ROLAND BARTHES, PENSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE

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ROLAND BARTHES, PENSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE
ROLAND BARTHES,
PENSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE
COLLOQUE LE POINT DU JOUR
CENTRE D’ART / ÉDITEUR
12-13 DÉCEMBRE 2015
À l’occasion du centenaire de la
naissance de Roland Barthes,
à Cherbourg où Le Point du Jour
est installé, le colloque « Roland
Barthes, pensée de la photographie » réunit des chercheurs de
différentes disciplines.
travers ce prisme. Il permettra
d’aborder les différents champs
ou registres dans lesquels s’est
déployée la pensée de Barthes,
mais aussi de se demander en
quoi la photographie fut pour
lui une autre manière de penser.
Tout au long de sa vie, Roland
Barthes écrivit sur et à partir
des images, notamment photographiques. L’objet du colloque
est d’envisager son œuvre à
Le colloque est en accès libre.
Réservation recommandée,
places limitées.
Samedi 12 décembre
14h : INTRODUCTION
ÉRIC MARTY
14h15 : BARTHES FACE
À LA PHOTOGRAPHIE
TIPHAINE SAMOYAULT
Une approche historique des rapports de Barthes à la photographie,
des Mythologies à La Chambre claire,
permet de voir comment les problèmes
théoriques posés par l’approche linguistique de la photographie sont progressivement réglés par la réappropriation
subjective de celle-ci. La composition
mixte de L’Empire des signes puis de
Roland Barthes par Roland Barthes
permet d’élaborer une pensée mobile,
procédant par diffraction et réfraction.
Elle ouvre à un nouage de la vie et de
l’écriture qui donne à la pensée son style
et qui conduit ainsi à la théorie proposée dans La Chambre claire, entièrement issue de l’expérience subjective.
Regarder la photographie en face permet
aussi de voir le monde et la mort en face.
Tiphaine Samoyault enseigne la littérature comparée à l’université Paris 3
– Sorbonne nouvelle. Elle est l’auteur
d’essais, de récits et de traductions
littéraires. Publié cette année au Seuil,
son Roland Barthes a été unanimement
salué par la critique.
15h : ROLAND BARTHES
ET LA REPRODUCTIBILITÉ
JEAN-CLAUDE MILNER
Roland Barthes accorde peu de place
à Walter Benjamin. Ce silence met en
question la place de la reproductibilité technique. Selon Benjamin, elle
a entraîné la disparition de l’aura qui
entourait l’œuvre d’art. Or, La Chambre
claire tente de rendre un sens à la notion d’œuvre dans la photographie et de
reconstruire une version singulière de
l’aura. De manière générale, il est fait
retour au platonisme, dans un univers
où il est devenu impossible de sortir de
la Caverne.
Linguiste et philosophe, Jean-Claude
Milner a publié plusieurs ouvrages aux
éditions Verdier dont, concernant Roland
Barthes, Le Périple structural. Figures
et paradigme (réed. 2008) et Le Pas
philosophique de Roland Barthes (2003).
15h45 - 16h : PAUSE
16h : BARTHES VERSUS
FOUCAULT : LA PHOTOGRAPHIE
ENTRE DÉSIR ET POUVOIR
MICHEL POIVERT
À l’exception notable de La Chambre
Claire, Barthes et Foucault ont consacré
chacun deux textes à la photographie.
Ce maigre corpus est néanmoins révélateur d’approches très différentes :
celle de Barthes relève de la critique
sociale et de l’étude sémiologique, celle
de Foucault de la critique d’art. Pour
les deux penseurs, dont on connaît la
relation amicale, la photographie est liée
au désir comme au pouvoir. Mais comment se répartissent chez l’un et l’autre
ces catégories d’analyse ? Telle sera ici
notre interrogation essentielle, au regard
de la divergence toujours actuelle entre
conception « culturaliste » et analyse
esthétique de l’objet photographique.
Maître de conférences en études cinématographiques à l’université
Grenoble-Alpes, Robert Bonamy est
l’auteur de Le Fond cinématographique
(L’Harmattan, 2013) et d’Itinéraires de
Rossellini (ELLUG, 2014). Avec Sabrina
Bonamy, il anime De l’incidence éditeur où vient de paraître Le Cinéma de
Roland Barthes de Philip Watts.
Professeur en histoire de l’art à l’université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne,
Michel Poivert est l’auteur de L’Image
au service de la révolution (Le Point du
Jour, 2006), La Photographie contemporaine (Flammarion, 2008) et Brève histoire de la photographie (Hazan, 2015).
17h30 : CONCLUSION
ÉRIC MARTY
16h45 : ROLAND BARTHES,
SIEGFRIED KRACAUER :
LA PHOTOGRAPHIE, LE CINÉMA,
LE PHOTOGRAMME
ROBERT BONAMY
Thibault Lacroix entre en 1994 à l’École
du Théâtre national de Chaillot puis en
1997 au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Au théâtre, il a
travaillé avec Claude Aufaure (Madame
Béate et son fils de Robert Pouderou),
Jean-Christian Grinevald (Victor
ou les enfants au pouvoir de Roger
Vitrac), Jacques Weber (Ondine de Jean
Giraudoux), Hans Peter Cloos (Solness
le constructeur d’Ibsen) ou encore avec
Vincent Macaigne pour plusieurs projets
(Requiem 3, Idiot…). La compagnie
Les 3 sentiers, dont il est cofondateur,
a présenté Evo Velitchestvo au Trident
– Scéne nationale de Cherbourg en
2015. Au cinéma, Thibault Lacroix a
récemment joué dans Les Deux Amis de
Louis Garrel et Les Anarchistes d’Élie
Wajeman.
Comme Roland Barthes, le théoricien
allemand Siegfried Kracauer (18891966) est un penseur du multiple, qui
a produit des écrits singuliers à propos
de la photographie sans en être un spécialiste. Barthes et Kracauer ne sont pas
vraiment contemporains l’un de l’autre,
mais leurs « non-théories » de la photographie présentent certaines similitudes
qui méritent investigation : références
communes (Proust notamment), notions
proches (« point d’aveuglement » chez
Kracauer, punctum barthésien) et, surtout, une certaine manière de mettre en
relation photographie et cinéma.
19h : LECTURE DE TEXTES
EXTRAITS DE MYTHOLOGIES
THIBAULT LACROIX
Dimanche 13 décembre
9h30 : INTRODUCTION
MICHEL POIVERT
9h45 : LES MYTHOLOGIES :
VOIR AILLEURS
JACQUELINE GUITTARD
Publié au Seuil en 1957, Mythologies
réunit des chroniques rédigées principalement pour la revue Lettres Nouvelles.
Elles se veulent des radiographies de la
société française, prises sur des objets
divers : le steak-frites, le courrier du
cœur peuvent tout aussi bien qu’un
film ou un reportage révéler l’idéologie
petite-bourgeoise dominante. Nombre
de ces mythes modernes s’appuient sur
les clichés de la presse populaire ou y
font implicitement référence. Sensible à
leurs effets, Barthes s’écarte d’un discours de dénonciation abstrait au profit
d’un exercice critique du regard. Cette
manière de voir ouvre un ailleurs dans
l’approche de la photographie comme
dans la pratique de l’écriture.
Maître de conférences à l’université
Picardie – Jules-Verne, Jacqueline
Guittard enseigne l’histoire et la sémiologie du texte et de l’image. Elle a
publié, au Seuil en 2010, une édition
illustrée des Mythologies de Roland
Barthes.
10h30 : LA CHAMBRE CLAIRE,
UN MANIFESTE VISUEL
MAGALI NACHTERGAEL
Si l’on s’attache à étudier les images de
La Chambre claire, en faisant temporairement abstraction du texte, apparaît
alors la cohérence d’un corpus déjà virtuellement présent depuis Mythologies
(rendue visible par l’édition illustrée
réalisée par Jacqueline Guittard).
L’iconographie de La Chambre claire est
en effet un « manifeste visuel » contre
« La Grande famille des hommes », l’exposition mythique d’Edward Steichen.
Elle se présente comme un élément
fondateur d’une discipline apparue dans
les années 1980, les visual studies.
Maîtresse de conférences en littérature
française et arts contemporains à l’université Paris 13 – Sorbonne-Paris-Cité,
elle est l’auteur de Les Mythologies
individuelles. Récit de soi et photographie au XXe siècle (Rodopi, 2012)
et, dernièrement, de Roland Barthes
contemporain (Max Milo, 2015). Dans
le cadre de la saison France-Corée, elle
organise une exposition sur la photographie après La Chambre claire : « The
Family of the Invisibles. »
11h15 : BARTHES ET L’OBJET
PHOTOGRAPHIQUE
ÉRIC MARTY
Nous tenterons au cours de notre intervention de comprendre le statut d’objet
que prend la photographie chez Barthes
notamment dans les dernières années.
Cette compréhension s’appuiera sur une
opposition très simple entre le champ
culturel qui était jusque-là l’ordinaire de
la photographie et le champ pulsionnel
qui est, à nos yeux, son nouvel horizon.
La catégorie du « fétiche », mis au jour
par Barthes notamment à partir du
Plaisir du texte, et la reprise de la question du Neutre seront les instruments
principaux de notre interprétation.
Professeur à l’université Paris 7 –
Diderot, Éric Marty est l’éditeur, au
Seuil, des œuvres complètes de Roland
Barthes et l’auteur de Roland Barthes,
la littérature et le droit à la mort, (2010)
ainsi que de Roland Barthes, le métier
d’écrire (2006). Toujours au Seuil,
en 2015, il a dirigé un Album Roland
Barthes et établi, avec Nathalie Léger,
l’édition de La Préparation du roman,
dernier cours de Barthes au Collège de
France.
12h - 13h30 : PAUSE
13h30 : BARTHES ET LES THÉORIES
DE LA PHOTOGRAPHIE
ANDRÉ GUNTHERT
Au fil de son œuvre, Barthes s’est intéressé à la photographie à différents
titres et en a fait usage de différentes
manières. Elle fut successivement pour
lui une production idéologique, un hypothétique langage, un contrepoint à
l’écriture, la nécessité d’une déprise du
savoir et, finalement, le moment d’un
drame personnel. Les textes de Barthes
renvoient à d’autres penseurs de la photographie (même si lui-même les cite
peu), mais c’est surtout leur postérité
qu’on étudiera ici. La Chambre claire,
particulièrement, suscita enthousiasmes
et oppositions. Proposant une définition
de la photographie à partir d’une expérience singulière, elle constitue un livre
théorique paradoxal dont les effets sont
encore sensibles aujourd’hui.
Maître de conférences en histoire visuelle à l’École des hautes études en
sciences sociales, André Gunthert a créé
et anime le média collaboratif en ligne
Culture visuelle. Il a récemment publié
L’image partagée. La photographie
numérique (Textuel, 2015).
14h15 : BARTHES, PROUST
ET LA PHOTOGRAPHIE
GUILLAUME PERRIER
La lecture de Proust par Barthes, à
l’œuvre dans La Chambre claire, est
le fruit d’une appropriation intime.
Barthes est dans un rapport de référence et de décalage constant avec
Proust. Analyser ce rapport permet
de mieux comprendre les liens sousjacents entre le souvenir involontaire
et ce supplément de mémoire qu’est la
photographie, chez les deux écrivains.
Deux ans après La Chambre claire, les
mêmes éditions des Cahiers du cinéma
publient Proust et la photographie,
premier livre d’un jeune critique qui
fut proche de Barthes, Jean-François
Chevrier. On verra en quoi il propose
une conception différente du rapport
entre écriture et photographie.
Guillaume Perrier est enseignant-chercheur à l’université de Kyoto (Japon).
Il est l’auteur d’un essai sur la lecture
du roman proustien, La Mémoire du
lecteur, publié en 2011 aux éditions
Garnier. Il a dirigé en 2014 un dossier de
la revue Littérature intitulé « Artifices
de mémoire ».
15h : DE LA PHOTOGRAPHIE AU
CINÉMA : LA CHAMBRE CLAIRE
JEAN NARBONI, DIALOGUE
AVEC MICHEL POIVERT
Responsable de la maison d’édition
que les Cahiers du cinéma créent à
la fin des années 1970, Jean Narboni
demande un livre à Roland Barthes
dont la revue est proche. Ce sera La
Chambre claire, coédité en 1980 avec
Gallimard et Le Seuil. Dans La nuit sera
noire et blanche qui vient de paraître,
Jean Narboni retrace l’histoire de cette
publication. Il y aborde les relations
complexes de Barthes avec le cinéma, à
la fois inséparable de la photographie et
opposé à elle. Au terme de ce parcours,
la pensée d’André Bazin, fondateur
des Cahiers du cinéma et penseur de
l’« image photographique », se révèle
essentielle.
Critique de cinéma et essayiste, ancien
rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, Jean Narboni a publié Pourquoi
les coiffeurs ? Notes actuelles sur Le
Dictateur (Capricci, 2010) et, dernièrement, La nuit sera noire et blanche.
Barthes, La Chambre claire, le cinéma
(Capricci / Les Prairies ordinaires,
2015).
15h45 : CONCLUSION
MICHEL POIVERT
INFORMATIONS
Le Point du Jour
Centre d’art / Éditeur
107, avenue de Paris
50100 Cherbourg-Octeville
[email protected]
t. 02 33 22 99 23
INSCRIPTION AU COLLOQUE
Anne Gilles
[email protected]
t. 02 33 23 45 33
ACCÈS
Le Point du Jour est situé
à cinq minutes à pied
de la gare SNCF.
HORAIRES DES TRAINS
Samedi 12 décembre
– Départ Paris Saint-Lazare : 9h10
Arrivée Cherbourg : 12h20
– Départ Cherbourg : 17h52
Arrivée Paris Saint-Lazare : 21h16
Dimanche 13 décembre
– Départ Paris Saint-Lazare : 9h10
Arrivée Cherbourg : 12h20
– Départ Cherbourg : 16h35,
17h41, 18h35
Arrivée Paris Saint-Lazare : 19h46,
21h16, 21h45
SE LOGER
Quelques propositions dont
un tarif préférentiel pour les
participants au colloque :
Hôtel Chantereyne ***
Rue de la Brigantine
Port Chantereyne
50100 Cherbourg-Octeville
t. 02 33 93 02 20
Tarif préférentiel
chambre double ou twin :
52 € au lieu de 72 €
(petit déjeuner 9,90 €/ personne)
Auberge de Jeunesse FUAJ
57, rue de l’Abbaye
50100 Cherbourg-Octeville
t. 02 33 78 15 15
Tarif chambre partagée de 2 à 5 lits :
22,43 € / personne
(petit déjeuner et taxe incluse)
Carte d’adhérent obligatoire
Hôtel Mercure Cherbourg
Centre Port ****
13, quai de l’Entrepôt
50100 Cherbourg-Octeville
t. 02 33 44 01 11
Tarif chambre double ou
twin à partir de 94 €
Le colloque est organisé
avec les Amis du Point du Jour.
Il bénéficie du soutien de
l’Espace culturel Leclerc et de la
ville de Cherbourg-Octeville.
Le Point du Jour reçoit le soutien
du conseil général de la Manche,
du conseil régional de BasseNormandie, de la direction des
affaires culturelles de BasseNormandie / ministère de la Culture,
de la ville de Cherbourg-Octeville.
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