Otarie à fourrure de l`Alaska (Callorhinus ursinus)

Transcription

Otarie à fourrure de l`Alaska (Callorhinus ursinus)
Mise à jour
Évaluation et Rapport
de situation du COSEPAC
sur
l’Otarie à fourrure du Nord
Callorhinus ursinus
au Canada
ESPÈCE MENACÉE
2006
COSEPAC
COMITÉ SUR LA SITUATION DES
ESPÈCES EN PÉRIL
AU CANADA
COSEWIC
COMMITTEE ON THE STATUS OF
ENDANGERED WILDLIFE
IN CANADA
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des
espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2006. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’Otarie à fourrure du Nord
(Callorhinus ursinus) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au
Canada. Ottawa. vii + 39 p. (www.registrelep.gc.ca/Status/Status_f.cfm).
Rapport Précédent :
BAIRD, R.W. et HANSON, M.B. 1996. Rapport de situation du COSEPAC sur l’Otarie à fourrure du Nord
(Callorhinus ursinus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa.
15 p.
Note de production :
Le COSEPAC aimerait remercier Kate Willis et Andrew W. Trites qui ont rédigé le mise à jour du rapport
de situation sur l’otarie à fourrure du Nord (Callorhinus ursinus), en vertu d’un contrat avec
Environnement Canada. Randall Reeves, coprésident du Sous-comité de spécialistes des mammifères
marins du COSEPAC, a supervisé le présent rapport et en a fait la révision. Dans l’ensemble du rapport
de situation l’otarie à fourrure du Nord est souvent aussi nommée otarie à fourrure de l’Alaska.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : (819) 997-4991 / (819) 953-3215
Téléc. : (819) 994-3684
Courriel : COSEWIC/[email protected]
http://www.cosepac.gc.ca
Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Update Status Report on the Northern Fur Seal Callorhinus
ursinus in Canada.
Illustration de la couverture :
Otarie à fourrure du Nord — Photo prise par Andrew W. Trites.
©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2006
o
N de catalogue CW69-14/74-2006F-PDF
ISBN 0-662-71780-5
Papier recyclé
COSEPAC
Sommaire de l’évaluation
Sommaire de l’évaluation — Avril 2006
Nom commun
Otarie à fourrure du Nord
Nom scientifique
Callorhinus ursinus
Statut
Espèce menacée
Justification de la désignation
La population qui se reproduit sur les îles Pribilof, dans la mer de Béring, se nourrit et migre dans les eaux de la
Colombie-Britannique. Cette population comptait environ 629 000 individus en 2004. Bien que ce nombre demeure
relativement élevé, la population, telle qu’estimée à partir des dénombrements des petits, a diminué de 50 à
60 p. 100 sur trois générations (de 1974 à 2004). Le taux de déclin est particulièrement rapide depuis 1998. Les
tendances dans les nombres de mâles adultes entre 1974 et 2004 sont brouillées par la réaction à la suspension de
la prise sélective commerciale des jeunes adultes mâles en 1984. Ces nombres diminuent de façon rapide et
inexplicable depuis 1992. Les raisons du déclin de la population sont inconnues. L’enchevêtrement dans les débris
marins, le dérangement, la pollution et les changements environnementaux, incluant possiblement un changement
du régime dans les écosystèmes de la mer de Béring et du Pacifique Nord, sont considérés comme des facteurs
contributifs. Les facteurs limitatifs possibles sont peu connus en Colombie-Britannique et dans d’autres régions où les
otaries à fourrure cherchent de la nourriture pendant leur migration annuelle.
Répartition
Colombie-Britannique, Océan Pacifique
Historique du statut
Espèce désignée « non en péril » en avril 1996. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « menacée » en avril
2006. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.
iii
COSEPAC
Résumé
Otarie à fourrure du Nord
Callorhinus ursinus
Information sur l’espèce
L’otarie à fourrure du Nord (Callorhinus ursinus Linné, 1758) est une espèce qui
présente un dimorphisme sexuel. Le poids des mâles adultes excède celui des femelles
par un facteur moyen de 3,4 à 5,4. Les mâles présentent un pelage qui varie du noir au
brun roux alors que les femelles ont le dos gris-brun et le ventre plus clair.
Répartition
Les otaries à fourrure du Nord ne se rencontrent que dans l’hémisphère nord et
sont présentes dans tout le nord du Pacifique et la mer de Béring. Elles se reproduisent
à trois endroits en Russie (les Kouriles, l’île Robben et les îles du Commandeur) et à
trois endroits aux États-Unis (les îles Pribilof, l’île Bogoslof et l’île San Miguel). Environ
les trois quart de la population mondiale se reproduit sur les îles Pribilof. Les otaries à
fourrure du Nord ont tendance à migrer le long de la côte nord-américaine ou vers l’Asie
orientale, selon l’emplacement de leurs roqueries. On pense que la plupart des otaries
à fourrure du Nord qui fréquentent les eaux côtières de la Colombie-Britannique sont
originaires de l’est de la mer de Béring (îles Pribilof et île Bogoslof), même si certaines
viennent probablement de l’Asie et de la Californie.
Habitat
Les otaries à fourrure du Nord sont principalement pélagiques; elles se nourrissent
surtout au large, sur le talus continental et le long du rebord de la plateforme
continentale, de la mer de Béring à la Californie. Les plus fortes concentrations d’otaries
à fourrure du Nord en pleine mer sont associées à des entités sous-marines
importantes, telles des canyons, des monts, des vallées et le rebord de la plateforme
continentale, qui donnent lieu à des structures frontales au sein des eaux. Les otaries à
fourrure du Nord des deux sexes sont très fidèles à leurs lieux de reproduction. Au
Canada, les eaux au large de la Colombie-Britannique constituent un habitat important
pour les otaries à fourrure du Nord en migration.
iv
Biologie
L’otarie à fourrure du Nord est une espèce polygyne. Les mâles établissent et
défendent des territoires à terre et s’accouplent avec plusieurs femelles. Les mâles
adultes arrivent à la roquerie vers la mi-mai. Les femelles mettent bas un seul petit peu
après leur arrivée à terre en juin et en juillet. En règle générale, après avoir mis bas, les
femelles partent pour des périodes de 3 à 10 jours à la recherche de nourriture, puis
reviennent nourrir leurs petits durant environ 1 à 2 jours. Ce cycle se poursuit jusqu’à ce
que les petits soient sevrés, vers l’âge de 4 mois (fin octobre, début novembre). Les
femelles et les immatures des îles Pribilof entament alors une migration vers le sud qui
les mènent jusqu’en Californie, tandis que les mâles matures ont tendance à rester
dans des eaux plus nordiques. Le taux de mortalité des petits et des animaux de moins
de 2 ans est relativement élevé, mais il diminue à l’approche de la maturité sexuelle.
Les otaries à fourrure du Nord s’alimentent dans des eaux relativement peu profondes
(de 100 à 200 m pour les femelles et moins de 400 m pour les mâles), principalement
sur le talus continental et le long du rebord de la plateforme continentale. On a
dénombré 75 différentes espèces de proie dans l’estomac et les fèces de l’otarie à
fourrure du Nord.
Taille et tendances des populations
Les otaries à fourrure du Nord ont été découvertes par des explorateurs russes à
la fin du XVIIIe siècle; depuis cette époque, on a observé trois déclins importants au sein
de la population mondiale d’otaries à fourrure du Nord. La population initiale des îles
Pribilof, qui comptait entre 2 et 3 millions d’individus, s’est vue réduite en raison de la
chasse intensive, puis la population s’est rétablie à la suite de la mise en place d’une
politique qui ne permettait de tuer que les mâles immatures. En 1867, lorsque l’Alaska
fut acheté par les États-Unis, cette politique fut abandonnée et la population d’otaries
déclina de nouveau pour n’être plus que de 300 000 individus au début du XXe siècle. À
la suite de la remise en vigueur de la politique permettant de chasser uniquement les
mâles et grâce à des mesures de protection internationales en matière de chasse en
mer, la population d’otaries augmenta pour atteindre un nombre total estimé à
2,1 millions d’individus dans les années 1950. Toutefois, un programme expérimental
visant à améliorer la productivité des otaries en tuant des femelles adultes fut la cause
d’un nouveau déclin de la population de la fin des années 1950 à la fin des années
1960. Le rétablissement subséquent de la population, une fois les femelles à nouveau
protégées, fut bref, car, entre 1975 et 1981, on observa un déclin inexpliqué d’environ
6,1 p. 100 par année. La population s’est ensuite maintenue à environ un million
d’individus durant la majeure partie des deux décennies suivantes, mais on a observé
un nouveau déclin à partir de 1998. En 2004, on dénombrait environ 629 000 individus.
Les récoltes de mâles immatures à des fins commerciales ont cessé dans les îles
Pribilof, en 1973 à l’île Saint-George et en 1984 à l’île Saint-Paul. De nos jours, la
chasse ne se pratique plus qu’à des fins de subsistance.
v
Facteurs limitatifs et menaces
On ne connaît pas la cause exacte du déclin actuel de la population d’otaries à
fourrure du Nord dans les îles Pribilof. On pense que la pollution, les changements
environnementaux, diverses perturbations anthropiques et les débris marins dans
lesquels les individus peuvent se prendre sont des facteurs pouvant expliquer ce déclin.
En outre, on croit que des changements des régimes climatiques et océaniques et les
pêches commerciales ont contribué à modifier l’écosystème de la mer de Béring et que
ces facteurs pourraient avoir affecté la disponibilité des proies. On n’en connaît peu sur
les facteurs limitatifs potentiels en Colombie-Britannique et dans les régions autres que
la mer de Béring où les otaries à fourrure du Nord migrent.
Importance de l’espèce
Depuis sa découverte, la population d’otaries à fourrure du Nord se reproduisant
dans les îles Pribilof a fait l’objet de récoltes commerciales qui ont affecté sévèrement
sa taille et sa composition. Au Canada, les otaries à fourrure du Nord ont été chassées
en mer sur la côte ouest de l’île de Vancouver et dans toute la région de Haida Gwaii.
Les Autochtones de tout le Pacifique Nord ont aussi pratiqué, depuis plusieurs
millénaires, la récolte d’otaries à fourrure du Nord à des fins de subsistance. Dans les
îles Pribilof, la viande des otaries à fourrure est consommée, et les fourrures sont
utilisées dans le cadre d’un programme d’artisanat.
Protection actuelle
Dans les eaux canadiennes, les otaries à fourrure du Nord sont protégées en vertu
du Règlement sur les mammifères marins de la Loi sur les pêches du Canada, qui
interdit de chasser ou d’importuner les pinnipèdes, sauf à des fins de subsistance. Aux
États-Unis, les otaries à fourrure de l’Alaska sont protégées en vertu de la Marine
Mammal Protection Act, et la population est désignée effondrée (depleted).
vi
HISTORIQUE DU COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une
recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour
satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui
repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces
menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en
péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un
comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique
rigoureux et indépendant.
MANDAT DU COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des
espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril
au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes
taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes
vasculaires, mousses et lichens.
COMPOSITION DU COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des
gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence
Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité,
lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des
coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles
autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces
candidates.
DÉFINITIONS
(2006)
Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte
d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un
virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention
humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente
ailleurs.
En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays
imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne
sont pas renversés.
Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison
de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui
pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant
donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour
déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation
du risque de disparition de l’espèce.
*
**
***
****
*****
Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition
de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Environnement Canada
Service canadien de la faune
Environment Canada
Canadian Wildlife Service
Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du
COSEPAC.
vii
Mise à jour
Rapport de situation du COSEPAC
sur
l’Otarie à fourrure du Nord
Callorhinus ursinus
au Canada
2006
TABLE DES MATIÈRES
INFORMATION SUR L’ESPÈCE .................................................................................... 4
Nom et classification.................................................................................................... 5
Description morphologique .......................................................................................... 6
Description génétique .................................................................................................. 7
RÉPARTITION ................................................................................................................ 7
Aire de répartition mondiale......................................................................................... 7
Aire de répartition canadienne ..................................................................................... 8
HABITAT ......................................................................................................................... 8
Habitat au Canada....................................................................................................... 8
Besoins en matière d’habitat ....................................................................................... 9
Tendances en matière d’habitat ................................................................................ 10
Protection et propriété ............................................................................................... 10
BIOLOGIE ..................................................................................................................... 10
Cycle vital et reproduction ......................................................................................... 10
Prédateurs ................................................................................................................. 12
Alimentation............................................................................................................... 12
Physiologie ................................................................................................................ 13
Déplacements............................................................................................................ 14
Relations interspécifiques.......................................................................................... 14
Adaptabilité................................................................................................................ 15
TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS ........................................................... 15
Activités de recherche ............................................................................................... 15
Abondance ................................................................................................................ 15
Fluctuations et tendances.......................................................................................... 16
Effet d’une immigration de source externe ................................................................ 18
FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES ...................................................................... 18
IMPORTANCE DE L’ESPÈCE ...................................................................................... 22
PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT..................... 23
Autres pays................................................................................................................ 23
Canada ...................................................................................................................... 24
RÉSUMÉ TECHNIQUE................................................................................................. 25
REMERCIEMENTS....................................................................................................... 28
EXPERTS CONTACTÉS .............................................................................................. 28
SOURCES D’INFORMATION ....................................................................................... 28
SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DES RÉDACTEURS DU RAPPORT............................ 38
Liste des figures
Figure 1. Aire de répartition mondiale de l’otarie à fourrure de l’Alaska, avec les îles de
reproduction utilisées par l’espèce et le tracé du rebord des plateformes
continentales ................................................................................................... 4
Figure 2. Migrations approximatives des otaries à fourrure de l’Alaska du groupe du
Pacifique Est. .................................................................................................. 5
Figure 3. Otaries à fourrure de l’Alaska (Callorhinus ursinus). Photographie prise par
A.W. Trites. ..................................................................................................... 6
Figure 4. Comptes de petits et de mâles adultes pour l’île Saint-Paul entre 1911
et 2004. ......................................................................................................... 17
INFORMATION SUR L’ESPÈCE
À l’heure actuelle, on a dénombré cinq populations d’otaries à fourrure de l’Alaska
dans le Pacifique Nord : la population des îles du Commandeur (Russie), la population
des Kouriles (Russie), la population de l’île Robben (Russie), les populations des îles
Pribilof et de l’île Bogoslof (É.-U.), et la population de l’île San Miguel (É.-U.) (figure 1;
NMFS,1993). En fonction de leurs lieux de reproduction et de leurs zones de migration
restreintes situées des deux côtés de l’océan Pacifique, on peut diviser les populations
d’otaries à fourrure de l’Alaska en deux groupes, celui de l’ouest et celui de l’est (voir la
figure 2 pour les routes migratoires de la population des îles Pribilof).
Figure 1.
Aire de répartition mondiale de l’otarie à fourrure de l’Alaska, avec les îles de reproduction utilisées par
l’espèce et le tracé du rebord des plateformes continentales (lignes pointillées correspondant
approximativement à l’isobathe de 200 m). La zone ombrée foncée représente la limite sud de la
répartition pélagique de l’espèce. D’après Gentry (1998).
4
Figure 2.
Migrations approximatives des otaries à fourrure de l’Alaska du groupe du Pacifique Est. D’après Gentry
(1998). Les lignes pointillées indiquent la localisation en mer de la majorité des otaries à fourrure de ce
groupe, par mois.
Il n’y a pas de lieu de reproduction dans les eaux canadiennes. La majorité des
individus que l’on retrouve dans les eaux canadiennes sont des migrants du groupe du
Pacifique Est (Bigg,1990; Loughlin et al., 1999). Par conséquent, les informations que
contient le présent rapport concernent principalement les individus du Pacifique Est.
Nom et classification
L’otarie à fourrure de l’Alaska (Callorhinus ursinus Linné, 1758), qui fait partie du
sous-ordre des Pinnipèdes (phoques, lions de mer, otaries à fourrure et morses), est la
seule espèce encore existante du genre Callorhinus. L’otarie à fourrure de l’Alaska
porte d’autres noms communs tels que l’otarie des Pribilof (français), lobo fino del norte
(espagnol), et Nördliche Pelzrobbe (allemand). Les noms autochtones donnés à
l’espèce sont notamment hlaaqudax (dialecte de l’Ouest, Unangan/Aléoute), laaqudax
(dialecte de l’Est, Unangan/Aléoute), et algax (dialecte des îles du Commandeur,
Unangan/Aléoute) (M. Dirks, comm. pers., 2004).
Au début du XXe siècle, on croyait que les populations d’otaries à fourrure de
l’Alaska qui se reproduisaient à différents endroits du Pacifique Nord comptaient trois
espèces ou sous-espèces distinctes (Gentry, 1998; Rice, 1998). Toutefois, les
5
recherches ultérieures ont permis d’établir que ces populations étaient en fait identiques
sur le plan morphologique, et l’espèce moderne, que l’on nomme C. ursinus, est à
l’heure actuelle reconnue comme une espèce unique (Rice, 1998).
Description morphologique
L’otarie à fourrure de l’Alaska est le plus petit pinnipède que l’on retrouve sur la
côte ouest du Canada (figure 3). L’espèce présente un dimorphisme sexuel très
important, les mâles pouvant être 3,4 fois plus gros que les femelles avant
l’accouplement et une masse 5,4 fois plus lourde qu’elles lorsqu’ils défendent un
territoire de reproduction (Scheffer et Wilke, 1953; Trites et Bigg, 1996). Les mâles
adultes pèsent de 100 à 200 kg et mesurent de 1,5 à 2 m de long. Les femelles, quant à
elles, pèsent de 35 à 45 kg et mesurent en moyenne 1,3 m de long (Trites et Bigg,
1996; Gentry, 1998). Les petits pèsent de 4,5 à 5,4 kg à la naissance, les nouveau-nés
mâles pesant généralement 0,6 kg de plus que les femelles (Trites, 1991; Reeves et al.,
1992). Les mâles adultes, qui sont pourvus d’une crinière couvrant les épaules,
présentent des jarres variant du noir au brun roux. Les jarres des femelles sont
gris-brun sur le dos et plus clairs sur le ventre. La bourre est brune chez les deux
sexes, mais elle n’est pas visible lorsque les animaux sont secs. Les petits naissent
avec une fourrure noire sur le corps et une fourrure ventrale plus claire qui change
après la première mue (Scheffer, 1962). La couleur des vibrisses varie en fonction de
l’âge de l’animal, les jeunes individus présentant des vibrisses noires et les plus vieux,
des vibrisses blanches.
Figure 3. Otaries à fourrure de l’Alaska (Callorhinus ursinus). Photographie prise par A.W. Trites.
6
Contrairement aux espèces de l’autre genre d’otaries à fourrure, soit le genre
Arctocephalus, l’otarie à fourrure de l’Alaska présente un rostre court qui ne lui confère
pas un profil de type canin (Gentry et Kooyman, 1986). Par conséquent, la tête de
l’otarie à fourrure de l’Alaska semble relativement petite par rapport au reste de son
corps. Les pavillons auriculaires sont longs, bien visibles et dépourvus de fourrure chez
les sujets plus âgés. L’otarie à fourrure de l’Alaska possède, comparativement à sa
taille, les plus longues nageoires de toute la famille des Otariidés, ses nageoires
postérieures mesurant environ le quart de sa longueur totale (Jefferson et al., 1993). Le
dessus des nageoires antérieures est dépourvu de fourrure, et les nageoires
postérieures ont des orteils dotés de très longs prolongements cartilagineux en forme
de lanières (Jefferson et al.,1993).
Description génétique
Le genre Callorhinus est le plus ancien parmi les Otariidés encore existants. Les
analyses génétiques concordent avec les conclusions tirées des restes fossiles, et l’on
s’entend pour dire que les otaries à fourrure de l’Alaska se sont séparées de la lignée
conduisant aux autres otaries à fourrure et aux lions de mer il y a entre trois et six
millions d’années (Kim et al., 1975; Repenning et al., 1979; Wynen et al., 2001).
RÉPARTITION
Aire de répartition mondiale
Les otaries à fourrure de l’Alaska ne sont présentes que dans le Pacifique Nord,
depuis le centre du Japon (36º N) et les Aléoutiennes jusqu’au golfe d’Alaska, à la
Colombie-Britannique et à la frontière américano-méxicaine (32º N) (figure 1, Gentry,
1998). Les restes fossiles découverts en Californie, en Oregon et en Alaska laissent
penser que l’espèce a probablement évolué dans au moins une partie de son aire de
répartition actuelle (Lyman, 1988; Gentry, 1998; Pyle et al., 2001). Toutefois, l’espèce
est plus ancienne que certaines des îles où elle se reproduit actuellement, et on a
retrouvé des os dans des débris de cuisine lors de fouilles archéologiques sur le
continent aux États-Unis (Burton et al., 2001), ce qui laisse penser qu’une certaine
redistribution s’est produite (Gentry, 2002).
Dans la mer de Béring, les otaries à fourrure de l’Alaska se reproduisent dans les
colonies situées dans les îles du Commandeur (îles Béring et Medny), en Russie, et
dans les îles Pribilof (îles Saint-Paul et Saint-George), en Alaska (figure 1, Gentry,
2002; Angliss et Lodge, 2003). D’autres colonies de reproduction sont présentes dans
les Kouriles, au nord du Japon, et dans l’île Robben (Tyuleniy), dans la mer d’Okhotsk.
Les îles Pribilof abritent environ 74 p. 100 de la population mondiale, et les colonies de
reproduction de l’île Robben et des îles du Commandeur en abritent respectivement
environ 15 p. 100 et 9 p. 100. De nouvelles roqueries ont vu le jour dans l’île
San Miguel, au large de la Californie, en 1965, ainsi que dans l’île Bogoslof, dans les
7
Aléoutiennes, en 1980. Les otaries à fourrure de l’Alaska ont tendance à migrer au
large des côtes nord-américaines ou asiatiques (Bigg, 1990).
Aire de répartition canadienne
Les otaries à fourrure de l’Alaska ne sont présentes au Canada que sur la côte
ouest, où les femelles et les mâles préreproducteurs fréquentent habituellement les
eaux du talus continental durant les mois d’hiver et de printemps (Bigg,1990; Trites et
Bigg, 1996). En règle générale, dans les eaux de la Colombie-Britannique, les plus forts
effectifs sont observés de janvier à juin à environ 20 à 150 km au large des côtes (Baird
et Hanson, 1997; Heise et al., 2003). Des otaries à fourrure de l’Alaska ont également
été observées dans des roqueries et des échoueries de lions de mer au Canada et
dans le sud-est de l’Alaska (Fiscus, 1983; Baird et Hanson 1997; Trites, obs. pers.).
HABITAT
Habitat au Canada
Au Canada, les eaux au large de la Colombie-Britannique constituent un habitat
important pour les otaries à fourrure de l’Alaska, principalement pour les migrants et les
hivernants (Bigg, 1990; Trites et Bigg, 1996; Heise et al., 2003). On pense que 300 000
à 500 000 otaries à fourrure de l’Alaska empruntent les eaux canadiennes au cours de
leur migration (Antonelis et Perez,1984; Heise et al., 2003), principalement les eaux de
la côte ouest de l’île de Vancouver et de la région de Haida Gwaii (îles de la
Reine-Charlotte) (Antonelis et Perez, 1984; Bigg, 1990; Heise et al., 2003).
Plus de 2 000 otaries à fourrure de l’Alaska ont été abattues dans les eaux
canadiennes entre 1958 et 1974 dans le cadre d’un programme conjoint de recherche à
l’initiative du Canada et des États-Unis (Lander, 1980b). La base de données qui a été
constituée contient des renseignements sur les âges, les dates, les localités, les sexes,
les régimes alimentaires, les tailles corporelles et l’état reproducteur des otaries à
fourrure de l’Alaska trouvées au Canada. Toutefois, les analyses régionales détaillées
de ces données n’ont été effectuées que pour la région de Haida Gwaii (Heise et al.,
2003), région où l’on observe des pics d’effectifs en mai et en juin, alors que les otaries
reprennent leur migration vers le nord. La majorité des migrants de la région de Haida
Gwaii sont des femelles matures et des animaux immatures qui se nourrissent
principalement de calmars (~ 64 p. 100 du régime alimentaire), de salmonidés (~
23 p. 100), de goberge et d’autres poissons (~ 9 p. 100). Le côté est de Haida Gwaii
(détroit d’Hécate) semble constituer un lieu important pour les hivernants, les effectifs y
paraissant stables de janvier à avril (Heise et al., 2003). À cette époque de l’année, les
otaries à fourrure de l’Alaska se nourrissent principalement de harengs (~ 55 p. 100 du
régime alimentaire) et de gadidés (~ 19 p. 100). Les autres aliments comprennent
notamment le calmar (~ 9 p. 100), la morue charbonnière (~ 5 p. 100) et d’autres
espèces de poisson (~ 6 p. 100).
8
La région de Haida Gwaii n’est toutefois pas l’habitat principal des otaries à
fourrure de l’Alaska en Colombie-Britannique. Les prélèvements d’otaries à fourrure du
Nord ont été proportionnels à l’abondance de l’espèce dans les diverses régions visées
par le programme conjoint, et les individus prélevés à Haida Gwaii ne représentaient
que 10 à 15 p. 100 de tous les individus prélevés dans les eaux de la
Colombie-Britannique (P. Olesiuk, comm. pers.). On pense que la plupart des otaries à
fourrure de l’Alaska vivent dans des zones situées au large des côtes de la
Colombie-Britannique (Bigg, 1990), quoique certains individus, particulièrement des
juvéniles, passent l’hiver dans des bras de mer tels que le bras Knight, le détroit de Fitz
Hugh et le chenal Douglas ainsi que dans la partie nord du détroit d’Hécate. Si l’on veut
établir un portrait plus complet de l’habitat de l’otarie à fourrure de l’Alaska au large de
la côte ouest du Canada, il faudra effectuer une analyse détaillée des données dont on
dispose, comme cela a été fait par Heise et al. (2003) pour la région de Haida Gwaii.
Besoins en matière d’habitat
Comme l’otarie à fourrure de l’Alaska est une espèce territoriale et migratrice, elle
a besoin de fréquenter différents milieux pour se reproduire et s’alimenter. L’espèce est
un des pinnipèdes parmi les plus pélagiques, les mâles passant de 305 à 320 jours par
année en mer et les femelles de 327 à 330 jours par année en quête de petits poissons
et de calmars en eau profonde et le long du rebord de la plateforme continentale (Bigg,
1990; Loughlin et al., 1993; Gentry, 1998). Lorsqu’elles sont en mer, les otaries
fréquentent les eaux de la plateforme continentale subpolaire et de son rebord (dont la
distance par rapport au littoral demeure inférieure à 150 km) pour s’alimenter, depuis la
mer de Béring jusqu’à la Californie (Antonelis et Perez, 1984; Bigg, 1990). Les plus
fortes concentrations d’otaries à fourrure de l’Alaska en pleine mer sont associées à
des entités sous-marines importantes, telles des canyons, des monts, des vallées et le
rebord de la plateforme continentale, qui donnent lieu à des structures frontales au sein
des eaux (Lander et Kajimura, 1982; Kajimura, 1984). Les otaries à fourrure de l’Alaska
fréquentent donc des zones néritiques, épipélagiques et mésopélagiques (jusqu’à une
profondeur de 200 m) en eaux subpolaires et tempérées.
Les besoins de l’espèce en matière d’habitat diffèrent selon les sexes et au sein du
même sexe. Il est bien établi que les femelles adultes fréquentent les eaux de la
plateforme continentale et du talus au large de la Colombie-Britannique, de l’État de
Washington, de l’Oregon et de la Californie durant les mois d’hiver (Bigg, 1990), alors
que les mâles adultes des populations alaskiennes semblent rester dans les eaux de
l’Alaska tout au long de l’année (Loughlin et al., 1999). Les préreproducteurs des deux
sexes fréquentent les eaux côtières de la Colombie-Britannique et de l’État de
Washington ainsi que des zones extracôtières du Pacifique Nord (Kajimura, 1984; Bigg,
1990; Trites et Bigg, 1996).
Lors de la saison estivale de reproduction, les femelles adultes cherchent leur
nourriture principalement dans les eaux du talus continental dans l’est de la mer de
Béring (Loughlin et al., 1987; Goebel et al., 1991; Robson, 2001). Les mâles adultes
territoriaux ne cherchent pas à s’alimenter durant cette période et restent sur les lieux
9
de reproduction pour défendre leurs territoires (Peterson, 1968). Les femelles qui
allaitent sur les îles Pribilof présentent un comportement alimentaire significativement
propre à leur colonie respective, les femelles de l’île Saint-Paul ne se nourrissant pas
dans les mêmes endroits que les femelles de l’île Saint-George (Robson et al., 2004).
Presque tout ce que l’on connaît du régime alimentaire des otaries à fourrure de
l’Alaska, de leur répartition et d’autres paramètres de ce genre provient des
renseignements obtenus lors du programme de recherche pélagique sur les otaries à
fourrure (Lander, 1980b). Les chercheurs ont ciblé les endroits de la plateforme
continentale où les otaries à fourrure de l’Alaska étaient réputées le plus abondantes,
sans qu’aucun effort n’ait été fait pour trouver ou décrire d’autres lieux du Pacifique
Nord pouvant abriter de fortes concentrations. Les travaux de télémétrie satellitaire en
cours fourniront dans les prochaines années des renseignements supplémentaires
concernant la répartition des otaries à fourrure de l’Alaska.
Tendances en matière d’habitat
Comparativement à d’autres espèces d’otaries à fourrure, les otaries à fourrure de
l’Alaska n’ont pas tendance à coloniser de nouvelles îles (Gentry, 1998). Depuis 1786,
seuls deux nouveaux lieux de reproduction sont apparus, l’un en 1965 dans l’île
San Miguel, en Californie (Peterson et al., 1968), et l’autre en 1980 dans l’île Bogoslof,
en Alaska (Loughlin et Miller, 1989). Plus récemment, des otaries à fourrure de l’Alaska
étiquetées à l’île San Miguel ont été observées dans les îles Farallon Sud, en Californie,
où il pourrait y avoir eu reproduction entre 1991 et 1996 (Pyle et al., 2001).
Protection et propriété
Aux États-Unis, tous les lieux de reproduction de l’otarie à fourrure de l’Alaska sont
situés sur des terres fédérales et sont par conséquent protégés. À l’exception des îles
Pribilof, aucun des lieux de reproduction de l’espèce n’est habité par l’homme. En 1999,
on a dénombré environ 952 Aléoutes qui résidaient sur les îles Pribilof (768 sur l’île
Saint-Paul et 184 sur l’île Saint-George) (Corbett et Swibold, 2000). Les terres habitées
non loin des roqueries et des échoueries appartiennent à la collectivité aléoute locale,
qui a établi des installations pour la pêche au flétan et au crabe (Baird et Hanson, 1997;
Corbett et Swibold, 2000). Le gouvernement fédéral américain possède encore des
terrains et des bâtiments dans les villages de Saint-Paul et de Saint-George et il est
également le propriétaire de tout le territoire où l’on retrouve les roqueries et les
échoueries.
BIOLOGIE
Cycle vital et reproduction
L’otarie à fourrure de l’Alaska est une espèce polygyne. Les mâles établissent et
défendent des territoires à terre et s’accouplent avec plusieurs femelles. La défense du
10
territoire se fait principalement au moyen de menaces gestuelles et vocales, et les
batailles entre mâles sont rares (Bartholomew et Hoel, 1953; Peterson, 1968). Les
mâles et les femelles atteignent leur maturité sexuelle entre l’âge de 3 et 7 ans (en
moyenne vers 5 ans) (York, 1983), mais les mâles ne sont généralement pas assez
imposants pour s’attitrer et défendre un territoire avant l’âge de 8 ou 9 ans (Gentry,
1998). Les femelles s’accouplent presque dès leur maturité sexuelle et peuvent
continuer à se reproduire jusque dans la vingtaine (Lander, 1981). Elles peuvent donc
engendrer jusqu’à 20 descendants au cours de leur vie. Les mâles, quant à eux, ont
une vie reproductive nettement plus courte; elle est en moyenne de seulement une
saison et demie (Peterson, 1968), mais on a signalé un mâle qui a pu défendre un
territoire sur une période record de 10 ans (Gentry, 1998).
La majorité des otaries à fourrure de l’Alaska adultes vivent à terre entre juin et
octobre (Bartholomew et Hoel, 1953; Peterson, 1968). Les femelles se montrent très
fidèles aux sites de reproduction, mettant souvent bas à une distance de 8 à 10 m du
site de mise bas de l’année précédente (Kenyon et Wilke, 1953; Kenyon, 1960; Gentry,
1998). De la même manière, les mâles ne défendent qu’un seul site territorial au cours
de la vie reproductive (Gentry, 1998). En raison de cette fidélité, il est très facile de
localiser les colonies de reproduction des otaries à fourrure de l’Alaska, colonies qui
n’accusent pas de changements majeurs de superficie ou de forme d’une année à
l’autre (Gentry, 1998). Quoique les otaries à fourrure de l’Alaska puissent coloniser de
nouvelles îles et plages, elles le font rarement comparativement à d’autres espèces
d’otaries à fourrure (Gentry, 2002).
La date de début et la durée de la saison de reproduction sont assez stables et ne
semblent pas tributaires des conditions climatiques ou météorologiques (Trites,1992c;
Trites et Antonelis, 1994). Les mâles adultes territoriaux arrivent à la roquerie à la
mi-mai et jeûnent durant toute la période où ils défendent leurs territoires (superficie
maximale de 110 m2) (Gentry, 1998). Les mâles passent la majorité de leur temps à
interagir et à s’accoupler avec les femelles durant le gros de la saison de reproduction
jusqu’à ce qu’ils abandonnent leur territoire à la fin de juillet ou au début d’août
(Peterson, 1968). Les femelles gravides arrivent à la roquerie de la mi-juin au mois
d’août, avec un pic au début du mois de juillet (Trites, 1992c), et mettent bas un unique
petit. L’accouplement se produit de 3 à 8 jours après la mise bas (en moyenne
5,3 jours) (Bartholomew et Hoel, 1953; Gentry, 1998). L’implantation du blastocyste est
retardée de quatre mois, soit jusqu’à ce que l’allaitement prenne fin et que le petit soit
sevré (Daniel Jr., 1981; Trites, 1991; York et Scheffer, 1997). À la naissance, le
sex-ratio est de 1:1 (Trites, 1991). Par contre, le ratio d’accouplement est de 9 contre 1
en faveur des femelles (Gentry, 1998). Cette asymétrie découle du taux de mortalité
naturelle plus élevé chez les mâles (Lander, 1981), de la compétition d’exclusion entre
mâles territoriaux et peut-être dans certains cas de récoltes commerciales ciblant les
mâles. Les taux de gravidité dans certaines classes d’âge peuvent excéder 83 p. 100,
les plus élevés étant observés chez les femelles âgées entre 8 et 13 ans (Lander,
1981).
11
Les femelles quittent la roquerie 8 à 10 jours après avoir mis bas pour effectuer
des sorties d’alimentation d’une durée de 3 à 10 jours, après lesquelles elles reviennent
à la roquerie durant 1 à 2 jours afin d’allaiter leurs petits (Costa et Gentry, 1986; Gentry
et Holt, 1986). Les petits sont allaités durant quatre mois, jusqu’à la fin d’octobre ou le
début de novembre, et sont sevrés lorsqu’ils pèsent environ 40 p. 100 du poids des
femelles adultes (Gentry, 1998). Environ 10 p. 100 des petits meurent à terre avant
d’être sevrés (Trites, 1989). La famine, les traumas, la maladie (infections ou autres) et
les parasites (p. ex. ankylostomes) sont tous des facteurs de mortalité chez les petits
(Bigg et Lyons, 1981; Calambokidis et Gentry, 1985).
Lorsqu’ils sont sevrés, les petits quittent la roquerie pour rejoindre le large et
entament leur migration vers le sud avec le reste de la colonie (Ragen et al., 1995). La
majorité des petits qui naissent lors d’une année donnée (60 à 80 p. 100) n’atteignent
pas l’âge de 2 ans (Lander, 1975; Trites, 1989), âge auquel leur cohorte retourne à
terre (Fiscus, 1978). On pense que la plupart de ces mortalités se produisent durant le
premier hiver (Lander, 1979). Plus de 80 p. 100 des femelles adultes vivent jusqu’à
l’âge de 15 ans, et elles ne sont qu’environ 30 p. 100 à vivre jusqu’à l’âge de 19 ans
(Smith et Polacheck, 1981). Les taux de mortalité sont plus élevés chez les mâles
adultes que chez les femelles adultes, particulièrement après l’âge de 7 à 10 ans
lorsque les mâles sont assez forts pour défendre des territoires (Johnson, 1968).
Prédateurs
Les prédateurs principaux de l’otarie à fourrure de l’Alaska, tous âges confondus,
sont les gros requins et les orques (Gentry, 2002; NMFS, 2004a). Les petits peuvent
également être la proie des otaries de Steller et des renards (Gentry et Johnson, 1981;
Reeves et al., 1992; Baird et Hanson, 1997). Les observations d’orques en train de
s’attaquer à des otaries à fourrure au large des îles Pribilof remontent à 1868
(Scheffer et al., 1984).
Alimentation
L’otarie à fourrure de l’Alaska est un consommateur opportuniste des échelons
supérieurs du réseau alimentaire, qui se nourrit d’une grande variété de poissons, de
céphalopodes et de crustacés. On a dénombré 75 espèces de proies dans l’estomac et
les fèces des otaries à fourrure de l’Alaska. Les principales proies comprennent la
goberge de l’Alaska (Theragra chalcogramma) juvénile, le hareng du Pacifique (Clupea
harengus pallasi), l’anchois du Pacifique (Engraulis mordax), le capelan (Mallotus
villosus), le merlu du Pacifique (Merluccius productus), l’eulakane (Thaleichtys
pacificus), des sébastes (Sebastes spp.), des poissons-lanternes et de nombreuses
espèces de calmars (Kajimura et al., 1980; Kajimura, 1984; Perez et Bigg, 1986;
Sinclair et al., 1994; Sinclair et al., 1996; Antonelis et al., 1997; Mori et al., 2001;
Robson, 2001; Robson et al., 2004).
Dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique, le hareng du Pacifique est la
proie de prédilection des otaries à fourrure de l’Alaska de février à juin. Dans les eaux
12
océaniques, le régime alimentaire des otaries est presque exclusivement composé de
calmars de la famille des Onychoteuthidés et de salmonidés (Kajimura, 1984; Perez et
Bigg, 1986). Les autres espèces de proies que l’on a dénombrées en
Colombie-Britannique de 1958 à 1968 comprennent l’eulakane, la morue charbonnière,
des sébastes, la morue du Pacifique, le merlu du Pacifique, le balou japonais, le calmar
opale (Loligo opalescens) et le cornet boréal (Onychoteuthis borealijaponicus). Au fil
des années, il est possible que la composition du régime alimentaire de l’otarie à
fourrure de l’Alaska en Colombie-Britannique ait évolué en fonction de changements
survenus dans les populations de poissons (Perez et Bigg, 1986; Bigg, 1990).
Physiologie
Les otaries à fourrure de l’Alaska gardent leur chaleur au moyen d’un pelage
dense comprenant une bourre hydrofuge qui retient de petites bulles d’air et qui
améliore ainsi l’isolation. Lorsqu’elles sont à terre, les otaries évitent l’hyperthermie en
gardant mouillées leurs nageoires postérieures, en battant l’air avec ces dernières ou
en haletant (Bartholomew et Wilke, 1956; Irving et al, 1962).
Une femelle adulte pesant 45 kg a une capacité aérobie lui permettant
théoriquement de demeurer sous l’eau au plus environ 3,7 minutes, et, après un tel
plongeon, l’animal a besoin d’un temps de récupération de 20 minutes à la surface
(Gentry, 2002). Toutefois, de façon inexplicable, les pinnipèdes excèdent souvent ces
limites. La grande taille des mâles leur permet d’atteindre des proies vivant à des
profondeurs que les femelles ne peuvent atteindre et pourrait également expliquer
pourquoi les mâles ne migrent pas à la fin de la saison de reproduction, comme le font
les femelles et les juvéniles (Gentry, 1998).
Les otaries à fourrure de l’Alaska possèdent une excellente vision, à la fois dans
l’air et dans l’eau. Leur sensibilité auditive est égale ou supérieure à celle de tous les
autres pinnipèdes testés dans des domaines de fréquence allant de 2 à 28 kHz (Moore
et Schusterman, 1987). Leurs limites supérieures de fréquence sont d’environ 36 kHz
dans l’air et de 40 kHz dans l’eau.
La croissance corporelle des otaries à fourrure de l’Alaska varie en fonction de la
saison, les animaux accusant une croissance et un gain de masse corporelle rapides
durant une courte période de un à trois mois (de mai à juillet) alors que la population
migre vers le nord en empruntant les eaux côtières du nord de la Colombie-Britannique
et de l’Alaska en route pour les îles Pribilof (Trites et Bigg, 1996).
13
Déplacements
Les otaries à fourrure de l’Alaska entament leur migration en novembre, les
femelles et les juvéniles des deux sexes quittant les îles de reproduction et se
dispersant dans tout le nord du Pacifique (Bigg, 1990) (figure 2). Entre les mois de
novembre et de mars, les otaries se concentrent le long des masses continentales, la
plupart d’entre elles restant au nord du 35e parallèle environ sans revenir à terre. Les
mâles adultes ne migrent pas à ce moment-là et restent dans les eaux du nord près des
lieux de reproduction, puis finissent par partir en direction est vers le golfe d’Alaska et le
Pacifique Est ou en direction ouest vers les Kouriles (Loughlin et al., 1993; Gentry,
1998; Burton et Koch, 1999; Loughlin et al., 1999). Les femelles adultes ont tendance à
migrer vers le milieu du Pacifique jusque dans la zone de transition alors que les
juvéniles se retrouvent dans tout le nord du Pacifique (comme en témoigne leur
présence dans les filets maillants des pêcheurs hauturiers de calmar et de saumon). On
ne connaît pas bien les routes migratoires et la répartition des petits, car il est difficile,
vu leur taille, de les munir d’instruments, mais il semblerait qu’elles varient grandement
(Ragen et al., 1995). Au mois de novembre de leur année de naissance, les petits
migrent vers le sud empruntant les passages des Aléoutiennes pour gagner le Pacifique
Nord; au mois de janvier, on peut les apercevoir le long des côtes de la
Colombie-Britannique, de l’État de Washington et du Japon (Scheffer, 1950). Les petits
peuvent rester en mer durant une période allant jusqu’à 22 mois avant de retourner à
leur roquerie natale (Trites, 1989; Bigg, 1990; Gentry, 1998).
Au printemps, les femelles rejoignent des zones situées le long du rebord des
plateformes continentales d’où elles entament leur migration vers le Nord en route vers
leurs îles de reproduction respectives dans la mer de Béring (Bigg, 1990; Trites et Bigg,
1996; Gentry, 1998). Les mâles adultes atteignent les lieux de reproduction à la mi-mai
(voir « Cycle vital et reproduction »), alors que les femelles gravides arrivent en juin et
mettent bas pour la plupart en juillet (Trites, 1992c; Trites et Bigg, 1996). Les juvéniles
et un certain nombre de femelles non reproductrices peuvent demeurer dans l’océan
Pacifique (French et al., 1989; Bigg, 1990) et s’alimenter dans la zone de transition
entre les courants d’Oyashio et de Kuroshio (Gentry, 1998), ne repartant vers le nord
qu’au début du mois d’août (Trites et Bigg, 1996).
Relations interspécifiques
Des otaries à fourrure de l’Alaska ont parfois été observées dans des échoueries
d’otaries de Californie et d’otaries de Steller (Kuzin et al., 1977; Fiscus, 1983; Baird et
Hanson, 1997; Trites, obs. pers.). En règle générale toutefois, les différentes espèces
n’ont pas tendance à fréquenter les mêmes secteurs du territoire, et les otaries qui
partagent des lieux avec les otaries à fourrure de l’Alaska dans les Kouriles occupent
des endroits plus bas et moins accidentés (Kuzin et al., 1977). Il y a possibilité de
compétition entre les otaries à fourrure de l’Alaska et les otaries de Steller et de
Californie. On en connaît toutefois peu sur l’étendue du chevauchement alimentaire
entre ces espèces.
14
Adaptabilité
Les otaries à fourrure de l’Alaska n’utilisent que quelques lieux traditionnels de
mise bas et d’accouplement et entreprennent, suivant une chronologie précise, des
migrations annuelles structurées par âge qui couvrent une grande partie du Pacifique
Nord (Bigg, 1990; Baker et al., 1995; Trites et Bigg, 1996). Il semblerait que les otaries
à fourrure de l’Alaska ne soient pas particulièrement aptes à s’adapter à des
changements à l’état sauvage, au vu de la rigidité de leur cycle vital et du nombre
restreint de leurs lieux de reproduction.
Les otaries à fourrure de l’Alaska peuvent survivre en captivité, des aquariums et
des installations de recherche réussissant à en prendre soin et à en élever. Le taux de
survie moyen des otaries à fourrure de l’Alaska gardées en captivité est de 0,884
(n = 95; IC à 95 p. 100 : de 0,856 à 0,912). Le taux de survie des otaries à fourrure de
l’Alaska vivant en captivité pour la première année est de 0,332 (n = 28; IC à
95 p. 100 : de 0,194 à 0,571) (Roberts et DeMaster, 2001).
TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS
Activités de recherche
Les otaries à fourrure de l’Alaska n’utilisent que quelques lieux traditionnels de
mise bas et ne vont pas à terre durant leur migration annuelle (Baker et al., 1995;
Gentry, 1998). Dans le cadre des relevés des lieux de reproduction des pinnipèdes
(phoque commun et otaries de Steller) effectués régulièrement dans toute la zone
côtière de la Colombie-Britannique, on n’a jamais signalé de concentrations d’otaries à
fourrure de l’Alaska à terre.
Les études menées à bord de navires entre 1958 et 1974 (Lander, 1980b) nous
donnent des indications sur la répartition des otaries à fourrure en mer, mais il n’y a pas
eu d’initiatives récentes visant à les localiser en mer et au large des côtes durant leur
passage annuel dans les eaux canadiennes.
Abondance
Les tendances et l’abondance des otaries à fourrure de l’Alaska ont été évaluées
par dénombrement direct des individus vivant au sein des harems et des mâles sans
partenaire sexuel et par des estimations des naissances, à l’aide de techniques de
marquage et recapture. La population du Pacifique Est a été évaluée en estimant le
nombre de petits présents dans les roqueries et en multipliant ce nombre par des
facteurs d’extrapolation établis par analyse de tables de survie (Lander, 1981). Les
estimations les plus récentes des effectifs sont égales à la moyenne des comptes de
petits des années 1998, 2000, et 2002 multipliée par 4,5 (Angliss et Lodge, 2003).
15
Environ 74 p. 100 de la population mondiale d’otaries à fourrure de l’Alaska et
99 p. 100 de la population américaine se reproduit dans les îles Pribilof (Roppel, 1984;
Angliss et Lodge, 2003). On a estimé que, en 2000, la population du Pacifique Est
s’élevait à environ 941 756 individus (Angliss et Lodge, 2002). L’estimation la plus
récente de la population du Pacifique Est est l’évaluation préliminaire de la population
américaine de 2003 qui donne un chiffre approximatif de 888 120 individus, avec un
minimum de 751 714 individus (Angliss et Lodge, 2003).
Il n’existe pas d’estimation de la proportion d’otaries à fourrure de l’Alaska qui
fréquentent les eaux canadiennes, mais la majeure partie de la population des Pribilof
emprunte probablement les eaux canadiennes à un moment donné de l’année.
Fluctuations et tendances
Depuis la découverte de l’espèce, la population mondiale d’otaries à fourrure de
l’Alaska a connu trois déclins majeurs. En 1742, lorsque les îles Pribilof ont été
découvertes, on estime qu’il y avait entre 2 et 3 millions d’otaries à fourrure de l’Alaska
(Lander et Kajimura, 1982; Roppel, 1984). En 1786, des Aléoutes furent introduits sur
les îles Pribilof et forcés de récolter, pour les 40 années à venir, une moyenne annuelle
de 100 000 otaries à fourrure, principalement des petits (Roppel, 1984). Cette récolte
n’a été aucunement réglementée jusqu’en 1822, date à laquelle on a instauré des
restrictions concernant le nombre de petits et de mâles pouvant être tués et mis en
œuvre une politique qui ne permettait de tuer que les mâles immatures. Vers 1867,
année où l’Alaska fut acheté par les États-Unis, la population d’otaries à fourrure était
presque revenue à ses plus forts effectifs historiques et une moyenne de 30 000 à
35 000 mâles immatures étaient tués chaque année (Scheffer et al., 1984). Toutefois, à
partir de 1867, avec la prise de possession américaine, la récolte d’otaries à fourrure se
poursuivit sans réglementation, avec environ 240 000 individus tués dans la seule
année 1868. Les otaries à fourrure de l’Alaska furent également récoltées en mer, où
au moins 800 000 individus, principalement des femelles adultes, ont été tués entre
1868 et 1911. Un grand nombre de ces otaries ont été prises dans les eaux au large de
la Colombie-Britannique (Scheffer et al., 1984). Au début du XXe siècle, la population
d’otaries des Pribilof avait baissé à environ 300 000 individus et risquait de s’éteindre
(Kenyon et al., 1954; Lander et Kajimura, 1982). Des mesures de protection furent alors
instaurées, comprenant un moratoire total sur la chasse aux otaries à fourrure de
l’Alaska (de 1911 à 1917) et, ultérieurement, des restrictions limitant la récolte des
otaries à celle des mâles immatures à terre et interdisant totalement la chasse en mer
(Roppel, 1984).
Les mesures restrictives de gestion ont permis de faire augmenter la population
d’otaries à fourrure des Pribilof, qui a atteint un nombre de 2,2 millions d’individus dans
les années 1950 (figure 4, Briggs et Fowler, 1984). L’effectif ayant cessé de croître, on
a alors mis en œuvre des mesures de gestion qui s’appuyaient sur des concepts
théoriques concernant l’effet de la densité d’individus sur les populations sauvages. En
1957, un programme de réduction du troupeau fut mis en place dans les îles Pribilof,
programme basé sur des calculs mathématiques qui laissaient entendre qu’un plus petit
16
troupeau présenterait des taux de gravidité et de survie plus élevés (Lander, 1981).
Entre 1956 et 1968, plus de 300 000 femelles furent tuées dans les îles Pribilof (Lander,
1980a; Roppel, 1984), et 16 000 autres individus furent tués en mer entre 1958 et 1974
(York et Hartley, 1981). L’initiative ne parvint toutefois pas à faire augmenter la
productivité de la population, jusqu’à ce que la politique de récolte exclusive des mâles
soit réinstaurée en 1969 (figure 4; Roppel, 1984; Trites et Larkin, 1989).
Figure 4.
Comptes de petits et de mâles adultes pour l’île Saint-Paul entre 1911 et 2004. Les données proviennent
du U.S. National Marine Fisheries Service.
Les dénombrements des petits ont longtemps été un indice de la taille totale de la
population chez le pinnipèdes (Berkson et DeMaster, 1985). Le National Marine
Fisheries Service (NMFS) des États-Unis recourt à des dénombrements biennaux des
petits sur les îles Saint-Paul et Saint-George pour suivre les tendances générales de la
population (facteurs d’extrapolation : 4,5) chez les otaries à fourrure du nord du
Pacifique (Angliss et Outlaw, 2005). En 1992, le nombre d’otaries à fourrure de l’Alaska
des îles Pribilof était estimé à presque un million d’individus (Loughlin, 1992; Baird et
Hanson, 1997). Au milieu des années 1990, la population est demeurée relativement
stable et elle comptait environ 973 000 individus en 1998 (Robson, 2000). Toutefois,
entre 1998 et 2002, la production de petits a décliné de 5,14 p. 100 par année
(erreur-type = 0,26 p. 100; P = 0,03) à l’île Saint-Paul, et de 5,35 p. 100 par année
(erreur-type = 0,67 p. 100; P = 0,08) à l’île Saint-George, la production totale de petits
dans les îles Pribilof ayant décliné de 5,20 p. 100 par année (erreur-type = 0,19 p. 100;
P = 0,02) (NMML, 2002). En 2002, le compte total de petits s’élevait à moins de
200 000 individus, effectif le plus bas en plus de dix ans (Angliss et Lodge, 2003).
Le nombre de petits nés en 2004 dans l’île Saint-Paul a été estimé à 122 825
(erreur-type = 1 290), ce qui représente une baisse de 15,7 p. 100 par rapport à
l’estimation de 2002, et de 22,6 p. 100 par rapport à celle de 2000 (Angliss et Outlaw,
2005). Le nombre de petits nés en 2004 dans l’île Saint-George a été estimé à 16 876
17
(erreur-type = 415), ce qui représente une baisse de 4,1 p. 100 par rapport à
l’estimation de 2002, et de 16,4 p. 100 par rapport à celle de 2000. Le nombre total de
petits nés dans les îles Pribilof donne une estimation de la population totale d’environ
629 000 individus de tous âges (= 4,5 • [122 825 + 16 876]). Par rapport aux
estimations faites en 1998, le nombre estimatif de naissances a décliné de 6,2 p. 100
par année (erreur-type = 0,78p. 100; P = 0,01) à l’île Saint-Paul et de 4,5 p. 100 par
année (erreur-type = 0,45 p. 100; P = 0,01) à l’île Saint-George, le déclin total pour les
deux îles ayant été de 6,0 p. 100 par année (erreur-type = 0,59p. 100; P = 0,01)
(NMFS, 2004b). En 2004, la production estimative de petits pour l’île Saint-Paul a été
inférieure à celle relevée en 1921, alors que pour l’île Saint-George, elle a été inférieure
à celle observée en 1916 (figure 4; Angliss et Outlaw 2005).
Entre 2002 et 2003, le nombre total de mâles adultes aux îles Saint-George et
Saint-Paul a chuté de 13,4 p. 100 et de 2,8 p. 100, respectivement (NMML, 2003). Le
nombre total de mâles adultes présents dans les îles Pribilof s’élevait à 9 978 en 2004,
ce qui représente un déclin de 23,8 p. 100 par rapport à 2003 (NMML, 2004). Ce
compte de mâles adultes est le plus bas jamais relevé depuis 1930, où on avait récolté,
trois à cinq ans auparavant, plus de 20 000 mâles juvéniles par année.
Ces estimations de petits et de mâles adultes pour 2004, combinées avec les
tendances à la baisse, laissent à penser que la population de l’est du Pacifique
demeure en déclin (figure 4).
Effet d’une immigration de source externe
Au vu de son comportement reproducteur, il est peu probable que l’otarie à
fourrure de l’Alaska colonise de nouvelles plages ou îles, à moins que des
changements environnementaux importants ne l’obligent à rompre son extrême fidélité
à ses lieux de reproduction (Gentry, 1998). On doit cependant noter que, au siècle
dernier, deux nouvelles colonies ont vu le jour, l’une dans l’’île Bogoslof et l’autre dans
l’île San Miguel (Peterson et al., 1968; Loughlin et Miller, 1989).
FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES
Les changements du taux de survie des juvéniles et des femelles adultes
pourraient être intimement liés au fait que l’espèce n’arrive pas à se rétablir
actuellement (York et Hartley, 1981; Trites et Larkin, 1989; Trites, 1992b). Toutefois, on
n’en connaît peu sur les facteurs qui affectent la survie des otaries à fourrure de
l’Alaska, principalement lorsque les individus se trouvent en dehors de la mer de Béring
(Calambokidis et Gentry, 1985; Trites, 1992b; Trites, 1992a). Selon les études
effectuées sur les otaries de Steller, les facteurs limitatifs les plus significatifs sont
probablement la prédation de la part des orques et les changements de la quantité et
de la qualité des proies disponibles (DeMaster et Atkinson, 2002; NRC, 2003; Trites et
Donnelly, 2003). Toutefois, dans l’extrême sud de l’aire de répartition de l’espèce, des
18
phénomènes climatiques comme El Niño peuvent modifier de façon très marquée le
nombre de proies disponibles et réduire la survie des petits (Carretta et al. 2004).
Les changements des courants océaniques et de la température des eaux, les
pêches commerciales et le prélèvement de cétacés à fanons sont des facteurs qui
pourraient avoir contribué à modifier le bassin de proies ou les taux de prédation dans
les écosystèmes de la mer de Béring et du Pacifique Nord (Trites et al., 1999; Benson
et Trites, 2002; Hunt Jr. et al., 2002; Springer et al., 2003; DeMaster et al., 2005). Des
études sur l’abondance des espèces effectuées dans la mer de Béring et le nord du
Pacifique ont établi l’existence de fluctuations à long terme ou de régimes
océanographiques qui pourraient avoir entraîné une modification de la disponibilité des
proies des otaries à fourrure de l’Alaska, plus précisément une forte réduction des
effectifs de jeunes poissons proies (Sinclair et al., 1994; Beamish et Bouillon, 1995;
Sinclair et al., 1996; Anderson et al., 1997; McFarlane et al., 2000; Benson et Trites,
2002). D’autres études laissent également entendre que des facteurs
environnementaux auraient provoqué des bouleversements à la base du réseau
alimentaire (Burton et Koch, 1999; Hirons et al., 2001; Trites et al., 2005).
Les pêches commerciales pourraient affecter la disponibilité des proies dont se
nourrissent les otaries à fourrure de l’Alaska si ces pêches causent la réduction des
effectifs de leurs proies. Dans la mer de Béring, la goberge de l’Alaska représente une
proie essentielle, non seulement pour les otaries à fourrure de l’Alaska (Sinclair et al.,
1994; Sinclair et al., 1996; Antonelis et al., 1997), mais également pour d’autres
mammifères marins, pour des oiseaux marins et pour des espèces de poissons
(Livingston, 1993; Merrick et Calkins, 1996; Trites et al., 1999). Il se pratique une
importante pêche commerciale à la goberge de l’Alaska dans ce secteur. Toutefois, on
ne connaît pas bien l’étendue du chevauchement entre les classes d’âge de poissons
pris par les otaries à fourrure de l’Alaska et par les pêches commerciales (NMFS,
2004a). Des résultats récents révèlent qu’il existerait des chevauchements alimentaires
et spatiaux considérables entre les pinnipèdes et les pêches dans la mer de Béring.
Toutefois, en ce qui concerne l’otarie à fourrure de l’Alaska, on ignore l’étendue de ces
chevauchements (Kaschner et Pauly, 2004), et l’existence d’un chevauchement
alimentaire ne signifie pas forcément qu’il y a compétition (CIESM, 2004).
Entre 1978 et 1988, dans le Pacifique Nord, une moyenne de 22 otaries à fourrure
de l’Alaska par année ont été tuées de façon accessoire dans les pêches commerciales
de poissons de fond au chalut américaines ou pratiquées conjointement par les
Américains et des étrangers (Perez et Loughlin, 1991). Par ailleurs, les pêches
étrangères au filet dérivant en haute mer ont été responsables de la mort accidentelle
d’un grand nombre d’otaries à fourrure de l’Alaska, estimé à 5 200 individus (IC à
95 p. 100 : de 4 500 à 6 000) pour 1991 (Larntz et Garrott, 1993). Ces pêches
commerciales ne se pratiquent plus, mais il est possible qu’il existe encore une faible
pêche illégale (Angliss et Lodge, 2003). La pêche commerciale au filet dans les eaux
internationales du Pacifique Nord a fortement diminué dans les dernières années. Le
nombre de prises accessoires d’otaries à fourrure de l’Alaska dans ces pêches est sans
doute minime aujourd’hui (Angliss et Lodge, 2003).
19
On dispose de très peu de renseignements sur les effets que peuvent avoir les
changements environnementaux à long terme et à court terme sur la reproduction des
otaries à fourrure de l’Alaska (NMFS, 2004a). Toutefois, les changements climatiques
mondiaux ou les modifications des régimes océanographiques sont susceptibles
d’affecter les otaries à fourrure de l’Alaska de manière plus indirecte que directe
(Gentry, 1998) (par exemple une variation de 1 à 2 degrés de la température de l’eau
pourrait avoir des conséquences graves sur la fraye et la survie des larves des proies
de l’otarie à fourrure de l’Alaska [Gentry, 1998], mais ne causerait vraisemblablement
pas de changements importants des taux métaboliques de l’otarie à fourrure de l’Alaska
[Miller, 1978]). Les bouleversements sur le plan des caractéristiques océanographiques
et environnementales tels que des violentes tempêtes et des baisses très importantes
de température pourraient toutefois influer directement sur les taux de mortalité des
otaries à fourrure de l’Alaska (Blix et al., 1979; Trites, 1990; Trites et Antonelis, 1994).
Les otaries à fourrure de l’Alaska peuvent se prendre dans des débris marins et en
meurent parfois, phénomène qui pourrait avoir contribué au déclin de la population des
îles Pribilof (consulter, p. ex., Fowler [1982, 1987], Trites et Larkin [1989] et Laist
[1997]). De nombreuses études font état du problème pour les femelles adultes
(consulter, p. ex., DeLong et al. [1988], Robson et al. [1996], et Kiyota et Baba [2001]),
les mâles adultes (Zavadil et al., 2003) et les mâles juvéniles (Scordino et Fisher, 1983;
Scordino, 1985; Stepetin et al., 2000). Bien que l’on ne connaisse pas l’ampleur de ce
problème en mer, il y a un nombre non comptabilisé d’otaries qui se prennent dans de
gros débris marins et en meurent en mer et qui ne reviennent donc pas aux lieux de
reproduction (Laist, 1997). Il est possible que le nombre d’individus qui se prennent
dans les gros débris marins et les taux de mortalité associés soient plus importants que
ne le laissent entendre les estimations actuelles et que le nombre non comptabilisé
d’individus ainsi tués en mer ait une incidence importante sur la population (Laist,
1997). On a également émis l’hypothèse que les jeunes otaries à fourrure de l’Alaska
âgées de moins de 2 ou 3 ans étaient plus susceptibles de se prendre dans des débris
marins que les otaries plus âgées (Fowler, 1987). Toutefois, des tests de cette
hypothèse ne l’ont pas confirmée (Trites, 1992b), ce qui laisse penser que le problème
des débris marins n’est probablement pas à lui seul la cause du déclin de la population
des îles Pribilof (Trites, 1992b).
Des perturbations de différents types, à savoir des avions volant à basse altitude,
des activités de construction, des activités de recherche, l’augmentation de la
circulation maritime dans les zones côtières et de la présence humaine, peuvent
également hausser le taux de mortalité des otaries à fourrure de l’Alaska
(Johnson et al., 1989; Gentry et al., 1990). Toutes ces perturbations peuvent accroître
le taux de mortalité des petits et de blessures si les individus sont effrayés et qu’ils se
précipitent dans l’eau. Le développement économique en cours sur les îles Pribilof
pourrait également nuire à la population reproductrice en raison du déversement près
des rivages des déchets de la transformation des produits de la mer, de l’augmentation
des perturbations directes liées à la présence humaine et de l’accroissement des
niveaux de bruit et de pollution olfactive (Angliss et Lodge, 2002). Le développement, la
20
pollution et les déversements de carburant diesel pourraient aussi dégrader l’habitat
(Corbett et Swibold, 2000).
Selon des études ayant mesuré les concentrations d’organochlorés (BPC et DDT)
et de métaux lourds dans le petit lard et d’autres tissus des otaries à fourrure de
l’Alaska, les polluants environnementaux pourraient affecter l’espèce (consulter,
p. ex., Noda et al. [1995], Krahn et al. [1997], Beckmen et al. [1999], Saeki et al. [2001],
Beckmen et al. [2002], Loughlin et al. [2002] et Kajiwara et al. [2004]). Les
concentrations d’organochlorés relevées dans les échantillons de petit lard prélevés sur
les otaries à fourrure de l’Alaska de l’île Saint-George excédaient les valeurs
recommandées pour la consommation humaine (Loughlin et al., 2002). Beckmen et al.
(1999) ont émis l’hypothèse que la concentration totale de ces contaminants pourrait
affecter le système immunitaire des petits. On a également relevé des concentrations
élevées de BPC et de DDT dans les échantillons de petit lard prélevés sur des otaries à
fourrure femelles au large des côtes du Japon (Tanabe et al. 1994). En outre, on a
relevé de plus fortes concentrations de mercure dans la fourrure d’otaries à fourrure de
l’Alaska des îles Pribilof que dans celle d’otaries de Steller des populations de l’est et
de l’ouest (Beckmen et al., 2002). Enfin, les concentrations de certains contaminants
organochlorés relevées dans le petit lard d’otaries à fourrure de l’Alaska des îles Pribilof
étaient près d’un ordre de grandeur supérieures à celles relevées chez d’autres
espèces de phoques (Krahn et al., 1997).
Les déversements d’hydrocarbures peuvent affecter les propriétés isolantes de la
fourrure des otaries à fourrure de l’Alaska et être une cause de mortalité. Contrairement
aux phoques et aux lions de mer, les otaries à fourrure de l’Alaska n’ont pas d’épaisses
couches de graisse pour l’isolation; elles conservent leur chaleur grâce aux propriétés
isolantes de leur bourre dense. Les hydrocarbures qui viennent en contact avec la
fourrure diminuent la capacité isolante de celle-ci, ce qui provoque l’hypothermie et la
mort de certains individus (St. Aubin, 1990). Les hydrocarbures peuvent également
irriter les muqueuses et causer des inflammations cutanées ou d’autres problèmes s’ils
sont ingérés ou inhalés (St. Aubin, 1990).
L’incidence des hydrocarbures en Colombie-Britannique serait vraisemblablement
moins importante que près des lieux estivaux de reproduction. Toutefois, un
déversement d’hydrocarbures par un pétrolier transportant du brut provenant du
terminal Valdez le long de la côte ouest de la Colombie-Britannique ou des États-Unis
pourrait très bien affecter les otaries à fourrure de l’Alaska au cours de leurs migrations
de printemps et d’automne (NMFS, 2004a). De la même manière, on pense que les
vidanges régulières d’hydrocarbures, problème chronique qui affecte les oiseaux
marins, touchent également les otaries à fourrure de l’Alaska. Toutefois, celles-ci
meurent probablement trop loin des côtes pour que l’on puisse retrouver leurs
carcasses souillées par les hydrocarbures.
L’extrême fidélité de l’espèce aux lieux qu’elle fréquente la rend particulièrement
vulnérable aux humains (Gentry, 1998). Les programmes de gestion antérieurs ont
connu du succès en grande partie parce qu’ils se fondaient sur le système de
21
reproduction polygyne de l’espèce, qui fait qu’un nombre de mâles plus élevé que le
nombre absolument nécessaire à la reproduction parvient à l’âge adulte. Cette
caractéristique permet d’exploiter certains groupes d’individus. Le fait de tuer un
nombre restreint de jeunes mâles pour la fourrure (principalement âgés entre 2 et
6 ans) ne modifie pas le sex-ratio des adultes au point d’affecter les taux de gravidité
(Roppel et Davey, 1965; Roppel, 1984). Dans les années passées, on a constaté que
les périodes qui comptaient des populations de moindre taille coïncidaient avec les
récoltes de femelles (Roppel et Davey, 1965; Scheffer et al., 1984). Il n’y a toutefois pas
eu de récoltes commerciales dans les îles Pribilof depuis 20 ans (Scheffer et al. 1984;
Gentry, 1998), et les niveaux actuels de la chasse de subsistance ne devraient pas
avoir d’effets sensibles sur la population d’otaries à fourrure de l’Alaska (NMFS, 2004a).
Une chasse pélagique pourrait avoir cours au-delà des zones économiques exclusives
du Canada et des États-Unis (Baird et Hanson, 1997). Les initiatives pour instituer un
nouveau traité visant à protéger les otaries à fourrure de l’Alaska des récoltes
pélagiques n’ont pas abouti (voir plus bas « Protection actuelle ou autres désignations
de statut »). De plus, on pense qu’il existe des risques pour les otaries à fourrure de
l’Alaska d’être tuées de façon accessoire par des activités illégales de pêche au filet
dérivant qui pouirraient avoir cours en dehors des zones économiques exclusives du
Canada et des État-Unis.
On ne connaît pas la cause exacte des récents déclins démographiques des
otaries à fourrure de l’Alaska des îles Pribilof. Selon toute probabilité, différents facteurs
sont responsables de la situation actuelle, et leur importance respective a pu varier au
fil des années. Les principales menaces pesant sur les otaries à fourrure de l’Alaska
semblent être les débris marins dans lesquels elles peuvent se prendre, diverses
perturbations anthropiques, la pollution et la diminution de la disponibilité de proies
(causée par les pêches et les changements environnementaux).
IMPORTANCE DE L’ESPÈCE
L’otarie à fourrure de l’Alaska est la seule espèce d’otaries à fourrure présente au
Canada et dans l’hémisphère nord. Elle est endémique des eaux tempérées du
Pacifique Nord. Au Canada, les otaries à fourrure de l’Alaska ont été chassées en mer
par des non-Autochtones au large de la côte ouest de l’île de Vancouver et dans toute
la région de Haida Gwaii, peut-être dès 1866 (Scheffer et al.,1984).
Depuis des millénaires, les Autochtones des Aléoutiennes, de l’Alaska, de la
Colombie-Britannique, de l’État de Washington et de l’Oregon ont également chassé
l’otarie à fourrure de l’Alaska à des fins de subsistance (Gustafson, 1968; Huelsbeck,
1983; Savinetsky et al., 2004). Il semblerait que les récoltes aient été pélagiques et
qu’elles s’effectuaient en tout temps de l’année.
Sur les îles Pribilof, la chasse de subsistance est actuellement limitée à une saison
de 47 jours, du 23 juin au 8 août, afin d’en limiter les effets négatifs sur la population
(NMFS, 2004a). Seuls les mâles préreproducteurs peuvent être tués durant cette
22
période; entre 1997 et 2001, le nombre moyen d’individus récoltés à des fins de
subsistance a été de 1 132 (plage de 750 à 1558) (Angliss et Lodge, 2003). La viande
des otaries à fourrure est consommée par les Aléoutes, et les fourrures sont utilisées
dans le cadre d’un programme d’artisanat (Corbett et Swibold, 2000).
PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT
Autres pays
L’élimination d’un grand nombre d’otaries à fourrure de l’Alaska au cours du
XIXe siècle a mené, en 1911, à la ratification du Treaty for the Preservation and
Protection of Fur Seals and Sea Otters (traité pour la préservation et la protection des
phoques à fourrure et des loutres de mer) par la Grande-Bretagne (pour le Canada), le
Japon, la Russie et les États-Unis. La chasse pélagique fut interdite et la récolte
d’otaries à fourrure à terre fut réduite. Le traité fut en vigueur jusqu’en 1941, date à
laquelle le Japon y mit terme (Roppel, 1984). En 1957, un nouveau traité, la Convention
intérimaire sur la conservation des phoques à fourrure du Pacifique Nord, fut ratifié par
le Canada, le Japon, la Russie et les États-Unis. Ce traité interdisait la chasse
pélagique des otaries à fourrure de l’Alaska, mais permettait le prélèvement de femelles
par les États-Unis et le Canada à des fins de recherche. En outre, la récolte
commerciale des otaries à fourrure dans les îles Pribilof demeurait permise, le Canada
se voyant octroyé 15 p. 100 des peaux récoltés et mandaté de mener des recherches
sur l’espèce (Baird et Hanson, 1997). En 1984, la convention internationale ne fut pas
reconduite, car le Sénat américain refusa d’en ratifier le protocole d’extension. La
gestion des otaries à fourrure de l’Alaska dans les eaux américaines fut alors régie par
la Fur Seal Act de 1966 et par la Marine Mammal Protection Act (MMPA) de 1972. La
récolte commerciale des îles Pribilof fut arrêtée lorsque la National Marine Fisheries
Service (NMFS) détermina qu’elle ne pouvait plus se pratiquer en vertu de la législation
nationale.
En juin 1988, la population des îles Pribilof a été désignée effondrée (depleted)
aux termes de la Marine Mammal Protection Act (MMPA), en raison des déclins
d’effectifs d’environ 35 p. 100 depuis les années 1970 (~ 1,3 million d’individus) et
60 p. 100 depuis les années 1950 (~ 2,2 millions d’individus) (Briggs et Fowler, 1984).
En outre, un plan de conservation de l’espèce décrivant des mesures de protection et
des activités de recherche à mettre en œuvre a été établi en 1993 (NMFS, 1993). La
mise à jour d’un plan est en suspens (Angliss et Outlaw, 2005). Depuis 1994, il est
illégal, de par des modifications apportées à la MMPA, de tuer intentionnellement un
mammifère marin, quel qu’il soit, sauf lorsque cela s’avère nécessaire pour protéger la
vie humaine, ou à des fins de subsistance pour les Autochtones vivant en Alaska
(Angliss et Lodge, 2002). L’otarie à fourrure de l’Alaska ne figure pas sur la liste de la
Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d’extinction (CITES), et, par conséquent, son commerce international n’est ni
réglementé ni surveillé.
23
Canada
Au Canada, l’otarie à fourrure de l’Alaska est protégée en vertu du Règlement sur
les mammifères marins de la Loi sur les pêches du Canada, datant de 1993. Aux
termes de ce règlement, la chasse à l’otarie à fourrure de l’Alaska dans les eaux
canadiennes est interdite, sauf pour les Autochtones, qui doivent obtenir un permis. Les
permis sont valables un an et sont délivrés à la discrétion du ministre des Pêches et
des Océans. Le règlement stipule également qu’il est interdit d’importuner les
mammifères marins, soit de s’adonner à une activité qui en modifie, perturbe ou
compromet les activités lorsqu'il s'agit de leurs processus vitaux normaux (MPO, 2002).
L’otarie à fourrure de l’Alaska a été désignée non en péril par le COSEPAC en 1996.
24
RÉSUMÉ TECHNIQUE
Callorhinus ursinus
Otarie à fourrure du Nord
Northern fur seal
Répartition au Canada : Eaux côtières et au large de la Colombie-Britannique
Information sur la répartition
• Superficie de la zone d’occurrence (km2) au Canada
(Eaux côtières et au large de la Colombie-Britannique)
• Préciser la tendance (en déclin, stable, en expansion, inconnue).
• Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occurrence (ordre
de grandeur > 1)?
• Superficie de la zone d’occupation (km2)
(Eaux côtières et au large de la Colombie-Britannique)
Préciser la tendance (en déclin, stable, en expansion, inconnue).
Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occupation (ordre
de grandeur > 1)?
Nombre d’emplacements actuels connus ou inférés.
•
•
•
•
Préciser la tendance du nombre d’emplacements (en déclin,
stable, en croissance, inconnue).
•
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements
(ordre de grandeur > 1)?
• Tendance de l’habitat : préciser la tendance de l’aire, de
l’étendue ou de la qualité de l’habitat (en déclin, stable, en
croissance ou inconnue).
Information sur la population
•
Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population :
indiquer en années, en mois, en jours, etc.).
•
Nombre d’individus matures (reproducteurs) au Canada (ou préciser
une gamme de valeurs plausibles).
> 20 000 km²
Inconnue
Non
> 2 000 km² (Eaux
côtières et au large de la
Colombie-Britannique) <
de 50 km2 (comprenant
l’habitat de reproduction
sur les îles Saint-Paul,
Saint-George, Bogoslof
et San Miguel)
Inconnue
Non
4 îles où il y a
reproduction (sur la
plupart)
2 nouvelles roqueries
ont vu le jour depuis
1965 (sur l’île Bogoslof
et l’île San Miguel)
s.o.
Inconnue, mais le
changement de l’habitat
peut être partiellement
responsable du récent
déclin de la population.
10 ans (femelles)
(consulter Lander, 1981)
50 % de la population
estimée en 2004 :
314 000
Calcul d’après un
tableau de calcul pour
les femelles, 3 ans et
plus, et pour les males,
4 ans et plus (consulter
le tableau 10 dans York
et al., 2000)
•
Tendance de la population quant au nombre d’individus matures en
déclin, stable, en croissance ou inconnue.
25
En declin
•
S’il y a déclin, % du déclin au cours des dernières/prochaines
dix années ou trois générations, selon la plus élevée des deux
valeurs (ou préciser s’il s’agit d’une période plus courte).
•
S’il y a déclin, % du déclin au cours des dernières/prochaines
dix années ou trois générations, selon la plus élevée des deux
valeurs (ou préciser s’il s’agit d’une période plus courte).
De 1994 à 2004 : ~36 %
(inféré depuis les
dénombrements des
petits sur l’île St.Paul,
voir la figure 4)
De 1974 à 2004 : ~54 %
(inféré depuis les
dénombrements des
petits sur l’île St. Paul,
voir la figure 4)
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations (ordre de
Non
grandeur > 1)?
•
La population totale est-elle très fragmentée (la plupart des individus
se trouvent dans de petites populations, relativement isolées
Non
[géographiquement ou autrement] entre lesquelles il y a peu
d’échanges, c.-à-d. migration réussie de < 1 individu/année)?
• Préciser la tendance du nombre de populations (en déclin, stable,
en croissance, inconnue).
• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations (ordre
de grandeur > 1)?
• Énumérer les populations et donner le nombre d’individus matures dans chacune.
Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)
- Proies accessibles (voir aux pages 13 et 14)
- Dégradation et perturbation de l’habitat de reproduction (à l’extérieur du Canada) (voir à la
page 15)
- Pollution environnementale (voir à la page 15)
- Enchevêtrement dans les débris de pêche (voir à la page 14)
Effet d’une immigration de source externe
•
• Statut ou situation des populations de l’extérieur?
États-Unis (colonie de San Miguel) : espèce en déclin (depleted) en vertu de la Marine Mammal
Protection Act des États-Unis
Russie (les populations ont subi un déclin, mais aucune désignation officielle du statut)
Oui
• Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
Oui
• Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au
Canada?
Probablement
• Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les
individus immigrants?
Faible probabilité
• La possibilité d’une immigration de populations externes existeelle?
Aucune
Analyse quantitative
Statut existant
• COSEPAC : Non en péril, en avril 1996. Le statut a été réévalué, et l’espèce a été désignée
menacée en avril 2006.
26
Statut et justification de la désignation
Statut :
Menacée
Code alphanumérique :
Correspond au critère de la catégorie « en voie
de disparition », A2b, B2ab(v), mais désignée
« menacée », A2b, B2ab(v), puisqu’il y a toujours
plus de 600 000 individus, et l’espèce ne semble
pas être en danger imminent de disparition.
Justification de la désignation :
La population qui se reproduit sur les îles Pribilof, dans la mer de Béring, se nourrit et migre dans les
eaux de la Colombie-Britannique. Cette population comptait environ 629 000 individus en 2004. Bien que
ce nombre demeure relativement élevé, la population, telle qu’estimée à partir des dénombrements des
petits, a diminué de 50 à 60 % sur trois générations (de 1974 à 2004). Le taux de déclin est
particulièrement rapide depuis 1998. Les tendances dans les nombres de mâles adultes entre 1974 et
2004 sont brouillées par la réaction à la suspension, en 1984, de la prise sélective commerciale des
jeunes adultes mâles. Ces nombres diminuent de façon rapide et inexplicable depuis 1992. Les raisons
du déclin de la population sont inconnues. L’enchevêtrement dans les débris marins, le dérangement, la
pollution et les changements environnementaux, incluant possiblement un changement du régime dans
les écosystèmes de la mer de Béring et du Pacifique Nord, sont considérés comme des facteurs
contributifs. Les facteurs limitatifs possibles sont peu connus en Colombie-Britannique et dans d’autres
régions où les otaries à fourrure cherchent de la nourriture pendant leur migration annuelle.
Applicabilité des critères
Critère A (Population globale en déclin) : A2b. Correspond au critère de la catégorie « en voie de
disparition », A2b. Les dénombrements des petits sont un indice de la taille de la population et il y a eu
un déclin de 50 % sur trois générations (de 1974 à 2004).
Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Correspond au critère de la catégorie « en
voie de disparition », B2ab(v), compte tenu de la superficie totale de l’habitat occupé sur les îles SaintPaul, Saint-George, Bogoslof et San Miguel. (< 500 km2), et d’un déclin continu du nombre d’individus
matures inféré par suite d’un déclin des dénombrements des petits.
Critère C (Petite population globale et déclin) : S.O. Le nombre d’individus matures est supérieur à
10 000.
Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) : S.O. La population est grande (> 1,000
individus matures) et sa zone d’occupation est étendue.
Critère E (Analyse quantitative) : Aucune analyse quantitative n’a été entreprise.
27
REMERCIEMENTS
Le financement pour la préparation du présent rapport de situation a été fourni par
le Service canadien de la faune d’Environnement Canada.
EXPERTS CONTACTÉS
Achuff, P.L. Juin 2004. Botaniste national, Direction de l’intégrité écologique, Parcs
Canada, Parc national des Lacs-Waterton, Waterton Park (Alberta) T0K 2M0.
Dirks, M. Juillet 2004. Aleut Language and Culture Teacher, Unalaska City School, B.P.
570, Unalaska (Alaska) 99685, ÉTATS-UNIS.
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Poissons du Nord et mammifères marins, Direction de la recherche sur les pêches,
Pêches et Océans Canada, 200, rue Kent, Station 12S036, Ottawa (Ontario) K1A
0E6.
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(Colombie-Britannique) V0T 1S0.
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SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DES RÉDACTEURS DU RAPPORT
Kate Willis a obtenu son baccalauréat ès arts de la Wesleyan University en mai
1998 et sa maîtrise ès sciences de la Texas A&M University en mai 2004. Dans le
cadre de son mémoire de maîtrise, elle a étudié la thermorégulation chez le lion de mer
de Steller (Eumetopias jubatus) et a travaillé en collaboration avec des chercheurs du
Alaska SeaLife Center, de Seward (Alaska), et de la Marine Mammal Research Unit de
la University of British Columbia, à Vancouver (Colombie-Britannique). Elle est
déménagée au Canada en mai 2001. Depuis 1997, le travail de Mme Willis a porté sur
de nombreux cétacés et pinnipèdes. Elle possède également une expérience pratique
et sur le terrain en ce qui concerne l’otarie à fourrure de l’Alaska, le lion de mer de
Steller, l’otarie à fourrure de l’Australie, l’otarie de Californie, le phoque de Weddell, le
phoque moine des îles Hawaii, le phoque commun, le phoque gris, le dauphin à gros
nez et la baleine noire de l’Atlantique Nord. Dans le cadre de son étude sur le lion de
mer de Steller, Mme Willis a acquis des connaissances pratiques au sujet de la
répartition et de la physiologie de l’otarie à fourrure de l’Alaska et s’est aussi
familiarisée avec la littérature pertinente.
Andrew Trites est directeur de la Marine Mammal Unit du UBC-Fisheries Centre et
directeur de la recherche du North Pacific Universities Marine Mammal Research
Consortium. M. Trites étudie les mammifères marins du Pacifique Nord depuis plus de
vingt ans. Ses recherches actuelles portent surtout sur les pinnipèdes (le lion de mer de
Steller, l’otarie à fourrure de l’Alaska et le phoque commun). Elles comprennent des
études sur des animaux en captivité et des études en milieu naturel et de la
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modélisation de simulation. Entre autres travaux, il a modélisé l’écosystème de la mer
de Béring, estimé le degré de compétition entre les mammifères marins et les pêches et
évalué l’hypothèse d’une dégradation de la qualité des proies de l’otarie de Steller
(junk-food hypothesis) comme explication du déclin des effectifs en Alaska. Il forme des
étudiants et collabore avec des chercheurs spécialisés dans d’autres disciplines
(nutrition, écologie, physiologie, océanographie et autres). Il a étudié l’otarie à fourrure
de l’Alaska et a publié quatorze articles sur la biologie de la population. Au Canada, il
est le principal spécialiste des otaries à fourrure de l’Alaska.
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