Pierre Mongin fragilisé de la RATP | L`Opinion
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13/09/13 Pierre Mongin fragilisé à la tête de la RATP | L'Opinion Accès abonné de Irène Inchauspé Voir Modifier Justice Pierre Mongin fragilisé à la tête de la RATP Cas d'école : Peut-on rester à la tête d'une entreprise publique lorsqu'on est soupçonné de détournement de fonds publics ? Publié le jeudi 12 septembre à 18h38 Par Irène Inchauspé, Journaliste @iinchauspe Les faits - Le patron de la RATP a été mis en examen pour « détournement de fonds publics » dans le cadre de l'enquête sur le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Un des syndicats du groupe demande sa démission immédiate. Les nuages s'accumulent sur la tête du PDG de la RATP. Pierre Mongin, l'ancien chef de cabinet d'Édouard Balladur à Matignon, a été mis en examen jeudi pour détournement de fonds publics par les juges enquêtant sur le financement de la campagne présidentielle de l'exPremier ministre en 1995. Il conteste cette mise en examen, « infondée et illégale », selon son avocat, qui entend contester ces poursuites devant la chambre de l'instruction. Nouvelle mise en examen pour Nicolas Bazire Le numéro deux du groupe LVMH, qui était à l'époque directeur de la campagne d'Edouard Balladur, a également été entendu jeudi par les juges. Déjà mis en examen pour « complicité d'abus de biens sociaux » et « recel d'abus de biens sociaux » dans le volet principal de l'affaire Karachi, il l'a été cette fois pour « complicité de détournement de fonds publics ». Pierre Mongin, en charge des « fonds spéciaux » au cabinet d'Edouard Balladur, était le seul à pouvoir distribuer de l'argent en espèces, mais nie les avoir utilisés de façon occulte. Les juges financiers Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke semblent accorder davantage de crédit au témoignage de René Galy-Dejean, l’ancien trésorier de campagne de Balladur, qui accuse Pierre Mongin de lui avoir donné des espèces (trois millions de francs en petites coupures) au lendemain du premier tour. « Nous demandons immédi atement la démission de Pierre Mongin de son poste de PDG de la RATP», nous indique Mourad Ghazli, responsable juridique du syndicat SA RATP. Ce syndicat est aussi à l'origine de l'ouverture, en 2013, d'une enquête préliminaire pour « favoritisme », qui vise directement Pierre Mongin, dans l'affaire du renouvellement des rames de RER A. Les conditions de l'attribution du contrat à Alstom avaient été s évèrement épinglées dans un rapport de la Cour des comptes publié en 2012. Les sages de la rue Cambon soupçonnaient entre autres la direction de la RATP d'avoir dissimulé le prix réel de rames à son conseil d'administration pour faire passer la proposition d'Alstom. Là encore, Pierre Mongin nie en bloc. « La plainte déposée est totalement infondée, a indiqué le groupe en mai 2013. C'est la raison pour laquelle la RATP et son PDG ont déposé plainte pour dénonciation calomnieuse.» Le groupe explique ainsi que le parquet, donnant suite à sa plainte, devait examiner le sujet dans sa globalité. Troisième affaire qui empoisonne la vie du PDG, le scandale de la gestion du comité d'entreprise par la CGT, qui a provoqué, en juin 2013, une descente de la brigade financière au Comité régie d'entreprise de la RATP à Bagnolet. Pierre Mongin pourra-t-il, dans ces conditions, rester à la tête de la RATP ? S'il devrait recevoir le soutien des autres syndicats, il ne prendra peut-être pas le risque de se rendre à la fête de l'Humanité, où il devait, le 14 septembre, participer à un débat sur « le droit à ADMIN l'accès au transport pour tous en Ile de France. » www.lopinion.fr/12-septembre-2013/pierre-mongin-fragilise-a-tete-ratp-3943