La Norme NF EN ISO/CEI 17025

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La Norme NF EN ISO/CEI 17025
NOTE DE SYNTHESE
Analyse de la norme
NF EN ISO/CEI 17025 : Septembre 2005
par rapport aux systèmes de management
Décembre 2005
Version du 01/12/2005
La Norme NF EN ISO/CEI 17025
TABLE DES MATIERES
RESUME................................................................................................................................................3
1.
Contexte..........................................................................................................................................4
2.
Les évolutions de la norme NF EN ISO/CEI 17025 point par point..............................................5
2.1.
Introduction............................................................................................................................5
2.2.
Généralités .............................................................................................................................6
2.2.1.
Introduction.....................................................................................................................6
2.2.2.
Domaine d’application....................................................................................................6
2.2.3.
Références normatives ....................................................................................................6
2.2.4.
Termes et définitions.......................................................................................................6
2.3.
Exigences techniques.............................................................................................................7
2.4.
Exigences relatives au management ....................................................................................10
3.
L'approche processus dans la norme NF EN ISO/CEI 17025......................................................17
4.
La place de l’amélioration continue dans la norme NF EN ISO/CEI 17025 ...............................22
CONCLUSION ....................................................................................................................................26
ANNEXE A..........................................................................................................................................27
Références documentaires ................................................................................................................27
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La Norme NF EN ISO/CEI 17025
Cette norme présente deux axes majeurs :
une partie technique sur le fonctionnement d’un laboratoire est associée à
un système de management qui assure la maîtrise de l’ensemble
et son amélioration continue.
RESUME
Il a été clairement nécessaire de rendre la norme NF EN ISO/CEI 17025 : 2000 cohérente avec les
autres référentiels de systèmes de management. En particulier, des éléments aujourd’hui
incontournables et communément adoptés en était absents ou étaient difficilement perceptibles.
Dans la nouvelle version présentée ici, l’approche processus est encore sous-jacente mais elle est
tellement adaptée aux objectifs de la norme dans son ensemble qu’elle s’impose d’elle-même.
Le principe d’amélioration continue de l'efficacité du système de management de la qualité est
en revanche explicitement et fortement mis en avant, en reprenant les éléments correspondants des
référentiels des autres systèmes de management qualité (ISO 9001:2000) environnemental (ISO
14001) et sécurité (OHSAS 18001).
Malgré tout l’évolution proposée par la version 2005 de la norme NF EN ISO/CEI 17025 n’apporte
pas de modifications fondamentales aux systèmes déjà en place dans les laboratoires accrédités.
Les outils de l’amélioration continue font déjà partie des exigences du référentiel actuel (NF EN
ISO/CEI 17025 : 2000) ; ils correspondent à un système qualité statique que la nouvelle version se
propose de mettre en mouvement pour en faire un système de management dynamique.
Cependant, la mobilisation d’éléments qui sont, dans la pratique, des "poids lourds" du système ne
peut se faire sans une dépense d’énergie importante, mise en œuvre sur une durée significative.
Bien entendu les laboratoires qui ont déjà compris l’intérêt d'utiliser la dynamique de l’amélioration
continue pour optimiser l’efficacité de leurs processus n’ont que peu d’adaptation à réaliser.
Les autres laboratoires ont à travailler pour se mettre à niveau. Il leur faut abandonner la notion
"d’assurance qualité des essais/étalonnages" pour passer au "management de la qualité" de leurs
prestations. Cette mise en mouvement de leur organisation qualité est le principal travail à réaliser.
L’évolution en cours permet en tout état de cause de rendre les systèmes de management des
laboratoires cohérents et homogènes avec les autres systèmes de management (qualité,
environnement, etc.). C’est une facilitation à terme dans la vie des laboratoires qui sont intégrés à des
organisations certifiées ou ont, comme clients de ces organisations, les mêmes exigences à satisfaire.
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1. Contexte
La norme NF EN ISO/CEI 17025 a été publiée en 2000. Elle contient des prescriptions d’assurance
de la qualité correspondant aux référentiels ISO de la série 9000 de l’époque, et en particulier aux
ISO 9001 : 1994 et ISO 9002 : 1994.
Ces référentiels ayant été révisés profondément en décembre 2000, il est devenu nécessaire de faire
évoluer la norme NF EN ISO/CEI 17025 pour la rendre cohérente avec ces systèmes de management
de la qualité. Afin de ne pas pénaliser trop fortement les laboratoires accrédités et conserver à la
norme son aspect "métier" avec une priorité aux exigences techniques, les évolutions sont limitées à
la partie correspondant au système qualité.
Ces différentes évolutions des normes ISO entrent dans le cadre logique de l’amélioration continue
prônée par les référentiels et qu’ils appliquent naturellement à eux-mêmes.
La version 2000 de la norme NF EN ISO/CEI 17025 a pour objectif de permettre la reconnaissance
de la compétence d'un laboratoire. Par rapport aux référentiels qu'elle a remplacés (norme EN
45001 et guide ISO/CEI 25), elle est beaucoup plus orientée vers le client du laboratoire (influence
certaine des normes ISO 9000) et elle responsabilise davantage le laboratoire. Ce client exprime des
besoins et, implicitement, a des attentes : ces besoins et ces attentes sont traduits en exigences par le
laboratoire qui ne s'arrête donc pas aux seules spécifications du client mais qui tient compte
également, entre autres, de ce dont le client aura besoin pour utiliser l'information qui lui sera
remise ; les clients y verront une amélioration notable des services qui leur sont rendus.
La norme NF EN ISO/CEI 17025 : 2000 ouvre le champ de l'accréditation en permettant de ne pas
limiter le laboratoire à un rôle d'exécutant, de manipulateur d'équipements mais en encourageant une
démarche d'expérimentation avec reconnaissance des compétences mises en œuvre en amont des
essais/étalonnages (méthode normalisée ou élaborée par le laboratoire, adaptation-développement de
méthodes) et également mises en œuvre en aval (rapport sur les résultats ou dans le cadre de
l'interprétation des résultats par exemple). En conséquence, la portée d'accréditation est plus que
jamais le reflet fidèle du savoir-faire du laboratoire. Elle constitue réellement le moyen de connaître
l'ensemble des services susceptibles d'être apportés dans le cadre de l'accréditation. Elle contient des
informations claires, précises et homogènes compréhensibles par le personnel du laboratoire, les
clients potentiels du laboratoire, le Cofrac et les auditeurs.
La version 2005 de la norme NF EN ISO/CEI 17025 reprend intégralement ces principes en mettant
davantage l'accent sur le principe d'amélioration continue. Elle reste encore timorée sur l'approche
processus.
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2. Les évolutions de la norme NF EN ISO/CEI 17025 point par point
2.1.
Introduction
Tout d’abord, revenons sur la structure de la norme NF EN ISO/CEI 17025. Le chapitre 4 comporte
les exigences relatives au management (de la qualité), et le chapitre 5, les exigences techniques.
management services
Exigences - ISO 17025
4
4.1
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
4.7
4.8
4.9
4.10
4.11
4.12
4.13
4.14
4.15
5
li
qua
a
l
e
t (d toire
n
e
m
a
age
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Man du la
Exigences relatives au management
Organisation
Système de management
Maîtrise de la documentation
Revue des demandes, appels d’offres et contrats
Sous-traitance des essais et des étalonnages
Achats de services et de fournitures
Services au client
Réclamations
Maîtrise des travaux d ’essai et/ou d ’étalonnage non conformes
Amélioration
Actions correctives
Actions préventives
Maîtrise des enregistrements
Audits internes
Revues de direction
Exigences techniques
5.1
5.2
5.3
5.4
5.5
5.6
5.7
5.8
5.9
5.10
té)
e
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h
c
e
la t
e
d
nt
e me
g
a
Man
Généralités
Personnel
Installations et conditions ambiantes
Méthodes d’essais et d’étalonnage et validation des méthodes
Equipements
Traçabilité du mesurage
Echantillonage
Manutention des objets d’essai et d’étalonnage
Assurer la qualité des résultats d’essais et d’étalonnage
Rapport sur les résultats
Version : D
Toute reproduction intégrale ou partielle faite en dehors d'une autorisation expresse de management services ou de ses ayants droit ou de ses ayants cause, est illicite.
Une lecture rapide de la norme tendrait à considérer que ces deux thèmes coexistent sans se
mélanger. Ce n'est pas la vision du Cofrac, vision développée dans le chapitre "Avant-propos" du
document Cofrac LAB REF 02.
De plus, en y regardant plus en détail, on constate que le chapitre 4- consacré au « management (de la
qualité) » correspond à tous les éléments "système" de la norme ISO 9001 : 2000.
Un laboratoire intégré à une organisation qui est certifiée ISO 9001 : 2000 par ailleurs, y trouve donc
les éléments du « système de management » nécessaire à son accréditation.
Les évolutions du référentiel proposées dans la norme NF EN ISO/CEI 17025 : 2005 sont très
limitées : la version 2005 comporte 23 lignes supplémentaires par rapport aux 1000 lignes environ de
la version 2000 ! Elles ne touchent en fait que la partie « relative au management » et il n’y a
pratiquement pas de modification dans les « exigences techniques ».
L’évolution de la norme ne remet donc pas en cause l’organisation technique des laboratoires. Il reste
pour les laboratoires à consolider leur système, sans qu'il soit nécessaire qu'ils mettent en œuvre, et
encore moins possèdent, la norme ISO 9001 : 2000.
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2.2.
Généralités
Le titre de la norme NF EN ISO/CEI 17025 : 2005, Exigences générales concernant la compétence
des laboratoires d'étalonnages et d'essais, voit le terme "exigences" substitué à "prescriptions", ceci
en vue de rendre homogène l'appellation des normes pour l'évaluation de la conformité pour
lesquelles le mot "exigences" est utilisé. De même, dans le corps du texte, "exigence" remplace
"prescription".
Avant de présenter ses exigences, la norme comporte des chapitres généraux.
2.2.1. Introduction
Tout d’abord, on notera sans surprise que les termes « système qualité » de la version actuelle sont
remplacés par « système de management » sans que cela change grand chose pour l’application du
référentiel…
De même, on fait référence à l’ISO 9001 : 2000 seule, et non plus aux ISO 9001 et ISO 9002 (cette
dernière n’existant plus).
Ce chapitre comporte des éléments sur le positionnement de l'accréditation vis-à-vis de la
certification et vice-versa. On retrouve aussi des éléments au point 1.4 du chapitre 1, Domaine
d'application. Sur ce sujet, on consultera le communiqué commun IAF/ILAC/ISO du 18 juin 2005
(cf. www.cofrac.fr).
2.2.2. Domaine d’application
La version 2005 de la norme NF EN ISO/CEI 17025 affiche clairement que ce texte n'est pas à
utiliser à des fins de certification de systèmes de laboratoires (cf. communiqué commun
IAF/ILAC/ISO du 18 juin 2005 sur le site www.cofrac.fr).
2.2.3. Références normatives
Pas de surprise, référence est faite à l’ISO 9001 : 2000 en remplacement de l’ISO 9001:1994 et
suppression de l’ISO 9002.
NOTA BENE : La norme NF EN ISO/CEI 17025 : 2005 n'exige pas des laboratoires qu'ils possèdent
la norme ISO 9001 : 2000, ni qu'ils la mettent en œuvre. Ceci n'est donc pas exigé lors des
évaluations menées dans le cadre de l'accréditation.
2.2.4. Termes et définitions
De façon logique, les définitions sont renvoyées vers la norme ISO/CEI 17000, le VIM ou la norme
ISO 9000 qui a remplacé l’ISO 8402.
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2.3.
Exigences techniques
Pour faciliter la lecture de ce qui suit, les exigences de la norme NF EN ISO/CEI 17025 sont reprises
en italique dans le texte, et en rouge pour les modifications introduites dans la version 2005.
L’analyse est proposée en deux parties : l’une du point de vue des laboratoires accrédités, l’autre des
auditeurs.
§ 5.2.2 La direction du laboratoire doit formuler les objectifs en ce qui concerne la formation
initiale, la formation continue et les compétences du personnel du laboratoire. … L’efficacité des
actions de formation mises en œuvre doit être évaluée.
LABORATOIRES
AUDITEURS
Rien de neuf dans la première phrase, dont la
traduction de la version anglaise de la norme a
été améliorée.
En revanche, avec la phrase suivante, la norme
exige désormais d’évaluer, en plus du
prestataire de formation (au §4.6), l’efficacité
de la formation elle-même, qui dépend non
seulement de la performance du formateur mais
aussi de l’adéquation de la formation aux
besoins du laboratoire.
L’auditeur recherche la preuve de la mise en
œuvre des méthodes définies par le laboratoire
(questionnaire à chaud, à froid, entretien
annuel, etc…)
En plus de l’examen des disposition et des
enregistrements du laboratoire, il s’efforce de
vérifier par lui-même si les formations ont
atteint l’objectif attendu par exemple en
auditant, dans la limite du réalisable, les
personnels sur le thème de la formation qu’ils
ont reçue.
§ 5.4.2 Le laboratoire doit assurer qu'il utilise la dernière édition de la norme, sauf si cela n'est pas
approprié ou possible.
LABORATOIRES
AUDITEURS
"Assurer"
remplace
"s'assurer".
Cette L’auditeur examinera la pertinence des
rectification n’est pas anodine. « S’assurer » dispositions prises et en vérifiera l’efficacité
pouvait être interprété comme « vérifier a sur des cas réels.
posteriori » que la situation est satisfaisante ;
« assurer » implique que le laboratoire
démontre a priori que la situation sera
satisfaisante. Il faut donc que le laboratoire
décrive les dispositions qui sont suivies pour
maîtriser un processus ou une action donnés.
§ 5.4.6.2 Dans certains cas, la nature de la méthode d'essai exclut un calcul rigoureux,
métrologiquement et statistiquement valide, de l'incertitude de mesure.
"Valide" remplace "valable". Il s'agit d'une correction d'erreur de traduction ne devant poser aucun
souci d'application ou d'évaluation.
§ 5.5.1 Dans les cas où le laboratoire doit utiliser un équipement qu'il ne contrôle pas en
permanence, il doit assurer que les exigences de la présente Norme internationale sont satisfaites.
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Même commentaire que pour le § 5.4.2.
§ 5.5.12. L'équipement d'essai et d'étalonnage, y compris le matériel informatique et les logiciels,
doivent être protégés contre des réglages qui invalideraient les résultats d'essai et/ou d'étalonnage.
Il s'agit bien ici du matériel informatique ; cela était déjà précisé dans le LAB REF 02 – Rév. 01.
§ 5.6.2.1.1 Note 1 Un certificat d'étalonnage arborant le logo d'un organisme d'accréditation émis
par un laboratoire d'étalonnages accrédité selon la présente Norme internationale pour l'étalonnage
concerné constitue une preuve suffisante de la traçabilité des données d'étalonnage rapportées.
"Rapportées" remplace "consignées dans le rapport". Il s'agit d'une correction d'erreur de traduction
ne devant poser aucun souci d'application ou d'évaluation.
§ 5.6.2.2.2 Lorsqu'il est impossible d'établir la traçabilité des mesures à des unités Sl et/ou
lorsqu'elle n'est pas pertinente, les mêmes exigences en matière de traçabilité (par exemple au moyen
de matériaux de référence certifiés, méthodes agréées et/ou étalons consensuels) sont requises
comme dans le cas des laboratoires d'étalonnages (voir 5.6.2.1.2).
"Comme" remplace "que". Il s'agit d'une correction d'erreur de traduction ne devant poser aucun souci
d'application ou d'évaluation.
§ 5.9.2 Les données de maîtrise de la qualité doivent être analysées et, ...
LABORATOIRES
AUDITEURS
Il ne suffit pas de participer à des comparaisons
interlaboratoires, de faire des mesures de
corrélation, et autres travaux de saisie de
résultats, il est indispensable d’exploiter les
informations fournies et donc de les analyser.
L’auditeur devrait pouvoir trouver des
enregistrements de l’exploitation des données
(graphiques, comptes rendus de réunion,
données d’entrée de revue de direction,…). La
formalisation de la procédure suivie serait un
plus pour assurer que le traitement sera toujours
adéquat.
§ 5.9.2 ... lorsqu’elles [les données] ne satisfont pas à des critères prédéfinis, une action programmée
doit être prise pour corriger le problème et éviter de rapporter des résultats incorrects.
LABORATOIRES
AUDITEURS
Concrètement, le laboratoire doit réagir si les
résultats de la surveillance font apparaître des
incohérences ou des erreurs. 2 points à
remarquer dans cette exigence :
- le laboratoire doit avoir prédéfini des
indicateurs pour action ;
- en cas d’atteinte de ces indicateurs, il doit
mettre en œuvre un plan d’action (quoi,
qui, quand, comment,…) pour remédier au
problème. Ce sont des « Actions
Correctives » au sens du management de la
qualité.
L’auditeur peut s’appuyer sur des exemples
réels de problèmes rencontrés par le
laboratoire. Il vérifie la présence d’un plan
d’action et juge de la pertinence et de
l’efficacité des actions mises en place.
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§ 5.10.1 Rapport sur les résultats - Généralités
A maintes reprises, "rapporté" remplace "consigné dans le rapport". Il s'agit d'une correction d'erreur
de traduction ne devant poser aucun souci d'application ou d'évaluation.
§ 5.10.2 A moins que le laboratoire n'ait des raisons valides pour ne pas le faire,
"Valides" remplace "valables". Il s'agit d'une correction d'erreur de traduction ne devant poser aucun
souci d'application ou d'évaluation.
§ 5.10.4.3 Lorsqu'un instrument à étalonner a été ajusté ou réparé, les résultats d'étalonnage avant
et après l'ajustage ou la réparation, s'ils sont disponibles, doivent être rapportés.
"Rapportés" remplace "consignés". Il s'agit d'une correction d'erreur de traduction ne devant poser
aucun souci d'application ou d'évaluation.
§ 5.10.6 Le sous-traitant doit rapporter les résultats par écrit ou sous forme électronique.
"Rapporter" remplace "consigner". Il s'agit d'une correction d'erreur de traduction ne devant poser
aucun souci d'application ou d'évaluation.
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2.4.
Exigences relatives au management
L’objectif déclaré pour les travaux de révision est "d’aligner" la norme NF EN ISO/CEI 17025 sur la
norme ISO 9001 : 2000.
Cet alignement est rendu d’autant plus nécessaire que certains laboratoires accrédités sont intégrés à
des organisations plus vastes, elles-mêmes certifiées selon ce dernier référentiel. Cet amendement est
fait pour leur simplifier la vie !
Dans cet esprit, seuls sont modifiés les articles pour lesquels cela s’est révélé nécessaire au vu de
l’ISO 9001 : 2000. Entre autres, "Système de management" s'est substitué à "système qualité".
Pour les autres laboratoires, la prise en compte de cette révision de la norme demandera un peut de
travail, mais pour leur propre bénéfice. Au final, tous les laboratoires devraient y trouver leur compte.
§ 4.1.5 Le laboratoire doit
a) avoir un personnel d'encadrement et technique ayant, indépendamment de toute autre
responsabilité, l'autorité et les ressources nécessaires pour accomplir ses fonctions, y compris la
mise en œuvre, le maintien et l'amélioration du système de management, pour identifier les écarts
survenant par rapport au système de management ou aux procédures d'exécution des essais et/ou
étalonnages et pour engager des actions visant à prévenir ou à minimiser de tels écarts (voir aussi
5.2) ;
LABORATOIRES
AUDITEURS
Cette phrase insiste sur le fait que les actions
quotidiennes du personnel du laboratoire
intègrent les éléments du système qualité, au
même titre que leurs activités opérationnelles.
Il n’y a pas, dans le laboratoire, les
responsables du système de management et le
reste du personnel qui s’occupe des essais et/ou
étalonnages : « la qualité est l’affaire de tous ».
L’audit de cette exigence reste du domaine de
l’évaluation des compétences du personnel en
question, de sa connaissance et de sa sensibilité
aux principes des systèmes de management.
La notion d’autorité peut être vue dans
l’organigramme du laboratoire et/ou dans les
définitions de fonction.
§ 4.1.5 Le laboratoire doit
k) assurer que son personnel est conscient de la pertinence et de l’importance de ses activités et de la
façon dont il contribue à atteindre les objectifs du système de management.
Cet item est totalement nouveau dans la norme NF EN ISO/CEI 17025 : 2005. Il correspond mot
pour mot à la même exigence en ISO 9001 (§ 6.2.2 d)) et aux concepts développés en ISO 14001 et
OHSAS 18001 aux § 4.2.2
Cela apporte donc une cohérence entre les référentiels de management. Dans le cas d’un laboratoire
intégré à une organisation certifiée par ailleurs, celle-ci a dû mettre en place la réponse appropriée.
LABORATOIRES
AUDITEURS
Comme pour les systèmes de management, le L’audit peut se faire en deux temps :
laboratoire doit réaliser des sessions o au travers des réponses des audités et de leurs
d’information, de sensibilisation et s’assurer réactions et attitudes ;
que le personnel est réceptif : campagnes de o en consultant les (éventuelles) feuilles de
présence aux séances de formation
tests, jeux-concours, etc.
/sensibilisation.
L’imagination est au pouvoir !
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§ 4.1.6 La direction doit assurer que des processus de communication appropriés sont établis au
sein du laboratoire et que la communication relative à l’efficacité du système de management est
mise en place.
Comme pour le point précédent, cet item est nouveau dans la norme NF EN ISO/CEI 17025 : 2005. Il
correspond également, au mot près, à la même exigence en ISO 9001 (§ 5.5.3) et aux concepts
développés en ISO 14001 et OHSAS 18001 aux § 4.4.3 a).
Cela correspond toujours à un souci de cohérence entre les différents référentiels de management.
LABORATOIRES
AUDITEURS
L’audit se fait encore en deux temps :
On peut comprendre 2 niveaux d’exigence :
o examen des informations disponibles sous
o la communication en général, sur le
leur forme standard : clarté, pertinence,
fonctionnement du laboratoire ;
mise à jour, etc… ;
o les informations spécifiques au système
o analyse des réponses des opérateurs
de management.
audités : sont-ils informés de la mise en
Tout moyen est le bienvenu : affichage de
place de cette communication, l’utilisenttableaux de bord, réunions d’information,
ils, la comprennent-ils ?
journal interne (papier ou informatisé…)
§ 4.2.2 Les politiques qualité du système de management du laboratoire, y compris une déclaration
de politique qualité, doivent être définies dans un manuel qualité (quel que soit son titre). Les
objectifs généraux doivent être établis, puis doivent être revus pendant la revue de direction. La
déclaration de politique qualité doit être publiée sous l'autorité de la direction.
LABORATOIRES
AUDITEURS
La déclaration de politique qualité doit être
présente dans le manuel.
Cette politique est ensuite déclinée en objectifs
(associés à des indicateurs et des plans
d’actions) ; il est rappelé ici qu’ils sont
examinés et ajustés lors des revues de direction
suivantes.
L’exigence est assouplie par rapport à celle de
la version 2000 qui demandait que les objectifs
du système soient formalisés dans le manuel
qualité.
L’auditeur est normalement familier de ces
exigences : il vérifie la présence dans le manuel
d’une déclaration de politique qualité et sa
cohérence avec les objectifs du système définis
par ailleurs.
§ 4.2.2 Elle [la politique] doit inclure (...) :
c) le but du système de management de la qualité ;
e) l'engagement de la direction du laboratoire à se conformer à la présente Norme internationale et
à améliorer continuellement l'efficacité du système de management.
LABORATOIRES
AUDITEURS
Le principe d’amélioration continue apparaît Ce point de formalisme est facile à vérifier.
clairement, et pour la première fois dans le
référentiel. A ce niveau, c’est une simple
déclaration formelle qui est attendue.
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§ 4.2.3 La direction doit fournir des preuves de l’engagement pour le développement et la mise en
œuvre du système de management et pour l'amélioration continue de son efficacité.
C’est une exigence commune à tous les systèmes de management ; c’est un élément de mise en
cohérence de la norme NF EN ISO/CEI 17025.
LABORATOIRES
AUDITEURS
La simple déclaration d’intention ne suffit pas !
La direction doit donc trouver le moyen de
prouver ses actions vis-à-vis de l’amélioration
continue du système de management : actions
spécifiques, notes internes, séminaires, etc.
L’auditeur doit rechercher des preuves
concrètes de cet engagement, et vérifier en
particulier que des ressources particulières sont
allouées à la mise en œuvre et au
développement du système.
§ 4.2.4 La direction doit communiquer à l’organisation l’importance de satisfaire aux exigences du
client ainsi qu’aux exigences réglementaires et légales.
Encore une exigence commune à tous les systèmes de management, et reprise au mot à mot de l’ISO
9001 : 2000 (§ 5.1 a)) ; c’est encore un élément de mise en cohérence de la norme NF EN ISO/CEI
17025.
LABORATOIRES
AUDITEURS
On trouve comme réponses la mise en place de
séances
d’information
du
personnel,
l’utilisation de documents divers : affichages,
courriers, journal interne, etc.
Dans le cadre des systèmes de management de
la qualité de type "ISO 9001", cette approche
est quelque fois connue sous le nom
"d’orientation client ".
A noter que la loi et la réglementation sont à
considérer comme les représentantes de
l’ensemble de la Société, donc de la Clientèle
en général dont elles concrétisent les exigences.
L’auditeur recherche les preuves concrètes de
cette communication en examinant les moyens
de communication utilisés, le discours tenu au
personnel et le résultat de ce processus, c’est-àdire la connaissance et la sensibilité du
personnel aux besoins du clients et de la
réglementation.
§ 4.2.5 Le manuel qualité doit comprendre les procédures associées, y compris les procédures
techniques, ou y faire référence. Il doit présenter les grandes lignes de la structure de la
documentation utilisée dans le système de management.
La nouvelle rédaction ne modifie par le sens profond de l'exigence ; elle est plus en cohérence avec
les autres référentiels.
Le fait que les procédures soient documentées correspond au même souci qu'auparavant.
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§ 4.2.7 Lorsque des changements dans le système de management sont planifiés et mis en œuvre, la
direction doit assurer que l’intégrité du système de management est maintenue.
Cette phrase est reprise in extenso de la norme ISO 9001:2000 (§ 5.4.2 b) « planification du système
de management de la qualité ». C’est une implication du principe d’amélioration continue.
LABORATOIRES
AUDITEURS
Chaque fois que le laboratoire met en place une
modification
significative
dans
son
fonctionnement, dans son organisation ou dans
le système de management lui-même, celui-ci
doit être conservé en état de fonctionner
efficacement. S’il a été construit de façon
robuste, il porte en lui-même les outils et
méthodes de maîtrise. Dans le cas contraire, on
doit mettre en place un plan d’action pour gérer
le projet spécifique.
L’auditeur vérifie que le laboratoire a prévu de
s’interroger sur l’impact de tout changement
sur le bon fonctionnement et l’efficacité du
système. En application, il examine la
pertinence de la planification des actions
(déménagement/réaménagement du laboratoire,
remplacement de personnel clé, changement de
stratégie de raccordement des instruments de
mesure, etc…)
§ 4.3.2.2 Les procédures adoptées doivent assurer que
c) les documents non valides ou périmés sont rapidement retirés de tous les points de diffusion ou
d'utilisation, ou traités de manière prévenant une utilisation non intentionnelle ;
"Rapidement" se substitue à "aussitôt" pour signifier qu'il n'est pas attendu que les documents non
valides ou périmés soient retirés immédiatement, sur le champ. La norme, assez réaliste, concède un
certain délai d'où le "rapidement" ; mais attention, ce délai ne doit pas être trop long !
§ 4.3.3.3 Si le système de maîtrise des documents du laboratoire (...)
"Des documents" remplace "de la documentation". Il s'agit d'une correction tendant à rendre
homogène le paragraphe 4.3.3 dont le titre est "Modification des documents". Dans tous ce
paragraphe, "document" était utilisé sauf au § 4.3.3.3. C'est chose faite maintenant. Cette
modification ne doit poser aucun souci d'application ou d'évaluation.
§ 4.7 Services au client
"A la clientèle" a été remplacé par "au client " sans qu’on puisse y voir d’incidence particulière pour
la mise en œuvre dans le laboratoire.
Cela permet par contre d’être cohérent avec les autres référentiels de management et la définition qui
est donnée dans l’ISO 9000 (« 3.3.5 client : organisme ou personne qui reçoit un produit »).
§ 4.7 Le laboratoire doit chercher à coopérer avec ses clients, ou leurs représentants, dans la
clarification de la demande du client et dans la surveillance de l'exécution par le laboratoire des
travaux qu'il effectue, à condition que le laboratoire puisse assurer la confidentialité vis-à-vis de ses
autres clients.
La nouvelle rédaction ne modifie par le sens profond de l'exigence sans qu’on puisse y voir
d’incidence particulière pour la mise en œuvre dans le laboratoire ou son évaluation. Elle rejoint le
principe d’amélioration continue.
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§ 4.7 NOTE 2 Les clients attachent de la valeur au maintien d'une bonne communication, aux
conseils et recommandations d'ordre technique, ainsi qu'aux avis et interprétations fondés sur les
résultats. La communication avec le client, notamment lorsqu'il s'agit d'importants contrats, devrait
être maintenue tout au long des travaux. Il convient que le laboratoire informe le client de tout retard
ou écart important dans l'exécution des essais et/ou des étalonnages.
"Conseils" remplace "avis".
"Recommandations" remplace "conseils".
"Avis" remplace "opinions".
"Le client" remplace "la clientèle".
Il s'agit d'une correction d'erreur de traduction pour les trois premiers changements, et de la mise en
valeur de l'orientation client pour le dernier.
Pour l'application et l'évaluation de cet aspect, on consultera le chapitre consacré aux Avis et
interprétation du document Cofrac LAB REF 02.
§ 4.7.2 Le laboratoire doit s’efforcer d’obtenir des retours d’information, tant négatifs que positifs,
de ses clients. Ces retours d’information doivent être utilisés et analysés afin d’améliorer le système
de management, les activités d’essais et d’étalonnages et le service au client.
NOTE Des exemples de types de retour d’information comprennent des enquêtes de satisfaction des
clients et la revue de rapports d’essai ou d’étalonnage avec les clients.
Au-delà de la prise en compte des réclamations des clients, cette exigence demande d’aller au-devant
de ceux-ci pour obtenir des informations sur la perception qu’ils ont des prestations du laboratoire et
de son niveau de service, au-delà du "simple" rapport présentant les résultats. Cela correspond à
l’exigence de § 8.2.1 « satisfaction du client » de l’ISO 9001 : 2000.
LABORATOIRES
AUDITEURS
Le laboratoire doit être pro-actif et s’intéresser
à la perception de ses clients. La note qui suit
l’exigence donne les pistes les plus classiques
qui sont à sa disposition. Cependant, il a toute
latitude pour trouver et mettre en œuvre des
solutions simples plus appropriées.
L’audit de cette exigence ne présente pas de
difficulté particulières.
Il convient de privilégier les preuves formelles,
du type rapports de visites, compte-rendus
d’enquêtes, etc.
L’exploitation faite par le laboratoire est
désormais partie intégrante de l’audit.
§ 4.9 Maîtrise des travaux d’essai et/ou d’étalonnage non conformes
Les procédures doivent assurer que
c) une correction est prise immédiatement, ainsi que toute décision concernant l'acceptabilité des
travaux non conformes ;
Le remplacement des termes présents dans la version 2000 de la norme NF EN ISO/CEI 17025 est
particulièrement bien venu. La version 2000 évoque les actions correctives (qui) sont prises
immédiatement…ce qui amène une ambiguïté, hélas classique, entre le traitement des non
conformités (la correction ou remise en conformité) et les actions correctives évoquées par ailleurs
dans le référentiel.
Cette correction immédiate est aussi appelée "action curative" ou encore "correctrice", avec tous les
risques de confusion qu’entraîne cette quasi-homonymie.
Il est à noter que la même clarification est en cours dans le référentiel de management
environnemental (ISO 14001) où cette ambiguïté existait également. La modification apportée y est
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encore plus claire et la distinction plus évidente. Il peut être intéressant de s’y reporter pour bien
mettre en évidence les trois niveaux d’action (curatif, correctif, préventif) qui sont requis par les
référentiels.
Ces éléments sont des étapes incontournables du processus d’amélioration continu évoqué par
ailleurs.
§ 4.10 Amélioration
Le laboratoire doit améliorer en continu l’efficacité de son système de management par l’utilisation
de la politique qualité, des objectifs qualité, des résultats d’audit, de l’analyse des données, des
actions correctives et préventives et de la revue de direction.
Encore une phrase reprise au mot près dans la norme ISO 9001:2000 (§ 8.5.1). Elle décrit le principe
d’amélioration continue que nous avons tenté de détailler au chapitre 4 du présent document.
LABORATOIRES
AUDITEURS
Ce principe d’amélioration continue peut être
nouveau pour un laboratoire accrédité, ayant un
système qualité "a minima" qui se satisfait de
l’efficacité de son mode de fonctionnement.
L’exigence ne fait que mettre en mouvement et
orchestrer les éléments du système pour qu’ils
concourent à optimiser l’efficacité de
l’ensemble du système.
On passe donc d’un système qualité statique
vers un système de management dynamique.
L'auditeur s’assure que les outils de
management
sont opérationnels, qu’ils
s’enchaînent de façon cohérente et qu’ils
aboutissent à l’amélioration de l’efficacité du
système.
En particulier, il pourra s’intéresser à la
pertinence des indicateurs de performance
définis par le laboratoire et à leur évolution.
§ 4.12 Actions préventives
§ 4.12.1 Les améliorations nécessaires et les sources possibles de non-conformités, techniques ou
relatives au système de management, doivent être identifiées. Lorsque des opportunités
d'amélioration sont identifiées ou lorsqu'une action préventive est nécessaire, des plans d'action
doivent être développés, mis en œuvre et surveillés afin de réduire la probabilité d'occurrence de
telles non-conformités et de tirer parti des possibilités d'amélioration.
Les différentes corrections apportées à ce paragraphe permettent d’en clarifier la lecture et donc la
compréhension par les laboratoires et les auditeurs.
Par ailleurs le thème est classique des systèmes de management.
§ 4.14.2 Lorsque les résultats de l'audit [interne] jettent un doute sur l'efficacité des opérations ou
sur l'exactitude, (...)
"Jettent" remplace "mettent". Il s'agit d'une correction d'erreur de traduction, déjà contenue dans le
LAB REF 02 – Révision 01, ne devant poser aucun souci d'application ou d'évaluation.
§ 4.15.1 La revue [de direction] doit tenir compte des éléments suivants :
6° tiret : résultats d'essais de comparaison entre laboratoires ou d'essais d'aptitude ;
"D'aptitude" remplace "de qualification". Il s'agit d'une correction d'erreur de traduction, déjà
contenue dans le LAB REF 02 – Révision 01, ne devant poser aucun souci d'application ou
d'évaluation.
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§ 4.15.1 La revue [de direction] doit tenir compte des éléments suivants :
…/…
10° tiret : recommandations pour l’amélioration ;
Cette exigence complète la liste des éléments de la revue de direction et elle correspond au dernier
maillon du cycle d’amélioration continue évoqué par ailleurs, et présent dans l’ensemble des autres
systèmes de management.
LABORATOIRES
AUDITEURS
Le principe d’amélioration continue doit être
apparent dans la revue de direction.
De façon pratique, on doit retrouver des
décisions d’amélioration dans le compte-rendu
de chaque revue.
L’auditeur
vérifiera
que
les
pistes
d’amélioration dégagées par le système, en
particulier lors des revues précédentes, ont été
exploitées, et que de nouvelles pistes
d’amélioration sont dégagées à l’issue de
chaque revue.
§ 4.15.2 Les résultats des revues de direction et les actions qui en découlent doivent être enregistrés.
La direction doit assurer que ces actions sont mises en oeuvre dans des délais appropriés et
convenus.
Même commentaire que pour le § 5.4.2.
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3. L'approche processus dans la norme NF EN ISO/CEI 17025
Bien que la nouvelle version de la norme (NF EN ISO/CEI 17025 : 2005), comme la version
précédente d'ailleurs (NF EN ISO/CEI 17025 : 2000), ne fait pas explicitement référence au concept
de processus, ce concept est encore sous-jacent dans la nouvelle version1. Mais l'approche processus
elle est tellement riche d’apport en clarification et logique d’ensemble qu’elle s’impose d’ellemême…
Pour expliquer ce qu’est l’approche processus, il est nécessaire de définir tout d’abord ce qu’est un
processus :
« Ensemble d’activités corrélées ou
interactives qui transforme des éléments
d’entrée en éléments de sortie ... »
nous dit la norme ISO 9000:2000, cette définition peut être illustrée de la façon suivante :
PROCESSUS
Elément
d’entrée
Eléments
de sortie
« Activités »
Nous pouvons appliquer ce principe au fonctionnement d’un laboratoire. Dans celui-ci, nous
trouvons un enchaînement d’activités : les essais ou les étalonnages eux-mêmes, depuis la réception
de la demande du client (élément d’entrée), jusqu’à la fourniture du résultat de la prestation de
mesure (l’élément de sortie).
Le processus représenté ci-dessus devient alors :
Processus
du laboratoire
CLIENT
(essais, étalonnage)
« Éléments d’entrée »
Demande
du Client
s
CLIEN
T
« Éléments de sortie »
Résultats fournis
au Clien
t
Une nouvelle notion apparaît ici : le client. En effet, tout processus n’a de raison d’exister que parce
qu’il répond au besoin d’un client (si possible de plusieurs…).
En cela, un processus « apporte une valeur ajoutée » aux éléments d’entrée ; dans le cas d’un
laboratoire, il est clair que le résultat transmis au client demandeur, apporte à celui-ci une information
qui a une valeur et qu’il pourra utiliser par ailleurs (constat, décision, etc.).
1
On dénombre l'utilisation du mot processus à 5 reprises : § 4.1.6 processus de communication, §
4.4.5 processus de revue de contrat, § 4.12.2 note 1 processus d'action préventive, § 4.13.2.1. Note 2
processus spécifiés de conduite d'essais et /ou d'étalonnages, § 5.8.4 note 1 processus de manutention,
d'essais ou de stockage/mise en attente.
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On trouve en fait dans ce "processus du laboratoire" toutes les tâches accomplies par ce laboratoire :
o depuis la prise en compte de la demande,
o la réception de l’objet à tester (appareil à étalonner ou échantillon à analyser),
o sa mise en condition physique (conditionnement)
o et administrative (identification, dossier d’essai, etc.),
o la réalisation de la mesure elle-même (essai ou étalonnage),
o l’exploitation des résultats (traitement, interprétation, etc.),
o la rédaction d’un compte-rendu (rapport d’essai, certificat, etc.)
o jusqu’à la transmission de ce compte-rendu au client.
Cet enchaînement de tâches correspond au « processus de réalisation » (ou processus opérationnel)
décrit dans le Fascicule de Documentation "FD X 50-176 : Management des processus".
Ce processus est clairement la raison d’être du laboratoire, le cœur du métier ; il devra donc être
privilégié dans toute approche processus.
Cependant, il est évident que ce processus de réalisation ne peut fonctionner seul. Il faut lui apporter
des éléments d’aide au bon déroulement de ses activités ; ce sont les « processus supports » qui
assurent ce rôle indispensable, mêmes s’ils ne sont pas productifs de valeur directement perceptible
par le client..
Dans le cas d’un laboratoire, ces processus supports concernent :
o la gestion des compétences essentielles à la réalisation des mesures qui est intégrée au
processus de réalisation. On y retrouve le recrutement, les formations du personnel,
l’évaluation des compétences, le suivi administratif du personnel, etc. ;
o la mise en place des équipements de mesure et d’essai, ainsi que la maintenance de ceux-ci,
en particulier du point de vue métrologique (raccordement, vérification, etc.) ;
o la mise à disposition d’un environnement de travail adapté (locaux, éclairage, température,
hygrométrie, etc.) et son entretien ;
o l’utilisation d’un outil d’exploitation, de communication et de conservation des informations,
souvent informatisé ;
o etc.
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La représentation schématique intégrant ce nouveau processus peut être proposée sous la forme
suivante :
Processus supports
CLIENT
Processus
du laboratoire
CLIENT
(essais, étalonnage)
« Éléments d’entrée »
Demandes
du Client
« Éléments de sortie »
Résultats fournis
au Client
Avec ces deux types de processus, nous avons la représentation de la partie technique traditionnelle
d’un laboratoire. Elle correspond au chapitre 5- « Prescriptions techniques » de la norme NF EN
ISO/CEI 17025. C’est le chapitre correspondant au métier des laboratoires, ce qui est cohérent par
rapport à l’approche proposée ci-dessus.
A cet aspect technique, le chapitre 4 du référentiel NF EN ISO/CEI 17025 associe des
« Prescriptions relatives au management ».
Dans ce chapitre, on peut distinguer deux thèmes :
o le système de management lui-même, avec ses outils,
o les éléments d’amélioration continue, avec leurs méthodes.
Les processus liés au système de management, quelquefois appelés « processus de management »
(ou encore « processus de direction »), correspondent à l’organisation générale du laboratoire, à la
mise en place de la politique, aux définitions de responsabilités, à la part documentaire du système,
etc.
La représentation schématique devient :
Processus de management
Processus supports
CLIENT
Processus
du laboratoire
CLIENT
(essais, étalonnage)
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Il reste à positionner le « processus d’amélioration continue » qui est en fait un concept général qui
couvre l’ensemble du fonctionnement du laboratoire et s’applique donc à tous les processus définis
par ailleurs .
La représentation schématique peut être la suivante :
Processus de management
Processus supports
Processus
du laboratoire
CLIENT
CLIENT
(essais, étalonnage)
Processus d’amélioration continue
Dans ce processus d’amélioration continue, on retrouve les éléments traitant les dysfonctionnements
(travaux non-conformes) ainsi que les réclamations des clients. Ce processus intègre l’analyse des
causes de ces dysfonctionnements : ce sont les actions correctives et préventives. Par ailleurs les
audits internes permettent de s’assurer de la maîtrise des processus ; ils déclenchent également des
actions correctives. La boucle de ce processus d’amélioration se referme lors des revues de direction.
On arrive ainsi à la notion d’amélioration continue, souvent connue sous l’appellation « cycle
PDCA » (Plan Do Check Act) et proposé historiquement par Edwards Deming.
Positionné sur le schéma précédent, cela donne :
D
P
Processus de management
Processus supports
Processus
du laboratoire
CLIENT
CLIENT
(essais, étalonnage)
Processus d’amélioration continue
A
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C
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Ce schéma sera complet avec deux éléments d’entrée :
l’un en amont, qui correspond à
la prise en compte des exigences
des clients (§ 4.2.4)
D
P
Processus de management
Amont
Processus supports
Processus
du laboratoire
CLIENT
CLIENT
(essais, étalonnage)
Processus d’amélioration continue
L’autre en aval, correspond au
traitement des réclamations des clients
(§ 4.8) et aus services au client (§ 4.7).
A
C
Aval
Cette approche illustre la mise en mouvement du système de management qui devient ainsi
dynamique, recherchant l’amélioration continue de l’efficacité de ses processus. Ce dynamisme est
clairement mis au service du client du laboratoire. Ceci implique la responsabilisation de chacun au
sein de son processus et ce, quelle que soit la famille à laquelle il appartient (management,
réalisation, support, etc.).
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4. La place de l’amélioration continue dans la norme NF EN ISO/CEI 17025
L’amélioration continue est un des concepts de base des systèmes de management de la qualité.
Nous avons vu dans le paragraphe précédent l’intégration de ce concept dans l’approche processus et
son intégration dans le « cycle PDCA ». Le point de départ de ce cycle est la définition de la
« politique du laboratoire » (§ 4.2.2) ; elle est établie par la Direction du laboratoire. Celle-ci, outre
sa volonté de mettre en œuvre des «bonnes pratiques professionnelles», doit prendre en compte les
exigences du client, ce qui paraît relever du bon sens de base, sans oublier de respecter ce que lui
impose la réglementation ou la loi.
Cette politique doit être mise par écrit et communiquée à toute partie intéressée, en particulier aux
collaborateurs du laboratoire.
La représentation schématique peut être :
Exigences
du client
§ 4.2.4
Politique
§ 4.2.2
Exig. Légales
Réglementaires
§ 4.2.4
Cette politique va servir à fixer « des objectifs » (§ 4.2.2) au laboratoire ; ces objectifs permettront
de suivre la mise en œuvre et l’efficacité des processus :
Exigences
du client
§ 4.2.4
Politique
§ 4.2.2
Objectifs
§ 4.2.2
Exig. Légales
Réglementaires
§ 4.2.4
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Ces objectifs sont déclinés sur les processus "techniques" (« réalisation » et « supports ») :
Exigences
du client
§ 4.2.4
Politique
§ 4.2.2
Objectifs
§ 4.2.2
§ 5 Processus supports
§ 5 Processus
du laboratoire
Exig. Légales
Règlement.
§ 4.2.4
(essais, étalonnage)
Indicateurs
Le suivi de ces objectifs sera réalisé à l’aide
d’indicateurs (par exemple), et les données
qui en découlent devront être analysées
(§ 4.10) pour en tirer des informations sur
le fonctionnement de ces processus "techni-.
ques". Cela permettra d’en assurer le pilotage.
(Voir FD X 50-176 § 7 « Pilotage et
amélioration des processus »).
Analyse des
données
§ 4.10
Afin de continuer le bouclage du cycle d’amélioration continue, la norme NF EN ISO/CEI 17025
demande de prendre en compte les « travaux d’essai et/ou d’étalonnage non conformes » (§ 4.9), les
« réclamations » (§ 4.8) et les « audits internes » (§ 4.14) qui alimentent le cycle :
Exigences
du client
§ 4.2.4
Politique
§ 4.2.2
Objectifs
§ 4.2.2
§ 5 Processus supports
§ 5 Processus
du laboratoire
Exig. Légales
Règlement.
§ 4.2.4
(essais, étalonnage)
Audits
internes
§ 4.14
Actions
correctives
§ 4.11
Actions
Réclamations
Non
conformes
§ 4.8
§ 4.9
Analyse des
données
§ 4.10
Indicateurs
préventives
§ 4.12
Ces dysfonctionnements déclenchent des « actions correctives » (§ 4.11) et des « actions
préventives » (§ 4.12) qui permettent de travailler sur les causes des problèmes rencontrés afin de les
éliminer définitivement.
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Ce véritable apprentissage par l’expérience est une des bases essentielles du management de la
qualité, souvent résumée par le slogan : "une erreur n’est pas une faute, mais une opportunité
d’amélioration".
Le cycle sera complet avec les « revues de direction » (§ 4.15) qui font périodiquement le bilan du
fonctionnement du système de management. Les éléments sur lesquels se base cette revue sont issus
des étapes qui précèdent dans le cycle d’amélioration continue :
Exigences
du client
§ 4.2.4
Politique
§ 4.2.2
Objectifs
§ 4.2.2
§ 5 Processus supports
§ 5 Processus
du laboratoire
Exig. Légales
Règlement.
§ 4.2.4
(essais, étalonnage)
Revues de
direction
§ 4.15
Bilan
Actions
correctives
§ 4.11
Actions
Audits
internes
Non
conformes
§ 4.14
§ 4.9
Réclamations
§ 4.8
Analyse des
données
§ 4.10
Indicateurs
préventives
§ 4.12
Les éléments de sortie des revues de direction doivent comporter des décisions, reprises dans des
plans d’action, avec pour but l’amélioration générale du système.
La politique peut être revue à cette occasion, amendée ou complétée en fonction des évolutions du
laboratoire et de son contexte (marché ou législation). Les objectifs sont confirmés ou modifiés, en
fonction des résultats de la période écoulée.
Le cycle d’amélioration continue est ainsi cohérent et peut être relancé pour une période. Il est
classique de considérer qu’une périodicité annuelle est la plus naturelle pour la vie du système,
comme pour celle du laboratoire. Elle est suggérée dans la Note 1 du § 4.15 de la norme NF EN
ISO/CEI 17025.
Par ailleurs, ce schéma appelle quelques explications complémentaires quant à la position, dans le
chapitre sur le management de la qualité de la norme NF EN ISO/CEI 17025, de paragraphes liés au
fonctionnement du laboratoire, ce qui les amènerait logiquement à être présentés dans le chapitre sur
la réalisation des essais/étalonnages ou en support de ceux-ci. Ces paragraphes concernent :
o « § 4.4 (la) Revue des demandes, appels d’offres et contrats »
o « § 4.5 (la) Sous-traitance des essais et des étalonnages »
o « § 4.6 (les) Achats de services et de fournitures ».
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Par contre, on trouve dans les exigences techniques, un paragraphe typiquement "qualité" avec :
o « § 5.9 Assurer la qualité des résultats d’essai et d’étalonnage ».
Ces positionnements respectifs ne font qu’illustrer l’imbrication des éléments de système de
management avec les outils de maîtrise technique : les uns ont besoins des autres pour fonctionner et
ces derniers s’appuient sur eux pour exister et s’améliorer.
Pour clarifier l’ensemble de ces concepts, il est pratique de faire la synthèse entre les prescriptions
relatives au management et la notion d’amélioration continue. Pour cela il est tentant de
positionner le cycle PDCA, symbole de cette dernière notion, sur le schéma que nous venons de
construire pas à pas :
D
P
Plan
Do
Plan
Do
Act
Check
Check
Check
Act
Act
A
Check
C
Il est rassurant de constater qu’il y a une complète cohérence entre les exigences du référentiel et les
principes de base de l’amélioration continue.
Cette notion d’amélioration continue et le principe du cycle (PDCA) sont totalement communs à
tous les systèmes de management. En effet, historiquement on retrouve cette exigence pour la
première fois dans l’ISO 14001 (« Management environnemental ») dès la parution du référentiel en
1996.
Il faut cependant noter que cette notion de base remonte aux années 50 (et probablement avant) et a
été proposée par Edwards DEMING dans le cadre des démarches de « management par la qualité »,
plus souvent connues sous le vocable de « qualité totale ».
En 1999, le guide OHSAS 18001 (« Management de la santé et de la sécurité au travail ») a pris le
même parti, paraphrasant l’ISO 14001.
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Il a fallu attendre la version de l’ISO 9001 sortie en décembre 2000 pour retrouver explicitement
cette notion d’amélioration continue dans le « Management de la qualité ».
On peut donc conclure que l’ensemble des référentiels de système de management utilisent
l’amélioration continue comme principe de base. La norme NF EN ISO/CEI 17025 ne fait pas
exception à la règle.
CONCLUSION
La révision de la norme NF EN ISO/CEI 17025 est une bonne chose ; cependant, la nouvelle version
(2005) reste timide sur l’approche processus qui n’est qu’indirectement présentée. Cette évolution
sera donc naturellement suivie d’autres amendements (vers 2013 / 2014) qui, souhaitons-le,
permettront à ce référentiel de rejoindre complètement les concepts du management de la qualité et
ses deux principaux thèmes : l’amélioration continue et l’approche processus. On retrouve par contre
plus clairement ce principe d’amélioration continue qui est commun à tous les référentiels de
management.
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ANNEXE A
Références documentaires
Documents utilisés ou cités :
Norme NF EN ISO/CEI 17025 : 2000
Prescriptions générales concernant la compétence des
laboratoires d’étalonnage et d’essais
Norme NF EN ISO/CEI 17025 : 2005
Exigences générales concernant la compétence des
laboratoires d’étalonnage et d’essais
Norme ISO 9000 : 2000
Systèmes de management de la qualité - Principes
essentiels et vocabulaire
Norme ISO 9001 : 2000
Systèmes de management de la qualité - Exigences
Norme ISO 14001
Systèmes de management environnemental Spécifications et lignes directrices pour son utilisation
Guide OHSAS 18001
Systèmes de management de la santé et de la sécurité
au travail - Spécifications
Fascicule de Documentation FD X 50-176
Management de la qualité - Management des processus
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