Pelages des toros et autres caractéristiques rapides (en
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Pelages des toros et autres caractéristiques rapides (en
Pelages des toros et autres caractéristiques rapides (en espagnol francisé) On part de l’hypothèse qu’il n’y a que trois types de couleurs : Noir, Blanc, Colorado Certains auteurs n’en admettent que deux : Noir (caractère dominant) et colorado (récessif). On remarquera une corrélation avec la robe de certaines races de chiens comme les setters anglais (race Laverack) chez lesquels on retrouve le noir (blue belton), le jaune (lemon), et le tricolore (correspondant au sardo chez les toros). Les setters irlandais étant roux (feu en langage canin) se conjuguant aux colorados. Le tableau de Don Miguel décline avec acuité, les teintes Les Noirs seront soit azabache (brillant, mais quand on ne précise rien, en disant simplement negro, par défaut, c’est en fait negro azabache que cela sous entend), zaino (mat), mulato (tirant un peu vers le brun), tostado (pain grillé, un peu brûlé). La traduction littérale de azabache est « noir de jais », couleur que l’on retrouve aussi sur les épaulettes du traje de luz ou sur ses parements lorsqu’ils sont noirs (ils peuvent aussi être d’or, d’argent, voire de couleurs mélangées). Les colorados seront castaño (couleur bruns châtaigne), tout simplement colorados (roux ou rouges), en passant du plus foncé au plus clair par retinto, rubio, jijón, melocotón (pêche tendance abricot) A partir de jabonero (savon), on est dans les teintes de la rubrique blanche, barroso (couleur de marais, de boue, rare mais splendide), Chaque teinte a ses nuances, ses taches, et ses accidents. Ce qui donne à la finale, un impressionnant dictionnaire qu’il serait fastidieux de feuilleter tant les avis sont partagés et hélas, quelquefois contraires, un peu comme les lectures de blasons en héraldique ! A connaître simplement les précisions suivantes, les plus habituelles • pour les robes : Bragado (ventre décoloré, si le blanc va jusqu’au poitrail il devient corrido), burraco (les taches blanches sont plus irrégulières sur la partie inférieure du corps), berrendo (grandes taches sur pelage blanc, au moins le quart de la surface du pelage), les chorreados ont des bandes verticales partant de l’épine dorsale vers le ventre, de deux types : « en morcillo », coulures tigrées plus claires sur une robe foncée, en général du roux sur du noir, donnant l’allure de boudin, ou « en verdugo », contraste contraire au précédant, à savoir tigrage fonçé sur un pelage clair, en général coulures noires sur du colorado. Salpicado (piqueté en clair sur du foncé), albardado (marque caractéristique et foncée rappelant la selle de l’âne en général sur du colorado), • Pour ce qui est des accidents sur la tête : le mufle d’une autre couleur donne bociblanco, bocidorado, bocine(g)ro . Si la tete entière est d’une autre couleur plus fonçée jusqu’au cou = capirote, si la tache se prolonge jusqu’au morillo, il devient capucino, comme un moine qui porte la cagoule foncée pour se cacher la tête. Un front presque blanc est careto, juste une tache blanche en triangle sur le frontal est lucero, idem mais d’autre couleur est lunar. Un colorado est ojo de perdiz si le contour de l’œil est décoloré. Ojinegro si la paupière est noire comme un coquard. Si la touffe de pois du sexe est blanche, le toro est meano. • En gros, le reste : si la queue (le fouet en français, ainsi nommé chez les chiens) a au moins une moitié de blanche, il sera coliblanco. Calcetero s’il est chaussé d’une autre couleur (une seule balzane suffit à l’être). Si une longue ligne d’une autre couleur suit l’épine dorsale, il est listón. • Pour les cornes, le vocabulaire est immense. Le pitón est l’extrémité, une des trois parties de la défense (dans l’ordre depuis le bout vers la racine : pitón, pala, cepa, cette dernière étant le plus près de la boîte crânienne). Trop de monde confond cuerno et pitón. Une extrémité peut être escobillada (de quelques escobilles, une corne peut partir en plumeau ou en poireau, stade ultime de l’explosion de l’extrémité) sans que le toro soit impropre à la lidia mais une corne cassée avant l’entrée en piste est tout aussi rédhibitoire qu’un toro mogón (pointes émoussées ou arrondies) ou zurdo (une corne beaucoup plus petite que l’autre, ce terme a le même sens que gaucher en ce qui concerne le torero), ces deux derniers défauts faisant refuser le toro à sa reconnaissance. A connaître : veleto (le toro idéal de Bilbao), gacho (cornes vers le bas, gros défaut), cornalón (grosses cornes), astifino (pointues et effilées), cornivuelto (vers l’intérieur et si le défaut est prononcé, il devient brocho, en pince de crabe), playero (latérales, cornes devenant très droites comme les vaches indiennes) Le comportement du toro en piste fera l’objet d’une autre étude sur « ce qu’il ne faut pas ne pas savoir ». Juste une remarque. Est noble un toro qui est franc dans sa charge en ne s’occupant que du leurre. Par extension, ce mot a perdu (tout du moins dans la langue de Molière), son sens premier et on parle maintenant d’un toro noble lorsqu’il consent à tourner avec allégresse autour du torero, en ayant la capacité de tracer des figures du type point d’interrogation, -voire des huit- dans un sens puis dans un autre. C’est, de fait, une nouvelle caractéristique qui se voudrait héréditaire que l’on a insufflée à la race qui ne possédait que deux spécificités essentiellement génétiques (la bravoure et le trapio) pour en avoir dorénavant trois. La noblesse peut en fait être considérée comme la forme la plus sophistiquée de la bravoure, qualité dont la dénomination provient de « bravo », sauvage, en espagnol, alors qu’un toro brave n’est pas forcément sauvage ni féroce, mais a juste une capacité naturelle à défendre son territoire lorsqu’un intrus vient s’y immiscer. Et cela peut être le torero ! Le toro bravo a un sentiment (complexe ?) naturel de supériorité dans le respect de son territoire et il peut lutter jusqu’à la mort pour en défendre l’intégrité car il se sent alors provoqué et répondra prestement à toute sollicitation. Ainsi, par voie de conséquence, et au sens étymologique du terme, Monseigneur Toro ne peut être noble sans être brave. Et la bravoure se juge essentiellement à la pique. Le débat est donc ouvert sur ces (ses ?) bases…… Denis Guermonprez