4 octobre /440 Ariane 3nouchDine, à propos de « Les Ephémère

Transcription

4 octobre /440 Ariane 3nouchDine, à propos de « Les Ephémère
Extraits de la rencontre avec le public - Thé9tre du Soleil - ;< octobre ;<<=
Ariane ?nouch@ine, à propos de « Les Ephémères » F
Le premier jour
- (…) Oui, il y a eu un premier jour (…)
J’avais envie, confusément, de faire un spectacle qui parlerait des
sauveurs… sur les instants salvateurs. On ne se tue pas tout le temps, on
se sauve, on se soutient, on se soigne, on s’éduque aussi. Les êtres humains
réussissent malgré tout à vivre ensemble. Avant de parler aux comédiens,
je m’étais rendu compte que pour faire un spectacle sur la beauté des
hommes et des femmes, il fallait que j’arrive à imaginer leur disparition.
On a commencé à travailler avec ça : la disparition prochaine et certaine de
tous, de nous tous (…)
Le temps retrouvé
- (…) Il se trouve que nous sommes en train de faire un spectacle qui
parle d’instants … Du présent qui n’est déjà plus le présent au moment où
je vous dis le mot présent. Peut-être de la beauté des êtres, du mal que
nous avons à appréhender cette beauté et lorsque parfois nous réalisons
combien cet instant était beau, eh bien ma foi, il est déjà passé.
C’est un spectacle qui est fait des instants qui nous ont fait.
« Le pari de ressemblance »
- (…) Nous-même, parfois, nous ne savons pas très
bien ce qu’est ce spectacle qui est en train de nous
advenir.
Un spectacle, on le fait bien sûr : on se lève tous les
matins pour venir et travailler de longues heures. Mais
un spectacle, il nous arrive aussi en partie ! Il nous
arrive par Shakespeare, il nous arrive par Sihanouk, il
nous arrive par Gandhi ou par Nehru, il nous arrive
par des médecins véreux qui vendent du sang
contaminé, ou il nous arrive par des Tartuffe ou par
des réfugiés, des immigrés, qui nous racontent leurs
histoires. Ce qui est difficile à avouer, à admettre
parfois, c’est que le spectacle qui est en train de nous
arriver, il nous arrive par « nous ». Et donc, par
« vous ». Par nos ressemblances (…)
Nous espérons, nous sommes sûrs, que les instants
qui nous ont fait, sont très proches des instants qui
vous ont fait. Que les deuils que nous avons vécus,
sont très proches des deuils que vous avez vécus.
Que les abandons que nous avons subis sont proches
des abandons que vous avez subis et que nos amours,
nos passions, nos espoirs, sont aussi les vôtres (…)
Nous travaillons sur le concret évidemment, le
concret de nos vies, le concret de nos mères, de nos
pères, de nos grands-pères, de leur absence, des
moments où ils nous ont fait du bien et des moments
où ils nous ont fait du mal. Les moments où nous
leur en avons fait aussi d’ailleurs ! Sur la fratrie, sur la
brutalité que nous exerçons souvent sur les enfants,
sans le vouloir la plupart du temps, en le voulant,
hélas, parfois (…)
Edmond Jabès écrit dans Le Livre des ressemblances, « Le
pari de Dieu est pari de ressemblance. "A qui est-ce
que je ressemble ?" serait peut-être la question
fondamentale de l’Homme à Dieu et à son prosaïque
semblable ».
On se pose cette question sans cesse « est-ce qu’on se
ressemble ? » Et le pari c’est que oui ! (…)
Dans le désordre
- Où est-ce que ça se passe ?
- En France. Ça aussi c’est étonnant ! Ça se passe en France, ça se passe chez nous, ça se passe aujourd’hui, même si,
indéniablement, il y a des récits, des souvenirs, des visions, du passé. Mais c’est un spectacle qui est vécu par des gens
d’aujourd’hui.
- Qui sont les éphémères ?
- Les êtres humains ! C’est nous « Les Ephémères ».
- Est-ce qu’il y a un texte écrit ?
- Non.
- Est-ce qu’il y a une trame unique ?
- Il n’y a pas de trame unique. C’est un spectacle qui est fait, comme je vous le dis, de surgissements, de
chacun d’entre les comédiens, de nous, de nous tous, qui s’entremêlent, qui se tissent (…)
Je pense qu’il y a un fil conducteur. Mais quand il est trop visible, il devient une ligature, un garrot. Il faut que ce fil,
dans le travail, soit comme une soie d’araignée (…)
Il y a une unité, mais il n’y a pas de scénario, il n’y a pas de lien. Les visions des comédiens sont comme dans un
recueil : en lien, mais autonomes. Quand vous lisez un recueil de nouvelles, ces nouvelles sont quand même du
même écrivain, elles ont une couleur commune, mais elles sont autonomes et on peut et on doit les lire comme
chacune. Elles ont elles-mêmes un début, un milieu et une fin (…)
Quand je dis que ce n’est pas scénarisé, ça ne l’est pas, ça ne s’emboîte pas, c’est comme des choses qui remontent à
la surface (…) c’est un feuilletage plus qu’un enchaînement (…)
Iù est le thé9tre K
- Vous parlez beaucoup d’expérience, de concret, de vécu, de transmission, on aurait
presque l’impression qu’on est uniquement dans le réel. Et l’imaginaire et le rêve làdedans ?
- Je me suis posé ces questions à un certain moment de notre travail. Je
me les étais posées d’ailleurs de la même façon avec notre précédent
spectacle « Le Dernier Caravansérail » : la peur du réel. "Attention, quand
même ! Où est la poésie, où est le théâtre ?" Puis je me suis calmée. Non,
c’est du théâtre. Mais avec ce spectacle, il y a un rapport à la précision de
l’instant vécu (on va peut-être dire "vécu" plutôt que "réel") parce
qu’après tout, il y a dans le vécu une part, je dirais, de rêve, pas toujours
d’ailleurs, en tout cas, une part d’imaginaire, de fantasme et de
mythologie (…)
Sommes-nous dignes d’être des héros et des héroïnes de théâtre ? Je me
suis aussi posé la question. Au cours de ce travail, quelquefois, après une
improvisation particulièrement forte, on se disait « je ne savais pas qu’on
pouvait raconter ça au théâtre ! » C’était un instant extrêmement réel !
On se l’est dit souvent et on se le dit encore ! « Je ne savais pas qu’on
pouvait raconter ça, comme ça, au théâtre ». Mais au théâtre, quand
même (…)
« Les Ephémères » - Extraits de notes de répétition
Ariane ?nouch@ine aux comédiens F
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LUne petite question F Et si le monde allait finir … Que feriez-vous KL
Cette réponse a paru dans L’intransigeant du 14 août 1922. Le titre que nous avons reproduit est celui qu’on peut lire dans le journal.
Voici le texte complet de la question posée :
Un savant américain annonce la fin du monde, ou tout au moins la destruction d’une si grande partie du continent, et cela d’une façon si
brusque, que la mort serait certaine pour des centaines de millions d’hommes. Si cette prédiction devenait une certitude, quels en seraient, à
votre avis, les effets sur l’activité des hommes entre le moment où ils acquerraient ladite certitude et la minute du cataclysme ? Enfin, en ce
qui vous concerne personnellement, que feriez-vous avant cette dernière heure ?
Je crois que la vie nous paraîtrait brusquement délicieuse, si nous étions menacés de mourir comme vous le dites.
Songez, en effet, combien de projets, de voyages, d’amours, d’études, elle – notre vie – tient en dissolution, invisibles
à notre paresse qui, sûre de l’avenir, les ajourne sans cesse.
Mais que tout cela risque d’être à jamais impossible, comme cela redeviendra beau ! Ah ! si seulement le cataclysme
n’a pas lieu cette fois, nous ne manquerons pas de visiter les nouvelles salles du Louvre, de nous jeter aux pieds de
Mlle X …, de visiter les Indes. Le cataclysme n’a pas lieu, nous ne faisons rien de tout cela, car nous nous trouvons
replacés au sein de la vie normale, où la négligence émousse le désir.
Et pourtant nous n’aurions pas dû avoir besoin du cataclysme pour aimer aujourd’hui la vie. Il aurait suffi de
penser que nous sommes des humains et que ce soir peut venir la mort.
?arcel Proust
Proust meurt le 18 novembre de la même année

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