Historique horloger du Val-de-Travers

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Historique horloger du Val-de-Travers
HISTORIQUE HORLOGER DU VAL- DE -TRAVERS
Les prémices de la longue aventure horlogère dans le canton de Neuchâtel sont
datées de 1650 déjà, grâce au savoir-faire incomparable de Daniel Jean-Richard, à
qui l’on peut attribuer l’introduction de la fabrication de la montre dans la région. La
maîtrise de l’horlogerie est étroitement liée à la dextérité développée par les artisans
locaux pour la fabrication d’outillages variés, l’industrie du fer étant active dans la
vallée dès la haute antiquité.
Dans le Val-de-Travers, c’est à Fleurier que l’on fabriqua les premières montres et
c’est au talentueux David-Jean-Jacques-Henri Vaucher que l’on doit son
introduction en 1730. Ferdinand Berthoud, né à Couvet en 1727, contribua au
rayonnement de l’horlogerie du Val-de-Travers grâce à son génie réputé pour la
construction de chronomètres de marine.
En 1800 déjà, dix à douze fabricants horlogers étaient établis à Fleurier, qui devint la
localité principale pour l’horlogerie de montres et pendules de taille réduite. En 1820
l’introduction de la montre chinoise par les Bovet donna une vigoureuse impulsion au
commerce horloger, détenteurs en exclusivité de l’importation horlogère en Chine.
Vers 1840, les maisons Vaucher frères, Dimier frères, puis Juvet frères furent
également spécialisées dans la fabrication de montres chinoises.
L’extraordinaire prospérité horlogère du Val-de-Travers est étroitement liée à la
renommée acquise par l’Ecole d’Horlogerie de Fleurier ouverte en 1851. En 1874,
Georges Piaget fondait sa société à La Côte-aux-Fées. La poursuite de son idéal
d’une horlogerie de grande qualité réussit à rendre son entreprise pérenne.
En1890, Fleurier comptait une trentaine de maisons horlogères exportant
principalement leur garde-temps (outre la Chine) vers l’Egypte, la Turquie, les EtatsUnis, l’Angleterre, l’Espagne et la France.
La naissance de Charles-Edouard Guillaume en 1861, à Fleurier, va bientôt
bouleverser l’horlogerie de précision. Brillant physicien, il fut lauréat du Prix Nobel en
1920. Il est l’auteur de la découverte capitale de l’ « Invar » puis de l’ « Elinvar », deux
alliages de nickel et d’acier, permettant d’éviter les pertes de précisions dues à la
dilatation du fer, matériau utilisé aujourd’hui encore dans la fabrication du spiral.
A la même époque, une fabrique d’ébauches est fondée à Fleurier par l’association
Jéquier-Petit Pierre. En 1915, trois fabriques fusionnent sous la raison sociale « Fleurier
Watch Co » étendant ses affaires dans les cinq continents.
En 1930 on recensait plus de trente entreprises horlogères dans le Val-de-Travers.
Les crises successives de la fin des années trente, puis celle des années soixante-dix
touchent de près le tissu industriel horloger du Val-de-Travers. Pourtant, le savoir-faire
ne se perd pas et dès le milieu des années soixante-dix Parmigiani Fleurier installe ses
ateliers à Fleurier. La marque Bovet Fleurier renaît en 1989, donnant un nouvel élan à
son prestigieux passé, suivi de l’installation de Chopard Manufacture SA à Fleurier en
1996. Vaucher Manufacture Fleurier SA, société sœur de Parmigiani Fleurier est
inaugurée officiellement en 2003.
La création de la certification Qualité Fleurier naît d’un acquit historique riche en
savoir-faire et sans conteste prédominant dans l’évolution économique de la haute
horlogerie suisse.