Granada et son Parador [brochure]

Transcription

Granada et son Parador [brochure]
Oh, Ma Grenade!
“Ton fils regarde Grenade
Et la peine l'accable
La mère répondit
de cette manière :
Il convient qu’avec grand désespoir
pleure comme une femme
celui qui, comme un homme,
Ne sut pas défendre son territoire”.
GRANADA
Romance. Boabdil Pier de Granada
Et Son Parador
ette ville est un symbole éternel parce qu’elle fut constamment
le témoin – de par sa situation géographique et son histoire – du
passage et du séjour des hommes. Héros et bandits ; fanatiques
et philosophes ; artistes et artisans ; cultivés et superstitieux. Toujours
orgueilleux, toujours guerriers, toujours raffinés, jamais totalement
vainqueurs ni vaincus.
C
Au tout début, au Ve siècle avant Jésus-Christ, Grenade naquit dans
l'histoire comme un village « turdetano » (peuple hispanique préromain
d'Andalousie), comme il y en avait beaucoup en Ibérie. Elle reçut ensuite
la visite obligée des Romains et des Wisigoths... Jusqu'à ce que, dès l'aube
du VIIIe siècle, s'y installent, de diverses façons, la domination et la
splendeur de l'Islam, et cela pour des siècles.
Grenade commença par être une simple forteresse où s'abritaient quelques
milliers de nobles guerriers de tribus africaines. Les chroniques de
l'époque sont un témoignage du déséquilibre entre envahisseurs et
populations assujetties. On calcule ainsi qu'en l'an 750, les armées
musulmanes se composaient de quelques 17 000 Berbères venus avec
Tarik – et qui ne s'intégrèrent jamais – et autant d'Arabes menés par
Muza, près de 7 000 Syriens et quelques autres. Au total, on chiffrait à 70
000 le nombre des guerriers qui allaient finir très rapidement par
conquérir une péninsule étendue, alors peuplée de quelque quatre millions
de chrétiens.
Mais le miracle eut finalement lieu, dû peut-être davantage à la
conjonction d'intérêts, de bravoures, de vocations et autres pieuses
félonies de la part des uns et des autres, qui constituaient beaucoup plus
que deux camps, qu'à une intercession divine.
Rapidement, au Xe siècle, Grenade connut les débuts de la prospérité,
même si ses constants efforts indépendantistes échouèrent
systématiquement à cause des califes de Cordoue. Il fallut attendre les
premières années du XIIIe siècle pour assister à la chute du califat de
Cordoue : les victoires chrétiennes successives (Fernando III dit le Saint)
poussèrent les armées vaincues de Cordoue, Valence et Murcie à se
réfugier dans des territoires plus sûrs. Ce fut à Grenade dans l'« Albaicín
», qu'elles trouvèrent le meilleur refuge – sinon le seul – sous la protection
de Mohamed Ibn-Yusuf, qui allait fonder ainsi le royaume nasride.
A partir de ce moment-là, pendant plus de deux siècles (1236-1492),
Grenade se convertit en une des villes les plus florissantes, enviées et
enviables du monde islamique.
Les territoires du royaume des Nasrides allèrent jusqu'à englober les
provinces actuelles de Grenade, Almeria et Malaga (d'Almeria à Gibraltar
GRANADA ET SON PARADOR
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; de la Méditerranée jusqu'à la « Serranía de Ronda » (régions
montagneuses de Ronda). Et, durant les temps de sa plus grande
splendeur, elle fut la ville la plus peuplée d’Al-Ándalus avec 26 000
habitants, après Cordoue (100 000), Séville (40 000) et Tolède (37 000).
Mais surtout, le mode de vie nasride se convertit en modèle de normes, us
et coutumes, comportements éthiques et esthétiques à l'intérieur et en
dehors des territoires péninsulaires, déjà christianisés. La splendeur de la
ville fut telle qu'un poème arabe la relate et la chante ainsi, depuis
l'Alhambra : Grenade fut : « enviée par l’Occident pour son côté oriental...
».
La réorganisation sociopolitique nasride était hiérarchisée, quoique
perméable et tolérante. Et, ce fut avant tout un modèle qui fut traduit et
appliqué sur de grandes étendues par les royaumes chrétiens vainqueurs.
Les postes et les fonctions de vizirs, de « cadis », de « mufti », d'«
almotacenes »... recouvraient des pouvoirs et des responsabilités assez
similaires à celles qui furent, presque immédiatement et dans une certaine
mesure jusqu'à aujourd'hui, les fonctions publiques de premiers ministres,
vice-présidents, gouverneurs, maires, percepteurs ou inspecteurs fiscaux.
Grâce à une croissance agricole caractérisée par ses techniques et
technologies importées ou perfectionnées, tout en étant communes à toutes
les communautés de Al-Ándalus, la société de Grenade parvint, en plus de
sa propre autosuffisance (très difficile à obtenir pour l'époque), à
bénéficier d’une remarquable capacité exportatrice tournée vers ses voisins
africains.
La richesse du royaume nasride se fondait sur une fructueuse économie
productive et artisanale, mais surtout commerciale : l'agriculture
s'améliora remarquablement grâce à de meilleures techniques de culture
céréalières, de l'olivier, du riz et même de la vigne (malgré l'interdiction
formelle du Coran). La même amélioration se remarquait dans les
élevages destinés à la production de laine, et ils pratiquaient déjà la
transhumance. Le royaume nasride fut également un foyer et un souk qui
produisait et vendait des objets dérivés de techniques et de métiers,
d'industries et d'artisanats.
Tout cela permit de créer un trafic commercial intense tant à l’intérieur
comme à l’extérieur du pays. C'est ainsi qu'allait s'intensifier un
commerce international soutenu par les caravanes de marchands qui
allaient et venaient du nord de l'Afrique, parcourant des distances d'à peu
près 30 kilomètres par jour. Les Nasrides de Grenade furent avant tout un
peuple qui pratiquait un commerce fondé sur l'échange – à ne pas
confondre avec le troc – quelquefois de produits et beaucoup d'autres fois
de services.
même avec nos produits qu'ils envoyaient aux territoires maures des
Afriques... »
Et les Juifs, grâce à leur savoir-faire et leur savoir-vivre au cours de
l'histoire, surent aussi organiser et professionnaliser les transactions
commerciales entre Maures et Chrétiens et, à l'inverse, quand cela était
possible. Ainsi, de cette façon systématique, le royaume de Grenade réussit
à cohabiter avec des citoyens juifs à la présence enrichissante lesquels
allaient être bientôt, eux aussi, expulsés de la péninsule.
Entre-temps, les Juifs de la région allaient être constamment persécutés
par les « Almohades ». Peu à peu, mais avec persévérance, la population
juive allait récupérer ses rites, ses coutumes, ses activités traditionnelles de
commerçants, prêteurs sur gages et banquiers. Et ceci sans réelle
réprobation des monarques catholiques qui, à maintes occasions, eurent
l'honneur d’en disposer comme conseillers de la cour. Au milieu du XIVe
siècle, la ville était plus riche et puissante qu'elle ne l'avait jamais été : «
Ses tournois et ses fêtes – écrivait il y a un siècle et demi l'historien Girault
Prangey – se convertirent en point de rendez-vous de la noblesse
musulmane et chrétienne venue des coins les plus reculés, à l'époque où les
ports du royaume se remplissaient de navires marchands de tous les pays.
»
Une fois de plus, les ambitions et les conspirations qui avaient été à
l'origine du rétrécissement du royaume de Grenade allaient être la cause
de l'effondrement définitif d'un empire de sept siècles. L'union des
couronnes de Castille et d'Aragon fut le signe définitif, la dernière ligne
droite de la persécution et du renversement des Maures, qui n'eurent plus
pour refuge que Grenade. Les armées des Rois Catholiques allèrent de
victoire en victoire jusqu'à la reddition de la ville par le roi Boabdil, au
tout début de l'an 1492.
« Après cette catastrophe – affirme l'historien –, Grenade aurait pu
continuer à être celle qu'elle avait été ; mais des conseils perfides
obscurcirent les idées de Fernando : trahissant ses promesses, il décida la
conversion ou, mieux encore, l'élimination totale des Maures, et cette
œuvre destructrice, barbare et contraire à toute sagesse politique, fut
poursuivie par ses successeurs »... Le palais que Charles Quint fit
construire ici « durera moins que le souvenir que laissa derrière elle
l'Inquisition ».
Sous le règne de Felipe II allait éclater la résistante désespérée de ces
derniers Maures. « Persécutés comme des bêtes féroces, nul d'entre eux ne
trouva d'échappatoire ; ils disparurent, et avec eux, tout ce qui avait fait la
gloire de l'Espagne, le pays le plus illustre du monde pendant les ténèbres
du Moyen Age... »
Les Maures de Grenade apportaient des épices d'Orient « très sollicitées à
ce moment-là par la plupart des populations chrétiennes, qui faisaient de
GRANADA ET SON PARADOR
2
Vivre sous le
charme nasride
on ignore l’identité. On sait toutefois de quand l’édifice date : les
premières pierres, dont certaines subsistent encore de nos jours, furent
posées en 1495.
“Je désire et ordonne que mon corps soit enterré dans le
monastère de Saint-François qui est dans l'Alhambra de
la ville de Grenade... dans un tombeau bas sans aucun
relief, à l’exception d’une dalle sur le sol...”
Ce couvent fut en tout cas le premier lieu sacré que construisirent les
Chrétiens de Grenade, suite à la promesse d'Isabelle et de Fernando pour
obtenir la grâce et un heureux dénouement au siège de la ville.
Testament d'Isabelle la Catholique
l serait inutile, voire impertinent, de dire au voyageur où il se
trouve et prétendre lui expliquer le sens et la transcendance
historique et presque universelle de cette enceinte, qui a
aujourd’hui le privilège de vivre et de revivre.
I
Ces murs sont indissociablement liés à l'Alhambra, la dernière lueur qui
illumina presque la moitié de notre histoire. Une histoire de progrès dans
tous les domaines : dans l'économie, les arts, les cultures, les technologies
et d'innombrables avancées éthiques, esthétiques et technologiques... Et
qui, une fois éteinte, laissa et donna naissance à une autre lumière qui
allait illuminer l'autre moitié de l'histoire de l'humanité. Mais on pourrait
se demander : et si les deux lueurs étaient restées illuminées en même
temps?
Mais que le visiteur nous permette de faire rapidement référence au temps
passé que l'on peut revivre aujourd'hui encore : nous assistons à la
naissance du XVe siècle. Nous sommes installés sur les bases du savoirvivre et du désir que l'on englobe sous le nom de Renaissance. Nous
partageons le temps, l’espace et l'histoire de personnes et de personnages
qui changèrent le cours de l'humanité : quand on érigea les murs de ce
Parador pour construire un couvent franciscain, des personnes et des
personnages d'importance universelle, quoique parfois sujets à
controverses, étaient les acteurs et les artisans de notre histoire.
Nous cohabitons avec les temps de Christophe Colomb et d’Isabelle la
Catholique ; de saint Ignace de Loyola et Luther. Mais aussi de Machiavel,
Michel-Ange, Erasme, Copernic, Le Titien, César Borgia, Berruguete et
Botticelli. Ou encore de Nebrija et du terrible Torquemada...
Situé à l’extrémité de la « Calle Real », ses murs se dressèrent sur les
fondations d'une très noble demeure arabe, qui possédait déjà des bains et
des jardins. C'était alors le logis d'un prince maure riche et raffiné, dont
Et ainsi mirent-ils rapidement en œuvre ce plan : réutilisant tout ce qui
pouvait l'être du bâtiment antérieur, on éleva les fondations de l'église et
du couvent. La « Capilla Mayor » (chapelle principale) fut construite au
centre de la demeure maure. C'est exactement dans cet endroit – que le
voyageur peut visiter encore aujourd'hui – que furent enterrés les restes
des Rois Catholiques jusqu'en l'an 1521 quand on trouva plus adéquat, en
accord avec leur condition royale, d’y transférer leurs corps et âmes.
Au cours du temps, se succédèrent des travaux et des rénovations
parallèles ; des agrandissements et toujours plus d'améliorations, qui
n'eurent pas toujours d'heureux résultats.
Mais ce fut définitivement au moment de la visite du roi et de son épouse
royale Isabel de Farnesio en 1729 que ce couvent allait perdre, presque
inexorablement, les dernières empreintes des maçons nasrides qui avaient
bâti ses murs et tracé ses arches. Pour de tels travaux, « la Trésorerie
Générale donna au moins 8 000 réales pour la réparation de l'église et
d’une toile du cloître » selon les chroniques de l'époque.
Aux dires de ces mêmes rapports, l'ancien couvent qui abrite aujourd'hui
le Parador, fut aussi victime d'un grand bouleversement et de destructions
durant l'occupation française, et en 1832, la Trésorerie Générale de la
Maison royale accorda mille ducats pour pallier « la misère dans laquelle
il se trouve et répondre à ses besoins les plus élémentaires, devant le
désastre de la guerre d'Indépendance qui l'a presque anéanti ».
Ce noble édifice allait encore devoir faire face à de nouvelles vicissitudes :
au moment de la mise en vente des biens du clergé (« Desamortización »),
dans le premier tiers du XIXe siècle, les moines durent l'abandonner ; il
fut ensuite convertit en caserne, et plus tard en auberge accueillant des
familles humbles et pauvres. Elle devint aussi une résidence de peintres
paysagistes au début de ce siècle.
Le couvent fut finalement restauré en 1929. Du palais originel, il reste peu
de choses, mais suffisamment pour pouvoir évaluer ses moments passés de
splendeur.
Le Parador fut inauguré en tant que tel en 1944 et a été inévitablement
un témoin de choix du dernier demi-siècle de l'histoire de l’Espagne.
Le voyageur doit savoir que cette enceinte curieuse et magique qui
l'accueille aujourd'hui a aussi offert son hospitalité à nombre de
personnages très célèbres. C'est ici que Dalí voulut peindre Gala. C'est ici,
dans la salle du restaurant, qu'Andrés Segovia se plaisait à accompagner
les nuits sur les cordes de sa guitare. Ou encore Rubinstein. Grâce Kelly et
Rainier de Monaco y vinrent en voyage de noce. Passèrent par ici des
artistes, des hommes politiques, des intellectuels, comme Rita Hayworth,
la Reine Mère d'Angleterre, Franco, le danseur Antonio, Baudouin et
Fabiola, l'ex-président Johnson, Victor Mature...
GRANADA ET SON PARADOR
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A propos de l'Alhambra, des chroniques déjà anciennes disaient que,
depuis les souvenirs les plus anciens, elle fut une vaste forteresse, entourée
de hautes murailles et de tours élevées sur le plateau de la montagne
voisine. De Grenade, on montait par la rue de Gomérez, qui conduisait
aussi aux « Torres Bermejas » (Tours Vermeilles) « ensemble de
constructions colossales d'origine romaine ou peut-être phénicienne, sur
une autre butte, face à l'Alhambra ».
Il est presque sûr qu'avant la moitié du XIIIe siècle, l’Alhambra se soit
limitée à la place forte appelée Alcazaba. Mais, ajoutent les chroniques,
Mohammed ben Alahmar se retira de Séville quand Don Fernando la
conquit, et eut l'idée de construire son palais au centre même d'une
forteresse qui dépassait les dimensions de la plupart de nos villes
modernes...
« En peu de temps, ces lieux déserts furent traversés de canaux en tous
sens ; comme par enchantement se dressèrent ici des tours et des palais »...
« A l'extérieur, il n'y avait rien qui annonçât la magnificence et les
merveilles de l'intérieur ; de hauts murs crénelés, des tours carrées
pourvues de rares meurtrières »... Telle était l'Alhambra du XIVe siècle,
La Grenade de l'Alhambra
“Mon cœur est un temple pour les idoles et un couvent pour
les Chrétiens : je pratique la religion de l'amour .”
Ibn Arabí
es poètes et des musiciens, des mystiques et des hérétiques, des
Chrétiens et des Maures, des hommes politiques, des historiens...
Beaucoup parmi les plus grands et les plus illustres ont chanté
et conté les mille histoires de cette Alhambra dont on ne parvient pas à
savoir si c'est elle qui est dans Grenade ou si c'est Grenade qui est en elle.
D
Une ville toujours trompeuse mais qui ne trompe jamais. Magique,
ensorcelée. Le visiteur a suffisamment d'informations sur sa situation. A
tel point que tout commentaire se révèle inutile. Optez en tout cas, en
fonction du temps dont vous disposez, pour les conseils de la réception de
ce Parador sur le meilleur chemin à suivre. Ou décidez si vous préférez
vous perdre librement au hasard des rues, places, fontaines et jardins qui
vous accueillent et vous accompagnent à tout moment. Le résultat sera
toujours plus qu'agréable.
La « Casa Real » (la Maison royale) : on connaît sous ce nom
l'ensemble de palais nasrides et les édifices chrétiens ajoutés. Du « Palacio
de Mexuar » (palais de Mexuar), on jouit de belles vues sur l'Albaicín.
Dans le « Palacio de Comares » (palais de Comares), on remarque le
magnifique « Patio de la Alberca o de Arrayanes » (cour de la Alberca ou
de Arrayanes) et la grande « Torre de Comares » (Tour de Comares), que
ses 45 mètres de haut convertissent en la plus puissante de l'Alhambra.
C'est dans le « Palacio de los Leones » (le palais des Lions), construit par
Mohamed V, que l'art arabo-grenadin atteint sa plus grande splendeur : le
centre de cet ensemble monumental est la cour des douze lions qui
soutiennent une fontaine centrale. Et des deux côtés de la cour, les salles :
celle de Los Abencerrajes (des Abencérages) et celle de Dos Hermanas
(des Deux Sœurs). Au fond de la cour, la Sala de Reyes (la salle des rois).
On construisit un ensemble de six salles destinées au logement de
l'empereur Charles Quint durant la construction du nouveau palais, même
s'il ne les occupa finalement jamais. Quatre d'entre elles sont connues sous
le nom d' « Habitaciones de Washington Irving » (chambres de
Washington Irving), car celui-ci s'y logea lors de son séjour à Grenade en
1892. On remarque aussi les « Jardines del Partal » (Jardins du Partal),
auxquels font allusion les poètes arabes quand ils parlent des « vergers de
l'Alhambra » et de leur « Torre de las Damas » (Tour des Dames). La
Alcazaba est la partie la plus ancienne de l'Alhambra. De sa « Torre de la
Vela » (Tour de Guet), on jouit de vues magnifiques sur la ville.
Le palais de Charles Quint : Don Pedro Machuca dirigea les travaux
en 1527 ; plus tard, son fils Luis poursuivit cette tâche jusqu'en 1550,
date à laquelle on suspendit les travaux à cause de la révolte des Maures.
Ils reprirent sur l’ordre de Felipe II. Les portails sont un bel exemple du
style renaissance espagnole.
1
Le Generalife : il occupe les terres du « Cerro del Sol » (colline
du soleil). Il est étroitement lié à l'Alhambra et servait de maison
de plaisance aux rois de Grenade. Le « Patio de la Acequia »
(cour du Canal), qui est la partie la plus importante du
Generalife, est le prototype du jardin oriental clos, bien que les
belvédères ouverts à l'époque chrétienne l'aient transformé en
jardin à l'italienne.
2 La cathédrale : Un des témoignages les plus importants de la
Renaissance espagnole. On doit sa construction aux Rois
Catholiques. Les travaux commencèrent en 1518, sous la
GRANADA ET SON PARADOR
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7 La « Plaza de Bib Rambla » (La place de Bib Rambla) : elle est l'un
des centres névralgiques de la ville, où se trouvent magasins et bars.
8 L'université : Fondée sur l’ordre de Charles Quint en 1526. Façade
baroque.
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6 La « Plaza Nueva » (La Place Neuve) : Très fréquentée, surtout en été
pour ses terrasses. La « Antigua Cancillería » (l'ancienne chancellerie) est
un bâtiment renaissance. L'église de Santa Ana, se caractérise par sa tour
mudéjar et sa façade renaissance-plateresque. En face, on voit la « Casa
de los Pisas » (la maison des Pisas), aujourd'hui musée, où mourut San
Juan de Dios.
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5 Albaicín : C'était le noyau de population le plus important. A
l'origine, occupé par les Maures de Baeza en 1227, il était si important
qu’on y compta trente mosquées. Une promenade dans l'Albaicín est un
voyage dans l'ancien monde arabe.
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Estación
F.F.C.C.
4 Le Sacromonte : quartier où on utilise les grottes comme logements,
de dimensions variables : elles disposent de plusieurs pièces, de clairesvoies ou d'étroites ouvertures pour l'aération, et de cheminées pour
l'extraction de la fumée. Elles sont toujours blanchies à la chaux à
l'intérieur ainsi qu’à l'extérieur. Elles sont maintenant très populaires pour
les spectacles de flamenco gitan qu'elles offrent.
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3 La Cartuja (la Chartreuse) :
située dans les environs de
Grenade, sur le site d'un cimetière
romain. Sa construction commença
en 1516 grâce à une donation du
Gran Capitán. C'est un joyau du
baroque. La sacristie est une
débauche d'ornements.
Muralla
del Albaicín
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responsabilité de Juan Gil de
Hontañón et Enrique Egas
jusqu'en 1528, quand Diego de
Siloé prit la direction des travaux.
Son intérieur impressionne par sa
hauteur et sa blancheur,
particulièrement remarquables
dans la « Capilla Mayor » (grande
chapelle). La « Capilla Real » (la
chapelle royale) : de style
gothique, construite pour recevoir
les dépouilles des Rois Catholiques.
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De la brioche de religieuse
et du chevreau de paysan
“Celui qui aime goûter aux délices du monde doit jouir des
nombreuses facilités qu'il trouve pour satisfaire son appétit :
celui qui arrache à la chance une heure de plaisir, la gagne, et
celui qui la laisse pour après, la perd, car l'homme est
éphémère et fils de l'instant.”
Abd Allah, Dernier Roi Nasride de Grenade
I
l se peut bien que le voyageur arrive ici avec la conviction que
ces mets ne sont pas vraiment faits pour des palais exigeants.
Comme le reste de la cuisine andalouse, elle n'a pas joui d'une bonne
presse : « manger à Grenade est presque rien ou rien du tout. » Ce dicton
est seulement le fruit de l'ironie populaire, comme le visiteur s'en rendra
compte pour peu qu'il se laisse faire.
C'est une cuisine pour tous les goûts : aromatique, douce et subtile
comme les produits de son terroir ; forte et juteuse en ce qui concerne ce
qui vient de la montagne ; maritime et tropicale pour ce qu'elle tire de sa
côte...
Des soupes et des potages avec des ingrédients et des saveurs variés et
diverses. Comme la « sopa granadina » (la soupe de Grenade), à base de
tomates et d'amandes, recette maure. Et les potages, très souvent garnis
de fèves séchées, comme la traditionnelle « olla de San Antón » (casserole
de San Anton) qui doit comporter de la tête de porc, de l'échine, de
l'oreille, de la queue, des côtelettes...
Des légumes cultivés et sauvages : les « espinacas de Albaicín » (épinards
d’Albaicin) ou les « collejas de la Sierra » (les carnillets de la montagne),
quand c'est la saison, frits, à la casserole, en salade...
Des plats fins et de saison, comme par exemple la tradition de San
Marcos, qui veut qu'en avril on mange des « habas verdes con bacalao
seco y caracoles » (des fèves vertes à la morue séchée et aux escargots »,
ramassées dans les jardins potagers et les « cármenes » (villas de
Grenade) :
GRANADA ET SON PARADOR
5
« Les escargots avec leurs cornes
sont ma nourriture
Car c'est une ramasseuse d'escargots
Qui me mit au monde ».
», les piononos (brioches couvertes de crème ou d'œuf)...
Que l'étranger décide lui-même s'il donne ou non raison au dicton
populaire :
Ou la Tortilla de Sacromonte (l'omelette
de Sacromonte), à la fois universelle et
strictement de Grenade, qui, en plus des
œufs, doit contenir de la cervelle et des
testicules.
« De la brioche de religieuse
et du chevreau de paysan
Délivrez-nous, seigneur »
Ensuite, il y a les produits de la
mer, dont il ne faut pas
négliger l'importance. Des
riz au poisson, cuisinés
de différentes
façons. Mais
surtout, la fameuse «
moraga de sardinas » (la moraga de
sardines), plat de mise pour la San Lorenzo
(10 août). L'orthodoxie veut que le ragoût soit préparé dans un récipient
de terre cuite « où l'on place les amandes et les sardines en rangs croisés »
Et au-delà, le vide
Et il manque encore les viandes douces et aromatiques comme les «
perdices con grullos » (perdrix aux grullos), le « pollo de corral » (poulet
de basse-cour) ou le « remojón », une salade à la morue, aux oranges,
olives, œufs durs...
Et, surtout, à recommander à ceux qui ont beaucoup d'appétit, il faut
goûter, pour le plus grand plaisir du ventre, ce qui s'appelle ici le « choto
», c'est-à-dire un chevreau entouré de beaucoup de rituel et de protocole :
« Achetez-vous un chevreau d'un mois et demi (celui de quinze jours n'est
que de l'eau) qui n'ait pas mangé, mais seulement tété »... Plus qu'un
plat, le « choto nazarí » est presque un poème qui, préparé à la lettre
comme une musique dans les cuisines de ce Parador, vous laissera un
souvenir impérissable. Et le « potaje de morillas » (potage aux morilles),
l'« ajo blanco » (sauce à base d'ail cru, sel, huile, vinaigre et amandes
pilées), la « caldereta andaluza » (ragoût andalou)...
Il manque encore à la liste les desserts qui feront la joie des gourmets et
des gourmands. La variété en est telle que le choix se transforme en un
difficile compromis : des fruits, des sirops, des soupes de châtaignes. Une
gamme de friandises d'origine arabe, retouchées par des mains religieuses
chrétiennes et charitables : les « empanadillas de Santa Catalina » (les
chaussons de Santa Catalina), les « huesos de Santa Isabel » (friandises en
forme d'os), les « batatines de San Bernardo », les « roscos de San Lázaro
», les « soplillos alpujarreños », le « pan de higo de turrón » (pain aux
figues avec du nougat)... Ou l'excellente « tarta del convento » (tarte du
couvent), création exclusive du Parador basée sur une ancienne et
mystérieuse recette.
“Toute mon enfance est faite de village,
de bergers, de campagne et de solitude.”
Federico García Lorca
l est difficile de conseiller des promenades et des excursions à
partir de Grenade : « Parce que Grenade est tout et qu'au-delà
de Grenade, il n'y a rien », selon un aphorisme arabe d'origine incertaine.
Mais il est certain qu'au moment de sortir, au-delà du Parador, de
l'Alhambra, de la ville – ce qui est déjà suffisant –, tout est possible à
Grenade.
I
Tant et si bien que cela ne dépend que du temps, de l'attitude, des désirs
et des goûts du voyageur. Il y a des époques pour profiter de la neige,
juste en face d'ici, dans la Sierra Nevada ; ou des itinéraires orientés vers
la sociologie ou l'histoire, comme Las Alpujarras, dernier bastion obligé
des Maures ; ou Guadix, village entièrement fait de grottes maures, refuge
d'artistes et d'artisans. Ou la visite de Santa Fé, camp des Rois
Catholiques avant le siège final de la ville, là où les monarques allaient
accorder à Colomb les autorisations définitives pour commencer son
épopée américaine.
Santa Fé : A seulement 11 kilomètres, situé au cœur du verger de
Grenade. Village fondé par les Rois Catholiques, construit sur le lieu où
était établi le camp chrétien lors du siège de la capitale.
Fuente Vaqueros : A 14 kilomètres à l'ouest. Federico García Lorca
naquit ici. On peut visiter aujourd'hui la Casa-Museo (Maison-musée) où
l’on conserve ses plus précieux souvenirs personnels.
Sur les tables de ce Parador – même si ce n'est pas seulement ici, bien
entendu –, on pourra goûter à presque tous ces plats, selon les variations
imposées ou conseillées par les saisons et le goût du voyageur.
A titre purement indicatif, nous rappelons certaines des spécialités
habituelles de la cuisine de cet établissement : les « habas fritas con jamón
de Trévelez » (fèves frites au jambon de Trévelez), une « tortilla del
Sacromonte » très caractéristique, le « rape mozárabe con pasas » (la lotte
mozarabe aux raisins secs), la « crema de habas con huevas de pescado »
(crème de fèves aux œufs de poisson), le « choto a las mil maneras » (le
chevreau aux mille façons) ; ou les desserts comme les « flanes de higos,
de frambuesa » (flans aux figues, à la framboise). Le « cuajado de
Montefrío » (lait caillé de Montefrío), les tartes, le « cuajado de Carnaval
GRANADA ET SON PARADOR
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Alhama de Granada : A 52 kilomètres. Elle se situe dans la Sierra de
Alhama (montagne d’Alhama). C'est un village pittoresque de grande
valeur artistique. Restes d'une ancienne Alcazaba (forteresse), une «
Iglesia Arciprestal » (église de l'archiprêtre) de style gothique-isabellin, la
« Casa de la Inquisición » (la maison de l'Inquisition), l'« Hospital Viejo »
(le Vieil hôpital), l'« ayuntamiento » (la mairie), les maisons nobles des
rues Llanas et des Mártires. Et les quartiers de la Judería (le Quartier Juif)
et de la Morería (la Médina).
Guadix : Vers l'est, à 57 kilomètres. Déclarée ensemble historique et
artistique. Ancienne Casbah, cathédrale, Plaza Mayor (grand-place) à
arcades de style renaissance et les palais de Peñaflor et de Villalegre. Un
de ses principaux centres d'intérêt est le quartier de Santiago avec ses
célèbres maisons-grottes creusées dans des monticules.
Salobreña : A 56 kilomètres en direction du sud vers la mer. C'est une
ville maritime pittoresque, avec son château surplombant, assis sur un
rocher. Vieille forteresse hispano-musulmane où fut prisonnier Yusuf III,
roi de Grenade.
Motril : A 62 kilomètres. La capitale de la zone de la « Costa del Sol
Oriental ». Située dans la Hoya de Motril (vallée de Motril), formée par
l'embouchure du Guadalfeo. Ses meilleures plages sont Motril,
Torrenueva, Azucenas ; et la plus célèbre, la Playa de Granada (la plage
de Grenade).
Almuñécar : A 70 kilomètres au sud. C'est le centre touristique le plus
remarquable de la côte. Ce fut un village phénicien puis romain. Des
plages magnifiques : Velilla, San Cristóbal, Puerta del Mar, Rincón de la
China ou El Pozuelo... On peut également pratiquer la pêche sous-marine
dans ses eaux.
La Sierra Nevada : tout au fond, la « Yebal Xolair » ou Montagne du
soleil des Maures, notre montagne. La cordillère de la Sierra Nevada
constitue l'un des sommets les plus élevés d'Europe, où l'on remarque
particulièrement, parmi les pics enneigés presque toute l'année, le Veleta,
le Mulhacén et l’Alcazaba. La Sierra Nevada possède aujourd'hui de
magnifiques pistes de ski.
La Alpujarra : Connue auparavant comme la « Tierra de Sirgo »
(Terre de la soie) du fait de sa production de soie. Elle se situe sur le
versant méridional de la Sierra Nevada. A la Alpujarra, on a conservé la
tradition de construction des maisons à la manière maure, avec la pierre et
l'argile : des toits plats soutenus par des poutres de bois recouverts
d'ardoise ou de cannes, le tout revêtu de robustes enduits faits de « launa
» (sorte de glaise).
Des villages comme ceux de Capileira, Pampaneira, Bubión, Trévelez (bien
connu pour ses délicieux jambons), Ugijar, Murtas ou Yegén sont
d'excellents exemples de la symbiose entre l'architecture populaire et un
paysage exceptionnel caractérisé par d'énormes précipices et des vues
panoramiques.
Parador de Granada
San Francisco
Real de La Alhambra, s/n. 18009 Granada
Tel.: 958 22 14 40 - Fax: 958 22 22 64
e-mail: [email protected]
Centrale de Reservations
Requena, 3. 28013 Madrid (España)
Tel.: 902 54 79 79 - Fax: 902 52 54 32
www.parador.es / e-mail: [email protected]
Textos: Miguel García Sánchez Dibujos: Fernando Aznar
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