Programme cycle thématique Désir mars-mai 2009

Transcription

Programme cycle thématique Désir mars-mai 2009
Communiqué de presse
Le Forum des images est une institution subventionnée par la ville de Paris
« Désir » : Nouveau cycle thématique du 4 mars au 24 mai 2009
Programmation de mars et avril
À partir du 4 mars, le Forum des images organise son prochain cycle de films : Désir.
En cent ans d’existence, le 7e art n’a cessé de filmer le phénomène d’éblouissement,
l’attirance entre les êtres, les élans du corps, la quête de l’autre mais aussi la nature
fondamentalement insaisissable et inaccessible du désir. Les cinéastes ont cherché à mettre
en scène ces sentiments, ces pulsions et cet Eros qui nous régissent en en renouvelant les
figures.
À partir d’une sélection de 150 films, le Forum des images invite les spectateurs à
traverser ce siècle de cinéma en interrogeant les multiples représentations du désir à l’écran.
Ses mutations et ses métamorphoses sont à l’aune de l’évolution des rapports entre
hommes et femmes et de profonds changements en matière de mœurs et de mentalités, de
morale et de sexualité.
Ponctuée de onze étapes, la programmation du cycle Désir suit le fil chronologique tout en
distinguant les différentes variations de cet obscur objet à l’écran : du rêve à la réalité, du
manque à l’excès, de l’interdit à l’injonction.
Entre L’Âge d’or de Buñuel et Lady Chatterley de Pascale Ferran, chaque époque
cinématographique invente de nouvelles métaphores. La première partie de cette quête du
désir décripte les visions oniriques des débuts du cinéma jusqu’aux représentations les plus
explicites, nées avec le mouvement de la Nouvelle Vague.
L’autre moitié du siècle et second volet de la programmation aborde une nouvelle ère : celle
de l’incarnation d’un corps libre et moderne, d’un rapport déculpabilisé à la séduction et à la
sexualité.
Les premières représentations du désir : du 4 au 29 mars
Le cycle Désir s’ouvre avec les chefs d’œuvres du cinéma muet où onirisme et érotisme
mêlés colorent cette pulsion irrépressible.
Mercredi 4 mars à partir de 19h00, la soirée inaugurale s’articule autour de la projection
exceptionnelle de La Chair et le diable de Clarence Brown, œuvre rare présentée par le
critique de la revue Positif, Alain Masson et celle de l’Âge d’or, en présence de Juan-Luis
Buñuel, fils du réalisateur.
La Femme au corbeau de Frank Borzage, l’Atalante de Jean Vigo ou encore La Femme et
le pantin de Jacques de Baroncelli, accompagné au piano par Thierry Escaich (le 7 mars à
19h00) célèbrent également la naissance et l’enchantement du désir à l’écran.
Les visages de Louise Brooks et de Garbo laissent place aux créatures, objets de tous les
fantasmes, fabriquées par les studios hollywoodiens. Mercredi 11 mars, l’enseignant
François Thomas analyse la plastique provocante de Marlène Dietrich façonnée par
Sternberg (L’Ange bleu). Le désir est un corps : c’est la silhouette d’Ava Gardner (La
Comtesse aux pieds nus), la voix rauque et sensuelle de Lauren Bacall (Le Port de
l’angoisse), la beauté froide et inquiétante de Kim Nowak (Vertigo) ou encore la mâle
assurance d’Humphrey Bogart.
Du 18 au 24 mars, la programmation aborde l’époque où le désir à l’écran est contrôlé par
le code Hays, instauré à partir de 1934. De cette censure, naissent cependant des oeuvres
particulièrement frondeuses à travers la comédie (Certains l'aiment chaud, Sérénade à
trois) ou le drame (Baby Doll). L’interdit stimule l’imagination des cinéastes. L’art de la
suggestion atteint son comble avec Rita Hayworth retirant son long gant noir tout en
susurrant "Put the blame on Mame" (Gilda).
Samedi 21 mars à 19h, le Forum des images propose une conférence "Le corps comme
objet de désir au cinéma". Georges Vigarello, historien du corps, et Vincent Amiel,
historien du cinéma, mettent en perspective cette question à la fois dans le cinéma et les
autres disciplines artistiques.
De ces fantasmes, de ces passions et de ces élans charnels naissent des pulsions
animales et dévorantes.
Du 25 au 29 mars, 15 films offrent un panorama pertinent de ces désirs qui entamment le
corps et annihilent la raison : de la bête monstrueuse incarnée par Jean Marais (La Belle et
la bête de Jean Cocteau), au comte de Dracula, héros de Francis Ford Coppola ou à
l'inquiétante Béatrice Dalle dans Trouble Every Day de Claire Denis. La projection, dans sa
version originale, des Lèvres rouges de Harry Kümel, en sa présence, est une première
en France (le 28 mars à 19h00).
Nouvelles incarnations du désir au cinéma : du 8 avril au 3 mai
La seconde étape de cette traversée du désir s’ouvre avec La Nouvelle Vague qui déferle
sur les écrans français tandis que la société se libère de ses carcans.
Dans La Peau douce, Vivre sa vie, les Amants ou encore Hiroshima mon amour la
femme cinématographique des années 60 est mue par une force libératrice qui engage le
corps et l’être tout entier, au delà des liens matrimoniaux et des attaches filiales. Séduction
affichée, sexualité revendiquée, ces Èves modernes sont les vivantes incarnations de ces
nouveaux désirs et… nouveaux désordres amoureux.
De Nana de Christian-Jaque à Et Dieu créa la femme de Vadim, la journée du 12 avril met
en exergue les portraits de deux séductrices, Martine Carol, sex-symbol des années 50, et
Brigitte Bardot qui vient la détrôner. Des savants déshabillés de l’une, au corps nu de
l’autre, l’enseignant et critique de cinéma Frédéric Bas décortique l’art du streap-tease à
l’écran à travers des extraits d’anthologie (le 12 avril à 19h00).
Mercredi 8 avril, à 19h00, le critique et essayiste Alain Bergala analyse le film événement
d’Ingmar Bergman, Monika, et son héroïne, interprêtée par Harriet Anderson.
Samedi 11 avril, à 19h00, le public est invité à découvrir les images coquines sorties des
caves et des greniers des cinémathèques lors d’une soirée intitulée « Les archives du
désir », présentée en partenariat avec PIAF (Professionnels des images d’archives de la
Francophonie).
Du 15 au 19 avril, le Forum des images propose une incursion dans la cinématographie
italienne, qui offre d’autres représentations du désir au féminin.
Elles sont courageuses, désirables, fascinantes, voluptueuses, complexes, drôles, ou
pathétiques. Elles ont pour nom Silvana Mangano, Ingrid Bergman, Monica Vitti et
Claudia Cardinale. Ces comédiennes interprètent des femmes du quotidien (mères,
amantes, épouses…) qui cherchent leur place au sein d’une société dont les fondements
politiques et sociaux ont été bouleversés depuis la fin de la 2nde guerre mondiale.
Les cinéastes italiens ont alors filmé les rapports entre hommes et femmes qui se sont
complexifiés depuis l'après-guerre avec des œuvres majeures du néo-réalisme (Stromboli
de Roberto Rossellini et Riz amer de Guiseppe de Santis), et ensuite dans les comédies
dramatiques des années 60, (Drame de la jalousie d’Ettore Scola, Le Lit conjugal de
Marco Ferreri).
« Les désirs à l’italienne » prennent vie dans les fantasmes délirants d’un Fellini (Amarcord,
Le Casanova de Fellini), dans le lyrisme de Luchino Visconti (Mort à Venise) et les contes
filmés de Pasolini (Les Mille et une nuits).
Mercredi 15 avril, à 19h00, Jean A. Gilli, enseignant et critique à Positif, rend hommage à
Michelangelo Antonioni en analysant le Désert Rouge, œuvre clé sur l’incapacité de
communiquer et le mystère du désir féminin.
Dans la mécanique du désir, le marivaudage et le libertinage ont toute leur place (du 22 au
26 avril). La séduction passe aussi par la parole, l’échange de points de vue sur le sentiment
amoureux, la relation à l’autre, comme l’illustre Pauline à la plage de Rohmer que Carole
Desbarats, directrice des études à la Fémis présente mercredi 22 avril à 19h00.
Des jeux de l’amour entre Sabine Azema et Pierre Arditi (Mélo d’Alain Resnais) au journal
du séducteur tenu par Fabrice Luchini dans La Discrète, les intrigues se tissent à travers le
langage sur un écheveau commun : l’amour, le hasard et le destin. La littérature d’ailleurs est
une source d’inspiration pour ces œuvres, ainsi La Princesse de Clèves est réadaptée par
Manuel de Oliveira (La Lettre).
Ces chassés-croisés amoureux trouvent une incarnation dans la danse ; pas de deux et jeux
de jambes symbolisent toute la rhétorique du désir. A partir de plusieurs extraits, N.T. Binh
explore la « chorégraphie du désir » dans la comédie musicale. Cette conférence est suivie
de la projection d’un fleuron du genre, La Belle de Moscou (le 25 avril à 19h00).
Attirances, esquives et art de la suggestion, le cinéma a aussi filmé le désir en action et les
étreintes du corps. Du 29 avril au 3 mai, l’érotisme, expérience des sens et de la chair, est
recherché par les cinéastes comme enjeu scénaristique et esthétique.
Le plaisir masculin est célébré dans le poème érotique de Jean Genet (Chant d’amour),
seul film réalisé par l’écrivain et dont Fassbinder s’inspire pour Querelle, un marin qui ne
laisse pas les hommes insensibles. Mercredi 29 avril à 19h00, Christa Blümlinger, maître
de conférence en études de cinéma, présente Le Droit du plus fort où Rainer Werner
Fassbinder aborde les relations troubles entre sexe et rapports de classe.
Le cinéma asiatique explore le labyrinthe des passions et le plaisir charnel (La Saveur de la
pastèque de Tsai Ming-liang, L’Empire des sens) alors que certains cinéastes lient l’acte
sexuel à la pulsion de mort : Le Dernier tango à Paris.
Bertrand Bonello tente quant à lui d’intellectualiser la pulsion érotique à travers le
personnage désenchanté de Jean-Pierre Léaud, réalisateur de films pornographiques, perdu
dans un monde moderne, gouverné par le sexe (Le Pornographe).
Informations : Forum des images
Tél. 01 44 76 63 00 – www.forumdesimages.fr
SERVICE DE PRESSE : FORUM DES IMAGES
Diana-Odile Lestage – Tél. 01 44 76 63 07 – [email protected]
assistée de Charlotte Lainé – Tél. 01 44 76 63 83 – [email protected]

Documents pareils