Moniteur d`équitation

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Moniteur d`équitation
Moniteur d'équitation
Rome G1204
1 Le métier
Le métier : moniteur d'équitation
Debout au milieu du manège ou d’une carrière extérieure, attentif aux cavaliers comme aux chevaux, le
moniteur d’équitation mène la leçon, appelée « reprise ». Passionné d’équitation et appréciant
l’enseignement, il partage son temps entre les cavaliers et les chevaux, sans qu’aucun ne puisse prendre
la priorité sur l’autre.
Un métier où il faut aimer autant l’enseignement que les chevaux.
Le moniteur d’équitation est un animateur ou un enseignant. A ce titre, il s’intéresse à ses élèves, à leur
progression individuelle et applique des méthodes pédagogiques pour rendre ces temps d’apprentissage
agréables et ludiques. Face à des cavaliers débutants ou confirmés, enfants ou adultes, il adapte ses objectifs,
attribue les chevaux afin de motiver chacun tout en préservant la sécurité des pratiquants. Le cheval, même
dressé, n’est pas totalement prévisible. Savoir quelle précaution particulière prendre, comment réagir en cas
d’accident font partie de la compétence et de la maturité professionnelles demandées au moniteur.
L’essentiel du temps de travail du moniteur se passe en activité d’enseignement. Les journées de cours peuvent
être longues et ne lui laissent que peu de temps pour monter lui-même. S’il monte ce sera d’ailleurs plus souvent
les chevaux des autres que le sien.
Mettre un cheval au travail, le dresser, le soigner.
Au sein du centre équestre, le cheval travaille. Pendant le temps de leçon, le moniteur ménage et dose les efforts
de l’animal. En dehors des cours, il parfait son dressage, gère ses temps de repos. En parallèle, il aide le
personnel chargé des soins, de l’entretien des box et de la propreté du centre. Il est souvent associé aux achats
des équidés (chevaux, poneys).
Participer à la vie du centre équestre.
Le moniteur d’équitation a sa part de responsabilité dans l’ambiance qui règne au sein du centre. Ses qualités
relationnelles, pédagogiques comme sa réceptivité aux besoins de la clientèle participent au climat du club. Il
contribue à l’organisation de fêtes, de jeux, de spectacles, de concours, d’examens. S’il a une activité
d’entraîneur, il encadre les compétiteurs, souvent le week-end, tout en préparant l’organisation matérielle des
déplacements.
Un métier demandant de la disponibilité horaire.
Le moniteur d’équitation relevant de la convention collective des centres équestres bénéficie du régime des 35 H
hebdomadaires. Néanmoins, au quotidien, le cheval a toutes les priorités. Des imprévus, un cheval malade par
exemple, peuvent modifier l’amplitude horaire des journées. Cette réalité est à nuancer : la taille du centre, son
statut influent sur la polyvalence demandée. Néanmoins, beaucoup de centres équestres sont de petite taille et
cette implication sera recherchée.
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Enseigner et monter à cheval : des activités qui se pratiquent à l’extérieur, par tous les
temps.
L’équitation est une activité de plein-air même si certains clubs ont des manèges couverts. Elle se pratique par
tous les temps, cours comme randonnées, hormis si cela présente un danger pour le cavalier ou le cheval. La vie
dans un centre équestre est une vie d’extérieur. Souvent, d’ailleurs, il est proposé au moniteur de loger sur place.
2 Le marché du travail
Sur quels postes débuter dans le métier ?
S’insérer progressivement dans le milieu équestre est conseillé.
Cela permet de :
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parfaire ses compétences équestres : niveau technique, dressage, soins au cheval,
acquérir des savoir-faire permettant la polyvalence.
Les premiers postes d’enseignement accessibles sont ceux d’aide animateur.
L’aide animateur peut encadrer des activités, notamment poney, sous la responsabilité d’un enseignant diplômé
(BEES ou BP JEPS). Cela permet de connaître la vie en centre équestre et de bénéficier d’une première
expérience de la pédagogie. Pour cela il est possible de préparer le BAPAAT, diplôme de niveau V.
Il est aussi possible de présenter le diplôme d’accompagnateur de tourisme équestre (ATE), diplôme fédéral
homologué par le ministère de la jeunesse et des sports qui permet de prendre des premières responsabilités
d’accompagnement de cavalier.
Pour être moniteur, la réussite au BP JEPS et le galop 7 seront néanmoins obligatoires.
Et demain ?
Le secteur culturel et sportif est globalement en mutation et en croissance.
C’est un secteur qui évolue vite. Depuis les années 1990, les emplois de l’action culturelle et sportive connaissent
une forte augmentation. Les conditions d’emploi s’améliorent. La Région, dans son plan régional pour l’emploi
(PRE), a décidé de créer sur 5 ans 1000 postes d’éducateurs sportifs pour les titulaires du BEES 1er degré (ou
d’un diplôme admis en équivalence). Pour cela, elle a mis en place une incitation financière en direction des
associations sportives (clubs, ligues, comités départementaux). L’équitation, comme toutes les activités sportives,
est concernée.
L’équitation de loisirs est en développement en PACA…
L’équitation, sport autrefois pratiquée par un petit nombre d’adeptes, s’ouvre au plus grand nombre avec le
développement de l’équitation de loisirs. PACA est l’une des régions les plus importantes en nombre de
licenciés : ils sont 36&nbsp000, soit 28% des licenciés français. PACA a connu entre 2004 et 2005 la meilleure
croissance régionale du nombre de licenciés&nbsp: + 10% (6% en moyenne nationale). L’équitation est en 7ème
position des sports les plus fréquemment pratiqués. Elle est reconnue au niveau national comme une région
dynamique.
…et le taux de saturation n’est pas atteint.
Si le nombre de licenciés est important, il est en-deça de la moyenne nationale rapporté au nombre d’habitants.
Cet effectif des licenciés devrait potentiellement pouvoir s’accroître.
Un contexte économique favorable pour les centres équestres.
Plusieurs étapes réglementaires ont permis une modification des statuts fiscaux ou juridiques des centres
équestres (passage au statut de structure agricole). Cela crée, selon la profession, un contexte favorable pour
leur essor. Sont particulièrement concernées les très petites structures, n’ayant que 1 ou 2 emplois. Conjugué au
développement de l’équitation de loisir, ce contexte porteur explique la croissance des emplois observés et
permet d’être optimiste pour l’avenir, du moins à court terme.
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Le tourisme soutient l’activité des centres équestres...
PACA est la première région touristique de France. L’équitation, et particulièrement les courtes promenades, font
maintenant partie des activités de loisirs pratiquées occasionnellement par des vacanciers. C’est un classique
des activités proposées aux enfants comme aux adultes, pour rendre attractif une offre de séjour. Les disciplines
équestres proposées par les clubs sont d’une grande diversité et le climat de PACA permet la pratique de la
plupart d’entre elles été comme hiver.
…et le tourisme équestre a encore un potentiel de développement.
La part des licenciés est légèrement inférieure à la moyenne nationale. C’est aussi une discipline don la
structuration est relativement récente. Si l’on tient compte des atouts de PACA : tourisme, richesse des espaces
naturels, douceur du climat, les pratiquants réguliers ou occasionnels pourraient être plus nombreux. L’avenir
devrait voir un essor de cette spécialité.
Evolution des caractéristiques du public pratiquant l’équitation : adapter la pédagogie.
Avec l’essor de l’équitation de loisirs, le public « adulte–loisirs » est en croissance. Ses attentes sont différentes
de celle des pratiquants coutumiers. La pédagogie du moniteur doit s’adapter et ses qualités relationnelles ont un
impact sur la fidélisation des licenciés. Cette dimension prend de plus en plus d’importance dans son activité.
L’équithérapie : vers la création d’un métier ?
De la promenade adaptée à l’équithérapie, l’équitation en direction des personnes handicapées est une activité
en croissance. Le métier d’équithérapeute ne relève pas d’un diplôme. Il existe des formations dispensées par la
fédération française de sport adapté qui permettent d’acquérir des savoir-faire. Mais la palette d‘intervention des
moniteurs d’équitation reste limitée hormis pour ceux possédant, de part leur expérience ou leur qualification
professionnelle une double compétence.
Croissance du statut d’indépendant : les moniteurs d’équitation à domicile.
L’acquisition de chevaux par des particuliers possédant un petit terrain s’observe de plus en plus. Certains font
appel à un moniteur d’équitation qui vient, à domicile, organiser une leçon ou dresser leur cheval. C’est une
opportunité pour le moniteur d’équitation indépendant, statut globalement en croissance chez les éducateurs
sportifs.
3 Evoluer
Je veux évoluer dans le métier ou dans le secteur professionnel
Evoluer, changer d’activité ou de métier peuvent être nécessaires après quelques années d’exercice du métier.
L’emploi du temps d’un moniteur d’équitation est essentiellement consacré à l’enseignement. Il ne lui reste que
peu de temps pour monter et si sa motivation ne comportait pas le plaisir d’enseigner, il peut ressentir de la
frustration.
Pour anticiper sur sa carrière, diverses solutions sont envisageables.
Diversifier sa pratique :
en la complétant d’une qualification d’accompagnateur de tourisme équestre.
L’accompagnateur de tourisme équestre encadre les randonnées, qu’elles soient de courte ou de longue durée.
Certaines sont organisées sur plusieurs jours sans retour à la base de départ. Ce métier est plus saisonnier que
le monitorat.
Mais s’il est en même temps loueur de chevaux, son activité peut s’organiser toute l’année, avec un renfort en
saison.
Il existe un BPJEPS « activités équestre », mention tourisme équestre. Pour se présenter à la formation, il faut
posséder au moins de 5ème galop fédéral, avoir une pratique courante de la promenade à cheval et totaliser un
certain nombre de jours de randonnées.
Il peut aussi devenir meneur-accompagnateur : il emmène en promenade ou en randonnée des personnes en
calèche ou des attelages.
en se formant à la maréchalerie.
En PACA existent 90 entreprises de maréchalerie, qui génèrent 125 emplois. Cet effectif est modeste mais le
savoir-faire est demandé dans les entreprises spécialisées comme dans les clubs. Il existe un BEP agricole
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option maréchalerie (niveau V) ainsi qu’un bac professionnel et un brevet de technicien. Mais attention : ce métier
est physiquement éprouvant pour les articulations et le dos.
Devenir équithérapeute.
L’équitation peut s’adresser aux personnes handicapées et ses vertus sont multiples et reconnues. Se tourner
vers un public spécifique demandant de repenser son approche du cheval.
Il n’existe pas de formation spécialisée, mais un « certificat de qualification handisport ». Il est accessible aux
personnes déjà formées sur le plan technique et pédagogique qui souhaitent encadrer un public handicapé
moteur ou visuel.
Cette activité est aussi pratiquée par des moniteurs ayant une double compétence (éducateur spécialisé,
psychologue) ou ayant côtoyé un public handicapé au cours de leurs expériences.
Diriger un centre équestre.
Le directeur décide de la politique commerciale et sportive du centre, élabore et suit l’exécution du budget,
encadre le personnel, assure la sécurité, évalue la mise en valeur des chevaux et poneys.
Il peut exercer dans des centres équestres privés ou en gestion municipale, des écuries de propriétaires, des
centres de tourisme équestre, des centres de formation. Employer un salarié dirigeant nécessite un centre
équestre de taille importante.
Il existe une licence professionnelle (niveau II) « commerce option management des établissements équestre ».
Créer son centre équestre.
Aboutissement d’une passion pour certains, cet objectif reste cependant ambitieux. Il s’agit de passer d’un métier
d’enseignant à celui de gestionnaire d’entreprise. Le matériel, les équipements sont onéreux. Les charges fixes
sont élevées : les soins et la nourriture sont des frais qui ne varient pas en cours d’année, quelque soit l’activité
effective. Le personnel qui veille aux chevaux doit être présent toute l’année. Les terrains de taille suffisante sont
rares et leur coût est élevé, particulièrement en PACA. Les semaines du responsable, entre gestion
administrative, financière, commerciale, encadrement du personnel et surveillance des chevaux, sont très
occupées et ne lui laissent que peu de temps pour monter. Enfin, si la clientèle peut être au rendez-vous,
l’équilibre financier de la structure est un enjeu à plus long terme.
Tous ces éléments doivent être pris en compte dans le montage de son projet.
Devenir garde à cheval.
Ce métier n’est pas à proprement parler une évolution du métier de moniteur d’équitation, mais il est très en
vogue chez les passionnés de chevaux et beaucoup d’informations sont demandées à son sujet.
Malheureusement, les candidats sont plus nombreux que les emplois. En PACA, ils sont situés pour l’essentiel
dans le département du Var et exercent majoritairement dans les petits massifs forestiers à faible accessibilité.
Ce nom de métier ne recouvre pas un métier, mais plusieurs métiers. Certains sont des métiers anciens
(gendarme à cheval par exemple) qui retrouvent l’utilisation du cheval comme moyen de déplacement, d’autres
sont des emplois créés récemment pour répondre à une demande accrue de surveillance des espaces naturels.
Le garde à cheval prend des appellations différentes selon les employeurs ou les lieux d’intervention: garde
moniteur, garde forestier à cheval, garde de parc naturel, patrouilleur équestre, agent de brigade équestre,
écogarde, etc. Les employeurs sont multiples, appartenant au secteur public comme au secteur privé. Fonction
publique d’état (parcs nationaux, ONF), fonction publique territoriale (parc naturel régional, conseil général,
municipalités), associations, entreprises.
Les prérogatives sont très différentes selon le statut : professionnels assermentés, droit de police, simple
surveillance.
Les conditions d’emplois sont extrêmement hétérogènes. La précarité domine. Contrats aidés, emplois
saisonniers, contractuels sont très fréquents chez les employeurs associatifs et dans la fonction publique
territoriale. Certains gardes à cheval utilisent leur propre monture et certains aussi sont bénévoles (au sein de
sociétés de chasse par exemple).
Les emplois stables sont avant tout des emplois de la fonction publique, accessibles sur concours (gendarme à
cheval, garde chasse, gardes moniteurs, policier de la brigade équestre).
Il existe aussi des emplois privés émanant de sociétés de sécurité pour l’intervention sur des domaines privés.
Il n’existe pas de diplôme spécifique reconnu par l’état. Par contre, l’offre de formation commence à se construire,
à l’initiative de centres de formations privés. Le comité national du tourisme équestre, a mis en place très
récemment une formation de garde à cheval.
Cette fiche a été produite par l’ORM PACA
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