Des dirigeants sur qui on peut compter
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Des dirigeants sur qui on peut compter
Lettre du 1er trimestre 2016 - publiée le 8 avril 2016 * Pour des fins de préservation de notre propriété intellectuelle, cette version fut reformatée pour le public général. Des dirigeants sur qui on peut compter Chères clientes, chers clients, Au cours des derniers mois, plusieurs d’entre vous ont contacté notre équipe pour s’enquérir au sujet de la volatilité des marchés. Pour mieux surmonter ces incontournables (et parfois déplaisantes) périodes de turbulences, vous devez réaliser que nous en profitons également. Nous utilisons trois leviers pour tirer profit de la volatilité: l’encaisse disponible dans les portefeuilles, l’arbitrage d’opportunités et le travail de nos PDG. 1) L’encaisse pouvant être déployée Nous sommes parfois étonnés de rencontrer des jeunes investisseurs qui se préoccupent de la volatilité des marchés. Si un client en phase d’accumulation n’a pas besoin de liquidités à court ou moyen terme et si en plus il ajoute régulièrement de nouvelles sommes grâce à un programme d’épargne systématique, il ne devrait pas s’inquiéter outre mesure des périodes de volatilité. Son épargne profitera des aubaines offertes régulièrement par le marché. Nos actions d’entreprises, nous les achetons de la même façon que nous pouvons profiter des rabais hebdomadaires offerts à l’épicerie: Nous achetons davantage quand c’est en solde et idéalement, nous voulons des rabais de longue durée aussi fréquemment que possible. Le fait d’avoir un peu d’encaisse dans le portefeuille nous permet ainsi de saisir les opportunités au fur et à mesure qu’elles se présentent. Si les marchés sont volatiles, les opportunités sont plus nombreuses. 2) L’arbitrage d’opportunités Si le portefeuille ne contient pas d’encaisse et que l’investisseur n’ajoute pas fréquemment des sommes, alors comment en profiter? Nous en arrivons à la deuxième étape, celle des opportunités d’arbitrage. Nous cherchons à rehausser la qualité du portefeuille pour accroitre le rendement espéré dans son ensemble par rapport aux risques sous-jacents. Pour ce faire, chaque semaine, notre comité d’investissement se réunit et répond à une série de questions visant continuellement à optimiser le portefeuille : Quelle est notre meilleure idée en portefeuille? Quelle est notre moins bonne idée en portefeuille? Peut-on vendre la moins bonne idée pour acheter davantage de la meilleure? A-t-on une opportunité sur notre radar que nous pourrions acheter à bon prix? Possède-t-on une entreprise dont l’évaluation devient trop élevée par rapport à notre estimé de la valeur intrinsèque? Le rendement à maturité de l’obligation d’une entreprise devient-il trop faible? Sommes-nous à l’aise avec notre niveau de concentration ou de diversification? Pouvons-nous diminuer le risque du portefeuille? Vous l’avez sans doute constaté à plusieurs reprises, les titres sur les marchés boursiers ne fluctuent pas à l’unisson. Certains mois un secteur particulier est en baisse. Le mois suivant, c’est la devise qui est en hausse. À un autre moment, c’est un indice complet qui s’écroule, ainsi de suite... En prenant soin de comparer nos idées entres elles, nous nous assurons de posséder une grande proportion de nos meilleures opportunités. Notre expérience en investissement nous démontre qu’à long terme, une telle démarche systématique améliore les rendements. Ainsi, dans un marché volatile, nous arrivons à vendre une entreprise qui représente une bonne idée pour acheter davantage d’une autre entreprise qui représente une meilleure idée. Nous avons toujours cette flexibilité d’optimiser la composition du portefeuille peu importe la quantité d’encaisse détenue. Plus de volatilité entraine davantage d’opportunités d’optimisation. C’est là un avantage qui ne saurait exister dans un marché très stable. 3) Des PDG qui allouent le capital de façon opportune Quand les marchés prennent panique et que les évaluations d’entreprises exceptionnelles viennent momentanément dérisoires, notre travail de rechercher de splendides opportunités d’investissement est facilité. C’est aussi le travail des dirigeants de plusieurs entreprises composant nos portefeuilles. Au fil des ans, nous avons su déployer une importante part de vos avoirs dans des entreprises dirigées par de remarquables gestionnaires de capitaux. Qu’il s’agisse de (PDG mystère 1), (PDG mystère 2), (PDG mystère 3) ou encore (PDG mystère 4), ces dirigeants ont tous une feuille de route exemplaire lorsqu’il s’agit d’effectuer des acquisitions à des prix attrayants. Il fallait entendre (PDG mystère 4) mentionner lors de la dernière conférence téléphonique qu’il adorerait acheter les actifs de sociétés en difficulté dans son industrie. Ces experts de l’entrepreneuriat n’attendent que le bon moment pour amasser des actifs à prix d’aubaine. Vous avez alors beaucoup plus d’encaisse en portefeuille que vous ne le croyez puisque ces dirigeants ont accès à d’énormes capitaux prêts à déployer lors de moments propices. En ce sens, la volatilité des marchés les aidera à saisir les opportunités. «Vous avez alors beaucoup plus d’encaisse en portefeuille que vous ne le croyez.» Nous pouvons les féliciter pour le travail remarquable qu’ils accomplissent et ce, même dans des marchés difficiles. Ces individus améliorent votre rendement à long terme en plus de rendre notre travail beaucoup plus facile. *************** Nous ne pourrions rédiger une lettre ce trimestre-ci sans mentionner la débâcle de la pharmaceutique Valeant, une multinationale dont le siège social est situé à Laval qui faisait la pluie et le beau temps depuis quelques années sur la bourse canadienne. Du mois d’août 2010 à août 2015, l’action est passée de 23$ à 335$ pour un rendement total de 1400% ou 71% annualisé. Les acquisitions toujours de plus en plus grosses s’alignaient les unes après les autres et l’entreprise faisait régulièrement la manchette. À son sommet, la capitalisation boursière de Valeant excédait même celle de la Banque Royale (la plus grande banque au Canada). brutale! Le titre est retombé à 34$, une dégringolade de près de 90%. L’entreprise fut accusée de procéder à d’importantes augmentations de prix tout en réduisant à quasi-néant ses investissements en R&D. Des vendeurs à découvert ont soutenu que Valeant utilisait une agence privée de distribution de médicaments pour accélérer la reconnaissance des revenus aux états financiers. La Securities & Exchange Commission aux États-Unis (l’équivalent de l’Autorité des marchés financiers au Québec) a ouvert une enquête sur l’entreprise. Le PDG est soudainement «tombé malade» pour une période prolongée avant de tirer sa révérence. L’entreprise doit maintenant reculer et produire de nouveaux états financiers corrigés en plus d’être confrontée au risque de ne pas pouvoir rembourser sa dette colossale de plus de 30 milliards $US. Le 21 mars dernier, les membres du Conseil d’administration ont indiqué que le ton des hauts dirigeants a engendré une culture de performance qui a pu mener à une comptabilité erronée. En bon français, nous croyons que des cadres de l’entreprise avaient d’importants incitatifs à gonfler indument les ventes de leurs unités d’affaires respectives. Nous avions tenté d’évaluer l’entreprise en deuxième moitié de 2013 . Beaucoup de bons investisseurs au Canada et aux États-Unis ont investi dans l’entreprise et on se demandait à ce moment si on ne manquait pas quelque chose d’important. Si nous avions trouvé l’idée de réduire les dépenses en R&D astucieuse à ce moment, nous avions de sérieux doutes sur la gouvernance de l’entreprise. Le plan de rémunération et le niveau d’endettement nous rebutaient. Il n’en fallu pas plus pour laisser tomber l’opportunité malgré tous les bons mots des soi-disant spécialistes. La saga Valeant nous fait retenir un élément important: Un bon gestionnaire de portefeuille ne fait pas que réaliser de bons investissements. Il évite également les erreurs importantes qui pourraient survenir sur son chemin. Si les achats et ventes apparaissant à votre relevé laissent une trace indélébile sur vos rendements, la situation est fort différente en ce qui a trait à éviter les écueils. Par exemple, l’erreur que nous estimons avoir fait avec Fossil Group l’an dernier a diminué les rendements que vous avez obtenus. Cela est tout à fait quantifiable. En revanche, avoir été prudent, notamment en évitant une entreprise comme Valeant, ne laissera aucun impact réellement quantifiable dans le portefeuille. Albert Einstein disait : «Ce qui 1 C’était il y a moins d’un an, et depuis, la chute fut Article publié le 16 novembre 2013 dans le journal Les Affaires en annexe de cette lettre. compte ne peut pas toujours être compté et ce qui peut être compté ne compte pas forcément». C’est parfois le cas en investissement. «Ce qui compte ne peut pas toujours être compté et ce qui peut être compté ne compte pas forcément.» Lorsque nous avons une accumulation de doutes raisonnables à propos d’une entreprise, il en va de notre responsabilité de protéger votre capital et d’éviter d’y investir, même si le titre s’emballe. Au mur de notre salle de conférence est suspendue fièrement notre stratégie d’investissement. À chaque réunion du comité d’investissement, nous n’avons qu’à tourner la tête pour nous rappeler l’importance des quatre points fondamentaux de notre stratégie. À chaque tentation de s’en éloigner, notre stratégie écrite en gros caractères s’impose. Valeant avait une piètre note en termes de gouvernance. Son PDG Michael Pearson se fixait des objectifs liés à la taille de l’entreprise et non à la profitabilité. Les dirigeants utilisaient l’endettement à un niveau qui nous apparaissait téméraire. Les ajustements comptables aux profits étaient tellement nombreux que nous n’arrivions plus à connaître sa réelle performance. Enlevez deux pattes à une chaise et vous remarquerez qu’elle ne tient plus. C’est la même chose pour la stratégie MEDICI, enlevez deux de ses quatre piliers et les choses tournent mal. *************** Nous aimerions conclure en soulignant le travail exceptionnel d’un dirigeant d’entreprise québécoise que nous avons rencontré il y a quelques mois. Il s’agit de Monsieur Richard Lord, PDG de Quincaillerie Richelieu. Cette entreprise au chiffre d’affaire annuel de 750M$ dotée d’une performance économique hors pair est un chef de file nord américain dans l’importation, la distribution et la fabrication de quincaillerie spécialisée. La façon dont Richard Lord parle avec passion de ses clients, de ses employés et de ses produits est remarquable. Il est clair qu’il ne prendra jamais une décision qui mettrait en péril la pérennité de Richelieu. Comme mentionné dans notre dernière lettre, à un ratio d’évaluation que nous estimons en dessous de sa valeur intrinsèque, nous serions certainement intéressé à en détenir dans le portefeuille. Nouveaux locaux Nous avons récemment aménagé dans de nouveaux bureaux plus grands que les précédents. La croissance de nos effectifs s’explique par notre désir de toujours vous offrir un service efficace et hautement personnalisé. Nous sommes maintenant situés au 1428 rue Montarville suite 201 soit à deux coins de rue de notre place d’affaires précédente et au cœur même de Saint-Bruno. Conférence Privée MEDICI Si vous avez de la famille, des amis, voisins ou collègues qui veulent en connaître davantage sur nos services, sachez que nos nouveaux locaux incluent une salle de conférence conviviale. Il nous ferait plaisir de vous accueillir avec vos invités dans ce que nous appelons une soirée «conférence privée». Nous réunissons de petits groupes de 6 à 8 personnes pour discuter de stratégie d’investissement, de planification financière ou tout autre sujet relié à la gestion de votre patrimoine et pourquoi pas accompagné d’un verre de vin ou d’une bière. Laissez-nous savoir si cela vous intéresse. Vos commentaires sont toujours appréciés, n’hésitez pas à nous les communiquer. Encore une fois, au nom de toute l’équipe MEDICI, merci de votre confiance! PS: Pour les curieux, j’ai pris des photos de l’équipe au travail dans nos bureaux. À voir à la dernière page de cette lettre. Carl Simard, B. Sc. Act., MBA, CFA Président – Gestionnaire de Portefeuille MEDICI [email protected] Christine Morin, à l’accueil de nos bureaux, travaillant à soumettre des formulaires à la Banque Nationale. Le comité d’investissement tient sa rencontre habituelle du mercredi matin dans la salle de conférence. Côté rapproché (de gauche à droite): Aaron Lanni, Eddy Chandonnet. Côté éloigné (de gauche à droite): Pierre-Olivier Langevin, Karine Turcotte. Derrière la caméra: Carl Simard.