1) Mastema (Rock `n Balls): Hi Doris how are you
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1) Mastema (Rock `n Balls): Hi Doris how are you
Made in Taiwan Chthonic, une des rares formations de metal asiatiques (dans ce cas-ci : Taïwan) dont la musique parvienne jusqu’à nos oreilles occidentales, a mis le paquet pour son dernier album en date, Mirror of Retribution, petit concentré de metal extrême à la sauce asiatique et aux influences occidentales à la production bodybuildée signée Rob Caggiano (Anthrax). En outre, le message délivré par le groupe et l’activisme anti-chinois de certains de ses membres nous ont permis d’aborder des aspects qui dépassent le domaine musical. Nous nous sommes entretenus avec pas moins de trois membres du groupe, mais nous commençons par la sublime bassiste Doris Yeh. Ou pas ? Entretien avec Doris Yeh (basse, chant), Jesse Liu (guitare) et Freddy Lim (chant, erhu) Interview, traduction et édition par Mastema Mastema (Rock ‘n Balls) : Salut Doris, félicitations pour le nouvel album ! Quelles sont les réactions émanant des médias jusqu’à présent ? Jesse Liu : Salut, c’est Jesse en fait. En ce moment, Doris est occupée à remplir nos demandes de visa, c’est donc moi qui répondrai aux premières questions. La plupart des chroniques sur internet ou dans les magazines que nous avons reçues sont positives, nous apprécions vraiment le soutien que l’on reçoit des fans et des médias. Des fans sur notre réseau social veulent également qu’on joue dans leur pays, ce qui est vraiment génial ! M : Vous avez bossé avec Rob Caggiano (Anthrax) sur cet album : comment avez-vous pensé à lui, et qu’a-t-il apporté à ce disque ? Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés Jesse : Notre manager nous a présenté quelques producteurs, and nous avions décidé que si nous voulions que cet album sonne mieux, nous avions besoin de quelqu’un qui soit vraiment bon. Donc nous avons écouté le travail de tous ces producteurs et avons choisi Rob car nous aimions cet aspect cru qu’il apporte au groupe [note : vu la production très léchée dont bénéficie Mirror of Retribution, je n’aurais pas employé le mot « cru » !]. Et il est vraiment bon dans ce qu’il fait, que dire d’autre sinon qu’il a produit l’album qui sonne le mieux de notre carrière ? M : Quelles sont les différences entre Mirror of Retribution et vos autres réalisations ? Jesse : Il sonne mieux haha ! De façon évidente, il est plus direct et plus brutal. Et cette fois l’erhu [note : instrument traditionnel chinois, sorte de petit violon à deux cordes] sonne davantage comme l’acteur principal de cette histoire. Chaque fois que tu l’entends, tu sauras comment ce personnage, Tzing-guan, a mis sa vie en péril pour protéger sa patrie et son peuple [note : l’album est un concept-album]. M : Ce disque est déjà votre cinquième, or le groupe est toujours assez inconnu en Europe : comment l’expliques-tu ? Jesse : Nous avons beaucoup de mal à dépenser beaucoup d’argent pour organiser nos tournées, je pense que c’est un des gros problèmes que nous rencontrons. Nous avons besoin de jouer plus de concerts car c’est la meilleure manière de montrer aux gens qui nous sommes et ce que nous faisons. L’autre problème est que, jusqu’à cette année, nous n’avions pas de label étranger. Nous ne pouvions donc pas faire grand-chose endehors de notre propre pays. M : Tu en as parlé : l’erhu est vraiment utilisé comme un instrument lead, presque comme une guitare lead. N’est-il pas parfois difficile d’introduire un instrument traditionnel dans un style moderne, électrique et musclé ? Jesse : Oui tu as raison, et ce fut le cas sur nos disques précédents, mais ce n’est plus un problème aujourd’hui. La seule difficulté sera maintenant de savoir comment nous pourrons faire mieux. M : Sur quels thèmes écrivez-vous ? Et Freddy chante-t-il toujours en chinois ? Jesse : Pour cet album, nous avons écrit une version anglaise et une version « taïwanaise » [note : c’est-à-dire en mandarin] des paroles, de telle sorte que lorsque nous jouons en-dehors de notre pays, Freddy chante en anglais. Nous écrivons toujours sur des mythes et sur l’histoire de l’Asie de l’est car nous nous intéressons de près à tout ce qui est historique, c’est plus naturel et proche de nous. Si nous écrivions sur le satanisme, ça serait très bizarre pour nous car cela ne fait pas partie de notre culture. Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés « C’est difficile aussi bien chez nous qu’à l’extérieur. Nous endurons bien sûr ce que doivent endurer tous les groupes du monde entier, mais nous devons déployer dix fois plus d’efforts pour nous faire connaître. […] Nous devons donc jouer plus fort et gueuler plus fort pour nous faire entendre. » (Jesse Liu) M : Avec ce nouvel album, le groupe s’est également relooké de fond en comble. L’aspect visuel a toujours été très important pour Chthonic, n’est-ce pas ? Que représente votre nouveau look ? Jesse : Nous adaptons toujours notre look au message que transmet notre musique. Sur cet album, nous évoquons dans nos paroles le drame du « Massacre du 228 » [note : le 28 février 1947, une révolte anti-gouvernementale à Taiwan est violemment écrasée par le Kuomintang, entraînant la mort de milliers de personnes, et marquant le début de la fameuse « Terreur Blanche » du Kuomintang à Taiwan], et nous y avons ajouté pas mal de formules maudites du taoïsme taïwanais. C’est la raison pour laquelle Freddy [note : Freddy Lim, chant et erhu] a ces symboles sur son front et que CJ [note : CJ Kao, claviers et piano] porte ce masque couvert d’inscriptions. M : La scène asiatique est encore embryonnaire à l’heure actuelle. A quel point est-ce difficile pour vous de vous faire connaître à l’extérieur ? Jesse : C’est difficile aussi bien chez nous qu’à l’extérieur. Nous endurons bien sûr ce que doivent endurer tous les groupes du monde entier, mais nous devons déployer dix fois plus d’efforts pour nous faire connaître, et nous devons expliquer aux gamins pour qu’ils comprennent ce dont on parle et qu’ils puissent se déchaîner lorsqu’ils se rendent à un de nos concerts. A l’étranger, nous devons déployer autant d’efforts puisque c’est difficile pour les gens de nous voir et d’apprendre à nous connaître. Nous devons donc jouer plus fort et gueuler plus fort pour nous faire entendre. M : Quels groupes influencent Chthonic ? Jesse : Beaucoup trop. Emperor, Slayer, Dimmu Borgir, des chanteurs de folk taïwanais (pour Freddy), At the Gates, Pantera, Megadeth, Exodus et bien d’autres encore ! M : Chthonic est probablement un des rares groupes de metal asiatiques qui préserve ses racines orientales dans sa musique : comment y parvenez-vous ? Jesse : Nous voulons que les gens, partout dans le monde, connaissent notre pays pour comprendre qui nous sommes et ce que nous faisons. Beaucoup de beaux mais aussi de tragiques événements se déroulent autour de nous et nous aimerions que le monde sache ce qui se passe dans notre pays. Je pense que c’est ce qui explique le maintien de nos racines asiatiques. Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés M : Je m’adresse à présent à Freddy : Jesse et toi êtes politiquement engages, vous soutenez tous les deux l’indépendance de Taïwan contre l’attitude régulièrement agressive de la Chine [note : rappelons que la Chine n’a jamais reconnu l’indépendance de Taïwan, qu’elle considère comme partie intégrante de son territoire, et qu’elle menace la république insulaire de représailles en cas de provocation indépendantiste]. Dis-nous-en davantage… Freddy Lim : Le gouvernement chinois et ses politiciens font tout pour opprimer Taïwan. Nous, citoyens taïwanais, n’avons d’autre choix que de les combattre afin de protéger notre pays libre et notre société démocratique. Entre-temps, la Chine est le plus gros pays monocratique [note : sans prétendre nécessairement mieux connaître la Chine que Freddy, il me semble plus opportun de parler de domination autoritaire de parti (ou totalitarisme de parti) plutôt que de « monocratie », terme qui désigne un pouvoir détenu par un seul homme ; au-delà du président, c’est avant tout le parti qui règne inconditionnellement en Chine] du monde et également la menace la plus sérieuse pour tous les pays de l’est asiatique. Donc nous pensons que combattre le gouvernement chinois, c’est libérer tous les peuples et toutes les nations qui sont opprimés par la Chine. Nous espérons qu’un jour la Chine puisse être libre et construise une société démocratique qui protège les droits et les libertés humaines. Et que nous ne devions plus nous préoccuper trop de « politique ». « Nous pensons que combattre le gouvernement chinois, c’est libérer tous les peuples et toutes les nations qui sont opprimés par la Chine. » (Freddy Lim) M : La situation entre les deux pays est-elle toujours aussi tendue aujourd’hui ? Comment chacun se comporte-t-il vis-à-vis de l’autre ? Freddy : Le commerce international entre les populations des deux pays est gigantesque et les citoyens des deux camps travaillent en fait beaucoup ensemble. Mais la Chine n’autorise toujours pas Taïwan à rejoindre la plupart des organisations internationales les plus importantes, et opprime toujours Taïwan dans différentes compétitions sportives internationales. Et plus de 1000 missiles chinois pointent toujours en direction de Taïwan [note : ce chiffre émanant des autorités taïwanaises fut dévoilé il y a environ deux ans ; très difficilement vérifiable, il est généralement admis et est tout à fait plausible tant l’attitude chinoise envers Taïwan demeure agressive]. M : Comme tu l’as dit, la Chine deviendra sans doute demain le pays le plus puissant du monde : la menace ira-t-elle grandissante pour Taïwan ? Freddy : Lorsqu’un pays monocratique gagne de plus en plus en puissance, ce n’est pas seulement Taïwan, mais le monde entier qui est menacé. Les valeurs comme la liberté d’expression, les droits de l’Homme etc. seront bafouées et détournées. Enfin, il faut dire que certaines valeurs ont déjà été bafouées ! Une chose qu’il faut savoir, c’est que beaucoup de sites internet et de moteurs de recherche ont été forcés d’aider le Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés gouvernement chinois à censurer l’information et de promettre de lui fournir les informations confidentielles concernant leurs utilisateurs. M : Que peut-on attendre d’un concert de Chthonic ? Jesse : Pas seulement la brutalité d’un groupe de metal, mais également un ravissement visuel ! [note : avec une bassiste comme Doris Yeh, on n’en doute pas !] M : Chthonic a-t-il souvent joué en Europe ? Quels sont vos pays préférés pour jouer ? Doris Yeh : Nous avons joué pour la première fois en Europe en 2007 : nous avons notamment joué au Wacken Open Air. Cette année-là, nous avons également participé au Ozzfest aux Etats-Unis. Cet automne, nous jouerons 5 concerts en Angleterre, à partir du 31 octobre. Les concerts au Canada sont ceux que je préfère, les fans y sont complètement dingues ! Nous tournerons pour la deuxième fois en Amérique du Nord fin septembre, je suis très impatiente ! « Lorsqu’un pays monocratique gagne de plus en plus en puissance, ce n’est pas seulement Taïwan, mais le monde entier qui est menacé. » (Freddy Lim) M : Comment as-tu découvert le metal ? Pourquoi avoir jeté ton dévolu sur la basse ? Doris : Je joue du piano depuis que j’ai 5 ans. Mon père est bassiste. Dans mon enfance, lorsque je jouais du piano, mon père m’accompagnait parfois à la basse. Au lycée, je rêvais d’intégrer un groupe, et j’ai donc trouvé quelques gars pour former un club de rock à l’école, et nous avions un groupe de metal à côté. J’ai choisi la basse car je pouvais ramener gratuitement cet instrument chez moi de l’école ! M : S’il ne devait y en avoir qu’un, quel serait l’album qui t’a fait tomber amoureuse de la musique (pas spécialement du metal) ? Doris : Je pense que ça doit être l’album ( ) [note : 2002] de Sigur Rós [note : formation islandaise de post-rock progressif mêlant pas mal d’influences diverses] M : J’ai vu que tu avais posé dans le magazine FHM en novembre 2008 : fais-tu du mannequinat parallèlement à la musique ? [note : Doris a également été reprise dans les fameuses « Hottest Chicks in Metal » de Revolver Magazine] Doris : Non, c’était juste une occasion qui s’est présentée. J’ai aussi joué dans un film [note : « Tears », un film policier tourné cette année] : je ne considère pas ces choses comme un métier mais comme des intérêts particuliers qui permettent d’avoir plus d’expériences dans la vie. Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés M : Dernière question : quel est ton top-3 des albums de tous les temps ? Doris : 1. Metallica : Master of Puppets 2. Sigur Rós : ( ) 3. NIN : The Downward Spiral M : OK merci beaucoup pour cette interview Doris, je te laisse le mot de la fin ! Doris : Merci, j’espère vous voir tous en Europe très prochainement ! Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés Made in Taiwan Chthonic is one of the few Asian (in this case, Taiwan) metal bands whose music gets distributed here in Europe. The band’s latest effort, Mirror of Retribution, is a mix of extreme metal with an Asian flavour and Western influences, with an over-powerful production signed by Rob Caggiano (Anthrax). Moreover, the message delivered by Chthonic and the political involvement of some of their members have allowed us to talk about much more than music. We had a chat with no less than three band members, starting with the gorgeous bassist Doris Yeh. Or maybe not? Discussion with Doris Yeh (bass, vocals), Jesse Liu (guitars) and Freddy Lim (vocals, er-hu) Interview and editing by Mastema Mastema (Rock ‘n Balls): Hi Doris how are you? Congratulations with the new record! What have been the reactions from the media so far? Jesse Liu: This is Jesse from Chthonic. Doris is currently busy doing something of our visas application, so I’ll be the one answering these questions. Of all the reviews that come out on websites or magazines, most are very positive, we really appreciate the support of the fans and media. Fans on our social net work also wanted us to play their country, which is really awesome! M: You worked with Rob Caggiano on the album: how did this collaboration come about? What did he bring to the record? Jesse: Our manager introduced a few producers to us, and we all decided that if we wanted this album to sound better, we had to get someone who’s really good. So we Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés listened to all the producer’s projects and picked Rob, we liked the rawness he brought to our band and he’s really good at what he’s doing, what can I say, he makes it the best sounding album of our career. M: How different is this record from the previous ones? Jesse: He sounds better ha ha! He’s obviously more straightforward and more brutal. And this time we made the er-hu sound more like the main actor of this story. Every time you hear it you will know how this character Tzing-guan risked his life to guard the homeland and his people. M: Mirror of Retribution is your fifth record, but the band is still a bit unknown here in Europe: how do you explain this? Jesse: We have very big problems with spending a lot of money for touring. I think that’s one of the big problems we have. We need to play more shows, live shows are the best way to show people what we are and what we do. The other problem is we didn’t have a foreign record label until this year. So there was a lot we couldn’t really do out side of our own country. M: The er-hu is very much used as a lead instrument, like a lead guitar: isn’t it sometimes hard to insert parts of a traditional instrument in a basically modern, electric and heavy musical style? Jesse: Yes that’s true, especially on the previous albums, but now it’s not a problem anymore. The only problem now is how we’re gonna make it better. M: What are the band’s lyrics about, and does Freddy still sing them in Chinese? Jesse: With this album, we have both an English version and a “Taiwanese” version, when we tour outside the country, Freddy sings in English, we always write about the myths and the history of Eastern Asia because we’re very much into history stuff, and it’s more natural and closer to us. If we’d write about Satanism that would be very strange for us since it’s not part of our culture. “It’s hard for both in our country and in foreign countries. Although we do what all bands in the world are doing, we have to do like 10 times more. […] So now we have to play louder and scream louder to spread the word.” (Jesse Liu) M: With the new album, the band also completely changed its look. The visual aspect has always been very important for Chthonic, right? What do the new visuals symbolize? Jesse: We always change our looks depending on what the music is saying. This time we’re talking about the serious disaster “228 Massacre” in our history and we added a Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés lot of Taiwanese Taoism cursed words in the lyrics. That’s why Freddy has these symbols on his forehead and CJ has this mask full of scripture. M: The Asian scene is still pretty embryonic these days: how hard was it for you guys to practice your style in Taiwan and spread the word out in other parts of the world? Jesse: It’s hard for both in our country and in foreign countries. Although we do what all bands in the world are doing, we have to do like 10 times more to get people to know what we are doing, and we have to explain to kids for them to understand so they can rock their asses off when they go to a metal show and be involved in what we are talking about. In the rest of the world, we have to do 10 times more to get people to know us as well, since it’s hard for people to see us live or get to know us, so now we have to play louder and scream louder to spread the word. M: What bands influence Chthonic? Jesse: Too many. Emperor, Slayer, Dimmu Borgir, Taiwanese fork singers (that’s Freddy), At the Gates, Pantera, Megadeth, Exodus, and many many more! M: I felt that Chthonic is one of the few Asian bands which actually still retains its Asian roots: how do you manage to do that? Jesse: We want people in the world to know our country to understand what and who we are. We have plenty of beautiful and sad stories around us and we would like the world to know what’s happening to our country. I guess this is why we retain it. M: Now one for Freddy: Jesse and yourself are pretty active politically, you both support Taiwanese independence against the sometimes aggressive attitude of China: can you tell us more about that? Freddy Lim: Chinese government and politicians do all they can to oppress Taiwan. We, citizens of Taiwan, got no other choice but fight against them to protect our free country and democratic society. And in the meantime, China is the biggest monocrat country in the world and also the most dangerous threat for all the eastern Asian countries. So, we believe that fighting against Chinese government is to free all people and nations oppressed by China. We hope one day China will be free and builds up a democratic society which protects human rights and freedom. So we don't have to be concerned about "politics" too much. “We believe that fighting against Chinese government is to free all people and nations oppressed by China.” (Freddy Lim) M: Is the situation between China and Taiwan still tense today? How are both countries and people reacting towards each other? Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés Freddy: The international trade between the people of 2 countries is huge and the citizens of 2 sides work with each other quite often. But China still doesn't allow Taiwan to join most of the important international organizations and still oppresses Taiwan in all the different international sport scenes. And there are still more than 1000 Chinese missiles aimed on Taiwan. M: In a near future, China will probably become the world’s most powerful country: how threatening do you think this can become for Taiwan? Freddy: When a monocrat country gets more and more powerful, it isn’t just a giant threat for Taiwan, but for the whole world. The common values, such as freedom of speech, human right, etc., will be violated and distorted, or we should say, some values have already been violated! Truth is lots of websites and search engines have been forced to help the Chinese government to censor the information and to promise to provide the confidential information of their users to the Chinese government! M: What can we expect of a Chthonic live performance? Jesse: Not just the brutality from a metal band but also a visual enjoyment! M: Has Chthonic often played in Europe? What are some of your favourite countries to play in, and why? Doris Yeh: Our first time playing in Europe was in 2007, we also played in Wacken Open Air that year, and we played the Ozzfest in the US as well. This fall we’ll play 5 shows in the UK from Oct 31. I like to play in Canada the most, the fans there are crazy as hell! And we'll have our second North America Tour end of September, just can't wait! “When a monocrat country gets more and more powerful, it isn’t just a giant threat for Taiwan, but for the whole world.” (Freddy Lim) M: How did you, personally, discover metal? And when did you start playing bass? Doris: I play piano since I’m 5 years old. My father is a bass player too. In my childhood, when I played piano, my father would play bass beside me sometimes. When I got into high school, I was dreaming to have a band, so I found some members to form a rock club in school and we also had a metal band at the same time. I chose to play bass because I could take this instrument for free at home! M: If you had to choose only one, what would be the album which made you fall in love with music (not necessarily metal)? Doris: I think that must be the album ( ) of Sigur Rós. Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés M: I saw you were featured in FHM magazine in November 2008: are you doing any modelling besides music? Doris: No, that’s just a chance. Like when I acted in a movie: I don’t take it as a job but as an interest to get more experiences in life. M: Final question: what would be your all-time favourite top-3 albums? Doris: 1. Metallica: Master of Puppets 2. Sigure Rós: ( ) 3. NIN: The Downward Spiral M: All right Doris, thank you very much for this interview, I leave you with the last words for our readers… Doris: Thank you, and hope to see you in Europe soon! Publié par Rock'N'Balls sur www.rocknballs.com | Tous droits réservés