Le secteur Agroalimentaire en Roumanie

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Le secteur Agroalimentaire en Roumanie
Le secteur
Agroalimentaire en
Roumanie
Mise à jour : 4 janvier 2010
© 2010- Ubifrance et les Missions Prestation réalisée sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001 : 2000
Economiques
1. Présentation générale
Deuxième d’Europe Centrale et Orientale en volume après la Pologne,
l’industrie agroalimentaire roumaine contribue respectivement à hauteur de
7% au PIB du pays et à 13% à son produit industriel (contre 18% en 1998). A
partir de l’année 2000, la valeur de la production de l’industrie
agroalimentaire a connu des rythmes de croissance élevés pour arriver en
2007 à +77% par rapport au niveau de l’année 2000, tandis que le produit
industriel total ne progressait que de 41% pendant la même période. La valeur
de la production du secteur agroalimentaire s’élève à presque 11 milliards €.
Le secteur emploie 182 000 personnes, soit 1.7% de la population active.
La faible performance de l’agriculture depuis 2000, a favorisé le découplage
de la production des industries agroalimentaires de l’offre domestique de
matières premières.
Après avoir enregistré une valeur
Evolution de la balance agroalimentaire
de 2,2 milliards € en 2007 et 2,1
milliards € en 2008, le déficit
5000
commercial
4000
de
agroalimentaire
la
a
balance
connu
une
diminution en 2009 sur fond de
baisse des importations et une
légère
progression
des
exportations. Ainsi, sur les neuf
Millions euros
4 287
3 337
3000
2000
1000
1 535
1 713
2 148
1 122
853
673
587
497
2 424
2 021
0
premiers mois, le déficit a été de
-1000
1,1 milliards € contre 1,6 milliards €
-2000
un an plus tôt.
-3000
2003
-1 038
2004
-1 126
2005
2006
-1 348
2007
2008
-1 571
-2 215
-2 139
Année
Exports
Imports
Solde
En 2008, les principaux postes d’exportation étaient les oléagineux (graines et
semences), les animaux vivants (bovins, ovins) et les céréales. Les principaux
postes d’importation étaient constitués des viandes de porc et de poulets
fraîches/congelées, les fruits, le sucre ainsi que les préparations diverses. 70
% des exportations de la Roumanie et 73 % des importations se font avec
l’UE.
– Le secteur agroalimentaire en Roumanie
© 2010
- Ubifrance et les Missions économiques
Les premiers fournisseurs de la Roumanie sont la Hongrie, l’Allemagne, les
Pays-Bas, l’Italie et le Brésil, la France étant en 8ième position. Ses cinq plus
gros clients étaient l’Italie, la Turquie, la Bulgarie, la Hongrie et l’Allemagne,
la France étant en 10ème position. En raison de la suppression des taxes
douanières intracommunautaires depuis le 1er janvier 2007, les produits
roumains font face à une concurrence européenne importante.
2. Les productions animales
2.1 Les viandes
Evolution du solde de la balance
commerciale des viandes et abats
(millions €)
2007
2008
2009*
Export
27
42
55
Import
554
729
467
-527
-687
-412
Solde
Source : Douanes roumaines
* données sur les 3 premiers trimestres
Les marchés des viandes ont progressé entre 2003 et 2007 de presque 65%.
La consommation moyenne par habitant est néanmoins restée assez
constante, autour de 65kg (86kg dans l’UE). Les Roumains sont des grands
consommateurs de charcuterie, dont la valeur de marché annuelle se situe à
un milliard d’euros. 85% des produits de charcuterie sont vendus à la coupe..
Malgré le développement récent de la filière, la production locale de viande
ne réussit pas à satisfaire la demande, les viandes et les abats étant le premier
poste d’importation de la balance agroalimentaire.
Depuis 2008 l’Allemagne, les Pays-Bas et la Hongrie sont les trois principaux
fournisseurs de viandes et représentaient la moitié des importations en valeur.
Sur les neuf premiers mois de 2009, pour l’ensemble du secteur, le déficit
commercial a atteint la valeur de 412, contre 500 millions € pendant la même
période de l’année précédente.
2.2 Les produits laitiers
Evolution du solde de la balance
commerciale de produits laitiers
(millions €)
2007
2008
Export
18
20
17
Import
131
171
127
-113
-151
-110
Solde
2009*
Source : Douanes roumaines
* données sur les 3 premiers trimestres
Après avoir été la vedette des industries agroalimentaires, avec des rythmes
de croissance à deux chiffres durant plusieurs années, l’industrie des produits
laitiers connaît en 2009 un tarissement des ventes à 1,1 milliards € (même
chiffre qu’en 2008).
La fabrication industrielle de produits laitiers s’élève à plus de 500 000
tonnes. Les plus importantes quantités concernent le lait de consommation et
le lait fermenté (y compris les yaourts), soit respectivement 36% et 25,6%.
Les fromages et la crème fraîche représentent respectivement 13,2% et 9%.
La filière est marquée par une amélioration et une diversification des
produits, sous l’impulsion des groupes étrangers du secteur. Ces derniers
dominent certains pans de marché, à l’instar de Hochland pour les fromages
ou de Danone pour les yaourts. Les implantations industrielles se poursuivent
avec le rachat en 2008 de la laiterie roumaine LaDorna par le groupe français
Lactalis et soulignent l’intérêt d’un marché en progression.
L’intégration de la Roumanie au sein de l’UE s’est traduite par une
augmentation très nette des importations de produits laitiers. Le principal
poste d’importation en valeur est occupé par les fromages, soit 47%, suivis
par le lait et le beurre (17,5% et 10,5%). Les produits laitiers importés
proviennent principalement de l’UE 27, en l’occurrence de l’Allemagne, la
Hongrie, la Pologne et l’Italie. La France est le 7ème fournisseur, avec une part
de marché de 5%.
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Si jusqu’en 2006, la Roumanie exportait principalement des fromages, à
partir de 2007, le lait concentré est devenu le premier produit exporté. La
Grèce et la Bulgarie en sont les principaux clients.
3. Les productions végétales
3.1 Les fruits et légumes
Balance commerciale des fruits
(millions €)
2007
2008
2009*
Export
39,2
33,3
22,7
Import
246
244
122
Solde
-207
-211
-99,3
Balance commerciale des légumes
(millions €)
2007
2008
2009*
Export
42
41
30,1
Import
144
155
90
-102
-114
-59,9
Solde
Source : Douanes roumaines
* données sur les 3 premiers trimestres
Balance commerciale des huiles et
La production de fruits et de légumes s’élève à 5 millions de tonnes (45%
pour les légumes et 55% pour les fruits).
La capacité de transformation des fruits et légumes est de 300 000 tonnes : 80
% des structures ont été modernisées notamment grâce aux fonds de
préadhésion SAPARD.
Toutefois, ce secteur reste déficitaire de 326 millions d’euros en 2008. Ce
chiffre s’explique par une combinaison de facteurs tels que le sousdéveloppement du circuit de distribution (60% du volume est directement
vendu par les producteurs aux consommateurs), la fragmentation du marché
et la faible capacité de stockage qui introduit une saisonnalité excessive des
volumes et des prix.
Les industries de transformation sont également pénalisées par des
approvisionnements aléatoires et doivent recourir à l’importation. Le secteur
s’approvisionne principalement en Equateur (bananes), Turquie, Grèce et
Italie pour les fruits, et Turquie, Italie et Pays-Bas pour les légumes. En
raison du manque de productivité des conserveries roumaines, la balance
commerciale des fruits et des légumes en conserve est aussi déficitaire (163
M€ en 2008).
3.2 Les huiles alimentaires
graisses (millions €)
2007
2008
2009*
Export
67
105
58
Import
143
226
116,9
Solde
-76
-121
-58,9
La balance commerciale des
préparations à base de céréales et
farines (en millions d’euros)
2007
2008
2009*
Export
34,6
46,2
33,3
Import
135,7
185
114,8
Solde
-101
-139
-81,5
Source : Douanes roumaines
* données sur les 3 premiers trimestres
La Roumanie produit 250 000 tonnes d’huiles par an. En 2007, la production
est restée constante mais la valeur du marché a presque doublé suite à
l’augmentation des prix (environ 400M€). La bonne récolte de tournesol en
2008 a cependant entraîné une baisse des prix de 50%.
Si jusqu’en 2006, le solde de la balance commerciale des huiles et graisses
était positif, la tendance s’est inversée en 2007 en raison de la sécheresse
contraignant la Roumanie à importer tant la matière première que les produits
finis.
3.3 Les produits céréaliers transformés
Les Roumains consomment beaucoup de pain blanc (108 kg/an/hab.), avec
une augmentation récente des achats de pains tranchés. S’ajoute la
consommation de produits plus élaborés, permise par une augmentation des
revenus et influencée par des budgets marketing en augmentation. Ainsi, la
consommation de biscuits se situe à 4kg/an/hab., celles de pâtes alimentaires
et pâtisseries à 3kg/an/hab. et 6kg/an/hab. Quant aux céréales pour le petitdéjeuner, leurs ventes ont connu des rythmes de progression à deux chiffres,
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ces trois dernières années.
La filière meunerie panification compte 1600 meuneries avec une capacité
totale de production d’environ 14 000 t/jour et 4 500 entreprises de
panification pour une capacité totale de 15 000 t/jour. Parmi ces sociétés,
seulement une dizaine a une capacité de production supérieure à 300 t/jour, et
une centaine une capacité supérieure à 100 t/jour.
3.4 Les boissons alcoolisées et non-alcoolisées
Le marché des eaux minérales en Roumanie est estimé à 1.6 milliards de
litres, soit 1 milliard d’euros (incluant les bouteilles d’eau minérale, l’eau de
source et les distributeurs d’eau). Plus de 90% de la production des eaux
minérales sert à la consommation interne. 7,4 millions de litres d’eau
minérale sont importés chaque année.
La consommation de jus de fruits, considérés comme plus sains que les
boissons gazeuses, s’est accrue de 20% en 2006 et de 15% en 2007 et 31% en
2008 tandis que le marché des sodas stagnait. La consommation de nectars
s’est accrue de 17,8% en 2008. Cette tendance est à mettre en relation avec la
demande en produits « naturels ». La consommation annuelle est de 14
litres/hab.
Le marché brassicole en Roumanie est l’un des plus compétitifs d’Europe.
2009 a été cependant une année de stagnation. La consommation actuelle de
bière en Roumanie est de 93 litres/hab./an.
Pour les autres alcools, les Roumains privilégient la Vodka, la « palinca » et
d’autres spiritueux obtenus à partir de prunes et de pommes, ou encore les
vins blancs doux.
Pour 2009, le marché du vin est estimé par le Patronat National du Vin et de
la Vigne à 450 millions € (même valeur qu’en 2007). Les 5 premiers
producteurs contrôlent 2/3 du marché. Le niveau de consommation de vin est
d’environ 22 litres/hab./an, les Roumains privilégiant plutôt les vins blancs et
doux même si leurs habitudes de consommation évoluent rapidement vers des
vins secs.
Pays traditionnellement exportateur, la Roumanie devient importateur net à
partir de 2006. En 2008, d’après l’Association des Producteurs et
Exportateurs de vins (APEV), les volumes importés ont été constants
(380 000 hl), tandis que leur valeur a progressé de 35% pour atteindre 40
millions €. Le vin en vrac représente 90% du volume importé.
Quant aux exportations, elles se situent à 140 000 hl, pour une valeur de 16
millions.
La France est le troisième fournisseur après l’Italie et l’Espagne. Selon les
douanes françaises, en 2008, la Roumanie a importé de la France plus de
14 000 hl en valeur de 8 millions €.
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Auteur : Mission Economique Ubifrance Roumanie
Adresse : 11, Rue Nicolae Iorga, Secteur 1, Bucarest
Rédigée par : Pavel AMBROSI
Revue par : Michel OLDENBURG
Version originelle du 05 juin 2008
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