.
Le court dans les serres d’Auteuil
Il est construit à l’emplacement
des serres “techniques” et
“chaudes”, situées dans la partie
sud-est du jardin. Les serres de
Formigé ne sont impactées ni par
le projet de ce nouveau court ni
par les travaux. Elles servent même
de modèle pour la construction de
ce dernier qui, par son architecture, les réinterprète de manière
contemporaine. Semi-enterré,
d’une capacité de près de 5 000
places, ce court est enchâssé
entre 4 serres qui proposeront
aux visiteurs d’explorer la flore
de quatre continents (Amérique,
Océanie, Asie et Afrique).
L’intégralité des plantes de la partie
technique du Jardin d’Auteuil est
redistribuée dans les serres du site
et au parc floral.
28
n°462 JUIN 2014
Nouveau stade Roland-Garros
Le Village et le bâtiment de l’organisation
Situé à l’emplacement
de l’actuel Centre
national d’entraînement, ce nouveau
bâtiment accueillera
– outre des locaux
et des équipements
pour l’organisation
sportive et logistique – de nouveaux
espaces de relations
publiques et d’accueil,
ainsi que des jardins
suspendus et une
terrasse panoramique aménagés sur
les toits.
Le fonds des Princes
Modernisé, cet
espace situé à l’ouest
du stade devient une
nouvelle zone de
compétition intégrant
un court enterré de
2 200 places, ainsi
que des courts
annexes avec des
gradins permanents
et mieux aménagés. Il
disposera d’un nouvel
accès sur l’avenue de
la porte d’Auteuil.
JUIN 2014 n°462
29
LEL’événement
RENDEZ-VOUS
Spécial
Roland-Garros
Interview
« Il faut cultiver
À l’occasion de l’édition 2014 du tournoi, Gilbert Ysern revient sur l’avancement du projet
du Nouveau Stade Roland-Garros. Le directeur général de la FFT et des Internationaux de
France en profite pour faire un tour d’horizon des autres préoccupations de la fédération.
Le tournoi vit actuellement une phase
importante de son histoire, avec le projet
du Nouveau Stade Roland-Garros. Où en
est-on concrètement ?
La réussite de ce nouveau Roland-Garros est un enjeu vital pour le tournoi.
Nous n’avons pas choisi la solution de facilité. Les difficultés auxquelles
nous sommes confrontés sont le prix à payer pour continuer à développer
un événement d’exception sur un site exceptionnel. L’argent coule à flot
dans certaines parties du monde, ce n’est pas le cas de la vieille Europe.
Notre force est ailleurs. Comme Voltaire l’a fait dire à Candide : « Il faut
cultiver notre jardin ». Notre jardin est ce site magnifique qui donne à
notre tournoi une personnalité unique et inimitable, et donc toute sa force.
30
n°462 JUIN 2014
Les dernières décisions
de justice concernant ce projet
vous ont donné raison…
En 2013, une première décision nous a été défavorable. Depuis, le vent a
tourné, et aujourd’hui, nous sommes résolument confiants.
Nous savons depuis toujours que notre projet est respectueux de ce
site prestigieux, de son environnement, de son architecture et de son
histoire. Aujourd’hui, nous sommes sur les bons rails. Plusieurs épisodes
judiciaires et administratifs récents ont permis à notre projet d’avancer de
façon significative et, je le crois sincèrement, décisive. Nous parviendrons
à livrer ce nouveau stade, qui nous permettra de pérenniser le succès de
Roland-Garros.
notre jardin »
Quel est le calendrier attendu
aujourd’hui ?
Il faudra attendre l’édition 2017 du tournoi pour observer des changements
majeurs : le nouveau court dans le Jardin des Serres et le nouveau bâtiment
dédié à l’organisation du tournoi, implanté à la place de l’actuel CNE.
Puis, viendra le chantier de rénovation du court Philippe-Chatrier, qui sera
en partie livré en 2018, et couvert d’un toit rétractable pour 2019.
L’avenir du tournoi sera-t-il assuré
grâce au nouveau stade ?
Le stade n’est que l’écrin, la pépite c’est le tournoi. Si nous avons voulu
ce projet très ambitieux, c’est avant tout parce que nous nous devons
de proposer à toutes les populations qui font le succès du tournoi, à
commencer par les joueurs et le public, l’offre la plus attractive. Mais
le nécessaire développement du tournoi passe aussi par notre capacité à
entretenir son rayonnement international. Sa très large diffusion dans le
monde, qui contribue aussi à la promotion de Paris et de notre pays, n’y
suffit pas. Nous voulons mettre en place de nombreuses manifestations
associées au tournoi, comme nous le faisons déjà en Chine. Notre but est
de développer la présence, l’image et le rayonnement de Roland-Garros,
tout en faisant la promotion de notre surface.
“Que Roland-Garros
soit accessible à tous,
en clair, c’est dans l’ADN du
tournoi et dans les missions
de notre fédération…”
Vous avez récemment signé
le renouvellement du partenariat
de Roland-Garros avec France Télévisions
et Eurosport pour les cinq années
à venir…
Oui, et nous en sommes ravis. Le niveau de contribution au chiffre
d’affaires de ces droits n’est pas négligeable, puisqu’il s’élève à 10 %
du total. Mais notre priorité était de préserver la plus large exposition
possible en clair. C’est chose faite. Que Roland-Garros soit accessible à
tous, en clair, c’est dans l’ADN du tournoi et dans les missions de notre
fédération.
La Fédération Française
de Tennis a été pionnière en
matière de lutte contre les fléaux
dans le sport.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Se préoccuper de l’avenir de Roland-Garros, c’est aussi veiller à ce que
les dérives qui guettent les grands sports professionnels ne viennent pas
en abîmer l’authenticité sportive. Tout ce qui a été développé ici avec un si
grand succès tient son sens et sa force de cette valeur sportive, parce qu’un
titre à Roland-Garros fait d’un grand joueur un champion pour l’éternité,
parce que chaque match gagné ici est un exploit sportif. Si cette intégrité
sportive était mise en cause, tout ce qui est construit autour s’effondrerait.
Quelles sont les priorités
dans ce domaine ?
La lutte contre le dopage doit être menée avec beaucoup d’opiniâtreté.
À l’initiative des tournois du Grand Chelem, le monde du tennis
professionnel a mis cette année un coup d’accélérateur, en augmentant
les budgets dédiés à cette lutte, ce qui a permis d’augmenter les contrôles
hors compétition et les contrôles sanguins. Mais notre sport est, hélas,
confronté à un risque plus grand encore : la corruption, liée aux paris
sportifs. Au niveau international, mais aussi sur le territoire national,
nous en faisons toujours davantage dans ce domaine. Nos actions portent
notamment sur la sensibilisation aux risques. Nous avons ainsi instauré,
en France, un programme à destination des jeunes et de leur entourage.
Notre sport est fortement mobilisé, ce qui est indispensable pour préserver
son intégrité.
La FFT est-elle en bonne santé ?
Oui, bien sûr. Mais les énormes investissements que nous allons réaliser
dans le stade Roland-Garros ne seront pas sans incidence sur l’économie
de la fédération. C’est pourquoi, suite à la motion « Priorité à RolandGarros » adoptée en Assemblée générale, nos dirigeants, comme tous
dirigeants d’une entreprise responsable, ont entrepris une démarche de
fond visant à redéfinir ses priorités et à se fixer un nouveau cap pour les
années qui viennent, dans un nouveau modèle fédéral. Le titre de cette
réflexion de fond est explicite : « Quelle fédération demain ? ».
C’est une préoccupation
importante ?
Oui, et cette réflexion ne se limite pas à l’avenir de notre tournoi, à l’avenir
de nos élites ou à la montée en puissance de nos préoccupations d’ordre
éthique. Elle porte évidemment aussi sur l’avenir de la pratique du tennis
dans nos clubs. Les clubs sont la base même du succès de notre fédération,
nos réussites passent par les leurs. Ce volet est donc essentiel et au cœur
de nos réflexions prospectives. n Propos reccueillis par Estelle Couderc
JUIN 2014 n°462
31
SUR LE COURT
Futures
Angers
Obry sacré
À l’Open Espace Anjou, du
19 au 27 avril, Julien Obry
a dominé Tristan Lamasine
à l’issue d’une finale francofrançaise de bon niveau.
A
Angers, avec un tableau final qui ne
comptait que 7 étrangers sur 32 participants, la victoire est revenue à Julien
Obry. En finale, ce dernier a pris le meilleur­
sur l’un de ses partenaires de double, Tristan
Lamasine (3/6, 6/2, 6/3). « Malgré quelques
frayeurs au début du second set, je suis vraiment ravi de ma semaine et j’espère continuer
sur cette lancée pour les prochains tournois »,
souligne Obry, 22 ans. « Lamasine disputait son
10e match d’affilée puisqu’il l’avait emporté en
Grèce la semaine précédente, tandis qu’Obry,
qui revient de blessure, a beaucoup travaillé sur
le plan physique. Ce fut un facteur important,
poursuit Alexandre Soulié, directeur de cet Open
Espace Anjou. Mais cette finale, avec le gros
Miss Maine-et-Loire, Léa Deschamps, en compagnie de Julien Obry et Tristan Lamasine.
lift de Lamasine et le superbe revers à une main
d’Obry, a été magnifique et indécise jusqu’au
bout. » Près de 600 spectateurs l’ont suivie.
Sur le plan de l’organisation, tout s’est parfaitement déroulé grâce à la cinquantaine de bénévoles. De son côté, le charmant village, avec ses
tentes, son restaurant et ses exposants, a séduit
les visiteurs. Tandis que le quotidien régional
Le Courrier de l’Ouest a parfaitement relayé le
tournoi. « Malgré le contexte économique, nos
partenaires, encore ravis cette année, continuent
de nous soutenir. Plusieurs fois, nous avons
songé à augmenter la dotation pour devenir un
Challenger mais cela ne semble plus d’actualité,
indique Alexandre Soulié, également président
de l’Angers Tennis Club. Pour 2015, nous réfléchissons à améliorer le confort des joueurs avec
notamment une salle de gymnastique dédiée à la
préparation comme à la récupération ». n
Baptiste Blanchet
Grasse
Eysseric sur la bonne voie
Jonathan Eysseric s’est adjugé son 2e titre de l’année en dominant l’Italien Federico Gaio (6/3, 6/4) à l’Open de GrasseTrophée E. Leclerc (28 avril-4 mai), tandis que Maxime Chazal et Constant Lestienne se hissaient en demi-finales.
D
éjà vainqueur en début de saison à Bagnoles-de-l’Orne,
Jonathan Eysseric, tête de série n°2, a remporté son
deuxième­titre de la saison à Grasse. En finale devant l’Italien Federico Gaio, Eysseric n’a pas tremblé (6/3, 6/4). « Plus régulier,
Eysseric a mieux géré les points importants, Même s’il a été mené
3-1 et 40-15 lors du premier set », explique Gilles Ganancia, le directeur du tournoi. « Je suis hyper content de m’en être sorti, car j’étais
un peu malade en début de tournoi, raconte le Français. Quand on
gagne un titre, on n’analyse plus les matchs de la même façon et
forcément cela donne de la confiance pour la suite de la saison. »
Eysseric reste néanmoins conscient qu’il aura du mal à monter au
classement, car il a pas mal de points à défendre lors du premier
semestre : « Comme je me suis blessé au poignet en juillet 2013 et
que j’ai donc peu joué en fin d’année, à partir de juillet 2014, je serai
un peu plus tranquille. Avec, je l’espère, la possibilité d’effectuer une
32
n°462 JUIN 2014
belle remontée. J’ai donc encore 2 mois délicats, durant lesquels il
faudra que je m’accroche. Mais je vais faire le maximum ».
« Le format Future nous convient »
De leur côté, les Français Constant Lestienne et Maxime Chazal
(21 ans tous les deux) ont atteint les demies. En revanche, les espoirs
du tennis français (Johan Sébastien Tatlot, Enzo Py, Quentin Halys)
ont tous chuté au premier tour.
Doté de 15 000 dollars, ce Future a dignement fêté sa 16e édition,
avec plus de 300 spectateurs pour la finale. « Même si nous avons
eu plus de partenaires que l’an passé, l’accès aux sponsors reste
délicat, souligne Gilles Ganancia. Passer en Challenger coûterait trop
cher à un club comme le TC Grasse et nous obligerait à un travail de
longue haleine. Vraiment, ce format nous convient ». n
B. B.
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SUR LE COURT
JEUNES
Tatlot, roi sur la Côte
Beaulieu-sur-Mer
Le Français Johan Tatlot s’est adjugé le titre aux dépens de l’Espagnol Munar Clar
(2/6, 7/6, 6/1) à l’Open international junior de Beaulieu-sur-Mer (21-28 avril).
T
ête de série n° 2, Johan Tatlot a
remporté un succès de prestige à
Beaulieu-sur-Mer. Grâce à l’abandon de ses adversaires en quarts et en demifinales, le Français a conservé un surplus de
fraîcheur qui lui a permis de remporter une
finale compliquée devant l’Espagnol Jaume
Antoni Munar Clar (2/6, 7/6, 6/1), tête de
série n° 1. « Le dimanche matin, il y a eu un
orage terrible si bien que les conditions de jeu
assez lentes favorisaient l’Espagnol, raconte
Christophe Ribero, codirecteur du tournoi avec
Gianni Ciaccia. Au départ Johan n’était pas
“dedans”, s’est mis à faire des fautes directes.
Puis il a mené 4-1 au deuxième set avant de se
retrouver à devoir sauver deux balles de match
sur son service à 6-5. Mais il s’est accroché, a remporté le tie-break in extremis, pour
ensuite faire cavalier seul. » Les autres tricolores ont éprouvé beaucoup de difficultés, sauf
Benjamin Bonzi, battu d’un rien au 3e tour par
Munar Clar (3/6, 7/5, 7/6).
Chez les filles, l’Espagnole Aliona Bolsova
Zadoinov, n° 1 du tableau, a dominé la petite
Australienne Seone Mendez (3/6, 6/2, 6/2).
« 
Bolsova Zadoinov a très mal démarré
Guadeloupe
Le Français Dorian
Bahloul a atteint
les demi-finales de
l’Open du Conseil
Général de Guadeloupe au Gosier
(14-20 avril). Une
épreuve remportée
par l’Américaine
Johnnise Renaud
et le Serbe Miomir
Kecmanovic.
34
n°462 JUIN 2014
sa finale. Mais elle n’a jamais renoncé.
Progressivement, sa puissance, son endurance
et sa meilleure gestion des émotions ont fait la
différence face à Mendez, seulement âgée de 14
ans et demi », note Christophe Ribero. Dans les
rangs tricolores, seule Lucie Wargnier (n° 14)
a su tirer son épingle du jeu. Mais en quarts
de finale, elle a échoué d’un souffle contre la
Russe Anna Kalinskaya (6/2, 5/7, 6/4).
Les 20 ans, ça se fête !
Programmées à la suite, les deux finales ont
attiré plus de 500 spectateurs. « Malgré le
temps gris, c’est une satisfaction, explique
Christophe Ribero. Désormais, les gens savent
qu’ils viennent voir gratuitement du beau tennis, avec de grands espoirs de la discipline. »
Cette année, pour la première fois, les finales
ont été filmées. Des montages ont été ensuite
envoyés aux quatre entraîneurs concernés, afin
qu’ils puissent les analyser. Par ailleurs, des
“clinics” ont été organisés en partenariat avec
la ligue de Côte d’Azur : des jeunes filles de 8
à 11 ans ont ainsi pu frapper la balle avec de
futures stars du circuit. Un grand moment !
De g. à dr. : J. A. Munar Clar (finaliste) et J. Tatlot (vainqueur)
« Cette édition 2014 fut un bon cru, grâce
à un excellent comportement des joueurs,
des joueuses et de leurs coachs, se réjouit
Christophe Ribero. Le but de l’organisation est
maintenant de préparer le 20e anniversaire du
tournoi qui aura lieu l’an prochain, en invitant
notamment d’anciens lauréats qui ont ensuite
réussi une grande carrière. Nous allons essayer
de proposer une véritable fête du tennis. » n
Baptiste blanchet
Bahloul dans le dernier carré
T
ête de série n° 1 et invitée, Johnnise Renaud
s’est littéralement promenée au Gosier. En
quatre rencontres sur dur extérieur, l’Américaine
n’a cédé que 7 jeux. Pour le titre, la Mexicaine María José
Portillo Ramirez (n° 3) n’a rien pu faire (6/2, 6/1). « Renaud
est forte en fond de court et vient conclure au filet quand il
le faut », analyse Christian Forbin, le directeur de l’épreuve.
De leur côté, les Guadeloupéennes Marthe-Eugénie Sime
et Victoria Tournebize se sont inclinées dès le premier tour.
Chez les garçons, le Serbe Miomir Kecmanovic s’est
adjugé le titre. En finale, il a pris le meilleur sur l’Espagnol
Nicolas Moreno de Alboran, issu des qualifications (6/4,
6/4). « Kecmanovic a une frappe sèche, il possède un coup
droit rapide, un bon revers, se montre solide. Je crois qu’on
le reverra dans quelques années au plus haut niveau »,
souligne le directeur du tournoi. À noter que Dorian Bahloul
a fait honneur à sa wild-card en atteignant les demi-finales.
Parmi les autres Français engagés, Wilhem Labrador, Axel
Creton et Louis Dussin ont passé un tour.
Des enfants défavorisés accueillis
« Même s’il y a toujours de petites améliorations à faire,
comme garder plus longtemps les participants sur le site
en installant un court de beach tennis, le juge-arbitre a
rendu un excellent rapport. Mais comme nous sortions
du Challenger, nous n’avons pas connu de difficultés sur
le plan de l’organisation. Depuis pas mal d’années, nous
prenons en charge l’organisation des participants, indique
Christian Forbin. Seul bémol, le public n’a pas été très nombreux car pour les fêtes de Pâques, les Guadeloupéens
partent camper à la plage ou en bord de rivière. »
Enfin, sur le plan des animations, une journée spéciale a été
organisée au profit des enfants défavorisés de l’île afin de
leur faire découvrir et pratiquer le tennis. n B. B.
Istres
Lucie et Rayane
ont brillé
Côté français, Lucie Wargnier et Rayane Oumaouche ont été les grands
animateurs de l’Open Istres Ouest Provence (14-20 avril), remporté
par le Belge Clément Geens et l’Autrichienne Julia Grabher.
U
ne semaine après son succès au Cap d’Ail, Lucie Wargnier s’est inclinée en quarts de finale du tournoi d’Istres. La Française, 15 ans, a été
battue par la Biélorusse Vera Lapko (6/3, 6/4). « Lucie a été dominée en puissance. Dès le retour de service, ou la première frappe, Lapko prenait
l’avantage dans l’échange pour ne plus le lâcher », souligne Jean-Yves Vidal,
directeur du tournoi. Vera Lapko a ensuite atteint la finale mais l’Autrichienne
Julia Grabher était trop forte (victoire 6/4, 6/2).
Wargnier mise à part, les Françaises ont éprouvé des difficultés dans ce tableau
très dense, même si Emmanuelle Salas a réussi une jolie “perf” en sortant la Russe
Anna Kalinskaya, tête de série n° 1, au premier tour (6/4, 6/1).
Une belle finale
Dans le tableau masculin, Clément Geens a réussi le doublé. Déjà vainqueur à
Istres en 2013, le Belge a récidivé devant plus de 450 spectateurs. Tête de série
n° 1, Geens a atteint la finale sans perdre un set. Pour le titre, le combat fut bien
plus indécis face au Russe Artur Shakhnubaryan, n° 5 du tableau et lauréat la
semaine précédente au Cap d’Ail : 6/2, 2/6, 7/5. « Ce fut une de nos plus belles
finales, entre le métronome Geens et ce petit Russe, un véritable pitbull, qui
rentre dans le court à la moindre balle courte. Le titre s’est joué à rien, avec des
échanges interminables de qualité et énormément de points gagnants. »
Dans les rangs tricolores, Rayane Oumaouche a réussi un excellent parcours en
sortant le Serbe Petar Conkic (n° 2 du tableau, 6/4, 2/6, 6/2), puis en se hissant en
demies où, à la fois émoussé et stressé, il a subi la loi de Shakhnubaryan (6/3, 6/3).
« Pour cette deuxième édition avec un nouveau club-house, tout s’est parfaitement déroulé. Disposer de courts couverts permet de déplacer les rencontres en
cas de besoin, sans altérer le fonctionnement du club, puisque les cours ont continué normalement à partir de 18 heures, explique Jean-Yves Vidal. Cette année,
nous avions un chapiteau de restauration plus grand. L’an prochain, nous comptons améliorer encore le Players’ lounge. » n
B. B.
Les gagnants et les finalistes
entourés de leurs coachs.
Bressuire
Marmousez
transforme l’essai
Déjà finaliste de l’Open des 10-12 du TCBB
en janvier, Lilian Marmousez a franchi une
étape supplémentaire en l’emportant au
Top 10-12 de Bressuire (21-27 avril). Il a
ainsi confirmé la domination inégalée des
Tricolores sur ce tournoi.
S
ix garçons présents en quarts de finale,
trois en demies et une finale entre compatriotes ; cinq filles au stade des quarts,
deux en demies et une finaliste : le tir groupé des
Bleus dans l’édition 2014 du Top 10-12 de Bressuire
est tout simplement « une rareté, selon le directeur
de l’épreuve Michel Fortin. Bien sûr, la constitution du
tableau a permis cette situation en mettant aux prises
nombre d’étrangers dans les premiers tours, mais la
grande densité des Français en fin d’épreuve montre
clairement qu’ils étaient au niveau de la concurrence.
Briller à ce point collectivement, je ne sais pas si ça
s’était déjà produit en 32 éditions… »
Avec son tennis percutant et athlétique, Lilian
Marmousez a confirmé cette mainmise tricolore en
l’emportant dans le tableau masculin. Finaliste de
l’Open des 10-12 du TC Boulogne-Billancourt en
janvier, il a franchi une nouvelle étape en s’adjugeant
son premier titre labellisé Tennis Europe, obtenu aux
dépens d’Axel Garcian en finale (6/4, 6/3).
Qualifs et tournoi 11 ans,
le tournoi s’étend
Cécile Morin est passée à un match de l’imiter dans
le tableau féminin. Sortie gagnante de quarts du bas
de tableau 100 % tricolores, elle n’a hélas rien pu faire
en finale contre la Japonaise Himari Sato (6/4, 6/2).
Du côté de l’épreuve fédérale des onze ans, les titres
sont revenus à la Bulgare Velizara Fileva et au Français
Mehdi Sadaoui (Val-de-Marne) – le gaucher a battu
Giovanni M’Petshi-Perricard (Lyonnais) 6/3, 6/4.
Suite au succès grandissant de ce tournoi 11 ans,
ainsi que celui des qualifications de l’épreuve reine
des 12 ans, les organisateurs ont pour la première
fois dû « s’expatrier sur d’autres sites en début
d’épreuve, explique Michel Fortin. Les clubs voisins
de Thouars et Parthenay ont mis des terrains à notre
disposition. Alors que, d’habitude, le tournoi monte
crescendo au fil des jours, cette fois-ci il a fallu être
à fond tout de suite. » Et de se projeter : « Peut-être
qu’à un moment, il faudrait se dire qu’on ne prend
pas plus de monde, mais c’est compliqué. C’est un
G. W.
peu la rançon du succès ! » n
JUIN 2014 n°462
35
LA FFT & VOUS
Institutionnel
Comité français de courte paume
« Priorité à la Bathurts Cup,
l’équivalent de la Coupe Davis »
Inclus dans les statuts de la FFT depuis 1922, le comité français de courte paume s’est choisi un nouveau
président : Tim Batten. L’occasion de revenir avec lui sur le rôle et les missions de cette instance.
Quel est le rôle du comité de courte paume que vous présidez ?
Le rôle principal du comité est de développer le jeu de paume en France, à
travers l’ouverture ou la restauration de courts. Actuellement, en France,
on joue à Paris, Fontainebleau, Pau, La Bastide-Clairence et Bayonne.
Nous travaillons à l’ouverture de Bordeaux et Chinon. Un autre rôle est
celui de favoriser la formation des jeunes.
Quelles sont les missions du comité ?
Malgré l’aide de la FFT, nous avons besoin de soutien financier pour
construire de nouveaux courts, organiser nos championnats, pour nos
tournois à l’étranger, pour soutenir notre politique de formation des
jeunes, de plus en plus nombreux à pratiquer ce sport. Une campagne
d’appel au mécénat, aux dons, aux sponsors, est en cours. Une autre de
nos missions est de faire connaître plus largement notre sport au public
français, notamment par la voie de l’Internet (www.siege.fft.fr/paume).
Quelles sont les priorités de votre mandature ?
Notre priorité sportive est la préparation de l’équipe de France à la
Bathurts Cup, l’équivalent de la Coupe Davis, qui se disputera à Hobart,
en Tasmanie, en 2015. Nous faisons bloc derrière Matthieu Sarlangue,
notre n° 1 français, champion d’Europe et 14e joueur mondial, avec pour
objectif de remporter ce trophée pour la première fois de notre existence,
et d’avoir un champion du monde dans les années à venir.
Quels sont les prochains rendez-vous sportifs ?
On peut citer l’Open national (23-25 mai), les tournois Handicap BNP
Paribas (6-8 juin), les Summer Doubles (27-29 juin), la Coupe Gould
Eddy et la Raquette d’argent en novembre prochain. n
Les membres du comité
• Tim Batten, président
• Michel Brunoro, trésorier
• Isabelle Riou, secrétaire générale
• Guillaume Dortu, développement des jeunes
• Thierry Bernard-Tambour, histoire et développement
• Matthieu Sarlangue, relations internationales
•S
imon Berry et Antoine Dubrulle, relations interclubs
• Emmanuel Chelli, relations FFT
• François Bernheim, communication
• Thomas Moulin, développement internet
36
n°462 juin 2014
Tim Batten
Un peu d’histoire…
Le jeu de paume existe depuis le XIVe siècle. Il aurait été
inventé par des moines. Parce que François 1er et Henri IV
s’y adonnaient, on le considérait comme le “Jeu des rois”.
“Le Roi des jeux” était un autre de ses surnoms car, au
XVIe siècle, Paris abritait de nombreuses salles où le pratiquer. La raquette est apparue dès que les rois en ont fait
l’une de leurs distractions. Jusque-là, on y jouait main nue,
avec un gant, qui devint ensuite un gant renforcé. Ancêtre du
tennis, le jeu de paume est aujourd’hui pratiqué en France,
en Grande-Bretagne, en Australie et aux États-Unis. En 2004,
il a été sport de démonstration aux J. O. de Sydney.
LA FFT & VOUS
INSTITUTIONNEL
Tennis Europe
« On bénéficiera de la compétence
et du savoir-faire de la FFT »
En mars dernier à Sofia (Bulgarie), Jacques Dupré a été reconduit à la tête de Tennis Europe
pour un 3e mandat. Retour sur cette réélection et sur les missions de cette instance.
Que vous inspire cette
réélection ?
« Je suis
particulièrement
heureux que de
nombreux dirigeants
et permanents
français figurent
dans différents
comités de
Tennis Europe. »
C’est une marque de confiance de la part des
49 nations qui constituent Tennis Europe et, je
l’espère aussi, une reconnaissance des efforts et
du travail accompli pour les accompagner dans
leur politique de développement de notre sport.
Pouvez-vous nous
rappeler le champ d’action
de Tennis Europe ?
Tennis Europe regroupe 49 nations dont la
Turquie et Israël, et se trouve être la plus importante des associations régionales régies par l’ITF,
par le nombre de pays affiliés, la présence de
deux tournois du Grand Chelem, et la prédominance actuelle des joueuses et des joueurs européens dans les différents classements.
Les missions de Tennis Europe sont au nombre
de deux :
- Assurer le développement de la pratique pour
tous dans l’ensemble des nations affiliées, en promouvant des actions clés comme “Tennis Ten”
pour les enfants, ou “Adult Express”, en améliorant la qualité de l’enseignement dispensé, ainsi
que la structuration des fédérations.
- Gérer au plan sportif plus de 1 000 tournois
internationaux annuellement, toutes catégories
confondues, avec cependant une place prépondérante pour le Junior Tour.
Quelles sont les deux ou trois
grandes priorités pour cette
nouvelle mandature ?
Il y en a trois.
- La formation des coachs d’abord, afin d’atteindre un niveau d’enseignement identique pour
l’ensemble de nos associations, celle des managers ensuite – à mon sens la priorité des priorités.
On peut proposer les meilleures actions de développement qui soient, s’il n’y a pas les ressources
humaines nécessaires sur le terrain pour assurer
Jacques Dupré
les relais et la continuité des actions proposées, il
n’y aura pas de résultat au final.
- Je souhaite par ailleurs voir se développer
“Youth in action”, un projet que j’ai mis en place,
qui vise à détecter et former les managers de
demain. Sa 1re expérimentation en Bulgarie, à
Sofia, en novembre 2013, a été un succès, avec le
soutien du Conseil de l’Europe (EPAS).
- Le “Solidarity Scheme” que nous avons
relancé, enfin, qui a pour objectif la mise en place
des actions solidaires entre fédérations sur différents plans (formation, prêt de matériel, entraînement, etc.). J’attends beaucoup de ce projet.
Quelles relations
entretiennent Tennis Europe
et la Fédération Française
de Tennis ?
Les relations avec la Fédération française
sont très bonnes, et nous sommes en passe de
conclure des partenariats s’inscrivant justement
dans le projet énoncé précédemment, et incluant
même une collaboration avec la Confédération
Africaine de Tennis. Je pense que la FFT peut
apporter beaucoup et tirer de nombreux bénéfices par le biais de ces partenariats, qui doivent
permettre à notre sport d’assurer sa progression
et sa notoriété pour l’avenir. Je suis également
particulièrement heureux de voir que de nombreux dirigeants et permanents français figureront dans différents comités de Tennis Europe,
qui bénéficiera de leur compétence et du savoirfaire fédéral. n
JUIN 2014 n°462
37
LA FFT & VOUS
Compétition
Arbitrage
De court en court
Après avoir officié en début d’année à l’Open d’Australie, les jeunes arbitres
Charlène-Marie et Alexandre ont retrouvé le sol français. Ils nous font découvrir
leur quotidien… En attendant Roland-Garros. Extraits.
« Le karaoké »
« Une semaine épicée »
« 
Après l’Open d’Australie, retour en France
pour officier sur les tournois
de
l’Hexagone :
Open 13, Challenger de
Cherbourg, 10 000 $ féminin de Gonesse sur terre
battue. J’ai enchaîné avec
l’ITF féminin de CroissyBeaubourg, sur dur. Autant
de tournois différents avec
des à-côtés spécifiques.
Une constante : le karaoké !
Courant avril, c’est le retour à la réalité avec mes partiels
(Master de Droit). Ce n’est pas toujours évident de concilier tout ça ! Mais avoir deux choses dans la vie contribue à mon équilibre. Après mes examens, en mai, j’ai pris
du service deux semaines durant au Future de Grasse et à
l’ITF de Cagnes-sur-Mer… En attendant, avec une réelle
impatience, Roland-Garros et Wimbledon ! »
Charlène-Marie Tordjmann
« Après des escales au Havre et à SaintBrieuc, je suis rentré enfin à la maison
pour une semaine et demie. Ça faisait quasiment 4 mois que je n’avais pas passé autant
de temps chez moi. C’était l’occasion de
passer un moment avec ma famille et mes
amis.
Mi-avril, me voilà reparti pour Angers sur
un tournoi Future. C’est sympa, je suis avec
un autre Alsacien : Manu Absolu. Le vendredi des quarts de finale
je me suis envolé pour le Challenger de Tunis avec un autre ami,
Arnaud Gabas. Nous retrouvons deux juges de lignes français (Rémy
Leguevaques et Léo Salomon), qui ont profité d’un échange entre les
deux fédérations. Une très bonne semaine sur le plan tennistique avec
de très bons joueurs (Simone Bolelli a remporté le trophée) et une
semaine épicée d’un point de vue culinaire ! Début mai, j’ai enchaîné
avec le Challenger d’Aix-en-Provence, dont le directeur n’est autre
que l’actuel capitaine de Coupe Davis, Arnaud Clément. Le site est
somptueux et le soleil au rendez-vous. La suite de mon calendrier :
Nice et, surtout, Roland-Garros – 2e levée du Grand Chelem et plus
grand tournoi au monde sur terre battue ! »
Alexandre Robein
LE SAVIEZ-VOUS ?
n Une balle de service heurte directement le relanceur. Quelle est la décision ?
Point pour le serveur.
n En double, quand les relanceurs peuvent-ils changer de position ?
Au début de chaque manche et du super-jeu décisif à 10 points.
n Un spectateur crie « faute » en cours d’échange. Gêné, le joueur frappe la balle dans le filet.
Décision ?
Le joueur perd le point car il s’agit d’une gêne extérieure au terrain. Toutefois, si l’arbitre estime que
les 2 joueurs ont été gênés, il peut annoncer un “let” et faire rejouer le point.
n En simple, sur un service très croisé, le retour heurte la bande du filet entre le piquet de simple
et le poteau de double, et tombe bon. Décision ?
Le relanceur perd le point car, en simple, cette partie du filet est une dépendance permanente du court.
38
n°462 JUIN 2014
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LA FFT & VOUS
pratique
Une journée sur terre
Le 3 avril dernier et pour la 27e année, la FFT a organisé la “Journée Terre Battue” au stade
Roland-Garros. Plus de 30 personnes y ont assisté. Retour sur une journée pas comme les autres.
U
ne seule journée n’est certes pas suffisante pour maîtriser
le sujet (cf. encadré page suivante), mais celle-ci a permis
néanmoins d’en aborder les notions essentielles.
La matinée a été consacrée à la découverte de tous les composants de
cette surface : brique pilée (responsable de la fameuse coloration rouge ou
ocre), calcaire, couche “réservoir d’eau” (en mâchefer ou en pouzzolane),
fondation, système de drainage et, enfin, géotextile.
Mais ce rendez-vous a été aussi, surtout, une manière de rencontrer l’équipe
d’entretien des 22 courts de la FFT, qui venait d’entamer la réfection
printanière des premières “terres” à l’approche des Internationaux de
France (25 mai-8 juin 2014). Une expérience enrichissante s’il en est.
Finalement, la journée s’est achevée sur quelques échanges, et un
questions-réponses, en compagnie de Jacques Simeon, vice-président du
GCTB (Groupement des Constructeurs de Terre Battue). n
40
n°462 JUIN 2014
La journée débute en salle, avec l’explication du
fonctionnement technique d’une terre battue.
Équipement
La journée inclut aussi une heure de visite du stade.
Gérard Tiquet, responsable des courts, explique les précautions
à prendre au moment du hersage du calcaire.
La visite des courts en phase de réfection
donne lieu à de nombreux échanges.
Tout le monde est attentif aux faits et gestes
du personnel de Roland-Garros.
Rendez-vous en Picardie
La terre commence à se teinter d’ocre…
Mais le travail n’est pas encore fini !
Après le succès du stage de formation à l’entretien des terres
battues organisé en 2013, la FFT et la ligue de Picardie s’associent pour renouveler l’opération. D’une durée de 5 jours et
demi, celui-ci se déroulera au centre de ligue d’Amiens à partir
du lundi 22 septembre au matin.
Les formateurs dépêchés sur place sont, rappelons-le, les responsables de l’entretien des courts du Stade Roland-Garros. Ils
peuvent ainsi transmettre leur savoir-faire au sujet de cette “terre”
si chère à de nombreux clubs, qui cherchent à améliorer leurs
propres courts.
Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes. Pour tout renseignement ou toute inscription, téléphonez au 01 47 43 48 11
(Paris) ou au 03 22 33 76 74 (Amiens). Vous pouvez aussi adresser un e-mail à [email protected] ou [email protected].
JUIN 2014 n°462
41
LA FFT & VOUS
pratique
Juridique
Le personnel entre associations :
la rigueur est de mise
Dans le cadre de ses activités, une association peut faire appel au personnel entre associations. Un dispositif solidaire en
apparence simple, mais qui requiert certaines précautions dans sa mise en œuvre.
S
i le recours à un CDD pour surcroît
temporaire d’activité, voire le recours
à un travailleur indépendant, est toujours possible, une autre option peut être envisagée : la mise à disposition de personnel entre
associations.
Le principe
Afin de répondre au besoin en ressources
humaines rencontré par une première association (un club, un comité, une ligue), une seconde
association accepte de mettre temporairement
à sa disposition l’un de ses salariés, et cela en
raison de ses compétences particulières pour
accomplir les tâches demandées. L’accord du
salarié est indispensable, et doit se matérialiser
par un avenant temporaire à son contrat de
travail.
Il pourra par exemple s’agir d’un enseignant
diplômé d’État salarié d’un club qui accompagnera des joueurs à l’occasion d’une tournée
organisée par la ligue.
Cette mise à disposition doit malgré tout être
strictement encadrée afin d’ôter tout caractère
lucratif à l’opération. À défaut, le délit de prêt
de main-d’œuvre illicite serait caractérisé (art.
L.8241-1 du Code du Travail), de lourdes sanctions pouvant alors être prononcées à l’encontre
des associations concernées (article L.8243-1).
Nécessité d’une convention
de mise à disposition
Au regard des dispositions législatives précitées,
il est indispensable que les deux associations
établissent entre elles une convention de mise à
disposition.
La convention doit prévoir les différentes modalités de la mise à disposition, pour deux raisons
principales :
le contrat de travail n’étant pas suspendu pendant la mise à disposition, le salarié reste juridiquement lié à son employeur initial. Ce
dernier continue d’exercer sur lui un pouvoir de
direction, et conserve à son encontre son pouvoir
disciplinaire. Il lui verse également sa rémunération. Ce maintien du lien de subordination, et
ses implications juridiques, doivent être expressément prévus dans la convention ;
pour éviter le délit de prêt de main-d’œuvre
illicite, l’opération ne doit recouvrir aucun
caractère lucratif au profit de l’employeur initial, ni même au profit de la structure d’accueil.
La convention doit ainsi déterminer avec une
grande précision les aspects financiers de la mise
à disposition, toute somme remboursée par la
structure d’accueil devant être justifiée.
La convention devra également préciser le nom
du salarié mis à disposition ainsi que sa qualification, le lieu et les horaires de travail, le poste
•
•
occupé et les missions qu’il réalisera au sein de la
structure d’accueil, ainsi que la durée de la mise
à disposition.
En pratique
Il est primordial que l’association accueillant le
salarié suive quotidiennement et de manière très
précise son temps de travail, en relevant toutes
les heures travaillées par ce dernier dans un document qu’elle remettra à l’association employeur.
C’est au regard de ce document que l’employeur
pourra facturer ensuite à l’association utilisatrice l’ensemble des heures travaillées pour
le compte de celle-ci par le salarié, les charges
patronales attachées à ces heures et les éventuels frais professionnels qui auront été engagés
par le salarié dans le cadre de sa mise à disposition et remboursés par son employeur.
C’est ce strict remboursement (“à l’euro/l’euro”)
qui permettra d’éviter, à chacune des deux associations, de se rendre coupable du délit de prêt de
main-d’œuvre illicite, c’est-à-dire lucratif. Tout
remboursement forfaitaire doit ainsi être systématiquement exclu dans le cadre de la mise à
disposition.
Au terme de la convention, le salarié retrouve
son emploi initial, dans des conditions identiques
à celles existant au moment de sa mise à disposition. n
Agent sportif : une activité réglementée !
P
our exercer l’activité
« consistant à mettre
en rapport, contre
rémunération, les parties intéressées à la conclusion d’un contrat
soit relatif à l’exercice rémunéré
d’une activité sportive ou d’entraînement, soit qui prévoit la conclusion d’un contrat de travail ayant
pour objet l’exercice rémunéré
d’une activité sportive ou d’entraînement », il est nécessaire d’être
titulaire d’une licence d’agent
42
n°462 JUIN 2014
sportif et ainsi de réussir l’examen
prévu à cet effet (article L.222-7 du
Code du sport).
L’examen comprend une première
épreuve commune à toutes les
disciplines sportives, organisée
par les fédérations délégataires et
le CNOSF et permettant d’évaluer
l’aptitude du candidat à exercer la
profession d’agent sportif en s’assurant qu’il possède les connaissances utiles à cet exercice,
notamment en matière sociale,
fiscale et contractuelle ainsi que
dans le domaine des assurances
et celui des activités physiques et
sportives ; une seconde épreuve
organisée par la FFT et permettant
d’évaluer la connaissance qu’a le
candidat des règlements édictés
par la FFT, l’ATP et la WTA ainsi
que par la fédération internationale
dont la FFT est membre et par tout
autre organisme sportif international mentionné par le règlement
des agents sportifs. Seuls peuvent
se présenter à la seconde épreuve
les candidats qui ont été admis à
la première épreuve, ou en sont
dispensés conformément aux
dispositions de l’article R. 222-18
du Code du sport.
La licence d’agent sportif a été
délivrée à Amandine Pomin lors
de la session de janvier 2014. La
liste des agents sportifs peut être
consultée sur le site de la FFT
(www.fft.fr/fft/agent-sportif/
agents-sportifs). n
TENNIS EN RÉGION
LABEL FRANCE
Dauphiné-Savoie
La Balle d’or de Chartreuse
Des nouvelles
têtes à la barre
La remise des prix de la 22e édition.
« Nous avons eu l’idée d’un livre
d’or pour compiler les souvenirs et
appréciations des coachs, des joueurs
et de tous les invités. »
Nouvelle équipe dirigeante, nouvelles
initiatives : pour sa 22e année
d’existence, la Balle d’or de Chartreuse
(tournoi national 11 ans, du 25 au
28 avril) s’est offert de nouveaux
visages au comité d’organisation,
« mais toujours au service de nos
visiteurs, déclare Gisèle Barral-Baron,
la directrice. Nous garderons de belles
images de satisfaction et même
de fête pour cette édition, comme
lors de la soirée karaoké, qui a eu
beaucoup de succès ! »
Sur les six courts de Coublevie-Voiron
et de Moirans, les deux clubs du
Dauphiné-Savoie ont vu leur ligue se
distinguer tout particulièrement cette
année, grâce à une finale masculine
où Lény Borrel, du club de SaintJulien-en-Genevois, a pris le dessus
sur Romain Carias, de Pierrelatte (5/2,
5/4). Dans le tableau féminin, victoire
de la Lyonnaise Juline Fayard, devant
la joueuse de Midi-Pyrénées Isabelle
Bassi (5/2, 3/5, 1/0). n
44
n°462 JUIN 2014
Dauphiné-Savoie
Des balles aux tubes,
un recyclage total !
Consciente du rôle environnemental qu’elle peut jouer, et forte du
succès de l’opération “Balle Jaune” sur son territoire, la ligue DauphinéSavoie a souhaité s’engager davantage en faveur de l’écologie.
Avec plus de 130 000 balles récoltées
chaque année, ce ne sont pas moins
de 35 000 à 40 000 tubes de balles
qui entrent dans un circuit de collecte
classique, sans revalorisation. Les
dirigeants de la ligue ont eu l’idée de
proposer un circuit de collecte et de
recyclage du tube dans son intégralité en
parallèle de l’Opération “Balle Jaune”.
Un partenariat a été organisé entre une
entreprise spécialisée dans le traitement
des déchets et 20 clubs, répartis dans
les 4 comités de la ligue, qui se sont
portés volontaires. Un conteneur pour
les tubes, un pour les capsules, un
pour les couvercles, une affiche pour
signaler la nouveauté, le tout placé à
côté du conteneur “Balle Jaune”… et
l’opération était lancée ! Les conteneurs
se remplissant, le référent de chaque
club assure le contact avec l’entreprise
qui gère le transfert jusqu’au centre
de traitement, dans l’agglomération
grenobloise. « Depuis novembre 2013,
nous avons déjà collecté plus de 2000
tubes dans les clubs partenaires, se
réjouit Renée Rivail, présidente de
la commission des actions sociales,
solidaires et durables de la ligue, à
l’origine du projet. L’objectif que nous
nous sommes fixé est de recycler plus de
10 000 tubes d’ici la fin de l’année. »
La ligue ne compte pas s’arrêter là,
puisqu’elle prévoit de doubler ce chiffre,
ainsi que le nombre de clubs partenaires,
d’ici 2015, et à plus long terme de
généraliser cette initiative à tous les
clubs déjà partenaires de l’OBJ. n
Hauts-de-SEINE
Un Open pour dames
Du 30 août au 7 septembre, dans le cadre enchanteur de l’Île de la Jatte à Neuillysur-Seine, aura lieu l’Open Féminin de l’association des Tennis de Neuilly (Atn).
L’ATN est une organisation aux petits
soins pour les futures participantes :
hébergement et restauration offerts (à
partir de -2/6 et sous conditions) sur le
site du club et voyage d’une semaine
tout compris pour 2 personnes à la clé,
en plus de la dotation en espèces...
L’AT Neuilly se met en quatre pour
toutes pendant cette semaine, avec
un programme d’animations dédiées à
un large public (tournoi multichances,
parcours de santé avec coach sportif,
cardiotennis, cours d’essai gratuits avec
enseignants professionnels, échanges
avec les meilleures joueuses du tournoi).
« Le défi relevé par l’ATN, assure
Marie-Laure Souplet sa vice-présidente,
est de promouvoir le tennis féminin
en invitant haut niveau et pratique loisirs
à se côtoyer pendant une semaine. »
Tandis que les meilleures joueuses
assureront le spectacle, les pratiquants
« loisirs », profiteront des actions
proposées par le club.
Un Open très ouvert !
Contact : 06 30 30 16 72 – [email protected]
UNE NOUVELLE PLATEFORME
Champagne
Les Petits Marcassins
Des bulles
et des balles
L’équipe de la ligue de Champagne, gagnante de l’épreuve.
Champagne : la ligue, bien sûr, mais aussi le
contenu de la bouteille que la ligue éponyme
a pu sabrer, après sa victoire au classement
collectif de la 16e édition des Petits Marcassins
– tournoi organisé du 22 au 26 avril
par l’ASPTT Tennis Charleville, la Macérienne
Tennis et le comité des Ardennes.
Pour en arriver là, la ligue a profité du
succès d’Enzo Fouilloux dans le tableau
masculin, devant le Bourguignon Abd-elRahmen Cherfa (5/0, 5/0).
« C’est la première victoire d’un Champenois
à domicile depuis 1998 chez les garçons,
souligne le directeur de l’épreuve, Thierry
Piron. À l’époque, les Petits Marcassins
n’étaient pas encore un tournoi national… »
Le titre féminin est revenu, lui, à la Belge
Coralie Debruyne opposée à la Réunionnaise
Léa Péria-Simbin (3/5, 5/3, 10-5).
Ce succès champenois ne remet cependant
pas en question le changement de date
prévu pour cette épreuve :
« Avec le passage à la compétition
en âge réel et la concurrence du Top 10/12
de Bressuire, nous voulons nous
repositionner au calendrier. En 2015,
le tournoi se jouera probablement lors
des vacances de la Toussaint. » n
Avec We Are Tennis
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réalisez vos projets !
Partenaire engagé du
tennis au niveau local et
international depuis plus
de 40 ans, BNP Paribas
lance, en collaboration
avec la Fédération
Française de Tennis,
une plate-forme de
financement participatif
afin de permettre aux
clubs et licenciés de
mettre en œuvre des
projets en lien avec le
tennis : aide à l’équipement
d’un club, projet
humanitaire, acquisition
d’un fauteuil handisport, etc.
Le financement
participatif, comment
ça marche ?
Chaque porteur est invité
à déposer son projet sur la
plateforme dédiée, accessible
via wearetennis.com, en détaillant sa démarche, son objectif et le
montant qu’il souhaite collecter auprès du grand public, comme le
veut la règle du financement participatif.
Pour augmenter ses chances de voir son projet financé, chaque
porteur devra mobiliser son réseau de proches, en parler autour de lui,
partager le lien de sa page projet sur ses réseaux sociaux et proposer
des contreparties attractives pour les contributeurs (goodies, posters,
invitation à un événement...).
Tous les projets mis en ligne bénéficieront également du
soutien de BNP Paribas, à travers des “Coups de Pouce”
offerts par la banque :
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et financé
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JUIN 2014 n°462
45
TENNIS EN RÉGION
LIGUE DU MOIS
Normandie
Les racines du tennis
Le programme FFT 2016
consacre les ligues comme
unités administratives pour
conduire la politique définie
par la FFT. Chaque mois,
Tennis Info vous invite
à découvrir l’une des
36 ligues métropolitaines
et d’outre-mer.
Dans ce numéro, honneur
Le centre de ligue à Honfleur.
à la ligue de Normandie.
Un peu d’histoire
La ligue en express
Président : Dominique Allibert
Secrétaire général : Olivier Lucas
Trésorier général : Max Lalouette
Présidents des comités départementaux :
Serge Christophe (Seine-Maritime), Jérôme Grenier (Eure),
Olivier Halbout (Orne), Thierry de Moliner (Calvados),
Pierrick Dorange (Manche)
Directeur administratif : Nicolas Bailleul
ETL : Bruno Jacquottet (CTR coordonnateur), Jean-Christophe Savary (CTS),
Jean-Baptiste Bollée (entraîneur fédéral), Eric Gheux (CSD), Thierry Gheux (CSD),
Philippe Brechon (CSD), Mathieu Feret (CSD), Christophe Jamots (CSD),
Jean-François Pringault (CSD), Joêl Thénard (entraîneur de ligue)
Responsable centre de formation : Arnaud Leroux
ERD : Alain Gripon (CED Coordonnateur), Nicolas Maignan (CED), Hervé le Provost
(CED), Christine Gilette (animatrice), Maryse Coeffic (animatrice)
• Licenciés (2013) : 53 341 • Clubs : 423
• Courts : 1 681 dont 272 en terre battue et 537 courts couverts
Site internet : www.ligue.fft.fr/normandie • E-Mail : [email protected]
Adresse : boulevard Charles V – BP 40083 – 14603 Honfleur Cedex
Téléphone : 02 31 14 48 90
46
n°462 JUIN 2014
La Normandie est une terre qui respire le tennis, comme le prouvent
ses clubs centenaires, ses épreuves et ses champions.
C
’est en 1895 que le Baron Pierre de Coubertin fonde le
Lawn-Tennis Club d’Etretat. Le tennis se développe alors
un peu partout en France, et notamment en Normandie (à
Dieppe, Deauville, Saint-Valéry-en-Caux…). Dès la fin du XIXe siècle
et jusqu’à la Grande Guerre, des tournois sont organisés sur le littoral
normand, avec la participation des plus grands noms américains, français
et anglais. La Dieppoise Marguerite Broquedis deviendra championne
du monde et championne olympique en 1912. Après le premier conflit
mondial, le tennis normand connaît un grand essor, grâce notamment à
ses championnes, dont Suzanne-Lenglen, sociétaire du Tennis Club du
Puys. Région historique du tennis, la Normandie a aussi une tradition
de compétition. Avant que le stade Roland-Garros ne voie le jour en
1928, trois rencontres de Coupe Davis s’y disputent, au Sporting Club
de Deauville (1919 et 1923) et au Garden de Cabourg (1926). La
ligue présidée par Dominique Allibert abrite aujourd’hui de nombreux
tournois : le Challenger de Cherbourg et le Future de Bagnoles-de-l’Orne,
sans oublier l’important Open de Caen (tournoi sur invitation) et les ITF
féminins d’Equeurdreville et du Havre. Chez les jeunes, il est un rendezvous incontournable : la Coupe Soisbault-Reina, dont la phase finale est
organisée un an sur deux à Granville. Parmi les champions ayant marqué
l’histoire de la ligue, on peut citer Patrick Proisy (ex-n°1 français et
finaliste de Roland-Garros), Brigitte Simon (ex-n°1 française), Corinne
Vannier (ex-n°1 française) et Emilie Loit (ex-n°4 française), ces deux
dernières étant membres du comité de direction de la FFT. n
ENTRETIEN avec…
Dominique Allibert, président de la ligue de Normandie.
« Fédérer notre équipe
dirigeante dans sa passion
au service des clubs »
Quel a été votre parcours de dirigeant dans
l’univers du tennis ?
C’est en arrivant en Normandie et grâce à Jean
Bréchon, qui était alors le président de la ligue,
que ma vie de dirigeant a pris tout son sens.
Je suis entré au comité directeur de la ligue de
Normandie­en 1968 et j’ai créé le comité départemental de la Manche en janvier 1971. Depuis,
j’ai été successivement trésorier général (un
mandat), secrétaire général (trois mandats),
avant de prendre la présidence de la ligue en
2009. En 2013, j’ai entamé un nouveau mandat.
Au niveau fédéral, j’ai été membre des commis­
sions Tennis Entreprise, Travaux Roland-Garros
et Finances. Au cours du premier mandat du président Jean Gachassin, j’ai été trésorier adjoint,
en charge de l’ADT. Je dois dire que le tennis
m’a beaucoup apporté sur le plan familial, sportif et associatif. Devenir dirigeant très jeune m’a
permis de rendre à ce sport tout ce qu’il m’a
donné. Enfin, sur le court, mon meilleur classement a été 0.
Vous nous l’avez dit, vous avez été réélu
en 2013 pour un nouveau mandat. Quelles
étaient les grandes lignes
de votre programme ?
Les points principaux de notre projet se
ré­sument ainsi : porter et développer le message
fédéral ; fédérer notre équipe dirigeante dans sa
passion au service des clubs, à l’image de ce
que fait le président Gachassin au niveau fédéral ; développer la formation des enseignants
et, en ce qui concerne nos jeunes joueurs, leur
assurer une formation dans notre Pôle Espoirs
en nous appuyant sur une équipe technique de
ligue soucieuse de l’excellence, voire si nécessaire les aider à s’épanouir et à progresser dans
leur environnement de club.
Enfin, outre notre politique sportive, et avec
l’assistance de notre équipe administrative et
de nos conseillers en développement, réussir
la mise en place de la véritable entreprise associative que doit être la ligue dans sa gestion au
quotidien.
Quel bilan tirez-vous, à mi-mandat ?
Le premier bilan est positif. La ligue, avec
presque 53 500 licenciés, maintient son niveau
en termes d’effectif, en résistant bien à la crise.
Elle figure dans le top 10 du classement du
Trophée­Perrier, rattrapant ainsi le retard qu’elle
avait pris (24e il y a trois ans, indigne de son
rang !). Par ailleurs, le niveau de sa formation
est reconnu avec la labellisation fédérale et de
la DRJSCS. Notons que la ligue de Normandie­
couvre aujourd’hui deux régions administratives, la Haute et la Basse-Normandie. Avec tantôt des avantages, tantôt des inconvénients.
Si vous deviez dresser le portrait-robot de
votre ligue, comment la qualifieriez-vous ?
Je dirais que c’est une grande ligue, avec un
potentiel de développement important, tant au
niveau des résultats sportifs que de la formation. Elle est appelée à organiser des événements
importants, à retrouver la Coupe Davis et la Fed
Cup et à contribuer à l’essor du tennis fédéral. n
ZOOM
On forme !
L’un des axes prioritaires de la ligue est la formation des enseignants. Pour affirmer ce choix et se donner tous les atouts, la
ligue a pris part, depuis 2013, à la création d’un CFA (Centre de
Formation d’Apprentis) des métiers du sport et de l’animation.
La ligue possède un centre de formation aux métiers du tennis qui
prépare à trois diplômes : le DES JEPS (Diplôme d’Etat Supérieur de la
Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport), le DE JEPS (Diplôme
d’Etat de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport) et le CQP
AMT (Certificat de Qualification Professionnelle d’Assistant Moniteur
de Tennis). Par ailleurs, le centre de formation propose aux clubs un
catalogue de formation continue avec différents modules (mini-tennis,
réforme des moins de 12 ans, tennis adapté, etc.)
À partir de septembre 2013, la ligue de Normandie a participé à la création d’un Centre de Formation d’Apprentis (CFA) des métiers du sport
et de l’animation de Basse-Normandie, en partenariat avec la Direction
Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale, et
le Conseil régional de Basse-Normandie. Ce centre – rattaché à une
association support, le PERFORMA – est présidé par Dominique
Allibert. Son siège social se trouve à la DRJSCS de Basse-Normandie.
Il s’agit donc d’un CFA « hors les murs », qui s’appuie sur quatre organismes de formation existants, appelés Unités de Formation d’Apprentissage (UFA) – la ligue de Normandie est l’un d’eux.
La formation dispensée en apprentissage conduit au DE JEPS, mention tennis. Ainsi les employeurs (les clubs) pourront-ils proposer à un
stagiaire la formation DE JEPS, en contrat d’apprentissage sur une
durée de 2 ans. En 2015, cinq contrats d’apprentissage seront disponibles. Car là est bien l’enjeu : permettre à un jeune âgé de 16 à 25 ans
révolus d’obtenir un diplôme d’Etat et de bien préparer son insertion
professionnelle au sein des clubs de la ligue.
JUIN 2014 n°462
47
Que sont-ils
devenus ?
Florence
Gravellier
De l’autre côté du miroir
Accompagnée par Adecco France durant sa carrière de joueuse, Florence
Alix-Gravellier, l’une des pionnières du tennis en fauteuil en France, est
devenue responsable du sponsoring de l’entreprise. La boucle est bouclée.
F
lorence Alix-Gravellier a toujours été
en pointe : tête d’affiche du tennis en
fauteuil féminin à l’époque où cette
discipline se structurait, première joueuse française
à parvenir à vivre de son sport au milieu des
années 2000… Et, alors même qu’elle disputait sa
dernière saison sur le circuit, en 2010, titre à l’Open
d’Australie à la clé notamment, la tête déjà tournée
vers sa reconversion. « J’ai pensé assez tôt à ce que
je ferais après le tennis, se souvient la jeune femme,
qui a rangé ses raquettes à l’issue de l’US Open
2010. Je ne voulais pas arrêter dès le lendemain
des jeux Olympiques de Pékin, car cela aurait mis
trop d’enjeux sur une compétition suffisamment
importante comme cela, mais j’y pensais déjà. J’ai
passé les deux dernières années de ma carrière à
concilier tennis et études. »
Repères
• 35 ans
• Simple en fauteuil : n° 2 mondiale en 2006. Finaliste à l’Open d’Australie en 2006, 2007 et 2010 ;
finaliste à Roland-Garros en 2007 ; finaliste à l’US Open en 2007.
• Double en fauteuil : n° 1 mondiale en 2005. Gagnante de l’Open d’Australie en 2005 et 2010,
finaliste en 2007.
• Médaillée de bronze en simple et en double aux J. O. de Pékin en 2008.
Diplômée de Sciences-Po Bordeaux dès 1999,
initiée dans la foulée à la communication à travers
une expérience d’attachée de presse dans le domaine
musical, la Bordelaise d’origine ne manquait pas
d’atouts à l’heure de tourner la page du tennis de
haut niveau. Elle étoffa son bagage entre 2008
et 2010, en préparant un MBA (Master of business
administration) à distance, à l’université de
Columbia. « Je m’étais spécialisée en management
du sport. Je me voyais bien revenir dans la branche
de la communication, des médias… »
Entre alors en scène l’entreprise qui, dès 2003,
a soutenu Florence Gravellier dans son parcours
de sportive, Adecco : « 
l’un des premiers
groupes à avoir cru au tennis handisport : ils me
sponsorisaient, et moi j’intervenais chez eux sur des
sujets liés à l’emploi des personnes handicapées.
Quand, en 2010, ils ont ouvert une structure dédiée
48
n°462 JUIN 2014
à cette thématique, à Paris, ils m’ont proposé
de prendre part à son développement. C’est
ainsi que mes interventions ponctuelles se sont
transformées en activité professionnelle. 
»
Au bout d’un an, la jeune femme reprend
l’ensemble du sujet handicap au sein de la
société. « J’ai notamment contribué à la mise
en place d’un label “Emploi et handicap”,
soit un réseau d’agences particulièrement
investies dans ce thème. »
« Je ne me voyais
pas effectuer
toute ma carrière
dans le domaine
du handicap »
À l’été 2013, elle manifeste son envie de
changer de branche et rejoint la direction
de la communication de l’entreprise, où
elle prend en charge le sponsoring et les
relations extérieures. « J’avais prévenu
assez tôt que je ne me voyais pas effectuer
toute ma carrière dans le domaine du
handicap. J’avais envie de découvrir
d’autres horizons. En outre, je ne pense
pas qu’il faille obligatoirement être soimême atteint d’un handicap pour être
crédible sur ce sujet. »
D’un nouveau poste plus tourné vers
l’événementiel et les relations presse,
à son implication dans la vie fédérale
– elle fait partie du bureau fédéral de
la FFT, en tant que trésorière générale
adjointe, en charges de la gestion des
ressources humaines –, son parcours
l’a ramenée, entre autres, au tennis :
« Je manque encore de recul, mais je
pense avoir trouvé un équilibre dans
ce que je recherchais, moitié dans le
sport, moitié dans l’entreprise : quelles
relations ces deux univers peuvent-ils
entretenir, et surtout que peuventils s’apporter mutuellement ? Ces
questions m’ont toujours intéressée et
je tente, à mon niveau, d’apporter des
réponses. » Des questions quelque
peu mises entre parenthèses ces
derniers temps, pour la meilleure des
raisons : une maternité à venir d’ici
quelques semaines.
G. Willecoq
“J’avais envie de
découvrir d’autres
horizons”
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FFT / Direction de la Vie Fédérale / Direction du Marketing et de la Communication • Photos : © FFT / Christophe Saïdi •
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JACQUES
CHANCEL
“Je suis ravi que Roland-Garros
ne déménage pas !”
Journaliste et écrivain, cet amateur de tennis fasciné par Borg a notamment animé l’émission
“Radioscopie”, sur France Inter, pendant 22 ans. Et participé à la création d’Antenne 2
où il présentait le mythique “Grand Échiquier”.
paraît que j’avais les qualités requises pour faire carrière. Mais mes études
ont arrêté net cette perspective d’avenir (rires).
Quels souvenirs gardez-vous de Roland-Garros ?
J’étais un inconditionnel à une époque reculée où le tournoi n’avait
pas son retentissement actuel. Pendant la quinzaine, je m’organisais
pour travailler très tôt le matin puis passer toutes mes journées porte
d’Auteuil. Lors d’une édition, je me souviens que nous étions seulement
trois en tribune présidentielle : le journaliste Pierre Bouteiller, l’auteurcompositeur Jean-Loup Dabadie et moi. Aujourd’hui, c’est un des lieux
les plus courus de Paris. J’ai aussi le souvenir de demi-finales femmes
avec peu de monde dans les gradins. Là encore, la situation a bien changé :
pour moi, une finale femmes est aussi intéressante qu’une finale hommes.
« Pour moi, le projet de modernisation
de Roland-Garros est un
embellissement des Serres d’Auteuil,
que peu de gens connaissent. »
Depuis quand jouez-vous au tennis ?
J’ai commencé très tôt, je dirais vers 10 ans – j’ai pratiqué pas mal de
sports comme l’athlétisme, beaucoup de football, et donc le tennis. J’ai
beaucoup joué au tennis. Des gens très gentils me faisaient croire que je
pouvais être 15. Heureusement pour moi, je ne les ai jamais crus (rires).
J’avais un style désordonné, flamboyant. J’étais sans doute beaucoup trop
offensif, trop audacieux, par rapport à mon niveau technique. Je possédais
un coup droit fulgurant et un revers ignoble. En revanche, comme j’étais
assez souple, je me débrouillais bien au filet.
Avez-vous disputé des tournois ?
Oui, à une époque je parcourais les petits tournois des Pyrénées, où les
joueurs classés 30 ou 15/5 défendent leur classement bec et ongles. Moi
aussi, j’ai été classé, mais mes souvenirs me trahissent, je ne sais plus
combien. Malheureusement, je ne joue plus depuis 2-3 ans (Jacques
Chancel est âgé de 85 ans, N.D.L.R.). Mais dans ma jeunesse, j’étais bien
plus doué pour le foot. J’évoluais en tant qu’avant-centre ou ailier, et il
50
n°462 JUIN 2014
Quelles ont été vos émotions les plus fortes dans ce stade ?
Comme beaucoup, j’ai été très heureux de la victoire de Yannick Noah
en 1983. Mais j’ai surtout eu le plaisir de voir différentes générations de
champions. Parmi eux, Borg m’a marqué à jamais. J’ai adoré la finesse
du jeu de Sampras, son service, même s’il n’a jamais brillé sur terre
battue. Nastase possédait un jeu “d’aristocrate” magnifique. Aujourd’hui,
j’apprécie bien sûr Nadal, Federer, et Wawrinka, qui est en train de
prendre une dimension nouvelle. Je regrette juste que les Français aient
du mal, notamment sur le plan physique, à l’approche des derniers tours.
Existe-t-il des points communs entre Roland-Garros
et le Tour de France ?
Oui, j’ai couvert 35 Tours de France pour la radio et la télévision et je sais
que ce sont deux sports de “dignité”, mais différents : un match de 4 ou
5 heures est à la fois une épreuve physique et tactique. À vélo, monter des
cols dans des conditions parfois dantesques représente non pas un effort
surhumain, mais inhumain. Donc je suis toujours énervé, furieux même,
quand on ne parle de cyclisme que sous l’angle du dopage.
Que pensez-vous du projet de modernisation de Roland-Garros ?
Il est nécessaire pour préserver la magie du lieu et répondre aux contraintes
actuelles. Pour moi, il s’agit d’un embellissement des Serres d’Auteuil,
que peu de gens connaissent. Mais en même temps, je suis ravi que le
stade ne déménage pas, car il s’agit d’un lieu chargé d’histoire, très bien
placé. Je suis contre ceux qui veulent enlever des espaces à l’histoire.
Enfin, si vous deviez choisir un champion et un ami pour un double,
qui serait-ce ?
Il y a longtemps, quand je faisais l’émission “Radioscopie” sur France
Inter, j’avais sélectionné des personnalités de moins de 20 ans qui allaient
faire parler d’elles. Dont Henri Leconte. À cette occasion, il m’avait fait
quelques services. Sur les deux premiers je n’ai pas touché la balle. Là
j’ai compris la différence entre un champion et un amateur éclairé. Donc
je dirais Henri. Sinon, mon ami Jean-Loup Dabadie est un excellent
partenaire de double, tout comme Jean Gachassin. n
Propos recueillis par Baptiste Blanchet
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