BRESIL : un pays émergent et ses enjeux
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BRESIL : un pays émergent et ses enjeux
BRESIL : un pays émergent et ses enjeux 1964-2014, de la dictature à la puissance émergente : le Brésil, quels défis? C'est le thème que l'intervenant Gaspard Estrada - analyste politique du CERI et de l’Observatoire Politique de l’Amérique Latine et des Caraïbes – nous a présenté le 17 mars 2014. Le Brésil , premier pays tropical au monde, vaste continent de 8,5 millions de km² du continent Sud Américain est caractérisé par sa variété de zones climatiques qui lui ont permis de développer et son agriculture, et la diversité de celle ci. Cette diversité ,qui est un atout pour le Brésil, apparaît également au plan social . La fragmentation nette du territoire entre Nordeste (zones rurales avec un N-E pauvre) et Sudeste (Rio De Janeiro et São Paulo qui concentrent la plus grosse partie des richesses) illustre cet aspect . Malgré l'étendue de son territoire , il ne dispose de seulement 5 500 communes à titre comparatif avec la France qui pour une superficie 13 fois moins élevée , possède plus de 36 600 communes. Pays indépendant depuis 1821 , il est composé de 26 états et d'un district fédéral ( Brasilia ). São Paulo en est la plus grande ville qui le principal centre financier,industriel et commercial de l'Amérique Latine. Notamment avec son PIB qui est plus important que celui de l'Argentine . I- La vie politique du Brésil. Le Brésil est une démocratie depuis 1985, multiculturelle et métissée avec des alternances ,qui se réalisent sans conflits politiques violents. Son système politique est un présidentialisme de coalition , qui grâce à ce fonctionnement aboutit à de nombreux accords démocratiques qui tiennent compte des différents points de vue des différents partis . Vingt-deux partis politiques sont représentés au Parlement. Le principal parti politique est le Parti Travailleur ( Président Lula, puis Dilma Roussef ). L'administration du Brésil est similaire à celle des États Unis. Un « Spoil System » à la brésilienne avec une nomination directe du Président de la République de ses fonctionnaires fidèles au gouvernement. Le pouvoir du président sur son administration est donc très important, sauf pour la diplomatie pour laquelle il existe des concours d’entrée ; la diplomatie brésilienne est très respectée à l’international. Les gouverneurs des Etats sont élus tous les 4 ans, en même temps que le président de la République ; ils prèlèvent les recettes fiscales et assurent la sécurité . Il peut exister des conflits entre le gouvernement et les régions. II- Le Brésil, un pays dont l’économie ne cesse de se transformer. Depuis les années 1980 , sa croissance s'envole en comparaison à ses voisins comme l'Argentine 1 dont le PIB représente 1/5 de celui du Brésil. Pays très vaste, divers et jeune , Clemenceau qualifiait déjà le Brésil d' « éternel pays d'avenir qu'il restera » en 1919. Il devrait devenir la quatrième puissance mondiale en 2030. Aujourd'hui , le Brésil devient une puissance influente qui commence à gêner certains pays. A) Les causes de la puissance économique 1- L’utilisation de ses atouts climatiques Grâce à sa diversité climatique et de type d'agriculture,il est le premier exportateur mondial de soja, de viande,de sucre, de café,d'oranges etc... La recherche agronomique est très poussée, et constitue un levier de la diplomatie. 2- L’énergie Le Brésil produit son électricité, et en exporte même .Aujourd'hui plus de 70% de l'énergie du pays est hydraulique. Le pays est par ailleurs auto-suffisant en pétrole ( Baie de Rio ) ; d'ici une dizaine d'années , le Brésil sera le premier exportateur de pétrole et surpassera le Venezuela. Il construit des puits off-shore et des raffineries. 3- La puissance industrielle et tertiaire croissante C'est une puissance industrielle également avec plus de 3,5 millions de voitures produites par an. Chiffre plus important que celui de la Corée du Sud. Le Brésil est aussi leader dans l’industrie navale et dans l’aéronautique où il est le troisième constructeur mondial, avec une forte capacité d’innovation. Le Brésil possède aussi des multinationales : banques, alimentation, BTP … La Recherche-Développement est également en plein essor ; il existe par exemple un programme de coopération avec la France concernant les métadonnées au niveau d’un supercalculateur. C’est le cinquième pays ( avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France ) à disposer de cette technologie. La forte croissance économique ( jusqu’à 7,5% par an ) issue des points précédents, a permis l'émergence d'une classe moyenne qui réduit les disparités entre les classes sociales brésiliennes . Cette croissance a ainsi conduit à l'entrée de ces classes moyennes dans le marché de la consommation. B) Limites et inconvénients du modèle Les impôts sont lourds, ils représentent 35% du PIB. De plus le pays est seulement 83 ème en terme d’IDH, et les inégalités Nord/ Sud sont très importantes à l’intérieur du pays. 2 La pauvreté est toujours très présente, mais a cependant diminué de façon importante depuis les années 1990, puis sous la présidence de Lula à partir de 2003 ; en 10 ans la « bolsa familia » a contribué à sortir 30 millions de personnes de la pauvreté, et la classe moyenne a augmenté de 20 millions de personnes. L’obligation d’être soigné et d’aller à l’école, a aidé au développement d’un marché. Mais avec la crise, qui touche réellement depuis 2012 la croissance chinoise en baisse, a produit le même effet sur le Brésil. Les transferts vers la classe moyenne sont alors en baisse. Sa situation est moins favorable que sous le Gouvernement de Lula ; puisqu'en 2010 , le taux croissance de l'économie était de 7,5% par an, et aujourd'hui il s'élève entre seulement 1 et 5%. Cependant , le pouvoir d'achat continue a augmenter. De plus, le Brésil a un dilemme : faut-il continuer à privilégier les matières premières , quitte à se spécialiser dans une seul secteur d’exportation , ou approfondir davantage la RD et l’industrie dans le cadre de la mondialisation ? III- La politique étrangère du Brésil Lula, en huit ans , s’est déplacé l’équivalent d’une année entière à l’étranger, en prenant des contacts au plus haut niveau. Dilma Rousseff, l’actuelle présidente, voyage moins, même si sa volonté est d’être un leader dans les domaines commerciaux ( OMC ) et environnementaux. Se pose aussi la question d’ augmenter le nombre de participant au Conseil de Sécurité de l’ONU, même sans droit de véto. Lula , afin de moins dépendre du FMI, lui a remboursé ses prêts par anticipation. Le Brésil ferait partie d’ « un extrême occident », et Lula a fini son mandat en 2011 avec 80% d’opinions favorables. A partir de 2007, H.Chavez ( Vénézuela) et Lula, se sont rencontrés tous les trois mois et ont conclu des accords bilatéraux. L’UNASUR, par exemple est un accord commercial flexible , qui a pour but de sortir le l’orbite de l’ALENA, et de concurrencer les Etats-Unis. Ainsi , le volume des échanges entre le Vénézuela et le Brésil a plus que doublé en huit années. Le but de Lula était de régler les problèmes de l'Amérique du Sud sans « abimer » les relations qu'il possède avec les États Unis , ce qui a été une réussite. Malgré tout le Vénézuela est toujours en position d'affrontements avec les USA. Conclusion Aujourd'hui des manifestations cristallisent la situation politique du pays que ce soit au niveau étatique ou fédéral . En Octobre 2014 auront lieu des élections législatives et fédérales . La question est : Quelles en seront les conséquences politiques ? Mathilde FURIC TL1 3