Mesure de l`exposition au sélénium : évaluations chimique et

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Mesure de l`exposition au sélénium : évaluations chimique et
THESE
Présentée à
L’UNIVERSITE DE POITIERS
ECOLE SUPERIEURE D’INGENIEURS DE POITIERS
ECOLE DOCTORALE : INGENIERIE, CHIMIQUE, BIOLOGIQUE ET GEOLOGIQUE
Pour l’obtention du grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE POITIERS
(Diplôme National – Arrêté du 7 Août 2006)
Spécialité : CHIMIE ET MICROBIOLOGIE DE L’EAU
Par
Emmanuelle BARRON
Docteur en Pharmacie
Mesure de l’exposition au sélénium :
évaluations chimique et épidémiologique
auprès de sujets alimentés par une eau potable
à teneur élevée, dans la Vienne.
Soutenue le 18 décembre 2007, devant la commission d’examen :
Rapporteurs :
M. Yves LEVI
M. Philippe HARTEMANN
Examinateurs :
Mme Martine POTIN-GAUTIER
M. Bernard LEGUBE
Directeur de thèse :
Mme Sylvie RABOUAN
Co-directeur de thèse :
Mme Virginie MIGEOT
Membres invités
Mme Fabienne SEBY
Mr Jean-Claude PARNAUDEAU
Les travaux présentés dans ce mémoire ont été réalisés au Laboratoire de Chimie de
l’Eau et de l’Environnement (LCEE, UMR CNRS 6008) de l’Université de Poitiers avec le
soutien financier de la DRASS Poitou-Charentes (Direction Régionale des Affaires Sanitaires
et Sociales), du Conseil Général de la Vienne et des collectivités concernées par la
problématique « Sélénium dans les eaux de consommation ».
Je remercie sincèrement Monsieur le Professeur Bernard LEGUBE, Directeur du
LCEE pour m’avoir accueillie au sein du laboratoire, pour avoir soutenu le thème de
recherche « eau-santé » et pour avoir suivi ce travail avec intérêt. Merci également pour
l’honneur que vous me faites en présidant ce jury.
Je remercie Madame Sylvie RABOUAN, Professeur d’Université à la faculté de
Médecine-Pharmacie de Poitiers, pour sa disponibilité et pour sa rigueur notamment lors de
la rédaction. Je tiens à lui exprimer toute ma reconnaissance pour ses précieux conseils et
pour son soutien durant ces plusieurs années.
Je remercie Madame Virginie MIGEOT, Maître de Conférences Universitaire Praticien Hospitalier à la faculté de Médecine-Pharmacie de Poitiers, pour avoir co-encadré
cette thèse avec enthousiasme et pour avoir su me conseiller efficacement.
Je n’oublierai pas l’engagement que vous avez personnellement pris toutes les deux
dans la réalisation et surtout dans l’achèvement de cette thèse.
Je suis très reconnaissante envers Monsieur Philippe HARTEMANN, Professeur
d’Université – Praticien Hospitalier à la faculté de Médecine de Nancy, pour avoir accepté
de juger ce travail et d’en être rapporteur.
Je suis également très honorée de la présence de Monsieur Yves LEVI, Professeur
d’Université à la faculté de Pharmacie de Paris XI, parmi les membres du jury en qualité de
rapporteur.
J’adresse mes remerciements à Madame Martine POTIN-GAUTIER, Professeur
d’Université à la faculté de Pau et de l’Adour, pour avoir accepté d’être examinatrice de ce
travail mais aussi pour l’intérêt qu’elle a accordé à notre projet de recherche, pour sa
coopération, et pour son bon accueil lors de mes séjours à Pau, au LCABIE (Laboratoire de
Chimie Analytique Bio-Inorganique et Environnement).
Je remercie Madame Fabienne SEBY, Ingénieur d’Applications à UT2A (Ultra-Traces
Analyses Aquitaine), pour l’accueil chaleureux que j’ai reçu lors de mes séjours à Pau, pour
ses compétences, pour sa disponibilité, pour son aide précieuse et pour sa grande sympathie.
Mes remerciements vont aussi à Monsieur Jean-Claude PARNAUDEAU, Ingénieur
d’Etudes Sanitaires à la DDASS de la Vienne, pour avoir initié cette étude et pour nous avoir
fait confiance.
Cette thèse n’aurait pu aboutir sans l’aide précieuse de nombreuses personnes que je
tiens à remercier, en particulier :
- Isabelle Ingrand (Ingénieur en Biostatistiques à la faculté de Médecine-Pharmacie de
Poitiers) pour son implication dans le projet et pour sa relecture,
- Nathalie Ranger (Secrétaire du LCEE) pour son aide administrative (pas toujours
évidente !),
- Les participants à l’étude, exposés et non exposés, pour leur dévouement,
- Les participants à l’étude pilote,
- Les élus et personnels administratifs,
- Les personnes ayant aidé à la collecte des aliments produits localement,
- Les personnes ayant aidé au recrutement des participants.
Je souhaite remercier l’ensemble des permanents du laboratoire en particulier Patrick
Mazellier et Nathalie Karpel Vel Leitner. Merci également aux membres de l’APTEN en
particulier Bertrand, Cristina et Béatrice.
Je souhaite également remercier Pascale pour son aide technique pour le meilleur
(merci pour les macarons !) et pour le pire (broyage des aliments au petit matin !)…et
François Baty-Sorel pour m’avoir patiemment guidée pour la réalisation du Nouveau
Chapitre de Thèse.
Je tiens également à remercier tous les étudiants que j’ai pu côtoyer au cours des
quatre années passées au laboratoire. Merci à toi Marie, Cécile, Marie-Cécile, Sophie,
Claude, Hugues, David, Tony… pour tous les bons moments partagés ensemble, en espérant
que ce n’est que le début d’une longue série !
Merci également à Johan, Pierre, Ladji, Quynh, Babak, Audrey, Rita, Manal, Leslie,
Justine, Sahidou, Seb, Fabien, Nico, Aurélien, Bouchra, Fadi, Vinh, Laetitia, Nico,
Stéphane… excusez moi de ne pas avoir pu tous vous citer ici !
Je voudrais souligner l’importance de mon entourage amical : Merci à Mumu, Fred,
Jeanphi, Daminuche, Loïc, Yoyo, Damien, Jéjé, Caro, Tâafit, Lulu, JB, mes jumelles (Lili et
Lolo), Bibine, Michel et Christophe…
Enfin, je ne saurais terminer sans dire un grand merci à Nylou pour sa bonne humeur
du soir et pour avoir assuré l’intendance de l’appartement (et du réfrigérateur !) dans les
moments « speed », et à ma « belle » famille pour son soutien.
A mes parents,
A Nathalie, Philippe, Clément et Julie,
A ma famille,
A Thibaud
SOMMAIRE
INTRODUCTION
CHAPITRE I : CONTEXTE DE L’ETUDE, LE SELENIUM DANS LES EAUX DE CONSOMMATION
1
2
3
4
Limite de qualité des eaux destinees à la consommation humaine ...................... 11
Traitements possibles des eaux destinees a la consommation ............................. 12
Demande de dérogations ...................................................................................... 12
Concentrations en sélénium des eaux................................................................... 13
4.1 Hors de France.......................................................................................................................... 13
4.2 En France.................................................................................................................................. 14
4.3 Cas de la Vienne....................................................................................................................... 14
4.3.1
Historique ....................................................................................................................... 14
4.3.2
Situation géographique................................................................................................... 15
4.3.3
Concentration séléniée des eaux destinées à la consommation ...................................... 16
4.3.4
Origine ............................................................................................................................ 16
4.3.5
Solutions envisagées ....................................................................................................... 17
CHAPITRE II : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1
Le sélénium dans l’environnement et chez les animaux ...................................... 21
1.1 Chimie du sélénium .................................................................................................................. 21
1.2 Usages industriels du sélénium................................................................................................. 23
1.3 Le sélénium dans la croûte terrestre et les sols ......................................................................... 24
1.4 Le sélénium dans l’atmosphère ................................................................................................ 25
1.5 Le sélénium dans les eaux de surface ....................................................................................... 26
1.6 Le sélénium dans les organismes aquatiques............................................................................ 26
1.7 Le sélénium dans les végétaux ................................................................................................. 27
1.7.1
Métabolisme du sélénium chez les végétaux ................................................................... 27
1.7.2
Facteurs influençant la teneur séléniée des végétaux ..................................................... 28
1.8 Le sélénium chez les animaux .................................................................................................. 30
1.8.1
Chez les animaux d’élevage............................................................................................ 30
1.8.2
Chez les animaux de laboratoire : tests de toxicité......................................................... 31
2
Cinétique et métabolisme du sélénium chez l’homme......................................... 32
2.1 Voies d’absorption.................................................................................................................... 32
2.1.1
Absorption pulmonaire ................................................................................................... 32
2.1.2
Absorption cutanée ......................................................................................................... 33
2.1.3
Absorption digestive........................................................................................................ 33
2.2 Distribution............................................................................................................................... 34
2.3 Métabolisme ............................................................................................................................. 34
2.3.1
Exemples de sélénoprotéines .......................................................................................... 36
2.4 Elimination ............................................................................................................................... 38
3
Mesure de l’exposition séléniée chez l’homme ................................................... 39
3.1 Détermination des apports alimentaires séléniés ...................................................................... 39
3.1.1
Facteurs influençant les apports séléniés alimentaires .................................................. 39
3.1.2
Méthodes d’estimation des apports alimentaires et nutritionnels................................... 43
3.1.3
Résultats de détermination des apports séléniés............................................................. 44
3.1.4
Limites de la méthode ..................................................................................................... 46
3.2 Biométrologie ........................................................................................................................... 48
3.2.1
Le dosage d’éléments séléniés sanguins ......................................................................... 49
3.2.2
Le dosage dans les urines ............................................................................................... 51
3.2.3
Le dosage dans les phanères........................................................................................... 51
4
Réponse biologique en fonction de la concentration en sélénium ....................... 52
4.1 Signes sévères de carence......................................................................................................... 54
4.1.1
Maladie de Keshan ......................................................................................................... 54
1
4.1.2
Maladie de Kaschin-beck................................................................................................ 54
4.1.3
Myalgie ........................................................................................................................... 54
4.2 Signes de carence modérée....................................................................................................... 55
4.2.1
Déficits immunitaires ...................................................................................................... 55
4.2.2
Cancers ........................................................................................................................... 55
4.2.3
Maladies cardiovasculaires ............................................................................................ 56
4.2.4
Déclin des fonctions cognitives....................................................................................... 56
4.2.5
Troubles de reproduction................................................................................................ 56
4.2.6
Troubles de la thyroïde ................................................................................................... 57
4.2.7
Augmentation de la toxicité des xénobiotiques et de certains métaux lourds ................. 57
4.3 Etat physiologique .................................................................................................................... 57
4.4 Effets pharmacologiques .......................................................................................................... 58
4.5 Toxicité..................................................................................................................................... 60
4.5.1
Toxicité aiguë.................................................................................................................. 60
4.5.2
Toxicité chronique .......................................................................................................... 61
CHAPITRE III : MATERIEL, METHODES ET VALIDATION
1
2
Type d’étude......................................................................................................... 67
Population cible et population d’étude................................................................. 67
2.1
2.2
2.3
2.4
3
Définition de l’exposition......................................................................................................... 67
Critères d’inclusion et d’exclusion ........................................................................................... 68
Nombre de sujets nécessaires ................................................................................................... 68
Modalités de recrutement des participants................................................................................ 69
Recueil des données ............................................................................................. 70
3.1 Modalités de recueil des données ............................................................................................. 70
3.1.1
Prélèvements alimentaires .............................................................................................. 70
3.1.2
Questionnaires auto-administrés .................................................................................... 73
3.1.3
Prélèvement biologique................................................................................................... 75
3.2 Fréquence de recueil des données auprès de la population d’étude.......................................... 75
3.3 Récapitulatif : définition des variables ..................................................................................... 77
4
Modalités de mise en place de l’étude ................................................................. 78
4.1
4.2
5
Etude pilote............................................................................................................................... 78
Autorisations réglementaires .................................................................................................... 78
Méthodes de quantification du selenium.............................................................. 79
5.1 Dans les aliments et les ongles ................................................................................................. 79
5.1.1
Choix de la méthode de dosage des échantillons de cette étude ..................................... 79
5.1.2
Préparation des échantillons collectés au cours de l’étude............................................ 81
5.1.3
Dosage du sélénium total par HG-AFS .......................................................................... 88
5.1.4
Dosage du sélénium total par ICP-MS ........................................................................... 90
5.1.5
Validation........................................................................................................................ 93
5.2 Dans l’eau de consommation.................................................................................................. 102
5.3 Expression des résultats.......................................................................................................... 103
5.3.1
Cas des aliments produits localement........................................................................... 103
5.3.2
Méthode d’estimation des apports séléniés................................................................... 103
5.3.3
Méthode d’estimation de l’imprégnation séléniée (cas des ongles).............................. 108
6
Stratégie d’analyse des données ......................................................................... 108
6.1.1
Description des deux groupes de la population d’étude ............................................... 109
6.1.2
Etude de l’exposition a posteriori de la population d’étude ......................................... 109
6.1.3
Etude de l’état de santé général et la morbidité déclarée............................................. 109
6.1.4
Quantification du niveau d’exposition individuelle au sélénium .................................. 109
6.1.5
Etude de l’imprégnation corporelle séléniée ................................................................ 110
6.1.6
Comparaison des trois méthodes d’estimation des mesures d’exposition séléniée (par
questionnaire, par la méthode des journées dupliquées, par le dosage du sélénium dans les ongles)...... 110
2
CHAPITRE IV : RESULTATS
1
Description de la population d’étude ................................................................. 115
1.1 Représentativité de la population d’étude............................................................................... 115
1.2 Taux de participation.............................................................................................................. 115
1.3 Caractéristiques sociodémographiques et habitudes de vie .................................................... 116
1.3.1
Caractéristiques sociodémographiques ........................................................................ 116
1.3.2
Caractéristiques anthropométriques............................................................................. 118
1.3.3
Habitudes de vie............................................................................................................ 119
2
Mesure d’exposition........................................................................................... 119
2.1 Contrôle de qualité des analyses............................................................................................. 119
2.1.1
Critères de contrôle de la qualité.................................................................................. 120
2.1.2
Les cartes de contrôles.................................................................................................. 122
2.2 Exposition a posteriori de la population d’étude.................................................................... 124
2.2.1
Concentrations en sélénium dans les eaux de consommation....................................... 124
2.2.2
Consommation de boissons........................................................................................... 125
2.2.3
Autoconsommation........................................................................................................ 127
2.3 Estimation des apports alimentaires séléniés.......................................................................... 131
2.3.1
A partir du questionnaire alimentaire........................................................................... 131
2.3.2
A partir des journées dupliquées................................................................................... 134
2.3.3
Corrélation entre les deux méthodes d’estimation des apports séléniés....................... 139
2.4 Imprégnation corporelle séléniée............................................................................................ 142
2.5 Comparaison des trois méthodes de mesures d’exposition..................................................... 147
3
Etat de santé perçu et morbidité déclarée........................................................... 148
3.1
3.2
Etat de santé perçu et qualité de vie........................................................................................ 148
Symptomatologie en relation avec le sélénium ...................................................................... 148
CHAPITRE V : DISCUSSION
1
Méthodes de mesure d’exposition...................................................................... 154
1.1 Validité des méthodes............................................................................................................. 154
1.1.1
Méthode d’échantillonnage........................................................................................... 154
1.1.2
Validité épidémiologique du marqueur d’exposition .................................................... 154
1.1.3
Quantification des apports quotidiens séléniés............................................................. 158
1.1.4
Recueil des données par questionnaires ....................................................................... 159
1.2 Intérêts et limites des méthodes.............................................................................................. 159
1.2.1
Méthode d’estimation des apports séléniés................................................................... 159
1.2.2
Méthodes d’estimation des concentrations des coupures d’ongles............................... 162
1.2.3
Méthodes de mesures d’exposition (apports et ongle) .................................................. 163
2
Situation des sujets exposés : mesure d’exposition............................................ 165
2.1 Niveau d’apports .................................................................................................................... 165
2.1.1
Eau du robinet............................................................................................................... 165
2.1.2
Aliments locaux............................................................................................................. 167
2.1.3
Situation des apports séléniés quotidiens...................................................................... 169
2.2 Niveau d’imprégnation corporelle.......................................................................................... 171
2.2.1
Facteurs associés à l’imprégnation corporelle............................................................. 171
2.2.2
Situation de l’imprégnation corporelle séléniée ........................................................... 171
2.3 Etat de santé............................................................................................................................ 171
3
Bilan : évaluation du risque................................................................................ 172
3.1
3.2
Pour la population générale adulte ......................................................................................... 172
Pour les sujets a priori plus à risque....................................................................................... 173
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
3
LISTE DES ABREVIATIONS PRINCIPALES .................................................................................................................1
ANNEXES
Annexe 1 : Spécialités et compléments alimentaires renfermant du sélénium ..........................................2
Annexe 2 : Note d’information remise aux sujets exposés intéressés pour participer à l’étude.................3
Annexe 3 : Questionnaire d’inclusion........................................................................................................7
Annexe 4 : Consentement de participation ................................................................................................8
Annexe 5 : Note d’information remise aux sujets non exposés intéressés pour participer à l’étude..........9
Annexe 6 : Exemple de formulaire à remplir par les sujets exposés pour indiquer la consommation
d’aliments ou de boissons lors des journées dupliquées ..........................................................................12
Annexe 7 : Instructions remises aux sujets exposés pour effectuer les journées dupliquées ...................13
Annexe 8 : Questionnaire alimentaire remis aux participants à l’étude à chaque saison .........................15
Annexe 9 : Questionnaire de santé remis aux participants à l’étude ........................................................33
Annexe 10 : Instructions remises aux participants pour le recueil des ongles .........................................52
Annexe 11 : Exemple de calendrier fourni aux participants à l’étude......................................................53
Annexe 12 : Valeurs des apports séléniés quotidiens des sujets exposés estimés via la méthode des
journées dupliquées..................................................................................................................................54
Annexe 13 : Valeurs des concentrations séléniées des coupures d’ongles des sujets participants à l’étude
.................................................................................................................................................................60
Annexe 14 : Valeurs des concentrations séléniées des coupures d’ongles des femmes non exposées.....63
NOUVEAU CHAPITRE DE THESE ...............................................................................................................................1
4
Introduction
5
6
Introduction
Dans ses écrits datant du XIIIème siècle, Marco Polo raconte que lors d’un voyage en
Chine, ses chevaux perdaient progressivement leurs sabots et devenaient incapables de se
déplacer, y compris pour se nourrir. Les chevaux locaux, quant à eux, se portaient bien. En
observant le régime alimentaire, il remarqua que ses chevaux s’alimentaient avec une plante
nommée l’Astragale, que les chevaux locaux évitaient. A l’époque, l’élément chimique
responsable de cette toxicité n’était bien sûr pas caractérisé.
Ce n’est qu’en 1817 que Jöns Jakob Berzélius découvrit le « sélénium » dans les sousproduits de fabrication de l’acide sulfurique. Le lien entre la mort des chevaux et l’Astragale,
plante accumulatrice de sélénium, pu alors être expliqué par la toxicité du sélénium.
De toxique il passa à maléfique lorsqu’il fut suspecté d’être cancérigène en 1943. En
effet, certains auteurs ont mis en évidence une induction de tumeurs de foie chez les rats. Dès
lors, le sentiment général était de le proscrire.
Sa réhabilitation n’est que récente et progressive.
En 1957, Schwarz et Foltz découvrent que le sélénium apporté dans l’alimentation
prévient la dégénérescence nécrotique du foie, prouvant son essentialité chez le rat. Chez
l’homme, on comprit que le sélénium était indispensable à la vie dans les années 70-80, lors
de l’observation de cardiomyopathie pouvant être fatale dans des zones chinoises très pauvres
en sélénium (comté de Keshan, Nord-Est de la Chine).
Depuis, le sélénium voit sa réputation s’améliorer de façon exponentielle : de plus en
plus de travaux lui sont consacrés et son intérêt semble s’élargir de jour en jour, grâce
notamment au développement des méthodes analytiques qui permettent une quantification de
cet oligo-élément (ultra-traces).
Ses propriétés antioxydantes sont aujourd’hui reconnues et les recherches concernant
son champ d’application en santé publique ne cessent de croître, que ce soit d’un point de vue
préventif (en cancérologie notamment) ou curatif (par exemple pour les maladies
neurodégénératives). Il paraît aujourd’hui réhabilité dans l’esprit des médecins et des
nutritionnistes.
Cependant un décalage demeure avec la législation : augmenter ou diminuer le statut
sélénié de la population constitue aujourd’hui une préoccupation de santé publique dans
beaucoup de parties du monde, et notamment en Europe.
De façon générale, en dehors de la supplémentation, les aliments constituent la
principale voie d’apport sélénié chez l’homme. Il est considéré que l’apport hydrique de
sélénium est négligeable, en raison de la faible concentration habituellement contenue dans
les eaux de boisson. Il est néanmoins soumis au calcul de la concentration maximale autorisée
dans les eaux de consommation. Ainsi, le Code de la Santé Publique (CSP) définit la norme
séléniée de qualité des eaux à 10 µg.L-1. En France, la majorité des eaux de consommation est
conforme à cette réglementation. Pourtant, plusieurs collectivités du département de la Vienne
sont actuellement desservies par une eau contenant entre 10 et 20 µg.L-1 de sélénium,
nécessitant le recours à des dérogations.
7
Introduction
Le travail présenté ici, fait suite à la demande de la Direction Départementale des
Affaires Sanitaires et Sociales de la Vienne, pour apporter des éléments de réponse sur
l’exposition séléniée de la population générale adulte résidant dans ces communes.
Dans le contexte de cette demande, l’origine d’une surexposition en sélénium a été
identifiée par deux risques principaux. Le premier est représenté par la consommation d’eau
du robinet comme boisson principale, qui pourrait constituer un apport sélénié supplémentaire
non négligeable. Le deuxième est représenté par la consommation de produits d’origine locale
(autoconsommation). Les concentrations en sélénium du sol et des eaux d’irrigation
pourraient engendrer une fixation par les plantes et une ingestion par les animaux d’élevage
plus importantes dans cette zone. Dans de telles conditions, la consommation de produits
locaux (potagers, élevage) conduirait à une exposition significativement supérieure à celle
présentée dans d’autres zones géographiques en France.
L’objectif principal de ce travail était de quantifier le niveau d’exposition individuelle
au sélénium de la population générale adulte, résidant dans ces différentes communes de la
Vienne. Pour cela, les apports en sélénium ont été estimés par deux méthodes à savoir la
reconstitution à partir d’un questionnaire alimentaire et la collecte de repas par la méthode des
journées dupliquées. De plus, l’analyse de quelques aliments produits localement a été
réalisée. Ces approches ont été complétées en comparant le statut sélénié évalué par la mesure
d’un biomarqueur (la concentration en sélénium des coupures d’ongles), entre la population
de l’étude et une non exposée.
-
Les objectifs secondaires étaient :
d’étudier l’état de santé général et la morbidité déclarée de la population résidant dans
ces différentes communes de la Vienne par rapport à la population française,
d’étudier la relation entre les apports en sélénium provenant des aliments et des
boissons et l’imprégnation corporelle séléniée en tenant compte des éventuels facteurs
de confusion.
Après avoir décrit le contexte de cette étude, nous présenterons une synthèse
bibliographique sur le sélénium dans la nature, et chez l’Homme. Nous ferons le point
notamment sur les connaissances concernant la réponse biologique du sélénium en fonction
de la dose.
Le travail de cette thèse sera ensuite présenté, en décrivant d’abord le matériel et les
méthodes employées pour effectuer les mesures d’exposition, ainsi que les validations qui les
accompagnent. Puis, nous détaillerons les résultats obtenus dans cette étude, pour enfin les
discuter et effectuer un bilan concernant le risque potentiel encouru par cette population.
8
Introduction
Chapitre I :
Contexte de l’étude
9
Introduction
10
Chapitre I : Contexte de l’étude, le sélénium dans les eaux de consommation
1 LIMITE DE QUALITE DES EAUX DESTINEES A LA CONSOMMATION
HUMAINE
En 2003, le Code de la Santé Publique (1) intègre le décret n°2001-1220 du 20
décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, à l’exclusion des eaux
minérales. Ce décret provient de la transposition de la directive européenne 98/83/CE du 3
novembre 1998. Cette directive définit une limite de qualité pour le sélénium dans les eaux
destinées à la consommation humaine à 10 µg.L-1. Cette concentration est reprise dans l’arrêté
du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux
destinées à la consommation humaine, en France (2).
Cette limite de qualité européenne est issue de la valeur guide proposée par
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (3). Cet organisme se doit de proposer des
valeurs et d’effectuer des recommandations en prenant en compte des problématiques de santé
internationale.
La limite proposée a été fixée de la façon suivante (4) : à partir des données de la
bibliographie, la Dose Sans Effet Indésirable Observé (DSEIO) a été estimée à 4 µg.kg-1 de
poids corporel par jour, soit un apport maximal de 240 µg.j-1 pour un homme de 60 kg.
Considérant que la boisson représente 2 L par personne et par jour et contribue pour 10% des
apports totaux journaliers, la quantité maximale de sélénium absorbée lors des breuvages doit
être de 24 µg de sélénium par jour. Ainsi, l’eau de boisson doit contenir au maximum 12 µg
de sélénium par litre pour ne pas dépasser la dose limite de sélénium quotidienne. Cette valeur
a ensuite été arrondie à 10 µg.L-1.
Dans le contexte international, il est à noter que :
(i) cette limite a fait l’objet de révision par l’OMS suite à l’évolution de la littérature à
propos du sélénium ; une nouvelle limite devrait être proposée dans la quatrième édition du
guide des recommandations pour les eaux de consommation (5).
(ii) Aux Etats Unis, en 1979, Lafond et Calabrese considéraient que la norme séléniée
de 10 µg.L-1 alors en vigueur leur apparaissait inappropriée et trop basse (6). Depuis, l’Agence
de Protection de l’Environnement américaine (EPA) propose aujourd’hui une concentration
maximale de 50 µg.L-1 (7).
11
Chapitre I : Contexte de l’étude, le sélénium dans les eaux de consommation
2 TRAITEMENTS
POSSIBLES
DES
EAUX
DESTINEES
A
LA
CONSOMMATION
Selon l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) (4), les possibilités
de traitement permettant une diminution des teneurs en sélénium dans l’eau destinée à la
consommation sont les suivantes :
- la coagulation – floculation – décantation : le Se(IV) réagit avec le chlorure ferrique
(coagulant) et co-précipite (l’utilisation plus courante de sels d’aluminium prépolymérisés comme coagulant est inefficace). Le pH doit être inférieur à 7,5. Pour le
Se(VI) (généralement majoritaire dans les eaux naturelles), ce procédé nécessite une
étape de réduction préalable.
- la décarbonatation : à pH supérieur à 9 (soude ou chaux), le Se(IV) est bien éliminé
(environ 90%) alors que le Se(VI) présente un rendement d’élimination d’environ
20%.
- l’adsorption sélective : sur alumine activée, charbon actif, dioxyde de manganèse,
geothite (FeO(OH)), anatase (TiO2)... Le pH doit être inférieur à 7,5. Comme pour les
autres techniques, le sélénium IV est mieux éliminé que le Se(VI) qui est dix fois
moins retenu.
- les résines échangeuses d’ions (résines anioniques).
- les traitements membranaires : filtration par nanofiltration ou par osmose inverse.
3 DEMANDE DE DEROGATIONS
Les personnes publiques ou privées responsables de la distribution d’eau ont la
possibilité de demander une dérogation aux limites de qualité de l’eau auprès du préfet (article
R. 1321-31 du CSP), « si son utilisation ne constitue pas un danger potentiel pour la santé des
personnes et s’il n’existe pas d’autres moyens raisonnables pour maintenir la distribution de
l’eau destinée à la consommation humaine dans le secteur concerné ». Cette dérogation, qui
doit être d’une durée aussi limitée que possible dans le temps, ne peut excéder trois ans et
peut éventuellement être renouvelée deux fois.
La circulaire DGS 2004/602 du 15 décembre 2004 relative à la gestion du risque
sanitaire en cas de dépassement des limites de qualité des eaux destinées à la consommation
humaine précise les conditions pour le paramètre sélénium : « en cas de dépassement de la
limite de qualité (10 µg.L-1), une dérogation peut être octroyée sous conditions. Pendant la
période dérogatoire, une teneur maximale en sélénium dans l’eau comprise entre 10 et
12
Chapitre I : Contexte de l’étude, le sélénium dans les eaux de consommation
40 µg.L-1 peut être admise. Toutefois, l’octroi d’une dérogation doit impérativement être
accompagnée :
- d’une restriction de l’eau pour les usages alimentaires pour les enfants (moins de
4 ans) lorsque les teneurs en sélénium sont supérieures à 20 µg.L-1,
- d’une recommandation à la population, de reconsidérer la consommation de
compléments alimentaires à base de sélénium lorsque l’eau de distribution publique
est utilisée pour des usages alimentaires… ».
Pour des teneurs en sélénium dans l’eau d’alimentation comprises entre 40 et
70 µg.L-1, la demande de dérogation est soumise aux instances nationales d’expertise.
En cas de présence de sélénium à des teneurs supérieures à 70 µg.L-1, aucune
dérogation ne peut être accordée.
4 CONCENTRATIONS EN SELENIUM DES EAUX
En dehors de quelques zones géographiques, la concentration séléniée des eaux de
consommation est, en général, de quelques microgrammes par litre, voire beaucoup moins (8).
4.1
Hors de France
Deux zones géographiques situées hors de France, alimentées en eau de consommation
contenant entre 50 et 125 µg.L-1 de sélénium pour la première (Etats-Unis) et entre 4 et
9 µg.L-1 pour la deuxième (Italie), ont fait l’objet d’études épidémiologiques décrites cidessous.
Aux Etats Unis (Colorado), une population recevant une eau contenant entre
50 et 125 µg.L-1 de sélénium, a été étudiée par Tsongas et Ferguson (9). Ces auteurs ont mis
en évidence une plus forte concentration séléniée contenue dans les urines des sujets recevant
une eau riche en sélénium par rapport à celle des sujets recevant une eau moins riche en
sélénium ([Se]eau de consommation entre 1 et 16 µg.L-1) (86 sujets). Cependant aucune différence
d’incidence ou de prévalence de maladies n’a pu être mise en évidence (85 paramètres
étudiés).
En Italie, une partie de la population de Reggio Emilia a reçu une eau contenant une
concentration séléniée entre 4 et 9 µg.L-1 jusqu’en 1988. Les études effectuées ont porté sur :
- la recherche de la mortalité par cancer sur 4419 sujets pendant une période de 7
ans (10),
13
Chapitre I : Contexte de l’étude, le sélénium dans les eaux de consommation
-
la recherche d’apparition de malformations : prévalence de malformations
congénitales et d’avortements spontanés entre 1980 et 1988 (353 naissances) (11),
- la mortalité par cancer, maladie cardio-vasculaire et neurologique sur 12 ans (2065
sujets) (12),
- le risque de sclérose latérale amyotrophique (maladie neurodégénérative d’origine
inconnue) (13).
Les auteurs n’ont pu mettre en évidence de relation entre l’exposition au sélénium et le
caractère recherché, excepté dans le cas de la sclérose latérale amyotrophique, laissant
supposer que la progression de cette maladie influence le métabolisme du sélénium
(diminution des apports séléniés, augmentation de l’utilisation dans certains tissus…).
Cependant, les auteurs dénoncent plusieurs limites méthodologiques : un manque
d’information concernant les facteurs de confusion (style de vie), un manque de précision
dans la caractérisation de l’exposition de la population (simple dichotomie), un nombre de
sujets trop faible engendrant une imprécision des estimations (11).
Les auteurs suggèrent que les apports de la population ne doivent pas être
significativement différents des apports moyens nationaux. Mais aucune évaluation des
apports ou du statut sélénié n’a été effectuée pour confirmer cette hypothèse (10).
4.2
En France
A notre connaissance, seules les eaux de consommation de deux zones présentent des
teneurs séléniées supérieures à la limite de qualité : l’Essonne (14) et la Vienne. Dans ces
deux zones, les teneurs en sélénium sont aujourd’hui comprises entre 10 et 20 µg.L-1 et
d’origine naturelle.
4.3
Cas de la Vienne
4.3.1 Historique
L’observation répétée de teneurs séléniées supérieures à 10 µg.L-1 au départ de
certaines stations de production d’eau de la Vienne a conduit à la mise en place en 1997,
d’une campagne de prélèvements intensive (Figure 2 page 16). Celle-ci avait révélé des
dépassements des exigences de qualité vis-à-vis du sélénium sur douze captages alimentant
huit unités de distribution (zone géographique desservie par une qualité d’eau sensiblement
identique tout au long de l’année). Ces unités approvisionnaient 40 000 à 55 000 habitants et
contenaient entre 11 et 40 µg.L-1 de sélénium. Afin de remédier à cette situation, les premières
opérations entreprises ont porté sur la recherche d’autres ressources et sur les possibilités
d’interconnexions entre réseaux pour permettre de diluer. Finalement, ces opérations ont
14
Chapitre I : Contexte de l’étude, le sélénium dans les eaux de consommation
entraîné la fermeture de quatre captages mais quatre collectivités de la Vienne (15) restent
actuellement approvisionnées avec une eau riche en sélénium, sous couvert d’un accord
dérogatoire temporaire (16). Ces quatre collectivités sont présentées ci-dessous.
4.3.2 Situation géographique
Les quatre collectivités concernées par une concentration en sélénium dans les eaux de
consommation supérieure à 10 µg.L-1 sont situées dans deux zones géographiques, à l’Est du
département de la Vienne (Figure 1).
Les communes desservies sont (regroupement par Syndicat Intercommunal
d’Alimentation en Eau Potable SIAEP) :
- Coussay-les-Bois, Lésigny et Mairé : SIAEP de Coussay-les-Bois (zone 2 sur la
Figure 1),
- Leigné-les-Bois : SIAEP de Vicq-sur-Gartempe (unité de distribution B : les Vignaux)
(zone 2 sur la Figure 1),
- Leignes-sur-Fontaine, La Chapelle-Viviers et Pindray : SIAEP de Leignes-surFontaine (zone 1 sur la Figure 1),
- Montmorillon et Jouhet (zone 1 sur la Figure 1).
Figure 1 : Zones de la Vienne ayant une concentration séléniée des eaux de consommation
supérieure à la norme de 10 µg.L-1 ((la station thermale de la Roche-Posay est représentée par la fontaine
(Cf. paragraphe 4.3.4)).
15
Chapitre I : Contexte de l’étude, le sélénium dans les eaux de consommation
4.3.3 Concentration séléniée des eaux destinées à la consommation
Les concentrations séléniées des eaux de consommation des communes concernées
sont présentées sur la Figure 2.
Les collectivités du SIAEP de Leignes-sur-Fontaine reçoivent des eaux d’origine
différente : La Chapelle-Viviers reçoit majoritairement l’eau du forage de Servon, Pindray
celle du forage de Tussac et Leignes-sur-Fontaine reçoit un mélange des deux forages.
45
[Se] µg.L
-1
40
35
Montmorillon-Jouhet
30
Coussay-les-Bois
25
20
Leigné-les-Bois
15
Leignes-sur-Fontaine
10
Pindray
La Chapelle Viviers
5
0
11/3/97 24/7/98 6/12/99 19/4/01
1/9/02 14/1/04 28/5/05 10/10/06
10/10/0 22/2/08
6
Dates de prélèvement
Figure 2 : Concentrations séléniées déterminées dans les eaux de consommation des collectivités
depuis 1997 (DDASS).
L’ensemble de ces données est commenté au paragraphe 2.1.1.1 page 165.
4.3.4 Origine
Le sélénium présent dans les eaux a une origine géologique naturelle par lessivage des
roches du Jurassique et du Turonien.
L’eau distribuée a pour origine :
- la nappe aquifère semi-captive du Jurassique moyen pour les eaux de :
o Montmorillon et Jouhet (deux captages : Roche (source) et Chambon (forage)),
o Leignes-sur-Fontaine (deux forages : Tussac (profondeur de 121 m) et Servon
(profondeur de 128 m)) ;
- la nappe aquifère libre du Turonien (Crétacé secondaire) pour les eaux de :
o Coussay-les-Bois (forage de Fontaine Rateau (profondeur de 60 m)),
o Leigné-les-Bois (forage des Vignaux (profondeur de 55 m)).
Les roches de cette même période du Turonien, à quelques kilomètres au nord de cette
zone (Figure 1), ont généré une eau très riche en sélénium ([Se] ≈ 50-60 µg.L-1) localisée et
alimentant exclusivement la station thermale de la Roche-Posay. La forte concentration
séléniée de cette eau serait due à la recharge des aquifères à travers les couches tertiaires de
l’éocène (17). Ses propriétés, en partie dues à la présence de sélénium, permettent le
traitement des pathologies dermatologiques (18). Par un suivi clinique de sujets atteints de
16
Chapitre I : Contexte de l’étude, le sélénium dans les eaux de consommation
psoriasis traités à la Roche-Posay, Pinton et al. ont montré que la moyenne des taux
plasmatiques de sélénium augmente de façon concomitante à l’amélioration clinique des
patients (19, 20).
4.3.5 Solutions envisagées
Les solutions pour maintenir une teneur en sélénium respectant la norme peuvent être
la recherche de nouvelles sources ou l’élimination du sélénium de l’eau par un traitement
appliqué dans les usines.
Concernant l’élimination du sélénium, des essais effectués en laboratoire, portant sur
l’eau de Chambon ont été réalisés en 1999 (21). Les résultats ont montré que, parmi les
procédés testés (coagulation-floculation, nanofiltration, adsorption, résine échangeuses
d’ions), seule la nanofiltration et l’échange d’ions pouvaient être des procédés efficaces pour
éliminer le sélénium. En raison des coûts d’investissement et de fonctionnement très
supérieurs de la nanofiltration, seul le traitement sur résine échangeuses d’ions a été ensuite
étudié. L’inconvénient de cette méthode est la production d’éluats chargés en sélénium et en
sulfate ou en chlorure (selon le type de régénération) qu’il est nécessaire de traiter. Le coût
d’investissement était estimé (en 1999) à 380 000 € (traitement des éluats non compris). Le
coût de fonctionnement (réactif uniquement) était estimé entre 0,8 à 2,6 cts d’€.m-3 selon le
type de réactifs.
Actuellement, hors la teneur en sélénium, ces eaux ne nécessitent aucun traitement et
subissent uniquement une désinfection par le chlore gazeux.
L’installation et la mise en œuvre de traitements pour éliminer le sélénium sont
lourdes et onéreuses. Avant toute décision, il convient d’évaluer précisément les risques
encourus par la population et ce pour trois raisons :
- La norme de 10 µg.L-1 de sélénium dans l’eau est issue d’un calcul théorique (Cf.
paragraphe 1 page 11).
- Les valeurs maximales des eaux incriminées restent inférieures à 40 µg.L-1 depuis
1997 (Figure 2 page 16).
- Enfin, les Etats-Unis affichent une norme à 50 µg.L-1.
Dans ce contexte, il est apparu nécessaire de déterminer précisément le niveau
d’exposition des sujets résidant dans ces communes, en comparant les apports séléniés
quotidiens de cette population par rapport à la DSEIO de 240 µg.j-1 fournie par l’OMS (3).
Ce travail fait l’objet de cette thèse d’Université.
17
Chapitre I : Contexte de l’étude, le sélénium dans les eaux de consommation
18
Chapitre I : Contexte de l’étude, le sélénium dans les eaux de consommation
Chapitre II :
Synthèse bibliographique
19
Chapitre I : Contexte de l’étude, le sélénium dans les eaux de consommation
20
Chapitre II : Synthèse bibliographique
1 LE SELENIUM DANS L’ENVIRONNEMENT ET CHEZ LES ANIMAUX
Le sélénium est un élément peu abondant (élément-trace), mais il est ubiquitaire. Il se
retrouve dans tous les principaux compartiments environnementaux via des transferts résumés
sur la Figure 3. Cette partie présente les caractéristiques physico-chimiques du sélénium puis
détaille sa présence dans les différents compartiments de l’écosystème.
ATMOSPHERE
Dépôts sur toutes les surfaces
principalement par l’eau de
pluie
Emissions dues à
l’activité
volcanique
Emissions
anthropiques
Emissions de
composés
méthylés
Contamination
INDUSTRIE AGRICULTURE
Erosion
E
A
U
PLANTES
BACTERIES
OCEANS
SOL
Figure 3 : Cycle environnemental du sélénium adapté de Haygarth et al. (22).
1.1
Chimie du sélénium
Le sélénium appartient à la famille des métalloïdes. De numéro atomique 34, il se situe
dans la même colonne que le soufre avec lequel il présente des analogies. Ainsi, quel que soit
le compartiment de l’écosystème, sa présence est étroitement liée à celle du soufre.
La masse molaire du sélénium élémentaire est de 78,96 g.mol-1. Ses températures de
fusion et d’ébullition sont respectivement de 217 ± 1°C et 684,9 ± 1°C (23).
A température ambiante, il se présente sous forme solide, stable, insoluble dans l’eau
et les solvants organiques usuels. Il existe sous différentes formes physiques : une forme
amorphe rouge ou noire et une forme cristalline rouge ou grise. Le sélénium gris ou
21
Chapitre II : Synthèse bibliographique
« métallique » (improprement appelée ainsi en raison de son aspect), de structure hexagonale
et photoconducteur, apparaît lorsqu’on chauffe les autres variétés de sélénium vers 200°C.
Il possède six isotopes naturels (abondance naturelle) :
77
Se (7,5%), 78Se (23,5%), 80Se (50%) et 82Se (9,0%) (24).
74
Se (0,9%),
76
Se (9,0%),
Il peut exister sous plusieurs états d’oxydation : -II (séléniure), 0 (sélénium
élémentaire), + IV (sélénite) et + VI (séléniate). La répartition et les diverses associations du
sélénium dépendent essentiellement du pH, des conditions d’oxydo-réduction et des
cinétiques de réaction. Les effets du pH et du potentiel d’oxydo-réduction sur les différents
états d’oxydation du sélénium sont présentés sur la Figure 4.
1000
2-
SeO4
H2SeO3
500
HSeO3
E (mV)
2-
SeO3
Se
0
-
HSe
H2Se
- 500
2
4
6
8
10
pH
Figure 4 : Diagramme potentiel-pH du sélénium établi pour une concentration en sélénium
de 10-6 mol.L-1 (25).
D’une façon générale, les composés chimiques peuvent différer dans la composition
isotopique, le degré d’oxydation ou état électronique (comme décrit précédemment), ou dans
la nature de leurs liaisons aux substituants, qui peuvent être complexés ou liés par covalence.
Ainsi, chaque composé peut être considéré comme une espèce chimique différente, ce qui
conduit l’IUPAC à distinguer clairement les définitions suivantes (26) :
- analyse de spéciation : activité analytique qui permet d’identifier et/ou de déterminer
la quantité d’une ou plusieurs espèces chimiques dans un échantillon ;
- spéciation d’un élément ou spéciation : distribution d’un élément parmi les différentes
espèces chimiques existantes dans un système.
22
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Les formes les plus couramment rencontrées sont présentées dans le Tableau 1 (27) et
possèdent des propriétés différentes.
Tableau 1 : Exemples de composés séléniés inorganiques et organiques.
Dénomination
Composés inorganiques
Sélénite
Séléniate
Dioxyde de sélénium
= anhydride sélénieux
Séléniure d’hydrogène
= hydrure de sélénium
Séléniure de métaux
= séléniure inorganique
Composés organiques
Sélénométhionine
Homologue de la méthionine
(acide aminé soufré)
Sélénocystéine
Homologue de la cystéine
(acide aminé soufré)
Diméthylséléniure
Diméthyldiséléniure
Ion triméthysélénonium
1.2
Formule chimique
-
Etat d’oxydation
2-
H2SeO3, HSeO3 , SeO3
2H2SeO4, HSeO4 , SeO4
SeO2
-
H2Se, HSe , Se
2-
Abréviation
+IV
+VI
+ IV
-II
MSe
CH3-Se-(CH2)2-CH-NH2
-II
Se-Met
-II
Se-Cys
-II
-II
-II
DMSe
DMDSe
TMSe
COOH
H-Se-CH-NH2
COOH
CH3-Se-CH3
CH3-Se-Se-CH3
+
(CH3)3Se
Usages industriels du sélénium
Le sélénium possède un large spectre d’utilisation : de l’agriculture aux procédés
industriels high-tech (24, 27, 28). Ainsi, il est employé dans :
- l’industrie électrique et électronique pour la fabrication de redresseurs de courants, de
cellules photoélectriques, de tambours de photocopieurs (grâce aux propriétés
photosensibles et semiconductrices du « sélénium métallique »),
- l’industrie métallurgique pour la préparation d’alliages facilement usinables et
résistant à la corrosion et le traitement de surface des métaux,
- l’industrie des lubrifiants comme additifs pour la fabrication d’huiles lubrifiantes,
- l’industrie du verre et de la céramique pour la décoloration (neutralisation de la
coloration due aux oxydes de fer) et la pigmentation (variétés de verre rouge
employées pour la signalisation lumineuse, comme filtres de lumière ou dans
l’équipement infrarouge, et verre noir utilisé comme revêtement des édifices
modernes),
- l’industrie chimique comme catalyseurs,
- l’industrie des peintures et vernis comme pigments inorganiques,
- l’industrie du caoutchouc pour la vulcanisation du caoutchouc en présence de soufre,
- l’industrie alimentaire et pharmaceutique comme suppléments alimentaires pour
l’homme (Cf. paragraphe 3.1.1.4 page 42),
- l’agriculture comme fertilisants et suppléments alimentaires pour l’animal (Cf.
paragraphe 1.8 page 30).
23
Chapitre II : Synthèse bibliographique
1.3
Le sélénium dans la croûte terrestre et les sols
La croûte terrestre, composée de 95% de roches magmatiques et 5% de roches
sédimentaires (29), renferme une concentration moyenne de sélénium de 0,09 µg.g-1 (69ème
position par ordre d’abondance) (24). Le sélénium est surtout concentré dans les sulfures
minéraux (galène PbS, chalcopyrite CuFeS2, pyrite FeS2), et de façon générale, les élémentstraces sont hautement dispersés dans une large variété de minéraux. Comme le montre le
Tableau 2, cette concentration est variable selon le type de roche.
Tableau 2 : Concentrations moyennes en sélénium dans différents types de roches (24, 29).
Types de roches
Roches magmatiques
Basalte (en surface)
Granit (profonde)
Roches sédimentaires
Schiste (80%)
Argile
Grès (15%)
Carbonate (5%)
-1
[Se total] (µg.g )
0,05-0,11
0,05-0,06
0,6
0,4-0,6
0,05
0,08
Les roches sédimentaires sont les plus riches en sélénium et les plus fréquemment
retrouvées à la surface de la terre. Ainsi, dans les sols, la concentration moyenne en sélénium
est estimée à 0,2 µg.g-1 (29).
Il existe une variation de cette concentration à travers le monde. Les zones rocheuses,
peu recouvertes de sédiments ou résistantes à l’érosion sont déficientes en sélénium (30),
tandis que la plupart des sols sélénifères et potentiellement toxiques est formée à partir des
schistes provenant de la période du Crétacé.
Par conséquent, il existe des zones dites séléniprives (exemple : une partie de la Chine,
la Nouvelle Zélande ([Se total]=0,1 µg.g-1)) et des zones dites sélénifères (exemple : certains
états des USA, Irlande ([Se total]=1200 µg.g-1)).
La présence de sélénium dans le sol peut également être due à des apports
anthropiques provenant (28) :
- de l’exploitation et de la combustion des énergies fossiles (charbon, huile de
graissage) puisque la plupart des déchets solides et des effluents liquides issus de la
production d’énergie électrique est enrichie en sélénium,
- de l’exploitation minière,
- des industries de raffinage des métaux (que ce soit par traitement physico-chimique ou
thermique),
- des décharges publiques qui peuvent contenir du matériel riche en sélénium comme
des composants photoélectroniques provenant d’ordinateurs ou d’équipements
industriels électroniques,
- de l’utilisation d’engrais sélénié, de lisier de porc ou de bétail. Selon certains auteurs,
il n’est pas rare que ces fumiers renferment 50-150 µg.L-1 de sélénium (31),
24
Chapitre II : Synthèse bibliographique
-
1.4
de la production électrolytique de manganèse métallique où le sélénium est utilisé
comme additif (environ 75% de la production de manganèse).
Le sélénium dans l’atmosphère
En dehors des zones volcaniques, la concentration moyenne de sélénium
atmosphérique est évaluée à 0,04 ng.m-3 avec des variations entre 0,1 et 10 ng.m-3 dans la
plupart des zones urbaines (3). Par exemple, en Espagne, cette concentration varie entre 0,2 et
0,5 ng.m-3 et en Inde, entre 0,02 et 2 ng.m-3 (32).
-
-
Le sélénium atmosphérique peut être d’origine :
naturelle (60% environ) :
o issu de l’activité volcanique (24),
o issu de l’émission de dérivés séléniés méthylés volatils (biométhylation)
notamment par les micro-organismes des océans. En effet, les océans sont
présumés être une source majeure de sélénium pour l’atmosphère (entre 45 et
77% de l’émission globale). Amouroux et al. ont déterminé qu’en moyenne
0,51 µg.m-2.j-1 de sélénium est émis de l’océan Atlantique nord . Ainsi ils
estiment qu’environ 35 000 tonnes de sélénium sont émises par an à partir des
océans. Les espèces majoritaires seraient le diméthylsélénosulfure (DMSeS) et
le diméthylséléniure (DMSe). Ce dernier semble produit par des
coccolithophores similairement à la formation de diméthylsulfure (DMS).
Comme pour le cycle marin des sulfures, les espèces séléniées volatiles
semblent émises de la surface marine et piégées par des particules
atmosphériques (33).
La biométhylation est également un phénomène observé chez les bactéries des
eaux douces et des sols, les plantes, les animaux et les hommes, en particulier
lors d’intoxication (29, 34, 35, 36). Ce processus de détoxication intensif pour
certaines plantes (Cf. page 28), peut être mis à profit pour éliminer le sélénium
contaminant des sols. Il s’agit d’une technologie récente appelée
phytoremédiation (37, 38).
anthropique (environ 40%) :
Les industries de raffinage des métaux qui utilisent le traitement thermique sont
responsables de la volatilisation de sélénium sous forme de vapeur. Lors du
refroidissement, ce sélénium peut adhérer aux fines particules atmosphériques.
Les précipitations permettent un retour au sol de ce sélénium atmosphérique.
25
Chapitre II : Synthèse bibliographique
1.5
Le sélénium dans les eaux de surface
Dans l’écosystème aquatique, le sélénium est issu du lessivage des sols. Les teneurs
sont variables en fonction de la richesse des sols traversés et du pH de l’eau.
Le sélénium est essentiellement sous forme inorganique et plus particulièrement à
l’état d’oxydation IV et VI dans les eaux aérées. La répartition de ces deux espèces est
fonction du type d’eau, de la profondeur, de l’aération et du pH. Dans les eaux naturelles, les
formes majoritaires du Se IV sont les espèces HSeO3- et SeO32-, la prépondérance de l’une sur
l’autre dépend du pH (pKa H2SeO3/HSeO3-=2,35 ; pKa HSeO3-/SeO32-=8). Le Se VI existe
essentiellement sous forme SeO42- (pKa H2SeO4/HSeO4-=0 et pKa HSeO4-/SeO42-=1,7).
Le sélénium dissous peut demeurer libre en solution, être absorbé par un organisme ou
être retenu par la matière colloïdale organique et/ou inorganique. Cette dernière possibilité est
la voie majoritaire. Ainsi 70 à 85% du sélénium organique et inorganique peut être lié aux
particules colloïdales et de ce fait être éliminé dans les sédiments (39).
Les eaux de surface (rivière et lac) présentent, en général, des concentrations en
sélénium total dissous de l’ordre de 0,1 à 0,3 µg.L-1 (8, 40) sauf si l’eau est alcaline et draine
des régions volcaniques (30), comme c’est le cas par exemple en Argentine ([Se]=48 µg.L-1)
(24). Les concentrations séléniées de l’eau de mer ainsi que celles des précipitations sont
généralement inférieures à 1 µg.L-1 (8).
1.6
Le sélénium dans les organismes aquatiques
L’apport en sélénium chez les organismes aquatiques peut être schématisé par la
Figure 5 (41).
EAU
Se (IV) Se(VI)
Se organique
Particules sédimentaires
Se(0), Se(-II) organique
Déchets enrichis
1
2
5
PLANCTON
Phytoplancton
Zooplancton
4
3
Mollusques
Crustacés
Poissons
Figure 5 : Sources en sélénium chez les organismes aquatiques (41).
26
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Les apports séléniés des mollusques, crustacés et poissons sont principalement issus
du plancton (voie 3). Le facteur de bioaccumulation des poissons, défini comme le ratio entre
la concentration d’un composé chimique d’un organisme résultant de toutes les voies
d’exposition possibles et la concentration du milieu aquatique, est en moyenne de 22 000
(42). Ainsi, le poisson, contenant 0,2 µg.g-1 de sélénium en moyenne, est classé comme une
source séléniée alimentaire privilégiée.
Par ailleurs, en cas de contaminations séléniées, l’apport direct par l’eau peut être
responsable de toxicité. Plusieurs cas ont été rapportés par Lemly (28) mais un seul cas
majeur de toxicité environnementale du sélénium a été décrit en 1985 dans le refuge national
de Kesterson (Vallée San Joaquim, Californie). La mort et la déformation de poissons et
d’oiseaux aquatiques ont été observées dans cette zone où plusieurs conditions étaient réunies
pour que la concentration en sélénium dans l’eau atteigne en moyenne 300 µg.L-1 (43).
L’examen des populations et des animaux domestiques vivant à proximité n’a pas mis en
évidence d’effets néfastes (44).
1.7
Le sélénium dans les végétaux
1.7.1 Métabolisme du sélénium chez les végétaux
Le sélénium n’est pas indispensable à la vie du règne végétal mais il entre tout de
même dans le métabolisme des plantes. Ceci permet de le rendre disponible pour les
organismes animaux et humains (45).
Le sélénium est absorbé par les plantes sous forme de séléniate ou sélénite. Son
métabolisme est intimement lié à celui du soufre (46). Les séléniates sont absorbés par le
transporteur des sulfates. Il existe donc une compétition d’absorption entre les sulfates et les
séléniates. Après absorption, les séléniates sont transportés aux chloroplastes via la voie des
sulfures. Ils sont transformés en adénosine 5’-phosphoséléniate par l’Adénosine Tri Phosphate
sulfurylase (ATP sulfurylase). Cette étape serait une des étapes limitant l’assimilation du
séléniate (37). Puis, l’adénosine 5’-phosphoséléniate est réduit en sélénite puis en sélénide en
présence de glutathion (GSH).
La résultante de ce métabolisme est la production d’acides aminés séléniés comme la
sélénométhionine et la sélénocystéine qui sont ensuite incorporés dans les protéines
(Figure 6). Cette incorporation ne se fait pas de manière spécifique : les acides aminés
séléniés sont incorporés en compétition avec leurs homologues soufrés (par exemple pour les
céréales, la sélénométhionine est incorporée en compétition avec la méthionine (47)).
27
Chapitre II : Synthèse bibliographique
2-
2-
2-
SeO4
SeO3
Se
Sol
Sol
Se-Cys
Plante accumulatrice
DMDSe
Se-cystathione
Se-methyl Se-Cys
Protéines
séléniées
Se-homocystéine
Se-methyl Se-Met
DMSe
Se-Met
Figure 6 : Mécanisme d'assimilation du sélénium chez les végétaux adapté de Dumont et al. (48).
Certains auteurs ont montré qu’à dose convenable, le sélénium serait capable
d’augmenter le taux de croissance des plantes en renforçant l’activité antioxydante, en
retardant les effets de sénescence et en améliorant l’utilisation des courtes longueurs d’onde
pour la photosynthèse (47).
A haute dose, il semble que les plantes réduisent leur croissance et synthétisent des
composés volatils, en particulier le DMSe, pour détoxifier (49, 50). Cependant, certaines
plantes dites accumulatrices peuvent supporter des concentrations en sélénium plus élevées.
Celles-ci sont décrites au paragraphe suivant.
1.7.2 Facteurs influençant la teneur séléniée des végétaux
-
-
La teneur séléniée des plantes dépend :
du type de végétal et de son âge (51) : en général, la teneur séléniée des plantes est
faible sauf pour les plantes dites accumulatrices de sélénium. En effet, il existe les
plantes accumulatrices primaires, ou hyperaccumulatrices (Astragalus) qui ont une
concentration de l’ordre de 1000 µg.g-1 et les plantes accumulatrices secondaires
contenant une concentration de l’ordre de 100 µg.g-1 (Brassica) (52). Ce sont ces
variétés, en particulier Brassica juncea qui sont utilisées dans le procédé de
phytoremédiation (29, 52). Chez ces plantes, la méthylsélénocystéine peut devenir le
composé majoritaire (jusqu’à 80% du sélénium total). La synthèse de cette molécule
permet d’éviter la toxicité du sélénium car celle-ci ne peut être incluse dans les
protéines (51) (Cf. Figure 6 page 28).
de la concentration séléniée du sol : l’utilisation de fertilisant sélénié, notamment
sous la forme de séléniate, permet d’augmenter la concentration de la plante (53). Ce
phénomène a été mis à profit à partir de 1984, en Finlande, où un risque de carence en
28
Chapitre II : Synthèse bibliographique
sélénium de la population avait été dénoncé. De nombreux travaux ont été publiés
concernant l’impact de cette application sur les concentrations séléniées des aliments
(47, 54, 55, 56). Les répercussions semblent variables selon les catégories
alimentaires : augmentation de la concentration en sélénium de 10 à 13 fois pour les
céréales, la viande et le lait, 6 fois pour le fromage et 3 fois pour les œufs (47). Grâce
à cette mesure, le problème de déficience séléniée de la population semble avoir été
résolu. En effet, les apports séléniés des finlandais atteignent aujourd’hui 100-200
µg.j-1 (56) alors qu’ils étaient de 30 à 40 µg.j-1 avant la mise en place de cette politique
(en 1978, 57).
Cependant, la concentration séléniée du sol ne suffit pas pour prédire la richesse des
végétaux. Par exemple, les sols finlandais ne sont pas exceptionnellement pauvres en
sélénium (47). Les sols d’Hawaï riches en sélénium (6 à 15 µg.g-1) ne produisent pas de
végétation sélénifère et à l’inverse, les sols du sud Dakota et du Kansas contenant moins de
1 µg.g-1 produisent une végétation riche en sélénium (24).
En général, seulement une petite portion des éléments-traces du sol est biodisponible
(29) (la biodisponibilité est définie comme la part du nutriment ingéré utilisée pour les
fonctions physiologiques ou le stockage (58)). La biogéochimie du sélénium est complexe. La
mobilité et la disponibilité de cet élément dans les sols sont contrôlées par des procédés
chimiques tels que la précipitation-dissolution, l’adsorption-désorption, la complexationdissociation et l’oxydo-réduction.
Ainsi, la part de sélénium disponible à la plante dépend de l’importance relative de
chaque procédé, fonction des propriétés du sol :
- le pH et le potentiel redox du sol vont influer sur la stabilité des formes physicochimiques du sélénium (Cf. Figure 4 page 22). Ces formes présentent des mobilités
différentes (par mobilité croissante) : séléniure < sélénium élémentaire < sélénite <
séléniate (34). Ainsi, plus le milieu est réducteur, plus les espèces séléniées deviennent
immobiles : les séléniures de métaux et le sélénium élémentaire sont insolubles, les
sélénites sont peu disponibles car ils se fixent très fortement aux hydroxydes ferriques
formant une entité insoluble, tandis que les ions séléniates sont solubles et
assimilables. Cette différence d’adsorption sur les hydroxydes ferriques est expliquée
par une différence de complexation : l’ion séléniate serait faiblement lié à la goethite
par une complexation de surface alors que l’ion sélénite serait fortement lié par
formation d’un complexe interne excluant les molécules d’eau et générant une
proximité plus importante sélénium-fer au sein du complexe (59).
Dans les sols acides et faiblement aérés, le sélénium est principalement sous forme de
séléniure et de sélénium métallique insoluble. Dans les sols alcalins, bien aérés, le
sélénium est oxydé sous forme d’ions séléniates facilement assimilables par les plantes
(34, 47, 60, 61).
29
Chapitre II : Synthèse bibliographique
-
-
la teneur en sels minéraux du sol (60) (naturelle ou modifiée suite à l’addition de
fertilisants) : par exemple, l’utilisation de fertilisants contenant du sulfate, du
phosphore, ou de l’azote peut diminuer l’absorption du sélénium (24).
la teneur en matières organiques du sol : certains auteurs ont observé une
corrélation inverse entre la teneur en matières organiques du sol et la teneur en
sélénium soluble dans l’eau (biodisponible) (62, 63).
Le climat (la température, l’humidité et l’irrigation) semble également un facteur
déterminant (30, 60). En effet, la biodisponibilité du sélénium dans les zones tropicales
semble supérieure à celle observée dans les régions froides et tempérées parce que la roche
mère est plus vite érodée, que les sols sont généralement plus alcalins et contiennent moins de
matières organiques. Le sélénium est également plus disponible à la plante lors de conditions
de faibles précipitations. En effet, certains auteurs ont noté que l’irrigation engendre une
diminution significative de la concentration séléniée des céréales (30-75%) et proposent trois
hypothèses pour expliquer ce phénomène : un effet de dilution, une compétition de
l’absorption du sélénium avec le soufre contenu dans l’eau d’irrigation et une augmentation
des pertes par lixiviation (64).
Enfin, le mode d’agriculture peut également jouer un rôle. Certains auteurs pensent
que la concentration de sélénium dans les plantes cultivées est plus faible qu’il y a 50 ans
suite à l’avènement des méthodes d’agriculture et de production modernes (agriculture
intensive). En effet, la même quantité de sélénium doit être partagée par des plantes bien plus
nombreuses (65). Cette hypothèse a été confirmée par Ekholm et al. (55) qui ont observé une
diminution significative de la concentration des éléments-traces des végétaux depuis 30 ans.
1.8
Le sélénium chez les animaux
1.8.1 Chez les animaux d’élevage
La source de sélénium des animaux provient de leur alimentation. Comme celle-ci
peut être très variable en fonction des zones géographiques, les animaux peuvent souffrir de
symptômes de carence ou de toxicité :
- les symptômes de carence en sélénium sont appelés la « maladie du muscle blanc » : il
s’agit d’une dystrophie musculaire affectant particulièrement les animaux en période
de croissance. Ces animaux deviennent faibles et ne peuvent plus se nourrir. La mort
subite peut survenir si une complication cardiaque se produit (66).
- les signes de toxicité varient selon les espèces mais deux tableaux cliniques principaux
sont décrits :
30
Chapitre II : Synthèse bibliographique
o la maladie alcaline : elle fait suite à un empoisonnement chronique par
l’ingestion de plantes riches en sélénium (plantes accumulatrices secondaires).
Elle est caractérisée par des atteintes de la peau et des sabots (24, 66).
o le syndrome des « blind staggers » ou « animaux titubants » : il serait causé par
l’ingestion de plantes accumulatrices primaires qui entraînerait des atteintes
musculaires (y compris respiratoire) ainsi qu’une cécité.
A dose satisfaisante (environ 100 à 300 µg de sélénium par kg de poids frais de
nourriture), il a été noté que le sélénium pouvait avoir des effets bénéfiques sur la croissance,
la santé et la production des animaux (66, 67). Ces observations sont à l’origine de
l’utilisation du sélénium de plus en plus répandue dans le domaine agricole. Par exemple, en
Finlande, les animaux commerciaux (porcs) sont supplémentés en sélénite depuis 1969 (47),
comme en Australie, bien qu’il n’y ait pas de cas majeur de déficience en sélénium observé
chez les animaux dans ce pays (66). Cette supplémentation est introduite soit directement à
l’animal par voie injectable ou orale (incorporation de sélénite ou séléniate dans l’eau ou au
bloc de sel, utilisation de comprimés à relargage lent dans l’intestin de l’animal…), soit
indirectement par application de sélénium sur les pâtures (pour augmenter la teneur des
plantes ingérées par les animaux) (66, 67). Ainsi, l’apport sélénié de l’animal va dépendre de
la pratique de supplémentation en sélénium. En France, le porc industriel serait plus concentré
que le porc fermier de par la supplémentation effectuée dans l’élevage industriel (24).
1.8.2 Chez les animaux de laboratoire : tests de toxicité
1.8.2.1
Toxicité aiguë
Le Tableau 3 présente les résultats de toxicité aiguë exprimés en dose létale 50 (DL50)
c’est à dire la dose entraînant la mort de 50% des animaux.
Tableau 3 : Doses létales 50 déterminées pour différentes espèces animales et différentes espèces
séléniées (27).
Composé sélénié
Sélénium élémentaire
Sélénite de sodium
Séléniate de sodium
Sulfure de sélénium
Espèce animale
Rat/cobaye
Rat/souris
Lapin
Cobaye
Rat
Lapin
Souris
Rat
Lapin
DL50 orale mg.kg
6700
7
2,25
5,06
1,6
2,25
370
38
55
-1
Les valeurs de doses létales diffèrent selon les espèces animales et la spéciation du
sélénium.
Ainsi, chez l’animal, les espèces les plus solubles (sélénite et séléniate) seraient les
plus toxiques (27). D’autres auteurs considèrent que la toxicité des sels inorganiques est peu
différente de celle des acides aminés séléniés, la DL50 restant inférieure à 10 mg.kg-1 de poids
corporel en moyenne (par ingestion) (68).
31
Chapitre II : Synthèse bibliographique
-
-
Les modifications observées après une exposition orale sont localisées au niveau (27) :
du système nerveux central : faiblesse musculaire, perte de vigilance, irritabilité,
du tractus respiratoire : congestion, hémorragies et oedèmes pulmonaires, provoquant
des difficultés respiratoires jusqu’à des spasmes d’asphyxie et la mort par arrêt
respiratoire,
du foie et des reins : modification du fonctionnement (à l’autopsie : congestion et
nécrose hépatique et une congestion rénale accompagnée d’hémorragies),
de la peau et des poils : dermatite et perte de poils,
des paramètres sériques : augmentation du taux d’hémoglobine et de l’hématocrite
(chez le chien).
1.8.2.2
Toxicités subchronique et chronique
Les études de toxicités subchronique et chronique ont permis d’estimer des valeurs de
Dose Sans Effet Indésirable Observé (DSEIO) récapitulées dans le Tableau 4 (27).
Tableau 4 : Dose Sans Effet Indésirable Observé (DSEIO) déterminées pour les espèces
inorganiques de sélénium (27).
Composé sélénié
Sélénite de
sodium
Mode d’ingestion orale
Dans la nourriture
Dans l’eau de boisson
Séléniate de
sodium
Dans l’eau de boisson
Espèce animale
Rat
Hamster
Rat
Souris
Rat
Souris
-1 -1
DSEIO mg.kg .j
0,2
0,61
0,4
0,9
0,4
0,8
Durée
42j
42j
90j
90j
90j
90j
Une diminution de croissance, une baisse de la prise de poids, des lésions hépatiques
(cirrhose, nécrose…), pancréatiques (hypertrophie) et spléniques sont observées. La baisse de
consommation hydrique provoquerait une modification des paramètres biologiques sériques et
urinaires.
2 CINETIQUE ET METABOLISME DU SELENIUM CHEZ L’HOMME
2.1
Voies d’absorption
2.1.1 Absorption pulmonaire
Par cette voie, l’apport est estimé à 4,2 ng.j-1 ce qui est négligeable (32). Cependant,
en cas d’exposition professionnelle, cette voie peut devenir importante (23).
32
Chapitre II : Synthèse bibliographique
2.1.2 Absorption cutanée
Comme dans le cas précédent, en dehors d’une exposition professionnelle, les contacts
cutanés ne sont pas un mode majeur d’exposition.
Cependant, l’application topique de préparations à base de sélénium est utilisée pour le
traitement de dermatoses. Par exemple, l’eau thermale de La Roche-Posay
([Se] ≈ 50-60 µg.L-1), dont les propriétés émanent en partie de la forte concentration séléniée,
possède une action sur la dermatite atopique et le psoriasis (17).
Par ailleurs, certaines préparations topiques contenant du sulfure de sélénium (Selsun
®
2,5% et Selsun blue 1%®) sont utilisées comme antifongique à usage local en cas
d’infections à Pytiriasis versicolor, de dermatoses séborrhéiques ou d’états pelliculaires du
cuir chevelu (69).
2.1.3 Absorption digestive
L’efficacité d’absorption du sélénium est élevée (50 à 95%) et ne semble pas soumise
à un contrôle homéostasique (70, 71). Elle dépend de la forme chimique qui implique un
mécanisme d’absorption différent (112) :
- Le sélénium élémentaire n’est pas absorbé, il est irritant pour les muqueuses (57).
- La sélénométhionine est absorbée dans l’intestin grêle par un mécanisme actif
analogue à celui de la méthionine.
- Le séléniate est absorbé dans l’iléon par un mécanisme de transport actif identique à
celui des sulfates (70).
- Le sélénite est absorbé par simple diffusion (24, 70) mais son absorption est stimulée
par la présence de groupements thiol (71). En effet, le sélénite pourrait réagir avec le
glutathion ou la cystéine pour former des composés du type sélénosulfures
(sélénotrisulfure et sélénodiglutathion (71)) qui seraient résorbés après intervention
d’un système enzymatique (24, 72).
- Concernant le mécanisme d’absorption de la sélénocystéine, aucune précision n’a pu
être trouvée dans la bibliographie explorée.
Il semble que le sélénium organique soit mieux absorbé (75 à 90%) que le sélénium
inorganique (45-70%) (24, 57, 72, 73). Parmi le sélénium minéral, l’absorption des séléniates
serait supérieure à celle des sélénites (74).
L’absorption dépend également de l’âge : selon Van Dael et al. (75), l’absorption du
sélénite est d’environ 70% chez l’adulte alors qu’elle serait de 50% chez l’enfant. La
différence d’absorption pour le séléniate est moindre (91% environ chez l’adulte et 97% chez
l’enfant).
33
Chapitre II : Synthèse bibliographique
2.2
Distribution
La teneur en sélénium du corps humain d’un adulte varie entre 3 et 15 mg (71).
Après absorption intestinale, le sélénium est capté par le foie ou les globules rouges.
Dans les érythrocytes, le sélénium est réduit et libéré dans le plasma sous forme différente
(sélénodiglutathion ou séléniure) où il se lie non spécifiquement à des protéines.
Trois entités transportant le sélénium plasmatique sont aujourd’hui distinguées : les
sélénoprotéines non spécifiques, la sélénoprotéine P (plus de 50%) (76), et la glutathion
peroxydase (12-15%) (71).
Dans l’organisme, le sélénium se localise surtout dans les organes suivants (24, 70,
71) :
- Le foie qui contient environ 30% du sélénium total et qui joue un rôle principal dans le
métabolisme du sélénium. Il constitue une zone d’échange rapide avec le sang. La
demi-vie du sélénium hépato-pancréatique est de 2 à 45 jours.
- Les reins qui présentent la concentration séléniée la plus élevée (principal lieu de
synthèse de la glutathion peroxydase plasmatique).
- Les muscles squelettiques, qui de part leur proportion dans l’organisme, constituent un
lieu de stockage important (environ 50% du sélénium corporel total). Le sélénium
présent est lentement échangé avec le sang. Il semble également nécessaire pour leur
fonction. La demi-vie du sélénium musculaire est de 150 jours. A noter que la
concentration du sélénium est plus élevée dans le muscle cardiaque que dans les
muscles squelettiques.
- Les glandes endocrines (les testicules présentent la troisième concentration la plus
élevée après les reins et le foie).
2.3
Métabolisme
La Figure 7 présente les voies métaboliques proposées du sélénium chez les animaux
et l’homme.
34
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Se-Met
Protéines à
sélénium non
spécifiques
CH3Se-Cys
Se-Cys
β lyase
β lyase
β lyase
Méthyltransférase
Séléniate
réduction
Sélénite
GSH
H2Se
CH3SeH
demethylase
voie
pulmonaire
(CH3)2Se
Selenophosphate
Sélénoprotéines
vraies
Sucre Se
+
(CH3)3Se
voie
urinaire
Figure 7 : Métabolisme cellulaire des espèces séléniées chez l'homme adapté de Ducros et Favier,
Letavvayova et al., Suzuki et al. (71, 77, 78).
Le sélénium peut être métabolisé en séléniure selon diverses voies. La Se-Met peut
être métabolisée par la voie analogue à celle de la méthionine ou par trans-sulfuration via la
formation de sélénocystathionine et de sélénocystéine. La Se-Cys est métabolisée en séléniure
par la β-lyase. Les séléniates sont réduits en sélénites qui sont ensuite métabolisés en
séléniure via la formation de sélénodiglutathion.
Ce séléniure peut être transformé en sélénophosphate et incorporé dans la chaîne
polypeptidique des sélénoprotéines sous forme de sélénocystéine. A noter que contrairement
aux plantes, les animaux et les hommes sont incapables de synthétiser la Se-Met (76).
Il existe trois types de protéines séléniées (79, 80) :
- Les protéines dans lesquelles le sélénium est incorporé non spécifiquement : la Se-Cys
et la Se-Met peuvent prendre la place de leurs homologues soufrés respectivement la
cystéine et la méthionine. Les conséquences physiologiques de cette incorporation non
spécifique ne sont pas claires (81).
35
Chapitre II : Synthèse bibliographique
-
Les protéines liant spécifiquement le sélénium : ces protéines ont été peu étudiées ce
qui explique que leur rôle biologique ne soit pas élucidé.
Les sélénoprotéines où la sélénocystéine est incorporée spécifiquement, et ne peut être
substituée par la cystéine lors de la synthèse protéique. En effet, la sélénocystéine,
considérée comme le 21ème acide aminé, est codée par le matériel génétique. Ce
codage se présente de façon particulière. Le codon de l’ARN messager codant pour la
Se-Cys est le codon UGA qui est « normalement » un codon stop. La différenciation
permettant l’incorporation de Se-Cys par son ARN de transfert au lieu d’arrêter la
synthèse de la protéine se caractérise par une forme en tige-boucle de l’ARN messager
en 3’ du codon UGA appelé SECIS (selenocysteine insertion sequence) (79). Les
principales sélénoprotéines ainsi synthétisées sont présentées ci-après.
Il existe des systèmes permettant de réguler la synthèse des sélénoprotéines (81).
2.3.1 Exemples de sélénoprotéines
A ce jour, une trentaine de sélénoprotéines ont été identifiées (71, 74). La
sélénocystéine qui est présente dans leur structure semble indispensable à l’activité
catalytique de la protéine (82). Certaines jouent un rôle qui n’a pas encore été complètement
élucidé (81). Les plus importantes sont détaillées ci-après.
2.3.1.1
Les glutathion-peroxydases (GP)
C’est en 1973 que Rotruck démontre la présence de sélénium dans le site actif de la
GP (83). Quatre isoformes ont été identifiées comportant chacune quatre atomes de sélénium
sous forme de sélénocystéine. Ce sont des enzymes anti-oxydantes essentielles de
l’organisme.
Les glutathion-peroxydases réduisent le peroxyde d’hydrogène ou des hydroperoxydes
lipidiques et phospholipidiques en substances non dangereuses (eau et alcool), en présence de
glutathion réduit, selon la réaction présentée sur la Figure 8 (la régénération du glutathion
réduit est assurée par la glutathion réductase NADPH dépendante).
36
Chapitre II : Synthèse bibliographique
-
Superoxyde
dismutase
O2°
H2O2 + O2
+
NADP
2 GSH
Glutathion
peroxydase
Glutathion
reductase
GSSG
NADPH
H2O
Figure 8 : Réaction des glutathion-peroxydases ; GSH = glutathion réduit,
GSSG = glutathion oxydé (58).
Cette fonction permet de réduire la propagation des dommages oxydatifs à des
biomolécules nobles (lipides, lipoprotéines et ADN) et de maintenir l’intégrité membranaire.
L’activité enzymatique est directement proportionnelle à l’apport en sélénium (71).
2.3.1.2
Les iodothyronine déionidases (DI)
Ces sélénoprotéines jouent un rôle dans le métabolisme des hormones thyroïdiennes.
Trois types ont été identifiées (5’DI, R’DII et 5’DIII) :
- La 5’DI et la 5’DII convertissent la prohormone thyroxine (T4) en triiodothyronine
(T3), forme hormonale active au niveau des tissus (71).
- La 5’DIII désactive la thyroxine en son métabolite inactif (reverseT3) et assure la
conversion de T3 en diiodothyronine. Elle a surtout une activité au niveau fœtal.
Ce rôle important du sélénium au niveau de la thyroïde, mais également au niveau des
glandes endocrines, est détaillé par Köhrle et al. (84).
2.3.1.3
Les thiorédoxine réductases (TR)
Le système thioredoxine (composé de la TR, de la thiorédoxine et du NADPH)
constitue un système rédox cellulaire majeur présent dans tous les organismes vivants (58, 82,
85). Parmi ces rôles, on note :
- la régulation de plusieurs procédés cellulaires d’oxydo-réduction,
- la stimulation de la croissance des cellules (tumorales y comprises),
- l’intervention dans la synthèse d’ADN.
2.3.1.4
Autres sélénoprotéines
La sélénoprotéine P est principalement localisée dans le plasma. De par sa localisation
(sélénoprotéine majeure dans le plasma) et sa richesse en sélénium (dix atomes de sélénium
37
Chapitre II : Synthèse bibliographique
par protéine), on lui suppose un rôle de transporteur. Des propriétés de protection vis-à-vis de
l’oxydation des LDL (Low Density Lipoprotein) lui sont également attribuées (79).
La sélénophosphate synthétase catalyse la synthèse du sélénomonophosphate
(précurseur de la sélénocystéine) et permet l’incorporation de la sélénocystéine dans les
sélénoprotéines (Figure 7 page 35).
La sélénoprotéine W est exprimée dans les cellules musculaires squelettiques et
cardiaques (79).
2.4
Elimination
Le sélénium non absorbé ou issu des sécrétions digestives est éliminé dans les fécès.
Cette voie représente environ 35% du taux de sélénium éliminé.
La voie urinaire constitue la principale voie d’élimination (environ 60% du sélénium
total éliminé) (70). L’homéostasie du sélénium est d’ailleurs en partie régulée par l’excrétion
rénale : il a été montré que l’homme peut s’adapter à de faibles apports en diminuant
l’excrétion (70, 72, 73) et inversement un apport plus élevé conduit à une concentration
urinaire plus élevée (9).
Cette élimination a lieu après méthylation en ion tri méthyl sélénonium (TMSe)
soluble (par des méthyltransférases localisées dans le cytosol des cellules hépatiques et
rénales) (72, 73) (Figure 7 page 35).
Certains auteurs ont identifié un sélénoglucide (1 β methyl séléno -N-acetyl D
galactosamine) issu de la réaction entre le séléniure conjugué au glutathion et un sucre activé,
suivi d’une méthylation (86). Ces auteurs suggèrent que ce métabolite est le métabolite
majeur pour un taux de sélénide corporel adéquate tandis que le TMSe n’est excrété qu’en cas
d’excès de sélénide. Cependant, Suzuki et al. ont montré que, chez le rat, cette observation
dépend de l’âge (87).
La formation de TMSe est saturable : de fortes concentrations saturent la voie
d’excrétion urinaire. Du diméthylséléniure et du diméthyldiséléniure volatils sont alors formés
et excrétés par les poumons donnant une odeur alliacée à l’haleine (72, 73) (Figure 7 page
35).
Ainsi, dans des conditions normales, les excrétions par l’expiration, la salive et la
transpiration sont négligeables mais augmentent en cas d’apport important.
La perte par la voie cutanée a été étudiée par certains auteurs qui ont noté une perte
-1
d’1µg.j (57).
38
Chapitre II : Synthèse bibliographique
3 MESURE DE L’EXPOSITION SELENIEE CHEZ L’HOMME
En dehors d’une exposition professionnelle, la voie d’absorption digestive est la voie
contribuant majoritairement aux apports séléniés. L’estimation de l’exposition séléniée peut
donc être évaluée par la détermination de la quantité de sélénium contenue dans les aliments
et boissons ingérés quotidiennement. Le chapitre suivant présente différentes méthodes pour
accéder à ces données.
La mesure d’exposition peut également être réalisée par une méthode qui se développe
actuellement, à savoir la biométrologie. Cette méthode sera présentée et son application sera
détaillée dans le cas d’une exposition au sélénium.
3.1
Détermination des apports alimentaires séléniés
L’apport sélénié provenant de la nutrition dépend de la concentration séléniée des
aliments et des boissons consommés, ainsi que des quantités ingérées. De plus, la prise de
complément nutritionnel contenant du sélénium peut constituer un apport supplémentaire non
négligeable.
Cette partie présente la description de chacun de ces facteurs. Puis, les méthodes
employées pour déterminer les apports nutritionnels sont présentées.
3.1.1 Facteurs influençant les apports séléniés alimentaires
3.1.1.1
Concentrations séléniées des aliments
La concentration séléniée d’un aliment dépend de plusieurs facteurs qu’il faut
considérer ensemble pour évaluer la richesse en sélénium d’un aliment :
-
La nature de l’aliment :
La concentration séléniée d’un aliment dépend de sa nature et est corrélée à sa teneur
protéique (60, 88).
Ainsi, les aliments les plus riches en sélénium sont les aliments d’origine animale
comme les volailles, les viandes, les poissons, les crustacés, les abats, les œufs, les fromages.
Pour les laits et les fromages, la corrélation augmente quand le taux de lipides diminue (89,
90).
Les aliments d’origine végétale présentent des teneurs en sélénium beaucoup plus
faibles, à l’exception de certains végétaux comme les céréales, les champignons, l’ail, les
noix, les noisettes, les choux et les oignons (plantes accumulatrices secondaires) dont les
teneurs séléniées plus importantes s’expliquent par la présence d’une fraction d’acides aminés
soufrés plus importante (88, 91).
39
Chapitre II : Synthèse bibliographique
-
Le paramètre de production :
Les paramètres de culture des aliments d’origine végétale (nature du sol, utilisation de
fertilisants (cités page 28)) peuvent être responsables d’une grande variabilité de la
concentration d’un même aliment végétal.
Cette variabilité se répercute sur les teneurs séléniées des aliments transformés à partir
des végétaux (pain par exemple) et sur celles des aliments d’origine animale (dont les apports
varient également selon l’application ou non d’une politique de supplémentation).
Le Tableau 5 présente des exemples de variabilité de concentrations séléniées
retrouvées pour certains aliments en fonction de leur origine.
Tableau 5 : Concentrations en sélénium de quelques aliments en fonction de leur origine.
-1
Aliments
Œuf entier
Beefteack
Pain blanc
Lentilles
[Se] moyenne en µg.kg de poids frais
France (24, 92)
Etranger (cités par Pappa et al. (91))
87 (Grèce)
150 (24)
168 (Egypte)
50 (92)
173 (Grèce)
(min :<22, max : 240)
190 (Australie)
215 (Slovaquie)
240 (Nouvelle Zélande)
11 (Nouvelle Zélande)
99 (24)
49 (Grèce)
100 (92)
53 (Egypte)
(min : <22, max : 189)
57 (Slovaquie)
58 (Allemagne)
84 (Grèce)
106 (Australie)
11 (Nouvelle Zélande)
78 (24)
18 (Slovaquie)
46 (92)
(min : <45, max : 47)
19 (Allemagne)
44 (UK)
48 (Croatie)
66 (Irlande)
74 (Grèce)
194 (Grèce)
93 (Australie)
290 (USA)
59 (24)
21 (Espagne)
136 (92)
113 (Grèce)
(min : <22, max : 250)
444 (Grèce),
580 (Egypte)
-
La préparation de l’aliment :
Un autre facteur pouvant influencer la teneur séléniée des aliments est le mode de
préparation de l’aliment (93) :
o Le lavage ou la cuisson à l’eau peuvent entraîner la perte des minéraux et des
éléments-traces solubles dans l’eau (94). Lamand et al. ont noté que le
sélénium était le deuxième élément le plus mobile, après l’iode, surtout avec
l’eau de cuisson (95).
o La cuisson à la poêle peut être responsable de perte de sélénium par
volatilisation (95).
o Le raffinage provoquerait la perte de beaucoup d’éléments-traces dont le
sélénium.
40
Chapitre II : Synthèse bibliographique
En France, deux études ont permis de déterminer la concentration en sélénium dans
des aliments. La plus complète et la plus récente a été menée par Leblanc et al. en 2004, à la
demande du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche et de l’INRA (Institut National de la
Recherche Agronomique) en collaboration avec l’Afssa (92, 96). Cette étude sera désignée
par « étude INRA » dans la suite de ce manuscrit. Ce travail a permis de mesurer la
concentration en sélénium de 338 aliments (achetés à deux reprises : printemps/été et
automne/hiver) : 228 aliments dits nationaux achetés en région parisienne et 110 aliments
régionaux achetés dans trois régions (soit environ 1000 analyses). Les aliments ont été
analysés tels que consommés (c’est-à-dire cuits lorsque nécessaire). L’autre étude datant de
1991 a été effectuée par Simonoff et Simonoff (24).
Les concentrations en sélénium des principales catégories alimentaires déterminées
par ces auteurs sont présentées dans le Tableau 6.
Tableau 6 : Concentrations en sélénium de catégories alimentaires classées selon leur richesse
(études françaises).
-1
Niveau de teneur en
sélénium
Très riches
Catégorie alimentaire
Volaille et gibier
Poisson
Charcuterie
Viande
Fromage
Œufs
Céréales
Produits laitiers
Légumes
Pain
Féculent
Pâtisserie
Fruits
Riches
Moyennement riches
Pauvres
3.1.1.2
[Se] moyenne en µg.kg de poids frais
INRA (92)
Simonoff et Simonoff (24)
184
170
118
95
60
40
25
20
17
16
11
11
11
55 (volaille) – 167 (lapin)
200
70
80
15
150
80
3
5
78
117 (pâtes), 29 (riz)
3
Concentrations séléniées des boissons
Selon Simonoff et Simonoff (24), la majorité des boissons possède des concentrations
inférieures à 3 µg.L-1, seuls la bière, le gin et le jus d’orange ont des concentrations
respectivement de 7, 8 et 16 µg.L-1.
D’autre part, une étude anglaise a estimé les apports de sélénium provenant de la
boisson à environ 3% des apports (90).
L’apport sélénié par les boissons serait donc négligeable par rapport à l’alimentation
(97).
3.1.1.3
Quantités d’aliments et de boissons consommées
Le sexe et l’âge des consommateurs sont les facteurs principaux qui déterminent la
quantité d’aliments et de boissons ingérés par un sujet. En effet, il est connu que les hommes
mangent plus que les femmes. Cependant, d’autres facteurs comme l’indice de masse
41
Chapitre II : Synthèse bibliographique
corporelle (IMC), l’activité physique, la catégorie socioprofessionnelle et le niveau
d’éducation sont également à l’origine de variabilités de prise alimentaire (98).
3.1.1.4
La prise de supplément alimentaire
Deux raisons principales peuvent être à l’origine de la prise d’une supplémentation en
sélénium :
- pallier à un état de carence : dans ce cas, le sélénium est considéré comme un
médicament (c’est-à-dire « toute substance ou composition présentée comme
possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou
animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l'homme ou à l'animal en
vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs
fonctions organiques » (99)).
Les doses recommandées sont de 30 à 150 µg.j-1 pour les adultes, 2 à 5 µg.kg-1.j-1 pour
les enfants, 2 à 10 µg.kg-1.j-1 pour les nourrissons et 2 à 4 µg.kg-1.j-1 pour les
prématurés (69).
En dehors de la spécialité réservée aux hôpitaux, ces médicaments sont en vente libre
(Cf. liste en annexe 1) y compris les granions de sélénium® contenant 960 µg par
ampoule. Pour cette spécialité, la mention suivante est précisée « attention cette
spécialité pharmaceutique semble beaucoup trop dosée quand on se réfère aux données
de la littérature concernant la toxicité potentielle du sélénium ».
Ces médicaments sont indiqués dans « la prévention et la correction des carences en
sélénium (nutrition parentérale ou entérale prolongée, dénutrition avancée, états
hypercataboliques, cirrhoses, fistules digestives, entéropathies, mucoviscidose…) ».
Les effets indésirables signalés en cas de surdosage (au delà de 500 µg.j-1 en
traitement prolongé) sont les suivants : possibilité d’asthénie, nausées, vomissements,
chute de cheveux, altérations des ongles (69).
- complémenter l’alimentation : depuis ces dernières années, une médiatisation
importante de l’effet protecteur des composés classés « anti-oxydants », vis-à-vis des
cancers, des affections cardio-vasculaires et autres maladies chroniques, a favorisé une
consommation accrue de suppléments alimentaires dénommés communément
« complexe anti-oxydant ». Le sélénium fait presque toujours partie de ces complexes
(100), dont les formes commerciales contiennent, à des doses variables, du sélénite ou
des levures enrichies (environ 90% du sélénium est sous forme de sélénométhionine
(101)), associés ou non à d’autres vitamines et oligo-éléments (Cf. liste en annexe 1).
De ce fait, cette prise de suppléments séléniés n’est pas facile à cerner et nécessite des
questionnaires détaillés et longs (102).
3.1.1.5
En conclusion
Les apports séléniés quotidiens sont déterminés par les habitudes alimentaires (nature
et quantité d’aliments consommés). Le choix des aliments consommés renvoie à ce qui
constitue l’identité d’un individu, c’est-à-dire l’interaction entre son patrimoine biologique
42
Chapitre II : Synthèse bibliographique
(âge, sexe, personnalité) et son patrimoine culturel, mais ce choix est également lié au
contexte économique et social (103). De plus, dans le cas du sélénium, la provenance des
aliments est un facteur important car il peut être à l’origine d’une grande variabilité des
apports séléniés pour une même consommation. Néanmoins, dans les pays occidentaux,
quelques tendances ressortent de la littérature : les apports quotidiens seraient majoritairement
dus aux aliments d’origine animale : viande, volaille, poisson, œufs et fromage (40 à 80% des
apports) car ce sont des aliments riches en sélénium (72, 73, 91). Cependant, les apports dus
aux produits laitiers (yaourt et lait), aux céréales et aux végétaux ne seraient pas négligeables
au vu des quantités consommées (20 à 50% des apports).
3.1.2 Méthodes d’estimation des apports alimentaires et nutritionnels
La consommation nutritionnelle peut être évaluée soit par l’utilisation de tables de
composition des aliments soit par l’analyse des aliments (94, 104).
-
Table de composition des aliments
Dans ce cas, trois types de méthodes caractérisés par leur niveau de collecte sont
utilisées :
(i)
La constitution des repas peut être issue de données recueillies au niveau
collectif, c’est-à-dire issue de statistiques nationales. La consommation d’un
aliment est alors estimée en ajoutant la production du pays aux importations
et en retranchant les exportations, les pertes et les utilisations alimentaires
animales. Le résultat est exprimé en kg.habitant-1.an-1 et ne peut être que
grossier et plus ou moins fiable puisque basé sur les seuls flux économiques.
Il ne distingue pas les différents groupes de population (sexe, âge…).
(ii)
Des données plus précises peuvent être recueillies au niveau d’un ménage
ou d’une collectivité par le biais d’enquête de consommation des ménages
telles que les enquêtes de budget qui considèrent les aliments achetés par le
foyer, ou les enquêtes de consommation qui considèrent les aliments
consommés par le foyer (achats et dons).
(iii)
Enfin, les données permettant d’obtenir des estimations les plus proches des
consommations réelles, proviennent de données recueillies au niveau
individuel. Deux groupes d’enquêtes alimentaires individuelles sont
distingués en fonction du mode de recueil :
les méthodes d’enregistrement (méthode prospective) : les sujets notent
la nature de l’ensemble des aliments ingérés au fur et à mesure de la
consommation, pendant un à plusieurs jours.
les méthodes de rappel (méthode rétrospective) qui font appel à la
mémoire soit sur une courte période et proche (exemple :
consommation de la veille correspondant à un rappel des 24 heures),
soit sur une période plus longue et plus lointaine (exemple :
43
Chapitre II : Synthèse bibliographique
questionnaire de fréquence de consommation alimentaire des quinze
jours précédents).
Ces méthodes peuvent permettre de calculer un apport moyen en nutriment en
multipliant le poids de chaque aliment par la concentration en nutriment de l’aliment. Le
poids peut être estimé lors du remplissage du questionnaire soit par pesée (pour la méthode
d’enregistrement) soit par comparaison à des photographies (pour la méthode
d’enregistrement et de rappel). Les concentrations peuvent être issues de tables comme celle
du CIQUAL (Centre Informatique de la Qualité des Aliments, table française).
-
Analyse des aliments :
Ces méthodes sont recommandées par l’OMS pour estimer les apports nutritifs d’une
population (105).
Dans ce cas, des échantillons représentatifs d’aliments consommés sont collectés et
analysés. Le choix des aliments analysés peut se faire selon trois approches (94) :
o étude de paniers de marché (ou paniers de la ménagère) : cette méthode
consiste à analyser les aliments les plus représentatifs de la consommation
habituelle d’un groupe de population défini. Des aliments de chaque catégorie
alimentaire sont achetés et préparés selon les habitudes de la population puis
analysés par catégorie alimentaire (106).
o approche individuelle : une liste d’aliments les plus consommés est établie en
fonction des résultats d’enquête alimentaire individuelle. Ces aliments sont
préparés selon les habitudes les plus courantes puis analysés (96).
o étude des repas dupliqués : cette méthode consiste à analyser des duplicata
exacts de repas ingérés pendant une certaine période (107). Elle est
particulièrement utile pour estimer une exposition lorsqu’il n’existe aucune
donnée de consommation nationale ou lorsque qu’il s’agit d’une population
particulière (105). Elle sera détaillée dans la partie 3.1.1.2 page 71 de ce
manuscrit.
3.1.3 Résultats de détermination des apports séléniés
Le sélénium a fait l’objet de nombreuses études pour déterminer les apports quotidiens
de populations. Par exemple, une étude internationale supportée par l’Agence Internationale
de l’Energie Atomique entre 1985 et 1989 impliquant onze pays a permis de calculer un
apport moyen de 73 ± 59 µg.j-1 (médiane 54 µg.j-1) (350 journées d’alimentation quotidienne)
(108). L’écart-type très élevé, témoigne de la grande variabilité pouvant être observée.
Plusieurs études ont été réalisées en France pour estimer les apports séléniés
quotidiens de la population française :
- Simonoff et Simonoff (24) ont réalisé des analyses d’aliments (Cf. paragraphe 3.1.1.1
page 39) et ont utilisé des indices de consommation des catégories alimentaires donnés
par l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques). Ces
44
Chapitre II : Synthèse bibliographique
auteurs ont estimé un apport quotidien moyen de la population française à 46 µg.j-1.
Les données de l’INSEE ont également permis des estimations en fonction :
o des catégories socioprofessionnelles : l’écart maximal est retrouvé entre les
cadres supérieurs (40 µg.j-1) et les exploitants agricoles (61 µg.j-1),
o des régions : l’écart maximal est retrouvé entre les habitants de la région
parisienne (40 µg.j-1) et ceux du sud-ouest de la France (52 µg.j-1),
o des collectivités : l’écart maximal est retrouvé entre les cantines scolaires (43
µg.j-1) et les casernes militaires (72,5 µg.j-1),
o du type de régime : par exemple, les végétariens auraient un apport légèrement
inférieur à la moyenne nationale (42 µg.j-1), comme les diabétiques (30 µg.j-1).
A l’inverse, les sujets effectuant un régime contre le cholestérol auraient un
apport de 60 µg.j-1.
-
L’INRA a également réalisé les analyses de 338 aliments (Cf. paragraphe 3.1.1.1
page 39). Le choix de ces aliments a été basé sur la hiérarchisation des consommations
alimentaires d’après les résultats de l’étude INCA (enquête de consommation
individuelle nationale, 1998/99) (1474 individus). Chacun des aliments analysés est un
mélange (comprenant au maximum 5 échantillons) pondéré en fonction de la marque
et du lieu d’approvisionnement (donnée Sécodip).
Ces auteurs ont estimé l’apport moyen journalier à 42 µg.j-1 chez les adultes de plus de
15 ans.
-
Noël et al. (107) ont prélevé et analysé des repas (à l’exclusion de l’eau de boisson) en
collectivités (hôpitaux, clinique, maison de retraite, université et collège, compagnies
publiques et privées), dans cinq régions. Ces auteurs ont estimé l’apport sélénié à
66 µg.j-1.
-
Arnaud et al. (109) ont utilisé la méthode des journées dupliquées pour estimer les
apports séléniés journaliers de sujets masculins entre 25 et 35 ans (personnel
hospitalier). Les apports déterminés ont été de 54 µg.j-1 de sélénium.
Les apports séléniés moyens quotidiens déterminés dans différents pays rassemblés
par Rayman sont représentés sur la Figure 9 (110).
45
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Figure 9 : Apports séléniés quotidiens (µg.j-1) de différents pays (zone encadrée : étendue des
apports a priori nécessaire pour l’activité optimale de la glutathion peroxydase) (110).
3.1.4 Limites de la méthode
Les valeurs déterminées par les méthodes précédemment décrites représentent la
quantité de sélénium ingérée par l’individu.
Cependant, la totalité de ce sélénium n’est pas biodisponible. Ainsi, la part de
sélénium qui pourra être utilisée pour les fonctions physiologiques ou le stockage, va
dépendre de la spéciation du sélénium, de son taux d’absorption et de l’état nutritionnel du
sujet (27). La Figure 10 schématise les paramètres détaillés ci-après.
spéciation
1
2
absorption
4
BIODISPONIBILITE
3
nature de l’aliment
nature des repas
Figure 10 :Facteurs influençant la biodisponibilité.
46
Chapitre II : Synthèse bibliographique
1) La nature de l’aliment conditionne la spéciation :
- Les aliments d’origine végétale contiennent principalement de la sélénométhionine.
D’autres composés comme la S-méthylsélénocystéine et la sélénocystathionine
peuvent être présents dans certains végétaux accumulateurs secondaires (brocoli, ail,
oignons) s’ils sont cultivés sur des sols riches en sélénium (57).
- Les aliments d’origine animale contiennent également de la sélénométhionine mais
aussi de la sélénocystéine. La part dépend de la nature de l’aliment. Par exemple,
Cabañero et al. ont déterminé un pourcentage de sélénométhionine différent selon le
type de poisson, à savoir 85, 45 et 25% respectivement dans l’espadon, le thon et la
sardine (111).
Ainsi, dans les aliments, le sélénium est majoritairement sous forme organique (80%),
la forme minérale (séléniate) peut aussi être retrouvée dans l’alimentation mais dans de faibles
proportions. Certains auteurs précisent que cette forme minérale n’est généralement présente
dans l’alimentation que par l’intermédiaire d’un ajout volontaire (57). Par contre, il s’agit de
la forme majoritaire dans les eaux de boissons (70). Plus particulièrement, la forme SeVI est
majoritairement présente dans les eaux potables, sans doute à cause de la chloration (24).
2) Le taux d’absorption du sélénium est différent selon sa spéciation (Cf. paragraphe
2.1.3 page 33).
3) La présence d’autres composés dans le bol alimentaire peut perturber l’absorption
digestive des différentes espèces séléniées (112). Par exemple :
- La quantité de méthionine influence négativement l’absorption de sélénométhionine
(113).
- La présence de groupements thiol favorise l’absorption de sélénite (70).
- La quantité de vitamine C influe sur l’absorption de sélénite : 60 mg peut augmenter
l’absorption alors qu’à dose plus élevée, l’association de la vitamine avec le sélénite
peut aboutir à la formation de sélénium élémentaire non absorbable (72).
- La présence de métaux lourds peut entraîner la formation de complexes séléniés
inorganiques insolubles et donc non absorbés. Ceci explique que le poisson, bien que
très riche en sélénium, peut être une source pauvre en sélénium disponible à cause de
la teneur en mercure et autres métaux lourds. Cabañero et al. ont d’ailleurs mis en
évidence la faible biodisponibilité du sélénium contenu dans le thon (50%) (111).
- La présence de phosphore ou de fibres semblerait également diminuer l’absorption du
sélénium.
- Un travail spécialement adapté à cette étude (114) a confirmé que la composition des
bols alimentaires des individus concernés modifiait la part de sélénium absorbable.
47
Chapitre II : Synthèse bibliographique
4) En résumé, le sélénium est plus biodisponible sous forme organique que sous forme
inorganique (48), et les taux de biodisponibilité du sélénium (organique) contenu dans les
aliments sont de :
- 20 à 50% pour les produits de la mer et les poissons (70, 115) (sauf le hareng baltique,
la truite arc en ciel et le saumon qui présenteraient des biodisponibilités supérieures
(24)),
- 85 à 100% pour les céréales, la levure de bière et la plupart des aliments d’origine
végétale (70, 115) (sauf le maïs, le soja et les champignons qui auraient une faible
biodisponibilité (24)),
- 10 à 15% pour les produits laitiers et viandes (115) (sauf pour les rognons de bœuf, et
le lait qui auraient des biodisponibiltés plus élevées (24)).
Par conséquent, certains auteurs considèrent que seulement 50% des apports séléniés
journaliers sont réellement absorbés (32).
Les méthodes présentées dans la partie suivante, à savoir l’utilisation de biomarqueurs,
permettent donc d’apporter des éléments complémentaires.
3.2
Biométrologie
Cette méthode consiste à mesurer le taux de composés chimiques environnementaux
dans les fluides biologiques humains comme le sang, l’urine ou le lait, ou dans les tissus
comme les cheveux, les ongles et les graisses (116). Dans la plupart des cas, le marqueur
biologique est le composé lui-même ou un de ses métabolites (94).
Cette méthode peut permettre, entre autres, d’étudier l’évolution de l’imprégnation
corporelle de composés chimiques chez l’homme (naturelle ou suite à une exposition
particulière comme par exemple pour évaluer les effets de la « supplémentation » séléniée en
Finlande).
Cependant, la fiabilité des résultats de ces études dépend de la validité du biomarqueur
utilisé. La Figure 11 résume les paramètres à prendre en compte dans le choix du
biomarqueur. Ainsi, des variations de concentration du biomarqueur peuvent avoir plusieurs
causes, situées à plusieurs niveaux :
- analytique (variations dues au stockage, aux conditions d’analyse...),
- de l’échantillonnage (modalités de prélèvement ou de période de prélèvement non
standardisées),
- mais aussi des individus (inter-individuel : différences liées aux caractéristiques des
individus comme l’âge, le sexe, le régime alimentaire, la région….et intra-individuel :
variations physiologiques du métabolisme).
48
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Sensibilité à détecter une
variation individuelle des
concentrations
Comprendre le rôle de
contaminations externes
EXPOSITION
Connaissance de la variabilité intra
et inter individuelle des
concentrations
VALEUR DU
BIOMARQUEUR
EFFET SUR LA SANTE
Effet des facteurs modifiant et
de confusion
Période de collection et
connaissance de la période reflétée
par le biomarqueur
Comprendre l’environnement des
concentrations
Standardisation du mode de
collecte et du protocole de lavage
Figure 11 : Etapes de validation du biomarqueur pour comprendre la relation expositionbiomarqueur-pathologie (117).
En particulier, il est essentiel que la relation quantitative entre les apports de l’élément
à suivre et la quantité de biomarqueur soit établie. Il est également utile de connaître
l’influence d’autres facteurs biologiques sur la présence et le taux du biomarqueur. Ainsi, le
procédé de validation doit inclure la confirmation de sa pertinence physiologique, la variation
temporelle et une maîtrise des méthodes de prélèvement et d’analyse (94).
En partie grâce à l’amélioration des performances analytiques, le nombre d’études
utilisant ces marqueurs s’est multiplié ces dernières années permettant ainsi de développer les
éléments d’informations de validation du biomarqueur.
Dans le cas du sélénium, différents marqueurs biologiques sont utilisés pour refléter
l’imprégnation corporelle (liste non exhaustive):
- le dosage d’éléments séléniés dans le sang (sélénium lui-même et protéines
séléniées),
- le dosage de sélénium dans les phanères.
3.2.1 Le dosage d’éléments séléniés sanguins
On peut distinguer le dosage de sélénium total dans le sang total, dans le plasma, dans
les érythrocytes et le dosage de la gluthation peroxydase ou de son activité dans le plasma,
dans les plaquettes sanguines et dans les érythrocytes. Cependant, il semble que le taux de
cette enzyme soit rapidement saturable et sa mesure ne serait donc valable comme
biomarqueur que pour des apports relativement faibles (119).
49
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Le sélénium plasmatique est le reflet fidèle et rapide de l’apport ingéré, traduisant en
deux ou trois jours, des variations conséquentes de l’apport (119). Ainsi, cette mesure semble
être un paramètre d’étude à court terme, bien que dans des circonstances relativement stables,
elle peut être un marqueur à long terme (118).
Certains auteurs pensent que l’importance de la corrélation entre le sélénium
plasmatique et les apports dépend de la forme chimique du sélénium du repas (118).
Si l’apport est important, une part du sélénium plasmatique est prise en charge par les
globules rouges. Une augmentation érythrocytaire apparaît alors au bout d’un mois. Ainsi, le
sélénium érythrocytaire comme la mesure du sélénium dans le sang total donnerait une vision
à plus long terme du statut (24,118).
Les études mesurant le sélénium plasmatique ont permis de proposer les valeurs de
référence présentées dans le Tableau 7.
Tableau 7 : Valeurs de référence proposées pour la concentration séléniée plasmatique.
[Se]plasmatique
-1
µg.L
< 45
<80
Stade physiologique
correspondant
Forte carence
Carence
100-340
Normal
1000
Sans effet indésirable
observé
Observations
Réf
Réduction de la protection des dommages oxydatifs induisant
une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires et
de cancers
-1
100 µg.L est la concentration requise pour avoir une activité
optimale de la glutathion peroxydase
80
80, 118
120
121
Ce biomarqueur est largement utilisé pour évaluer le statut sélénié des populations
(Tableau 8). Les valeurs reflètent aussi la richesse séléniée des sols.
Tableau 8 : Etendue des concentrations plasmatiques séléniées observées dans différents pays (61,
122).
Pays
Chine
Finlande
France
Belgique
Espagne
Japon
Nouvelle-Zélande
Etats-Unis
Zone
zone séléniprive
zone sélénifère
avant 1984
après 1984
(zone sélénifère
du Sud Dakota et
Wyoming)
Population
générale
Sujets surexposés
Etendue des [Se] plasmatiques
-1
observée (µg.L )
16-24
357-494
55-100
73-126
50-136
79-130
52-116
84-197
43-94
123-205
148-363
50
Chapitre II : Synthèse bibliographique
3.2.2 Le dosage dans les urines
Le rein étant l’organe qui régule majoritairement l’homéostasie du sélénium, le dosage
du sélénium dans les urines pourrait être un marqueur utile des apports séléniés (118, 123).
Cependant, il est probable que les autres marqueurs reflètent plus précisément les
apports chroniques en sélénium (124). En effet, l’excrétion du sélénium urinaire varie en
fonction du moment de la journée et est très affectée par la quantité et le type d’aliment ingéré
(123). Pour utiliser ce type de dosage, il est donc nécessaire de collecter les urines sur
24 heures mais également de doser la créatinine en parallèle.
3.2.3 Le dosage dans les phanères
Le contenu en sélénium des phanères serait un bon indicateur du statut en sélénium à
long terme (24).
3.2.3.1
Le dosage dans les cheveux
Dans un article de synthèse regroupant 250 rapports, l’EPA américaine (Agence de
Protection de l’Environnement) a conclu que le cheveu est un phanère représentatif pour
mesurer les métaux toxiques prioritaires et les nutriments tels que le plomb, le cadmium,
l’antimoine, le sélénium, le cuivre et le mercure à condition qu’un lavage soigneux et une
procédure d’analyse normalisée soient suivies (125). En effet, l’exposition des follicules
pileux à la circulation sanguine pendant leurs croissances explique que la concentration en
élément des cheveux reflète l’accumulation à long terme du statut corporel, mieux que le sang
ou l’urine.
Cependant, en ce qui concerne le sélénium, le risque de contamination extérieure est
important à considérer (126). En effet, le sélénium exogène semble se lier avec une forte
affinité aux cheveux. Certains auteurs ont testé dix méthodes de lavage, mais le sélénium
extérieur ne semble pas s’éliminer (127).
Simonoff et Simonoff concluaient déjà, en 1991, que « le dosage dans les cheveux
n’est d’aucun intérêt car très souvent augmenté par l’usage de shampooing contenant du
sélénium (antipelliculaire), par la pollution de l’environnement, l’usage de crème
dermatologique ou de cosmétique à base de sélénium » (24).
3.2.3.2
Le dosage dans les ongles
La première utilisation des concentrations séléniées des coupures d’ongles comme
indicateur de l’imprégnation corporelle a été rapportée en 1983. Depuis cette date, son
application a été croissante pour devenir aujourd’hui un outil couramment utilisé dans les
études épidémiologiques (13, 119) ou pour évaluer le statut sélénié des individus (128, 129).
La période reflétée (fenêtre d’exposition) par la détermination de la concentration séléniée
dans les ongles est difficile à évaluer, elle correspondrait aux 6 à 12 voire 18 mois précédant
51
Chapitre II : Synthèse bibliographique
le prélèvement et ne serait pas affectée par les apports des 3 à 6 mois précédents (124, 129,
130).
Dans la plupart des cas, les concentrations moyennes séléniées déterminées sont
comprises entre 500 et 700 µg.kg-1 (Italie, Arabie, Pays-Bas, Grande Bretagne) (13, 129, 130,
131). Des concentrations moyennes plus élevées, entre 900 et 1000 µg.kg-1, ont été observées
au Canada ou aux Etats-Unis (102, 128, 132, 133).
Morris et al. (128) suggèrent qu’une concentration de 750 µg.kg-1 soit le seuil
diagnostic d’un statut sélénié adéquate.
Il a été montré de manière précise par Longnecker et al. (124) que la concentration
séléniée des coupures d’ongles est proportionnelle aux apports alimentaires en sélénium. En
effet, ces auteurs ont étudié trois groupes de volontaires sains supplémentés pendant un an
avec du pain contenant trois teneurs en sélénium différentes : 32 µg.j-1 (n = 4), 206 µg.j-1 (n =
4) et 388 µg.j-1 (n = 4). Le Tableau 9 résume les concentrations observées au niveau des
ongles du gros orteil et des autres orteils des individus au départ puis après un an de
supplémentation.
Tableau 9: Concentrations en sélénium des ongles (gros orteil et tous les autres orteils)
d’individus non supplémentés, et variations de concentrations après un an d’alimentation comprenant du
pain avec différentes teneurs en sélénium (124).
Ongles
-1
Gros orteil (µg.kg )
Autres ongles
-1
(µg.kg )
Concentration en
sélénium avant
l’intervention
(n = 12)
1043 ± 87
1074 ± 127
Variation de concentration après un an de
supplémentation
Contrôle 32 µg/j
Groupe 206 µg/j
Groupe 388 µg/j
(n = 4)
(n = 4)
(n = 4)
43 ± 21
577 ± 264
472 ± 247
176 ± 153
764 ± 283
861 ± 188
4 REPONSE BIOLOGIQUE EN FONCTION DE LA CONCENTRATION EN
SELENIUM
Les doses de sélénium, limitant chacun des états physiologiques connus (de la carence
sévère à la toxicité, Cf. Figure 12) ne sont pas clairement définies à ce jour. Ces doses sont
d’autant plus difficiles à justifier que la spéciation est un facteur à prendre en compte, alors
même que les variations de toxicité entre les différentes formes de sélénium, ne sont pas
clairement établies (Cf. 4.5 page 60). Les doses proposées par Thérond et al. sont présentées
sur la Figure 13 (68).
Dans cette partie, les symptômes observés pour chacun des statuts séléniés sont
décrits.
52
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Précarence
Etat
physiologique
Effets pharmacologiques
REPONSE
BIOLOGIQUE
Signes
sévères de
carence
APPORT NUTRITIONNEL
Toxicité chronique
Toxicité aiguë
CONCENTRATION EN OLIGOELEMENT
Figure 12: Réponse biologique en fonction de l'apport en élément-trace (24).
1000 000
Apport en sélénium µg.j
-1
100 000
10 000
1000
100
10
1
Carence
Subcarence
Dose
Sans signe
Signe
quotidienne biologique biologique
modéré
recommandée
Toxicité
chronique
Toxicité
aiguë
Mort
Figure 13 : Apports quotidiens en sélénium et toxicité (68).
53
Chapitre II : Synthèse bibliographique
4.1
Signes sévères de carence
Chez l’homme, ces signes ont pu être observés dans des zones séléniprives où la
carence en sélénium est sévère. Des observations ressemblantes peuvent être effectuées dans
les pays industrialisés lors de nutrition parentérale ou de déficience (suite à un
dysfonctionnement gatro-intestinal par exemple) (134). Les pathologies observées peuvent
être attribuées à une augmentation du stress oxydant et à des altérations du signal redox (81).
4.1.1 Maladie de Keshan
Cette pathologie a entraîné la mort de dix millions de sujets en un siècle (24, 57).
En 1935, 57 habitants d’une province chinoise, en particulier des jeunes enfants et des
femmes, décèdent d’une maladie dégénérative cardiaque (cardiomyopathie congestive). A
partir de 1978, une supplémentation systématique de l’alimentation en sélénite de sodium a
permis l’éradication presque totale de la maladie. A noter que dans l’étiologie de la
pathologie, la déficience en sélénium ne serait pas le seul facteur en cause mais impliquerait
également une infection par un enterovirus Coxsakie (135, 136) (Cf. 4.2.1 page 55).
4.1.2 Maladie de Kaschin-beck
Il s’agit d’une pathologie endémique caractérisée par des malformations au niveau des
os et des articulations (58). Entre autres, les sujets atteints ont un taux de goitre supérieur et
une concentration sérique séléniée plus faible que les sujets indemnes. Ainsi, une déficience
combinée de sélénium et d’iode peut être un facteur à l’origine de cette pathologie. De plus,
d’autres facteurs sont suspectés comme la contamination de céréales par des mycotoxines ou
la présence de matières organiques dans l’eau de boisson (acides fulviques). Suetens et al.
suggèrent que ces molécules pourraient augmenter la production de radicaux libres
responsables des dommages sur les chondrocytes et les cellules osseuses et pourraient bloquer
le remodelage osseux stimulé par les hormones thyroïdiennes (137).
4.1.3 Myalgie
Le premier cas a été décrit en 1979 par Van Rij et al., après 30 jours de nutrition
parentérale, la patiente se plaignait de myalgies de repos au niveau des membres inférieurs.
Le sélénium plasmatique qui était de 25 µg.L-1 avant nutrition parentérale s’effondrait à
9 µg.L-1. Le traitement par la sélénométhionine intraveineuse (100 µg sélénium par jour)
s’accompagna de la disparition des myalgies après une semaine de traitement (138).
Lors de carences prolongées, il a été observé l’apparition de troubles cardiaques
(cardiomyopathies congestives qui ressemblent à la maladie de Keshan).
Cet exemple montre que la présence de sélénium dans le muscle ne sert pas
uniquement de réserve, même si jusqu’à ce jour, aucune fonction n’a pu être identifiée.
54
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Aujourd’hui, il est recommandé que la nutrition parentérale apporte 100 µg.j-1 de
sélénium (69).
4.2
Signes de carence modérée
Les études épidémiologiques recherchant le lien entre le statut sélénié (par l’utilisation
de biomarqueurs) et la présence d’une pathologie se sont largement multipliées ces dernières
années. Toutefois, on peut se demander si le statut sélénié faible est une cause ou une
conséquence de la pathologie. Pour répondre à cette question, certains auteurs proposent
qu’« une carence modérée en sélénium pourrait accroître la sensibilité à diverses maladies,
contribuer à l’étiologie du processus pathologique, et, dans certains cas, être la conséquence
de la pathologie elle-même, accélérant sa progression » (57, 139).
La partie suivante présente les symptômes qui ont pu être associés à une diminution de
statut sélénié.
4.2.1 Déficits immunitaires
De nombreuses études suggèrent qu’une carence en sélénium s’accompagne d’une
forte diminution de l’immunocompétence (71, 57, 74). Par exemple, la carence séléniée
semble augmenter la virulence du virus Coxsakie dans la maladie de Keshan. En effet,
certains auteurs ont noté que la privation de sélénium chez des souris facilite la mutation du
virus Coxsakie B3 en un phénotype plus virulent qui produit des cardiomyopathies (135).
Cette observation pourrait s’avérer applicable à d’autres virus à ARN comme ceux de
l’hépatite, de la grippe (140) ou du VIH (Virus de l'Immunodéficience Humaine). D’ailleurs,
certains auteurs ont montré qu’in vitro, le sélénium est un puissant inhibiteur de la réplication
du VIH (139).
4.2.2 Cancers
De nombreuses études épidémiologiques ont montré une incidence plus élevée de
cancer chez des sujets qui résident dans des zones où le sol est pauvre en sélénium et/ou qui
ont un taux de sélénium dans le sang ou les ongles plus faibles (74, 134).
Cependant, ces résultats sont discutés car ils ne sont pas unanimes et on peut se
demander si la diminution du statut sélénié est une cause ou une conséquence du cancer (115).
Cette diminution pourrait être expliquée par une séquestration du sélénium par les cellules
tumorales ou un apport alimentaire plus faible (perte d’appétit).
Certains auteurs pensent que pour pouvoir exercer une action protectrice vis-à-vis des
cancers, une supplémentation de sélénium de 200 µg.j-1 est nécessaire, soit un apport global
d’environ 300 µg.j-1 (61). Les effets de cette dose constituant une dose d’apport
pharmacologique sont détaillés dans la partie 4.4 page 58.
55
Chapitre II : Synthèse bibliographique
4.2.3 Maladies cardiovasculaires
Plusieurs études ont montré un taux de sélénium plasmatique ou sérique
significativement plus faible chez des patients atteints de différentes cardiopathies. Par
exemple, Mihailovic et al. ont observé un taux de sélénium plasmatique plus faible chez les
sujets hypertendus et ceux présentant des troubles cardiaques chroniques comparés à des
sujets « contrôle » (141).
Dans l’infarctus du myocarde, l’étude EURAMIC a permis de montrer une corrélation
inverse entre l’augmentation du taux de sélénium dans l’ongle du gros orteil et la diminution
du risque d’infarctus du myocarde, mais uniquement dans le groupe de sujets présentant les
concentrations les plus faibles (142).
Dans une étude prospective, Nawrot et al. ont montré qu’une augmentation de la
concentration séléniée plasmatique était associée à un risque moins élevé de développer une
hypertension mais uniquement chez les hommes (143).
Cependant, comme pour les cancers, d’autres études sont contradictoires et on peut se
demander s’il s’agit d’une cause ou d’une conséquence (144).
Pourtant plusieurs mécanismes sont proposés pour expliquer cet effet protecteur du
sélénium vis-à-vis des maladies cardio-vasculaires : modification de la synthèse de
prostaglandine, augmentation du thromboxane dans les plaquettes, diminution de synthèse de
prostacycline dans l’endothélium vasculaire, protection du sélénium vis-à-vis des métaux
lourds, protection de la sélénoprotéine P vis-à-vis de l’oxydation des LDL (et pourrait donc
intervenir lors de l’athérogénèse (79)), et protection du sélénium vis-à-vis de la formation
d’hydroperoxydes lipidiques (qui attaquent l’endothélium vasculaire lors de l’athérosclérose).
4.2.4 Déclin des fonctions cognitives
L’importance du rôle du sélénium au niveau du cerveau a été revue par Chen et al. et
Schweizer et al. (145, 146). Ainsi, une insuffisance séléniée au niveau du cerveau aurait des
effets destructeurs au niveau des fonctions cérébrales et pourrait contribuer au déclin des
fonctions neuropsychologiques, observé par exemple dans la maladie d’Alzheimer. En effet,
Akbaraly et al. ont établi une relation entre le déclin des fonctions cognitives et la baisse du
sélénium plasmatique chez les sujets âgés (147).
Un des facteurs responsables proposé par Larner serait l’antagonisme du tellure
(même colonne que le sélénium dans la classification périodique) dans le cerveau des sujets
atteints d’Alzheimer. En cas d’insuffisance de sélénium, le tellure aurait alors une action
toxique au niveau des mitochondries (148).
4.2.5 Troubles de reproduction
Chez les femmes, un statut faible en sélénium a été lié à des problèmes d’avortements
spontanés récurrents. Kumar et al. ont observé une concentration séléniée dans les
56
Chapitre II : Synthèse bibliographique
érythrocytes significativement plus faible chez les femmes ayant eu au moins trois fausses
couches par rapport à celle des femmes « contrôle » (149).
Chez l’homme, le sélénium serait essentiel à la fertilité. Il interviendrait notamment
dans la biosynthèse de la testostérone et la spermatogénèse (71).
4.2.6 Troubles de la thyroïde
Il existe une relation entre l’iode, le sélénium et la pathologie thyroïdienne. Chez les
femmes françaises, il a été mis en évidence une relation inverse entre le statut en sélénium
(concentration plasmatique) et le risque de troubles thyroïdiens (goitre et hypoéchogénicité de
la glande). Ces observations ont conduit à la question d’une supplémentation en sélénium
dans la population française afin de diminuer la fréquence de la pathologie thyroïdienne
(150).
4.2.7 Augmentation de la toxicité des xénobiotiques et de certains
métaux lourds
Dans l’organisme, le sélénium est susceptible d’interagir avec certains éléments tels
que le mercure, le cadmium et l’arsenic par formation de complexes métal-séléniure (71).
Ainsi, dans une population fortement exposée au mercure, le sélénium peut jouer un
rôle important en regard de la toxicité du mercure (151). De même, dans le cas d’exposition
forte à l’arsenic, Roychowdhury et al. ont observé que les sujets déficients en sélénium
souffraient plus de la toxicité de l’arsenic (152).
Ces symptômes ne sont pas exhaustifs car les travaux étudiant la relation entre le statut
sélénié et diverses pathologies sont nombreux. Ainsi, des auteurs ont proposé qu’une
déficience en sélénium pourrait jouer un rôle dans la dépression de l’humeur (153), le
développement de maladies inflammatoires telles que la polyarthrite rhumatoïde, la
péricardite, et l’asthme (71), le développement de dermatoses (154), le syndrome de
prééclampsie (155), la cataracte (156) et même plus généralement dans le décès des personnes
âgées (157).
4.3
Etat physiologique
Comme nous venons de le voir, le sélénium est indispensable au bon fonctionnement
de l’organisme. Un apport d’au moins 20 µg.j-1 semble nécessaire pour la prévention de la
maladie de Keshan (144).
57
Chapitre II : Synthèse bibliographique
En France, les apports nutritionnels conseillés sont compris entre 50 et 80 µg.j-1 pour
les sujets adolescents et adultes et bien que l’apport optimal soit difficile à définir, la dose de
1 µg.j-1.kg-1 de poids corporel peut être considérée comme une dose adéquate (70).
Le Tableau 10 présente les recommandations pour les adultes à travers le monde ainsi
que celles du Food and Nutrition Board aux Etats Unis en fonction de l’âge (57, 144).
Tableau 10 : Doses journalières de sélénium recommandées (µg.j-1).
Catégories
Adultes (19 ans et plus)
Homme
Femme
Nourrissons
0-6 mois
7-12 mois
Enfants
1-3 ans
4-8 ans
9-13 ans
Adolescents (14-18 ans)
Femmes enceintes
Femmes allaitant
4.4
Australie
USA et
Canada
Grande
Bretagne
OMS
Europe
85
70
55
55
75
60
40
30
55
55
15
20
20
30
40
55
60
70
Effets pharmacologiques
Le sélénium a fait l’objet de nombreuses études de supplémentations ces dernières
années, en particulier sur la prévention ou le traitement des cancers. Plusieurs études majeures
rapportées par Rayman ont montré un intérêt indéniable d’une supplémentation séléniée (110,
158).
La première étude de supplémentation séléniée en double aveugle (placebo vs 200 µg
par jour de sélénium) a été entreprise par Clark et al. à partir de 1983 (159). Mille trois cent
douze sujets atteints de cancers cutanés non mélanocytaires ont été suivis pendant dix ans.
Aucun effet n’a été observé pour cette pathologie. En revanche, la mortalité par cancer des
sujets supplémentés en sélénium était réduite de 50% (p=0,002) et l’incidence de 37%
(p=0,001) en particulier pour les cancers de la prostate, du colon et des poumons.
Une étude française SU.VI.MAX, incluant 13 017 sujets pendant une durée de suivi de
7,5 ans a montré qu’une supplémentation en anti-oxydants (contenant 100 µg de sélénium)
réduit l’incidence des cancers et la mortalité globale chez les hommes. Cet effet n’a pas été
observé chez les femmes. Cette différence est attribuée à un état basal d’anti-oxydants plus
faible chez l’homme que chez la femme (160).
D’autres conséquences de pathologies, rapportées par Rayman ont pu être améliorées
grâce à une supplémentation séléniée comme par exemple, l’amélioration clinique de
l’asthme, la réduction de la douleur dans l’arthrite rhumatoïde et dans la pancréatite (139).
58
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Toutefois, ces bienfaits imputables à une supplémentation séléniée ne sont pas
toujours observés (115). Les arguments pouvant expliquer la variabilité des effets s’appuient
sur des différences selon (134) :
- les formes séléniées des suppléments :
o la forme chimique du sélénium : en effet, bien que les mécanismes par lesquels
le sélénium exercerait un rôle de protection vis-à-vis des cancers ne sont pas
élucidés, il semblerait que la spéciation séléniée joue un rôle important. Les
formes les plus actives contre les tumeurs seraient les formes sélénoprotéines
méthylées, en particulier le méthylsélénol (77) ;
o la dose de sélénium de la supplémentation, car les formes méthylées sont
produites en plus grande part lorsque les apports séléniés sont élevés ;
o la forme galénique : comprimé, ampoule buvable… ;
- les individus : l’état basal d’anti-oxydants, la prise d’autres anti-oxydants (en
particulier la vitamine E avec laquelle le sélénium semble agir en synergie (161)) ou
d’autres médicaments (interactions médicamenteuses par exemple avec l’acide
valproïque, les glucocorticoïdes et les contraceptifs oraux (74)), la durée de traitement
(139), le moment de prise (influence de la composition des repas), l’individu lui-même
(98), notamment son sexe (162) ;
- la robustesse de l’étude : la durée de suivi, la puissance de l’étude (nombre d’individus
inclus) ;
- le marqueur biologique utilisé : notamment la méthode de collecte et de dosage du
représentant du statut sélénié (77).
De plus, on peut souligner la difficulté d’imputer une différence de présence ou
d’absence d’une pathologie entre deux populations uniquement à des apports séléniés
différents. En effet, l’origine d’une pathologie, et du cancer en particulier, est
multifactorielle faisant intervenir entre autres, la consommation tabagique et
alcoolique, l’âge, le sexe et l’alimentation. Ces facteurs de confusion ne sont pas
toujours tous identifiés et considérés dans les études épidémiologiques (77). Certains
auteurs ont effectué une méta-analyse d’études portant sur l’impact d’une
supplémentation séléniée sur des troubles de santé liés à l’environnement (163). A
partir de 1290 études sélectionnées, seules douze études ont répondu aux critères
d’inclusion.
Malgré ces incertitudes, certains auteurs recommandent une supplémentation en
sélénium pour le traitement des troubles de santé liés à l’environnement, en prophylaxie ou en
adjuvant des chimiothérapies à une dose de 50 à 100 µg.j-1 (74, 134).
59
Chapitre II : Synthèse bibliographique
4.5
Toxicité
La méfiance envers le sélénium est en partie due à la faible marge thérapeutique
attribuée à cet élément. Selon certains auteurs, la toxicité du sélénium dépend de sa
spéciation. L’OMS considère que le sélénium inorganique est plus toxique que le sélénium
organique. Parmi le sélénium minéral, le sélénite serait plus toxique que le séléniate in vitro et
in vivo (74).
Cependant, ce champ de recherche présente aujourd’hui des résultats contradictoires
quant à la toxicité de chacune des espèces (57, 68).
Le mécanisme de toxicité du sélénium n’est pas connu. Cependant, plusieurs
hypothèses sont formulées :
- interférence avec le métabolisme des composés sulfurés : en effet, lors d’un excès de
sélénium, celui-ci remplace les groupements thiols (-SH) des déshydrogénases par des
groupements (-SeH) inhibant ainsi les systèmes enzymatiques associés à la respiration
cellulaire (27) ;
- perturbation du métabolisme du glutathion par le sélénite qui conduirait à la
production de radicaux libres (68).
Les cas de toxicité dus au sélénium rapportés dans la littérature sont rares, mais
peuvent être mortels. Ils sont majoritairement d’origine accidentelle ou criminelle.
4.5.1 Toxicité aiguë
A partir des données obtenues chez l’animal, la DL50 a été estimée entre 0,5 et 1 g de
sélénium minéral (sélénite ou séléniate) chez l’homme (68).
4.5.1.1
Exposition professionnelle
Cette exposition peut se produire dans les industries chimiques fabriquant par exemple
des cellules photoélectriques, des lubrifiants, du caoutchouc ou des fongicides (Cf.
paragraphe 1.2 page 23) (68). Les intoxications peuvent faire suite à une inhalation massive
de gaz, voire de vapeurs ou de poussières ou suite à une projection sur la peau. Les principaux
symptômes décrits, variables en fonction des produits, sont :
- une irritation cutanée, nasale, oculaire ou pulmonaire (toux voire douleur thoracique
en cas d’inhalation de sélénium élémentaire ou, un œdème pulmonaire lésionnel
d’apparition retardée de 2 à 8 h, contribuant à mettre en jeu le pronostic vital, en cas
d’inhalation de séléniure d’hydrogène),
- une pigmentation rose des phanères,
- une odeur alliacée de l’haleine.
Les composés séléniés les plus dangereux seraient le dioxyde de sélénium et le
séléniure d’hydrogène (68).
60
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Le plus souvent, ces signes sont réversibles après cessation de l’exposition.
4.5.1.2
Exposition accidentelle non professionnelle
Les cas observés ont fait suite à des prises de suppléments séléniés hautement
concentrés.
Les signes communs rapportés sont : des vomissements, une diarrhée, une douleur
abdominale (66, 164). Dans un cas, le patient âgé de 75 ans, ayant pris 10 mg de sélénite de
sodium, est décédé 6 heures après l’ingestion, suite à des troubles cardiaques (164). Dans un
autre cas où 13 sujets ont pris 27 mg par comprimé (suite à une erreur de fabrication), les
sujets présentaient en plus des symptômes cités ci-dessus, une fatigue, une irritabilité, une
anomalie des cheveux et ongles et des neuropathies périphériques (165).
4.5.2 Toxicité chronique
4.5.2.1
Exposition professionnelle
L’inhalation chronique de composés séléniés semble être responsable de symptômes
non spécifiques : asthénie, irritabilité, symptômes de la sphère oto-rhino-laryngologique
(rhinite chronique, épistaxis, parfois anosmie), très fréquemment des troubles gastrointestinaux avec nausées, vomissements, diarrhées, dyspepsie, douleurs gastriques voire
anorexie. Il a été observé une perte générale des poils (y compris des cheveux) chez un sujet
travaillant dans une usine de photocopieuses. Les auteurs concluent que bien que les résultats
des examens biologiques soient inférieurs à ceux observés lors d’observations de signes de
toxicité (Cf. paragraphe 4.5.2.3 page 61), il est probable que l’exposition au sélénium ait
contribué à la perte des poils ([Se]plasma = 500 µg.L-1 et [Se]ongle = 2040 µg.kg-1) (166).
4.5.2.2
Exposition lors d’études épidémiologiques
Lors d’une étude épidémiologique, 24 sujets atteints du cancer de la prostate ont été
supplémentés en sélénium. Huit et seize sujets ont reçu respectivement 1600 µg.j-1 et
3200 µg.j-1 de sélénium pendant un an en moyenne. Les symptômes de toxicité dus au
sélénium ont été plus fréquemment observés dans le groupe recevant la plus grande dose de
sélénium. Cependant, les auteurs concluent qu’aucun signe de toxicité sérieux n’a été observé
au cours de cette supplémentation relativement longue (167).
4.5.2.3
Zones sélénifères
La richesse en sélénium de ces zones peut concerner le sol (par voie de conséquence
l’alimentation si le sélénium est biodisponible) ou l’eau de consommation. Ces zones ont fait
l’objet d’études épidémiologiques recherchant l’influence de l’exposition séléniée sur le statut
sélénié des sujets et/ou sur d’autres facteurs. Les études concernant les zones où l’eau de
boisson est riche en sélénium ayant déjà été présentées (partie 4.1 page 13), seules les
observations effectuées en cas de sol riche en sélénium sont présentées ici.
61
Chapitre II : Synthèse bibliographique
En général, les signes rapportés lors d’une intoxication chronique par ingestion de
sélénium sont les suivants (68, 74) :
- Les plus fréquemment cités sont des signes cutanéo-phanériens : lésions
érythémateuses de la peau et du cuir chevelu, fragilité et sécheresse voire perte
capillaire, fragilité unguéale (signes décrits : mouchetage, stries horizontales,
changement de couleur, cassure voire la perte des ongles).
- Les plus caractéristiques sont une odeur alliacée de l’haleine et de la sueur pouvant
être associée à une anomalie du goût (goût métallique).
- D’autres signes peu spécifiques comme une fatigue, un désordre digestif avec nausées
et vomissements, une dépression, une irritabilité, une instabilité émotionnelle, une
perte de poids et une perte des dents ont été cités dans la littérature.
- Enfin, des signes neurologiques centraux (épisodes convulsifs), périphériques
(polynévrites, multinévrites) peuvent apparaître.
Ces signes sont réversibles dès l’arrêt de la prise de sélénium.
Le Tableau 11 présente les symptômes observés dans des zones sélénifères ainsi que
les statuts séléniés correspondants.
Tableau 11 : Caractéristiques séléniées observées dans des zones sélénifères.
Zone exposée - Lieu
Symptômes observés
Chine
Cheveux et ongles cassants,
anomalies des ongles,
développement de lésions de la
peau des membres et une odeur
alliacée de l’haleine
Pas d’apparition de signe
d’intoxication
[Se]plasma=1054 µg.L
[Se]ongle=1137 µg.kg
[806-1548]
-1
137
[68 – 265]
Pas d’apparition de signe
d’intoxication
[Se]ongle=1950 µg.kg
[1185-3824]
-1
329
[85 – 727]
Hommes :
Quelques sujets atteints de signes
-1
[Se]ongle =4400 µg.kg
affectant les phanères avec un
pourcentage plus élevé de perte
Femmes :
-1
des cheveux (17,5% des hommes [Se]ongle=3900 µg.kg
et 15% des femmes), d’ongles
noircissants (5% des hommes et
15% des femmes) et de perte
d’ongles (2,5% des hommes et
12,5% des femmes)
Hommes :
632
Femmes :
475
Etats-Unis (zone
sélénifère du Sud
Dakota et Wyoming)
Population générale
Sujets surexposés
Inde
-1
[Se]eau=94µg.L
-1
[Se]lait=59 µg.L
-1
[Se]céréale=742 µg.kg
4.5.2.4
Statut sélénié
-1
Apports
séléniés
déterminés
-1
µg.j
moyenne
[min-max]
910
Réf
168
122
169
Bilan
La dose quotidienne maximale de sélénium pouvant être ingérée sans développement
de toxicité chez la plupart des sujets est généralement établie à 800 µg (adulte). Un apport
jusqu’à 1000 µg.j-1 n’entraînerait pas de signe clinique d’intoxication.
62
Chapitre II : Synthèse bibliographique
La valeur maximale, proposée comme la dose n’induisant aucun risque délétère durant
toute une vie (DSEIO) est de 240 et 300 µg.j-1 soit 4 et 5 µg.kg-1.j-1 selon les sources
(respectivement OMS et EPA) (3, 170).
En France, la dose limite de sécurité est de 150 µg.j-1. Cette limite est considérée
comme étant basse lorsque l’on sait que les apports journaliers de certains européens
(notamment en Finlande) sont de 100-200 µg.j-1 (70).
63
Chapitre II : Synthèse bibliographique
64
Chapitre II : Synthèse bibliographique
Chapitre III :
Matériel, méthodes et
validation
65
Chapitre II : Synthèse bibliographique
66
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
1 TYPE D’ETUDE
Il s’agissait d’une étude de cohorte prospective avec deux groupes d’exposition.
L’« exposition en sélénium » a été définie a priori au regard de la teneur en sélénium dans
l’eau destinée à la consommation humaine.
L’étude combinait l’analyse d’aliments produits localement, la méthode des journées
dupliquées, la passation de questionnaire alimentaire et de santé ainsi que le dosage d’un
marqueur d’exposition.
2 POPULATION CIBLE ET POPULATION D’ETUDE
La population cible était une population rurale comprenant environ 10 000 habitants
répartis de la façon suivante (171) :
- Montmorillon : 6898 habitants,
- Jouhet : 452 habitants,
- SIAEP de Leignes-sur-Fontaine (total 1179 habitants) : Leignes-sur-Fontaine
513 habitants, La chapelle-Viviers 408 habitants, Pindray 258 habitants,
- SIAEP de Coussay-les-Bois (total 1490 habitants) : Coussay-les-Bois 803 habitants,
Lésigny 520 habitants, Mairé 167 habitants,
- Leigné-les-bois : 465 habitants.
2.1
Définition de l’exposition
-
La population d’étude comprenait :
des sujets exposés a priori c’est-à-dire résidant dans les communes citées ci-dessus
dont la teneur en sélénium de l’eau potable était supérieure à la norme réglementaire,
des sujets non exposés a priori c’est-à-dire résidant dans les communes dont la teneur
en sélénium de l’eau potable était inférieure à la norme réglementaire.
67
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
2.2
Critères d’inclusion et d’exclusion
Les critères d’inclusion étaient :
o Pour la population exposée :
- hommes et femmes de plus de 18 ans,
- résidant depuis au moins deux ans dans le même habitat,
- résidant dans une des collectivités suivantes : Montmorillon, Jouhet,
Leignes-sur-Fontaine, Coussay-les-Bois, La Chapelle-Viviers, Lésigny,
Mairé, Pindray et Leigné-les-Bois,
- ayant signé un formulaire de consentement éclairé.
o Pour la population non exposée:
- hommes et femmes de plus de 18 ans,
- ne résidant pas dans une des collectivités suivantes : Montmorillon, Jouhet,
Leignes-sur-Fontaine, Coussay-les-Bois, La Chapelle-Viviers, Lésigny,
Mairé, Pindray et Leigné-les-Bois,
- résidant depuis au moins deux ans dans une commune dont la teneur en
sélénium de l’eau potable était inférieure à la norme réglementaire. Cette
commune devait présenter des caractéristiques comparables aux communes
de la population exposée en termes de nombre d’habitants et degré
d’urbanisation,
- ayant signé un formulaire de consentement éclairé.
Les critères d’exclusion étaient :
- sujets ayant pris et prenant des supplémentations en sélénium quelle que
soit la forme (complément alimentaire, cure thermale à La RochePosay…),
- sujets ayant l’intention de déménager au cours de l’année d’étude,
- sujets nécessitant une protection : mineur, sous tutelle, analphabète,
démence.
2.3
Nombre de sujets nécessaires
Une estimation du nombre de sujets à inclure a pu être effectuée grâce aux résultats de
Longnecker et al. (124). En effet, d’après leurs résultats, pour pouvoir mettre en évidence une
différence d’imprégnation par le dosage de sélénium des coupures d’ongles, correspondant à
une différence d’apport de 32 µg.j-1 entre la population exposée et la population non exposée,
il était nécessaire d’inclure 25 sujets par groupe (pour un seuil α de 5% et une puissance
d’étude de 80%) (cette valeur intégrait les individus perdus de vue probables au cours de
l’étude (20%)).
68
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
Cependant, ne connaissant aucune valeur concernant les apports de la population
exposée, on pouvait se demander si la différence d’apport de 32 µg.j-1 entre la population
exposée et la population non exposée était atteinte. Par conséquent, un nombre plus élevé
d’individus semblait préférable. Comme la différence de concentrations séléniées des
coupures d’ongles n’était pas connue pour une différence d’apport plus faible, le nombre de
sujets nécessaire ne pouvait être qu’estimé approximativement. Une inclusion de 40 sujets par
groupe (c'est-à-dire 40 sujets provenant de la population exposée et 40 sujets non exposés) a
été retenue.
Le nombre de journées dupliquées nécessaires a été estimé à partir de la variation
observée par Noël et al. (107). Ces auteurs ont analysé 50 repas dupliqués (45 déjeuners et 5
petits déjeuners) provenant de diverses collectivités. Ils ont observé une moyenne de 46 µg de
sélénium par kg de poids frais de repas avec un écart-type de 26 µg.kg-1.
A partir de ces valeurs, 330 repas soit 330 journées dupliquées nécessaires ont été
estimées (pour un seuil α de 5% et une puissance d’étude de 80%). Sachant que huit journées
dupliquées étaient prélevées par individu (deux jours pendant quatre saisons), le nombre de
sujets nécessaires était d’environ 40 individus.
Les groupes des participants devaient donc comprendre 80 sujets au total (40 dans
chaque groupe). Cette estimation incluait les perdus de vue.
2.4
Modalités de recrutement des participants
Les groupes étaient constitués d’individus volontaires, appariés selon trois critères
susceptibles d’être en relation avec les habitudes alimentaires : l’âge, le sexe, et la catégorie
socioprofessionnelle (98).
Pour les sujets exposés :
La méthode des journées dupliquées exigeait des participants à l’étude qu’ils soient
consciencieux, motivés et impliqués. Ainsi, la méthode du tirage aléatoire ne semblait pas
optimale. La sélection d’individus sur des critères de motivation uniquement, pouvait aboutir
à un manque de représentativité de la population cible. Ainsi avons nous opté pour une
méthode d'échantillonnage par quotas.
Le groupe exposé a été construit de façon à constituer une image aussi fidèle que
possible de la population cible en se basant sur la répartition fournie par l’INSEE de cette
population cible selon les trois critères d’appariement.
Le recrutement a été effectué grâce à la collaboration des élus des collectivités
concernées.
Les sujets répondant, a priori, aux critères ont été contactés par les élus pour leur
expliquer les objectifs et le déroulement de l’étude. Les sujets intéressés ont reçu la note
d’information et ont renvoyé le questionnaire d’inclusion ainsi que le consentement éclairé
s’ils acceptaient de participer à l’étude (Cf. annexes 2, 3 et 4). Les sujets répondant aux
69
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
critères d’inclusion ont été contactés par courrier et par téléphone pour participer à une
réunion d’information sur le déroulement de l’étude.
Pour les sujets non exposés :
Les personnes non exposées appariées à la population exposée (sur l’âge, la catégorie
socioprofessionnelle et le sexe) ont été contactées par courrier et par téléphone pour leur
expliquer les objectifs et le déroulement de l’étude. Les sujets intéressés ont reçu la note
d’information et ont renvoyé le questionnaire d’inclusion ainsi que le consentement éclairé
s’ils acceptaient de participer à l’étude (Cf. annexes 3, 4 et 5). Les sujets répondant aux
critères d’inclusion ont ensuite reçu les données nécessaires à l’étude (calendrier de l’étude,
pochettes de recueil des ongles, questionnaires accompagnés d’une note explicative) au fur et
à mesure des besoins de l’étude.
3 RECUEIL DES DONNEES
3.1
Modalités de recueil des données
3.1.1 Prélèvements alimentaires
3.1.1.1
Aliments produits localement
La détermination des concentrations en sélénium de quelques aliments produits
localement a été effectuée, car l’arrosage des légumes et l’abreuvage des animaux par l’eau du
robinet distribuée dans les communes concernées pouvaient être responsables d’une teneur en
sélénium supérieure à celle des aliments d’origine extérieure à ces communes. Les
concentrations obtenues ont été comparées à celles obtenues sur des aliments collectés au
niveau national par deux études, celle de l’INRA (92) et celle de Simonoff et Simonoff (24).
Les aliments ont été choisis pour représenter les principales classes alimentaires, en
fonction des analyses effectuées par l’INRA (Tableau 12).
Pour chaque catégorie, l’échantillon analysé était issu du mélange à poids égal de un à
cinq aliments, étant soit :
- de même nature mais provenant de différentes collectivités concernées (exemple : les
œufs),
- de nature différente (exemple : les légumes racines).
Cinq échantillons de chaque aliment ont été choisis car ceci permettait statistiquement,
de visualiser un dépassement de teneur. Ainsi, le résultat du mélange était plus élevé si un des
cinq échantillons était plus riche (172).
70
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
Tableau 12: Liste des aliments d'origine locale choisie.
Catégorie alimentaire
Nature de l’aliment
Pain
Baguette
Féculent
Pâtes (non locale mais cuisson à l’eau du
robinet)
Pomme de terre
Pomme de terre
Légume
Légumes « racine » : légumes dont la
concentration séléniée retrouvée par
l’INRA était inférieure à la limite de
détection
Légumes « feuillu » : idem
Fruits du « potager » : fruits dont la
concentration séléniée retrouvée par
l’INRA était inférieure à la limite de
détection
Fruit
Œuf
Volaille & gibier
Viande & charcuterie
Produits laitiers
Œuf
Dinde (escalope) ou poulet (cuisse)
ou lapin
Porc (rôti ou côtelette) ou jambon
ou pâté de campagne ou saucisson sec
Lait
Justification du choix de
l’aliment
Aliment le plus couramment
consommé de la catégorie
Aliment couramment consommé
et nécessitant l’eau pour la
cuisson
Aliment couramment consommé
et nécessitant l’eau pour la
cuisson
Ceci permet ainsi un mélange
de plusieurs légumes de
natures différentes dans la
même analyse
Idem à la justification des
légumes. Les fruits des arbres
fruitiers ont été exclus car ils
semblent a priori moins exposés
à l’eau du robinet.
Aliments analysés par l’INRA
Aliments analysés par l’INRA
La collecte des aliments produits localement a été effectuée grâce à la collaboration de
sujets résidant dans les communes concernées, auxquels nous avions distribué la liste des
aliments recherchés. Un employé de la mairie de Montmorillon a également été plus impliqué
dans cette collecte.
3.1.1.2
Journées dupliquées
Pour doser la quantité de sélénium ingérée par la population exposée, la méthode dite
« des repas dupliqués » a été retenue mais largement adaptée. Cette méthode consiste à
dupliquer tout ce qui est ingéré pendant un repas pour être analysé. Elle présente l’avantage
de rendre compte des doses réellement ingérées par la population et peut paraître beaucoup
moins théorique et discutable que les méthodes par reconstitution (173, 174). En général, cette
méthode est admise comme la plus précise pour mesurer l’exposition réelle d’un individu
(94).
Le plus fréquemment, les repas proviennent de restaurations collectives (hôpitaux,
maisons de retraite, cantines scolaires ou d’entreprises) en prélevant les repas les plus
consommés sur une à deux semaines (107, 173, 175) et l’eau de boisson n’est pas prise en
compte.
Cependant, cette méthode soulève quatre remarques majeures à prendre en compte,
qui ont conduit à adapter cette méthode sous la forme « journées dupliquées » :
- Elle estime l’apport d’une population qui mange les trois repas à l’extérieur (107) ce qui
n’était probablement pas le cas de la population étudiée. Selon l’enquête individuelle et
nationale sur les consommations alimentaires INCA (98) : parmi les adultes, 75%
71
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
-
-
-
-
-
-
-
-
prennent leurs déjeuners à domicile (et sur les 25% ne mangeant pas chez eux, seulement
21% mangent à la cantine) et 88% prennent leurs dîners à domicile.
Elle estime l’apport de populations homogènes, c'est-à-dire que ces populations présentent
une caractéristique particulière, selon le lieu de restauration où sont effectués les
prélèvements des repas : malades, personnes âgées, enfants…Or, ce n’était pas le cas de
notre population d’étude.
Les caractéristiques des individus prenant les repas ne sont pas connues ; les apports ne
peuvent donc pas être présentés ni en fonction du sexe, ni en fonction du poids corporel de
l’individu. Pourtant ces données permettent une standardisation des résultats (94).
La provenance géographique des aliments constituant les repas des collectivités n’est pas
connue. Néanmoins, le mode de gestion des repas collectifs (souvent centralisé) laisse
envisager une faible probabilité de présence des aliments de provenance locale dans les
menus. Or, en négligeant la consommation de ces produits (c'est-à-dire
l’autoconsommation) dont la teneur en sélénium peut être augmentée à cause de
l’influence potentielle du sélénium contenue dans l’eau du robinet, un risque de sousestimation de l’apport de la population étudiée était probable.
Plusieurs adaptations ont donc été mises en place :
Les prélèvements ont été effectués chez l’habitant.
Les boissons y compris l’eau ont été prélevées.
Les prélèvements ont été effectués sur une journée entière d’ingestion d’un individu qui
ont été appelées les « journées dupliquées » car cette formule prend en compte les
boissons et les collations prises entre les repas, contrairement à la méthode des repas
dupliqués.
Pour estimer la variabilité intraindividuelle de l’apport quotidien en sélénium, les
prélèvements des journées dupliquées ont eu lieu à chaque saison car l’alimentation et
l’autoconsommation varient selon les saisons. Deux jours par saison ont été considérés
pour estimer la variabilité interjournalière (176).
Pour connaître l’origine et la nature des aliments et boissons consommés, les sujets ont
noté ces informations sur un formulaire (Cf. annexe 6).
Les inconvénients dénoncés de la méthode des repas dupliqués sont les suivants :
Une sous-estimation possible des résultats que l’on peut expliquer par (174) :
o la réticence des individus à mettre des aliments de côté ,
o l’évaluation à vue d’œil lors de la duplication qui semble sous-estimer la quantité
d’aliment consommé.
L’analyse d’aliments consommés seulement occasionnellement donne un résultat qui n’est
plus représentatif des apports quotidiens habituels des individus.
Pour pallier à ces inconvénients, une attention particulière a été portée à la
sensibilisation des sujets. Tous les participants exposés ont donc été réunis pour expliquer,
72
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
avec support visuel, le contexte, les objectifs et le déroulement de l’étude. Au cours de cette
réunion, une vidéo montrant la simulation d’un sujet effectuant une journée dupliquée a été
diffusée pour illustrer le protocole des « journées dupliquées ». Au cours de cette séquence, il
a été précisé que :
- Les journées dupliquées devaient comprendre des aliments typiques de ce qu’ils ingèrent à
cette période de l’année (177, 178).
- Lors de la duplication, il était important de, préalablement, mettre les aliments et les
boissons dans les mêmes contenants (bols, assiettes…) que ceux où sont mis les aliments
réellement ingérés avant de les transférer dans les boîtes afin de mieux évaluer les
quantités.
Un document résumant les recommandations essentielles a été distribué aux
participants à la fin de la réunion (Cf. annexe 7).
Afin de favoriser l’adhésion des sujets à l’étude et notamment, de palier à la réticence des
individus à mettre des aliments de côté, chaque sujet a été indemnisé de 15 € par journée
dupliquée.
Tout le matériel nécessaire pour commencer l’étude a également été distribué : boîtes
de recueil des aliments et boissons, questionnaire alimentaire. Le reste du matériel a été
distribué au fur et à mesure des besoins. Le matériel nécessaire aux sujets non exposés a été
adressé par courrier.
Enfin, pour des raisons de faisabilité, la méthode des journées dupliquées a été
employée seulement pour la population exposée.
3.1.2 Questionnaires auto-administrés
Trois types de questionnaires ont été distribués aux participants : un questionnaire
d’inclusion, un questionnaire alimentaire et un questionnaire de santé.
3.1.2.1
Questionnaire d’inclusion
Ce questionnaire permettait de vérifier les critères d’inclusion et de recueillir les
variables sociodémographiques des participants : âge, sexe, profession, catégorie
socioprofessionnelle, niveau de revenus, niveau d’étude, lieu et ancienneté de résidence,
intention de déménager, données anthropométriques de base (poids, taille), existence d’une
supplémentation en sélénium, taille du foyer.
3.1.2.2
Questionnaire alimentaire
Ce questionnaire permettait de connaître les habitudes alimentaires des sujets, en
particulier la nature et la fréquence des aliments et des boissons consommés, ainsi que
l’existence d’une autoconsommation. Celui-ci a été adapté à partir du questionnaire validé
73
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
« Baromètre santé nutrition 2002 » portant sur les repas et les boissons consommés la veille et
les quinze derniers jours (179).
La partie du questionnaire concernant le rappel des 24 heures, répétée sur chaque
saison a permis l’estimation des apports séléniés quotidiens dans la nourriture et les
boissons, dont la méthode est présentée dans la partie 5.3.2.2 page 104.
Les questions concernant l’autoconsommation ont permis de définir :
- Un niveau d’autoconsommation saisonnière, déterminé à partir de la fréquence de
consommation de produits locaux, pour chaque saison :
o 0 pour une fréquence égale au maximum à une fois par semaine ou une fois en 15
jours,
o 1 pour une fréquence égale au maximum à 2 à 3 fois par semaine,
o 2 pour une fréquence égale au maximum à 4 à 6 fois par semaine ou pour une
fréquence quotidienne.
En cas d’impossibilité de calculer une fréquence à l’une des saisons (données
manquantes dues à un questionnaire manquant), la valeur manquante a été remplacée par
la fréquence moyenne calculée pour les autres saisons.
- Un profil d’autoconsommateur a été défini pour chaque participant à partir de la somme
des fréquences de consommation calculées pendant l’étude :
o faible : fréquence annuelle < 2 ;
o moyen : fréquence annuelle égale à 2 ou 3 ;
o fort : fréquence annuelle égale à 4 ou 5 ;
o très fort autoconsommateur : fréquence annuelle >5.
Un exemplaire de ce questionnaire figure en annexe 8.
3.1.2.3
Questionnaire de santé
Ce questionnaire a été adapté à partir du « questionnaire santé et soins médicaux » du
Centre de Recherche, d’Etude et de Documentation en Economie de la Santé (CREDES) et du
« baromètre santé 2000 » du Comité Français d’Education pour la Santé (CFES, INSERM
U472) (180, 181). Les principales données recueillies étaient l’existence d’antécédents ou de
pathologies médicales en cours, une évaluation de l’état de santé globale, un score de qualité
de vie (profil de Duke), ainsi que les habitudes de vie comme le tabagisme, la consommation
de boissons alcoolisées et l’exercice d’une activité physique.
L’état de santé global a été estimé par les sujets via deux variables : une par
classement (très bon, bon, moyen, mauvais) et l’autre par notation (entre 0 et 10) selon le
principe de l’échelle visuelle analogique (0 = très mauvais état ; 10 = très bon état).
L’instrument de mesure de la qualité de vie par le profil de l'échelle de Duke
comporte 17 questions qui, combinées entre elles, permettent d'obtenir différents scores de
santé : santé physique, santé mentale, santé sociale, estime de soi, santé perçue, douleur,
anxiété, dépression et incapacité (182). Chaque item est côté de 0 à 2 sur une échelle ordinale
à trois modalités et chaque dimension est la somme des items qui la composent. Les scores de
74
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
santé sont normalisés de 0 à 100, le score de santé le meilleur (qualité de vie optimale) étant
100. Le score de « santé générale » est obtenu en additionnant les dimensions physique,
mentale et sociale.
Enfin, des questions relatives aux effets potentiels d’une exposition ou d’une carence
au sélénium ont été ajoutées mais de façon dispersée dans le questionnaire afin de ne pas
induire les réponses des sujets (partie 4 pages 55 et 60). Un exemplaire de ce questionnaire
figure en annexe 9.
3.1.3 Prélèvement biologique
Le dosage sanguin du sélénium, largement utilisé dans les études épidémiologiques, ne
semblait pas adapté à notre étude, puisque notre objectif était de déterminer le statut en
sélénium et donc de mesurer l’imprégnation à long terme de la population. En effet, la
sélénémie semble être le marqueur le plus sensible de l’apport en sélénium mais non du statut
en sélénium de l’individu. D’après Longnecker et al. (124), une alternative au dosage sanguin
lorsqu’une estimation de l’apport à long terme est recherchée est le dosage de sélénium dans
les coupures d’ongles. Cette méthode a donc été choisie pour mesurer l’imprégnation
corporelle des sujets. Ce dosage est également couramment utilisé dans les études
épidémiologiques (119). Il s’agit d’une méthode non invasive, de prélèvement et de
conservation faciles, dont la corrélation avec les apports alimentaires est établie (124).
Les coupures d’ongles de pieds ont été préférées à celles des mains car les résultats
intraindividuels sont moins variables et le risque de contamination extérieure moins élevé
(117). Des instructions ont également été fournies aux sujets pour éviter le risque de
contamination (Cf. annexe 10). Les échantillons ont été collectés deux fois au cours de l’étude
selon la préconisation de Slotnick et Nriagu (117). Les étapes de préparation, de stockage et
d’analyses sont présentées dans la partie 5.1.2.4 page 85.
3.2
Fréquence de recueil des données auprès de la population d’étude
La Figure 14 récapitule le calendrier et la fréquence de collecte des données.
75
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
Figure 14 : Calendrier et fréquence de collecte des données recueillies pour l’étude.
Les données des deux groupes, exposé et non exposé, ont été recueillies pendant les
mêmes périodes grâce à un calendrier fourni à chaque participant (Cf. annexe 11). Ceci était
particulièrement important pour les coupures d’ongles afin de garantir les mêmes conditions
d’humidité, de stockage, et de pouvoir réaliser des analyses simultanées selon la même
procédure, afin d’éviter toute possibilité d’erreurs systématiques (117).
Les prélèvements alimentaires n’ont été recueillis que pour le groupe exposé. Etant
donné que ces prélèvements étaient périssables et qu’un délai était nécessaire pour leurs
traitements (Cf. paragraphe 5.1.2.2 page 82), deux groupes de sujets exposés ont été effectués.
Ceci a permis d’échelonner la collecte sur deux jours séparés par environ deux semaines, pour
chaque saison. Le premier groupe (dates de collectes : 24 novembre 2005, 26 janvier 2006, 15
mai 2006 et 3 juillet 2006) était constitué de sujets résidant à Montmorillon, Leigné-les-Bois,
Coussay-les-Bois, Lésigny et Mairé. Le deuxième groupe (dates de collecte : 6 décembre
2005, 6 février 2006, 1er juin 2006 et 10 juillet 2006) était constitué de sujets résidant à
Montmorillon, Jouhet, Leignes-sur-Fontaine, La Chapelle-Viviers et Pindray.
76
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
3.3
Récapitulatif : définition des variables
Les variables ayant fait l’objet d’un recueil sont présentées avec leur codage et la
source de données dans le Tableau 13.
Tableau 13 : Nature et codage des variables recueillies dans l’étude.
Variable
Apports alimentaires
séléniés
Sexe
Age
Catégorie
socioprofessionnelle
Niveau d’étude
Niveau de revenus
Ancienneté de résidence
Taille du foyer
Taille
Poids
Indice de Masse
corporelle
(IMC)
Apports alimentaires
séléniés estimés par
questionnaire
Niveau
d’autoconsommation
saisonnière
Source
Journées
dupliquées
Questionnaire
d’inclusion
Questionnaire
d’inclusion
Questionnaire
d’inclusion
Questionnaire
d’inclusion
Questionnaire
d’inclusion
Questionnaire
d’inclusion
Questionnaire
d’inclusion
Questionnaire
d’inclusion
Questionnaire
d’inclusion
Alcool
Activité physique
Etat de santé
Etat de santé
Score de Duke
Imprégnation corporelle
en sélénium
Variable en 2 classes (Homme, Femme)
Variable continue
Calculée à partir de la date de naissance
Variable en 8 classes (agriculteur, commerçant, cadre, profession
intermédiaire, employé, ouvrier, autre, retraité)
Recodées à partir de la profession des sujets à l’aide du fichier des
correspondances de l’INSEE
Variable en 4 classes (primaire, collège, secondaire, supérieur)
Variable recodée en 4 classes (moins de 1000 €, entre 1001 et
2000 €, entre 2000 et 3000 €, plus de 3000 €)
Variable continue
Variable recodée en 2 classes (1ou 2 membres, plus de 2
membres)
Variable continue
Variable continue
2
Questionnaire
alimentaire
Questionnaire
alimentaire
Profil
d’autoconsommateur
Tabac
Codage
Variable continue transformée en log10
Questionnaire de
santé
Questionnaire de
santé
Questionnaire de
santé
Questionnaire de
santé
Questionnaire de
santé
Questionnaire de
santé
Dosage dans
les ongles
Calculé par le ratio : poids (en kg)/taille (en m)
4 classes (<20, entre 20 et 24,9, entre 25 et 29,9 (surpoids), plus de
30 (obésité), conformément à leurs définitions chez l’adulte (183))
Estimation selon la méthode décrite partie 5.3.2.2 page 104
Variable en 3 classes selon la fréquence de consommation de
produits locaux (0 = au maximum 1 fois par semaine ou 1 fois en
15 jours, 1 = au maximum 2 à 3 fois par semaine, 2 = au maximum
4 à 6 fois par semaine ou tous les jours) selon la méthode décrite
partie 3.1.2.2 page 73
Variable en 4 classes calculée à partir de la somme des scores de
fréquence d’autoconsommation saisonnière (>5 = très fort, 4 et 5 =
fort, 2 et 3 = moyen, <2 = faible) selon la méthode décrite partie
3.1.2.2 page 73
Variable en 2 classes (consommation d’au moins une cigarette par
jour = fumeur, non fumeur)
Variable recodée en 2 classes (occasionnelle = consommation au
maximum une fois par semaine, répétée = au moins 2 fois par
semaine)
Variable en 2 classes (sportif = une activité physique au cours des
15 jours précédents, non sportif)
Variable en 4 classes (très bon, bon, moyen, mauvais) selon la
méthode décrite partie 3.1.2.3 page 74
Note = variable continue de 0 à 10 selon la méthode décrite partie
3.1.2.3 page 74
Variable continue de 0 à 100
Score validé (182) selon la méthode décrite partie 3.1.2.3 page 74
Variable continue transformée en log10
77
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
4 MODALITES DE MISE EN PLACE DE L’ETUDE
4.1
Etude pilote
Trois volontaires exposés ont effectué deux journées dupliquées et répondu aux
questionnaires (alimentaire et santé) pour étudier la faisabilité du protocole de l’étude.
Suite aux remarques de ces volontaires, les questionnaires alimentaire et de santé ont
été modifiés afin d’alléger leur présentation (suppression de questions redondantes
notamment) et d’obtenir une meilleure lisibilité.
Par ailleurs, un protocole pour guider les participants dans le choix des aliments pour
les journées dupliquées avait été initialement prévu (pour assurer la représentativité des
aliments par rapport à l’alimentation habituelle) mais, le choix des aliments des journées
dupliquées, non guidé lors de cette étude pilote, n’ayant pas posé de problèmes particuliers, le
libre choix a été conservé pour l’étude.
4.2
Autorisations réglementaires
Ce protocole a reçu l’avis favorable du CCTIRS (Comité Consultatif sur le Traitement
de l’Information en matière de Recherche dans le domaine de la Santé) le 4 octobre 2005
(autorisation n°05 424) et l’accord de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et
des Libertés) le 25 octobre 2006 (autorisation n°1141527).
78
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
5 METHODES DE QUANTIFICATION DU SELENIUM
5.1
Dans les aliments et les ongles
5.1.1 Choix de la méthode de dosage des échantillons de cette étude
La plupart des techniques analytiques utilisées aujourd’hui en analyses de traces et
d’ultra-traces sont résumées dans le Tableau 14, et la limite de détection atteinte dans le cas
de l’analyse de sélénium y est indiquée (184, 185, 186). La classification de ces sept
méthodes peut se faire selon leurs principes :
a)
Les techniques spectrométriques :
d’absorption ou d’émission atomique : la mesure se fait par l’intermédiaire des
rayonnements électromagnétiques absorbés ou émis par les atomes de sélénium
lors de transitions électroniques bien définies. La sous-classification se fait en
fonction de la longueur d’onde mesurée :
• zone du visible et de l’ultra-violet :
− spectrométrie d’absorption atomique, avec atomisation soit par
une flamme (SAAF), soit par un four électrothermique (SAAET),
− spectrométrie d’émission atomique, avec excitation par une torche
à plasma induit (ICP-AES),
− spectrométrie de fluorescence atomique, dans ce cas il s’agit
toujours de mesurer un rayonnement émis par l’atome, mais celuici est préalablement excité par un rayonnement incident. Dans le
cas du sélénium, il est souvent préférable de générer en amont les
hydrures correspondants qui sont volatils (HG-AFS),
• zone des rayons X : spectrométrie d’émission des rayons X ou
fluorescence X (EDXRF),
• zone des rayons γ : activation neutronique (NAA) durant laquelle les
atomes de sélénium sont irradiés par des neutrons et transformés en
75
isotopes radioactifs par capture d’un neutron : 74
34Se 34Se de
période 120,4 jours.
de masse : dans ce cas les atomes sont ionisés par une torche à plasma induit,
puis séparés dans une combinaison de champs électriques en fonction du rapport
masse/charge des ions formés (ICP-MS).
79
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
b) Les techniques électrochimiques : basées sur les réactions d’oxydo-réduction
se produisant aux électrodes. La voltampérométrie d’adsorption impulsionnelle
à redissolution cathodique (DPACSV) consiste en une accumulation de matière
(dépôt) sur la cathode à partir du Se(IV), puis redissolution en imposant un
balayage variable de potentiel, tandis que l’intensité du courant traversant
l’électrode est enregistrée en fonction du temps. L’intensité mesurée est
directement proportionnelle à la concentration en Se(IV) dans l’échantillon.
Tableau 14: Techniques analytiques les plus utilisées en analyses de traces et d’ultra-traces et
ordre de grandeur de la limite de détection en sélénium (184, 185, 186).
Sélénium
ICP-AES
(184)
HG-AFS
(185)
SAAF
(184)
SAAET
(186)
EDXRF
(184)
ICP-MS
(184)
NAA
(184)
Ordre de
-1
-1
-1
-1
-1
-1
-1
1 µg.L
grandeur
1 µg.L
1 µg.L
0,1 µg.L
500 µg.L
0,1 µg.L
0,1 µg.L
75
LD
(flamme)
(isotope Se)
LD limite de détection
ICP-AES émission atomique à plasma induit
HG-AFS génération d’hydrures - spectrométrie d’émission atomique
SAAF spectrométrie d’absorption atomique, excitation flamme
SAAET SAAF spectrométrie d’absorption atomique, excitation four électrothermique
EDXRF fluorescence X à dispersion d’énergie
ICP-MS spectrométrie de masse utilisant un plasma comme source d’ions
NAA activation neutronique
DPACSV voltampérométrie d’adsorption impulsionnelle à redissolution cathodique
DPACSV
(184)
-1
0,3 µg.L
(réactif Cu)
Dans cette étude, le sélénium se trouvant à l’état de traces dans les matrices à analyser,
il convient d’envisager différentes techniques permettant d’atteindre des limites de
quantification de l’ordre du µg.kg-1 ou µg.L-1. Dans ces conditions, la limite de détection de la
méthode à utiliser devra être de l’ordre du dixième de µg.L-1, ce qui exclut les spectrométries
d’absorption atomique SAAF mais aussi SAAET, ainsi que les spectrométries d’émission
atomique ICP-AES et l’EDXRF.
Cette étude portant sur le dosage du sélénium total dans l’alimentation, l’utilisation de
la voltampérométrie d’adsorption impulsionnelle à redissolution cathodique (DPACSV) a
semblé peu appropriée car elle permet de doser seulement le Se(IV). Le dosage du sélénium
total est possible mais nécessite un traitement préalable pour convertir tout le sélénium sous la
forme +IV, ce qui augmente la durée d’analyse et les risques de pertes en éléments ou bien de
contamination.
Parmi les trois techniques répondant aux critères de l’étude, l’activation neutronique
(NAA) occupe une place à part, puisqu’elle ne peut être pratiquée que dans un laboratoire
accrédité par la commission interministérielle des radioéléments artificiels, et est en général
réservée aux analyses de traces dans les cas difficiles. Dans un premier temps, les deux autres
techniques ont été envisagées pour le dosage du sélénium, notamment parce que le coût
d’investissement dans un matériel HG-AFS aurait pu être justifié par le nombre d’analyses à
réaliser pour mener à bien cette étude (∼ 1000 échantillons), par rapport au coût de ces
dosages par ICP-MS. Cependant, les résultats décrits au paragraphe 5.1.3.4 page 89
80
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
concernant les essais en HG-AFS montreront la nécessité de choisir le dosage par ICP-MS
pour notre travail, afin d’avoir une méthode sensible, robuste, performante et facilement
automatisable.
Le dosage du sélénium total a donc été réalisé par ICP-MS en collaboration avec le
LCABIE/IPREM (Laboratoire de Chimie Analytique Bio-Inorganique et Environnement –
UMR CNRS/Université de Pau et de l’Adour n°5254) et sa cellule d’application Ultra Traces
Analyses Aquitaine (UT2A).
5.1.2 Préparation des échantillons collectés au cours de l’étude
Deux étapes importantes sont nécessaires avant l’analyse proprement dite de
l’échantillon (184):
- l’échantillonnage : étape-clé car il faut que l’échantillon prélevé (aliquote soumis à
l’analyse) soit représentatif du milieu qui doit être analysé ;
- le prétraitement, qui dépend de la technique d’analyse : il fait partie intégrante du
protocole analytique.
Entre ces étapes, l’échantillon doit être stocké.
Cette partie présente les modes d’échantillonnage, de pré-traitement et de stockage des
échantillons collectés au cours de l’étude.
5.1.2.1
Matériel et réactifs
®
Balances : Sartorius
Broyeurs : Illico, Moulinex®et Bermixer B2000, 4400 Watt, Electrolux®
Lyophilisateur : Alpha, Ehriss®
Micro-onde : Multiwave 3000, Anton Par®
Plaque chauffante : Digiprep Junior, SCP Science®
Eau déminéralisée : résistivité 18,2 MΩ.cm
Acide nitrique : 65,0% et 69,0-70%, J.T. Baker®
Peroxyde d’hydrogène : 30% J.T. Baker®
Triton X-100 : Sigma®
Echantillons certifiés pour la concentration en sélénium de :
- muscle de bovin : BCR 184, IRMM (Institute for Reference Materials and
Measurements),
- muscle de poisson : DORM-2, NIES (National Institute for Environmental Studies),
- cheveu humain : BCR 397, IRMM,
- poudre de lait écrémé : BCR 063R, IRMM,
- farine : BCR-189, IRMM
81
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
5.1.2.2
Préparation des échantillons de journées dupliquées
Le mode opératoire présenté ci-après, a été mis au point au préalable sur des
échantillons provenant de l’étude pilote (Cf. partie 4.1 page 78).
a. Conservation avant l’échantillonnage
Les contenants des aliments et des boissons (boîtes et flacons) étaient en polyéthylène.
Avant distribution aux participants à l’étude, un nettoyage à l’acide nitrique (10%) suivi de
plusieurs rinçages à l’eau distillée et séchage à l’air ont été effectués pour décontaminer les
récipients et éviter ainsi le relargage de substances par le plastique.
A partir du jour où les participants ont commencé à remplir les boîtes avec les
aliments dupliqués, celles-ci ont été conservées au réfrigérateur jusqu’au jour de la collecte.
Les contenants ont ensuite été transportés dans des glacières et conservés à + 4°C jusqu’au
traitement. Six jours au maximum se sont écoulés entre la préparation par les participants et le
traitement.
b. Echantillonnage
Pour chaque journée dupliquée, les aliments ont été débarrassés des parties non
comestibles (os, noyaux, pelures, déchets comme les trognons des pommes…), puis ils ont été
pesés exactement. Les boissons (contenues dans les flacons) ont aussi été pesées exactement,
séparément.
Ensuite, les aliments et les boissons d’une journée ont été réunis, puis broyés à l’aide
d’un broyeur professionnel jusqu’à obtenir un mélange homogène (Cf. la validation, partie
5.1.5.2a page 99). Deux fractions (environ 30 g) de chaque homogénéisat ont été prélevées.
Une fraction a été pesée exactement pour être lyophilisée, l’autre a servi à constituer une
« bibliothèque ».
c.
Conservation après l’échantillonnage
Après l’échantillonnage, les fractions ont été congelées (-20°C) jusqu’à la
lyophilisation.
Les lyophilisats ont été conservés dans des sachets en polyéthylène à +4°C à l’abri de
la lumière jusqu’à la minéralisation.
Les minéralisats complétés avec de l’eau déminéralisée, ont été conservés tels quels, à
température ambiante dans des flaconnages en polyéthylène jusqu’à analyse.
d. Prétraitement
Lyophilisation :
Cette technique de concentration se fait par sublimation de la glace. La totalité de
chaque échantillon de journée dupliquée a été lyophilisée pendant environ 80 h. Le lyophilisat
obtenu a été exactement pesé.
Minéralisation :
Cette étape a été nécessaire pour séparer le sélénium de la matrice, par destruction de
celle-ci. Elle se fait par l’ajout d’acide(s) et d’oxydant(s) pour renforcer l’action de l’acide
82
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
dans le cas de matrices organiques. De plus, la plupart des matrices organiques requiert un
apport d’énergie supplémentaire, généralement fournie par chauffage (184). Ces trois
éléments ont été combinés pour la minéralisation des journées dupliquées. Deux méthodes de
chauffage du mélange étaient possibles, présentant chacune des avantages et inconvénients :
o L’irradiation sous champs micro-onde en système fermé sous pression est très
efficace mais lourd en terme de manipulation et seulement seize échantillons
peuvent être traités simultanément.
o L’utilisation des blocs chauffants est plus facile à mettre en œuvre d’un point
de vue expérimental mais peut, dans certains cas, ne pas être suffisante pour
détruire la matrice. De plus, il est possible de traiter plus d’une vingtaine
d’échantillons simultanément.
C’est pourquoi, il est apparu nécessaire de vérifier que l’utilisation des blocs
chauffants pouvait être une solution alternative au système micro-onde.
Tout d’abord, le mélange de minéralisation a été préparé de la façon suivante : 4 mL
d’acide nitrique ont été mis en contact avec une quantité exactement pesée de lyophilisat (soit
0,5 g ou 1 g selon le mode de chauffage) pendant environ 12 heures (une nuit). Puis, 2 mL de
peroxyde d’hydrogène ont été ajoutés avant de chauffer. Après chauffage, le minéralisat a été
dilué à 50 mL avec de l’eau déminéralisée puis la solution obtenue a été pesée exactement.
Chaque lyophilisat a été minéralisé deux fois, conduisant ainsi à deux minéralisats distincts
par échantillon de journée dupliquée.
Dans le cas de l’utilisation du micro-onde, la masse d’échantillon introduite a été de
0,5 g pour éviter tout risque de surpression, pouvant générer une explosion. Le mélange a été
soumis au programme de température suivant : une montée à 220 °C pendant 20 minutes puis
un maintien de cette température pendant 20 minutes également (pression 0,2 bars.s-1,
puissance 1400 Watt).
Dans le cas de l’utilisation des blocs chauffants, le risque de surpression n’est plus un
problème puisque la minéralisation se fait à pression atmosphérique, ce qui a permis
d’augmenter la prise d’échantillon à 1 g, et ainsi d’abaisser la limite de détection. Le
programme de températures est présenté dans le Tableau 15.
Tableau 15: Programme des blocs chauffants appliqué pour la minéralisation des journées
dupliquées.
Rampe
Palier
Rampe
Palier
Durée (minutes)
20
40
20
220
Température
45°C
45°C
80°C
80°C
83
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
e. Schéma récapitulatif
Le protocole de préparation des journées dupliquées appliqué est représenté sur la
Figure 15.
Aliments
Boissons
Pesée
Pesée
Broyage/Homogénéisation
Prélèvement de 2 aliquotes (environ 30 g)
Congélation
Conservation d’une aliquote 1 congelé
Lyophilisation d’une aliquote 2
2 fois
Minéralisation
suivie de la dilution aqueuse (50 mL)
Stockage
Analyse chimique
Figure 15: Protocole appliqué pour l’analyse du sélénium contenu dans les journées dupliquées.
5.1.2.3
Préparation des aliments produits localement
Pour être comparés aux valeurs obtenues dans les études de l’INRA (92) et de
Simonoff et Simonoff (24), les aliments collectés ont été analysés tels que consommés (c’està-dire cuits si nécessaire). Ces aliments, ayant été obtenus sur une période assez longue (en
raison de la saison de récolte, de la disponibilité des « récoltants »…), ont été conservés
congelés jusqu’au traitement. Puis, la préparation a été identique à celle des journées
dupliquées. Dans le cas où l’échantillon analysé était issu d’un mélange de plusieurs aliments,
cet échantillon était composé du mélange à poids égal de chaque lyophilisat alimentaire.
84
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
5.1.2.4
Préparation des coupures d’ongles
a. Echantillonnage
Entre 100 et 200 mg de coupures d’ongles étaient nécessaires pour le protocole
d’analyse. Lorsque le poids des coupures d’ongles reçu des participants était inférieur à cette
fourchette, un courrier a été adressé aux sujets concernés afin de leur demander de renvoyer
leurs coupures suivantes. Lorsque le poids était supérieur, un prélèvement aléatoire a été
effectué pour atteindre un poids compris entre 100 et 200 mg.
b. Conservation
Les coupures d’ongles ont été conservées dans des sachets en polyéthylène.
Certains auteurs ont observé une variation de masse des échantillons en fonction de
l’humidité (variation de 7% pour un changement d’humidité relative de 15 à 75) (132). Ce
phénomène est important à prendre en considération car il peut être à l’origine d’une variation
dans les valeurs finales des concentrations de sélénium dans les ongles, exprimées en µg.kg-1.
En effet, ces mêmes auteurs ont noté une augmentation significative de concentration de 2%
après 6 ans de stockage. Pour pallier à cela, après nettoyage et séchage à l’air ambiant pendant
plusieurs jours, tous les échantillons d’ongles ont été placés dans un dessiccateur pendant 24 h
avant la pesée.
c.
Prétraitement
Nettoyage :
Aucune méthode standardisée n’est proposée pour la préparation des échantillons de
coupures d’ongles (117). Lorsqu’un lavage est effectué (non systématique), les auteurs
utilisent différentes solutions de lavage contenant :
- de l’acétone ± eau déminéralisée,
- un détergent (triton, dodécylsulfonate de sodium par exemples).
L’influence du lavage a été étudiée par Saint Pierre et al. (132) et aucune différence
significative n’a pu être mise en évidence entre les valeurs sans et avec lavage (protocole de
lavage : trois fois au triton 1/200, puis rinçage trois fois à l’eau, puis rinçage une fois à
l’acétone). Par ailleurs, les auteurs concluent que la méthode de lavage est efficace pour
éliminer la surface de contamination sans éliminer le sélénium de la kératine (matrice).
Dans le cadre de la présente étude, une méthode de lavage avec du détergent a été
appliquée pour éliminer les saletés présentes sur certains échantillons et analyser ainsi des
échantillons dont la contamination exogène était mieux contrôlée (plus homogène). De plus,
l’usage de l’acétone a été évité car ce solvant semble un facteur de confusion potentiel. En
effet, certains auteurs ont observé une moins bonne répétabilité des mesures de concentrations
en sélénium (130).
Le protocole de lavage appliqué est présenté sur la Figure 16.
85
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
Coupures d’ongles
Bain ultra-sons : solution de triton 1% (v/v), 15 minutes
Rinçage eau déminéralisée (3 fois)
X2
Bain ultra-sons : eau déminéralisée, 15 minutes
Rinçage eau déminéralisée (3 fois)
Séchage à l’air libre (plusieurs jours)
Figure 16 : Protocole de lavage appliqué pour les coupures d'ongles.
Minéralisation
La minéralisation des coupures d’ongles a été similaire à celle appliquée pour les
matrices alimentaires. Les seules différences ont été :
- la pesée de l’échantillon, ici entre 100 et 200 mg exactement pesé,
- un seul minéralisat a été effectué par échantillon de coupures d’ongles car la quantité
d’ongle était insuffisante pour pouvoir effectuer deux minéralisations,
- les volumes d’acide nitrique et de peroxyde d’hydrogène étaient plus faibles (2 mL et
0,5 mL respectivement),
- le temps de palier à 80°C lors du chauffage était de 40 minutes au lieu de 220 minutes
car ce temps était suffisant pour solubiliser la matrice,
- le volume final était de 10 mL au lieu de 50 mL, pour compléter avec de l’eau
déminéralisée après minéralisation.
86
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
d. Schéma récapitulatif
Ongles
Nettoyage/séchage
Dessiccateur (24 h)
Pesée
1 fois
Minéralisation suivie de la
dilution aqueuse (10 mL)
Stockage
Analyse chimique par ICP-MS
Figure 17 : Protocole appliqué pour analyser le sélénium contenu dans les coupures d’ongles.
5.1.2.5
Cas particulier des échantillons certifiés
L’utilisation de matériaux de référence certifiés (MRC) a été nécessaire à la
validation (Cf. paragraphe 5.1.5 page 93) et au contrôle-qualité des analyses (Cf.
paragraphe 2.1 page 119). Les préparations des solutions injectées dans l’ICP-MS pour les
MRC étaient les mêmes que celles précédemment décrites. Les prises d’essai ont été
calculées pour obtenir une concentration finale de l’ordre de celles attendues pour les
échantillons à analyser, et sont présentées dans le Tableau 16.
Tableau 16 : Prises d’essai pour la préparation des échantillons certifiés dans cette étude.
BCR 184
DORM-2
BCR 397
Prise d’essai (g)
0,3
0,2
0,1
-1
[Se] du minéralisat dilué (µg.L )
1
6
20
87
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
5.1.3 Dosage du sélénium total par HG-AFS
5.1.3.1
Principe
Le principe de la spectrométrie de fluorescence atomique (AFS) repose sur la mesure
lors de leur retour à l’état fondamental de l’émission d’atomes préalablement excités. Dans le
cas d’éléments tels que le sélénium, la source d’excitation généralement utilisée est une lampe
à cathode creuse spécifique de cet élément (λ = 196,0 nm). L’étape d’atomisation est réalisée
par une flamme Ar/H2. Cependant la présence d’humidité rend cette flamme instable et
conduit à une faible sensibilité de la méthode. Pour cette raison, les composés séléniés sont
préalablement volatilisés par génération d’hydrures (SeH2(g)) ce qui peut nécessiter une étape
d’oxydation/réduction préalable car seule la forme Se(IV) est facilement hydrurable.
L’étape de génération d’hydrures est suivie d’une séparation des phases gazeuse et
liquide à l’aide d’un séparateur en ligne. Seuls les composés volatils sont entraînés par un flux
de gaz inerte (Ar) vers le détecteur AFS, la phase liquide étant éliminée. Ce système qui
permet à la fois d’éliminer l’humidité et les composés non volatils de la matrice conduit à une
amélioration de la sensibilité d’un facteur 10 à 100 voire 200 (187).
5.1.3.2
Matériel, réactifs
Détecteur de fluorescence : modèle Excalibur® (PS Analytical 10033)
Lampe à cathode creuse spécifique du sélénium : Photron®
Micro-onde : Microdigest A-301, Pro-labo®
Pompe HPLC : Varian 5000®
Acide chlorhydrique : J.T. Baker®
Tétrahydrure de bore sodique : J.T. Baker®
Soude : J.T. Baker®
5.1.3.3
Mode opératoire
Après des essais infructueux de réduction du Se(VI) en Se(IV) par chauffage à 90°C
pendant 30 à 50 minutes (sur blocs chauffants), cette étape a été réalisée par micro-onde
(système ouvert) à 100 W pendant 2 minutes en présence d’acide chlorhydrique 6 mol.L-1
selon la méthode décrite par Olivas et Donard (188).
Le montage utilisé dans cette étude pour l’analyse par HG-AFS est représenté sur la
Figure 18 (189).
88
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
Figure 18 : Montage employé pour les analyses effectuées par HG-AFS au cours de cette étude.
Pour les analyses en sélénium total, le système est utilisé sans colonne
chromatographique. Dans ce cas, la pompe HPLC est utilisée uniquement pour appliquer un
débit constant de phase mobile constituée ici d’eau déminéralisée afin d’assurer le
déplacement du sélénium préalablement transformé sous sa forme +IV depuis la boucle
d’injection (utilisée afin d’avoir des quantités injectées les plus reproductibles possibles)
jusqu’à l’étape de détection. Pour cela, un volume de 100 µL a été injecté.
L’échantillon est acidifié par un ajout d’acide chlorhydrique 3 mol.L-1, puis le Se(IV)
est réduit en H2Se(g) par réaction avec du tétrahydrure de bore sodique (NaBH4) à 2,5%
stabilisé par NaOH 1%. Chacun de ces réactifs est injecté dans le système avec un débit de
0,3 mL.min-1. Après passage dans le séparateur gaz-liquide, les composés gazeux sont
entraînés vers le détecteur par un flux d’argon à 200 mL.min-1 tandis que la phase liquide est
pompée par une pompe péristaltique jusqu’aux déchets avec un débit fixé à 2,5 mL.min-1.
Une fois atomisé par une flamme alimentée par l’hydrogène produit lors de la
génération d’hydrures et par l’arrivée d’argon ajouté en entrée du détecteur, le sélénium est
excité par le rayonnement d’une lampe à cathode creuse spécifique de cet élément. Les
courants appliqués à cette lampe sont de 25 mA pour le courant primaire et pour le courant
« boost » qui permet d’augmenter l’énergie émise. Le rayonnement émis par le sélénium (λ =
196,0 nm) est détecté par un photomultiplicateur placé à 90° par rapport à la source
d’excitation, afin de limiter au maximum les interférences.
5.1.3.4
Résultats obtenus par la méthode HG-AFS
Chaque analyse HG-AFS a été effectuée en duplicat. Les concentrations ont été
déterminées par la méthode des ajouts dosés (coefficients de corrélation des droites supérieurs
à 0,999).
89
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
L’analyse de l’échantillon certifié en sélénium de tissu de muscle de bovin (BCR 184,
[Se total]=183 ± 12 µg.kg-1) n’a pas permis de mettre en évidence la présence de sélénium. La
limite de détection de la méthode ne permet donc pas l’analyse de cet échantillon certifié.
L’analyse d’un échantillon certifié de tissu de muscle de poisson plus concentré en
sélénium (DORM-2, [Se total]=1400 ± 90 µg.kg-1), a permis de calculer un taux de
recouvrement moyen de 74 ± 2%.
Cependant, compte-tenu des objectifs à atteindre, il était nécessaire d’avoir une limite
de détection de l’ordre de 0,1 µg.L-1 dans le minéralisat pour un dosage dans les aliments de
l’ordre du µg.kg-1. L’optimisation des conditions de réduction des échantillons et des
conditions d’analyse permettrait probablement d’abaisser la limite de détection et
d’augmenter la justesse de la méthode obtenues à ce stade du travail. Mais, l’étape de
préparation des échantillons s’en trouverait alourdie, ce qui était difficilement gérable pour
plus de 1000 échantillons. Donc, la méthode de dosage par ICP-MS a été sélectionnée pour la
suite du travail.
5.1.4 Dosage du sélénium total par ICP-MS
5.1.4.1
Principe
Dans le couplage par spectrométrie de masse à plasma induit (ICP-MS), après
atomisation, le sélénium est ionisé par une torche à plasma induit et les ions atomiques formés
sont séparés dans une combinaison de champs électriques en fonction de leur rapport
masse/charge.
5.1.4.2
Matériel
L’appareil se compose de trois parties principales dans lesquelles règnent des
conditions physiques très différentes : la torche à plasma induit (ICP), l’interface et le
spectromètre de masse. La Figure 19 présente le schéma de l’appareil.
90
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
détecteur
spectromètre de masse
séparation suivant m/z
interface
torche à plasma
lentilles ioniques
chambre de
nébulisation
cônes
plasma
signal
cps/s
Ar
Ar
nébulisation
pompage
vide poussé
pompage
pompage
vide
vide
intermédiaire intermédiaire
pompe
péristatique
échantillon
Figure 19 : Schéma de fonctionnement d’un ICP-MS quadripolaire.
-
L’introduction de l’échantillon et la torche à plasma
L’ICP est la partie amont de l’appareil et comprend le système d’introduction de
l’échantillon (un nébuliseur et une chambre de nébulisation) et la torche à plasma.
L’échantillon liquide est aspiré au moyen d’une pompe à raison d’un débit de l’ordre de
1 mL.min-1. Il est envoyé dans le nébuliseur qui le transforme en aérosol (de fines gouttelettes
transportées par un flux d’argon) pour être injecté dans la torche à plasma. Seules les
gouttelettes les plus fines sont injectées dans la torche grâce au tri effectué dans la chambre de
nébulisation. Le reste est envoyé vers les déchets par un drain. La torche fonctionne à pression
atmosphérique ; il y règne une température de 4500 à 8000°C. Un plasma d’argon (c’est-àdire un gaz ionisé) est généré à partir d’un flux d’argon à l’aide d’un champ magnétique
induit par un courant électrique haute fréquence circulant dans une spire. Ce plasma acquiert
alors des propriétés particulières :
- La température élevée au sein du plasma permet l’atomisation des molécules et des
groupements atomiques de la matrice liquide (rendement de l’ordre de 100%).
- L’argon est un gaz inerte, donc provoque peu de réactions chimiques dans le plasma
(mais n’empêche pas les réactions).
- Le fort potentiel d’ionisation acquis et entretenu par l’argon (15,8 eV) permet au
moins la première ionisation (l’arrachement d’un électron de la couche externe) de
presque tous les autres atomes de la classification périodique des éléments avec un
rendement de l’ordre de 90% pour la plupart. C’est le cas du sélénium dont les
91
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
-
énergies de première, deuxième et troisième ionisation sont respectivement de
9,75 eV, 21,3 eV et 33,9 eV.
Ce potentiel d’ionisation ne permet que rarement une deuxième ionisation (le baryum
est l’élément le plus facilement ionisable doublement, il obtient des taux de double
ionisation de 1-2% habituellement). Cette considération est importante pour la
détection par le spectromètre de masse car cela peut engendrer certaines interférences.
Suivons maintenant le trajet de l’échantillon dans lequel les éléments ont été atomisés
et ionisés à partir de la sortie du plasma.
-
L’interface
A la sortie du plasma, un flux d’atomes mono-ionisés est produit. Ce flux,
représentatif des atomes constitutifs de la matrice de départ, est injecté dans un spectromètre
de masse, fonctionnant avec un vide poussé (10-6 Torr) et à température ambiante. Le passage
du plasma au spectromètre de masse se fait donc par l’intermédiaire d’une interface
permettant de faire la transition entre ces deux milieux aux conditions antagonistes. Celle-ci
se compose de deux cônes successifs percés d’orifice 0,5 à 1,3 mm : le cône externe est
l’échantillonneur, le cône interne est l’écorceur. Ils ne permettent le passage que d’une petite
partie focalisée de ce qui sort du plasma et assure la transition de pression et température entre
les deux parties de l’appareil. Les ions sont aspirés dans le spectromètre de masse par cette
interface.
-
Le spectromètre de masse et la détection ionique
Le spectromètre de masse fonctionne de la manière suivante : les ions issus du plasma
sont déviés dans une combinaison de champs électriques afin de les séparer suivant leur
rapport masse atomique sur charge (m/z). L’appareil utilisé lors des dosages est un ICP-MS
quadripolaire : les champs électriques utilisés pour filtrer les ions sont appliqués à quatre
barres de sections circulaires d’une longueur de 20 à 30 cm en céramique dorée ou tungstène
(représentées sur la Figure 19). Les tensions appliquées à ces barres permettent de dévier tous
les ions n’ayant pas le bon rapport m/z. Ainsi, seuls les ions ayant un rapport m/z défini seront
détectés.
Le détecteur est un appareil électronique permettant de compter les ions qu’il reçoit.
5.1.4.3
Interférences
Pour le sélénium, plusieurs types d’interférences peuvent se produire, et seront
vérifiées lors de la validation de la spécificité de la méthode (Cf. paragraphe 5.1.5.1a
page 94).
• Les interférences spectrales :
La résolution classique d’un ICP-MS quadripolaire est de 1 u.m.a (unité de masse
atomique). Ainsi, les ions ayant des rapports m/z voisins ne sont pas séparés.
92
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
-
les interférences isobariques : lorsque deux atomes possèdent des isotopes de même
masse, ceux-ci ne pourront être différenciés par la technique d’analyse.
- les interférences polyatomiques : elles sont dues à la combinaison d’atomes dans le
plasma. Exemples : 38Ar-38Ar qui interfère le 76Se, 38Ar – 40Ar qui interfère le 78Se,
40
Ar-40Ar (80Ar2+) qui interfère le 80Se+ et 40Ar2 – 1H2 qui interfère le 82Se. Ce type
d’interférence peut être éliminé si l’ICP-MS est équipé d’une cellule de collisionréaction, ce qui est le cas dans cette étude.
• Les interférences non spectrales :
Elles proviennent des différentes propriétés physiques des solutions (matrice, salinité,
viscosité) qui ont tendance à avoir un effet sur le signal.
5.1.4.4
Mode opératoire
Les analyses ont été effectuées sur un ICP-MS AGILENT TECHNOLOGIES, modèle
7500CE doté d’une cellule de collision-réaction. Les isotopes du sélénium qui ont été
considérés étaient 76Se, 77Se, 78 Se. Les isotopes 80Se et 82Se ont été analysés mais, la plupart
du temps, n’ont pas été considérés dans le calcul des concentrations en raison des problèmes
évoqués ci-dessus. Le Tableau 17 présente les conditions opératoires réalisées.
Tableau 17: Conditions opératoires et paramètres d’acquisition utilisés pour l’analyse du
sélénium par ICP-MS (AGILENT TECHNOGIES modèle 7500CE).
Conditions opératoires
Système d’introduction de l’échantillon
Puissance du plasma (W)
1500
-1
15
Débit du gaz plasmagène (L.min )
-1
Débit du gaz auxiliaire (L.min )
0,9
-1
Débit du gaz de nébulisation (L.min )
1 (variable)
Potentiel de la lentille d’extraction 1 (V)
4
Potentiel de la lentille d’extraction 2 (V)
-140
Nébuliseur
Microconcentrique
Chambre de nébulisation
Chambre de Scott
Cellule de collision/réaction
-1
Débit d’hélium (mL.min )
0,5
-26
Ω biais ce (V)
0
Ω lentille ce (V)
CEn (V)
-46
QP Focus (V)
-20
CEx (V)
-50
PB (V)
200
OB (V)
-20
QB (V)
-19
Paramètres d’acquisition
76
77
78
80
82
Isotopes
Se, Se, Se, Se, Se
Temps d’intégration (s par isotope)
0,4
5.1.5 Validation
Dans le cadre des Bonnes Pratiques de Laboratoire (système Qualité), les procédures
d’analyses utilisées dans une étude, doivent avoir les caractéristiques permettant d’atteindre
les objectifs visés (190, 191, 192). Pour cela, les étapes critiques de la détermination des
données doivent être maîtrisées et les performances analytiques de la technique mise en œuvre
93
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
doivent être connues et amenées aux exigences nécessaires. C’est ce qu’on appelle valider une
procédure d’analyse.
Du point de vue analytique, les étapes critiques dans ce travail se situaient à différents
niveaux :
- le plan d’échantillonnage initial,
- la préparation des échantillons injectés en ICP-MS,
- l’analyse proprement dite par ICP-MS.
Le plan d’échantillonnage consiste à définir le nombre de prélèvements, le nombre de
répétitions, la manière de prélever (paragraphe 3.1.1 page 70 pour l’échantillonnage des
échantillons alimentaires et paragraphe 3.1.3 page 75 pour les échantillons d’ongles) et le lieu
où prélever (Cf. paragraphe 2.4 page 69 pour l’échantillonnage des participants à l’étude). A
cette étape du travail, le plan d’échantillonnage tel qu’il a été conçu, est considéré comme
valide, c’est-à-dire représentatif. La validation a posteriori a ensuite été confirmée au niveau
de la représentativité des participants vis-à-vis de la population d’étude et de l’exposition (Cf.
paragraphe 1.1.1 page154).
Les validations inhérentes aux trois procédures d’analyses (aliments produits
localement, journées dupliquées et ongles) sont décrites ci-après, en présentant d’abord la
validation de l’analyse par ICP-MS, puis la validation de la préparation des échantillons
injectés en ICP-MS. Cette dernière, en effet, utilise les analyses par ICP-MS.
5.1.5.1
Validation de la méthode d’analyse
Les cinq paramètres retenus pour valider la méthode de dosage par ICP-MS sont
présentés successivement. Il s’agit de la spécificité, la linéarité, la justesse, la répétabilité et la
détermination des limites de détection et de quantification.
a. La spécificité
La spécificité est l’aptitude à déterminer l’analyte recherché sans être influencé par
d’autres composants présents dans la matrice de l’échantillon, et/ou les réactifs utilisés au
cours de la préparation de l’échantillon.
Afin d’éliminer les interférences liées à l’appareillage et connues (Cf. 5.1.4.3 page 92)
concernant les isotopes les plus abondants du sélénium (78Se, 80Se et 82Se), l’ICP-MS utilisé
est équipé d’une cellule de collision-réaction. Cependant, les interférences éventuelles, liées à
la procédure d’analyse ont été étudiées et sont décrites dans ce paragraphe.
De façon pratique, la spécificité est vérifiée habituellement, en analysant d’une part un
reconstitué inerte (c’est-à-dire la matrice reconstituée sans l’élément à analyser) et d’autre
part un reconstitué auquel a été ajouté l’élément à analyser.
94
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
Dans le cas présent, la composition complexe de la matrice (aliments ou ongles), n’a
pas permis de fabriquer ce reconstitué inerte. C’est pourquoi, nous avons vérifié la spécificité
du signal à deux niveaux :
- Un blanc analytique correspondant à la solution d’extraction
(HNO3/H2O2/H2O) a été testé et n’interfère pas sur les signaux analysés
ultérieurement.
- Les minéralisats dilués, des échantillons de référence certifiés ont été préparés
individuellement, selon le protocole décrit au paragraphe 5.1.2.5 page 87, et
correspondent au « blanc analytique additionné de MRC ». Puis ces solutions
ont été analysées, et dans chaque cas, plusieurs isotopes ont été suivis (à savoir
76
Se, 77Se, 78Se, 80Se et 82Se), permettant de calculer les rapports isotopiques,
pour les comparer aux rapports isotopiques théoriques (Tableau 18). De cette
façon, le ou les isotopes ne présentant pas d’interférence de la matrice sur son
signal, a été utilisé pour le dosage.
Les matériaux de référence certifiés choisis étaient ceux ayant une matrice la plus
similaire possible à celle des échantillons inconnus. Pour la matrice alimentaire, les MRC
étaient une viande : tissu de muscle bovin (BCR 184) et un poisson : tissu de muscle de
poisson (DORM-2). Pour les coupures d’ongles, aucun MRC n’étant disponible, la validation
de la méthode et le contrôle-qualité des mesures ont été réalisés à partir d’un échantillon de
cheveu (BCR 397) qui présente une matrice très similaire à base de kératine.
Tableau 18 : Rapports isotopiques théoriques et obtenus lors des analyses des MRC.
Rapports
isotopiques
BCR 184
DORM 2
BCR 397
Théoriques
76
77
Se/ Se
1,11
1,82
1,17
1,19
76
78
Se/ Se
0,35
0,60
0,36
0,38
77
78
Se/ Se
0,32
0,32
0,31
0,32
80
78
Se/ Se
5,09
4,27
2,39
2,12
82
78
Se/ Se
3,20
2,42
0,58
0,39
Certains rapports isotopiques présentaient des écarts importants par rapport aux
valeurs théoriques, et ces différences significatives ont été observées en fonction de la
matrice :
- La matrice la moins interférée était celle qui correspond aux cheveux
(BCR 397). Tous les isotopes considérés pouvaient être utilisés mis à part
l’isotope 82Se.
- La matrice constituée de tissu de muscle de bovin (BCR 184) autorisait
l’utilisation des isotopes 76Se, 77Se et 78Se. En revanche, les isotopes 80Se et
82
Se étaient soumis à de fortes interférences. Celles-ci étaient probablement
dues à la présence de brome, élément fréquemment présent dans les
échantillons alimentaires. En effet, dans la cellule de collision-réaction, la
formation des espèces polyatomiques 79Br1H et 81Br1H entre le brome de
95
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
-
l’échantillon et le gaz utilisé (H2) pouvait être envisagée et ces deux espèces
interféraient avec la détection de 80Se et 82Se, respectivement.
Pour le tissu de poisson (DORM-2), le même type d’interférences que
précédemment était observé. Pour cet échantillon, il semblait que l’isotope
76
Se était également soumis à une interférence qui n’a pas été observée pour
les autres matrices. Les poissons contiennent généralement des teneurs élevées
en arsenic, ce qui engendre la formation de 75As1H au niveau de la cellule,
rendant l’utilisation du 76Se impossible. En revanche, les isotopes 77Se et 78Se
pouvaient être utilisés sans aucun problème d’interférences.
En résumé, la méthode était spécifique en utilisant les isotopes 76Se, 77Se et 78Se pour
les ongles (cheveux) et les viandes, ou en utilisant les isotopes 77Se et 78Se pour les poissons.
Cependant au cours de l’analyse des échantillons de l’étude, les rapports isotopiques
ont systématiquement été recalculés, pour vérifier ce critère de spécificité, et l’interférence sur
l’isotope 76Se n’a été retrouvée dans aucun des échantillons de journées dupliquées. Il semble
donc que les quantités de poisson présentes dans les journées dupliquées, ont été
suffisamment faibles pour ne pas interférer sur le signal de l’isotope 76Se. C’est pourquoi, tous
les résultats d’analyses ont été calculés à partir des droites d’étalonnage des trois isotopes
76
Se, 77Se et 78Se.
b. La linéarité
La linéarité traduit la capacité d’une procédure d’analyse (à l’intérieur d’un certain
intervalle) d’obtenir des résultats directement proportionnels à la concentration (quantité) en
substance à examiner dans l’échantillon.
Elle est vérifiée par la réalisation d’une courbe d’étalonnage, par la méthode des ajouts
dosés, comportant au moins quatre niveaux de concentration de la substance à analyser. Les
points de la gamme étaient choisis de manière à bien encadrer le domaine visé. Trois essais
indépendants (réalisés sur trois jours différents) pour chaque concentration de la gamme ont
été réalisés.
Les équations des droites d’ajouts dosés obtenues ont montré un coefficient de
corrélation supérieur à 0,999, ce qui valide le critère de linéarité.
c.
La justesse
Elle exprime l’étroitesse de l’accord entre la valeur de référence acceptée (matériaux
certifiés) et la valeur trouvée (valeur moyenne) obtenue en appliquant la procédure d’analyse
un certain nombre de fois.
Les matériaux de référence étaient certifiés (intervalle de confiance à 95%), pour les
valeurs en sélénium total données ci-après :
- tissu de muscle bovin (BCR 184), [Se total] = 183 ± 12 µg.kg-1,
- tissu de muscle de poisson (DORM-2), [Se total] = 1400 ± 90 µg.kg-1,
- cheveu (BCR 397), [Se total] = 2,00 ± 0,08 µg.g-1.
96
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
La justesse a été déterminée par le calcul du recouvrement suivant :
R= Cmesurée ×100
Cthéorique
avec
Cmesurée = concentration en sélénium de l’analyse
Cthéorique = concentration en sélénium du MRC
Les taux de recouvrement obtenus lors de l’analyse de validation des échantillons
certifiés (n=6) sont donnés dans le Tableau 19. Selon la matrice considérée, ils varient de
104 ± 2 à 107 ± 4%. Compte-tenu des niveaux de concentration concernés, de telles valeurs
permettent de considérer la méthode comme juste.
d. La répétabilité
La répétabilité exprime l’étroitesse de l’accord entre une série de mesures provenant de
plusieurs prises d’essai d’un même échantillon homogène, pour des essais effectués dans des
conditions aussi stables que possible (même laboratoire, même opérateur, même équipement,
courts intervalles de temps) et s’exprime par le calcul du coefficient de variation (CV) sur les
résultats obtenus.
La répétabilité a été évaluée à partir des injections répétées d’un même échantillon
comme suit :
- Dans le cas des échantillons certifiés, les deux minéralisats issus d’un même
échantillon ont été injectés trois fois dans l’ICP-MS (n=6).
- Dans le cas des échantillons alimentaires, les deux minéralisats issus d’un
même échantillon ont été injectés trois fois dans l’ICP-MS (n=6).
- Dans le cas des coupures d’ongles, le minéralisat issu des ongles d’un individu
a été injecté trois fois dans l’ICP-MS (n=3). En effet, la faible quantité de
substance disponible n’a pas permis de préparer plusieurs minéralisats pour un
échantillon, comme dans le cas précédent.
La répétabilité a été exprimée par le CV de répétabilité défini par :
CV =
avec
σ
moyenne
×100
CV = coefficient de variation de répétabilité
σ = écart-type du groupe de valeurs
Pour les niveaux de concentration visés, un coefficient de répétabilité inférieur à 10%
situe la méthode comme très répétable. Dans notre cas, tous les coefficients de variation
obtenus (Tableau 19) étaient inférieurs à 7%, montrant que la méthode de dosage par ICP-MS
était particulièrement bien répétable.
97
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
e. Les limites de détection et de quantification
Les définitions de ces critères de validation sont les suivantes :
o limite de détection (LD) : plus petite quantité (ou concentration) d’une
substance à examiner dans un échantillon pouvant être détectée mais non
quantifiée comme valeur exacte.
o limite de quantification (LQ) : plus petite quantité (ou concentration) d’une
substance à examiner dans un échantillon pouvant être dosée dans des
conditions expérimentales décrites avec une répétabilité et une justesse
définies.
Les LD et LQ ont été calculées de la manière suivante (norme IUPAC) :
L D = 3xσblanc
a
avec
L Q =10 xσblanc
a
σ blanc=écart-type du blanc analytique
a = pente de la droite d’étalonnage
Le blanc analytique a été préparé sans matrice ni analyte et ne contenait que l’eau,
l’acide nitrique et le peroxyde d’hydrogène.
Les LD et LQ ainsi calculées sont données dans le Tableau 19. Dans les échantillons
alimentaires et les coupures d’ongles, les LD obtenues sont proches de 2 µg.kg-1 (exprimées
en poids lyophilisés pour les aliments) et les LQ sont inférieures à 7 µg.kg-1, permettant de
quantifier le sélénium dans tous les échantillons de cette étude.
98
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
f.
Récapitulatif
Le Tableau 19 résume les performances analytiques obtenues, et montre que la
méthode d’analyse a été validée.
Tableau 19: Critères de validation et performances de la méthode analytique (n=nombre de
minéralisats x trois injections).
Critères de validation
Contrôles
Spécificité
Linéarité
Justesse
Répétabilité
Isotopes
77
Se et
78
Se
Droite des ajouts dosés ≥ 4 points
Analyse de MRC
Viande BCR 184(n=2x3)
Poisson DORM-2 (n=2x3)
Cheveu BCR 397 (n=2x3)
Analyse de MRC
Viande BCR 184(n=2x3)
Poisson DORM-2 (n=2x3)
Cheveu BCR 397 (n=2x3)
Aliments (n=2x3)
Ongles (n=1x3)
Limite de détection (LD)
Performances obtenues
Viande BCR 184(n=6)
Poisson DORM-2 (n=6)
Cheveu BCR 397 (n=6)
2
r ≥ 0,999
Taux de recouvrement (%):
104 ± 7
107 ± 4
104 ± 2
CV (%)
1,2
0,8
2,4
6,4
2,2
-1
Minéralisats : 0,03 µg.L
-1
Echantillons alimentaires : 1,5 µg.kg
(poids lyophilisés)
-1
Coupures d’ongles : 2,3 µg.kg
-1
Limite de quantification
(LQ)
Minéralisats : 0,09 µg.L
-1
Echantillons alimentaires : 4,5 µg.kg
(poids lyophilisés)
-1
Coupures d’ongles : 6,9 µg.kg
5.1.5.2
Validation de la préparation des échantillons injectés
Les échantillons injectés dans l’ICP-MS provenaient de la minéralisation préalable
d’échantillons obtenus par des modes opératoires (Cf. paragraphe 5.1.2 page 81) validés dans
ce paragraphe.
a. Homogénéité du broyat des journées dupliquées
Cinq prélèvements ont été effectués sur un même broyat des journées dupliquées ayant
été mélangé dans les conditions décrites au paragraphe 5.1.2.2b page 82. La détermination de
la concentration en sélénium de ces cinq échantillons a permis de calculer un coefficient de
variation (CV) sur les résultats de 4,3% ([Se] moyenne = 45,8 ± 2,0 µg.kg-1 de poids humide).
Ceci montre que le mode opératoire choisi pour broyer était efficace, et permettait d’aboutir à
un broyat homogène.
b. Comparaison des systèmes de minéralisation
Afin de tester l’efficacité des procédés avec des matériaux de référence, il est
indispensable d’utiliser des MRC ayant la même matrice et le même niveau de concentration
que les échantillons réels. Un MRC représentatif d’un repas n’étant pas disponible sur le
marché, nous avons utilisé des MRC entrant dans la composition de repas: poudre de lait
99
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
écrémé (BCR 063R, IRMM), un tissu de muscle bovin (BCR 184, IRMM), de la farine (BCR189, IRMM) et un tissu de muscle de poisson (DORM-2, NIES). Chaque MRC a été analysé
après traitement selon les deux procédés retenus (micro-ondes et blocs chauffants). Afin de se
rapprocher le plus possible d’un repas réel, ces protocoles ont également été appliqués à
différents mélanges de MRC. Les résultats sont regroupés dans le Tableau 20.
Tableau 20 : Concentrations en sélénium (µg.kg-1) et taux de recouvrement déterminés pour les
échantillons certifiés alimentaires selon la méthode de minéralisation.
-1
Méthode de minéralisation
Micro-ondes (n = 2)
Blocs chauffants (n = 1)
Micro-ondes (n = 3)
Blocs chauffants (n = 1)
Micro-ondes (n = 2)
Blocs chauffants (n = 1)
Micro-ondes (n = 2)
Blocs chauffants (n = 1)
Micro-ondes test 1 (n = 1)
Micro-ondes test 2 (n = 1)
Blocs chauffants test 1(n = 1)
Blocs chauffants test 2 (n = 1)
* valeur indicative
Concentration en sélénium (µg.kg )
[Se] certifiée
[Se] déterminée
Lait écrémé en poudre (BCR 063 R)
129 *
132 ± 5
129 *
127 ± 8
Tissu de muscle de bovin (BCR 184)
183 ± 12
174 ± 1
183 ± 12
164 ± 4
Farine (BCR 189)
132 ± 10
126 ± 1
132 ± 10
126 ± 2
Tissu de muscle de poisson (DORM 2)
1400 ± 90
1431 ± 62
1400 ± 90
1409 ± 87
Mélange de MRC
493 ± 91
502 ± 26
528 ± 91
546 ± 53
440 ± 91
575 ± 48
460 ± 91
545 ± 55
Taux de recouvrement (%)
102 ± 4
98 ± 6
95,1 ± 0,5
90 ± 2
95,4 ± 0,7
95 ± 1
102 ± 4
101 ± 6
102 ± 5
103 ± 10
131 ± 11
118 ± 12
D’un point de vue pratique, il a été constaté une destruction de la matrice plus faible
par l’utilisation des blocs chauffants. Cependant, le sélénium contenu dans les échantillons a
été très bien solubilisé quel que soit le type de minéralisation appliqué. En effet, les résultats
du Tableau 20 montre que les taux de recouvrement sont comparables entre les deux
techniques et proches de 100%. Par contre, compte-tenu des avantages expérimentaux de la
minéralisation par blocs chauffants, celle-ci a été retenue.
c.
Etude de la contamination exogène des coupures d’ongles
Le risque de contamination par du sélénium exogène pour les cheveux est connu et a
été bien étudié (Cf. partie 3.2.3.1 page 51). Etant donné la similarité des matrices des cheveux
et des ongles (à base de kératine), Morris et al. ont recherché l’influence d’une contamination
externe de sélénium sur la concentration séléniée des coupures d’ongles (128). Ces auteurs
ont procédé par trempage d’une main dans une eau contenant un shampoing enrichi en
sélénium (5 minutes à 44°C) (ongles contrôle = ongles de l’autre main). L’expérience a été
effectuée sur deux individus. Leurs résultats montrent une augmentation de concentration
aléatoire (43 ± 33% et 94 ± 70% pour les deux individus) le jour de l’exposition. Sept jours
après l’exposition, les valeurs de base ont été retrouvées (une diminution de 0,5 ± 4% par
rapport à la valeur de base pour un individu et une légère augmentation de 14 ± 9% par
rapport à la valeur de base pour l’autre individu). Les auteurs concluent que l’utilisation de
100
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
shampoing enrichi en sélénium peut être à l’origine d’une erreur de classification du statut
sélénié.
En regard de ce risque potentiel de contamination par du sélénium exogène, une
expérimentation a été mise en place et est décrite ci-après. Elle visait à rechercher :
- Si le sélénium contenu dans l’eau du robinet des sujets exposés pouvait
influencer, par simple contact externe, les teneurs séléniées calculées sur les
ongles.
- Si le protocole de lavage interférait sur les résultats.
Deux lots « identiques » constitués chacun de moitié de coupures du même ongle ont
été préparés. Un des lots a été trempé pendant 24 heures dans une eau naturellement
concentrée en sélénium. L’eau de la Roche-Posay ([Se] = 64 ± 1 µg.L-1, déterminée au cours
de cette étude, Cf. paragraphe 5.2 page 102) plutôt que l’eau du robinet de la population
exposée ([Se] ≈ 15 µg.L-1) a été choisie pour maximiser les risques de contamination.
Dans une première expérience (A), le lot contaminé ainsi que le lot témoin ont été
nettoyés par trois bains ultrasons à l’eau déminéralisée (n=7).
Dans une deuxième expérience (B), le lot contaminé ainsi que le lot témoin ont été
nettoyés par le protocole de lavage décrit au paragraphe 5.1.2.4c page 85 (n=6).
Dans une troisième expérience (C), aucun des lots n’a été contaminé par l’eau de la
Roche-Posay. Un lot a été nettoyé à l’eau déminéralisée tandis que l’autre a été nettoyé selon
le protocole décrit au paragraphe 5.1.2.4c page 85 (n=7).
Les résultats des différentes expérimentations sont présentés dans le Tableau 21. Ils
ont été comparés dans chaque expérience à l’aide du test de Student pour données
quantitatives appariées. Dans les expériences A et B, aucune différence significative n’a été
mise en évidence, montrant ainsi que, même si il y avait contamination extérieure par l’eau du
robinet, celle-ci serait éliminée par un simple lavage à l’eau déminéralisée sous ultra-son et
également par le protocole de lavage proposé. Dans l’expérience C, aucune différence
significative n’a été mise en évidence non plus, montrant que le protocole de lavage avec
usage de détergent ne modifiait pas la teneur en sélénium endogène des ongles.
101
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
Tableau 21 : Concentrations séléniées mesurées suite à des expérimentations permettant de tester
la méthode de lavage.
-1
Expérimentation
A (n=7)
B (n=6)
C (n=7)
[Se] µg.kg
Echantillon contaminé
Echantillon témoin
Nettoyage à l’eau
Nettoyage à l’eau
déminéralisée
déminéralisée
747 ± 133
730 ± 136
638 ± 117
567 ± 112
569 ± 100
583 ± 103
698 ± 129
689 ± 115
706 ± 131
729 ± 133
577 ± 102
554 ± 101
602 ± 102
596 ± 111
Nettoyage selon le
Nettoyage selon le
protocole décrit
protocole décrit
(détergent)
(détergent)
657 ± 130
635 ± 118
628 ± 116
618 ± 110
712 ± 133
727 ± 150
609 ± 113
606 ± 113
564 ± 107
553 ± 97
659 ± 116
669 ± 124
Echantillon non contaminé
Nettoyage à l’eau
Nettoyage selon le
déminéralisée
protocole
818 ± 152
787 ± 152
778 ± 145
797 ± 143
543 ± 97
576 ± 100
600 ± 125
643 ± 121
679 ± 148
701 ± 132
674 ± 137
670 ± 126
624 ± 132
660 ± 139
Test de Student
p=0,31
p=0,53
p=0,14
Malgré tout, une méthode de lavage avec du détergent a été appliquée pour éliminer
les saletés présentes sur certains échantillons et analyser ainsi des échantillons propres, dont la
contamination exogène était mieux contrôlée (plus homogène car les ongles étaient propres).
5.2
Dans l’eau de consommation
Les dosages de sélénium dans les eaux de distribution des communes concernées par
cette étude, ont été fournies par les services de la Direction Départementale des Affaires
Sanitaires et Sociales. Ils ont été réalisés selon la norme NF EN ISO 15586, par spectrométrie
d’absorption atomique avec atomisation électrothermique (Cf. SAAET paragraphe 5.1.1 page
79). Les caractéristiques des performances de la méthode d’analyse respectaient l’arrêté
ministériel du 17 septembre 2003 relatif aux méthodes d’analyse des échantillons d’eau qui
stipule que la justesse, la fidélité et la limite de détection ne doivent pas dépasser 10% de la
valeur paramétrique (soit 1 µg.L-1) et la limite de quantification doit être inférieure à 5 µg.L-1.
Les analyses de l’eau de La Roche-Posay ayant servi à l’expérimentation décrite au
paragraphe précédent, ainsi que celle provenant d’un puits d’un participant à l’étude, ont été
réalisées par ICP-MS.
102
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
5.3
Expression des résultats
L’ensemble des calculs a été effectué avec la moyenne des trois valeurs obtenues pour
les isotopes 76Se, 77Se et 78Se de chaque échantillon (méthode des ajouts dosés).
5.3.1 Cas des aliments produits localement
La concentration en sélénium d’un aliment produit localement a été calculée en
effectuant la moyenne des teneurs obtenues à partir de deux minéralisations différentes,
calculées de la façon suivante :
 [Se] inj . V
[Se] = 
P éch

avec
sol

 × rh

[Se] = concentration en sélénium en µg.kg-1 de poids frais d’aliments produits localement
[Se] inj = concentration moyenne en sélénium des 3 réplicats du minéralisat (µg.L-1)
V sol = volume de la solution issue de la minéralisation (mL)
P éch = prise d’essai de l’échantillon lyophilisé en g (≈ 1 g au total exactement pesé)
r h = ∑ poids des n aliments lyophilisé s
∑ poids des n aliments frais
avec n=1 à 5
Le volume de solution issue de la minéralisation (V sol) a été exactement calculé à
partir de la pesée du minéralisat dilué dans l’eau (Cf. 5.1.2.2 d) et de celle de la prise d’essai
de l’échantillon lyophilisé (P éch), en négligeant la présence d’acide et considérant que la
masse volumique est celle de l’eau (ρ = 1 g.mL-1).
V sol = (poids du minéralisat – poids de l’échantillon) x 1 (mL)
L’incertitude de la mesure de la concentration en sélénium d’un aliment produit
localement a été assimilée à celle de [Se]inj, en négligeant celles dues aux mesures de Péch, Vsol
et rh. L’incertitude de [Se]inj est égale à deux fois l’écart-type total (2 σ total). Ce dernier
correspond aux erreurs cumulées sur la mesure (obtenue à partir de six injections dans l’ICPMS), la justesse étant calculée par rapport à la valeur de référence du MRC et la répétabilité
définie lors du contrôle de la qualité.
σ total = σ justesse + σ répétabilité
avec
σ justesse = [Se]inj x 13% (Cf contrôle-qualité Tableau 27 page 121)
σ répétabilité = écart-type maximum obtenu lors de l’analyse des deux minéralisats.
5.3.2 Méthode d’estimation des apports séléniés
Les apports quotidiens en sélénium ont été estimés par deux méthodes pour les sujets
exposés, à savoir la méthode des journées dupliquées et la méthode de reconstitution via le
103
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
rappel alimentaire des 24 heures (à partir du questionnaire alimentaire, Cf. paragraphe 3.1.2.2
page 73). Le mode de calcul est présenté dans cette partie.
5.3.2.1
Unité d’expression
Les résultats ont été exprimés en microgramme de sélénium par kilogramme de poids
corporel pour permettre une standardisation des données (94). Cependant, dans la littérature,
cette standardisation n’a pas toujours été réalisée (par exemple : lors de prélèvement de repas
dupliqués en collectivité, le poids des sujets n’est pas connu). Ainsi, pour comparer les
résultats obtenus dans cette étude avec ceux de certains auteurs, les apports ont aussi été
exprimés en µg par jour.
5.3.2.2
A partir du questionnaire alimentaire
Dans ce questionnaire, les sujets ont précisé la nature des aliments ainsi que la nature
et la quantité des boissons consommées la veille (méthode de rappel des 24 heures).
Ceci a permis le calcul de différents types d’apports séléniés, décrits ci-après :
- les apports séléniés provenant des aliments uniquement (1),
- les apports séléniés provenant de l’eau (2),
- les apports séléniés provenant des boissons (3).
(1) Estimation des apports séléniés d’origine alimentaire
Les apports séléniés ont été estimés par reconstitution c’est-à-dire en multipliant la
concentration séléniée d’un aliment ingéré par le poids d’une portion de cet aliment. L’apport
en sélénium de la journée est issu de la somme des apports de chaque aliment précisé dans le
questionnaire et peut se calculer selon la formule générale suivante (193):
Ei=∑k ∑ j =1 Q i, j,k × C i, j,k
ni
avec
Ei : estimation de l’apport alimentaire sélénié pour l’individu i (µg.j-1)
Qi, j, k : poids de la portion d’aliment k prise par l’individu i à l’occasion j (kg)
Ci,
j, k :
concentration séléniée de l’aliment k prise par l’individu i à l’occasion j (µg.kg-1 de
poids frais)
La standardisation par le poids corporel de l’individu a été calculée de la manière
suivante :
A =E
P
i
i
i
avec
Ai : estimation de l’apport sélénié pour l’individu i (µg.j-1.kg-1 de poids corporel)
Ei : estimation de l’apport alimentaire sélénié pour l’individu i (µg.j-1)
Pi : poids de l’individu i (kg)
104
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
L’incertitude de la mesure de Ai ne peut être évaluée.
Les concentrations séléniées des aliments (Ci, j, k ) ont été définies à partir de la table de
concentrations en sélénium des aliments, publiée par l’INRA (92), qui était la liste française la
plus complète à notre disposition :
- Pour les aliments qui ont été analysés en plusieurs exemplaires par l’INRA (six pour
les aliments régionaux, deux pour les aliments nationaux), la concentration utilisée
pour le calcul des apports a été la médiane des concentrations indiquées par l’INRA
pour l’aliment en question. Nous avons préféré utiliser la médiane des concentrations
plutôt que la moyenne pour minimiser l’influence des valeurs extrêmes. Par ailleurs,
lors du calcul des médianes, les valeurs inférieures à la limite de détection ont été
considérées comme égales à la limite de détection (soit 22 µg.kg-1 de poids frais) et les
valeurs comprises entre la limite de détection et la limite de quantification ont été
considérées comme égales à la limite de quantification (soit 45 µg.kg-1 de poids frais).
- Pour les aliments n’ayant pas été analysés par l’INRA, deux cas ont été rencontrés :
• Soit la nature de l’aliment était proche de celle d’un autre aliment
analysé par l’INRA : dans ce cas, la concentration séléniée de cet
aliment proche a été considérée (exemple : la concentration séléniée
de la poule, non connue, a été remplacée par la concentration séléniée
du poulet) ;
• Soit aucun aliment de la liste de l’INRA ne ressemblait à celui
indiqué par le sujet : dans ce cas, la médiane des concentrations
séléniées de la catégorie alimentaire à laquelle appartient l’aliment a
été considérée (exemple : la concentration des rillettes (non connue) a
été remplacée par la médiane des concentrations séléniées des
aliments de la catégorie « charcuterie »).
- Pour les aliments dont les sujets n’ont pas suffisamment précisé la nature, la médiane
des concentrations des aliments de la même nature a été utilisée (exemple : l’INRA a
précisé les concentrations séléniées des yaourts selon le taux de matières grasses. Cette
information a rarement été précisée dans les réponses des sujets aux questionnaires
alimentaires. La médiane des concentrations en sélénium des yaourts a donc été
utilisée dans ce cas).
Le poids de chaque portion d’aliment (Qi, j, k ) a été issu de la recommandation relative à
la nutrition du groupe permanent d'étude des marchés de denrées alimentaires (194).
Trois catégories de poids de portions ont été distinguées selon le profil des sujets :
- le poids des portions attribué aux femmes de moins de 65 ans,
- le poids des portions attribué aux hommes de moins de 65 ans,
- le poids des portions attribué aux personnes âgées de 65 ans ou plus.
Cette table distingue le poids des portions en fonction de la nature des aliments mais
également en fonction du plat dans lequel l’aliment a été consommé (en général le poids des
105
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
portions des aliments pris en entrée est inférieur à celui du même aliment pris en plat
principal).
(2) Estimation des apports séléniés provenant de l’eau
La reconstitution des apports a été effectuée à partir de la quantité d’eau bue (en
nombre de verres) par les sujets.
Les quantités manquantes ont été remplacées par la moyenne des quantités calculée
par type de boisson, par saison, par repas d’ingestion et par exposition (exemple : une quantité
manquante d’eau du robinet prise au déjeuner chez un sujet exposé en hiver a été remplacée
par la moyenne des quantités précisées chez les sujets exposés ayant bu de l’eau du robinet au
déjeuner en hiver).
La quantité d’eau contenue dans un verre a été fixée à 150 mL.
Pour les sujets exposés, les concentrations séléniées d’eau du robinet utilisées dans les
calculs de reconstitution ont été issues de la médiane des concentrations mesurées dans les
prélèvements d’eau effectués au moment de l’étude. Ainsi, les concentrations considérées ont
été les suivantes :
- pour les résidants de Coussay-les-Bois : 16,5 µg.L-1 (soit 2,475 µg de sélénium par
verre),
- pour les résidants de Montmorillon et Jouhet : 13,5 µg.L-1 (soit 2,025 µg de
sélénium par verre),
- pour les résidants de La Chapelle-Viviers : 12 µg.L-1 (soit 1,8 µg de sélénium par
verre),
- pour les résidants de Leigné-les-Bois : 11 µg.L-1 (soit 1,65 µg de sélénium par
verre),
- pour les résidants de Leigne-sur-Fontaine : 8,5 µg.L-1 (soit 1,275 µg de sélénium
par verre),
- pour les résidants de Pindray : 8 µg.L-1 (soit 1,2 µg de sélénium par verre),
- pour les sujets non exposés, la concentration en sélénium contenue dans l’eau du
robinet n’était pas précisément connue (inférieure à la limite de détection soit
inférieure à 5 µg.L-1). Une concentration séléniée de 1 µg.L-1 a été retenue
(concentration déterminée par Simonoff et Simonoff dans l’eau du robinet de la
région de Bordeaux (24)).
La même concentration séléniée a été considérée pour l’eau embouteillée.
(3) Estimation des apports séléniés provenant des boissons en dehors de l’eau
(boisson lactée, jus, soda, boisson alcoolisée)
La même méthode que pour l’estimation de l’eau a été appliquée (Cf paragraphe
précédent).
La concentration séléniée a été définie à 1 µg.L-1.
106
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
5.3.2.3
A partir des journées dupliquées
L’apport en sélénium compris dans une journée dupliquée a été calculé en effectuant
la moyenne des teneurs obtenues à partir de deux minéralisations différentes, de la façon
suivante :
 [Se] inj . V
A i, j = 
P éch

avec
sol

 × rh × Ji, j

A i, j = apport sélénié de la journée j pour l’individu i en µg.j-1
[Se] inj = concentration moyenne en sélénium des 3 réplicats du minéralisat (µg.L-1)
V sol = volume de la solution issue de la minéralisation (mL)
P éch = prise d’essai de l’échantillon lyophilisé en g (≈ 1 g exactement pesé)
rh =
J
i, j
poids de l'échantillo n lyophilisé
poids de l'échantillo n frais
= poids des consommations ingérées par l’individu i pour la journée j (aliments et
boissons) en kg
Le volume de solution issue de la minéralisation (V sol) a été exactement calculé à
partir de la pesée du minéralisat dilué dans l’eau (Cf. 5.1.2.2 d page 82) et de celle de la prise
d’essai de l’échantillon lyophilisé (P éch), en négligeant la présence d’acide et considérant que
la masse volumique est celle de l’eau (ρ = 1 g.mL-1).
V sol = (poids du minéralisat – poids de l’échantillon) x 1 (mL)
L’incertitude de la mesure de Ai,j a été assimilée à celle de [Se]inj, en négligeant celles
dues aux mesures de Péch, Vsol, rh et Ji,j. L’incertitude de [Se]inj est égale à deux fois l’écarttype total (2 σ total). Ce dernier correspond aux erreurs cumulées sur la mesure (obtenue à
partir de six injections dans l’ICP-MS), la justesse étant calculée par rapport à la valeur de
référence du MRC et la répétabilité définie lors du contrôle de la qualité.
σ total = σ justesse + σ répétabilité
avec
σ justesse = [Se]inj x 13% (Cf contrôle-qualité Tableau 27 page 121)
σ répétabilité = écart-type maximum obtenu lors de l’analyse des deux minéralisats.
La standardisation par le poids corporel de l’individu a été calculée de la manière
suivante :
A =E
P
i
i
i
avec
Ai : estimation de l’apport sélénié pour l’individu i (µg.j-1.kg-1 de poids corporel)
Ei : estimation de l’apport alimentaire sélénié pour l’individu i (µg.j-1)
Pi : poids de l’individu i (kg)
L’incertitude de la mesure de Ai est assimilée à celle de Ei, en négligeant celle due à la
détermination de Pi.
107
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
5.3.3 Méthode d’estimation de l’imprégnation séléniée (cas des
ongles)
La concentration en sélénium des coupures d’ongles a été calculée de la façon
suivante :
[Se] inj . V sol 
[Se] =

P éch


avec
[Se] = concentration en sélénium en µg.kg-1 de coupures d’ongles
[Se] inj = concentration moyenne en sélénium des 3 réplicats du minéralisat (µg.L-1)
V sol = volume de la solution issue de la minéralisation (mL)
P éch = prise d’essai de l’échantillon en g (≈ 0,1 à 0,2 g exactement pesé)
Le volume de solution issue de la minéralisation (V sol) a été exactement calculé à
partir de la pesée du minéralisat dilué dans l’eau (Cf. 5.1.2.2 d) et de celle de la prise d’essai
des coupures d’ongles (P éch), en négligeant la présence d’acide et considérant que la masse
volumique est celle de l’eau (ρ = 1 g.mL-1).
V sol = (poids du minéralisat – poids de l’échantillon) x 1 (mL)
L’incertitude sur la valeur de la concentration en sélénium des coupures d’ongles a été
assimilée à celle de [Se]inj, en négligeant celles dues aux mesures de Péch et Vsol. L’incertitude
de [Se]inj est égale à deux fois l’écart-type total (2 σ total). Ce dernier correspond aux erreurs
cumulées sur la mesure (obtenue à partir de trois injections dans l’ICP-MS), la justesse étant
calculée par rapport à la valeur de référence du MRC et la répétabilité définie lors du contrôle
de la qualité.
σ total = σ justesse + σ répétabilité
avec
σ justesse =[ Se]inj x 8% (Cf contrôle-qualité Tableau 27 page 121)
σ répétabilité = écart-type obtenu lors de l’analyse du minéralisat.
6 STRATEGIE D’ANALYSE DES DONNEES
La saisie informatique des données provenant des questionnaires a été réalisée à l’aide
du logiciel EPI-Info version 3.3.2. L’ensemble de la saisie a été contrôlé.
Des tests de cohérence permettant d’identifier et de corriger les erreurs les plus
fréquentes ont permis de valider les données. Ces contrôles ainsi que les analyses statistiques
ont été effectuées à l’aide du logiciel SAS version 8.0 (SAS Institute Inc, Cary, NC, USA).
L’estimation des apports séléniés quotidiens à partir du questionnaire alimentaire ainsi que les
graphes ont été réalisés à l’aide du logiciel Excel. Les variables quantitatives sont présentées
sous la forme de moyenne, écart-type (σ) et étendue et les variables qualitatives sous la forme
de fréquence et de pourcentage.
108
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
6.1.1 Description des deux groupes de la population d’étude
Dans un premier temps, sont exposées les caractéristiques sociodémographiques des
deux groupes de la population d’étude, afin de vérifier les conditions d’appariement puis les
résultats relatifs aux habitudes de vie (tabac, alcool, activité physique). Les caractéristiques
sociodémographiques et les habitudes de vie ont été comparées par un test t de student pour
données appariées (variables quantitatives) ou par un test du chi carré de Mac Nemar ou test
de symétrie (variables qualitatives) (195).
6.1.2 Etude de l’exposition a posteriori de la population d’étude
Cette étude a porté sur la comparaison des habitudes de consommation en eau du
robinet entre les deux groupes de la population d’étude et sur celle de la fréquence
d’autoconsommation. Les habitudes de consommation en eau du robinet et en eau en bouteille
ont été comparées par un test du chi carré pour chacune des saisons.
Pour l’étude de l’autoconsommation, la variable à expliquer était le niveau
d’autoconsommation (fort, moyen, faible). Les autres variables explicatives étaient, outre
l’exposition, le sexe, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle, les revenus, le niveau d’étude et
la taille du foyer. Après analyse univariée, les variables significatives à un seuil de 0,20 ont
été intégrées dans une analyse multivariée pas à pas descendante.
6.1.3 Etude de l’état de santé général et la morbidité déclarée
L’état de santé et la qualité de vie des sujets exposés et non exposés ont été comparés
par un test t de student pour données appariées (variables quantitatives) ou par un test du chi
carré de Mac Nemar ou test de symétrie (variables qualitatives). Un test du chi carré a permis
de comparer les proportions de sujets atteints d’aucun signe ou de signes non liés au sélénium,
de sujets ayant au moins un signe de carence en sélénium, au moins un signe d’intoxication au
sélénium, un signe d’intoxication et de carence en sélénium.
6.1.4 Quantification du niveau d’exposition individuelle au sélénium
La quantification du niveau d’exposition individuelle au sélénium a été estimée selon
trois méthodes :
- l’estimation des apports en sélénium dans les aliments et les boissons par
questionnaire alimentaire (reconstitution à partir du rappel des 24 heures),
- l’estimation des apports en sélénium dans les aliments et les boissons des journées
dupliquées (uniquement pour les sujets du groupe exposé),
- les concentrations séléniées dans les coupures d’ongles.
Les apports en sélénium et les concentrations séléniées dans les coupures d’ongles ont
été transformées en logarithme décimal après étude de la distribution par le test KolmogorovSmirnov.
109
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
Pour chaque groupe d’aliments, a été calculé le pourcentage de fréquence de cet
aliment ou ce groupe d’aliments lors des journées dupliquées.
Dans le groupe exposé, il a été calculé la moyenne des apports séléniés sur la totalité
des journées dupliquées et l’écart-type intra estimé grâce à une analyse de variance (ANOVAerreur résiduelle), permettant de calculer un coefficient de variation intra individuel. De même
a été calculé un coefficient de variation inter-individuel.
Enfin, dans le groupe exposé également, l’étude de la corrélation entre les apports
estimés par les journées dupliquées et ceux estimés par le questionnaire alimentaire a été
réalisée avec le coefficient de corrélation de Pearson.
6.1.5 Etude de l’imprégnation corporelle séléniée
La variable à expliquer était la concentration séléniée des coupures d’ongles de pieds.
La variable explicative d’intérêt était l’exposition. Les autres variables explicatives
étaient le niveau d’étude, la taille du foyer, le tabac, l’alcool, l’activité physique, l’indice de
masse corporelle, le profil d’autoconsommateur, le score général de Duke, le logarithme de la
moyenne des quatre saisons des apports séléniés provenant des aliments et des boissons
estimés par la méthode de reconstitution (questionnaire). Les revenus, non renseignés chez un
certain nombre de sujets non exposés, n’ont pas été pris en compte dans l’analyse.
L’effet saison a été recherché par une analyse de variance pour données répétées
(PROC MIXED sous SAS). L’étude de la corrélation dans le temps a été étudiée avant de
paramétrer le modèle (corrélation non structurée type=UN ou constante type=CS). Les
interactions d’ordre 1 entre les variables significatives ont été inclues dans le modèle. Les
variables d’appariement étaient systématiquement intégrées dans le modèle. Après analyse
bivariée (des couples variables/exposition), les variables significatives à un seuil de 0,20 ont
été intégrées dans une analyse multivariée pas à pas descendante.
6.1.6 Comparaison des trois méthodes d’estimation des mesures
d’exposition séléniée (par questionnaire, par la méthode des journées
dupliquées, par le dosage du sélénium dans les ongles)
La méthode dite « des triades » tire partie de l’indépendance des erreurs aléatoires
entre indicateurs alimentaires (questionnaires alimentaires soit de fréquence alimentaire et ou
rappels de 24 heures) et indicateurs biologiques (biomarqueurs d’exposition) (196). Ocke et
al. l’ont utilisée dans le cadre de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into
Cancer and Nutrition) pour la validation des apports en protéines, vitamine C et bétacarotènes estimés par questionnaire de fréquence alimentaire (197). Depuis cette méthode a
été utilisée dans différentes populations française (198), espagnole (199) et norvégienne
(200). Cette méthode implique d’avoir :
- une méthode dite de référence, ici les journées dupliquées,
- une méthode par questionnaire, ici le questionnaire alimentaire,
110
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
-
un biomarqueur d’exposition, ici la concentration séléniée dans les coupures d’ongles.
Elle permet d’estimer les coefficients de validité entre les différentes méthodes et se
schématise avec Q, R, M, la valeur des mesures d’exposition en sélénium estimée
respectivement par le questionnaire alimentaire (moyenne des apports séléniés des quatre
questionnaires), les journées dupliquées (moyenne des apports séléniés des huit journées) et la
concentration séléniée des ongles (campagne 2) et T, la valeur réelle de l’exposition en
sélénium (Figure 20).
Q
Questionnaire
CVQT
ΓQM
ΓQR
T
Apports réels
CVMT
CVRT
M
R
ΓRM
Ongles
Journées
Dupliquées
Figure 20 : Schématisation de la méthode des triades permettant l'estimation des apports en
sélénium et les coefficients de validité entre la méthode des journées dupliquées, le questionnaire
alimentaire et le dosage dans les ongles, rQM, rRM et rQR sont les coefficients de corrélation.
Les coefficients de validité peuvent être estimés de la façon suivante :
CV QT =
CV
MT =
CV RT =
[(r QR × r QM ) / r RM ]
[( r QM × r RM ) / r QR ]
[(r QR × r RM ) / r QM ]
avec rQM, rRM et rQM les coefficients de corrélation entre les différents méthodes.
En fonction de la valeur des coefficients de validité et des coefficients de corrélation,
plusieurs situations peuvent rendre difficile l’interprétation des résultats (197) :
- Si CV>1, ce résultat peut apparaître aberrant, il s’agit d’un effet connu appelé effet
Heywood qui peut être dû à des erreurs aléatoires (fluctuations d’échantillonnage) ou
des biais d’estimation des coefficients (sur-estimation).
- Si un des coefficients de corrélation est négatif, la méthode des triades est inapplicable
(impossibilité de calculer la racine carrée d’une valeur négative), cela signifie que
111
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
l’estimateur choisi (le marqueur d’exposition par exemple) ne permet pas d’estimer les
apports.
Lorsque les coefficients de validité ont pu être estimés, les intervalles de confiance de
ces coefficients ont pu être calculés par une méthode de rééchantillonnage (appelée
bootstrap), afin de caractériser l’incertitude autour des estimations.
112
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
Chapitre IV :
Résultats
113
Chapitre III : Matériel, méthodes et validation
114
Chapitre IV : Résultats
1 DESCRIPTION DE LA POPULATION D’ETUDE
1.1
Représentativité de la population d’étude
Le Tableau 22 montre que la structure de la population d’étude n’était pas très
différente de celle de la population cible. Les différences concernaient surtout les catégories
socioprofessionnelles.
Tableau 22 : Représentativité de la cohorte de sujets exposés par rapport à la population cible
selon le sexe, la catégorie socioprofessionnelle et l’âge.
Pourcentage (%)
Sexe
Catégorie
socioprofessionnelle
Agriculteur
Comerçant
Cadre
Prof intermédiaire
Employé
Ouvrier
Retraité
Autre
Age (ans)
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
50-54
55-59
plus de 60
1.2
Population
cible
47
Homme
Echantillon
Femme
Echantillon
49
Population
cible
53
3,3
5,5
5,0
11,5
10,1
27,0
33,9
3,7
5,3
5,3
15,8
0
15,8
21,1
36,8
0
1,1
2,4
2,6
6,9
27,6
5,5
30,9
22,8
0
5,0
10,0
5,0
25,0
0
40,0
15,0
4,8
7,4
7,7
9,8
10,6
10,1
8,3
7,0
34,2
0
5,3
5,3
5,3
15,8
10,5
15,8
5,3
36,8
5
5,7
8,2
9,8
10,1
7,5
7,9
4,6
41,2
0
10,0
5,0
5,0
10,0
20,0
5,0
5,0
40,0
51
Taux de participation
Quatre-vingts sujets ont été sélectionnés pour participer à l’étude : 40 sujets exposés et
40 sujets non exposés appariés selon le sexe, l’âge et la catégorie socioprofessionnelle. Chez
les sujets non exposés, un sujet n’a répondu qu’au premier questionnaire alimentaire, ce sujet
a donc du être exclu de l’étude et le sujet exposé apparié également. Ainsi, le nombre de
sujets inclus dans l’étude était de 78 (39 exposés et 39 non exposés). Les taux de participation
selon le type de données recueillies pour l’étude sont récapitulés dans le Tableau 23.
115
Chapitre IV : Résultats
Tableau 23 : Taux de participation selon le type des données recueillies pour l’étude.
Donnée
Questionnaire d’inclusion
Questionnaire de santé
Journées dupliquées
Automne
Hiver
Printemps
Eté
Questionnaire alimentaire
Automne
Hiver
Printemps
Eté
Coupures d’ongles de pieds
Campagne 1
Campagne 2
Sujets non exposés
n (%)
39 (100,0)
37 (94,9)
Sujets exposés
n (%)
39 (100,0)
38 (97,4)
Non demandé
76 (97,4)
78 (100,0)
78 (100,0)
73 (93,6)
39 (100,0)
39 (100,0)
36 (92,3)
37 (94,9)
36 (92,3)
38 (97,4)
38 (97,4)
36 (92,3)
39 (100,0)
37 (94,9)
39 (100,0)
37 (94,9)
Concernant les journées dupliquées collectées chez les sujets exposés, un sujet avait
été inclus plus tardivement et n’a donc pas participé à la première saison (automne) (sujet
n°9). Pour la saison d’été, les prélèvements alimentaires n’ont pas été disponibles pour trois
sujets : un sujet était parti en vacances, un sujet n’a pas eu le temps de les effectuer (pleine
saison pour son travail) et un sujet n’a pu faire qu’une journée sur les deux (pour cause
d’accouchement). Par ailleurs, le sujet n°20 n’avait fourni qu’un échantillon et non la
duplique de ce qu’il avait consommé induisant des résultats aberrants à l’estimation de ses
apports séléniés. Ce sujet a donc été exclu pour le traitement des données issues des journées
dupliquées. Ce même sujet n’avait répondu qu’à un des quatre questionnaires alimentaires
(celui de printemps) sans préciser la nature des aliments consommés. Par conséquent, ce sujet
ainsi que son homologue non exposé (n°81) ont été exclus lors de l’estimation des apports
séléniés quotidiens issue du questionnaire alimentaire. Concernant les coupures d’ongles de
pieds, un sujet (n°8) présentait des concentrations séléniées nettement supérieures à
l’ensemble des autres sujets. Ce sujet ainsi que son homologue (n°77) ont été exclus de ces
analyses.
1.3
Caractéristiques sociodémographiques et habitudes de vie
L’objet de cette partie est de décrire et de comparer les caractéristiques
sociodémographiques, anthropométriques et les habitudes de vie des deux groupes de
participants.
1.3.1 Caractéristiques sociodémographiques
Les caractéristiques sociodémographiques des participants sont présentées dans le
Tableau 24.
116
Chapitre IV : Résultats
Tableau 24: Caractéristiques sociodémographiques des participants selon le groupe d’exposition.
Age (ans)
Ancienneté dans le lieu de résidence
(années)
Non renseignée
Sexe
Homme
Femme
Catégorie socioprofessionnelle
Agriculteur
Commerçant
Cadre
Profession intermédiaire
Employé
Ouvrier
Autre
Retraité
Revenus (euros mensuel)
450 < revenus ≤ 1000
1000 < revenus ≤ 2000
2000 < revenus ≤ 3000
> 3000
Non renseigné
Niveau d’étude
Primaire
Collège
Secondaire
Supérieur
Non renseigné
Taille du foyer
1 à 2 personnes
> 2 personnes
Non exposé (n=39)
Moyenne ± σ
[étendue]
50,5 ± 13,0
[25-78]
27,7 ± 19,2
[1-75]
1
Effectif (%)
Exposé (n=39)
Moyenne ± σ
[étendue]
52,7 ± 15,0
[26-80]
27,7 ± 18,5
[2-72]
4
Effectif (%)
p
19 (48,7)
20 (51,3)
19 (48,7)
20 (51,3)
-
1 (2,6)
1 (2,6)
4 (10,3)
2 (5,1)
8 (20,5)
5 (12,8)
3 (7,7)
15 (38,5)
1 (2,6)
2 (5,1)
5 (12,8)
1 (2,6)
8 (20,5)
4 (10,3)
3 (7,7)
15 (38,5)
1,00
2 (7,4)
7 (25,9)
9 (33,3)
9 (33,3)
12
3 (8,6)
13 (37,1)
12 (34,3)
7 (20,0)
4
0,42
6 (17,7)
13 (38,2)
8 (23,5)
7 (20,6)
5
15 (38,5)
10 (25,6)
9 (23,1)
5 (12,8)
0
0,51
22 (56,4)
17 (43,6)
22(56,4)
17 (43,6)
1,00
0,0011
0,33
Concernant les variables d’appariement, aucune différence significative n’a été
observée entre le sexe et les catégories socioprofessionnelles des sujets exposés et non
exposés. Par contre la moyenne d’âge des sujets exposés était supérieure à celle des sujets non
exposés (p=0,0011). Cependant, comme le montre la Figure 21, les écarts d’âge entre les deux
sujets appariés étaient le plus souvent inférieurs à 5 ans (32 couples sur 39). Sept paires
présentaient des différences d’âge comprises entre 6 et 11 ans notamment chez les plus de 65
ans où les sujets exposés étaient plus âgés que les sujets non exposés.
117
Chapitre IV : Résultats
90
80
Age (années)
70
60
50
40
sujets exposés
30
sujets non exposés
20
10
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39
Identification des paires de sujets
Figure 21 : Age des paires de sujets participants à l’étude.
L’ancienneté dans le lieu de résidence était en moyenne de 28 ans, indiquant que les
populations étaient plutôt sédentaires. Un seul sujet exposé a déclaré avoir déménagé au cours
de l’étude mais pour emménager dans la même commune. Aucune différence significative
concernant l’ensemble des autres caractéristiques sociodémographiques n’a été mise en
évidence.
1.3.2 Caractéristiques anthropométriques
Le Tableau 25 présente les caractéristiques anthropométriques des sujets non exposés
et exposés et montre qu’aucune différence significative entre la taille, le poids et l’indice de
masse corporelle (IMC) n’a été mise en évidence entre les deux groupes.
Tableau 25 : Caractéristiques anthropométriques des participants selon le groupe d’exposition.
Taille (cm)
Poids (kg)
-2
IMC (kg.cm )
Non exposé (n=39)
Moyenne ± σ
[Etendue]
166 ± 7
[152-180]
69 ± 12
[47-95]
24,7 ± 3,4
[19,8-32,9]
Effectif (%)
Exposé (n=39)
Moyenne ± σ
[Etendue]
167 ± 8
[157-190]
70 ± 11
[51- 95]
24,8 ± 2,8
[19,4-33,3]
Effectif (%)
2 (5,1)
20 (51,3)
14 (35,9)
3 (7,7)
1 (2,6)
20 (51,3)
17 (43,6)
1 (2,6)
p
0,39
0,52
0,90
-2
Catégorie d’IMC (kg.cm )
<20
20 ≤ IMC < 25
25 ≤ IMC < 30 (surpoids)
≥ 30 (obésité)
0,63
118
Chapitre IV : Résultats
1.3.3 Habitudes de vie
Les habitudes de vie pouvant influencer la quantité des aliments ingérés sont
présentées dans le Tableau 26. Aucune différence significative n’a été mis en évidence entre
les deux groupes.
Tableau 26 : Habitudes de vie des participants selon le groupe d’exposition.
Tabac
Fumeur
Non fumeur
Non renseigné
Fréquence de
consommation
d’alcool
Occasionnelle
Répétée
Non renseignée
Activité physique
Absente
Présente
Non renseignée
Non exposé (n=39)
Effectif (%)
10 (25,6)
29 (74,4)
0
Exposé (n=39)
Effectif (%)
3 (8,1)
34 (91,9)
2
p
21 (56,8)
16 (43,2)
2
18 (48,7)
19 (51,4)
2
0,63
6 (16,2)
31 (83,8)
2
9 (24,3)
28 (75,7)
2
0,55
0,092
Deux sujets exposés contre six sujets non exposés déclaraient avoir effectué un régime
alimentaire pendant au moins deux saisons. Chez les sujets exposés, les causes du régime
étaient le cholestérol pour un sujet et le diabète pour l’autre. Parmi les sujets non exposés,
tous avaient pour objectif de diminuer le cholestérol, et/ou l’hypertension artérielle, et/ou de
lutter contre le diabète.
2 MESURE D’EXPOSITION
2.1
Contrôle de qualité des analyses
Les résultats obtenus dans cette étude, l’ont été à partir de protocoles d’analyses
validés (Cf. paragraphe 5.1.5 page 93). Cependant il est nécessaire de s’assurer qu’aucune
anomalie n’est apparue (pouvant générer des résultats erronés) au cours de la mise en œuvre
de ces analyses. Pour cela un contrôle de qualité a été mis place : il consiste à vérifier a
posteriori que les analyses se sont bien déroulées, en répartissant les points de la gamme des
ajouts dosés tous les dix échantillons inconnus et en analysant les MRC périodiquement.
L’interprétation de ces données se fait alors de deux façons : d’une part en recalculant
les quatre critères de validation déjà décrits dans le cadre de la validation et en y ajoutant le
critère de fidélité intermédiaire, et d’autre part en établissant les cartes de contrôles.
119
Chapitre IV : Résultats
Les échantillons à analyser ont été collectés à des périodes différentes (Cf. paragraphe
3.2 page 75). Ils ont été préparés successivement puis stockés jusqu’à l’injection dans
l’ICP-MS. L’ensemble des échantillons collectés au cours de cette étude a été analysé au
cours de deux séries de mesures espacées d’environ six mois (série A et B).
2.1.1 Critères de contrôle de la qualité
2.1.1.1
Spécificité
Les rapports isotopiques calculés pour 76Se, 77Se et 78Se, correspondaient aux rapports
théoriques, pour toutes les analyses d’échantillons de l’étude et des gammes d’étalonnage,
confirmant la spécificité du signal.
2.1.1.2
Linéarité
La linéarité a été contrôlée dans les zones de concentration en sélénium correspondant
à nos analyses : entre 0,5 et 11 µg.L-1 pour les minéralisats issus des échantillons alimentaires
et entre 1 et 23 µg.L-1 pour les minéralisats issus des échantillons de coupures d’ongles. Les
points des gammes d’étalonnage par ajouts dosés ont été volontairement répartis tous les dix
échantillons inconnus, afin de repérer une éventuelle dérive du signal au cours du temps. Les
coefficients de corrélation de toutes les droites obtenues ont été supérieurs à 0,999, confirmant
la linéarité de réponse du signal tout au long des analyses.
2.1.1.3
Justesse
Les taux de recouvrement calculés à partir de tous les échantillons certifiés analysés au
cours de l’étude étaient de 107 ± 6% et 107 ± 5% pour les échantillons certifiés alimentaires
(n=35 pour le muscle de bovin et n=37 pour le poisson) et 104 ± 4% pour les MRC de cheveu
(n=14). Compte-tenu du niveau très faible des concentrations analysées, ces résultats
permettent de considérer la méthode comme juste.
2.1.1.4
Fidélité
D’une façon générale, la fidélité exprime l’étroitesse de l’accord entre une série de
mesures provenant de plusieurs prises d’essai d’un même échantillon homogène, pour des
conditions prescrites. Ces conditions définissent alors trois fidélités différentes :
- la répétabilité, lorsque les essais sont effectués dans des conditions aussi stables
que possible (même laboratoire, même opérateur, même équipement, courts
intervalles de temps),
- la fidélité intermédiaire, lorsque les essais sont effectués dans des conditions
variables au sein d’un même laboratoire (notamment à des jours différents),
- la reproductibilité, lorsque les essais sont réalisés dans des laboratoires
différents, c’est la notion de fidélité inter-laboratoire.
120
Chapitre IV : Résultats
Dans le cadre de ce travail, seule la fidélité intra-laboratoire (c’est-à-dire répétabilité et
fidélité intermédiaire) ont fait l’objet de contrôles.
a. Répétabilité
Elle a été calculée à partir de tous les MRC analysés durant chacune des deux séries
d’analyses : série A, n=17 pour le tissu de muscle de bovin et pour le poisson et série B n= 18
pour le tissu de muscle de bovin, n=20 pour le poisson et n=14 pour les cheveux. Le Tableau
27 présente les CV obtenus.
De plus, les 297 échantillons alimentaires ont été injectés six fois chacun, le CV
obtenu pour chaque analyse est compris entre 0,5% et 11,3% (moyenne 3,3 ± 1,5%). Le CV
moyen obtenu lors des analyses des coupures d’ongles (n=153, injecté trois fois chacun) était
de 2,2 ±1,0% (entre 0,2 et 5,5%).
b. Fidélité intermédiaire
Elle a été calculée sur l’ensemble des analyses de MRC, injectés trois fois chacun
(n=35 pour le tissu de muscle de bovin, n=37 pour le poisson) toutes séries confondues.
Les résultats sont résumés dans le Tableau 27.
2.1.1.5
Récapitulatif
Le contrôle de qualité obtenu est résumé dans le Tableau 27. Il montre que les
protocoles d’analyse se sont déroulés, durant toutes les périodes de mises en œuvre, avec une
maîtrise statistique en accord avec les exigences de l’étude, que ce soit pour les analyses
alimentaires ou pour celles des ongles.
Tableau 27 : Contrôles de qualité pour les analyses des échantillons alimentaires et des ongles
(n=nombre de minéralisats x trois injections).
Critères de validation
Spécificité
Contrôles
Isotopes
Linéarité
Justesse
Répétabilité
Fidélité intermédiaire
76
77
Se, Se et
78
Se
Droite des ajouts dosés ≥ 4 points
BCR 184(n=35x3)
DORM-2 (n=37x3)
BCR MRC 397 (n=14x3)
Série A
BCR 184(n=17x3)
DORM-2 (n=17x3)
Série B
BCR 184(n=18x3)
DORM-2 (n=20x3)
BCR 397 (n=14x3)
BCR 184 (n=35x3)
DORM-2 (n=37x3)
Performances obtenues
Spécifique pour toutes les analyses
d’échantillons de l’étude et des
gammes d’étalonnage
2
r ≥ 0,999
Taux de recouvrement (%):
107 ± 6
107 ± 5
104 ± 4
Série A
3,1
3,5
Série B
5,0
5,2
4,0
5,7
4,5
121
Chapitre IV : Résultats
2.1.2 Les cartes de contrôles
Les cartes de contrôles sont des outils très efficaces pour vérifier la stabilité d’une
méthode d’analyse dans le temps (fidélité intermédiaire). Plusieurs types de cartes de contrôle
peuvent être établies et, parmi celles-ci, la carte de Shewart a été retenue. La valeur cible (ou
valeur certifiée dans notre cas) est alors indiquée en présence des domaines d’incertitude
correspondant à ± σ et à ± 2σ, signifiés par des lignes. Les données sont considérées comme
étant sous contrôle lorsque les valeurs mesurées à chaque séance d’analyse se répartissent de
façon homogène par rapport à la valeur cible et si elles sont comprises dans les domaines
d’incertitude considérés.
Pour construire ces cartes, les réponses obtenues sur chacun des matériaux insérés
dans les séquences d’analyse des échantillons inconnus, ont été reportées dans l’ordre
chronologique de leur analyse sur les cartes.
Trois cartes de contrôle ont été établies au total :
- Les Figure 22 et Figure 23 représentent respectivement les 35 résultats
correspondant aux 35 minéralisats de tissu de muscle de bovin (BCR 184) et
les 37 résultats correspondants aux 37 minéralisats de tissu de poisson
(DORM-2), sur une période de neuf mois (deux séries de mesures A et B
respectivement).
- La Figure 24 représente les 14 résultats correspondant aux 14 minéralisats de
cheveu (BCR 397), sur une période d’un mois (analysés avec la série B
précédente).
Série A
Série B
250
240
[Se] en µg.kg
-1
230
220
210
200
190
180
170
160
05
/0
4/
20
06
05
/0
5/
20
06
05
/0
6/
20
06
05
/0
7/
20
06
05
/0
8/
20
06
05
/0
9/
20
06
05
/1
0/
20
06
05
/1
1/
20
06
05
/1
2/
20
06
05
/0
1/
20
07
150
Date de m inéralisation
Figure 22 : Carte de contrôle (séries A et B) obtenue pour l'échantillon certifié de tissu de muscle
de bovin (petit pointillé : ± σ ; grand pointillé : ± 2 σ).
122
Chapitre IV : Résultats
Série A
Série B
1800,00
[Se] en µg.kg -1
1700,00
1600,00
1500,00
1400,00
1300,00
05/01/2007
05/12/2006
05/11/2006
05/10/2006
05/09/2006
05/08/2006
05/07/2006
05/06/2006
05/05/2006
05/04/2006
1200,00
Date de minéralisation
Figure 23 : Carte de contrôle (séries A et B) obtenue pour l'échantillon certifié de tissu de poisson
(petit pointillé : ± σ ; grand pointillé : ± 2 σ).
Série B
2400,00
2200,00
2100,00
2000,00
1900,00
2/
20
21
06
/1
2/
20
23
06
/1
2/
20
25
06
/1
2/
20
27
06
/1
2/
20
29
06
/1
2/
20
31
06
/1
2/
20
02
06
/0
1/
20
04
07
/0
1/
20
06
07
/0
1/
20
08
07
/0
1/
20
10
07
/0
1/
20
12
07
/0
1/
20
14
07
/0
1/
20
16
07
/0
1/
20
07
1800,00
19
/1
[Se] en µg/kg
2300,00
Date de minéralisation
Figure 24 : Carte de contrôle (série B) obtenue pour l'échantillon certifié de cheveu (petit pointillé
: ± σ ; grand pointillé : ± 2 σ).
123
Chapitre IV : Résultats
Ces trois figures montrent que 94%, 95% et 86% des concentrations séléniées
déterminées sont comprises respectivement, dans les limites habituellement considérées de ±
2σ. Ainsi, l’ensemble des analyses effectuées pendant toute la période d’étude était resté sous
contrôle statistique. Ce paramètre est d’importance puisqu’il permet de considérer que les
résultats pour les échantillons inconnus issus des aliments produits localement, des journées
dupliquées ou des coupures d’ongles ont été obtenus dans de bonnes conditions de fidélité,
aussi bien au niveau de la minéralisation qu’au niveau de la détection par ICP-MS.
2.2
Exposition a posteriori de la population d’étude
Cette partie a pour objectif de vérifier si les sujets du groupe exposé défini a priori à
partir du lieu de résidence étaient exposés a posteriori à partir de quatre éléments : l’étude du
niveau de concentration en sélénium des eaux de consommation dans les douze mois avant et
pendant la période d’étude des communes concernées, les habitudes de consommation en eau
du robinet, les concentrations en sélénium des aliments produits localement et le profil
d’autoconsommation.
2.2.1 Concentrations en sélénium dans les eaux de consommation
Les concentrations séléniées des eaux de consommation ainsi que les dates de collecte
des données sont rassemblées sur la Figure 25.
25
20
[Se] µg.L -1
Coussay les Bois
La Chapelle Viviers
15
Leignes sur Fontaine
10
Pindray
Leigné les Bois
5
Montmorillon-Jouhet
0
01/08/2004
17/02/2005
05/09/2005
24/03/2006
10/10/2006
28/04/2007
Dates de prélèvements
Figure 25 : Concentrations en sélénium dans les eaux de consommation des collectivités
concernées au moment de l’étude (données provenant de la DDASS) (flèche = date de collecte).
124
Chapitre IV : Résultats
Les concentrations séléniées des eaux de consommation des sujets exposés étaient
majoritairement entre 10 et 20 µg.L-1. Les concentrations en sélénium de deux collectivités
(Leignes-sur-Fontaine et Pindray) respectaient la norme au moment de l’étude mais étaient
supérieures à la concentration d’une eau généralement rencontrée en France.
La concentration séléniée de l’eau provenant d’un puits d’un participant exposé
(résidant à Leigné-les-Bois) a été déterminée à 1,9 ± 0,1 µg.L-1.
Les concentrations séléniées des eaux alimentant les sujets non exposés étaient toutes
inférieures à 5 µg.L-1.
2.2.2 Consommation de boissons
Le Tableau 28 présente la prise moyenne de boissons consommées quotidiennement
par l’ensemble des participants, exprimée en nombre de prises par jour, en fonction de la
saison et selon le type de boisson (eau du robinet, eau de source ou minérale qui seront
appelées eau en bouteille, boisson avec de l’eau chaude, boisson lactée, boisson alcoolisée et
autre boisson de type jus, soda).
Quelle que soit la saison, le nombre de sujets consommant de l’eau du robinet était
significativement plus important chez les exposés que chez les non exposés (p<0,05).
A contrario, quelle que soit la saison, le nombre de sujets consommant de l’eau en
bouteille était plus important chez les sujets non exposés que chez les sujets exposés (p<0,05).
La consommation de boissons avec de l’eau chaude était identique entre les deux
groupes. L’origine de l’eau n’était pas connue mais on peut supposer que les sujets utilisaient
l’eau du robinet pour leurs boissons chaudes.
La consommation des autres types de boissons (boissons lactées, alcoolisées ou autres)
n’était pas significativement différente entre les sujets exposés et non exposés.
.
125
Chapitre IV : Résultats
Tableau 28 : Données concernant la consommation de boissons, plus particulièrement d'eau selon la saison et de l'exposition.
Automne
Non
Exposé
exposé
n=39
n=36
Eau du robinet
Eau en
bouteille
Boisson avec
de l’eau chaude
Boisson lactée
Boisson
alcoolisée
Autre boisson
Fréquence moyenne
-1
(n fois .j )
Nombre de sujets
ayant bu (%)
Fréquence moyenne
-1
(n fois .j )
Nombre de sujets
ayant bu (%)
Fréquence moyenne
-1
(n fois .j )
Nombre de sujets
ayant bu (%)
Fréquence moyenne
-1
(n fois .j )
Nombre de sujets
ayant bu (%)
Fréquence moyenne
-1
(n fois .j )
Nombre de sujets
ayant bu (%)
Fréquence moyenne
-1
(n fois .j )
Nombre de sujets
ayant bu (%)
Hiver
Non
exposé
n=39
Exposé
n=38
Printemps
Non
Exposé
exposé
n=36
n=38
Eté
Non
exposé
n=37
Exposé
n=36
1,3
2,3
1,4
2,6
1,2
2,7
1,7
2,8
21 (54)
29 (81)
23 (59)
31 (82)
17 (47)
32 (84)
21 (57)
30 (83)
2,2
1,0
2,0
0,8
2,3
1,1
2,8
0,9
24 (62)
12 (33)
26 (67)
10 (26)
26 (72)
15 (39)
28 (76)
11 (31)
2,2
2,1
2,3
2,0
2,3
1,9
1,8
1,8
36 (92)
35 (97)
36 (92)
34 (89)
34 (94)
36 (95)
33 (89)
33 (92)
0,2
0,4
0,2
0,3
0,2
0,3
0,2
0,3
6 (15)
12 (33)
7 (18)
10 (26)
7 (19)
10 (26)
7 (19)
10 (28)
0,7
0,8
0,7
0,9
0,8
0,8
0,9
1,0
19 (49)
15 (42)
16 (41)
18 (47)
15 (42)
18 (47)
19 (51)
18 (50)
0,4
0,3
0,3
0,3
0,4
0,4
0,6
0,6
13 (33)
9 (25)
10 (26)
8 (21)
12 (33)
12 (32)
17 (46)
16 (44)
126
Chapitre IV : Résultats
2.2.3 Autoconsommation
Les produits locaux consommés pouvaient provenir de la production du sujet
(possédant un potager, un poulailler…) mais également de l’achat chez un producteur local ou
du don de l’entourage local (voisin, famille).
2.2.3.1
Production
Les sujets exposés sont significativement plus producteurs (p=0,0077) que les sujets
non exposés (de 55 à 75% selon la saison vs 38 à 49%).
Ces sujets produisaient en majorité des légumes (87 et 96% des producteurs non
exposés et exposés, respectivement). Les fruits arrivaient en seconde position (produits par 37
et 29% des producteurs non exposés et exposés).
Les producteurs exposés produisaient plus de volaille que les producteurs non exposés
(35 vs 21%). Il en était de même pour les œufs (22 vs 18%) et la viande (13 vs 6%).
2.2.3.2
Concentrations des aliments produits localement
Suite à la collecte d’aliments produits localement (au total 30 aliments), onze
échantillons ont été préparés puis analysés selon les protocoles précédemment décrits (Cf.
paragraphe 5.1.2.3 page 84).
Le Tableau 29 présente les résultats des analyses exprimés en µg.kg-1 de poids frais
permettant la comparaison avec les concentrations déterminées par l’INRA (92) et par
Simonoff et Simonoff (24).
127
Chapitre IV : Résultats
Tableau 29 : Comparaison des concentrations en sélénium d'aliments produits au niveau de la
zone exposée avec celles obtenues au niveau national.
-1
Aliments
Cette étude
Baguette
Pomme de terre
Légumes
« racine » :Mélange
de navet, betterave,
radis, poireau, carotte
49 ± 17 (n=5)
13 ± 5 (n=4)
18 ± 7 (n=1 de
chaque)
Légumes « feuillu » :
Mélange de choux
rouge et bette
Fruits du « potager » :
Mélange de fraises,
tomates, courgette
27 ± 9 (n=1 de
chaque)
Œuf
Pâte
Poulet (cuisse)
Dinde
Lapin
Porc
17 ± 6
(n=2 fraises, n=2
tomates, n=1
courgette)
168 ± 46 (n=3)
180 ± 51 (n=2)
188 ± 55 (n=1)
250 ± 75 (n=1)
211 ± 61 (n=1)
145 ± 46 (n=1)
[Se] µg.kg de poids frais
INRA*
Simonoff et Simonoff
médiane [étendue]
46 [<LQ-47] (n=2)
78 ± 9
<LD (n=22)
6±2
Navet <LD [<LD-<LQ]
(n=6)
Betterave <LD (n=6)
Betterave ≤ 3
Radis <LD [<LD-<LQ] (n=6)
Poireau < LQ [<LD-<LQ]
10 ± 4
(n=6)
Carotte <LD [<LD-<LQ]
13 ± 6
(n=6)
Chou <LD [<LD-147] (n=6)
Chou ≤ 3
Bette <LD [<LD-<LQ] (n=6)
Bette 34 ± 10
Fraise <LD (n=6)
Tomate <LD (n=6)
Courgette <LD [<LD-<LQ]
(n=6)
<LD [<LD-240] (n=30)
<LD (n=2)
180 [111-235] (n=6)
249 [182-271] (n=6)
213 [< LQ-338] (n=6)
160 [110-202] (n=6)
Fraise ≤ 3
Tomate ≤ 3
Courgette 10 ± 3
150 ± 17
156 ± 11
(industriel) 60 ± 4
(élevage) 167 ± 8
(industriel) 132 ± 15
(fermier) 82 ± 9
-1
-1
* LD = 22 µg.kg de poids frais, LQ = 45 µg.kg de poids frais
Les analyses de l’INRA ont été effectuées avec la même méthode que cette étude
(ICP-MS) mais les conditions opératoires étaient définies pour un dosage multi-élémentaire et
non pas du seul sélénium. C’est pourquoi, leurs limites de détection et de quantification pour
le sélénium ont été respectivement de 22 et 45 µg.kg-1 de poids frais, permettant de quantifier
uniquement 19% des échantillons.
Les résultats montrent que, globalement, les concentrations séléniées du pain, des
pommes de terre, des légumes et des fruits d’origine locale étaient comprises dans l’intervalle
des estimations de l’INRA et étaient du même ordre de grandeur que celles déterminées par
Simonoff et Simonoff.
Par contre, la majorité des concentrations séléniées des œufs analysés par l’INRA était
inférieure à la LD (n=24/30 soit 80%). Cependant, la concentration moyenne des autres œufs
était de 184 ± 34 µg.kg-1. Ainsi, il semble que la concentration en sélénium des œufs variait
probablement en fonction de leur provenance (CV 126%). La concentration des œufs
d’origine locale (168 ± 46 µg.kg-1) était comprise dans l’étendue des concentrations
déterminées par l’INRA (22-240 µg.kg-1) et était comparable à celle mesurée par Simonoff et
Simonoff (150 ± 17 µg.kg-1).
En ce qui concerne les pâtes, une différence importante était également observée entre
les concentrations des pâtes déterminées par l’INRA (inférieures à la LD, n=2) et celles de
cette étude (180 ± 51 µg.kg-1, n=2) et de Simonoff et Simonoff (156 ± 11 µg.kg-1).
128
Chapitre IV : Résultats
Les concentrations séléniées des animaux d’origine locale étaient supérieures à celles
retrouvées par Simonoff et Simonoff mais comprises dans l’étendue des valeurs retrouvées en
France et plus précisément, comparables à la médiane.
2.2.3.3
Lieux d’achats
Quelle que soit la saison, 19% et 24% en moyenne des sujets non exposés et exposés
ont effectué au moins un achat chez un producteur local et 40% des sujets non exposés et 32%
des sujets exposés au moins un achat sur le marché. Le supermarché, où l’origine locale des
aliments est moins probable, était le lieu d’achat le plus fréquenté : respectivement en
moyenne 93% des sujets non exposés et 98% des sujets exposés.
2.2.3.4
Profil d’autoconsommateur
Le profil d’autoconsommateur, défini à partir des niveaux d’autoconsommation
saisonnière (Cf. paragraphe 3.1.2.2 page 73), est donné dans le Tableau 30.
Tableau 30 : Répartition des profils d’autoconsommateurs selon l'exposition.
Profil
Non exposé
Exposé
d’autoconsommateur
n (%)
n (%)
Très fort
15 (38)
17 (45)
Fort
6 (15)
11 (29)
Moyen
9 (23)
5 (13)
Faible
9 (23)
5 (13)
Total
39/39
38/39*
* le profil d’autoconsommateur d’un sujet exposé n’a pas pu être défini en raison du nombre de questionnaires
manquants trop important (3/4).
Aucune différence n’a été mise en évidence dans le profil des autoconsommateurs
entre les deux groupes (p=0,28).
2.2.3.5
Facteurs influençant l’autoconsommation
Le Tableau 31 présente les caractéristiques sociodémographiques des participants en
relation avec le niveau d’autoconsommation.
129
Chapitre IV: Résultats
Tableau 31 : Etude des déterminants de la fréquence d’autoconsommation des participants – analyse univariée et multivariée.
Automne
Niveau
d’autoconsommation
Hiver
Printemps
Eté
0
Nul ou
faible
1
Moyen
2
Fort
0
Nul ou
faible
1
Moyen
2
Fort
0
Nul ou
faible
1
Moyen
2
Fort
0
Nul ou
faible
1
Moyen
2
Fort
15
7
7
7
17
21
16
9
6
14
17
15
12
11
15
8
9
17
13
4
10
10
13
20
14
8
6
8
19
19
13
12
8
12
19
13
13
10
15
8
10
16
10
7
11
9
16
17
45 ± 14
46 ± 13
56 ± 12
45 ± 12
50 ± 14
58 ± 13
45 ± 14
52 ± 15
55 ± 12
45 ± 13
48 ± 15
56 ± 13
Exposition
Non exposé
Exposé
Sexe
Femme
Homme
p
analyse
univariée
P
analyse
multivariée
0,064
0,079
0,43
-
<0,0001
0,0001
0,038
-
0,0025
-
0,45
-
0,22
-
Age (ans)
Moyenne ± σ
Catégorie
socioprofessio
nnelle
Agriculteur
Cadre
Commerçant
Employé
Ouvrier
Prof inter
Retraité
Autres
0
2
1
6
4
0
5
4
1
4
1
2
1
3
2
0
1
2
1
8
4
0
20
2
0
2
0
7
6
1
5
4
2
3
3
4
2
1
4
1
0
4
0
5
1
1
20
1
0
4
1
7
2
1
5
3
1
2
1
5
3
1
9
1
1
2
0
4
4
0
13
2
0
2
0
7
2
0
3
3
0
3
1
5
4
2
5
0
2
3
0
4
2
1
19
2
1
11
2
5
3
3
3
5
3
0
15
8
2
11
2
3
9
4
6
3
7
6
4
3
0
11
8
4
7
2
2
10
5
5
1
7
7
4
3
2
9
6
1
9
1
0
10
4
3
0
4
4
4
4
4
14
7
3
9
0
Niveau d’étude
Primaire
Collège
Secondaire
Supérieures
Non renseigné
Revenus
(€ mensuel)
450 < r ≤ 1000
1000 < r ≤ 2000
2000 < r ≤ 3000
> 3000
non renseigné
2
6
5
3
6
1
1
7
5
0
0
13
7
8
10
1
6
8
6
4
3
5
7
2
3
1
9
5
8
9
1
4
9
5
4
2
6
5
3
7
1
9
6
6
4
2
2
6
5
2
1
4
5
6
4
2
11
8
4
8
11
11
8
6
22
16
11
14
12
8
21
11
11
12
14
9
14
12
7
10
12
8
21
12
Taille du foyer
1 à 2 personnes
> 3 personnes
130
Chapitre IV : Résultats
L’âge était le seul déterminant du niveau d’autoconsommation. Les sujets ayant un
niveau d’autoconsommation fort avaient en moyenne 56,3 ans (±12,5) contre 45,0 ans (±13,0)
pour ceux qui avaient un niveau d’autoconsommation nul ou faible.
2.3
Estimation des apports alimentaires séléniés
2.3.1 A partir du questionnaire alimentaire
Les estimations des apports en sélénium via la reconstitution à partir du rappel des 24
heures sont présentées dans le Tableau 32.
Tableau 32 : Estimation des différents apports séléniés (µg.j-1.kg-1 de poids corporel) en fonction
de l’exposition et de la saison (obtenus par reconstitution à partir de la méthode de rappel).
-1
Moyenne arithmétique ± σ
Etendue
Saison
Automne
Hiver
Printemps
Eté
Moyenne arithmétique ± σ
Moyenne arithmétique ± σ
Moyenne arithmétique ± σ
Moyenne arithmétique ± σ
Moyenne ajustée ± σ*
Différence [IC95%]
Moyenne arithmétique ± σ
Etendue
Saison
Automne
Hiver
Printemps
Eté
Saison
Automne
Hiver
Printemps
Eté
0,74 ± 0,19 (n=38)
0,73 ± 0,16 (n=36)
0,76 ± 0,25 (n=38)
0,74 ± 0,17 (n=38)
0,74 ± 0,29 (n=35)
0,70 ± 0,20 (n=37)
0,73 ± 0,26 (n=36)
0,64 ± 0,15 (n=36)
-0,1551 ± 0,0164
-0,1696 ± 0,0164
-0,0145 [-0,0615 ; 0,0324]
(2) EAU
0,024 ± 0,010
0,23 ± 0,13
0,0082-0,070
0-0,74
Moyenne arithmétique ± σ
0,022 ± 0,0087 (n=38)
Moyenne arithmétique ± σ
0,022 ± 0,0088 (n=38)
Moyenne arithmétique ± σ
0,021 ± 0,0089 (n=35)
0,030 ± 0,012 (n=36)
Moyenne arithmétique ± σ
(2) + (3) EAU ET AUTRES BOISSONS
0,028 ± 0,011
Moyenne arithmétique ± σ
Etendue
0,011 – 0,069
Moyenne arithmétique ± σ
Moyenne arithmétique ± σ
Moyenne arithmétique ± σ
Moyenne arithmétique ± σ
Moyenne ajustée ± σ*
Différence [IC95%]
-1
Apports µg.j .kg de poids corporel
Non exposé (n=147)
Exposé (n=147)
(1) ALIMENTS
0,74 ± 0,25
0,70 ± 0,18
0,26-1,60
0,36-1,40
0,53
0,22 ± 0,13 (n=36)
0,22 ± 0,11 (n=38)
0,22 ± 0,13 (n=37)
0,26 ± 0,16 (n=36)
0,24 ± 0,13
0,0074 - 0,75
0,026 ± 0,0088 (n=38)
0,22 ± 0,13 (n=36)
0,026 ± 0,0091 (n=38)
0,22 ± 0,11 (n=38)
0,025 ± 0,0089 (n=35)
0,23 ± 0,13 (n=37)
0,036 ± 0,012 (n=36)
0,27 ± 0,16 (n=36)
-1,5825 ± 0,0380
-0,7170 ± 0,0380
0,8655 [0,7565 ; 0,9744]
<0,0001
* analyse statistique sur les valeurs log transformées
Il n’a pas été mis en évidence de différence significative (p=0,53) entre les estimations
des apports séléniés par les aliments entre les deux groupes (différence égale à
- 0,0145 µg.j-1.kg-1 de poids corporel ; IC (intervalle de confiance) [-0,0615 ;0,0324]). Cet
apport sélénié a été estimé à environ 0,7 µg.j-1.kg-1. Aucun effet de la saison n’a été mis en
évidence (p=0,070).
131
Chapitre IV : Résultats
La Figure 26 illustre la variation de cet apport en fonction de la saison et de
l’exposition.
1 .5
1
.5
0
ap por t sélé nié pr ovenan t des aliment s (µg/j/kg de poids corp ore l)
Par ailleurs, les apports séléniés provenant des aliments du petit déjeuner étaient
négligeables (0,053 µg.j-1.kg-1 et 0,036 µg.j-1.kg-1 pour les sujets non exposés et exposés
respectivement).
L’essentiel du sélénium est donc apporté par les aliments du déjeuner et du dîner, et
ce, de façon similaire pour chacun des repas. En effet, lors du déjeuner, les apports étaient de
0,36 et 0,33 µg.j-1.kg-1 pour des sujets non exposés et exposés respectivement, et ces apports
étaient de 0,32 µg.j-1.kg-1 au dîner pour les deux groupes.
automne
hiver
printemps
0
été
1
Figure 26 : Variabilité des apports séléniés estimés provenant des aliments uniquement, en
fonction de la saison et de l'exposition (méthode de reconstitution) ; 0 : participants non exposés ;1 :
participants exposés.
Les apports provenant de l’eau étaient négligeables chez les sujets non exposés
contrairement aux sujets exposés où cet apport pouvait atteindre en moyenne 0,26 µg.j-1.kg-1
en été. Le sélénium apporté par l’eau représentait en moyenne 24 ± 11% des apports totaux
chez les exposés (entre 0 et 57%) et 3 ± 2% chez les non exposés (entre 1 et 8%).
Les apports provenant des autres boissons étaient négligeables pour les deux groupes
(les variations entre les estimations (2) et (2)+(3) présentées sur le Tableau 32 étaient
négligeables).
132
Chapitre IV : Résultats
Il a été mis en évidence une différence très significative (p<0,0001) entre les
estimations des apports séléniés provenant des boissons entre les deux groupes de sujets
(différence égale à 0,8655 µg.j-1.kg-1 de poids corporel ; IC [0,7565 ; 0,9744]. Un effet saison
a également été mis en évidence (p<0,0001), les apports étant plus importants l’été par rapport
aux autres saisons (0,27 vs ~ 0,22 µg.j-1.kg-1 de poids corporel chez les exposés et 0,036 vs ~
0,026 µg.j-1.kg-1 de poids corporel chez les non exposés).
.8
.6
.4
.2
0
Ap port sé lén ié pro ve nant d es boissons (µ g/j/kg de po id s corporel)
Les apports provenant de l’ensemble des boissons sont représentés sur la Figure 27.
automne
hiver
printemps
0
été
1
Figure 27 : Variabilité des apports séléniés provenant des boissons uniquement (y compris l’eau)
en fonction de la saison et de l'exposition; 0 : participants non exposés ;1 : participants exposés.
Il faut souligner que, l’étude portant sur la détermination des concentrations séléniées
des aliments produits localement a mis en évidence des concentrations plus élevées que celles
prises en compte dans la table de composition de l’INRA, au niveau des œufs et des pâtes.
Afin d’observer l’éventuelle influence de cette observation sur les apports séléniés des sujets
exposés, les concentrations des œufs et des pâtes déterminées par l’INRA ont été remplacées
par celles déterminées au cours de cette étude pour ces aliments dans les calculs de
reconstitution des apports :
- pour les pâtes : la concentration de 22 µg.kg-1 a été remplacée par 180 µg.kg-1 pour
toutes les pâtes ayant été consommées ;
- pour les œufs : la concentration de 22 µg.kg-1 a été remplacée par 170 µg.kg-1 pour
tous les œufs ayant été consommés par les sujets exposés « autoconsommateurs »
133
Chapitre IV : Résultats
d’œuf. En effet, pour chaque saison, un sujet ayant consommé des œufs d’origine
locale a été considéré comme autoconsommateur d’œuf. Un sujet n’ayant pas
répondu a été considéré comme non autoconsommateur d’œuf. Par contre, cette
donnée n’a pas été collectée en automne. Afin de maximiser les apports, les sujets
exposés ont tous été considérés comme autoconsommateurs d’œuf pour cette
saison.
Tableau 33 : Estimations des apports séléniés des sujets exposés par la méthode de reconstitution
(rappel des 24 heures) selon la concentration en sélénium des pâtes et des œufs considérée (table de
composition de l’INRA ou cette étude).
-1
-1
Apports séléniés (µg.j .kg )
Saison
Automne
Hiver
Printemps
Eté
[Se] pâtes = 22 µg.kg
-1
[Se] œufs = 22 µg.kg
Moyenne ± σ
0,94 ± 0,22 (n=147)
[0,48-1,63]
-1
[Se] pâtes = 180 µg.kg
-1
[Se] œufs = 170 µg.kg
Moyenne ± σ
1,06 ± 0,30
[0,48-1,98]
-1
0,95 ± 0,22 (36)
0,96 ± 0,21 (38)
0,93 ± 0,24 (37)
0,91 ± 0,21 (36)
1,09 ± 0,32 (n=36)
1,07 ± 0,28 (n=38)
1,07 ± 0,33 (n=37)
1,02 ± 0,29 (n=36)
La prise en compte des concentrations séléniées des œufs d’origine locale et des pâtes
a conduit à une augmentation des apports de la population exposée (11% en moyenne).
2.3.2 A partir des journées dupliquées
Deux journées dupliquées par saison (automne, hiver, printemps, été) et par sujet
exposé (n=39) ont été collectées et analysées (n=297 journées dupliquées).
2.3.2.1
Poids et groupes d’aliments et de boissons collectés
L’étude du poids des aliments et des boissons collectés pour chaque saison, rassemblés
dans le Tableau 34, montre que, quelle que soit la saison et la nature de la collecte (aliments et
boisson), le poids récolté était supérieur chez les hommes à celui des femmes. En moyenne
sur les quatre saisons le poids des aliments ingérés était de 1012 ± 340 g.j-1 pour les hommes
vs 862 ± 230 g.j-1 pour les femmes (différence significative, p<0,05). De même, le poids des
boissons était en moyenne de 1431 ± 434 g.j-1 chez les hommes vs 1233 ± 357 g.j-1 chez les
femmes.
Ceci confirme l’intérêt de relativiser les apports nutritionnels par le poids corporel du
sujet.
Par ailleurs, si on observe la variation saisonnière, les poids collectés étaient cohérents
avec ce qui pouvait être attendu :
Quel que soit le sexe, la moyenne des poids des aliments consommés suivait la
tendance suivante : celle collectée en automne était supérieure à celle collectée en hiver, ellemême supérieure à celle collectée au printemps, elle-même supérieure à celle collectée en été.
134
Chapitre IV : Résultats
Tandis que la moyenne des poids des boissons suivait la tendance inverse : celle
collectée en été était supérieure à celle du printemps qui était supérieure à celle d’automne qui
était supérieure à celle d’hiver.
Tableau 34 : Poids et groupes des aliments et des boissons collectés lors de la méthode des
journées dupliquées en fonction du sexe et de la saison.
Automne
Femme
Homme
n= 38
n=36
Poids
collectés (g)
Aliments
Boissons
Groupes
d’aliments
Poisson
Viande
Volaille
Charcuterie
Oeufs
Féculents
dont
pâtes
Pomme de
terre
Légumes
Légumes
secs
Fruits
Fruits secs
Frais laitier
Fromage
Pain
Gateau
Céréales
Groupe de
boissons
Soupe eau
du robinet
Soupe
nationale
Eau du
robinet
Eau en
bouteille
Boisson
chaude
eau du
robinet
Alcool
Autre
boisson
Hiver
Femme
Homme
n=40
n=36
Printemps
Femme
Homme
n=40
n=36
847±277 1038±318 852±189
985±319
1144±358 1303±370 1232±370 1440±411
Fréquence de présence (%)
Eté
Femme
n=37
Homme
n=34
830±174
1355±287
979±312
1624±563
922±257
1209±383
1045±409
1370±311
26,3
50,0
21,1
55,3
31,6
44,7
25,0
58,3
38,9
58,3
27,8
38,9
22,5
40,0
37,5
67,5
20,0
65,0
36,1
58,3
38,9
63,9
19,4
41,7
25,0
67,5
20,0
45,0
40,0
42,5
19,4
50,0
33,3
72,2
22,2
38,9
29,7
40,5
24,3
62,2
37,8
43,2
29,4
55,9
41,2
58,8
29,4
32,4
23,7
36,8
30,6
47,2
45,0
35,0
36,1
41,7
30,0
32,5
27,8
38,9
32,4
29,7
29,4
52,9
92,1
10,5
97,2
11,1
82,5
2,5
75,0
25,0
97,5
10,0
88,9
13,9
94,6
5,4
100
2,9
79,0
15,8
71,1
76,3
92,1
57,9
10,5
63,9
8,3
44,4
91,7
91,7
33,3
0
77,5
10,0
75,0
80,0
82,5
47,5
17,5
66,7
2,8
41,7
86,1
91,7
58,3
0
67,5
7,5
77,5
80,0
92,5
42,5
0
63,9
0
47,2
91,7
88,9
41,7
0
78,4
2,7
81,1
81,1
97,3
46,0
5,4
58,8
2,9
52,9
88,2
88,2
38,2
0
42,1
63,9
55,0
63,9
15,0
16,7
2,7
5,9
2,6
2,8
2,5
2,8
0
0
0
0
63,2
91,7
70,0
88,9
67,5
94,4
67,6
85,3
47,4
11,1
40,0
11,1
42,5
11,1
43,2
14,7
89,5
88,9
87,5
83,3
90,0
83,3
89,2
88,2
23,7
79,0
63,9
72,2
32,5
77,5
63,9
55,6
37,5
77,5
61,1
69,4
32,4
70,3
67,7
70,6
Les fréquences de collecte des groupes d’aliments des journées dupliquées montrent
que :
-
Les groupes d’aliments les plus fréquemment retrouvés étaient le pain, les légumes et
le fromage.
135
Chapitre IV : Résultats
-
-
Les groupes intermédiaires étaient les fruits, la viande, la charcuterie, les produits
laitiers, les gâteaux, les pommes de terre, les féculents, les œufs, la volaille et le
poisson.
Les groupes les plus rarement consommés étaient les légumes secs, les fruits secs et
les céréales.
Les différences selon le sexe portaient surtout sur la fréquence des produits laitiers et
des fruits, plus fréquemment retrouvés chez les femmes. A l’inverse, les pommes de terre et
surtout les aliments d’origine animale tels que la viande et la volaille, étaient plus
fréquemment retrouvés dans les journées dupliquées des hommes.
Les différences selon les saisons étaient mineures, seuls les légumes étaient
légèrement moins retrouvés en hiver.
En ce qui concerne les groupes de boissons, les boissons chaudes avec de l’eau étaient
les plus fréquemment retrouvées.
Une différence de fréquence d’eau en bouteille et d’eau du robinet bue telle quelle
était observée entre les hommes et les femmes : l’eau en bouteille était plus fréquente chez les
femmes tandis que l’eau du robinet était plus fréquemment retrouvée dans les journées
dupliquées des hommes. De même, la fréquence d’alcool était plus importante chez les
hommes.
Les soupes étaient essentiellement effectuées à partir d’eau du robinet (i.e. la part des
soupes dites nationales était négligeable) et consommées en automne et en hiver.
2.3.2.2
Description de l’estimation des apports séléniés
Les apports séléniés quotidiens déterminés chez les sujets exposés à partir des journées
dupliquées sont présentés sur la Figure 28, selon la saison. Pour plus de lisibilité, la Figure 28
est présentée en deux aspects : l’un avec les moyennes et l’autre avec les intervalles de
confiance (Cf. annexe 12).
136
Chapitre IV : Résultats
A
4,0
3,5
Apport sélénié (µg.kg.j
-1
)
3,0
2,5
Automne
Hiver
2,0
Printemps
Eté
1,5
1,0
0,5
0,0
0
5
10
15
20
25
30
35
40
30
35
40
Identification des sujets
B
4,0
3,5
Apport sélénié (µg.kg -1.j-1)
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
0
5
10
15
20
25
Identification des sujets
Figure 28 : Apports séléniés quotidiens de chaque sujet exposé en fonction de la saison (exprimés
en µg.kg-1.j-1, méthode des journées dupliquées), A : valeur moyenne, B : incertitude ± 2 σ.
137
Chapitre IV : Résultats
Certains sujets ayant pris leur repas à l’extérieur, ils n’ont pas mis les aliments
correspondants dans les boîtes.
- Deux sujets ont déjeuné ou dîné à l’extérieur, les apports séléniés déterminés
lors de ces journées étaient de 0,50 ± 0,27 µg.j-1.kg-1 de poids corporel pour un
sujet (n°15, n=3 journées) et de 0,81 µg.j-1.kg-1 de poids corporel pour l’autre
sujet (n°2, n=1 journée). Les apports de ces sujets étaient donc sous-estimés.
- Deux sujets n’ont pas précisé si leurs dîners avaient été pris à l’extérieur, les
apports séléniés pour ces sujets étaient de 0,57 ± 0,21 µg.j-1.kg-1 de poids
corporel pour un sujet (n°14, n=2 journées) et de 0,70 µg.j-1.kg-1 de poids
corporel pour l’autre sujet (n°12, n=1 journée).
- Deux sujets ont peu dîné le soir pour cause de raison de santé (malade,
migraine), leurs apports étaient de 0,74 et 0,47 µg.j-1.kg-1 de poids corporel
(n=1 journée pour les deux sujets n°14 et 17). Dans ce cas, il s’agit des apports
séléniés totaux.
Cependant, les données correspondant à ces sujets ont été conservées dans l’analyse.
La moyenne des apports séléniés sur la totalité des journées dupliquées était égale à
0,94 µg.j-1.kg-1 de poids corporel, l’écart-type intra estimé par l’ANOVA (erreur résiduelle)
était égal à 0,31 µg.j-1.kg-1. Ceci correspond à un coefficient de variation intra individuel
proche de 33%. L’écart-type inter (variance expliquée par le modèle) était égal à
0,65 µg.j-1.kg-1. Ce qui correspond à un coefficient de variation inter individuel proche de
69%.
La distribution des apports en sélénium, exprimés en µg.j-1 est représentée sur la
Figure 29. Sur cette figure est représentée la zone de recommandations des apports (Cf.
paragraphe 4.3 page 57).
138
Chapitre IV : Résultats
60
56
51
50
41
Fréquence
40
37
29
30
23
20
17
15
10
10
6
3
2
3
2
2
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100 110 120 130 140 150 160
-1
Apport sélénié (µg.j )
Figure 29 : Distribution des apports séléniés quotidiens déterminés pour les 297 journées
dupliquées et zone de recommandations des apports.
Trente et un pourcents des résultats des apports séléniés déterminés étaient inférieurs
aux recommandations (deux valeurs étaient inférieures à 20 µg.j-1 (zone de carence séléniée
forte) mais on peut supposer que ces résultats étaient sous-estimés, d’ailleurs une des deux
valeurs provenait d’un sujet ayant mangé à l’extérieur de chez lui et donc pour lequel les
apports étaient sous-estimés).
Quarante deux pourcents des valeurs étaient comprises dans la fourchette des apports
recommandés.
Vingt six pourcents des apports étaient supérieurs à la zone de recommandations.
2.3.3 Corrélation entre les deux méthodes d’estimation des apports
séléniés
Les deux méthodes d’estimation des apports séléniés quotidiens ont été réalisées chez
les sujets exposés. Les résultats obtenus par chacune des méthodes sont présentés dans le
Tableau 35.
Pour la méthode de reconstitution à partir du questionnaire alimentaire, ces résultats
correspondent aux apports totaux issus de l’ajout des apports provenant des aliments, des
boissons et de l’eau (Tableau 32).
139
Chapitre IV : Résultats
Tableau 35 : Estimations moyennes des apports séléniés des sujets exposés (µg.j-1.kg-1 de poids
corporel) via la méthode de rappel et la méthode des journées dupliquées
Moyenne arithmétique ± σ
Etendue
Saison
Automne
Hiver
Printemps
Eté
* sur valeurs log transformées
Questionnaire alimentaire
-1
-1
µg.j .kg de poids corporel
0,94 ± 0,22 (n=147)
0,48-1,63
Journées dupliquées
-1
-1
µg.j .kg de poids corporel
0,94 ± 0,37 (297)
0,25-2,73
0,95 ± 0,22 (36)
0,96 ± 0,21 (38)
0,93 ± 0,24 (37)
0,91 ± 0,21 (36)
0,97 ± 0,43 (74)
0,95 ± 0,34 (76)
0,88 ± 0,36 (76)
0,95 ± 0,34 (71)
r= 0,36*
Il existait une corrélation entre les apports estimés par le questionnaire alimentaire de
rappel et ceux estimés par les journées dupliquées (r=0,36, p<0,0001).
Il existait une corrélation entre les apports estimés par le questionnaire alimentaire de
rappel et ceux estimés par les journées dupliquées (r=0,36, p<0,0001) (Figure 30 et Figure 31
respectivement valeurs non-log transformées et log transformées). Si la méthode par
questionnaire était un substitut valide de la méthode des journées dupliquées, la relation entre
ces estimations serait de type y = x. Or, cette relation est de type y= ax + b avec a = 0,26 et
b = -0,0257. Ainsi, pour les faibles apports en sélénium estimés par les journées dupliquées,
les apports estimés par le questionnaire étaient supérieurs (cercle A sur la Figure 31). Au
contraire, pour les forts apports en sélénium estimés par les journées dupliquées, les apports
estimés par le questionnaire étaient inférieurs (cercle B sur la Figure 31). Les apports estimés
via le questionnaire ne prenaient donc pas toutes les variations réelles en compte.
140
Chapitre IV : Résultats
Figure 30: Apports estimés par le questionnaire alimentaire en fonction des apports estimés par
les journées dupliquées (valeurs non transformées).
y=x
A
B
Figure 31: Apports estimés par le questionnaire alimentaire en fonction des apports estimés par
les journées dupliquées (valeurs log- transformées).
141
Chapitre IV : Résultats
2.4
Imprégnation corporelle séléniée
La Figure 32 présente les résultats des concentrations en sélénium des coupures
d’ongles en fonction de l’exposition et de la campagne de prélèvement (A : valeurs moyennes,
B : incertitude ± 2 σ.) (Cf. annexe 13).
A
Sujets exposés
Sujets non exposés
2000
1800
1600
[Se] µg/kg
1400
1200
Campagne 1
1000
Campagne 2
800
600
400
200
0
0
20
40
60
80
100
Identification des sujets
Sujets exposés
B
Sujets non exposés
2000
1800
1600
[Se] µg/kg
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
0
20
40
60
80
100
Identification des sujets
Figure 32 : Concentrations séléniées des coupures d’ongles selon l’exposition et la campagne de
prélèvement, A : valeurs moyennes, B : incertitudes ± 2 σ.
142
Chapitre IV : Résultats
Plusieurs cas particuliers, décrits ci-dessous, ont été observés :
Cas n°1 :
Lors de la première campagne, un sujet avait visiblement fourni de la corne de pied au
lieu de ses coupures d’ongles. Comme la concentration séléniée apparaissait plus faible
(402 µg.kg-1 vs 584 µg.kg-1 lors de la deuxième campagne), ce résultat a été exclu de toutes
analyses.
Cas n°2 :
Deux valeurs extrêmes (1249 et 1492 µg.kg-1) ont été observées chez un sujet exposé
(n°8).
Ni les caractéristiques du sujet (femme retraitée commerçante de 74 ans), ni ses
apports séléniés quotidiens alimentaires (du même ordre de grandeur que la moyenne de la
population), ni son interview (pas de prise de supplément sélénié ni de médicament particulier
sauf des cures de calcium et de magnésium) n’ont pu expliquer ces valeurs.
A noter que ce sujet souffre de perte de cheveux depuis 10 ans, d’ongles fissurés et
cassants, et de rougeurs. Il est également atteint d’ostéoporose et de cataracte.
Ce sujet a ensuite été exclu des analyses ainsi que le sujet non exposé apparié.
Cas n°3 :
Certaines personnes avaient fourni leurs coupures d’ongles de main car elles ne
pouvaient fournir celles de leurs pieds (mycoses). Il existe une différence au niveau de la
croissance entre les ongles de pieds et ceux des mains. Celle-ci rend la comparaison difficile
entre les valeurs (187). Certains auteurs ont d’ailleurs noté que la concentration séléniée des
ongles de main était légèrement supérieure à celle des pieds (188).
Trois sujets étaient dans ce cas. Les concentrations séléniées déterminées dans les
coupures d’ongles sont présentées dans le Tableau 36.
Tableau 36 : Concentrations séléniées des coupures d’ongles des sujets ayant fourni celles des
mains (sujet 9 et 22 : sujets exposés ; sujet 54 : sujet non exposé).
Identification des sujets
n°9
n°22
n°54
Campagne
1
2
1
2
1
2
Prélèvement
Ongles des mains
?
Ongles des mains et pieds
Ongles des mains et pieds
Ongles des mains
Ongles des mains et pieds
-1
[Se] (µg.kg )
448
513
579
645
552
550
Dans l’ensemble les valeurs n’étaient pas supérieures à la moyenne générale
(558 ±152 µg.kg-1). Nous avons choisi de garder ces résultats dans les analyses.
Sans tenir compte du sexe, la Figure 32 ne signe pas d’anomalies particulières, hors le
cas n°8 (sujet exposé). Par contre, l’étude de variabilité entre les deux campagnes (Tableau
143
Chapitre IV : Résultats
37), selon l’exposition et le sexe, montre que les valeurs étaient stables dans le temps, pour les
sujets exposés quel que soit le sexe. Par contre, chez les sujets non exposés, une diminution
particulièrement accentuée chez les femmes, était observée entre la première et la deuxième
campagne.
Tableau 37: Moyennes des concentrations séléniées des coupures d’ongles selon l’exposition, le
sexe et la campagne.
Non exposé
Exposé
-1
[Se] des coupures d’ongles (µg.kg ) moyenne ± σ (n)
Homme
Campagne 1
Campagne 2
Femme
Campagne 1
Campagne 2
533 ± 67 (n=18)
486 ± 79 (n=17)
618 ± 124 (n=19)
621 ± 130 (n=18)
691 ± 126 (n=19)
572 ± 101 (n=19)
589 ± 122 (n=19)
606 ± 105 (n=18)
Afin de s’assurer qu’il s’agissait bien d’une fausse image (artéfact), nous avons choisi
de réanalyser (10 mois après) les échantillons des coupures d’ongles des femmes non
exposées récoltés au cours des deux campagnes. Les résultats (Figure 33) (Cf. annexe 14)
confirment en effet que les concentrations séléniées des coupures d’ongles de ces femmes
sont du même ordre de grandeur quelle que soit la campagne, puisque tous les intervalles de
confiance se chevauchent.
2000
1800
[Se] en µg/kg
1600
1400
campagne 1, analyse 1
1200
campagne 1 analyse 2
1000
campagne 2 analyse 1
800
campagne 2 analyse 2
600
400
200
0
49
59
69
79
89
Identification des sujets
Figure 33 : Concentrations séléniées (± 2 σ) des coupures d’ongles des femmes non exposées selon
la campagne de collecte et la série d’analyse (série 1 : première série d’analyse (série B) et série 2 : réalisée
10 mois après).
144
Chapitre IV : Résultats
Il faut préciser que c’est l’analyse des facteurs influençant l’imprégnation corporelle,
(développée dans le paragraphe suivant), qui a mis en évidence ce questionnement vis-à-vis
des femmes. Or, cette analyse des facteurs ne pouvant se faire qu’après l’analyse de
cohérence de l’ensemble des données (Cf. paragraphe 6 page 108) acquises sur une durée de 9
mois, nous avons opté pour restreindre l’exploitation des données issues de la seule campagne
2, pour les raisons développées dans la discussion (Cf. paragraphe 1.1.2 page 154).
La Figure 34 présente la distribution des concentrations en sélénium dans les coupures
d’ongles obtenues lors de cette deuxième campagne selon l’exposition.
10
9
9
8
8
7 7
Fréquence
7
6 6
6
5
5
sujets exposés
sujets non exposés
4
4
3 3
3
3
3
3
2
2
1 1
1
1
1150
1050
950
850
750
650
550
450
0
350
1
[Se] coupures d'ongles (µg.kg-1)
Figure 34: Distribution des concentrations séléniées des coupures d’ongles selon l’exposition lors
de la deuxième campagne.
Les moyennes des concentrations séléniées des coupures d’ongles étaient
respectivement de 532 ± 100 et 613 ± 117 µg.kg-1 dans les groupes non exposé et exposé
(hors sujet 8), soit comparables aux valeurs de la littérature étrangère c’est-à-dire entre 500 et
1000 µg.kg-1 (Cf. paragraphe 3.2.3.2 page 51).
2.4.1.1
Facteurs influençant la concentration séléniée des ongles
Le Tableau 38 présente les moyennes des concentrations séléniées des coupures
d’ongles selon l’exposition et différentes caractéristiques des sujets.
145
Chapitre IV : Résultats
Tableau 38 : Concentrations séléniées des coupures d’ongles (µg.kg-1) des participants lors de la
deuxième campagne en fonction de l’exposition, et de différentes caractéristiques des sujets.
Non exposé
Exposé
Analyse bivariée
p
p
variable
exposition
(variable
d’intérêt
principal)
[Se] des coupures d’ongles (µg.kg )* moyenne ± σ (n)
532 ± 100
613 ± 117
(autre
variable
explicative)
-1
Sexe
Homme
Femme
Age
Niveau d’étude
Primaire
Collège
Secondaire
Supérieure
Taille du foyer
1 à 2 personnes
> 3 personnes
Tabac
Non fumeur
Fumeur
Consommation d’alcool
2 fois/sem ou plus
0-1 fois/sem
Sport
Non
Oui
IMC
<20
20 ≤ IMC < 25
25 ≤ IMC < 30
≥ 30
Score Duke
Général
Profil d’autoconsommateur
Nul ou faible
Moyen
Fort
Très fort
Apports séléniés totaux
moyens*
* transformation log
486 ± 79 (17)
572 ± 101(19)
621 ± 130 (18)
606 ± 105 (18)
495 ± 117 ( 5)
550 ± 130 (12)
526 ± 89 ( 8)
564 ± 46 ( 6)
625 ± 140 (12)
623 ± 95 (10)
568 ± 78 ( 9)
644 ± 166 ( 5)
539 ± 107 (19)
523 ± 95 (17)
599 ± 120 (20)
631 ± 115 (16)
558 ± 96 (27)
453 ± 66 ( 9)
626 ± 114 (31)
560 ± 146 ( 3)
546 ± 115 (15)
521 ± 90 (21)
631 ± 134 (18)
596 ± 99 (18)
511 ± 69 ( 6)
536 ± 106 (30)
596 ± 91 ( 9)
619 ± 126 (27)
594 ± 94 ( 2)
525 ± 82 (19)
518 ± 128 (13)
627 ± 60 ( 4)
524 ( 1)
609 ± 131 (19)
619 ± 105 (15)
695 ( 1)
532 ± 115 ( 9)
535 ± 91 ( 9)
511 ± 78 ( 6)
539 ± 115 (12)
0,0030
567 ± 135 ( 4)
622 ± 126 ( 5)
577 ± 68 ( 9)
647 ± 130 (17)
0,0013
0,0055
0,17
0,22
0,0036
0,51
0,0030
0,0054
0,0039
0,90
0,0048
0,48
0,0035
0,38
0,0008
0,0044
0,24
0,40
0,0029
0,38
L’exposition était toujours significative quelle que soit la variable introduite.
L’analyse multivariée montre que l’exposition (p= 0,0030) et le tabac (p=0,0054) étaient
indépendamment associées à l’imprégnation séléniée dans les ongles. Aucune interaction
tabac-exposition n’a été mis en évidence (p=0,50).
Le tabac semble provoquer une diminution des concentrations séléniées (moyennes
géométriques ajustées pour les fumeurs 2,679 ± 0,027 (µg.kg-1) et pour les non fumeurs
2,770 ± 0,010 (µg.kg-1), et l’exposition une augmentation des concentrations séléniées
(moyennes géométriques ajustées pour les sujets exposés 2,753 ± 0,017 (µg.kg-1) et pour les
non exposés 2,696 ± 0,014 (µg.kg-1).
146
Chapitre IV : Résultats
A partir de cette analyse, la différence des moyennes estimées de concentrations
séléniées dans les ongles des fumeurs et des non fumeurs était égale à - 111 µg.kg-1 ;
IC [-201;-33]. La différence dans les ongles des sujets exposés et non exposés était égale à
70 µg.kg-1 ; IC [27;-110].
2.5
Comparaison des trois méthodes de mesures d’exposition
Les résultats des calculs des coefficients de corrélation entre les trois méthodes de
mesures d’exposition, faisant partie de la méthode des triades (Cf. paragraphe 6.1.6 page
110), sont présentés dans la Figure 35.
Q
Questionnaire
CVQT
ΓQM = - 0,13
ΓQR = 0,54
T
Apports réels
CVMT
CVRT
M
Ongles
R
ΓRM = 0,05
Journées
Dupliquées
Figure 35 : Coefficients de corrélation déterminés entre les méthodes de mesures d’exposition
employées dans cette étude.
Le coefficient de corrélation entre la méthode d’estimation des apports en sélénium via
le questionnaire alimentaire et les concentrations séléniées des coupures d’ongles était négatif.
Il s’agit d’un cas où l’application de la méthode des triades n’est pas réalisable (impossibilité
de calculer la racine carrée d’une valeur négative) (Cf. paragraphe 6.1.6 page 110). Selon
Ocké et Kaas, cela signifierait que la concentration séléniée des ongles ne permet pas
d’estimer les apports en sélénium (197). Les coefficients de validité et leurs intervalles de
confiance par la méthode de Bootstrap n’ont pu être calculés.
147
Chapitre IV : Résultats
3 ETAT DE SANTE PERÇU ET MORBIDITE DECLAREE
3.1
Etat de santé perçu et qualité de vie
Deux variables ont permis d’évaluer la perception de l’état de santé des sujets. Aucune
différence significative n’a été mis en évidence entre les deux groupes (Tableau 39).
Tableau 39 : Etat de santé général perçu des participants selon l'exposition.
Etat de santé n (%)
Très bon
Bon
Moyen
Manquant
Note déclarée
Moyenne ± σ
Etendue
Non renseignée
Non exposé (n=37)
Exposé (n=38)
4 (11,1)
24 (66,7)
8 (22,2)
3
6 (15,8)
25 (65,8)
7 (18,4)
1
7,6 ± 1,3
5-10
4
7,9 ± 1,3
5-10
3
p
0,81
0,43
Le Tableau 40 rassemble les scores de Duke retrouvés pour les deux groupes de la
population d’étude ainsi que ceux calculés pour des sujets français (échantillon tiré au sort
parmi des volontaires de la population générale pour participer à un essai de prévention des
maladies cardio-vasculaires et des cancers (essai SU.VI.MAX) (femmes de 35 à 60 ans et
hommes de 45 à 60 ans, n=963) (182). Les scores de qualité de vie étaient comparables.
Tableau 40 : Scores de qualité de vie (profil de Duke) des participants de l’étude et de la
population générale (182).
Profil de santé de
Duke
Générale
Physique
Mentale
Sociale
Santé perçue
Estime de soi
Anxiété
Dépression
Douleur
Incapacité
Non exposé
n=37
Exposé
n=38
p
69 ± 16
71 ± 20
71 ± 24
63 ± 21
67 ± 32
72 ± 23
80 ± 13
81 ± 14
69 ± 25
100
69 ± 13
68 ± 24
75 ± 18
64 ± 15
72 ± 31
74 ± 15
78 ± 11
83 ± 11
74 ± 25
100
0,72
Population
générale
n=963
70 ± 17
76 ± 20
69 ± 23
66 ± 20
74 ± 31
70 ± 21
69 ± 21
74 ± 23
66 ± 30
96 ± 18
L’état de santé général était comparable entre les deux cohortes de participants
(p=0,72).
3.2
Symptomatologie en relation avec le sélénium
L’excès ou la carence en sélénium ne provoque pas d’effet spécifique. Ainsi, un sujet
peut présenter à la fois des signes d’intoxication et de carence séléniée. Le Tableau 41
148
Chapitre IV : Résultats
présente la répartition des sujets en fonction des signes de santé présentés : signes uniquement
en relation avec une carence en sélénium, ceux uniquement en relation avec un excès en
sélénium, ceux en relation avec une carence et un excès en sélénium, ceux non reliés au
sélénium et l’absence de signes. La concentration moyenne séléniée des coupures d’ongles
des sujets appartenant à chaque catégorie est également présentée dans ce tableau.
Plus précisément, la nature, et la fréquence des signes selon l’exposition, pouvant être
éventuellement associés respectivement à une intoxication et à une carence séléniée, sont
présentées dans les Tableau 42 et Tableau 43.
Tableau 41 : Répartition des sujets par catégorie de troubles de santé (aucun, liés à une carence
et/ou une intoxication au sélénium, non liés au sélénium) selon l’exposition, et concentrations séléniées des
coupures d’ongles associées.
Aucun signe
Autres signes (non relié au
sélénium)
Au moins un signe de carence
seule
Au moins un signe d’intoxication
seule
Au moins un signe d’intoxication
et de carence
Non exposé
n=37
n (%)
0 (0)
7 (19)
Exposé
n=38
n (%)
3 (8)
10 (26)
14 (38)
9 (24)
538 ± 127
5 (13)
9 (24)
603 ± 128
11 (30)
7 (18)
614 ± 183
p
0,18
[Se] ongle
-1
(µg.kg )
Moyenne ± σ
558 ± 147
591 ± 102
Aucune différence n’a été mise en évidence entre les exposés et non exposés
concernant la répartition des sujets n’ayant aucun signe ou signes non reliés au sélénium et
celle des sujets ayant un signe d’intoxication et/ou de carence en sélénium.
La concentration en sélénium des coupures d’ongles des sujets ayant un signe de
carence était plus faible que celle des sujets ayant un signe d’intoxication.
Tableau 42 : Nature et fréquence des signes pouvant être potentiellement favorisés par une
intoxication séléniée selon le groupe d’exposition.
Nature du signe
Rougeur
Problème de peau
Cheveux cassants
Perte des cheveux
Problème au niveau des cheveux
Ongles tachés
Ongles fissurés
Lignes sur les ongles
Ongles cassants
Haleine à odeur d’ail
Urine à odeur d’ail
Goût métallique dans la bouche
Nausées
Dépression
Non exposé
Fréquence de présence (n)
1
1 (purpura)
5
9
0
2
0
3
3
0
1
1
3
2
Exposé
Fréquence de présence (n)
1
1 (urticaire)
1
6
1 (chauve inexpliqué)
3
2
0
2
1
0
0
4
1
149
Chapitre IV : Résultats
La fréquence des troubles était globalement comparable entre les deux groupes.
Cependant, deux sujets exposés, déclaraient respectivement, une perte de cheveux dont la
cause n’a pas été élucidée et une odeur d’ail de l’haleine 1.
Tableau 43 : Nature et fréquence des signes pouvant être potentiellement favorisés par une
carence séléniée selon le groupe d’exposition.
Nature du signe
Hypertension artérielle
Infarctus du myocarde
Trouble cardiaque
Insuffisance cardiaque
Cancer (colon)
Asthme
Grippe
Carie
Pellicule
Trouble thyroïdien
Cataracte
Dépression
Anxiété
Eczéma
Psoriasis
Non exposé
Fréquence de présence (n)
12
1
4
0
1
2
3
3
5
0
0
2
9
4
2
Exposé
Fréquence de présence (n)
5
0
0
1
0
0
2
7
5
1 (hypothyroïdie)
3
1
5
1
0
Les sujets non exposés étaient plus nombreux à déclarer des troubles en lien avec une
carence en sélénium.
1
Le premier sujet (n°36) était un homme de 54 ans qui habitait Montmorillon depuis qu’il avait 14 ans.
Il était chauve depuis ses 28 ans. Il souffrait également de rhinites allergiques depuis longtemps (traitées par
Aérius®) et d’hémorroïdes depuis ses 53 ans.
Le deuxième sujet (n°35) était un homme de 70 ans qui habite Leignes-sur-Fontaine depuis qu’il avait
15 ans. Il souffrait d’une mauvaise haleine depuis ses 60 ans (traitée par Pepsane®). Il souffrait également de
sinusites depuis ses 50 ans (traitées par Rhinocort®), de crampes musculaires depuis ses 55 ans, de varices depuis
ses 60 ans, de bronchites chroniques depuis ses 62 ans et de douleurs articulaires dans les doigts depuis ses 68
ans.
150
Chapitre IV : Résultats
Chapitre V :
Discussion
151
Chapitre IV : Résultats
152
Chapitre V : Discussion
Ce travail avait pour objectif principal de quantifier le niveau d’exposition individuelle
au sélénium, de sujets adultes résidant dans différentes communes de la Vienne, où l’eau de
consommation présente des concentrations en sélénium supérieures à la norme. Dans cet
objectif, trois méthodes de mesure ont été employées, à savoir l’estimation des apports
quotidiens en sélénium par le questionnaire alimentaire et par les journées dupliquées ainsi
que l’estimation de l’imprégnation corporelle séléniée par l’analyse des coupures d’ongles.
Les principaux résultats de ces mesures ont montré que :
- Les apports séléniés provenant des aliments étaient comparables entre les groupes
exposés et non exposés. Par contre, les sujets exposés avaient un apport en sélénium
provenant de l’eau plus important que les sujets non exposés.
- Les apports quotidiens alimentaires des sujets exposés étaient en moyenne de
0,94 ± 0,37 µg.kg-1.j-1 [0,25 - 2,73 µg.kg-1.j-1] ce qui est conforme aux
recommandations (≈ 1 µg.kg-1.j-1) et inférieure à la DSEIO (4 µg.kg-1.j-1).
- Les concentrations séléniées des coupures d’ongles étaient significativement
supérieures chez les sujets exposés que chez les sujets non exposés (613 ± 117 µg.kg-1
[456-904 µg.kg-1], vs 532 ± 100 µg.kg-1 [367-758 µg.kg-1] (p=0,0030)). Cette
différence associée à l’exposition persistait lorsque l’on ajustait sur les facteurs de
confusion dans l’analyse multivariée. Un autre facteur associé à une variation du
marqueur biologique était la consommation de tabac. En effet, les concentrations
séléniées des coupures d’ongles des sujets tabagiques étaient significativement plus
faibles que celles des sujets non tabagiques.
- La corrélation entre les deux méthodes d’estimations des apports alimentaires était de
0,36 ( p<0,0001) (Tableau 35).
- Les concentrations séléniées des ongles n’étaient pas corrélées avec les apports
séléniés quelle que soit la méthode d’estimation des apports.
- Enfin, les coefficients de validité entre les trois méthodes n’ayant pas pu être calculés
par la méthode des triades (Figure 35), il est impossible de préconiser une méthode
plutôt qu’une autre.
Dans le présent chapitre, nous allons d’abord discuter les méthodes de mesure
d’exposition. Pour cela, nous décrirons l’ensemble des vérifications effectuées pour valider a
posteriori les hypothèses de départ, et ainsi confirmer la pertinence de ces choix effectués
obligatoirement en amont, et nous étudierons les intérêts et les limites de chacune des
méthodes utilisées. Nous présenterons ensuite un état de situation de l’exposition des sujets
recevant une eau de consommation riche en sélénium.
153
Chapitre V : Discussion
1 METHODES DE MESURE D’EXPOSITION
1.1
Validité des méthodes
1.1.1 Méthode d’échantillonnage
La méthode par tirage aléatoire des sujets est habituellement la méthode la plus
robuste pour garantir une représentativité de la population source. Cette méthode n’était pas
adaptée à notre étude, dans la mesure où elle combinait plusieurs méthodes et pour certaines,
répétées dans le temps, générant des contraintes relativement importantes pour les
participants.
Le choix de la méthode de recrutement s’est donc porté sur la méthode par quotas et le
volontariat, pour minimiser l’éventuel biais de sélection. Ceci a permis d’obtenir un groupe de
sujets exposés à la fois motivé et représentatif de la population résidant dans les communes
concernées par l’étude.
Pour garantir une bonne acceptabilité de la part des participants, la phase de
préparation a été essentielle. Cette acceptabilité a été satisfaisante dans la mesure où le taux
de participation selon le type de données recueillies (Tableau 23) a été élevé et ce avec un
faible taux de données manquantes.
La population d’étude comprenait des sujets exposés et des sujets non exposés,
l’exposition ayant été définie a priori selon la zone géographique de résidence et donc
indirectement selon la teneur en sélénium de l’eau potable. Cette définition a priori de
l’exposition pouvait entraîner un biais de classification, si les sujets exposés, même en
résidant dans une commune alimentée par une eau riche en sélénium, ne consommaient pas ou
peu d’eau du robinet et n’étaient pas ou peu consommateurs de produits locaux. C’est
pourquoi, nous avons étudié l’exposition a posteriori qui montre que les sujets exposés étaient
des autoconsommateurs et étaient plus nombreux que les sujets non exposés à consommer de
l’eau du robinet, donc in fine exposés.
Enfin, la comparabilité des groupes exposés et non exposés étudiée sur les variables
sociodémographiques, anthropométriques et sur les habitudes de vie a été vérifiée, minimisant
d’éventuels biais de sélection des participants.
1.1.2 Validité épidémiologique du marqueur d’exposition
La validité épidémiologique d’un marqueur d’exposition repose sur plusieurs critères :
- Il doit être biologiquement pertinent.
- Ses facteurs de variation analytique et biologique doivent être connus.
- Sa fenêtre d’exposition doit être connue.
154
Chapitre V : Discussion
-
Sa mise en œuvre doit être faisable.
Il doit être caractérisé sur le plan de la cinétique dans l’organisme (absorption,
distribution, métabolisme, élimination).
Dans le cas du sélénium, différents marqueurs d’exposition étaient possibles. Le choix
s’est porté sur les coupures d’ongles de pieds, car l’objectif était d’évaluer une exposition
chronique, la pertinence biologique ayant été validée par plusieurs auteurs (102, 124, 128).
Pour mettre en évidence une éventuelle différence d’imprégnation corporelle entre les
sujets exposés et non exposés, il a été nécessaire non seulement de connaître les facteurs de
variation analytique et biologique du marqueur d’exposition, mais aussi de vérifier qu’il n’y
avait pas de différence entre les deux groupes de population.
-
Variations analytiques :
Ces variations analytiques peuvent avoir plusieurs origines :
o Conditions d’échantillonnage :
Dans notre cas, les sujets exposés et non exposés ont prélevé leurs coupures d’ongles
aux mêmes périodes grâce au calendrier d’étude indiquant les dates de recueil. Grâce à cela,
les échantillons ont pu également être stockés dans les mêmes conditions.
o Préparation des prélèvements :
La contamination externe des prélèvements par l’utilisation de shampoings contenant
du sélénium constitue un facteur de confusion avéré pour les cheveux et potentiel pour les
ongles (Cf. paragraphe 3.2.3.1 page 51). N’excluant pas ce risque de contamination exogène
par le sélénium contenu dans l’eau du robinet des sujets exposés, il a été limité par
l’utilisation des coupures d’ongles de pieds plutôt que celle des mains et par l’application
d’un protocole de lavage identique, quelle que soit la provenance de l’échantillon. Ce
protocole a été validé et les résultats obtenus ont montré que : soit le sélénium contenu dans
l’eau ne se liait pas ou peu à la matrice des ongles, soit le protocole de lavage (eau
déminéralisée et ultra-sons) était suffisant pour l’éliminer. En ce qui concerne le protocole de
lavage, contrairement à certains auteurs, nous n’avons volontairement pas utilisé d’acétone
car ce produit est considéré comme un facteur de confusion potentiel (130).
o Conditions d’analyses :
Le protocole d’analyse appliqué pour les coupures d’ongles a été préalablement validé,
et un contrôle de la qualité des analyses a été mis en place, comme décrit dans le paragraphe
suivant, montrant que les résultats obtenus ont été sous contrôle statistique.
Ainsi dans cette étude, les facteurs de variation analytique du biomarqueur ont été
maîtrisés, et ont conduit à un coefficient de variation habituel dans le cas d’analyse
d’échantillons biologiques (niveau ultra-traces).
155
Chapitre V : Discussion
-
Variations biologiques
Les variations biologiques peuvent être dues à plusieurs facteurs :
o le sexe : certains auteurs ont observé que les concentrations séléniées des
coupures d’ongles des hommes étaient plus faibles que celles des femmes
(131). Cependant, ce facteur n’est pas toujours mis en évidence (102). On peut
se demander si la prise de supplémentation en sélénium (plus fréquente chez
les femmes (206)) ne serait pas un facteur de confusion. Or, cette information
n’est pas systématiquement recueillie dans les études. En effet, Morris et al.
ont noté une différence significative entre les concentrations séléniées
retrouvées dans les ongles des femmes et des hommes mais cette différence
disparaissait après ajustement sur la prise de supplémentation (128). Dans
notre étude, la supplémentation était un critère d’exclusion. L’appariement sur
le sexe a permis de contrôler le rôle de ce facteur.
o l’âge : Hunter et al. ont observé des concentrations séléniées plus faibles dans
les coupures d’ongles des sujets plus âgés (204). D’autres auteurs n’ont pas
retrouvé ce lien entre l’âge et le marqueur biologique (102, 128, 131, 207).
Dans notre étude, une différence statistiquement significative a été mise en
évidence entre l’âge des deux groupes, mais l’écart était le plus souvent
inférieur à cinq ans. Ce faible écart permettait de considérer les deux groupes
comparables sur cette variable.
o le tabac : les individus tabagiques ont des concentrations séléniées dans les
coupures d’ongles plus faibles que les individus non tabagiques (130, 131,
207). En général, une diminution de 9-10 % est observée (128, 204). Certains
auteurs ont pu mettre en évidence une relation entre la diminution de
concentration séléniée et le nombre de cigarettes consommées (204). Satia et
al. (102) ont également noté cette diminution, mais le lien tabac-marqueur
biologique disparaissait après ajustement sur les apports séléniés. Ce résultat
peut s’expliquer par un apport sélénié plus faible dû, soit à une alimentation
moins riche en sélénium, soit plus probablement, à un apport alimentaire
quantitativement plus faible. D’autres hypothèses ont été avancées : une
consommation d’anti-oxydants augmentée à cause d’une production accrue de
radicaux libres, une influence de la consommation de tabac sur l’incorporation
de sélénium à la matrice des ongles (131) ou enfin une augmentation de
l’excrétion séléniée, secondaire notamment, à la formation d’un complexe avec
le cadmium (130). Dans notre étude, la proportion de fumeurs entre les deux
groupes n’était pas statistiquement différente.
o la forme chimique du sélénium (130) : une différence de métabolisme selon la
forme chimique du sélénium pourrait être responsable d’une variabilité du
marqueur. Peu d’informations sont disponibles sur ce fait. Longnecker et al.
ont estimé, en accord avec d’autres auteurs, que le sélénium organique avait,
une demi-vie moyenne, dans les tissus périphériques, de l’ordre de 15-50 jours,
156
Chapitre V : Discussion
tandis que celle du sélénite serait d’environ 100 jours (124). Les auteurs
concluent que, lors d’une étude de supplémentation par du sélénite, le temps
pour atteindre l’équilibre du marqueur est plus long que lors d’une
supplémentation par du sélénium organique. Dans notre étude, les sujets
exposés ont probablement un apport de sélénium inorganique supérieur aux
sujets non exposés (forme présente dans l’eau). Cependant étant donné
l’ancienneté de l’exposition, on peut supposer que l’état d’équilibre du
métabolisme au niveau de l’ongle des sujets exposés est atteint.
o d’autres facteurs, moins étudiés que les précédents, ont été cités par Krogh et
al., à savoir le statut de ménopause ou les apports en méthionine (130). D’autre
part, la bibliographie étudiée ne mentionne pas l’étude de la teneur en soufre
des apports alimentaires en parallèle à celle du sélénium alors que ces deux
éléments sont étroitement liés dans les écosystèmes (Cf. paragraphe 1.1 page
21) et pourraient donc influer l’un sur l’autre lors de l’incorporation à la
matrice des ongles. Ces facteurs n’ont pas été pris en compte dans l’étude.
Ainsi, l’ensemble des facteurs biologiques les plus étudiés a pu être pris en compte
soit dans la conception soit dans l’analyse des données, permettant une interprétation
satisfaisante des résultats relatifs à l’imprégnation corporelle séléniée.
-
La variation temporelle
Il s’agit d’un facteur étudié par de nombreux auteurs. Il correspond au degré d’accord
entre les résultats de mesures effectuées à partir de prélèvements biologiques différents, au
cours du temps, chez un même individu. Il correspond aux variations intra-individuelles, et se
trouve improprement appelé reproductibilité dans la plupart des publications en
épidémiologie, portant ainsi confusion, avec la reproductibilité de la validation analytique de
la mesure chimique analytique. (Cf. paragraphe 5.1.5.1 page 94).
Swanson et al. (207) et Taylor et al. (208) ont ainsi effectué quatre prélèvements par
an et n’observant pas de variation saisonnière, ont calculé la moyenne pour chaque sujet.
Krogh et al. (130) ont étudié la variation de la mesure du taux de sélénium dans les ongles de
80 femmes (40 en pré-ménopause et 40 en post-ménopause) à un an d’intervalle. Ils ont
montré une stabilité dans le temps (coefficient de corrélation (r) à 0,57, p<0,0001). Enfin,
Garland et al. (133) ont effectué une estimation à six ans d’intervalle (r=0,48), et suggèrent
que la variabilité intra-individuelle est suffisamment basse pour qu’une seule mesure puisse
refléter une exposition à long terme.
Une des hypothèses possibles pour la variation observée, chez les femmes non
exposées entre les campagnes 1 et 2, aurait pu être une supplémentation en sélénium. Trois
arguments étaient en faveur de cette dernière :
157
Chapitre V : Discussion
-
-
-
L’imprégnation quantifiée lors de la première campagne (janvier 2006) correspondrait
à une fenêtre d’exposition entre janvier et octobre 2005, c’est-à-dire en dehors des
conditions préconisées par l’étude (ne pas prendre de supplémentation alimentaire).
Les femmes ont donc pu prendre des suppléments au cours de cette période.
Le fait que ces résultats inexpliqués concernaient essentiellement des ongles féminins,
correspond à l’observation de Conner et al. (206) constatant que la prise de
supplément alimentaire est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
Enfin, cette différence n’a pas été observée chez les femmes exposées car la
population exposée reçoit par le distributeur d’eau, des recommandations conseillant
de ne pas prendre de supplémentation en sélénium, conformément aux directives de la
dérogation exceptionnelle, mise en place depuis 1997 (Cf. paragraphe 3 page 12).
La même hypothèse est formulée pour la femme exposée n°8 . Cette femme a déclarée
être atteinte de cataracte et a donc pu recevoir un traitement anti-oxydant contenant du
sélénium pendant une durée limitée. Après interrogatoire, celle-ci a déclaré ne pas avoir pris
et ne pas prendre de supplémentation contenant du sélénium. Cependant, la connaissance de la
prise d’une supplémentation en sélénium est difficile à accéder par tout un chacun, car le
sélénium entre dans la composition de nombreux complexes anti-oxydants couramment
commercialisés sans ordonnance, et on peut supposer que la liste des composants est rarement
lue et encore moins retenue par le consommateur.
Ainsi, pour l’analyse des données, seules les concentrations dans les ongles de la
compagne 2 ont été prises en compte. La campagne 2, prélevée en juillet 2006, correspondait
à une fenêtre d’exposition probable entre juillet 2005 et mars 2006, donc plus contemporaine
de la période d’étude (octobre 2005 - juillet 2006).
1.1.3 Quantification des apports quotidiens séléniés
Deux stratégies pouvaient être envisagées pour la quantification du sélénium : l’une
consistant en l’analyse de la teneur totale en élément, l’autre consistant en une spéciation de
ce dernier (209, 210, 211). Dans le cadre de ce travail, la connaissance de la teneur totale en
sélénium était une information suffisante. En effet, seule la quantité totale ingérée en sélénium
par individu était recherchée, et de toute façon, les modifications de spéciation consécutives à
la digestion ne sont pas connues à ce jour. Dans ces conditions, il n’était pas apparu opportun
d’augmenter le coût des analyses inutilement, par une recherche de spéciation.
Cependant, afin d’apporter des éléments de compréhension sur les phénomènes
d’assimilation digestive du sélénium, une première approche a été réalisée en déterminant la
fraction assimilable de sélénium (exprimée en sélénium total), en fonction de l’étape digestive
(liquide gastrique et intestinal). Les expériences conduites ont montré que la part de sélénium
assimilée est différente selon que l’on considère un aliment seul ou mélangé dans un repas
avec des boissons (114). L’analyse de spéciation aurait permis de connaître les modifications
158
Chapitre V : Discussion
des formes séléniées consécutives à la digestion, à condition d’avoir préalablement déterminé
la répartition des espèces séléniées selon la nature des aliments et des boissons composant les
journées dupliquées. En complétant cette approche par l’analyse de spéciation dans la matrice
des ongles, des informations sur l’assimilation des différentes espèces de sélénium par
l’organisme seraient apportées.
Dans ce travail, le sélénium total a été dosé par ICP-MS, méthode de haute
technologie, permettant de quantifier le sélénium à des concentrations très basses, quelle que
soit la matrice : 4,5 µg.kg-1 (poids lyophilisés) pour les échantillons alimentaires et 6,9 µg.kg-1
pour les ongles.
L’ensemble des résultats d’analyse a été obtenu à partir de protocoles d’analyses
préalablement validés, selon les recommandations IUPAC et ICH (191, 192). Le contrôle de
qualité effectué pendant leur déroulement, a montré qu’aucune anomalie susceptible de
fausser les résultats n’était apparue. Dans ces conditions, les résultats ont été soumis à
l’interprétation dans le cadre du travail de cette étude.
1.1.4 Recueil des données par questionnaires
Le questionnaire est l’outil de recueil de données utilisé le plus fréquemment dans les
études épidémiologiques. Les questionnaires alimentaire et de santé étaient des questionnaires
validés. Le questionnaire « Baromètre Nutrition Santé » comporte près de 300 questions
abordant non seulement les attitudes, opinions et connaissances sur la nutrition, l’étude du
surpoids et de l’obésité, mais surtout quatre thèmes qui présentaient un intérêt pour notre
étude : l’activité physique, la typologie de consommateurs, le rythme et la structure des repas,
la fréquence de consommation. Le mode de passation du questionnaire se fait généralement
par entretien téléphonique mais le mode direct par autoquestionnaire a été validé
antérieurement pour d’autres questionnaires de la série des Baromètres (212) ce qui a justifié
ce choix pour notre étude.
1.2
Intérêts et limites des méthodes
Les intérêts et limites de chacune des trois méthodes utilisées sont discutés dans cette
partie, et montrent qu’apport en sélénium et imprégnation corporelle sont deux approches
complémentaires ne pouvant se substituer l’une à l’autre.
1.2.1 Méthode d’estimation des apports séléniés
Dans les deux cas, il s’agit d’une méthode appliquée à l’individu. Le Tableau 44
résume les limites de chacune des deux méthodes d’estimation.
159
Chapitre V : Discussion
Tableau 44: Interprétation des résultats selon les limites des méthodes d’estimation des apports
séléniés.
Méthode de rappel
Effet sur l’estimation des apports
Sous-estimation
Incertitude (sous ou surestimation)
Non représentativité
1.2.1.1
Effet mémoire
Méthode des journées
dupliquées
Facteur responsable
Réticence à mettre des aliments
de côté
Sujets mangeant à l’extérieur
Quantité d’aliment
Table de composition
Analyses chimiques
Repas de la veille « non
ordinaire »
Désirabilité sociale
Analyses chimiques
Désirabilité sociale
Sous estimation
La méthode de rappel s’appuie sur la mémoire des individus, ce qui peut conduire à
des erreurs d’estimation des apports : une étude récente a mis en évidence plutôt une sousestimation (201). Ces auteurs ont comparé les apports estimés à partir de la méthode
d’enregistrements (28 jours) avec ceux estimés à partir de la méthode par rappel
(questionnaire de fréquence de consommation alimentaire), en utilisant la même table de
composition des aliments. Les estimations quotidiennes des apports d’après la méthode de
rappel ont été significativement plus faibles que celles d’après les enregistrements :
respectivement, pour les hommes 132 ± 63 µg.j-1 vs 184 ± 48 µg.j-1 et pour les femmes
120 ± 72 µg.j-1 vs 146 ± 37 µg.j-1 soit des différences de 28% et 18% selon le sexe (201).
Dans notre étude, le questionnaire utilisé, rappel des 24 heures, aidait le sujet à reconstituer
précisément ses apports de la veille en l’interrogeant sur le type de boissons consommées (en
cochant parmi une liste détaillée) et le type d’aliments consommés, et ce, pour chaque repas
(y compris le matin et l’après-midi) et pour chaque plat (y compris l’apéritif). Grâce à cette
précision du questionnaire, on peut penser que le biais dû à des oublis a été limité.
La méthode des journées dupliquées ne s’appuie pas sur la mémoire des individus,
mais elle supporte généralement une erreur de sous-estimation à cause de la réticence des
individus à mettre des aliments de côté. Dans cette étude, deux adaptations ont été apportées
pour limiter ce biais : la sensibilisation des individus (réunion explicative, diffusion d’une
vidéo simulant un participant effectuant une journée dupliquée) et l’indemnisation des
participants (15 € par journée dupliquée). Avec ces précautions, un seul sujet n’a visiblement
pas fourni la quantité dupliquée de sa consommation (sujet n°20 dont les résultats des apports
ont été exclus).
Un des moyens proposés par Lightowler et al. pour minimiser ce biais est l’utilisation
de balances pour la duplication de chaque aliment (174). Cependant, cette méthode nous a
paru trop fastidieuse et contraignante pour les sujets de cette étude, dont une partie était âgée.
Un autre moyen est de prélever les repas en collectivité. Cependant, dans notre cas, les
résultats auraient été peu représentatifs de la population vivant dans ces communes. En effet,
seuls 10% des sujets exposés déclaraient manger régulièrement dans un restaurant collectif
(13% chez les sujets non exposés).
160
Chapitre V : Discussion
Dans notre étude, la moyenne des poids totaux des consommations (aliments +
boissons) des sujets était inférieure à celle récoltée par Fromme et al. (202) à savoir
2096 ± 504 g.j-1 [845-3206] vs 2692 g.j-1 [1837-4488] chez les femmes et 2444 ± 617 g.j-1
[790-5056] vs 3405 g.j-1 [1945-5663] chez les hommes. Les différences de consommation
observées sont probablement liées à l’âge, dans la mesure où le sujets étudiés par Fromme et
al. étaient globalement plus jeunes que les sujets de notre étude : médiane de 35 ans (entre 14
et 60 ans) vs 52 ans (entre 26 et 80 ans) chez les femmes et, médiane de 33 ans (entre 15 et 56
ans) vs 54 ans (entre 27 et 78 ans) chez les hommes.
Enfin, les individus prenant leur repas à l’extérieur peuvent également être à l’origine
d’une sous-estimation des apports, puisque les quantités d’aliments fournies dans la boîte
n’incluent pas ces repas pris à l’extérieur et ne représentent donc pas les apports totaux
ingérés par la personne. Dans cette étude, sept journées dupliquées seulement (soit 2 % sur
297) étaient dans ce cas, ce qui restait négligeable.
1.2.1.2
Incertitude
Dans la méthode de rappel, les facteurs utilisés pour la reconstitution (concentrations
séléniées des aliments, poids des portions, concentrations séléniées des boissons, quantités
ingérées de boisson) ont été estimés avec une incertitude et ce pour plusieurs raisons :
- L’utilisation d’une table de composition des aliments suppose que la concentration de
l’élément soit relativement constante d’une région à l’autre. Or, dans le cas du
sélénium, il existe une grande variabilité de la concentration séléniée pour un aliment
de même nature selon le sol où l’aliment est produit (Cf. paragraphe 3.1.1.1 page 39,
et 1.7.2 page 28). Aussi, l’utilisation de la médiane des différentes concentrations
déterminées était responsable d’une standardisation de la teneur séléniée d’un aliment
consommé par différents sujets. Cette non prise en compte de la variabilité des
concentrations séléniées dans la table de composition des aliments explique que cette
méthode soit limitée et ne soit pas considérée comme fiable, lorsqu’elle est appliquée
à l’estimation des apports en sélénium (203, 204).
Deux modes de calcul adoptés pour la reconstitution des apports à partir de cette table
de composition ont également ajouté des incertitudes (Cf. paragraphe 5.3.2.2 page
104):
o Le remplacement d’une concentration manquante (aliment non analysé par
l’INRA) par la médiane des concentrations de la catégorie alimentaire à
laquelle l’aliment appartient ;
o Les concentrations séléniées des aliments pour lesquels le sélénium n’a pas été
détecté ont quand même été estimées à 22 µg.kg-1 de poids frais et ceux qui en
contenaient peu (concentration comprise entre LD et LQ) à 45 µg.kg-1 de poids
frais. Ce mode de calcul majore les estimations, puisque les aliments non
quantifiés représentaient environ 80% des analyses effectuées par l’INRA.
161
Chapitre V : Discussion
-
Les poids des portions de chaque aliment ont été attribués en fonction du sexe et de
l’âge des sujets (plus ou moins 65 ans) à partir de la recommandation relative à la
nutrition du groupe permanent d'étude des marchés de denrées alimentaires (192). Or,
d’autres paramètres que l’âge et le sexe, propres à chaque individu influencent la
quantité d’aliments consommés (Cf. 3.1.1.3 page 41). Le recours à des modèles ou des
représentations iconographiques des aliments (support photographique), précieux dans
l’étude SU.VI.MAX (160) a abouti à la publication du premier manuel photos pour
l’estimation des quantités (213). L’utilisation d’un tel manuel aurait pu améliorer la
précision de l’estimation des poids des portions, mais rajoutait de la lourdeur à l’étude.
-
Les concentrations séléniées des boissons correspondaient à celles des eaux, les
apports par les autres boissons étant négligeables. Elles ont été calculées à partir de la
médiane des concentrations séléniées déterminées lors des prélèvements d’eau faits
par les services de la DDASS de la Vienne. Ce mode de calcul a permis une bonne
approximation, car les variations de ces concentrations étaient mineures (Figure 25
page 124).
La méthode des journées dupliquées se basant sur l’analyse des quantités réellement
fournies par les sujets, l’incertitude de mesure se résume à celle de l’analyse chimique. Le
paragraphe Validation (5.1.5 page 93) décrit cette incertitude analytique à l’aide des critères
de validation habituels et du contrôle-qualité.
1.2.1.3
Non représentativité
Un autre biais peut intervenir : celui de « désirabilité sociale » qui consiste à répondre
à un questionnaire d’une manière à donner une bonne image de soi. Ce biais est plus
fréquemment rencontré dans la population féminine ainsi que chez les hommes présentant une
surcharge pondérale. Une étude américaine a d’ailleurs récemment confirmé l’importance de
l’association entre la désirabilité sociale et la sous-estimation de l’alimentation (104).
Cependant, on peut penser que la répétition de la collecte des données a pu limiter ce
biais (n=4 pour le questionnaire alimentaire (1 par saison) et n=8 pour les journées dupliquées
(2 par saisons)). De plus, dans le cas des journées dupliquées, il avait été bien précisé au cours
de la séquence vidéo, diffusée lors de la réunion de présentation de l’étude, ainsi que sur un
document distribué aux participants (annexe 7) que les aliments consommés les jours de
collecte devaient être représentatifs de leurs habitudes alimentaires (Cf. protocole paragraphe
3.1.1.2 page 71).
1.2.2 Méthodes d’estimation des concentrations des coupures
d’ongles
Les concentrations séléniées dans les coupures d’ongles, ont été déterminées par une
technique ultra-performante, conduisant à des estimations optimales. Il faut être vigilant quant
162
Chapitre V : Discussion
à l’interprétation des résultats sur les seules moyennes, car il convient de considérer leurs
intervalles de confiance. Cette remarque est encore plus d’importance, dans le champ
d’analyses ultra-traces des échantillons biologiques. Or, pour comparer deux groupes de
population, l’exploitation porte sur les valeurs moyennes. Dans le cas de cette étude, les
différences de moyennes observées ont coïncidé avec le facteur sexe et d’exposition, pouvant
être responsable d’un biais de confusion. Nous avons choisi de traiter les données de la seule
campagne 2, néanmoins il serait intéressant de pouvoir apporter un facteur correctif sur les
moyennes, lors des interprétations des résultats.
Cependant, les travaux publiés et présentés de cette thèse, s’appuient sur les
moyennes.
1.2.3 Méthodes de mesures d’exposition (apports et ongle)
Les résultats montrent qu’il existe une corrélation significative mais faible entre les
apports estimés par le questionnaire alimentaire de rappel et ceux estimés par les journées
dupliquées avec un coefficient de 0,36 (Tableau 35 page 140). Ce coefficient est identique à
celui estimé par Karita et al. (201) qui ont déterminé un coefficient de corrélation entre les
estimations par enregistrement et par questionnaire de fréquence de 0,36 et 0,32 chez les
hommes et les femmes respectivement.
Ainsi, la méthode de reconstitution à partir du rappel ne pourrait donc pas
complètement se substituer à la méthode des journées dupliquées, lourde à mettre en place.
En effet, pour les faibles apports en sélénium, les apports estimés via le questionnaire
étaient supérieurs à ceux estimés dans les journées dupliquées. Au contraire pour les forts
apports en sélénium, les apports estimés via le questionnaire étaient inférieurs à ceux estimés
dans les journées dupliquées. Les concentrations estimées via le questionnaire ne prenaient
pas toutes les variations réelles en compte. Par conséquent, l’écart-type de l’ensemble des
valeurs était moins élevé par la méthode de reconstitution. Ces observations pouvaient être
expliquées par la méthode qui standardisait les résultats. En effet, cette méthode était basée
sur des concentrations séléniées médianes des aliments (alors que ces concentrations
pouvaient considérablement varier entre les variétés du même type d’aliment, et selon le sol
où l’aliment était produit dans le cas du sélénium, Cf. paragraphe 1.7.2 page 28) et sur des
moyennes de quantités d’aliments consommés (alors que ces quantités pouvaient être
variables selon les individus). Ainsi, la standardisation de ces paramètres expliquait
probablement ces résultats.
Même si cette méthode de rappel ne permettait pas d’identifier les sujets avec des
apports faibles et ceux avec des apports élevés en sélénium (premier et dernier quartile
d’apports), elle présente l’avantage d’être simple à mettre à oeuvre et c’est la raison pour
laquelle elle reste très utilisée (60, 91).
La méthode des journées dupliquées paraît beaucoup moins théorique que la
reconstitution. Cette méthode est d’ailleurs considérée comme la méthode la plus appropriée
163
Chapitre V : Discussion
pour l’évaluation d’un petit groupe de population (205). Cependant, elle requiert des sujets
particulièrement consciencieux et motivés et un nombre suffisant de participants.
Néanmoins, quelle que soit la méthode, l’estimation des apports séléniés, ne prend pas
en compte la part de sélénium assimilée par l’organisme. En effet, seule une partie du
sélénium contenue dans le bol alimentaire est biodisponible. Cette part peut être très variable
en fonction des facteurs cités au paragraphe 3.1.4 page 46 et notamment de la nature des
aliments compris dans le bol alimentaire (114). Certains auteurs considèrent que seuls 50%
des apports sont assimilés (32).
C’est pourquoi les études épidémiologiques étudiant les relations entre le sélénium et
les pathologies chroniques s’appuient sur des marqueurs biologiques du statut sélénié (131).
En effet, ces marqueurs ont la potentialité d’intégrer une exposition d’origine multiple, de
refléter des expositions anciennes et semblent être une meilleure mesure d’exposition intégrée
que les autres mesures d’exposition (questionnaire ou échantillons environnementaux).
Nous avons donc souhaité compléter ces données par l’utilisation d’un biomarqueur,
qui reflète les apports absolus, la biodisponibilité et les différences individuelles d’absorption
et de métabolisme du sélénium (130).
La concentration séléniée des coupures d’ongles n’était corrélée avec l’estimation des
apports ni par les journées dupliquées ni par le questionnaire (0,05 vs –0,13).
Ainsi, les méthodes de mesure d’exposition utilisées dans cette étude étaient
complémentaires et ne pouvaient se substituer l’une à l’autre :
- La méthode de reconstitution des apports à partir du rappel des 24 heures et la
méthode des journées dupliquées déterminaient toutes les deux la quantité de sélénium
consommée quotidiennement. Comme nous venons de le décrire dans le paragraphe
précédent, la méthode d’estimation par le questionnaire a donné une bonne moyenne
des apports séléniés mais la méthode des journées dupliquées reste la méthode de
référence.
- La mesure de la concentration séléniée des coupures d’ongles déterminerait
l’imprégnation corporelle (reflet à long terme) mais ne serait pas un bon reflet des
apports, comme l’ont montrés les résultats de la méthode des triades (2.5 page 147)
(197).
Pourtant, certains auteurs ont calculé des coefficients de corrélation entre la
concentration en sélénium des ongles et les apports estimés par la méthode des repas
dupliqués de 0,59 et 0,72 (122, 207). Ceci pourrait être en partie expliqué par les apports
séléniés des populations étudiées par ces auteurs, qui étaient plus grands et plus étendus,
respectivement de 68 à 444 µg.j-1 ou 0,98 à 5,10 µg.j-1.kg-1 et de 68 à 727 µg.j-1, que ceux de
la population de notre étude (entre 17 et 156 µg.j-1 ou entre 0,25 et 2,73 µg.j-1.kg-1).
164
Chapitre V : Discussion
Cette constatation a également été relevée par Satia et al. qui signalent que le gradient
de réponse entre les apports séléniés et le marqueur biologique est largement influencé par les
valeurs des apports les plus élevés (102).
Effectivement, la relation entre les apports séléniés et le marqueur est généralement
observée lors de la prise de supplément (204) qui accentue les différences d’apports pouvant
être observées. Elle est beaucoup moins évidente lorsque les apports séléniés sont peu
variables (131) et elle n’a pas pu être mise en évidence par la prise en compte de la
consommation d’aliments riches en sélénium (céréales, poisson, viande rouge) (102).
Une autre origine pour expliquer cette non corrélation est la spéciation du sélénium
dans les apports. En effet, une différence de biodisponibilité entre le sélénium minéral et
organique est connue (Cf. paragraphe 2.1.3 page 33) et pourrait être plus particulièrement
responsable d’une différence d’intégration de ces deux espèces dans la matrice des ongles.
Ainsi la variabilité des teneurs en sélénium minéral et organique pourrait être responsable
d’une mauvaise corrélation entre le sélénium apporté par l’alimentation et celui intégré par
l’organisme. D’ailleurs les corrélations les meilleures calculées par Swanson et al. (207) et
Longnecker et al (122) ont été retrouvées dans des zones où le sélénium était apporté
essentiellement par l’alimentation, donc sous forme de sélénium organique (le sélénium
minéral se retrouvant dans l’eau). Le métabolisme d’intégration du sélénium à la matrice des
ongles en fonction de sa spéciation serait donc un thème de recherche intéressant à étudier.
2 SITUATION DES SUJETS EXPOSES : MESURE D’EXPOSITION
2.1
Niveau d’apports
2.1.1 Eau du robinet
2.1.1.1
Concentrations séléniées
Les eaux de consommations distribuées sur les communes concernées par notre travail
proviennent du captage de nappes d’eau souterraines libres ou semi-captives, situées entre 50
et 100 m de profondeur environ, et suffisamment éloignées géographiquement pour estimer
qu’elles sont indépendantes (Cf. paragraphe 4.3.4 page 16 et Figure 1). Or, on remarque que
leurs concentrations séléniées ne cessent, globalement, de diminuer sur tous les sites depuis
1997 (Figure 2 page 16). D’ailleurs, lors de cette étude, les communes de Leignes-surFontaine et Pindray ont desservi une eau potable respectant la norme de concentration
séléniée (Figure 25 page 124).
165
Chapitre V : Discussion
Ce comportement parallèle des différents captages laisse penser que les nappes sont
soumises à l’influence d’un même facteur temporel intervenant dans le relargage du sélénium.
Sachant que le sélénium des aquifères étudiées a une origine naturelle, il provient
certainement du lessivage des sols et en particulier des roches, ce phénomène étant fonction
des conditions d’oxydoréduction présentes. Des changements de conditions hydrauliques, et
donc d’oxydoréduction, pourraient entraîner une modification de la mobilisation du sélénium
(14). Ainsi, une hypothèse explicative de la diminution des concentrations séléniées dans les
captages des communes étudiées, pourrait être la diminution de la pluviométrie observée
depuis ces dernières années, entraînant une modification des conditions hydrauliques voire
une diminution de temps de contact (et donc de possibilité de relargage) entre les aquifères et
la roche (215).
2.1.1.2
Consommation d’eau du robinet
Chez les sujets non exposés, le sélénium apporté par l’eau représentait en moyenne
3,3 ± 1,6% des apports totaux (de 0,9 à 8,3%). Cette proportion de 3% a été retrouvée par
Barclay et al. au Royaume-Uni (90). L’apport hydrique apparaissait donc négligeable en
comparaison à l’apport alimentaire chez les sujets non exposés.
Par contre, chez les sujets exposés et d’après la méthode de reconstitution, la part des
apports due à l’eau était conséquente et représentait en moyenne 24 ± 11% des apports totaux
(entre 0 et 57%). En terme d’apport hydrique sélénié, les valeurs étaient les suivantes :
environ 0,020-0,030 µg.j-1.kg-1 de poids corporel chez les sujets non exposés vs
0,22-0,26 µg.j-1.kg-1 de poids corporel chez les sujets exposés, alors que les apports provenant
des aliments uniquement étaient comparables pour les deux groupes (environ 0,70 µg.j-1.kg-1
de poids corporel).
Néanmoins, cette estimation reconstituée pourrait être sous-estimée car elle ne prenait
pas en compte les apports séléniés provenant des soupes cuisinées avec de l’eau du robinet, et
de boissons alcoolisées d’origine locale. En effet, la teneur séléniée du vin est généralement
supérieure à l’eau potable provenant de la même région (51). Ce phénomène est expliqué par
l’influence importante de la composition du sol sur la qualité du vin récolté, ou par une
contamination par la bouteille. Le verre coloré contenant 0,4% de sélénium provoque une
augmentation de la concentration séléniée de 1-2 µg.L-1 lors d’un stockage d’une durée de un
an. Dans le cas de notre étude, on remarquera que le sol ne semblait pas avoir une grande
influence sur la concentration des végétaux produits localement (Cf. partie 2.1.2.1 page 167).
Toutefois, il est possible que la part d’apport provenant de l’eau du robinet dans le
groupe de sujets exposés de l’étude soit surestimée, par rapport à celle retrouvée dans la
population générale exposée. En effet, le nombre de sujets participants consommant de l’eau
du robinet était particulièrement élevé par rapport à celui retrouvé dans le groupe non exposé,
a priori sans raison. On peut donc se demander s’il n’y a pas eu un biais de sélection. Parmi
les sujets exposés « démarchés » pour participer à l’étude, il est possible que les sujets
consommant de l’eau du robinet se soient sentis plus concernés par la problématique et aient
166
Chapitre V : Discussion
accepté plus volontiers de participer à cette étude. Toutefois, ce biais ne donne que plus
d’intérêt à cette étude, puisque les participants étaient bien exposés via la consommation
d’eau du robinet (risques maximisés).
2.1.2 Aliments locaux
2.1.2.1
Concentrations séléniées des aliments produits localement
Les concentrations séléniées des aliments produits localement étaient comprises dans
l’étendue des valeurs retrouvées au niveau national et/ou comparable à celles retrouvées par
d’autres auteurs français (24). Ces résultats permettent d’effectuer différentes remarques
quant à l’influence du sélénium sur plusieurs niveaux : du sol, de la préparation de l’aliment,
de l’eau d’abreuvage des animaux et de l’eau de cuisson.
Nature du sol :
La nature du sol de la zone exposée ne semblait pas à l’origine d’une augmentation
notable de la teneur séléniée des végétaux produits. Au vu de ce résultat, on peut supposer que
soit :
- Le sol était plus riche en sélénium mais celui-ci n’était pas assimilable par la plante.
La biodisponibilité du sélénium du sol dépend de nombreux facteurs cités (paragraphe
1.7.2 page 28) (exemple : pH, composition en sels minéraux, en matières
organiques…),
- Le sol n’était pas plus riche en sélénium que d’autres zones françaises. Ainsi, seules
les eaux traversant certaines roches souterraines seraient enrichies en sélénium. Cette
hypothèse est confortée par la concentration des eaux provenant d’un puits d’un
participant exposé (1,9 ± 0,1 µg.L-1) qui est de l’ordre de celle d’une eau de surface
généralement retrouvée en France. Cette « surexposition » séléniée limitée à un
compartiment aquatique très confiné rappelle ce qui est également observé pour la
station thermale de la Roche-Posay.
Cependant, le mode d’arrosage des végétaux n’a pas été spécifié (pluie ou eau du
robinet) et il serait intéressant d’étudier l’influence de l’arrosage par l’eau de
consommation sur la teneur de végétaux arrosés.
La composition des aliments :
Le pain est constitué de farine et d’eau. Dans notre cas, on peut supposer que la farine
entrant dans sa fabrication n’était pas d’origine locale (achat national).
Plusieurs hypothèses permettent d’expliquer que la concentration séléniée du pain
local est de l’ordre de celle d’un pain « national » :
- part d’eau négligeable,
- perte du sélénium lors de la cuisson,
167
Chapitre V : Discussion
-
moins probablement : utilisation d’une farine particulièrement pauvre en sélénium qui
pourrait masquer l’influence du sélénium contenu dans l’eau du robinet, ou utilisation
d’eau embouteillée dans la fabrication du pain qui écarterait une potentielle
surexposition.
L’abreuvage des animaux
L’INRA a trouvé des concentrations très variables pour les animaux d’origine
nationale (CV respectivement de 13, 20, 26 et 55% pour la dinde, le porc, le poulet et le
lapin). Il semble donc que la teneur séléniée de leur alimentation soit responsable d’une
grande variabilité (concentration séléniée des végétaux, supplémentation). Dans notre cas, il
était donc difficile d’imputer la part de sélénium apportée par la boisson. Cependant, la teneur
séléniée des animaux d’origine locale n’était pas supérieure aux animaux d’origine nationale,
ce qui permet plusieurs hypothèses :
- Les animaux locaux ne buvaient pas l’eau du robinet.
- L’apport sélénié provenant de l’eau était négligeable.
- Connaissant la « surexposition » au sélénium possible, les éleveurs ne donnaient pas
de nourriture supplémentée en sélénium. Ainsi, l’apport de sélénium par l’eau de cette
zone pourrait être équivalent à une supplémentation effectuée dans une autre zone
française.
- La répercussion de cet apport n’a pas lieu au niveau des organes où la concentration a
été mesurée (i.e. ceux utilisés pour l’alimentation). En effet, l’addition de sélénium à
la nourriture des animaux augmente généralement le taux de sélénium des reins, des
foies et des œufs (51) qui n’ont pas été les organes prélevés dans cette étude, excepté
les œufs. En effet, il a été noté que la concentration séléniée des œufs d’origine locale
était supérieure à la médiane des concentrations des œufs déterminées par l’INRA.
Ceci laisse supposer que les poules locales étaient supplémentées. En effet, les
concentrations des œufs des poules sont très variables en fonction de l’apport sélénié
de la poule (214). Cette supplémentation semblait équivalente à celle effectuée dans
d’autres poulaillers français (valeur proche de celle de Simonoff et Simonoff et de
l’ordre de la moyenne des cinq œufs quantifiés par l’INRA). Il serait donc intéressant
d’étudier le régime alimentaire des poules locales, afin de connaître l’origine de cette
supplémentation (eau de boisson ? supplément alimentaire ? les deux ?). A noter que
la proportion de jaune et de blanc de l’œuf peut également avoir une influence
puisqu’il semble exister une grande différence de concentration entre ces deux
phases : 63 ± 5 et 237 ± 38 µg.kg-1 de poids frais, respectivement pour les blancs et les
jaunes d’œuf (24).
L’eau de cuisson
La concentration séléniée des pâtes particulièrement élevée dans cette étude aurait pu
être imputée au sélénium contenu dans l’eau de cuisson (puisque toutes les pâtes étaient
probablement d’origine nationale). Cependant, comme la valeur déterminée dans cette étude
168
Chapitre V : Discussion
était proche de celle donnée par Simonoff et Simonoff, il semble que ce soit un autre facteur
qui soit à l’origine de cette observation (l’eau de cuisson de Simonoff et Simonoff n’était
sûrement pas riche en sélénium). De plus, la concentration séléniée des pommes de terre,
également cuites à l’eau, n’a pas montré de différence notable. Une hypothèse envisagée pour
expliquer la différence de concentration au niveau des pâtes est la proportion et la provenance
des œufs utilisés dans la composition des pâtes. On peut donc penser que l’eau de cuisson
n’enrichit pas les aliments en sélénium.
A noter que certains aliments n’ont pu être obtenus (lait, fromage) sur une période de
plus d’une année. Ceci peut être expliqué par l’absence de la connaissance de ces producteurs
locaux ou plus simplement par l’absence de production locale de ces produits.
2.1.2.2
Autoconsommation
L’âge a été retrouvé comme déterminant la pratique de l’autoconsommation, comme
une autre étude l’a mentionnée (98) : « de manière attendue, les personnes âgées usent plus de
ce mode d’approvisionnement que les jeunes (36,2% chez les 60-75 ans vs 27,8% chez les 1829 ans) ». De plus, l’autoconsommation est citée plus fréquente en milieu rural qu’en milieu
urbain (41,3% vs 27,3%).
Dans notre étude, il est possible que l’autoconsommation soit surestimée car une
confusion entre achat local et achat de produit local a été observée par les réponses insolites
dans certains questionnaires (exemple : certains sujets ont acheté des oranges et des bananes
locales !).
Dans tous les cas, au vu des concentrations séléniées des aliments locaux, on peut se
demander si l’autoconsommation agit réellement comme un second facteur d’exposition, le
niveau d’autoconsommation n’étant d’ailleurs pas retrouvé comme un facteur déterminant les
apports séléniés lors de l’analyse multivariée.
2.1.3 Situation des apports séléniés quotidiens
Les résultats ont été exprimés en microgramme par kilogramme de poids corporel et
par jour pour permettre une standardisation des données (94). En effet, la quantité d’aliments
habituellement ingérée par les hommes est supérieure à celle ingérée par les femmes. Par
conséquent les résultats, obtenus chez les exposés, ont montré que les apports séléniés étaient
de 52 et 44 µg.j-1 respectivement chez les hommes et les femmes. L’expression des résultats
en apports séléniés standardisés ont permis de constater un même apport journalier de
0,70 µg.kg-1j-1, quel que soit le sexe.
La variation saisonnière des apports séléniés quotidiens semblait négligeable, comme
l’avait également observé Swanson et al. (207). Les résultats sont donc discutés toutes saisons
confondues. Seuls les résultats issus de la méthode des journées dupliquées sont commentés
ici car cette méthode est considérée comme la référence.
169
Chapitre V : Discussion
En moyenne, les apports séléniés quotidiens moyens des sujets exposés étaient de
0,94 ± 0,37 µg.j-1.kg-1 de poids corporel [0,25-2,73 µg.j-1.kg-1], (n=297). Ces apports moyens
étaient en accord avec les recommandations qui sont de 1 µg.j-1.kg-1 de poids corporel (70).
Tous les apports étaient inférieurs au seuil de toxicité qui est fixé à 4 µg.j-1.kg-1 de poids
corporel (DSEIO).
Exprimés en microgramme par jour, ces apports moyens étaient de 73 ± 26 µg.j-1 pour
les hommes et 56 ± 22 µg.j-1 pour les femmes. La différence observée est probablement due à
la quantité de nourriture ingérée, mais d’autres facteurs retrouvés dans cette étude
l’accentuent peut-être. En effet, la viande et la volaille, qui sont des aliments réputés plutôt
riches en sélénium ont été plus fréquemment retrouvées dans les boîtes des journées
dupliquées des hommes que dans celles des femmes. La même remarque peut être effectuée
pour l’eau du robinet ainsi que pour les boissons alcoolisées, et pourrait être responsable de la
différence d’apport entre les hommes et les femmes, seulement dans le cas où cette dernière
serait d’origine locale.
De toute façon, ces valeurs moyennes étaient dans la fourchette des recommandations,
à savoir entre 50 et 80 µg.j-1.
La moyenne globale était de 64 ± 26 µg.j-1 [17-156 µg.j-1]. Cette moyenne est proche
de celle estimée par Noël et al. par la méthode des repas dupliqués en collectivité qui est de
66 µg.j-1 (apport du petit-déjeuner et de deux repas identiques) (107).
Cependant, d’autre auteurs français ont estimé l’apport aux alentours de 45 µg.j-1 (24,
92). Toutefois, ces résultats ont été obtenus par la méthode de reconstitution, qui génère une
plus grande incertitude (sous-estimation Cf. paragraphe 1.2.1.1 page 160) que la méthode
employée dans notre travail. L’INRA précise d’ailleurs que leur estimation peut être sousestimée car environ 10% de la diète totale n’était pas couverte, seuls les aliments céréaliers
consommés à plus de 1 g ont été considérés, de même que les aliments spécifiques (type abats
fruits secs) à plus de 0,5 g.
Au total, dans cette étude, les apports séléniés ont été déterminés par la méthode des
journées dupliquées sur une période d’une année, où les teneurs en sélénium de l’eau
distribuée étaient comprises entre 5 et 19 µg.L-1. Dans ces conditions, même les apports
séléniés quotidiens les plus élevés (156 µg.j-1) étaient restés inférieurs :
à la DSEIO (240 µg.j-1),
aux apports moyens observés au Japon ou au Canada (Cf. Figure 9 page 46),
aux apports déterminés dans une zone sélénifère sans que des signes de toxicité
n’apparaissent dans la population (Etats-Unis) : apports moyens de 329 µg.j-1
[85-727 µg.j-1] (Cf. Tableau 11 page 62),
aux apports déterminés dans des zones sélénifères où des signes de toxicité sont
apparus (Chine) : apports moyens de 900 µg.j-1 (Cf. Tableau 11 page 62).
170
Chapitre V : Discussion
2.2
Niveau d’imprégnation corporelle
2.2.1 Facteurs associés à l’imprégnation corporelle
Dans l’analyse multivariée, les facteurs qui déterminaient la concentration séléniée des
coupures d’ongles de pieds étaient le tabac et l’exposition. Le tabac est un facteur de
confusion classiquement retrouvé (128, 130, 131, 204, 207).
Concernant l’exposition, même si une différence entre les groupes exposés et non
exposés a été mise en évidence, les concentrations en sélénium étaient du même ordre de
grandeur (613 ± 117 µg.kg-1 vs 532 ± 100 µg.kg-1).
La concentration séléniée des ongles était particulièrement élevée chez le sujet 8,
faisant partie du groupe exposé. Apparemment des cas similaires ont été répertoriés dans la
bibliographie, sans pouvoir les expliquer : Hunter et al (204) ont exclu 2 sujets sur 748 de
leur étude à cause de valeurs non expliquées supérieures à 2000 µg.kg-1, de même que
Longnecker et al. ont exclu un sujet sur 12 lors de leur étude (124). A partir de l’étude des
facteurs pouvant influencer la valeur du marqueur biologique (Cf. paragraphe 1.1.2 page 154),
on peut supposer qu’une supplémentation séléniée antérieure à l’étude était à l’origine de cette
observation.
2.2.2 Situation de l’imprégnation corporelle séléniée
A notre connaissance, il n’existe pas d’autres études françaises ayant déterminé la
concentration séléniée des coupures d’ongles de sujets. Il n’existe pas non plus de
recommandation. Seul, Morris et al. proposent une zone conseillée entre 750 et 1250 µg.kg-1
(128). Selon cette marge, seul un sujet non exposé (3%) et 7 sujets exposés (18%) ont une
concentration séléniée adéquate. La grande majorité des sujets serait carencée en sélénium.
Les valeurs moyennes, comprises entre 500 et 700 µg.kg-1, étaient du même ordre de
grandeur que celles déterminées dans différents pays (Italie, Arabie, Pays-Bas, Grande
Bretagne) et inférieures à celles déterminées au Canada et aux Etats-Unis (Cf. paragraphe
3.2.3.2 page 51).
La valeur la plus élevée était de l’ordre de la valeur minimale déterminée dans la zone
sélénifère du Sud Dakota où les individus n’ont pas présenté de signe de toxicité (moyenne
1950 µg.kg-1 [1185-3824 µg.kg-1] (Cf. paragraphe 4.5.2.3 page 61).
2.3
Etat de santé
Quelle que soit la méthode (questionnaire ou bilan physique), l’imputation du
sélénium dans la relation exposition séléniée-trouble est très difficile à justifier. En effet, son
activité dans l’organisme est très large, il n’existe pas de signes caractéristiques en dehors de
171
Chapitre V : Discussion
l’odeur alliacée de l’haleine, la perte des cheveux et des ongles qui sont observées lors d’une
exposition à de forte dose de sélénium.
Ainsi, à la dose théorique de surexposition des sujets, le sélénium n’a pas d’effet
caractéristique visible ou mesurable. L’examen physique des sujets, démarche lourde ne
pouvant conduire à des informations pertinentes, n’a donc pas été mis en œuvre.
Cette non spécificité des symptômes a été confirmée par l’exploitation des
questionnaires santé, qui montre que :
Des signes d’intoxication séléniée ont été observés aussi bien dans le groupe
exposé que non exposé.
Des signes de carence séléniée ont été observés chez les sujets exposés.
Des sujets souffrant à la fois de signes de carence et d’intoxication séléniée
ont été observés.
En résumé, il n’a pas été montré de différence notable entre l’état de santé perçu des
deux groupes qui se portaient globalement bien (état de santé général comparable à la
population française).
Cependant, trois sujets ont déclaré des signes plus caractéristiques d’une imprégnation
séléniée (sujet n°35 : odeur alliacée de l’haleine, sujet n°36 : perte des cheveux et sujet n°8
ayant une forte concentration dans les ongles et déclarant des anomalies au niveau de ses
ongles). Notre étude ne permet pas d’approfondir ces cas, en particulier de mieux dater le
début des signes, de connaître l’exposition professionnelle précise, la prise de
supplémentation antérieure à l’étude…Pour cela, une enquête individuelle avec ces sujets
voire avec leur médecin traitant pourrait s’avérer utile.
3 BILAN : EVALUATION DU RISQUE
3.1
Pour la population générale adulte
Les résultats de cette étude ont montré que :
- L’autoconsommation ne semblait pas être un facteur d’exposition.
- Les apports séléniés quotidiens des sujets exposés étaient conformes
aux recommandations et largement inférieurs à ceux observés dans des
zones sélénifères où les sujets présentent des signes de toxicité dus au
sélénium.
- Les résultats de concentrations en sélénium des coupures d’ongles
(marqueur d’exposition chronique) étaient du même ordre de grandeur
172
Chapitre V : Discussion
que ceux observés dans d’autres pays et largement inférieurs à ceux
observés dans des zones sélénifères (sans signe de toxicité).
Par ailleurs, étant donné l’évolution de la littérature concernant le sélénium, on peut se
demander si les valeurs proposées par l’OMS ne sont pas particulièrement trop prudentes :
- L’OMS recommande des apports séléniés compris entre 30 et 40 µg.j-1
alors que la plupart des auteurs recommande entre 50 et 80 µg.j-1 voire
davantage. En effet, il semble que 50 µg.j-1 soit l’apport minimal requis
pour l’optimisation de l’activité de la glutathion peroxydase (enzyme
anti-oxydante). Par ailleurs, plusieurs auteurs suggèrent que pour
exercer une action protectrice vis-à-vis des cancers, le sélénium doit
être apporté à une dose d’environ 100-300 µg.j-1 (5).
- La DSEIO utilisée par l’OMS est de 240 µg.j-1 alors que des doses
jusqu’à 800 µg.j-1 n’entraîneraient pas d’effet observé (168).
- L’OMS propose une valeur guide de concentration séléniée dans les
eaux de consommation de 10 µg.L-1 alors que celle proposée aux EtatsUnis par l’Agence de Protection de l’Environnement est de 50 µg.L-1.
Ces raisons expliquent pourquoi, l’OMS révise la norme à la hausse pour la quatrième
édition des valeurs guide de concentrations dans les eaux potables, prévue pour courant 2008
(5).
3.2
Pour les sujets a priori plus à risque
Cette étude a porté sur des sujets issus de la population générale adulte. Cependant,
d’autres catégories de population résidaient dans ces communes et pouvaient être exposés a
priori :
- les autoconsommateurs : les résultats de cette étude laissent supposer que cette
habitude alimentaire n’était pas responsable d’une supplémentation séléniée
significative.
- les enfants de 0 à 4 ans : cette catégorie de population n’ayant pas été étudiée au cours
de cette étude, il convient de suivre les recommandations de l’Afssa qui stipule que les
usages alimentaires de l’eau pour les enfants ne sont restreints que pour des
concentrations en sélénium supérieures à 20 µg.L-1 (Cf. paragraphe 3 page 12).
- les personnes âgées : cette étude a porté sur des sujets âgés jusqu’à 80 ans (avec 38%
de participants âgés de plus de 60 ans) et n’a pas montré de risque particulier pour
cette catégorie d’âge. Par ailleurs, il semble, d’après la bibliographie, qu’une
supplémentation en sélénium pourrait être recommandée pour cette catégorie de
population (Cf. paragraphe 4.2.4 page 56).
173
Chapitre V : Discussion
-
-
les femmes enceintes et allaitant : les recommandations en sélénium pour ces femmes
sont supérieures à celles des autres femmes (Cf. paragraphe 4.3 page 57). En effet,
celles-ci semblent avoir des besoins supérieurs, du fait qu’elles excrètent moins de
sélénium dans les urines que les femmes non enceintes.
les sujets prenant des suppléments ou souffrant de potomanie : d’après les résultats de
cette étude, l’apport maximal retrouvé était de 156 µg.j-1, il existait donc une marge
sécuritaire avant que l’apport n’atteigne la limite de sécurité.
174
Chapitre V : Discussion
Conclusion
175
Chapitre V : Discussion
176
Conclusion
Cette étude s’est intéressée à des sujets adultes recevant une eau de consommation
contenant une concentration en sélénium jusqu’à 20 µg.L-1 (norme 10 µg.L-1).
« La connaissance quantitative de l’exposition est une condition essentielle pour
pouvoir évaluer rationnellement l’effet des « contaminants » sur la santé humaine et mettre en
place des mesures préventives (216) ». Ainsi, pour quantifier l’exposition individuelle en
sélénium dans certaines communes de la Vienne, trois méthodes de mesure d’exposition ont
été employées à savoir deux méthodes d’estimation des apports séléniés quotidiens (par
questionnaire et par la méthode des journées dupliquées) et la mesure d’un marqueur
biologique. Ces méthodes ont été complétées par l’analyse de quelques aliments produits
localement.
Chaque étape de mise en œuvre de ces méthodes a été optimisée et validée, de la
sélection du sujet jusqu’à l’analyse chimique de l’échantillon. Ainsi, les participants à l’étude
étaient représentatifs de la population générale résidant dans les communes de la Vienne
concernées et ils étaient effectivement exposés via la consommation d’eau du robinet et
l’autoconsommation. Le sélénium total quant à lui, a été quantifié par la technique ICP-MS,
qui fait partie des outils ultra-performants disponibles pour le dosage ultra-traces d’éléments.
La limite de quantification atteinte a permis de doser la totalité des échantillons, sous
contrôle-qualité.
L’estimation des apports par le questionnaire a mis en évidence une différence
d’apport sélénié provenant de l’eau entre les sujets exposés et non exposés, les apports
séléniés provenant des aliments étaient quant à eux comparables entre les groupes exposés et
non exposés. La méthode des journées dupliquées, méthode de référence, a permis d’estimer
la moyenne des apports quotidiens en sélénium des sujets exposés à environ 1 µg.kg-1.j-1
[0,25 - 2,73 µg.kg-1.j-1]. Ces apports correspondaient aux recommandations et étaient donc
bien inférieurs à la DSEIO. La mesure de l’imprégnation corporelle, approche
complémentaire de la méthode précédente dans le cas de cette étude, a montré que les sujets
exposés avaient des concentrations légèrement plus élevées que les sujets non exposés. La
différence mise en évidence était probablement due aux apports par l’eau car la concentration
séléniée des aliments produits localement, dont la consommation constituait un second facteur
d’exposition potentiel, était comprise dans l’étendue des concentrations retrouvées en France.
Nous avons également montré que l’état de santé des deux groupes étaient comparables.
Par ailleurs, la synthèse bibliographique a permis de mettre en évidence l’exigence des
limites de qualité proposées par les instances législatives. En effet, il semble que le sélénium
soit un élément essentiel de l’organisme qui a un avenir prometteur vis-à-vis de la protection
des cancers. Cette protection ne serait assurée que si le sélénium est apporté à des doses
comprises entre 100 et 300 µg.j-1 (soit 1,7 à 5 µg.j-1.kg-1 pour un homme de 60 kg). Cet
argument explique pourquoi l’OMS révise actuellement la norme proposée pour la
concentration en sélénium des eaux de consommation.
177
Conclusion
Cette étude a mis en place des outils de mesure de l’exposition séléniée de sujets
adultes résidant dans des communes possédant une eau de consommation contenant jusqu’à
20 µg.L-1 de sélénium ; ces outils sont complémentaires les uns des autres. Les perspectives
de ce travail pourraient s’orienter vers les trois axes suivants :
- Dans la mesure où les teneurs en sélénium de l’eau fluctuent entre 5 et 40 µg.L-1 sur
les dix dernières années, il serait intéressant de rechercher les facteurs responsables de
cette variation, en particulier l’influence des conditions climatiques.
- Par ailleurs, l’étude de l’impact de l’arrosage par l’eau de consommation locale sur la
teneur séléniée des végétaux produits mériterait d’être approfondie.
- Enfin, une étude de spéciation du sélénium à partir des journées dupliquées jusqu’à
l’incorporation à la matrice des ongles permettrait d’apporter des informations sur
l’assimilation du sélénium par l’organisme.
178
Conclusion
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179
Conclusion
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193
Références bibliographiques
194
Liste des abréviations
principales
Afssa
CRM
CSP
CV
DL50
DMDSe
DMS
DMSe
DMSeS
DPACSV
DSEIO
EDXRF
EPA
GSH
GSSG
HG-AFS
IC
ICP-AES
ICP-MS
IMC
INCA
INRA
INSEE
LD
LQ
NAA
OMS
SAAF
SAAET
SIAEP
Se-Met
Se-Cys
TMSe
TR
Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments
Matériaux de Référence Certifiés
Code de la Santé Publique
Coefficient de Variation
Dose Létale 50
Diméthyldiséléniure
Diméthylsulfure
Diméthylséléniure
Diméthylsélénosulfure
Voltampérométrie d’adsorption impulsionnelle à redissolution cathodique
Dose Sans Effet Indésirable Observé
Fluorescence X à Dispersion d’Energie
Agence de Protection de l’Environnement
Glutathion réduit
Glutathion oxydé
Génération d’Hydrures - Spectrométrie de Fluorescence Atomique
Intervalle de confiance
Spectrométrie d’Emission Atomique à Plasma à Couplage Induit
Spectrométrie de Masse à Plasma à Couplage Induit
Indice de masse corporelle
Enquête de Consommation Individuelle Nationale
Institut National de la Recherche Agronomique
Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
Limite de Détection
Limite de Quantification
Activation Neutronique
Organisation Mondiale de la Santé
Spectrométrie d’Absorption Atomique de Flamme
Spectrométrie d’Absorption Atomique de Four Electrothermique
Syndicat Intercommunal d’Alimentation en Eau Potable
Sélénométhionine
Sélénocystéine
Triméthysélénonium
Thiorédoxine Réductases
1
2
Annexes
Annexe 1 : Spécialités et compléments alimentaires renfermant du sélénium
Tableau : Spécialités et compléments alimentaires renfermant du sélénium (liste non
exhaustive, Vidal 2003)
Spécialité
Dose par prise unitaire
Formes chimiques
Spécialités orales (sélénium seul)
Celnium®
50 µg par capsule
Levure enrichie
Granions de sélénium®
960 µg par ampoule
Minérale ?
®
Oligostim sélénium
19 µg par comprimé
Levure enrichie
Sélénion®
40 µg par capsule
Levure enrichie
Sélénium oligosol®
100 µg par ampoule
Sélénite de sodium
Sélénium microsol®
40 µg par unidose
Sélénite de sodium
Spécialités orales (sélénium associé)
Azinc®
24,9 µg par gélule
Sélénite de sodium
®
Bétasélen
100 µg par gélule
Sélénite de sodium
Bio-sélénium®
35 µg par capsule
Levure enrichie
®
Multivitamine UPSA
25 µg par comprimé
Sélénite de sodium
Spécialités parentérales (sélénium seul)
sélénium injectable
10 µg par mL
Sélénite de sodium
Spécialités parentérales (associé)
Decan®
70 µg par flacon (40 mL)
Sélénite de sodium
Nonan®
100 µg pour 100 mL
Sélénite de sodium
Oligo-éléments Aguettant®
5 µg par mL
Sélénite de sodium
®
Tracitrans
31 µg par ampoule
Sélénite de sodium
Tracutil®
24 µg par ampoule
Sélénite de sodium
Compléments alimentaires
Sélénium + zinc®
50 µg par comprimé
Levure enrichie
®
Sélénium-ACE
575 µg par comprimé
Levure enrichie
Hélioselen®
37,5 µg par dragée
Levure enrichie
®
Minactive solaire
6,25 µg par capsule
Levure enrichie
35 µg par capsule
Levure enrichie
Parlight capsule soleil®
®
Oenobiol solaire
35 µg par capsule
Levure enrichie
Produits topiques
Selsun®
2,5 g pour 100 mL
Sulfure de sélénium
Hydranorme®
Eau thermale (Roche-Posay)
Lipikar®
Eau thermale (Roche-Posay)
Physiane®
Eau thermale (Roche-Posay)
Sélénium-ACE Crème®
Eau de source (Richelet)
®
Tolériane
Eau thermale (Roche-Posay)
Xéroderm®
Eau thermale (Roche-Posay)
®
Eau de la Roche-Posay
Eau thermale (Roche-Posay)
2
3
Annexe 2 : Note d’information remise aux sujets exposés intéressés pour
participer à l’étude
Impact sur la santé des teneurs élevées en sélénium,
constatées dans les eaux destinées
à la consommation humaine
de plusieurs communes du département de la Vienne
Objet : Informations concernant l’étude
Pièces jointes : Fiche de pré-inscription et consentement de participation
Merci de lire attentivement ce document, il nous servira de base pour
nos discussions ultérieures
Promoteurs de l’étude : le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique),
l’Université de Poitiers, l’Etat (DRASS Poitou-Charentes), le Conseil Général de la Vienne,
les communes de Montmorillon et Jouhet, les syndicats d’eau de Leignes-sur-Fontaine,
Coussay-les-Bois et Vicq-sur-Gartempe
Investigateurs : Pr Sylvie RABOUAN et Dr Virginie MIGEOT
Etude de recherche sans bénéfice individuel direct
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–
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3
Madame, Monsieur,
Vous résidez depuis au moins 2 ans dans une des communes suivantes :
La Chapelle-Viviers, Coussay-les-Bois, Jouhet, Leigné-les-Bois, Leignes-sur-Fontaine,
Lésigny, Mairé ou Montmorillon et vous êtes desservis par une eau potable contenant du
sélénium (concentrations maximales inférieures à 20 microgrammes par litre).
Le sélénium est un oligoélément présent dans le corps humain qui est nécessaire à la
vie. On le trouve dans tous les aliments et dans l’eau en quantité plus ou moins importante.
Il possède de nombreuses propriétés bénéfiques sur la santé et fait ainsi l’objet de
recherches médicales. Par exemple, l’étude SUVIMAX (2004) a suivi une population
française, supplémentée en vitamines et en minéraux dont 100 microgrammes par jour de
sélénium pendant 8 ans environ. Cette étude a mis en évidence un effet protecteur de ces
compléments alimentaires vis-à-vis des cancers chez les hommes.
Par ailleurs, il est reconnu que le sélénium peut être toxique lorsqu’il est trop abondant
dans la ration alimentaire. Cependant, il n’existe, à ce jour, aucune certitude quant à la dose
de sélénium à partir de laquelle cet élément serait toxique. Ainsi, par principe de précaution,
les autorités ont fixé une norme limite de qualité dans les eaux potables à 10 microgrammes
de sélénium par litre d’eau. Si cette norme ne peut être respectée, une dérogation peut être
accordée aux collectivités. Celle-ci autorise une concentration en sélénium allant jusqu’à
40 microgrammes par litre d’eau avec seulement une restriction pour les usages alimentaires
pour les enfants de moins de 4 ans lorsque les teneurs en sélénium sont supérieures à
20 microgrammes par litre.
Pourquoi cette étude ?
Cette étude a été entreprise pour évaluer l’impact de la présence de sélénium dans votre eau
du robinet sur la dose quotidienne de sélénium que vous ingérez et sur votre état de santé.
L’objectif à terme est d’apporter, aux experts de l’AFSSA (Agence Française de Sécurité
Sanitaire des Aliments), des éléments d’information pertinents, s’appuyant sur un exemple
concret, pour proposer une révision à la hausse de la norme autorisée pour le sélénium dans
les eaux de consommation.
Pour répondre à l’objectif de cette étude, nous allons :
1) estimer la quantité moyenne de sélénium que vous ingérez par jour (par les
aliments et les boissons),
2) estimer votre imprégnation corporelle en sélénium,
3) estimer le niveau de votre état de santé général.
Les résultats obtenus seront comparés à ceux d’une population desservie par une eau potable
contenant une concentration maximale inférieure à 10 microgrammes par litre.
-
Que vous demandera-t-on ?
1) Pour l’estimation de la quantité moyenne de sélénium ingérée par jour, nous
vous demanderons de :
Remplir, à chaque saison (soit 4 fois au cours de l’étude), un questionnaire
concernant vos habitudes de consommation alimentaire (votre alimentation de la
veille, les types d’aliments que vous avez le plus fréquemment mangé au cours des 15
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement - Unité Mixte de Recherche CNRS N° 6008
–
40 Avenue du Recteur Pineau – 86022 Poitiers Cedex
4
-
jours précédents ainsi que leurs origines (légumes du jardin ?...) et les types de boisson
(eau minérale ? eau du robinet ?...)). Ce questionnaire a été élaboré à partir du
« baromètre santé nutrition 2002 » réalisé par l’Institut National de Prévention et
d’Education pour la Santé (INPES).
Fournir le double (en qualité et en quantité) de tous les aliments et de toutes les
boissons que vous mangerez et boirez pendant 2 jours, et ce, 4 fois dans l’année. Nous
appellerons ces journées les « journées dupliquées ». Nous vous demanderons de
suivre quelques instructions pour ne rien oublier et de noter la nature et l’origine des
aliments et des boissons consommés sur un formulaire. Une indemnisation de 15 €
vous sera versée pour chaque journée dupliquée effectuée.
2) Pour estimer votre imprégnation corporelle en sélénium, nous vous demanderons
de :
Fournir 2 fois dans l’année, vos coupures d’ongles de pieds. Pour cela, nous vous
demanderons de respecter certaines instructions : laissez pousser vos ongles de pieds pendant
1 mois minimum en évitant l’utilisation de produits (vernis, dissolvant).
3) Pour estimer le niveau de votre état de santé, nous vous demanderons de :
Remplir un questionnaire, 1 fois au cours de l’étude. Ce questionnaire a été élaboré à partir
du « questionnaire santé et soins médicaux » réalisé par le Centre de Recherche, d’Etude et de
Documentation en Economie de la Santé (CREDES) et du « baromètre santé 2000 » réalisé
par le Comité Français d’Education pour la Santé (CFES, INSERM U472). Ce dernier est
actuellement utilisé pour évaluer l’état de santé de la population française.
Comment va se dérouler l’étude ?
Cette étude durera 1 an (4 saisons) et concernera 80 individus répartis en 2 groupes de 40 : un
groupe dont vous faites partie et un groupe ne résidant pas dans les communes concernées.
Il s’agit d’une étude qui va décrire votre situation et vous ne devrez absolument pas
changer votre mode de vie sinon les résultats risquent d’être faussés.
Vous serez informé pour effectuer les prélèvements (quand ? comment ?) et nous vous
fournirons le matériel nécessaire (boîtes de prélèvement, sachets plastique pour mettre les
coupures d’ongles). Nous vous donnerons également un calendrier qui vous servira de guide
afin que vous puissiez vous retrouver dans les dates de prélèvement et de renvoi des
questionnaires.
Vous pouvez poser toutes les questions que vous souhaitez en contactant :
Docteur Virginie Migeot
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Poitiers
Tél : 05-49-45-43-59
Emmanuelle Barron
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement
Tél : 05-49-45-34-05
Courriel : [email protected]
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5
Quels sont vos droits ?
Votre participation à cette étude est entièrement volontaire. Vous pouvez ne pas prendre part à
cette étude ou vous retirez à quelque moment que ce soit et quel que soit le motif.
Les données recueillies au cours de cette étude resteront strictement confidentielles, les
renseignements vous concernant ne seront connus que des responsables de l’étude.
Compte tenu des nécessités de la recherche et de son analyse ultérieure, les données
recueillies qui vous concernent feront l’objet d’un traitement informatisé et anonyme au
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement. Nous vous informons que nous avons
obtenu l’autorisation de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL).
L’article 40 de la loi « Informatique et Libertés » prévoit votre droit d’accès, d’opposition et
de rectification des données enregistrées sur informatique, à tout moment.
Les résultats de cette étude vous seront communiqués, conformément à la loi du 4 mars 2002.
Que devez-vous faire si vous êtes intéressé pour participer à cette étude ?
Vous devez remplir la fiche de pré-inscription et le consentement de participation ci-joints et
nous les renvoyer dans l’enveloppe pré-affranchie fournie, dès que possible. Nous vous
contacterons pour vous convier à une réunion d’information si vous répondez aux critères
requis pour participer à l’étude.
Comptant sur votre participation, nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur,
l'expression de notre considération distinguée.
Dr Virginie MIGEOT
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6
Annexe 3 : Questionnaire d’inclusion
Fiche de renseignements généraux
Renseignements généraux
Mr
Mme
Melle
NOM : ……………………………………………… Prénom : ………………………………………………
Date de naissance : ………………………………..
Adresse : ………………………………………………………………………………………………………………………...
N° de téléphone fixe : ………………....………………
N° de télép hone portable :……………………………
Adresse électronique (uniquement si régulièrement consultée) :
……………………………………………………………………………………………………………
Renseignements utiles pour l’étude
1) Quel est votre niveau d’étude ?
Etudes en cours
Ecole primaire
Collège
2) Vous êtes ?
Agriculteur
Profession intermédiaire
Commerçant, artisan, chef d’entreprise
Autres, précisez……………………….…….
Seconde, première, terminale
Etudes supérieures
Cadre, profession intellectuelle supérieure
Employé
Chômeur
Ouvrier
Retraité
Etudiant
3) Si vous travaillez ou si vous avez déjà travaillé, pouvez-vous nous dire précisément, quelle est votre profession
ou la dernière exercée?
…………………………………………………………………………………………………………………………………….
4) Si vous avez un conjoint, et s’il travaille ou s’il a déjà travaillé, pouvez-vous nous dire précisément, quelle est sa
profession ou la dernière exercée ?
……………………………………………………………………………………………………
5) Quel est le niveau de revenu mensuel net de votre ménage ?
moins de 450 euros
entre 1001 et 1500 euros
entre 451 et 750 euros
entre 1501 et 2000 euros
entre 751 et 1000 euros
entre 2001 et 3000 euros
plus de 3001 euros
6) Depuis combien de temps environ résidez-vous dans la même commune ? ..................................
7) Avez-vous l’intention de déménager au cours des années 2005-2006 ?
Oui
Non
Je ne sais pas
8) Votre taille : ……….…….m
Votre poids : ………..….kg
9) Votre consommation de tabac (nombre de cigarette(s) consommée(s) en moyenne, par jour) :……………/ jour
10) Avez-vous déjà pris une supplémentation en sélénium (compléments alimentaires avec du sélénium, cures à
La Roche-Posay) ?
Oui
Non
Je ne sais pas
11) Quel est le nombre de personne(s) vivant dans votre foyer (en dehors de vous) ?
Nombre d’adulte(s) : ……….. Nombre d’enfant(s) :………..
12) Que savez-vous sur le sélénium ?
…………………………………………………………………………………………………………………………….……...
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7
Annexe 4 : Consentement de participation
Impact sur la santé des teneurs élevées en sélénium,
constatées dans les eaux destinées
à la consommation humaine
de plusieurs communes du département de la Vienne
Consentement de participation
Je,
soussigné(e)……………………………………………………(nom,
prénom)
demeurant à ………………………………………..….certifie avoir bien compris les
informations qui m’ont été données oralement et par écrit (le document d’information).
J’ai eu la possibilité de poser toutes les questions que je souhaitais aux organisateurs
de l’étude.
J’ai noté que cette étude ne présente pas en soi de bénéfice individuel direct pour la
santé.
Je connais la possibilité qui m’est donnée de sortir de l’étude à tout moment quelles
que soient mes raisons.
J’accepte que les données enregistrées à l’occasion de ce protocole puissent faire
l’objet d’un traitement informatisé. J’ai bien noté que le droit d’accès prévu à l’article 40 de la
loi « Informatique et Libertés » s’exerce à tout moment, et que je pourrais exercer mon droit
de rectification et d’opposition auprès des responsables de la recherche.
J’accepte que les organisateurs impliqués dans le déroulement de cette étude, aient
accès aux informations qui me concernent dans le respect le plus strict de la confidentialité.
Mon consentement ne décharge en rien les investigateurs et les promoteurs de
l’étude de leurs responsabilités, je conserve tous mes droits garantis par la loi.
Je pourrai à tout moment demander toutes informations complémentaires aux
organisateurs de l’étude :
Docteur Virginie Migeot
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Poitiers
Tél : 05-49-45-43-59
Professeur Sylvie Rabouan
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement
Tél : 05-49-45-43-80
J’accepte librement de participer à cette recherche dans les conditions précisées
dans le document d’information.
Fait à……………………….., le…………………………
Signature
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement - Unité Mixte de Recherche CNRS N° 6008
–
40 Avenue du Recteur Pineau – 86022 Poitiers Cedex
8
Annexe 5 : Note d’information remise aux sujets non exposés intéressés
pour participer à l’étude
Impact sur la santé des teneurs élevées en sélénium,
constatées dans les eaux destinées
à la consommation humaine
de plusieurs communes du département de la Vienne
Objet :
Pièces jointes :
Informations concernant l’étude
Fiche de renseignements généraux
Consentement de participation
Calendrier d’étude
Questionnaire alimentaire
Merci de lire attentivement ce document, il nous servira de base pour
nos discussions ultérieures
Promoteurs de l’étude : le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique),
l’Université de Poitiers, l’Etat (DRASS Poitou-Charentes), le Conseil Général de la Vienne,
les communes de Montmorillon et Jouhet, les syndicats d’eau de Leignes-sur-Fontaine,
Coussay-les-Bois et Vicq-sur-Gartempe
Investigateurs : Pr Sylvie RABOUAN et Dr Virginie MIGEOT
Etude de recherche sans bénéfice individuel direct
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement - Unité Mixte de Recherche CNRS N° 6008
–
40 Avenue du Recteur Pineau – 86022 Poitiers Cedex
9
Madame, Monsieur,
Le sélénium est un oligoélément présent dans le corps humain qui est nécessaire à la
vie. On le trouve dans tous les aliments et dans l’eau en quantité plus ou moins importante. Il
possède des propriétés bénéfiques sur la santé mais il peut être toxique lorsqu’il est trop
abondant dans la ration alimentaire.
Cette étude a pour objectif de déterminer l’impact de la présence de sélénium dans une
eau du robinet sur l’état de santé d’une population exposée.
En quoi votre participation est-elle utile ?
Pour cette étude, une comparaison des résultats obtenus entre une population qui reçoit
de l’eau du robinet contenant du sélénium et une population qui reçoit de l’eau du robinet sans
sélénium est nécessaire.
Vous résidez dans une commune où l’eau potable ne contient pas de sélénium et vous
pouvez donc faire partie du deuxième groupe de population.
Pour répondre à l’objectif de cette étude, nous allons :
1) étudier vos habitudes de consommation alimentaire,
2) estimer votre imprégnation corporelle en sélénium,
3) estimer le niveau de votre état de santé général.
Les résultats obtenus seront comparés à ceux d’une population desservie par une eau
potable contenant du sélénium.
Que vous demandera-t-on ?
1) Pour l’étude de vos habitudes de consommation alimentaire, nous vous
demanderons de :
Remplir, à chaque saison (soit 4 fois au cours de l’étude), un questionnaire concernant vos
habitudes de consommation alimentaire (votre alimentation de la veille, les types
d’aliments que vous avez le plus fréquemment mangé au cours des 15 jours précédents ainsi
que leurs origines (légumes du jardin ?...) et les types de boisson (eau minérale ? eau du
robinet ?...)). Ce questionnaire a été élaboré à partir du « baromètre santé nutrition 2002 »
réalisé par l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES).
2) Pour estimer l’imprégnation corporelle, nous vous demanderons de :
Fournir, 2 fois dans l’année, vos coupures d’ongles de pieds. Pour cela, nous vous
demanderons de respecter certaines instructions : laissez pousser vos ongles de pieds pendant
1 mois minimum en évitant l’utilisation de produits (vernis, dissolvant).
3) Pour estimer l’impact de l’exposition au sélénium sur la santé, nous vous
demanderons de :
Remplir un questionnaire, 1 fois au cours de l’étude. Ce questionnaire a été élaboré à partir
du « questionnaire santé et soins médicaux » réalisé par le Centre de Recherche, d’Etude et de
Documentation en Economie de la Santé (CREDES) et du « baromètre santé 2000 » réalisé
par le Comité Français d’Education pour la Santé (CFES, INSERM U472). Ce dernier est
actuellement utilisé pour évaluer l’état de santé de la population française.
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement - Unité Mixte de Recherche CNRS N° 6008
–
40 Avenue du Recteur Pineau – 86022 Poitiers Cedex
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Comment va se dérouler l’étude ?
Cette étude durera 1 an (4 saisons) et concernera 80 individus répartis en 2 groupes de 40 : un
groupe non exposé dont vous faites partie et un groupe exposé.
Il s’agit d’une étude qui va décrire votre situation et vous ne devrez absolument pas
changer votre mode de vie sinon cette étude sera inutile.
Vous pouvez poser toutes les questions que vous souhaitez en contactant :
Docteur Virginie Migeot
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Poitiers
Tél : 05-49-45-43-59
Emmanuelle Barron
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement
Tél : 05-49-45-34-05
Courriel : [email protected]
Quels sont vos droits ?
Votre participation à cette étude est entièrement volontaire. Vous pouvez ne pas prendre part à
cette étude ou vous retirez à quelque moment que ce soit et quel que soit le motif.
Les données recueillies au cours de cette étude resteront strictement confidentielles, les
renseignements vous concernant ne seront connus que des responsables de l’étude.
Compte tenu des nécessités de la recherche et de son analyse ultérieure, les données
recueillies qui vous concernent feront l’objet d’un traitement informatisé et anonyme au
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement. Nous vous informons que nous avons
obtenu l’autorisation de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL).
L’article 40 de la loi « Informatique et Libertés » prévoit votre droit d’accès, d’opposition et
de rectification des données enregistrées sur informatique, à tout moment.
Les résultats de cette étude vous seront communiqués, conformément à la loi du 4 mars
2002.
Que devez-vous faire si vous êtes intéressé pour participer à cette étude ?
Vous trouverez ci-joint un document intitulé « calendrier d’étude ». Ce calendrier va
vous servir de guide ; il indique toutes les missions que vous aurez à effectuer. Les
questionnaires, les documents, les enveloppes pré-affranchies et les pochettes pour mettre les
coupures d’ongle vous seront envoyés quelques jours avant que vous en ayez besoin.
Les premières missions demandées sont de :
- remplir la fiche de renseignements généraux et le consentement de
participation ci-joints quand vous le souhaitez ;
- remplir le questionnaire alimentaire à une des dates indiquées sur le
calendrier ;
- nous renvoyer ces documents dans l’enveloppe pré-affranchie fournie dès qu’ils
sont remplis.
Comptant sur votre participation, nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur,
l'expression de notre considération distinguée.
Dr Virginie MIGEOT
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement - Unité Mixte de Recherche CNRS N° 6008
–
40 Avenue du Recteur Pineau – 86022 Poitiers Cedex
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Annexe 6 : Exemple de formulaire à remplir par les sujets exposés pour indiquer la
consommation d’aliments ou de boissons lors des journées dupliquées
NOM, Prénom :
Date
:
JOUR N°1 :
Repas
Petit
déjeuner
………………………………………………….
……………………………
Nature de l’aliment
Origine (provenance, lieu de
culture ou d’élevage)
……………………………………………
………………………………………
.............................................................
………………………………………
……………………………………………
………………………………………
……………………………………………
………………………………………
……………………………………………
………………………………………
……………………………………………
………………………………………
……………………………………………… ……………………………………....
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
…………………………………………....
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
……………………………………….
Collation
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
……………………………………….
Dîner
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
…………………………………………….
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
Autres
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
……………………………………………
…………………………………………….
………………………………………
………………………………………
………………………………………
………………………………………
……………………………………….
Entre le
petit
déjeuner et
le déjeuner
Déjeuner
12
Annexe 7 : Instructions remises aux sujets exposés pour effectuer les
journées dupliquées
INSTRUCTIONS ET CONSEILS POUR LE RECUEIL DES
JOURNEES DUPLIQUEES
Principe d’une « journée dupliquée » : Fournir la copie exacte
(qualité et quantité) de tout ce que vous mangez et buvez
pendant 24 H.
Deux journées dupliquées par saison pendant 1 an seront nécessaires
pour cette étude (soit 8 journées au total, voir le calendrier de l’étude).
Matériel fourni (par saison) :
- 2 boîtes rectangulaires (une par jour) pour collecter les aliments,
- 2 flacons (un par jour) pour regrouper les boissons,
- 2 sachets en plastique (un par jour) pour mettre ce qui ne tient plus dans la boîte.
Déroulement :
1ère étape : Le
questionnaire alimentaire
Vous devez choisir une date parmi celles indiquées
sur le calendrier « guide » pour remplir le
questionnaire alimentaire. L’équipe de recherche
le collectera en même temps que les boîtes des
journées dupliquées.
2ème étape : Choix des
dates des journées
dupliquées
Vous devez choisir 2 jours parmi les 5 jours
proposés par le calendrier de l’étude pour effectuer
les 2 journées dupliquées. Il ne doit pas y avoir
d’événements particuliers (anniversaire, sortie
au restaurant…) lors des dates choisies.
Les repas doivent être pris comme la
plupart de vos repas habituels.
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement - Unité Mixte de Recherche CNRS N° 6008
40 Avenue du Recteur Pineau – 86022 Poitiers Cedex – Tél : 05-49-45-34-05
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3ème étape :
Etablissement des menus
4ème étape :
La liste des courses
5ème étape :
Les courses
6ème étape :
Les journées dupliquées
Les aliments constituant vos repas lors des
journées dupliquées doivent être des aliments que
vous avez l’habitude de consommer à cette
période de l’année (c'est-à-dire les aliments que
vous mangez le plus souvent et qui sont
caractéristiques de votre alimentation quotidienne
en cette période de l’année).
N’oubliez pas de noter les quantités pour une
personne de plus !
Vous devez :
- acheter les mêmes produits que d’habitude,
- acheter pour une personne de plus,
- vous renseigner, dans la mesure du possible, sur
l’origine de l’aliment (exemple : étiquette sur
l’étalage du boucher pour la provenance de la
viande, « pancarte » aux rayons fruits et légumes
des grandes surfaces…).
Par rapport à un jour ordinaire, la seule différence
est de préparer tout ce que vous mangez et
buvez pour une personne de plus.
Il est important de mettre d’abord les aliments dans
les mêmes vaisselles que celles que vous mangez
et buvez avant de transférer dans les boîtes. Ceci
afin de mieux évaluer les quantités ingérées. Il est
inutile d’envelopper les aliments dans du papier
aluminium pour les mettre dans les boîtes.
N’oubliez pas de remplir les fiches présentes
sur les boîtes et les flacons en étant le plus
précis possible sur l’origine de l’aliment et de la
boisson (à défaut, notez le nom de la marque
commerciale).
Conservez toutes les boîtes et flacons au
réfrigérateur.
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement - Unité Mixte de Recherche CNRS N° 6008
40 Avenue du Recteur Pineau – 86022 Poitiers Cedex – Tél : 05-49-45-34-05
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Annexe 8 : Questionnaire alimentaire remis aux participants à
l’étude à chaque saison
Ēcole Supérieure
d'Ingénieurs de Poitiers
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement (LCEE)
Unité Mixte de Recherche CNRS N°6008
Faculté de Médecine et Pharmacie de Poitiers
QUESTIONNAIRE
ALIMENTAIRE
Impact sur la santé des teneurs élevées en sélénium,
constatées dans les eaux destinées
à la consommation humaine
de plusieurs communes du département de la Vienne
Automne 2005
En partenariat avec les Collectivités concernées : les communes de Montmorillon et
Jouhet, les syndicats d’eau de Coussay-les-Bois, de Leignes-sur-Fontaine et de
Vicq-sur-Gartempe, le Conseil Général de la Vienne, l’Etat (DRASS PoitouCharentes)
QUESTIONNAIRE
ALIMENTAIRE
NOM, Prénom :
………………………………………………….
Date de remplissage :
……………………………
Nous vous remercions d’avoir accepté de participer à l’étude
SELENIUM et de répondre à ce questionnaire. Il nous permettra d’étudier
vos habitudes de consommation alimentaire.
Ce questionnaire a été adapté du « baromètre santé nutrition
2002 » réalisé et utilisé lors d’enquêtes nationales depuis 1996 par
l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé).
Les données seront, bien sûr, analysées de façon anonyme et
confidentielle. Nous vous rappelons que cette étude a fait l’objet d’une
autorisation de la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL).
Répondez vous-même à toutes les questions en cochant la
case qui correspond le mieux à votre situation. Si vous ne savez pas
très bien comment répondre, choisissez la réponse la plus proche de votre
cas.
Sommaire du questionnaire
Questions générales ........................................................................ 17
Régimes alimentaires ...................................................................... 17
Consommation de la veille ............................................................... 17
Petit déjeuner.............................................................................. 17
Entre le petit déjeuner et le déjeuner ............................................. 19
Déjeuner..................................................................................... 20
Entre le déjeuner et le dîner .......................................................... 22
Le dîner ...................................................................................... 23
Après le dîner .............................................................................. 26
Matières grasses habituellement consommees.................................... 27
Consommation au cours des 15 derniers jours.................................... 28
Autoconsommation au cours des 15 derniers jours.............................. 30
CONSOMMATION DE LA VEILLE
QUESTIONS GENERALES
Q1.
PETIT DEJEUNER
Votre mère est-elle née…
En France (y compris DOM/TOM)
Q6.
A l’étranger
quelque chose, hier matin ?
Avez-vous pris un petit-déjeuner, mangé ou bu
Je ne sais pas
Q2.
Oui
Si votre mère est née en France,
•
Dans quel département est-elle née ?|_|_||_|
•
Dans quelle ville est-elle née ? __________________
Q3.
Si votre mère n’est pas née en France, dans
quel pays est-elle née? ____________________________
Non
Si vous avez mangé ou bu quelque chose hier matin,
répondez aux questions 7 à 12 sinon passez à la
question 13.
Q7.
Dans quel lieu avez-vous pris votre petit-
déjeuner?
Chez vous
Au restaurant d’entreprise
Sur votre lieu de travail autre que le restaurant
REGIMES ALIMENTAIRES
Q4.
Actuellement,
d’entreprise
avez-vous
des
habitudes
Au restaurant, dans un café, un hôtel
Au fast-food
alimentaires spécifiques de type…
Au restaurant scolaire/universitaire
Végétarien
Des habitudes alimentaires liées à une religion
D’autres habitudes alimentaires spécifiques de type
végétalien, macrobiotique, zen ou anthroposophique…
Chez des amis, de la famille (ne vivant pas au foyer)
Dans la rue, les transports (y compris voiture personnelle)
Autre : ________________________________________
Aucune habitude alimentaire spécifique, une alimentation
Q8.
diversifiée
Autre : ________________________________________
Avec qui avez-vous pris votre petit-déjeuner ?
Seul
Personnes vivant habituellement chez vous (famille,
Q5.
Actuellement suivez-vous un régime ?
Oui
Non
conjoint…)
Entre amis, avec de la famille (ne vivant pas au foyer)
Entre collègues de travail
Si oui,
•
Quel objectif poursuivez-vous ?
Pour maigrir
Autre : ________________________________________
Contre l’hypertension
Q9.
Contre le cholestérol
déjeuner ? _______________________________________
En combien de temps avez-vous pris votre petit-
Contre le diabète
En raison d’allergie alimentaire
Q10.
Autre type de régime : ____________________________
petit-déjeuner…
•
Est-ce un médecin qui vous a prescrit ce régime ?
1. Pour maigrir
Oui Non
1. En regardant la télévision ?
2. Contre l’hypertension
Oui
Non
3. Contre le cholestérol
Oui
Non
Oui
Non
5. En raison d’allergie alimentaire Oui
Non
Oui
Non
4. Contre le diabète
6. Autre régime
Avez-vous, vous personnellement, pris votre
Oui
Non
2. En utilisant un ordinateur ou une console vidéo ?
Oui
Non
3. En lisant (un journal, un magazine, un livre…) ?
Oui
Non
Conformément à la Loi Informatique et Libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations17
qui vous concernent et qui sont transmises au Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement (LCEE) pour cette étude. Pour exercer votre
droit d’accès et de rectification, vous pouvez contacter le LCEE au 05 49 45 34 05.
Q11.
Avez-vous bu une boisson chaude ou froide
lors de ce petit-déjeuner ?
Oui
Non
Si oui,
•
Quelles boissons chaudes ou froides avez-vous
prises lors de ce petit-déjeuner ? Notez en face de
la boisson le nombre de verres bus.
Café noir (décaféiné ou Nescafé)*
verres
Autres Boissons (non alcoolisée)
 verres
Sodas, limonade, orangeade, coca
 verres
Alcools forts (>=40°)
 verres
Bière
 verres
Bière sans alcool
 verres
Champagne, vin pétillant, mousseux
 verres
Café (avec un peu de lait)*
 verres
Cidre
 verres
Café (avec beaucoup de lait)*
 verres
Cocktail alcoolisé
 verres
Chocolat, cacao, boisson chocolatée
 verres
Vin blanc
 verres
Lait aromatisé
 verres
Vin doux cuit pris en apéritif
 verres
Lait (concentré non sucré)
 verres
Vin rosé
 verres
Lait (concentré sucré)
 verres
Vin rouge
 verres
Lait (demi-écrémé)
 verres
Autres boissons alcoolisées
 verres
Lait (écrémé)
 verres
Lait (écrémé en poudre)
 verres
Lait (entier)
 verres
Lait (supplémenté en vitamines et/ou minéraux)
 verres
Autres Laits d’origine animale (brebis, chèvre…)
 verres
•
*Si vous avez bu de l’eau telle quelle ou servant à la
préparation de café, thé…, cochez le type d’eau :
Eau du robinet
Eau du robinet (que vous filtrez)
Eau de source (eau de montagne….)
Eau minérale plate/gazeuse (Evian, Contrex…..)
•
 verres
Avez-vous ajouté du sucre, des sucrettes ou du miel
dans ce que vous avez bu au petit déjeuner ?
Oui, du sucre (y compris sucre « allégé » de type Tutti
Autres Laits (sans précision)
 verres
Free)
Milk-shake
 verres
Oui, des sucrettes ou édulcorants (Canderel, Sun Suc,
Autres laits d’origine végétale (soja, amande, riz…)
Yaourt à boire (Yop, Actimel, Danao, lassi,kéfir…)
 verres
Boisson à base de malt ou d’orge (Ovomaltine…)*
 verres
New Suc…)
Oui, du miel
Non
Autre : ________________________________________
Ricorée/chicorée (à base d’eau)*
 verres
Ricorée/chicorée (à base de lait)*
 verres
Thé nature ou aromatisé *
 verres
Thé (avec un peu de lait)*
 verres
Thé (avec beaucoup de lait)*
 verres
Tisane*
 verres
Pain
Eau*
 verres
Biscottes
Sirop*
 verres
Jus d’orange
 verres
Jus de pamplemousse
 verres
Jus de pomme
 verres
Jus de raisin
 verres
Autres jus de fruits
 verres
Q12.
Avez-vous mangé quelque chose lors de ce petit
déjeuner ?
Oui
Non
Si oui, qu’avez-vous mangé lors de votre petitdéjeuner ?
Confiture
Beurre ou margarine
Céréales
Autres : _______________________________________
________________________________________________
________________________________________________
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ENTRE LE PETIT DEJEUNER ET LE DEJEUNER
Autres jus de fruits
 verres
Q13.
Autres Boissons (non alcoolisée)
 verres
Sodas, limonade, orangeade, coca
 verres
Alcools forts (>=40°)
 verres
Bière
 verres
Bière sans alcool
 verres
Champagne, vin pétillant, mousseux
 verres
Cidre
 verres
Cocktail alcoolisé
 verres
Vin blanc
 verres
Vin doux cuit pris en apéritif
 verres
Vin rosé
 verres
Vin rouge
 verres
Autres boissons alcoolisées
 verres
Avez-vous bu quelque chose, même de l’eau,
entre le petit déjeuner et le déjeuner ?
Oui
Non
Si oui,
Quelles boissons chaudes ou froides avez-vous
prises, entre le petit déjeuner et le déjeuner ? Notez
en face de la boisson le nombre de verres bus.
Café noir (décaféiné ou Nescafé)*
verres
•
Café (avec un peu de lait)*
 verres
Café (avec beaucoup de lait)*
 verres
Chocolat, cacao, boisson chocolatée
 verres
Lait aromatisé
 verres
Lait (concentré non sucré)
 verres
Lait (concentré sucré)
 verres
Lait (demi-écrémé)
 verres
Lait (écrémé)
 verres
Lait (écrémé en poudre)
 verres
Lait (entier)
 verres
Lait (supplémenté en vitamines et/ou minéraux)
 verres
Autres Laits d’origine animale (brebis, chèvre…)
 verres
Autres laits d’origine végétale (soja, amande, riz…)
 verres
Autres Laits (sans précision)
 verres
Milk-shake
 verres
Yaourt à boire (Yop, Actimel, Danao, lassi,kéfir…)
 verres
Boisson à base de malt ou d’orge (Ovomaltine…)*
 verres
•
*Si vous avez bu de l’eau telle quelle ou servant à la
préparation de café, thé…, cochez le type d’eau :
Eau du robinet
Eau du robinet (que vous filtrez)
Eau de source (eau de montagne….)
Eau minérale plate/gazeuse (Evian, Contrex…..)
•
Avez-vous ajouté du sucre, des sucrettes ou du miel
dans ce que vous avez bu entre le petit déjeuner et
le déjeuner ?
Oui, du sucre (y compris sucre « allégé » de type Tutti
Free)
Oui, des sucrettes ou édulcorants (Canderel, Sun Suc,
New Suc…)
Oui, du miel
Non
Autre : ________________________________________
Ricorée/chicorée (à base d’eau)*
 verres
Ricorée/chicorée (à base de lait)*
 verres
Q14.
Thé nature ou aromatisé*
 verres
déjeuner et le déjeuner ?
Thé (avec un peu de lait)*
 verres
Thé (avec beaucoup de lait)*
 verres
Tisane*
 verres
Eau*
 verres
Sirop*
 verres
Jus d’orange
 verres
Jus de pamplemousse
 verres
Qu’avez-vous mangé entre le petit déjeuner et le
déjeuner ?
________________________________________________
Jus de pomme
 verres
________________________________________________
Jus de raisin
 verres
________________________________________________
Avez-vous mangé quelque chose entre le petit
Oui
Non
Si oui,
Est-ce que vous avez mangé à plusieurs reprises
entre le petit déjeuner et le déjeuner ?
Oui, à plusieurs reprises
•
Non, en une seule prise
•
Conformément à la Loi Informatique et Libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations19
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DEJEUNER
Q15.
Avez-vous pris un repas ou mangé quelque
Si vous avez mangé ou bu quelque chose à l’apéritif
hier midi, répondez aux questions 21 à 23 sinon
passez à la question 24.
chose hier à midi ?
Oui
Non
Q21.
Si vous avez mangé ou bu quelque chose hier midi,
répondez aux questions 16 à 31 sinon passez à la
question 32.
Q16.
Qu’avez-vous bu en apéritif ?
________________________________________________
________________________________________________
________________________________________________
Dans quel lieu avez-vous pris votre repas de
 verre(s)
Q22.
Combien de verres ?
Au restaurant d’entreprise
Q23.
Avec cet apéritif, avez-vous mangé quelque
Sur votre lieu de travail autre que le restaurant
chose?
midi?
Chez vous
Oui
d’entreprise
Si oui, qu’avez-vous mangé ?
________________________________________________
Au restaurant, dans un café
Au fast-food
________________________________________________
Au restaurant scolaire/universitaire
________________________________________________
Chez des amis, de la famille (ne vivant pas au foyer)
Dans la rue, les transports (y compris voiture personnelle)
Autre : ________________________________________
Q17.
Non
REPAS
Q24.
Avez-vous pris une entrée au cours de votre
repas d’hier midi ?
Avec qui avez-vous pris ce repas du midi ?
Oui
Seul
Non
Personnes vivant habituellement chez vous (famille,
Si oui, qu’avez-vous mangé en entrée ?
________________________________________________
conjoint…)
________________________________________________
Entre amis, avec de la famille (ne vivant pas au foyer)
________________________________________________
Entre collègues de travail
Autres : _______________________________________
Q25.
Avez-vous pris un plat principal ?
Oui
Q18.
Combien
de
temps
a
duré
ce
repas
?
Non
________________________________________________
Si oui, qu’avez-vous mangé en plat principal ?
________________________________________________
Q19.
________________________________________________
Avez-vous, vous personnellement, pris votre
________________________________________________
repas de midi…
1. En regardant la télévision ?
Oui
Non
2. En utilisant un ordinateur ou une console vidéo ?
Oui
Non
Avez-vous pris du fromage ?
Oui
Non
3. En lisant (un journal, un magazine, un livre…) ?
Oui
Q26.
Non
Si oui, de quel(s) fromage(s) s’agissait-il ?
________________________________________________
________________________________________________
APERITIF
Q20.
Avant le repas, avez-vous bu un apéritif
alcoolisé ou non alcoolisé ?
Oui
Non
Q27.
Avez-vous pris un dessert ?
Oui
Non
Si oui, qu’avez-vous mangé en dessert ?
________________________________________________
________________________________________________
Conformément à la Loi Informatique et Libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations20
qui vous concernent et qui sont transmises au Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement (LCEE) pour cette étude. Pour exercer votre
droit d’accès et de rectification, vous pouvez contacter le LCEE au 05 49 45 34 05.
Q28.
Avec votre repas, avez-vous mangé du pain ou
des biscottes ?
Autres boissons alcoolisées
 verres
Autres boissons (précisez) _____________________
Oui
Non
___________________________________verres
Si oui, quelles sortes de pain ou de biscotte
avez-vous mangé ?
Pain complet
•
Baguette
*Si vous avez bu de l’eau telle quelle ou servant à la
préparation de café, thé…, cochez le type d’eau :
Eau du robinet
Pain de mie
Eau du robinet (que vous filtrez)
Biscottes avec ou sans sel
Eau de source (eau de montagne….)
Autre : ___________________________________
Eau minérale plate/gazeuse (Evian, Contrex…..)
Q29.
Q31.
Avez-vous mangé autre chose ?
Oui
Non
Si oui, qu’avez-vous mangé ?
________________________________________________
________________________________________________
________________________________________________
Directement après votre repas, avez-vous bu
quelque chose de chaud ou de froid ?
Oui
Si oui,
Quelles boissons chaudes ou froides avez-vous
prises directement après le repas ? Notez en face de
la boisson le nombre de verres bus.
Café noir (décaféiné ou Nescafé)*
verres
•
BOISSONS
Q30.
Pendant le repas de midi, avez-vous bu une
boisson chaude ou froide ?
Oui
Non
Si oui,
•
Quelles boissons chaudes ou froides avez-vous
prises pendant le déjeuner ? Notez en face de la
boisson le nombre de verres bus.
Eau*
 verres
Non
Café (avec un peu de lait)*
 verres
Café (avec beaucoup de lait)*
 verres
Chocolat, cacao, boisson chocolatée
 verres
Lait aromatisé
 verres
Lait (concentré non sucré)
 verres
Lait (concentré sucré)
 verres
Lait (demi-écrémé)
 verres
Sirop*
 verres
Lait (écrémé)
 verres
Jus d’orange
 verres
Lait (écrémé en poudre)
 verres
Jus de pamplemousse
 verres
Lait (entier)
 verres
Jus de pomme
 verres
Lait (supplémenté en vitamines et/ou minéraux)
Jus de raisin
 verres
Autres jus de fruits
 verres
Autres Boissons (non alcoolisée)
 verres
Sodas, limonade, orangeade, coca
 verres
Alcools forts (>=40°)
 verres
Bière
 verres
Autres Laits (sans précision)
 verres
Bière sans alcool
 verres
Milk-shake
 verres
Champagne, vin pétillant, mousseux
 verres
Yaourt à boire (Yop, Actimel, Danao, lassi,kéfir…)
Cidre
 verres
Cocktail alcoolisé
 verres
Boisson à base de malt ou d’or
 verres
Vin blanc
 verres
Ricorée/chicorée (à base d’eau)*
 verres
Vin doux cuit pris en apéritif
 verres
Ricorée/chicorée (à base de lait)*
 verres
Vin rosé
 verres
Thé nature ou aromatisé*
 verres
Vin rouge
 verres
Thé (avec un peu de lait)*
 verres
 verres
Autres Laits d’origine animale (brebis, chèvre…)
 verres
Autres laits d’origine végétale (soja, amande, riz…)
 verres
 verres
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Thé (avec beaucoup de lait)*
 verres
ENTRE LE DEJEUNER ET LE DINER
Tisane*
 verres
Q32.
Eau*
 verres
entre le repas de midi et le repas du soir ?
Sirop*
 verres
Jus d’orange
 verres
Jus de pamplemousse
 verres
Jus de pomme
 verres
Jus de raisin
 verres
Si oui,
Quelles boissons chaudes ou froides avez-vous
bues entre le repas du midi et le repas du soir ?
Notez en face de la boisson le nombre de verres
bus.
Café noir (décaféiné ou Nescafé)*
verres
Autres jus de fruits
 verres
Café (avec un peu de lait)*
 verres
Autres Boissons (non alcoolisée)
 verres
Café (avec beaucoup de lait)*
 verres
Sodas, limonade, orangeade, coca
 verres
Chocolat, cacao, boisson chocolatée
 verres
Alcools forts (>=40°)
 verres
Lait aromatisé
 verres
Bière
 verres
Lait (concentré non sucré)
 verres
Bière sans alcool
 verres
Lait (concentré sucré)
 verres
Champagne, vin pétillant, mousseux
 verres
Lait (demi-écrémé)
 verres
Cidre
 verres
Lait (écrémé)
 verres
Cocktail alcoolisé
 verres
Lait (écrémé en poudre)
 verres
Vin blanc
 verres
Lait (entier)
 verres
Vin doux cuit pris en apéritif
 verres
Lait (supplémenté en vitamines et/ou minéraux)
Vin rosé
 verres
Vin rouge
 verres
Autres boissons alcoolisées
 verres
Avez-vous bu quelque chose, même de l’eau,
Oui
Non
•
 verres
Autres Laits d’origine animale (brebis, chèvre…)
 verres
Autres laits d’origine végétale (soja, amande, riz…)
•
 verres
*Si vous avez bu de l’eau telle quelle ou servant à la
préparation de café, thé…, cochez le type d’eau :
Eau du robinet
Autres Laits (sans précision)
 verres
Eau du robinet (que vous filtrez)
Milk-shake
 verres
Eau de source (eau de montagne….)
Yaourt à boire (Yop, Actimel, Danao, lassi,kéfir…)
 verres
Eau minérale plate/gazeuse (Evian, Contrex…..)
Boisson à base de malt ou d’orge (Ovomaltine…)*
 verres
•
Avez-vous ajouté du sucre, des sucrettes ou du
miel dans ce que vous avez bu directement après le
repas de midi ?
Oui, du sucre (y compris sucre « allégé » de type Tutti
Ricorée/chicorée (à base d’eau)*
 verres
Ricorée/chicorée (à base de lait)*
 verres
Free)
Thé nature ou aromatisé*
 verres
Oui, des sucrettes ou édulcorants (Canderel,Sun Suc,
Thé (avec un peu de lait)*
 verres
New Suc…)
Thé (avec beaucoup de lait)*
 verres
Tisane*
 verres
Eau*
 verres
Sirop*
 verres
Jus d’orange
 verres
Jus de pamplemousse
 verres
Jus de pomme
 verres
Jus de raisin
 verres
Oui, du miel
Non
Autre : ________________________________________
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Autres jus de fruits
 verres
LE DINER
Autres Boissons (non alcoolisée)
 verres
Q34.
Sodas, limonade, orangeade, coca
 verres
chose hier soir ?
Alcools forts (>=40°)
 verres
Bière
 verres
Bière sans alcool
 verres
Champagne, vin pétillant, mousseux
 verres
Cidre
 verres
Q35.
Cocktail alcoolisé
 verres
soir ?
Vin blanc
 verres
Chez vous
Vin doux cuit pris en apéritif
 verres
Au restaurant d’entreprise
Vin rosé
 verres
Sur votre lieu de travail autre qu’au restaurant d’entreprise
Vin rouge
 verres
Au restaurant, dans un café
Autres boissons alcoolisées
 verres
•
Avez-vous pris un repas, mangé ou bu quelque
Oui
Non
Si vous avez mangé ou bu quelque chose hier soir,
répondez aux questions 35 à 50 sinon passez à la
question 51.
Dans quel lieu avez-vous pris votre repas d’hier
Au fast-food
Au restaurant scolaire/universitaire
Chez des amis, de la famille (ne vivant pas au foyer)
*Si vous avez bu de l’eau telle quelle ou servant à la
préparation de café, thé…, cochez le type d’eau :
Eau du robinet
Autres :
Eau du robinet (que vous filtrez)
________________________________________
Dans la rue, les transports (y compris voiture personnelle)
Eau de source (eau de montagne….)
Eau minérale plate/gazeuse (Evian, Contrex…..)
Q36.
Avec qui avez-vous pris ce repas du soir ?
Seul
•
Avez-vous ajouté du sucre, des sucrettes ou du
miel dans ce que vous avez bu ?
Oui, du sucre (y compris sucre « allégé » de type Tutti
conjoint…)
Free)
Entre amis, avec de la famille (ne vivant pas au foyer)
Oui, des sucrettes ou édulcorants (Canderel, Sun Suc,
Entre collègues de travail
New Suc…)
Autres : _______________________________________
Personnes vivant habituellement chez vous (famille,
Oui, du miel
Non
Q37.
Autre : ________________________________________
________________________________________________
Q33.
Q38.
Avez-vous mangé quelque chose entre le repas
de
temps
a
duré
ce
repas
?
Avez-vous, vous personnellement, pris votre
repas du soir…
du midi et le repas du soir ?
Oui
Combien
Non
Si oui,
Avez-vous mangé à plusieurs reprises entre le
repas du midi et le repas du soir ?
Oui, à plusieurs reprises
Oui
1. En regardant la télévision ?
Non
2. En utilisant un ordinateur ou une console vidéo ?
•
Oui
Non
3. En lisant (un journal, un magazine, un livre…) ?
Oui
Non, en une seule prise
•
Qu’avez-vous mangé ?
________________________________________________
APERITIF
________________________________________________
Q39.
________________________________________________
alcoolisé ou non alcoolisé ?
Avant
le
repas,
avez-vous
Oui
Non
bu
un
apéritif
Non
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Si vous avez mangé ou bu quelque chose à l’apéritif
hier soir, répondez aux questions 40 à 42 sinon
passez à la question 43.
Q47.
Avec votre repas, avez-vous mangé du pain ou
des biscottes ?
Oui
Non
________________________________________________
Si oui, quelles sortes de pain ou de biscotte
avez-vous mangé ?
Pain complet,
________________________________________________
Baguette,
________________________________________________
Pain de mie,
Q40.
Qu’avez-vous bu en apéritif ?
Biscottes avec ou sans sel,
 verre(s)
Q41.
Combien de verres ?
Q42.
Avec cet apéritif, avez-vous mangé quelque
Autre : ________________________________________
Q48.
Avez-vous mangé autre chose ?
chose ?
Oui
Oui
Non
Si oui, qu’avez-vous mangé ?
________________________________________________
________________________________________________
Non
Si oui, qu’avez-vous mangé ?
________________________________________________
________________________________________________
________________________________________________
________________________________________________
BOISSONS
REPAS
Q43.
Q49.
Avez-vous pris une entrée au cours de votre
Pendant le repas de soir, avez-vous bu une
boisson chaude ou froide ?
repas d’hier soir ?
Oui
Oui
Non
Non
________________________________________________
Si oui,
•
Quelles boissons chaudes ou froides avez-vous
prises pendant le dîner ? Notez en face de la
boisson le nombre de verres bus.
Eau*
 verres
________________________________________________
Sirop*
 verres
Jus d’orange
 verres
Jus de pamplemousse
 verres
Si oui, qu’avez-vous mangé en entrée ?
________________________________________________
Q44.
Avez-vous pris un plat principal ?
Oui
Non
Jus de pomme
Si oui, qu’avez-vous mangé en plat principal ?
________________________________________________
 verres
Jus de raisin
 verres
________________________________________________
Autres jus de fruits
 verres
________________________________________________
Autres Boissons (non alcoolisée)
 verres
Sodas, limonade, orangeade, coca
 verres
Alcools forts (>=40°)
 verres
Bière
 verres
Bière sans alcool
 verres
Champagne, vin pétillant, mousseux
 verres
Cidre
 verres
Cocktail alcoolisé
 verres
Vin blanc
 verres
Vin doux cuit pris en apéritif
 verres
Vin rosé
 verres
Vin rouge
 verres
Q45.
Avez-vous pris du fromage ?
Oui
Non
Si oui, de quel(s) fromage(s) s’agissait-il ?
________________________________________________
________________________________________________
Q46.
Avez-vous pris un dessert ?
Oui
Non
Si oui, qu’avez-vous mangé en dessert ?
________________________________________________
________________________________________________
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 verres
Thé (avec beaucoup de lait)*
 verres
Autres boissons (précisez) _____________________
Tisane*
 verres
___________________________________verres
Eau*
 verres
Sirop*
 verres
Autres boissons alcoolisées
•
*Si vous avez bu de l’eau telle quelle ou servant à la
préparation de café, thé…, cochez le type d’eau :
Eau du robinet
Jus d’orange
 verres
Jus de pamplemousse
 verres
Eau du robinet (que vous filtrez)
Jus de pomme
 verres
Eau de source (eau de montagne….)
Jus de raisin
 verres
Eau minérale plate/gazeuse (Evian, Contrex…..)
Autres jus de fruits
 verres
Autres Boissons (non alcoolisée)
 verres
Sodas, limonade, orangeade, coca
 verres
Alcools forts (>=40°)
 verres
Bière
 verres
Bière sans alcool
 verres
Champagne, vin pétillant, mousseux
 verres
Cidre
 verres
Q50.
Directement après votre repas, avez-vous bu
quelque chose de chaud ou de froid ?
Oui
Non
Si oui,
•
Quelles boissons chaudes ou froides avez-vous
prises directement après le repas ? Notez en face
de la boisson le nombre de verres bus.
Café noir (décaféiné ou Nescafé)*
verres
Café (avec un peu de lait)*
 verres
Cocktail alcoolisé
 verres
Café (avec beaucoup de lait)*
 verres
Vin blanc
 verres
Chocolat, cacao, boisson chocolatée
 verres
Vin doux cuit pris en apéritif
 verres
Lait aromatisé
 verres
Vin rosé
 verres
Lait (concentré non sucré)
 verres
Vin rouge
 verres
Lait (concentré sucré)
 verres
Autres boissons alcoolisées
 verres
Lait (demi-écrémé)
 verres
Lait (écrémé)
 verres
Lait (écrémé en poudre)
 verres
*Si vous avez bu de l’eau telle quelle ou servant à la
préparation de café, thé…, cochez le type d’eau :
Eau du robinet
Lait (entier)
 verres
Eau du robinet (que vous filtrez)
Lait (supplémenté en vitamines et/ou minéraux)
 verres
•
Eau de source (eau de montagne….)
Eau minérale plate/gazeuse (Evian, Contrex…..)
Autres Laits d’origine animale (brebis, chèvre…)
 verres
Autres laits d’origine végétale (soja, amande, riz…)
 verres
•
Avez-vous ajouté du sucre, des sucrettes ou du miel
dans ce que vous avez bu directement après le
repas du soir ?
Oui, du sucre (y compris sucre « allégé » de type Tutti
Autres Laits (sans précision)
 verres
Free)
Milk-shake
 verres
Oui, des sucrettes ou édulcorants (Canderel,Sun Suc,
Yaourt à boire (Yop, Actimel, Danao, lassi,kéfir…)
 verres
Boisson à base de malt ou d’orge (Ovomaltine…)*
 verres
Ricorée/chicorée (à base d’eau)*
 verres
Ricorée/chicorée (à base de lait)*
 verres
Thé nature ou aromatisé*
 verres
Thé (avec un peu de lait)*
 verres
New Suc…)
Oui, du miel
Non
Autre : ___________________________________
Conformément à la Loi Informatique et Libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations25
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APRES LE DINER
Jus d’orange
 verres
Q51.
Jus de pamplemousse
 verres
entre le repas du soir et l’heure du coucher ou/et
Jus de pomme
 verres
pendant la nuit ?
Jus de raisin
 verres
Oui, entre le repas du soir et l’heure du coucher
Autres jus de fruits
 verres
Oui, pendant la nuit
Autres Boissons (non alcoolisée)
 verres
Non
Sodas, limonade, orangeade, coca
 verres
Alcools forts (>=40°)
 verres
Bière
 verres
Bière sans alcool
 verres
Champagne, vin pétillant, mousseux
 verres
Cidre
 verres
Avez-vous bu quelque chose, même de l’eau,
Si oui,
•
Quelles boissons chaudes ou froides avez-vous
prises, entre le repas du soir et l’heure du coucher
ou/et pendant la nuit ? Notez en face de la boisson
le nombre de verres bus.
Café noir (décaféiné ou Nescafé)*
verres
Café (avec un peu de lait)*
 verres
Cocktail alcoolisé
 verres
Café (avec beaucoup de lait)*
 verres
Vin blanc
 verres
Chocolat, cacao, boisson chocolatée
 verres
Vin doux cuit pris en apéritif
 verres
Lait aromatisé
 verres
Vin rosé
 verres
Lait (concentré non sucré)
 verres
Vin rouge
 verres
Lait (concentré sucré)
 verres
Autres boissons alcoolisées
 verres
Lait (demi-écrémé)
 verres
Lait (écrémé)
 verres
Lait (écrémé en poudre)
 verres
*Si vous avez bu de l’eau telle quelle ou servant à la
préparation de café, thé…, cochez le type d’eau :
Eau du robinet
Lait (entier)
 verres
Eau du robinet (que vous filtrez)
Lait (supplémenté en vitamines et/ou minéraux)
 verres
•
Eau de source (eau de montagne….)
Eau minérale plate/gazeuse (Evian, Contrex…..)
Autres Laits d’origine animale (brebis, chèvre…)
 verres
Autres laits d’origine végétale (soja, amande, riz…)
 verres
Autres Laits (sans précision)
 verres
Milk-shake
 verres
Yaourt à boire (Yop, Actimel, Danao, lassi,kéfir…)
 verres
Boisson à base de malt ou d’orge (Ovomaltine…)*
•
Avez-vous ajouté du sucre, des sucrettes ou du miel
dans ce que vous avez bu ?
Oui, du sucre (y compris sucre « allégé » de type Tutti
Free)
Oui, des sucrettes ou édulcorants (Canderel, Sun Suc,
New Suc…)
Oui, du miel
Non
Autre : ________________________________________
 verres
Ricorée/chicorée (à base d’eau)*
 verres
Q52.
Ricorée/chicorée (à base de lait)*
 verres
du soir et l’heure du coucher ou/et pendant la nuit ?
Thé nature ou aromatisé*
 verres
Oui, entre le repas du soir et l’heure du coucher
Thé (avec un peu de lait)*
 verres
Oui, pendant la nuit
Thé (avec beaucoup de lait)*
 verres
Non
Tisane*
 verres
Eau*
 verres
Sirop*
 verres
Avez-vous mangé quelque chose entre le repas
Conformément à la Loi Informatique et Libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations26
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Si oui,
•
Avez mangé à plusieurs reprises ?
Oui, à plusieurs reprises entre le repas du soir et l’heure
du coucher
MATIERES
GRASSES
HABITUELLEMENT
CONSOMMEES
Oui, à plusieurs reprises pendant la nuit
Q53.
Quelle(s) huile(s) utilisez vous habituellement
Non, en une seule prise entre le repas du soir et l’heure
pour faire votre vinaigrette maison ?
du coucher
________________________________________________
Non, en une seule prise pendant la nuit
________________________________________________
________________________________________________
•
Qu’avez-vous mangé entre le repas du soir et
l’heure du coucher ou/et pendant la nuit ?
________________________________________________
________________________________________________
________________________________________________
Q54.
Quelle(s)
matière(s)
grasse(s)
utilisez-vous
habituellement pour faire cuire vos aliments ?
________________________________________________
________________________________________________
________________________________________________
Q55.
Y a-t-il habituellement sur la table du repas du
midi ou du soir…
1 Du beurre
Oui
Non
2 De la crème fraîche
Oui
Non
3 De l’huile d’olive
Oui
Non
4 D’autres matières grasses
Oui
Non
5 De la mayonnaise
Oui
Non
6 Du ketchup
Oui
Non
7 De la sauce soja
Oui
Non
8 Du sel
Oui
Non
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CONSOMMATION AU COURS DES 15 DERNIERS JOURS
Q56.
Au cours des quinze derniers jours, avez-vous consommé…
Pour chaque catégorie alimentaire, estimez, en moyenne, le nombre de fois par jour ou par semaine que vous
avez consommé des aliments de cette catégorie au cours des 15 derniers jours et précisez, dans la dernière
colonne si ces aliments ont majoritairement une origine locale ou non. On définit comme origine locale, les
aliments produits dans votre commune ou dans les communes avoisinantes (< 20 km).
Catégories alimentaires
Fréquence d’ingestion au cours des 15 derniers
jours
En nombre de
En nombre de
Au cours
fois par jour
fois par semaine
des 15
derniers
jours
Origine
(= lieu de culture ou
d’élevage)
3 ou +
2
1
4à6
2à3
1
1 fois
Jamais
Locale
Des pommes de terre
Des pâtes, du riz, de la semoule ou du
blé (couscous, boulgour, blé précuit de
type Ebly)
Des fruits
Des légumes (crus, cuits, frais, surgelés,
en conserve, en soupe)
Du poisson
De la volaille (poulet, dinde, canard,
lapin…)
D’autres viandes (bœuf, veau, mouton,
porc…)
De la charcuterie
Des légumes secs (haricots secs,
lentilles, pois cassés, pois chiches,
fèves…)
Des produits laitiers (c'est-à-dire du lait,
du fromage, des yaourts, des desserts
lactés sucrés SANS compter le beurre)
Des céréales ou biscuits du petit
déjeuner ou des barres de céréales
Du pain
Du vin rouge
Du vin blanc ou rosé
De la bière (alcoolisée)
Des suppléments vitaminiques et
minéraux
Des suppléments en fibre
Des produits issus de l’agriculture
biologique
Des plats tout prêts (cuisinés, surgelés,
conserve, du traiteur, du chinois ou du
fastfood ramené à la maison)
Des substituts de repas (Slim fast,
Gerlinéa…)
De l’eau du robinet filtrée
De l’eau du robinet
De l’eau de source ou minérale
Non
locale
Je ne
sais
pas
Conformément à la Loi Informatique et Libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations28
qui vous concernent et qui sont transmises au Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement (LCEE) pour cette étude. Pour exercer votre
droit d’accès et de rectification, vous pouvez contacter le LCEE au 05 49 45 34 05.
Q57.
Au cours des quinze derniers jours, combien de fois êtes vous allé manger…
3 fois par
jour ou
plus
2 fois
par jour
1 fois par
jour
4 à 6 fois
par
semaine
2 à 3 fois
par
semaine
1 fois par
semaine
1 fois
dans les
15 jours
Au restaurant
Jamais
au cours
des 15
derniers
jours
Chez des amis
Chez des membres de
votre famille
Dans un lieu de
restauration rapide
(McDonald, Quick, …)
Dans un restaurant
collectif (une cantine)
Q58.
Au cours des quinze derniers jours, combien de fois les achats alimentaires de votre foyer ont-ils été effectués…
Tous les
jours
4 à 6 fois
par
semaine
2 à 3 fois
par
semaine
1 fois par
semaine
1 fois dans
les 15
jours
En grande et moyenne surfaces,
supermarché, superette
Au marché
Jamais au
cours des 15
derniers
jours
En commerce de détail : épicerie,
poissonnerie, boucherie…SANS
compter la boulangerie
Dans la rue auprès d’un vendeur
ambulant
En commandant par téléphone ou par
Internet avec livraison à votre domicile :
livraison de produits alimentaires, de
pizza, etc.
Chez un producteur local
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•
AUTOCONSOMMATION AU COURS DES 15
Lesquels
ont
été
les
plus
fréquemment
consommés ?
________________________________________________
DERNIERS JOURS
________________________________________________
Q59.
Consommez-vous
des
aliments
que
vous
________________________________________________
produisez vous-même ? (fruits ou légumes cultivés par
Q61.
un membre du foyer ou animaux (volaille, lapins) élevés
en dehors de ceux cultivés dans votre jardin (donnés
Consommez-vous des fruits cultivés localement
par un membre du foyer)
par votre entourage, achetés chez un producteur
Oui, j’en produis et j’en consomme
local…)?
Oui
Oui, j’en produis mais je n’en consomme pas
Non, je n’en produis pas
Non
Si oui,
Au cours des 15 derniers jours, vous avez
consommé ces fruits (qu’ils soient frais, surgelés,
tel quel ou cuisinés en tarte, confiture,
compote…)…
Tous les jours
•
Si vous en produisez, que produisez-vous ?
•
________________________________________________
________________________________________________
________________________________________________
________________________________________________
•
Si vous en consommez, au cours des 15 derniers
jours, vous avez consommé ces aliments :
Tous les jours
4 à 6 fois par semaine
2 à 3 fois par semaine
4 à 6 fois par semaine
2 à 3 fois par semaine
1 fois par semaine
1 fois en 15 jours
Jamais
•
Lesquels
ont
été
les
plus
fréquemment
consommés ?
________________________________________________
________________________________________________
1 fois par semaine
________________________________________________
1 fois en 15 jours
Q62.
Jamais
Consommez-vous des volailles, des lapins ou
d’autres animaux élevés localement en dehors de votre
•
Lesquels
ont
été
les
plus
fréquemment
consommés ?
________________________________________________
élevage (donnés par votre entourage, achetés chez un
producteur local…)?
________________________________________________
Oui
________________________________________________
potager local en dehors de votre potager (donnés par
Si oui,
•
Au cours des 15 derniers jours, vous avez
consommé ces produits…
Tous les jours
votre entourage, achetés chez un producteur local…) ?
4 à 6 fois par semaine
Oui
2 à 3 fois par semaine
Q60.
Consommez-vous des légumes provenant d’un
Non
Si oui,
•
Au cours des 15 derniers jours, vous avez
consommé ces légumes (qu’ils soient frais,
surgelés ou en conserve)…
Tous les jours
Non
1 fois par semaine
1 fois en 15 jours
Jamais
•
2 à 3 fois par semaine
Lesquels
ont
été
les
plus
fréquemment
consommés ?
________________________________________________
1 fois par semaine
________________________________________________
1 fois en 15 jours
________________________________________________
4 à 6 fois par semaine
Jamais
Merci d’avoir bien voulu répondre à ce
questionnaire alimentaire
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N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et de vos commentaires sur cette
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Annexe 9 : Questionnaire de santé remis aux participants à l’étude.
Ēcole Supérieure
d'Ingénieurs de Poitiers
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement (LCEE)
Unité Mixte de Recherche CNRS N°6008
Faculté de Médecine et Pharmacie de Poitiers
QUESTIONNAIRE
SANTE
Impact sur la santé des teneurs élevées en sélénium,
constatées dans les eaux destinées
à la consommation humaine
de plusieurs communes du département de la Vienne
En partenariat avec les Collectivités concernées : les communes de Montmorillon et
Jouhet, les syndicats d’eau de Coussay-les-Bois, de Leignes-sur-Fontaine et de
Vicq-sur-Gartempe, le Conseil Général de la Vienne, l’Etat (DRASS PoitouCharentes)
QUESTIONNAIRE
SANTE
NOM, Prénom :
………………………………………………….
Date de remplissage :
……………………………
Nous vous remercions d’avoir accepté de participer à l’étude
SELENIUM et de répondre à ce questionnaire. Il nous permettra d’évaluer
votre niveau d’état de santé.
Ce questionnaire a été adapté du « questionnaire santé et soins
médicaux » réalisé par le CREDES (Centre de Recherche, d’Etude et de
Documentation en Economie de la Santé) et du « baromètre santé 2000 »
réalisé par le CFES (Comité français d’éducation pour la santé). Ce dernier
est utilisé pour des enquêtes nationales. Destiné à beaucoup de personnes
différentes, il ne peut pas correspondre à chacun individuellement. C’est
pourquoi il se peut que vous ne vous sentiez pas du tout concerné par
certaines questions. Néanmoins, répondez vous-même à toutes les
questions en cochant la case qui correspond le mieux à votre
situation. Si vous ne savez pas très bien comment répondre, choisissez
la réponse la plus proche de votre cas.
Les données seront, bien sûr, analysées de façon anonyme et
confidentielle. Nous vous rappelons que cette étude a fait l’objet d’une
autorisation de la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL).
Sommaire du questionnaire
Attitudes et opinions concernant votre environnement et votre santé ...... 3
Attitudes et opinions des consommations alimentaires........................... 6
Consultation médicale/hospitalisation .................................................. 9
Etat de santé.................................................................................... 9
Traitements médicamenteux ............................................................ 13
Questions pour les femmes .............................................................. 14
Questions pour les hommes ............................................................. 14
Poids et conduites alimentaires......................................................... 14
Tabac ............................................................................................ 15
Alcool ............................................................................................ 16
Suicide .......................................................................................... 16
Douleur ......................................................................................... 17
Accidents ....................................................................................... 17
Activités physiques ......................................................................... 18
Divers ........................................................................................... 18
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Q4.
Lorsque vous vous posez des questions sur la
ATTITUDES ET OPINIONS CONCERNANT VOTRE
santé (par exemple sur le tabac, l’alcool, les drogues
ENVIRONNEMENT ET VOTRE SANTE
illicites, la sexualité…), à qui en parlez-vous le plus
souvent ?
Q1.
Êtes-vous gêné par le bruit ?
_________________________________________________
Souvent
_________________________________________________
Parfois
_________________________________________________
Rarement
Jamais
Si souvent, parfois ou rarement,
•
Dans quel(s) lieu(x) êtes-vous principalement gêné
par le bruit?
À domicile
Sur le lieu de travail
Q5.
Si vous travaillez, êtes-vous très satisfait, plutôt
satisfait, plutôt pas satisfait ou pas du tout satisfait par
l’exercice de votre profession ?
Très satisfait
Plutôt satisfait
À l’école, au lycée, à l’université
Plutôt pas satisfait
Dans la rue
Pas du tout satisfait
Autres : ________________________________________
•
Quelle est la cause principale de ce bruit ?
Les voisins
Q6.
Des travaux
•
Qu’il est fatiguant nerveusement ?
Très
Plutôt
La circulation (voitures, motos, trains, avions, etc.)
Si vous travaillez, diriez-vous de votre emploi
Plutôt pas
Pas du tout
Les animaux
Autres : ________________________________________
Q2.
Avez-vous
l’impression
de
vivre
dans
un
•
Qu’il est fatiguant physiquement ?
Très
Plutôt
Plutôt pas
Pas du tout
environnement…
Très pollué
Q7.
Plutôt pollué
parents ou les adultes qui s’occupent de vous, diriez-
Plutôt pas pollué
vous qu’ils…
Pas du tout pollué
•
Veulent savoir où vous êtes et ce que vous faites
Très souvent
Assez souvent
Q3.
Selon
vous,
à
partir
de
quand
devient-il
dangereux pour la santé de fumer du haschisch ou du
cannabis ?
C’est dangereux dès qu’on essaye
Si vous avez moins de 25 ans, concernant vos
Parfois
Jamais
Vous félicitent
•
Très souvent
Assez souvent
Parfois
Jamais
C’est dangereux à partir du moment où on en fume de
•
Vous disent à quelle heure rentrer quand vous sortez
Très souvent
Assez souvent
temps en temps
Parfois
C’est dangereux à partir du moment où on en fume tous les
jours
•
Oublient vite un règlement qu’ils ont établi
Très souvent
Assez souvent
Ce n’est jamais dangereux pour la santé
Parfois
Autre : _________________________________________
Écoutent vos idées et vos opinions
•
Très souvent
Assez souvent
Je ne connais pas le produit
Parfois
Jamais
Jamais
Jamais
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Q8.
Parmi ces risques et maladies, pouvez-vous dire si vous les craignez, pour vous-même, pas du tout, peu, pas
mal ou beaucoup ?
Pas du tout
Peu
Pas mal
Beaucoup
Les accidents de sport et de loisirs
Les accidents à l’école, au lycée, à l’université, en dehors du sport
Les accidents de la circulation
La tuberculose
Les maladies dues à l’alcool
Le cancer
Les maladies cardiaques
Le sida
Le suicide
Les accidents du travail
Les maladies sexuellement transmissibles hors sida
Les accidents de la vie domestique à la maison ou autour
Les maladies respiratoires
La dépression
Les maladies dues au tabac
Les risques liés à des mauvaises habitudes alimentaires
Les risques liés à la consommation d’aliments transformés ou pollués
Les risques liés à la consommation d’eau du robinet
Le chômage
La guerre
Le risque nucléaire
La pollution de l’eau environnementale (eau de mer, eau des rivières…)
La pollution de l’eau du robinet
La pollution de l’air
Les nouvelles épidémies
L’insécurité
Le risque lié aux vaccinations
Q9.
Avez-vous le sentiment d’être informé sur les grands thèmes de santé suivants ?
Très mal
Plutôt mal
Plutôt bien
Très bien
informé
informé
informé
informé
L’alcool
Le tabac
Le cannabis
L’ecstasy
La contraception
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Très mal
Plutôt mal
Plutôt bien
Très bien
informé
informé
informé
informé
Le sida
La pollution de l’air
La pollution de l’eau environnementale (eau de mer,
La pollution de l’eau du robinet
L’alimentation
Les vaccinations
Le bon usage des médicaments
Les maladies sexuellement transmissibles en dehors
du sida
eau des rivières…)
Q10.
Pour chacune des formules proposées, dites si vous pensez que c’est tout à fait votre cas, à peu près votre cas
ou que cela n’est pas votre cas.
Cela n’est pas
À peu près
Tout à fait
votre cas
votre cas
votre cas
Je me trouve bien comme je suis
Je ne suis pas quelqu’un de facile à vivre
Au fond, je suis bien portant (au niveau de la santé pas du poids)
Je me décourage trop facilement
J’ai du mal à me concentrer
Je suis content(e) de ma vie de famille
Je suis à l’aise avec les autres
Pas du tout
Un peu
Beaucoup
Vous auriez du mal à monter un étage
Vous auriez du mal à courir une centaine de mètres
Vous avez eu des problèmes de sommeil
Vous avez eu des douleurs quelque part
Vous avez eu l’impression d’être fatigué(e)
Vous avez été triste ou déprimé(e)
Vous avez été tendu(e) ou nerveux (se)
Vous vous êtes retrouvé(e) avec des copains ou des gens de votre famille qui
Q11.
Q12.
Diriez-vous qu’aujourd’hui, au moment de cette enquête…
Diriez-vous qu’au cours des 8 derniers jours…
n’habitent pas chez vous
Vous avez eu des activités soit de groupe soit de loisirs comme des réunions,
des activités religieuses ou d’associations, aller au cinéma, faire du sport,
participer à des soirées
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ATTITUDES
ET
OPINIONS
DES
Q17.
À propos de votre alimentation, diriez-vous que
vous mangez de façon…
CONSOMMATIONS ALIMENTAIRES
Très équilibrée
Q13.
Lisez-vous
habituellement
les
informations
relatives à la composition du produit, qui sont sur les
emballages des aliments que vous achetez ?
Plutôt pas équilibrée
Pas du tout équilibrée
Systématiquement pour tous les produits
Systématiquement pour certains produits
Q18.
Rarement
Un moyen de conserver la santé
Un plaisir gustatif
Trouvez-vous ces informations…
Un bon moment à partager avec d’autres
Très faciles à comprendre
Une contrainte
Plutôt faciles à comprendre
Rien de particulier
Plutôt difficiles à comprendre
Autres : ________________________________________
Très difficiles à comprendre
Q19.
Q15.
Pour vous, manger représente avant tout…
Une chose indispensable pour vivre
Jamais
Q14.
Plutôt équilibrée
Parmi les sources suivantes, quelle est votre
PRINCIPALE source d’information sur l’alimentation ?
Vos amis, parents
Diriez-vous que vous aimez beaucoup, assez,
pas tellement ou pas du tout, faire la cuisine ?
Beaucoup
Assez
Le diététicien, nutritionniste
Pas tellement
L’infirmière
Pas du tout
Internet
Les journaux, magazines, livres
Le médecin
Si vous n’aimez pas tellement ou pas du tout,
pourquoi?
Par manque de connaissance, de savoir-faire
Le pharmacien
Parce qu’il faut y consacrer du temps (préparation,
Le professeur ou animateur de sport
nettoyage)
Le professeur ou enseignant (hors sport)
Par manque de motivation (pas envie, pas d’idée, solitude)
La radio
Par manque d’argent ou de produits alimentaires
La télévision
disponibles
Autre : _________________________________________
Parce qu’une autre personne fait très bien la cuisine dans
Le commerçant
le foyer
Q16.
Pour
vous,
qu’est-ce
qu’une
alimentation
équilibrée ?
Par manque de temps
Autres : ________________________________________
Alimentation variée, diversifiée, manger de tout
Manger en quantités raisonnables, ne pas faire d’excès
Q20.
Faire des repas réguliers (faire trois repas par jour…)
plus le choix de votre lieu d’achat de vos aliments ?
De manière générale, qu’est-ce qui détermine le
Ne pas grignoter entre les repas
La distance des lieux d’achats
Éviter certains aliments (ne pas manger trop gras, trop de
Les horaires d’ouverture
sel…)
Le prix
Favoriser certains aliments (il faut manger des légumes,
La qualité et la variété des produits
des fruits…)
La renommée du magasin ou du commerçant
Autre : _________________________________________
Autre : _________________________________________
Je ne sais pas
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Q21.
En général, quand vous souhaitez acheter un
Q27.
À votre avis, à quelle fréquence faut-il manger
produit alimentaire de qualité en grandes et moyennes
des produits laitiers (c’est-à-dire du lait, du fromage ou
surfaces, à quoi faites-vous le plus confiance…
des yaourts) pour être en bonne santé ?
À la marque du produit
__ fois par jour
Au label (Appellation d’origine contrôlée, médailles…)
__ fois par semaine
À la composition du produit
__ fois par mois
Au prix
Je ne sais pas
À l’enseigne du magasin (le nom du magasin)
Autre : _________________________________________
Q28.
De manière générale, pensez-vous que vous
mangez suffisamment de produits laitiers ?
Q22.
Oui
À votre avis, à quelle fréquence faut-il manger
Non
des fruits ou des légumes pour être en bonne santé ?
__ fois par jour
Q29.
__ fois par semaine
produits laitiers à cause de leur prix ?
__ fois par mois
Tout à fait
Plutôt
Je ne sais pas
Plutôt pas
Pas du tout
Q23.
Q30.
De manière générale, pensez-vous que vous
mangez suffisamment de légumes ?
Oui
Q24.
De manière générale, pensez-vous que vous
mangez trop de matières grasses ?
Non
Diriez-vous que vous ne mangez pas plus de
Diriez-vous que vous ne mangez pas plus de
Oui
Q31.
Non
De manière générale, pensez-vous que vous
légumes…
mangez trop de sucre, de sucreries ou de produits
•
Parce que c’est long à préparer ?
Tout à fait
Plutôt
sucrés ?
Plutôt pas
Pas du tout
•
À cause de leur prix ?
Tout à fait
Plutôt
Plutôt pas
Pas du tout
Oui
Q32.
De manière générale, pensez-vous que vous
mangez suffisamment d’aliments riches en fibres ?
Oui
Q25.
Non
Non
De manière générale, pensez-vous que vous
mangez suffisamment de fruits ?
Oui
Non
Sinon, pourquoi ne mangez-vous pas plus
d’aliments riches en fibres ?
_________________________________________________
_________________________________________________
Q26.
Diriez-vous que vous ne mangez pas plus de
_________________________________________________
fruits…
•
Parce que c’est long à préparer ? (À éplucher)
Tout à fait
Plutôt
Plutôt pas
Pas du tout
•
À cause de leur prix ?
Tout à fait
Plutôt
Plutôt pas
Pas du tout
Q33.
De manière générale, pensez-vous que vous
consommez trop de sel ?
Oui
Non
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Q34.
Quand vous composez vos menus, êtes-vous tout à fait, plutôt, plutôt pas, ou pas du tout, influencé par les
éléments suivants ?
Tout à fait
Plutôt
Plutôt pas
Pas du tout
Les habitudes du foyer
La santé
Le budget
Le temps de préparation
Vos goûts personnels
Q35.
Pensez-vous que l’alimentation ait un rôle très important, plutôt important, plutôt pas important, ou pas du tout
important, dans l’apparition…
Très
Plutôt
Plutôt pas
Pas du tout
important
important
important
important
Du cancer
Du diabète
De la décalcification des os (ostéoporose)
De l’arthrose (rhumatismes)
De la grippe
Des maladies cardio-vasculaires
De l’obésité
Vrai
Faux
Je ne sais pas
Les féculents font grossir
Certaines huiles sont plus grasses que d’autres
Les produits surgelés contiennent moins de vitamines que les produits frais
La margarine est moins grasse que le beurre
La viande rouge contient plus de fer que la viande blanche
Le poisson contient moins de protéines que la viande
Boire de l’eau fait maigrir
Seulement certaines eaux font maigrir
Les légumes secs sont des aliments «pauvres» en nutriments (éléments
Les fibres sont uniquement apportées par les fruits et les légumes
Un pain au chocolat apporte plus de calories que du pain avec un morceau de
Consommer au moins cinq fruits et légumes par jour protège du cancer
Il y a du sel dans les céréales du petit déjeuner
Q36.
Pour chacune des affirmations, cochez si elle est vraie ou fausse ?
nutritifs)
chocolat
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Q42.
Est-ce qu’au cours des 8 derniers jours, vous
CONSULTATION
avez dû rester chez vous ou faire un séjour en
MEDICALE/HOSPITALISATION
clinique ou à l’hôpital pour raison de santé (maladie
ou accident) ?
Q37.
Au cours des trois derniers mois, avez-vous
consulté un médecin (généraliste ou spécialiste) ?
Oui
Q38.
Oui, 1 à 4 jours
Non
Oui, 5 à 7 jours
Au cours des douze derniers mois, combien
de fois avez-vous consulté pour vous-même
ETAT DE SANTE
|__|__| fois
1 Un médecin généraliste
2 Un psychiatre, un psychanalyste ou psychologue
|__|__| fois
|__|__| fois
3 Un gynécologue
4 Un chirurgien dentiste (dentiste) ou orthodontiste
|__|__| fois
5 Un kinésithérapeute (kiné) ou masseur
|__|__| fois
|__|__| fois
6 Un homéopathe
7 Un homéopathe pour un de vos enfants
|__|__| fois
8 Un acupuncteur ou mésothérapeute ou ostéopathe
|__|__| fois
9 Un autre médecin (par exemple : dermatologue,
|__|__| fois
pédiatre…)
Précisez le type de médecin :_______________________
Q39.
votre
médecin
généraliste
vous
a
donné
des
Pour la pratique de l’exercice physique
Oui
Non
•
Dans le domaine de l’alimentation
Oui
Non
•
Concernant le bon usage du médicament
Oui
Non
•
Concernant les accidents de la vie courante
Oui
Non
Bon
Mauvais
Très mauvais
Q44.
Moyen
Pouvez-vous noter, entre 0 et 10, votre état de
santé ? (0=en très mauvaise santé, 10=en excellente
santé)
|__|__|
Q45.
Avez-vous déjà été opéré ?
Oui
Non
Si oui, précisez la nature des interventions :
1/ __________________________________________
3/ __________________________________________
4/ __________________________________________
5/ __________________________________________
Q46.
médecin généraliste a-t-il abordé avec vous la
question du tabac ?
Oui, à votre initiative
Des lunettes ou des lentilles Oui Non
Une prothèse auditive
Oui Non
Une prothèse dentaire fixe (couronne, bridge…)
Oui Non
•
Une prothèse dentaire amovible (dentier)
Oui Non
•
Un appareil de redressement dentaire
Oui Non
•
Oui, à son initiative
Portez-vous ?
•
•
•
Au cours de votre dernière visite, votre
Une autre prothèse (hanche, pile pour le cœur)
(précisez) :
Oui Non
______________________________________________
Non
Avez-vous parlé de votre alimentation au
cours de cette ou ces consultations ?
Oui
Comment est votre état de santé général ?
Très bon
2/ __________________________________________
•
Q41.
Q43.
Au cours de votre dernière visite, est-ce que
conseils… ?
Q40.
Non
Non
Q47.
Quelles maladies, troubles de la santé ou infirmités avez-vous actuellement ou avez-vous eu au cours de ces
douze derniers mois ?
Si oui,
cochez
cette
case
Depuis
combien
d’années
en êtesvous
atteint ?
Avez-vous
traité cette
maladie au
cours des
12 derniers
mois ?
Maladies ou problèmes cardio-vasculaires:
Hypertension artérielle
|__|__|
Angine de poitrine
|__|__|
Infarctus du myocarde
|__|__|
Troubles du rythme, palpitations, impression que le cœur s’emballe ou a
des ratés
Insuffisance cardiaque
|__|__|
|__|__|
Accident vasculaire cérébral (attaque)
Artérite des membres inférieurs
Varices, ulcère variqueux
Hémorroïdes
|__|__|
|__|__|
|__|__|
Autres problèmes cardio-vasculaires
Précisez : _______________________________________
Cancers : précisez la (les) localisation(s)
|__|__|
1/ _____________________________________________
2/ _____________________________________________
|__|__|
|__|__|
Bronchite chronique
|__|__|
Asthme
|__|__|
|__|__|
Sinusite aiguë
|__|__|
Rhinopharyngite, rhinite (non allergique), rhume
|__|__|
Rhinite allergique, rhume des foins
|__|__|
Angine
|__|__|
Otite aiguë
|__|__|
Grippe
|__|__|
|__|__|
|__|__|
Ulcère de l’estomac, du duodénum
|__|__|
Crampes, brûlures, douleurs d’estomac
|__|__|
Nausées, vomissements
|__|__|
Hernie hiatale
|__|__|
Trouble chronique du transit intestinal
avec séquelles
sans séquelles
|__|__|
|__|__|
Maladies ou problèmes pulmonaires :
Autres problèmes pulmonaires
Précisez : _______________________________________
Maladies ou problèmes ORL (nez, gorge, oreilles) :
Problème d’audition (surdité, totale ou partielle, unie ou bilatérale)
Précisez : _______________________________________
Autres problèmes ORL
Précisez : _______________________________________
Maladies ou problèmes digestifs
Diarrhée
Constipation
Maladie du foie (hépatite, stéatose, kyste, cirrhose…)
Précisez : _______________________________________
Autres problèmes digestifs
Précisez : _______________________________________
|__|__|
|__|__|
|__|__|
|__|__|
Si oui,
cochez
cette
case
Depuis
combien
d’années
en êtesvous
atteint ?
Avez-vous
traité cette
maladie au
cours des
12 derniers
mois ?
Maladies ou problèmes concernant la bouche et les dents
Goût métallique dans la bouche
|__|__|
Odeur alliacée de l’haleine
|__|__|
Caries
|__|__|
Abcès dentaire
|__|__|
|__|__|
Cheveux cassants
|__|__|
Pellicules dans les cheveux
|__|__|
Perte des cheveux
|__|__|
|__|__|
Tâches blanches sur les ongles
|__|__|
Fissures longitudinales sur les ongles
|__|__|
Lignes claires ou foncées sur les ongles
|__|__|
Cassures des ongles
|__|__|
Perte des ongles
|__|__|
|__|__|
Sciatique, lumbago, douleurs lombaires
|__|__|
Hernie discale
|__|__|
Ostéoporose
|__|__|
|__|__|
|__|__|
Infection urinaire, cystite
|__|__|
Perte involontaire d’urines
|__|__|
Odeur alliacée des urines
|__|__|
Maladies de la prostate (adénome ou hypertrophie)
|__|__|
Troubles des règles
|__|__|
Troubles liés à la ménopause
|__|__|
|__|__|
Hyperthyroïdie, goitre, hypothyroïdie ou autres affections de la
thyroïde
Précisez : _______________________________________
Diabète
|__|__|
|__|__|
Trop de lipides dans le sang : cholestérol, triglycérides…
|__|__|
Autres problèmes endocriniens ou métaboliques
Précisez : ___________________________________
|__|__|
Autres problèmes
Précisez : _______________________________________
Maladies ou problèmes concernant les cheveux
Autres problèmes
Précisez : _______________________________________
Maladies ou problèmes concernant les ongles
Autres problèmes
Précisez : _______________________________________
Maladies ou problèmes concernant les os et les articulations
Arthrose, rhumatisme
Précisez la (ou les) localisation(s) : ___________________
Autres problèmes concernant les os et articulations
Précisez : _______________________________________
Maladies ou problèmes urinaires ou génitaux
Autres problèmes urinaires ou génitaux
Précisez : _______________________________________
Maladies endocriniennes ou métaboliques
11
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Si oui,
cochez
cette
case
Depuis
combien
d’années
en êtesvous
atteint ?
Avez-vous
traité cette
maladie au
cours des
12 derniers
mois ?
Maladies ou problèmes oculaires
Glaucome, hypertension oculaire
|__|__|
Cataracte
|__|__|
Strabisme
|__|__|
|__|__|
|__|__|
Troubles du sommeil
|__|__|
Dépression nerveuse
|__|__|
Anxiété, troubles anxieux
|__|__|
|__|__|
|__|__|
|__|__|
Rougeur
|__|__|
Eczéma
|__|__|
Psoriasis
|__|__|
Dépigmentation
|__|__|
Jaunisse
|__|__|
Acné
|__|__|
Mycoses cutanées (mains, pieds, ongles, cuir chevelu…)
|__|__|
|__|__|
Crampes
|__|__|
Contractures
|__|__|
Besoin d’aide pour se lever d’une chaise
|__|__|
Autres précisez
|__|__|
Troubles de la vue comme myopie, presbytie…
Précisez : _______________________________________
Autres problèmes oculaires
Précisez : _______________________________________
Maladies ou problèmes nerveux ou psychiques
Autres problèmes psychiques
Précisez : _______________________________________
Maladies ou problèmes neurologiques
Migraines, maux de tête
Autres problèmes neurologiques
Précisez : _______________________________________
Maladies ou problèmes de peau
Autres problèmes de peau
Précisez : _______________________________________
Maladies ou troubles musculaires
Autres maladies ou problèmes de santé (y compris malformations, handicaps, infirmités) précisez
1/ _____________________________________________________
|__|__|
2/ _____________________________________________________
|__|__|
Q48.
Si vous n’avez rien coché dans le tableau ci-dessus, pour quelle raison ?
Je n’ai aucune maladie ou problème de santé
Je refuse de répondre à cette question
12
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TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX
Q49.
Au cours des dernières 24 heures, c'est-à-dire depuis hier à la même heure, avez-vous consommé des
médicaments ?
Ne pas oublier les somnifères, les antidouleurs, les pilules et autres contraceptifs, les médicaments injectés
(vaccins), les patchs (hormones, nicotine…), les crèmes et les pommades,…
Nom du produit (y compris le
dosage)
Q50.
Pour quelle maladie ou problème
de santé avez-vous pris ce
médicament ?
Quantité consommée depuis hier
à la même heure
Au cours des dernières 24 heures, c'est-à-dire depuis hier à la même heure, y a-t-il des médicaments que
vous n’avez pas pris alors que vous auriez dû les prendre ?
1/ __________________________________________________________________________________________________
2/ __________________________________________________________________________________________________
3/ __________________________________________________________________________________________________
4/ __________________________________________________________________________________________________
Q51.
Au cours des 12 derniers mois, avez-vous pris des antidépresseurs ?
Oui
Q52.
Non
Je ne sais plus
Au cours des 12 derniers mois, avez-vous pris des tranquillisants ou des somnifères ?
Oui
Non
Je ne sais plus
Si oui,
•
Au cours des 30 derniers jours, combien de fois avez-vous pris des tranquillisants ou des somnifères ?
Aucune fois
Plusieurs fois par semaine
Moins d’une fois par semaine
Quotidiennement ou presque
Une fois par semaine
Je ne sais plus
•
La dernière fois où vous avez pris des tranquillisants ou des somnifères, où vous les êtes-vous procurés ?
Ils restaient d’une prescription pour quelqu’un de votre
Ils ont été prescrits par un médecin
Directement auprès d’un pharmacien
famille
Ils restaient d’une ancienne prescription pour vous-même
Directement auprès de quelqu’un d’autre
Je ne sais plus
Q53.
Au cours des 12 derniers mois, avez-vous consommé des produits pour améliorer vos résultats ou vos
performances physiques ou intellectuelles ?
Oui
Non
Je ne sais plus
Si oui, lesquels ?
____________________________________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________________________________
Q54.
Avez-vous déjà bénéficié d’un dépistage du cancer du côlon et du rectum par recherche de sang dans les
selles (test Hémocult) ?
Oui
Non
Si oui, la dernière fois, c’était en quelle année ?
_________________________________________________
13
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QUESTIONS POUR LES FEMMES
Nous allons continuer à vous poser des questions
intimes. Vos réponses seront recueillies dans la plus
stricte confidentialité.
POUR
QUESTIONS POUR LES HOMMES
Q60.
Avez vous ou avez vous eu des problèmes de
stérilité?
Oui
LES FEMMES AYANT DES ENFANTS OU FEMMES
Non
AYANT DEJA EU DES RAPPORTS SEXUELS
Q55.
Au cours de votre vie, avez-vous déjà eu une
interruption volontaire de grossesse (IVG), que ce soit
POIDS ET CONDUITES ALIMENTAIRES
en prenant du RU ou en ayant une intervention
Q61.
Quand vous êtes-vous pesé pour la dernière
médicale ?
fois ?
Oui (en quelle année ____________________)
Il y a moins d’une semaine
Non
Entre une semaine et un mois
Entre un mois et trois mois
Q56.
Au cours de votre vie, avez-vous déjà eu une
Entre trois mois et six mois
ou plusieurs fausses couches ?
Entre six mois et un an
Oui (en quelle année ____________________)
Il y a plus d’un an
Non
Je ne sais plus
Q57.
Avez-vous eu une (ou plusieurs) grossesse(s)
Q62.
Vous trouvez-vous…
à risque (par exemple pour cause de diabète,
Beaucoup trop maigre
hypertension) ?
Un peu trop maigre
Oui (en quelle année ____________________)
A peu près du bon poids
Non
Un peu trop gros (se)
Beaucoup trop gros (se)
POUR TOUTES LES FEMMES
Q58.
Avez-vous déjà passé une mammographie
Non
Au cours des 12 derniers mois, est ce qu’il
vous est arrivé…
(radiographie des seins) ?
Oui
Q63.
•
De manger énormément avec de la peine à vous
arrêter
Jamais
Rarement
Je ne sais plus
Si oui,
•
La dernière fois, c’était en quelle année ?
______________
Assez souvent
•
Vous aviez passé cet examen…
Parce que vous aviez reçu un courrier de la Sécurité
•
De vous faire vomir volontairement
Jamais
Rarement
sociale dans le cadre d’un programme de dépistage
Assez souvent
Parce que vous l’aviez demandé à votre médecin
•
Parce que votre médecin vous avait dit qu’il était
Très souvent
Très souvent
De redouter de commencer à manger de peur de
ne pas pouvoir vous arrêter
Jamais
Rarement
nécessaire de le faire
Assez souvent
Autre : _________________________________
•
De manger en cachette
Jamais
Rarement
Q59.
Quand
votre
médecin
(généraliste
ou
Assez souvent
Très souvent
Très souvent
gynécologue) vous a-t-il fait ou prescrit pour la
dernière fois un frottis du col de l’utérus ?
Q64.
_____________________________________
un régime pour maigrir ?
•
Le médecin qui vous a prescrit cet examen était…
Un généraliste
Un gynécologue
Un gynécologue obstétricien
Un autre spécialiste : ______________________
Je ne sais plus
Au cours des 12 derniers mois, avez-vous fait
Oui
Non
Q71.
TABAC
Q65.
Selon vous, à partir de quand devient-il
dangereux pour la santé de fumer du tabac ?
C’est dangereux dès qu’on essaye
C’est dangereux à partir du moment où on en fume de
temps en temps
C’est dangereux à partir du moment où on en fume
tous les jours
Ce n’est jamais dangereux pour la santé
Autre : _________________________________
Je ne sais pas
Si vous ne fumez plus,
•
Depuis combien de temps avez-vous arrêté ?
_________________________________________
•
Quelles sont les principales raisons qui vous ont
poussé à arrêter de fumer ?
Naissance d’un enfant/une grossesse
Peur de tomber malade
Campagnes de lutte contre le tabagisme
Famille
Entourage autre que familial (amis, collègues)
Interdiction de fumer dans certains endroits
Prix des cigarettes
Événement de votre vie particulier (décès, séparation)
Q66.
À partir de combien de cigarettes par jour
pensez-vous que fumer soit dangereux pour la santé?
_____________________________________________
Avoir déjà une maladie ou problème de santé lié au
tabac
Avoir déjà une maladie ou problème de santé non lié
au tabac
Q67.
Est-ce que la fumée des autres vous gêne ?
Oui, beaucoup
Oui, un peu
Non, pas du tout
Proche ou ami atteint d’une maladie due au tabac
Se défaire de la dépendance
Avoir une bonne condition physique
Prise de conscience des conséquences du tabac sur la
santé
Q68.
Est-ce que vous fumez, ne serait-ce que de
temps en temps ?
Oui, vous fumez quotidiennement (au moins une
cigarette par jour)
Oui, vous fumez occasionnellement
Non, vous ne fumez plus
Eviter de gêner un proche ou son conjoint
Lassitude
Saturation générale à l’égard du tabac (image sociale,
enfant)
Odeur du tabac
Autre : _________________________________
Non, vous n’avez jamais fumé
Q72.
Si vous n’avez jamais fumé, vous pouvez passer à
la question 76.
Q69.
À quel âge avez-vous fumé votre première
Avez-vous déjà essayé d’arrêter de fumer ?
Oui
Non
Si oui,
•
Pourquoi ?
______________________________________________
cigarette ?
______________________________________________
Avant 15 ans
______________________________________________
Entre 15 et 20 ans
•
Entre 21 et 30 ans
Combien de fois en tout ? (tentative d’au moins
une semaine)
_________fois
Après 30 ans
•
Je ne sais plus
Q70.
À quel âge avez-vous commencé à fumer
régulièrement ?
Avant 15 ans
Entre 15 et 20 ans
Entre 21 et 30 ans
Après 30 ans
Je ne sais plus
Combien de temps a duré la tentative la plus
longue ?
_________________________________________
Q73.
Si vous fumez quotidiennement…
•
Depuis combien de temps fumez-vous ?
_________________________________________
•
Que fumez-vous ?
Des cigarettes et combien en moyenne par jour ?
|__|__| fois / jour
Du tabac à rouler et combien en moyenne par jour ?
|__|__| fois / jour
15
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Des cigares et combien en moyenne par jour ?
|__|__| fois / jour
La pipe et combien en moyenne par jour ?
|__|__| fois / jour
•
De la bière
Tous les jours
Plusieurs fois/semaine
1 fois/semaine
1 fois/mois
Moins d’1 fois/mois
Jamais
•
Q74.
Si vous fumez plus d’une cigarette par jour et
Des alcools forts (vodka, pastis, whisky coca,
planteur, punch…)
Tous les jours
Plusieurs fois/semaine
plus de 20 cigarettes par semaine, le matin, combien
1 fois/semaine
1 fois/mois
de
Moins d’1 fois/mois
Jamais
temps
après
votre
réveil
fumez-vous
votre
Dans les 5 premières minutes
•
D’autres alcools (cidre, champagne, porto…)
Tous les jours
Plusieurs fois/semaine
Entre 6 et 30 minutes
1 fois/semaine
1 fois/mois
Entre 31 et 60 minutes
Moins d’1 fois/mois
Jamais
première cigarette ?
Après 60 minutes
Q77.
Q75.
Si
vous
êtes
fumeur,
avez-vous
envie
Avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer
votre consommation de boissons alcoolisées ?
Oui
d’arrêter de fumer ?
Oui
Non
Non
Si oui,
•
Avez-vous le projet d’arrêter…
Dans le mois à venir
Q78.
Votre entourage vous a-t-il déjà fait des
remarques au sujet de votre consommation ?
Oui
Non
Dans les 6 prochains mois
Dans les 12 prochains mois
Dans un avenir non déterminé
•
Q79.
Avez-vous déjà eu l’impression que vous
buviez trop ?
Envisagez-vous d’arrêter de fumer seul ou avec
l’aide d’un médecin ?
Seul
Oui
Non
Avec l’aide d’un médecin
Q80.
Autre : _________________________________
matin pour vous sentir en forme ?
Je ne sais pas
Avez-vous déjà eu besoin d’alcool dès le
Oui
•
Comment envisagez-vous d’arrêter de fumer ?
Arrêt volontaire radical
Arrêt volontaire par réduction progressive de la
consommation
Q81.
Non
À partir de combien de verres d’alcool
consommés par jour, pensez-vous qu’[une femme ;
un homme] qui boit quotidiennement met sa santé en
Psychothérapie ou soutien psychologique
Acupuncture
danger?
pour une femme : ___________
Auriculothérapie
pour un homme : ___________
Gomme à mâcher
Patch antitabac
Autres : ________________________________
SUICIDE
Je ne sais pas
Q82.
Au cours des 12 derniers mois, avez-vous
pensé au suicide ?
Oui
ALCOOL
Q76.
Au cours des 12 derniers mois, avez-vous
bu ?
Non
Si oui, en avez-vous parlé à quelqu’un ?
Oui
Non
•
Du vin (blanc, rosé, rouge)
Tous les jours
Plusieurs fois/semaine
Si oui, à qui en avez-vous parlé ?
______________________________________________
1 fois/semaine
1 fois/mois
______________________________________________
Moins d’1 fois/mois
Jamais
16
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Q83.
Au cours de votre vie, avez-vous fait une
tentative de suicide ?
Oui
Q90.
Si à l’hôpital, cette douleur a-t-elle été prise
en compte et soulagée par l’équipe soignante ?
Non
Oui, rapidement
Oui, mais avec du retard
Si non, vous pouvez passer à la question 87. Si oui,
si cela n’est pas trop difficile pour vous, nous allons
vous poser quelques questions sur vos tentatives de
suicide.
Q84.
Q91.
C’était quand la dernière fois ? (le mois et
l’année)
_________________________________________
Si autre que à l’hôpital,
•
Avez-vous attendu que cela passe ?
Oui
Non
•
Avez-vous essayé de vous soigner vous-même ?
Oui
Non
•
Êtes-vous allé consulter ?
Oui
Non
•
Avez-vous été hospitalisé ?
Oui
Non
Combien de fois cela vous est-il arrivé ?
_______fois
Q85.
Non
Pouvez-vous préciser :
Q92.
•
Êtes-vous allé à l’hôpital ?
Oui
Non
voir ?
•
Avez-vous été suivi par un médecin ou un « psy »
après votre tentative de suicide ?
Oui
Non
Kinésithérapeute
En avez-vous parlé à une autre personne qu’un
médecin ou un « psy »
Oui
Non
Autres : ________________________________
Q86.
•
Si vous avez consulté, qui êtes-vous allé
Médecin généraliste
Dentiste
Q93.
Avez-vous été très satisfait, plutôt satisfait,
plutôt pas satisfait ou pas du tout satisfait du
DOULEUR
Q87.
Au cours des 12 derniers mois, avez-vous
traitement reçu pour soulager cette douleur ?
Très satisfait
Plutôt satisfait
souffert d’une douleur difficile à supporter ?
Plutôt pas satisfait
Oui, qu’une fois
Pas du tout satisfait
Oui, plusieurs fois
Non
Je ne me rappelle pas
ACCIDENTS
Q94.
Si vous n’avez souffert d’aucune douleur, vous
pouvez passer à la question 94.
Au cours des 12 derniers mois, combien
d’accidents
avez-vous
eu
ayant
entraîné
une
consultation chez un médecin ou dans un hôpital ?
Q88.
Avez-vous souffert d’une…
_________________________________________
Douleur physique
Douleur morale
Q95.
Q89.
La dernière fois que vous avez eu mal, où
Si une fois au moins, parmi ces accidents, au
cours des 12 derniers mois, était-ce…
étiez-vous ?
Un accident de piéton
Chez vous ou chez des proches
Un accident de vélo
Dans la rue ou dans un lieu public
Un accident de moto, mobylette, scooter
Sur votre lieu de travail
Un accident de roller/patins à roulettes
À l’hôpital
Un accident de skate
Autre : _________________________________
Un accident de voiture
Je ne sais plus
Un accident de travail ou d’atelier
Un accident de sport ou de loisirs autre que vélo, roller
et skate
17
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Un accident domestique (à la maison ou autour)
Q101.
Un accident à l’école, au lycée, à l’université en dehors
physique pour être en bonne santé ?
du sport
|__|__| heure(s) par jour
Autres
(notamment
les
bagarres,
les
chutes) :
_________________________________________
Combien de temps faut-il avoir une activité
|__|__| heure(s) par semaine
|__|__| heure(s) par mois
Je ne sais pas
ACTIVITES PHYSIQUES
DIVERS
AU COURS DES QUINZE DERNIERS JOURS
Q96.
Q102.
A quelle fréquence prenez-vous des bains ?
Au cours des quinze derniers jours, avez-
Tous les jours
Plusieurs fois/semaine
vous pratiqué au moins un sport (y compris travail de
1 fois/semaine
1 fois/mois
force, jardinage, marche à pied) ?
Moins d’1 fois/mois
Jamais
Oui
Non
Q97.
Quel était ce sport (ou ces sports) ?
______________________________________________
______________________________________________
______________________________________________
Q98.
Combien
d’heures
de
sport
avez-vous
pratiquées au cours de ces quinze derniers jours ?
|__|__| heures
Q103.
vous
Parmi les propositions suivantes, pouvezdonner
en
général
la
(ou
les)
raison(s)
A
quelle
fréquence
prenez-vous
des
douches ?
Tous les jours
Plusieurs fois/semaine
1 fois/semaine
1 fois/mois
Moins d’1 fois/mois
Jamais
Q99.
Combien de temps, en moyenne, restez-vous
dans l’eau ?
|__|__| minutes
Combien de temps, en moyenne, restez-vous
sous l’eau ?
|__|__| minutes
principales(s) qui vous motive(nt) le plus à pratiquer
un sport ?
Pour le plaisir
Pour la santé
Merci d’avoir bien voulu répondre à ce
questionnaire
Pour maigrir
Pour vous muscler
Pour rencontrer des amis
Pour gagner (par esprit de compétition)
Parce ce que vous y êtes obligés (parents, école,
famille, médecin)
Autre(s) : ____________________________________
______________________________________________
Q100.
À votre avis, à quelle fréquence faut-il avoir
une activité physique pour être en bonne santé ?
__ fois par jour
__ fois par semaine
__ fois par mois
Je ne sais pas
18
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Annexe 10 : Instructions remises aux participants pour le recueil des ongles
INSTRUCTIONS ET CONSEILS POUR LE RECUEIL DES
ONGLES
Le sélénium est un oligoélément présent dans le corps humain qui est
nécessaire à la vie. On le trouve dans tous les aliments et dans l’eau en quantité plus
ou moins importante. Il possède des propriétés bénéfiques sur la santé mais il peut
être toxique lorsqu’il est trop abondant dans la ration alimentaire.
Plusieurs méthodes de dosage semblent refléter l’imprégnation corporelle en
sélénium des individus : parmi elles, figurent le dosage de sélénium dans le sang et
dans les ongles. Nous avons choisi le dosage dans les ongles car cette méthode
nous paraît plus acceptable (moins contraignante).
Cependant, plusieurs précautions doivent être respectées pour que les résultats
soient valides :
o Il est nécessaire que nous ayons une longueur suffisante d’ongles
c’est pourquoi nous vous demandons d’attendre au minimum 1 mois
pendant lequel vous devrez laisser pousser vos ongles avant de
les couper pour les mettre de côté aux dates indiquées sur le
calendrier.
o L’application de produits sur les ongles peut gêner le dosage de
sélénium à cause d’interactions entre ce produit et le sélénium. Ainsi,
nous vous demanderons d’éviter l’utilisation de vernis à ongle, de
dissolvant ou de quelqu’autre produit que ce soit. Si un des orteils
possède une mycose traitée ou non, nous vous demandons de ne pas
fournir les coupures d’ongles de cet orteil.
o Il est également souhaitable que vous évitiez d’utiliser des limes à
ongles.
NB : Si toutefois vous avez appliqué un produit sur tous vos ongles, nous
vous remercions de le signaler par une note sur le sachet.
Instructions pour le prélèvement :
o lavez vous les pieds avec de l’eau,
o séchez les bien avec une serviette propre,
o coupez les ongles dans un lieu propre avec une paire de ciseaux ou un
coupe ongles nettoyé,
o mettez les dans le sachet plastique qui vous est fourni,
o notez sur ce sachet plastique : votre nom et prénom ainsi que la
date de coupe.
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement - Unité Mixte de Recherche CNRS N° 6008
40 Avenue du Recteur Pineau – 86022 Poitiers Cedex – Tél : 05-49-45-34-05
52
Annexe 11 : Exemple de calendrier fourni aux participants à l’étude
OCTOBRE 2005
NOVEMBRE 2005
DECEMBRE 2005
JANVIER 2006
FEVRIER 2006
MARS 2006
1 S
1 M
1 J
1 D
1 M
1 M
2 D
2 M
2 V
2 L
2 J
2 J
3 L
3 J
3 S
3 M
3 V
3 V
4 M
4 V
4 D
4 M
4 S
4 S
5 M
5 S
5 L
5 J
5 D
5 D
6 J
6 D
6 M
6 V
6 L
6 L
7 V
7 L
7 M
7 S
7 M
7 M
8 S
8 M
8 J
8 D
8 M
8 M
9 D
9 M
9 V
9 L
DISTRIBUTION
9 J
9 J
10 L
10 J
10 S
10 M
10 V
10 V
11 M
11 V Questionnaire
11 D
11 M
11 S
11 S
12 M
12 S
alimentaire
12 L
12 J
12 D
12 D
13 J
13 D
13 M
13 V
Questionnaire
13 L
13 L
14 V
14 L
14 M
14 S
alimentaire
14 M
14 M
15 S
15 M
15 J
15 D
15 M
15 M
16 D
16 M
16 V
16 L
16 J
16 J
17 L
17 J
17 S
17 M
17 V
17 V
18 M
18 V
18 D
18 M
18 S
18 S
19 M
19 S
19 L
19 J Couper vos ongles
19 D
19 D
20 J
20 D
Journées
20 M
20 V
de pieds
20 L
20 L
PRINTEMPS
21 V
21 L
dupliquées
21 M
HIVER
21 S
21 M
21 M
22 S
22 M
d'automne
22 J
22 D
Journées
22 M
22 M Questionnaire
23 D
23 M
23 V
23 L
dupliquées
23 J
23 J
de santé
24 L
24 J
COLLECTE
24 S
24 M
d'hiver
24 V
24 V
25 M
25 V
25 D
25 M
25 S
25 S
26 M
26 S
26 L
26 J
COLLECTE
26 D
26 D
27 J
27 D
27 M
27 V
27 L
27 L
28 V
28 L
28 M
28 S
28 M
28 M
29 S
29 M
29 J
29 D
29 M
30 D
30 M
30 V
30 L
30 J
31 L
31 S
31 M
31 V
Choisir 1 jour pour remplir le questionnaire alimentaire (se référer au document "instructions et conseils pour le recueil des journées dupliquées" : 1ère étape)
Choisir 2 jours pour effectuer 2 journées dupliquées, de préférence les plus proches du jour de collecte
(se référer au document "instructions et conseils pour le recueil des journées dupliquées")
Laisser pousser vos ongles de pieds ! (se référer au document "instructions et conseils pour le recueil des ongles")
Choisir 1 jour pour remplir le questionnaire de santé
Vacances scolaires
COLLECTE : jour de collecte par l'équipe de recherche
DISTRIBUTION : jour de distribution du matériel nécessaire par l'équipe de recherche
53
Annexe 12 : Valeurs des apports séléniés quotidiens des sujets exposés estimés via la
méthode des journées dupliquées
Identification
du sujet
Saison
Journée dupliquée
Apports séléniés
(µg.j-1.kg-1)
σ répétabilité
σ justesse
σtotal
1
Automne
Jour 2
0,98
0,03
0,13
0,16
1
Automne
Jour 1
0,73
0,02
0,09
0,11
2
Automne
Jour 2
0,80
0,02
0,10
0,12
2
Automne
Jour 1
0,60
0,02
0,08
0,09
3
Automne
Jour 2
0,76
0,01
0,10
0,10
3
Automne
Jour 1
1,09
0,03
0,14
0,17
4
Automne
Jour 2
1,49
0,04
0,19
0,23
4
Automne
Jour 1
1,28
0,03
0,17
0,20
5
Automne
Jour 2
1,80
0,05
0,23
0,29
5
Automne
Jour 1
1,32
0,04
0,17
0,21
6
Automne
Jour 2
2,06
0,04
0,27
0,30
6
Automne
Jour 1
1,89
0,03
0,25
0,28
7
Automne
Jour 2
1,09
0,03
0,14
0,17
7
Automne
Jour 1
1,33
0,03
0,17
0,20
8
Automne
Jour 2
0,66
0,02
0,09
0,10
8
Automne
Jour 1
0,70
0,03
0,09
0,12
10
Automne
Jour 2
0,94
0,01
0,12
0,13
10
Automne
Jour 1
0,61
0,02
0,08
0,09
11
Automne
Jour 2
0,87
0,01
0,11
0,13
11
Automne
Jour 1
0,93
0,04
0,12
0,16
12
Automne
Jour 2
0,91
0,01
0,12
0,13
12
Automne
Jour 1
0,78
0,03
0,10
0,13
13
Automne
Jour 2
0,77
0,01
0,10
0,11
13
Automne
Jour 1
0,67
0,02
0,09
0,10
14
Automne
Jour 2
1,03
0,04
0,13
0,17
14
Automne
Jour 1
0,43
0,02
0,06
0,08
15
Automne
Jour 2
0,41
0,01
0,05
0,06
15
Automne
Jour 1
0,80
0,01
0,10
0,12
16
Automne
Jour 2
0,49
0,03
0,06
0,09
16
Automne
Jour 1
0,66
0,02
0,09
0,11
17
Automne
Jour 2
1,04
0,01
0,13
0,14
17
Automne
Jour 1
0,47
0,01
0,06
0,07
18
Automne
Jour 2
2,73
0,03
0,35
0,38
18
Automne
Jour 1
1,68
0,04
0,22
0,26
19
Automne
Jour 2
1,15
0,03
0,15
0,18
19
Automne
Jour 1
1,08
0,03
0,14
0,17
21
Automne
Jour 2
0,92
0,01
0,12
0,13
21
Automne
Jour 1
0,86
0,02
0,11
0,13
22
Automne
Jour 2
1,01
0,02
0,13
0,16
22
Automne
Jour 1
0,72
0,02
0,09
0,12
23
Automne
Jour 2
1,17
0,02
0,15
0,18
23
Automne
Jour 1
1,14
0,03
0,15
0,18
24
Automne
Jour 2
0,47
0,02
0,06
0,08
24
Automne
Jour 1
0,38
0,01
0,05
0,06
25
Automne
Jour 2
1,96
0,02
0,26
0,27
25
Automne
Jour 1
0,72
0,04
0,09
0,14
26
Automne
Jour 2
1,35
0,03
0,18
0,21
26
Automne
Jour 1
1,41
0,03
0,18
0,21
27
Automne
Jour 2
0,56
0,02
0,07
0,09
27
Automne
Jour 1
0,57
0,03
0,07
0,11
54
28
Automne
Jour 2
0,64
0,02
0,08
0,11
28
Automne
Jour 1
0,67
0,02
0,09
0,11
30
Automne
Jour 2
0,89
0,03
0,12
0,15
30
Automne
Jour 1
1,04
0,03
0,14
0,17
31
Automne
Jour 2
0,81
0,02
0,11
0,12
31
Automne
Jour 1
0,78
0,02
0,10
0,12
32
Automne
Jour 2
0,74
0,03
0,10
0,12
32
Automne
Jour 1
0,79
0,02
0,10
0,12
33
Automne
Jour 2
1,21
0,04
0,16
0,19
33
Automne
Jour 1
0,62
0,01
0,08
0,09
34
Automne
Jour 2
0,84
0,02
0,11
0,13
34
Automne
Jour 1
1,58
0,02
0,21
0,23
35
Automne
Jour 2
1,15
0,02
0,15
0,17
35
Automne
Jour 1
0,57
0,02
0,07
0,09
36
Automne
Jour 2
0,70
0,01
0,09
0,10
36
Automne
Jour 1
0,65
0,02
0,08
0,10
37
Automne
Jour 2
1,28
0,02
0,17
0,18
37
Automne
Jour 1
0,81
0,03
0,10
0,13
39
Automne
Jour 2
0,83
0,03
0,11
0,14
39
Automne
Jour 1
0,86
0,04
0,11
0,15
40
Automne
Jour 2
1,18
0,03
0,15
0,19
40
Automne
Jour 1
1,31
0,03
0,17
0,20
41
Automne
Jour 2
1,31
0,04
0,17
0,21
41
Automne
Jour 1
0,60
0,01
0,08
0,09
1
Ete
Jour 2
0,81
0,02
0,11
0,13
1
Ete
Jour 1
0,88
0,04
0,12
0,15
2
Ete
Jour 1
0,74
0,04
0,10
0,13
3
Ete
Jour 2
0,71
0,03
0,09
0,12
3
Ete
Jour 1
0,95
0,03
0,12
0,16
4
Ete
Jour 2
1,12
0,05
0,15
0,19
4
Ete
Jour 1
0,73
0,04
0,09
0,13
5
Ete
Jour 2
0,87
0,03
0,11
0,14
5
Ete
Jour 1
0,72
0,03
0,09
0,12
6
Ete
Jour 2
1,49
0,02
0,19
0,22
6
Ete
Jour 1
0,98
0,05
0,13
0,18
7
Ete
Jour 2
0,63
0,02
0,08
0,11
7
Ete
Jour 1
1,06
0,06
0,14
0,20
8
Ete
Jour 2
0,57
0,03
0,07
0,10
8
Ete
Jour 1
1,24
0,05
0,16
0,21
9
Ete
Jour 2
0,74
0,01
0,10
0,10
9
Ete
Jour 1
1,13
0,04
0,15
0,19
10
Ete
Jour 2
1,36
0,07
0,18
0,24
10
Ete
Jour 1
1,30
0,05
0,17
0,22
11
Ete
Jour 2
0,65
0,02
0,08
0,10
11
Ete
Jour 1
1,34
0,05
0,17
0,23
12
Ete
Jour 2
0,28
0,01
0,04
0,04
12
Ete
Jour 1
0,44
0,01
0,06
0,07
14
Ete
Jour 2
0,74
0,03
0,10
0,12
14
Ete
Jour 2
0,42
0,02
0,05
0,07
15
Ete
Jour 2
0,76
0,04
0,10
0,14
15
Ete
Jour 1
1,62
0,04
0,21
0,25
16
Ete
Jour 2
0,69
0,02
0,09
0,11
55
16
Ete
Jour 1
0,96
0,03
0,13
0,15
17
Ete
Jour 2
0,83
0,05
0,11
0,16
17
Ete
Jour 1
0,91
0,06
0,12
0,18
18
Ete
Jour 2
1,69
0,03
0,22
0,25
18
Ete
Jour 1
1,33
0,06
0,17
0,23
19
Ete
Jour 2
1,40
0,04
0,18
0,22
19
Ete
Jour 1
1,11
0,05
0,14
0,20
21
Ete
Jour 2
0,89
0,02
0,12
0,14
21
Ete
Jour 1
1,05
0,02
0,14
0,16
22
Ete
Jour 2
1,16
0,05
0,15
0,20
22
Ete
Jour 1
0,82
0,05
0,11
0,15
23
Ete
Jour 2
0,55
0,02
0,07
0,09
23
Ete
Jour 1
1,26
0,04
0,16
0,20
24
Ete
Jour 2
0,81
0,01
0,11
0,11
24
Ete
Jour 1
0,25
0,01
0,03
0,05
25
Ete
Jour 2
1,13
0,04
0,15
0,19
25
Ete
Jour 1
0,56
0,02
0,07
0,09
26
Ete
Jour 2
1,61
0,05
0,21
0,25
26
Ete
Jour 1
0,92
0,03
0,12
0,15
27
Ete
Jour 2
0,80
0,04
0,10
0,14
27
Ete
Jour 1
0,94
0,04
0,12
0,16
28
Ete
Jour 2
0,91
0,03
0,12
0,15
28
Ete
Jour 1
1,87
0,06
0,24
0,30
30
Ete
Jour 2
0,76
0,03
0,10
0,12
30
Ete
Jour 1
1,01
0,05
0,13
0,18
31
Ete
Jour 2
1,27
0,05
0,17
0,21
31
Ete
Jour 1
1,22
0,06
0,16
0,22
32
Ete
Jour 2
0,89
0,04
0,12
0,16
32
Ete
Jour 1
0,83
0,03
0,11
0,14
33
Ete
Jour 2
0,43
0,01
0,06
0,07
33
Ete
Jour 1
0,26
0,01
0,03
0,04
34
Ete
Jour 2
1,63
0,09
0,21
0,30
34
Ete
Jour 1
1,28
0,06
0,17
0,23
35
Ete
Jour 2
0,70
0,02
0,09
0,11
35
Ete
Jour 1
1,19
0,03
0,16
0,19
37
Ete
Jour 2
0,55
0,03
0,07
0,10
37
Ete
Jour 1
0,86
0,04
0,11
0,15
39
Ete
Jour 2
0,99
0,02
0,13
0,15
39
Ete
Jour 1
0,98
0,02
0,13
0,15
40
Ete
Jour 2
0,95
0,04
0,12
0,16
40
Ete
Jour 1
1,17
0,04
0,15
0,20
41
Ete
Jour 2
1,00
0,03
0,13
0,16
41
Ete
Jour 1
0,81
0,04
0,11
0,14
1
Hiver
Jour 2
0,89
0,02
0,12
0,13
1
Hiver
Jour 1
1,13
0,13
0,15
0,27
2
Hiver
Jour 2
0,50
0,01
0,07
0,07
2
Hiver
Jour 1
0,78
0,02
0,10
0,12
3
Hiver
Jour 2
1,19
0,02
0,15
0,18
3
Hiver
Jour 1
1,81
0,02
0,23
0,26
4
Hiver
Jour 2
0,77
0,02
0,10
0,12
4
Hiver
Jour 1
0,76
0,03
0,10
0,13
5
Hiver
Jour 2
1,34
0,05
0,17
0,23
56
5
Hiver
Jour 1
1,26
0,02
0,16
0,19
6
Hiver
Jour 2
0,95
0,02
0,12
0,15
6
Hiver
Jour 1
0,81
0,02
0,10
0,12
7
Hiver
Jour 2
0,77
0,01
0,10
0,11
7
Hiver
Jour 1
1,09
0,02
0,14
0,16
8
Hiver
Jour 2
1,25
0,02
0,16
0,19
8
Hiver
Jour 1
0,63
0,01
0,08
0,10
9
Hiver
Jour 2
0,55
0,03
0,07
0,11
9
Hiver
Jour 1
1,52
0,03
0,20
0,22
10
Hiver
Jour 2
0,99
0,01
0,13
0,14
10
Hiver
Jour 1
0,97
0,03
0,13
0,16
11
Hiver
Jour 2
0,94
0,01
0,12
0,13
11
Hiver
Jour 1
1,10
0,03
0,14
0,17
12
Hiver
Jour 2
0,63
0,01
0,08
0,09
12
Hiver
Jour 1
0,95
0,01
0,12
0,14
13
Hiver
Jour 2
0,57
0,02
0,07
0,09
13
Hiver
Jour 1
0,83
0,02
0,11
0,13
14
Hiver
Jour 2
0,48
0,03
0,06
0,09
14
Hiver
Jour 1
0,71
0,01
0,09
0,10
15
Hiver
Jour 2
0,29
0,00
0,04
0,04
15
Hiver
Jour 1
0,52
0,01
0,07
0,08
16
Hiver
Jour 2
0,82
0,02
0,11
0,13
16
Hiver
Jour 1
1,14
0,01
0,15
0,16
17
Hiver
Jour 2
1,59
0,02
0,21
0,23
17
Hiver
Jour 1
1,32
0,04
0,17
0,21
18
Hiver
Jour 2
1,30
0,04
0,17
0,21
18
Hiver
Jour 1
1,34
0,03
0,17
0,20
19
Hiver
Jour 2
1,11
0,02
0,14
0,17
19
Hiver
Jour 1
0,91
0,03
0,12
0,15
21
Hiver
Jour 2
1,20
0,02
0,16
0,17
21
Hiver
Jour 1
0,88
0,02
0,11
0,13
22
Hiver
Jour 2
1,62
0,03
0,21
0,24
22
Hiver
Jour 1
1,07
0,05
0,14
0,18
23
Hiver
Jour 2
0,94
0,02
0,12
0,14
23
Hiver
Jour 1
0,51
0,02
0,07
0,08
24
Hiver
Jour 2
1,04
0,02
0,13
0,15
24
Hiver
Jour 1
0,72
0,01
0,09
0,10
25
Hiver
Jour 2
0,83
0,01
0,11
0,12
25
Hiver
Jour 1
0,50
0,02
0,06
0,08
26
Hiver
Jour 2
1,13
0,03
0,15
0,18
26
Hiver
Jour 1
1,48
0,01
0,19
0,20
27
Hiver
Jour 2
0,95
0,01
0,12
0,14
27
Hiver
Jour 1
0,75
0,02
0,10
0,12
28
Hiver
Jour 2
0,44
0,02
0,06
0,07
28
Hiver
Jour 1
0,65
0,02
0,08
0,10
30
Hiver
Jour 2
2,01
0,07
0,26
0,33
30
Hiver
Jour 1
0,81
0,02
0,11
0,12
31
Hiver
Jour 2
1,28
0,03
0,17
0,20
31
Hiver
Jour 1
1,28
0,06
0,17
0,23
32
Hiver
Jour 2
0,93
0,03
0,12
0,15
32
Hiver
Jour 1
0,95
0,02
0,12
0,15
33
Hiver
Jour 2
0,45
0,02
0,06
0,08
57
33
Hiver
Jour 1
0,45
0,02
0,06
0,08
34
Hiver
Jour 2
0,96
0,04
0,12
0,16
34
Hiver
Jour 1
0,88
0,01
0,11
0,12
35
Hiver
Jour 2
0,74
0,05
0,10
0,15
35
Hiver
Jour 1
0,66
0,02
0,09
0,11
36
Hiver
Jour 2
0,75
0,02
0,10
0,11
36
Hiver
Jour 1
0,76
0,01
0,10
0,11
37
Hiver
Jour 2
0,55
0,02
0,07
0,09
37
Hiver
Jour 1
1,17
0,02
0,15
0,17
39
Hiver
Jour 2
0,70
0,02
0,09
0,11
39
Hiver
Jour 1
0,71
0,03
0,09
0,12
40
Hiver
Jour 2
1,44
0,02
0,19
0,21
40
Hiver
Jour 1
1,43
0,02
0,19
0,21
41
Hiver
Jour 2
0,82
0,01
0,11
0,12
41
Hiver
Jour 1
1,00
0,02
0,13
0,15
1
Printemps
Jour 2
0,82
0,02
0,11
0,13
1
Printemps
Jour 1
0,84
0,02
0,11
0,13
2
Printemps
Jour 2
0,81
0,04
0,11
0,14
2
Printemps
Jour 1
0,94
0,01
0,12
0,13
3
Printemps
Jour 2
0,75
0,02
0,10
0,11
3
Printemps
Jour 1
0,92
0,03
0,12
0,15
4
Printemps
Jour 2
0,76
0,04
0,10
0,14
4
Printemps
Jour 1
0,81
0,01
0,10
0,11
5
Printemps
Jour 2
1,14
0,06
0,15
0,21
5
Printemps
Jour 1
0,87
0,01
0,11
0,13
6
Printemps
Jour 2
0,97
0,05
0,13
0,17
6
Printemps
Jour 1
0,60
0,04
0,08
0,12
7
Printemps
Jour 2
1,24
0,04
0,16
0,20
7
Printemps
Jour 1
0,63
0,03
0,08
0,11
8
Printemps
Jour 2
0,96
0,03
0,12
0,15
8
Printemps
Jour 1
0,78
0,03
0,10
0,14
9
Printemps
Jour 2
0,49
0,01
0,06
0,08
9
Printemps
Jour 1
0,49
0,03
0,06
0,09
10
Printemps
Jour 2
0,90
0,03
0,12
0,15
10
Printemps
Jour 1
1,01
0,03
0,13
0,16
11
Printemps
Jour 2
0,69
0,03
0,09
0,12
11
Printemps
Jour 1
1,21
0,04
0,16
0,20
12
Printemps
Jour 2
0,29
0,01
0,04
0,05
12
Printemps
Jour 1
0,52
0,02
0,07
0,08
13
Printemps
Jour 2
0,72
0,04
0,09
0,14
13
Printemps
Jour 1
0,58
0,03
0,07
0,10
14
Printemps
Jour 2
0,70
0,02
0,09
0,11
14
Printemps
Jour 1
0,42
0,02
0,05
0,07
15
Printemps
Jour 2
0,66
0,03
0,09
0,12
15
Printemps
Jour 1
0,64
0,04
0,08
0,13
16
Printemps
Jour 2
0,38
0,01
0,05
0,06
16
Printemps
Jour 1
0,49
0,01
0,06
0,08
17
Printemps
Jour 2
0,93
0,02
0,12
0,14
17
Printemps
Jour 1
0,91
0,05
0,12
0,16
18
Printemps
Jour 2
1,30
0,06
0,17
0,22
18
Printemps
Jour 1
2,38
0,12
0,31
0,43
19
Printemps
Jour 2
1,18
0,05
0,15
0,21
58
19
Printemps
Jour 1
1,39
0,06
0,18
0,24
21
Printemps
Jour 2
1,02
0,01
0,13
0,14
21
Printemps
Jour 1
0,99
0,03
0,13
0,16
22
Printemps
Jour 2
1,06
0,06
0,14
0,20
22
Printemps
Jour 1
0,92
0,03
0,12
0,15
23
Printemps
Jour 2
1,01
0,06
0,13
0,19
23
Printemps
Jour 1
0,46
0,01
0,06
0,07
24
Printemps
Jour 2
0,71
0,03
0,09
0,12
24
Printemps
Jour 1
0,43
0,02
0,06
0,07
25
Printemps
Jour 2
0,59
0,03
0,08
0,10
25
Printemps
Jour 1
1,38
0,07
0,18
0,25
26
Printemps
Jour 2
1,23
0,03
0,16
0,19
26
Printemps
Jour 1
0,77
0,05
0,10
0,15
27
Printemps
Jour 2
1,52
0,05
0,20
0,25
27
Printemps
Jour 1
0,81
0,00
0,11
0,11
28
Printemps
Jour 2
2,13
0,10
0,28
0,38
28
Printemps
Jour 1
1,26
0,07
0,16
0,23
30
Printemps
Jour 2
0,78
0,02
0,10
0,13
30
Printemps
Jour 1
0,89
0,03
0,12
0,15
31
Printemps
Jour 2
1,32
0,06
0,17
0,23
31
Printemps
Jour 1
1,37
0,01
0,18
0,18
32
Printemps
Jour 2
0,67
0,03
0,09
0,12
32
Printemps
Jour 1
1,10
0,03
0,14
0,17
33
Printemps
Jour 2
0,35
0,02
0,05
0,06
33
Printemps
Jour 1
0,52
0,02
0,07
0,08
34
Printemps
Jour 2
1,02
0,04
0,13
0,18
34
Printemps
Jour 1
1,02
0,08
0,13
0,21
35
Printemps
Jour 2
0,55
0,02
0,07
0,10
35
Printemps
Jour 1
0,77
0,03
0,10
0,13
36
Printemps
Jour 2
0,60
0,03
0,08
0,10
36
Printemps
Jour 1
0,77
0,04
0,10
0,14
37
Printemps
Jour 2
0,60
0,02
0,08
0,10
37
Printemps
Jour 1
0,55
0,04
0,07
0,11
39
Printemps
Jour 2
0,68
0,02
0,09
0,11
39
Printemps
Jour 1
1,15
0,03
0,15
0,18
40
Printemps
Jour 2
1,35
0,06
0,18
0,24
40
Printemps
Jour 1
1,23
0,08
0,16
0,24
41
Printemps
Jour 2
0,80
0,04
0,10
0,15
41
Printemps
Jour 1
0,74
0,03
0,10
0,13
59
Annexe 13 : Valeurs des concentrations séléniées des coupures d’ongles des sujets
participants à l’étude
Identification du sujet
campagne
[Se] des coupures d'ongles (µg.kg-1)
σ répétabilité
σ justesse
σtotal
1
1
916,77
14,48
73,34
87,83
1
2
663,29
12,34
53,06
65,40
2
1
548,04
8,49
43,84
52,34
2
2
659,52
9,43
52,76
62,19
3
1
425,73
5,79
34,06
39,85
3
2
497,55
11,74
39,80
51,55
4
1
503,33
5,23
40,27
45,50
4
2
455,66
9,98
36,45
46,43
5
1
575,96
8,06
46,08
54,14
5
2
572,45
6,30
45,80
52,09
6
1
766,28
7,51
61,30
68,81
6
2
903,59
12,02
72,29
84,30
7
1
452,72
15,39
36,22
51,61
7
2
456,06
7,02
36,48
43,51
8
1
1491,62
16,86
119,33
136,19
8
2
1249,01
13,61
99,92
113,53
9
1
447,59
19,11
35,81
54,92
9
2
513,11
10,47
41,05
51,52
10
1
547,58
3,50
43,81
47,31
10
2
589,05
0,88
47,12
48,01
11
1
721,16
25,31
57,69
83,01
11
2
755,85
17,46
60,47
77,93
12
1
541,84
2,17
43,35
45,51
12
2
680,74
8,10
54,46
62,56
13
1
689,62
18,69
55,17
73,86
14
1
571,35
18,80
45,71
64,51
14
2
663,29
8,76
53,06
61,82
15
1
617,82
5,56
49,43
54,99
15
2
726,95
8,87
58,16
67,03
16
1
520,03
13,99
41,60
55,59
16
2
455,72
9,07
36,46
45,53
17
1
703,30
1,27
56,26
57,53
17
2
557,83
12,66
44,63
57,29
18
1
610,53
30,65
48,84
79,49
18
2
835,87
14,54
66,87
81,41
19
1
808,40
17,62
64,67
82,30
19
2
664,35
16,74
53,15
69,89
20
1
681,95
9,34
54,56
63,90
20
2
500,88
12,32
40,07
52,39
21
1
568,09
10,74
45,45
56,18
21
2
631,54
11,24
50,52
61,76
22
1
579,37
17,84
46,35
64,19
22
2
644,71
12,06
51,58
63,63
23
1
655,21
25,49
52,42
77,90
23
2
782,65
20,51
62,61
83,12
24
1
650,26
18,66
52,02
70,68
24
2
695,16
10,71
55,61
66,32
25
1
634,19
20,61
50,74
71,35
25
2
544,25
12,84
43,54
56,38
26
1
794,07
8,02
63,53
71,55
60
26
2
820,81
12,97
65,66
78,63
27
1
543,53
14,57
43,48
58,05
27
2
496,61
3,87
39,73
43,60
28
1
524,80
12,65
41,98
54,63
28
2
612,29
5,63
48,98
54,62
29
1
357,83
14,67
28,63
43,30
30
1
719,99
33,34
57,60
90,93
30
2
535,56
18,74
42,84
61,59
31
1
441,47
12,18
35,32
47,50
31
2
491,57
3,79
39,33
43,11
32
1
509,10
15,27
40,73
56,00
32
2
626,98
24,89
50,16
75,05
33
1
689,35
15,03
55,15
70,18
33
2
761,96
41,83
60,96
102,79
34
1
469,19
14,26
37,54
51,80
34
2
523,71
15,45
41,90
57,35
35
1
501,09
7,32
40,09
47,40
35
2
533,23
6,72
42,66
49,38
36
1
583,82
6,01
46,71
52,72
37
1
413,14
14,91
33,05
47,97
37
2
463,31
8,94
37,07
46,01
39
1
646,99
14,95
51,76
66,71
39
2
545,64
9,06
43,65
52,71
40
1
846,82
19,73
67,75
87,48
40
2
609,36
13,10
48,75
61,85
41
1
520,14
8,37
41,61
49,99
41
2
603,87
8,94
48,31
57,25
51
1
825,55
21,55
66,04
87,59
51
2
669,25
4,08
53,54
57,62
52
1
557,47
17,00
44,60
61,60
52
2
452,97
10,33
36,24
46,57
53
1
643,42
15,06
51,47
66,53
53
2
442,26
16,28
35,38
51,66
54
1
551,74
13,35
44,14
57,49
54
2
549,82
7,81
43,99
51,79
55
1
633,21
18,68
50,66
69,34
55
2
656,43
16,61
52,51
69,12
56
1
575,51
12,37
46,04
58,41
57
1
657,92
9,61
52,63
62,24
57
2
514,96
7,93
41,20
49,13
58
1
518,79
11,57
41,50
53,07
58
2
389,45
9,23
31,16
40,39
59
1
468,13
9,03
37,45
46,49
59
2
368,37
9,17
29,47
38,64
60
1
374,04
17,65
29,92
47,58
60
2
400,39
10,53
32,03
42,56
62
1
806,13
9,43
64,49
73,92
62
2
688,53
7,78
55,08
62,86
63
1
596,70
14,02
47,74
61,76
63
2
509,90
14,74
40,79
55,53
64
1
460,96
5,07
36,88
41,95
65
1
764,97
6,12
61,20
67,32
61
65
2
600,17
18,61
48,01
66,62
66
1
437,61
12,65
35,01
47,66
66
2
532,11
14,69
42,57
57,25
67
1
810,73
27,48
64,86
92,34
67
2
536,26
10,78
42,90
53,68
68
1
533,36
11,47
42,67
54,14
68
2
473,85
7,11
37,91
45,02
69
1
827,46
20,36
66,20
86,55
69
2
551,50
7,94
44,12
52,06
70
1
673,29
20,87
53,86
74,74
70
2
462,28
11,46
36,98
48,45
71
1
582,47
7,28
46,60
53,88
71
2
488,22
5,32
39,06
44,38
72
1
779,75
12,63
62,38
75,01
72
2
618,04
7,91
49,44
57,35
73
1
468,51
11,48
37,48
48,96
73
2
530,97
25,22
42,48
67,70
74
1
402,19
10,50
32,18
42,67
74
2
584,08
16,88
46,73
63,61
75
1
619,04
17,83
49,52
67,35
75
2
459,86
7,31
36,79
44,10
76
1
779,55
19,57
62,36
81,93
76
2
508,01
17,78
40,64
58,42
77
1
564,34
12,87
45,15
58,01
77
2
513,55
13,81
41,08
54,90
78
1
681,64
6,48
54,53
61,01
78
2
621,45
12,49
49,72
62,21
79
1
583,33
10,50
46,67
57,17
79
2
727,59
20,95
58,21
79,16
80
1
763,02
17,55
61,04
78,59
80
2
576,67
18,05
46,13
64,18
81
1
460,14
14,68
36,81
51,49
81
2
682,44
16,79
54,60
71,38
82
1
833,89
17,01
66,71
83,72
82
2
758,25
15,17
60,66
75,83
83
1
522,94
12,13
41,83
53,97
83
2
453,89
11,17
36,31
47,48
84
1
498,32
13,36
39,87
53,22
84
2
467,50
13,74
37,40
51,14
85
1
569,89
14,99
45,59
60,58
85
2
447,56
11,28
35,81
47,08
86
1
595,63
8,52
47,65
56,17
86
2
586,87
16,20
46,95
63,15
87
1
693,79
5,00
55,50
60,50
87
2
550,67
12,61
44,05
56,66
88
1
521,47
7,56
41,72
49,28
88
2
366,88
8,25
29,35
37,60
89
1
461,76
10,30
36,94
47,24
89
2
453,92
16,11
36,31
52,43
90
1
600,27
7,14
48,02
55,16
90
2
456,46
16,80
36,52
53,31
62
Annexe 14 : Valeurs des concentrations séléniées des coupures d’ongles des femmes
non exposées
Num_ro campagne série d'analyse 1
σ répétabilité σ justesse
σtotal
série d'analyse 2
σ répétabilité σ justesse
σtotal
51
1
825,55
21,55
66,04
87,59
666,79
9,07
46,68
55,74
51
2
669,25
4,08
53,54
57,62
675,27
17,69
47,27
64,96
55
1
633,21
18,68
50,66
69,34
586,75
13,44
41,07
54,51
55
2
656,43
16,61
52,51
69,12
676,79
1,02
47,38
48,39
60
1
374,04
17,65
29,92
47,57
393,34
13,37
27,53
40,91
60
2
400,39
10,53
32,03
42,56
416,74
13,46
29,17
42,63
62
1
806,13
9,43
64,49
73,92
643,18
13,06
45,02
58,08
62
2
688,53
7,78
55,08
62,86
708,78
6,45
49,61
56,06
65
1
764,97
6,12
61,20
67,32
652,93
9,34
45,70
55,04
65
2
600,17
18,61
48,01
66,62
658,23
4,41
46,08
50,49
67
1
810,73
27,48
64,86
92,34
659,62
6,93
46,17
53,10
67
2
536,26
10,78
42,90
53,68
585,09
15,15
40,96
56,11
69
1
827,46
20,36
66,20
86,56
670,83
20,59
46,96
67,55
69
2
551,50
7,94
44,12
52,06
586,44
8,44
41,05
49,50
70
1
673,29
20,87
53,86
74,73
549,73
6,87
38,48
45,35
70
2
462,28
11,46
36,98
48,44
510,13
5,76
35,71
41,47
72
1
779,75
12,63
62,38
75,01
666,60
10,20
46,66
56,86
72
2
618,04
7,91
49,44
57,35
708,35
8,43
49,58
58,01
75
2
459,86
7,31
36,79
44,10
463,21
9,13
32,43
41,55
76
1
779,55
19,57
62,36
81,93
589,16
2,95
41,24
44,19
76
2
508,01
17,78
40,64
58,42
512,86
12,00
35,90
47,90
77
1
564,34
12,87
45,15
58,02
547,86
14,03
38,35
52,38
78
1
681,64
6,48
54,53
61,01
658,80
19,43
46,12
65,55
78
2
621,45
12,49
49,72
62,21
629,76
6,49
44,08
50,57
79
1
583,33
10,50
46,67
57,17
714,67
9,79
50,03
59,82
79
2
727,59
20,95
58,21
79,16
726,21
6,46
50,83
57,30
80
1
763,02
17,55
61,04
78,59
661,92
6,95
46,33
53,28
80
2
576,67
18,05
46,13
64,18
592,39
6,52
41,47
47,98
82
1
833,89
17,01
66,71
83,72
655,72
9,57
45,90
55,47
82
2
758,25
15,17
60,66
75,83
739,42
8,43
51,76
60,19
83
1
522,94
12,13
41,83
53,96
601,91
10,83
42,13
52,97
83
2
453,89
11,17
36,31
47,48
478,62
10,86
33,50
44,37
85
1
569,89
14,99
45,59
60,58
490,49
7,60
34,33
41,94
85
2
447,56
11,28
35,81
47,09
473,37
5,59
33,14
38,72
86
1
595,63
8,52
47,65
56,17
596,92
50,74
41,78
92,52
86
2
586,87
16,20
46,95
63,15
655,76
26,49
45,90
72,40
87
1
693,79
5,00
55,50
60,50
731,15
47,23
51,18
98,41
87
2
550,67
12,61
44,05
56,66
549,06
33,33
38,43
71,76
63
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement
Ecole Doctorale Ingénierie Chimique Biologique et Géologique
Valorisation des compétences
Nouveau chapitre de thèse
Présentation des travaux de thèse de
Emmanuelle Barron
intitulés
Mesure de l’exposition au sélénium :
évaluations chimique et épidémiologique
auprès de sujets alimentés par une eau potable
à teneur élevée, dans la Vienne.
Sélénium
Différences ?
Risques ?
Sélénium
Mentor :
François Baty-Sorel
Maison d’Entrepreneuriat
Tuteurs :
Sylvie Rabouan
Virginie Migeot
Professeur en Physico-Chimie
Maître de Conférences Universitaire – Praticien Hospitalier en
Santé publique, Epidémiologie
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement – UMR CNRS 6008
Ecole Supérieure
d'Ingénieurs de Poitiers
1
Présentation du sujet ................................................................................................3
Présentation du laboratoire d’accueil......................................................................4
Mon parcours jusqu’à la thèse .................................................................................6
La thèse......................................................................................................................7
1) Chronologie .................................................................................................................... 7
2) Travaux mis en oeuvre ................................................................................................... 8
Autres .......................................................................................................................12
1) Enseignements.............................................................................................................. 12
2) Journées Information Eaux........................................................................................... 12
3) Communication, Publication ........................................................................................ 13
2
Présentation du sujet
Le sélénium est un élément minéral (comme le calcium ou le magnésium) présent, entre
autres, dans les aliments.
Il est nécessaire pour vivre mais il peut devenir toxique si la dose ingérée est trop grande.
Les autorités ont donc fixé une norme limite de qualité que les producteurs d’eaux potables ne
doivent pas dépasser (10 microgrammes de sélénium par litres (µg/L) d’eau). En France, la
majorité des eaux de consommation est conforme à cette réglementation. Cependant, plusieurs
collectivités du département de la Vienne sont desservies par une eau contenant
(naturellement) entre 10 et 20 µg/L de sélénium.
Une étude a donc été demandée par la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales
(DRASS, représentée par Mr Parnaudeau, Ingénieur d’Etudes Sanitaires à la Direction
Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales DDASS) pour déterminer si la population
qui réside dans ces communes encourt un risque de surexposition au sélénium.
Cette demande est à l’origine de ma thèse.
L’objectif est d’apporter, aux experts de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des
Aliments (Afssa) des éléments d’information pertinents, s’appuyant sur un exemple concret,
pour prendre leur décision.
En effet, plusieurs éléments laissent supposer que la limite en vigueur en France est
exigeante :
- les autorités accordent des dérogations pour une concentration séléniée dans l’eau
jusqu’à 20 µg/L sans aucune restriction d’usage ;
- la norme en vigueur aux Etats-Unis est de 50 µg/L.
De plus, paradoxalement, plusieurs arguments montrent que cette exposition ne serait pas
néfaste mais plutôt bénéfique pour la santé :
- il est reconnu que le sélénium possède des propriétés antioxydantes (lutte contre des
éléments qui détruisent les cellules de l’organisme) et les recherches concernant son
champ d’application en santé publique ne cessent de croître, que ce soit d’un point de
vue préventif (en cancérologie notamment) ou curatif (par exemple pour les maladies
neurodégénératives). Certains auteurs pensent que pour exercer ces propriétés, une
dose moyenne de 200 µg/j est nécessaire
- le sélénium entre dans la composition de plusieurs spécialités (à vertus antioxydantes)
vendues librement en pharmacie (exemples : Multivitamine UPSA® et Oenobiol
Solaire®) et contenant pour la plupart entre 30 et 100 µg de sélénium par jour de
traitement.
Cette thèse contribue à l’amélioration des connaissances sur le sélénium.
3
Présentation du laboratoire d’accueil
L’Ecole Supérieure d’Ingénieurs de Poitiers (ESIP) dirigée par B. Legube fait partie de
l’Université de Poitiers. Six laboratoires de recherche s’articulent autour de l’ESIP dont le
Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement (LCEE, Unité Mixte de Recherche
Centre National pour la Recherche Scientifique) (également dirigé par B. Legube).
Au début de ma thèse, le LCEE comportait trois équipes :
- l’équipe « Microbiologie » (localisée dans un bâtiment différent de l’ESIP, dirigée par
J. Frère) qui travaille sur la thématique des légionelles,
- l’équipe « Matières Organiques Naturelles » qui étudie la matière organique de l’eau
(dirigé par J-P. Croué),
- l’équipe « Oxydation en milieu aqueux dilué » (dirigée par N. Karpel Vel Leitner) qui
étudie divers procédés d’oxydation en vue de l’élimination de polluants organiques
lors du traitement des eaux. Ma directrice de thèse (S. Rabouan) appartient à cette
équipe.
Parallèlement à cela, ma directrice de thèse enseigne la physico-chimie à la faculté de
Médecine Pharmacie de l’Université de Poitiers. Ma co-directrice de thèse est également
enseignante en épidémiologie à la faculté de Médecine Pharmacie (V. Migeot, MCU-PH).
Le sujet de ma thèse n’adhère à aucun thème de recherche des trois équipes présentées. Il
s’agit d’une thématique nouvelle au sein du laboratoire.
Elle est issue de l’intérêt et de la motivation de ma directrice de thèse (S. Rabouan) pour
développer la recherche dans le domaine de l’eau et de la santé, de la collaboration possible
avec ma co-directrice de thèse (V. Migeot), de la problématique du sélénium dans le
département de la Vienne et du soutien précieux du directeur du LCEE (B. Legube).
Au cours de ma thèse, V. Migeot a été intégrée au LCEE (après examen de commission du
CNRS) en vue de la création d’une nouvelle équipe « Eau et santé » pour développer ce thème
de recherche.
L’organigramme du LCEE est en pleine évolution et devrait aboutir à la composition du
LCME (Laboratoire de Chimie et Microbiologie de l’Eau) présentée dans l’organigramme 1.
4
Faculté de
Médecine et
Pharmacie
École Supérieure
d’Ingénieurs de
Poitiers
Doyen R. Gil
Dirigé par B. Legube
Laboratoire de Chimie et Microbiologie de l’Eau
(LCME, ex LCEE) UMR CNRS 6008
Dirigé par B. Legube
Equipe chimie
Equipe
microbiologie
4 thèmes
- Oxydation en milieu aqueux dilué
- Matières Organiques Naturelles
- Microbiologie
- Eau et santé
Ma co-directrice de thèse
V. MIGEOT (Médecin, Maître de
Conférences Universitaire-Praticien
Hospitalier en Santé publiqueEpidémiologie)
Ma directrice de thèse
S. RABOUAN (Pharmacien,
Professeur en Physico-Chimie)
Moi
Organigramme 1 : Organisation actuelle de mon équipe de recherche et
organisation officielle du LCME à partir de janvier 2008.
5
Mon parcours jusqu’à la thèse
Mon cursus universitaire a commencé par des études de pharmacie qui, dans la plupart des
cas, prédestinent à travailler dans une officine. Mais les stages effectués en ce lieu m’ont
déçus et je n’ai pas trouvé la motivation pour continuer dans cette voie.
J’ai donc opté pour l’option industrie en 5ème année. Celle-ci comprend un stage dans un
laboratoire de recherche que j’ai effectué à la faculté de Pharmacie, en Chimie Analytique,
avec S. Rabouan. Le projet m’a plu.
J’ai donc ensuite approfondi cette expérience de recherche en DEA, dans l’équipe Oxydation
en milieu aqueux dilué du LCEE (toujours encadrée par S. Rabouan). Mon sujet, plutôt
fondamental, portait sur la réaction d’ozonation de la progestérone.
A la fin du DEA, S. Rabouan m’a proposé le sujet de thèse ici présenté. Celui-ci est à
l’intersection de mes aspirations car :
- il est dans le domaine de la santé publique, thème ayant un lien avec mes études, vers
lequel je souhaiterai me diriger dans l’avenir ;
- il s’agit d’une recherche appliquée qui a plus de sens pour moi que la recherche
fondamentale ;
- il est transdisciplinaire : en effet, le sujet demande des compétences en chimie
analytique mais aussi en analyse statistique/traitement des données, domaine vers
lequel j’ai hésité à m’orienter lors du choix de mes études supérieures.
6
La thèse
1) Chronologie
24 nov 2004 :
présentation
intermédiaire à
Mr Parnaudeau*
3 mars 2005 :
présentation du
protocole à Mr
Parnaudeau*
16 mai 2005 :
présentation du
protocole aux
élus
2005
1 oct 2004
30 sept 2005 :
réunion avec les
élus (sélection des
participants)
31 août 2005
Etude préliminaire
2-3 nov 2005 :
réunion avec les
participants
1 nov 2005
2007
2006
2008
THESE
Collecte des échantillons
Conception du protocole
Préparation à la mise en
place
- Bibliographie
- Recherche d’axe d’étude
- Choix des méthodes
Mise en place
- Achat de matériel
- Dossiers de demande
d’autorisation réglementaire
- Rédaction de documents
- Montage vidéo
- Etablissement du profil de
l’échantillon
Réalisation
- Mise au point de la
méthode de dosage du
sélénium
- Sélection des
participants
- Planification du projet
- Achat de matériel
- Collecte des échantillons
- Préparation des échantillons
- Réflexion sur le traitement des
données
- Informatisation des données
Rédaction
Bibliographie, suivi du budget
*Mr Parnaudeau : Ingénieur d’Etudes Sanitaires à la DDASS, commanditaire de l’étude
7
2) Travaux mis en oeuvre
La thèse a nécessité :
- un travail de bibliographie :
Avant de commencer cette thèse, le sélénium n’était pour moi qu’un élément minéral. Je
me suis donc documentée pour connaître cet élément et cerner le sujet. Pour cela, j’ai
utilisé Internet et en particulier des moteurs de recherche comme science direct1, scopus2
et pubmed3.
Grâce à mes capacités à aller dans le détail mais également à un esprit de
synthèse, et un besoin de « maîtriser » un sujet pour me l’approprier pour pouvoir
ensuite transmettre l’information aisément (par écrit ou oralement), j’ai recherché
un maximum d’informations sur le sélénium ayant trait au sujet (réceptivité).
-
effectuer des choix :
o choix du protocole à mettre en place : il a fallu concevoir un protocole
expérimental pour permettre de répondre à la question de la DRASS.
Seulement 2 consignes principales devaient être respectées :
effectuer une estimation des apports alimentaires séléniés de la
population,
respecter le budget.
N’ayant aucune expérience dans ce domaine, je me suis documentée sur des situations
similaires à notre problématique ou sur les études épidémiologiques effectuées sur le
sélénium. Celles-ci sont très nombreuses. Il a donc fallu faire un tri en répondant par
exemple aux questions suivantes : pertinence des résultats ? réalisation du protocole ?
respect du budget ?
Mes encadrantes et moi avons fait appel à des ressources humaines extérieures lorsque
nous ne possédions pas les connaissances ou l’expérience permettant de faire le choix
le plus approprié à la situation, ou lorsque nous avons voulu approfondir une « piste »
de recherche.
Ainsi, par exemple, nous avons rencontré des chercheurs de l’INRA pour discuter de
la méthode à appliquer pour estimer les apports quotidiens séléniés (P. Verger et J-C.
Leblanc).
Nous avons également rencontré le Dr Gaucher pour étudier la faisabilité d’un
protocole sur la relation sélénium-eczéma. Ce projet n’a pu aboutir à cause de moyen
financier insuffisant.
Cet appel d’aide extérieure montre mon côté réfléchie et perfectionniste pour
améliorer mon travail en m’aidant de l’expériences des autres. Ce souci de
fiabilité l’emporte sur ma « réserve » pour prendre contacts (mail, téléphone), et
effectuer des échanges professionnels (réunion).
Ceci suppose également des capacités d’écoute (réceptivité) et de remise en cause
(toujours dans un souci de perfectionnisme et fiabilité). J’ai également besoin de
prendre du recul (je ne suis pas faite pour le travail en urgence !) pour prendre
les éléments en compte et être force de propositions.
Le choix du protocole finalement proposé à la DDASS a été fait collectivement avec
mes encadrantes
1
http://www.sciencedirect.com/
http://www.scopus.com
3
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez/
2
8
o Choix de la méthode de dosage du sélénium :
Le sélénium est présent à l’état de trace dans nos échantillons. Nous avons fait appel à
des spécialistes du dosage de sélénium pour choisir la méthode possédant le meilleur
rapport sensibilité/coût. Nous avons rencontré M. Potin-Gautier qui nous a présenté
l’équipe du laboratoire UT2A (Laboratoire d’Ultra Traces Analyses Aquitaine, Pau),
en particulier F. Séby avec qui j’ai mis au point la méthode de préparation des
échantillons.
Cette capacité à m’intégrer ponctuellement dans un environnement m’est
possible grâce à ma tolérance, ma discrétion et ma sociabilité. J’ai également
besoin de travailler dans un environnement calme où règne la bonne ambiance
(quitte à faire des efforts (esprit de conciliation) !).
o Choix du matériel :
Le budget ne nous permettant pas de dépenses inutiles, il a fallu définir précisément
les besoins pour éviter le gaspillage, et choisir le meilleur rapport qualité/prix. J’ai
donc effectué des choix de matériel sur les catalogues de fournisseurs (papier ou en
ligne). J’ai également contacté des fournisseurs pour avoir des renseignements et/ou
des conseils pour rechercher le type de matériel le plus adapté en fonction de
l’utilisation et des contraintes (ex : budget).
De plus, il a fallu suivre certaines règles comme rédiger un appel d’offre lorsque le
montant estimé était supérieur à une certaine valeur, se plier au mode de gestion du
laboratoire et du CNRS. Par exemple, l’achat d’enveloppes T (fournitures
inhabituelles au laboratoire) a posé quelques problèmes. En effet, la poste prélève
automatiquement en fonction du nombre de retour de lettres tandis que le CNRS ne
paie que par chèque. Finalement, nous avons dû nous tourner vers l’achat
d’enveloppes pré-timbrées.
Toujours grâce à mon côté perfectionniste, les choix à effectuer sont réfléchis
en fonction des besoins et des contraintes (respect des procédures établies et du
budget).
-
-
-
Gérer un budget
Ce projet a été financé par diverses collectivités et administrations : la DRASS, le
Conseil Général de la Vienne, et les collectivités concernées. Le budget a été fixé dès
le début de l’étude pour les 3 ans de recherche. Ce projet a également été intégré au
« programme eaux ». Ce programme, développé dans le cadre des laboratoires de
l'Université de Poitiers, fait partie du XIIème Contrat de Plan Etat Région (CPER). Il
s’agit d’un programme transversal de recherche appliquée sur l’eau piloté par le
LCEE. Dix-sept actions scientifiques du programme ont été regroupées en deux axes
de recherche :
Technologies innovantes de traitement des eaux (INNOV’EAUX) (traitement des eaux
destinées à la consommation humaine, dépollution des effluents industriels,
distribution des eaux en réseau),
Ressources en eau (RES’EAUX).
Cette intégration a permis de recevoir un budget supplémentaire.
La prévision budgétaire à laquelle j’ai participé a été effectuée au début de l’étude.
Puis, j’ai veillé à ce que ces prévisions soient respectées en réalisant un tableau de
suivi (Excel). J’ai effectuée la gestion par thème des dépenses : afin qu’un thème ne
devienne pas déficitaire, il a fallu ajuster les répartitions initialement prévues.
9
-
Rédiger des documents
o Dossiers d’autorisation réglementaire : la réalisation d’études portant sur les
personnes nécessite plusieurs autorisations. Dans notre cas, l’accord du
CCTIRS (Comité Consultatif sur le Traitement de l’Information en matière de
Recherche dans le domaine de la Santé) et de la CNIL (Commission Nationale
de l’Informatique et des Libertés) étaient nécessaires. Nous avons donc
effectué les démarches pour obtenir les dossiers adéquates (sites Internet) puis
nous les avons rédigés.
Cette expérience m’a permis d’acquérir des connaissances et des
compétences dans le domaine de l’épidémiologie en particulier la démarche
législative nécessaire pour obtenir les autorisations lors de la réalisation
d’études épidémiologiques. J’ai également appris à rédiger ces documents.
o Documents divers pour les sujets participants à l’étude (sujets exposés et non
exposés) :
Documents obligatoires (pour obtenir les autorisations) : lettres
d’information, consentement éclairé,
Documents utiles pour l’étude : fiche de renseignements,
questionnaires, fiches d’instruction.
J’ai amélioré la rédaction de ces documents en prenant en compte les
remarques effectuées par les sujets de l’étude pilote
Ceci confirme ma capacité d’écoute et de remise en cause en vue de
l’amélioration.
o Rapports pour la DRASS et les élus : j’ai rédigé un rapport préliminaire
présentant le protocole et deux rapports intermédiaires effectuant des points de
situation.
La rédaction de ces rapports administratifs m’a permis de connaître les
besoins spécifiques de ce type de rapport.
Ainsi, j’ai pu développer mes capacités rédactionnelles en adaptant au
type de lecteur : style formel pour les institutions et les administrations,
style vulgarisé pour la population générale.
-
Organisation :
o Le protocole a nécessité des données qu’il fallait collecter parmi 80 sujets (40
sujets exposés rassemblés dans 7 communes réparties dans 2 zones séparées de
40 km et 40 sujets non exposés répartis dans plusieurs régions). Il a donc fallu
organiser des campagnes de collecte (1 à chaque saison) pour que ce soit le
plus économique (en temps et en finance) et réalisable (certaines données étant
périssables et nécessitant un temps de traitement minimum, elles ne pouvaient
être toutes collectées en même temps). De plus, il a donc fallu accorder les
campagnes pour que tous les sujets d’un même groupe aient bien la même date
de collecte, que les données des sujets exposés et non exposés soient collectées
pendant les mêmes périodes. Cela implique que les sujets aient le matériel
nécessaire pour préparer ce qui doit être collecté. Pour cela, j’ai réalisé des
calendriers de collecte, préparé et distribué le matériel nécessaire dans les
délais.
Grâce à mes qualités d’organisation et de méthode, j’ai planifié ces
tâches et respecté les délais.
10
o Réunion : nous avons eu besoin des élus pour sélectionner les participants
(une dizaine d’élus). J’ai donc pris contact avec eux pour pouvoir les réunir et
leur expliquer nos besoins.
Cette expérience met en valeur mes qualités d’organisation
(préparation et conduite de réunion), de négociation et de persuasion.
-
Un travail de recherche et réflexion
Le traitement de données d’épidémiologie nécessite plusieurs étapes : informatisation
des données (réalisation d’un masque de saisie, saisie des données), contrôle de saisie
informatique, traitement des données. Cette dernière étape nécessite une réflexion :
comment traiter les données ?
Ce travail a fait appel à mes capacités de concentration et d’analyse.
Ce domaine était nouveau pour moi, je me suis donc familiarisée avec la démarche et
avec les outils informatiques : EpiInfo (logiciel de saisie de données) et SAS (logiciels
de traitement des données).
Ma curiosité, mon ouverture d’esprit et mon goût pour le changement
intellectuel, m’ont permis de m’adapter à ce nouvel environnement.
-
Chimie :
Les analyses ont été effectuées par la méthode ICP-MS (spectrométrie de masse
couplée à l’induction par plasma) par le laboratoire UT2A. Je n’ai donc pas pratiqué
cette technique (car elle est difficile à maîtriser en peu de temps). J’ai abordé plusieurs
méthodes de dosage du sélénium : l’ICP-optique et la technique par HG-AFS
(spectrométrie de fluorescence atomique couplée à la génération d’hydrure).
J’ai développé des compétences chimiques (plusieurs techniques de dosage de
minéraux).
-
Autres :
o Montage vidéo (9 minutes) : J’ai effectué un montage vidéo permettant
d’expliquer aux sujets participant à l’étude comment effectuer une de leur
mission (la méthode des repas dupliqués)
Grâce à mes capacités d’adaptation et d’ouverture d’esprit, j’ai pu
développer mes capacités d’élaboration et d’imagination pour réaliser un
montage vidéo.
o Présentations orales
A la DDASS (Mr Parnaudeau) : une présentation a eu lieu en cours
d’élaboration du protocole (présentation des pistes de recherche)
(novembre 2004). Une autre a été effectuée pour présenter la
proposition du protocole retenu (mars 2005).
Au programme « eaux » : une présentation a été effectuée pour décrire
les objectifs et le protocole de l’étude (mars 2005).
Au directeur du LCEE : trois réunions ont eu lieu pour effectuer un
point de situation (janvier et novembre 2006, septembre 2007).
Aux élus : une réunion a eu lieu pour présenter le protocole (mai 2005),
une autre pour organiser le recrutement des participants à l’étude
(septembre 2005)
11
Aux participants à l’étude : une réunion a eu lieu pour informer les
participants des objectifs de l’étude et pour présenter et expliquer ce
qu’il allait leur être demandé (deux réunions ont eu lieu en fonction du
lieu d’habitation des participants) (novembre 2005).
Aux étudiants et permanents du LCEE (décembre 2005) :
J’ai développé mon sens de la communication en adaptant mes présentations
et mon langage en fonction du public (évaluer ses connaissances pour qu’il
comprenne ma présentation et présenter ce qui l’intéresse).
Ainsi, le travail de ma thèse, situé dans un domaine en partie nouveau pour moi et
innovant pour le laboratoire, m’a permis de me familiariser avec la démarche
d’adaptation (adaptation à un nouvel environnement humain et technique, adaptation
aux contraintes).
Ma curiosité et mon ouverture d’esprit m’ont permis de travailler à l’intersection de
plusieurs domaines (multidisciplinarité).
J’ai acquis des compétences en épidémiologie (méthodes : démarche (protocole, étude
pilote, autorisations réglementaires) et outils (logiciels informatiques, méthodes
statistiques)).
Mon travail sérieux, régulier, réfléchi, organisé et méthodique a permis de mener cette
étude à son terme dans le respect des délais.
J’ai également pu développer mon autonomie.
Autres
1) Enseignements
J’ai effectué 82 heures d’enseignements en faculté de pharmacie (Travaux Pratiques et
Travaux Dirigés en analyse instrumentale, informatique, mathématiques, pharmacognosie) à
des groupes de 20-25 étudiants de la 1ère à la 4ème année de Pharmacie. J’occupe actuellement
un poste ATER (Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche) à la Faculté de
Médecine-Pharmacie de Poitiers.
Je ne suis pas quelqu’un d’autoritaire, je préfère le climat de bonne entente en
maintenant un respect mutuel.
J’aime pouvoir mettre en relation la pratique et la théorie (apporter des éléments
concrets) lors de mes explications.
2) Journées Information Eaux
L’association qui réunit certains anciens élèves de l’ESIP (APTEN : Association des
Professionnels du Traitement de l’Eau et des Nuisances) m’a demandé d’être co-responsable
du salon d’exposition pour l’organisation des Journées Information Eaux 2006. Cette
manifestation a lieu à Poitiers tous les 2 ans. Elle réunit environ 400 congressistes et une
vingtaine de stands d’exposition autour du domaine de l’eau.
La tâche qui m’a été attribuée a consisté à démarcher les entreprises pour qu’elles participent
au salon d’exposition (achat de stands). Environ cinquante sociétés ont été sollicitées.
Quatorze ont accepté de participer à la manifestation. Cette expérience a été difficile pour
moi : je ne suis pas à l’aise pour effectuer du démarchage téléphonique.
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Cette expérience m’a confirmée que je n’ai pas une âme de commerciale mais je ne
me suis pas dérobée. Par contre, le côté organisationnel de cette manifestation (contacter
les entreprises pour le montage des stands, accueillir les exposants (répondre à leur
demande, écouter leurs remarques), rédiger différents documents (courriers, livret du
salon d’exposition et enquête de satisfaction) m’a plu.
3) Communication, Publication
Le recueil et le traitement des données de l’étude ont nécessité du temps pendant lequel nous
n’avions pas matière à publier ou à présenter une communication.
Je n’ai donc, à ce jour, présenté aucun travail sur mon travail de thèse.
Néanmoins, j’ai écrit, en collaboration avec des personnes du laboratoire, un article sur mes
travaux de DEA (portant sur la réaction d’ozonation de la progestérone) paru dans Water
Research. J’ai présenté ce travail (communication orale en français, 10 minutes) lors d’un
congrès organisé par la Société Française de Chimie, à Poitiers en décembre 2006.
J’ai également été sollicitée par Water Research pour effectuer une « review » de publication
sur l’ozonation d’un antibiotique en juillet 2007.
Grâce à cette expérience, j’ai pu développer mes capacités de critiques
professionnelles.
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