L`approvisionnement et la distribution en produits frais et

Transcription

L`approvisionnement et la distribution en produits frais et
L’approvisionnement et la
distribution en produits frais et congelés des
structures d’aide alimentaire
Rédaction : Julie Villain
Introduction
L’étude ABENA a mis en évidence les carences nutritionnelles rencontrées chez les personnes
bénéficiaires de l’aide alimentaire. Parmi les facteurs explicatifs de cette situation, les insuffisances de la qualité de l’approvisionnement et de la distribution de produits frais aux personnes accueillies ont été soulevées. Cette exigence est d’autant plus forte que l’étude
ABENA a révélé l’importance de l’aide alimentaire dans la consommation des bénéficiaires.
Cette part d’aide alimentaire n’est bien souvent pas que ponctuelle mais une source
d’alimentation importante des populations vivant en situation précaire.
D’autre part, le Plan National Alimentation et Insertion et le Programme National Nutrition
Santé
Cet état des lieux propose de rendre compte de la situation actuelle de l’approvisionnement et
de la distribution de produits frais et congelés auprès des bénéficiaires dans les structures
d’aide alimentaire. Ce travail vise à identifier les contraintes rencontrées par les structures
d’aide alimentaire pour améliorer leur approvisionnement et leur distribution auprès des personnes accueillie en produits frais et congelés. Par ailleurs, ce document a pour objet de mieux
connaître et identifier des initiatives qui s’efforcent de développer l’offre de produits de qualité, en créant des partenariats avec des producteurs, des chantiers d’insertion ou des commerçants locaux, ainsi que d’accompagner les bénéficiaires dans la consommation de produits
frais.
Nous avons rencontré dix structures, parmi lesquelles neuf d’entre elles proposent des produits
frais aux bénéficiaires1 :
1
Voir les détails méthodologiques en annexe
1
Tableau 1 : les structures rencontrées
Nombre
Fruits
de
personnes
accueillies
Légumes
Viandes
frais
congelés
Laitage
Courte échelle 35
mé- Oui
(CCAS Châ- nages
teau Gontier)
Oui
Oui
Oui
Oui
EPICEA
54
fa- Oui
milles
Oui
Non
Oui
Oui
Restos
du Pithiviers : Oui
Cœur (*2)
239
adultes
Oui
Non
Oui
Oui
Oui hors pé- Oui hors pé- Non
riode hivernale riode hivernale
Non
Non
Délégation
483 (283 à Oui très ponc- Oui très ponc- Non
locale de la Chauny)
tuellement
tuellement
Croix Rouge
ChaunyTernierLa
Fère
Non
Non
Secours
tholique
brac
Loiret :
4062
adultes
Secours populaire Angoulème
Ca- 31
fa- non
Pi- milles
non
non
Non
non
Epicerie so- 110
fa- Oui
ciale
du milles pas
SIASGranville mois
Oui
Oui
Oui
Oui
fa- Oui
Le petit pont 10
de Layat, Fir- milles
miny
Oui
Oui
Oui
Oui
Libre service 1000/1500 Oui
Secours popu- familles
(300 par
laire 18eme
semaine)
Oui
Non
Non
Oui
Source : données collectées par l’auteur
2
Les contraintes rencontrées par les différentes structures en termes d’approvisionnement en
produits frais peuvent être de différents ordres :
-
Les fournisseurs,
-
L’équipement de transport, de conservation et de stockage disponible,
-
Le mode de distribution et l’accompagnement des bénéficiaires.
Dans un premier temps nous nous intéresserons à la problématique de l’approvisionnement et
des relations avec les fournisseurs. Nous aborderons ensuite le thème de l’équipement nécessaire aux structures pour s’approvisionner en produits frais et respecter ainsi les législations
sanitaires. Enfin, nous traiterons la question de la distribution de produits frais auprès des bénéficiaires.
LES FOURNISSEURS
Les structures de distribution d’aide alimentaire ont la possibilité de s’approvisionner auprès
de multiples fournisseurs : les dons de la CE, le secteur associatif ou le secteur privé.
Tableau 2 : Les différents types d’approvisionnement rencontrés
3
Banques
alimentaires/
dons de la
CE
Supermarchés
Dons
ponctuels/
collectes
Commerçants
locaux
Jardins et
ateliers
d’insertion
Producteurs
Autres/ dons
ponctuels
Oui
Non
En cours
En cours
Non
Convention,
achat avec
remise/
dons
réguliers
Courte
échelle
(CCAS
ChâteauGontier)
Oui
EPICEA
Oui
Non
Oui
Non
En cours
Non
Non
Restos du
Cœur
(national,
départemental
et local)
Oui
oui
Oui
Non
Oui
Oui
(ponctuel
au niveau
local)
Approvisionnement
auprès de divers
fournisseurs sur
AO
Secours
populaire
Angoulème
Oui
Oui
Non
Non
Non
Non
Oui (kiwi et
pommes de terre)
Croix Rouge
ChaunyTernier
Oui
Oui (collecte
des Banques
Alimentaires)
Non
Non
Non
Non
Oui (légumes
d’été)
Secours
Catholique
Pibrac
Non
Oui
Non
Non
Non
Non
Non
Granville
Oui
Non
Oui
Oui
Oui
Non
Oui
Libre service
Secours
populaire
18eme
Oui
Oui
Non
Non
Oui
Oui (dons du Royal
Monceau)
Le petit pont
de Layat
Non
Oui
Oui
Oui
Oui
Solidar’monde/
commerce
équitable
-Centrale de
collectage du
secours populaire
Non
Source : données collectées par l’auteur
1.
Les dons de la CE et les Banques Alimentaires
Quatre structures d’aide alimentaire s’approvisionnent auprès de la CE. Il s’agit des grands
réseaux agrées à recevoir les dons de la CE (les Banques Alimentaires, les Restos du Cœur, Le
Secours Populaire et La Coirx Rouge Française).
Les structures qui ne sont pas agréées pour recevoir les dons de la Communauté Européenne
s’approvisionnent alors auprès des Banques Alimentaires. C’est le cas par exemple des épiceries sociales rencontrées et de la délégation locale de la Croix Rouge de Chauny-Ternier.
4
Tableau 3 : Les dons de la CE dans les structures de distribution d’aide alimentaire rencontrées
Banques alimentaires
Dons de la CE
Courte échelle (CCAS Château-Gontier)
Oui
Non
EPICEA
Oui
Non
Restos du Cœur (*2)
Non
Oui
Secours populaire Angoulème
Non
Oui
Croix Rouge Chauny-Ternier
Oui
Non
Secours Catholique Pibrac
non
Non
Granville
Oui
Non
Libre service Secours populaire 18eme
Non
Oui
Le petit pont de Layat
Non
Non
Source : données collectées par l’auteur
Deux des structures rencontrées ne reçoivent de dons ni de la CE ni des Banques Alimentaires.
Il s’agit de l’épicerie solidaire « Le p’tit pont de Layat », qui ne peut recevoir de dons, et du
Secours Catholique de Pibrac qui ne possède pas l’équipement nécessaire pour se rendre aux
banques Alimentaires.
L’épicerie sociale et solidaire du P’tit pont de Layat est une association de loi 1901 créée
en 2004 pour porter le projet. L’organisation statutaire du type collégial prévoit la représentation des différentes parties prenantes : un collège des institutions, le centre social, le comité de
quartier, le collectif alimentaire, le secours catholique, artisans du monde, un collège des habitants et un collège des bénéficiaires, ce dernier étant dans la mesure du possible majoritaire.
Cette association associe une activité d’épicerie solidaire « de proximité » à celle d’une épicerie sociale.
L’épicerie sociale a pour vocation d’aider les familles en situation précaire à faire leurs achats,
à gérer un budget, à rembourser des dettes et leur permettre d’améliorer leur équilibre alimentaire. Pour préserver l’anonymat, un système de carte avec code barre permettra d’obtenir en
toute discrétion « une réduction panier ». La vente des produits alimentaires se fait alors à des
prix préférentiels (moins 30% en 2005), et un accompagnement nutritionnel est prévu.
L’épicerie solidaire est ouverte à tous sous conditions d’une adhésion annuelle de 2 euros.
L’épicerie « le p’tit pont de Layat » invite les habitants du quartier et au-delà à venir faire librement leurs achats aux prix moyens du marché, en aidant les familles en difficulté. On y
trouve des produits frais surgelés et des produits de producteurs locaux. On peut également
profiter d’un espace de convivialité pour se rencontrer, échanger des idées, pour boire un café,
un thé et goûter les produits. On peut également se renseigner sur les partenaires sociaux.
Du fait de ce fonctionnement en épicerie solidaire, l’association ne peut bénéficier de dons des
Banques Alimentaires sans compromettre l’anonymat des personnes ayant recours à l’aide
alimentaire.
Les dons de la CE et des Banques Alimentaires représentent en général l’approvisionnement
en produits secs et de base, tel que les pâtes, le riz, les conserves, l’huile, le café, le sucre, le
5
beurre, ainsi que pour certaines structures en lait et produits congelés. En revanche, il ne s’agit
pas dans ce cas d’approvisionnement en produits frais.
Si les structures de distribution d’aide alimentaire souhaitent proposer des produits frais à
leurs bénéficiaires, elles doivent alors développer d’autres partenariats.
2.
Les supermarchés
Un nombre important de structures d’aide alimentaire rencontrée a recours à des partenariats
avec la grande distribution. C’est un moyen pour elles de diversifier les produits proposés
avec des fruits et légumes, laitages, viandes. Cela peut être le fait de dons occasionnels en cas
de surplus ou de produits arrivés en Dates Limites de Consommation, de collectes par les bénévoles ou encore de partenariats qui reposent sur une véritable convention.
Tableau 4 : L’approvisionnement auprès des supermarchés des structures rencontrées
Dons ponctuels
Collectes
Convention
Courte échelle (CCAS Château-Gontier)
Non
Non
Oui
EPICEA
Oui
Non
Non
Restos du Cœur (*2)
Oui
Non
Oui
Secours populaire Angoulème
Oui
Oui
Non
Croix Rouge Chauny-Ternier
Oui
Oui
Non
Secours Catholique Pibrac
Non
Oui
Non
Granville
Oui
Non
Oui
Libre service Secours populaire 18eme
Oui
Oui
Oui
Le petit pont de Layat
Non
Non
Oui 2
Source : données collectées par l’auteur
Les modes d’approvisionnement sont divers. Certaines structures ont développé de véritables
partenariats avec un supermarché. Les conventions prévoient des dons réguliers de produits
abîmés ou arrivés en Date Limite de Consommation, en contrepartie d’achats pour un certain
montant. Les épiceries sociales de Granville ou de Château-Gontier ont pour leur part choisi
leur supermarché partenaire sur AO afin de bénéficier des meilleures conditions possibles :
o Courte Echelle obtient 5% de remise pour 1500€ d’achat par mois
o L’épicerie sociale du SIAS de Granville achète pour 100€ par semaine et obtient en
contrepartie des dons journaliers et mensuels.
Dans ce cas, les structures peuvent s’approvisionner en produits frais (fruits et légumes, produits laitiers, crèmes et viandes).
D’autres associations n’obtiennent pas de remise mais bénéficient tout de même de dons.
C’est le cas par exemple de l’association EPICEA qui reçoit par dons des fruits et légumes
(souvent défraîchis).
2
Le P’tit pont de Layat s’approvisionne également auprès d’une centrale d’achat de commerce équitable « Solidar’monde », en liaison avec l’association artisans du monde. On y trouve un cinquantaine de produits du
commerce équitable.
6
Enfin, certaines structures utilisent les collectes régulières pour s’approvisionner en produits
frais (SPF 18eme). L’enjeu est alors de préciser aux clients les besoins alimentaires afin
d’obtenir des fruits et légumes, des laitages, ou encore des conserves de fruits et légumes.
L’approvisionnement auprès des grandes surfaces est donc un « outil » nécessaire pour diversifier la gamme de produits alimentaires proposés dans les structures d’aide alimentaire en
s’approvisionnant en produits frais, et notamment en fruits et légumes. Par ailleurs, certaines
structures font également appel aux commerçants locaux pour bénéficier de produits frais et
parfois de prix avantageux et d’une qualité supérieure.
3.
L’approvisionnement auprès de commerçants locaux
Deux des structures rencontrées s’approvisionnent auprès de grossistes locaux. Il s’agit de
l’épicerie sociale et solidaire « le p’tit pont de Layat » à Firminy et de l’épicerie sociale du
SIAS de Granville. Ces deux structures ont recours un large éventail de fournisseurs, dans le
but de proposer à leurs bénéficiaires des produits de variés et de qualité, tout en s’inscrivant
dans une démarche de développement local.
Le petit pont de Layat s’approvisionne par exemple auprès du grossiste local pour les fruits et
légumes (Patrick primeur), et bénéficie d’une réduction de 23%.
L’épicerie Sociale du SIAS de Granville a pour sa part diversifié son approvisionnement pour
bénéficier de produits de qualité aux tarifs les plus avantageux :
Davigel/ Davifrais :
L’épicerie sociale s’approvisionne en gros auprès d’un fournisseur local de produits congelés,
par cartons de 5 à 10 kg. L’épicerie reconditionne ensuite les produits par petits sachets. Elle
est pour cela équipée de table inox, gants, congélateurs. Les numéros de lot et les dates de
péremption sont notés sur chaque lot reconditionné, ainsi que des doubles des étiquettes des
cartons d’origines. Un suivi est assuré avec le service vétérinaire départemental dans l’année,
qui fait des points d’information réguliers sur les nouvelles règlementations vétérinaires. Ce
mode d’approvisionnement permet de faire des économies par rapport aux tarifs de la grande
distribution. L’épicerie sociale choisit plusieurs produits : poulet, steak, cordon bleu, paupiettes, en fonction notamment des promotions en cours. De plus, l’épicerie sociale essaye de
proposer un ou deux poissons par mois.
Viande fraîche VBA :
L’épicerie sociale du SIAS de Granville s’approvisionne également auprès d’un boucher local.
La réflexion a été lancée en 2002 et a abouti en 2003. Depuis, l’épicerie travaille avec un boucher d’Avranches qui leur offre la possibilité de s’approvisionner en petits conditionnements
sous vide afin de ne pas avoir à retoucher la viande ensuite, et de bénéficier de réductions.
L’épicerie sociale commande deux viandes différentes par mois avec le boucher, en fonction
des tarifs et des promotions en cours. Les familles commandent une fois par mois le vendredi
et sont livrés la semaine suivante, le mercredi matin.
Approvisionnement en fruits et légumes-Granville Fruits
L’épicerie sociale s’approvisionne en fruit depuis cette année auprès du grossiste local.
L’approvisionnement se fait en fonction du nombre de familles bénéficiaires. L’épicerie sociale passe commande le mardi après midi par téléphone, le commerçant propose ses produits
7
disponibles et des ristournes sur les produits de plus petits calibres. La livraison est faite le
mercredi matin.
Ces deux structures ont montré leur volonté de diversifier leur approvisionnement. Elles
s’inscrivent toutes deux de longue date dans une démarche de développement local et ont mis
en avant l’importance à leurs yeux de proposer des produits de qualité, tout en contribuant au
développement de partenariats locaux.
Pour autant, ceci ne représente qu’une partie de leur approvisionnement. Au même titre que
d’antres structures rencontrées, elles contribuent également au développement des solidarités
locales via des partenariats avec des chantiers d’insertion ou des producteurs locaux.
4.
Approvisionnement et initiatives de solidarités locales
Plusieurs structures de distribution d’aide alimentaire parmi celles rencontrées ont affiché une
volonté de participer au développement local de leur territoire en impulsant des initiatives de
solidarités locales. Elles visent ainsi un double objectif : améliorer la qualité de
l’approvisionnement en proposant des produits frais et congelés, tout en participant au développement local de leur territoire, et en créant du lien social entre différents acteurs locaux
Tableau 5 : Les initiatives solidaires rencontrées
Chantier d’insertion
Producteurs
Commerce
équitable
Courte échelle CCAS
Château Gontier
En cours (CAT)
En cours
Non
Restos du Cœur
Loiret/Pithiviers
Oui (Les jardins du cœur)
Ponctuels/
producteurs d’oeufs
Non
Epicea
Oui (Les paniers de la mer)
Non
Non
Le petit pont de Layat
Oui (jardin d’insertion)
Oui
Oui
Epicerie sociale SIAS de
Granville
Oui (jardin d’insertion + en cours avec
chantier d’insertion secteur pêche)
En cours
Non
Secours populaire 18eme
Non
AMAP 18 eme
Non
+ Projet en cours
Source : Données collectées par l’auteur
Plusieurs expériences abouties ou en cours qui valorisent les solidarités locales sont à soulever.
Tout d’abord, l’épicerie sociale de Château Gontier « Courte Echelle » (1 an d’existence) a
entrepris des démarches auprès du Centre d’Aide pour le Travail (CAT) de la localité et souhaite développer les circuits courts avec les producteurs locaux.
On note également la démarche du Secours Populaire du 18eme arrondissement à Paris qui
développe un partenariat avec une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne
(AMAP) et vise ainsi à favoriser l’accès des bénéficiaires aux circuits courts et biologiques.
8
o D’une part, les amis de l’AMAP proposent à leurs adhérents de verser un euro supplémentaire par panier en vue de fournir des paniers solidaires à moindre coût au Secours Populaire. Les bénéficiaires sont alors accompagnés par le SPF vers les AMAP
pour acquérir ce panier et être sensibilisés à la démarche AMAP.
o Par ailleurs, le SPF 18eme bénéficie des paniers non vendus par les AMAP.
o De plus le SPF 18eme engage cette année une réflexion sur la relation avec le monde
rural. Il s’interroge notamment sur les possibilités de dégager des fonds pour acheter
des produits frais en lien avec le monde rural.
Une AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne), est un partenariat
solidaire entre une ferme et un groupe de consom'acteurs avec 3 objectifs :
> Recréer du lien social entre citadins et paysans de la région
> Apporter une sécurité financière à des paysans s'engageant dans une démarche d'agriculture durable
> Favoriser l'accès et l'éducation à une alimentation de qualité
La démarche repose sur 3 engagements :
> Des engagements généraux : Vente directe, de proximité et conviviale
> Des engagements du consom’acteurs : le pré-financement de la production (engagement
pour acheter un manier chaque semaine, solidarité dans les aléas naturels, implication dans
la gestion du groupe
> Des engagements du producteurs : production de qualité et diversifiée, pédagogie, transparence technique et économique.
Dans les régions maritimes, des partenariats existent également avec des chantiers d’insertion
dans le secteur de la pêche. C’est le cas d’EPICEA à Boulogne Sur Mer qui bénéficie d’un
partenariat avec les Paniers de la Mer. Cette association d’insertion transforme les poissons
hors calibre en filets et propose également des plats cuisinés qui comprennent un poisson et
deux légumes. Les paniers de la mer distribuent filets et plats cuisinés à Epicea.
D’autres initiatives de solidarités locales :
Epicerie sociale du SIAS de Granville :
Les jardins d’insertion :
L’épicerie s’approvisionne en légumes auprès du jardin d’insertion de l’association OSE (Objectif Solidarité Emploi). La responsable du jardin propose des fruits en fonction de la production à l’épicerie sociale le mardi et livre le mercredi matin. Pour cela, l’épicerie verse une subvention annuelle de 3812 € au jardin d’insertion.
Travailler avec des pêcheurs
Une réflexion est en cours pour s’approvisionner en poissons frais, mais ce projet nécessite
une manutention particulière que l’épicerie sociale n’est pas en mesure de mettre en place
actuellement. En effet, la question des transports, de la préparation, de la conservation et du
conditionnement se pose. L’épicerie sociale a ensuite réfléchi à un approvisionnement en co-
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quillages et crabes, mais la question du stockage et du conditionnement se pose dans les
mêmes termes, notamment en cas de non écoulement des produits.
Par ailleurs, les Banques Alimentaires sont en relation avec un lycée aquacole de Cherbourg
pour récupérer les poissons non vendus afin de les transformer en filets et de les mettre à disposition des Banques Alimentaires.
Le p’tit pont de Layat
Les producteurs locaux
L’épicerie solidaire du Petit Pont de Layat travaille avec deux producteurs locaux pour le fromage de chèvre, le lait de chèvre et le saucisson et bénéficie de 10% de remise. Les producteurs livrent leurs produits à l’association toutes les semaines. Les adhérents ont la possibilité
de commander environ 5 à 6 litres de lait de chèvre par semaine.
Jardins solidaires
L’épicerie bénéficie des fruits et légumes produits par les jardins solidaires de la municipalité,
qui sont situés dans le même quartier que l’épicerie solidaire. Cette initiative a été lancée l’an
dernier et les surplus ont été distribués auprès de 5 familles de l’épicerie. L’épicerie avait par
ailleurs pris contact avec « les jardins de cocagne » qui sont présents sur Firminy, mais le coût
des paniers reste pour l’instant trop élevé.
Ces initiatives permettent aux structures de diversifier leur approvisionnement et de disposer
de produits frais et de qualité tels que les fruits et légumes, le fromage, le lait frais, la charcuterie et le poisson. Par ailleurs, ces partenariats participent du développement local du territoire et permettent de créer du lien social. Ces initiatives s’inscrivent finalement dans une
perspective d’éducation au développement des bénéficiaires. C’est le cas par exemple du SPF
18eme qui accompagne progressivement les bénéficiaires vers le concept des AMAP.
Pour développer leur approvisionnement en produits frais, les structures d’aide alimentaire
s’efforcent d’innover et de construire de nouveaux partenariats avec des fournisseurs potentiels. Cela peut être le fait de conventions avec les grandes surfaces, ou alors en s’inscrivant
dans des démarches de développement local (commerçant locaux, producteurs, chantiers
d’insertion) qui permettent de mettre en relation les différents acteurs d’un même territoire.
Si la diversification de l’approvisionnement en produits frais et congelés semble aujourd’hui
un des enjeux de la qualité nutritionnelle de l’aide alimentaire en France, cela nécessite cependant des conditions particulières pour les structures d’aide alimentaire. Tout d’abord, la structure doit bénéficier d’une certaine marge de manœuvre dans le choix de ses fournisseurs. Ensuite, la diversification de l’approvisionnement nécessite pour les structures de dégager du
temps et des ressources humaines importantes, afin de développer les partenariats locaux. Enfin, l’approvisionnement en produits frais réclame un équipement adéquat et coûteux, aussi
bien pour assurer le transport des produits frais, que pour en assurer la conservation et le stockage.
10
II.
L’EQUIPEMENT NECESSAIRE A L’APPROVISIONNEMENT ET AU
STOCKAGE DES PRODUITS FRAIS ET CONGELES
La volonté de s’approvisionner en produit frais en diversifiant les fournisseurs n’est pas le seul
critère à prendre en compte pour les structures de distribution d’aide alimentaire. Il est nécessaire pour elles de disposer de l’équipement nécessaire à savoir l’équipement de transport, de
conservation et de stockage.
1.
Le transport des produits frais
L’équipement nécessaire au transport des produits frais et congelés semble constituer un des
freins majeurs en matière d’approvisionnement pour les structures d’aide alimentaire. En effet,
un nombre important d’entre elles rencontre des difficultés pour acquérir le matériel nécessaire.
Tableau 6 : l’équipement disponible dans les structures rencontrées pour le transport de produits frais
véhicule
Véhicule frigorifique
Boîtes isothermes
Courte échelle (CCAS Château-Gontier)
Oui
Non
Oui
Granville
Oui
Non
Oui
EPICEA
Oui
Non
Non
Libre service Secours populaire 18eme
Oui
Non
Non
Restos du Cœur (départemental)
Oui
Oui
Non
Le petit pont de Layat
Oui
Non
Non
Secours populaire Angoulème
Oui
Oui
Non
Croix Rouge Chauny-Ternier
Oui
Non
Non
Secours Catholique Pibrac
Non
Non
Non
Source : données collectées par l’auteur
L’ensemble des structures rencontrées dispose d’un véhicule pour acheminer les produits alimentaires. Il peut s’agir de véhicules achetés, prêtés par un bénévole, mis à disposition par la
ville, donné ou même parfois loué. A la lecture du tableau ci-dessus, on constate que si les
véhicules classiques semblent à disposition, cela est moins fréquent pour l’équipement nécessaire au transport de produits frais. Seule l’association départementale des Restos du Cœur du
Loiret présente un équipement performant avec 1 camion frigorifique, 3 camions classiques, et
un camion destiné particulièrement au transport des fruits et légumes provenant des jardins du
cœur.
Selon les différentes organisations, cela s’explique par le coût et la rentabilité économique de
ce type d’équipement. En effet, les responsables de structures rencontrées mettent en avant le
fait que l’acquisition d’un camion frigorifique est extrêmement coûteuse par rapport à un véhicule classique alors qu’il sera utilisé à une fréquence moindre.
Cependant, certaines structures réfléchissent actuellement à l’acquisition de matériel adapté,
dans le cadre d’une subvention ou d’un choix budgétaire à venir.
Afin de pallier au manque d’équipements, les structures rencontrées disposent de moyens
complémentaires :
11
o L’achat de boîtes isothermes : Certaines structures vont favoriser l’acquisition de véhicules classiques, complété par l’achat de boîtes isothermes. C’est par exemple le cas
de la Croix Rouge de Chauny Ternier qui envisage l’acquisition de boîte isotherme
grâce à une prochaine subvention, ou le Secours Populaire d’Angoulême qui hésite
encore entre un véhicule frigorifique qui sera utilisé ponctuellement et un véhicule
classique accompagné de boîte isothermes.
o La sous traitance d’un service d’entrepôt frigorifique pour la viande et les surgelés :
Cela permet aux structures d’aide alimentaire de récupérer les produits par petites
quantités dans des glacières, sacs ou boîtes isothermes en fonction de l’équipement
disponible. C’est par exemple le cas pour le Secours Populaire du 18eme et les Restos
du Cœur. Dans le cas des Restos du Cœur, les produits sont ensuite livrés dans les associations départementales dans des camions frigorifiques.
o La livraison dans les locaux de la structure : Certaines associations ont signé des conventions avec des supermarchés, commerçants locaux ou producteurs qui prévoient la
livraison des produits frais dans les locaux de la structure. Ainsi, même si la structure
ne dispose pas de camions frigorifiques, elle peut s’approvisionner en produits frais.
La question de l’équipement nécessaire pour les transports de produits frais et congelés représente un frein majeur pour l’approvisionnement. Ainsi, les structures évoquent des impacts en
termes de quantité (nulle ou limitée avec les boîtes isothermes ou les glacières), et en termes
de qualité, en cas de rupture de la chaîne de froid si les structures font le choix de
s’approvisionner tout de même en certains produits frais, congelés.
On constate donc que les responsables de structures se retrouvent face une contrainte budgétaire qui peut avoir un impact sur la qualité et la quantité de l’approvisionnement en produits
frais des structures de distribution d’aide alimentaire aux bénéficiaires.
2.
Le contrôle des produits frais
Au sein des structures rencontrées, les équipes de bénévoles sont en charge du tri et du contrôle des produits, avec parfois l’appui d’un salarié. Le tri est effectué en salle de stockage ou
bien dans des salles spécifiques. Certaines associations disposent également de tables de tri en
inox comme l’épicerie sociale du SIAS de Granville et l’association Epicea de Boulogne Sur
mer.
En fonction des associations, les critères de contrôle peuvent être variables. On constate par
ailleurs que très peu de formations ont été dispensées aux bénévoles sur le contrôle et
d’hygiène des produits alimentaires.
Certaines organisations disposent d’un cahier des charges spécifiques, comme les Restos du
Cœur, et la Croix-Rouge. Les autres structures sans cahier des charges imposent tout de même
des points de vérifications clairs et maîtrisés par les bénévoles.
Les critères de qualité pris en compte parmi les organisations rencontrées :
-Les DLC et DLUO : Le respect des DLC ou DLUO est un des critères qui est revenu
le plus souvent. En ce qui concerne les produits frais, les dates limites sont respectées méticuleusement. En revanche, les conserves arrivées en DLUO peuvent être distribuées (souvent
gratuitement). Dans ce cas les bénévoles doivent en informer les personnes qui ont recours à
12
l’aide alimentaire. Lors des entretiens, plusieurs structures ont soulevé le fait que les Banques
Alimentaires leur fournissaient des produits arrivés en DLUO.
-Le respect de la chaîne de froid : malgré les difficultés rencontrées par un grand
nombre de structures pour respecter la chaîne de froid, les structures ont pleinement conscience des risques sanitaires encourus en cas de non respect de la chaîne de froid. A hauteur de
leur moyen, les structures intègrent le respect de la chaîne de froid dans les critères de contrôle
et de tri des produits alimentaires frais.
-Le conditionnement : Les bénévoles en charge du tri et du contrôle des produits sont attentifs au conditionnement des produits, afin qu’il soit adapté à la consommation des familles.
Ainsi, les responsables soulèvent le fait qu’il est par exemple difficile d’écouler des conserves
de 5 Kg.
- La packaging et la qualité de l’emballage : les structures sont attentives à la rouille et
aux emballages endommagés, qui sont souvent le fait des dons des grands surfaces.
-La qualité des fruits et légumes : Le critère avancé pour le contrôle et le tri des fruits
et légumes est la qualité extérieure et la fraîcheur. Les fruits et légumes donnés par les grandes
surfaces sont souvent des invendus et arrivent souvent dans une qualité médiocre. Les bénévoles sont donc en charge de les trier et de décider si les produits sont distribuables ou non.
-La saisonnalité des fruits : Certaines structures comme l’épicerie sociale de Château
Gontier, ou l’épicerie sociale et solidaire « le p’tit pont de layat » tentent de proposer des fruits
et légumes de saison en suivant un double objectif : un objectif éducatif et un objectif de gestion du budget.
Le tri et le contrôle des produits alimentaires et notamment des produits frais peuvent avoir un
impact important sur la qualité des produits frais, notamment en termes d’hygiène et de
risques sanitaires. Il est donc nécessaire que les structures rencontrées soient particulièrement
attentives à ces différents critères. Il est à noter tout de même que plusieurs structures ont fait
part lors des entretiens de leur intérêt pour se former sur ces questions, et sur le respect des
DLC et DLUO.
3.
Le stockage et la conservation des produits frais
Une fois le tri des produits frais effectués, les structures doivent être en capacité de les stocker
et de les conserver afin de préserver leur qualité nutritionnelle et sanitaire. Or, les structures
disposent également dans ce cas de moyens extrêmement variés.
Le tableau suivant permet de mettre en évidence les différences d’équipement disponible entre
les structures rencontrées.
13
Tableau 7 : l’équipement de conservation et de stockage disponible
Entrepôt/
Réserve
Chambre
froide
congélateurs
réfrigérateurs
Autres
Courte Echelle
(CCAS Château
Gontier)
Oui avec
étagères
Non
Oui
Oui
Logiciel des épiceries
sociales
EPICEA
Oui
Oui (En panne)
Oui (3)
Oui (2)
Une salle de stockage/
tri
Une table en Inox
Logiciel gestion des
stocks et comptabilité
mis en place par le
président de
l’association
Restos du Cœur
(départemental et
local)
Oui
(département)
Oui (négatives
et positives)
département
Oui (local)
Oui (local)
Secours populaire
Angoulème
Oui
Oui
Oui (3)
Oui
Croix Rouge
Chauny-Ternier
Oui/
aménagement à
venir
Non
Achats à
venir
Oui (2)/
achats à venir
Secours
Catholique Pibrac
Oui mais trop
petit
Non
Non
Non
Granville
Oui (2) /Avec
étagères
Oui
Oui (9)
Oui (2)
Table de tri Inox
Thermomètre dans
chaque pièce
Logiciel des épiceries
sociales
Libre service
Secours populaire
18eme
Oui (500 m2)
Oui (2 +)
Location de
froid
Oui
Thermomètre, relevé
quotidien
Le petit pont de
Layat
Oui / avec
casiers de
rangement
Oui
Oui (2)
Oui
(présentoir
réfrigéré)
Logiciel des épiceries
sociales
Source : données collectées par l’auteur
Certaines structures disposent d’un lieu de taille réduite pour le stockage des produits alimentaires et ne disposent pas de l’équipement nécessaire pour la conservation des produits frais.
C’est le cas par exemple de la délégation local du Secours Catholique de Pibrac et de
l’association de la croix Rouge de Chauny-Ternier. Dans ces deux structures des demandes de
financement sont en cours afin d’aménager et d’agrandir les lieux de stockage et de pouvoir
ensuite conserver des produits frais. Le Secours Populaire d’Angoulême précisait pour sa part
que son entrepôt pour les produits alimentaires était le même que pour le textile et qu’il n’était
pas aux normes sanitaires exigées. De fait, il est donc très difficile pour ces associations locales de s’approvisionner en produits frais et de faire des démarches pour développer de nouveaux partenariats avec des fournisseurs.
14
Par ailleurs, seulement 5 organisations disposent de chambres froides en capacité de fonctionner pour stocker les fruits et légumes. Sans cet équipement coûteux, les fruits et légumes seront donc moins bien conservés et sur une durée plus limitée. L’épicerie sociale Courte
Echelle envisage d’en acquérir une, tandis qu’EPICEA n’est pas en mesure de réparer la
sienne compte tenu du coût.
Enfin, des structures comme « le p’tit pont de Layat », le SIAS de Granville ou les Restos du
Cœur disposent de tout l’équipement nécessaire, avec parfois plusieurs réserves en fonction du
type de produits (SIAS Granville) ou plusieurs chambres froides et un vaste entrepôt ( Restos
du Cœur Loiret). Pour ce dernier, il s’agit d’un entrepôt mis à disposition par la ville qui offre
des conditions de stockage et de conservation tout à fait satisfaisantes.
Les ressources financières des structures engendrent de fortes inégalités en matière d'équipement. Pourtant, les différents entretiens ont montré que les capacités de transport, de contrôle,
de conservation et de stockage ont des impacts importants en matière de quantité et qualité de
l’approvisionnement en produits frais, et que tous sont conscients de l’importance de cet équipement. De plus, un grand nombre de structures ont soulevé le fait que les normes de sécurité
en matière d’hygiène et de conservation sont de plus en plus strictes. Il sera donc de plus en
plus difficile pour elles de posséder l’équipement nécessaire à l’approvisionnement en produits frais.
4.
La formation des bénévoles en matière de conservation, contrôle et
stockage
Afin d’assurer le contrôle, le stockage et la conservation des produits frais et congelés, les
bénévoles en charge de ces activités doivent posséder des connaissances en matière de règles
d’hygiènes et sanitaires.
Au cours des entretiens, il est apparu que très peu de bénévoles parmi les structures rencontrées ont bénéficié de formations. Cependant, la plupart disent connaitre les règles et critères à
appliquer dans le cadre de leur structure car ils travaillent en équipe depuis longtemps.
Il arrive également que les bénévoles soient d’anciens salariés du secteur qui maîtrisent parfaitement les enjeux sanitaires liés à la distribution d’aide alimentaire.
Certaines formations ont tout de même été distribuées, à savoir celles des Banques Alimentaires à l’épicerie sociale du SIAS de Granville et à la Croix Rouge de Chauny Ternier. Un
certain nombre de structures rencontrées ont fait part de leur intérêt pour ce type de formations
mais ne savaient pas comment en bénéficier. Par ailleurs, les bénévoles des Restos Du Cœur
reçoivent une formation spécifique Restos Du Cœur.
Pour pallier au manque de formation, les structures disposent par ailleurs des outils pédagogiques du PNNS, comme les affiches ou les calendriers. Selon elles, ces outils sont tout autant
utiles aux bénévoles qu’aux bénéficiaires, notamment sur les questions de DLC/ DLUO et sur
le respect de la chaîne de froid.
On constate ici que si les structures souhaitent développer un approvisionnement varié en produits frais, elles devront disposer également de capacités humaines, financières et matérielles
conséquentes. En fonction des priorités et des arbitrages budgétaires qui en découlent, les
structures seront plus ou moins bien équipées. Les partenariats au niveau local peuvent par
ailleurs être des moyens efficaces pour disposer d’équipements adaptés à l’approvisionnement
15
en produits frais. La structure devra ensuite être en capacité de distribuer des produits frais aux
bénéficiaires, et des fruits et légumes en particulier.
III.
LA DISTRIBUTION DES PRODUITS FRAIS ET CONGELES AUX
BENEFICIAIRES DE L’AIDE ALIMENTAIRE
La distribution de produits frais et congelés par les structures d’aide alimentaire est en étroite
relation avec le mode d’approvisionnement des produits alimentaires. Cependant les modes de
distribution, et les habitudes de consommation des personnes bénéficiaires peuvent être des
freins à la distribution de produits frais et notamment de fruits et légumes. La formation des
bénévoles et la mise en place d’ateliers de cuisine ou de projets d’éducation nutritionnelle sont
des outils permettant d’accompagner les personnes bénéficiaires vers une alimentation plus
équilibrée en introduisant des produits. L’enjeu est également pour les structures
d’accompagner les bénéficiaires vers un autre rapport à l’alimentation.
1.
Les freins à la consommation de produits frais : les habitudes de
consommation et l’environnement culturel
Les différents responsables de structures rencontrées font le constat suivant : la plupart des
bénéficiaires ne consomment pas spontanément de produits frais et plus particulièrement des
fruits et légumes. Selon les personnes rencontrées, cela peut s’expliquer de différentes manières :
-
Les personnes accueillies ont des difficultés pour cuisiner et préparer les produits et ils
connaissent peu les produits distribués (ex du fenouil aux Restos Du Coeur).
-
Les personnes accueillies n’ont pas la possibilité de cuisiner les produits frais car ils
sont dans des situations précaires et vivent dans des logements précaires. Certains
d’entre eux ne disposent pas du matériel adéquat pour cuisiner (gazinière, plats…) ou
vivent en hôtel.
-
Tout comme pour l’ensemble de la population, la consommation de fruits et légumes
ne fait pas partie des habitudes de consommation journalière des personnes bénéficiaires de l’aide alimentaire. Cela peut être accentué s’il s’agit de personnes qui recourent à l’aide alimentaire depuis plusieurs années.
-
Le prix des fruits et légumes reste élevé en France et la population en situation précaire qui doit gérer un budget limité ne s’oriente pas vers ces produits.
Ces différents éléments représenteraient des freins à la consommation des produits frais et des
fruits et légumes pour les personnes ayant recours à l’aide alimentaire. Les structures proposent donc différents outils en vue d’accompagner les bénéficiaires vers ce type de produits
alimentaires.
16
2.
Les leviers pour développer la consommation de produits frais
La majorité des structures rencontrées sont aujourd’hui conscientes de l’importance de
l’équilibre nutritionnel des repas et du rapport des bénéficiaires avec l’alimentation et les produits frais particulièrement.
2.1 La prise en compte de l’équilibre nutritionnel par les structures
Cet état des lieux met en avant le fait que l’ensemble des structures rencontrées tente
d’améliorer la qualité de l’approvisionnement en produits frais. Pour certaines structures, proposer des produits frais de qualité et veiller à la consommation de ces produits par les bénéficiaires est une priorité qui engendre des arbitrages budgétaires nécessaires à
l’approvisionnement en produits frais.
Des colis alimentaire équilibrés
Les réseaux des Restos du Cœur et du Secours populaire ont mis à l’étude le contenu de leurs
colis types sur le plan nutritionnel après les résultats de l’étude ABENA. Depuis, les Restos du
Cœur ont ajouté à chaque colis une part de fruits et légumes, tandis que le SPF conduit des
réflexions en interne pour s’approvisionner en produits frais et proposer une plus large gamme
de produits alimentaires.
L’accompagnement des bénéficiaires par les bénévoles
Quelque soit le mode de distribution (épicerie sociale, libre service, distribution de colis), on
constate que les bénévoles accompagnent les bénéficiaires sur le plan nutritionnel et/ou budgétaire.
o Accompagnement et conseils nutritionnels lors de la distribution de colis alimentaires :
Les bénévoles de la délégation locale de la Croix Rouge de Chauny-Ternier et des Restos
du Cœur associent à la distribution des colis des conseils culinaires et d’utilisation des
produits alimentaires et le cas échéant des fruits et légumes.
o Accompagnement individuel et automatique des personnes accueillies lors de leurs
achats :
Chaque bénévole accompagne une personne accueillie afin de la conseiller et de
l’accompagner dans le choix des produits, et dans la gestion de son budget. Dans certaines
structures (SIAS Granville, Courte Echelle) les bénéficiaires possèdent une fiche pour
suivre leur consommation. Cela permet de veiller d’une part à l’équilibre des repas et
d’autre part à la gestion du budget. Le bénévole apporte des conseils pour consommer et
préparer les produits frais et pour la gestion du budget des familles.
L’épicerie sociale Courte Echelle propose par exemple chaque semaine des promotions
sur certains produits notamment frais, met des calculatrices à disposition et
s’approvisionne essentiellement en fruits et légumes de saison. Les personnes ayant recours à l’aide alimentaire peuvent ainsi consommer des fruits et légumes, tout en faisant le
lien avec la saisonnalité des produits et leur prix.
17
o L’accompagnement occasionnel :
Le mode de distribution de l’épicerie solidaire « le p’tit pont de Layat » repose sur
l’anonymat3. Les adhérents à l’association ne sont donc pas accompagnés lors de leurs
achats, mais les bénévoles sont disponibles pour leur apporter des conseils. Seules les personnes disposant de bons d’achat de la Croix Rouge ou des Restos du Cœur sont accompagnés par les bénévoles.
o La mise à disposition de recettes de cuisine :
Cela permet aux personnes accueillies de disposer d’idées de recette pour consommer des
produits frais. L’épicerie sociale de Granville met à disposition un classeur de recettes, de
conseils nutritionnels et de recettes à petits prix. L’épicerie sociale Courte échelle propose
pour sa part des recettes qui permettent de comparer le prix épicerie sociale et les prix des
grandes surfaces pour une même recette.
L’accompagnement apporté aux personnes accueillies est un levier important pour qu’elles
puissent diversifier leur consommation alimentaire, notamment en produits frais. Cependant, il
est important que les bénévoles maîtrisent les enjeux liés à l’équilibre nutritionnel, et à
l’éducation au développement.
2.2 La formation des bénévoles
Pour proposer un accompagnement de qualité, certains bénévoles bénéficient de formations
spécifiques.
o Les formations dispensées aux bénévoles :
Certaines formations sont dispensées par les Banques Alimentaires. Il s’agit des formations
« Alimentation et Insertion » et « Accueil Ecoute ». Les associations qui s’approvisionnent
auprès des Banques Alimentaires peuvent en faire profiter leurs bénévoles.
Il est important de soulever que plusieurs responsables de structures rencontrées ne savaient
pas qu’ils avaient la possibilité de formations des Banques Alimentaires. Ils estiment cependant que les bénévoles n’ayant pas bénéficié de formations sont malgré tout en mesure
d’accompagner les bénéficiaires dans leur consommation de produits alimentaires compte tenu
de leur ancienne activité salariée ou de leur mode de vie (retraitée, femme au foyer).
Les Restos du Cœur dispose d’un guide spécifique concernant la distribution qui met en avant
les règles qui doivent être respectées par le bénévole.
Le Secours Catholique dispose également de formations accueil/écoute spécifiques. Les bénévoles de la structure rencontrée à Pibrac n’en avaient pas encore bénéficié lors de notre rencontre.
o Les outils pédagogiques du PNNS (calendrier et affiche) :
Selon certaines structures rencontrées, les outils du PNNS sont efficaces et pertinents pour
accompagner les bénéficiaires s’ils sont complétés par des échanges et des discussions entre
les bénéficiaires et les bénévoles. En effet, nombre de structures ont précisé qu’il ne suffisait
pas de distribuer ces outils pédagogiques aux bénéficiaires ou de les afficher dans les locaux
des structures.
3
Cf encadré p.4
18
Atelier
Cuisine
Atelier divers
Jardins/chantier
d’insertion
Monde rural et aide
alimentaire
Courte Echelle (CCAS
Château Gontier)
A venir
Oui avec le
CCAS
Non
Oui
EPICEA
Oui
Oui
Non
Non
Restos du Cœur
(départemental et local)
Non
Non
Oui
Non
Secours populaire Angoulème
Non
non
Non
Non
Croix Rouge Chauny-Ternier
A venir
Non
Non
Non
Secours Catholique Pibrac
Non
A venir
Non
Non
Oui
Non
Non
4
Granville
Oui
Libre service Secours
Populaire 18eme
Oui
Oui
Non
Oui
Le p’tit pont de Layat
Oui
Oui
Non
Oui + commerce
équitable
2.3 La mise en place d’ateliers
Au-delà de l’accompagnement par les bénévoles, certaines structures mettent en place des
ateliers en vue de familiariser les bénéficiaires avec les produits alimentaires.
Tableau 8 : les différents ateliers proposés dans les structures d’aide alimentaire
Source : Données collectées par l’auteur
o Les jardins d’insertion :
Les jardins du cœur mis en place par les Restos du Cœur proposent un chantier d’insertion en
parallèle de la structure d’aide alimentaire. Les personnes travaillant dans le chantier
d’insertion peuvent bénéficier de leur production en fruits et légumes et le jardin approvisionne ensuite les Restos du Cœur du Loiret.
o Les ateliers cuisine :
Certaines structures proposent des ateliers de cuisine, qui peuvent être animés par une salariée
ou une bénévole de la structure, ou par les personnes accueillies elles-mêmes. C’est le cas
pour l’atelier cuisine mis en place par l’épicerie sociale du SIAS de Granville jusqu’en 2004,
et pour les ateliers dégustation du SPF 18eme. Ces ateliers visent à proposer des recettes, à
diffuser et échanger entre les bénéficiaires des méthodes culinaires. L’épicerie solidaire « le
p’tit pont de Layat » propose également des ateliers cuisine à l’ensemble des habitants du
quartier.
o Les ateliers dégustation
L’épicerie sociale du SIAS de Granville réfléchit actuellement à d’autres modes de fonctionnement car l’atelier cuisine n’avait pas mobilisé les bénéficiaires, malgré le rôle qu’ils pouvaient y jouer. Les responsables envisagent donc la mise en place d’un atelier gourmand, qui
repose sur des dégustations de produits de base distribués dans l’épicerie, et qui vise à per4
Les ateliers cuisine ont pris diverses formes depuis 2000. Les responsables de l’épicerie sociales réfléchissent
actuellement à la mise en place d’un atelier gourmand
19
mettre aux bénéficiaires de découvrir de nouvelles saveurs, et peut être une nouvelle approche
de la cuisine et de la consommation des aliments.
Les « dégustations » du Secours Populaire :
Le SPF du 18eme a développé un atelier « dégustation » depuis quelques années. Cette initiative a émergé à la suite d’une expérience avec les riz au lait distribués par la CE. Ce produit
n’étant pas apprécié par les personnes ayant recours à l’aide alimentaire, une mère de famille a
expliqué qu’elle rajoutait un ingrédient ou deux pour améliorer le riz au lait. Cette expérience
a donné naissance à un atelier dégustation dans lequel les personnes accueillies proposent des
idées de recettes à partir du produit de leur choix en utilisant parfois des produits frais.
o Les ateliers divers :
Des ateliers de consommateurs peuvent être ouverts à l’ensemble de la population du quartier
ou se situe la structure d’aide alimentaire. Plusieurs thèmes y sont abordés, souvent à la demande des participants : gestion du budget, factures EDF, loisirs, éducation nutritionnelle…L’épicerie sociale du SIAS de Granville, l’association Epicea, Le p’tit pont de Layat, et
Courte Echelle proposent ce type d’activités aux personnes qu’elles accueillent. Si le lien n’est
pas direct avec la consommation de produits frais, ces ateliers sont créateurs de lien social et
peuvent parfois aborder des thèmes relatifs à la santé et à l’éducation nutritionnelle.
o Développement des relations entre les agriculteurs et les personnes ayant recours à
l’aide alimentaire
Deux structures ont principalement mis en avant leur volonté de développer les échanges
entre producteurs et bénéficiaires de l’aide alimentaire. Il s’agit de l’épicerie sociale Courte
Echelle et du Secours Populaire du 18eme. Selon eux, il est avant tout essentiel de replacer la
consommation de fruit et légumes dans un contexte de développement local et ne pas l’axer
essentiellement sur la question de la santé. Cela permettrait aux bénéficiaires de dialoguer
avec les producteurs et de découvrir le processus de production des aliments, et ainsi
d’accorder une toute autre valeur à la consommation de fruits et légumes.
L’épicerie sociale Courte Echelle :
La responsable souhaiterait pouvoir organiser des rencontres entre les personnes accueillies
par la structure et les producteurs, sur les lieux de production. Cela pourrait par exemple permettre aux bénéficiaires de s’organiser et d’acheter en gros auprès des producteurs locaux (de
viande par exemple) afin de faire des économies. Selon la responsable de l’épicerie sociale
Courte Echelle, de telles démarches présentent des intérêts en terme de prix, de qualité de produit, d’éducation au développement, de lien social, de développement local, et d’équilibre
nutritionnel.
Le secours populaire du 18eme
Une réflexion est en cours sur ces thématiques au sein du SPF en vue de mettre en place des
initiatives de solidarités locales, en lien avec le monde rural : Comment dégager des fonds
pour acheter des produits frais en lien avec le monde rural ? Comment créer du lien entre les
agriculteurs et les familles ? L’agriculteur pourrait se déplacer au SPF et expliquer ce qu’il
fait, pourquoi et comment ? Le SPF pourrait organiser des sorties en milieu rural.
Ces projets seraient en même temps des initiatives d’éducation nutritionnelle et d’éducation au
développement qui viseraient à développer les solidarités locales.
20
Le Secours Populaire organisera son prochain congrès (décembre 2007) sur le thème du SPF
dans le monde rural. Ce sera l’occasion de faire le lien avec nutrition et santé, en échangeant
sur les moyens pour améliorer la qualité de ce qui est fait au SPF en lien avec le monde rural.
L’épicerie sociale du P’tit pont de layat
L’épicerie solidaire du P’tit pont de Layat s’inscrit également dans une démarche d’éducation
au développement. En parallèle des partenariats développés avec des producteurs locaux de
fromage de chèvre, lait de chèvre et saucisson, elle propose des ateliers sur l’éducation au
développement et sur le commerce équitable aux adhérents de l’association.
On constate que les structures qui distribuent l’aide alimentaire auprès des personnes accueillies développent des outils pour les accompagner dans leur consommation de produits frais et
congelés et dans la gestion de leur budget. Depuis quelques années, une attention particulière
est accordée à la consommation des produits frais et particulièrement des fruits et légumes.
L’accompagnement par les bénévoles permet dans un premier temps de lever certains freins à
la consommation, notamment ceux liés à la connaissance des modes de cuisson et de préparation, ainsi que celui lié aux prix. Pourtant d’autres freins subsistent, liés plus fortement aux
habitudes alimentaires et à l’environnement culturel. Les ateliers de cuisine, la relation avec
les producteurs peuvent permettre de faire évoluer ces habitudes de consommation, tout en
s’inscrivant dans une démarche plus large de création de lien social, d’échange, d’éducation et
de développement local.
Selon les responsables rencontrés, l’évolution des modes de consommation des personnes
ayant recours à l’aide alimentaire, comme pour l’ensemble de la population, passe tout
d’abord par la valorisation du bénéficiaire. Travailler avec les enfants, sur le thème du goûter a
souvent été mis en avant, et permettrait ainsi de travailler sur le préventif et non sur le curatif.
Conclusion
L’état des lieux des pratiques d’approvisionnement et de distribution de produits frais et congelés auprès des bénéficiaires de l’aide alimentaire vise un double objectif :
> Dans un premier temps, mieux connaître les contraintes liées à l’amélioration de la qualité
de l’approvisionnement en matière de fruits et légumes, afin de mettre en relief les causes
impactant sur l’équilibre alimentaire des bénéficiaires.
> Dans un deuxième temps, cet état des lieux devait permettre de mettre en évidence les
initiatives de solidarités locales mises en place par certaines structures, en vue de
s’approvisionner en fruits et légumes, tout en participant au développement local d’un territoire.
Qu’il s’agisse de points de distribution de colis ou repas, ou d’épiceries sociales et/ou solidaires, on peut noter que l’ensemble des structures rencontrées ont la volonté de
s’approvisionner en produits frais. Ce document met en évidence le fait que même si les priorités des structures sont parfois différentes, les contraintes financières sont souvent des facteurs limitants pour diversifier l’approvisionnement, disposer de l’équipement adéquat afin
d’être en conformité avec la législation sanitaire et des ressources humaines suffisantes.
21
De fait, les structures qui sont en capacité de s’approvisionner en fruits et légumes sont actuellement les épiceries sociales et/ou solidaires qui disposent de financements pérennes provenant des communautés de communes ou des communes, ou les structures qui bénéficient de
dons conséquents comme les Restos du Cœur. Les associations locales des grands réseaux
associatifs mettent pour leur part en avant un manque de moyen adapté à un approvisionnement en produits frais.
Pourtant cet état des lieux soulève le fait que des partenariats avec les acteurs d’un même territoire sont envisageables et utiles pour proposer un approvisionnement en produits frais de
qualité, tout en participant au développement local. Ces initiatives de solidarités locales peuvent permettre de créer du lien avec le monde rural, ou encore avec le domaine de l’insertion.
D’autre part, les épiceries sociales et solidaires rencontrées semblent mieux positionnées et
structurées pour accompagner et travailler sur le lien social avec les personnes accueillies, et
proposer des initiatives qui vont lever les freins à la consommation de produits frais. La formation des bénévoles et des responsables apparaît alors nécessaire pour que la distribution de
produits frais soit améliorée dans les structures d’aide alimentaires, et que les personnes accueillies soient acteurs de leur consommation.
22
Annexes
23
Méthodologie utilisée
L’état des lieux proposé s’appuie sur des enquêtes de terrain auprès d’un échantillon de dix
structures d’aide alimentaire. La construction de cet échantillon a été fait de manière aléatoire.
La méthode a par ailleurs été ajustée, comme cela avait été soulevé par le Comité de pilotage
du Programme, afin de veiller à ce que l’échantillon comprenne des structures affiliées aux
grands réseaux associatifs de distribution d’aide alimentaire aux personnes accueillies
(ANDESS, Croix-rouge, FFBA, Secours Catholique, Secours Populaire, Restos du Coeur),
ainsi que des structures non affiliées et des structures innovantes sur le plan des partenariats et
du développement de la solidarité locale.
La constitution de l’échantillon de l’étude a été réalisée selon différents critères :
> 7 structures ont été identifiées selon le mode aléatoire à plusieurs degrés, au sein des
grands réseaux français. Il s’agit ici d’un tirage à 3 degrés, qui nous a permis de pallier à
l’inexistence d’une liste exhaustive des structures d’aide alimentaire.
Nous avons tout d’abord tiré au sort 7 régions, que nous avons croisées avec les grands réseaux français d’aide alimentaire. Nous avons ensuite tiré au sort un département au sein de
chaque région. Les délégations départementales nous ont ensuite fourni une liste des structures
locales de distributions alimentaires, parmi lesquelles nous avons tiré au sort la structure définitive.
Le tirage au sort aléatoire :
Midi-Pyrénées et Secours Catholique Français/ Haute Garonne/ Pibrac
Poitou Charente et Secours Populaire Français/ Charente et Angoulême
Pays de la Loire et CCAS/ Mayenne et épicerie sociale du CCAS de Château Gontier
Picardie/Aisne et Croix Rouge/ La Croix Rouge française de Chauny-Ternier
Centre et Restos du Coeur/Loiret et les Restos du Cœur de Pithiviers
Franche Comté et Restos du Coeur/ Doubs/ Les Restos du Cœur de Pontarlier
Nord Pas de Calais et ANDESS/Pas de Calais et association EPICEA à Boulogne sur Mer
> Les 3 autres structures ont été identifiées à partir du réseau de relations et de connaissances des membres du programme Aide alimentaire, Alimentation et Insertion en France.
Il s’agit du Secours populaire français de la butte-Paris 18, del’épicerie sociale de Granville, de l’épicerie solidaire « Le p’tit pont de Layat », à Firminy.
Sur les conseils du responsable national des approvisionnements des Restos du Cœur et
compte tenu de la saisonnalité du fonctionnement des associations locales, nous n’avons pas
rencontré les deux associations locales des Restos du Cœur. Nous avons en revanche rencontré
le responsable national des approvisionnements, et le responsable départemental du Loiret des
approvisionnements. Ce dernier nous a donné les détails nécessaires sur le fonctionnement de
l’association de Pithiviers et sur le fonctionnement des Restos du Cœur au niveau du département.
24
Il est important de noter que ce travail constitue certes un premier état des lieux des pratiques
d’approvisionnement et de distribution des structures d’aide alimentaire, mais que compte
tenu du faible nombre d’interlocuteurs rencontrés (dix), on ne peut en tirer d’enseignements
sur les modes d’approvisionnement et de distribution de l’aide alimentaire en France.
25