Fiche du film

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Fiche du film
Fiche n° 1425
Brooklyn Village
du 5 au 11 octobre 2016
Brooklyn Village
de Ira Sachs
Une famille de Manhattan hérite d’une maison à Brooklyn, dont le
rez­de­chaussée est occupé par la boutique de Leonor, une
couturière latino­américaine. Les relations sont d’abord très
cordiales, notamment grâce à l’insouciante amitié qui se noue entre
Tony et Jake, les enfants des deux foyers. Mais le loyer de la
boutique s’avère bien inférieur aux besoins des nouveaux arrivants.
Les discussions d'adultes vont bientôt perturber la complicité entre
voisins.
Date de sortie : 21 septembre 2016 (1h 25min)
Réalisé par Ira Sachs
Avec Greg Kinnear, Paulina Garcia, Theo Taplitz, etc.
Genre : drame
Nationalité : américain
À propos ...
Ira Sachs vit à New York. Il a notamment réalisé The Delta(1997), Forty
Shades of Blue (2005) – Grand Prix du festival de Sundance, Married Life
(2008), Keep the Lights On (2012) et Love is Strange (2014). Son court
métrage Last Address (2010), hommage à un groupe d’artistes morts du
sida a été ajouté aux collections permanentes du Whitney Museum of
American Art et du MoMA et a été présenté à la Biennale de Venise en
2011. Il enseigne également à l’université de New York ainsi qu’à
MacDowell Colony et Yaddo. Il est également le fondateur de la rencontre
Queer Art Film, qui a lieu tous les mois à l’Independant Film Center de New
York et du Queer Art Mentorship, un programme qui met en relation les
artistes queer de New York. Brooklyn Village est son sixième film.
© Action Presse/Bestimage
La genèse du projet
À l’origine de mes films, il y a souvent la vie, ma vie et celle de mon co­scénariste, Mauricio
Zacharias.
Je m’intéresse aux questions de génération, comment nous nous comportons avec nos parents ou
nos enfants. Je suis moi­même parent, père de deux enfants de 4 ans. Je réfléchis beaucoup à
notre relation, à ce qu’ils sont, à ce que ça signifie d’être père. Je voulais faire un film autour de
l’enfance, mais depuis la perspective d’un adulte.
En tant que dramaturge, je crois en ces petits moments qui peuvent tout changer. Les décisions
ordinaires et les défis occasionnels qu’apporte la vie peuvent avoir des échos très forts non
seulement pour nous, mais également pour ceux que l’on aime. Les parents se retrouvent parfois
dans des circonstances où il est difficile de rester fidèle aux valeurs que l’on souhaite inculquer à
ses enfants. C’est dans cette banalité du quotidien que l’on est véritablement testé. On a tous nos
croyances et nos principes, et puis la réalité s’en mêle. Comment prend­t­on des décisions dans ce
type de situations ? Ira Sachs – extrait du dossier de presse
Ce qu'en dit la presse
Ira Sachs est un cinéaste ambitieux, indépendant, dont les drames passionnels (Keep the Lights
On) et les comédies douces­amères (Love is Strange) peignent des êtres dénués de méchanceté,
que le quotidien rend cruels, à leur corps défendant. Ses mises en scène reposent sur des détails :
silences ébauchés ou regards défaits. On sent chez lui un goût, touchant dans sa désuétude, pour
un monde où l'autre compterait autant que soi. Où le souhait tacite d'un vieil homme serait aussi
sacré qu'un contrat signé. Mais aujourd'hui, les perdants disparaissent comme s'ils n'avaient jamais
existé. Et les vainqueurs, pas vraiment fiers, survivent tant bien que mal. Et tant pis si, dans cette
lutte feutrée, les vrais perdants sont les ados du titre original – Little Men – qu'on savait proches,
complices à jamais. Ils sont séparés, et alors ? Il n'y a pas mort d'homme. Pourquoi pleurer pour si
peu ? Pierre Murat – Télérama
Theo Laplizt et Michael Barbieri © Version Originale/Condor
Avec Brooklyn Village, Ira Sachs témoigne, une fois de plus, de son aptitude innée à croquer des
personnages tout en authenticité et en émotions. Surtout, il démontre que l’on peut faire du cinéma
intelligent sans pour autant officier dans un intellectualisme bourgeois lourd et segmentant.
Brooklyn Village lorgne vers un autre regard sur l’adolescence pourtant moult fois traitée par le
cinéma, et au passage, s’intéresse à d’autres thématiques que les sempiternelles atermoiements
autour du passage vers l’âge adulte. L’opposition entre l’innocence de l’enfance et la cruauté du
monde adulte a souvent été abordée à travers des divertissements visant ,avant tout, l’aventure. Ici,
il s’agit plutôt d’observer comment les problèmes des adultes peuvent impacter la vie arpentée des
enfants. Chronique d’une maturité imparable, Brooklyn Village affiche un soupçon de mélancolie
bouleversante, quelques petites pointes de drôlerie mais forcées, et dit beaucoup de choses en peu
de temps de récit. On regrettera seulement de voir Ira Sachs davantage s’attarder sur la première
moitié de son long­métrage alors que la seconde aurait peut­être mérité un développement plus
dense afin de mieux étayer son sujet, d’autant que c’est là que les enjeux se nouent vraiment, mais
reste un film profondément humain, qui brille par sa subtilité. Nicolas Rieux – Mondociné.net
Également au Cinémateur
du 28 septembre au 11 octobre
du 12 au 18 octobre