La sexualité mise à nu

Transcription

La sexualité mise à nu
numéro 42 CAG
15.10.2003
9:25
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Cressy Santé
ouvert 7j/7
Rte de Loëx 99 - 1232 Confignon
Mensuel gratuit l Novembre 2003 l www.hug-ge.ch l
RADIOGRAPHIE
COULISSES
TÊTE-À-TÊTE
Un fléau
nommé diabète
Forte demande
pour l'imagerie
Faculté et HUG
complémentaires
Les HUG s'impliquent
à fond dans le dépistage, le
traitement et la recherche.
La tomographie fait des
progrès constants. Le point
à l’occasion d’un symposium.
Interview du nouveau
Doyen, le Pr Jean-Louis
Carpentier.
page 3
page 12
CŒUR OUVERT
Informer,
c’est soigner
La sexualité mise à nu
SOMMAIRE
Pour une prise en charge de
qualité, l’accès aux informations détenues dans le
dossier du patient par tous
les professionnels des soins,
est important. Jusqu’à présent, noter les "observations"dans le dossier était
trop souvent considéré
comme une perte de temps;
consignées par horaires, factuelles, relatant une activité ponctuelle, ces données
ne mettaient que rarement
en évidence, les problèmes
du patient, l’analyse qui en
était faite par les infirmières,
les propositions de prise en
charge et l’évolution de la
situation; elles perdaient ainsi leur sens, le sens du soin.
Avec l’introduction des
"transmissions ciblées", on
assiste à la mise en œuvre
d’un projet visant l’amélioration de la qualité des
soins: c’est au niveau des
soins au patient que l’information doit circuler, être accessible, compréhensible,
structurée afin de faciliter
le suivi et la continuité de la
prise en charge.
L’élaboration de ce programme procède d’un désir
de la direction des soins infirmiers des HUG de rendre
visible le sens et l’importance de l’activité soignante infirmière et de la renforcer; au delà du pragmatisme de la méthode, c’est un
projet qui vise à fédérer tout
un corps professionnel.
Raymonde Alvarez
Directrice adjointe
des soins infirmiers
D o n
Arrêt sur info
Ecrire fait partie du soin
L’infirmière, acteur de santé au XXIe siècle
2
2
Regard croisé
Le visage humanitaire de la chirurgie de guerre
Après la Star Ac, voici l’Académie militaire
4
4
Net
Exprimer ses volontés, un droit de tous
8
Clin d’oeil
La mobilité est aussi une Belle-Idée
8
Arrêt sur images
Un recueil unique pour la formation continue
Don du sang au Grand Conseil
9
9
Santé sans frontières
L’axe Genève-Kaunas se développe
10
Entrée libre
Alfredo ou un regard qui va au-delà
Le travail partagé
11
11
Fiche pratique
Une réforme bientôt appliquée en première année
12
J. Gregorio
A
page 5
Avec mai 68 et l’apparition de la pilule contraceptive, un fort vent de liberté sexuelle a soufflé, bouleversant les comportements, séparant le sexe de la
procréation et la sexualité de l’amour. Mais, dans les
années 80, le sida a provoqué un brusque retour en
arrière. Aujourd’hui, le paysage amoureux a changé. Une discipline -la sexologie qui trouve ses
racines à Genève- essaie de comprendre et de
résoudre les problèmes liés à la sexualité. Aux HUG,
plusieurs structures assurent des prestations : infor-
mation, centre de grossesse et conseil conjugal par
le planning familial, sexothérapies à la consultation
de gynécologie psychosomatique et sexologie, prévention et dépistage des maladies sexuellement
transmissibles par l’unité sida, procréation médicalement assistée au service de gynécologie et de
médecine de la reproduction. Pour tout savoir, rendez-vous sur le stand des HUG à la Foire de Genève,
du 20 au 30 novembre.
pages 6 et 7
d ’ o r g a n e s
Sauvez des vies, c’est facile
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Il suffit d’avoir du cœur!
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l Pulsations l Novembre 2003 l Hôpitaux universitaires de Genève
ARRÊT
ECHOS-SCOOPS
SUR INFO
Ecrire fait partie du soin
Vaccination
contre
la grippe
"La grippe n’entrera pas
à l’hôpital par moi".
C’est l’engagement à
prendre par chaque collaborateur des HUG soucieux de se protéger et
de protéger aussi les
patients contre la grippe. Menée par la médecine d’entreprise, la
campagne de vaccination 2003-2004 a débuté le 20 octobre dans
les services. Pour tout
renseignement, appelez
le 022 372 60 52
ou consultez le site
Intranet. Rappelons-le :
le vaccin utilisé dans les
HUG a peu d’effets
secondaires et est bien
toléré. Il prévient la
maladie chez 80% des
personnes vaccinées et
réduit le risque de complication chez celles qui
la contracteront.
Avec l’introduction des transmissions ciblées, les écrits
infirmiers passent du narratif à une information structurée et
ciblée sur le patient et ses problèmes. Zoom sur ce projet.
Information ciblée
sur le patient
Aux HUG, l'écriture infirmière dans le dossier de
soins évolue: elle passe
d'une narration à une rédaction structurée, axée
sur la problématique du
patient et son ressenti.
C’est ce qui s'appelle une
transmission (d'informations) ciblée. "Si la consignation écrite existe dans
les soins infirmiers depuis
des décennies, elle était
jusque-là peu orientée sur
les soins spécifiquement infirmiers, mais plutôt axée
sur les soins médico-délégués. Pour garantir le suivi
et la continuité de la prise
en charge, l’information qui
concerne le patient doit être
accessible et consignée de
manière simple, précise et
structurée", souligne
Jacques Butel, infirmier
formateur pour ce projet
avec Claude Engamba.
Les transmissions ciblées
structurent l’information
selon quatre paramètres:
la cible (ou le problème du
patient), les données (ou
les observations), les actions entreprises et le résultat. Le soignant dispose
d’un catalogue de 284
cibles répertoriées dans
dix-sept domaines de soins
(alimentation, hydratation;
communication-relation;
élimination; hygiène; respiration; sommeil-repos;
etc.).
Un exemple concret avec
le cas de M. X qui se plaint
de douleurs aiguës. Dans
cette situation, le domaine
est la perception et la cible
la douleur. Le soignant
écrit que le patient se
plaint de douleurs abdominales après avoir man-
gé (données), qu’il lui a fait
un massage et administré
la réserve médicamenteuse (action) et qu’après
quinze minutes, le patient
a une échelle de douleur à
trois (résultat).
S'ajoutant aux 284 cibles,
une liste de 83 abréviations
professionnelles complète
le système. "La qualité des
soins et la sécurité du patient passent aussi par un
langage commun. Seules
ces abréviations seront autorisées", note Jacques Butel. Enfin, pour garantir
une traçabilité rigoureuse
des écrits et identifier aisément un auteur, les soignants utilisent quatre initiales attribuées par l’informatique pour "signer"
leur transmission.
Pour implanter cette méthode au sein des équipes
de soins, une formation ini-
L’infirmière, acteur de santé au XXIe siècle
Le 14 novembre a lieu un forum sur les enjeux de la profession infirmière.
sion infirmière: enjeux
pour l’avenir; infirmières,
trop chères payées? En fin
d’après-midi aura lieu une
table ronde. Des infirmières y présenteront des
pratiques innovantes.
"Le premier forum était
centré sur la pénurie d’infirmières. Dans les cantons
frontaliers, entre 60 et 80%
du personnel soignant est
étranger. La Suisse ne forme
pas assez d’infirmières pour
répondre à ses besoins et les
jeunes sont moins attirés
par cette profession. Partant
de ces réflexions, nous
avons imaginé une suite à
ce forum. Face à cette situation, il faut envisager un
changement du rôle infirmier aussi bien au niveau
de la pratique de la profes-
tiale a été mise en place
pour les cadres infirmiers.
Lesquels ont pour mission
d’initier et d’accompagner
leurs collaborateurs dans
la mise en oeuvre de ce
changement. Déjà en cours
dans certaines unités, notamment celles utilisant le
dossier patient informatisé, modules infirmiers
(DPI-Mi), les transmissions
ciblées devraient être opérationnelles dans l’ensemble des services d’ici
fin 2004.
Formation
des cadres infirmiers
Plusieurs secteurs comme la gynécologie ont engagé un infirmier spécialisé pour assurer la formation aux infirmiers,
J. Gregorio
L’infirmière acteur de santé au XXI siècle, enjeux professionnels, sociaux, politiques: tel est le titre du
deuxième forum international1 organisé, le 14 novembre, par la Fondation
pour la promotion des
soins infirmiers et l’Association suisse des infirmières, section de Genève
(ASI). Des intervenants de
Suisse, de France et du Canada participeront à cette
rencontre. Au programme,
des exposés sur les thèmes
suivants: les réformes dans
la formation en soins infirmiers en Europe occidentale: tendances, problèmes
et défis; vers une culture
d’amélioration continue de
la profession; HES qu’estce que ça change?; profes-
"Les transmissions ciblées structurent l’information selon quatre paramètres: la cible, les données, les actions et le résultat", note AnneClaude Penseyres.
Quels sont les enjeux de la profession? Débat lors du forum.
sion qu’à celui de l’organisation des services", affirme
Arielle Wagenknecht, présidente de la Fondation
pour la promotion des
pub
AGH-Academie Genevoise d’Homœopathie
Ecole d’Homœopathie Uniciste - membre ASEN
(Fondée en 1996)
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75, rue des Eaux-Vives, 1207 Genève
Tél. 022/786 50 64
®
soins infirmiers. Et Brigitte Grillet, présidente de
l’ASI, section de Genève,
d’enchaîner: "Avec la mise
en place des Hautes Ecoles
de Santé (HES) et la création de nouvelles fonctions
comme assistante en santé
communautaire, on est face
à de nouvelles donnes.
Vont-elles influencer l’avenir de la profession infirmière? Comment doter les
services de soins? Comment
répartir les tâches et responsabilités entre les différents professionnels? Comment analyser les besoins
des patients pour faire cette
répartition?". Que de questions! La garantie d'avoir,
le 14 novembre, de riches
débats et quelques réponses!
P.M.
(1) Pour info, tél. 022 301 51 00,
e-mail: [email protected].
sages-femmes et aides-soignantes. Comme le souligne Anne-Claude Penseyres, l'une des formatrices du département de
gynécologie et d'obstétrique, "la méthode des
transmissions ciblées est
claire, opérationnelle et
pragmatique et change radicalement la pratique actuelle des écrits infirmiers.
Certains soignants doivent
s’initier simultanément à
cette méthode et à l’informatique via le dossier patient informatisé. Tout cela
demande des efforts importants et un temps d’adaptation, mais représente une
opportunité pour revisiter le
processus de prise en soins".
Paola Mori
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universitaires de Genève
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Rue Micheli-du-Crest 24 • CH-1211 Genève 14
Fax (+41 22) 305 56 10
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RADIOGRAPHIE
ECHOS-SCOOPS
Le diabète devient un fléau
Quelque 4% de la population suisse et 150 millions de personnes dans le monde souffrent de diabète.
Un chiffre qui pourrait doubler en vingt ans.
Gare au sucre
Maladie chronique, le
diabète se caractérise par
la présence d'un taux de
sucre anormalement élevé
dans le sang. Deux causes
possibles: le pancréas ne
fabrique plus assez d'insuline (diabète de type 1) ou
les cellules sont moins sensibles à l'insuline (diabète
de type 2).
En général, le diabète de
type 1 se déclare avant 20
ans et se soigne par des injections d'insuline et un
plan alimentaire personnalisé. Celui de type 2
touche surtout les personnes en surpoids de plus
de 40 ans et se traite via un
régime, des comprimés antidiabétiques, voire parfois
de l'insuline.
Aujourd’hui, le diabète
peut être bien géré; s’il ne
l’est pas, il entraîne des
complications graves, voire mortelles. Une hyperglycémie prolongée -le glucose s’accumule dans le
sang alors que les cellules
"meurent de faim"- entraîne des lésions des yeux,
des reins, des nerfs, des
pieds (lire ci-dessous) et
des problèmes cardio-vasculaires (infarctus, attaque
cérébrale).
Lien avec l’obésité
Comment sommes-nous
arrivés à cette situation?
"Le boom est dû à l’explosion de l’obésité. Trois facteurs sont à l’origine du diabète de type 2: le poids, l’âge
et la prédisposition génétique. Or, en Europe, la population vieillit et 50% des
personnes de plus de 50 ans
a un surpoids et 20% est
obèse1. Cette prévalence va
encore augmenter dans les
années à venir, surtout dans
les pays en voie de développement. C’est un problème
de santé publique majeur",
répond le Pr Jacques Philippe, médecin-chef du service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition.
D’ailleurs –et c’est nouveau– le diabète de type 2
apparaît même chez les
enfants et les adolescents.
J. Gregorio
Les chiffres sont alarmants. Les dernières estimations révèlent que la population diabétique diagnostiquée représente 4%
de la population suisse, soit
300'000 personnes (10% de
diabète de type 1 et 90% de
diabète de type 2). Dans le
monde, le chiffre s’élève à
environ 150 millions et, selon les prévisions de l’Organisation mondiale de la
santé (OMS), le nombre de
diabétiques devrait doubler dans les vingt ans qui
viennent.
Parmi les conseils pour prévenir le diabète, bouger régulièrement.
Dépistage systématique
Trop souvent, le diabète
n'est pas dépisté assez tôt.
Aujourd'hui, en Suisse, on
évalue à 100’000 le nombre
de personnes atteintes par
cette maladie sans le savoir. Comme les symptômes ne sont ni vraiment
spécifiques, ni alarmants,
le patient ne consulte pas
forcément son médecin,
raison pour laquelle il
s'avère nécessaire de faire
un dépistage systématique
chez les personnes à
risque et d'apprendre à reconnaître les signes de cette maladie: soif et envie
d'uriner fréquentes; augmentation de l'appétit qui
peut s'accompagner d'un
amaigrissement; fatigue,
douleurs diffuses ou fourmillements; baisse de la
vue.
Hygiène de vie
Des solutions pour faire
diminuer le nombre de
diabétiques existent. "C’est
un problème comportemental: il faut trouver des stratégies pour ne pas prendre
du poids et dépenser de
l’énergie. En théorie, cela devrait se résumer à des
conseils d’hygiène de vie:
bouger régulièrement et
s’alimenter de manière saine avec un régime quantitatif (trois repas) et équili-
Prévenir les amputations
bré. Mais notre mode de vie
-stress professionnel et familial, solitude, individualisme forcené, consommation d’aliments gras et en
abondance- favorise l’inverse", explique le Pr Jacques
Philippe. Parallèlement à
cette prise de conscience,
la génétique demeure une
source d’espoir. "Le développement de cellules
souches pour produire de
l’insuline est la piste la plus
explorée en recherche",
ajoute le Pr Jacques Philippe.
Genève est très active
dans le domaine. Au
Centre médical universitaire, plusieurs groupes de
recherche ont pour thème
le diabète. Une journée
portes ouvertes est organisée le vendredi 7 novembre (lire ci-contre).
Cette journée s’inscrit la
veille de la journée romande du diabète et une
semaine avant la journée
mondiale du diabète, fixée
le 14 novembre.
Journée
romande
Le 8 novembre, la Fondation romande pour la
recherche sur le diabète
organise sa 8e journée
d’information au Centre
international de conférences de Genève, rue
de Varembé. Au programme, de 8h30 à 15h15,
des conférences vulgarisées. Pour information,
tél. 022 786 54 55.
Portes ouvertes
Venez enquêter sur les
causes du diabète…
C’est le défi lancé par les
chercheurs du Centre
médical universitaire qui
ouvre, le 7 novembre,
de 10h à 21h, les portes
de leurs laboratoires.
Proposant ici un voyage
au cœur du pancréas ou
là une préparation d’îlots
de Langerhans avant
transplantation.
Pour en savoir plus,
www.diabete.unige.ch.
Giuseppe Costa
Un sur trois
(1) L'Indice de Masse Corporelle
(IMC) – en anglais Body Mass Index (BMI) – établit une relation
entre la taille et le poids de l'individu. L'IMC est égal au rapport du
poids (en kg) sur la taille (en
mètres) au carré. Un IMC inférieur
à 20 traduit une maigreur, entre
20 et 25 il correspond à un poids
normal, entre 25 et 30 à une surcharge pondérale et au-dessus de
30 à une obésité.
Un Américain sur trois né
en 2000 devrait devenir
diabétique, selon une
étude publiée le 8 ctobre
par le Journal of the
American Medical Association (JAMA), en lien
avec la progression de
l’obésité et du surpoids.
A Loëx, un dépistage systématique des pieds à risque est effectué dès l’admission.
J. Gregorio
Le mal perforant plantaire est une des affections les plus fréquentes
que le Dr Zoltan Pataky doit soigner.
Quelle est la première
cause d’amputation des
membres inférieurs? Le
diabète. Le mécanisme est
assez simple à décrire: un
diabète mal équilibré pendant de nombreuses années entraîne, au niveau
des jambes et des pieds,
des lésions des vaisseaux
sanguins et des nerfs. Or,
ces dernières provoquent
une perte de la sensibilité
protectrice à la douleur et
c’est la douleur qui renseigne habituellement sur
le danger d’une blessure.
Conséquences: des petites
plaies, des ulcères (mal
perforant plantaire), voire
des complications comme
l’amputation!
Fort de ce constat, le département médical de
Loëx -en 2002, 16% des patients hospitalisés étaient
Prévention quotidienne
La prévention doit être
adaptée à chaque patient.
Elle est fondée sur un examen systématique des
pieds pour remplacer le signal d’alarme qu’est la
douleur. Réalisé régulièrement par les médecins,
il doit être fait tous les
jours par le patient ou son
entourage. A cela s’ajoutent un choix de chaussures et de semelles adaptées, une hygiène correcte
(laver tous les jours et sécher soigneusement les
pieds) et des soins réguliers avec un pédicure.
Le département médical
de Loëx assure ainsi une
prise en charge et un suivi
des patients diabétiques
sur le plan podologique optimal. "Nous cherchons à réduire le taux d’amputation
et à développer aussi les
connaissances des collaborateurs. A terme, la consultation vise également des
collaborations internes et
externes avec des orthopédistes, angiologues et diabétologues des HUG",
conclut le Dr Zoltan Pataky
G.C.
Si l’un de ses parents
disparaissait, Olivier
percevrait jusqu’à
1000 francs
par mois.
BI-4
pub
atteints de diabète- a mis
en place en mai dernier,
dans le cadre de l’extension de la consultation
plaies et cicatrisation, une
nouvelle consultation. Se
déroulant sur deux demijournées par semaine, elle
est orientée sur le pied à
risque (diabétique ou neurologique) et placée sous la
responsabilité du Dr Zoltan
Pataky, chef de clinique
formé en diabétologie et
podologie. "Nous effectuons
un travail de dépistage systématique: anamnèse et
examen détaillé de chaque
patient diabétique et à
risque afin d’établir le degré
de risque lésionnel. Les problèmes d’ulcère du pied ne
sont pas l’issue d’une évolution inévitable mais, dans la
majorité des cas, tout à fait
prévisibles", explique le Dr
Zoltan Pataky.
Oui, tu
seras pilote !
En attendant
je t’aime et
je suis prévoyant :
022 830 00 50
FONDATION DE SECOURS
MUTUELS AUX ORPHELINS
[email protected]
www.fsmo.ch
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REGARD
ECHOS-SCOOPS
Conférence sur
l’Afghanistan
Mieux comprendre l’histoire contemporaine de
ce pays : c’est l’objectif
de la conférence du Dr
Akhtar Khoshbeen, organisée le 6 novembre, à
12h30 et à 16h30, à la
salle Opéra (site CluseRoseraie, rue Micheli-duCrest 24). A l’invitation
de l’amicale des anciens
des HUG et de l’association Culture & Loisirs,
l’ancien doyen de la
Faculté de médecine de
Kaboul, ancien ministre
de la santé d’Afghanistan et ex-psychiatre
retraité des HUG évoquera l’évolution de sa
patrie "Du roi Zaher
Chah aux Talibans".
Entrée libre.
Aider
les aidants
CROISÉ
Le visage humanitaire
de la chirurgie de guerre
Suite à une convention signée avec le Corps suisse,
les HUG ont développé des activités autour de la chirurgie.
1996: une convention est
signée entre les HUG et le
Corps Suisse d’Aide humanitaire (CSA). Elle stipule la création d’un poste de médecin responsable
de la chirurgie humanitaire.
Financé par le CSA, mais
hiérarchiquement rattaché au département de
chirurgie, ce poste a été
confié au Dr François Irmay. Lequel a développé
de nombreuses activités
autour de trois axes principaux: chirurgie de blessés de guerre, catastrophes naturelles et crises
humanitaires. "Mon rôle est
surtout de participer à des
missions, de recruter du personnel et de faire de la formation", note le Dr Irmay.
Partenariat avec le CICR
Les 10 et 11 novembre à
Montreux, un colloque
organisé avec le soutien
des HUG s’intéressera
au travail invisible et aux
enjeux de santé qui se
cachent derrière les
aidants familiaux. Comment aider et soutenir
les proches ? Quels partenariats inventer entre
aidants et soignants professionnels ? Pour info,
tél. 021 925 70 10 ou
021 351 25 55.
Concernant la chirurgie
des blessés de guerre,
deux types de prestations
sont offertes en partenariat avec le CICR. La première concerne la formation des chirurgiens genevois. "S’ils possèdent déjà
leur FMH et désirent se former à ce type de chirurgie,
ils peuvent aller passer trois
mois à Lokichokio, au Kenya, dans un hôpital du
CICR qui reçoit les blessés
du Sud-Soudan".
Le Dr Irmay et son équipe sont aussi à disposition
pour l’ouverture d’actions
chirurgicales. "Lors d’une
situation conflictuelle, il
s’agit de mettre sur pied une
structure médicale pour recevoir les blessés de guerre
et les urgences locales. Par
exemple, en 1999 au Timor,
en 2000 en Erythrée et, cet
été, au Libéria". Parfois, le
Dr Irmay est appelé à enseigner les principes de la
chirurgie des blessés de
guerre lors de séminaires
organisés par le CICR. Il a
ainsi formé, en 2001, à Moscou, des chirurgiens du
Caucase et, en 2002, des
chirurgiens à Gaza.
Avec la chaîne suisse
Du côté des catastrophes
naturelles, le Dr Irmay est
responsable du groupe
médical de la chaîne suisse de sauvetage qui intervient lors de tremblements
de terre. "Lors de séisme, je
peux être amené à recruter
des chirurgiens, des anesthésistes et des infirmiers
pour se rendre sur place afin
de donner les premiers soins
aux personnes retirées vivantes des décombres. Bien
sûr, nous partons alors avec
des sauveteurs équipés de
matériel high tech, des
maîtres-chiens et leurs
compagnons à quatre
pattes". Depuis 1999, le
groupe médical est intervenu cinq fois.
Concernant les crises
humanitaires, l’accent est
PRIX
mis sur l’enseignement. En
Erythrée, le Dr Irmay a mis
en place une formation à
l’intention des médecins
généralistes assignés à des
hôpitaux situés loin de la
capitale et susceptibles de
pratiquer des gestes chirurgicaux.
Avec trois millions d’habitants, l’Erythrée ne
compte que huit chirurgiens formés. "Sur place, les
formateurs dont plusieurs
travaillent aux HUG assistent aux opérations mais
opèrent peu. En 2002, 250 interventions ont été réalisées:
60% l’ont été par des médecins érythréens euxmêmes".
Et d’insister sur l'importance d'apporter une pratique chirurgicale à l'image du niveau de développement du pays: "On leur
apprend des techniques
simples et reconnues en
veillant à ne pas créer de
nouveaux besoins. Pas question, par exemple, de leur
enseigner à opérer une hernie par laparoscopie en posant un filet".
Médecin-chef de service et responsable du service de cardiologie au
département de médecine interne
des HUG, le Pr Ulrich Sigwart a été
honoré par la Deutsche Gesellschaft
für Kardiologie pour sa contribution
importante à la cardiologie interventionnelle. Il a reçu le très prestigieux prix Sven-Effert.
Rappelons que la cardiologie interventionnelle s’intéresse en particulier à des techniques moins invasives que la chirurgie classique pour
corriger des défauts cardiaques et
vasculaires. Des avancées ont été
réalisées ces dernières années, notamment grâce à l’utilisation d’endoprothèses (stents) pour réparer
les artères coronaires et d’autres
artères également.
Cheffe de clinique au département de gynécologie et d’obstétrique, le Dr Anne-Thérèse Vlastos
a reçu le Jan Walboomers Award
-prix attribué tous les trois ans
lors d’un congrès international
des pathologies du tractus génital bas- pour ses travaux sur la
chimioprévention (prévention du
cancer par des médicaments) et
en particulier pour ses recherches sur l’induction de la polysomie (anomalie du nombre de
chromosomes) par traitement
chimiopréventif de 4-HPR dans
les lésions intraépithéliales cervicales. Cette étude met en évidence un des mécanismes du
fonctionnement du 4-HPR dans
la carcinogenèse du col utérin.
Travailler sans filet
Le Dr Irmay participe encore à un projet de formation des chirurgiens mongols. Et de conclure. "Il est
demandé au chirurgien humanitaire une solide
connaissance en chirurgie
générale. Ce qui est difficile
à acquérir dans les pays
nantis où les chirurgiens de-
viennent de plus en plus spécialisés. Le chirurgien doit
s’adapter à un environnement très rudimentaire et
travailler sans le filet que représentent les possibilités
diagnostiques, thérapeutiques et médicamenteuses
dont on dispose ici".
Paola Mori
Après la Star Ac, voici l'Académie
de la médecine militaire
Dans le cadre de la nouvelle Académie suisse intégrée
de médecine militaire et de catastrophe, Genève assure
la formation en chirurgie de guerre et de catastrophe.
Si des pays voisins comme la France et l’Allemagne ont une Faculté de
médecine militaire, tel
n’est pas le cas en Suisse.
Il y avait toutefois besoin
de créer un pendant de
formation.
Médecin adjoint du chef de service agrégé et responsable de
l’unité de cardiopédiatrie, le
Pr Maurice Beghetti a reçu le
Prix Guido Fanconi décerné par
la Société suisse de pédiatrie.
Ce prix récompense ses travaux
sur l’hypertension pulmonaire
chez l’enfant. Cette maladie dite
orpheline est rare chez l’enfant
comme chez l’adulte. Son étiologie est souvent idiopathique ou secondaire à une maladie cardiaque
congénitale ou à un problème pulmonaire intrinsèque. Les progrès
récents dans la compréhension de
sa pathogénie ont permis l’introduction de nouvelles thérapies capables de modifier le pronostic
sombre de cette maladie.
Participer à des missions humanitaires, recruter du personnel et faire
de la formation: telles sont les trois missions du Dr François Irmay
dans le cadre de la convention signée entre les HUG et le CSA.
Un cours pour médecins
civils et militaires
C’est désormais chose
faite grâce à la création
d’une Académie Suisse Intégrée de Médecine Militaire et de Catastrophe
(ASIMC) qui offre aux médecins la possibilité de se
former dans les différentes
spécialités de la médecine
militaire et de catastrophe.
"Cette formation post-grade", explique le Dr Alain
Sermier, médecin interne
au département de chirurgie, s’adresse notamment aux médecins civils
qui souhaitent accomplir
des missions humanitaires
ou à ceux qui désirent faire
une carrière militaire parallèlement à leur activité mé-
dicale. Elle propose des
cours et des stages".
Les cinq facultés de médecine de Suisse participent au projet ASIMC approuvé en 2001 par le Département fédéral de la
défense, de la protection
de la population et des
sports. Chacune a la responsabilité de mettre sur
pied des formations dans
l'une des spécialités de la
médecine militaire et de
catastrophe: Bâle l’anesthésie, Berne la médecine
interne et l’infectiologie,
Zurich la psychiatrie et la
médecine psychosociale,
Lausanne la médecine de
catastrophe et les gestions
de catastrophes et Genève
la chirurgie de guerre et
de catastrophe.
Représentant de l’Académie pour la chirurgie de
guerre, le Dr Sermier vient
d'organiser une formation
en chirurgie de guerre.
Ouvert aux médecins civils
et militaires, suisses et
étrangers, ce cours est une
première en Suisse. Deux
jours ont été consacrés à la
théorie avec, au programme, fractures, amputations
et reconstruction, prothèses, réhabilitation,
grands brûlés, plaies neurochirurgicales, traumatismes maxillo-faciaux ou
encore plaies abdominales
et urologiques. Deux
autres jours ont fait place
à la pratique.
Une chirurgie plus
rudimentaire
Chef du département de
chirurgie et responsable
de la branche chirurgicale
de cette académie à Genève, le Pr Philippe Morel
conclut: "Aujourd’hui, la
chirurgie est de plus en plus
spécialisée, sophistiquée et
technologique. Il est important qu’à côté les chirurgiens puissent se former à
une chirurgie plus généraliste et plus rudimentaire".
P.M.
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Pulsations l Novembre 2003 l Hôpitaux universitaires de Genève l
5
COULISSES
ECHOS-SCOOPS
Une forte demande
pour l’imagerie médicale
Colloque
en psychiatrie
"Je te passe un médecin de
ville. Il reçoit cet après-midi
un patient qui était hier ici
pour un PET-scan, et il aimerait avoir les résultats".
A la réception du service
de médecine nucléaire, la
secrétaire vient de prononcer une phrase banale.
En effet, quotidiennement,
quatre à cinq patients ambulatoires ou hospitalisés
bénéficient d’un PET scan
(Positron Emission Tomography), en français tomographie par émission de
positons. "Cette technique
est de plus en plus utilisée
car les médecins sont
conscients de son utilité",
confirme le Dr Habib Zaidi, physicien PET et responsable du laboratoire
d’instrumentation et de
neurosciences.
Renseignements
sur la fonction cellulaire
Apparue à Genève dans
les années 80 grâce à des
prototypes construits aux
HUG, puis avec un appareil commercial en 1995, la
tomographie par émission
de positons est une technique d’imagerie médicale qui fournit des renseignements sur la fonction
cellulaire du corps plutôt
que sur son anatomie comme le font les autres
moyens diagnostiques
(rayons X, échographie, résonance magnétique nucléaire). D’ailleurs, cet examen est complémentaire
des radiographies, scanner, IRM, mais ne les remplace aucunement.
Au niveau du fonctionnement, par exemple, une
substance radioactive liée
à du glucose (traceur) est
injectée au patient, puis la
radioactivité émanant du
patient est détectée et analysée par le tomographe
PET. Lequel fournit alors
des renseignements
(images) spécifiques sur le
métabolisme des tissus.
Les principales applications médicales sont la
neurologie, la cardiologie
et surtout l’oncologie.
"C’est une technique non invasive qui est utilisée aux
HUG dans 90% des cas en
NOMINATIONS
Le Conseil d’Etat a ratifié la nomination du Dr Alain Golay en
tant que médecin-chef du service d’enseignement thérapeutique
pour maladies chroniques, nouvellement rattaché au département de médecine communautaire. Privat docent à la faculté
de médecine depuis 1994, il partage son activité entre la clinique, l’enseignement et la recherche.
J. Gregorio
Le PET scan ou tomographie par émission de positons fait des progrès constants. Un symposium
a évoqué les derniers développements en matière d'imagerie moléculaire et de radiothérapie.
Le PET scan apparaît aujourd’hui comme une technique incontournable en cancérologie.
oncologie et dans le 10%
restant en neurologie (épilepsie ou maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson)", explique le Dr Habib Zaidi. Le
PET scan apparaît aujourd’hui comme une technique incontournable en
cancérologie. On peut ain-
ENGAGEMENT
Responsable du service Qualité
des soins, le Pr Thomas Perneger a été nommé membre du comité d’experts sur la gestion de
la sécurité et de la qualité des
soins. Il représente la Suisse
dans le groupe de travail créé par
le Conseil de l’Europe. A noter
que le Pr Perneger deviendra prochainement rédacteur en chef du
journal International Journal for
Quality in Health Care.
Dès le 1 er octobre, Martine
Zund est engagée au poste de
membre de la direction des affaires économiques et financières. Titulaire d’une licence
universitaire en sciences économiques, elle dispose d’une
expérience professionnelle de
plus de 10 ans, notamment
dans deux sociétés multinationales (Nestlé et Novartis), et
de cadre depuis 1997.
si, par exemple, déceler
une tumeur au poumon
avec des métastases au tibia (bilan d’extension de la
maladie).
Pas de danger
pour le patient
Un examen dangereux?
Le patient ne reçoit qu’une
quantité très faible de radioactivité, équivalant à un
séjour en montagne ou à
plusieurs voyages transatlantiques en avion. De plus,
la dose de rayonnement
reçue est inférieure à celle
d’un examen radiographique (CT) des poumons.
"Les substances injectées ne
sont pas toxiques, ne provoquent pas d’allergie et sont
indolores", précise le Dr
Habib Zaidi.
Côté progrès, la tomographie par émission de
positons en a beaucoup
réalisés ces dernières années notamment avec la
technologie hybride
PET/CT combinant l’anatomie et la fonction des organes. "Nous améliorons
l’instrumentation et les programmes informatiques
afin d’obtenir toujours plus
d’informations à partir de
ces images", ajoute le Dr
Habib Zaidi. A ce sujet, la
Société suisse de radiobiologie et de physique médicale a organisé, les 30 et 31
octobre, un symposium
aux HUG. D'éminents spécialistes du monde entier
ont ainsi fait le point sur les
développements récents
en imagerie moléculaire et
en radiothérapie.
Le 19 novembre, le 12e
colloque de Genève sur
les progrès récents en
psychiatrie aura pour
thème : Médecins de
famille, médecine de la
famille. Organisé par
l’unité de psychiatrie de
liaison des HUG, il comprendra trois ateliers cliniques co-animés par
des spécialistes, mettant en exergue des
situations rencontrées
au quotidien par la médecine de 1er recours
et nécessitant le développement de nouvelles
compétences diagnostiques et thérapeutiques.
Ce colloque cherche à
favoriser la collaboration
entre médecine générale
et psychiatrie/psychothérapie. Pour s’inscrire,
tél. 01 495 88 89.
Journée
pulmonaire
Le 13 novembre, la Ligue
pulmonaire genevoise
organise une journée
scientifique à l’hôtel
Ramada Park. L’occasion de faire le point sur
différentes méthodes de
dépistage (radiographie
du thorax, tomodensitométrie, imagerie des
voies aériennes, scanner à faible dose) et de
découvrir les résultats
de l’étude Genève-Lausanne-Angers sur l’embolie pulmonaire. Pour info,
tél. 022 322 13 32.
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l Pulsations l Novembre 2003 l Hôpitaux universitaires de Genève
CHECK-UP
A lire
A découvrir, aux éditions
Odile Jacob, Les nouveaux
comportements sexuels
décrits par le Pr Willy
Pasini. Après le couple
institutionnel et le
couple romantique, voici
le couple sensoriel qui
cherche ensemble des
sensations fortes.
Vivre
en amour
En janvier 2004 débute
un nouveau cycle Vivre
en amour. Organisé par
la consultation de gynécologie psychosomatique
et sexologie et le centre
de formation des HUG, il
comprend cinq séminaires animés par le Pr
Jean-Yves Desjardins, le
Dr Claude Roux-Deslandes et le Dr Dominique Chatton. Prix par
séminaire: Fr. 300.- par
personne, Fr. 450.- par
couple, Fr. 100.- pour les
étudiants et les collaborateurs des HUG, ainsi
que leurs conjoints.
Pour information, tél.
022 329 46 77.
Genève, une référence
pour la sexologie
La révolution sexuelle date de mai 68 et, dès les années 70,
les HUG ont créé une unité spécialisée avec le Pr Pasini.
Un fort vent de liberté
sexuelle a soufflé dans les
années 60, coïncidant avec
l’apparition de la pilule
contraceptive. Cela a entraîné une révolution dans
les comportements en libérant les femmes de grossesses non désirées.
Sexe et procréation
"La pilule a séparé le sexe
de la procréation", explique
le Pr Willy Pasini. "D’autres
valeurs de la sexualité ont
été mises en avant: son pouvoir de procurer d’agréables
sensations ou ses vertus thérapeutiques, sans effets secondaires, de tranquillisant,
d’antidépresseur et de somnifère". La pilule a entraîné
une autre scission: celle de
la sexualité et de l’amour.
Certaines femmes ont
adopté l’attitude masculine
consistant à déconnecter le
sexe du cœur.
Dès les années 80, l’irruption du sida a marqué
un retour en arrière. "La
pilule qui fut une révolution
il y a 40 ans, est devenue,
avec le sida, le symbole de
la monogamie. Les célibataires recourent au préservatif; ils passent au contraceptif oral quand ils s’installent en couple", note le
Pr Pasini. Les trithérapies
ont eu un effet pervers en
créant un faux sentiment
de sécurité. On constate
une recrudescence des infections HIV nouvellement
diagnostiquées, liée à la reprise de comportements
sexuels à risque.
Comme le persil
Avec la création au début
des années 70 d’une unité
de gynécologie psychosomatique et sexologie, Genève a été pionnière en
matière de sexologie. C’est
au Pr Pasini que fut confiée
la responsabilité de cette
unité. "Quand les comportements sexuels ont évolué
dans les années 60, une nouvelle science s’est constituée:
la sexologie. Son but est de
comprendre et de résoudre
les problèmes liés à la
sexualité", indique le Pr Pasini.
Jusqu’à sa retraite hospitalière en 1997, le sexologue
a établi de nombreuses collaborations dans les HUG.
"Comme le persil se met sur
de nombreux plats, la sexologie est entrée dans beaucoup de spécialités médicales", constate le Pr Pasini.
En gynécologie avec les
problèmes liés à la ménopause ou à l’infertilité. Du
côté de l’obstétrique, l’apport du sexologue peut être
précieux pour les questions
concernant les rapports
sexuels durant la grossesse ou la reprise des rapports sexuels après la naissance. Autre spécialité impliquée: l’urologie avec les
problèmes de transsexualisme, les troubles urinaires
chez la personne âgée, les
questions liées à la prostate et au Viagra ®.
Les patients atteints de
paraplégie souffrent aussi
de problèmes sexuels, d’où
J. Gregorio
ECHOS-SCOOPS
Avec l’apparition de la pilule, puis du sida, les comportements sexuels
n’ont cessé de changer depuis le début des années 60.
un enseignement spécifique sur ce sujet. Le diabète et l’obésité sont encore des ennemis de la
sexualité. La gériatrie s’intéresse à l’intimité des personnes âgées ou aux nouveaux médicaments. Les
affections neurologiques
comme la sclérose en
plaques, l’épilepsie ou les
traumatismes crâniens
peuvent affecter la vie
sexuelle. Enfin le sida, la
dermatologie, la cardiologie sont concernés. Sans
oublier la médecine légale
avec les victimes de violences et les délinquants
sexuels ou encore la psychiatrie avec les perversions graves et l’influence
des maladies psychiatriques sur la sexualité.
C’est dire si les médecins
ont besoin d’être formés à
cette spécialité. "C’est une
branche enseignée dans les
études de médecine. Depuis
deux ans, une formation
post-grade a été mise en
place et s’adresse à tous les
professionnels", conclut le
Pr Pasini. De quoi permettre à Genève de rester
un centre de référence en
sexologie!
Paola Mori
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La sexualité est source
de plaisir. Elle pose parfois
problème. Rattachée au
département de psychiatrie, la consultation de gynécologie psychosomatique et sexologie reçoit
800 nouveaux cas chaque
année, dont 500 pour des
problèmes sexologiques (le
reste consiste en un travail
de psychiatrie de liaison
dans les services des HUG).
Les motifs? Pour les
hommes, il s’agit d’éjaculation précoce, de troubles
de l’érection ou du désir
sexuel, plus rarement, de
problèmes d’identité liés à
l’homosexualité et à la pédophilie. Quant aux
femmes, elles consultent
pour un trouble du désir
sexuel, une absence d’orgasme coïtal, une dyspareunie (rapports sexuels
douloureux) ou un vaginisme (spasmes empêchant la
pénétration).
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La prise en charge débute par une évaluation en
trois séances, en individuel
et/ou en couple. "Le but est
d’avoir une idée claire de la
logique du système, de
comprendre le fonctionnement sexuel actuel du patient et comment le problème s’inscrit dans ce fonctionnement. On aborde
aussi l’histoire du processus
de sexualisation (découverte des organes génitaux, du
masculin/féminin, jeux
d’enfants, première masturbation, premier rapport
sexuel,…)", précise le Dr
Dominique Chatton, responsable de la consultation.
Est aussi recherchée
l’existence éventuelle de
problèmes somatiques,
psychologiques, de conflits
conjugaux, de circonstances familiales particulières ou d’autres éléments
psychosociaux comme le
stress professionnel. Des
composantes spécifiquement sexologiques, telles
les sources et les modes
d’excitation sexuelle, les
codes d’attraction sexuelle (qu’est-ce qui nous attire vers une personne?) ou
les fantasmes sexuels, sont
également évaluées. "On
ramène trop souvent les
troubles sexuels à des problèmes de santé mentale.
Dans une majorité des cas,
les patients vus à la consultation sont en bonne santé
mentale. C’est dans leur
santé sexuelle que quelque
chose cloche", souligne le
Dr Chatton avant de citer
un cas concret: "Une patiente par exemple n’avait
aucune idée de ses organes
génitaux et ne s’était jamais
exploré que la vulve".
Répéter ses gammes
Après le bilan, des
séances de sexothérapie
peuvent être proposées au
patient. "Il s’agit d’un travail intégrant des éléments
pédagogiques (par ex. sur
comment fonctionne l’excitation sexuelle), des éléments cognitifs (fausses
croyances, etc.), psychologiques, de couple et corporels". Le corps est un acteur
important dans ces thérapies, comme il l’est dans la
sexualité.
En fonction du problème,
différents exercices sont
suggérés. Pour un patient
souffrant d’éjaculation précoce des exercices de bascule du bassin seront très
profitables et souvent rapidement efficaces. "Au fil
des séances, le patient développe des habiletés
sexuelles et devient érotiquement compétent. Il est
comme le violoniste qui fait
ses gammes. Après un certain temps, l’habileté s’inscrit dans le cerveau et il n’a
plus besoin d’y penser pour
le faire", note le Dr Chatton. Et de souligner:"La
sexualité n’est que peu innée et, pour la plus grande
part, elle s’apprend. Le sexologue va jouer le rôle d’un
support d’apprentissage".
En fonction des besoins, un
travail plus spécifique sera
effectué avec une psychomotricienne.
P.M.
J. Gregorio
Joaillerie - Horlogerie
En fonction du problème, différents exercices corporels sont proposés.
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CHECK-UP
Informer pour une vie sexuelle épanouie
Le planning familial offre informations, conseils ainsi que des prestations de type thérapeutique.
3'000 consultations
L’année dernière, le service a répondu à plus de
3'000 demandes. Près des
trois quarts concernent le
planning familial (contraception, test de grossesse,
pilule d’urgence, interruption de grossesse, prévention des infections sexuellement transmissibles et
du sida, ménopause). "Parmi les motifs de consulta-
confidentielles, les consultations sont assurées en
français, mais également
en anglais, en allemand, en
italien, en espagnol et en
portugais par une équipe
pluridisciplinaire. Les collaboratrices ont une formation initiale en sciences
humaines, soit paramédicale, soit psychologique,
pédagogique ou sociologique. Elles ont effectué
une spécialisation en planning familial ou conseil
conjugal.
tion, les plus fréquents sont
liés à la demande de pilule
d’urgence. On note un
nombre important de problèmes d’utilisation du préservatif (glissement ou rupture) lors de relations
sexuelles", note Dorette
Fert, responsable du planning familial. Le quart des
autres consultations sont
réparties entre le domaine
de la grossesse et du
conseil conjugal.
Les moins de 20 ans
Cinquante pour cent des
personnes qui consultent
ont moins de vingt ans. La
majorité viennent à l’insu
des parents. Pourquoi?
"C’est plus dans le souci de
ne pas les décevoir et de ne
pas les inquiéter que pour
des raisons de mésentente
familiale. La démarche de
s’adresser à un service de
planning familial représente une évolution vers une
prise de responsabilités et
d’autonomie", souligne Do-
P. Piguet
Offrir une information,
une aide et une orientation
sur les différentes étapes
de la vie relationnelle et
sexuelle: telle est la mission du planning familial.
Créée en 1965 -le premier
en Suisse- cette structure
a d’abord été rattachée au
Département de l’action
sociale et de la santé, puis
au département de médecine communautaire depuis 2002. Ses prestations
se situent dans le domaine
de la médecine sociale et
préventive.
Situé au 47 bd de la Cluse, le planning familial comprend un centre de
documentation accessible au public.
rette Fert. Et d’ajouter: "Le
rôle du planning familial ne
se limite pas uniquement
aux aspects techniques
comme la contraception. Il
vise à influencer favorablement les aspects de la vie relationnelle, amoureuse et
sexuelle dans une perspective d’harmonie et d’équilibre de la santé physique,
psychique et sociale. Il ne
s’agit pas d’un distributeur
automatique de pilules. Les
demandes, qu’elles soient
manifestes ou voilées, nécessitent une action fine et
nuancée de conseil, d’information, voire de type thérapeutique".
Gratuites (à l’exception
du conseil conjugal) et
Parmi les autres missions du service, citons encore les activités d’enseignement et d’animations.
Enfin, ce service dispose
d’un centre d’information
documentaire ouvert à
tous et comprenant plus de
1'500 ouvrages. De quoi
mener à bien ses tâches
d’information!
Paola Mori
Une roue contraceptive
Plantes, fleurs, pousses,
cigogne et landau: tel sera
le décor suggestif de la
zone (in)fertilité. Là, le visiteur désireux de
connaître les étapes du
processus d’aide à la procréation participera au jeu
de la cigogne. Ceux qui, au
contraire, souhaitent éviter une grossesse et découvrir les différents
contraceptifs à disposition
tourneront la roue de la
contraception.
Un parcours Excita
Musique douce, senteurs,
l’ambiance sera plus feutrée dans la zone plaisir.
Avec une version inédite
du parcours Vita: un parcours Excita en quatre
postes. Exercices de respi-
Bienvenue sur le stand 2026.
ration abdominale, de mobilisation tonique, de bascule du bassin et de fluidité des mouvements seront
proposés pour acquérir
des connaissances et des
compétences en vue de développer les habilités
sexuelles. Car la sexualité
n’est pas innée, elle se développe à tout âge.
Une fresque composée
de personnages hauts en
couleurs rappellera qu’il
existe beaucoup de manières de vivre sa sexualité et que l’habit ne fait pas
le moine (un extraverti
dans son habillement
cache parfois un timide
dans la façon de vivre sa
sexualité). Et des êtres sans
tête, comme à la fête foraine, vous inviteront à
prendre leurs habits et
leurs mots pour une photo
humoristique. Histoire
d’envoyer un message original à l’être aimé…
En direct sur Radio Lac
Enfin, une zone est
consacrée aux adolescents
et aux parents. Pour répondre aux questions que
se posent les jeunes, les
HUG ont inventé un X’Cubix, un jeu de cubes pivotant. Les adolescents pour-
Présentée sur Léman
bleu Télévision par Daniel
Bernard et Séverine
Hutin-Dub, l’émission
Pulsations TV de novembre sera consacrée à la
sexualité. Avec des reportages sur la sexothérapie et la consultation de
la contraception à la
maternité. Première diffusion le dimanche 9 novembre dès 19h, puis
toutes les 2 heures jusqu’à 14h le lendemain.
Sur Internet
Mi-novembre, l’Internet
des HUG publie un site
complet sur la sexualité.
De quoi retrouver les animations proposées à la
Foire de Genève, mais
aussi approfondir ses
connaissances. A découvrir sur www.hug-ge.ch.
Village
prévention
Du 20 au 30 novembre, les HUG évoquent la sexualité à la Foire de Genève. A ne pas manquer !
dent, du 20 au 30 novembre,
sur le stand des HUG.
Pulsations TV
Plus de 1'500 ouvrages
La sexualité mise à nu à Palexpo
A l’écoute et à la rencontre de la population.
C’est l’objectif visé par les
Hôpitaux universitaires de
Genève en étant présents,
chaque année, à la Foire de
Genève.
Au moyen de panneaux,
dépliants, vidéos, jeux et
site Internet, différentes facettes de la sexualité seront abordées. "Durant dix
jours, les visiteurs pourront
échanger avec des professionnels du planning familial, de la consultation de
gynécologie psychosomatique et de sexologie, du service de gynécologie et de
médecine de la reproduction, de la consultation anonyme HIV", note Isabelle
Caccia, responsable du
secteur presse et relations
publiques au service de la
communication. Découvrez en avant-première les
animations qui vous atten-
ECHOS-SCOOPS
ront aussi consulter, sur un
poste internet mis à leur
disposition, le site
www.ciao.ch d’où ont été
tirées les questions.
Quant aux parents, ils
éprouvent souvent de la
difficulté à parler de
sexualité avec leurs enfants. Ils jeteront symboliquement des bouteilles à la
mer avec leurs doutes ou
leurs questions. Chaque
jour, des professionnels répondront en direct sur Radio Lac à une question tirée au sort. Un autre jeu
sur écran interactif tordra
le cou aux idées reçues sur
la sexualité. Enfin, si vous
avez une petite soif, venez
vous désaltérer au Bar santé où des jus de fruits vous
seront offerts et terminez
votre visite par un bilan
santé auprès de l’équipe
du Bus santé.
P.M.
A Palexpo, les HUG
seront aussi au Village
prévention. A noter la
présence de Cressy
Santé (avec des entrées
à gagner) et, le samedi
22 novembre, celle des
ateliers de réadaptation
préprofessionnelle du
service de rééducation
en clôture de l’Année
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l Pulsations l Novembre 2003 l Hôpitaux universitaires de Genève
NET
Forum santé
Traités dans la rubrique
Forum santé du site
internet, douze sujets
sont en ligne, de la chirurgie plastique à la douleur, en passant par les
cellules souches, l’obésité ou l’ostéoporose.
Découvrez sur wwwhug-ge.ch les derniers
thèmes: l’épilepsie, le
cancer du sein et le diabète.
Soins palliatifs
Le 20 novembre à
Fribourg auront lieu la
journée nationale des
soins palliatifs et la
conférence suisse sur le
cancer. Placée sous le
patronat du Président
de la Confédération et
de l’Académie suisse
des sciences médicales,
cette réunion vise le
développement des soins
palliatifs en Suisse. Au
programme, conférences,
ateliers, marché des soins
palliatifs et représentations de théâtre interactif. Pour information,
tél. 031 389 91 26,
www.med-pal.ch.
Sida :
une pandémie
Le 12 novembre, le café
des sciences ayant lieu
au Forum Meyrin de
18h30 à 20h posera la
question : Sida: une pandémie incontrôlable ?.
Pour y répondre, Didier
Trono, professeur au
département de génétique et microbiologie,
Christopher Park, chargé d’information au
Groupe sida Genève, et
Basil Vareldzis du département sida à l’OMS.
Pour info, www.euroscience.org/Lsections/
Leman.
Arts
et thérapies
L’association romande
Arts, Expression et Thérapies marque ses 10
ans en organisant, les 8
et 9 novembre, à la
maison de quartier des
Pâquis, des rencontres.
Au programme, conférences, exposition, ateliers d’expression, soirée
créative et récréative.
Pour info, www.araet.ch.
Exprimer ses volontés, un droit de tous
Un nouveau site informe sur les directives anticipées qui permettent de communiquer à l’avance
ses souhaits par rapport à la prise en soins au cas où on ne pourrait plus le faire par la suite.
"Si demain, je ne peux
plus communiquer, aujourd'hui je peux exprimer mes
volontés et mes valeurs
concernant mes projets de
vie et à propos des soins qui
me seront prodigués en cas
de maladie ou d'accident.
Au sujet de la douleur et de
son soulagement, de ma
qualité de vie, de mon corps
et de son devenir, de mes valeurs, mes convictions, mes
croyances, je peux écrire ce
que je veux. C'est un droit
que m'accorde la loi pour
que ma dignité soit respectée".
Inscrit dans la législation
Le texte de la page d’accueil du site Internet
consacré aux directives
anticipées -à l’origine appelées "testament biologique"- plante bien le décor. Si, au niveau fédéral
suisse, aucune loi ne régit
l’établissement et le respect de directives, un tiers
des cantons se sont dotés
d’une législation spécifique, dont Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel et
Valais.
En effet, la loi du 28 mars
1996, votée par le Grand
Conseil de la République
et canton de Genève, édicte que "les directives anticipées rédigées par le patient
avant qu’il ne devienne incapable de discernement
doivent être respectées par
les professionnels de la santé s’ils interviennent dans la
situation thérapeutique que
le patient avait envisagée
dans ses directives".
Droit
à l’autodétermination…
Les directives anticipées
s’adressent à toute personne souhaitant exprimer
ses volontés quels que
soient son âge, son sexe, sa
situation médicale et socioéconomique. "Nous
sommes tous des rédacteurs
potentiels. C’est avant tout
une disposition de vie qui
s’inscrit dans le droit à l’autodétermination, le principe
d’autonomie de la personne
et le respect de la volonté du
malade. Aujourd’hui, le patient se place davantage
comme un partenaire du
soignant", explique le Dr
Maya Olmari-Ebbing, cheffe de clinique à la policlinique de gériatrie.
… et non à la mort
Le site est composé de
plusieurs rubriques: définition des directives anticipées, comment s’y
prendre pour les établir, le
représentant thérapeutique (personne chargée
de faire respecter mes volontés), puis-je changer
d’avis?, qu’en faire une fois
rédigées, ce qu’on ne peut
pas faire, adresses utiles.
Les directives anticipées
peuvent exprimer précisément la volonté du malade
à propos d’actes médicaux
choisis comme, par
exemple, refuser des mesures de réanimation ou
exiger le soulagement de
la douleur, ou être simplement un indicateur des
préférences, valeurs,
convictions et croyances.
"Elles sont une requête qui
entend s’opposer aux excès
de la médecine (acharnement thérapeutique), qu’il
ne faut pas confondre avec
un droit à la mort. Ainsi, on
ne peut pas demander l’assistance au suicide ou réclamer l’euthanasie à l’aide
des directives anticipées",
souligne le Dr Maya Olmari-Ebbing.
A l’usage des équipes
multidisciplinaires, un site
intranet est également
disponible. Car, si les directives anticipées permettent aux soignants de
mieux connaître le patient
et ses volontés, encore
faut-il que ceux-ci intègrent cette notion dans
leur pratique. Indispensable à l'heure où les HUG
déclarent, dans leur plan
L’adresse du site Internet est http://www.hug-ge-ch/directives.
stratégique 2002-2006, que
la médecine se fait en
étroite collaboration avec
le patient. Ce dernier est
partenaire responsable et
actif dans le processus de
soins, jusqu'au bout.
Giuseppe Costa
Ethique clinique
Une formation
gence (2-4 juin 2004)
- l’éthique clinique, les
soins palliatifs et la fin de
vie (15-17 septembre 2004)
- l’éthique et les soins
aux personnes âgées (24-26
novembre 2004)
- l’éthique et les soins
communautaires (26-28
janvier 2005)
- l’éthique et les soins
psychiatriques (6-8 avril
2005).
Pour info et inscription,
tél. 022 305 66 01.
Le Centre interfacultaire de gérontologie
met sur pied un certificat de formation continue en éthique clinique.
Le programme inclut six
modules de trois jours
alliant formation pratique et théorique :
- les principes fondamentaux de l’éthique clinique (4-6 février 2004)
- l’éthique clinique et
les soins intensifs et d’ur-
Un conseil
Pour aider patients,
proches et professionnels, il existe un conseil
d’éthique clinique des
HUG qui peut être sollicité pour avis face à une
situation complexe. Présidé par le Pr Jean-Claude Chevrolet, il comprend deux sous-commissions.
Pour en savoir plus,
consultez le site
www.hug-ge.ch.
CLIN D’ŒIL
La mobilité est aussi une Belle-Idée
Une enquête sur les habitudes de déplacement a été effectuée en psychiatrie et en gériatrie.
Elle fournit des informations utiles pour un aménagement futur du site.
Dans le cadre du plan
2000-2010 des constructions hospitalières, les
HUG ont mis au point avec
le Département de l’aménagement, de l’équipement et du logement
(DAEL) un schéma directeur pour le site de BelleIdée. Le but: veiller à un
développement harmonieux. Pour ce faire, il
convient déjà de détecter
les conséquences de l'évolution, observée sur plusieurs dizaines d’années,
des hôpitaux psychiatrique
et gériatrique.
Afin de mieux spécifier
les problèmes et pour savoir comment se déplacent
les quelque 3'500 collaborateurs des HUG tra-
vaillant sur le domaine de
Belle-Idée, une enquête a
été effectuée. Le questionnaire, remis en mars dernier à tous les collaborateurs, portait notamment
sur le mode, la fréquence
et la durée de déplacement, les horaires de travail, les accès au site empruntés, l’aménagement
de la voie centrale ou encore l’offre en places de
stationnement.
Améliorer l'offre des TPG
A. Reffet
ECHOS-SCOOPS
La cohabitation entre piétons, voitures et vélos sur le site est parfois
difficile comme en témoigne cette scène. Et pourtant, pour réduire la circulation, il y a une solution : le bus !
Quelque 750 questionnaires ont été retournés.
"Cette enquête à large
échelle permet de connaître
les points à améliorer en
s’appuyant sur du vécu et
pas uniquement à partir de
données théoriques", explique Romano Guarisco,
chef du service études et
constructions. Augmenter
l’offre en transports publics (lignes 9, 31 et 34),
créer des trottoirs, des
passages pour piétons et
des zones piétonnes, améliorer l’éclairage sur l’ensemble du site ou encore
modérer le trafic sont les
principaux souhaits du
personnel. Et les premières
mesures
concrètes? "Nous engageons les discussions avec
les Transports publics genevois (TPG) pour augmenter
et améliorer l’offre", répond
Romano Guarisco.
G.C.
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Pulsations l Novembre 2003 l Hôpitaux universitaires de Genève l
ARRÊT
9
SUR IMAGES
Un recueil unique pour la formation
Trois programmes en un.
Cela n'est pas un slogan
publicitaire, mais la réalité de l'offre proposée par
les centres de formation
continue des HUG, des
CASS (Centres d’action sociale et de santé) et de
l’Hospice Général (HG).
"Ces dernières années, un
certain nombre de formations continues ont déjà été
organisées en commun, tout
en conservant des programmes distincts. En 2004,
nous franchissons un palier
dans la coordination de
l’offre en réalisant un recueil
unique", expliquent les initiateurs de ce projet.
Suppression des doublons
En regroupant l’ensemble des cours et séminaires dans une source
unique d’information, les
avantages pour les quelque
13'000 collaborateurs des
trois institutions sont nombreux. D’abord, une offre
plus complète valorisant
les domaines d’expertise
de chacun des trois centres
de formation au profit de
l’ensemble. "La spécificité
et les particularités de
chaque partenaire ont été
préservées, dans un souci de
prise en compte des besoins
des différents métiers et des
situations, et en maintenant
une proximité avec le terrain", insiste-t-on dans chacun des trois centres. Le
programme commun présente un autre avantage,
celui d’une plus grande cohésion de l’offre en fonction des différents publics
et de la suppression des
doublons. Enfin, une réduction des coûts de production a également été
obtenue.
Au changement de fond
correspond une nouvelle
forme: la brochure A4 devient un livret A5 facile à
manier et à consulter avec
une formation décrite par
page. Au niveau graphique, des artifices
simples (usage des logotypes des institutions de
rattachement, mise en évidence des principaux publics-cibles) et le recours à
plusieurs index et som-
maires (index des intervenants; sommaire thématique, alphabétique, par
public-cible, par mot-clé)
facilitent l’accès aux fiches
descriptives des formations. Chacune d'entre
elles contient des informations sur l’objectif poursuivi, l’animateur de la formation, le contenu de l’enseignement, l’horaire, le
lieu des cours. Ces derniers ont lieu, comme par
le passé, au centre de formation des HUG (CFHUG),
auprès de la formation
continue des CASS (FCCASS) et au service de la
formation de l’HG (SEFOR).
Ouverture
aux partenaires
Rappelons que si l’offre
de formation est destinée
prioritairement aux collaborateurs des HUG, des
CASS, de la FSASD (Fondation des services d’aide
et de soins à domicile) et
de l’HG, le programme est
également ouvert – en tant
que participants externes
J. Gregorio
Les HUG, les Centres d’action sociale et de santé et l’Hospice Général publient un catalogue
commun offrant quelque 250 formations aux 13'000 collaborateurs de ces institutions.
Comme par le passé, les cours ont lieu au centre de formation des HUG,
auprès de la formation continue des CASS et au service de la formation de l’Hospice Général.
– aux personnes travaillant
dans des institutions partenaires telles que les établissements médico-sociaux, les autres secteurs
d’activité du Département
de l’action sociale et de la
santé (DASS), l’université
de Genève et des organismes sociaux genevois.
De toute évidence, la formation continue a le vent
en poupe. "Elle est la
concrétisation d’un partenariat réussi dans l’intérêt
de tous", concluent les responsables du programme
2004.
Giuseppe Costa
Don du sang au Grand Conseil
"Donner son sang, c’est
donner la vie". Le slogan est
connu, mais toujours d’actualité.
Besoin de 700 donneurs
par semaine
Le 18 septembre dernier,
une collecte de sang a été
organisée au Grand
Conseil et les élus genevois
ont montré l’exemple: 35
donneurs dont 17 nouveaux. "Ce genre d’action
permet de faire de l’information et de sensibiliser les
futurs donneurs", explique
le Dr Martine Michel, médecin adjoint du chef de
service, responsable du
Centre de transfusion sanguine (CTS).
Car les HUG manquent
de donneurs: Genève
compte en moyenne
quelque 500 donneurs par
semaine, alors que les besoins du canton (soins en
onco-hématologie, greffes,
accidents de la route, etc.)
se chiffrent entre 650 et
700.
Appel à la mobilisation
Rappelons que toute personne en bonne santé âgée
de 18 à 65 ans peut donner
son sang en se rendant au
CTS, que les risques de
transmission d’agent infectieux sont nuls pour le
donneur et proches de
zéro pour le receveur. Par
ailleurs, des équipes mobiles se déplacent dans les
communes une fois par semaine. Ainsi, elles seront à
Carouge (4-5 novembre),
Collonge-Bellerive (18 novembre), Meyrin (25-26 novembre) et Versoix (10 décembre).
De plus, le CTS, en collaboration avec l’Amicale genevoise des donneurs de
sang, récolte des promesses de don à la Foire
de Genève (du 20 au 30 novembre) et lors de la Course de l’Escalade (6 décembre). Alors à vos agendas car, comme le dit le Dr
Martine Michel: "Il faut se
mobiliser. Tout le monde
peut, un jour ou l’autre, se
retrouver dans la position
du receveur".
G.C.
(1) Le Centre de transfusion sanguine se trouve au 25, rue Micheli-du-Crest (5e étage). Il est ouvert
le lundi de 7h30 à 18h45, du mardi au vendredi de 7h30 à 16h45 et
le samedi de 8h à 11h15. Pour toute information, tél. 022 372 39 01.
J. Gregorio
Trente-cinq députés ont donné leur sang le 18 septembre. Imitez leur geste lors de l’un des prochains
rendez-vous fixés par le Centre de transfusion sanguine.
Avant la séance du Grand Conseil, 34 députés ont donné leur sang dans la bonne humeur.
pub
dsofopasdf
ECHOS-SCOOPS
Compétences
en management
Le centre de formation
des HUG propose un nouveau programme de formation continue aux
compétences en management qui vise le développement et l’intégration de ces compétences dans la pratique quotidienne. Le programme
2003-2006 offre plusieurs modules: les
bases de management
(5 enseignements), les
parcours certifiants (5)
et thématiques (3), les
formations à la carte (33
cours) et des conférences. Plusieurs de ces
enseignements sont développés en partenariat
avec d'autres instituts.
Les cadres des HUG peuvent suivre une formation de niveau universitaire ou équivalente tout
en réalisant une partie
de celle-ci au sein des
HUG, selon un principe
de reconnaissance d'acquis. Pour information,
http://www.hugge.ch/formation
(rubrique "fccm").
Journée
des filles
A l’invitation de la Conférence suisse des délégué(e)s à l’égalité, les
HUG participent, le 13
novembre, à la Journée
des filles. Des jeunes
filles de 10 à 15 ans
dont les parents sont
collaborateurs des hôpitaux, mais ne travaillent
pas dans les services en
contact avec les patients ou ne traitent pas
de dossiers confidentiels,
auront la possibilité de
découvrir la profession
de leur père ou mère.
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l Pulsations l Novembre 2003 l Hôpitaux universitaires de Genève
SANTÉ
ECHOS-SCOOPS
Mission
au Libéria
SANS FRONTIÈRES
L'axe Genève-Kaunas se développe
pub
En septembre, à l’invitation de l’ambassade de
France et du consulat de
Suisse en Lituanie, le Pr
Michel Magistris, médecin
responsable de l’unité
d’électroneuromyographie
aux HUG, s’est rendu à Vilnius. Le but de son voyage?
Exposer les réalisations de
la collaboration GenèveKaunas, nouée il y a une dizaine d'années.
Retour à l’origine du projet avec le Pr Jean-Philippe Assal, alors responsable
du service d’enseignement
thérapeutique pour maladies chroniques: "Dans les
années 80, le directeur du
département des maladies
non transmissibles de l’Organisation mondiale de la
santé (OMS) était le Pr Vilius Grabauskas. Lequel est
devenu recteur de l’université de Kaunas. Concerné
moi-même par les maladies
chroniques, nous avons eu
l’occasion de nous rencontrer alors qu’il était à l’OMS
à Genève. A son départ en
Lituanie à la fin des années
80, nous avons souhaité éta-
J. Gregorio
Depuis dix ans, les HUG forment des médecins lutuaniens dans plusieurs disciplines.
Du 23 juin au 12 juillet,
le Dr François Irmay,
médecin associé au
département de chirurgie, et le Dr Barthélémy
Merzouga, chef de clinique en anesthésiologie, se sont rendus au
Libéria lors de la deuxième offensive qui a ravagé Monrovia, la capitale.
Ils ont travaillé à la maternité de l’hôpital JF
Kennedy transformée en
hôpital de blessés de
guerre. Durant les combats, il est devenu le
centre de référence qui
réceptionnait les blessés
amenés dans des délais
très brefs (20 à 30 mn)
grâce au service d’ambulances dirigé par une
infirmière libérienne gradée du titre de colonel.
L’hôpital d’une disponibilité de 150 lits a accueilli jusqu’à 500 patients et les trois salles
d’opération ont fonctionné 24h sur 24.
Séance d’électroneuromyographie avec le Pr Michel Magistris et
le Dr Jovita Svilpauskaite, jeune neurologue lituanienne.
blir une collaboration entre
les Facultés de médecine de
Kaunas et de Genève".
Après une visite à Kaunas du Pr Assal et du Pr
Peter Suter, médecin-chef
du service des soins intensifs de chirurgie, un accord
a été signé entre les deux
universités en 1994, puis
renouvelé en 2000. Un programme de collaboration a
été mis en place dans trois
domaines: la diabétologie
et l’enseignement thérapeutique au patient, la
neurologie et les soins intensifs de chirurgie (SIC).
La formation s'exporte
Pour ce qui est de la diabétologie, le Dr Evalda Danyte est venue à Genève
afin de suivre certains modules du diplôme de formation continue en éducation thérapeutique du patient. Actuellement, elle
doit implanter un tel programme de formation à
l’université de Kaunas à
l’intention des soignants
tout en l’adaptant aux besoins locaux.
Du côté de la neurologie,
le Dr Jovita Svilpauskaite
a passé sept mois à l’unité
d’électroneuromyographie
afin de se former à cette
spécialité. De retour dans
son pays, la jeune neurologue a ouvert à l’hôpital
de Kaunas un laboratoire
d’électroneuromyographie.
Deux appareils d’électroneuromyographie et un stimulateur transcrânien ont
été fournis par Genève. "A
son tour, le Dr Svilpauskaite a formé localement une
infirmière et un médecin.
Grâce à ce laboratoire, il est
devenu possible de préciser
le diagnostic et le traitement
d’affections neuromusculaires", relève le Pr Magistris. Cet été, le Dr Svilpauskaite est revenue à
Genève afin de terminer
son doctorat.
En ce qui concerne les
SIC, les HUG ont accueilli
l’an dernier deux médecins lituaniens. En 2002
toujours, le nouveau médecin-chef des soins intensifs de Kaunas a visité les
SIC. Les HUG ont fourni
deux respirateurs de soins
intensifs pour compléter
l’équipement de l’hôpital
de Kaunas.
Réforme des études aussi
Au fil des années, la collaboration s’est étendue à
d’autres domaines tels que
l’organisation des soins infirmiers, l’orthopédie et les
maladies infectieuses. Enfin, le Pr Charles-Roland
Bader, vice-doyen de la Faculté de médecine, répondant à l’invitation du Pr Zilvinas Padaiga, vice-recteur
de l’Université de Kaunas,
vient de se rendre en Lituanie pour y présenter la
réforme des études de médecine à Genève. Un apport précieux pour les Lituaniens qui envisagent de
remodeler le cursus des
études de médecine.
Paola Mori
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Pulsations l Novembre 2003 l Hôpitaux universitaires de Genève l
ENTRÉE
LIBRE
ECHOS-SCOOPS
Alfredo : un regard qui va au-delà
Concert
de Bach
A l'espace Joly, l'exposition se termine, mais retrouvez les regards du vieillir dans un ouvrage.
G. Beining
émotions; puis l’artiste dialogue longuement avec son
interlocuteur: il veut tout
connaître de son modèle
–et ainsi comprendre et
faire comprendre sa
propre peinture. Aussi, le
pinceau fonctionne comme
un révélateur. Car, pour
Alfredo, la peinture est finalité mais elle est aussi
moyen: il en fait le déclic,
presque une catharsis, déclencheur d’émotions ravivées.
Un patient découvre son portrait fait par Alfredo Fernández y González.
Ce qui frappe d’abord
dans les portraits de personnes âgées que réalise
Alfredo Fernández y
González, artiste espagnol
vivant à Berlin, c’est sans
conteste le regard: les yeux
sont grands, pénétrants,
plus étonnés, tristement
rêveurs ou tourmentés
qu’éteints par l’âge ou la
maladie. C’est que le rapport que crée l’artiste
entre lui-même et son modèle s’inscrit dans une démarche de communication
qui va au-delà du portrait.
Par sa peinture d’abord,
Alfredo veut créer une interaction avec la personne,
lui faire vivre et revivre de
nouvelles et anciennes
Mais c’est bien la surprise qui frappe souvent dans
les portraits d’Alfredo:
étonnement d’être peint,
"d’intéresser encore quelqu’un, à mon âge, malgré
mon âge", affirmait une patiente du Cesco, questionnement sur un parcours finissant, interrogation sur
le mystérieux "à venir". Alfredo scrute son modèle
"Regardez-moi bien dans
les yeux", qui scrute sa
propre vie. Naissent les
émotions que l’artiste espagnol va traduire par
maintes couleurs, et des
yeux démesurément ouverts.
En septembre, juste
après l’inauguration de
l’exposition Regards du
vieillir présentée à l’espace Abraham Joly, Alfredo
González y Fernández s’est
rendu au Cesco, à la Poliger et en psychiatrie afin
de réaliser le portrait de
différents types de patients: qu’ils soient en fin
de vie, touchés par la ma-
Une interaction
entre artiste et modèle
Ainsi, dans l’entretien
qui suit la séance de travail, les deux questions que
pose invariablement l’artiste sont: "A quoi avez-vous
pensé tandis que je vous peignais?" et "Où était dirigé
votre regard intérieur?". Et
le modèle de donner les
clés des différentes expressions qui reviennent
d’un tableau à l’autre: nostalgie, curiosité, ouverture
ou fermeture au monde.
ladie d’Alzheimer ou patients psychiatriques, c’est
l’intensité du regard qui intéresse Alfredo, ainsi que
le regard des patients sur
leur propre portrait: "Ce
n’est pas moi, ça, c’est un
clown!", s’enchantait une
personne souffrant de la
maladie d’Alzheimer.
Bientôt, le travail d’Alfredo sur le vieillissement
sera rassemblé dans un
ouvrage1: chaque portrait y
est accompagné d’un texte de Maryvonne Gognalons-Nicolet, Docteur ès
lettres et sciences humaines, qui apporte un
éclairage à la fois poétique,
descriptif et explicatif sur
des portraits qui ne laissent jamais indifférents.
Marie-Hélène Jeanmonod
(1) Les regards du vieillir, à paraître le 28 octobre chez Georg
Editeur. Prix public: Fr. 38.- (en
souscription: Fr. 30.-). Pour info,
tél. 022 305 41 44.
Le travail partagé
Le mois passé :
Infirmière
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sentis muets comme toutes
les fatalités trop subies?
Le plaisir esthétique
Ici, pour alléger, l’essai
d’emprunter les détours
de la photographie. Oser
les distanciations qu’elle
présuppose. Parier sur la
pluralité des points de vue
et leur partage sensible. Se
permettre de les aborder
en choisissant des perspectives diverses, construites par leur vérité plastique. Le regard délicatement critique, appuyé par
quelques allusions littéraires, pour mieux focaliser l’attention. Retenu
pour son efficace incitative. Sa charge signifiante,
suscitée par les émotions
et le plaisir esthétique, est
à même d’exciter quelque
réflexion stimulante.
L’important est que chacun puisse s’en saisir selon
son désir, tout en devinant
les intentions de l’auteur,
et en communiquer l’essentiel à l’entour. Pascal
Benoit, par d’innocents détournements d’éléments
symboliques et des associations insolites d’objets,
force à des rapprochements acides. Lewis Hine
n’hésite pas, face aux écrasements imposés par le
poids d’un machinisme à
l’américaine, à souligner
ces gestes d’humanité qui,
résistants, se tissent malgré tout entre les travailleurs de mêmes conditions. Cyril Kobler, adepte
des séries aux détails révélateurs, indique des particularités individuelles
distinctives au-delà des
contraintes communes.
Yvan Dalain, par la mise
en évidence d’objets allégoriques ou de postures,
montre combien le travail
marque nos attitudes laborieuses. Autant de manières d’être au monde.
Jacques Bœsch
L. Hine
Le travail. Une réalité
universelle vécue par
chaque individu dans son
quotidien.
Par excellence, le sujet
est bateau, propice à
toutes les confrontations,
pavé de lieux communs.
Qu’en dire, pour aller plus
loin et s’en sortir par la débrouille des sens, qui ne
puisse immédiatement
être récupéré par la banalité de systèmes déjà établis ou faire l’objet de res-
Les 1er et 2 novembre, à
la salle Opéra (site CluseRoseraie), Jean-Sébastien Bach et la suite
No 1 en do majeur sont
au programme des ateliers de direction d’orchestre Eric Bauer.
Ateliers le samedi de
14h à 16h et le dimanche de 13h30 à 14h45,
suivis du concert à 15h.
Entrée libre. Pour info,
tél. 022 305 41 44.
Exposition
collective
Dès fin novembre et jusqu’au 31 janvier 2004,
l’exposition collective
d’œuvres produites par
les collaborateurs des
HUG aura lieu sur les
sites de Belle-Idée (espace Abraham Joly), CluseRoseraie (HC) et du
Cesco. Les dates de vernissage sont respectivement les 24, 26 et 28
novembre, dès 18h. Pour
info, tél. 022 305 41 44.
Festival
Jusqu’au 15 novembre, Lewis Hine, Yvan Dalain, Cyril Kobler
et Pascal Benoit proposent un essai photographique1.
D
C
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C
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S
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(1) Organisée dans le cadre de 50
jours pour la photographie, Genève, automne 2003, avec la complicité de M.+M. Auer, exposition
> 15 novembre, espace Opéra et
entrée principale, site Cluse-Roseraie, rue Micheli-du-Crest 24,
Genève. Pour information, Jacques
Bœsch, tél. 022 305 41 44, www.arthug.ch.
Lundi 4 novembre, dès
18h30, plusieurs films
sud-américains seront
projetés à l’espace
Opéra, en avant-goût
du festival Filmar en
America Latina, proposé
par l’Association des 3
Mondes (du 11 au 30
novembre) dans plusieurs salles genevoises.
Petit buffet, présentation du programme,
musique et tirage au sort
de 30 billets gratuits précéderont la projection.
Entrée libre. Pour info,
tél. 022 305 56 12.
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Tous soins visage-corps
HIVER 2003
La formule découverte :
Beauté – Détente
2h – Frs 200.-
Massage corps (cellu M6)
Soin visage
aux huiles essentielles
Soin douceur des mains
Du lundi au vendredi de 8h à 20h
le samedi de 9h à 17h
Places réservées
22 av. Dumas – Champel
022/830.19.19
www.marybel.ch
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l Pulsations l Novembre 2003 l Hôpitaux universitaires de Genève
TÊTE
MÉDIMENTO
A lire
À TÊTE
Faculté et hôpitaux
sont complémentaires
Pour le Pr Jean-Louis Carpentier, nouveau doyen, l’Alma
Mater et les HUG doivent travailler main dans la main.
Vous êtes le doyen de la
Faculté de médecine
depuis le 15 juillet.
Quelles sont vos priorités?
La première est de développer un climat de
confiance entre le décanat
et les administrés de la Faculté, en essayant d’être le
plus transparent possible
particulièrement dans les
décisions d’attribution de
moyens et dans les procédures de promotion et de
nomination. Chaque personne qui souhaite s’investir dans notre faculté doit
pouvoir disposer d’informations claires quant à son
plan de carrière et quant
aux modes d’évaluation.
Une autre priorité?
Paru aux éditions M+H,
ce livre est le fruit du
travail interdisciplinaire
de l’unité de psychiatrie
du développement mental des HUG. Il a pour
objectif de faire connaître les fondements
théoriques et les besoins
techniques de l’approche groupale ainsi que
leur adaptation à la réalité thérapeutique quotidienne.
Le mensuel des HUG
Hôpitaux universitaires
de Genève
Service de la communication
Rue Micheli-du-Crest 24
CH-1211 Genève 14
Tél. (+41 22) 372 60 07
Fax (+41 22) 372 60 76
http://www.hug-ge.ch
Editeur responsable
Bernard Gruson
Responsable des publications
Séverine Hutin Dub
Rédactrice en chef
Agnès Reffet
[email protected]
Conception /réalisation
csm sa
Régie publicitaire
Imédia SA
Tél. (+41 22) 307 88 95
Fax (+41 22) 307 88 90
Impression
ATAR Roto Presse SA
Tirage
25’000 exemplaires
Les manuscrits ou propositions d’articles sont à adresser à l’éditeur. La reproduction totale ou partielle
des articles contenus dans
“Pulsations” est autorisée,
libre de droits, avec mention
obligatoire de la source.
La deuxième est le renforcement de notre collaboration avec les HUG. A
nouveau, ceci passe par
une plus grande clarté
dans nos rapports, mais
également par la mise en
valeur de nos complémentarités. Les HUG et la Faculté de médecine ont chacun leurs domaines d’expertise
et
sont
profondément interdépendants. Fort de ce constat, il
faut travailler en synergie
et mettre nos spécificités
respectives au service d’un
même but.
Peut-on concilier la
recherche fondamentale et la recherche clinique?
Tout à fait. D’ailleurs, l’un
des objectifs du nouveau
décanat est la promotion
FICHE
de la recherche clinique.
Pour ce faire, nous allons
remodeler les structures
des départements de la
section de médecine fondamentale et mettre en
place des départements
thématiques ouverts vers
les groupes de recherche
des sections clinique et
dentaire de notre faculté.
Ces départements thématiques pourront ainsi regrouper, autour d’une
même problématique à
orientation "médicale", les
expertises des chercheurs
en médecine fondamentale et s’ouvrir vers les chercheurs cliniciens, permettant ainsi un rapprochement des sciences
cliniques (orientées vers le
patient) et des sciences
fondamentales (de laboratoire). Le développement
de la recherche clinique
sera certainement stimulé
par ce rapprochement.
Mais d’autres efforts seront
nécessaires pour renforcer
et dynamiser ce type de recherche, souvent parent
pauvre des facultés de médecine.
Concrètement, comment développer la
recherche clinique?
Il s’agit d’une part d’octroyer des moyens (infrastructures et personnel) à
la recherche clinique et,
d'autre part, de promouvoir une véritable politique
d’investigation clinique.
Pour cela, il est primordial
de renforcer et/ou mettre
en place les outils nécessaires et de développer
notre savoir-faire. En
d’autres termes, il ne faut
pas seulement mettre à
disposition des moyens et
des techniques, mais également des formations.
Que pensez-vous de la
réforme de l’enseignement?
Cette réforme, instaurée
en 1995, a introduit l’apprentissage par problèmes. A ce jour, les bilans des différentes évaluations menées ont été
très positifs (lire ci-dessous
l’entretien avec le Pr
Charles Bader). Cette réforme, tout comme l’enseignement prodigué par
notre Faculté, sont et seront régulièrement évalués en interne, mais également par des experts externes. Nous disposerons
ainsi d’analyses détaillées
et objectives des forces et
des faiblesses de notre faculté afin d’adapter nos
méthodes sans concession
ni dogmatisme.
Cette ou plutôt ces évaluations continues sont financées par des subsides
de l’université et de fondations. Certaines portent
sur plusieurs années afin
d’apprécier les effets du
cursus dispensé par notre
faculté sur la profession
médicale.
La fédéralisation des
études de médecine
prévoit, d'ici 2008, trois
centres hospitalo-universitaires au lieu de
cinq et le regroupement
de Genève et Lausanne
A. Barrymore
Psychiatre aux HUG,
spécialiste de l’adolescence, le Pr François
Ladame explique, dans
cet ouvrage publié aux
éditions Odile Jacob,
comment se construit
l’identité et autour de
quels enjeux. Il montre
en quoi l’adolescence
est capitale pour faciliter l’ouverture aux
autres, l’harmonie entre
l’individuel et le collectif, l’accession à une
sexualité consciente.
Le Pr Carpentier est doyen de la Faculté de médecine depuis le 15 juillet.
en un grand pôle
romand. Votre avis?
Ce projet, contenu dans
le rapport Kleiber (ndlr du
nom du secrétaire d’Etat à
la science et à la recherche
qui préside cette commission), préconise une fusion
des facultés de médecine.
Il laisse relativement dans
l’ombre les conséquences
sur les hôpitaux universitaires.
Un exemple: Il est proposé de rapprocher, voire
fusionner, les structures
existantes comme le
CHUV à Lausanne, les Hôpitaux universitaires de
Genève et les Facultés de
médecine respectives pour
générer un seul CHU
(Centre Hospitalier Universitaire). L’intérêt de la
création de cette structure
n'est pas évident tant au
niveau de l’enseignement
et de la recherche qu’à celui des soins de base. Le
seul domaine qui justifie
clairement de telles fusions est celui des médecines de pointe.
D’autres aspects de ce
projet posent problème. La
centralisation et le dirigisme fédéral prônés par cette commission réduiront le
pouvoir des cantons car les
décisions stratégiques seront principalement prises
à Berne. La Faculté de médecine n’aurait plus qu’une
relation ténue avec son
Université, ce qui risquerait d’induire une perte du
contrôle de qualité de
l’Université sur notre faculté. Enfin, et sur la forme,
la commission Kleiber propose d’imposer les réformes. Or, la stratégie du
top down (du haut vers le
bas) s’est toujours révélée
assez néfaste. Mieux vaut
laisser mûrir le bottom up
(de la base au sommet) en
ayant les incitations nécessaires.
Il est vrai que le projet
Kleiber soulève un certain
nombre de problèmes (notamment coûts de la médecine de pointe, potentiel
de développement des facultés de médecine et des
hôpitaux) auxquels nous
devons apporter des réponses. C’est à nous maintenant de présenter les
contre-propositions qui
nous paraissent les plus
appropriées.
Propos recueillis par
Giuseppe Costa
PRATIQUE
Une réforme bientôt appliquée en première année
La réforme de la formation s’inscrit dans le cadre de la nouvelle loi sur les professions médicales.
En 1995, la Faculté de
médecine de Genève a initié une réforme en profondeur de ses études. Elle a
introduit une nouvelle approche pédagogique, appelée apprentissage par
problèmes (APP), mise en
place dès la 2e année
d’études, qui a pour but de
promouvoir l’autonomie
des étudiants et de développer leurs compétences
cliniques, relationnelles et
pratiques. En 1999, un
groupe d’experts internationaux, chargé d’évaluer
l’enseignement dans les
Facultés suisses, a donné
la meilleure note à Genè-
ve, mais levé quelques critiques sur la 1ère année.
"Dès 2004, la réforme s'appliquera à la première année", indique le Pr Charles
Bader, vice-doyen de la Faculté de médecine, responsable de l’enseignement. "Il s’agit de modifier
l’approche pédagogique et
de rendre cette année plus
pertinente pour la vaste majorité des étudiants dont
l’objectif premier est de soigner. Les branches dites
dures (physique, chimie) demeurent importantes en
n'ayant plus le monopole.
L’anthropologie, la médecine psychosociale, ainsi que
d’autres aspects essentiels
plus tard doivent avoir une
place dès la première année". Cela aura des répercussions sur les examens.
"Il faut revoir la façon dont
on prépare les questions et
examine les compétences
cliniques", ajoute le Pr
Charles Bader. Surtout, la
sélection est à faire sur des
matières clairement liées
à la médecine.
La LPMéd à l'horizon
Ces changements s’inscrivent dans une réflexion
plus large au niveau national et, en particulier, sur le
projet de loi sur les profes-
sions médicales (LPMéd)
qui apportera des changements notables pour toutes
les professions de la santé
(médecins, médecins-dentistes, pharmaciens, chiropraticiens, médecins-vétérinaires). Les nouvelles dispositions légales régleront
la formation de base, la
formation postgraduée, la
formation continue et
toutes les certifications.
"Cette loi rendra les Facultés de médecine autonomes et responsables de
l’enseignement et des examens, sauf pour l’examen final fédéral, alors que la loi
sur l’aide aux universités et
la coopération dans le domaine des hautes écoles
(LAU) prescrit que le cursus
des études est soumis à évaluation, notamment par des
experts internationaux",
précise le Pr Charles Bader. La formation sera
donc attestée par un diplôme d’état et non plus
par un titre d’organisation
professionnelle. Et, surtout,
la LPMéd, conçue pour
être eurocompatible, garantira la libre circulation
aux étudiants et aux professionnels, tant en Suisse
qu’au sein de l’Union européenne.
G.C.