Le Marcheur - Association Royale des Marches Folkloriques de l
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Le Marcheur - Association Royale des Marches Folkloriques de l
ASSOCIATION DES 1 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE ASSOCIATION Editorial DES MICHEL PIERARD, PRESIDENT MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Le Marcheur de l'Entre-Sambreet-Meuse Revue trimestrielle éditée par l'Association des Marches Folkloriques de l'Entre-Sambre-et-Meuse (association reconnue par le Ministère de la Communauté Française sous le N° 21/252/1). Internet : www.multimania.com/amfesm Abonnement 2001 250 F au délégué de votre Compagnie ou au compte 000-0384902-06 de l'AMFESM à Gerpinnes. Réclamations et changements d'adresse : André SAINTHUILE Rue de la Paix 4A 6200 CHATELET Tél. et fax 071 39.23.91 Textes et photos A envoyer à : Michel PIERARD Rue du Calvaire 27 6120 HAM-SUR-HEURE Tél. 071 21.64.21 Marc BLAIMONT Rue de la Damejelle 19 5150 FLOREFFE Tél. et fax 081 44.58.52 Imprimerie GUILLAUME Rue de Moncheret 26 6280 ACOZ Tél. 071 50.10.43 Fax 071 50.46.73 Le contenu et photos se rapportant aux articles n'engagent que leurs auteurs. Parution Mars • Juin Septembre • Décembre Imprimerie Guillaume S.A. 6280 Acoz P aru en 1972 à l'instigation de l'Association, le livre «A l'Heure des Tambours et des Fifres» nous propose dans son introduction diverses interprétations du verbe «Marcher». Les traditions de notre sol de Sambre-et-Meuse sont nombreuses. Le touriste et le folkloriste sauront s'y intéresser et tenter de découvrir l'âme profonde d'un peuple accueillant et sincère. Parmi ces traditions, les Marches militaires occupent sans conteste la place d'honneur. «Marcher», pour les gens de l'Entre-Sambre-etMeuse, a une autre signification que «changer de place». «Marcher», c'est revêtir un costume d'un autre âge. «Marcher», c'est évoluer derrière les tambours et les fifres. «Marcher», c'est porter des fusils d'époque. «Marcher», c'est faire parler la poudre. «Marcher», c'est vivre et faire revivre d'anciennes traditions. «Marcher», c'est un prestige. «Marcher», c'est surtout et enfin rendre les honneurs. J'y ajouterai, c'est aussi faire la fête à la manière de nos vieux Wallons, chez qui une piété sincère a toujours fait bon ménage avec la joie de vivre ! Mais certainement pas à n'importe quelle condition. «Faire la fête», c'est d'abord et avant tout se respecter soi-même par une tenue appropriée dans les rangs, c'est également respecter les officiers qui se dévouent pour la réussite de la prestation, c'est respecter l'autre, qui est à côté de soi et parfois tellement différent, c'est respecter le public qui est venu nous admirer, c'est enfin respecter les convictions de chacun. Alors, la fête sera bien réussie ! Bonne Marche ! Bonne fête ! Bonne ducasse ! ❏ Photo de couverture : Silenrieux - Marche Sainte-Anne 1998 ASSOCIATION DES 2 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Nous réalisons Le Marcheur depuis plus de 40 ans SOCIETE ANONYME Rue de Moncheret 26 • 6280 ACOZ Tél. 071 501 043 • Fax 071 504 673 E-mail : [email protected] CHATELET-CENTRE Place du Perron 7 6200 CHATELET Tél. 071 380 155 Fax 071 402 453 www.fortisbank.com Solid partners, flexible solutions ASSOCIATION DES 3 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Qu’est-ce que le folklore ? ... et parlons de nos Marches, qui sont folkloriques MICHEL RANWEZ C ’est par cette question et une recherche très poussée que Joseph Delmelle débute son «guide du folklore permanent en Belgique». (1) Pour le dictionnaire, le folklore est la science des traditions et usages populaires, tandis que la tradition est assurée par la transmission, d’âge en âge, de faits aussi divers que la vie elle-même. Mais Marcel Thiry observe que «l’extrême morcellement en patelins industriels ou ruraux très proches les uns des autres, le développement très rapide qui favorisa la Belgique au XIXe siècle, et particulièrement la Wallonie industrieuse, le brassage de populations dû à cette prospérité ont effacé grandement, dans la vie courante, les pratiques de la tradition. Qu’est-ce que c’est, la tradition ? Assez paradoxalement, c’est non pas ce qui nous a été livré du passé, et par conséquent conservé, mais au contraire ce qui est perdu pour la vie pratique, et n’est sauvé que dans la mémoire. Ainsi en est-il du moins dans un pays en transformation incessante, en proie au besoin quasi maniaque de remplacer le vieux qui n’aura pas le temps de vieillir». (2) C’est ce qui fait dire aux Jumétois, sur un mode humoristique : «ce qui se fait une année à la Madeleine, entre dans la tradition l’année suivante». (3) Albert Marinus nous fait toutefois remarquer que le «vrai» folklore a besoin de notoriété et d’authenticité; naturellement, seule l’ancienneté peut lui conférer ces deux qualités. Certains spécialistes considèrent comme «folkloriques» les faits issus d’une tradition ayant un siècle au moins. C’est beaucoup car la vie, l’évolution des moeurs, l’organisation de la société doivent intégrer le phénomène de l’accélération du temps, qui ne donne plus au «vieux» le temps de vieillir. Quant à René Meurant, il oppose l’attitude des folkloristes historisants, qui ne considèrent que l’aspect historique des faits, à celle des folkloristes sociologues, pour lesquels importe l’intensité de la participation humaine aux manifestations du folklore, que celui-ci soit traditionnel ou récent, voire éphémère. Il estime qu’il faut associer les deux points de vue, car les faits tant anciens qu’actuels ont des motivations identiques, mais adaptées à l’évolution et aux circonstances. A ce stade de ses recherches, Joseph Delmelle conclut : «le folklore s’identifie à la vie et à l’homme; le folklore est donc essentiellement dynamique et procède principalement, mais non exclusivement, de la tradition». Robert Arcq comprend que «celui qui voit la Madeleine pour la première fois soit quelque peu déconcerté par son aspect inhabituel... L’habitué des Marches d’Entre-Sambre-et-Meuse qui n’entend que fifres et tambours, et qui ne jure que par sapeurs et grenadiers, (suite page suivante) ASSOCIATION 4 QU’EST-CE QUE LE FOLKLORE ? est surpris par cet éclatement de couleurs et de fanfares, par cette variété d’uniformes... Chaque année voit des naissances, des disparitions et parfois même des résurrections. La Madeleine est un exemple de folklore vivant, en constante évolution, qui ne se limite pas à une époque ou à une région.» A côté de ce folklore dynamique, riche d’animation et de couleurs, il y a bien entendu un folklore statique : monuments, édifices, chapelles, sources, fontaines, arbres, pierres, statues..., ce que la Région Wallonne appelle «notre petit patrimoine populaire». Il y a les musées. Il y a aussi les croyances, rites, superstitions, dictons, recettes, chants, légendes, sobriquets... A ce qui est, répond ce qui fut; et Marcel Thiry enchaîne : «le sourire que nous avons pour ces façons de vivre qui furent celles de nos ancêtres, de nos parents, parfois de notre jeunesse, et qui ne sont plus les nôtres, c’est le sourire au plus intime et au plus réel de nousmêmes, c’est par ce sourire que nous avons connivence avec le plus profond de notre être.» Au folklore dynamique s’ajoute le folklore statique. L’un et l’autre aident à livrer la clé d’une région, l’un et l’autre aident à comprendre tous les coins et recoins de la vie de l’homme en société, depuis sa base familiale jusqu’à son plus haut sommet communautaire, qui est national, voire international et même universel. Mais revenons au folklore de notre région avec nos Marches militaires et folkloriques. DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE (suite de la page 3) Roland Marchal a dit l’essentiel : «ce n’est pas un folklore d’emprunt mais une tradition multiséculaire qui se transmet de génération en génération, où les éléments religieux et profanes se confondent dans une dignité totale et le respect des convictions de chacun.» (4) Ce folklore-là, on ne le vit plus que chez nous. Jean Lefèvre explique : «nos anciens avaient un sens de la fête que nous avons perdu, sauf dans l’Entre-Sambre-et-Meuse car sa «Jeunesse» a tenu bon, elle qui constitue les compagnies de la garde bourgeoise dans les villes et des milices rurales dans les campagnes, un véritable service public. La fête est un tout. La fête est l’affaire de tous; la «Jeunesse» l’organise et la conduit par délégation de l’autorité officielle. C’est une pratique très catholique non seulement d’honorer les Saints et le Sacrement par des prières mais, en même temps, et dans le même cortège, de tirer des salves en leur honneur. C’est décorer la procession que d’y mettre les jeunes hommes avec leurs tambours et leurs fifres, ou d’y introduire des géants... C’est la fête qui coupe les jours semainiers. Comme tout le monde, les géants en sont bien contents et ils dansent... Comme Goliath d’Ath ou Argayon de Nivelles, ils se marieront et toute la famille sera de la procession. Pour frayer le passage d’une procession, au milieu d’une foule rieuse et houleuse, quoi de mieux que nos chevaux-jupons ou «godins ou godets» qui, sous prétexte de mettre de l’ordre, et avec mille pitreries, donnent aux spectateurs de rudes coups de leur derrière en carton. Quoi de plus gai que ces hommes sau- ASSOCIATION DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE vages tout verts, tout feuillus ? On joue des jeux processionnels où l’élément comique ne manquera pas de s’introduire... La procession finie, c’est la ducasse : on mange, on boit et on danse. Après les vêpres, le seigneur local ouvre le bal; si le seigneur ou le mayeur font défaut, le rôle en revient au curé. C’est partout table ouverte. Il est inimaginable que quelqu’un puisse rentrer chez soi avec un soupçon de faim ou de soif. C’est pourquoi les petites «gouttes» vont toujours par deux ou multiple de deux : «Vous n’allez tout de même pas repartir sur une jambe». Et si la fête est morte, qu’on la brûle ou qu’on l’enterre ! On fait le raclot, c’est-à-dire «ce qui clôt». On symbolise le monde à l’envers : on marche à reculons, on tient les fusils crosse en l’air, il n’y a plus de chefs et l’on chante : «Soit dans les champs, soit dans la plaine Nous suivrons notre capitaine Pour boire un coup, il ne dira jamais non Vive le dernier peloton.» Chacun sait bien jusqu’où il ne faut pas aller trop loin, et si cela survient, on corrige ; les clercs connaissent bien leurs ouailles, et les ouailles leurs clercs.» Quand Joseph II puis les sansculottes interdisent nos vieilles fêtes, la «Jeunesse» d’Entre-Sambre-etMeuse résiste. En 1815, quand Guillaume d’Orange, le calviniste, veut séparer ce mélange de sacré et de profane, la «Jeunesse» d’EntreSambre-et-Meuse résiste. Après 1830, malgré l’opposition d’un évêque de Namur peu éclairé, la «Jeunesse» d’Entre-Sambre-et-Meuse résiste et se remet à marcher. Les 5 Marcheurs d’Entre-Sambre-etMeuse ont gardé le sens de la fête qu’avaient nos vieux Wallons, chez qui une piété sincère a toujours fait bon ménage avec la joie de vivre. C’est ce que rappelle, dans nos Compagnies, le drapeau de la Jeunesse : un folklore authentique et séculaire. ❏ (1) Joseph Delmelle : Guide du folklore permanent en Belgique -1974. Edition Rossel-Bruxelles. (2) Jean Lefèvre : Traditions de Wallonie-1977. Préface de Marcel Thiry, secrétaire perpétuel de l’Académie. Collection Marabout-Verviers. (3) Robert Arcq : El tour dèl Mad’lène - 1993. Imprimerie provinciale - Jumet. (4) Roland Marchal : Gerpinnes au folklore authentique et séculaire «Le Marcheur» n° 159 de mars 2001. ASSOCIATION DES 6 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Aux Mascarades Ouvert de 14 à 18h30 le samedi de 10 à 16h fermé le mardi et dimanche. Pantalons et gants blancs Plumets - Képis - Bérets Costumes complets pour tous les Marcheurs (sur commande) Jupes et tissus pour cantinières Imperméables transparents Galons - Dentelles - Flambeaux... Sur les Marchés 188 • 5621 HANZINNE • Tél./fax 071 503 973 SA ENTREPRISE DE TOITURES • ZINGUERIES & CHARPENTES Depuis 1976 Charpentes traditionnelles et fermettes préfabriquées Tous recouvrements ardoises ou tuiles avec isolation tous types Neuf ou restauration Plates-formes • Petites maçonneries Agréé à la prime pour rénovation Service dépannage • Devis gratuit Rue des Bruyères 42 • 5640 BIESME Tél. et fax 071 728 510 ASSOCIATION DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE La Saint-Roch : Fête et Passion PIERRE-JEAN FOULON * L a Saint-Roch est plus qu’un défilé d’hommes en armes, plus qu’une vénération de reliques sacrées, plus qu’un répertoire de gestes rituels et de pratiques traditionnelles. La Saint-Roch thudinienne est une fête ! Elle se rattache et se compare, au-delà des frontières et des temps, au-delà de la diversité des mythes et des célébrations, au Carnaval de Rio ou au Mardi gras à Binche, au Corrobori australien ou au Nouvel An babylonien, à la Semaine Sainte de Séville ou aux Saturnales de l’ancienne Rome. La Saint-Roch, ce sont trois journées de fête au cours desquelles une collectivité locale, livrée à la création et à l’expression spontanée, s’exalte à travers l’image réelle ou mythique, réelle ou mystique, d’un patron tutélaire. La Saint-Roch, ce sont trois journées pendant lesquelles une communauté retrouvée s’organise dans le nécessaire désordre de la fiction et du jeu, dans le salutaire rapprochement des contraires. La Saint-Roch, ce sont trois journées vouées à la vénération et à la transgression, au respect et à l’effervescence, au grandiose et au burlesque. C’est la fête, faisant alors de la ville de Thuin un lieu où la vérité sociale se dévoile et s’affirme, où l’agitation et le recueillement justifient et favorisent, pour l’an, l’idée de «cité» et 7 de «muraille», renforcent et galvanisent la présence symbolique d’un «beffroi». Moment suprême d’identification et d’enthousiasme communautaires, la Saint-Roch possède ses caractéristiques propres. - Son occasion : la vénération du saint patron de la localité qui, diton, écarta jadis le fléau de la peste. - Son expression : la Marche, c’est-àdire une procession religieuse escortée par des soldats en armes chargés de rendre les honneurs. - Ses corrélats : messes, retrouvailles, réceptions, ducasse, feux d’artifice, gueuletons, bals... La Marche est en apparence l’affaire de quelques-uns, les processionnaires que l’on regarde défiler; en réalité elle est l’affaire de tous car le public se mêle intimement aux Marcheurs. La Marche, proche en sa nature profonde, des représentations médiévales, théâtre collectif où créateurs, acteurs et spectateurs se fondent en un seul corps exalté moins par le jeu que par la réalité communautaire qu’il exprime. La Saint-Roch de Thuin est un mélange de rites et de divertissements, un amalgame de célébration et de dérision; comme toute Marche de l’Entre-Sambre-et-Meuse, elle est bien ce «fait social total où tout est fête pendant le temps de la fête». (F.A. Isambert) ❏ (*) Conservateur de la Bibliothèque précieuse du Musée royal de Mariemont. Plusieurs essais consacrés à l’art, à l’ethnographie et au livre de bibliophilie. Poète. Plusieurs prix littéraires. ASSOCIATION DES 8 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Le saviez-vous ? Dédicace et ducasse, c’est la fête MARC BLAIMONT C haque paroisse a son église qui, avant d’être mise en usage, doit être solennellement «dédicacée» par un évêque. Cette dédicace se commémore annuellement par une fête dont la procession est le centre. C’est la «Grande Fête de la Paroisse» et la dédicace est devenue la ducasse, en wallon «dicauce». Si une seconde fête est organisée en l’honneur du patron de la paroisse, on l’appellera «li p’tite dicauce». Des fêtes d’une bonne longueur ! Ou nos fêtes wallonnes dérivent des festivités religieuses, ou elles ont été intégrées dans le calendrier de l’Eglise. Or toute vraie fête se prépare la veille (vigile), se célèbre à jour fixé et se prolonge un ou deux jours : ce qui donne un triduum = trois jours. Le lundi est donc festif, comme les lundis de Pâques et de Pentecôte. C’est l’origine de tous ces termes : lundi férié, lundi de ducasse, lundi perdu, jour du raclot... Une «Grande Fête» peut se clore parfois le huitième jour, c’est l’octave. ❏ Pascal Vankerkoven, major de la Compagnie Sainte-Rolende de Joncret, et Emmanuelle Fiévez se sont mariés religieusement le 15 juillet 2000. Leur petite fille Emeline a été baptisée le même jour. ASSOCIATION DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE 9 Yves-Marie Maclet, tambour de la Compagnie Sainte-Rolende de Joncret, et Sandra Lejeune se sont mariés le 8 juillet 2000. Emmanuel Maclet, fifre de la Compagnie Sainte-Rolende de Joncret, et Nancy Sainthuile se sont mariés le 26 août 2000. Le corps d’office de la Marche Sainte-Rolende de Joncret souhaite beaucoup de bonheur à ces trois jeunes couples. ASSOCIATION DES 10 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Service traiteur - Plats à emporter - Mariages - Communions - Lunchs - Barbecue... (pas de droit de bouchon) PRIX SPECIAUX AUX COMITES, CLUBS, MARCHEURS Rue de Dinant 37 - 6280 GOUGNIES - Tél./fax 071 504 116 Rue de l’Estroit 9a - 5640 METTET - Tél. 071 729 482 ASSOCIATION DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Portait d’un «aîné» Lucien SAINTHUILE Marcheur depuis 1922 Enregistrement audio et rédaction du texte RENE GHEYS Q : Qui êtes-vous, cher Lucien ? Je suis né à Acoz, le 28 avril 1920. Mon père, Eugène Sainthuile, est ouvrier-grutier à Sambre et Moselle et ma mère, Palmyre Collart, femme au foyer. J’ai une soeur aînée. Mon parrain est un voisin, Amour Gérard, c’est lui qui me donne l’AMOUR des Marches; dès l’âge de deux ans et demi, lors de la Saint-Roch et SaintFrégo, il me confie à Joseph Jauniaux qui porte le drapeau de la Jeunesse d’Acoz. Je fréquente l’école communale et ensuite le Collège des Jésuites de Charleroi, mais à 13 ans, bouleversé par la mort de mon père, j’abandonne toute scolarité. Ma 11 mère me punit et je vais graisser les wagonnets aux Sablières Grégoire, avant d'entrer aux Usines de Moncheret à Bouffioulx. Je prends conscience de mon erreur et je réagis : je suis les cours de comptabilité, de dactylographie et de langues à l'Ecole Industrielle de Châtelet, le soir et le dimanche matin, pendant neuf années. J’attrape un esprit commercial et une rigueur de comptable. A 19 ans, c’est le service militaire au 2e Régiment Aéronautique, caserné à Nivelles. Je fais la Campagne des 18 Jours et j’ai la chance de ne pas être «fait prisonnier». En 1941, je rencontre ma future épouse; elle a 18 ans et pour ses parents : «pas question de fréquenter, c’est trop jeune». Nous nous marions le 5 mai 1945. Nous avons trois enfants : André, Monique et Benoît. A ce jour, nous avons aussi deux charmantes petites-filles : Anne et Marie-Pierre qui est cantinière à Acoz. Ce sont les trois générations réunies sur la photo, en compagnie de Frédéric, le mari de Anne. ASSOCIATION DES 12 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE CHAUFFAGE ET SANITAIRE • Installation • Entretien • Dépannage André LOOZE Reconnu par le Ministère de la Région Wallonne Rue de Dinant 41 6280 GOUGNIES (Gerpinnes) ✆ 071 502 438 Dal Cero André Location - Vente - Réparations Tromblons et fusils de Marche Rue des Français 149 - 6200 CHATELET Tél. et fax 071 387 197 après 17 heures ASSOCIATION DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE PORTRAIT D’UN AINE Q : Nous connaissons Lucien Sainthuile – indépendant – dans son magasin Novita de Châtelet. En 1946, je quitte les laminoirs de Moncheret et je deviens comptable, puis représentant chez Fiévet à Châtelineau, grossiste en bonneterie. De 1948 à 1961, je représente la firme Tubor - Tubca de Bruxelles. En 1951, nous nous installons à Fosses-la-Ville où nous reprenons une mercerie : Novelty. C’est ainsi qu’en 1956, je casse le verre à Haut-Vent, pour la place de tambour-major. En 1959, nous créons Novita à Châtelet. Membre de l’Association des Commerçants, j’anime la braderie en 1960, avec une batterie, dans l’espoir de raviver l’esprit des Marches. J’apprends que Michel Polen veut relancer une Marche au Faubourg. Pour éviter tout malentendu, nous nous rencontrons; nous nous unissons et me voilà en 1961 tambourmajor de la Marche Saint-Roch de Châtelet. Aujourd’hui, j’ai pris ma retraite, ici, à Villers-Poterie, où est morte sainte Rolende, pour qui j’ai une grande dévotion, ainsi que pour saint Roch. Q : Parallèlement aux Marches, quels ont été vos engagements associatifs ? A Acoz, j’ai fait partie des scouts. Bien que non musicien, j’aidais la Fanfare Royale dans ses tâches concrètes et administratives. En 1935, je participais à l’organisation du «train-radio» à l’occasion de l’Exposition Universelle de Bruxelles. 13 (suite de la page 11) A Fosses, j’ai été secrétaire du Syndicat des Propriétaires. A Châtelet, j’ai toujours aidé l’Association des Commerçants; j’ai même été son président pendant quatre ans. Q : Dressons une espèce d’inventaire de vos prestations de Marcheur. - Acoz : de 1922 à 1999. Officier des Voltigeurs en 1948 et tambourmajor en 1958. - Haut-Vent : de 1956 à 1998, soit six Saint-Feuillen comme tambourmajor et une septième comme «officier libre» vu mon état de santé. - Châtelet : de 1961 à 2000, soit 35 Saint-Roch comme tambour-major et 5 en «officier libre» des Artilleurs. - Liberchies : seize Saint-Pierre en tambour-major. - Villers-Poterie : une dizaine d’années en sapeur. - Par sympathie pour les corps d’office et par amour des batteries, j’ai remplacé le tambour-major à Sart-Saint-Laurent en 1957, ainsi qu’à Beignée pour la fête du Bienheureux Richard. Bref, cela fait 79 années de présence dans les Marches et quelque 60 prestations au poste de tambour-major, sans compter les obligations dues à l’Association. Quant à ma fidélité, elle est éternelle. Q : Des choix difficiles : 1) Votre plus beau souvenir ? Ma première prestation en tambour-major, lors de ma première Saint-Feuillen en 1956. Quelle fierté mais quelle peur ! (suite page 14) ASSOCIATION 14 PORTRAIT D’UN AINE 2) La Marche à laquelle vous êtes le plus attaché ? Saint-Roch et Saint-Frégo, à Acoz, mon village natal. 3) Deuxième ou Premier Empire ? Deuxième Empire. Napoléon n’a rien à voir avec nos Marches. 4) Les Hollandaises ou les Françaises ? Les Hollandaises, bien sûr. Q : En votre qualité de tambour-major, parlez-nous de quelques anciens tambouris et fifres qui vous ont marqué. Je me souviens de Vital Anrys qui a fêté ses 80 ans, le lundi de ma première Saint-Feuillen, à Haut-Vent, et de Christian Lambot qui faisait sa première Marche, à l’âge de onze ans. Je pense à Emile Thone de Florennes, mon «Premier Tambour» de toujours, un homme remarquable, gentil, aux coups de baguettes précis et justes, à la cadence invariable. Je pense aussi à Louis Delbart de Pry, à Fernand Fiévet de Biesmerée, à René Bertulot de Gerpinnes, trois grands pédagogues qui ont formé de nombreux et brillants élèves. J’ai connu Florent Mathieu, dit «Le Cage», qui voulait m’apprendre à tambourer. Emile Derenne de Villers n’avait pas son pareil pour créer l’ambiance. Roger Blaimont de Biesmerée était connu dans toute l’Entre-Sambre-etMeuse. Le premier fifre avec qui j’ai marché s’appelait Louis Wolf, dit «Bonni», de Haut-Vent. Notre louageur de Gerpinnes, Robert Simons était un fifre très recherché, il nous a même représen- DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE (suite de la page 13) tés aux Etats-Unis. Mais n’oublions pas Fernand Mathieu, aussi dit «Le Cage», frère de Florent, qui fut le premier à «mettre des notes sur les airs de fifre», imité en cela par son élève, le talentueux Maurice Dumont, un de mes amis intimes. Vous devez savoir qu’auparavant, selon la tradition, le fifre jouait de façon stridente et sans note, comme le faisait Roger Laffineur de Gougnies, et comme le font encore aujourd’hui les Maclet, à Joncret, à Laneffe, à Hemptinne, à Chastrès... Moi ça me plaît beaucoup. Q : Selon vous, quelle est la batterie type ? Avec 6 tambours et un fifre, habitués à jouer ensemble, c’est suffisant. Pourquoi ces batteries de 15 ou 18 tambours avec 4 ou 5 fifres ? C’est inutile et il est impossible de réaliser l’accord parfait. Cela fera sûrement beaucoup de bruit mais au point de vue musical, j’ai des doutes. Voici d’ailleurs une anecdote concernant Acoz. Le tambour-major, Fernand Tamine, ne voulait que 3 tambours et aucun fifre. Pourquoi ? Il n’avait pas l’occasion de jouer des solos, car le Chef de Musique, Jules Brasseur, interprétait quatorze «pas redoublés», depuis le Sartia jusqu’à l’église de Gerpinnes. Q : Que pensez-vous des grosses baguettes ? Rendons aux gilles ce qui appartient aux gilles. Je pense que la plupart des «tambouris» aux grosses baguettes recherchent surtout la ASSOCIATION DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE puissance de frappe et non la finesse musicale. Rien ne remplacera les baguettes d’ébène, aux glands allongés, pour marquer les nuances, la touche personnelle dans les doublages. Q : Parlez-nous de la création de l’Association. L’idée est du Major René Hamels, originaire de Gerpinnes, tambour dans nos Marches et Major à l’Armée. Il m’en parle déjà lors de la Saint-Feuillen en 1956. Il me relance en 1958 et voici ce qu’il m’écrit : «Les Marches devraient former une fédération. Pour mettre la question sur les rails, un premier contact des tamboursmajors des principales Compagnies préparerait le terrain. Si la chose vous intéresse, pourquoi ne réuniriez-vous pas ces quelques camarades? Vous les connaissez tous ! A la rigueur on prendrait les tambours-majors des Compagnies qui ont été à Bruxelles, à l’Exposition». Avec l’aide du Docteur Cuisenaire de Thuin et de Roland Rodelet d’Ham-sur-Heure, deux réunions ont lieu au château communal du Bourg, les 5 et 23 juin 1959, mais les résultats sont maigres. Hamels s’adresse dès lors au Docteur Joseph Wauthy de Fromiée qui organise une troisième réunion à Gerpinnes, le 12 juillet 1960; trente et un délégués sont présents et forment un comité provisoire qui étudiera les futurs statuts. C’est le 17 septembre 1960, à Florennes, que ces statuts sont adoptés et que le premier Comité-Directeur est élu; j’en deviens le trésorier et le resterai pendant trente-cinq ans. 15 Q : Quelles ont été les principales réalisations de l’Association ? D’abord le bulletin, ensuite le drapeau. Il y a le monument des Marcheurs à Thuin et les 6 motifs d’évocation artistique des Marches à Gerpinnes. Il y a aussi le musée, le trophée, le souper et l’assurance en RC des comités et des hommes. Pour aider les Marcheurs à respecter les traditions, on a imprimé 2 disques et plusieurs livres. Pour favoriser la relève, nous avons intéressé les enfants par des concours de dessins et de rédactions. Les jeunes tambours et fifres reçoivent leur premier képi. Partout où c’est possible, nous montons une exposition qui rappelle la richesse de notre folklore. N’oublions pas nos participations lors d’événements importants : fêtes patronales - Fêtes de Wallonie anniversaires royaux - centenaire de drapeaux. … Q : Et le bulletin ? Dès la première Assemblée Générale, à Thuin en 1960, le président Joseph Wauthy souhaite un trait d’union entre tous les Marcheurs. Nous réalisons péniblement les trois premiers numéros : le premier chez Ernotte-Lamy à Châtelineau avec 1.500 exemplaires, les deuxième et troisième chez Lamolle à Gosselies. Faute de temps, le Docteur me demande d’assurer pleinement la rédaction de la revue. Je vais trouver mon ami Georges Guillaume, le père de Jules et d’Alain. Notre imprimeur a une réaction de (suite page 21) ASSOCIATION DES 16 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Rectificatif : Lieutenant-Colonel Pierre DARDENNE Membre fondateur et ancien adjudant de la Marche N.-D. de Lumière de Virelles décédé à l’âge de 50 ans Robert PIRMEZ Officier payeur de la Marche Saint-Jean de Mettet décédé le 17 mars 2001 âgé de 60 ans Michel DEFLEUR Adjudant-Major Général de la Marche Saint-Feuillen de Fosses-la-Ville décédé le 9 avril 2001 âgé de 57 ans Olivier MICHAUX Zouave de la Marche Saint-Nicolas de Maison-Saint-Gérard décédé le 21 janvier 2001 âgé de 22 ans ASSOCIATION DES 17 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Joseph dit «Jo» FELIX Tambour dans les Compagnies de l’Entre-Sambre-et-Meuse décédé le 31 mai 2001 âgé de 55 ans Eric DUMONT Zouave de la Marche Notre-Dame de Bon Secours de Nalinnes décédé le 3 mars 2001 âgé de 22 ans André GOUVERNEUR Sapeur de la Marche Notre-Dame de Walcourt décédé le 12 octobre 1999 âgé de 60 ans Joseph TOUNQUET Sapeur de la Compagnie Saint-Pierre de Biesmerée décédé à l’âge de 50 ans ASSOCIATION 18 DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE ASSOCIATION DES 19 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Marche Saint-Jean - Mettet Le décès de Robert Pirmez VICTOR DELACROIX A Mettet, le comité de la Marche Saint-Jean organise également, depuis sa création, le Grand Feu de Mettet-Centre. C’est le samedi 17 mars dans la matinée de cette manifestation que nous apprenions le décès de notre secrétaire, atteint d’une maladie aussi foudroyante qu’impitoyable. Robert, attaché au folkore de son village natal, avait rejoint le corps d’office en 1978 en qualité de portedrapeau. Il occupa cette fonction pendant 20 ans, avant de reprendre la place d’officier-payeur laissée libre en 1998. Fosses-la-Ville Le décès de Michel Defleur EMILE DAMANET I l est des circonstances douloureuses dans lesquelles il devient bien pénible de remplir un devoir; celui qui m’incombe en ce jour m’attriste profondément. C’est en proie à une profonde émotion que je viens, au nom de notre Marche Saint-Feuillen, adresser un suprême adieu à l’homme que la mort a si prématurément ravi. Les éminentes et solides qualités de Toujours présent lors de nos manifestations et de leurs préparatifs, Robert était également délégué principal de la Marche Saint-Jean auprès de l’AMFESM et membre actif (trésorier) dans le comité regroupant les Marches de l’entité de Mettet. Après notre adjudant en 1997, notre ancien officier-payeur en 2000, le comité de la Marche Saint-Jean perd son troisième membre important en la personne de Robert Pirmez. L’hommage dû à son rang lui fut rendu par ses camarades lors de ses funérailles à Bois-de-Villers. Après Fernand Romain et Jean-Pierre Dardenne, c’est le troisième Marcheur décédé cette année. c’est beaucoup, c’est beaucoup trop ! ❏ son caractère, sa nature franche et loyale lui avaient valu l’estime et la sympathie de tous. Animé du noble désir de se dévouer, il faisait partie de l’Etat-Major depuis le 19 novembre 1966; désigné par l’assemblée en qualité d’Adjudant-Major Général le 20 avril 1984; nommé Trésorier le 13 février 1996; titulaire des Médailles de Saint-Feuillen pour 8 participations à la Marche Septennale, dès 1998; Médaille des Vétérans de l’Association des Marches pour 50 années de participation, le 23 septembre 2000. Palmarès peu commun! (suite page suivante) ASSOCIATION DES 20 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE LE DECES DE MICHEL DEFLEUR Je me souviens encore de son enthousiasme lorsqu’il accueillit sa nomination d’Administrateur-Trésorier; il allait pouvoir, me disait-il alors, dans l’esprit qui était le sien, travailler, plus activement à la qualité, la prospérité, la grandeur de l’œuvre identique accomplie par son père, le regretté Jacques Defleur qui nous quitta en 1984. Le destin ne lui a pas permis de réaliser jusqu’au bout tout son généreux programme. La mort impitoyable a moissonné trop jeune, l’homme sur le cercueil duquel nous nous inclinons tous respectueusement. Terrassé par un mal qu’il n’a pu maîtriser, qui a pu avoir raison de sa résistance et de sa volonté de vivre, de vivre pour les siens, il s’en va dans la plénitude de sa force. C’est donc en proie à une bien douloureuse émotion que j’adresse un dernier adieu à l’ami sincère, à l’administrateur rigoureux, à l’homme sociable que nous condui- (suite de la page 19) sons aujourd’hui à sa dernière demeure. Et puisque, en ma qualité de Collègue, j’ai le pénible devoir de prononcer ces quelques mots aux obsèques de l’un de nos plus dévoués collaborateurs, je tiens à adresser à sa veuve, ses enfants, si douloureusement éprouvés, l’hommage de notre sincère sympathie. Puisse la part que nous prenons au malheur qui les frappe, être un adoucissement à leur cruelle douleur. Au nom de tous les sociétaires de la Marche Septennale, au nom d’une déjà ancienne et solide amitié, à l’excellent collaborateur que je perds, je t’adresse, mon cher Michel, le dernier adieu de tous ceux et celles qui t’ont connu et dans le cœur desquels tu continueras à vivre par le souvenir. ❏ BULLETIN SOCIAL Rue Renkin 35-37 - 4800 VERVIERS - Tél. 087 293 610 - Fax 087 293 637 Depuis 50 ans, pour des milliers d’abonnés répartis dans tout le pays, le BULLETIN SOCIAL «épluche», défriche et commente, chaque quinzaine, à peu près tout ce qui s’écrit en Belgique. Du moniteur à la revue de quartier, en passant par les documents parlementaires, revues professionnelles, organes d’associations, circulaires administratives, etc..., c’est plus de 200 publications que le BULLETIN SOCIAL dépouille, analyse et restitue à ses lecteurs en un langage toujours clair et accessible dans un temps record. Voulez-vous en savoir plus ? renvoyez-nous votre adresse et vous recevrez, sans engagement, quelques spécimens du BULLETIN SOCIAL. Abonnement annuel (22 numéros) : 2.710 FRANCS BELGES TVA COMPRISE ASSOCIATION DES 21 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE PORTRAIT D’UN AINE (suite de la page 15) Marcheur et sacrifiant sa marge bénéficiaire tire le quatrième numéro. Dès avril 1963, le septième «Marcheur» devient trimestriel et compte un tiers de publicités, un tiers de textes et un tiers de photos. Georges est critique et attentif. Nous dégageons un bénéfice qui permet le paiement des primes d’assurance. Notre souci est d’améliorer sans cesse la présentation et le contenu. Je peux compter sur des chroniqueurs érudits, des folkloristes passionnés et des historiens locaux : le professeur Joseph Roland - Léopold Bertrand d’Hanzinne - Jean Marcelle de Gougnies - André Collart de Biesmerée - Gabriel Thibaut de Jumet et bien sûr Roger Golard de Walcourt avec sa «Chronique des Marches Passées». Je me demande ce que serait devenu «Le Marcheur» sans l’aide de ces personnes. Je tiens à les remercier et à leur rendre hommage, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué et qui contribuent encore à sa rédaction, son impression, sa diffusion, aux annonceurs, et à tous les responsables des Compagnies qui collectent les abonnements, chaque année. Lucien ajoute : «Je vis toujours mais malheureusement, pour des raisons de santé, je ne marche plus.» Q : Une dernière anecdote ? Lucien réfléchit. Madame Sainthuile intervient : «Peu de temps avant notre mariage, je lui ai demandé d’arrêter de marcher. Il m’a répondu que je pouvais en faire mon deuil et que tant qu’il vivrait, il marcherait.» « Puisque nous disons de notre épouse qu’elle est notre moitié, nous devrions avoir le droit de nous marier deux fois pour savoir au moins ce qu’est une femme entière ». Q : En conclusion, pouvez-vous nous révéler deux de vos convictions profondes, qui seront aussi deux raisons d'espérer. Je suis convaincu que «tant qu’il y aura des jeunes Marcheurs dans nos rangs et qu’il existera des Jeunes Compagnies, la relève sera assurée». Enfin, demandons aux tireurs d’être prudents et aux officiers d’être vigilants. Une Marche est une fête pour tout le monde, un moment de bonheur qu’on ne peut pas gâcher par un stupide accident. Nous remercions Lucien et Madame Sainthuile. Nous admirons plusieurs œuvres d’art que Lucien a acquises ou reçues au cours de ce qui est, un véritable apostolat. ❏ Interview réalisé le 18 mai 2001. Entre homme et femme ! (Pierre-Jean Vaillard) ASSOCIATION DES 22 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE ècle i s n u ' d s u urs e Pl h c r a M s de au service Costumes militaires MAISON LECLERCQ Rue des Ecoles 14 • 5651 TARCIENNE Tél. 071 213 824 • Fax 071 218 197 ARMURERIE Henri FUSILS DE MARCHE - TROMBLONS - AMORCES ET POUDRE Rue de Philippeville 104 • 6120 NALINNES Tél. 071 215 033 • Fax 071 220 665 (1km après le rond-point du Bultia - direction Philippeville) Location de fusils de Marche et tromblons • Ba ïo • Sa nnettes bres • Bri quet s Fabrications de : • Tromblons • Fusils • Haches pour sapeurs ASSOCIATION DES 23 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Et ce fut la 29e Marche Saint-Hubert ! MICHELINE DUFERT * L e premier week-end de septembre voit revenir le temps de la fête à Loverval. Au Try d’Haies, au Chéniat, au «Village», dans les rues, dans les maisons, cela se sent : les Marcheurs de saint Hubert sont attendus, le temps de chausser bottes et guêtres, de sortir les étendards, d’assembler les troupes... Le samedi, lors de la sortie du corps d’office, c’est au son des fifres et sous les roulements des tambours que «le Village» inaugure officiellement sa nouvelle «Place Brasseur». A cette occasion, les Compagnies prennent à nouveau possession de cet endroit symbolique : c’est sur cette très ancienne place qu’a lieu la remise des médailles commémoratives et que se trouve la tribune pour la rentrée. Les tambours et les fifres sont l’âme et le rythme de la Marche mais c’est la Fanfare d’Hanzinne qui donne le ton, avec ses airs populaires et son émouvant «Ave Maria». Emotion toujours quand pour la première fois à Loverval, s’élève, solennel, l’appel des Compagnies par les «Veneurs de SainteMarie-Madeleine», sonneurs de cors dans la plus belle tradition. La Jeune Compagnie précède les aînés. Accompagnée de sa batterie et sous les couleurs de son drapeau, elle reçoit les honneurs pour ses 25 ans d’existence. C’est l’occasion pour les officiers d’encadrement, d’inaugurer de nouveaux costumes et de baptiser le canon réalisé par Monsieur Gérard Collart de Châtelet. La Jeune Compagnie fut créée sous l’impulsion de Madame Josée Masset qui la dirigea pendant de nombreuses années. Madame Marylin Sohy en reprit le commandement par la suite. Depuis quelques années, la Jeune Marche est menée par une équipe dévouée et dynamique (Nicole Sohy, Catherine, Anne-Laure, Francine et Valérie) sous la houlette d’Anita Deglas. Ces quatre jours de fête de la SaintHubert sont le temps des retrouvailles, le temps de l’amitié, tant pour les Marcheurs qui se reconnaissent dans les rangs que pour les Lovervalois, lors des moments forts de la Marche que sont la rentrée du saint, le bataillon carré et la marche aux flambeaux, ou lors des soirées sous chapiteau, en particulier celle du lundi appelée à juste titre «Soirée Lovervaloise». Et l’on attend avec impatience, cette année, la trentième fête et Marche Saint-Hubert. ❏ (*) passionnée d’histoire locale et collaboratrice au journal «Le Petit Lovervalois». Des grenadiers de la Saint-Hubert 2000 ASSOCIATION DES 24 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Restaurant & le Sambre Meuse TOUS NOS PLATS A EMPORTER : - 10 % Grillades Pizzas aius feu de bo Face à l’église de Gerpinnes Tél. 071 502 659 E t s S i m o n s - Te n r e t LOCATION DE COSTUMES MILITAIRES Rue E. Jacques 1 - B-6280 GERPINNES Tél. et fax 071 501 372 Magasin ouvert de 9 à 12h et de 13 à 19h Le samedi jusqu’à 17h - Fermé le dimanche ASSOCIATION DES 25 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE La décharge SELON JOSEPH ROLAND (*) T irer est une manière de saluer, de manifester sa joie et de rendre les honneurs. Un vaisseau de guerre salue en tirant une ou plusieurs salves de ses canons. Dans nos campagnes, on manifeste sa joie en tirant les «campes» à l’occasion d’un mariage, et le nombre de coups est un indice de sympathie ou de générosité des mariés; semblablement on tire le canon pour annoncer la naissance d’un prince et, pendant la guerre on fête une victoire par des salves d’artillerie. Enfin, lorsqu’un soldat meurt en service commandé, le piquet d’honneur tire une salve au moment où la bière est descendue dans la fosse. Chez nous, le feu de mousqueterie est l’épisode essentiel pour les Marcheurs. L’instant est pathétique quand les tireurs déployés en tirailleurs, fusil chargé, doigt sur la gâchette, observent les évolutions du major et s’apprêtent, au commandement de «feu !» à accomplir le rite essentiel de leur éphémère existence, en exécutant avec ensemble un feu de salve. «Qué bèle dèchârge !» murmure-t-on dans la foule. On exécute - chaque Compagnie à tour de rôle - une décharge à tout arrêt important de la procession, en face d’une église, d’une chapelle, d’un reposoir; de même aussi en face de la maison d’un dignitaire que l’on veut honorer, dans l’espoir d’en recevoir un pourboire. Ordinairement chaque Compagnie exécute une salve sous le commandement de son chef, mais on peut aussi réunir plusieurs Compagnies en un immense carré et faire le «bataillon carré», les tireurs étant tournés vers l’intérieur où sont les chefs et les reliques. Alors, c’est généralement le plus ancien des majors qui est invité à prendre le commandement. Il arrive que le major offre le sabre à une personnalité de marque. Ainsi, en 1930, les Compagnies de la Marche Sainte-Rolende étaient exceptionnellement groupées en bataillon carré dans la cour du château d’Acoz, où l’on célébrait le souvenir d’Octave Pirmez. Le petit-fils de M. le Baron Maurice Pirmez commandait la Compagnie d’Acoz; il vint, se conformant aux traditions du pays, présenter le sabre au roi Albert Ier, qui crut bien faire en refusant. Nos mandataires politiques carolorégiens ne se font pas prier, ils connaissent la mentalité de leurs électeurs et ne tiennent point à leur déplaire. Il existe une troisième manière de rendre les honneurs, c’est l’exécution d’un feu de file. Ceci se passe notamment à Fosses lorsque, les reliques de saint Feuillen étant rentrées dans la collégiale, la procession terminée, chaque tireur vient rendre un suprême hommage au pied de la statue qui domine le porche, en déchargeant son arme. A Walcourt aussi, on connaît le feu de file. Le dimanche suivant la Trinité, la Compagnie de Walcourt assiste à la grand-messe et escorte la procession du saint Sacrement. L’après-midi, elle va faire un feu de file à Cupidon, c’est-àdire à une pierre qui a de vagues traits d’un homme et qui est encastrée dans le mur de soutènement de la terrasse entourant l’église; la tradition lui conserve le titre de «plus ancien citoyen de Walcourt». ❏ (*)Extrait de «Escortes Armées et Marches Folkloriques» - 1973. Collection «Folklore et Art Populaire de Wallonie» - volume 4. ASSOCIATION DES 26 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Walcourt Le tir à Cupidon ROGER GOLARD D ans «Le Marcheur» n°11 de décembre 1963, l’Adjudant Fernand Ernotte décrivait «le tir à Cupidon» ; il terminait son article en se demandant à quoi rimait cette tradition par laquelle, en tirant leur feu de file, les Marcheurs enterrent la Trinité.(*) Peut-être n’avait-il pas lu ce que Jules Vandereuse écrivait en 1909 dans «Le Pèlerinage à Notre-Dame de Walcourt» : «il est vraisemblable que le clergé de Walcourt n’aura pas consenti à ce que ceci (le feu de file) s’accomplisse devant la statue de la Vierge qui est à l’intérieur du porche et que, par suite, les honneurs auront été portés sur Cupidon, le plus ancien citoyen de Walcourt». Mais qui est donc ce Cupidon (on dit Cubidon à Walcourt), d’où vient-il ? Dans «Le Marcheur» n°49 de septembre 1973, je rappelais le texte de Jules Vandereuse et je notais : «Le parvis de la basilique de Walcourt se prolonge par une sorte de chemin de ronde, soutenu par un mur de pierre. Dans ce mur, à quelques mètres du pied de l’escalier, l’observateur peut remarquer une pierre sculptée, dont le relief montre la silhouette floue d’un personnage sans jambes». Se basant sans doute sur le nom que lui attribue la tradition, Joseph Urbain, dans «Walcourt à Quatre Vents » admet que cette statue pourrait en effet être celle du dieu de l’amour. Par contre, dans un article paru dans «La Nouvelle Gazette», le 18 juillet 1998, C. Christophe écrit : «on y découvre dans le mur de soutènement du parvis de la collégiale, une femme en position assise qui ressemble à s’y méprendre à cette «mater» que l’on peut voir au Musée Rolin à Autun, et qui doit être une déesse de la fécondité et de l’amour». Cette allusion à la fécondité avait en tout cas, un prolongement dans un rite auquel, au siècle dernier, aucune jeune mariée ne voulait se soustraire : à la sortie de l’église, à la fin de la messe de mariage, on présentait à cette jeune épousée un verre d’alcool qu’elle buvait d’un trait avant de le briser au pied de la statue. Cette tradition est pratiquement tombée en désuétude et ce n’est que très rarement, qu’elle est remise en honneur dans une famille de Marcheurs. Par contre, ce qui est encore vivant, c’est celle notée par Jules Vandereuse et rappelée par Joseph Roland, dans «Les Marches Militaires de l’Entre-Sambre-et-Meuse» : le tir à Cupidon. En quoi consiste-t-il ? Auparavant, après la procession du saint Sacrement, l’après-midi, la Compagnie parcourait les rues de la ville, y faisant moult décharges chez les autorités et «mécènes» ; elle terminait sa journée en défilant devant la statue de Cupidon à qui un feu de file était dédié ; celui-ci terminait la journée. Actuellement, la Compagnie n’effectue plus cette démarche de la même façon, pour la bonne raison que, l’après-midi, les pelotons se disper- ASSOCIATION DES 27 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE sent pour rendre visite à l’un ou l’autre «supporter». Toutefois, la plupart des Marcheurs ont à coeur de terminer leur journée, soit en groupe, soit individuellement, en tirant leur dernier coup de feu à Cupidon, en guise de clôture de la fête. Veillons donc à ce que cette tradition ne se perde pas, que les membres du corps d’office y pensent et invitent l e u r s «hommes» à y participer c h a q u e a n n é e . De même, pourquoi, dans les familles de Marcheurs, n’essayerions-nous pas de remettre en honneur la visite des j e u n e s mariées, venant casser le verre d’alcool à Cupidon ? (*) Voir aussi le n° 109 pp. 23 et 27. Par versement de la somme de 650 F (600 F + 50 F de frais de port) au compte 260-0259101-83 de l’asbl MUSEE DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L’ENTRE-SAMBRE-ET-MEUSE CD en vente au prix de 600 F Contact : André SAINTHUILE Rue de la Paix 4a - 6200 CHATELET Tél. 071 39 23 91 ASSOCIATION DES 28 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE B U R E A U D E C O U R TA G E COLLIN-PAREZ ASSURANCES - PRETS - PLACEMENTS TARIF AUTO TRES AVANTAGEUX POUR LES MARCHEURS DE L’ENTRE-SAMBRE-ET-MEUSE DE PLUS DE 30 ANS Rue Marin 3 - 6200 CHATELET Tél. et fax 071 387 654 d n a lF am New sourire Avec le et la qualité il e u c pour ac our servir p Textil es Nous vous proposons ! nos articles de textiles de tous âges pour le JOUR comme pour la NUIT Pulls - Pantalons - Jupes Pyjamas - Robes de nuit Chemisiers - Sous-vêtements… Articles de literie - Etc… Sans oublier ! 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ASSOCIATION DES 30 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE E lectricité M.j. scri INSTALLATIONS • TRANSFORMATIONS PARLOPHONE Jacques MAUDOUX Quartier de la Fontaine 11 • 5620 Hemptinne (Florennes) Tél. 071 666 052 • Fax 071 668 520 LOCATION CHEVAUX pour Marches folkloriques NOMBREUSES REFERENCES GENARD Jean-François Manège de Falisolle Rue Merlot 87b 5060 FALISOLLE Tél. & fax 071 77 33 03 ASSOCIATION DES 31 MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE Il est des nôtres... JACQUES MANSY M anneken Pis a sa tenue de Marcheur de l’EntreSambre-et-Meuse. Le ketje est «Petit Officier» sous le drapeau de la Jeunesse. Le petit Julien est devenu l’ambassadeur de notre folklore, au cœur de l’Europe. En effet, le samedi 2 juin, en prélude aux festivités de la Pentecôte, la Marche SainteRolende de Gerpinnes, forte des délégations de ses onze Compagnies locales, est allée rendre les honneurs au plus célèbre «gamin de Bruxelles» et lui a offert son 639e costume. Cette cérémonie est le résultat d’une parfaite collaboration entre les autorités de la Capitale représentées par le premier échevin Henri Simons, l’Ordre des Amis de Manneken Pis emmené par Guy Loiseau et Dominique Deville, commissaire gerpinnois au folklore, soutenu par le bourgmestre Roland Marchal. Sur la plus belle GrandPlace au monde, les Marcheurs ont effectué une parade ponctuée par une salve tonitruante. Après une brève séance acadé- mique devant sa statue, Manneken Pis recevait officiellement son uniforme taillé sur mesure et offert par la famille Simons. Madame Suzanne Tenret, veuve de notre regretté Robert Simons, et ses enfants Fabienne et Philippe ont été particulièrement applaudis et chaleureusement congratulés par tous les Marcheurs. Mais attention ! Voici le petit Julien exprimant sa fierté à sa façon. Gare au jet ! Cela peut aller loin … Oh ! C’est de la «Cuvée Gerpinnoise». ❏ ASSOCIATION 32 DES MARCHES FOLKLORIQUES DE L ' E N T R E-S A MB R E ET MEUSE La Marche Sainte-Rolende de Gerpinnes-Centre s’était rendue à Bruxelles à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1958. On y reconnaît l’adjudant Robert Dargent et le sergentsapeur Lucien Demonté. Marche Saint-Eloi de Laneffe après 1945; le sergent-sapeur Georges Gilmaire avec ses cinq fils : Emile, Ernest, Fernand, Jules et Oger, ainsi que son petit-fils Georges. (Photo transmise par Fabian Gilmaire de Stave)