Saint-Pierre-sur-Erve - Château de Sainte
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Saint-Pierre-sur-Erve - Château de Sainte
VICTOR HUGO / « Halte aux démolitions », La Revue des Deux Mondes, 1832 Il y a deux choses dans un édifice : son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde ; c’est donc dépasser son droit que le détruire. Villes et Pays d’art et d’histoire Le Pays Coëvrons-Mayenne conter Le bourg de SSaint-Pierresur-Erve laissez-vous Paysage de la vallée de l’E Le bourg de Saint-Pierre-s rre-sur-Erve Le patrimoine architectural de ce petit village illage implanté i sur les bords de la rivière Erve, s’épa- Les bords de l’Erve nouit dans un cadre naturel privilégié. Rivières et carrières La commune de Saint-Pierre-sur-Erve, située à 37 km au sud-est de Laval, à proximité des communes de Saulges et de Thorigné-en-Charnie, est délimitée par trois cours d’eau : l’Erve à l’est qui traverse une partie du département et se jette dans la Sarthe à Sablé ; le ruisseau de la Haiemelaie au nord et le ruisseau de Langrotte au sud. Le sol du bourg est composé de calcaire, de schiste, de quartz et de grès. Des carrières sont d’ailleurs attestées au XIXe siècle sur la commune : la carrière de grès dite du «Taillis de SaintSylvain» et celle dite du «Moulin aux Moines». Certaines sont encore repérables dans le paysage : près des Fourneaux, du village des Croix et de la Saumellière. On y extrayait du calcaire de couleur bleu qui alimentait les fours à chaux. Les visiteurs se rendant à Saulges peuvent d’ailleurs apercevoir un four au lieu-dit «Les Fourneaux». Le calcaire bleu servait aussi de matériau de construction, sous forme de moellons pour les murs, et de pierres de taille pour les encadrements de baies. Un relief karstique* karstique Entre Saint-Pierre-su t-Pierre-sur-Erve et Ballée, la vallée dee l’Erve forme fo un petit canyon. Ce type dee relief est qualifié de karstique car il résulte l’éro te de l’érosion du calcaire. Cette roche, très perméable, perméabl a été creusée par les infiltrations qu ont finit par former ns d’eau qui un véritable le réseau de d sources souterraines ainsi que des cavités. La vallée en compte quinze, dont nt deux recèlent re des peintures rupestres préhistoriques préhistoriq (Paléolithique) : «Mayenne Sciences» et la grotte à Margot sur la commune mune de Thorigné-en-Charnie. T Deux grottes tes sont situées sit sur le territoire de la commune mune : la grotte g de Rochefort et la grotte dee la Chèvre, Chèvr toutes deux habiéolithique. La grotte de tées au Paléolithique Rochefort a également égaleme livré aux archéologues des tombes ombes datant data de l’Âge du Fer. Fait exceptionnel tionnel dans dan l’Ouest de la France, le paysage est es comparable aux Causses du u sud du Massif M Central. La végétation comprend des landes et des pelouses sèches, èches, des buis et des genévriers, atypiques dans notre région. Gro Grotte de la Chêvre Des rives préservées Cette partie de la vallée est classée site Natura 2000. La convention signée en janvier 2003 vise à préserver et mettre en valeur ses 360 hectares. Elle s’appuie sur le travail effectué par l’association Mayenne Nature Environnement qui a recensé les espèces présentes sur le site. Elle en a dénombré cinq et six habitats naturels d’intérêt communautaire. Auroch réimplanté sur le site des grottes La réintroduction d’espèces En accord avec une politique de mise en valeur du site des grottes, Le Conseil général et la Communauté de Communes d’Erve-et-Charnie ont financé en 2006 l’achat de trois aurochs : deux femelles et un mâle. Ils ont été installés en pâturage d’été dans un pré appartenant à la commune de SaintPierre-sur-Erve. Ces animaux sont les lointains descendants des aurochs sauvages qui ornent les parois de la grotte «Mayenne Sciences». Le but n’est pas seulement de faire de ces bovins une attraction touristique mais aussi d’entretenir les prairies entre Saulges et SaintPierre-sur-Erve afin d’éviter des risques d’incendie. Une vingtaine de moutons d’Ouessant pâturaient déjà dans les prés de Saulges mais le cheptel n’était pas suffisant pour éliminer les broussailles. La vallée de l’Erve depuis Saint-Pierre-sur-Erve Un village à l’urbanisme me particulier p De façon assez inhabituelle, le bourg de Saint-Pierre-sur-Erve Saint-P s’est développé le long d’une voie antique et non autour de son église.. En conséquence, co le village possède un urbanisme intéressant à étudier. ple route communale. communa À la fin du XVIIIe siècle, unee nouvelle route royale fut aménagée entre Laval Lav et Le Mans, à quelques kilomètres au nord du village. une autre voie Il existait dans le bourg bo tion 2 , menant à l’église 3 . de circulation m siècl elle n’était pas Jusqu’au XIXe siècle, l’axe principal cipal mais elle le devint, au l’ancienne route, qui était détriment de l’ancie devenue trop rop étroite et sinueuse. Le long d’une voie La naissance du bourg À l’époque romaine, la voie reliant Le Mans à Corseul traversait l’Erve grâce à un gué aménagé près du pont actuel. Au Moyen-Âge, le village se développa le long de l’axe Laval-Le Mans 1 , qui reprenait le tracé de la voie antique et non, contrairement à la plupart des villages mayennais, autour de l’église et du cimetière. Cette voie existe encore de nos jours mais elle est devenue une sim- Autour du pont Le pont 4 a été établi au Moyen-Âge à l’emplacement du gué gallo-romain. Il a sans doute été reconstruit au XVIIIe siècle, comme l’indique la forme de ses arches. Le tablier du pont est étroit et semble avoir été réservé dès l’origine aux piétons. Les charrettes devaient franchir la rivière à gué et le transport des marchandises se faisait à dos de cheval ou de mulet. Plan cadastral de 1933 (Archives départementales de la Mayenne) Lavoir vu du pont piéton 2 3 1 5 4 Gros plan sur un jardin Un moulin se trouvait près du pont. Un dessin de la fin du XVIIIe siècle le représente avec sa roue. Cette dernière fut démontée avec son mécanisme en 1883. Le moulin devint un café puis une habitation privée. Le cadastre conserve tout de même la trace d’une chaussée* 5 réalisée dans le lit de la rivière afin de canaliser l’eau vers la roue. Un lavoir se trouve également à proximité immédiate du pont. Il fut construit au XIXe siècle et correspondait à une politique hygiéniste des élites locales. En effet, un lavage régulier du corps et des vêtements pour limiter le développement des maladies, notion qui nous paraît si naturelle aujourd’hui, ne fut réellement reconnue qu’au milieu du XVIIIe siècle. En conséquence, toutes les communes s’équipèrent de lavoirs publics au cours du siècle suivant. Un village préservé Projet d’aménagement Proje d’embellissement et d’ bourg de du b Saint-Pierre-sur-Erve Saint (CAUE 53) (CAU Un urbanisme me en constante co amélioration n Situé dans une ne zone Natura N 2000 et à proximité dee Saulges, Saint-Pierre-surErve a été placé acé en ZPPAUP ZP *, ce qui génère des contraintes ontraintes urbanistiques mais permet à la commune de recevoir des aides financières ères et tec techniques. Ne voulant pas limiter ac ter son action à la mise en valeur de l’église, glise, la co commune s’est engagée à répondre dre à certa certains critères dans le but d’obtenirr le label des Petites Cités de Caractère. Elle lle a réali réalisé l’aménagement paysager dess abords d de l’église, la restauration du presbytère e son équipement esbytère et pour accueillir gîte la dissimulation lir un gîte, des réseaux électriques, électrique ainsi que l’assainissement du u bourg. Pont sur l’Erve. L’ancienne voie Laval-Le Mans se trouve dans le prolongement de sa chaussée L’architecture religieusee Le développement urbanistique a placé les édifices édifice religieux en périphérie du bourg. Deux édifices : une chapelle et une église tour. Ces bâtiments remarquables méritent le détour. La chapelle Saint-Sylvain Elle se trouve sur une colline, à quelques mètres du bourg, en direction de SaintJean-sur-Erve. Au VIe siècle, saint Sylvain, ermite originaire d’Aquitaine, se serait retiré au sommet de la colline boisée qui domine le village. Ce site serait alors devenu un lieu de procession et de pèlerinage. L'existence de la chapelle est attestée dès le XVe siècle : en 1431, Jean de Thévalles en rend aveu. Elle est restaurée par Jeanne Leduc, épouse d’Antoine Aveneau de la Croisnières, en 1658. La chapelle à vaisseau unique est recouverte d'un enduit de terre et de chaux. Le toit à deux pans est surmonté d'un clocheton pyramidal. L’église Saint-Pierre Elles se compose d'une nef 1 romane à vaisseau unique en petit appareil régulier avec des ouvertures en plein cintre et d’un chœur 2 , couvert d’un toit à deux pans. Le chœur, plus étroit que la nef, se termine par un chevet plat éclairé par une baie de style gothique à deux lancettes sous un arc brisé. La sacristie 3 a été ajoutée à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle. L’église comprend un clocher-porche 4 en petits moellons. On retrouve ce type de clocher dans d’autres villages du sud de la Mayenne comme à Parné-sur-Roc, où il a été édifié au XIIe siècle. À Saint-Pierre, il est sans doute plutôt de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle : en effet, ses baies ont des arcs légèrement surbaissés présentant des traces de coffrages particulièrement marquées. 2 3 1 4 Nord La statuaire L’église conserve cinq statues protégées au titre des Monuments Historiques. Une statue de sainte Catherine tenant une roue dentée, instrument de son supplice, et accompagnée de ses deux donateurs, date du XVIe siècle. L’œuvre est en pierre tandis que les quatre autres ont été exécutées dans un matériau très utilisé par les sculpteurs du Maine entre le XVIe et le XVIIIe siècle : la terre cuite modelée à la main. La Vierge à l’Enfant est du XVIe siècle. Les statues de saint Pierre et saint Paul sont de la fin du XVIIe siècle. La cinquième œuvre est un Christ en croix. Les tombes Dans l’église se trouvent les deux pierres tombales des époux Huet et Alix Courtin. Une inscription indique qu’Huet «trespasa en l’an de graice mil trois CCC trente». Alix est décédée treize ans plus tard, en 1343. Sa pierre tombale a longtemps servi de table d’autel dans la chapelle Saint-Sylvain. Saint Pierre et sainte Catherine * Chaussée : élévation de terre, de pierre ou de mortier servant à retenir l’eau. * Cellier : lieu aménagé pour y conserver du vin, des provisions etc. * Karstique : adjectif du mot Chapelle Saint-Sylvain « karst » qui recouvre l’ensemble des phénomènes d‘érosion du calcaire. De fait, son visage est presque intégralement effacé. À sa gauche est placé un blason losangé. Un relief karstique se caractérise par l’enfouissement des eaux. * ZPPAUP : Un bâtiment réhabilité Zone de Protection du Patrimoine L’ancien presbytère Le gîte situé près de l’église qui accueille aujourd’hui les touristes avait une vocation bien différente au moment de sa construction. C’était le presbytère de la paroisse. Une description de 1793 permet de restituer l’environnement, la nature et la disposition des bâtiments. L’ensemble, logis et dépendances, était entouré de murs avec une porte de communication vers l’église et le cimetière. Le logis, aujourd’hui disparu, était construit perpendiculairement au mur nord de l’église. Les dépendances se composaient d’une boulangerie, de latrines, d’une établegrange, de deux toits à porcs, d’une écurie et de trois celliers*. Le presbytère possédait aussi un potager et un jardin. L’écurie avec son logement, le pigeonnier, le fournil et l’étable-grange sont les seuls éléments conservés. Aujourd’hui la paroisse de Saint-Pierre-sur-Erve n’existe plus ; elle a été rattachée à la paroisse de Saint-Barnabé, dont le siège est à SainteSuzanne. Architectural, Urbain et Paysager Pierre tombale mbale de Huet-Courtin urtin L’église Saint-Pierre Pierre vue du u sud Laissez-vous conter Coëvrons-Mayenne, Pays d’art et d’histoire... ... en compagnie d’un guide-conférencier agréé par le ministère de la Culture Le guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de CoëvronsMayenne et vous donne des clefs de lecture pour comprendre l’échelle d’un paysage, l’histoire du pays au fil de ses villages. Le guide est à votre écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions. Le service animation du patrimoine coordonne les initiatives de Coëvrons-Mayenne, Pays d’art et d’histoire. Il propose toute l’année des animations pour les habitants et pour les scolaires. Il se tient à votre disposition pour tout projet. Si vous êtes en groupe Coëvrons-Mayenne vous propose des visites toute l’année sur réservation. Coëvrons-Mayenne appartient au réseau Renseignements [email protected] Le ministère de la Culture et de la Communication, direction de l’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation Villes et Pays d’art et d’histoire aux collectivités locales qui animent leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides-conférenciers et des animateurs du patrimoine et la qualité de leurs actions. Des vestiges antiques à l’architecture du XXIe siècle, les villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité. Aujourd’hui, un réseau de 124 villes et pays vous offre son savoir-faire sur toute la France. service du patrimoine À proximité, 25, rue de la Maillarderie Laval, Le Mans, Angers, Rennes, Vitré, Fougères, Nantes, Guérande, 53000 LAVAL Fontenay-le-Comte et Saumur bénéficient de l’appellation Villes d’art et d’histoire ; le Perche Sarthois et la Vallée du Loir bénéficient de l’appella- Pays d’art et d’histoire Château de Sainte-Suzanne 1, rue du Château 53270 Ste-Suzanne tél. 02 43 68 83 90 Courriel : Couverture : le pont piéton de Saint-Piierre-sur-Erve l’église Saint-Pierre national des Villes et Pays d’art et d’histoire tél. 02 43 59 96 13 fax 02 43 59 96 12 Conception graphique LM communiquer. Photos : © Bertrand Bouflet Reporter et © Service du patrimoine tion Pays d’art et d’histoire.