Le programme AMMA

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Le programme AMMA
CNRS/INSU, IRD, Météo-France, Ifremer, CNES
Mobilisation internationale
pour la mousson africaine
Conférence de presse
Vendredi 18 février 2005,
Ecole normale supérieure, Paris
Contacts :
CNRS
Claire Le Poulennec
Tél : 01 44 96 49 88, Mél : [email protected]
Christiane Grappin (INSU)
Tél : 01 44 96 43 37, Mél : [email protected]
Météo-France
Julien Guillaume
Tél : 01 45 56 71 32, Mél : [email protected]
Ifremer
Françoise Auribault
Tél : 01 46 48 22 40, Mél : [email protected]
CNES
Sandra Laly
Tél : 01 44 76 77 32, Mél : [email protected]
IRD
Hélène Deval
Tél : 01 48 03 75 19, Mél : [email protected]
CNRS/INSU, IRD, Météo-France, Ifremer, CNES
Sommaire
1) Programme de la conférence de presse
2) Coordonnées des intervenants
3) Qu’est ce que la mousson africaine ?
4) Les objectifs d’AMMA
5) La stratégie de mesure et le déroulement du programme
6) Les observations de 2005 à 2007
7) Les observations intensives en 2006
8) Le projet international
9) Le projet européen : les groupes de travail
10) Les organismes français partenaires d’AMMA
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Programme de la conférence de presse
18 février 2005
Durant les 30 dernières années, l’Afrique sahélienne a connu l’une des plus grandes
sécheresses du XXe siècle. Malgré les nombreuses études menées sur la mousson, la
prévision climatique en Afrique, à l’échelle saisonnière, demeure difficile. De plus, dans cette
région du globe, le changement climatique global risque d’avoir des répercussions
particulièrement importantes sur la vie des populations. C’est pourquoi il devient crucial
d’améliorer les prévisions.
Plus de 60 laboratoires européens, africains et américains participent au programme AMMA
(Analyse multidisciplinaire de la mousson africaine) initié par les chercheurs français. AMMA
permettra de mieux connaître la variabilité de la mousson africaine aux échelles de temps
quotidiennes, saisonnières et interannuelles, ainsi que ses impacts sur la santé, les
ressources agricoles et les ressources en eau. Une amélioration des modèles climatiques
globaux et météorologiques est également attendue. D’importants moyens seront mobilisés
(avions, navires, ballons, radiosondages, stations au sol, satellites, modélisation).
A l’occasion du lancement du programme, à Paris les 17 et 18 février 2005, en association
avec le Ministère de la recherche, le Ministère des affaires étrangères et l'Union européenne,
les organismes français impliqués (ICNRS/INSU, IRD, Ifremer, Météo-France, CNES) vous
convient à la présentation d’AMMA.
Avec les interventions de :
Jean-Luc Redelsperger, responsable du programme scientifique d’AMMA-France et
d’AMMA international
La mousson africaine et les objectifs d’AMMA.
Thierry Lebel, responsable des moyens d’observation d’AMMA-France et d’AMMA
international
La stratégie d'observation et les moyens instrumentaux.
Jacques Boulègue, président du comité inter-organismes d’AMMA-France
L'organisation nationale, européenne, internationale d’AMMA.
La conférence sera animée par :
Nicole Papineau, directrice scientifique adjointe de l’Institut national des sciences de
l’Univers
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Coordonnées des intervenants
et personnes présentes
Jean-Luc Redelsperger
Groupe d’étude de l’atmosphère météorologique (CNRS/Météo-France), Toulouse.
Tél : 05 61 07 94 75, Mél : [email protected]
Thierry Lebel
Laboratoire d'étude des transferts en hydrologie et environnement (IRD/CNRS/Université
Grenoble I/Institut national polytechnique de Grenoble), Grenoble.
Tél : 04 76 82 52 85, Mél : [email protected]
Jacques Boulègue
Directeur du Département milieu et environnement (IRD).
Tél. : 01 48 03 78 36, Mél : [email protected]
Nicole Papineau
Directrice scientifique adjointe de l’Institut national des sciences de l’Univers (CNRS), Paris.
Tél : 01 44 96 43 80, Mél : [email protected]
Jan Polcher
Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS/ENS/Polytechnique/Université Paris 6)
Tél : 01 44 27 47 63, Tél : [email protected]
Eric Brun
Directeur du Centre national de recherche météorologique (Météo-France).
Tél : 05 61 07 93 71, Mél : [email protected]
Georgios Amanatidis
Programme Environnement & climat (Union européenne), Bruxelles
Tél : 00 32 22 958 815, Mél : [email protected]
Abdoulaye Kignaman-Soro
Directeur de l’ACMAD (African centre of meteorological application for development)
Tél : 00 227 73 49 92, Mél : [email protected]
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Qu’est-ce que la mousson africaine ?
La mousson n’est pas seulement asiatique ! Elle existe aussi en Afrique, et plus
particulièrement en Afrique de l’ouest, dans les pays du Sahel et ceux qui bordent le golfe de
Guinée.
La saison des pluies s’étend de juin à septembre (de juillet à août au Nord de la région
concernée). Lorsque le continent se réchauffe, en été, il attire l’air qui s’est chargé en
humidité au dessus du golfe de Guinée. Ce flux d’air humide remonte vers le nord et, une
fois au-dessus du continent, se transforme en systèmes orageux nommés lignes de grain
(du fait de leur structure frontale linéaire). Ces systèmes se déplacent d’est en ouest,
arrosant toute la région avant d’arriver sur l’Atlantique, où ils se transforment parfois en
cyclones.
Les 10 à 20 systèmes orageux de la saison forment des rivières qui coulent pendant
quelques heures, voire quelques jours. Mais elles n’atteignent jamais les fleuves et se
terminent en mares. Pour le Sahel, c’est le seul épisode de pluie de l’année. Toutes ses
ressources en eau en dépendent, ainsi que ses ressources végétales naturelles et cultivées.
Le reste de l’année, le soleil ne réchauffe pas assez le continent pour déclencher le flux d’air
humide à l’origine de la mousson. L’atmosphère reste « inerte ».
Le problème, c’est que ce phénomène ne se répète pas à l’identique tous les ans. Les
conditions climatiques humides des années 1950 et 1960 ont cédé la place à des conditions
beaucoup plus sèches, à partir des années 1970. Les scientifiques soupçonnent le
réchauffement des eaux du proche Atlantique et le changement d’état des surfaces
continentales (déforestation et utilisation des sols) d’être les causes de ces sécheresses. En
outre, à cette tendance sur plusieurs décennies se sont superposées des variations
interannuelles, avec des années extrêmement sèches. Les conséquences sur l’agriculture,
l’eau et la santé sont alors dramatiques.
Au Sahel, dans la région du delta central du Niger, la mousson s'accompagne de l'arrivée de lignes de grain.
Celles-ci peuvent s'étendre sur plusieurs centaines de kilomètres de longueur et donner lieu à de violentes
précipitations. © CNRS Photothèque, Marie-Françoise COUREL
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En bleu : le niveau de pluie, par rapport à la moyenne sur plusieurs années. En rouge, le débit du fleuve Niger,
dont les variations sont amplifiées d’un facteur deux, par rapport à celles des pluies.
Sur ce graphique, on voit que les conditions climatiques humides des années 1950 et 1960 ont cédé la place à
des conditions beaucoup plus sèches, à partir des années 1970.
A l’échelle du siècle, les précipitations ont nettement diminué en Afrique de l’ouest (en rouge), alors qu’elles ont
augmenté dans d’autres régions du globe comme la France, l’Amérique du Nord, l’Inde et l’Australie. © IPCC
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Les objectifs d’AMMA
L’objectif principal d’AMMA est la prévision de la mousson et de ses impacts sur la vie des
populations (c’est-à-dire sur les ressources végétales, les ressources en eau et la santé).
Aujourd’hui, les connaissances des scientifiques comportent de grosses lacunes. Certains
paramètres clefs ne sont pas enregistrés de façon continue. Les modèles numériques
reproduisent mal les cycles journalier, saisonnier et annuel des précipitations sur l’Afrique de
l’ouest et l’Atlantique tropical. Plus d’observations sont nécessaires pour bien comprendre
les interactions entre l'atmosphère, la biosphère et l'hydrosphère, qui gouvernent la
dynamique et la variabilité de la mousson africaine.
En outre, la mousson africaine joue un rôle important dans le système climatique de notre
planète, l'Afrique tropicale étant l’une de ses principales sources de chaleur d’origine
continentale. Par exemple, le niveau des précipitations au Sahel est lié à la fréquence des
cyclones sur l’Atlantique. La mousson peut également avoir des conséquences indirectes sur
le climat de régions plus éloignées. L’Afrique de l’ouest émet une grande quantité de gaz à
effet de serre naturels (gaz carbonique, vapeur d’eau). C’est aussi la principale source
d’aérosols minéraux sur notre planète (par exemple la poussière rouge qui se dépose parfois
jusque dans le sud de la France). Du fait de ses émissions d’origine biologique et
anthropique (feux de savane et de forêt) et du transport vertical et horizontal de ces gaz par
la mousson, l’Afrique de l’ouest est considérée comme une région critique pour la
compréhension de la chimie atmosphérique globale. En étudiant la mousson, les
scientifiques d’AMMA amélioreront les modèles de prévision météorologiques et de climat
global. Ils pourront mieux cerner l’évolution future du climat.
Distrubution spatiale des épidémies de méningite
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Déforestation en Afrique de l’Ouest, cas de la Côte d’Ivoire
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La stratégie de mesure et le déroulement du programme
Les échelles spatiales et temporelles de la mousson africaine
1) L’échelle globale (celle de la planète) : c’est l’échelle à laquelle la mousson africaine
interagit avec le reste du globe. Les scientifiques vont déterminer le rôle des anomalies de
température de surface des océans sur la variabilité de la mousson et l’impact de cette
variabilité sur l’Atlantique tropical. Ils vont quantifier les particules (aérosols/espèces
chimiques) qui quittent le continent. L’échelle globale correspond à des variations qui
atteignent la décennie et qui se répercutent sur toute la planète.
2) L’échelle régionale (celle de l’Afrique de l’Ouest) : c’est l’échelle à laquelle on considère le
mécanisme de la mousson et les interactions de processus physiques et biophysiques qui se
manifestent à diverses échelles. Les scientifiques vont améliorer leur compréhension des
interactions entre surfaces continentales, océan et atmosphère. L’échelle régionale
correspond à des variations qui peuvent s’étendre sur plusieurs années.
3) La méso-échelle (<100 000 km2). C’est l’échelle des systèmes météorologiques qui
produisent les précipitations, éléments sensibles de la variabilité à l’échelle saisonnière et du
couplage entre hydrologie et atmosphère à l’échelle des bassins versants. C’est aussi à
cette échelle qu’il faut d’abord comprendre le transport des aérosols et des espèces
chimiques par les orages.
4) L’échelle sub-méso (100 km2). C’est l’échelle des maxima de pluie d’origine orageuse.
Elle est centrale pour l’hydrologie du Sahel et les cours d’eau plus au sud, donc pour la
végétation naturelle et l’agriculture.
Pour tenir compte de ce caractère multi-échelle, la stratégie d’AMMA repose sur l’imbrication
de zones et de périodes d’observation.
Les périodes d’observations et les sites de mesure
Depuis 2001, des observations à long terme ont été lancées. Certains processus ne peuvent
être bien compris que dans la durée : par exemple la mémoire interannuelle des systèmes
hydrologiques (une année sèche est encore plus marquée si la précédente l’a déjà été), les
invariances d'échelles (les phénomènes qui se reproduisent d’année en année aux
différentes échelles considérées). Cette période d’observation à long terme durera jusqu’en
2010.
A partir de cette année, les scientifiques vont renforcer leurs observations pour une durée de
trois ans (voir la fiche 2005-2007). Ils étudieront le cycle annuel de la mousson, au travers
des paramètres de surface et atmosphériques. Au delà d’une mise en place d’observations à
l’échelle régionale, ils se concentreront sur trois sites (Gourma, Niamey, Ouémé). 2006 sera
une année d’observations intensives (voir la fiche 2006). Des moyens lourds seront
mobilisés pour analyser l’océan et l’atmosphère à grande échelle. La fréquence des mesures
augmentera dans les trois sites précédents.
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Les observations de 2005 à 2007
C’est cette année que démarre la période d’observations renforcée, qui s’étendra de 2005 à
2007. Elle concerne la surveillance de l’état de l’atmosphère et des différents cycles
biogéochimiques associés. Elle s’appuie sur des systèmes d’observation de plus longue
durée, notamment ceux mis en place dans le cadre du programme ORE (observatoires de
recherche en environnement), lancé par le ministère de la recherche en 2001. Trois
observatoires de recherche en environnement existent en Afrique de l’ouest : l’observatoire
AMMA-CATCH, sur le cycle hydrologique, l’observatoire IDAF, sur les émissions et dépôts
d’espèces chimiques, et l’observatoire PHOTON-Aeronet, sur les aérosols issus de la
surface continentale. Un quatrième observatoire, nommé PIRATA concerne la surveillance
des océans grâce un réseau de bouées.
Cette carte montre la région où les observations d’AMMA auront lieu. Les sites des radiosondages sont indiqués
en bleu et rouge. Les lignes noires et blanches représentent les transects, le long desquels le climat et la
végétation changent progressivement et où des mesures seront également réalisées. Les trois zones hachurées
sont les sites méso-échelle où des bilans en eau précis seront réalisés. Les points noirs sont des sites
d’observation intensive.
Les instruments et mesures prévus se répartissent en plusieurs catégories :
Les radiosondages : il s’agit de ballons que l’on fait monter dans l’atmosphère toutes les 12
ou 24 heures et qui mesurent la température, l’humidité de l’air et le vent. Ils envoient les
résultats au sol par radio. Au nombre de 16, ces radiosondages seront répartis sur toute
l’Afrique de l’ouest. A Cotonou (Bénin), une série de radio-sondages mesurera l’ozone
atmosphérique. Ce sera la première mesure de ce type jamais réalisée en Afrique. Un
réseau de trois stations GPS, installées sur une ligne méridienne permettra de mesurer la
vapeur d’eau dans l’atmosphère, paramètre très important pour la formation des
précipitations.
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Les LIDAR : ce sont des systèmes à laser qui mesurent la quantité d’aérosols dans
l’atmosphère, ainsi que d’autres paramètres de nature chimique. Ils seront répartis sur deux
lignes, appelées transects, le long desquelles le climat et la végétation changent
progressivement. L’une, dans le sens des longitudes, s’étend de Dakar (Sénégal) à Niamey
(Niger) et l’autre, dans le sens des latitudes, s’étend de Tamanrasset (Algérie) à Djougou
(Bénin). Les LIDAR seront au nombre de cinq.
Les stations de flux de surface : ces stations mesurent les quantités d’eau échangées
entre la surface et l’atmosphère (par exemple la quantité d’eau que perdent les plantes par
évaporation) pour comprendre comment le continent réchauffe l’atmosphère. Concrètement,
ces stations mesurent l’humidité de l’air et le vent toute les millisecondes. 12 stations seront
implantées sur 3 sites couvrant plusieurs centaines de kilomètres carrés chacun : le site du
Gourma (Mali), celui du Kori de Dantiandou (Niger) et celui du bassin de la Donga (Bénin).
Ces 3 sites constituent le cœur, densément instrumenté, de 3 zones plus vastes (dont la
superficie est comprise entre 12 000 km² et 25 000 km²). Dans ces zones, des bilans d’eau
précis seront réalisés grâce à l’installation de nombreuses stations de mesures de la pluie,
du débit des rivières, de la hauteur des nappes d’eau souterraines et de l’humidité.
Sur l’un des ces trois sites (la haute vallée de l’Ouémé au Bénin), un radar sera installé pour
étudier l’influence de la variabilité spatiale de la pluie sur les bilans d’eau et les rétroactions
de cette variabilité sur la dynamique de la mousson. Un camion laboratoire étudiera les
relations entre les émissions d’espèces chimiques et le développement de la végétation sur
ce bassin.
L’océan sera le théâtre d’observations spécifiques, avec la réalisation de la première
campagne EGEE, qui se déroulera dans le golf de Guinée. Cette campagne se compose de
deux phases : l’une en début de mousson (en juin), l’autre en fin de mousson (en
septembre). A l’aide de différents systèmes de mesures par bouées ou depuis le navire,
elles renseigneront les scientifiques sur les courants, les profils de température et de salinité,
l’oxygène dissous, certains isotopes (l’oxygène 18 et le carbone 13) et des paramètres
atmosphériques tels que la pression, le vent et les aérosols.
Ce ballon monte dans l’atmosphère pour mesurer
la température, l’humidité, le vent… et envoie les données au sol par radio.
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Les observations en 2006
La période d’observations renforcées (2005-2007) est axée sur la variabilité des
composantes clefs du système climatique régional, d’une année sur l’autre. L’année 2006,
elle, sera celle du renforcement du dispositif d’observation sur certaines zones, en vue de
mieux cerner la dynamique de la mousson et la formation des précipitations. La pluie
constitue en effet un objet d’étude privilégié. Elle est importante pour les populations et
représente l’aboutissement d’une combinaison de processus à différentes échelles de temps
et d’espace.
Dans l’atmosphère, on procèdera au renforcement de la cadence des radio-sondages, qui
passera systématique à deux lâchers par jour sur les 16 stations, puis 4 durant les
campagnes avions et parfois 8 pour des cas particuliers. Quatre avions de recherche (Falcon
20 et ATR42 français, Falcon allemand et Bae146 britannique) seront par ailleurs déployés
pour réaliser des mesures de dynamique atmosphérique (vents, humidité…) pendant et
après le passage des lignes de grains. Ils surveilleront aussi la chimie atmosphérique, en
déterminant les teneurs en aérosols minéraux et en cendres issues des nombreux feux de
brousse et de forêt. Le recours aux avions est nécessaire pour couvrir de grandes surfaces
en peu de temps et réaliser des échantillonnages tridimensionnels fins.
Sur l’océan, les campagnes EGEE de la période 2005-2007 seront intensifiées grâce à
l’utilisation du navire français Atalante. Il est doté d’une station de radio-sondage embarquée
et d’un mât instrumenté en capteurs micro-météorologiques, permettant de réaliser des
mesures de flux atmosphérique. Le Ron Brown américain participera également aux
campagnes océanographiques. Une collaboration avec le programme allemand IFMGEOMAR (campagne du navire RV/METEOR en juin 2006 dans le golfe de Guinée) est
également prévue.
L’Atalante mesurera la température, la salinité des eaux
et les courants marins dans le golf de Guinée
CNRS/INSU, IRD, Météo-France, Ifremer, CNES
Sur le continent, le renforcement des observations concernera surtout les sites du Niger et
du Bénin : trois radars doppler seront installés sur le bassin de l’Ouémé et à Niamey. Ils
feront des mesures complémentaires de celles réalisées par les avions, notamment pour
caractériser la structure tridimensionnelle des systèmes orageux et la répartition associée
des précipitations. Un profileur VHF, sur le bassin de l’Ouémé, sondera la structure de
l’atmosphère à cadence élevée. La station mobile ARM (Atmospheric radiation
measurement), à Niamey, mesurera le rayonnement (de l’infrarouge à l’ultra-violet), les
propriétés des nuages, les paramètres météorologiques de surface, ainsi que les aérosols et
les espèces carbonés.
Cette année d’observations intenses se composera de quatre phases distinctes,
correspondant aux quatre phases du cycle de la mousson. La première phase est la saison
sèche (décembre-mars), qui sera étudiée sur une période d’un mois (15 janvier-15 février).
La deuxième phase, d’avril à juin, est celle où le flux de mousson se met en place et où les
premiers systèmes convectifs porteurs de pluie apparaissent. Les scientifiques
s’intéresseront plus particulièrement au basculement des conditions dynamiques qui
conduisent à l’établissement durable de la saison des pluies, c'est-à-dire au mois de juin. La
troisième phase, de juillet à septembre, correspond à la saison des pluies établie sur toute la
région ; elle sera étudiée en deux sous-périodes d’une vingtaine de jours chacune – l’une en
juillet et l’autre en août. Enfin, la quatrième phase, de septembre à novembre, est celle du
retrait de la mousson. La température de surface de l’océan permet alors aux perturbations
atmosphériques génératrices de pluie sur le continent de se transformer en cyclones sur
l’océan, cyclones qui peuvent traverser l’Atlantique et atteindre le continent américain.
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Le projet international
Le projet international (http://amma.mediasfrance.org/) est la somme des projets nationaux et
pan-nationaux ci-dessous. Un comité international assure la cohérence de l’ensemble,
facilite les interactions entre chercheurs travaillant dans les différents programmes et
coordonne les campagnes de terrain. Son action passe par les groupes de travail
thématiques présentés dans les pages suivantes. De plus, AMMA international développe
les liens avec les autres programmes internationaux : CLIVAR (Climate variability program),
GEWEX (Global energy and watercycle experiment), GCOS (Global Climate Observing
System), GOOS (Global ocean observing system), IGBP (International geosphere biosphere
programm) et THORPEX (The Observing System Research and Predictability Experiment).
AMMA-France (http://amma.mediasfrance.org/france/) met l’accent sur l’étude du cycle de
l’eau, des aérosols et de la chimie atmosphérique, ainsi que sur l’amélioration des modèles
de prévision. Il comprend le suivi à long terme, par l’intermédiaire des observatoires de
recherche sur l’environnement. Pour la période 2005-2007, il prend en charge une grande
patrie des observations intensives de surface (géophysique, géochimie, cycle de l’eau), de
l’atmosphère (avions de recherche) et de l’océan (navire océanographique, mesures de flux,
bouées dérivantes).
AMMA-UK (http://www.env.leed.ac.uk/research/ias/dynamics/amma) se concentre sur
l’interaction continent-atmosphère, les microclimats et leurs applications, la convection et la
dynamique de la mousson africaine, ainsi que la composition troposphérique.
AMMA-EU ((http://www.amma-eu.org/) est financé par l’union européenne, dans le cadre de
la recherche sur les points chauds de la planète. Il rassemble les communautés
géophysiques et socio-économiques travaillant sur AMMA. Son but : améliorer les prévisions
météorologiques et climatiques, ainsi que la gestion de la sécurité alimentaire. Il prévoit de
renforcer les systèmes d’observation de l’environnement. L’une des pierres angulaires du
projet est de s’assurer que les radiosondages atteignent bien les centres de prévision
météorologiques et de moderniser le réseau.
AMMA-Afrique (ou AMMANET, http://www.ird.ne/ammanet). Deux institutions s’intéressent
à l'étude du climat ouest-Africain et du cycle de l'eau. L'ACMAD (African center for
meteorology applied to development) couvre le continent africain dans son ensemble.
L'AGRHYMET (Centre Agro-hydro-météorologique) se concentre sur les 11 pays sahéliens
qui font partie du Comité inter-états de lutte contre la sécheresse au Sahel. Au niveau
national, les services opérationnels tels que la Direction de la météorologie et la Direction de
l'Hydraulique, dans les pays francophones, sont en charge de collecter les données
essentielles au suivi des environnements atmosphériques et hydrologiques. Les laboratoires
des Universités nationales (à Abidjan, Cotonou, Brazzaville, Dakar, Niamey, …) font
également de la recherche dans les domaines présentés ci-dessus. Un réseau – AMMANET
– de plus de 200 chercheurs africains s’est constitué pour structurer la participation de la
communauté scientifique africaine à AMMA et faire de la formation un des points clefs du
projet. Il doit déboucher sur la création d’un pôle africain de compétences sur la variabilité
climatique et ses impacts en Afrique de l’Ouest.
AMMA-US (http://www.joss.ucar.edu/amma/). Côté américain, le programme scientifique
porte surtout sur la météorologie, le climat, les aérosols, ainsi que sur l’Atlantique tropical. Le
déploiement de la station mobile ARM (Atmospheric radiation mesurment) fait partie de ce
programme.
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Le projet européen : les groupes de travail
1) Géophysique
La Mousson africaine et le climat global
Les interactions de la mousson Africaine et le climat global aussi bien d'un point de vue
physique que chimique seront le sujet de ce groupe de travail. La compréhension de ces
interactions est la clef de la prévision saisonnière de la mousson.
Contact : Serge Janicot, Tél : 01 44 27 75 36, Mél : [email protected]
Le cycle de l'eau
L'étude du cycle de l'eau vise à mieux comprendre l'origine de l'eau qui tombe sous forme de
précipitation et son devenir une fois au sol. Le cycle de l'eau sera étudié à toutes les échelles
allant de la région au basin versant.
Contact : Jean-Luc Redelsperger, Tél : 05 61 07 94 75, Mél : [email protected]
Interactions surface atmosphère
L'évolution de la mousson est en grande partie déterminée par son interaction avec les
surfaces continentales et océaniques. Les connaissances acquises ici serviront à évaluer
l'impact climatique des changements anthropiques sur les continents.
Contact : Jan Polcher, Tél : 08 71 02 99 09, Mél : [email protected]
Changements d'échelle
Les échelles climatiques sont plus larges que celles qui sont pertinentes pour l'hydrologie,
l'agronomie ou la santé publique. Des stratégies de changement d'échelle doivent être
choisies et mises en oeuvre.
Contact : Nick Hall, Tél : 04 76 82 50 22, Mél ; [email protected]
Convection et dynamique atmosphérique
Les systèmes convectifs intenses apportent la majeure partie de la précipitation dans la
région. Il est donc important de mieux comprendre la dynamique de ces systèmes, et leur
interaction avec la circulation atmosphérique.
Contact : Jean-Philippe Lafore, Tél : 05 61 07 93 70, Mél : [email protected]
Processus océanique
La situation océanique dans le Golf de Guinée sera étudiée afin de mieux comprendre les
processus qui gouvernent l'évolution de la température et de la salinité de surface ainsi que
les échanges avec l'atmosphère.
Contact : Bernard Bourles, Tél : 02 98 22 46 65, Tél : [email protected]
Processus physique et biologique sur les surfaces continentales
Les processus qui gouvernent la réponse hydrologique et biologique des surfaces
continentales aux précipitations seront étudiés afin de mieux pouvoir prévoir l'évolution des
surfaces continentales au cours de la mousson.
Contact : Eric Mougin, Tél : 05 61 55 66 69, Mél : [email protected]
Aérosol et chimie atmosphérique
L'impact des aérosols sur le bilan radiatif sera étudié ainsi que les cycles chimiques dans la
région. Les émissions de gaz trace par la surface et leur transport par les systèmes
convectifs seront analysés afin d'évaluer la contribution de la région aux cycles chimiques
globaux.
Contact : Céline Mari, Tél : 05 61 33 27 54, Mél : [email protected]
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2) La dimension humaine
Productivité agricole
L'impact des fluctuations climatiques sur la productivité agricole et en particulier la production
pastorale, qui dominent dans la région, seront étudié. L'estimation des rendements prendra
aussi en compte le potentiel d'adaptation des systèmes agricoles de la région.
Contact : Christian Baron, Tél : 04 67 61 56 47, Mél : [email protected]
Processus socio-économique et adaptation
L'objectif est d'évaluer la composante humaine de la mousson africaine, en établissant
l'impact du climat sur le bien-être des populations de la région, et d'identifier les stratégies
d'adaptation possibles face à un climat qui change.
Contact : Inge Sandholt, Mél : [email protected]
Ressources en eau
L'impact des fluctuations climatiques et de l'utilisation des sols sur les ressources en eau de
quelques bassins clefs de la région sera étudié. L'étude se focalisera sur la disponibilité de la
ressource pour la production agricole, l'irrigation, la production hydroélectrique et l'utilisation
municipale.
Contact : Amani Abou, Mél : [email protected]
Santé publique
Le rôle des paramètres climatiques et environnementaux sur le déclenchement et la
propagation d'épidémies telles que celles de la fièvre de la Rift vallée, du paludisme et de la
méningite seront étudiés.
Bernard Fontaine, Tél : 03 80 39 57 43; Mél : [email protected]
3) Outils et méthodes
Modèles ; développement et applications
Ce groupe de travail assurera l'intégration des connaissances acquises dans les études de
processus dans les modèles grande échelle qui sont utilisés pour les prévisions.
L'assimilation des observations dans les modèles atmosphériques et de surface permettra
de mieux initialiser les prévisions sur la région.
Contact : Fréderic Hourdin, Tél : 01 44 27 84 10, Mél :
[email protected]
Campagnes de terrain
Ce groupe de travail a pour but de coordonner le déploiement des instruments aéroportés,
océanographiques et terrestres. Sa responsabilité couvre les trois périodes d'observation : 1)
L'observation à long terme (2001-2010),2i) la période d'observations renforcées (2005-2007)
et la période d'observation intensive (2006).
Contact : Thierry Lebel, Tél : 04 76 82 52 85, Mél : [email protected]
Télédétection
Les observations in-situ collectées au cours d’AMMA vont permettre de valider et d'améliorer
les algorithmes qui déterminent les paramètres physiques à partir des mesures satellitaires.
Ainsi l'archive issue des observations par satellites pourra être mieux exploitée sur la région.
Contact : Michel Desbois, Tél : 01 69 33 45 53, Mél : [email protected]
Bases de données
Les observations existantes, celles des campagnes de terrain prévues ou les sorties des
modèles seront rassemblés dans une base de données afin d'en faciliter l'exploitation.
Contact : Laurence Eymard, Tél : 01 44 27 32 48
CNRS/INSU, IRD, Météo-France, Ifremer, CNES
4) Démonstration
Prévisions saisonnières et climatiques
L'avancement de nos connaissances sur le fonctionnement de la mousson se concrétisera
par l'amélioration des modèles de prévision et une meilleure description des états initiaux
nécessaires pour la prévision. Un suivi de la qualité des prévisions au cours du projet
permettra évaluer l'impact d’AMMA.
Serge Janicot, Tél : 01 69 33 45 38, Mél : [email protected]
Systèmes d'alerte pour la sécurité alimentaire
Une meilleure connaissance de la dépendance des sociétés africaines aux conditions
environnementales, couplée à des prévisions météorologiques de meilleure qualité nous
permettront de proposer des systèmes d'alerte pour la sécurité alimentaire dans la région.
Contact : Lorenzo Genesio, Mél : [email protected]
5) Formation
Suivi environnemental
Deux systèmes de suivi environnemental seront remis à jour ou mis en place au cours
d’AMMA : le réseau de radiosondage et un ensemble de stations de flux de surface. Afin de
permettre à ces systèmes de rester opérationnels après AMMA, un programme de formation
sera mis en oeuvre.
Contact : Andreas Fink, Mél : [email protected], Jean-Blaise Ngamini, Mél :
[email protected]
Programmes universitaires
Le projet AMMA n'aura un effet a long terme en Afrique que si les doctorants et jeunes
chercheurs sont formés. C'est à eux que reviendra la responsabilité de l'exploitation et de
l'évolution des systèmes à long terme.
Contact : Michel Hoepfner, Tél : 05 61 27 42 15, Mél : [email protected]
Organismes impliqués :
ACMAD, African Centre of Meteorological Application for development (Niger)
AGRHYMET, Centre Agro-hydro-météorologique, Centre régional (Niger)
ASCENA, Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar
(Sénégal)
CEH ,Centre for Ecology and Hydrology (Grande Bretagne)
CERMES, Centre de Recherche Médicale et Sanitaire (Niger)
CIRAD, Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement, ECOTROP
CNR-IBIMET, Consiglio Nazionale delle Ricerche, Institute of Biometeorology – National
Research Council (Italie)
CNR-ISAC, Consiglio Nazionale delle Ricerche, Institute of Atmospheric Sciences and
Climate (Italie)
CNRM, Centre national de recherches météorologiques, Météo-France (France)
CNRS, Centre National de la Recherche Scientifique (France), IPSL, LA, LOA
DLR, Deutsches Zentrum für Luft-und Raumfharte (Allemagne), Institut fuer Physik der
Atmosphaere
CNRS/INSU, IRD, Météo-France, Ifremer, CNES
ECMWF, European Centre for Medium-range Weather Forecasts (Grande Bretagne)
EIER, Ecole Inter-Etats d'Ingénieurs de l'Equipement Rural (Burkina Faso)
ENEA, Enea per Nuove Technologie, l'Energia e l'Ambiente (Italie)
FZK, Forschungszentrum Kalsruhe (Allemagne), Institute for Meteorology and Climate
Research
IFM-GEOMAR, Leibniz-Institut für Meereswissenschaften (Allemagne)
IRD, Institut de Recherche pour le Développement (France), LTHE, LEGOS, HSM
KNMI, Royal Netherlands Meteorological Institute (Pays-Bas)
LMU-MUENCHEN, Ludwig-Maximilians-Universitaet Muenchen (Allemagne),
Meteorologisches Institut
MEDIAS-France
OSIL, Ocean Scientific International Ltd (Grande Bretagne)
U. Koeln, Université de Cologne (Allemagne), Institut fuer Geophysik und Meteorologie
U.Bourgogne, Université de Bourgogne, en relation avec l’Université du Burgundy, CRC
UB, Université de Breme (Allemagne), Institut fr Umweltphysik
UCAM-DCHEM, Chancellor, Masters and Scholars of University of Cambridge (Grande
Bretagne), Centre for Atmospheric Science
UCL, Université catholique de Louvain(Belgique), Department de Geographie
UCLM, Universidad de Castilla- La Mancha (Espagne), Facultad de Ciencias del Medio
Ambiente
UCM, Universitad Complutense de Madrid (Espagne), Departamento de Geofisica y
Meteorologia
UEA, University of East Anglia (Grande Bretagne), School of Environmental Sciences
UKBH.IGUC, Université de Copenhag (Danmark), Institute of Geography
ULEIC, University of Leicester (Grande Bretagne), Department of Chemistry
Uni Bonn, Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn (Allemagne),Meteorolisches
Institut
UniKarl, Université de Kalsrhue (Allemagne)
UNILIV, University of Liverpool (Grande Bretagne), Department of Geography
UNIMAN, University of Manchester (Grande Bretagne), School of Earth, Atmospheric and
Environmental Sciences
UNIPG, Universita' di Perugia (Itlaie), Dipartimento di Fisica
UNIVLEEDS, Université de Leeds (Grande Bretagne), Institute for Atmospheric Science
UP12, Université Paris 12 – Val de Marne, LISA
UPCT, Universidad Politécnica de Cartagena (Espagne), Departamento de Ingeniera Trmica
y de Fluidos
UPS, Université Paul Sabatier, CESBIO
UYO, University of York (Grande Bretagne), Department of Chemistry
VAISALA, Vaisala OYJ Helsinki, (Finlande)
CNRS/INSU, IRD, Météo-France, Ifremer, CNES
Les organismes français partenaires d’AMMA
Le programme AMMA est dirigé par un comité inter-organismes regroupant le CNES, le
CNRS-INSU, l’Ifremer, l’IRD, Météo-France, les Ministères des relations extérieures et de la
recherche. Il est aidé dans ses choix scientifiques par le comité scientifique de l’action
concertée, crée dans le cadre d’AMMA, et par des commissions spécialisées de l'INSU
(Océan/atmosphère et Surfaces et interfaces continentales). La France contribue à AMMA
dans la continuité des programmes de recherche nationaux sur le climat et l’environnement
(PNCA, PATOM, PNEDC, ECCO,…)
Le CNES contribue à la base de données spatiales, l’instrumentation aéroportée et les
ballons.
Le CNRS-INSU assure la mise en œuvre des moyens lourds et instruments, des avions en
liaison avec le CNES et Météo-France et les suivis à long terme par les Services
d’observation de l’INSU.
L’IRD est responsable des interventions scientifiques et de la logistique sur le terrain. Les
centres IRD en Afrique assureront le lien avec les partenaires africains.
L’Ifremer met en œuvre le navire océanographique l’Atalante, a en charge le déroulement
des campagnes océanographiques et contribue également avec 20 bouées « provor » dans
le cadre du projet Coriolis de surveillance de l’océan.
Météo-France participe aux campagnes de mesure par avion, aux radiosondages et assure
la liaison avec les organisations météorologiques internationales.