Evolution des températures minimales et maximales de la montagne
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Evolution des températures minimales et maximales de la montagne
Dossier Climat, N°12, février 2011 Evolution des températures minimales et maximales de la montagne savoyarde depuis 1950. Comparaison des postes de mesure. Les températures minimales 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 2010 2008 2006 2004 2002 2000 1998 1996 1994 1992 1990 1988 1986 1984 1982 1980 1978 1976 1974 1972 1970 1968 1966 1964 1962 1960 1958 1956 1954 1952 -2 1950 -1,5 Fig.1 : Ecarts moyens annuels des températures minimales de la montagne savoyarde de 1950 à 2010 par rapport à la normale 1971/2000. Données Météo-France, Université de Savoie, Analyse C.Chaix Indice calculé à partir des séries de Bourg-Saint-Maurice (865m), Avrieux (1102m), Termignon (1280m), Peisey-Nancroix (1350m), Pralognan-la-Vanoise (1420m). Courbe rouge : moyenne glissante sur 10 périodes. Trait noir : tendance linéaire (+1,7°C 1950/2010 ; +1,12°C 1980/2010) Les années 1994, 2002 et 2006 ont connu des anomalies supérieures ou égales à 1°C par rapport à la normale 1971/2000. 1 Les températures maximales 2,5 2 1,5 1 0,5 0 -0,5 -1 201 0 200 8 200 6 200 4 200 2 200 0 199 8 199 6 199 4 199 2 199 0 198 8 198 6 198 4 198 2 198 0 197 8 197 6 197 4 197 2 197 0 196 8 196 6 196 4 196 2 196 0 195 8 195 6 195 4 195 2 -2 195 0 -1,5 Fig.2 : Ecarts moyens annuels des températures maximales de la montagne savoyarde de 1950 à 2010 par rapport à la normale 1971/2000. Données Météo-France, Université de Savoie, Analyse C.Chaix Indice calculé à partir des séries de Bourg-Saint-Maurice (865m), Avrieux (1102m), Termignon (1280m), Peisey-Nancroix (1350m), Pralognan-la-Vanoise (1420m). Courbe rouge : moyenne glissante sur 10 périodes. Trait noir : tendance linéaire (+1,68°C 1950/2010 ; +1,8°C 1980/2010) Pour les maximales, des anomalies « records » de plus de 1,5°C pour quatre années (1989, 1997, 2006, 2009) et de plus de 2°C pour 2003 par rapport à la normale 1971/2000 ! La différence des tendances depuis 1950 entre les températures minimales (+1,7°C) et maximales (+1,68°C) est donc très faible. Ce n’est pas le cas depuis 1980 : les températures maximales ont beaucoup plus augmenté (0,5°C de plus que les minimales). 2 Evolutions mensuelles 3 Savoie Tn Savoie Tx 2,5 Tn : températures minimales Tx : températures maximales 2 1,5 1 0,5 ct ob re ov em br e D éc em br e A nn ée tem N O br e oû t A Se p Ju i ll et Ju in M ai vr il A M ar s Ja nv ier Fé vr ier 0 Fig.3 : Augmentation mensuelle des températures minimales et maximales depuis 1950. Données Météo-France, Université de Savoie, Analyse C.Chaix Indice calculé à partir des séries de Bourg-Saint-Maurice (865m), Avrieux (1102m), Termignon (1280m), Peisey-Nancroix (1350m), Pralognan-la-Vanoise (1420m). Depuis 1950 les écarts entre les évolutions mensuelles des min et des max sont assez réduits, sauf pour le mois de juin, qui a connu un fort réchauffement des max, et le moi de septembre, qui en a connu un très faible. 5,5 Savoie Tn Savoie Tx 4,5 3,5 2,5 1,5 0,5 e nn é A br e éc em m br e ov e N D e ct ob r O br e tem A oû t Se p Ju i ll et Ju in M ai vr il A M ar s Ja nv ier Fé vr ier -0,5 Fig.4 : Augmentation mensuelle des températures minimales et maximales depuis 1980. Données Météo-France, Université de Savoie, Analyse C.Chaix Indice calculé à partir des séries de Bourg-Saint-Maurice (865m), Avrieux (1102m), Termignon (1280m), Peisey-Nancroix (1350m), Pralognan-la-Vanoise (1420m). 3 Les min et les max ont évolué mensuellement de manière similaire ; mais les maximales printanières (de mars à juin) ont enregistré la plus forte augmentation, de l’ordre de +4°C en 30 ans. C’est tout à fait remarquable. Les minimales printanières atteignent plutôt +2,5°C. On observe aussi des diminutions au mois de septembre et décembre. On peut se poser la question de savoir si cette évolution spécifique des températures printanières est localisée sur la Savoie. En fait, on retrouve exactement cette tendance sur de nombreux postes alentours : St-Christophe-en-Oisans, Lyon, Chamonix ; ou encore en Suisse : au col du Grand StBernard (2472m), à Château-d’Oex (985m, au-dessus de Montreux), à Engelberg (1036m, au centre de la Suisse), et au Säntis (2502m, est de la Suisse) (données Météo-Suisse). Analyse par postes de mesure 2 1,5 1 Tn Tx Fig.5 : Augmentation mensuelle des températures minimales et maximales depuis 1950 pour chaque poste de mesure de la montagne savoyarde. Données Météo-France, Université de Savoie, Analyse C.Chaix 0,5 0 Avrieux PeiseyNancroix Bourg-saintMaurice Pralogan-laVanoise Termignon Savoie 2,5 2 1,5 Tn Tx 1 Fig.6 : Augmentation mensuelle des températures minimales et maximales depuis 1980 pour chaque poste de mesure de la montagne savoyarde. Données Météo-France, Université de Savoie, Analyse C.Chaix 0,5 0 Avrieux PeiseyNancroix Bourg-saintMaurice Pralogan-laVanoise Termignon Savoie 4 Ces deux graphiques nous apprennent que : - la tendance est assez similaire depuis 1950 pour l’ensemble des séries min et max. - Depuis 1980, les écarts sont plus importants, mais restent contenus dans une fourchette de 0,4°C pour les maximales. Le réchauffement des minimales a été par contre presque deux fois plus fort à Pralognan qu’à Avrieux depuis 1980 - même si les autres postes de mesure ont connu un réchauffement quasi similaire. On peut se poser la question du rôle de la topographie locale. Celle-ci induit-elle des différences notables dans le réchauffement des températures ? Bien évidemment, la topographie locale joue sur les températures mesurées en journée et moyennées sur le mois ou l’année. Ainsi, à altitude égale, le site Peisey-Nancroix connait des moyennes de températures bien plus élevées que les autres, alors que c’est l’inverse pour Pralognan (avec un écart de 2,5°C entre les températures moyennes minimales des deux sites, pour 70m de différence d’altitude !). Une étude avait été menée lors du Livre Blanc sur d’autres sites de montagne mais avec des séries beaucoup plus courtes (manque de mesure) : les sites qui se réchauffaient le plus étaient plutôt sur les versants de montagne qu’en fond de vallée. Ce résultat semblait logique car les fonds de vallée sont connus pour abriter de longues inversions de températures (stagnation de l’air froid, « piège à froid »), phénomène qui pourrait atténuer le réchauffement global, alors que les versants se situent souvent dans « la ceinture chaude », une zone placée vers le milieu des versants d’une vallée où les températures sont les plus hautes. Pourtant, le site de Pralognan, situé dans une cuvette, est celui qui a connu le plus fort réchauffement. Et quid d’Avrieux ? Il faut sûrement raisonner sur les périodes de temps : plus on considère une variation de température sur une courte période de temps, plus les particularités locales s’affirment. Sur le long terme, tout est très lissé, et c’est le signal global qui ressort. Il reste donc impossible à l’heure actuelle de conclure sur un quelconque effet de la topographie locale sur le réchauffement des températures liées aux gaz à effet de serre. C’est pourquoi l’utilisation d’un indice qui représente la température moyenne des cinq postes de mesures utilisées reste pertinente sur le long terme (appelé « écart moyen », vois fig. 1 par exemple), à défaut d’information complémentaire. 5