Le Doubs Agricole
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DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 9:57 Page 1 Octobre 2013 N° 23 HORS SÉRIE LE DOUBS AGRICOLE ROBOT DE TRAITE : LE SUJET QUI FACHE AU PAYS DU COMTÉ En pages 18 et 19 RCS B 588 505 354 TONIC BOOSTÉ AGRI TONIC AGRI PLUS TONIC AGRI DPA PLAN ASSURANCE VIE AGRI VOUS SOUHAITEZ VALORISER VOTRE ÉPARGNE, VOTRE BANQUE EST LÀ AVEC DES PLACEMENTS RÉMUNÉRATEURS ET ADAPTÉS À VOS BESOINS. Pour toute information, contactez votre Caisse de Crédit Mutuel. DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 2 ÉDITORIAL Sommaire Page 4 Le C.I.G.C. attaque en justice la fromagerie Mulin du groupe Centurion pour contrefaçons. Pages 8 à 14. Le dossier Sujet de débat récurrent dans nos campagnes, le foncier agricole est de plus en plus convoité. partager oui, gaspiller non. Page 17 Des agriculteurs jurassiens s’associent pour créer un drive fermier. Vous commandez sur internet et l’on vous livre dans l’un des douze points de rendez-vous. Page 26 Du comté disponible 24 heures sur 24. Le premier distributeur libre-service de comté et produits régionaux vient d’être mis en service à la fruitière des Fins. Page 31 Treize agriculteurs du vallon de Sancey investissent dans la première unité de méthanisation agricole collective de Franche-Comté. 22/10/13 9:58 Page 2 Édito Le robot de traite indésirable au pays du comté P lusieurs exploitations agricoles de l’A.O.P. comté sont sur le point de s’équiper d’un robot de traite. L’une a déjà franchi le pas mais ne peut pas encore utiliser cet outil qu’elle juge pourtant en phase avec l’évolution de la profession de producteur laitier. Les partisans du robot avancent que l’automatisation de la traite soulage l’opérateur sans le soustraire à l’observation du troupeau. Croix de bois, croix de fer, ils jurent respecter le cahier des charges du comté et ne jamais couper avec le fameux lien au pâturage qui fait toute la fierté de la filière. Des vaches qui broutent la bonne herbe du terroir jurassien. C’est peut-être là que se pose le vrai débat. Une question d’image que ne voudrait pour rien au monde écorner le C.I.G.C. Le gardien du temple s’oppose franchement à l’arrivée du robot de traite dans les fermes à comté. À cela plusieurs raisons : mauvais goût du fromage, rupture avec le pâturage, incompatibilité avec les fondamentaux de la traite définis dans le cahier des charges. Et surtout, Claude Vermot-Desroches le président du C.I.G.C. en est convaincu, le robot est la porte ouverte à la traite en libre-service. Le même débat s’était déjà posé avec les mélangeuses finalement tolérées sous certaines conditions d’utilisation. Les pro robot rétorquent que la triche est compliquée. Il suffit pour cela de vérifier l’historique sur le poste informatique de l’appareil qui enregistre chaque opération. Alors le robot, source de progrès ou pas de géant vers une agriculture ultra-mécanisée, ultra-assistée et déshumanisée ? Autre temps, autre époque, à l’arrivée des premières machines à traire, certains fromagers proclamaient haut et fort qu’ils ne transformeraient franchement, c’est d’ailleurs un paradoxe jamais un lait produit dans ces conditions. car aucune mention au sein du cahier des Le même refrain se répète aujourd’hui charges n’interdit formellement cet outil. dans quelques fruitières. Dire que le Aurait-il les moyens de justifier une telle C.I.G.C. ferme la porte aux robots, pas mesure d’interdiction ? Pas sûr. o P DV A G RÉM EN T IO DÉC OU P E B Presta Découpe Viande Transport des carcasses de l’abattoir à l’atelier “Le Doubs Agricole” Conception, rédaction, publicité et réalisation : Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie - B.P. 83143 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : [email protected] Directeur de la publication : Éric Tournoux Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Crédits photos : La Doubs Agricole. Impression : Est’imprim Atelier découpe agrément européen Nouvelles prestations : saucisson sec : bœuf, porc, cheval bresi : bœuf, cheval Prestation sur mesure Pour particuliers et professionnels Dominique Bague Atelier de découpe de viande ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2013 Commission paritaire : 1102I80130 Chemin du bas des vignes - 25 320 BOUSSIÈRES La reproduction partielle ou totale de textes ou photographies de ce numéro du “Doubs Agricole” est subordonnée à l’autorisation de l’éditeur. Email : presta-dé[email protected] TÉL. 03 81 56 62 65 - 06 74 74 77 56 DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:00 Page 3 PUBLI-INFORMATION La puissance des plantes au service des éleveurs Chays a toujours été engagé dans l’utilisation des compléments alimentaires à base de plantes, d’extraits végétaux et huiles essentielles. Retour aux sources. Plantes aux propriétés aseptisantes, décongestionnantes et cicatrisantes. Produits Chays : Dermaphyt. Ces plantes atténuent les réactions au stress en situation d’infestation parasitaire. Les parasites les plus connus sont les strongles digestifs, douves, paraphistomes… Produits Chays : Nutrasem, Distral. L es pratiques des éleveurs exemple un début de grippe. n’échappent pas aux Aujourd’hui, la conduite d’un évolutions d’une société troupeau procède d’une vision qui accorde beaucoup globale où il faut maîtriser tous les d’importance aux éléments. Il convient bienfaits de la nature. d’utiliser à bon escient “Utiliser à bon Ce qui est bon pour ces compléments à base escient ces l’homme, l’est aussi de plantes sur les compléments.” pour l’animal. Aussi conseils du technicien les firmes-services Chays et du orientent-elles de plus en plus leurs vétérinaire”, indique Hervé Belot recherches sur les plantes. Rien de des établissements Chays. Des effets nouveau en fait, juste la aux produits : l’implication de réactualisation de connaissances Chays sur les bienfaits des plantes appliquées depuis fort longtemps, en alimentation animale. o parfois de façon empirique, mais toujours avec une certaine efficacité. On peut citer l’exemple classique du lin administré pour remettre sur pieds vaches ou juments après mise bas. “Les effets des plantes s’appuient sur de réelles bases Plantes qui améliorent les fonctions scientifiques. Elles peuvent être digestives et fonctionnelles du foie. administrées à titre curatif ou en Produits Chays : Hepatophyt, Phytoform. préventif pour annihiler par Tél.: 03 81 56 24 01 Fax : 03 81 56 46 17 [email protected] www.chays.com Ces plantes limitent les infestations parasitaires des jeunes veaux de type cryptosporidiose et coccidiose. Produit Chays : Immunophyt Ces plantes ont des effets sur les défenses immunitaires. On peut citer l’exemple des produits à base de Reine des prés, d’eucalyptus. Produits Chays : Proviflore, Pulm. DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 4 22/10/13 10:00 Page 4 ACTUALITÉ Justice Le C.I.G.C. attaque l’entreprise Mulin L’interprofession du comté n’a pas vraiment apprécié la mise en marché de produits de la fromagerie Mulin aux dénominations qui peuvent prêter à confusion. Tensions. L’ affaire concerne deux a décidé de retirer le produit”, explique fromages emballés Claude Vermot-Desroches, le président commercialisés en discount du C.I.G.C. alimentaire sous les noms : Chez Mulin, on se montre peu loquace “meule franc-comtoise” et “meule tout en confirmant néanmoins non pas comtoise”. S’il appartient à chacun de un retrait mais une nouvelle juger si ces dénominations sont dénomination. “Puisque cela gênait, trompeuses avec le comté, le on a changé le nom des C.I.G.C. n’a pas mis longtemps produits”, explique Martial “Le à réagir face à ce qu’il considère Philippe, le directeur de la C.I.G.C. comme des contrefaçons. fromagerie de Noironte qui en a “L’entreprise Mulin qui a déjà préfère ne pas en dire davantage marre.” perdu l’utilisation du mot dans l’attente du jugement. gruyère revient avec une Une certaine confusion règne tromperie de consommateur en comme toujours dans ce type de réutilisant le terme ”comtois”. Le confrontation. Les producteurs qui C.I.G.C. n’a jamais été informé mais livrent leur lait à la fromagerie Mulin quand on a vu les dégâts sur la ne comprennent pas l’attitude du distribution, on a fait notre travail C.I.G.C., estimant peut-être qu’ils d’assignation à tel point que l’entreprise étaient tout aussi légitimes à produire Suite à l’assignation, Mulin a décidé de changer le nom de ces produits. des fromages francs-comtois que leurs confrères de l’A.O.P. comté. Claude Vermot-Desroches voit plutôt une forme de manipulation. “L’entreprise Mulin dit à ses producteurs : j’ai beaucoup de problèmes à cause du C.I.G.C. Je préfère les mettre en garde. Ce n’est pas toujours la faute du C.I.G.C. Je leur conseille de faire preuve de discernement.” Interpellé sur cette assignation à la dernière session de la chambre d’agriculture interdépartementale, le président du C.I.G.C. avait montré les dents. “J’entends bien les cris du cœur des producteurs de Mulin. J’aimerais qu’on inverse les rôles. Le C.I.G.C. en a marre. Il est en colère contre la politique de centurions. Il y a déjà eu un précédent en 2002 quand le C.I.G.C. avait gagné le procès du gruyère qui avait amené à la condamnation de Lidl. Ce qui arrive aujourd’hui n’est pas une surprise.” Daniel Prieur, le président de la chambre interdépartementale, estimait pour sa part que “dans cette affaire, il y a des producteurs qui se sont fait mener en bateau. Avec le temps, on observe qu’il y a a eu des conflits similaires à chaque fois qu’un lieu de décision quitte la région.”(ndlr : la fromagerie Mulin fait partie du groupe Centurion dont le siège est situé à Libercourt dans le Pas de Calais) o Flangebouche La fruitière exporte son savoir-faire sur Besançon Confortés par l’expérience du magasin situé sur le site de fabrication, les sociétaires de la fruitière Flangebouche-La Sommette ouvrent un second point de vente au cœur de la capitale comtoise. la gérance. “On a progressivement optimisé les horaires en matinée et en fin d’après-midi avec une ouverture le dimanche matin. On propose bien sûr nos propres fromages avec la volonté d’élargir l’offre à l’ensemble des produits régionaux. Le magasin est une vitrine n projet en chasse un autre dans cette fruitière de la coop et sert aussi à la promotion de la filière qui fêtera en 2013 le vingtième anniversaire comté”, observe le gérant. de la fusion entre les coopératives de Cette stratégie s’avère payante avec une croissance Flangebouche et de La Sommette. “Sans cette annuelle de 15 à 20 % du chiffre d’affaires depuis mutualisation, on n’aurait probablement pas eu les quatre ans. “Ce dynamisme s’explique par la diversité moyens d’investir en 2001 dans une nouvelle de l’offre, la qualité de l’accueil et le conseil dans le fromagerie”, explique Olivier Vivot, le choix des fromages”, estime le président, Ce magasin président d’une coopérative qui regroupe conscient que l’outil arrive bientôt à sa ouvrira fin 26 exploitations pour 35 adhérents. vitesse de croisière commerciale. Même novembre. Ici, on transforme chaque année 6,5 millions avec la proximité de la route des de litres de lait en comté, morbier, beurre Microtechniques, le potentiel de croissance et produits laitiers. Une première extension a été est limité par le niveau de population. Flangebouche engagée en 2011 au niveau des caves en vue de pouvoir n’est pas Besançon. séparer les fabrications. “On investit actuellement D’où l’idée de valoriser cette expérience en vente dans la réalisation d’une station d’épuration individuelle directe en ouvrant un second magasin dans la capitale qui traitera nos propres effluents. Le chantier va régionale. “La clientèle de centre-ville correspond à débuter au bord de la route des Microtechniques. On nos gammes de produits.” Le projet est bien avancé. ne sera plus relié à la station communale. Pour nous, Ce magasin de 60 m2 ouvrira fin novembre. Il portera c’est la solution la plus simple et la plus économique”, le même nom que la fruitière Flangebouche-La Sommette. “On arrivera à la fin des travaux du tram. poursuit Olivier Vivot. La construction du nouvel atelier en 2001 intégrait L’offre sera sensiblement la même qu’à Flangebouche logiquement l’aménagement d’un magasin de vente à quelques nuances près. Ce projet génère la création directe. Cette boutique qui emploie deux vendeuses de trois emplois”, conclut le président en signalant la a été rénovée en 2009. Depuis, l’activité s’inscrit dans médaille d’argent obtenue par sa coop de le cadre d’une E.U.R.L. avec à sa tête l’un des sociétaires, Flangebouche-La Sommette lors du concours du à savoir Patrick Vermot-Desroches pour en assurer morbier. o U “Notre gamme de produits correspond aux attentes de la clientèle de centre-ville”, indique Olivier Vivot, le président de la coop ici en compagnie de Patrick Vermot-Desroches qui assurera la gérance du magasin bisontin. DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:01 Page 5 Des professionnels s’engagent pour vous apporter toute l’année la meilleure qualité possible de GnR avec le GNR Biofree (B zéro) Le GNR Biofree : Un Gazole non Routier sans EMAG Ce gazole non routier vous apportera la solution : - Aux contraintes liées aux propriétés détergentes et hydrophiles des EMAG qui ont la particularité de mettre en suspension lʼeau, les dépôts de fond de cuve favorisant ainsi la prolifération des bactéries. - Aux problèmes de stockage avec une durée de conservation du produit moins limitée dans le temps. - A la problématique des approvisionnements multiples liée à la saisonnalité du produit : TLF (température limite de filtrabilité) -20°C toute lʼannée. 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C ôté visibilité, il n’y a pas photo entre l’ancienne et la nouvelle fruitière qui sera construite à l’entrée du village côté lac Saint-Point. Les travaux vont bon train. Le chantier lancé cet été durera une année pour une ouverture prévue en juillet 2014. “Ce projet a nécessité trois ans de démarche. On a finalement trouvé une parcelle de 72 ares située sur la zone artisanale aménagée par la commune de Labergement-Sainte-Marie. Le nouveau bâtiment abritera l’atelier de transformation, les caves, le magasin de vente et une galerie de visite”, explique Claude Pagnier, le président de cette coopérative qui réunit 16 exploitations pour 31 agriculteurs. La fruitière des Lacs s’est développée au fil de plusieurs fusions. La série commence en 1989 avec le rapprochement entre les coopératives de Labergement et Remoray. Puis c’est au tour de Brey-et-Maison-du-Bois en 1992, La Planée en 1993 et dernièrement Chaux-Neuve en 2010. “Le chalet de Claude Pagnier en compagnie des sociétaires de la fruitière des lacs impliqués dans la commission nouvelle fromagerie. Labergement était conçu pour transformer 2,5 millions de litres de lait. Avec tous ces mouvements, le litrage atteint aujourd’hui 5,2 millions de litres de lait. L’atelier n’est plus adapté, surtout depuis la fusion avec Chaux-Neuve qui a d’ailleurs servi de déclic au projet de nouvelle fromagerie. Pour ce faire, on bénéficie d’aides de l’Europe, du Conseil régional et du Conseil général sur le matériel. À cela s’ajoute le soutien du Parc Naturel Régional du Haut-Jura sur la partie accueil du public.” Le futur atelier prend en compte une éventuelle augmentation de capacité. Les quatre salariés et les deux apprentis qui leur prêtent main-forte produisent du comté et du morbier. “On fonctionne avec quatre maisons d’affinages : Petite, Arnaud, Juramonts, sans oublier notre affineur historique à savoir Gojon en Haute-Savoie”, poursuit Claude Pagnier qui procédera à deux recrutements supplémentaires dans la perspective du nouveau bâtiment. “Cet outil prend en compte la pénibilité du travail. Il permettra de valoriser le lait en fonction des potentialités” observe un président de coopérative bien conscient des enjeux qui pèsent sur la filière comté. o Ravageurs La chrysomèle des racines Signalé cet été dans le du maïs aux portes du Doubs Jura, ce coléoptère fait l’objet d’une surveillance ciblée sur les parcelles en monoculture de maïs. Prévention. L a Franche-Comté reste encore relativement épargnée par la chrysomèle dont la présence est attestée en Alsace, Rhône-Alpes et Bourgogne. “On surveille son arrivée depuis 1998. Aux États-Unis, ce ravageur est surnommé l’insecte à 1 million de dollars à cause des dégâts qu’il provoque”, indique Laurent Rebillard de la Fredon, Résultat : la chrysomèle a été identifiée en organisme mandaté par le ministère de août à Lavengeot dans le Jura. “L’État l’Agriculture pour réguler et surveiller le nous a ensuite demandé de repérer le centre fléau. de gravité de l’infestation.” Tous les acteurs Originaire d’Amérique centrale, ce concernés par le sujet : D.D.T., D.R.A.F. coléoptère sans prédateur a suivi l’expansion et chambres d’agriculture se sont réunis de la culture du maïs. Aux États-Unis, on pour décider de la stratégie de lutte. a essayé de le contenir en adoptant Décision a finalement été prise de procéder différentes formes de stratégies : lutte à un traitement insecticide sur la parcelle chimique et O.G.M. La infestée pour réduire le risque Le pire chrysomèle est arrivée en d’envol. “Depuis, on n’a pas Europe par voie aérienne suite retrouvé d’insectes. Selon nous, ravageur avec à la guerre des Balkans. Elle se on est en voie d’éradication.” la spirale. propage en remontant vers Le contrôle des arrivées peut l’ouest. “L’Allemagne est très touchée. Cet s’avérer fastidieux voire très complexe. Il insecte se déplace aujourd’hui en camion est possible d’agir au niveau des rotations par le biais des échanges commerciaux.” des cultures. C’est tout l’enjeu d’un système Plusieurs techniciens de la Fredon sont de lutte basé en premier lieu sur un objectif mobilisés pour traquer le sinistre ravageur. d’éradication. “Le temps de sensibiliser Le dispositif franc-comtois comporte 70 ou de convaincre les agriculteurs de l’intérêt pièges installés sur les zones à risques. de changer leurs pratiques culturales et “Les parcelles en monoculture de maïs d’éviter ainsi qu’un maïs revienne après sont la cible de notre piégeage. La un maïs. Si on le laisse s’implanter, cet surveillance était organisée de juillet à insecte sera considéré comme le pire septembre avec des relevés hebdomadaires ravageur avec la spirale.” o dans une dynamique de détection précoce.” DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:03 Page 7 Énergie solaire 7 Le photovoltaïque pour sécuriser le revenu Au G.A.E.C. des Rechaules à Villers-Saint-Martin, on a fait le choix d’investir dans une toiture photovoltaïque de 1 300 m2 qui rapporte entre 14 000 et 16 500 euros par an. C’ est toujours rentable de miser bâtiment s’élevait à 250 000 euros, d’où sur le photovoltaïque. En effet, l’idée d’amortir cet investissement en la diminution du prix de s’engageant sur une toiture rachat du kWh par E.D.F. est encore photovoltaïque.” Une manière aussi de compensée par des panneaux moins chers conforter les revenus sur une exploitation et plus performants. “Au lancement du touchée par les aléas du prix du lait projet en 2011, on a failli tout standard. Les agriculteurs des Rechaules abandonner car le tarif était brusquement ont sollicité l’entreprise Écodoubio pour passé de 60 à 42 centimes d’euro par l’étude et la réalisation de cette toiture kWh”, confie Julien Henriot, posée en juin 2011. “C’est La production l’un des quatre associés du le raccordement E.D.F. qui dépasse G.A.E.C. des Rechaules. nous a posés le plus de Après réflexion, le projet a souci”, note Julien Henriot. largement les été finalisé sans l’ombre d’un L’installation comprend 756 estimations. regret. Cette ferme en panneaux photovoltaïques polyculture s’étend sur 205 hectares avec 17 onduleurs, ce qui représente dont la moitié en cultures. Elle compte une puissance installée de 180 kW, soit environ 87 vaches laitières pour une la consommation d’une dizaine de foyers. production de 720 000 litres de lait “La qualité des panneaux s’est beaucoup standard. L’activité intègre également améliorée en longévité, rendement et en la conduite d’un atelier taurillons de 35 solidité”, explique Samuel Jacquet à 40 taurillons. d’Écodoubio. Tout est parti en 2009 de la construction La production réelle dépasse assez d’une stabulation où sont aujourd’hui largement les estimations dans une regroupées les génisses auparavant fourchette de 5 à 20 % sur deux ans. soignées sur deux sites. “Le coût du De quoi amortir plus sereinement un Le bâtiment est recouvert par 756 panneaux photovoltaïques. investissement photovoltaïque de 640 000 euros couvert par un prêt établi sur 15 ans, soit une annuité de 49 000 euros. À 42 centimes d’euros/kWh, le gain estimé de la revente d’électricité avoisine 70 000 euros par an. Toutes les charges déduites, l’installation rapportera entre 14 000 et 16 500 euros par an, soit l’équivalent de 35 centimes d’euro par litre de lait, ce qui est loin d’être négligeable, surtout en lait standard. o Vingt installations en Franche-Comté Depuis 2005, une vingtaine dʼinstallations de toitures photovoltaïques agricole ont été réalisées en Franche-Comté. En tout, cela représente une puissance de 1 500 kWc, soit lʼéquivalent de la consommation de 90 foyers. PUBLI-INFORMATION EcoDouBio votre partenaire photovoltaïque Cette société spécialisée dans les énergies renouvelables a désormais une solide expérience dans les toitures photovoltaïques agricoles. Crédibilité. vec plus de 300 installations photovoltaïques à encore valable d’investir dans le photovoltaïque sous son actif dont une trentaine en agricole, Éco- réserve de respecter les fondamentaux”, explique Samuel doubio maîtrise son sujet. Toujours rassurant Jacquet, le gérant d’Écodoubio. d’avoir un interlocuteur à l’accent franc-comtois et qui Un projet réussi doit forcément prendre en compte connaisse son affaire. Le monde agricole privilégiera tou- l’orientation, l’exposition du bâtiment, le type de produit, jours la proximité à partir du moment où elle rime avec la qualité des panneaux. “Le photovoltaïque reste encore compétences. Ce qui est le cas dans cette société basée l’énergie renouvelable la plus rentable. Les tarifs de rachat aux Fins, vers Morteau, en capacité de mener des pro- ont diminué mais demeurent encore attractifs malgré jets axés sur les énergies nouvelles de l’étude à la réali- tout. On constate de gros progrès dans l’amélioration sation en passant par la conception. “Aujourd’hui, c’est des panneaux. Ils sont plus performants, moins chers et ils présentent des garanties qu’on ne retrouve pas ailleurs dans le thermique ou l’éolien. Ces panneaux sont maintenant garantis jusqu’à trente ans en production et en solidité.” Avec Écodoubio, la qualité est au rendez-vous. La réactivité aussi car l’entreprise se fait fort d’intervenir dans les meilleurs délais. “On contrôle déjà toutes nos installations à distance et les clients apprécient toujours de voir arriver rapidement le technicien en cas de panne. Chez nous, la prestation va bien au-delà de la pose puisqu’elle se prolonge par le contrat de maintenance.” A Avec une trentaine de toitures photovoltaïques agricoles à son actif, Écodoubio s’impose comme un interlocuteur incontournable. Dans la plupart des cas, les projets de toiture photovoltaïque en agriculture répondent au souci d’amortir et de valoriser un bâtiment. Pour certains, cet équipement constitue même à l’aube de la retraite une solution prévoyance. Histoire d’avoir un petit revenu complémentaire. L’activité d’Écodoubio s’étend à la recherche de solutions dans toutes les formes d’énergies renouvelable. Avec le savoir-faire acquis dans le photovoltaïque, l’entreprise se positionne également dans la conception de toitures adaptées et fonctionnelles. “On intervient dans l’isolation, la rénovation et le désamiantage”, complète Samuel Jacquet. I EcoDouBio 2, rue des Dolines - LE BÉLIEU Tél. 03 81 43 28 75 [email protected] - www.ecodoubio.fr DOSSIER DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:03 Page 8 Foncier : les agriculteurs SOUS PRESSION Enjeux “Pourquoi ne pas contingenter le droit à urbaniser ?” Fatiguée de voir son parcellaire grignoté de toutes parts et pas toujours avec parcimonie, la profession agricole incite à plus de mesure et souhaite être davantage associée au débat du foncier. Entretien avec Éric Liégeon, agriculteur président du comité technique S.A.F.E.R. et responsable foncier au niveau F.D.S.E.A. LDA : La problématique du comté impose-t-elle des contraintes foncières ? E.L. : Oui. Aujourd’hui, on protège les corps de ferme avec une distance à respecter vis-à-vis des pavillons mais on ne prend e Doubs Agricole : Quel constat nécessaires pour nourrir la planète ? Car pas en compte le pâturage. Le cahier des peut-on dresser à l’échelle nationale ? l’enjeu, c’est aussi de pourvoir aux besoins charges du comté impose de faire paître Éric Liégeon : Malgré une réelle prise de alimentaires. les vaches. D’où l’intérêt de pouvoir conscience autour de la disparition du protéger les pâturages attenants aux foncier agricole, la consommation d’espace LDA : Pour autant, il semble difficile de exploitations, ce qui n’est pas le cas en France reste excessive. 33 000 hectares figer les choses. actuellement. ont été urbanisés en 2011. En France, E.L. : Bien sûr. On sait bien qu’il faut de l’artificialisation des terres est deux fois la place pour loger les gens et développer LDA : D’autres revendications de la plus élevée qu’en Allemagne où l’on a des infrastructures. On sait aussi qu’il profession ? décidé de diviser par trois la consommation faut partager l’espace, mais de façon E.L. : On demande que la C.D.C.E.A. maîtrisée. On doit aller vers une donne aussi son avis sur les mesures de des terres agricoles d’ici 2020. “Condamner autre approche de l’urbanisme, compensations écologiques. Il semble densifier l’habitat. On peut nécessaire d’installer dans les plus brefs LDA : Cela signifie-t-il que à la double supprimer l’horizontalité des délais l’observatoire national de la l’artificialisation se fait au peine.” zones commerciales. Cette logique consommation d’espace agricole. Autre détriment des terres agricoles ? E.L. : Oui. Il existe même un fort contraste d’optimisation s’applique aussi aux friches souhait : la possibilité de pouvoir instaurer avec les surfaces forestières qui bénéficient industrielles. un délai minimal avant la révision des de très fortes mesures de protection. documents d’urbanisme. Ceci pour Conséquence : la forêt ne cesse de s’étendre. LDA : Votre point de vue sur les zones garantir leur stabilité. Les agriculteurs Les campagnes de reboisement qui d’activités ? demandent instamment d’être associés à viennent compenser les grands projets E.L. : Je pense qu’il est préférable d’en chaque étape d’élaboration de documents d’aménagement empiètent faire une grande plutôt que trois petites. d’urbanisme. systématiquement sur des terres agricoles. Pourquoi ne pas contingenter le droit à urbaniser sur la base d’une population LDA : Qu’est-ce qui peut être entrepris LDA : Vous abordez la question des par exemple et d’y aller progressivement ? du côté des agriculteurs ? compensations écologiques qui irrite au E.L. : Pendant des années, on nous a LDA : Contrairement à ce qui se fait par emprisonnés avec des primes très plus haut point les agriculteurs. E.L. : Avec ces dispositions issues du exemple sur la zone d’activité de Bulle contraignantes qui ont figé les parcelles. Grenelle de l’environnement, le foncier entre Frasne et Pontarlier ? Conséquences : on est resté sur des agricole se voit condamner à la double E.L. : On peut s’interroger sur l’intérêt pratiques de cueillette de l’herbe et non peine. On l’utilise d’abord pour réaliser de plateformer 18 hectares d’un seul coup. pas de culture. Aujourd’hui que ces primes les infrastructures routières, ferroviaires, Ce projet aurait pu être planifié sur n’existent plus, on fait une demande au les aéroports… Puis on le ponctionne plusieurs tranches, ce qui laissait le temps niveau de la profession de pouvoir ensuite pour les compensations de remplir tranquillement la zone et renouveler une partie de nos prairies, de écologiques. Si l’on continue à ce rythme, d’exploiter les terrains entre deux tranches les rendre plus productives. o Propos recueillis par F.C. que va-t-il advenir des surfaces agricoles de viabilisation. L “On doit aller vers une autre approche de l’urbanisme”, estime Éric Liégeon, président du comité technique de la S.A.F.E.R. La terre agricole n’est pas une ressource inépuisable, même dans le Doubs. On continue pourtant à s’étendre sans vergogne en périphérie des villes et des villages. Mais l’heure de la rébellion a sonné. La profession agricole tire la sonnette d’alarme, rappelle les vertus nourricières de la terre et il en faudra de la surface pour subvenir aux besoins de la population mondiale. Place au bon sens paysan. DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:03 Page 9 PUBLI-REPORTAGE Terre Comtoise poursuit ses investissements dans ses bases La construction d’une base dans le Jura à VillersFarlay vient compléter le maillage régional. L’ activité machinisme de Terre Com- outil de proximité.“Ces investissements toise est en pleine évolution depuis répondent aujourd’hui aux principes défenplus d’une décennie. Le choix de dus par la coopérative et son conseil d’adtravailler avec le tractoriste John Deere a ministration, à savoir une politique d’inété couronné de succès comme en témoigne vestissement de proximité pour permettre la forte progression du chiffre d’affaires aux adhérents de bénéficier près de leurs qui est passé de 8 à 34 millions d’euros exploitations d’infrastructures de qualité. entre 2000 à 2013. La division a pu et peut Nous nous appuyons également sur un s’appuyer sur des marques fortes réseau d’agents comme les étacomme Amazone, Caterpillar, “Ces blissements Sire à Montlebon, LamHorsch, Joskin, Kuhn, Monosem, investissements bert à Maîche et Passemard établis Quivogne Roland et Supertino. à Angirey et Noidans en Hauterépondent Cette progression a été accompa- aujourd’hui Saône” note Xavier Beaufort, direcgnée par la coopérative Terre Com- aux principes teur de la division machinisme. toise par une politique volontaris- défendus par Ces bases qui répondent aux stante de construction ou de la coopérative” dards des constructeurs et notammodernisation de ses bases machiment John Deere permettent aux nisme comme en témoignent les construc- agriculteurs de disposer d’un atelier pertions des sites de Rioz en 2004, Vuillecin formant capable d’accueillir du matériel de en 2009, et la modernisation complète du plus en plus important et de magasins libresite d’Arc-les-Gray en 2011. service agricole qui s’étendent sur près de La construction d’une base dans le Jura à 400 m2. Chaque base dispose d’un stock Villers-Farlay vient aujourd’hui compléter tampon avec la centralisation des pièces à ce maillage régional. Elle permettra ainsi Saône au siège de la division machinisme, aux adhérents des cantons de Quingey dans ce qui permet une réactivité dans les répale Doubs et ceux du Jura de bénéficier d’un rations de machines en période de fortes activités. Cette nouvelle base sera composée d’un chef d’atelier (Alexandre Cattet), de trois techniciens et de deux magasiniers. Elle sera opérationelle le 4 novembre.o La division machinisme s’appuie sur 9 bases en Franche-Comté. 5, rue de l’Industrie - 25660 SAÔNE Tél. : 03 81 55 73 73 www.terrecomtoise.com DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 10 22/10/13 10:04 Page 10 DOSSIER Consultation Halte au gaspi foncier La commission départementale de consommation des espaces agricoles ou C.D.C.E.A. prend peu à peu ses marques dans le Doubs. Réflexion et rigueur foncière. F ace au développement de l’urbanisation, il importe de préserver le capital de production de l’agriculture et par là même le foncier agricole. Tous les territoires sont concernés mais certaines zones sont plus menacées comme le littoral, le périurbain et les zones montagneuses. On sait, par exemple, l’impérieuse nécessité de préserver des espaces maraîchers en périphérie des villes pour favoriser le développement des circuits courts. Sans oublier le maintien des continuités écologiques et la préservation de la biodiversité. D’où l’intérêt de constituer dans chaque département une cellule de consultation chargée d’examiner les projets et les nouveaux outils E CHE-COMTÉ U Q I UN FRAN EN d’aménagements fonciers. L’objectif étant d’améliorer la maîtrise de l’artificialisation des espaces agricoles. “La C.D.C.E.A. a été mise en place à la demande de la profession suite à la dernière loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche”, explique Christophe Chambon, élu de la chambre qui siège dans cette commission dont la mission dépasse largement le cadre agricole. On y trouve aussi les syndicats agricoles, les collectivités territoriales et locales, l’État, la D.D.T., la Fédération de chasse, France Nature Environnement ainsi que les représentants des propriétaires fonciers. La S.A.F.E.R. et l’Agence foncière interviennent dans le dispositif à titre d’expert. Le champ de compétence de la C.D.C.E.A. UN SYSTÈME DE CHAUFFAGE PERFORMANT POUR L’AGRICULTURE Pompes à chaleur sur l’air extrait des étables Simple Économique Naturel Chauffage Sanitaire Electricité 25650 GILLEY / 25530 VERCEL Tél. 03 81 43 32 95 - [email protected] “La commission n’agit pas contre le développement économique mais pour limiter le gaspillage du foncier”, indique Christophe Chambon, élu de la chambre d’agriculture qui siège à la C.D.C.E.A. est très large car elle peut être consultée cas par cas. L’avis de la commission prend sur toute question relative à la régression en compte quelques notions comme des des surfaces agricoles et sur les moyens surfaces de parcelles inférieures à 15 ares de contribuer à la limitation de la ou le mitage paysager avec cette obligation consommation de l’espace agricole. La de construire en continuité de l’espace C.D.C.E.A. doit être obligatoirement bâti.” consultée lors de l’élaboration ou la Les agriculteurs n’échappent pas aux révision des documents d’urbanisme tels orientations fixées par la commission. que : S.C.O.T., P.L.U. ou Plus question désormais de Une encore cartes communales. multiplier les maisons à proximité régression La consultation s’applique des stabulations. Dans les aussi pour les autorisations des surfaces exploitations sous formes relatives aux opérations de sociétaires, le nombre est limité agricoles. construction, aménagements, à une construction neuve par installations et travaux dès lors que ces structure. On peut difficilement projets sont situés dans les espaces autres contraindre les autres sans montrer qu’urbanisés des communes non couvertes l’exemple. “Pour l’instant, la C.D.C.E.A. par un document d’urbanisme. “La reste consultative mais on espère bien commission n’agit pas contre le parvenir à la rendre décisionnelle. Jusqu’à développement économique mais pour présent, le préfet qui l’a présidée a toujours limiter le gaspillage du foncier. On se suivi nos avis.” veut être une force de propositions. Quand Certaines communes en ont fait l’amère on étudie un projet de zone d’activité expérience, surprises de se voir retoquer économique, plutôt que de garder les des projets qui n’allaient pas dans le sens terres sur plusieurs années, on préconiserait de l’économie foncière. Les membres de d’étalonner l’occupation par le biais de la commission apprécieraient aussi d’être conventions de mise à disposition. Les consultés sur des projets de grands dossiers des particuliers sont étudiés au aménagements. o DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:05 Page 11 LA NURSERIE DU BIEN-ÊTRE ANIMAL Après mûres réflexions, Pascal et son fils Nicolas Bucher du G.A.E.C. du Soleil Levant à Écurcey ont investi dans une nurserie tout de bois vêtue réalisée sur-mesure par SYSCOBOIS. Chaude ambiance. id douillet en hiver, fraîche litière en été sans l’ombre d’une mouche, l’ambiance qui règne dans cette nurserie a tout pour plaire aux jeunes bêtes et aux deux éleveurs associés sur une exploitation de 350 000 litres de lait à morbier. “Avec ce système, on est sur une courbe de vêlage de deux ans. On va gagner entre 6 et 8 mois par rapport à la situation précédente”, apprécie Nicolas Bucher. Ce projet de nurserie s’inscrit dans le développement de N La nurserie du G.A.E.C. du Soleil Levant est conçue pour affronter les rudes conditions hivernales qui règnent sur un site très exposé aux frimas locaux. l’exploitation et répond à des exigences très précises en termes d’isolation et de facilité de travail. “Le local réservé aux veaux dans le bâtiment existant s’avérait trop petit avec l’agrandissement du troupeau. On s’est renseigné pour trouver une solution qui corresponde à nos attentes.” Le père et le fils ont vite écarté le classique concept du bâtiment À l’intérieur règne une ambiance confortable et saine, propice à la croissance et à la bonne santé des bêtes. avec deux couloirs qui ne leur convenait pas. Ils recherchaient une nurserie où il était possible de rentrer partout en tracteur ou en valet de ferme. Planté sur les hauteurs de Pont-de-Roide, le G.A.E.C. du Soleil Levant bénéficie d’un point de vue imprenable sur les contreforts du Jura et des Vosges. Revers de la médaille, il est exposé à tous les vents, d’où le choix de privilégier un bâtiment à chaude et saine ambiance. Dans cette configuration, le bois Une courbe s’impose comme le matériau le de vêlage de plus approprié grâce à ses propriétés thermiques et deux ans. hygronomiques. Restait à trouver un constructeur capable de faire du sur-mesure. “SYSCOBOIS a répondu à nos attentes.” D’une surface de 400 m2, la nurserie fait la part belle au bois avec des murs en madriers de 95 mm. Au plafond, un système en bac acier sandwich de 60 mm d’isolant préserve des déperditions de chaleur en hiver et assure une température stable en été. “Côté bise, on a installé du translucide isolé en bardage”, précise Thierry Traxer, de la société SYSCOBOIS. À l’intérieur, tout est conçu pour le confort animal. “Le petit veau arrive à 10 jours. Il est alors écorné et en bonne santé. Grâce à ces conditions d’élevage très stables, il n’est pas stressé au sevrage. On le passera dans les autres boxes au fil de sa croissance.” Nicolas Bucher met aussi en avant le temps gagné dans le soin des bêtes. “On passe une heure tous les deux jours pour repailler et distribuer la nourriture à l’aide de la mélangeuse alors qu’avant il nous fallait 1 h 30.” Croissance accélérée, insémination plus précoce, temps de soin réduit et optimisé, la nurserieen bois cumule les avantages. I [email protected] - www.syscobois.fr DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 12 22/10/13 10:05 Page 12 DOSSIER Marché Quand la valeur agronomique des terres passe à la trappe Le marché foncier de l’espace rural évolue avec de fortes fluctuations dans le temps et dans l’espace. La consommation tend à se stabiliser tout en en se rationalisant. Prise de conscience. “A ujourd’hui, l’évaluation du foncier a perdu toute notion de valeur agronomique. Pour les agriculteurs, la terre est devenue un support pour avoir des aides. Les aménageurs et les urbanistes considèrent qu’il s’agit avant tout d’une surface économique”, indique non sans raison Étienne Abline. S’il regrette la disparition des repères fondamentaux, le directeur départemental de la S.A.F.E.R. estime pour autant que le prix du foncier dans le Doubs reste cohérent, conforme à sa valeur. Globalement entre 2011 et 2012, le prix des terres qu’elles soient libres ou d’une prise de conscience ? “On l’espère. louées est en recul de 1 à 2 % dans le On constate des efforts pour densifier Doubs. Le nombre de ventes annuelles l’habitat, remplir les dents creuses dans qui se situe habituellement autour de 1 les villes”, répond Étienne Abline qui 600 marque assez nettement le incite néanmoins à une certaine pas cette année. “Fin septembre, “Mission : prudence. L’artificialisation prend on se situait seulement autour aussi en compte des projets qui maintenir de 1 000 ventes”, constate se réalisent sur plusieurs années, les prix du Étienne Abline. La dernière ce qui peut fausser cette notion foncier.” analyse statistique sur le Doubs d’urbanisation. La mise en place remonte à 2011. des S.C.O.T., les incitations à Les tendances observées à cette époque s’engager dans la réalisation de P.L.U. sont toujours d’actualité. Le marché ou cartes communales concourent à une foncier non agricole est encore en meilleure gestion du foncier sans pour régression. 254 hectares de terres sont autant supprimer certaines incohérences. partis dans l’artificialisation en 2011 “On note toujours un besoin contre 504 hectares en 2010. S’agit-il d’harmonisation”, observe Étienne I Évolution prix des terres et prés loués non bâtis Département et région agricole 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Zone des plaines et des basses vallées Plateaux supérieurs et montagne Plateaux moyens du Jura DOUBS 1970 2400 2300 2250 2030 2370 2360 2270 2020 2510 2470 2360 2040 2480 2510 2370 2170 2600 2570 2470 2220 2400 2580 2420 2290 2490 2670 2500 2240 2480 2580 2450 Département et région agricole 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Zone des plaines et des basses vallées Plateaux supérieurs et montagne Plateaux moyens du Jura DOUBS 2280 2770 3130 2760 2450 2570 3250 2770 2650 2720 3150 2850 2390 2680 2690 2610 2370 2820 2440 2580 2170 2600 2430 2430 2290 2970 2560 2660 2130 2930 2620 2630 Evolution 2012/2011 -2 % -3 % -2 % Prix minimal 2012 1346 1286 1100 I Évolution des prix des terres et prés libres non bâtis Evolution 2012/2011 -7% -1% 2% -1% Prix minimal 2012 1055 1078 1000 Prix maximal 2012 4000 4319 4500 Prix maximal 2012 4340 6439 4626 DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:05 Page 13 13 Abline. L’effort de sensibilisation des opérateurs du foncier agricole a d’ailleurs abouti à la création des C.D.C.E.A. Après un sursaut en 2010, le marché du foncier agricole s’infléchit encore à la baisse. Entre 2006 et 2011, on est passé de 1 979 à 1 362 hectares. Le prix des terres en milieu rural dans le Doubs suit la logique de l’offre et de la demande et prend de la valeur en montant en altitude. La fin des quotas laitiers peut-elle se répercuter sur le marché ? “Cela ne va pas forcément libérer des terres ou alors les terres les plus ingrates, réplique Étienne Abline qui pointe du doigt les contraintes environnementales. Les compensations écologiques se font systématiquement sur le dos du foncier agricole.” Trop souvent réduite à son droit de préemption qu’elle n’utilise que dans 5 % des transactions, la S.A.F.E.R. se pose avant tout en arbitre du débat foncier. “On a pour mission de maintenir les prix du foncier et le levier pour y parvenir, c’est d’être acteur sur ce marché.” o e “La fin des quotas ne libérera pas forcément plus de terres agricoles ou alors les terres les plus ingrates”, indique Étienne Abline, le directeur départemental de la S.A.F.E.R. fendt.fr Fendt 500 Vario SCR Un idéal sans compromis Dernier né de nos nouvelles chaînes de production à Marktoberdorf, le 500 Vario exacerbe les sommets sur une toute nouvelle série de tracteurs. Les dimensions du légendaire 500 Favorit, associées à la cabine VisioPlus et sa toute dernière génération de terminal VarioTronic, sont des signes visibles des raffinements techniques apportés. De 125 à 165 Ch, ce tracteur est animé par un moteur 4 cylindres SCR. Avec ces trois niveaux de finitions, le 500 Vario SCR met la rentabilité à la portée de tous. 25270 LEVIER Tél 03 81 86 61 89 Fax 03 81 86 53 71 Email : [email protected] - Site : www.garnier-ma.fr FENDT est une marque déposée d’ AGCO Corporation PLUS D’INFOS DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 14 22/10/13 10:06 Page 14 DOSSIER Aménagement Et l’agriculture dans tout ça ! Tout n’est pas parfait, mais dans le Doubs, les élus sont plutôt sensibles au respect des surfaces agricoles rognées pendant des décennies au profit de l’urbanisation. Les instances agricoles ont désormais leur mot à dire dans les documents d’urbanisme. L e 25 octobre, une charte de sensibilisation à la façon de mieux appréhender l’urbanisation et l’aménagement du territoire sera signée par le Conseil général du Doubs, la Chambre d’agriculture, l’association des maires du Doubs, l’association des maires ruraux et l’État. C’est un pas de plus en direction de la conservation des surfaces agricoles qui ont été massivement rognées ces dernières décennies. “Pendant cinquante ans, on a consommé sans retenue des terrains agricoles pour de l’urbanisme, des routes, des équipements collectifs. Cette pratique a atteint ses limites” remarque Christian Morel, vice-président de la Chambre départementale d’agriculture et membre du bureau de la Chambre régionale. On estime que tous les dix ans la surface de terre agricole qui disparaît est équivalente à celle d’un département. Dans le Doubs, en 20 ans, Beaucoup d’entre elles ont engagé une près de 13 000 hectares ont disparu. réflexion. D’autres ont un plan Mais depuis que les collectivités locales, d’occupation des sols qui date de plus l’État et le monde agricole, ont décidé de 10 ans, “une époque où on tartinait de réagir pour enrayer la consommation encore les surfaces de zones constructibles excessive de foncier agricole, ce territoire en vue d’une urbanisation hypothétique. est moins marqué par le phénomène Une commune comme La Vèze par que d’autres régions. “Désormais, le exemple, avait surdimensionné ses Doubs est parmi les départements les secteurs constructibles. Elle est revenue plus vertueux de France” observe à quelque chose de beaucoup plus Jean-Noël Vivot, chargé de mission en équilibré lors de la révision de ses urbanisme et aménagement à documents d’urbanisme” “Dans les la Chambre interdépartementale poursuit Jean-Noël Vivot. villes, on a d’agriculture. Cet organisme Il reste dans le département compris.” s’est doté d’un outil qui va lui des territoires sensibles comme permettre de comptabiliser les le Haut-Doubs frontalier, qui surfaces agricoles prélevées et dédiées est soumis à une forte pression à des projets d’aménagement. immobilière. Là-bas, la maison Car tout n’est pas parfait. Environ 30 % individuelle a gagné du terrain sur les des communes n’ont pas encore de fermes jusqu’à causer des problèmes de document d’urbanisme et s’appuieraient cohabitation. “Curieusement, on sur la réglementation nationale. remarque que les maires urbains sont plus sensibles aux problématiques agricoles que les maires ruraux. Dans les villes, on a compris qu’on pouvait construire des logements sur 4 ou 5 ares. En milieu rural, on est encore sur des grandes surfaces” déplore Christian Morel. “Le Grenelle de l’environnement puis la loi de modernisation de l’agriculture, se traduisent par une campagne de sensibilisation et d’information des élus. Lorsqu’on leur explique les enjeux, ils adhèrent” complète Jean-Noël Vivot. La préservation des surfaces agricoles est désormais au cœur de la réflexion des S.C.O.T. (schéma de cohérence territoriale) et des P.L.U. (plan local d’urbanisme). Dans le Doubs, deux S.C.O.T. ont été élaborés dont un pour le bassin bisontin (133 communes) et l’autre dans le pays de Montbéliard. Ces schémas de cohérence territoriale s’imposent d’ailleurs aux P.L.U. qui sont à l’ébauche dans beaucoup de communes telles que Saône. Dans ces documents, la densification a pris la place de l’étalement urbain. La priorité est d’économiser le foncier et d’inscrire l’agriculture dans le développement économique afin de conserver des exploitations viables. “Par exemple, dans le cadre du S.C.O.T., on a déterminé une zone “protégée” autour de la gare L.G.V. d’Auxon qui a eu un impact sur les terres agricoles. Neuf communes autour de la gare ne peuvent plus utiliser des terrains agricoles à moins de les compenser” précise Christian Morel, membre également du syndicat mixte du S.C.O.T. Il est favorable au projet de loi de Cécile Duflot, qui préconise maintenant la mise en place de plans locaux d’urbanisme intercommunaux (P.L.U.I.). Pour le vice-président de la Chambre d’agriculture du Doubs, cette mesure doit permettre d’avoir une lecture plus cohérente encore de l’aménagement du territoire d’une commune à l’autre et d’éviter ainsi que des exploitations, à cheval sur deux communes, soient soumises à deux approches différentes de l’urbanisme. o Agriculteur à Saône, Christian Morel est également vice-président de la Chambre d’agriculture et membre du syndicat mixte du S.C.O.T. DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:07 Page 15 PUBLI-INFORMATION PROMODIS : premier réseau européen de distribution de matériel agricole Implanté sur la zone d’activité de Valdahon depuis mars 2007, Agri 25 s’impose comme un partenaire incontournable du monde agricole. vec plus de 350 bases en France et 30 ans d’expérience, le réseau Promodis est le leader de la distribution de matériels agricoles sur le marché français. “Sur le Doubs, on a l’exclusivité”, note Bernard Pauthier, A le chef d’agence de la seule base Promodis du Doubs. Dans cette enseigne, enregistrée ici sous la raison sociale Agri 25, l’activité principale s’articule autour du matériel de fenaison et de transport, de l’équipement de stabulation à la L’enseigne Promodis est installée depuis 2007 sur la zone d’activité de Valdahon. seule exception des salles de traite. techniciens de Promodis pour apporter “Notre offre de produits et services est plus de solidité et de fonctionnalité”, conçue pour apporter plus de confort complète le chef d’agence à la tête aux troupeaux.” Comme toutes les d’une équipe de six personnes. Au bases Promodis, celle de Valdahon magasin comme en atelier, les dispose d’un magasin libre-service où professionnels du réseau Promodis les spécialistes pièces détachées ont de vraies compétences techniques, accueillent, conseillent et proposent du personnel hautement qualifié pour à la vente des pièces et accessoires de du matériel de haute technicité. qualité pour tous les Autre marque, autre agriculteurs. spécialité avec Jourdain On trouve de tout chez Du personnel pour les intérieurs de ferme Promodis : bottes, filtres à hautement où Promodis s’impose aussi huiles jusqu’à l’équipement sur ce marché. “On fournit qualifié. d’évacuation. “Comme on tous les équipements : fonctionne en groupement abreuvoirs, logettes, tapis… d’achat, on est particulièrement bien L’équipe d’installation peut intervenir approvisionné. On dispose d’un gros sur un bâtiment neuf ou assurer la stock de matériel d’élevage, en tubulaires transformation d’une entravée en notamment. Cela nous permet ainsi logettes.” Promodis, votre partenaire d’être réactifs par rapport aux besoins élevage adapte sa stratégie au des clients”, poursuit Bernard Pauthier. mouvement du troupeau. À Promodis est concessionnaire Kühn l’automne comme au printemps, en matériel de fenaison et de culture l’enseigne se mobilise sur des actions et distribue également le matériel promotionnelles de saison avec des roulant Cargo. “Cette marque répond offres attractives. Une visite à un cahier des charges défini par les s’impose. G Le magasin libre-service Promodis abrite un large stock de pièces détachées, gage de réactivité. 29 rue Banardes 25800 VALDAHON Tél.: 03 81 26 09 77 Fax : 03 81 26 09 76 DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 16 22/10/13 10:07 Page 16 ACTUALITÉ Bolandoz Bastard : prends-en de la graine Ce grainetier indépendant, l’un des derniers en France, exerce son commerce depuis plus de 150 ans à Bolandoz. Jean-Marie Bastard vient de remettre son affaire à Bruno Laresche. I l n’y aura pas de sixième génération quoi rassurer peut-être Jean Bastard tout Bastard à la tête de cette affaire là-haut au paradis des grainetiers. Ce familiale. “Mes enfants sont partis colporteur haut-savoyard était venu s’établir vers d’autres horizons professionnels”, vers 1860 à Bolandoz où il prit épouse et confie Jean-Marie Bastard. Celui qui ouvrit son commerce de graines. Chaque dirigeait la boutique depuis 1984 génération Bastard a ensuite vient de passer le témoin à Bruno apporté sa graine à l’édifice avec L’embarras Laresche. “La reprise remonte pour trait commun d’avoir du choix au 1er juillet dernier. On a changé toujours su s’adapter aux des graines. de dénomination pour devenir évolutions du marché. S.A.S. Graines Bastard”, Avec Jean-Marie aux explique l’ancien dirigeant qui reste encore commandes, l’entreprise initialement dans l’effectif. centrée sur le créneau “jardin” s’est On pourra donc toujours venir diversifiée pour répondre aux besoins des s’approvisionner en graines, produits de agriculteurs et des professionnels de traitement et fertilisants à Bolandoz. De l’environnement : paysagistes, Bruno Laresche (à gauche) a repris l’entreprise de Jean-Marie Bastard depuis le 1er juillet dernier. horticulteurs… “Le volet agricole a pris le dessus en termes de volume d’activité. Le chiffre d’affaires est en constante progression.” Un vrai exploit dans un secteur dominé aujourd’hui par les jardineries. Face à la concurrence, l’expérience et le conseil font encore la différence. “On propose aussi des produits de qualité que les autres n’ont pas.” La graineterie rayonne sur le Doubs et en partie sur le Jura du côté de Salins-les-Bains. La maison Bastard gère des dépôts dans une vingtaine de magasins : primeurs, pépiniéristes… Elle est présente sur les marchés de Pontarlier, Morteau, Champagnole du 15 mars au 30 juillet. Avec l’arrivée de Bruno Laresche, l’effectif est passé de 4 à 6 en incluant le nouveau et l’ancien dirigeant. Chez Bastard, c’est toujours l’embarras du choix des graines avec quelque 2 000 références en stock. Ici on distribue encore des semences de jardin sous le nom Bastard. “En cette saison, on approvisionne en semis d’automne les cultivateurs locaux.” L’entreprise de Bolandoz a également développé avec des entrepreneurs de travaux agricoles des packs associant travail du sol, semence et le conseil. “Les agriculteurs n’ont pas toujours le matériel adéquat”, justifie Jean-Marie Bastard. o DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:07 Page 17 17 Un Drive fermier Dans le Jura, les agriculteurs livrent au cul des voitures Des agriculteurs jurassiens se sont réunis pour créer un drive fermier. Vous passez commande sur un site Internet puis vous allez la retirer dans l’un des 12 points de rendez-vous du département. Lancé en juin, le concept séduit de nombreux clients. Viande, légumes, miel, fromages, vins et cosmétiques sont disponibles. M alins les agriculteurs du vin moins cher ici que dans une jurassiens. Depuis juin, grande surface bisontine” explique 32 d’entre eux se sont l’initiateur, qui met la main à la pâte réunis pour proposer en livrant dans des points-relais mis en le premier drive fermier du place dans les villes principales département, de la région aussi. Viande, jurassiennes de Lons-le-Saunier, yaourt, miel, vins, cosmétique Champagnole, Dole, Arbois, biologique…, tous produits par des Salins-les-Bains, Poligny, Saint-Claude. Jurassiens, sont vendus sur un site Début octobre, 4 870 visiteurs avaient Internet. Un clic plus tard une fois la visité le site. 580 personnes ont commande validée, l’acheteur se rend commandé, soit un taux 10 % de retour. dans l’un des 12 points de “Ce sont de bons chiffres “La moyenne même si nous n’atteignons rendez-vous situé dans le du panier est département. Les pas encore les 100 paniers de 56 euros.” par semaine. La moyenne du agriculteurs remplissent le coffre sans perte de temps. panier est de 56 euros” Simple. Et terriblement efficace. “Au commente Gilles Tonnaire. Œufs et total, nous avons 309 produits yaourts bio fonctionnent bien. On référencés produits par 34 agriculteurs trouve des côtelettes d’agneau, pavés et trois coopératives. On manque de bœuf, savon au lait de jument, terrines encore un peu de légumes du fait d’un de pintade, poulets, miel de sapin, comté printemps médiocre mais le début est bien sûr, vin jaune évidemment, des encourageant” note Gilles Tonnaire, chipolatas, du saucisson, des huiles, du élu à la chambre d’agriculture du Jura vinaigre, du poisson, produits bio, et pionnier dans ce drive fermier. yaourts. Cette opération qui permet À l’initiative de la Chambre aux agriculteurs de vendre leur d’agriculture du Jura, ce premier drive production leur offre un superbe coup fermier séduit les citadins. Et ce n’est marketing. Le Made in Jura fait pas plus cher qu’ailleurs. “J’ai même saliver… o MATÉRIEL DE DÉNEIGEMENT, GODET GRAPPIN, GODET TERRE, PORTE FOURCHE FABRICATION SUR MESURE VALDAHON www.ogimat.fr G G Tél : 03.81.59.27.67 www.juraccessoire.com Vous commandez sur internet et où on vous remplit votre coffre de produits issus de l’agriculture jurassienne. Santé Suicide dans l’agriculture : la loi du silence La Coordination rurale réclame aux pouvoirs publics de s’intéresser davantage au problème du suicide chez les agriculteurs, profession souvent en grande précarité. Les apparences sont trompeuses. L a vitalité du comté est loin de refléter aussi le malaise. On connaît pourtant les la situation de l’agriculture à l’échelle solutions”, poursuit le responsable syndical nationale. “On s’est rendu dans le en faisant allusion à l’évolution du prix du Territoire-de-Belfort lors des dernières lait standard. élections de chambre. On était franchement On ne réglera pas le suicide en agriculture surpris de voir autant de fermes dans un sans agir sur les causes qui sont à l’origine drôle d’état. Pour celui qui produit du lait du marasme ambiant. “Si on ne règle pas standard, ce n’est pas drôle”, indique Daniel le problème du lait, on ne règle rien. À cela Pépiot qui préside la Coordination rurale s’ajoute aussi, le problème des charges en Franche-Comté. sociales sur le revenu. On réclame Le syndicat a profité de l’organisation l’instauration de la T.V.A. sociale. Tout le mondiale de prévention du monde paierait y compris les Une fausse suicide le 10 septembre dernier entreprises qui ont tout pour tirer la sonnette d’alarme automatisé. On a une fausse image de et demander à l’Institut de veille image de l’agriculture où le beau l’agriculture. sanitaire, la M.S.A. et au matériel masque souvent de très ministère de l’Agriculture de publier au faibles revenus.” La Coordination rurale plus vite les résultats de l’étude promise de Franche-Comté rappelle l’urgence de pour la rentrée 2013. “Jacques Laplante, la situation. Il est grand temps que les le directeur de la M.S.A. Franche-Comté instances sociales et l’État français lèvent a déjà publié une très bonne analyse de la le voile sur la fréquence des suicides chez situation où il expliquait qu’un tiers des les agriculteurs et mettent en place un plan 800 000 exploitants français ne gagnaient de prévention pour lutter contre ces drames pas assez pour vivre décemment. Beaucoup humains, qui prennent leur source dans la vivent sur le salaire de leur épouse. Sans situation économique et l'absence compter la question du célibat qui accentue désespérante de perspectives. o DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 18 22/10/13 10:07 Page 18 POLÉMIQUE Justice Le robot de traite sur le banc des accusés La question d’utiliser le robot de traite dans la filière comté suscite toujours autant de débat. Elle se règle parfois au tribunal comme c’est le cas au G.A.E.C. Jeanningros à Ouvans. “O n est dans l’attente des nouveau bâtiment équipé d’un robot Éric et Bertrand Jeanningros ont investi dans un nouveau bâtiment conclusions de de traite. Là où certains trouveraient équipé d’un robot de traite qu’ils n’ont pas le droit d’utiliser. l’expertise pour savoir cela risqué, eux se sentent dans leur si le robot est compatible avec l’A.O.P. bon droit. “On n’est pas contre le comté. Les résultats devraient nous être cahier des charges. Au contraire, on donne le goût du lait mais s’en plaint.” Les deux frères sont dans communiqués dans les mois le défend. Ici, à l’exception l’alimentation”, complète son frère l’impossibilité de traire avec le robot qui viennent”, indique Éric du tourteau, toute Éric. Au cours de ces dernières années, en raison du refus de leur coopérative. “C’est le Jeanningros qui travaille avec l’alimentation du troupeau la filière comté n’a cessé de se Ils continuent à travailler avec l’ancien projet de son frère Bertrand sur un laitier est produite sur moderniser avec par exemple la système de traite en attendant de notre vie” G.A.E.C. de 350 000 litres de l’exploitation”, souligne généralisation des robots de cave sans pouvoir exploiter complètement leur lait à comté. Bertrand Jeanningros. “Le robot n’est que la qualité du fromage n’en soit nouvelle stabulation. “On reste confiant. Les deux associés ont bon espoir que pas interdit dans le cahier des charges. affectée. “On automatise partout même C’est le projet de notre vie”, conclut la procédure engagée depuis un an au Ce qui est imposé, c’est l’obligation dans les salles de traite et personne ne Éric Jeanningros. o tribunal de grande instance leur donne de traire deux fois par jour à heures raison. “On reçoit beaucoup d’appels régulières matin et soir. Ce robot reste d’autres producteurs intéressés par ce avant tout un outil pour enlever de la système de traite. C’est rassurant et pénibilité au travail. On n’a pas encourageant.” En 2009, ils décident l’intention de produire plus mais mieux. de se moderniser en construisant un Et ce n’est pas la façon de traire qui Molain “Il faut savoir évoluer” CHAQUE JOUR EST UN CHALLENGE. CHAQUE JOUR MON MANITOU EST LÀ ! MLT 735, polyvalence maximum, son agilité et sa puissance ne font qu’un. Partagez votre passion sur mlt.manitou.com ZI Les Grands Vaubrenots - 25410 SAINT-VIT Tél. 03 81 25 04 10 - Fax 03 81 41 12 27 www.z-manutention.fr ZI Les Guignottes 70400 HERICOURT La tentation du robot se propage aussi au G.A.E.C. de l’Aurore. Cette exploitation laitière située à Molain dans le Jura investit dans deux robots qui seront mis en service d’ici la fin de l’année. E ntre Ouvans et Molain, la ce système”, poursuit Robert Lacroix. démarche est sensiblement la même Le G.A.E.C. de l’Aurore a choisi le robot avec des producteurs qui profitent pour plusieurs raisons. Moins cher qu’un de construire ou rénover leur stabulation roto, cet équipement dispose en plus pour s’équiper d’un robot. “On a fait d’une assistance informatique de premier un nouveau bâtiment il y a deux ans. plan, permettant de détecter mammite, On était en aire paillée libre. On a tout chaleur, cellule, vache qui porte… “C’est couvert. Maintenant on est en logette et très pointu. Sur le plan de l’hygiène du tout est conçu pour le robot”, lait, on peut difficilement faire explique Robert Lacroix qui a mieux”, poursuit l’agriculteur. “La coop transmis les rênes de la ferme Du côté de la fruitière de la n’interdit familiale à ses fils Thierry et Combe d’Ain où le lait est livré, rien.” Jean-Pierre. aucune consigne n’a encore été Avec un troupeau de 75 laitières, le émise sur un éventuel refus du lait de G.A.E.C. de l’Aurore a investi dans deux robot. “Pour l’instant, la coop n’interdit robots, condition sine qua non pour rien et je ne souhaite pas que cela finisse rester en phase avec les préconisations au tribunal.” du cahier des charges du comté en matière Pour Robert Lacroix, le robot ne va pas de traite. “Aujourd’hui, on met environ à l’encontre des valeurs du comté et ne 3 heures pour traire. Avec le robot, cela se soustrait pas à l’homme. Il répond nous prendra peut-être 4 ou 5 heures aussi aux attentes des jeunes agriculteurs matin et soir mais on ne sera pas dans plus forcément prêts à accepter la un système de libre-service. On respectera contrainte que représente la traite. “Ce donc tout à fait le cahier des charges qui, n’est pas parce qu’on met un robot qu’on il semble utile de le rappeler, n’interdit ne va plus s’occuper des vaches. Je ne le robot. Je ne vois pas pourquoi le suis pas remonté contre le C.I.G.C., je C.I.G.C. nous empêcherait de traire avec dis simplement qu’il faut savoir évoluer. o r” DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:08 Page 19 C.I.G.C. 19 Claude Vermot-Desroches : “Le robot, c’est du n’importe quoi” Le président du C.I.G.C. reste farouchement opposé à l’arrivée du robot de traite dans le comté. Une question de goût, de qualité de lait et de cohérence avec la nature même du comté. L e Doubs Agricole : On reproche souvent au C.I.G.C. son attitude conservatrice, qu’en pensez-vous ? Claude Vermot-Desroches : La filière comté n’a jamais été aussi moderne. Globalement, c’est dans les exploitations agricoles en lait à comté qu’il y a le plus de modernisation. C.V.-D. : Il précise que la traite doit se faire deux fois par jour, le matin et le soir à des heures régulières. Ce qui est interdit, c’est la traite en libre-service. Quand un agriculteur prétend qu’il respectera le cahier des charges avec le robot, c’est du n’importe quoi. À part une ou deux exceptions, on sait également très bien que le cahier des charges ne sera pas respecté. LDA : Pourquoi les robots n’ont pas leur place dans la filière comté ? LDA : Certains estiment que le C.I.G.C. C.V.-D. : Les robots ne sont pas cherche à diaboliser le robot. compatibles en matière de lait car les C.V.-D. : On n’est pas contre la modernité fromages ont un goût de rance. Pour mais on veut aussi être honnête avec le qu’un robot fonctionne bien, il faut consommateur. On n’a jamais eu tant de beaucoup de surface à proximité. Avec pression avec des gens qui contestent ou Pour Claude Vermot-Desroches, les choses sont claires : remettent en cause les “Le lait de robot n’est pas compatible avec les pâtes pressées cuites.” 80 vaches, cela signifie 60 fondamentaux. Comme la filière hectares accessibles à moins “Les va bien, tout leur est dû. Étonnant de 500 m de la stabulation. fromages de voir à quel point ce qui est Beaucoup d’exploitations ne ont un goût envié par beaucoup peut être répondent à ce critère. On est de rance.” décrié par les gens de l’intérieur. alors obligé d’attirer les vaches avec du concentré mais quand on vend un morceau de comté, on vend des vaches LDA : Personne ne se plaint pourtant de qui vont pâturer. Je suis également la mécanisation dans le soin des fromages scandalisé par la pression de certains en cave. fabricants de robots qui veulent profiter C.V.-D. : Non, bien au contraire car le robot a permis dans ce cas-là d’améliorer de l’opulence du comté. la qualité contrairement au robot de traite LDA : Que dit le cahier des charges vis-à-vis qui lui, supprime la qualité. o Propos recueillis par F.C. du robot ? Zoom Gruyère A.O.C. suisse : même combat Après avoir toléré lʼinstallation de robots sur une dizaine dʼexploitations, lʼinterprofession du gruyère A.O.C. suisse a fait marche arrière en imposant une interdiction de traite de manière automatique et continue. “On a pris cette décision car le robot posait des problèmes dʼapplication avec le cahier des charges qui spécifie de livrer le lait deux fois par jour immédiatement après les traites”, indique Philippe Bardet, le directeur lʼinterprofession du gruyère A.O.C. suisse. Le souci nʼest pas tant dans la machine proprement dite mais dans le principe de la traite en continu qui impacte la qualité de la matière grasse. “Suite à un gros couac dans une fromagerie, trois études ont été réalisées et toutes ont mis en évidence ce mauvais goût de “rance” des fromages au lait de robot. Cʼest le pire des défauts. Au bout du compte, cʼest aux nouvelles technologies de sʼadapter au produit et pas le contraire.” DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 20 22/10/13 10:09 Page 20 ACTUALITÉ Sainte-Colombe Reconversion dans le miel Après avoir travaillé pendant une quinzaine d’années dans l’enseignement musical, Laurence Préaud a choisi d’exercer le beau métier d’apicultrice. Une première dans le Doubs. L a nature ne s’est pas montrée forcément très généreuse pour accompagner ses premiers pas dans le métier. “D’après les professionnels, ce temps pourri du printemps arrive une fois tous les dix ans”, explique la jeune apicultrice qui accepte la situation. Ce mauvais coup du sort météorologique ne remettra pas en cause son projet de se lancer dans la production de miel. Cet intérêt pour le métier, elle pense le tenir de son père qui pratiquait la ruche en amateur. “Il m’a insufflé le goût.” Il n’en fallait pas plus pour concrétiser sa reconversion professionnelle et tirer un trait sur l’enseignement musical où elle ne se trouvait plus son compte. “J’étais lasse du comportement des enfants qui zappent très vite et n’ont plus le temps de se consacrer pleinement à la musique” poursuit Laurence qui reprend le chemin de l’école en 2011. Pendant deux ans, elle suit une formation au C.F.P.P.A de Montmorot où elle prépare un BPrea de responsable d’exploitation agricole avec option apicole. Toute une organisation à mettre en place pour celle qui doit jongler avec sa vie de famille. Depuis le 1er avril, le Haut-Doubs compte donc un troisième producteur de miel. Laurence Préaud est la seule apicultrice professionnelle du département. Elle a acquis une centaine de colonies en Saône-et-Loire avec l’objectif d’élever des reines pour doubler la taille de son cheptel mellifère en 2014. “Avec 250 colonies, on se donne une marge de manœuvre sachant que la production varie alors entre 5 et 10 tonnes de miel par an. Avec ce printemps pluvieux, 2013 sera une année blanche”, concède celle qui a été contrainte de nourrir ses abeilles faute de floraison www.tpa-mougin.fr LA STABILISATION DE SOLS POUR VOS EXPLOITATIONS AGRICOLES Faites appel à un professionnel pour la création ou remise en état > de vos aires de sortie de troupeau > de vos cours de ferme > de l’accès à vos bâtiments agricoles > de l’accès à des chemins ruraux Laurence Préaud compte également fabriquer du pain d’épice et de la pâte à tartiner au bon goût de miel. en temps et en heure. L’apicultrice de Sainte-Colombe a choisi de privilégier une sélection de miels locaux : toutes fleurs, sapin, forêt. Elle veut mettre à profit la chance d’être implantée dans la vallée du Drugeon. “Si l’on veut faire un peu d’acacia et de tilleul, on doit forcément faire un peu de transhumance dans le bas. Je pourrais aussi faire du colza mais il y a trop de risques sanitaires.” Laurence Préaud a investi dans la transformation d’une ancienne grange en miellerie qui abrite le matériel d’extraction et lui sert de laboratoire où elle fabriquera du pain d’épice et de la pâte à tartiner. “Je me suis donnée cinq années pour démarrer. Si tout va bien, j’évoluerai vers la production de gelée royale. C’est plus technique à maîtriser mais cela nécessite moins de manutention.” o Salaisons La saucisse de Montbéliard fête son I.G.P. Le pays de Montbéliard a honoré comme il se doit le 14 septembre dernier le fleuron de ses spécialités. L’aboutissement de douze années de procédure. POSSIBILITÉ DE TRAITEMENT À LA CHAUX Mais aussi : Un procédé écologique Un procédé économique Un procédé durable > de vos voiries > de vos parkings > de vos chemins communaux > de vos routes et pistes forestières > de vos pistes cyclables > de vos chemins piétonniers > de vos chemins équestres > de votre plate-forme de stockage ou industrielle... à votre service pour : > vos mises aux normes de bâtiments agricoles > vos travaux de défrichage > vos travaux de terrassement, VRD Grand’Combe-des-Bois 12 Rue des Jonquilles - 25210 Grand’Combe-des-Bois Tél/fax : 03 81 43 85 25 Port: 06 87 48 05 92 ou 06 81 07 41 63 [email protected] L e temple Saint-Georges servait d’écrin à cette célébration organisée par l’association de défense et de promotion des charcuteries et salaisons I.G.P. de Franche-Comté et la confrérie des compagnons du Boitchu. L’une et l’autre ont contribué chacune à leur manière à la reconnaissance de la saucisse de Montbéliard. Surnommée andouille ou andouillette, la cousine de la saucisse de La première Morteau, demande prendra le nom remonte à 2001. de sa ville d’origine au XVIIIème siècle quand le savant Georges Guvier la fera connaître à Paris. Beaucoup plus tard, les charcutiers du pays de Montbéliard relanceront la promotion à partir de 1977, année de la création de la confrérie des compagnons du Boitchu. La Montbéliard monte ensuite en gamme en 1992 en obtenant son label régional qui la protège des contrefaçons. La première demande I.G.P. déposée par l’interprofession porcine remonte à 2001. Après avoir décroché en février 2011 une protection nationale transitoire, la filière savoure comme il se doit cette journée du 21 juin 2013 qui marque l’obtention de l’I.G.P. Saucisse de Montbéliard. o Quelques chiffres G 4 200 tonnes de saucisses de Montbéliard produites en 2012, soit + 24 % par rapport à 2011 G 26 fabricants, une dizaine dʼabatteurs-découpeurs et 159 éleveurs de porcs sont concernés par la démarche DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:09 Page 21 Avec ses 2,9 kw, elle est conçue pour les usages intensifs dans les coupes de bois moyen, le bois de chauffage et les travaux paysagés. Polyvalente, cette tronçonneuse STIHL MS 261C-M trouve sa place auprès de l'agriculteur, du forestier ou encore du paysagiste d Les revendeurs de votre secteur vous attendent dans leurs magasins pour les promotions d ’a u to m n e Moteurs Loisirs Maîche - Tél. 03 81 64 07 73 Pontarlier Motoculture Sire Sylvain Motoculture Orchamps-Vennes - Tél. 03 81 43 52 79 Motoculture Simonin Morteau - Tél. 03 81 67 09 25 SARL Manzoni Frères Remonnay Motoculture Pontarlier - Tél. 03 81 38 38 81 Sancey-Le-Grand - Tél. 03 81 86 30 31 Myon - Tél. 03 81 63 78 82 Saint-Vit - Tél. 03 81 87 62 03 DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22 22/10/13 10:09 Page 22 ACTUALITÉ Arc-sous-Cicon Arnaud Pourcelot a orienté son projet d’installation sur les petits fruits à Arc-sous-Cico n où il a récupéré 2 hectares de terrains dans le cadre d’une cessation à l’amiable. Les petits fruits bio au pied du Crêt Monniot Arnaud Pourcelot a choisi de s’installer dans la production de framboises, fraises, mûres, groseilles et cassis à 800 m d’altitude. Il ne lui reste plus qu’à concrétiser un lancement prometteur. L es conditions météorologiques n’ont guère été favorables aux producteurs de fruits. “Cette année, j’ai récolté entre 250 et 300 kg de fraises”, indique Arnaud Pourcelot. Parti sur le principe de développer la cueillette en libre-service pour s’affranchir des coûts de ramassage vite onéreux, il n’a pas pu satisfaire la demande. Quelques articles dans la presse locale sur le verger du Crêt Monniot ont suffi à attirer rapidement et en nombre des cueilleurs ravis de trouver près de chez eux des petits fruits bio. “J’ai eu plus de demande que d’offre. Au niveau traçabilité, on peut difficilement faire mieux”, poursuit ce producteur qui n’a pas franchement envie de faire les marchés ou d’approvisionner un groupement type A.M.A.P. Ce qu’il ne vendra pas en cueillette, il le transformera en confiture, sirop, coulis sur demande. Quelle idée de produire des petits fruits à 800 mètres d’altitude dans un secteur orienté en élevage laitier ? Une question d’opportunité foncière tout simplement. Petits-fils d’agriculteur, originaire d’Arc-sous-Cicon, Arnaud Pourcelot a suivi une formation agricole à Dannemarie-sur-Crête. Après son B.T.S. A.C.S.E. obtenu en 2003, il travaille quelques années au centre de gestion puis cherche à s’installer en lait à comté. Il échouera faute de moyens financiers. “J’ai pris le problème à l’envers et défini mon PETIT S.A. MATÉRIEL AGRICOLE ET FORESTIER projet en fonction des terres familiales répartis en neuf variétés dont trois disponibles.” remontantes. Il privilégie également les La tactique a figé le lieu et limité le choix framboises avec 4 000 pieds en 9 variétés, des produits aux petits fruits. Arnaud a le tout sur 63 ares. Le verger pris le temps d’aller discuter avec quelques d’Arc-sous-Cicon compte 150 pieds de anciens du village pour cibler les terrains cassis, 100 pieds de groseilles et 60 pieds les plus appropriés. “Ils m’ont orienté vers de mûres. Avec les plants, l’investissement le hameau des Cordiers car on y cultivait comprend aussi les clôtures et le palissage. de la vigne autrefois. J’ai pu récupérer 2 “Les fraisiers et les framboisiers donneront hectares dans le cadre d’une cessation à vraiment dans quelques années. Je ne l’amiable.” gagnerai pas forcément de l’argent tout Avant de songer à planter, direction le de suite d’où l’importance d’avoir un peu C.F.P.P.A. de Montmorot où Arnaud de trésorerie et de bien la gérer”, indique améliore ses connaissances dans la celui ne prévoit pas de se diversifier dans production fruitière. Les choses sérieuses les légumes type carottes ou pommes de commencent à l’automne 2012. Arnaud terre. Peut-être en myrtilles. Les petits Pourcelot plante 4 400 pieds de fraises fruits, un point c’est tout. o ORCHAMPS-VENNES 03 81 43 51 12 PROFITEZ DES CONDITIONS EXCEPTIONNELLES MORTE SAISON JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE 2013 SUR TRACTEURS & MATÉRIEL DE FENAISON DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:10 Page 23 Un projet de communication ? Parlons-en ! Publipresse - MORTEAU - 03 81 67 90 80 [email protected] www.groupe-publipresse.com 23 Initiative Agricultrices et fières de l’être Dans le Doubs comme ailleurs, les hommes contrôlent encore la plupart des postes-clefs des instances agricoles. Une touche de féminité dans un univers masculin. E Les adhérentes du G.E.D.A. “Entre Loue et Lison” se sont retrouvées le 23 septembre dernier pour randonner ensemble, histoire de souder le groupe. ntre la vie de famille et le travail Ce Groupe d’Étude et de Développement à la ferme, les agricultrices n’ont Agricole a été porté officiellement sur pas souvent l’occasion de se les fonts baptismaux début mai 2013. côtoyer, d’échanger entre elles Son fonctionnement se fait par et pour dernier lors d’une randonnée inaugurale. Des visites de fermes sont prévues chez sur des thématiques qui relèvent plutôt les agriculteurs eux-mêmes, en “Le principe du G.E.D.A. n’est pas de les unes et les autres. D’autres pistes de la sphère féminine. “L’an dernier au l’occurrence les agricultrices. Le G.E.D.A. faire salon et d’échanger des nouvelles sont à l’étude : comment prendre soin niveau de la C.U.M.A., une “Entre Loue et Lison” se des enfants. Notre temps est compté. de soi quand on est agricultrice ? Quelles Une première psychologue nous avait veut être exclusivement On a défini des orientations et un sont les bonnes habitudes à prendre dans proposé une formation sur féminin. “Habituellement, calendrier de formations avec l’appui la manipulation des animaux… “Les séance sur l’image de soi. Le sujet nous l’aromathérapie. les femmes sont très souvent de la fédération Départementale des formations peuvent se faire avec ou sans intéressait. Nous avons en minorité dans les O.P.A.”, G.E.D.A.” intervenante. On souhaite avant tout décidé de prolonger l’expérience sous justifie une présidente pas plus féministe Rendez-vous au printemps pour une ne pas s’enfermer dans un dispositif trop la forme d’un G.E.D.A.”, explique que cela mais quand même ravie d’avoir première séance axée sur l’aromathérapie. contraignant qui nécessiterait beaucoup Ghislaine Lemaire qui préside désormais pu fédérer une vingtaine d’adhérentes. L’activité du G.E.D.A. s’articule bien de disponibilité”, observe Ghislaine le G.E.D.A. “Entre Loue et Lison”. La plupart se sont réunies le 23 septembre entendu autour de thématiques agricoles. Lemaire. o Ets PANNÉ FRAMBOUHANS - Tél : 03 81 68 23 96 DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 24 22/10/13 10:10 Page 24 ACTUALITÉ Recherche Le lait en ligne de M.I.R. Le moyen infrarouge ou M.I.R. utilisé pour l’analyse du lait n’a pas livré tous ses secrets. Des programmes exploitent cette méthode pour aller plus loin dans la composition fine du lait. Décryptage. L es laboratoires d’analyse laitière utilisent aujourd’hui en routine la spectrométrie dans le moyen infrarouge pour estimer les T.B. et T.P. Cette méthode s’avère rapide et surtout peu onéreuse comparée aux autres techniques d’analyse de la composition fine du lait. “Comme on peut faire 350 analyses à l’heure sur une machine, le coût de l’analyse devient ridicule”, confirme Daniel Pourchet, le directeur de Conseil Élevage 25-90 et du laboratoire Lacolait basé à Roulans. Reste ensuite à analyser une somme considérable d’informations car c’est 1 060 points d’absorbance sur une goutte de lait qu’il faut faire parler. “On commence à avoir les outils Les échantillons de lait passent dans l’analyseur qui produit les spectres par moyen infrarouge. informatiques de conversion pour génétiques influençant la composition interpréter la totalité de ce spectre qui fine du lait en acides gras et protéines. constitue la carte d’identité du lait”, Ce programme mobilisait les syndicats poursuit Daniel Pourchet. de contrôle laitier chargés de la collecte Plusieurs programmes font appel à des échantillons de lait dans des l’analyse par moyen infrarouge. Ces élevages ciblés. “On arrive ainsi à recherches devront permettre identifier avec précision 30 de répondre aux attentes des acides gras, 6 protéines du Apporter des consommateurs en terme de lait dont 4 caséines. Il reste réponses qualité nutritionnelle du lait. encore un large champ techniques Autre finalité : apporter des d’investigation à explorer.” aux éleveurs. réponses techniques aux Optimir est un projet de éleveurs dans la conduite du recherche piloté par troupeau. différents organismes européens de Phénofinlait, programme national conseil en élevage et de recherche. Ce piloté à l’échelle de la filière laitière, programme est basé sur l’exploitation qui a débuté en 2009 avait pour objectif de l’ensemble du spectre. “Il s’agit de de mettre en évidence des marqueurs trouver des indicateurs qui permettront de prédire l’état physiologique d’un animal. À partir d’un échantillon de lait, on saura repérer une bête gestante, des maladies métaboliques et physiologiques… Ce programme est toujours en cours”, poursuit Daniel Pourchet. D’autres pistes de réflexion sont à l’étude et concernent en premier lieu les filières fromagères comtoises. La connaissance de la composition fine du lait permet-elle de définir les critères de fromageabilité du lait ? Auquel cas, cela signifierait qu’on serait en capacité d’identifier les vaches les plus aptes à fournir un lait à haute valeur fromagère. Une révolution au pays du comté. o Agronomie Plaidoyer pour le ver de terre C On mesure désormais très précisément le rôle du lombric dans les pratiques culturales et notamment en grande culture. Exemple dans le Doubs. e projet de bio-surveillance mobilise différents partenaires : les chambres d’agriculture du Doubs et de Franche-Comté, le réseau d’expérimentation de Terre Comtoise, et d’autres coopératives en Bourgogne Franche-Comté. “La démarche s’inscrit dans le cadre du suivi de la biodiversité, de la faune et de la flore. L’objectif 280 kg par hectare de lombrics en culture consiste à mesurer l’impact des à 600 kg par hectare en prairie. “Les expérimentations sur les populations spécialistes estiment à 500 kg par hectare de lombrics suivant différentes techniques la densité normale. La quantité mesurée de travail du sol”, précise Jean-Baptiste en zone culture confirme que le travail Martinien de Terre Comtoise. du sol et les traitements phytosanitaires Le dispositif a été mis en place en 2011 augmentent la mortalité des lombrics.” sur deux plateformes expérimentales. D’autres essais sont prévus. Ils serviront Celle de Rillans près de Rougemont par exemple à mesurer l’impact de la concerne les grandes cultures fertilisation sur les vers de terre : colza, blé, orge et maïs. L’autre en zone prairie. L’exercice 600 kg par basée vers Mamirolle se consistera en zone de culture hectare en concentre sur les productions à analyser le comportement prairie. fourragères. Les prélèvements des lombrics suivant différentes de lombrics ont été effectués méthodes de travail du sol : en deux fois, à l’automne 2011 et au parcelles en semis direct, travail simplifié, printemps 2012. “On suit une méthode labour traditionnel et parcelle passée au mise au point par l’I.N.R.A. La technique striptile. “Ce programme s’étend sur de comptage est très simple. On verse cinq ans, ce qui correspond au cycle de un mélange d’eau et de moutarde dans rotation classique en culture. Au terme le sol qui permet de faire remonter les du processus, on procédera à une lombrics. La récolte représente environ synthèse. Ce travail nous aidera à trouver 50 % du nombre réel de lombrics la formule associant de bons résultats présents à cet endroit.” Les résultats techniques et qui soit le plus favorable montrent une différence notoire d’une aux lombrics en prairie comme en plateforme à l’autre. La densité varie de culture.” o DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:10 Page 25 Chrono-environnement 25 Leslie, au chevet des prairies Dans le cadre de sa thèse, Leslie Mauchamp a collecté des centaines d’informations sur la composition botanique des prairies du Haut-Doubs et du Jura, terreau historique du comté. Faut-il faucher ou fertiliser ? Tardivement ou non ? Quelles influences les pratiques ont-elles sur la biodiversité de nos terres ? Leslie Mauchamp sème ses graines… D es jonquilles au printemps, des pâquerettes ensuite. Les prairies en Franche-Comté, c’est logiquement ça : un panel de couleurs, de diversité et de senteurs, évoluant au fil des saisons. Mais nos prairies sont-elles aussi vertes qu’avant ? Parole d’anciens, les champs auraient perdu de leur lustre au point de rester “verts” toute l’année, ou à défaut, de s’éclaircir uniquement du jaune pétant des pissenlits, cette plante répandue adorant l’azote. Actuellement en thèse dans le laboratoire chrono-environnement, Leslie Mauchamp - 25 ans - tente d’infirmer ou de démonter certaines croyances avec des données scientifiques irréfutables. Avec le soutien financier de la Région Franche-Comté et du Comité Interprofessionnel du Gruyère de Comté, elle travaille depuis trois ans sur cette question de la biodiversité des prairies. Son travail de recensement des communautés végétales ainsi que leur évolution dans le milieu devrait être rendu en 2014. Après avoir écumé les champs d’Orgelet (Jura), Pierrefontaine-les-Varans, Laviron, le plateau de Maîche et le Parc Naturel régional du Haut-Jura, sur une strate allant de 400 mètres d’altitude à plus de 1 000 mètres, la doctorante a terminé l’analyse des échantillons dans son laboratoire chrono-environnement situé à la faculté des sciences de Besançon. Un travail long qui l’a conduit à multiplier les kilomètres à pied dans les champs et rencontré de nombreux agriculteurs afin d’appréhender les pratiques agricoles de notre région. La doctorante dispose - déjà - d’un résultat : “Sur les 48 parcelles étudiées, j’ai pu relever 197 espèces différentes de plantes sur la montagne jurassienne. C’est pas mal” calcule la jeune femme dirigée dans sa thèse par le professeur des universités François Gillet. Outre les fleurs récoltées, elle a également collecté 1 300 insectes, les sauterelles étant des indicateurs de la structuration de la végétation. Leslie a également échantillonné les sols afin de déterminer leur profondeur et certains paramètres physiques et chimiques. Quand le comté fait sa publicité sur les milliers de fleurs qui le compose, est-ce une publicité mensongère ? Pas vraiment, à écouter la biologiste. “Grâce au cahier des charges du comté, on limite pas mal les effets des changements des modes de gestion si bien que les prairies sont “assez” préservées. Mais il faut encore voir les conséquences d’une fauche parfois un peu précoce. En coupant trop tôt, les plantes ne peuvent pas se reproduire et ne parviennent pas à alimenter la banque de graines” dit-elle. Selon ses premières analyses, les différences de biodiversité varient très fortement selon le secteur géographique considéré : “Cela est dû en partie à la mécanisation et à la fauche précoce.” Sans surprise, Leslie Mauchamp évoque la régression des narcisses ou des orchidées. Parfois, la flore s’adapte : face à des sols toujours plus azotés, des plantes comme le rumex (oseille) se développent. “Il y a effectivement des changements importants dans la composition floristique des prairies depuis ces 10 dernières années” commente la thésarde. Sans surprise, la nouvelle pratique du séchage du foin en grange, qui permet une fauche plus précoce et/ou un ramassage du foin plus rapide après la coupe, pourrait provoquer des conséquences néfastes. Si Leslie a parfois dû courir plus vite que la faucheuse de l’agriculteur afin de recenser les plantes avant qu’elles ne soient coupées, elle n’ignore pas les dangers pervers de cette fauche toujours plus précoce. Reste à connaître les conséquences à long terme ? “Le stock de graines dans le sol pourrait diminuer. Mais il faut encore des recherches car les seuls relevés botaniques précis que nous avons pu comparer à de nouveaux relevés remontent à dix ans. Ils ont été réalisés par le Conservatoire Botanique National de Franche-Comté ou le C.I.G.C. Nous ne pouvons donc connaître que des tendances de variations même si ce sont Leslie Mauchamp, doctorante au laboratoire chrono-environnement de Besançon, étudie la diversité botanique des prairies comtoises de 400 à 1 000 mètres d’altitude. dans ces dix dernières années que les méthodes agricoles semblent avoir le plus évolué” dit-elle. Néanmoins, la doctorante espère dégager des pistes de recherche en comparant ces données. Pour évaluer les causes et les conséquences, c’est plus délicat. “On sait qu’il y a du changement, que la flore s’est adaptée aux pratiques. Les plantes qui aiment l’azote, on les retrouve plus fréquemment dans certaines prairies mais on ne connaît pas encore toutes les causes ou conséquences.” Si la doctorante émettra des recommandations, elle rendra compte de son travail aux agriculteurs, les premiers concernés. Une plaquette d’information pourrait être éditée puis distribuée aux professionnels. Avec les deux trèfles à quatre feuilles qu’elle a trouvés dans ses pérégrinations, Leslie et sa thèse ont de grande chance d’avoir bonne presse… o DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 26 22/10/13 10:11 Page 26 ACTUALITÉ Suivi I.G. Absinthe de Pontarlier : feu vert du ministère H eureuse coïncidence, la bonne de Pontarlier sur les étiquettes. À partir nouvelle est tombée quelques de là, plus aucun risque de se faire jours avant que la capitale doubler par le Val de Travers en Suisse du Haut-Doubs ne célèbre sa mythique qui porte toujours son dossier I.G.P. spécialité le 20 juillet dernier. En effet, “Absinthe”. Dossier chaud bouillant par arrêté du 12 juillet 2013, le cahier contre lequel les producteurs français des charges relatif à l’indication d’absinthe ont déposé un recours. Ce “Le dossier pourrait être validé par Bruxelles d’ici le printemps 2014. géographique “Absinthe de Pontarlier” qui signifie que le conflit n’est toujours À partir de là, il serait possible d’utiliser l’indication est homologué. Une nouvelle étape pas réglé. Les vallonniers pourraient Géographique Absinthe de Pontarlier”, note François Guy. franchie pour l’association encore en théorie coiffer tout le monde pontissalienne qui s’est engagée sur sur le poteau. ce projet depuis dix ans. “On vient Comme rien n’est simple avec juste de passer un échelon. l’absinthe, il restera encore à “C’est le Pour être tout à fait serein, régler la question de la projet de il faudra attendre une définition de l’absinthe à notre vie” validation au niveau l’échelle européenne car les européen. Le dossier devrait Allemands ne sont pas être transmis courant septembre à d’accord avec les autres sur ce point. Bruxelles. Les États auront six mois Heureusement, ce coup de frein ne pour en débattre. Selon l’I.N.A.O., bloquera pas l’examen du dossier La filière est sous le choc après l’échec ce dossier devrait aboutir”, espère pontissalien. À la seule nuance qu’il François Guy qui ne tient pas à crier faudra ajouter la mention “boissons de la prime à la jument allaitante qui n’a victoire trop tôt. C spiritueuses” sur l’étiquette jusqu’à été retenue dans le cadre de la réforme Cette décision prise, il sera alors la validation d’une définition possible d’apposer la mention absinthe commune. o de la P.A.C. Coup de gueule. Cheval Le trait comtois, grand oublié de la P.A.C. “O [email protected] NOTRE EXPERIENCE À VOTRE SERVICE POUR TOUS VOS TRAVAUX DE : Stabilisation des sols aux liants routiers · Pour chemins · Parking · Plateforme de bâtiment Terrassement VRD · Bâtiments, fosse… · Assainissement · Adduction eau Démolition Broyage pierres Chemins forestiers pas n y croyait fermement est de plus en plus utilisé dans les parcs mais une fois de plus urbains. Sur le plan agricole, il fait bon cette prime ne verra pas ménage avec les bovins en consommant le jour alors qu’elle existe pour les vaches, par exemple les refus de pâtures. Il y a les brebis… Le cheval doit-il rester une aussi la piste du cheval énergie. La production agricole ou alors qu’on nous problématique de la viande est autrement le dise franchement ? Cette fois-ci, on plus complexe. “90 % de la production est au fond du trou”, se désespère Charles de viande chevaline française part en Boillin. Le président de l’association Italie alors qu’on consomme régionale du cheval de trait comtois est essentiellement du cheval d’importation franchement déçu. Le défilé organisé le en provenance des pays de l’Est. Lesquels 23 juin dernier par les éleveurs n’ont pas les mêmes exigences pour que le cheval de trait soit qualitatives.” “On est reconnu au même titre que la À défaut de soutien des pouvoirs au fond vache allaitante n’a servi à rien. publics, Charles Boillin suggère du trou.” 2013 restera une année noire l’implication des collectivités pour la filière équine fragilisée par l’affaire territoriales, Région et Département, Spanghero et le trafic de chevaux de pour sauver une filière comtoise en plein selle impropres à la consommation. À marasme. Les éleveurs baissent les bras. cela s’ajoute la fin des haras. “On nous “Sur les participations aux concours, demande de nous restructurer. On on enregistre entre 25 et 30 % de voudrait au moins que le produit d’une désengagement.” jument, c’est-à-dire le prix du poulain, Les éleveurs s’accrochent encore à un couvre les frais de la jument pendant dernier espoir : faire reconnaître le un an. Ce n’est plus le cas actuellement. comtois comme une race menacée et On crie haut et fort que les pouvoirs donc éligible de ce fait à une autre prime publics viennent nous sauver. Il manque accordée dans le cadre du second pilier une vraie volonté politique pour que le de la P.A.C. Seul souci, le comtois, cheval de trait comtois continue à vivre première race de trait français, n’est pas dans nos campagnes. Le président franchement le plus mal loti. “On est Hollande n’a jamais fait la moindre victime d’avoir trop bien travaillé. Nous allusion au cheval dans son discours sur demandons de l’aide mais en retour on la P.A.C. lors au dernier sommet de est prêt à appliquer un cahier des charges l’élevage à Cournon.” strictes pour que tout soit fait dans les Les débouchés sont là. Le cheval de trait règles de l’art.” o DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:11 Page 27 Agroalimentaire 27 Le comté savouré au pôle sud Sur la base Dumont-d’Urville en Antarctique, l’équipe en place consomme du comté toute l’année. Ce fromage qui se conserve particulièrement bien est taillé sur mesure pour le grand froid. L a prochaine cargaison de comté partie des plaisirs du jour. “On le sert à est prévue pour le mois de tous les repas, le midi et le soir” raconte décembre. Elle arrivera à la au téléphone Willy Cousseau, base scientifique boulanger-pâtissier de la base Dumont-d’Urville, située sur l'île des Dumont-d’Urville. Ce Vendéen de 21 ans Pétrels, en Terre Adélie (Antarctique) qui achève sa première mission en Terre par le bateau qui ravitaille la station Adélie s’affaire aux fourneaux avec le française. Une livraison cuisinier Dominique Lartigue annuelle. “C’est une pour nourrir quotidiennement “Le seul commande spécifique de la une trentaine de personnes qui fromage qui part de notre grossiste qui se participent à l’hivernage. Mais se conserve.” dans quelques semaines, l’effectif charge d’affréter les fromages. Au total, il y a quatorze meules de la base doublera lors de la destinées à cette base” indique la maison campagne d’été. “C’est la période où l’on d’affinage “Fromageries Vagne” de consomme évidemment le plus de comté” Poligny qui exporte ses productions à poursuit Willy Cousseau. divers endroits de la planète comme le Sur place, le produit est conservé dans Japon et le Québec. Sur ce bout de terre une réserve frigorifique où la température glacé de l’extrême sud du globe, coupé est de 4 °C. Ce n’est pas tout à fait par du monde et battu par le blizzard, où hasard si le comté est un des rares fromages les températures sont négatives la plus à faire partie de l’alimentation courante grande partie de l’année, le comté fait au pôle sud. “C’est le seul qui se conserve Willy Cousseau et Dominique Lartigue, cuisinent pour la base. Ils gèrent le stock de comté (photo W. Cousseau). bien et en grande quantité. Il est frais et en cela il est assez apprécié. Les autres sont congelés” rapporte le boulanger. Non seulement il se conserve mais il peut être facilement cuisiné. Le chef ne sert pas toujours le comté à table sous la forme d’un service. Il l’utilise dans diverses préparations dont les fondues autour desquelles se rassemblent les convives. Il flotte alors dans l’air glacé de la Terre Adélie, une odeur typique du Jura, incomparable. o Éric Niedergang, directeur informatique de Publipresse / 360hd DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 28 22/10/13 10:11 Page 28 ACTUALITÉ Les Fins Du comté en libre-service La coopérative Les Fins Comté expérimente depuis quelques semaines un distributeur automatique de fromages locaux et produits locaux. Une première mondiale pour le comté. R endons à nos amis suisses, de pour rejoindre la fruitière où se trouve la Brévine en l’occurrence, la l’appareil qui saura répondre à vos besoins. primeur de cette initiative Accessible 24 heures sur 24, ce distributeur déclinée en version gruyère. propose actuellement du mont d’or des “On a eu l’idée de faire la même chose”, Jarrons, de la raclette, du comté râpé ou reconnaît humblement Bruno en portion, sans oublier de la saucisse Billod-Laillet, le président de la coopérative de Morteau susceptible d’agrémenter Les Fins Comté. Une brusque une bonne poêlée de roëstis. envie de mont d’or chaud vous Après le choix du produit, le Une saisit samedi soir sans prévenir ? règlement s’effectue par carte première Vos amis bretons en visite dans bancaire ou en pièces de 1 et mondiale. le Haut-Doubs ce week-end 2 euros. “C’est une première constatent une heure avant de mondiale par rapport au comté. repartir qu’ils ont oublié d’acheter un Rien ne nous empêchera d’adapter le bout de comté ? Que faire ? Tous les contenu en fonction de la saison”, sourit commerces ont portes closes. Bruno Billod-Laillet, plutôt fier de cette Pour résoudre l’énigme, direction Les trouvaille qui fait déjà causer. Les jaloux Fins. Après le stade de foot, à droite toute clameront qu’en automatisant ainsi la Bruno Billod-Laillet le président de la coop et Thierry Arnoux le fromager devant le premier distributeur a comte en libre-service. vente, on perd la relation humaine, le peu que l’essai soit concluant et l’exemple conseil et le sourire de la vendeuse. Certes, des Fins risque de faire des petits. La mais un samedi soir à 20 heures, on coop Les Fins Comté pourra au moins apprécie aussi la possibilité de festoyer revendiquer la paternité du phénomène. à l’improviste aux saveurs fromagères De quoi plaire aux trente exploitations locales. agricoles adhérentes. Une belle vitrine Prudemment, les sociétaires de la coop également pour la maison ont opté pour une location de distributeur, Rivoire-Jacquemin chargée d’affiner les histoire de vérifier le bien-fondé du projet comtés proposés ainsi en libre-service à avant de finaliser l’investissement. Pour la fruitière des Fins. o Publi-Information Une société en mouvement au service de ses clients. es Ets Huot, fondés en 1986 à Vincent Huot et leur équipe forte de 22 Villers-Saint-Martin, ne cessent de collaborateurs. “Le choix de la marque grandir comme en témoignent les New Holland en 1999 a été important travaux menés par ce concessionnaire dans notre développement. C’est une depuis 1996, date de la construction du des marques leaders sur le marché du premier atelier, agrandi une première tracteur mais également sur les presses en balles carrées et fois en 1999 pour rondes. Ce constructeur connaître une nouvelle Le site s'étend travaille beaucoup sur extension en 2010. La désormais sur plus la productivité, les construction en 2012 d’un hectare performances et le d’un magasin avec une surface libre-service sur plus de 2 couverte de 2 500 m . confort de son matériel, il est régulièrement 300 m2 permet à la clientèle de bénéficier d’un service récompensé pour ses innovations supplémentaire. La société qui achève technologiques. Durant toutes ces années, les aménagements extérieurs cet automne nous avons toujours eu le souci d’apporter s’étend désormais sur plus d’un hectare un service à nos clients, basé sur la avec une surface couverte de 2 500 m2. disponibilité et la réactivité. Nous devons Une belle réussite pour Dominique, être à côté d’eux et les accompagner Les Ets Huot commerciali sent la maque New Holland depuis 1999. L Un magasin libre-service de 300 m2 a été construit en 2012. dans leur évolution. La taille des exploitations a considérablement évolué ces dernières années, nous devons par conséquent anticiper au maximum tout problème potentiel sur leur matériel en travaillant avec nos clients sur l’entretien de celui-ci par exemple” note Dominique Huot, fondateur de la société. Les Ets Huot, c’est aussi une expérience sur le marché de la moissonneuse-batteuse toujours sous la marque New Holland. “C’est un métier de spécialiste, il faut être aux côtés de nos clients sur une période très courte avec des enjeux financiers importants. Nous sommes réactifs avec du personnel formé à ce matériel. Nous insistons également beaucoup sur la formation. La marque New Holland est très présente sur le marché de la moissonneuse-batteuse. L’année 2014 sera marquée par le lancement de la CX 7 000 et 8 000 Élévation” conclut Dominique Huot. I DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:12 Page 29 Vaux-les-Prés 29 “La coopération est une formidable organisation économique” Le directeur général de Terre Comtoise vante le système coopératif dans une structure qui a beaucoup grossi ces dernières années en sachant garder ce qui fait les fondements de la coopération. L e Doubs Agricole : Le groupe Terre Comtoise emploie 440 salariés, il regroupe 3 500 adhérents actifs. Le système coopératif n’est donc pas passé de mode dans une époque très financière ? Alain Seguin : Dans un monde où personne ne se reconnaît, où l’argent a prise sur tout, la coopération est à mon avis une formidable voie intermédiaire au capitalisme à outrance. Le système coopératif a les avantages du capitalisme sans en avoir les inconvénients (capacité d’entreprendre sans les dérives financières). C’est une façon démocratique de régler le modèle économique sans que les richesses n’aillent qu’à quelques-uns. Chez nous, un adhérent égale une voix. Une voix qui pèse sur la validation du bilan de fin d’année de la coopérative et sur la nomination des 24 administrateurs (trois dans chacune des huit sections). Les 8 sections représentent l’ensemble du territoire où opère la coopérative. Tous les adhérents sont d’ailleurs conviés en assemblée de section une fois par an, c’est l’occasion d’entendre leur voix (critiques positives et négatives et vote de délibération). Le seul regret qu’on puisse formuler, c’est qu’il n’y ait pas davantage de nos agriculteurs qui se déplacent en assemblées de section pour s’exprimer. C’est sans doute une des faiblesses du système : le taux de participation aux assemblées est trop faible. En effet, nos agriculteurs pensent parfois que la coop est éloignée d’eux. Alors que c’est tout le contraire : la coop leur appartient (installations et autres). De plus, cette dernière est non “opéable” et non vendable, mais uniquement transmissible à une autre coopérative. LDA : La coopérative est un système franco-français ? A.S. : Non, il y a des coopératives partout dans le monde. Et bien souvent, les grosses coopératives représentent une activité très importante, un chiffre d’affaires élevé et de l’emploi. En plus, le système coopératif nous a permis d’organiser les filières en production animales et végétales. En France, il n’existe pas moins de 3 800 coopératives qui réalisent un chiffre d’affaires global de 100 milliards d’euros. Neuf exploitations agricoles sur dix sont adhérentes d’une coop en France. d’entre elles. LDA : Y a-t-il des “dividendes” en retour pour les adhérents ? A.S. : Oui, les résultats positifs d’une coopérative sont distribués en ristournes aux adhérents, en règle générale, mais peuvent être investis dans des nouveaux services (silos de stockage ou dans l’organisation de filières). Qui pourrait investir 1,5 million d’euros comme on vient de le faire dans un nouvel atelier-magasin à Villers-Farlay ? Qui pourrait maintenir autant de magasins de proximité, presque un par canton, sinon une coopérative ? Ce système a permis, pour Terre Comtoise, de participer à l’organisation d’une filière d’export, avec les silos, à la construction desquels nous avons participé à Fos-sur-Mer. Cette année, les cours des céréales étaient en baisse. Avoir des silos de stockage, avoir organisé la logistique vers d’autres continents, nous a permis d’assurer un prix à nos agriculteurs. LDA : La coopérative est-elle un gage de solidarité ? A.S. : Quand on regarde l’évolution d’un groupe comme Terre Comtoise, il a progressé de manière importante. Contrairement à une organisation classique, on n’est pas confrontés aux problématiques de succession : il y a 3 500 petites entreprises agricoles qui se réunissent et sont en cohésion sur un outil fort, permettant de dégager des capacités d’investissement LDA : Une coopérative comme Terre importantes au service de chacune Comtoise est-elle condamnée à toujours grossir un peu plus ? A.S. : Les problématiques économiques de notre société nous ont poussés à grossir. Notre développement nous a permis d’obtenir plus de force sur les marchés pour défendre nos agriculteurs et aussi d’assurer une sécurité financière suffisante grâce à une rentabilité meilleure. Nous ne sommes pas pour autant condamner à devenir énormes. Quand les enjeux économiques deviennent difficiles, nous sommes à même de trouver des partenariats avec d’autres coops, comme on a pu le faire sur le projet céréalier de Fos-sur-Mer. LDA : Terre Comtoise a donc atteint sa taille critique ? Nos fonds propres A.S. : correspondent à un tiers de notre chiffre d’affaires, ceci nous permet d’obtenir une bonne confiance de nos banques. Nous avons besoin maintenant de consolider l’ensemble de notre Groupe, avant d’éventuels nouveaux développements. o Proposrecueillis par J.-F.H. Alain Seguin, directeur général de Terre Comtoise. DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 30 22/10/13 10:12 Page 30 TECHNOLOGIE Bief-du-Fourg Du comté aux plaquettes bois : innovant et pas cher La fruitière du plateau de Nozeroy utilise depuis plus de six ans une chaufferie automatique au bois déchiqueté. Elle économise plus de 100 000 euros par an par rapport à une installation au fioul. L a plupart des coopératives fromagères de la Fabienne Vionnet, présidente d’une coopérative filière comté fonctionnent encore avec des regroupant 33 producteurs. Cette structure transforme chaudières au fioul. Parce qu’elles sont en 9,5 millions de litres de lait essentiellement en comté capacité de fournir rapidement avec un complément en morbier et raclette. beaucoup de chaleur, ces installations Le choix d’une chaufferie automatique à bois 3 1 600 m correspondent bien aux besoins énergétiques déchiqueté s’est assez vite imposé malgré le de plaquettes d’une fromagerie. Peu ont osé s’aventurer manque de recul vis-à-vis de ce type d’installation par an. vers des solutions en bois énergie. en filière comté. “On avait la chance de disposer La fruitière s’est engagée sur cette voie en d’un fournisseur installé à Cuvier”, note Benoît 2007. “On a profité d’investir dans une nouvelle Marmier, autre sociétaire de la fruitière. Une chaudière fromagerie avec pour objectif d’améliorer les conditions au fioul fournit de la vapeur pour chauffer les cuves. de travail et de réduire le coût énergétique”, explique Une chaudière bois fournit de l’eau chaude qu’il faut o m stocke notam de 250 de N d’hydr chaudi l’ouve réglag particu indiqu en rou Une in double de 50 à ce ni sociéta Les dif et les c le prix rappo plaque de 140 Vive la Le sur largem les pla DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:13 Page 31 31 Vallon de Sancey La méthanisation pour mieux répondre aux défis environnementaux Treize fermes du vallon de Sancey associées avec Opale Énergie s’engagent dans la réalisation de la première unité de méthanisation agricole collective de Franche-Comté. C Fabienne Vionnet, la présidente de la coop, et Benoît Marmier, autre sociétaire, ont toutes les bonnes raisons de se frotter les mains devant le silo à plaquettes qui leur fait réaliser de belles économies. e projet répond à une volonté d’anticiper minéral sur leur parcellaire”, note Christophe les enjeux environnementaux et de Chambon, autre exploitant agricole. Un compost pérenniser l’agriculture au pays du comté de qualité, administré au bon moment quand la et du sous-sol calcaire. Dans sa première plante en a besoin, la démarche va aussi dans le version qui n’a pas abouti, il impliquait une trentaine sens de l’amélioration des pratiques agricoles. d’exploitations. La seconde mouture engage treize Le projet est dimensionné pour traiter 6 800 tonnes exploitations en lait à comté ou morbier et la société d’intrants, à savoir fumier, lisier, déchets verts et Opale Énergie basée à Fontain. Ensemble, ils ont agricoles. “On parle de volume sec”, précise constitué la S.A.S. du Mont Lage où Christian Brand. D’une puissance de les agriculteurs restent majoritaires. 150 kW, l’unité produira Mise en route “Le permis de construire est arrivé le 1 070 000 kWh. De quoi chauffer 500 programmée au 7 octobre dernier en mairie de Rahon”, personnes. “La chaleur issue de la printemps 2015. explique Christian Brand impliqué à production d’électricité alimentera une double titre, en tant qu’agriculteur et serre à spirulines. Ces micro-algues se en tant que président de la communauté de développent dans de l’eau à 30 °C. Elles entrent communes du Vallon de Sancey. Cette dernière dans la composition d’aliments destinés aux sportifs. collectivité livrera ses déchets verts à l’unité de “En valorisant ainsi cette chaleur résiduelle, on méthanisation qui sera implantée à côté de la bénéficie d’un meilleur tarif de rachat E.D.F.”, déchetterie. justifie Christian Brand. Au final, ce sont 670 Le chantier débutera à la mi-décembre pour une tonnes de CO2 économisées chaque année grâce mise en route programmée au printemps 2015. À à cette unité. la différence d’autres unités de méthanisation, celle Le montant global de l’opération s’élève à 1,8 million de Rahon est conçue pour produire un digestat d’euros avec 625 000 euros de subventions de sec. “C’est la solution la plus facile à mettre en l’A.D.E.M.E. et du F.E.D.E.R. Les 13 exploitations œuvre dans une agriculture de plus en plus soumise apportent 220 000 euros de fonds propres, le reste aux contraintes environnementales. Cela permettra fait l’objet d’un emprunt. Retour sur investissement aux agriculteurs de réduire l’apport d’engrais escompté en 7 ou 8 ans. o stocker pour répondre aux pics de consommation notamment à l’heure de la fabrication. D’une puissance de 250 kW, la chaudière bois de la fruitière du plateau de Nozeroy est couplée avec trois ballons d’hydro-accumulation de 3 000 litres chacun. Cette chaudière écologique a été lancée au printemps 2007 à l’ouverture du nouvel atelier. “On a eu des soucis de réglage. Ces installations sont très pointues et particulièrement sensibles à la qualité des plaquettes”, indique Benoît Marmier sans nier ces problèmes de mise en route. Une installation en bois énergie coûte pratiquement le double d’une solution fioul. “À l’époque, on a pu bénéficier de 50 % d’aide. Aujourd’hui, on ne serait plus du tout à ce niveau de soutien”, apprécie Fabienne Vionnet. Les sociétaires estiment aujourd’hui avoir fait le bon choix. Les différences de prix entre les énergies renouvelables et les carburants fossiles n’ont cessé de croître. En 2012, le prix des plaquettes par rapport au fioul varie dans un rapport de un à trois. “On consomme 1 600 m3 de plaquettes par an. Ce qui nous permet d’économiser près de 140 000 litres de fioul par an et 300 tonnes de CO2.” Vive la transition énergétique au pays du comté. o Le surcoût de la chaudière à bois déchiqueté est largement compensé par la différence de prix entre les plaquettes et le fioul. L’unité de méthanisation de Rahon sera mise en service au printemps 2015. DA23.qxd:Doubs Agri def N°8.qxd 22/10/13 10:13 Page 32 Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel de Franche-Comté - Siège social : 11, avenue Elisée Cusenier 25084 Besançon Cedex 9 -Tél. 03 81 84 81 84 - Fax 03 81 84 82 82 - www.ca-franchecomte.fr Société coopérative à capital et personnel variables agréée en tant qu’établissement de crédit - 384 899 399 RCS Besançon - Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurances sous le n° ORIAS 07 024 000. 10/2013 - Service Communication - Crédit Photo : Thinkstock Ma banque agit pour l’avenir des agriculteurs.