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«Mercuria et les autres traders ne font pas monter les prix» | Bilan Actualité Recherchez Dossiers Finance Top Secret Demain Chère Florence Management Technology by Bilan Bien Vivre Page 1 of 4 300 plus riches En bref Devises Interview «Mercuria et les autres traders ne font pas monter les prix» Marco Dunand et Daniel Jaeggi ont créé avec Mercuria une success story dans le trading d’énergie. Comment ont-ils fait pour lancer une entreprise qui sept ans après compte parmi les big five du secteur? Entretien Par Stéphane Benoit-Godet, le 16 mars 2011 C’est la plus incroyable success story de ces dernières années. Deux «petits Suisses» créent Mercuria en 2004 qui, sept ans plus tard, réalise 50 milliards de chiffre d’affaires, emploie 800 personnes dans le monde dont 200 à Genève. Impact fiscal dans le canton estimé par ses propres soins? Dans les 80 millions de francs par an, alors même que ce type de société bénéficie d’une fiscalité très douce de 12,5%. EDITORIAUX Mercuria s’est spécialisée dans le négoce de l’énergie, un marché où elle se retrouve en concurrence avec d’autres acteurs «genevois», les plus grandes maisons de trading dans le domaine étant établies dans le canton. Les deux fondateurs se nomment Marco Dunand et Daniel Jaeggi, les deux âgés de 50 ans. Dans leurs bureaux de la rue du Rhône, l’ambiance détonne avec celle des banques à quelques blocs de là. Le personnel a souvent le début de la trentaine, jeans de rigueur, et la décontraction ambiante n’a rien de calviniste. Pour la première fois, les associés de Mercuria acceptent de s’entretenir longuement avec un journaliste. Rencontre. Bilan Comment Mercuria a débuté? Marco Dunand Je suis Genevois de longue date, ma famille est établie ici depuis 1407. Je suis le fils d’un chef d’orchestre et d’une assistante sociale. J’ai fait l’université à Genève, puis je suis entré dans la filière trading de Cargill, avant de rejoindre Goldman Sachs à Londres dans les activités de négoce. Je suis le Romand du couple. Daniel Jaeggi Je suis le Suisse allemand! Soleurois, né à Berne, mon père travaillait pour Dupont de Nemours dans le monde entier et tous les deux ou trois ans nous changions de pays. Du coup, je suis très polyglotte. Nous nous sommes rencontrés avec Marco à l’Uni et nous avons commencé ensemble chez Cargill, puis, en 1988, nous nous sommes retrouvés chez Goldman Sachs à Londres. Ensuite, nous avons travaillé chez Salomon Brothers également à Londres. Ce parcours nous a permis de voir les différents aspects du négoce, d’un côté le volet bancaire et de l’autre la marchandise physique. Chez Salomon Brothers, nous sommes devenus responsables du secteur négoce de pétrole pour l’Europe et l’Asie. B Travailler dans le trading, c’était un objectif depuis le début? MD Pas du tout, à l’Uni j’étais plutôt un gauchiste aux cheveux longs, Daniel avait lui les cheveux courts et les idées plus à droite (rires). Je défilais contre le nucléaire en tant que membre de Légitime Défense, aux côtés des fondateurs du mouvement écologiste genevois. B Pourquoi Genève? DJ Avec notre dernier employeur, nous avons eu l’occasion de créer une entreprise quasiment ex nihilo, c’était passionnant. Mais la vie à Londres nous pesait. Un dimanche soir que nous redescendions ensemble de Verbier pour prendre l’habituel vol pour City Airport, nous sentions le purin par la fenêtre de la voiture sur l’autoroute et on s’est dit que la Suisse nous manquait. Et quand nous sommes devenus indépendants, nous étions déjà revenus à Genève. B Comment l’aventure a-t-elle débuté? MD Lors de sa création en 2004, Mercuria a repris une petite société de négoce et les partenaires ont injecté 250 millions de dollars dans le but de devenir un acteur global dans le trading d’énergie. Notre atout le plus précieux est notre capital intellectuel. Nous avons commencé à 10 chez Regus dans un bureau temporaire à la rue du Rhône. Aujourd’hui, nous avons 25 bureaux dans le monde, nous sommes dans les «big five» pour le négoce, actifs dans le pétrole, le gaz naturel, l’électricité, le charbon, les activités d’émissions de droit de pollution et les biofuels. B Quel type d’association avez-vous? DJ Nous sommes coleaders de la société avec 15% du capital chacun. Il y a ensuite deux actionnaires importants et le reste se répartit entre les employés. MD Nous croyons beaucoup au fait que nos collaborateurs doivent être financièrement impliqués dans «leur» société à titre d’actionnaires, plutôt que de chercher des rémunérations importantes à court terme. B Quel est le poids de votre entreprise? MD Nous sommes 850 dans le monde mais il faut compter 450 personnes dans les terminaux pétroliers – c’est la partie industrielle de Mercuria – et 400 personnes dans le négoce. Nous avons par exemple des terminaux pétroliers en Estonie, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis et en Chine. Nous avons également toute une série d’investissements dans le secteur «upstream». La société produit du pétrole brut aux Etats-Unis, au Canada et en Argentine. A Genève, nous sommes 200 entre la rue du Rhône et la place du Molard avec 130 personnes sur le floor. LES MAGAZINES Bilan auf Facebook PROCHAINES PARUTIONS Bilan 30 mars 2011 Luxe par Bilan 23 mars 2011 E-PAPER - la version électronique Gefällt m 971 Personen gefällt Bilan. Commandez un ancien numéro Inscription à la newsletter Les 300 Plus Riches Othman Ladis Chriss Loïc Ces anecdotes qui font les 300 Ce numéro consacré aux plus riches de Suisse est dense. Pour vous mettre en appétit, nous vous proposons une sélection de petites infos, sérieuses et plus légères. Bilan on Facebook Les conseils des expats «Aux Philippines, il faut s’adapter aux règles locales» En vingt-cinq ans à Manille, Werner Berger a réussi à créer un empire gastronomique. Espace abonnés Login Connexion http://www.bilan.ch/actualit%C3%A9/%C2%ABmercuria-et-les-autres-traders-ne-font... 23-Mar-11 «Mercuria et les autres traders ne font pas monter les prix» | Bilan Page 2 of 4 Courrier International Neige et paillettes pour les oligarques russes Créer un compte | Mot de passe oublié ? Depuis plusieurs années, Courchevel est envahie par les millionnaires russes et ukrainiens. Fêtes démesurées, chalets et voitures de luxe: tout ce... Confession des patrons Les confessions de JeanMichel Olivier: écrivain Prix Interallié 2010 «Mes stimulants: l’amour, le café, la cigarette» Radar de la Mode Le négligé chic DOLCE & GABBANA, VINGT ANS DE MODE MASCULINELe duo le plus fameux de la mode italienne fête les vingt ans de sa ligne homme. Genève Mercuria emploie 130 personnes dans ses bureaux rue du Rhône et place du Molard. © Edipresse Developpement SA edicom.ch | lematin.ch | 24heures.ch | tdg.ch | femina.ch | bleublog | jobup.ch Cercle de lecteurs | Publicité | Code éthique | Contact B Et votre chiffre d’affaires? MD Ce n’est pas représentatif car nous pouvons faire le même volume d’activités mais les données changent avec le cours du pétrole. Mais nous sommes entre 40 et 50 milliards de francs de chiffre d’affaires. Le critère, c’est de voir la croissance, et nous sommes en progression constante et régulière sur toujours davantage de marchés. B La prééminence de Genève dans le trading peut-elle être remise en cause? MD Nous étions parmi les premiers à quitter Londres dans les années 1999/2000. Bien qu’il y ait toujours eu une présence de sociétés de négoce ici, la tendance s’est nettement renforcée depuis les dernières années. Ce nouvel engouement pour Genève n’a pas manqué de créer d’autres problèmes, surtout au niveau de l’infrastructure et du logement. De plus, il y a une pression sur les coûts liés au franc fort. A une époque où la Chine est l’usine du monde et l’Inde en devient le back-office, nous avons commencé à développer une activité dans ces pays. La Suisse doit aussi faire attention sur le terrain de la concurrence fiscale. Dubaï propose une taxation à 0% et celle de Singapour est inférieure à la nôtre. B Quel est votre rôle sur le marché? DJ L’allocateur de capital que nous sommes tente constamment d’optimiser ses ressources là où se trouve la marge la plus forte. Notez que c’est assez récent. Avant, le marché de l’énergie restait assez fermé. Aujourd’hui, il s’est sophistiqué et la dissémination des informations le concernant lui a permis de devenir plus efficace et donc les marges se réduisent. L’inefficacité se déplace alors vers d’autres marchés énergétiques moins conventionnels. MD Aujourd’hui, il y a toutefois une convergence entre les prix de l’électricité, du gaz, des liquides (brut, etc.) et du charbon, car finalement tout cela représente un équivalent en calories de ce qu’il faut brûler pour obtenir de l’énergie. B Quand vous dites que la marge se déplace, qu’est-ce que cela signifie? DJ Un des éléments qui pousse à la convergence, c’est la prise en compte du risque de pollution de la planète. Depuis cinq ans, le CO2 a eu un effet intégrateur pour tous les marchés de l’énergie. Du coup, le charbon qui est moins cher que le gaz en valeur calorifique, mais qui est plus polluant, va se voir appliquer une équation qui prend en compte le coût externe supporté par l’environnement. Il faut donc des instruments qui permettent d’internaliser ces coûts. B Pouvez-vous faire évoluer les prix? MD Oui, en amenant des solutions industrielles et logistiques. La convergence des prix s’explique aussi car nous connectons entre eux des marchés qui jusqu’ici étaient des îlots. Exemple, le gaz américain dont le prix était la moitié de celui du gaz russe, mais comme il n’y a pas de pipeline entre les Etats-Unis et l’Europe, cette dernière ne pouvait pas en bénéficier. La solution a été de refroidir, liquéfier et transporter en tanker ce gaz pour le rendre disponible ici. DJ Avant, quand Espagne avait trop d’électricité et que l’Allemagne en manquait, il était impossible de basculer les capacités de l’un à l’autre. La dérégulation du marché a permis d’intégrer ces marchés et de les rendre plus efficients et plus sophistiqués. Pour comprendre ce qui se passe dans le pétrole aujourd’hui, il faut connaître le charbon, le gaz, le CO2. B Servez-vous le «bien public»? MD Oui, car dans un marché où les traders interviennent, les prix baissent. Prenez l’exemple de la distribution de produits raffinés en France: si vous laissez le marché aux mains de quelques raffineurs, les prix restent élevés, alors que si les traders, les supermarchés et d’autres encore introduisent de la concurrence, vous paierez votre essence moins chère. DJ Dans l’esprit du public, les métiers de trader et de broker se confondent souvent. Le trader n’intervient jamais dans un rôle d’intermédiation entre deux acteurs. Nous ne sommes pas ceux qui prennent simplement une marge au passage entre le producteur et le consommateur. Nous sommes acteurs du marché, nous finançons la transaction, nous prenons le risque de prix, de dégradation du produit, de qualité, d’organisation de la chaîne logistique, de financement du transport. Bref, nous sommes tout sauf un intermédiaire. B Mais cette activité existe? DJ Dès qu’il apparaît que vous pouvez amener un produit d’un point A à un point B sans rien faire de plus et réaliser une marge confortable, tout le monde veut le faire et elle tombe à zéro. Aujourd’hui, c’est simplement impossible d’acheter des barils et les vendre instantanément ailleurs en faisant de l’argent au passage! B C’est la vision du public… MD Oui, tout le monde pense que s’il y a un intermédiaire entre le producteur et le consommateur, l’utilisateur final paiera plus cher. Dans le marché de l’énergie, il n’y a rien de plus faux. http://www.bilan.ch/actualit%C3%A9/%C2%ABmercuria-et-les-autres-traders-ne-font... 23-Mar-11 «Mercuria et les autres traders ne font pas monter les prix» | Bilan B Expliquez-nous cela? DJ Le négociant regarde les marchés globalement. Par son réseau d’information, il est capable d’assigner une valeur économique à chaque produit dans chaque partie du monde. Il établit une sorte de matrice où figurent les coûts de transport, de stockage, de financement et d’assurance de tous ses produits. Ainsi, il optimise le système en envoyant la marchandise là où elle est le mieux valorisée. Page 3 of 4 worldtempus.com | lesquotidiennes.ch | guideloisirs.ch | terrenature.ch | hommages.ch | nashagazeta.ch | kursus.ch Webdesign: Aline Keller | Site produit en partie avec drupal ABONNEMENTS ARCHIVES E-PAPER NEWSLETTER RSS B Et la spéculation alors? MD Depuis 2004, l’apparition de nouveaux acteurs a profondément modifié le fonctionnement des marchés à terme. Les fonds de pension détiennent désormais des actifs dans l’énergie comme hedge (ndlr: couverture) contre des portefeuilles d’actions ou d’obligations. Ces nouveaux acteurs sont quasiment tous des «long only», ils achètent des contrats sur le marché à terme et les gardent dans leur portefeuille comme une assurance. Or, il suffit de constater que la taille des marchés à terme de pétrole brut par exemple reste relativement petite comparée à la capitalisation boursière du S&P 500. Et si chaque institution financière veut diversifier 1 à 2% de ses avoirs en pétrole, la pression haussière sera gigantesque. DJ Ces institutions doivent diversifier leurs investissements, c’est donc logique qu’elles s’intéressent à un actif qui s’apprécie! Mais remarquez que lorsque le baril a atteint 140 dollars, les traders ont plutôt vendu le marché, à l’opposé des investisseurs plus opportunistes, en faisant des stocks et en émettant des futures à la baisse pour se couvrir, car la demande peut très vite faiblir. B Mais les marchés ne peuvent pas non plus fonctionner sans règles? MD On ne peut pas laisser une personne contrôler la moitié de l’offre d’une matière première, ce serait dysfonctionnel. DJ Les fonds de pension pourraient investir dans l’exploration. Mais ils ne peuvent pas faire d’investissements directs et, du coup, ils investissent dans des futures, pensant ainsi aboutir au même résultat. Mais ce n’est pas le cas, et les conséquences pour le marché se révèlent totalement différentes. Crédit photo:Lionel Flusin Gefällt mir 2 Partager sur Facebook | Twitter cet article Recherchez sur Bilan.ch et dans les archives Bilan Comments Poster un nouveau commentaire Votre nom: Anonymous Votre e-mail: Le contenu de ce champs sera masqué et visible uniquement des administrateurs. Votre site: Commentaire: * Path: Disable rich-text • Web page addresses and e-mail addresses turn into links automatically. • Allowed HTML tags: <a> <em> <strong> <cite> <code> <ul> <ol> <li> <dl> <dt> <dd><p><img> • Lines and paragraphs break automatically. More information about formatting options CAPTCHA This question is for testing whether you are a human visitor and to prevent automated spam submissions. Quel est le troisieme mot dans la phrase "devises economie article conseil"?: * Previsualiser Poster Swatch Group renonce à ses ambitions joaillières En laissant filer Bulgari dans le portefeuille de LVMH, le groupe biennois modifie son cap pour se concentrer exclusivement sur l’horlogerie. Les entreprises suisses en Tunisie, confiantes mais sur le qui-vive Avec une centaine de firmes implantées dans le pays, la Suisse est un acteur économique non négligeable. L’objectif de ces sociétés: accompagner le changement et éviter le chaos que pourrait causer une mutation trop violente. Reportage. Printemps arabe: les entreprises suisses sont-elles exposées? Notre sondage des 20 sociétés du SMI montre que le luxe et la construction sont les plus concernés. 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