Discours de Monsieur le Maire de Bois d`Arcy Philippe BENASSAYA

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Discours de Monsieur le Maire de Bois d`Arcy Philippe BENASSAYA
Discours de Monsieur le Maire de Bois d’Arcy
Philippe BENASSAYA
Célébration de l’Armistice du 8-Mai 1945
Vendredi 8 mai 2015
Madame la Sénatrice,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Mesdames et Messieurs les représentants de la Police nationale et des
sapeurs pompiers,
Mesdames et Messieurs les Présidents et Membres d’Associations
d’Anciens Combattants,
Mes chers amis,
Nous sommes réunis ce matin pour célébrer le 70ème anniversaire de la
capitulation de l’Allemagne nazie et donc de la fin de la guerre en
Europe.
Nous avons, comme vous le savez, accordé une importance particulière
à cet événement capital de notre Histoire.
Pour l’occasion, les 3 villes de Bois d’Arcy, Saint-Cyr l’Ecole et
Fontenay-le-Fleury ont mutualisé leurs énergies et leurs actions pour
cette commémoration.
Cette mutualisation, qui témoigne de la très bonne entente entre nos
communes, est nécessaire dans les périodes difficiles que nous
traversons. Je voudrais, à ce titre, remercier Bernard Debain, maire de
Saint-Cyr l’Ecole, Sonia Brau mon binôme au Conseil départemental et
Richard Rivaud, maire de Fontenay-le-Fleury.
Je rappelle que ces commémorations du 8 mai 1945 ont commencé
hier soir à Bois d’Arcy et s’achèveront dimanche prochain par un très
beau défilé, le matin, de véhicules de la seconde guerre mondiale, au
départ de Fontenay jusqu’à Bois d’Arcy.
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Ainsi, il y a 70 ans, se terminait officiellement la seconde guerre
mondiale.
Une guerre atroce qui a ensanglanté l’Europe, le monde.
Une tragédie encore présente dans toutes nos mémoires qui a fait plus
de 60 millions de morts, dont une majorité de civiles.
Pendant 6 ans, le monde a saigné, du sang de ses hommes et de ses
femmes qui ont donné leurs vies pour sauver la liberté.
Notre pays a connu l’une des plus grandes tragédies de son Histoire.
Avec ses drames personnels, ses tragédies humaines, ses souffrances
indicibles, mais aussi ses sursauts d’espoir et de courage au premier
rang desquels l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle qui a sonné
la révolte de la France contre la barbarie. Un appel en forme de point
de départ de la résistance française à l’envahisseur.
Alors que la France est totalement écrasée, trahie par la grande
majorité de ses dirigeants et de ses plus hauts militaires, trahie par une
classe politique qui, dans l’ensemble, a préféré Vichy, par lâcheté, par
peur, voire par intérêt personnel ou pour pactiser avec l’ennemi ;
lui le Général de Gaulle a exhorté nos compatriotes à reprendre le
combat en leur donnant ce qui leur manquait : la flamme de l’espoir.
La France est à genou, livrée à une bande de capitulards qui l’a livrée à
des envahisseurs sanguinaires, à des collaborateurs sans pitié et à des
pillards, profiteurs de la guerre. C’est dans ce contexte de trahisons,
qu’un homme, seul, condamné à mort par contumace par ses mêmes
capitulards, s’est levé pour dire non !
Il s’est levé seul contre tous. Il a eu raison seul contre un système
dépassé, finissant. Parce qu’il incarnait le mouvement contre
l’immobilisme ; le courage contre le conservatisme ; la modernité
contre le déclin.
Que serions-nous devenus s’il ne s’était pas levé ?
C’est bien le général de Gaulle qui a remis la France debout. Et avec lui,
des milliers puis des millions d’hommes et de femmes, de toutes
classes sociales, de toute confession et de toute origine, croyants ou
agnostiques, qui ont brandi l’honneur de la France.
Non la résistance de la France n’était pas l’affaire d’un clan ou d’un
parti, comme on a essayé de nous le faire croire, à tort, pendant des
décennies.
Non, la résistance de France était plurielle et elle a commencé le 18
juin 1940 ou le 11 novembre 1940 avec la manifestation sous l’Arc de
Triomphe de jeunes lycéens et étudiants, presque du même âge que
nos élus du Conseil municipal des Jeunes que je salue ce matin.
Partout ensuite sur le territoire et au-delà de nos frontières, des
hommes et des femmes ont bravé tous les dangers, surmonté toutes
les peurs pour défendre la liberté, notre liberté.
Méditons aujourd’hui le message de courage du général de Gaulle et
de tous ces résistants contre la lâcheté et la résignation.
Méditons leur message contre la propagande du renoncement et de la
fatalité.
Si nous commémorons chaque année le 8 mai 1945, c’est pour ne pas
oublier ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour nous.
C’est aussi pour transmettre à nos jeunes générations le flambeau de la
Mémoire. Car il n’y a pas de nations libres sans l’impérieux devoir de
Mémoire.
C’est enfin pour bien comprendre notre tragique passé afin qu’il ne se
reproduise pas. Parce que le pire est toujours possible.
Il y a quelques mois, nous avons connu le pire. Comme le retour d’une
bête immonde venue nous frapper en plein cœur. Nous avons failli être
foudroyés par tant de haine raciste et de violence barbare.
Mais nous avons su nous lever pour rejeter de toutes nos forces cette
sauvagerie d’un autre siècle.
Toute notre Histoire est faite de sursaut héroïque pour défendre notre
liberté. Comme cette « Liberté guidant le peuple », le fameux tableau
d’Eugène Delacroix, où l’on voit cette Marianne dénudée qui brandit le
drapeau tricolore sur les barricades de Paris.
Périclès a dit : « Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté
sans courage ».
Restons vigilants.
Rien n’est définitivement gagné. Ne baissons jamais la garde. Les
marchands de haine sont toujours là, tapis dans l’ombre, prêts à
frapper de nouveau.
Depuis 1945, les ennemis ont à plusieurs reprises changé. Mais les
objectifs sont les mêmes : abattre notre civilisation qui repose sur la
liberté et la démocratie, le respect des opinions, l’égalité hommefemme, la solidarité envers les plus faibles.
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Nous devons sans cesse apprendre de notre Histoire. Ne jamais oublier
les leçons du passé.
Mais ces leçons ne sont pas toujours bien apprises. Les provocations
dans les écoles contre notre laïcité, contre l’enseignement de la Shoah,
les relents nationalistes et xénophobes, le sectarisme, gangrènent
notre société. Il y a comme un « vent mauvais » dans notre
République. Il y a beaucoup de haine.
N’ayons pas peur de cette haine. Soyons fermes. Ne transigeons pas
avec nos valeurs. Ne laissons pas croire aux ennemis de la liberté que
nous sommes faibles ou compréhensifs.
La république est un bloc, pour paraphraser Clemenceau. Il n’y a rien à
négocier. Restons solidaires, unis et intransigeants pour défendre notre
héritage, notre Histoire.
Devant la montée des périls, les années qui viennent s'annoncent
troubles, inquiétantes mais déterminantes pour l'avenir de notre pays,
de notre continent européen. Ne ratons pas le coche.
Demain, samedi 9 mai, c’est la journée de l’Europe.
L’Europe, c’est notre grande aventure. Certes, avec ses obstacles, ses
lourdeurs, mais c’est notre grande aventure.
La responsabilité qui nous incombe ne se limite donc pas au
témoignage et au souvenir. Non. La responsabilité qui nous incombe
doit nous pousser à l’engagement, à la construction et à l’action pour le
respect inébranlable de nos valeurs.
Paul Valéry a dit après le drame de la première guerre mondiale :
« Nous autres, civilisations, savons que nous sommes mortelles ».
Mais à la fin, j’ai envie de rajouter, nous sommes vainqueurs…
Alors, dans un monde en pleine effervescence, continuons sans relâche
à porter haut nos valeurs de liberté que nos aînés nous ont léguées.
Vive la République !
Vive la France !