BASES DE TRAUMATOLOGIE
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BASES DE TRAUMATOLOGIE
TRAUMATOLOGIE GE NERALITES Les traumatismes observés dans le monde de l'activité physique et sportive peuvent concerner la totalité des organes du sujet. Cependant les muscles, les tendons, les os et les articulations constituent les régions anatomiques les plus fréquemment concernées. En milieu sportif le traumatisme peut avoir pour origine: Une incapacité de résister à une contrainte extérieure (choc), ou interne (contraction trop brutale). La lésion est alors de type macrotraumatisme. Une surcharge de travail en rapport avec une entraînement mal conduit ou un matériel défectueux conduisant à des lésions microtraumatiques. Une faiblesse constitutionnelle de l'organe, favorisant sa rupture, même pour un traumatisme de faible intensité. Dans ce cas il s'agit le plus souvent de pathologies osseuses non traumatiques découvertes lors d'un examen systématique ou lors de l'exploration d'un processus douloureux inexpliqué. - Une inadéquation entre l'organe et sa fonction en relation avec une adaptation imparfaite de l'organisme à ses nouvelles contraintes lors du processus évolutif. Les lésions secondaires à ce phénomène peuvent être macro ou microtraumatiques, elles sont regroupées sous le terme de syndrome de Lucy, par référence à notre lointaine grand mère. + Lésions macrotraumatiques = Fracture et arrachement osseux = Entorse, rupture méniscale = Luxation = Lésions musculaires (hématome, claquage, élongation, écrasement). = Hématome + Lésions microtraumatiques = Epiphysite et ostéochondrose = Fracture de fatigue et périostite = Tendinite et tendinose = Syndrome de loge + Lésions appartenant au syndrome de Lucy = Atteinte du ligament acromio-coracoïdien = Syndrome fémoro-patellaire = Claquage du droit antérieur et du jumeau interne = Tendinite des adducteurs et pubalgie = Lombalgie fonctionnelle = Tendinite d'Achille 1 Chacune de ces lésions, quelle que soit sa localisation, répond à un processus pathologique spécifique et à un type de traitement. La démarche étiologique, la recherche diagnostique et l'attitude thérapeutique peuvent donc être présentées de manière générale. Inversement la mise en place de la prévention tiendra obligatoirement compte de l'activité sportive et de la localisation anatomique de la lésion. A - LESIONS MACROTRAUMATIQUES Les lésions macrotraumatiques font l'objet, le plus souvent, d'une consultation et d'une prise en charge en urgence. Elles concernent les os et les cartilages de croissance chez l'enfant, les ligaments (entorses) et les articulations (fractures cartilagineuses et luxations). 1 - FRACTURES Les fractures sont d'une très grande fréquence chez le sportif, mais leur type et leur localisation diffèrent suivant l'âge de l'athlète. Ces fractures sont spécifiques du sexe, du sport considéré et du niveau de pratique. Leur fréquence n'est donnée qu'à titre indicatif, à partir du travail de J.P. Fayolle, concernant une population significative de l'ensemble des sports pratiqués en France. = Répartition des fractures . Au niveau du membre inférieur Le fémur La rotule Les tibia et péroné Les malléoles Le pied 2,4 % à 4%, 1,5 à 2 % 6 à 12 % 2,5 à 3,5 % 2,5 à 7 % . Au niveau du membre supérieur La clavicule L'humérus Le coude Les radius et cubitus Le carpe La main 10 à 12 % 4,5 à 7,5 % 12 à 15 % 4,5 à 5,5 % 2,1 à 4,5 % 5,8 à 7 % . Au niveau des autres parties du corps Le crâne et la face Le thorax et les côtes Le bassin Le rachis 6à7% 1,5 à 3 % 0,30 à 0,50 % 0,15 à 0,20 % 2 = Diagnostic . Examen clinique Il est en général assez aisé. Les signes les plus souvent rencontrés sont: la sensation de craquement, la douleur exquise, l'hématome et l'impotence fonctionnelle. Les fractures ouvertes ou très déplacées sont exceptionnelles dans le domaine sportif si l'on exclue les sports mécaniques. . Examen radiologique La demande formulée auprès du radiologue doit impérativement comporter des éléments cliniques susceptibles d'orienter le diagnostic. Dans le cas contraire le compte rendu radiologique ne présente aucun intérêt. = Traitement En fonction de la localisation et du type de fracture, l'indication thérapeutique, chirurgicale ou orthopédique, doit être discutée en tenant compte du niveau de pratique de l'athlète et du temps d'immobilisation nécessaire à la consolidation. Dans un certain nombre de cas les indications pourront varier en cours de saison en fonction des impératifs sportifs du sujet. Dans tous les cas le praticien devra confier très rapidement le sportif blessé au kinésithérapeute pour entretenir la masse musculaire, mobiliser les articulations sus et sous-jacentes. La spécificité du traitement repose donc essentiellement sur le respect des impératifs sportifs (consolidation rapide, guérison parfaite). 2 - ENTORSES Les entorses constituent les pathologies traumatiques les plus fréquentes de la Médecine appliquée aux sports. Si l'entorse de l'adolescent peut être considérée sur le plan de la gravité et du traitement comme celle de l'adulte, il n'en n'est pas de même chez l'enfant plus jeune pour qui cette pathologie est souvent bénigne. + Répartition des entorses = Membre supérieur Acromio-claviculaire et sterno-claviculaire 10 à 15 % Poignet 2,5 à 5,5 % Carpe et doigts 10 à 15 % = Membre inférieur Genou Cheville 10 à 15 % 50 à 65 % + Etiologie Bien que toutes les activités sportives puissent être à l'origine de ce type de traumatisme, certaines d'entre elles concerneront des régions anatomiques plus spécifiques.. = Acromio-claviculaire: Chute sur l’épaule 3 = Doigts: Mauvaise réception du ballon, doigts pris dans le maillot d’un autre joueur, arrêt réflexe du gardien. = Poignet: Chute sur les mains, poignet en flexion dorsale = Genou: Réception sur le pied d’un autre joueur, rotation pied bloqué au sol. = Cheville: Réception sur le pied d’un autre joueur, chute Chez l'adulte la lésion est très proche de celle observée chez l'adolescent, elle peut quelquefois être grave et nécessiter une réfection chirurgicale dont l'indication dépendra beaucoup de la localisation (genou, acromio-claviculaire) en cas de rupture ligamentaire. = Diagnostic Quelle que soit la localisation, il ne sera jamais pratiquée d'épreuve dynamique à chaud du fait de la mauvaise qualité de l'examen, clinique et radiographique, et surtout du risque considérable d'induire des lésions secondaires. Le bilan radiographique s'assurera qu'il n'existe pas d'arrachement osseux ou de fracture associée. = Traitement Le traitement comprend de la cryothérapie, une mise en décharge stricte du membre lésé ainsi que la prescription de kinésithérapie d'entretien musculaire et articulaire, suivie d’une rééducation articulaire et proprioceptive (indispensable pour les entorses du genou et de la cheville). Il n'existe aucune indication à l'infiltration. La reprise de l'activité sportive (plus tardive que chez le jeune enfant) sera réalisée avec une contention élastique. Aucune entorse ne sera "négligée", entendez par-là non traitée (absence de décharge, de rééducation, de cryothérapie), ou pseudo-traitée (pansement alcoolisé, strapping), même si le caractère bénin de la lésion semble évident. + Les recherches de tiroirs Le tiroir correspond à un mouvement articulaire antéro-postérieur. Les tiroirs sont recherchés après une entorse, au niveau des genoux pour apprécier la qualité des ligaments croisés antérieur et postérieur, et des chevilles (tiroir astragalo-calcanéen). Ils sont toujours appréciés par comparaison au côté opposé. Il ne s'agit jamais d'un examen d'urgence et ne seront donc pratiqués qu'après diminution de la douleur (quelques jours). Ils ne nécessitent donc jamais une anesthésie générale. = Au niveau des genoux. Les tiroirs sont recherchés le sujet étant allongé en décubitus dorsal. . La jambe tendue et les muscles relâchés (manœuvre de Lachman). La cuisse est immobilisée par une main tandis que de l'autre main, placée à la partie supérieure de la jambe, on imprime des mouvements verticaux. . La jambe légèrement fléchie, le pied en rotation externe puis interne. Les deux mains, placées au niveau de la partie supérieure de la jambe, les deux pouces placés sous la rotule, tirent dans le sens postérieur (LCPI) ou antérieur (LCAE). . En radiographie de profil (mesure du déplacement antérieur du tibia). Le tiroir postérieur est toujours pathologique, il signe la rupture du LCPI. Le tiroir antérieur peut être physiologique, surtout chez le jeune athlète et chez la sportive. Il sera toujours apprécié de façon controlatérale. Un tiroir antérieur peut être le signe d'une hyperlaxité 4 constitutionnelle, d'un syndrome de Marfan, d'une rupture du LCAE (unilatéral). L'IRM est maintenant l'examen de choix pour contrôler les ligaments croisés. = Au niveau de la cheville La recherche d'un tiroir antéro-postérieur permet de vérifier l'intégrité de la capsule et des ligaments antérieurs et postérieurs unissant l'articulation tibio-péronière inférieure (tiroir astragalo tibial) ou la première rangée du tarse (tiroir astragalo-calcanéen). Ils ne se conçoivent que sur une cheville déjà traitée dans le cadre d'un bilan et jamais par un traumatisme récent. La recherche de cette laxité s'effectue de façon comparative, le sujet étant en position assise. L'examinateur bloque d'une main la partie inférieure de la jambe et tente de mobiliser par une traction antérieure sur le pied les articulations testées. Cet examen est plus probant en radiographie de profil. 3 - LUXATIONS En pratique sportive les luxations sont moins fréquentes que les entorses et les fractures. Cependant, la gravité de ces lésions nécessite la mise en place d'une thérapeutique prolongée et d'une rééducation préventive, seule capable de diminuer le risque de récidive. + Etiologie La luxation est le résultat d'un choc violent appliqué de telle manière qu'il imprime aux deux extrémités osseuses des forces de dislocations suffisantes pour rompre la capsule, les ligaments et les forces de cohésion propres des surfaces articulaires. La répartition anatomique des luxations et de leurs fréquences respectives. Acromio-claviculaire 40 à 50 % Scapulo-humérale 15 à 20 % Coude 10 à 15 % Poignet et doigts 12 à 15 % Rotule (non compris les subluxations) 5 à 6 % + Diagnostic = Examen clinique A l'inspection la luxation est généralement évidente. Les repères anatomiques doivent toujours être confrontés au côté opposé. A l'examen, on peut noter un aspect en bayonnette (doigts, acromio-claviculaire), une tuméfaction accompagnée d'une dépression (scapulo-humérale, rotule, coude), des signes cliniques plus discrets (poignet). = Examen radiologique Il est essentiel pour éliminer une fracture avant réduction de la luxation. + Traitement Le traitement est toujours orthopédique, il doit être pratiqué en milieu médicalisé, après radiographie, et non pas sur le terrain. On se retiendra d’exhiber ses capacités médicales sur le terrain (la réduction est généralement d'une grande facilité), au profit d'une démarche rationnelle et préventive (examen neurologique et vasculaire). 5 Une fois la luxation réduite, l'articulation sera immobilisée dans une demi gouttière ou avec une contention souple (acromio-claviculaire). On prescrira au patient des anti-inflammatoires per os et locaux (cryothérapie, crème anti-inflammatoire). Dans tous les cas l'articulation luxée sera rééduquée à l'aide de techniques anti-inflammatoires dans un premier temps, et par un renforcement musculaire dans un second temps. 4 - LESIONS MUSCULAIRES Quatre types de traumatismes peuvent se rencontrer: - Ecrasement: (béquille) - Elongation: Accélération - Claquage: Sprint, tir contré - Rupture: Sauts, réceptions.. + Elongation L'élongation correspond à un étirement musculaire, sans rupture. C'est une pathologie fréquente du sportif. L'élongation musculaire peut être considérée comme le prodrome d'un claquage. = Diagnostic . Examen clinique Cliniquement, le sujet se plaint d'une douleur survenue pendant un entraînement ou quelques heures après l'arrêt de l'effort. La compétition n'est généralement pas arrêtée. L'examen met en évidence une contraction musculaire localisée et une douleur à la mobilisation active de la masse musculaire. L'impotence fonctionnelle est faible, il n'existe pas d'hématome superficiel, ni de masse profonde pouvant faire évoquer un saignement intra-aponévrotique. . Examen radiologique L'échographie et l'IRM ne présentent aucun intérêt dans ce type de pathologie. Elles sont toujours strictement normales. Les principales localisations concernent les muscles postérieurs des membres inférieurs (ischio-jambiers, triceps) et les muscles abdominaux. Mais l'élongation peut également se rencontrer au niveau du grand dorsal, des rhomboïdes, du biceps brachial, du coraco-brachial et des muscles de l'avant bras. = Traitement La première étape du traitement consiste à retrouver la cause de l'élongation (geste inadapté ou mal coordonné, échauffement insuffisant). Cette étape est essentielle pour la reprise de l'entraînement. Pendant la phase thérapeutique on demandera au sportif de suspendre momentanément son activité (quelques jours) ou simplement de diminuer l'intensité des exercices. Le traitement comprend deux parties distinctes . Une phase décontractante par application de glace 2 fois par jour (1O minutes) et massage de la région douloureuse avec une pommade décontractante, type "Idrocilamide", deux à trois fois par jour. . Une phase de rééducation et de prévention qui consistera à étirer le sportif en passif, puis à lui apprendre à auto étirer ses muscles en actif avant chaque entraînements. 6 + Claquage Le claquage correspond à une rupture de fibres musculaires et du système vasculaire local sans solution de continuité de l'ensemble du muscle. Les aponévroses sont généralement indemnes = Etiologie Plus fréquent chez l'adulte que chez l'adolescent le claquage se manifeste par une douleur brutale, en coup de fouet, ressentie lors d'un effort violent (sprint, saut...). Ses localisations les plus habituelles chez le sportif sont les ischio-jambiers, les adducteurs (foot, rugby), le droit antérieur (saut, basket...), les abdominaux (handball), plus rarement le jumeau interne (tennis). Du fait de l'importance de la douleur, le sportif victime d'un claquage quitte toujours le terrain de sport. = Diagnostic . Examen clinique L'examen met en évidence une impotence fonctionnelle immédiate et, dans les heures qui suivent, un œdème localisé. L'hématome, quand il est superficiel n'apparaît que les jours suivants. La mobilisation du membre est impossible du fait de la douleur. . Examen radiographique Le jour même il n'est pas utile de prescrire une radiographie ou une échographie. Cette dernière sera demandée au troisième ou quatrième jour après l'accident pour visualiser un éventuel hématome profond. = Traitement . Immédiatement: glacer la région atteinte, décharger le membre. . Dans les jours qui suivent: kinésithérapie, physiothérapie, glace, anti-inflammatoire per os, ne jamais masser. La remise en charge (membre inférieur) sera réalisée quand la marche sera possible sans boiterie (10 à 15 jours).La reprise du footing est autorisée entre le 20 ème et le 30 ème jour (en l'absence d'hématome persistant). La reprise de l'activité ne sera permise qu'après remise en condition musculaire, notamment avec des étirements. + Rupture musculaire La rupture musculaire correspond à une solution de continuité des fibres, de l'aponévrose et des vaisseaux. = Etiologie La rupture musculaire est le résultat d'une contraction brutale d'un muscle rétracté, mal échauffé, ou fragilisé par des claquages répétés. Les ruptures musculaires n'existent pas chez l'enfant prépubère. La zone de fragilité se situe en effet à cet âge au niveau du cartilage de croissance. A l'opposé l'adulte sera sujet à un risque important de lésions musculo-tendineuses directement en rapport avec son échauffement, la qualité de son entraînement et ses éventuelles rétractions. En fonction du muscle concerné le risque portera préférentiellement sur son corps ou sur son attache musculo-tendineuse. Les muscles biarticulaires sont plus souvent concernés: droit antérieur, ischiojambiers, jumeau interne, biceps brachial et crural... 7 = Diagnostic . Examen clinique Cliniquement la rupture se manifeste par une douleur brutale mais dont l'intensité est très variable (moins violente que pour un claquage). A l'examen, on peut noter une encoche au niveau de la loge déshabitée, encadrée par les deux tuméfactions résultant de la rétraction des moignons. . Examen radiologique L'échographie peut montrer le moignon musculaire flottant dans une nappe hématique, mais le plus souvent elle est difficile d'interprétation du fait de la désorganisation anatomique. Elle sera essentiellement utilisée pour suivre l'évolution de l'hématome (rarement collecté du fait de la rupture aponévrotique). = Traitement L'attitude thérapeutique dépend de la localisation anatomique de la rupture (corps charnu, insertion musculaire), de l'importance physiologique du muscle concerné (plantaire grêle), de son nombre de chefs (biceps quadriceps...). La décision de réparer chirurgicalement ou non en restaurant la continuité physiologique dépendra également de l'intervalle séparant l'accident initial de l'éventuelle intervention (passé une semaine la suture s'avère excessivement difficile). Que la solution choisie soit chirurgicale ou non, le sportif devra subir une rééducation prolongée pour redonner à son muscle une force et une résistance équivalente à celle initialement présente. + Ecrasement musculaire La béquille, en langage sportif, correspond à un traumatisme direct siégeant le plus souvent à la face externe de la cuisse, provoqué par le choc d'un genou ou d'un pied. = Etiologie Sur le plan anatomo-pathologique la béquille correspond à un écrasement musculaire contre l'os avec destruction du tissu musculaire et rupture vasculaire, les aponévroses étant respectées. Ce traumatisme le plus souvent sans gravité peut être à l'origine de complications fonctionnelles importantes si l'hématome intra aponévrotique se calcifie. = Diagnostic . Examen clinique Le sportif est le plus souvent examiné sur le terrain, quelques instants après le traumatisme. La douleur est intense, mais elle cède rapidement après application de froid. Le plus souvent la compétition peut être reprise après quelques moments de repos. Si l'écrasement est plus important le sportif ne peut reprendre sa compétition, la douleur momentanément atténuée par la glace s'intensifie à nouveau dans les 24 heures qui suivent. Quand le sportif est examiné les jours suivants le membre lésé est augmenté de volume, la peau apparaît tendue à la palpation. La douleur à la pression est très forte. 8 . Examen radiographique L'échographie sera pratiquée trois à quatre jours après la "béquille" pour laisser le temps à un éventuel hématome profond de collecter. Elle met en évidence dans ce cas une zone hypoéchogène, plus ou moins étendue. Au centre de cette zone le caillot rétracté peut être visible. Si l'échographie est pratiquée après plusieurs semaines, elle peut mettre en évidence une calcification de l'hématome qui apparaît comme un fin liseré hyperéchogène. Dans ce cas une radiographie standard précisera la localisation et la taille de la calcification. = Traitement Immédiatement: appliquer du froid (éponge mouillée, bombe cryogénique...). Plus tardivement: glacer à nouveau, puis appliquer une pommade anti-inflammatoire sans masser. Si la douleur persiste plusieurs heures, on prescrira des cataplasmes d'alumine. En cas de douleurs intenses, accompagnées d'une tension douloureuse du muscle à la mobilisation, le membre blessé sera mis en décharge et une échographie sera réalisée à la recherche soit d'une dilacération œdèmatique des fibres musculaires, soit d'un hématome collecté entre deux aponévroses. L'hématome calcifié, complication habituelle de cette pathologie répond à une reprise trop rapide de l'entraînement et/ou à des massages répétés de la région. On ne cherchera jamais à ponctionner l'épanchement pour deux raisons: . Le risque d'introduire un germe dans la cavité et de transformer l'hématome en abcès. . L'impossibilité de "vider" cette poche du fait de l'importance locale de la fibrine. + Rhabdomyolyse La rhabdomyolyse correspond à une nécrose des fibres musculaires striées secondaires à un exercice prolongé pratiqué dans des conditions d'hyperthermie. Cette destruction cellulaire s'accompagne d'une libération de potassium et de myoglobine qui est éliminée par voie urinaire. = Etiologie Les sports concernés sont les courses de longue durée (triathlon, iron man, 100 km, 500 km à la marche...), et les épreuves réalisées en ambiance chaude sans réhydratation suffisante (Paris Dakar en moto...). = Diagnostic . Examen clinique La rhabdomyolyse est une affection de l'adulte qui, du fait de ses motivations excessives, poursuit son activité sans tenir compte de la douleur et de la fatigue. Elle se manifeste toujours après plusieurs heures d'activité par une hyperthermie, des douleurs musculaires diffuses, l'émission d'urines très foncées et de faible volume, et une diminution de la vigilance. . Examen clinique Mesure du débit urinaire et de la myoglobinurie. 9 = Traitement Si aucune décision rapide n'est adoptée (arrêt de l'activité, refroidissement de la température centrale par cryothérapie au niveau des troubles artériels, réhydratation), le sportif peut entrer progressivement dans un coma stade I. C'est au niveau de la prévention que le médecin du sport doit intervenir en proposant pendant l'activité une hydratation adaptée à l'activité pratiquée et aux conditions extérieures. 5 – HEMATOME L'hématome est l'expression d'une rupture du lit vasculaire. Il peut être isolé ou associé à une lésion (entorse, plaie, fracture...), superficiel ou profond (invisible), localisé au lieu du traumatisme ou à distance si le sportif consulte avec retard. Il inquiète toujours beaucoup le sportif. + Etiologie L'hématome répond à trois types de traumatisme: = Les écrasements cutanés et musculaires par choc direct = Les ruptures vasculaires par étirements (entorse, claquage...). = Les épanchements fracturaires. + Diagnostic = Examen clinique L'hématome peut apparaître dès le traumatisme (signe de gravité d'une entorse) ou être différé de quelques heures ou quelques jours. Les hématomes profonds ne sont pas détectables cliniquement. = Examen radiologique Seuls les hématomes profonds sont susceptibles de faire pratiquer une échographie. Les clichés standards ne seront réalisés que pour rechercher si une fracture est à l'origine de l'hématome. + Traitement La cryothérapie immédiate provoque une vasoconstriction locale limitant la brèche vasculaire, et ralentit les mécanismes de transsudation vasculaire à l'origine de l’œdème. En présence d'un traumatisme violent des tissus mous, l'hématome profond doit être systématiquement évoqué et dépisté. L'échographie sera réalisée 48 heures après la lésion (temps indispensable à la collection hématique). L'hématome apparaît comme une zone hypoéchogène circonscrite par les fascias musculaires. Le caillot sanguin rétracté est parfois visible au milieu de la collection liquidienne. Le membre lésé sera immédiatement mis en "décharge", aucun massage ne sera appliqué sur cette région pour éviter les risques de calcification. 10 B - LESIONS MICROTRAUMATIQUES La caractéristique essentielle de ces lésions concerne le mode d'apparition insidieux des douleurs, à distance de l'activité et dont l'origine ne peut pas toujours être associée facilement à un traumatisme. 1 - TENDINITE ET TENDINOSE Ces deux entités distinctes sur le plan clinique, radiologique et thérapeutique, correspondent aux phases aiguë et chronique d'un même processus pathologique tendineux. + Tendinite La tendinite est le terme utilisé pour caractériser l'inflammation d'un tendon. Rare chez le jeune enfant elle se rencontre plus fréquemment chez l'adolescent et le sportif plus âgé. = Etiologie Elle a pour origine des microtraumatismes (extensions répétées du tendon, frottements dans une gaine ostéo-fibreuse...) ou un traumatisme unique par écrasement sur l'os sous-jacent (chute sur le moignon de l'épaule au ski...). Son étiopathogénie relève d'un processus de type immunitaire. Les lésions mécaniques locales des cellules tendineuses induites par l'exercice, provoquent un afflux de macrophages destinés à éliminer les tissus nécrosés. Quand ce processus physiologique dépasse ses objectifs il provoque une hyperréaction de la réponse cellulaire et la libération inappropriée de substances hyperoxydantes (hypoclhlorate de soude) au sein du tendon, engendrant ainsi une réponse inflammatoire locale. Si aucune thérapeutique n'est appliquée, ce processus s'auto-entretient jusqu'à la transformation du tissu tendineux normal en tissu fibreux (tendinose). = Diagnostic . Examen clinique La tendinite est à l'origine de douleurs en regard du tendon, potentialisées par la mise en tension de ce dernier. Classiquement plus intenses au repos (à froid) qu'à chaud, les douleurs diminuent lors de la pratique des étirements et de l'échauffement, retardant ainsi la date de la première consultation (le sportif peut continuer son activité). A la phase aiguë les douleurs nocturnes sont habituelles. La palpation peut mettre en évidence un œdème péritendineux et un épaississement du tendon, il est exceptionnel de percevoir une sensation de chaleur locale ou des crépitants (ténosynovite) signant l'atteinte concomitante de la gaine. Les examens biologiques de l'inflammation sont strictement normaux, signe du caractère purement local de la lésion. . Examen radiologique La radiographie est de peu d'intérêt, par contre la xérographie et l'échographie peuvent montrer un remaniement tendineux (nodules), et l’œdème intratendineux. Elles permettent de suivre l'évolution de la lésion. = Traitement .Stopper le mécanisme irritatif par l'arrêt de l'activité concernée et éventuellement décharge du membre atteint. . Combattre le phénomène inflammatoire (cryothérapie trois fois par jour, AINS per os, kinésithérapie anti-inflammatoire précoce et répétée à raison de trois fois par semaine. 11 . Rechercher l'origine de la tendinite - Geste technique de mauvaise qualité - Matériel inadapté - Surcharge de travail (stage) - Mauvaise hydratation - Caries dentaires (analogie entre la capside bactérienne et les membranes des cellules tendineuses). La reprise de l'activité se fera progressivement en protégeant la zone concernée (semelles, contention...) après amélioration des techniques d'échauffement et éradication de la cause initiale. Non traitée, ou mal traitée, cette pathologie peut être à l'origine d'une tendinose ou d'une rupture tendineuse par fragilisation du tendon (processus potentialisé par les éventuelles infiltrations locales). + Tendinose Cette pathologie chronique des tendons n'existe pas chez le jeune enfant, elle peut se manifester chez l'adolescent après plusieurs mois de pathologie tendineuse aiguë non ou mal traitée. = Etiologie La tendinose résulte d'une modification histologique des fibres tendineuses élastiques en tissu fibreux collagène. Cette dysrégénération est le plus souvent nodulaire et s'accompagne d'un envahissement neurologique terminal responsable de douleurs chroniques. = Diagnostic . Examen clinique Elle se manifeste cliniquement par une rétraction tendineuse, douloureuse à l'extension mais indolore au repos. La palpation peut percevoir dans les zones de régénération les nodules sous la peau. Les douleurs sont de type "mécanique", c'est-à-dire perceptibles pendant l'exercice. . Examen radiologique L'échographie ou plus récemment l'IRM, montre un tendon élargi, fibreux, irrégulier. = Traitement Avant de proposer une intervention chirurgicale il sera toujours tenté une régénération du tendon par massage transverse profond (M.T.P.), associé à des techniques d'étirements. La prescription d'AINS est inutile dans cette pathologie de même que les techniques de kinésithérapie anti-inflammatoires. Les infiltrations locales sont non seulement inutiles mais en plus dangereuses. Si ce traitement poursuivi 15 jours à trois semaines ne fait pas la preuve de son efficacité, l'adolescent sera confié au chirurgien pour "peignage de son tendon (rotulien, Achille) ou réinsertion osseuse. La qualité des résultats de ces interventions dépendent essentiellement de la localisation anatomique de la lésion (d'excellents pour les tendinoses d'Achille à passables pour les tendinoses rotuliennes). Après rééducation, le sportif pourra reprendre son activité en insistant sur les techniques d'échauffements. + Téno-synovite La téno-synovite est l'atteinte inflammatoire d'un tendon et de sa gaine. 12 = Diagnostic . Examen clinique Elle se manifeste par une douleur violente de type inflammatoire (nocturne, plus intense à froid), augmentée par la mise en tension du tendon concerné. L'inspection peut noter une zone œdémateuse en regard du tendon. La palpation retrouve une tuméfaction oblongue pouvant être rénitente à la pression, une crépitation lors des mouvements volontaires. . Examen radiologique La radiographie est normale. L'IRM peut montrer un épaississement du tendon et de sa gaine. = Etiologies Les ténosynovites les plus fréquemment rencontrées chez les préadolescents et adolescents sont celles: . Du long biceps dans sa gaine (tir...) . Du long extenseur du pouce (bord radial de l'avant bras), tirs, passes, chabala . De l'extenseur des doigts (1/3 moyen de la face postérieure de l'avant bras), tirs . Du cubital postérieur, arrêt gardien . Du jambier postérieur (derrière la malléole interne) mauvais appuis plantaires... . Du jambier antérieur (cou de pied) . Des péroniers latéraux (sous la malléole externe) = Traitement Le traitement associe un arrêt de l'activité sportive responsable., la mise en place d'une cryothérapie trois fois par jour suivie d'application d'AINS. Ces derniers pourront être également utilisés per os. On ne pratiquera jamais d'infiltration. La kinésithérapie locale anti-inflammatoire (ultrasons, ionisations) sera débutée très tôt. Dans certains cas il sera nécessaire de réaliser une décharge du membre pendant le traitement. On mènera une enquête épidémiologique pour supprimer la cause de la pathologie (appuis défectueux, gestes répétitifs et/ou de mauvaise qualité, matériel inadapté...). 2 - FRACTURE DE FATIGUE La fracture de fatigue est souvent associée à la périostite. Ces deux pathologies relèvent d'un processus identique microtraumatique. Si la fracture de fatigue se caractérise par une lésion transversale de la diaphyse, la périostite au contraire correspond à une atteinte longitudinale de l'os. La périostite sera développée dans sa localisation anatomique la plus habituelle au niveau du tibia. Relativement fréquentes entre l'âge de 10 et 13 ans et au-delà de 45 ans, les fractures de fatigue sont plus rarement observées chez le très jeune enfant (exercice moins prolongé, charge plus faible) et l'adulte jeune. = Diagnostic . Examen clinique La symptomatologie de ces fractures non déplacées survenant en dehors de tout traumatisme, est le plus souvent bâtarde. Le diagnostic est évoqué devant une douleur profonde, siégeant sur un os, d'apparition progressive. Les localisations les plus fréquentes concernent le tibia, le péroné, la rotule, 13 les métatarsiens et plus rarement la branche ischio-pubienne. La douleur siège en regard de l'atteinte osseuse, augmentée lors de la mise en charge et sous la pression du doigt, elle se calme avec le repos. L'inspection minutieuse des téguments peut parfois mettre en évidence un œdème local et une zone érythrosique, la présence d'un hématome est exceptionnelle. . Examen radiographique Le diagnostic est parfois difficile à confirmer par la radiographie, même si parfois un trait de fracture perpendiculaire à l'os peut être discerné (1/3 moyen-1/3 sup du tibia, 1/3 moyen-1/3 inférieur du péroné, diaphyse des trois premiers métatarsiens...), la branche ischio-pubienne pour sa part apparaît "laminée" sur une grande partie de sa longueur. L'examen permettant le diagnostic est la scintigraphie osseuse. Cet examen montre une zone de condensation isotopique circulaire au niveau de la fracture. = Etiologie Plus fréquente chez le garçon jeune ou la femme âgée, ce type de fracture se rencontre essentiellement lors de courses répétées sur terrains durs. Il est fréquent de rencontrer cette pathologie au niveau des deuxième et troisième métatarsiens. En cas de doute la scintigraphie osseuse permettra de confirmer la lésion. = Traitement Du fait de la douleur modérée et de l'absence de choc, le sportif retarde souvent la date de sa consultation. C'est pourquoi il n'est pas rare de diagnostiquer cette affection au stade de cal quand ce dernier du fait de sa forme ou de sa localisation entraîne une zone d'irritation secondaire. Le simple repos est suffisant pour consolider ces fractures exceptionnellement déplacées. La cryothérapie présente une action antalgique très rapide sur ce type de douleur et risque de favoriser une reprise très précoce qu'il faudra prévenir en expliquant au sportif, ou à l'enfant, à ses parents et si possible à son entraîneur, les risques induits par cette attitude. Pour les fractures siégeant sur le tibia ou le péroné une résine bivalvée peut être proposée de jour pendant les premières semaines. La reprise de l'activité s'effectuera avec des semelles en Sorbotane ou Podiane. C - SYNDROME DE LUCY Le syndrome de Lucy est une entité étio-paléo-pathologique qui regroupe les atteintes tendineuses, musculaires et articulaires résultant d'une adaptation incomplète de notre organisme à la position bipède absolue, survenue il y a trois à quatre millions d'années. Ce syndrome est l'expression moderne des imperfections évolutives en rapport avec notre nouveau statut de bipède permanent. Il associe des troubles liés à la mise en extension du membre inférieur, à la mise en place de la lordose lombaire, aux nouvelles exigences de la lutte antigravitaire. + Etiologie = Mise en extension du membre inférieur Le travail en excentrique des muscles postérieurs du membre inférieur est à l'origine de la création du tendon d'Achille (destiné à allonger les muscles de la jambe) et d'une rétraction de ces muscles (jumeaux, ischio-jambiers), en relation avec notre nouveau mode travail lors de la marche la jambe en extension (nos ancêtres travaillaient en concentrique). 14 = Nouvelles données de la lutte antigravitaire Le transfert de la lutte antigravitaire des muscles abdominaux à ceux du petit bassin et du périnée d'une part, et des quadriceps à la totalité des muscles du membre inférieur d'autre part, est à l'origine d'une insuffisance des muscles antérieurs (quadriceps, abdominaux) et d'une surcharge anormale des autres muscles. Cette dissociation antéro-postérieure favorise une bascule du bassin (antéversion) et le développement d'un effet de cisaillement au niveau de la charnière lombosacrée. = Création de la lordose lombaire La mise en place de la lordose lombaire a profondément modifié l'application des forces s'exerçant sur les disques intervertébraux. Chez les animaux marins les forces de gravitation s'appliquant à ce niveau sont en équilibre avec celles exercées par l'immersion. Chez les quadrupèdes les forces s'exercent suivant le grand axe du disque, leur intensité est faible (elle correspond à la masse s'exerçant sur une unité vertébrale). Chez l'homme les forces s'exercent perpendiculairement au grand axe du disque, leur intensité est très forte sur les derniers espaces (poids correspondant à la partie supérieure du corps). Cette modification totale de la physiologie intervertébrale induit des écrasements discaux et le développement de hernies lombaires. + Pathologies appartenant au syndrome de Lucy Le syndrome de Lucy se manifeste cliniquement par plusieurs types de pathologies en rapport avec l'application anormale des forces lors de la course ou des activités pratiquées en semi-flexion des membres inférieurs. Pathologies en rapport avec les rétractions musculaires postérieures : - Microtraumatiques . Tendinite d'Achille. . Maladie de Sever. - Macrotraumatiques . Elongation ou claquage des jumeaux . Elongation ou claquage des ischio-jambiers. . Pathologies en rapport avec l'insuffisance des muscles antérieurs : - Macrotraumatiques . Claquage des abdominaux. . Rupture du droit antérieur - Microtraumatiques . Pubalgie . Lombalgie, spondylolisthésis. . Syndrome fémoro-patellaire dynamique. Ces pathologies diffèrent en fonction de l'âge de l'athlète. < 10 ans Maladie de Sever 10 à 20 ans Syndrome fémoro-patellaire, spondylolisthésis. 20 à 35 ans Pubalgie, lombalgie, claquage des ischio-jambiers, claquage des abdominaux. 35 à 45 ans Claquage du jumeau interne, tendinite d'Achille, hernie discale. 15 + Diagnostic = Examen clinique Lors de la visite médicale, mesurer la distance mains/sol et apprécier les éventuelles rétractions postérieures par le test de Wallace. Pour réaliser ce test le sujet est placé en décubitus dorsal. L'examinateur place une cuisse à 90° qu'il maintient avec sa main gauche, tandis qu'il étend progressivement la jambe du même côté sur la cuisse avec la main droite. Quand il commence à sentir une résistance (bascule du bassin, raidissement du sujet...), il note l'angle formé par la jambe et la cuisse. Il est possible chez les sujets exempts de rétractions d'étendre totalement la jambe sur la cuisse. Chez les sujets rétractés cet angle peut atteindre 50°. = Examen radiologique L'examen radiologique demandé dépend de la pathologie rencontrée: . Syndrome fémoro-patellaire (scanner des genoux avec contraction quadricipitale). . Claquage (échographie à la recherche d'un hématome profond). . Tendinite (échographie). . Lombalgie (radiographie du rachis lombaire de face, de profil et de 3/4, éventuellement TDM à la recherche d'une hernie). . Maladie de Sever (radiographie du calcanéum de profil). + Traitement Il est spécifique pour chacune de ces lésions et détaillé au paragraphe correspondant. + Prévention Elle comporte deux phases: = Lutte contre les rétractions. Pour lutter contre les rétractions le sportif sera soumis à un programme d'étirements en kinésithérapie. Après cette rééducation, des étirements seront conseillés systématiquement avant chaque entraînement. = Renforcement des masses musculaires antérieures. Ce renforcement sera systématiquement couplé aux séances d'étirement. Il concerne les abdominaux et le quadriceps en insistant sur le droit antérieur et le muscle vaste interne. 16