La conscience est-elle immédiate
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La conscience est-elle immédiate
Terminales ES-L PHILOSOPHIE Novembre 09 Consigne : En fonction du plan donné ci-dessous, très proche du cours sur la conscience, vous rédigerez l’introduction, la transition critique et la conclusion pour le sujet suivant : La conscience est-elle immédiate ? PLAN : 1) La conscience est une réalité qui m’apparaît quoi que je fasse a) Toute sa vie on a affaire à sa conscience : elle est l’identité du sujet à travers le temps. En effet, sans mémoire pas de conscience (cf texte de Bergson). Exemple de Locke (Essay concerning human understanding, II, ch.XXVII, §15) du savetier et du prince. b) Mais la conscience n’existe pour un sujet qu’en tant que conscience d’objet : on ne peut avoir conscience de rien. La conscience semble donc être constituée par le monde avec lequel elle est en contact, tout autant qu’elle constitue ce monde. Notre conscience vise intentionnellement des objets de ce monde (cf Husserl, « Toute conscience est conscience de quelque chose »). Transition critique non rédigée : Mais ce rapport au monde est un rapport social, culturel, et donc médiatisé par la société : on n’en prend conscience que par la réflexion. 2) La conscience est une réalité constituée a) La conscience est un produit social. Elle se constitue avec les autres, au sein d’une culture, par un langage, une éducation (cf Marx, Bergson). Exemple : les habitants du Pôle Nord ont onze mots pour traduire ce que nous voyons comme des variations d’un même état, la neige. b) La conscience réfléchie. De plus, pour prendre conscience de la réalité de notre conscience, il faut la médiation de notre réflexion : la conscience a besoin d’être réfléchie pour prendre conscience d’elle-même (cf Descartes : mettre en doute nos idées, par la réflexion comme retour critique de l’esprit sur lui-même, permet de déterminer la vérité du « je pense », d’une « chose pensante » qui nous caractérise : notre conscience. c) La conscience morale. L’homme n’a pas un sentiment inné de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. C’est l’éducation, vectrice de valeurs sociales, ainsi que la raison de la personne, qui va peu à peu prendre conscience de ce qu’il faut faire et penser (cf Kant et Bergson). Exemple de Robinson Crusoé, seul, mais tellement imprégné de valeurs sociales qu’il continue à agir comme en société (calendrier, etc.) : dans sa conscience, « la société est là qui le regarde » (Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, I).