de l`art - Romain Louvel
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de l`art - Romain Louvel
journée doctorale } 2 juin / 2007 Engagement social et politique de l’art d’aujourd’hui Journée doctorale organisée par l’équipe d’accueil Arts : Pratiques et Poétiques (laboratoire : L’œuvre et l’image) de l’Université Rennes 2 Haute Bretagne > samedi 2 juin 2007 à l’Université Rennes 2 Campus Villejean début des interventions > 9h15, salle Alpha, bât. Mussat Responsable > Leszek Brogowski Département Arts Plastiques > Université Rennes 2 Haute Bretagne Programme : 9h > accueil et café 9h15 > Leszek Brogowski & Marion Hohlfeldt : Introduction. 9h30 > Pavel Cazenove : Fantasme et cinéma : principe pour un récit plastique. 10h15 > Dominic-Alain Boariu : Comment en finir avec le criminel – le cas Fieschi. Nouveaux repères pour une esthétique de la décapitation. 11h > Ghislaine Trividic : Des questions pour des transgressions de limites : deux exemples pour deux enquêtes. 12h > pose bu�et 13h30 > Delphine Priet-Mahéo : Déconstruction de la rhétorique des médias : exerice 1 - le journal télévisé de TF 1 du 11 avril 2007 14h15 > Laurence Tuot : L’œil plus gros que le ventre. 15h > Romain Louvel : La provocation expérimentale 15h45 > Pauline Le Goïc : Esthétique de la radicalité. 16h30 > conclusion, clôture, café 2 juin /2007 Fantasme et cinéma sont intimement liés : il s’agit dans les deux cas d’un « arrangement » du réel selon un désir déployé en un scénario. Ces deux modes imaginaires ont été largement étudiés par la psychanalyse. En suivant le précepte classique selon lequel l’art s’inspire de la vie, je m’intéresse à la manière dont le fantasme peut constituer un modèle imaginaire pour l’écriture d’un film. Cette recherche m’entraîne du côté d’un cinéma de l’étrange, du mystère, du fantastique ; un cinéma qui ne cherche pas à nous rassurer en racontant des histoires linéaires, uniformes, logiques, mais à nous interroger en construisant des récits ouverts, proliférants, spéculaires, labyrinthiques... cela m’entraîne du côté du « récit plastique ». Nous verrons ce qu’implique un tel récit dans l’art cinématographique. L’un des exemples sur lesquels je m’appuie concerne ma propre pratique (support de ma recherche) : le scénario d’un film intitulé Le Cinquième Fantasme. journée doctorale Pavel Cazenove : Fantasme et cinéma : principe pour un récit plastique. 2 juin /2007 Le 20 février 1836, au rond point de la barrière de SaintJacques à Paris, Giuseppe Fieschi fut guillotiné pour avoir attenté à la vie du roi Louis-Philippe. Il avait en e�et tué 20 personnes de son escorte et blessé 49 autres à l’aide d’une machine infernale qu’il avait inventé avec ses complices. Lors de l’audience du 30 décembre 1835 il se révolta à l’idée qu’on pût le soupçonner de vouloir attenter à ses jours pour s’esquiver de sa punition. « Je sais comment je dois mourir et je vous en ferai une mort comme vous n’avez jamais vu ». Quelques heures après l’exécution capitale, le peintre Jacques Raymond Brascassat s’est rendu à Bicêtre pour peindre la tête du supplicié. Le “jamais vu” c’est ainsi vite concrétisé en image : une peinture portant sobrement le titre : « Tête de Fieschi à Bicêtre, 20 février 1836 » (actuellement au Musée Carnavalet). L’histoire nous invite à s’interroger à la fois sur l’image du criminel et sa punition. Sur la place de cette punition dans toute une iconographie de la décapitation particulièrement atroce qui mélange, en dépit des périodes historiques, à la fois le biblique, le révolutionnaire et le juridique. Il s’agira de saisir de quelle manière les artistes on su se rapporter à l’évidence gorgonaire qu’exhibait la guillotine, cette « machine à tirer le portrait » selon Daniel Arasse. journée doctorale Dominic-Alain Boariu : Comment en finir avec le criminel – le cas Fieschi. Nouveaux repères pour une esthétique de la décapitation. 2 juin /2007 Jochen Gerz, en 1996, décide de rencontrer chacun des 150 habitants de la commune de Biron en leur posant une question confidentielle alors que les réponses figureront, gravées dans des plaques d’émail, sur un monument. L’artiste, suite à une commande publique, remplace le Monument aux morts de Biron par le Monument vivant de Biron. – Gérard Auray, dans la salle des pas perdus de la gare de Nantes, en 2005, soumet des voyageurs à un questionnaire, brosse leurs semelles, vide leurs fonds de poches et recueille ces poussières dans de petits sacs ou des enveloppes. Ces menues captations sont ensuite mises en culture et engendrent des « micropaysages ». Ces deux œuvres, bien que de nature di�érente, ont en commun une orientation « participative ». Chacune, à sa manière, traite du paysage en tant que lieu de mémoire, de contingence, de mutation, nous analyserons les enjeux politiques en termes de transgression. La thèse de Ghislaine Trividic porte sur les pratiques enquêtrices dans l’art. journée doctorale Ghislaine Trividic : Des questions pour des transgressions de limites : deux exemples pour deux enquêtes. 2 juin /2007 Le discours des médias dominants développe une rhétorique qui, tout en présentant une réalité mise en forme, construit et agit sur la réalité et sur le lien social. Il crée l’évènement, définit des groupes, crée des acteurs et des repères, mais il annihile également l’action sociale lorsqu’il la prive de visibilité ou de crédibilité aux yeux de ceux qui ne la connaîtront jamais que médiatisée. Pour prendre position dans le champ de la parole médiatisée, il nous faudra déconstruire la grammaire rhétorique du discours dominant et totalisant. Nous essayerons d’en montrer les artifices et les fins, et interpréter le monde il construit : quelle réalité invente-il ? Nous nous attacherons plus particulièrement à la médiatisation du lien social, afin de désamorcer son pouvoir rhétorique et de le remettre en perspective dans le champ des discours médiatisés. Ainsi tenterons-nous de penser une forme dialectique de la parole publique. journée doctorale Delphine Priet-Mahéo : Déconstruction de la rhétorique des média : exercice 1 – le journal télévisé de TF1 du 11 avril 2007 2 juin /2007 Sir Semoule ou l’Homme rêvé est une pièce de théâtre qui raconte l’histoire, inspirée à la fois de contes populaires et de textes utopistes, de deux enfants qui tentent de sauver le monde en cuisinant, sur scène et devant les spectateurs, un être idéal. Nous verrons que cette création, qui mêle nourriture et théâtre, trivialité et « héroïsme », pose le problème, soulevé par Hanna Arendt, du recouvrement de la sphère publique et politique par celle du privé dans le monde moderne. Partant de cette expérience de création collective, la question sera de savoir dans quelles conditions les artistes peuvent, aujourd’hui, mener une véritable action politique au sein de leurs pratiques. journée doctorale Laurence Tuot : L’œil plus gros que le ventre. 2 juin /2007 La provocation expérimentale est ce geste technique de la science, qui consiste à introduire dans les rouages d’une mécanique l’élément perturbateur qui en révélera la structure, l’organisation et ses déterminants. Partant du principe que les artistes s’en sont souvent servis de manière tout à fait analogue, je réfléchirai sur la possibilité d’appliquer une telle démarche à un projet artistique engagé dans l’animation de pédagogie sociale, notamment pour faire apparaître diverses représentations sociales en place ainsi que des routines de la vie quotidienne. L’analyse de quelques projets artistiques récents permettra de cerner la visée critique et le sens politique de telles actions artistiques. journée doctorale Romain Louvel : La provocation expérimentale. 2 juin /2007 « Nous en avons fini, dit-on, avec l’utopie esthétique, c’est-à-dire avec l’idée d’une radicalité de l’art et de sa capacité d’œuvrer à une transformation absolue des conditions de l’existence collective » (Jacques Rancière, Malaise dans l’esthétique). L’observation de pôles de radicalité politique qui refusent de laisser l’art aux artistes autant que la politique aux militants, incite à reconsidérer cette question de l’utopie esthétique. Une telle étude permettrait d’imaginer l’émergence d’une force sociale réinterrogeant l’articulation pratique/poétique de l’art. Une approche créatrice, à mi-chemin entre radicalité théorique et activisme politique, qui est aussi celle qui fonde les mouvements prônant la subversion de l’ordre des contraintes. Une telle conception dépasserait les formes trop vite institutionnalisées de l’art dit « engagé » ou « militant », au profit d’une conception anarchisante de la création. Elle mise sur un nouveau sens politique de la production artistique, pour une esthétique de la radicalité bien plus qu’une radicalité de l’art. journée doctorale Pauline Le Goïc : Esthétique de la radicalité.