L Embarque N
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N°3 - 2013 Logiciels & systèmes www.lembarque.com La pile de protocoles IP se met au goût de l’Internet des objets Q L'embarqué et le crowdfunding : une vraie dynamique de couple Q Les objets phares de l'embarqué Q Le codage vidéo HEVC à la sauce 4K a joué les vedettes sur le salon IBC QCalibrer l'alimentation des systèmes automobiles d’info-divertissement RENCONTRE AVEC LAURENT LONDEIX « Les enjeux techniques et économiques du M2M se cristallisent autour des box d'intermédiation » Edito 2013, année de l’embarqué… et de L’Embarqué ! PIERRICK ARLOT Rédacteur en chef Web & Newsletters. Q Placé sous le triple symbole du M2M, de l’Internet des objets et des cartes de développement open source pour l’embarqué, des thèmes que vous retrouverez tout au long de ce magazine, ce troisième numéro de L’Embarqué sort quelques jours après la tenue des sixièmes Assises de l’embarqué. Evidemment, cela fait beaucoup d’embarqué dans la même phrase… Mais c’est définitivement le sujet chaud du moment ! Comme le syndicat Syntec Numérique, la DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services) et l’association Cap’tronic, les organisateurs de l’événement, se sont plu à le rappeler, FRANÇOIS GAUTHIER les Assises 2013, dont L’Embarqué était partenaire, se sont insRédacteur en chef de L'Embarqué crites cette année dans un contexte particulièrement favorable. et président Les propositions évoquées par Dominique Potier, directeur de ProMediaNum. recherche et technologie du pôle de compétitivité Systematic, dans le rapport « Logiciel embarqué 2013 » ont en effet commencé à se concrétiser. Le domaine des logiciels et systèmes embarqués est ainsi explicitement cité comme l’un des 34 projets de la « Nouvelle France industrielle », tout récemment présentés par le ministère du redressement productif. Par ailleurs, l’association Embedded France qui vise à fédérer la nouvelle filière industrielle de l’emIHYX\tL[nKtJSVPZVUULY\UTHYJOtþ LUJVYLZJPUKtLU[YLSLZ divers secteurs verticaux qui la composent, a vu le jour en septembre. Sa direction vient d’être confiée à Eric Bantegnie qui a d’emblée rappelé, à raison, que plus de la moitié des projets qui dessinent les priorités de la politique industrielle de la France pour les prochaines années intègrent des systèmes et logiciels embarqués. Voitures consommant moins de 2 litres aux 100 kilomètres, véhicules à pilotage automatique, avions électriques, TGV du futur, cybersécurité, réseaux électriques intelligents, robotique, services sans contact, dirigeables pour charges lourdes… Ce sont autant de débouchés qui ont et auront besoin de systèmes embarqués de pointe et performants pour se développer. Nous n’aurons pas l’impudence de préciser que le site www.lembarque.com et le magazine L’Embarqué ont été lancés également en 2013… Mais nous ferons tout pour refléter au mieux ce phénomène de fond, désormais perçu du meilleur œil au plus haut sommet de l’Etat. LA RÉDACTION 2 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 REGARDEZ VOS RÉCOMPENSES FLEURIR L’ANNÉE DERNIÈRE NOUS AVONS REVERSÉ PLUS DE 500 000€ DE RÉCOMPENSES À NOS CLIENTS. CETTE ANNÉE, NOUS FERONS MIEUX ENCORE. Rejoignez notre programme de récompenses d’entreprise, le Circuit de Puissance, et gagnez jusqu’à 10 000€ de récompenses pour vos achats jusqu’au 31 juillet 2013. Les récompenses comprennent des bons d’achat Farnell element14, des bons à valoir sur des coffrets Coolcadeau, et des dons à des œuvres caritatives. Le Circuit de Puissance est accessible aux clients titulaires d’un compte chez Farnell element14. Cette offre est non cumulable avec toute autre offre ou remise. Les récompenses sont proportionnelles aux dépenses effectuées pendant la durée de la promotion, soit à partir de la date d’inscription au Circuit de Puissance jusqu’au 31 juillet 2013. Offre soumise à conditions. Consultez le site pour plus d’informations. 2013 - N°3 Sommaire Logiciels & systèmes 50 rue Arago - 59 000 LILLE Site internet : www.lembarque.com 2 ÉDITO DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : François Gauthier 2013, année de l’embarqué… et de L’Embarqué ! RÉDACTION ACTUALITÉS Rédacteur en chef : François Gauthier Tél. : 03 28 38 02 98 6 M2M Rédacteur en chef Web & Newsletters : Pierrick Arlot Tél. : 04 72 33 22 67 14 ÉTUDES DE MARCHÉ ANALYSES 16 AUDIO/VIDÉO Le codage vidéo HEVC à la sauce 4K a joué les vedettes sur le salon IBC Le duo Java/OSGi séduit box et concentrateurs de données M2M CONCEPTION GRAPHIQUE ET RÉALISATION Fabienne Degasne ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Jeff Marvin et Steve Knoth (Linear Technology), Reghu Rajan (Microsemi Corporation), David Sandys (Digi-Key Corporation), Alex Wilson (Wind River). L’EMBARQUÉ est édité par la société ProMediaNum 20 PILES ET PROTOCOLES 7 COMMUNICATION Le grand public part à l’assaut de la bande des 60 GHz La pile de protocoles IP se met au goût de l’Internet des objets 8 FINANCEMENT Systèmes embarqués et crowdfunding : une vraie dynamique de couple PRÉSIDENT François Gauthier SASU ProMediaNum au capital de 15 000 € Siret : 790 606 933 00014 RCS : Lille Code NAF : 5814Z TVA intracommunautaire : FR 91 790 606 933 Siège Social : 50 rue Arago 59 000 LILLE Tél. : 03 28 38 02 98 w 9 CIRCUIT PROGRAMMABLE L’EMBARQUÉ - Tous droits réservés. Commission paritaire : En cours ISSN : En cours L’architecture Xilinx Zynq au cœur d’un écosystème de plus en plus étendu INTERVIEW Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en soit le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de ProMediaNum, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. 10 RENCONTRE AVEC LAURENT LONDEIX « Les enjeux techniques et économiques du M2M se cristallisent autour des box d’intermédiation » 3 LINEAR TECHNOLOGY 5 ECRIN SYSTEMS 9 EUROTECH 13 MICROWAVE & RF 15 AUTOPUB 4 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 31 et 38 Les émetteurs-récepteurs à basse consommation, fins prêts pour les réseaux de capteurs 28 SYSTÈME D’EXPLOITATION Sûreté de fonctionnement et systèmes multicœurs pour l’avionique doivent s’apprivoiser 32 GESTION D’ÉNERGIE Utiliser des PMIC multi-sorties pour l’alimentation des systèmes automobiles d’info-divertissement Y a-t-il une vie au-delà des cartes Raspberry Pi ? PAGES FARNELL 24 COMMUNICATION SANS FIL 35 CARTES ANNONCEURS ANNONCEURS APPLICATIONS LES OBJETS PHARES DE L’EMBARQUÉ 12 Réseau maillé de capteurs sans fil avec la fiabilité d’un réseau câblé Chaque nœud peut fonctionner sur batterie pendant plus de 10 ans avec une fiabilité de plus de 99,999% Les familles de produits Dust Networks LTC®5800 et LTP®5900 de Linear Technology sont des réseaux de capteurs sans fil (WSN) embarqués, fonctionnant avec une très faible consommation, inégalée, et une fiabilité supérieure. Ceci assure une souplesse d’implantation avec la possibilité de placer les capteurs exactement là où il faut, avec des installations « autocollantes » à bas coût. Les familles de SmartMesh® LTC5800 (système sur une puce) et LTP5900 (module sur PCB), sont les produits pour réseaux de capteurs sans fil, compatibles IEEE 802.15.4e, présentant la plus faible consommation de l’industrie. Caractéristiques s Les nœuds de routage consomment Familles ultra intégrées LTC5800 et LTP5900 en moyenne moins de 50µA s Fiabilité supérieure à 99,999% même dans les environnements RF les plus critiques s Solution complète de réseau maillé sans fil – sans empilement de réseaux requis 32kHz LTC5800 Flash 512KB Linear Technology SARL +33-(0)1.56.70.19.90 www.linear.com/dust Téléphone : 01.56.70.19.90 Fax : 01.56.70.19.94 SRAM 72KB AES Crypto SmartMesh Networking Software MAC Engine ARM Cortex-M3 s Possibilité de gestion du réseau et d’une sécurité certifiée NIST s $EUX FAMILLES COMPATIBLES AVEC LES standards : SmartMesh IP (6LoWPAN) et SmartMesh WirelessHART (IEC62591) 20MHz Info et kits de départ CLI UART (2-pin) API UART (6-pin) Temp Sensor TX PA 802.15.4e Transceiver ICX Analog Inputs Digital I/O www.linear.com/starterkits LTP5900/1/2 (PCB) , LT, LTC, LTM, LTP, Linear Technology, le logo de Linear, le logo de Dust Networks et SmartMesh sont des marques déposées de Linear Technology Corporation. Toutes les autres marques sont la propriété de leurs respectifs détenteurs. Distributeurs Arrow Electronics Farnell Digi-Key +33-(0)1.49.78.49.00 +33-(0)4.74.68.99.99 0800.161.113 Actualité M2M Le duo Java/OSGi séduit box et concentrateurs de données M2M Si l’infrastructure logicielle Java/OSGi permet d’ouvrir la box d’un fournisseur Internet à des services tiers orientés M2M, elle vise aussi à simplifier la gestion du cycle de vie des applications M2M. IS2T et ST sont déjà à pied d’œuvre. L e « quintuple play » bientôt à la portée de tous les utilisateurs de box ADSL ? Et sans ajout d’un nouveau boîtier ? A ces deux questions, Bouygues Telecom a voulu répondre par l’affirmative en dévoilant il y a quelques mois un prototype de Bbox Sensation capable d’offrir à la fois les services traditionnels d’une box (accès Internet, téléphonie IP, TV) et des services liés à la gestion énergétique et à la protection du domicile. Basée, côté box, sur la plate-forme d’exécution de l’éditeur nantais IS2T et, côté infrastructure, sur la plateforme de services d’Ijenko, l’offre « Smart Grid Ready » que pourrait proposer à terme l’opérateur ne nécessite pas, de fait, d’installer un boîtier supplémentaire positionné près de l’équipement du FAI. Un tour de force dû au choix d’une infrastructure logicielle associant Java et le framework OSGi (voir encadré). « Cette approche vise à réduire le coût d’entrée de nouveaux services de sécurité, de confort et de gestion énergétique pour le grand public et offre la possibilité à Bouygues Telecom de distribuer et de gérer des applications tierces directement depuis sa box comme, par exemple, la mesure de la consommation électrique, le pilotage d’appareils à distance, le contrôle de la température du lieu d’habitation », assure Fred Rivard, fondateur et directeur technique d’IS2T, société spécialisée dans la fourniture de machines virtuelles Java pour environnements embarqués contraints. reliés à Internet. » A ce titre, les box des fournisseurs de services Internet mais, plus généralement, tous les concentrateurs de données M2M, ces équipements qui ont vocation à récupérer des données des capteurs/actionneurs pour alimenter le cloud, constituent un axe de développement fort pour IS2T. STMicroelectronics parie aussi sur le couple Java/OSGi OL’offre « Smart Grid Ready » que pourrait proposer à terme Bouygues Telecom ne nécessite pas d’installer un boîtier supplémentaire positionné près de le Bbox Sensation. Dans la pratique, la plate-forme Java et le framework OSGi, que l’éditeur a réussi à réduire à une empreinte mémoire de quelque 35 Ko, permet à la Bbox de contrôler une variété de capteurs et actionneurs. « Plus globalement, cette infrastructure logicielle garantit que les nouveaux services, qui n’ont pas forcément le même cycle de vie que les services traditionnels des FAI, ne viennent pas perturber ces derniers, ajoute Fred Rivard. Cette infrastructure limite aussi l’impact sur les ressources et, partant, la facture matérielle, l’autonomie et la facture énergétique. Cela sécurise le modèle économique des FAI et, plus généralement, de tous ceux, et ils sont nombreux, qui aujourd’hui veulent devenir opérateurs afin de monétiser la vaste quantité de données que fournissent et vont fournir les réseaux de capteurs/actionneurs, les équipements M2M et les objets ZOOM SUR LA TECHNOLOGIE OSGI Q/DVSpFL¿FDWLRQ26*L est gérée par l’alliance du même nom, créée en 1999 sous le nom d’Open Services Gateway initiative. OSGi est une techno- logie d’infrastructure orientée services qui permet l’extension, la personnalisation et la mise à jour à distance des fonction- nalités d’un ordinateur ou d’un système embarqué en réseau et ce, sans interrompre son fonc- 6 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 tionnement. Elle impose en parti- culier la présence du framework OSGi qui joue le rôle de plate- forme d’accueil et d’exécution de composants logiciels Java assemblés sous forme d’applica- tions ou de « bundles » (ceux-ci représentant la partie locale des services souscrits par l’utilisateur de l’équipement). La plate-forme se charge égale- ment de gérer de manière dyna- mique l’ensemble du cycle de vie des logiciels, de l’installation à la suppression en passant par le lancement, les diverses mises à jour et l’arrêt. Q Adobe, Deutsche Telekom, Hitachi, IBM, NTT, Oracle, Pare- mus, ProSyst Software, Red Hat, Siemens, Tibco, IS2T, Makewave, NEC et Orange sont au nombre GHVVRFLpWpVOHVSOXVLQÀXHQWHV au sein de l’alliance OSGi. Dans le même ordre d’idée, STMicroelectronics a lancé à l’occasion du salon IBC 2013 (voir page 16) une plate-forme logicielle spécifiquement taillée pour les décodeurs TV intelligents et box résidentielles capables aussi de prendre en charge les services de gestion de l’énergie, de confort domotique et de sécurité. Pré-intégré aux circuits SoC du fabricant franco-italien, tels que le composant Orly STiH416 ou la toute nouvelle famille Monaco, la plate-forme Smart Home, c’est son nom, repose sur Linux, Java et le socle OSGi. Côté capteurs et actionneurs, elle est compatible avec les protocoles de connectivité sans fil comme ZigBee, Smart Energy Profile 2.0, Z-Wave, Wi-Fi, NFC et Bluetooth Smart Ready. Java et OSGi, c’est aussi l’option retenue par Eurotech et Wind River. Sous les noms respectifs d’Everyware Software Framework (ESF) et de Wind River Intelligent Device Platform, les deux éditeurs proposent aujourd’hui des plates-formes logicielles qui sont conçues spécifiquement pour les passerelles multimodes M2M et IoT intelligentes et qui sont, toutes deux, bâties sur des environnements Java/ OSGi. Elles offrent la capacité de gérer à distance toutes les étapes du cycle de vie des applications M2M (installation, configuration, débogage, mises à jour) et supportent nativement le protocole M2M open source MQTT pour les communications avec le cloud. PIERRICK ARLOT Communication Actualité Le grand public part à l’assaut de la bande des 60 GHz Forts d’un standard IEEE en bonne et due forme (802.11ad) et d’un label de conformité de l’alliance Wi-Fi (WiGig Certified), les promoteurs de l’usage de la bande des 60 GHz pour les communications à courte portée entre appareils d’électronique grand public, matériels informatiques et terminaux mobiles ont désormais le vent en poupe. L e spectre hertzien situé aux alentours des 60 GHz ne fait plus peur aux fabricants de produits destinés à des marchés de masse. Bien au contraire. Selon ABI Research, les ventes d’équipements à usage grand public capables d’exploiter cette bande de fréquences millimétriques frôleront le milliard et demi d’unités en 2018, dont la moitié seront des smartphones ! Il faut dire que tous les voyants annonciateurs de succès sont au vert. L’IEEE a avalisé une norme ad hoc en décembre dernier. L’alliance Wi-Fi, dans la foulée, a mis tout son poids dans la balance. Et un logo de certification a été créé. Les promoteurs du standard USB, quant à eux, vont décliner une version à 60 GHz de leur protégé. Difficile de faire mieux. Des travaux lancés en 2008 L’IEEE s’intéresse à la bande des 60 GHz depuis bientôt cinq ans. Dans sa volonté de booster le débit des réseaux locaux sans fil au-delà du gigabit par seconde, l’organisme avait porté son regard dès 2008 sur des fréquences situées bien au-delà de la gamme des 5 GHz, terrain de jeu du standard Wi-Fi en cours de finalisa- tion 802.11ac. Car la bande des 60 GHz, qui tombe pile sur un pic d’absorption de l’oxygène de l’air, est prometteuse de débits très élevés… dès lors que l’on se satisfait d’une portée de quelques mètres. Une caractéristique qui tombe à pic – justement – puisque la norme IEEE 802.11ad, publiée en décembre 2012, vise l’échange de contenus à courte distance entre appareils d’électronique grand public, matériels informatiques et terminaux mobiles. Avec un débit maximal prévu de 7 Gbit/s, le 802.11ad se place, sur le papier, à hauteur du 802.11ac en termes de capacité. La nouvelle norme avait été chaudement saluée par l’alliance WiGig. Fort de sociétés comme AMD, Broadcom, Cisco, Huawei, Intel, Marvell, Mediatek, Microsoft, Nec, Panasonic, Qualcomm, Samsung ou Toshiba, cet organisme industriel avait élaboré quelques mois plus tôt la spécification WiGig 1.1, basée (évidemment…) sur le standard LES CIRCUITS WiGig À 60 GHz SONT DÉJÀ DISPONIBLES Q Membre fondateur de l’alliance WiGig, Wilocity fut la première société à dévoiler un jeu de deux circuits compatible WiGig (un circuit RF et un circuit bande de base) et ce dès 2011. Depuis, la jeune entreprise a fait du chemin. En collaboration avec Qualcomm-Atheros, elle a pré- senté début 2013 un design de référence tribande (2,4/5/60 GHz) qui combine, sur un seul module de format Half Mini Card ou M.2 (NGFF), les technologies de communication Wi-Fi 802.11ac et WiGig 802.11ad. Plus ré- FHPPHQWOD¿UPHDPpULFDLQHD démontré la capacité d’un lien :L*LJjVXSSRUWHUGHVÀX[YLGpR de résolution 4K et a dévoilé que sa solution a été intégrée dans plusieurs ultrabooks com- mercialisés depuis l’été 2013 par Dell. Dans la pratique, les circuits de Wilocity peuvent ex- ploiter les fréquences comprises entre 57 GHz et 66 GHz et sont censés supporter un débit maxi- mal de 4,6 Gbit/s. Q En 2012, Panasonic est entré dans la danse en lançant, lui aussi, un jeu de deux circuits présenté comme compatible avec ODVSpFL¿FDWLRQ:L*LJ$YHFXQH FRQVRPPDWLRQDI¿FKpHLQIpULHXUH à 1 W, l’offre du Japonais rendrait ce standard accessible aux terminaux mobiles et notamment aux smartphones… Les efforts de Peraso Technologies vont dans OHPrPHVHQV/DMHXQH¿UPH canadienne propose un circuit émetteur/récepteur à 60 GHz re- lativement sobre. Intégré dans un boîtier de 7 x 7 x 0,6 mm (avec les antennes d’émission et de récep- tion), ce dernier consomme typi- quement 270 mW en réception et 310 mW en émission à + 16,5 dBm de puissance rayonnée (PIRE). Q Beam Networks (circuits RF), Blu-Wireless Technology (blocs IP) et Tensorcom (circuits SoC) ¿JXUHQWpJDOHPHQWDXQRPEUH des sociétés qui travaillent d’ar- rache-pied sur des composants compatibles WiGig. Ɣ En collaboration avec Qualcomm-Atheros, Wilocity a présenté début 2013 un design de référence tribande (2,4/5/60 GHz) qui combine, sur un seul module de format Half Mini Card ou M.2 (NGFF), les technologies de com- munication Wi-Fi 802.11ac (5 GHz) et WiGig 802.11ad (60 GHz). 802.11ad et flanquée d’un arsenal d’extensions permettant d’y porter des protocoles de haut niveau comme PCI Express, USB, HDMI ou DisplayPort. Depuis, l’alliance WiGig a fusionné avec… l’alliance Wi-Fi ! C’est donc tout naturellement cette dernière qui a dévoilé en septembre 2013 le label « WiGig Certified ». Un label de certification qui attestera de la conformité des produits aux tests d’interopérabilité peaufinés par l’alliance Wi-Fi. Le nouveau logo sera apposé sur les équipements certifiés WiGig dont les premiers modèles sont attendus en 2014, assure l’organisme industriel qui tient à préciser que les produits « WiGig Certified » seront également « Wi-Fi Certified ». Parallèlement, l’alliance Wi-Fi a transféré la spécification WiGig Serial Extension 1.2 à l’USB-IF (USB Implementers Forum). Les membres de cet organisme chargé de la promotion et des évolutions de l’USB se sont engagés à développer pour 2014 une version « Media Agnostic » (MA) de leur protégé. Une spécification qui permettra aux terminaux sans fil et aux stations d’accueil de communiquer via le protocole USB en empruntant éventuellement la bande des 60 GHz.... L’un des objectifs du futur standard MA USB est d’ailleurs de supporter des débits supérieurs au gigabit par seconde, là où le vieillissant Wireless USB, basé sur une modulation radio ultralarge bande, est limité à 480 Mbit/s. PIERRICK ARLOT L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 7 Actualité Financement Systèmes embarqués et crowdfunding : une vraie dynamique de couple Les jeunes sociétés du domaine de l’embarqué ont de plus en plus recours au principe du financement participatif, ou crowdfunding, pour compléter leurs besoins en financement. Une voie originale qui peut devenir une véritable stratégie industrielle vis-à-vis du marché. L e financement participatif, ou crowdfunding (littéralement, investissement par la foule) est un mode de financement des entreprises innovantes de plus en plus populaire. Au point que le gouvernement français vient de décider de la mise en place d’un nouveau cadre réglementaire visant à favoriser cette démarche, tout en protégeant les investisseurs. Apport en capital sous forme de prêt sans intérêt ou de dons avec remboursement via l’objet en cours de conception… les modalités de soutien à une entreprise selon ce principe sont très diverses. Mais les fonds collectés, souvent compris entre 50 000 et 100 000 euros, peuvent atteindre des sommes élevées, supérieures à 500 000 euros. Si bien que le financement participatif s’affiche désormais comme une véritable source complémentaire crédible par rapport aux pistes traditionnelles (business angels, fonds de participation, banques d’investissement…). En particulier lorsque les entreprises innovantes peinent à convaincre les investisseurs. Au niveau mondial, on estime que les fonds levés par le crowdfunding ont dépassé les 2,5 milliards de dollars en 2012, dont environ 1 milliard en Europe. Avec une forte augmentation prévue, puisque selon le cabinet d’études américain Massolution, les sommes globales collectées par ce moyen en 2013 atteindront 5,1 milliards de dollars au niveau mondial, OLe grenoblois ISKN a levé cet automne 346 127 dollars sur le site GH¿QDQFHPHQW participatif Kickstarter pour son projet iSketchnote. dont 1,3 milliard en Europe, soit une augmentation exceptionnelle de 81 % sur un an. En France, Anaxago est l’un des sites les plus établis de financement participatif pour les start-up et les entreprises en croissance, et, dans le monde, Kickstarter, Indiegogo et Crowdfunder figurent au rang des plus connus pour le secteur industriel. Dans ce contexte, le domaine des logiciels et systèmes embarqués est loin d’être insensible aux sirènes du crowdfunding. On trouve d’abord, bien évidemment, des projets liés à des objets, avec une recherche de financement pour leur industrialisation. Par exemple, la société HapiLabs s’est appuyée sur le financement participatif pour la mise en production de sa fourchette connectée HapiForks. Mis en ligne sur le site Kickstarter, le projet a immédiatement plu et, en moins de deux semaines, HapiLabs a pu récolter plus de 100 000 dollars, la somme SE FAIRE CONNAÎTRE D'UN LARGE PUBLIC Q Le choix de partir sur un ¿QDQFHPHQWSDUWLFLSDWLIHVWDXVVL dicté par la volonté des entre- prises de se faire connaître d’un large public et de mobiliser des réseaux sur Internet. Il peut s’agir d’ailleurs d’une véritable stratégie industrielle. Par exemple, Sierra Wireless, VSpFLDOLVWHGHVPRGXOHVVDQV¿O et des logiciels dédiés aux mar- chés du M2M, a décidé d’apporter son soutien à Med- Startr, la première plate-forme GH¿QDQFHPHQWSDUWLFLSDWLIFUppH pour soutenir le lancement de projets, de start-up et d’innova- tions dans le domaine de la santé. /D¿UPHIUDQFRFDQDGLHQQH compte ainsi se positionner comme le fournisseur privilégié de technologies de communica- WLRQVDQV¿OSRXUWRXWHVRFLpWp impliquée dans le programme MedStartr. Et tout particulièrement celles souhaitant intégrer la connectivité cellulaire dans des équipements et dispositifs de télésanté, comme les appa- reils de surveillance du diabète, de l’apnée du sommeil, de O¶K\SHUWHQVLRQRXGHVGp¿FLHQFHV cognitives. fixée au départ pour le lancement de l’industrialisation de l’objet. Autre exemple dans le domaine du grand public, la toute jeune société grenobloise ISKN, issue d’un essaimage du CEA-Leti a développé une couverture de protection pour iPad qui permet de numériser croquis, notes et dessins tout en conservant le plaisir d’écrire sur une simple feuille de papier. Elle a mis en ligne le 10 septembre 2013 sur le site Kickstarter son projet iSketchnote. Avec un sucés immédiat puisqu’en quelques heures, elle a dépassé l’objectif de 35 000 dollars fixé au départ, et un grand succès global, puisque l’opération clôturée le 10 octobre dernier a permis de lever 346 127 dollars. Des sommes au-delà de 500 000 dollars D’autres projets embarqués, plus industriels, empruntent des chemins similaires. Ainsi, le texan WigWag, qui a développé un concept de réseau de capteurs dont les interactions peuvent se programmer sur un smartphone ou une tablette en garantissant une compatibilité avec de nombreux protocoles existants (ZigBee, Z-Wave, X10, Bluetooth, 6LoWPAN, IPv4, IPv6, EnOcean, Insteon, DASH7…), a remporté un franc succès sur KickStarter, avec plus de 450 000 dollars levés pour une demande initiale de 50 000 dollars seulement ! Autre exemple spectaculaire, l’américain Adapteva. Ce dernier a mis au point une plateforme de calcul parallèle à hautes performances de la taille d’une carte de crédit et a réussi à convaincre sur Kickstarter 4 965 « investisseurs » pour une levée de 898 921 dollars (et un objectif initial de 750 000 dollars). Un capital qui lui permet de proposer aujourd’hui sa carte de calcul parallèle à moins de 100 dollars pièce. FRANÇOIS GAUTHIER 8 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 Circuit programmable Actualité L’architecture Xilinx Zynq au cœur d’un écosystème de plus en plus étendu Associant une matrice de FPGA et un cœur de processeur Cortex-A9 double cœur, le SoC Zynq de Xilinx est disponible sur un grand nombre de cartes, modules et plates-formes de développement. Le circuit bénéficie désormais du support de grands noms de l’industrie, comme MathWorks et National Instruments. Une situation qui va renforcer sa démocratisation. L rentes aux environnements de programmation des FPGA lors de la mise au point de leurs applications. MathWorks, quant à lui, propose, avec ses outils de codage en langage HDL (Hardware Design Langage) et C (HDL Coder et Embedded Coder), la génération de code C et HDL pour la plate-forme Zynq, avec notamment le support de la carte de développement et de prototypage ZedBoard. Grâce à un « guide de programmation » édité par MathWorks, les développeurs matériels et logiciels peuvent ainsi créer leurs algorithmes dans Matlab ou Simulink, puis partiDes outils pour démocratiser tionner ce programme entre une parla programmation tie logicielle exécutée sur le CorNational Instruments a récemment tex-A9 et une partie matérielle introduit le contrôleur NI cRIO-9068, implantée de manière automatisée basé sur un Zynq-7020 et membre de sur la matrice de FPGA. la plate-forme CompactRIO de Enfin Xilinx lui-même, avec la version contrôle et de surveillance de sys- 2013 de son environnement de dévetèmes embarqués de la société. Paral- loppement de SoC Vivado Design lèlement, la version 2013 de Lab- Suite, intègre de nouvelles fonctionVIEW, le logiciel-phare de conception nalités dont l’objectif est de faciliter graphique de systèmes de NI, sup- et d’accélérer l’intégration de blocs porte de manière native les plates- d’IP dans une conception système à formes matérielles issues de Xilinx et base de FPGA. Vivado IP Integrator d’ARM, autorisant les développeurs améliore ainsi les temps d’intégration à s’abstraire des complexités inhé- de bloc d'IP. Cet outil s’appuie sur le e SoC Zynq de Xilinx associe sur une même puce un processeur ARM Cortex-A9 à deux cœurs et une matrice de FPGA de la Série 7 de Xilinx, en l’occurrence un FPGA Artix-7 ou un Kintex-7. Riche en potentialités, cette double approche impose cependant de disposer d’outils facilitant le déploiement d’applications. Introduite en mars 2011, cette architecture est aujourd’hui au centre d’un écosystème très vaste, peuplée de platesformes de développement et d'environnements logiciels adaptés. ONYX HPEC+GPGPU+SWaP-C OLe Zynq asso- cie un proces- seur Cortex-A9 à deux cœurs et une matrice de FPGA de la Série 7 de Xilinx. standard IP-XACT et sur le standard AXI pour l’interconnexion des cœurs de processeur ARM. Parallèlement, l’environnement Vivado offre une bibliothèque de fonctions système écrits en C/C++ et de modèles de haut niveau (High Level Synthesis). L’objectif ici est d’accélérer la vérification au niveau système, avec le support par exemple de blocs de calcul en virgule flottante et de blocs de traitement vidéo en temps réel. Dans le cas d’un développement sur Zynq, le concepteur peut ainsi développer du code C/C++ pour le processeur ARM et, dans le même temps, intégrer et accélérer des fonctions de calcul intensif sur la matrice FPGA de la plate-forme. FRANÇOIS GAUTHIER Intel Haswell inside Le calculateur multi-mission, haute disponibilité, taillé pour la performance Le premier système Core i7 basé sur COM Express intégrant les fonctions BIT > Système COTS : base Quad-Core i7 d’INTEL > GP-GPU AMD E6760 : jusqu’à 576 GFLOPS > Entrées VIDEO, encodage H.264 > -40°C/+71°C en fonctionnement > Fiabilité : zéro câblage, zéro ventilateur > Etanchéité : IP-67 > Pré-qualifié MIL-STD-810 et DO-160 > Pré-qualifié MIL-STD-461 et MIL-STD-1275 > BIT et Fast BIT au démarrage > Continuous BIT sur demande > Modularité, flexibilité… > ITAR free Tél : 01 69 07 83 22 - www.ecrin.com L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 9 Rencontre avec Laurent Londeix « Les enjeux techniques et économiques du M2M se cristallisent autour des box d’intermédiation » Parmi les axes stratégiques de recherche choisis par le pôle de compétitivité SCS, le domaine du M2M et des services associés tient une place prépondérante. Sur ce secteur en pleine effervescence, Laurent Londeix, vice-président du pôle SCS, porte un regard sur les enjeux sous-jacents au développement du marché du M2M, où les travaux de R&D destinés à faire sauter les verrous technologiques ne peuvent s’exonérer d’une réflexion sur les modèles économiques et les usages de ces technologies innovantes. LAURENT LONDEIX vice-président du pôle de compétitivité SCS (Solutions Communicantes Sécurisées). 10 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 Le pôle SCS (Solutions Communicantes sécurisées) a dévoilé cette année sa feuille de route pour les cinq ans qui viennent. Trois grands domaines d’application, jugés stratégiques, y ont été mis en avant, dont le M2M. Pouvez-vous détailler cette approche ? LAURENT LONDEIX Le pôle SCS a décidé de se focaliser jusqu’en 2018 sur trois axes de travail, là où il existe en région PACA des compétences de haut niveau réparties sur un tissu industriel qui est composé à la fois de grands groupes (Gemalto, Orange, STMicroelectronics, Schneider…), de plus de 200 PME innovantes et de laboratoires de recherche dont le savoir-faire est reconnu internationalement. Ces trois domaines d’application que nous avons baptisés SSA (Smart Specification Area) sont les technologies du sans-contact (comme le NFC par exemple), les réseaux radio de nouvelle génération, le M2M et les services associés à ces nouvelles technologies, et, enfin, le domaine de la sécurité et des identités numériques. Nous sommes là au cœur des grandes évolutions Rencontre avec Laurent Londeix briques technologiques plus horizontales. Certes, au niveau des capteurs, la spécialisation sera toujours de mise : il faut des capteurs médicaux, des capteurs d’environnement, des tags de suivi d’objets, etc. Mais, rien qu’au niveau des protocoles de communication entre ces capteurs et une box, il va se produire une rationalisation face aux très nombreuses technologies de communication existantes actuellement, qu’elles soient filaires ou sans fil à courte portée. Le protocole réseau IPv6 jouera sans doute un rôle fédérateur à ce niveau. A terme, vraisemblablement, il n’existera pas un seul protocole pour l’ensemble du marché M2M, mais un nombre restreint de protocoles qui toutefois auront en commun de s’appuyer sur l’IPv6. Dans cette optique, la box Quels sont pour vous les principaux enjeux auxquels des environnements M2M deviendra une box d’intermédiation, le domaine du M2M doit faire face ? capable de gérer plusieurs de ces protocoles, de stocker LAURENT LONDEIX Pour le M2M, et de manière plus large de manière sécurisée des données, d’intégrer un logiciel pour tous les objets communicants, les enjeux se situent applicatif « métier » et de communiquer avec des logiciels de plus en plus au niveau de la chaîne complète qui va de de supervision et/ou d’analyse afin d’émettre des données l’intelligence embarquée aux outils de supervision à distance consolidées vers le monde du Big Data. Cependant rien n’est et d’analyse des données, en passant par les protocoles qui sont ou seront utilisés entre ces deux extrémités de la chaîne de com- figé et de grandes questions se posent encore. A quel niveau place-t-on justement cette intelligence « métier » ? Au niveau munication. Le marché n’est pas homogène et concerne du capteur ? Ou dans la box quantité de domaines d’applicad’intermédiation ? Ou bien tion. Pour comprendre les enjeux, au-dessus des logiciels de il faut appliquer des grilles de « Le protocole réseau IPv6 supervision ? D’autant que lecture qui ne sont pas seulement jouera un rôle fédérateur les contraintes sont parfois très techniques. Prenons par exemple différentes entre les applications. le domaine de la domotique. Ici sur le marché du M2M. » Certaines ont des caractéristiques le véritable frein est l’absence de temps réel, d’autres non. standards au niveau des protoCertaines doivent respecter coles de communication de bas des contraintes réglementaires fortes, d’autres non. La sensibilité niveau entre disjoncteurs, compteurs, télécommandes… à la sécurité des données peut être plus ou moins forte. qui soient acceptés par tous les industriels. Cette situation L’ensemble des données à acquérir peut être plus ou moins freine le développement de ce marché alors que la technologie massif… Ce sont autant de freins au mouvement pourtant ne constitue plus un critère limitatif. Idem pour le marché inéluctable d’une forte interopérabilité entre domaines de l’e-santé, de la surveillance à distance des patients et et d’une convergence des technologies plus marquée des soins automatisés au domicile. Là aussi, les technologies qu’aujourd’hui. Dans le cadre de cette évolution, l’un sont présentes, efficaces et déjà testées, mais ce sont les des verrous technologiques à lever est lié aux problématiques modèles économiques, loin d’être clairs, qui empêchent pour de très basse consommation des capteurs et aux technologies le moment un développement généralisé de ces pratiques (et en plein essor de la récupération d’énergie (energy harvesting). donc l’ouverture d’un marché de masse). Qui va facturer ? L’autre verrou capital à lever est celui de la gestion Et à quel prix ? Et c’est sans compter les enjeux de sécurité liés de la sécurité à tous les niveaux : capteurs, protocole aux données qui sont transmises entre le patient et une entité de communication, stockage des données, etc. Cela touche médicale. Il existe toutefois des domaines qui se structurent bien évidemment la protection de la vie privée de chacun, et qui se développent réellement. Je pense notamment et c’est un élément clé pour le décollage du marché. à l’énergie, aux compteurs communicants, où un véritable Dans ce cadre, je voudrais signaler qu’au sein du pôle SCS écosystème est en train de naître. nous disposons d’un équipement technologique unique en Quoi qu’il en soit, dans la plupart des cas, et ce quel que soit le domaine d’activité, on s’aperçoit que l’on retrouve un schéma France, la plate-forme com4Innov, qui joue un rôle particulièrement important. Elle permet à des utilisateurs, chercheurs, PME, similaire avec, d’un côté, des capteurs, de l’autre, de l’informajeunes sociétés innovantes de réaliser des tests grandeur tique de gestion des Big Data, et, au milieu, une box – ou une nature grâce à une mise à disposition d’un réseau 4G LTE passerelle – qui va fédérer les applications et les protocoles. et d’une infrastructure applicative dotée de tous les composants C’est à ce niveau que se situent les véritables enjeux du M2M. nécessaires à une solution M2M opérationnelle (passerelles, Avec des questions essentielles. Qui va fabriquer ces box ? capteurs sans fil…). Qui va les contrôler ? Auront-elles un rôle de collecteur Enfin, je pense qu’au-delà des projets de recherches actuels qui, de données uniquement ou bien pourront-elles aussi agir sur à 95 %, portent sur des briques technologiques, le domaine leur environnement via des actuateurs ? du M2M aurait besoin de programmes de recherche plus orientés vers l’économique (étude de modèles, analyse Pouvez-vous décrire comment ces enjeux vont influer de contextes financiers, etc.) et de projets de recherche plus sur le développement du secteur M2M et détailler les verrous sociétaux, permettant d’évaluer le degré d’acceptation technologiques qui restent à surmonter ? de ces technologies et de prévoir les usages futurs de ces objets LAURENT LONDEIX Face à ces évolutions, le défi auquel est connectés et interconnectés. confronté le domaine du M2M sera de réduire la « verticalité », et donc le cloisonnement, des marchés. Et de rendre certaines PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS GAUTHIER actuelles du numérique, avec de nouveaux marchés qui s’ouvrent à l’instar du M2M qui fédère autour de lui de nombreuses technologies, comme les communications radio à courte portée ou la sécurité, dans des domaines en plein essor comme le médical, la surveillance écologique, la gestion de l’énergie, etc. L’objectif du pôle SCS restant, je le rappelle, de favoriser la conversion des innovations technologiques en produits et services sur des marchés porteurs en Europe et à l’international. Ce qui représente déjà, depuis 2006, date de création du pôle, un effort en R&D de 1,2 milliard d’euros affectés à 387 projets. L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 11 Les objets phares de l'embarqué PKPARIS Q La plus petite clé USB 3.0 au monde est… française Créée en 2013, la jeune société française PKparis se distingue déjà en commercialisant la clé USB 3.0 la plus petite du marché avec des dimensions de seulement 16,8 x 16 x 7 mm. PKparis pour « Premium Keys of Paris ». Le nom cristallise à lui tout seul les objectifs et l’ambition de cette jeune société : créer sous la forme de clés (USB, Micro-USB, Wi-Fi, HDMI, etc.) des produits de stockage simples mais innovants et esthétiques pour ordinateurs, tablettes, smartphones, téléviseurs, etc. Et PKparis fait fort dès le lancement de son premier produit, la PK K’1. Puisqu’il s’agit tout bonnement de la plus petite clé USB 3.0 pour ultrabooks. Une fois insérée, la clé sait se faire oublier : elle ne dépasse que de cinq millimètres ! Q Le lecteur d’empreintes digitales embarque sur une carte à puce Les sociétés françaises UINT et Mereal Biometrics ont développé la première carte à puce autonome et multiapplicative avec capteur d’empreintes digitales intégré. Question sécurité , la reconnaissance d’empreintes digitales a du bon. Mais elle réclame des lecteurs adaptés et la confidentialité des données biométriques peut être mise en question… surtout si celles-ci sont amenées à être transmises sur un lien de communication. Avec le produit des deux sociétés, plus de UINT ET MEREAL problème. Issue de quatre années de recherche et BIOMETRICS développement, la carte à puce embarque un capteur d’empreintes digitales ! Du coup, elle est elle-même capable de réaliser l’identification biométrique du porteur. Et les questions relatives à la confidentialité des données biométriques n’ont plus lieu d’être puisqu’elles ne quittent jamais la carte. Q Avec le gant connecté, prenez vos appels en laissant votre smartphone dans la poche Pour ne pas figurer au rang des has been sur les pistes de ski cet hiver, une seule solution : optez pour des gants connectés ! Equipés d’un module Bluetooth, les gants BearTek se posent en véritables télécommandes du smartphone. Votre plus fidèle compagnon peut, lui, rester bien au chaud dans une poche. Car pour éviter aux skieurs le désagrément de laisser choir en pleine poudreuse leur appareil favori, la firme américaine Blue Infusion TechnoBLUE INFUSION logies a inventé le gant de ski (ou de moto) connecté. Une fois TECHNOLOGIES enfilé et relié en Bluetooth avec un smartphone, ce gant permet de récupérer des appels et de naviguer dans les sélections musicales du mobile. En fait, il suffit d’un seul de ces gants, équipé au niveau de la manchette d’un module de synchronisation Bluetooth breveté, pour contrôler à distance un smartphone. Les gants BearTek sont également compatibles avec les écouteurs et casques Bluetooth. Q Le muscle cardiaque va-t-il devenir l’identifiant électronique ultime ? Mots de passe, codes PIN, clés électroniques, cartes magnétiques d’identification, tout ça prend un sérieux coup de vieux face au bracelet Nymi, porteur d’un identifiant unique, calculé à partir… des battements du cœur. La jeune société canadienne Bionym a eu en effet l’idée d’utiliser cette caractéristique propre à chaque individu pour l’identifier. Le bracelet Nymi dispose de deux électrodes, l’une au contact du poignet et l’autre sur le BIONYM dessus. Pour s’authentifier, l’utilisateur doit enfiler le bracelet et placer l’un de ses doigts sur l’électrode supérieure. Si l’électrocardiogramme est conforme à l’enregistrement préalablement effectué, l’identification est validée. L’identité est alors transmise via une liaison Bluetooth Low Energy (BLE) à l’objet dont l’accès intéresse l’utilisateur : smartphone, ordinateur, véhicule… Le bracelet est équipé d’un élément sécurisé pour chiffrer les communications afin d’éviter toute tentative de clonage ou d’usurpation d’identité. 12 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 Les objets phares de l'embarqué CSR Q L’épaisseur d’une feuille de papier… pour un clavier sans fil Bluetooth 0,5 mm ! C’est l‘épaisseur du clavier flexible sans fil Bluetooth présenté par la société britannique CSR, un record du monde de finesse pour ce genre de périphérique. La connexion Bluetooth est assurée par le circuit CSR1010 doté de 12 E/S et 128 Ko de mémoire, développé par la société. Particularité : il est optimisé pour gérer le profil Bluetooth Smart, qui cible les accessoires de smartphones et les périphériques d’ordinateurs, dont les claviers. La solution de CSR utilise une petite fraction de la puissance nécessaire pour établir un lien Bluetooth classique, avec un temps de latence pour les touches de moins de 12 ms. Ce clavier extrêmement léger (quelques grammes) qui se range comme une feuille de papier est utilisable sur n’importe quelle surface et transforme n’importe quelle tablette en un ordinateur portable. NICT Q Une première tablette apte à communiquer via les canaux TV vacants Longtemps réservé à l’usage quasi-exclusif de la diffusion TV terrestre, le spectre hertzien compris entre 470 MHz et 710 MHz est convoité par un secteur des radiocommunications en quête de nouvelles fréquences. Déjà sur le coup, l’institut nippon NICT réussi un petit tour de force en développant la première tablette numérique apte à exploiter les canaux TV laissés vacants, les fameux «TV white spaces », laissés libres du fait de la planification des réseaux de diffusion TV. Celle-ci utilise une interface radio de type IEEE 802.11 pour émettre et recevoir des données dans des bandes de fréquence comprises entre 470 MHz et 710 MHz après interrogation d’une base de données de canaux TV laissés vacants (White Space Data Base), également développée par le NICT. L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 13 Études de marché CIRCUITS PROGRAMMABLES LE MARCHÉ DES FPGA POURRAIT CROÎTRE DE 8,5 % PAR AN JUSQU’EN 2019 LOCALISATION GÉOLOCALISATION INDOOR : UN MARCHÉ DE PLUS DE 4 Md$ EN 2018 Valeur du marché en 2018 8,95 milliards de dollars 4 Md$ 5,08 milliards de dollars 2012 2019 Selon la société Transparency Market Research, le marché des FPGA estimé en 2012 à 5,08 Md$ pourrait atteindre 8,95 Md$ en 2019, soit une croissance moyenne annuelle de 8,5 %. Avec une prédominance de l’Asie en général, et de la Chine en particulier, qui devrait à elle seule représenter une manne financière de 2,04 milliards de dollars. Le déploiement des technologies 3G et LTE, avec des demandes en bande passante élevée, va tirer le marché des FPGA, avec des taux de croissance supérieurs à 9 % entre 2013 et 2019, rien que pour ce domaine des télécoms. 1,4 milliard 2012 2017 Connexions M2M 35 Md$ 30 Md$ 25 Md$ 20 Md$ 15 Md$ 10 Md$ 5 Md$ 0 Md$ Nombre de systèmes installés en 2014 Les techniques de géolocalisation indoor, qui permettent de se positionner à l’intérieur d’un bâtiment, pourraient représenter un marché de 4 Md$ en 2018 selon ABI Research. Le nombre de systèmes de géolocalisation indoor pourrait quant à lui dépasser les 25 000 dès 2014. Dans le même temps, les téléphones mobiles dotés d’une telle fonction devraient se compter en centaines de millions dans les deux ans qui viennent. En France, deux jeunes sociétés, BlinkSight et BeSpoon, se sont lancées sur ce marché avec des circuits basés sur un procédé de modulation radio ultralarge bande. M2M LE MARCHÉ DU M2M TIRÉ PAR LES SERVICES 4 milliards 25 000 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Marché des services Infonetics Research parie sur 4 milliards de connexions M2M à l’horizon 2017, contre 1,4 milliard en 2012, avec une grande majorité de connexions bâtie sur des technologies radio courte portée comme Wi-Fi, ZigBee, Bluetooth et IP500. Selon le cabinet d’analystes, le chiffre d’affaires généré par les services M2M va dans le même temps doubler entre 2012 et 2017 et passer de 15 à 31 milliards de dollars durant cette période. L’automobile, les transports et la logistique cristallisaient en 2012 plus du tiers de ce chiffre, l’Europe et l’Amérique du Nord comptant pour 72 % du marché global. MÉDICAL DISPOSITIFS MÉDICAUX GRAND PUBLIC : CROISSANCE ANNUELLE DE 5 % À 9 % Le marché mondial Chiffre d'affaires des dispositifs médicaux à usage du grand public devrait bénéficier d’une croissance annuelle estimée par IHS entre 5 % et 9 % d’ici à 2017. 7,9 Md$ 8,2 Md$ 10,6 Md$ Ce sont les appareils 2012 2013 2017 auditifs qui, en raison de leur coût élevé, devraient s’accaparer la majorité du marché. Mais les appareils dédiés au diagnostic comme les glucomètres et les tensiomètres devraient aussi jouer un rôle significatif. Selon IHS, ce marché des tensiomètres à usage grand public devrait ainsi atteindre 838 millions de dollars cette année (soit 10 % du marché global) et dépasser les 963 millions de dollars en 2017. ÉNERGIE + 87 % POUR LES VENTES DE SYSTÈMES DE RÉCUPÉRATION D’ÉNERGIE AMBIANTE D’ICI 2020 Le ventes en volume de dispositifs de récupération d’énergie ambiante (energy harvesting), que celle-ci 2013 : 10 millions d'unités soit d’origine thermique, mécanique, lumineuse ou radioélectrique, estimées à moins de 10 millions en 2013, pourraient se hisser à hauteur de 18,7 millions d’unités 2020 : 18,7 millions d'unités en 2020, selon Navigant Research. Ce sont les progrès réalisés dans les domaines de l’intégration électronique, des Mems et des protocoles de communication sans fil qui ont permis à ces technologies d’être implémentées dans des produits vendus sur les marchés de l’industriel et de l’électronique grand public, ajoute le cabinet d’analystes. 14 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 EXPOSITION - CONFÉRENCES - ANIMATIONS 3ème édition Le salon des radiofréquences, des hyperfréquences, du wireless et de la fibre optique 19 et 20 mars 2014 CNIT - Paris la Défense Organisation www.microwave-rf.com ANALYSE Audio/vidéo L'édition 2013 du salon IBC qui s'est tenue mi-septembre au RAI Convention Center d'Amsterdam a accueilli un nombre record de 52 974 visiteurs. Le codage vidéo HEVC à la sauce 4K a joué les vedettes sur le salon IBC Indubitablement, le tout récent standard de compression vidéo HEVC, successeur annoncé du MPEG-4 AVC, suscite un engouement non feint chez de nombreux industriels de l’industrie du broadcast (et des réseaux de diffusion IP), comme ont pu s’en rendre compte les très nombreux visiteurs de la manifestation IBC, qui s’est tenue mi-septembre à Amsterdam. A msterdam – L’édition 2012 du salon IBC, rendez-vous annuel de l’industrie de la production, de la transmission et de la diffusion de contenus audiovisuels et multimédias, avait donné le ton. On y avait détecté l’arrivée à quasi-maturité de ce qui n’était qu’alors le « futur » standard de codage vidéo HEVC (High Efficiency Video Coding). L’édition 2013 a enfoncé le clou de façon spectaculaire. Recommandation UIT-T H.265 et spécification ISO/IEC 23008-2 depuis le début de l’année, la nouvelle norme a largement fait le buzz dans les travées du salon néerlandais. Pour se rendre compte du phénomène, il suffisait de repérer les grappes de visiteurs qui s’agglutinaient devant les multiples démonstrations de transmission et d’affichage d’images UltraHD de résolution 4K (3 840 x 2 160 pixels) compressées HEVC. 16 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 son Video Networks…), fabricants de décodeurs et de passerelles résidentielles (Humax, Sagemcom, Samsung, Technicolor, etc.), concepteurs de circuits, tous s’étaient donné le mot pour vanter l’avantage principal attendu avec le successeur de l’actuel MPEG-4 AVC : une division par deux du débit après compression, et ce pour une perception psychovisuelle des images équivalente. Des images 4K codées HEVC diffusées par satellite O Les visiteurs ont pu admirer de multiples démonstrations de transmission live d’images UltraHD de résolution 4K (3 840 x 2 160 pixels) compressées HEVC. Opérateurs de satellites (Eutelsat, SES), fournisseurs d’encodeurs professionnels (Allegro DVT, Ateme, Envivio, Ericsson, Harmonic, Thom- Il serait fastidieux de lister toutes les sociétés qui mettaient HEVC en œuvre sur leurs stands, d’une façon ou d’une autre. On citera néanmoins Eutelsat qui a profité d’IBC pour annoncer le lancement d’un canal HEVC UltraHD de démonstration sur le satellite Eutelsat 10A en partenariat avec le fabricant français d’encodeurs Ateme. Les programmes (dont Audio/vidéo ceux de Fox International et de de National Geographic) y sont pour le moment diffusés à raison de 30 images par seconde. L’opérateur luxembourgeois SES avait toutefois précédé Eutelsat en effectuant au mois d’avril 2013, avec le concours d’Harmonic, la première transmission UltraHD à la norme HEVC depuis un satellite Astra à la position 19° Est. Toujours actif, ce canal qui, lui aussi, transporte des flux à 30 images/s a permis à des sociétés comme Humax et Technicolor de présenter sur IBC 2013 des prototypes en fonctionnement de récepteurs compatibles UltraHD/HEVC. SES avait par ailleurs mis en place un second canal avec l’Institut Fraunhofer afin d’émettre du contenu UltraHD avec une fréquence d’images plus élevée. « Nous pourrons fournir en live à nos partenaires industriels les signaux satellitaires nécessaires aux démonstrations de récepteurs capables de décoder les flux HEVC 50/60p pris en charge par la toute nouvelle interface HDMI 2.0 », a précisé Thomas Wrede, vice-président en charge des systèmes de réception chez l’opérateur luxembourgeois. Publiée en septembre par le Forum HDMI, la version 2.0 de la « péritel numérique » a en effet dopé la bande passante à 18 Gbit/s, suffisante pour supporter les transmissions de flux vidéo 4K@50/60p, soit des flux de résolution 3 840 x 2 160 pixels au format progressif de 50 ou 60 images/s. Les capacités du HDMI 1.4, de fait, ne lui permettent pas de dépasser les 24 ou 30 images par seconde pour le format 2160p ! Toute cette effervescence semble donner raison à l’UER (Union européenne de radio-télévision). Garante des intérêts des diffuseurs, l’organisme genevois prédit l’arrivée sur la période 2014-2015 de récepteurs grand public compatibles UltraHD/ HEVC (et dénommés UHD-1C) capables de décoder des flux vidéo à 60 images par seconde avec une profondeur de couleurs de 10 bits et, donc, une compatibilité avec le profil Main 10 de la norme HEVC. En attendant ultérieurement une deuxième génération (UHD-1H), apte, elle, à traiter des flux à 120 Hz (voire 150 Hz), cadence de rafraîchissement d’images considérée comme idéale pour les programmes tels que les retransmissions de compétitions sportives. Les fabricants de circuits de décodage HEVC en embuscade Les fabricants de circuits de décodage vidéo se sont mis au diapason des prévisions de l’UER. A l’occasion du salon IBC, plusieurs d’entre eux O Sur le stand DVB, c'était la diffusion d'images UltraHD 4K par voie terrestre via le standard DVB-T2 qui était mise en avant. ANALYSE ont mis l’accent sur leur toute récente offre HEVC. Broadcom a ainsi dévoilé une gamme de circuits SoC de décodage vidéo HEVC pour décodeurs TV IP, câble et satellite, capables de décompresser des flux UltraHD 4K. Et ce jusqu’au profil Main 10 et jusqu’à des vitesses de rafraîchissement de 60 images par seconde. Selon la société, ces circuits ont aussi été conçus pour pouvoir rapidement intégrer le standard d’interface HDMI 2.0. La gamme de SoC compatibles HEVC de Broadcom englobe en particulier le BCM7251, qui cible plus spécifiquement les décodeurs IPTV Multi-HD/ UltraHD, et le BCM7366, qui vise les équipements de réception directe par satellite. Ils rejoignent dans la famille HEVC de Broadcom le BCM7445 annoncé en janvier 2013 et conçu pour les passerelles résidentielles pour diffusion multi-écran (dont les écrans 4K). A noter que, sur IBC, les circuits de l’Américain étaient à l’œuvre dans le prototype de décodeur satellite 4K du constructeur coréen Humax, ainsi que dans la démonstration de transmission live de contenus HEVC effectuée par le consortium DVB sur son stand. Une démonstration particulièrement originale puisqu’il ne s’agissait pas ici d’une diffusion par satellite, mais d’une diffusion par voie… terrestre ! Dans ce cadre, l’opérateur Arqiva émettait sur le salon un signal hertzien DVB-T2 de 8 MHz de bande passante intégrant à la fois un service UltraHD codé HEVC et un service mobile T2-Lite codé H.264. Affichant un débit de 25,24 Mbit/s (pour des porteuses OFDM modulées en 256- LE LNB, OBJET DE TOUTES LES ATTENTIONS DES OPÉRATEURS DE SATELLITES Q Eutelsat et SES, les deux grands opérateurs européens GHVDWHOOLWHVRQWSUR¿WpGXVDORQ IBC pour effectuer des démons- trations live de LNB de prochaine génération. Destiné à être adapté sur une antenne satellite, le Smart LNB (ou tête de réception satellite intelligente) d’Eutelsat doit permettre aux télédiffuseurs d’associer à leurs bouquets TV des services de télévision inte- ractifs (services HbbTV, télévision payante à la carte, télévision sociale, activation d’abonnements, participation en direct aux programmes télédiffusés)… sans qu’ils aient à se subordonner, pour la voie de retour, à l’existence préalable d’un réseau terrestre, ¿ODLUHRXPRELOH(QWUpHQSKDVH d’industrialisation pour une com- mercialisation prévue en 2014, le Smart LNB intègre un émetteur destiné à assurer la fonction de voie de retour par satellite et s’appuie sur une série de standards ouverts (comprenant le DVB-S2 et l’IP) conjugués à des protocoles développés par Eutelsat. Fonctionnant sur IP, le smart LNB autorise également la distribution des contenus, à l’intérieur du domicile, sur une large gamme d’appareils mobiles tels que les smartphones, les tablettes et les ordinateurs portables. Q La compatibilité IP, c’est aussi la caractéristique fondamentale de l’IP-LNB de SES dont un prototype était exposé sur le stand de la société luxembourgeoise. Basé sur la technologie SAT-IP qui vise à distribuer les signaux satellite dans toute la maison vers n’importe quel terminal compatible IP (PC, tablette, smartphone, baladeur multimédia, etc.), l’IP-LNB réunit les fonctions de réception satellite et de conversion IP directement au niveau de l’antenne. La distribu- tion des programmes TV satellite dans les foyers peut alors se faire au moyen d’un simple câble Ethernet et, du coup, le LNB peut être alimenté par ce même câble via une technologie PoE (Power over Ethernet). Caractéristique qui devrait contribuer à réduire à la fois le coût et la consommation du V\VWqPHJOREDO(Q¿QOHVLJQDOVD- tellite étant échantillonné numéri- quement au niveau de l’antenne, il est possible d’accéder directement à travers Ethernet aux données spectrales du signal satellite et à d’autres mesures de la qualité de la liaison. Conçu par SES et assemblé par la société Inverto, l’IP-LNB devrait être disponible commercialement en 2014. L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 17 ANALYSE Audio/vidéo QAM), le premier était donc récupéré par un décodeur prototype fourni par Broadcom avant d’être affiché sur un téléviseur Sony de 140 cm de diagonale. Se contentant d’un débit de 1,02 Mbit/s (et d’une modulation QPSK), le service mobile, quant à lui, était décodé par un dongle USB fourni par Sony et diffusé sur une tablette. Autre fabricant très présent sur le marché du décodage vidéo, STMicroelectronics a abattu ses cartes lors de la manifestation en annonçant, lui aussi, des circuits SoC qui prennent en charge le standard HEVC. Dédiée aux décodeurs TV, la famille Cannes (STiH312, STiH310 et STiH305) se caractérise par l’intégration d’un double cœur ARM Cortex-A9, d’un cœur de traitement graphique 2D/3D ARM Mali, d’encodeurs vidéo matériels avec prétraitement (H.264 ou VP8), et de capacités de traitement vidéo Faroudja. Ces circuits embarquent par ailleurs une interface PCI Express pour la connectivité Wi-Fi, des interfaces pour cartes à puce, deux interfaces eSATA à 6 Gbit/s et un port USB 2.0/3.0. Le modèle STiH312 peut, en outre, décoder des contenus affichant une résolution UltraHD de 2160p/30. La famille de circuits SoC Monaco s’adresse, quant à elle, aux applications de type serveur telles que les passerelles résidentielles. Le moteur Faroudja qui y est intégré dispose de fonctions de transcodage adaptées aux utilisations multi-écrans sur des produits grand public et portables. La famille Monaco inclut la référence STiH412 UltraHD et des dérivés au ner le XCode 6400 au cours du quatrième trimestre 2013 pour une entrée en production de volume prévue pour le second trimestre 2014. HEVC : d’abord pour les réseaux OTT et TV sur IP O Les circuits coût optimisé (STiH407 et STiH410) destinés au marché HD. Selon STMicroelectronics, toutes les références seront échantillonnées dans le courant du quatrième trimestre 2013. Le canadien ViXS Systems, pour sa part, a annoncé sur IBC un circuit SoC capable de décoder des flux vidéo UltraHD 2160p/60 compressés selon le profil Main 10 de la norme HEVC (une offre similaire donc à ce que peut proposer Broadcom). Fabriqué avec une finesse de gravure de 40 nm, le SoC XCode 6400 embarque un double cœur Cortex-A9 MPCore affichant une performance de 7 000 DMips, un cœur de traitement des flux multimédias propre au Canadien et apte à prendre en charge toutes les fonctions temps réel (transcodage, streaming vidéo, traitement audio…), ainsi qu’un moteur graphique 3D compatible OpenGL ES 2.0 et un accélérateur matériel de mécanismes de sécurité et de protection des contenus. ViXS compte échantillon- de décodage HEVC de l'américain Broadcom étaient à l’oeuvre dans le prototype de décodeur satellite 4K du constructeur coréen Humax. LES MODULES D’ACCÈS CONDITIONNEL S’ADAPTENT À LA TÉLÉVISION CONNECTÉE Q Les visiteurs du salon IBC intéressés par les évolutions des modules d’accès condition- nel (CAM) ont pu assister sur le stand du suisse SmarDTV à des démonstrations des fonctionnalités apportées par la VSpFL¿FDWLRQ'9%&,GRQW la publication est imminente. On rappellera que le standard G¶LQWHUIDFH'9%&,TXLLPSRVH toujours un format PC Card pour les CAM, est applicable depuis 2009 à tous les modules d’accès conditionnels aux programmes TV à péage (et aux téléviseurs). /H'9%&,RIIUHQRWDP- ment aux CAM la possibilité 18 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 de décrypter plusieurs pro- grammes simultanément, une fonction rendue nécessaire par l’arrivée de téléviseurs dotés d’au moins deux tuners différents. Pour répondre au déploiement des téléviseurs hybrides ou connectés, la nouvelle version va par ailleurs permettre aux modules de gérer et de décrypter des contenus payants venant de l’Internet (et non plus uniquement de réseaux de diffusion tradi- tionnels terrestres, câblés ou satellite). L’une des démons- trations à l’œuvre sur le stand de SmarDTV explicitait un cas d’usage de cette fonctionnalité. On y voyait un convertisseur satellite compatible SAT-IP (voir encadré page 17) transférer sur un lien IP/Ethernet plusieurs programmes TV dont certains cryptés. Un décodeur Android dans lequel était inséré un CAM FRPSDWLEOH&,GpYHORSSp SDUOD¿UPHVXLVVHpWDLWDORUVFD- pable de déchiffrer les contenus cryptés. La commercialisation des premiers modules CAM &,HVWDWWHQGXHFRXUDQW 2014, en parallèle avec l’arrivée sur le marché des téléviseurs implémentant le nouveau standard. En attendant l’arrivée effective de la 4K dans tous les foyers, ce qui n’est quand même pas pour demain matin, le codage HEVC devrait s’inviter d’abord dans les services vidéo multi-écrans OTT (Over The Top), la vidéo à la demande, la TV de rattrapage et la diffusion TV sur IP. Les opérateurs ADSL, par exemple, voient d’un bon œil la mise à disponibilité d’encodeurs HEVC par les industriels, la technologie leur permettant de diffuser des programmes TVHD à des débits moins importants… et donc à un nombre d’abonnés plus grand ! C’est sur ces marchés que se positionne le français Ateme qui a d’ores et déjà introduit la technologie HEVC au sein de son encodeur/transcodeur multicanal et multiformat Titan Live. Selon la société, l’équipement peut aujourd’hui transcoder en temps réel des programmes vidéo en flux HEVC jusqu’à une résolution HD. Dédié à la diffusion multi-écran de vidéo à la demande, le transcodeur logiciel Titan File, quant à lui, peut produire en sortie des flux HEVC à diverses résolutions adaptées à la réception aussi bien sur un mobile que sur un afficheur 4K. Autre société française positionnée sur le créneau de l’encodage vidéo, le grenoblois Allegro DVT a profité du salon IBC pour lancer le transcodeur AL3200, conçu notamment pour les besoins des fournisseurs de services ADSL et des opérateurs mobiles qui souhaitent compresser des contenus à la norme HEVC pour des applications de vidéo à la demande. Au format rackable 19 pouces 1U, l’équipement peut encoder jusqu’à la résolution 4K à 60 images par seconde. Le Français a par ailleurs mis à jour ses encodeurs HEVC en temps réel AL1200/AL2200. Désormais aptes à compresser des flux 1080p/30, ceux-ci étaient d’ailleurs à l’œuvre dans une démonstration HEVC live sur le stand d’Allegro DVT, avec un flux en sortie d’encodeur à 2,5 Mbit/s et un décodage sur tablette Sony via un logiciel de la société Ittiam. Sur une autre démonstration, la firme grenobloise présentait une Audio/vidéo implémentation sur FPGA de son IP de décodage vidéo HEVC compatible avec les profils Main et Main 10 et capable de traiter les flux 4K à 60 images par seconde. « Nous avons déjà vendu les jeux de tests de validation HEVC que nous avons lancés il y a un an à plus de vingt-cinq fournisseurs de circuits intégrés dans le monde, ajoute Pierre Marty, président d’Allegro DVT. C’est un signe indubitable de l’adoption massive de cette nouvelle norme. » Cette autre spécialité du Français permet aux développeurs de circuits de pousser leurs décodeurs dans leurs derniers retranchements et de vérifier leur conformité à la norme. « A titre de comparaison, nous avons vendu nos jeux de test H.264 à quatre-vingts entreprises à ce jour », précise M. Marty. Enfin, signalons qu’à l’occasion de la manifestation, plusieurs sociétés ont également mis l’accent sur leurs logiciels de décodage HEVC pour smartphones, tablettes et autres terminaux mobiles. Cela fut le cas d’Ittiam Systems (déjà cité), de VisualOn (qui a porté son offre sur les smartphones G2 de LG), de Vanguard Video et de Squid Systems. En général, ces sociétés proposent en parallèle des blocs d’IP de décodage (voire de codage) pour FPGA. Tico : une compression visuellement sans pertes En matière de codage vidéo, la technologie HEVC n’a pas, toutefois, été la seule à mettre en avant ses avantages sur IBC. Spécialiste reconnu de la technologie JPEG 2000 et bien implantée sur le marché du cinéma numérique, la société belge intoPIX a profité du salon IBC pour présenter aux yeux d’un large public Tico (Tiny Codec), son tout nouveau format de codage visuellement sans pertes, adapté aussi bien aux images naturelles que composites. Un format caractérisé à la fois par un rapport de compression compris entre 2 et 4 et par son faible impact au niveau matériel. La technologie développée par intoPIX a en effet été conçue pour s’intégrer au sein de FPGA ou d’Asic en consommant un nombre réduit de portes, tout en restant temps réel dans des implémentations purement logicielles. Selon la firme belge, les principaux atouts de Tico, adapté à la HD mais aussi à la 4K, voire à la 8K, ainsi qu’aux formats vidéo 4:2:2 et 4:4:4, ANALYSE TV CONNECTÉE : TOUR DE CHAUFFE POUR LA SPÉCIFICATION HBBTV 1.5 Q Edictée par l’association GXPrPHQRPODVSpFL¿FD- tion HbbTV (Hybrid Broadcast Broadband TV) vise à harmoni- ser la diffusion de programmes interactifs, d’actualités et d’informations sur les récepteurs TV classiques (décodeurs TV câble, satellite ou terrestre ou téléviseurs avec décodeurs TNT intégrés), dès lors qu’ils sont équipés d’une connexion Inter- net. Reprenant des éléments des standards DVB, OIPF, CEA et W3C existants, HbbTV permet d’offrir aux téléspectateurs l’accès à des services connectés au travers d’une interface de type Web, sans que l’expérience utilisateur ne soit réellement PRGL¿pHPrPHpFUDQPrPH télécommande). Sa version la plus récente, la mouture 1.5, commence tout juste à être im- plémentée dans des récepteurs et des services et le salon IBC a été l’occasion d’en voir quelques démonstrations concrètes sur plusieurs stands, et notamment sur celui de l’éditeur français httv. Q Ce dernier propose, sous le nom de httvLink, un middleware pour décodeurs et récepteurs TV connectés, compatible à la fois HbbTV et HTML5. « La version HbbTV 1.5 améliore la qualité de service en inté- grant le support du standard MPEG-Dash et son mécanisme G¶DMXVWHPHQWG\QDPLTXHGHVÀX[ PXOWLPpGLDVDX[ÀXFWXDWLRQVGX réseau IP large bande, précise résident dans son empreinte énergétique limitée, son faible coût d’implémentation et sa latence minimale. Cette dernière pourrait ainsi être réduite à l’équivalent d’une ligne de pixels affichée, soit une microseconde environ, là où JPEG 2000 en est encore à la milliseconde. « La généralisation attendue des images 4K à 60 images par seconde va imposer l’usage de la compression vidéo dans les connexions inter ou intra-systèmes là où, aujourd’hui, on s’en passe encore, explique Jean-Baptiste Lorent, directeur marketing d’intoPIX. Tico est le fruit de O Spécialiste reconnu de la technologie JPEG 2000, la société belge intoPIX a profité du salon IBC pour présenter aux yeux d’un large public Tico,un format de codage visuellement sans pertes. Régis Saint-Girons, PDG de httv. Elle garantit aussi la sécu- risation des contenus en pro- posant des interfaces avec les logiciels de gestion numérique des droits DRM ». La version HbbTV 2.0, actuellement en FRXUVGHVSpFL¿FDWLRQGHYUDLW quant à elle, voir le jour l’année prochaine. « Cette future édition devrait avaliser la migration vers HTML5 et, surtout, intégrer des fonctions de gestion du second écran, pour une interaction plus étroite entre, d’un côté, la smartphone ou la tablette, et, de l’autre, le récepteur HbbTV », ajoute Régis Saint-Girons qui est également président du HD Forum et responsable marketing de l’association HbbTV. ces réflexions et d’un an de R&D, intégralement autofinancée par intoPIX. Les applications de cette technologie vont de la vidéo professionnelle, avec possibilité de transporter sans problème des flux 4K/60p sur de l’Ethernet à 10 Gbit/s, aux interconnexions d’équipements grand public ou embarqués du type HDMI ou DisplayPort. » A cet égard, la société belge participe activement aux travaux du comité Vesa (Video Electronics Standards Association) qui, depuis le début 2013, planche sur des schémas de compression de données dédiés aux fonctions d’affichage. Histoire de réduire les débits de transmission sur les connexions vers les écrans tout en offrant une compression des flux visuellement sans pertes. « Pour ce type de marché, la compression vidéo doit être quasi invisible dans son implémentation, ajoute Jean-Baptiste Lorent. A l’heure actuelle, la taille du codec Tico est équivalente à celle d’un contrôleur mémoire dans un FPGA Xilinx ou Altera, et dix fois moins importante que celle d’une IP JPEG 2000. Et ce, tout en n’exigeant aucune capacité mémoire externe. » Sur IBC, intoPIX faisait la démonstration d’une implémentation logicielle sur PC du codec Tico avec compression de flux HD à 80 images par seconde. Basée sur le procédé de codage par ondelettes (comme JPEG 2000), la technologie d’intoPIX a fait l’objet de plusieurs brevets. PIERRICK ARLOT L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 19 ANALYSE Piles et protocoles La pile de protocoles IP se met au goût de l’Internet des objets 6LoWPAN, RPL, CoAP… Autant de protocoles de communication récents indissociablement liés à l’émergence de l’Internet des objets. Et les spécialistes de ces protocoles sont d’ores et déjà très courtisés. Sensinode, un éditeur pionnier du secteur, vient d’entrer dans le giron du britannique ARM qui ne cache plus son appétit pour l’Internet des objets. Si ça, c’est pas un signe… Selon le cabinet d’analystes IMS Research, ce sont plus de 30 milliards d’objets divers et variés qui pourraient être connectés à Internet à l’horizon 2020. Tous les secteurs sont concernés : surveillance industrielle, bâtiment intelligent, domotique, sécurité, gestion à distance de compteurs d’eau ou d’électricité, télésanté, surveillance de la qualité de l’air, chaîne du froid, logistique, etc. L ’Internet des objets est l’expression à la mode. Et les plus grosses entreprises de semiconducteurs, l’américain Intel et le britannique ARM en tête, ont désormais ce marché en ligne de mire. Vu les perspectives, on les comprend. Selon IMS Research, ce sont en effet plus de 30 milliards d’objets divers et variés qui pourraient être connectés à Internet à l’horizon 2020. Mais, qui dit connectivité, dit protocoles de communication, et force est de reconnaître qu’à l’heure actuelle, c’est un peu la pagaïe qui règne sur la ligne entre procédés propriétaires et technologies standardisées… sans compter les petits malins qui mixent allègrement les deux approches. 20 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 Malgré tout, une tendance en faveur du protocole Internet IPv6, et de ses adaptations aux contraintes du M2M et de l’Internet des objets, semble irrésistiblement se dessiner. Evénement symptomatique du phénomène, ARM s’est offert en août 2013 la société finlandaise Sensinode, un spécialiste des piles IP dédiées aux marchés des réseaux de capteurs sans fil et, plus généralement, du M2M et de l’Internet des objets. Un membre fondateur de l’alliance IP for Smart Objects Ce rachat est loin d’être anodin, car Sensinode a été l’un des membres fondateurs de l’alliance Ipso (IP for Smart Objects). Lancé il y a cinq ans par un aréopage d’une trentaine de sociétés dont Atmel, Cisco, EDF R&D, Emerson, Freescale, SAP et Oracle, cet organisme industriel s’était donné d’emblée un objectif on ne peut plus clair. Il s’agissait ni plus ni moins d’effectuer des tests d’interopérabilité, de documenter des cas d’usage, de mener des activités marketing et de servir de chambre d’écho pour tous les utilisateurs désireux d’appréhender les avantages de l’utilisation du protocole IP dans les réseaux d’objets communicants. Et ce dans des domaines aussi divers que la surveillance industrielle, le bâtiment intelligent, la domotique, la gestion à distance de compteurs Piles et protocoles d’eau ou d’électricité, la télésanté, la surveillance de la qualité de l’air, la chaîne du froid, la logistique, etc. Outre les poids lourds déjà cités, l’alliance Ipso comptait également parmi ses membres fondateurs un certain nombre de spécialistes des réseaux de contrôle/commande sans fil et d’éditeurs de piles de protocoles adaptées (propriétaires ou non). Comme par hasard, la plupart d’entre eux ont, depuis, été absorbés par des entreprises de grande envergure qui y ont vu là un moyen rapide de s’offrir une présence sur le marché balbutiant du M2M et de l’Internet des objets. Zensys, à l’origine de la technologie Z-Wave, a été repris fin 2008 par Sigma Designs et Cisco s’est offert en 2010 Arch Rock, pionner des piles IPv6 pour réseaux de capteurs sans fil, tout comme Sensinode. La même année, NXP mettait le grappin sur Jennic, créateur du protocole JenNet et, en 2011, Linear Technology engloutissait Dust Networks, champion des réseaux de capteurs maillés sans fil pour applications industrielles. A cet égard, le rachat de Sensinode par ARM apparaît donc tout à fait logique ! 6LoWPAN : IPv6 adapté aux réseaux de capteurs Malgré ces acquisitions à répétition, l’alliance Ipso compte aujourd’hui une quarantaine de membres et s’est notamment renforcée d’industriels de poids comme Ericsson, Google, ANALYSE COMPARAISON DE LA PILE TCP/IP TRADITIONNELLE ET DE LA PILE IP POUR OBJETS INTELLIGENTS La technologie 6LoWPAN a réussi à adapter le protocole IPv6 aux communica- tions radio compatibles 802.15.4 entre nœuds à très faible consommation et aux ressources limitées. Mais 6LoWPAN intéresse également les communications CPL à bas débit sur lignes d’électricité, notamment dans les applications de comptage d’énergie intelligent. Pile de protocoles Internet (TCP/IP) Couche Application HPPT/FTP/SMTP/etc. Pile de protocoles IP pour objets intelligents Couche Application CoAP Couche Transport TCP/UDP Couche Transport UDP Couche Réseau Couche Réseau 6LoWPAN IPv4/IPv6 Couche 802.3-Ethernet/ Liaison de 802.11-Réseau local sans fil données Itron, Landis+Gyr, Nokia, Silicon Labs, STMicroelectronics et Texas Instruments. Au cours de ses cinq ans d’existence, l’organisme industriel s’est fortement engagé dans un soutien indéfectible aux efforts de normalisation menés parallèlement par l’IEEE et l’IETF dans le domaine des réseaux de capteurs sur protocole IP. Efforts qui se sont d’abord concrétisés par l’arrivée à maturité du standard 6LoWPAN (IPv6 over Low Power Wireless Personal Area Networks), qui a réussi à adapter le protocole IPv6 aux communications Couche Liaison de IEEE 802.15.4e données sans fil entre nœuds à très faible consommation et aux ressources limitées. 6LoWPAN définit en particulier des mécanismes d’encapsulation et de compression d’en-têtes permettant aux paquets IPv6 d’être envoyés ou reçus via le protocole de communication pour réseaux radio IEEE 802.15.4, norme à la base, notamment, de la spécification ZigBee. Dans la pratique, la couche d’adaptation 6LoWPAN se glisse entre la couche réseau IPv6 et la couche MAC 802.15.4. En fait, des premières démonstrations DUST NETWORKS : UN SPÉCIALISTE DES RÉSEAUX DE CAPTEURS INDUSTRIELS QUI SUPPORTE AUSSI LE STANDARD 6LoWPAN Q Intégré au sein de Linear Technology depuis 2011, Dust Networks s’est fait le champion des réseaux de capteurs maillés VDQV¿OSRXUDSSOLFDWLRQVLQGXV- WULHOOHV/D¿UPHDPpULFDLQHD lancé cette année le SoC à cœur ARM Cortex-M3 SmartMesh LTC5800 qui s’accompagne d’une gamme de modules de communi- cation ad hoc. Ce composant pour réseaux radio compatibles IEEE 802.15.4e est présenté comme le plus sobre de l’industrie, avec une consommation moyenne de moins de 50 µA par nœud… Une carac- téristique qui permettrait de conce- YRLUXQFDSWHXUVDQV¿ODOLPHQWp par pile et doté d’une autonomie de plus de dix ans. Promulgué en 2012, le standard IEEE 802.15.4e a amendé la couche MAC de la norme 802.15.4 (à la base GHVSUR¿OV=LJ%HHSRXU l’adapter aux environne- PHQWVLQGXVWULHOVGLI¿FLOHV Q$¿QGHUpGXLUHDXPL- nimum la consommation des nœuds de réseaux GHFDSWHXUVVDQV¿OWRXW HQ¿DELOLVDQWOHVFRPPXQL- cations, Dust Networks a développé dès l’origine XQSURWRFROHVSpFL¿TXH baptisé TSMP (Time Syn- FKURQL]HG0HVK3URWRFRO et adapté aux besoins des réseaux maillés auto-organi- sés. Un protocole grâce auquel les nœuds, sous le contrôle d’un gestionnaire de réseau, peuvent rester synchronisés et commu- niquer entre eux uniquement pendant des intervalles de temps préalablement programmés. C’est grâce à ces caractéristiques que le protocole TSMP a pu être intégré dans le standard de réseau LQGXVWULHOVDQV¿O:LUHOHVV+$57 lui-même normalisé sous le label CEI 62591. Q:LUHOHVV+$57HVWMXVWHPHQW l’un des deux standards de communication supportés par le SoC SmartMesh LTC5800, l’autre étant la pile de protocoles IPv6 au travers du mécanisme 6LoWPAN. Q Le groupe en charge des produits Dust Netwoks chez Linear Technology a de grandes ambitions dans le domaine des réseaux GHFDSWHXUVVDQV¿O compatibles IP. Il collabore étroi- tement avec Cisco pour intégrer en standard le protocole TSMP au sein de la pile protocolaire IPv6 pour réseaux 802.15.4e. Ce travail se fait actuellement sous l’égide de l’IETF au travers du groupe 6tsch. L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 21 ANALYSE Piles et protocoles d’interopérabilité du 6LoWPAN avaient été effectuées dès la fin 2007 par Arch Rock et… Sensinode. Et, depuis, le standard a fait son bonhomme de chemin. Et pas seulement dans le domaine du sans fil. Dédié aux compteurs d’électricité communicants comme le Linky français et développé à l’origine par Maxim, SagemCom et ERDF, le protocole de communication CPL G3 intègre en effet, au-dessus des couches PHY et MAC, une couche d’adaptation 6LoWPAN facilitant la transmission de paquets IPv6 sur des liens CPL sur câblage électrique. Depuis, les piles IPv6 dédiées aux réseaux d’objets communicants se sont étoffées. Afin de résoudre les problématiques de routage propres aux réseaux basés sur le protocole 6LoWPAN, l’IETF a publié en 2011 le standard RPL (IPv6 Routing Protocol for Low-Power and Lossy Networks). Un standard issu de trois années de travaux auxquels avaient contribué des sociétés comme Dust Networks, Ember (acquis en 2012 par Silicon Labs), Sigma Designs et Cisco. Quelque temps avant la publication du standard, le géant des réseaux, secondé par Sensinode (encore lui…) et l’institut suédois SICS, avait d’ailleurs effectué avec succès des démonstrations d’interopérabilité d’une version préliminaire du protocole RPL sur trois supports de transmission physiques différents (IEEE 802.15.4, Ethernet et CPL). Des tests qui furent décisifs dans le processus d’élaboration du standard par l’IETF. Plus récemment, l’échafaudage IPv6/6LoWPAN est venu s’étoffer du protocole CoAP (Constrained Application Protocol) qui tente spécification ZigBee IP, présentée comme le premier standard ouvert dédié aux réseaux maillés sans fil courte portée compatibles IPv6 et permettant la connexion sans couture de dispositifs basse consommation et bas coût à Internet. Censée constituer une brique importante de l’Internet des objets, la pile protocolaire ZigBee IP enrichit les couches PHY et MAC IEEE 802.15.4 de couches réseau, sécurité et application conformes aux recommandations de l’IETF. Elle s’appuie en particulier sur les standards IPv6, 6LoWPAN, PANA (Protocol for Carrying Authentification for Network Access), RPL, TCP/ HTTP (ou UDP/CoAP). Exegin, Silicon Labs, Texas Instruments, Grid2Home et Sensinode furent parmi les premiers à obtenir le précieux certificat de conformité ZigBee IP. Dans la foulée, l’alliance ZigBee, travaillée au corps par les distributeurs d’électricité et les fabricants de compteurs d’énergie communicants, a approuvé le profil SEP 2 (Smart Energy Profile 2). Fondé sur la pile ZigBee IP, ce profil permet d’envisager, pour la première fois, une continuité IP de bout en bout entre le portail de services du distributeur d’énergie et les thermostats intelligents, les afficheurs de contrôle de la dépense énergétique et autres appareils électroménagers disséminés dans les lieux d’habitation... en passant par les compteurs O Le premier équipement intégrant officiellement la technologie de connectivité compatible 6LoWPAN de Thingsquare est le thermostat « intelligent » Tado° commercialisé par la société allemande du même nom. Tado° détecte la présence et l’absence des habitants d’un logement en fonction de la présence ou non d’un smartphone et agit en conséquence sur le chauffage… grosso modo d’adapter HTTP, beaucoup trop « bavard », aux contraintes des communications sans fil ou bruitées entre nœuds à faible consommation et aux ressources limitées. ZigBee emporté par la vague du tout-IP Tout ce bel édifice intéresse aujourd’hui des standards qui s’étaient construits initialement en dehors de toute compatibilité avec les piles de protocole IP. C’est le cas notamment de ZigBee… qui s’est converti aux bienfaits du tout IP en mars 2013 avec la publication de la NanoRouter L'OFFRE LOGICIELLE DE LA SOCIÉTÉ SENSINODE, ACQUISE PAR ARM L’offre logicielle de Sensinode, société acquise par ARM durant l’été 2013, s’articule autour de la pile de protocole 6LoWPAN compatible IPv6 1DQR6WDFNGHO¶HQYLURQQHPHQWORJLFLHOSRXUSDVVHUHOOHFRQQHFWpH1DQR5RXWHUHWGHODSODWHIRUPHGHVHUYLFHV00RX,R71DQR6HUYLFH Gestion d’énergie intelligente NanoService Maison connectée NanoStack Plate-forme NanoService NanoRouter NanoService Gestion d’actifs NanoStack { IPv6, CoAP, EXI { { Télésanté 6LoWPAN, CoAP, EXI IPv6, HTTP, XML IP et Services Web de bout-en-bout 22 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 Eclairage intelligent Piles et protocoles d’électricité communicants, les systèmes privés de production et de stockage d’énergies renouvelables et les stations de recharge de véhicules électriques ou hybrides ! Dans ce cadre général, et vu les efforts actuels d’ARM pour se positionner sur le marché émergent de l’Internet des objets, la décision de la firme britannique de se porter acquéreur de Sensinode apparaît donc sensée. Le Finlandais, qui entretenait déjà des accords privilégiés avec Texas Instruments et Atmel, tous deux détenteurs de licences ARM pour leurs microcontrôleurs respectifs, a été – comme nous l’avons vu – particulièrement moteur dans l’élaboration des standards IETF pour réseaux de capteurs sans fil, éléments essentiels de l’Internet des objets. La firme nordique a également contribué à la mise au point de la spécification ZigBee IP et aux travaux de l’Etsi et de l’OMA (Open Mobile Alliance) dans le domaine du M2M en particulier sur le protocole de gestion à distance OMA Lightweight M2M. Des produits accessibles au travers du projet mbed Le spécialiste des cœurs de processeurs 32 bits continuera donc de commercialiser la pile NanoStack ainsi que la plate-forme de services M2M NanoService du Finlandais. Mais ces produits seront également accessibles au travers du projet collaboratif mbed qui constitue pour le Britannique la cheville ouvrière de son incursion dans le domaine de l’Internet des objets (voir encadré ci-contre). Initialement lancé par ARM et NXP (rejoints depuis par Freescale), ce projet est dédié aux travaux de prototypage rapide d’applications sur des microcontrôleurs à cœur Cortex-M. Il met à la disposition des concepteurs des briques logicielles et matérielles (microcontrôleurs, circuits radio, périphériques, middleware, connectivité au cloud, etc.) et des outils de développement C/C++. « ARM s’est engagé à promouvoir un Internet des objets basé sur des standards au travers de protocoles IP et de services Web interopérables, précise John Cornish, vice-président exécutif et directeur général de la division System Design de la firme britannique. En rendant l’expertise et la technologie de Sen- sinode accessibles à travers le programme de partenariat ARM et le projet ARM mbed, nous permettons le déploiement rapide de milliers d’applications IoT inédites et innovantes. » Bien évidemment, l’arrivée à maturité des piles IP pour objets « intelligents » n’intéresse pas que les poids lourds du type ARM. Un certain nombre de jeunes sociétés y voit aussi une opportunité à saisir d’urgence. C’est notamment le cas de Thingsquare. Créée en 2012, cette start-up nordique a développé, sous le nom de Mist, une plate-forme logicielle open source permettant une mise en connexion directe des objets ANALYSE leurs dotés de 64 à 256 Ko de flash et de 16 à 32 Ko de mémoire Ram, elle embarque une pile réseau IPv6/6LoWPAN ainsi que le protocole de routage RPL. Dès lors, la plate-forme autorise la mise en place de réseaux maillés IPv6 sans fil entre nœuds Mist, les liens radio pouvant exploiter la bande 2,4 GHz - 2,5 GHz ou les bandes ISM situées sous le gigahertz. La connexion Internet, quant à elle, est assurée par l’un des nœuds dès lors que ce dernier possède une connexion Ethernet ou Wi-Fi. A l’heure actuelle, la plate-forme Mist a été portée sur l’émetteur-récepteur radio Spirit1 de STMicroelectronics, POUR ARM, L’INTERNET DES OBJETS PASSE AUSSI PAR LA CARTE DE PROTOTYPAGE MBED Q ARM a récemment signé deux accords de coopération D¿QGHSRUWHUOHVWHFKQRORJLHV GHFRPPXQLFDWLRQUDGLR%OXH- tooth Low Energy et 2G/3G sur la carte de prototypage mbed, de plus en plus posi- WLRQQpHSDUOH%ULWDQQLTXH comme une plate-forme de développement dédiée au marché de l’Internet des objets. Q Le partenariat engagé avec Nordic Semiconduc- tor doit faciliter la mise au point de dispositifs et appli- FDWLRQVFRPSDWLEOHV%OXH- tooth basés sur les circuits SoC à très basse consommation GHOD¿UPHQRUYpJLHQQHHX[ mêmes architecturés autour des cœurs ARM Cortex-M. Marchés visés : les systèmes électroniques embarqués sur soi, les accessoires de télé- phones mobiles, les dispositifs portables pour le sport, le bien- être ou la santé, les jouets et les matériels d’électronique grand public. Q Annoncé en parallèle à celui bouclé avec Nordic, l’accord de coopération signé entre ARM et le suisse u-blox vise à propo- ser un kit de prototypage mbed intégrant, via des modules ad hoc, une connectivité cellulaire de tous les jours avec des applications sur smartphones. Cette plateforme, qui ne nécessite pas de passerelle spécifique de connexion au Web, se satisfait d’un simple microcontrôleur 16 bits et se caractérise par sa très faible consommation. Conçue tout particulièrement pour les marchés de la domotique, de l’automatisation des bâtiments, de la gestion de la consommation énergétique et de l’éclairage intelligent, Mist repose sur une architecture modulaire fondée sur Contiki, un système d’exploitation open source dédié à l’Internet des objets et créé par Adam Dunkels, l’un des fondateurs de Thingsquare… justement. Apte à tourner sur des microcontrô- 2G/3G ainsi qu’une fonction de géolocalisation par satellites. Référencé sous le label « C027 ,QWHUQHWRI7KLQJV,R76WDUWHU Kit », il s’articule autour d’un microcontrôleur 32 bits à cœur ARM Cortex-M3 et intéressera tout particulièrement les concepteurs de passerelles dédiées à la connexion d’objets divers et variés au FORXG$I¿FKDQW des dimensions de 54 x 98 mm, le kit C027, qui dispose également de connec- teurs compatibles Ar- duino pour l’adjonction de cartes d’extension additionnelles, embarque un modem GSM Sara ou un modem UMTS/CDMA Lisa d’u-blox, ainsi qu’un module GPS/GNSS Max du Suisse. lui-même associé au microcontrôleur 32 bits à cœur ARM Cortex-M3 STM32L du fabricant franco-italien. Fonctionnant en tandem avec le microcontrôleur, le circuit Spirit1 est conçu pour les nœuds de capteurs sans fil RF exploitant les bandes de fréquences situées sous le gigahertz. Le logiciel de Thingsquare a également été porté sur le processeur 16 bits MSP430x de Texas Instruments, couplé aux circuits radio sub-GHz CC1120 ou CC1101. Il est aussi disponible sur le SoC radio à cœur Cortex-M3 CC2538 de TI et le SoC à cœur ARMv7 MC13224x de Freescale, deux composants fonctionnant sur la bande 2,4 GHz - 2,5 GHz. PIERRICK ARLOT L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 23 Application &RPPXQLFDWLRQVDQV¿O Les émetteurs-récepteurs à basse consommation, fins prêts pour les réseaux de capteurs Les technologies des émetteurs-récepteurs à ultrabasse consommation permettent aujourd’hui d’alimenter des capteurs sans fil par microbatteries dans les applications médicales et industrielles. Le choix de ces émetteurs-récepteurs est critique pour optimiser l’efficacité énergétique. Grâce à eux, les réseaux de capteurs industriels peuvent effectuer des mesures périodiques sans avoir à changer de batterie et les capteurs sans fil pour le médical peuvent surveiller en continu des signaux biologiques sur de longues périodes. AUTEUR Reghu Rajan, responsable marketing produits communication et médical (Microsemi Corporation). A vec le succès de la mise en œuvre sur le terrain de réseaux de capteurs sans fil de courte portée, apparaît un besoin croissant pour les alimenter par de petites batteries de faible coût ou par le biais de technologies de récupération d’énergie ambiante. La domotique, l’automatisation de bâtiments et l’automatisation industrielle comptent parmi les grands domaines d’application de ces réseaux. Avec des systèmes qui récupèrent l’énergie ambiante pour jauger et surveiller un environnement sévère, là où les batteries sont difficiles d’accès et coûteuses à remplacer. Un autre grand marché est celui des capteurs médicaux portés par les patients qui fonctionnent avec de très petites batteries, tout en assurant un suivi continu de paramètres physiques ou physiologiques (tension, taux de glucose…). Dans les deux cas de figure, l’efficacité énergétique est critique. Mais aujourd’hui, il existe des émetteurs-récepteurs radio faible portée à ultrabasse consommation qui peuvent fonctionner avec des « nœuds capteurs » alimentés par récupération d’énergie pour créer une variété de réseaux sans fil capables de transmettre des mesures cycliques sans qu'il soit nécessaire de changer de batterie. Ces mêmes transceivers étendent notablement la durée de vie des batteries de très petite puissance dans des applications de surveillance médicale qui génèrent un flot continu de données 24 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 et peuvent fonctionner jusqu’à deux semaines avec la même batterie. Mais, quelle que soit l’application, c’est la capacité des émetteurs-récepteurs à optimiser l’efficacité énergétique du réseau qui est l’aspect fondamental à traiter. Réseaux sans fil de faible portée : des différences entre l’industriel et le médical Les réseaux de capteurs sans fil de faible portée pour des ateliers industriels ou des bâtiments commerciaux sont conçus pour améliorer l’efficacité de la production, la sûreté de fonctionnement, la fiabilité, l’automatisation et la sécurité. Leurs applications vont du contrôle d’accès à la surveillance d’ambiance ou d’environnement, en passant par les cartes à puce multifonctions pour capteurs autonomes, la sécurité et l’automatisation des bâtiments, la surveillance du niveau des réservoirs et de la pression des pneus, et le contrôle de la chaîne du froid dans l’industrie pharmaceutique. Jusqu’à récemment, quasiment tous ces réseaux de capteurs industriels utilisaient des systèmes de câblage coûteux pour les données et pour l’alimentation. Le passage à une architecture sans fil élimine certes le câblage, mais ne résout pas le problème de son alimentation. Les batteries classiques à cellules (type AAA) offrent bien une solution, mais le coût de leur remplacement peut s’avérer prohibitif, en particulier lorsque les capteurs sont installés derrière des parois ou dans des endroits difficiles d’accès. Les réseaux personnels sans fil (WPAN pour Wireless Personal Area Network) et les réseaux corporels sans fil (WBAN pour Wireless Body Area Network) ont des problèmes similaires vis-à-vis des opérations de O A.- On voit ici quelques exemples d’utilisation de liaisons radio sans fil dans diverses applications médicales, à l’hôpital et à domicile. &RPPXQLFDWLRQVDQV¿O Application 1 BLOC-DIAGRAMME D'UN CAPTEUR SANS FIL ALIMENTÉ PAR UN SYSTÈME DE RÉCUPÉRATION D'ÉNERGIE Nœud de gestion de la consommation Gestion de l’énergie thermique et batterie Générateur d’énergie thermique Capteur de température remplacement de batteries. Ces deux types de réseaux sont au cœur des appareils médicaux à porter sur soi, pour la surveillance médicale sur site ou à distance, la thérapie en mobilité et la gestion de maladies comme l’apnée du sommeil. Ils s’utilisent dans les hôpitaux et cliniques, dans les systèmes de surveillance clinique à domicile et ambulatoire, ou dans les appareils de santé et de fitness grand public. Les WPAN ont une portée d’environ 10 m et utilisent des protocoles comme Bluetooth et ZigBee. Les WBAN ont une portée réduite d’environ 1 m et sont utilisés avec des capteurs placés sur le corps. Ces réseaux de capteurs ont étendu leurs applications, depuis les mesures cycliques jusqu’aux mesures continues exigeant des liaisons de plus haut débit (photo A). Dans ces deux domaines, industriel et médical, l’objectif est de trouver une alternative aux batteries traditionnelles. L’industrie semble avoir adopté la voie de la récupération d’énergie ambiante mais le domaine médical, qui exige des flux continus de données, se tourne plutôt vers les cellules « bouton » compactes et peu coûteuses et aussi vers les petites batteries lithium-ion. Chacune de ces sources d’alimentation peut satisfaire aux besoins de ces applications, du moment que l’efficacité énergétique est optimale. Les contraintes d’efficacité énergétique des capteurs sans fil alimentés par récupération d’énergie sont plus pointues que celles des capteurs sans fil traditionnels (figure 1). Le micro- SPI GPIO TWI Analog Microcontrôleur + MAC + couche réseau + application contrôleur et la puce radio doivent passer en mode basse consommation dès que possible pour augmenter la durée de vie de la réserve d’énergie. L’importance de la sollicitation de la source, à l’état stable ou à l’état actif, dépendra de paramètres tels que le courant de veille de la puce radio et du microcontrôleur, l’alimentation de l’émetteur-récepteur et son type de cycle de service, et la complexité et la durée du traitement de signal. Au sein d’un nœud capteur typique, le capteur détecte et quantifie divers paramètres environnementaux requis par l’application ; le transducteur d’énergie convertit une forme quelconque d’énergie ambiante en électricité ; le module de gestion d’alimentation collecte, stocke et délivre l’énergie électrique nécessaire au nœud capteur ; et finalement, le 2 BLOC-DIAGRAMME D’UN CAPTEUR À RÉCUPÉRATION D’ÉNERGIE On voit ici les principaux composants de base d’un nœud capteur typique alimenté par récupération d’énergie Stockage d’énergie Récepteur de réveil Gestion d’alimentation Radio sub-GHZ ultra-basse consommation MCU 8 ou 16 bits Convertisseurs élévateurs Capteur applicatif Transducteur d’énergie récupérée Thermique, solaire, lumière ambiante, RF, induction, piézo, etc. ZL70250 ISM 900 MHz TxRx Adaptateur d’antenne 24,576 MHz microcontrôleur se charge du traitement du signal émis par le capteur et des communications radio, avec ou sans fonction de récepteur de réveil du module RF (figure 2). La sortie du capteur est donc connectée au microcontrôleur qui traite le signal issu de la mesure du paramètre requis (température, pression, accélération, etc.). Ce processeur fournit l’information à la puce radio, et contrôle aussi l’activation de cette dernière, soit selon une période donnée, soit en réponse à un événement généré par exemple par un récepteur de signal de réveil du transceiver. Un moyen de réduire la consommation d’énergie est alors de jouer sur le firmware du microcontrôleur à l’aide d’algorithmes qui gèrent les séquences de mise sous et hors tension, les conversions analogique-numérique et les interruptions sur événements. Mais cela ne suffit pas. De plus en plus, les réseaux de capteurs sans fil s’appuient sur des technologies radio à ultrabasse consommation pour optimiser l’efficacité énergétique, que ce soit avec des capteurs industriels à récupération d’énergie ou des capteurs médicaux à microbatteries. Les technologies radio à ultrabasse consommation pour optimiser l’efficacité énergétique Pour sélectionner un émetteur-récepteur radio dans le but d’optimiser l’efficacité énergétique d’un réseau de capteurs industriels ou médicaux à courte portée, de nombreux paramètres sont à évaluer. La tension d’alimentation est notamment imporL’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 25 Application &RPPXQLFDWLRQVDQV¿O tante. En effet, la plupart des capteurs fonctionnent avec une seule cellule de batterie, aussi est-il opportun de choisir une alimentation de moins de 2V. Il faut donc que l’émetteur-récepteur radio courte portée soit conçu pour fonctionner sous une basse tension d’alimentation (idéalement, aussi basse que 1,1V) afin d’optimiser la flexibilité et réduire les contraintes de gestion d’alimentation. Il faut savoir que les puces radio qui fonctionnent sous 2,5V brûlent deux fois plus d’énergie que celles alimentées sous 1,25V, pour la même consommation de courant. Et comme la puissance de sortie excède rarement 0 dBm dans les applications à courte portée, il est possible et bénéfique d’alimenter la radio sous moins de 2V. Les autres points à vérifier, concernant l’alimentation de l’émetteur-récepteur, sont la performance obtenue en transmission comme en réception, et la courbe de courant qui doit s’adapter à l’impédance de l’alimentation sans valeur crête excessive. Le courant de crête est le second point important à regarder. En effet, la grande majorité des réseaux de capteurs sans fil fonctionnent, d’une manière ou d’une autre, par cycles de service (« duty cycling »), ce qui économise de l’énergie et limite l’occupation de la bande radio. D’un autre côté, le duty cycling génère des crêtes de consommation de courant dans le « nœud capteur ». Un émetteur-récepteur radio à faible courant de crête aidera à réduire les contraintes sur l’alimentation du capteur sans fil, ce qui est particulièrement important pour les capteurs à récupération d’énergie. Car il arrive souvent que l’impédance de sortie des transducteurs de récupération d’énergie soit supérieure à celle des batteries. La couche de gestion de micropuissance entre le transducteur et le capteur convertit alors les paramètres caractérisant l’alimentation, dont l’impédance de la source. C’est pourquoi une faible crête de consommation au niveau de l’émetteur-récepteur radio aidera à réduire les contraintes de l’alimentation du capteur. Le troisième paramètre à prendre en compte est la consommation de l’amplificateur de puissance de 26 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 l’émetteur-récepteur radio, qui peut être considérable. De nombreuses radios 802.15.4 ou Bluetooth consomment en effet de 25 à 40 mW pour une portée de 25 m sans obstacle, et gaspillent une bonne partie de cette énergie. Les principaux facteurs influant sur la consommation de l’amplificateur de puissance sont son impédance de sortie, sa fréquence de porteuse et ses caractéristiques de modulation. Ensemble, ces facteurs combinés peuvent faire varier sa consommation de deux ordres de grandeur pour une portée identique. La sensibilité du récepteur est ici par- O B.- L’émetteur-récepteur ZL70250 de Microsemi est encapsulé dans un boîtier CSP (Chip-Scale Package) de 2 x 3 mm. ticulièrement importante, car elle détermine la puissance que l’amplificateur doit émettre pour une portée donnée. De leur côté, la sensibilité des puces radios peut évoluer de - 85 dBm à - 95 dBm, ce qui fait varier la consommation de l’amplificateur de puissance d’un facteur 10. L’impédance de sortie de cet élément affecte aussi sa consommation. Cette impédance est liée à la fréquence de porteuse, à l’architecture du circuit et à d’autres paramètres, tandis que l’impédance de l’antenne dépend de sa taille, de sa forme et de la fréquence de porteuse. En général, un réseau d’adaptation assure l’interface entre l’amplificateur de puissance (et le récepteur) et l’antenne. La tension d’alimentation, l’architecture de l’amplificateur de puissance, la fréquence de porteuse et la conception de l’antenne impactent la conception du réseau d’adaptation et les pertes d’insertion associées. Ce qui peut représenter plusieurs dB. Dans les bandes ISM, ne pas sous-estimer le sub-GHz Deux sous-bandes disponibles dans les gammes de fréquence industrielle, scientifique et médicale (ISM) sont la bande 2,4 GHz et la bande située sous le gigahertz (sub-GHz). Les protocoles 2,4 GHz les plus répandus en contrôle industriel, en automatisation de processus et dans les services publics sont Wi-Fi, Bluetooth et ZigBee. Les concepteurs développant des solutions pour applications ultrabasse consommation devraient envisager d’utiliser la bande sub-GHz avec le protocole le mieux adapté à leur besoin. Les systèmes sub-GHz offrent en effet plusieurs avantages pour les applications sans fil industrielles et médicales de bas débit, dont une consommation réduite et une plus longue portée pour une puissance donnée. L’équation de Friis permet ainsi de quantifier la meilleure adéquation des paramètres de propagation d’une porteuse sub-GHz. L’affaiblissement de propagation à 2,4 GHz surpasse de 8,5 dB l’affaiblissement à 900 MHz. Ce qui se traduit en une portée 2,67 fois plus grande pour une radio de 900 MHz, puisque la portée double approximativement à chaque montée en puissance de 6 dB. Une solution à 2,4 GHz demande plus de 8,5 dB de puissance en plus pour atteindre la portée d’une radio de 900 MHz. Un autre avantage des porteuses situées sous le GHz est leur plus grande immunité aux obstacles physiques par rapport aux porteuses à 2,4 GHz. Le risque d’interférence est également réduit puisque les bandes subGHz sont moins fréquentées que les bandes 2,4 GHz, qui sont utilisées par les signaux Wi-Fi, Bluetooth et ZigBee des concentrateurs sans fil, &RPPXQLFDWLRQVDQV¿O Application Jauge de pression, température, etc. Circuit ZL70250 Contrôleur Osc. cristal Générateur de polarisation et générateur d’horloge Rbias Data CTRL Data CTRL Application CAN Couche liaison CNA Contrôle GPIO Codec Contrôleur USB EXT CLK Flash/ Eeprom 24,576 MHz ordinateurs, téléphones cellulaires et fours micro-ondes. Les bandes ISM sub-GHz sont surtout utilisées par des protocoles propriétaires et standard à cycles de service peu exigeants, et elles sont ainsi moins susceptibles d’interférer entre elles. De plus, le fait de fonctionner dans un spectre plus calme facilite les transmissions et réduit les retransmissions, ce qui est plus efficace et économise les batteries. Finalement, pour les liaisons sans fil à cycles de service, le débit de la transmission est l’un des paramètres qui affecte le plus la consommation. Le temps que passe la radio à transporter les données utiles par les airs dépend du débit, de la surcharge de calcul liée au protocole d’établissement et de maintien de la liaison, et de la latence du réseau. Le débit est particulièrement important car la puissance moyenne consommée est presque inversement proportionnelle au débit ; ainsi, une radio de 100 kbit/s consommera presque la moitié d’une radio de 50 kbit/s pour la même charge utile, en supposant que les deux radios aient des consommations de courant similaires. Pour comparer des émetteurs-récepteurs RF, le paramètre « énergie par bit » est un meilleur indicateur d’efficacité énergétique que la consommation de courant. Cependant, les radios à haut débit sont aussi celles qui présentent les courants de crête les plus élevés, ce qui est extrêmement indésirable pour la plupart des petites batteries ou des Commutateur, moteur, valve, etc. Audio MAC Données Tx/x RF Actuateur Capteur 3 SCHÉMA TYPIQUE D’UN CAPTEUR SANS FIL Le convertisseur analogique-numérique (CAN) du microcontrôleur se connecte à un frontal analogique à ultrabasse consommation. Le microcontrôleur et le composant ZL70250 forment ici une solution pour électrocardiogramme sans fil pouvant fonctionner en continu pendant une semaine avec une cellule bouton CR, sans changement de batterie. récupérateurs d’énergie et rajoute des contraintes de gestion d’énergie. De leur côté, certaines piles de protocoles génèrent plus de surcharge que d’autres pour le transport de la charge utile. Des standards comme le ZigBee et le Bluetooth offrent des couches sophistiquées de liaison et de réseau, mais leur surcharge génère de 50 à 75 % de la consommation de la radio. Pour les systèmes à ultrabasse consommation, l’option standard « taille unique » est rarement optimum. Les concepteurs devraient choisir le protocole le mieux adapté à leur besoin. Enfin, la latence du réseau impacte quant à elle la durée de transport de la charge utile et la consommation associée, en incluant le temps passé par les nœuds à « écouter » (fonction « sniffer ») la ligne. Dans les systèmes dominés par la gestion des cycles de service, l’énergie consacrée par le récepteur à l’écoute représente la majeure partie du budget. Ainsi, dans les réseaux maillés 802.15.4, environ 9 % de l’énergie du système est consacrée aux fonctions de réception. Dans les systèmes où la charge utile est plus importante, le « sniffing » domine moins mais la consommation du récepteur représente encore quelque 50 % du budget RF. Il est donc essentiel de choisir un récepteur présentant la consommation la plus basse possible pour obtenir une télémétrie RF à ultrabasse consommation. Tous les facteurs qui viennent d’être mentionnés sont critiques pour des applications comme les réseaux de capteurs sans fil médicaux, où l’énergie est précieuse et où la charge utile excède 10 bit/s. Auparavant, les capteurs portés sur soi mesuraient uniquement des paramètres variant lentement. Les nouvelles technologies RF permettent d’observer des paramètres physiologiques tels que l’activité cardiaque, l’activité électrique du cerveau ou l’oxygénation du sang, ce qui demande des débits de l’ordre de 0,5 à 5 kbit/s pour obtenir des formes d’ondes ayant de la signification. Une solution pour capteurs médicaux offrant ce niveau de performance est l’émetteur-récepteur ZL70250 de Microsemi (photo B). Encapsulé en boîtier CSP (Chip-Scale Package) de 2 x 3 mm, il comporte les interfaces standards pour signaux de contrôle et données SPI et 2 fils, communs aux microcontrôleurs. Dans l’exemple de la figure 3, le convertisseur analogique-numérique (CAN) du microcontrôleur se connecte à un frontal analogique à ultrabasse consommation. Le MCU et le ZL70250 forment une solution pour électrocardiogramme sans fil pouvant fonctionner en continu pendant une semaine avec une cellule bouton CR, sans changement de batterie. Il est possible de concevoir des solutions de même efficacité énergétique pour des appareils tels que des accéléromètres trois axes, des oxymètres de pouls et d’autres plates-formes « prêtes à porter » de surveillance médicale. Q L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 27 Application Système d'exploitation Sûreté de fonctionnement et systèmes multicœurs pour l’avionique doivent s’apprivoiser L’usage de composants de type SoC qui associent de nombreux cœurs de processeurs au sein d’un seul et même composant se banalise dans de très nombreux secteurs d’application. Le secteur de l’aéronautique, plus conservateur, exprime lui aussi un fort intérêt pour les processeurs multicœurs, obligeant par là-même les concepteurs de systèmes à en évaluer les contraintes pour garantir une sûreté de fonctionnement. AUTEUR Alex Wilson, directeur Aerospace and Defence (Wind River). L es architectures de processeur s ac tuellement déployées dans les systèmes avioniques ont tendance à afficher des caractéristiques très traditionnelles, les équipementiers préférant s’appuyer sur des processeurs monocœurs, conformes à des standards industriels bien connus et bien maîtrisés. Néanmoins, les contraintes strictes de dimensions, de poids et de consommation électrique (SWaP, Size Weight and Power) auxquelles doivent se conformer les systèmes de prochaine génération, ainsi que le coût de maintenance des équipements traditionnels, poussent aujourd’hui l’industrie avionique à envisager l’usage d’architectures multicœurs particulièrement intégrées. Historiquement, l’industrie aéronautique, tout comme le marché de la Défense, ont exercé une influence notable sur le développement des technologies et des architectures de composants. Mais cette influence diminue au fur et à mesure que le cycle de l’innovation est tiré par le silicium commercial à hautes fonctionnalités, gros volume, bas coût et basse consommation. C’est la raison pour laquelle les fabricants d’équipements avioniques préfèrent désormais utiliser des technologies dites « sur étagère » ou COTS (Commercial Off-The-Shelf) pour doper les fonctions de leurs systèmes tout en réduisant les coûts de développement. Ces nouveaux développements génèrent de nouveaux défis. Selon la firme d’analyses de marché VDC, les architectures multicœurs sont promises à une forte croissance avec une progression annuelle moyenne 28 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 de 21,4 % jusqu’en 2013 (composants, outils et services compris). Environ 7,1 % des conceptions actuelles utilisent des architectures multicœurs et ce pourcentage devrait progresser à hauteur de 11,4 % en 2013. La même enquête VDC a néanmoins montré que 75 % des utilisateurs interrogés disposaient de moins de deux ans d’expérience dans le domaine des technologies multicœurs. Les contraintes de certification posent une autre sorte de défi à l’adoption des technologies multicœurs par les concepteurs de systèmes critiques, tout particulièrement dans le domaine de l’avionique où l’obtention des certifications RTCA DO-178C et EUROCAE ED-12C, extrêmement strictes, sont nécessaires. Une complexité système croissante La sûreté de fonctionnement est clairement l’un des critères de prime importance dans le monde de l’avionique, mais ce secteur voit aussi poindre une forte tendance à l’augmentation des fonctionnalités des équipements. Pour gérer au mieux ces deux objectifs, les équipementiers OEM du secteur doivent réussir à intégrer de nombreuses applications sur des plates-formes de calcul partagées, tout en garantissant une stricte séparation entre ces mêmes applications afin de limiter l’impact des erreurs et de simplifier leur gestion. Dans le cas des plus grands avions de ligne, l’habitude jusqu’ici a consisté à utiliser des dizaines, voire des centaines, d’ordinateurs ou d’unités remplaçables (LRU – Line Replaceable Units) différents pour fournir des fonctions opérationnelles distinctes au sein de l’appareil, comme le système de commande du train d’atterrissage, le radar météorologique, la gestion du carburant, etc. Dans cette architecture de systèmes avioniques « fédérative », chaque LRU dispose de sa propre structure de coûts de développement et de déploiement et ajoute sa propre contribution au budget SWaP global des équipements électroniques de l’avion. Par ailleurs, il convient de ne pas oublier les coûts additionnels des pièces de rechange, de maintenance et de formation associés à cette multitude de systèmes distincts, ainsi que les questions particulièrement complexes de gestion de l’obsolescence. La possibilité de gérer toutes ces applications sur un seul composant de silicium ou, tout du moins, sur un nombre réduit de systèmes est donc particulièrement attractive, dès lors qu’il est possible de prouver qu’un niveau équivalent de sécurité ou de sûreté de fonctionnement peut être atteint. Quoi qu’il en soit, une réduction du nombre de pièces de rechange et des problèmes de maintenance ne peut qu’améliorer la fiabilité globale et diminuer les coûts opérationnels. Le maintien des standards L’industrie avionique a déjà adopté le principe de consolidation en utilisant la virtualisation dans des appareils comme le Boeing 787, et ce via un concept d’Avionique modulaire intégrée (ou IMA – Integrated Modular Avionics) qui repose sur le standard ARINC 653 et qui autorise Système d'exploitation Application l’exécution de multiples applications sur un seul et unique cœur. La norme ARINC 653 est la spécification universellement acceptée pour le partitionnement spatial et temporel dans les systèmes d’exploitation temps réel (RTOS) critiques vis-à-vis de la sûreté de fonctionnement. Ce standard peut également accommoder plusieurs niveaux de sûreté de fonctionnement au sein d’un même système. Aussi un système IMA est-il capable d’assurer simultanément, sur le même cœur, l’exécution d’applications de Niveau A (le niveau de criticité le plus élevé dans la norme DO-178C, Software Considerations in Airborne Systems and Equipment Certification) et de Niveau B, en s’appuyant sur du logiciel et la structure du processeur pour assurer une isolation parfaite entre applications. La figure 1 montre une architecture monocœur typique sur laquelle s’exécute un système ARINC 653 et où chaque application, telle que le contrôleur de vol ou le radar, tourne avec un niveau différent de sûreté de fonctionnement. L’OS s’appuie sur le processeur pour configurer ces différentes zones et procurer une excellente isolation entre applications. Afin d’assurer le support de multiples niveaux de sûreté de fonctionnement sur un seul et unique processeur, l’intégrateur système doit procéder à une analyse de sûreté et prouver la robustesse du système via des mesures de performances du processeur et de la réactivité du noyau, ce dernier gérant les communications avec toutes les ressources système et contrôlant les entrées-sorties. Choisir une architecture multicœur Les processeurs multicœurs augmentent la complexité des plates-formes avioniques et peuvent fortement impacter les analyses de sûreté sur ces mêmes plates-formes. Au premier abord, l’architecte système peut opter pour un OS SMP (Symmetric Multi-Processing), qui exécute une seule et unique instance d’OS sur l’ensemble des différents cœurs. Mais il peut également choisir d’isoler chaque OS via une approche AMP (Asymetric Multi-Processing) supervisée, chaque OS étant couplé à un cœur individuel (figure 2). En théorie, il est plus facile de fournir le niveau d’isolation requis lorsque 1 ARCHITECTURE MONOCŒUR TYPIQUE AVEC EXÉCUTION D’UNE PARTITION ARINC 653 Dans cette architecture monocœur, sur laquelle s’exécute un système ARINC 653, chaque application tourne avec un niveau différent de sûreté de fonctionnement, et l’OS s’appuie sur le processeur qui procure une isolation entre applications. Mode utilisateur Application de contrôle de vol Application radar Application de génération graphique Application d’affichage Niveau A Niveau B Niveau C Niveau D Partition OS ARINC 653 Partition OS Posix Partition OS VxWorks Partition OS Ada/Java Données de configuration XML Exécutif VxWorks 653 Architecture Support Package (ASP) CPU Board Support Package (BSP) Ethernet GPU chaque cœur exécute un OS différent, tandis que le partage d’un même OS par de nombreux cœurs signifie que n’importe quelle application pourrait tourner sur n’importe quel cœur, de la même manière que Windows tourne sur un PC par exemple. Il est par ailleurs potentiellement plus simple de faire migrer une application sur un système SMP, car l’application ignore le fait qu’il existe de multiples cœurs, l’OS se chargeant de prendre en charge et de gérer toutes les ressources de calcul. Mais ce modèle présente un sérieux inconvénient en termes de sûreté de fonctionnement car la norme DO-178C exige une preuve de déterminisme. L’OS peut en effet lancer, à un moment donné, l’exécution d’une application particulière sur l’un des cœurs et, à un autre 2 CONFIGURATIONS LOGICIELLES PRIMAIRES Il est possible d’utiliser des combinaisons arbitraires des configurations primaires pour générer des configurations plus évoluées. « Traditionnel » OS Virtualisation OS Monocœur OS Hyperviseur CPU CPU SMP AMP supervisé (sAMP) OS OS Multicœur OS Superviseur Cœur 1 Cœur 2 Cœur 1 Cœur 2 Mode noyau Mémoire, autres E/S moment, la lancer sur un cœur différent. Si l’application s’exécute sur un autre processeur, un rechargement de mémoire cache pourra s’avérer nécessaire, ce qui modifie les performances système. Qui plus est, l’analyse du pire temps d’exécution (WCET – Worst-Case Execution Time), déjà complexe en soi et requise pour la sûreté de fonctionnement, pourrait s’avérer encore plus longue et coûteuse à produire. Les architectures basées sur le principe AMP, quant à elles, peuvent être supervisées par un logiciel du nom d’hyperviseur pour contrôler l’accès aux ressources matérielles partagées et supporter de multiples applications dotées de niveaux de criticité différents. Par ailleurs, afin d’accroître le déterminisme, il est possible de forcer une application spécifique à s’exécuter sur un cœur donné, et ce quelle que soit la configuration du système. La figure 3 schématise une sacoche électronique de vol (EFB) sur une architecture multicœur, où la complexité est accrue de manière significative par la présence de cœurs de processeur supplémentaires. Différents types d’applications peuvent s’exécuter avec différents niveaux de sûreté de fonctionnement, ce qui permet notamment l’exécution d’un environnement Linux ou Android sur l’un ou plusieurs de ces cœurs, tandis que d’autres cœurs sont réservés à l’exécution de VxWorks pour les contraintes de sûreté de fonctionnement critique de Niveau A, par exemple. Le système est partitionné L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 29 Application Système d'exploitation 3 SCHÉMA D’UNE SACOCHE ÉLECTRONIQUE DE VOL Cette application de sacoche électronique de vol est déployée sur une architecture multicœur, où différents types d’applications cohabitent, avec l’exécution de Linux ou d’Android sur l’un ou plusieurs de ces cœurs, tandis que d’autres cœurs sont réservés à VxWorks pour les contraintes de sûreté de fonctionnement critique. DO-178 Niveau A DO-178 Niveau C DO-178 Niveau E DO-178 Niveau E App 1 App 1 App 1 App 1 Server App Server App Server App Server App VxWorks Autre OS Linux Android Hyperviseur Cœur 1 Cœur 2 Cœur 3 et le nombre adéquat de cœurs de processeur est alloué afin de fournir le niveau de performances recherché. Les ressources partagées Toutefois, dans les deux modes de traitement – SMP et AMP supervisé –, le problème des ressources partagées entre les cœurs et les applications reste le même. Et c’est de loin le plus grand défi à relever pour les processeurs multicœurs en termes de sûreté de fonctionnement. Pour résoudre les problèmes de sûreté de fonctionnement sur un processeur multicœur typique, il faut répondre à de multiples questions. Existe-t-il un cache partagé de niveau 1 ou de niveau 2 et, si c’est le cas, comment la perte de déterminisme est-elle gérée au niveau des caches lorsque s’exécute une application de Niveau A ? L’existence d’un point unique de défaillance au niveau de l’accès mémoire est-elle acceptable ? Le système intègre-t-il un fond de Ethernet GPU Flash panier à architecture de commutation ou un fond de panier à architecture de bus standard, et, dans ce dernier cas, comment le processeur gère-t-il les priorités d’accès dans ses différents modes de fonctionnement ? Que se passe-t-il au moment de la réception d’une interruption au niveau des entrées/sorties de l’équipement, et quel est le processeur qui prend en charge la gestion de cette interruption ? Les interruptions déclenchées par l’horloge sont-elles synchronisées entre tous les cœurs, ou y a-t-il une entrée d’horloge unique pour chacun des cœurs ? Et le processeur de Niveau A, doit-il gérer le système de contrôle de vol ou le système de divertissement à bord ? Il n’existe pas de règles ou de directives industrielles portant sur l’usage de processeurs multicœurs dans les systèmes avioniques. Qui plus est, tous les composants multicœurs sont différents ; les fabricants de semiconducteurs ne les ont pas conçus 3 LA VIRTUALISATION VIS-À-VIS DES SYSTÈMES SWaP La virtualisation permet de diminuer les dimensions, le poids et la consommation électrique des systèmes SWaP (Size, Weight and Power). Réduction du SWaP Applications Applications Applications Applications Guest OS Guest OS Guest OS Guest OS Wind River Hypervisor Cartes monoprocesseurs multiples 30 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur de manière similaire et chaque architecture doit être examinée indépendamment des autres pour procéder à une analyse de sûreté de fonctionnement. Les développeurs doivent simplement effectuer des essais, examiner le fonctionnement et le comportement des composants et régler les problèmes en conséquence. La virtualisation La virtualisation peut simplifier considérablement le processus de développement. Un système virtualisé fait appel à une couche logicielle dite « hyperviseur » qui supporte plusieurs systèmes d’exploitation et offre des communications rapides entre processeurs. L’hyperviseur offre un certain niveau d’isolation entre les environnements d’exécution et se charge de la gestion des entrées/sorties, tout en permettant aux développeurs de systèmes avioniques de mettre en œuvre un partitionnement ARINC 653. Ce même hyperviseur configure la façon dont tel cœur gère telle zone mémoire, précise quel cœur prend en charge l’interface réseau, etc. La virtualisation permet la gestion de multiples composants du point du vue logiciel. Du point de vue matériel néanmoins, il se peut que l’isolation – lors de l’usage de caches partagés par exemple – reste encore à prouver. Une couche de virtualisation telle que Wind River Hypervisor contribue à alléger les contraintes SWaP dans les systèmes avioniques (figure 4). L’hyperviseur fournit une couche d’abstraction vis-à-vis des ressources matérielles sous-jacentes et permet de configurer des partitions logicielles qui peuvent être gérées facilement et qui peuvent migrer sur les différents cœurs. Si l’application et les systèmes d’exploitation sous contrôle (« guests » OS) sont correctement spécifiés, il est alors parfaitement envisageable de s’appuyer sur la virtualisation logicielle pour faire tourner des systèmes critiques sur des plates-formes multicœurs, tout en assurant une sûreté de fonctionnement. En résumé, l’hyperviseur contrôle les ressources matérielles, garantit une isolation robuste entre environnements, et permet l’exécution simultanée d’un assortiment de systèmes d’exploitation, pour une intégration plus rapide et des mises à niveau technologiques plus aisées. Q >ŽŐŝĐŝĞůƐΘƐLJƐƚğŵĞƐ Professionnels de l’embarqué Découvrez le système d’information le plus complet, 100% utile à votre métier ! Une newsletter quotidienne Votre fil d’actualité gratuit Une newsletter hebdo Tous les jeudis, des infos exclusives à forte valeur ajoutée Un magazine 100% numérique, trimestriel, pour une information fouillée, analysée et développée Un site Internet Plus de 1 500 articles par an exclusivement dédiés à l’embarqué Abonnez-vous 3XE[LQGG www.lembarque.com Application Gestion d'énergie Utiliser des PMIC multi-sorties pour l’alimentation des systèmes automobiles d’info-divertissement Les systèmes électroniques conçus pour l’automobile, et notamment les équipements d’info-divertissement embarqués basés sur des processeurs sophistiqués, posent de nombreux défis aux utilisateurs de circuits intégrés de gestion d’alimentation (PMIC) : température, CEM, qualité, etc. Le choix d’un tel circuit doit donc se faire en toute connaissance de cause. Explications de Linear Technology. AUTEUR Jeff Marvin, directeur du centre de conception, et Steve Knoth, ingénieur marketing produit senior, Power Products Group (Linear Technology). A lors que les dimensions des équipements électroniques sont constamment revues à la baisse, leurs utilisateurs exigent toujours plus de caractéristiques et de fonctionnalités. Parallèlement, les constructeurs tendent à abaisser les tensions d’alimentation des circuits intégrés numériques sophistiqués qui animent ces mêmes équipements (microprocesseurs, microcontrôleurs, composants logiques programmables…) tout en augmentant l’intensité des courants qui les traversent… Les microprocesseurs figurent au rang des circuits les plus utilisés dans ce type de conceptions et la liste de modèles basse consommation proposés par des fournisseurs comme Freescale, Intel, Nvidia, Samsung, ARM ou d’autres n’en finit pas de s’allonger. Ces microcontrôleurs sont conçus pour fournir hautes performances et faible consommation dans une gamme étendue d’applications sans fil, embarquées et télécoms. L’objectif initial de ces processeurs était de permettre aux OEM de développer de petits appareils portables économiques dotés d’une grande autonomie et capables, malgré tout, d’offrir de plus grandes performances de calcul pour exécuter des applications multimédias sophistiquées. Depuis, cette même combinaison faible consommation/hautes performances a gagné le monde des applications non portables. Des exemples en sont les systèmes automobiles d’info-divertissement et d’autres types d’applications embarquées, qui exigent des niveaux similaires d’économie d’énergie et de puissance de traitement. Quoi qu’il en soit, dans tous les cas, un circuit inté- gré spécialisé de gestion d’alimentation (PMIC) à hautes performances est nécessaire pour contrôler et superviser correctement l’alimentation des microprocesseurs afin de tirer bénéfice de toute la puissance de ces processeurs. Qui plus est, l’augmentation inexorable du contenu électronique des automobiles conduit à une utilisation de plus en plus massive de microprocesseurs comme moteurs des divers systèmes de contrôle du véhicule. Aujourd’hui, les systèmes d’info-divertissement regroupent de nombreuses fonctions pour agrémenter la conduite d’une automobile. Une fois associés au sein de tels systèmes, les écrans tactiles, les communications Bluetooth, la télévision numérique et haute définition (TVHD), la radio par satellite, les lecteurs de CD/DVD/ MP3, la navigation GPS et les O Les systèmes d'info-divertissement embarqués doivent fonctionner sur une plage étendue de températures, répondre à des exigences strictes en matière de CEM et de régimes transitoires, et respecter les niveaux élevés de qualité exigés par les équipementiers de l’automobile. 32 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 Gestion d'énergie Application UNE SOLUTION DE GESTION D’ALIMENTATION HAUTE PUISSANCE via une interface I2C avec indication complète du statut et des pannes via une sortie d’interrup- tion. Le LTC3676 supporte les processeurs i.MX6, PXA et Omap avec huit rails indépendants dotés des niveaux d’alimentation appropriés avec contrôle et séquencement dynamique. D’autres caractéristiques comprennent des signaux d’interface comme la broche VSTB qui conception de systèmes d’info-divertissement pour commute entre tensions de sortie programmées l’automobile, le circuit intégré LTC3676/-1 est une solution complète de gestion d’alimentation pour de fonctionnement et de veille sur quatre rails les processeurs Freescale i.MX6, les processeurs simultanés. Le circuit est disponible en boîtier QFN à cœur ARM et d’autres types de microproces- 40 broches de 6 x 6 x 0,75 mm. seurs pour systèmes portables évolués. Le LTC3676/-1 intègre quatre convertis- LES PRINCIPALES FONCTIONS D'ENTRÉES/SORTIES DU PMIC LTC3676/-1 seurs continu/continu abaisseurs VIN 2,7 V à 5,5 V qui fournissent jusqu’à 2,5 A chacun PMIC 8 canaux pour les rails d’alimentation du cœur de processeur, de la mémoire, des VIN VCORE 0,75 V à 1,5 V entrées/sorties et du système sur une SW3 LD01 VRTC 1,2 V à 25 mA à 2,5 A puce (SoC). Il embarque également MÉMOIRE trois régulateurs linéaires pour VSOC 0,75 V à 1,5 V à partir de 0,725 V SW2 LD02 à 1,5 A des alimentations analogiques jusqu’à 300 mA jIDLEOHEUXLW/H/7&FRQ¿JXUH DDR VDDQ ANALOGIQUE 1,8 V SW4 LD03 par ailleurs un régulateur abaisseur 1,5 V à 2,5 A jusqu’à 300 mA Mémoire 1,5 A pour le fonctionnement et le suivi DDR VTT 1,2 V, 2,5 V, 2,8 V, 3 V, de source/charge pour supporter les SW1 LD04 1/2 VDDQ jusqu’à 300 mA 1,5 A terminaisons mémoire DDR et dispose 7m aussi d’une sortie de référence VTTR m 7 pour la mémoire DDR. Ces fonctions 1/2 VDDQ VTTR ENABLES m m 6 sur deux broches remplacent la broche PWR_ON PGOOD d’activation LDO4 et les broches Vers le 2 microprocesseur I2C de feedback du LTC3676. Le support ON (PB) de multiples régulateurs est rendu IRQ possible par le séquencement d’ali- WAKE PHQWDWLRQFRQ¿JXUDEOHO¶DGDSWDWLRQ GND QFN-40 LQFP-48 dynamique de la tension de sortie, un contrôleur d’interface par bouton poussoir, plus un contrôle du régulateur Q&HQVpUpSRQGUHjWRXVOHVGp¿VTXHSRVHOD Les défis de la gestion d’alimentation dans l’automobile Les systèmes électroniques conçus pour l’automobile posent de nombreux challenges. Ils doivent fonctionner sur une plage étendue de températures, répondre à des exigences strictes en matière de compatibilité électromagnétique et de régimes transitoires, respecter les niveaux élevés de qualité exigés par les équipementiers de l’automobile. En matière de températures de fonctionnement, les circuits intégrés de gestion d’alimentation ont deux défis à relever. D’abord la conversion d’énergie – même si le rendement s’avère très bon – doit dissiper une partie de l’énergie en chaleur. Lorsque plusieurs convertisseurs continu/continu et régulateurs à faible chute de tension (LDO) sont associés dans un même boîtier, la dissipation d’énergie combinée peut s’avérer importante et frôler facilement deux watts voire plus. 7 m 6m consoles de jeux forment un véritable centre de divertissement au sein du véhicule ! m m } Les boîtiers typiques de PMIC comme le modèle QFN à 40 broches de 6 x 6 mm affichent une résistance thermique de 33°C/W, ce qui conduit à une augmentation de la température de jonction de plus de 60°C. Lorsque cela s’ajoute à une plage étendue de température ambiante, la température de jonction maximum d’un PMIC peut souvent dépasser 125°C. Même dans l’habitacle, la température au sein d’un module en plastique hermétique peut atteindre 95°C. Pour ces raisons, un grand nombre de PMIC spécifiés pour 85°C ou même 125°C ne peuvent pas supporter un fonctionnement continu à ces températures élevées. L’utilisation d’un composant de gestion d’alimentation dans un environnement à température élevée implique également la nécessité pour le circuit lui-même de mesurer sa propre température et de générer une alerte lorsque sa température de jonction devient trop élevée. L’idée étant que le contrôleur du système puisse décider en tout état de cause de réduire la puissance sur la ou les charges. Le système d’exploitation peut agir de cette manière en désac- tivant certaines fonctions non essentielles ou moins critiques, ou en réduisant les performances des processeurs et d’autres fonctionnalités fortement consommatrices d’énergie comme les écrans ou les communications réseau. Cas du tableau de bord Le tableau de bord d’un véhicule d’aujourd’hui est naturellement bourré d’électronique. A cela, il faut ajouter des liaisons radios telles que Bluetooth ou la connectivité sans fil avec un téléphone mobile. De ce fait, il est impératif que tout ajout supplémentaire à cet environnement à fortes contraintes thermiques ne contribue pas à une chaleur excessive ou et ne génère pas d’interférences électromagnétiques. A cet égard, il existe des exigences strictes en matière de compatibilité électromagnétique (CEM) qui régissent les émissions rayonnées et conduites, l’immunité – ou la susceptibilité – rayonnée et conduite, ainsi que la protection contre les décharges électrostatiques (ESD). Se conformer à ces exigences affecte les performances d’un montage électronique à base de PMIC. L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 33 Application Gestion d'énergie Certaines implications sont évidentes : les régulateurs continu/ continu à découpage doivent par exemple fonctionner à une fréquence fixe suffisamment éloignée des bandes radio AM. Mais, à y bien regarder, une autre source courante d’émission rayonnée générée par les convertisseurs continu/continu est liée à la pente des fronts de montée lors de la commutation des Mosfet de puissance internes. Ces pentes doivent être contrôlées pour réduire les émissions rayonnées. Enfin, la plupart des systèmes embarqués et des processeurs évolués actuels nécessitent un séquencement et un contrôle précis de la phase de démarrage des sources d’alimenta- tion et du processus de mise sous tension des différents circuits. Permettre une certaine flexibilité au niveau système et opter pour une approche simple de séquencement ne simplifient pas uniquement le travail du concepteur système. Ces principes augmentent aussi la fiabilité et offrent la possibilité à un PMIC unique de gérer une partie plus importante du système global et non pas seulement les exigences particulières du processeur. Pour résumer, les principaux défis à relever par le concepteur d’un système automobile d’info-divertissement sont les suivants : - Trouver le bon équilibre entre la dissipation d’énergie et le niveau >ŽŐŝĐŝĞůƐΘƐLJƐƚğŵĞƐ Professionnels de l’embarqué Découvrez le système d’information le plus complet, 100% utile à votre métier ! Une newsletter quotidienne Votre fil d’actualité gratuit Une newsletter hebdo Tous les jeudis, des infos exclusives à forte valeur ajoutée Un magazine 100% numérique, trimestriel, pour une information fouillée, analysée et développée Un site Internet Plus de 1 500 articles par an exclusivement dédiés à l’embarqué Abonnez-vous 34 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 www.lembarque.com d’intégration élevé offert par l’association de multiples régulateurs à découpage et régulateurs linéaires. - Réguler de façon précise les tensions de sortie et les temps de réponse de montée de charge exigés par les processeurs et les FPGA réalisés en technologie nanométrique avancée. - Superviser les températures de jonction. - Garantir une bonne immunité aux bruits rayonnés et conduits, tout en assurant une faible contribution en termes de perturbations électromagnétiques. - Gérer les transitoires de tension importants et les températures extrêmes. - Gérer le séquencement des alimentations pendant les phases de démarrage et d’arrêt. - Réduire la taille et de l’empreinte silicium de la solution. Les caractéristiques à rechercher Pendant longtemps, la plupart des PMIC n’ont pas disposé de la puissance nécessaire pour gérer systèmes et microprocesseurs modernes. Comme nous l’avons vu, toute solution apte à satisfaire les contraintes de la conception de circuits intégrés de gestion d’alimentation pour l’automobile doit combiner un niveau d’intégration élevé, avec notamment des régulateurs à découpage et des régulateurs LDO à courant élevé, un fonctionnement sur une plage étendue de températures, des mécanismes de séquencement d’alimentation et un contrôle dynamique par bus I2C des paramètres clés. Par ailleurs, un circuit affichant une fréquence de découpage élevée réduit la taille des composants externes, l’usage de condensateurs céramique étant alors suffisant pour réduire l’ondulation résiduelle. Ce faible niveau d’ondulation résiduelle est alors couplée à des régulateurs précis à réponse rapide pour satisfaire les plages de tolérances de tension étroites des processeurs gravés en technologie 45 nm. Ces circuits intégrés d’alimentation doivent aussi pouvoir respecter les contraintes sévères de l’environnement automobile au niveau notamment de la suppression des émissions rayonnées. Et ce bien que la tension d’entrée soit habituellement fournie par un rail système prérégulé de 5V ou de 3,3V ou par une batterie. Q Cartes Application Y a-t-il une vie au-delà des cartes Raspberry Pi ? Au cours des dernières années, de nombreuses cartes de démonstration et de développement modulaires à moins de 100 dollars sont apparues sur le marché. Les coûts ne constituent donc plus un obstacle. Mais quid du facteur de risque en production critique ? Quid des délais de conception ? Varient-ils d’une plate-forme à une autre ? La communauté en ligne va-t-elle être fiable ? Toutes ces questions, et bien d’autres, se doivent d’être posées avant de sélectionner une carte. Revue de détail. C ’est l’été, la saison la plus agréable de l’année. Il fait beau, le championnat de fo ot ball va bientôt reprendre et les salles de cinéma présentent les films de l’été. En tant qu’amateur de cinéma, je ne peux m’empêcher de noter les similitudes entre les choix de sorties familiales dans la ville illuminée et ceux auxquels sont confrontés les concepteurs systèmes au moment de sélectionner leur prochaine plate-forme de développement ou de démonstration. Surtout lorsque de nombreux outils de pointe sont devenus si peu chers, de plus en plus attractifs et offrent un sentiment de satisfaction toujours plus grand ! Au cours des dernières années, on a en effet vu apparaître de nombreuses cartes de démonstration et de développement modulaires à moins de 100 dollars, issues de différentes sources. Mais attention, même si les niveaux de prix sont tous similaires, l’expérience utilisateur, les fonctionnalités et la flexibilité diffèrent au plus haut point. Ces cartes portent des noms désormais célèbres, comme Raspberry Pi, Arduino, BeagleBoard ou encore Tower. Chacune d’entre elles présentent des avantages et des inconvénients pour tenter de répondre aux exigences ambitieuses des concepteurs d’aujourd’hui. Car si leur prix AUTEUR David Sandys, directeur marketing fournisseurs (Digi-Key Corporation). d’achat reste faible, quelle que soit la carte, cet état de fait ne dispense nullement de passer un peu de temps en amont pour s’assurer que les exigences de départ seront satisfaites. La plate-forme Raspberry Pi est sans conteste la plus connue de ces plates-formes. Pour seulement 25 dollars, on dispose d’une carte, d’un environnement de développement intégré (IDE) open source GNU et d’une communauté prête à vous assister. Il s’agit d’une bonne plateforme qui peut être suffisante si l’on crée une alarme de porte de réfrigérateur automatisée pour sa maison (vu que nos enfants ne referment jamais la porte !). Mais au-delà de l’anecdote, il doit bien y avoir une raison pour que de nombreuses alternatives à la Raspberry Pi existent ! Une étude récente du site Kickstarter. com montre qu’il y avait 23 projets axés sur la plate-forme Raspberry Pi contre 97 projets centrés sur la plate- forme Arduino. Mais si l’on espère passer de la conception au stade de production, il faut non seulement s’assurer que la conception soit réussie et fiable, mais également être certain que le prototype et son évolution en production seront également possibles. Dans cette optique, rappelons ici que la carte Raspberry Pi utilise un système sur puce (SoC) basé sur ARM1176 de Broadcom. Et même s’il existe encore beaucoup de détenteurs de licence pour ARM11, la plupart d’entre eux sont déjà passés des architectures ARM traditionnelles aux dispositifs à base de Cortex plus modernes. La société ARM elle même recommande les circuits basés sur un cœur Cortex-A5 pour les nouvelles conceptions de SoC (voir la section « Considering an ARM1176-based design ? » sur http:// www.arm.com/products/processors/ classic/arm11/arm1176.php). De plus, toutes les alternatives à Rasp- O La carte Arduino Due est architecturée autour d’un microcontrôleur 32 bits flash Atmel SAM3X doté d’un cœur ARM Cortex-M3. L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 35 Application Cartes VUE D’ENSEMBLE DES PLATES-FORMES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUES PROCESSEUR(S) ARCHITECTURE(S) ENVIRONNEMENTS IDE COMMERCIAUX PRINCIPAUX (*) RTOS ÉCONOMIQUES SUPPORTÉS ATmega32/32x, ATmega2560, ATmega16x, AT91SAM3X8E ATmega, ARM Cortex-M3 Arduino IDE FreeRTOS, ChibiOS/RT OMAP3/AM335x ARM Cortex-A8 IAR Embedded Workbenchnull Linux, Android, Ubuntu Cerebot/Microchip dsPIC33f, PIC32MX dsPIC, PIC32 (MIPS) MPLAB IDE FreeRTOS ChipKit/Microchip PIC32MX PIC32 (MIPS) MPLAB FreeRTOS Discovery/ STMicroelectronics STM32 ARM Cortex-M0/M3/M4 IAR Embedded Workbench,Keil MDK-ARM FreeRTOS, ChibiOS/RT Freedom/Freescale Kinetis K20 & KLxx ARM Cortex-M0+/M4 CodeWarrior IDE, IAR Embedded Workbench MQX, MQX Lite i.MX233-OLinuXino/ Freescale i.MX23 ARM9 MSP430, Piccolo, Tiva MSP430, TMS320F282x, ARM Cortex-M4 Code Composer, IAR EWARM (Tiva), Keil MDKARM (Tiva) TI RTOS, FreeRTOS LPCXpresso/NXP LPC1xxx ARM Cortex-M0/M3 Code Red Linux Pioneer/Cypress Semiconductor PSoC 4 ARM Cortex-M0 PSoC Creator IDE CY8CKIT-050/Cypress Semiconductor PSoC5 LP ARM Cortex-M3 PSoC Creator IDE FreeRTOS Tower System/Freescale MPC5125, Kinetis, HCS08/S08, S12, MCF51xx e300, ARM Cortex M0+/M4, MC9S08/12, Coldfire V1 CodeWarrior IDE, IAR Embedded Workbench MQX, FreeRTOS Wandboard/Freescale i.MX6 ARM Cortex-A9 - Linux, Android, Ubuntu Xplained, Xplained Pro/ Atmel ATmega128/256, AT32UC, ATSAM4 ATmega, XMEGA, AVR32, ARM Cortex-M0/M3/M4 Studio 6 IDE FreeRTOS RL78/G14 RL78 IAR Embedded Workbench FreeRTOS, Android CARTE/FABRICANT Arduino/Atmel BeagleBoard & BeagleBone/ TI LaunchPad/TI YRDKRL78G14/Renesas Linux, Android De nombreux dérivés prennent en charge des fonctionnalités spécifiques. Une liste complète des spécifications est disponible sur le site eeWiki de Digi-Key : www.eewiki.net/display/DKSB. (*) La chaîne d’outils GNU/GCC est également disponible pour plusieurs des plates-formes ci-dessus. plate-forme a été étendue en gamme jusqu’aux solutions ARM 32 bits d’Atmel. Il existe bien entendu un écosystème et une communauté pour aider à réaliser ses conceptions. On compte actuellement plus de 50 cartes disponibles auprès d’Arduino et de tierces parties et les « shields » (cartes d’extension) peuvent étendre à l’infini (ou presque) les fonctionnalités de la carte de base. Ces « shields » se combinent à une carte Arduino standard Quelles sont donc les autres pour, par exemple, apporter des alternatives ? capacités de communication sans fil, Commençons par Arduino. Conçue des capteurs, des écrans LCD, des à l’origine autour des microcontrô- liens Ethernet, un système GPS, des leurs AVR 8 bits d’Atmel, la plate- commandes moteur, etc. Il est même forme Arduino offre un langage possible de combiner plusieurs convivial permettant de programmer « shields » pour créer des systèmes facilement et efficacement des appli- sophistiqués. La plate-forme Arduino cations. Les ingénieurs peuvent éga- est si populaire que des cartes comlement utiliser un environnement C patibles sont disponibles auprès de standard, s’ils le souhaitent, et la fournisseurs et tierces parties pour les berry Pi présentent aujourd’hui de nombreuses versions pour s’adapter au jeu de périphériques spécifique des divers modèles des familles de microcontrôleurs utilisés. Or, ils n’existe que deux versions de Raspberry Pi pour l'instant et les seules différences résident dans la configuration mémoire, le nombre de ports USB, la connectivité Ethernet, un circuit de réinitialisation et un orifice de montage. 36 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 architectures de TI, Freescale, Microchip et NXP. Par exemple, la nouvelle plate-forme Freedom de Freescale, dédiée à ses microcontrôleurs à base de Cortex, présente un « shield » compatible Arduino et offre des solutions de développement logiciel pour accélérer les délais de mise sur le marché. Les plates-formes Arduino sont disponibles à partir de 25 dollars et la plupart affiche un prix inférieur à 50 dollars. BeagleBoard, BeagleBone et BeagleBone Black constituent un autre ensemble d’environnements de développement/démonstration économiques hautement fonctionnels. Tout comme pour la Raspberry Pi et l’Arduino, la communauté BeagleBoard présente un support et un contenu riches. Ces solutions sont axées autour des processeurs et microcontrôleurs de Texas Instruments et, même si les cartes Beagle- Cartes Application Board sont un peu plus chères que les autres plates-formes, le développeur bénéficie de nombreuses fonctionnalités avec un investissement qui n’est que légèrement supérieur. Ainsi, la carte BeagleBone Black ne coûte que 49 dollars, alors qu’elle est dotée d’un processeur Sitara AM355x de Texas Instruments basé sur un cœur Cortex-A8, cadencé à 1 GHz, avec en outre un accélérateur graphique 3D, un accélérateur en virgule flottante et deux microcontrôleurs PRU 32 bits. On trouve aussi sur la carte un port USB (client et hôte), une interface Ethernet et un port HDMI. Enfin, la plateforme prend en charge les systèmes Linux, Android, Ubuntu, etc. L’extension de l’environnement BeagleBoard se fait via de petites cartesfilles nommées « Capes » qui se connectent avec des embases à la plate-forme de base. Ces Capes permettent d’ajouter de nombreuses fonctionnalités à la carte d’origine, y compris des commandes moteur, des écrans LCD, de la communication sans fil ou filaire, des implantations de bus, etc. Les systèmes Tower, mbed et Xpresso à ne pas négliger Le système Tower de Freescale constitue également un environnement de développement/démonstra- O Le système de développement Tower de Freescale permet de construire des applications basées sur architectures HCS08, Coldfire V1, Kinetis et sur des architectures de puissance. O La BeagleBone Black est conçue autour d’un processeur Sitara AM355x de Freescale doté d’un cœur ARM Cortex-A8 cadencé à 1 GHz. tion de choix. Tower est une plateforme modulaire présentant des modules de base conçus autour des familles de microcontrôleurs de Freescale, des architectures 8 bits aux microcontrôleurs Kinetis basés sur des cœurs ARM 32 bits, en passant par les architectures de puissance. Le système Tower diffère des cartes concurrentes comme Raspberry Pi, Arduino et BeagleBone en ce sens que tous les modules, et leurs extensions, sont disponibles en tant que références Freescale, bien qu’il s’agisse de solutions en open source. Les modules d’extension incluent des capteurs divers, la conversion analogique-numérique haute performance, des systèmes Wi-Fi, l’affichage LCD, la commande moteur, etc. Les solutions Tower Kinetis et ColdFire fonctionnent avec le système d’exploitation temps réel open source MQX. Si vous avez besoin d’un système d’exploitation temps réel, cette solution est attractive pour tous ceux qui développent des applications critiques. Côté prix, les plates-formes Tower sont disponibles à partir de 50 dollars, et certaines des fonctionnalités avancées proposées offrent une réelle valeur ajoutée pour un investissement somme toute modeste. Pour ceux qui recherchent une solution architecturée sur les microcontrôleurs LPC de NXP, les plates-formes de développement/démonstration mbed et Xpresso peuvent les satisfaire. NXP présente également des plates-formes économiques issues de tierces parties, comme les environnements Keil et IAR, qui sont intégrées à leurs suites logicielles. Les concepteurs peuvent alors s’appuyer sur LPCware de NXP, une communauté en ligne dédiée aux solutions de microcontrôleurs NXP. D’autres plates-formes économiques et riches en fonctionnalités sont disponibles, par exemple Wandboard et sa solution monocœur à base d’i.MX6 de Freescale à 79 $, avec la possibilité de mettre en œuvre des services Android Jelly Bean, Ubuntu et Linux. D’autres tierces parties comme Olimex offrent diverses platesformes via de nombreux dispositifs (STMicroelectronics STM32, Freescale i.MX21, Microchip PIC, etc.). La liste de possibilités est (presque) infinie. Pour une liste plus complète et plus détaillée, Digi-Key a créé un outil de sélection de carte de développement/démonstration convivial, disponible sur : http://eewiki.net/display/Resources/ Comparison+of+Embedded+System +Development+Platforms Le support technique est accessible par Web chat, téléphone, eeWiki ou via la communauté technique en ligne de Digi-Key, TechXchange. Q L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 37 >ŽŐŝĐŝĞůƐΘƐLJƐƚğŵĞƐ Professionnels de l’embarqué Découvrez le système d’information le plus complet, 100% utile à votre métier ! Une newsletter quotidienne Votre fil d’actualité gratuit Une newsletter hebdo Tous les jeudis, des infos exclusives à forte valeur ajoutée Un magazine 100% numérique, trimestriel, pour une information fouillée, analysée et développée Un site Internet Plus de 1 500 articles par an exclusivement dédiés à l’embarqué Abonnez-vous 3XE[LQGG www.lembarque.com