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HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:35 Page 1 HTA-INFO L E T T R E D E L A S O C I É T É D ’ H Y P E R T E N S I O N F R A N Ç A I S E A R T É R I E L L E SEPTEMBRE 2009 Numéro 26 Filiale de la Société Française de Cardiologie www.sfhta.org É D I T O R I A L S O M M A I R E Vie de la société SFHTA : Continuité et ambition Analyses Xavier Jeunemaitre, président de la SFHTA Chers Amis, Chers Collègues, Un président en suit un autre, et il n’est pas toujours facile de percevoir pour celui qui a l’honneur d’être élu par ses collègues mais aussi pour eux-mêmes et tous ceux qui participent à la vie de la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA) quels sont les enjeux principaux et actions à mener. Je voudrais ici vous résumer mon état d’esprit. Il se résume en deux mots : continuité et ambition. Continuité d’abord, car le mandat d’un président n’est que de deux ans, ce qui le situe logiquement dans la suite de ses prédécesseurs et dans la longue liste de ceux qui ont donné et donneront un peu de leur énergie et de leur compétence à la direction de la SFHTA. Ambition dans une médecine en mutation constante à laquelle il est nécessaire de nous adapter, d’anticiper dans tous les domaines que sont la production et la diffusion des connaissances, l’offre et la pratique des soins, l’élaboration de recommandations, les sujets de recherche. Les Journées de l’hypertension, en décembre de chaque année, représentent le moment fort de notre Société savante. Elles sont structurées, depuis maintenant plusieurs années, avec le concours sans faille de Michel Beaufils que je tiens à remercier au nom de l’ensemble des membres de notre Société. La continuité sera de mise, avec en particulier la poursuite de l’ouverture aux autres sociétés savantes mais aussi avec l’ouverture des Journées à l’international, initiée par mon prédécesseur, Faïez Zannad. L’ambition est de poursuivre cet effort pour situer la SFHTA comme une des grandes sociétés européennes d’hypertension artérielle. Cette année, une session spécifique a été consacrée aux pays francophones et au partenariat initié en 2008 sous la forme de bourses d’échange avec la Société australienne d’hypertension artérielle ; ces actions seront poursuivies, avec la volonté de créer des liens durables pour toute une nouvelle génération de médecins, d’universitaires et de chercheurs. Le rayonnement de notre Société s’est traduit cette année par l’obtention de l’organisation du Congrès de la Société européenne d’hypertension (ESH) à Paris en 2016. Retenez dès maintenant ce rendez-vous, qui je l’espère, offrira à notre communauté une belle opportunité de faire valoir ses travaux et son savoir-faire auprès de la communauté internationale. La continuité et l’ambition seront aussi de mise pour la production de connaissances et la promotion de la recherche académique, objectifs majeurs de notre Société savante. La SFHTA est exemplaire à cet égard, depuis plusieurs années au travers de partenariats avec des groupes de recherche tels que le Groupe de réflexion sur la recherche cardiovasculaire ou de financements, comme les bourses annuelles de recherche et de subventions de projets émergents. L’ambition sera ici de stimuler le développement d’un réseau de onze et bientôt treize centres d’Excellence ESH en France, coordonné par Pierre-François Plouin. Il s’agit d’une initiative importante et structurante dans laquelle plusieurs chantiers s’ouvrent (harmonisation des pratiques en première consultation, dossier commun partagé, protocoles de recherche clinique communs, etc.). La réussite de ce réseau est un objectif prioritaire. Enfin et malgré une conjoncture fragile, le conseil d’administration a voulu réaffirmer pour trois ans, son soutien financier à la Fondation de recherche en HTA (FRHTA). Créée en 2005, et présidée par Jean-Michel Mallion, la FRHTA est devenue l’acteur clé des grandes initiatives de recherche nationale dans le domaine de l’hypertension artérielle. Je ne pourrai pas entrer ici dans le détail de toutes les autres missions de notre société, qui vont de la pédagogie animée depuis plusieurs années avec beaucoup de succès jusqu’à l’élaboration des recommandations de pratiques en matière d’hypertension artérielle pour lesquelles la SFHTA doit jouer son rôle d’instance scientifique, en particulier vis-à-vis de la Haute Autorité de santé. Je voudrais insister sur un seul point qui est la diffusion des connaissances. L’évolution des technologies justifie un renouvellement en profondeur de notre communication et, en particulier, de notre site Web (www.sfhta.org). L’architecture et le renouvellement de ce site ont été confiés à Nicolas Postel-Vinay, en lien avec la FRHTA et le Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle. Un comité éditorial est chargé de développer de nouvelles rubriques, de mettre à jour les informations pratiques et de recherche, de développer les liens nécessaires pour faire de ce site, « le » lieu d’information et de savoir interactif en HTA. Pour que ce site devienne votre outil, participez à son essor et faites-nous part de vos remarques ! ■ Débat .......................... 2 ................................................ 7 ...................................................... 10 Notes de lecture Initiatives ....................... 11 ..............................................12 Morceau choisi .............................. 14 Nouvelles des sponsors ....... 15 HTA-INFO Éditions Imothep Médecine-Sciences 19, avenue Duquesne – 75007 PARIS Tél. : 01 47 05 84 38 Fax : 01 45 55 84 42 E-mail : [email protected] Web : www.imothep.com Rédacteur en chef: Michel Beaufils Directeur de la rédaction: Nicolas Postel-Vinay Directeur de la publication: Yveline Postel-Vinay Comité de rédaction: Bernard Chamontin, Guillaume Bobrie, Daniel Herpin, Xavier Jeumaitre, Pierre-François Plouin, Jean-Michel Mallion, Bernard Waeber, Faïez Zannad Secrétariat de rédaction: Yveline Postel-Vinay Graphiste: Eve Gillier, Yveline Postel-Vinay © 2009 HTA-INFO. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction, par tous procédés, réservés pour tous pays. Les opinions exprimées dans HTA-INFO ne reflètent pas nécessairement la position de la SFHTA, et n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Titres et intertitres sont de l’éditeur. Iconographie : Imothep Médecine-Sciences. Impression : SH Imprimeurs, 22590 Pordic. Dépôt légal 3e trimestre 2009. ISSN 1276-1362. HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 1 HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 V I E D E L A 5/10/09 13:35 Page 2 S O C I É T É compte rendu de l’assemblée générale Comme chaque année, l’assemblée générale a procédé à l’élection de nouveaux membres, dont quinze titulaires et seize membres associés. Par ailleurs, chaque groupe de travail a fait le point sur ses activités. Voici un résumé du compte rendu de l’assemblée générale qui s’est tenue lors des JHTA 2008. L’intégralité du texte est consultable sur sfhta.org. Composition du bureau Président: Xavier Jeunemaitre Président sortant: Faïez Zannad Vice-président: Xavier Girerd Secrétaire général: Jean Ribstein Secrétaire adjoint: Jean-Michel Halimi Secrétaire scientifique: Michel Beaufils Représentant de l’ESH: Stéphane Laurent Représentant de l’ISH: Gérard London Nouveaux membres titulaires et associés Membres titulaires Jean-Claude Aldigier, CHU Limoge Cosmin Alecu, CHU de Nancy, hôpital de Brabois Jérémy Bellien, CHU de Rouen Jean-jacques Boffa, hôpital Tenon, Paris Fabrice Bonnet, hôp. Anne-de-Bretagne, Rennes Hicham Dib, hôp. Saint-Georges, Liban Pierre Fesler, hôp. Lapeyronie, Montpellier Jean-Barthélémy Gnakamene, Hôtel-Dieu, Paris Gilles Grollier, CHU Côte-de-Nacre, Caen Ari Lieber, Hôtel-Dieu, Paris Laurence Nicolet-Barousse, clinique médicale et pédagogique E. Riot, Paris Bruno Pannier, CH Fréderic-Henri Manès, FleuryMérogis Paolo Salvi, CHU de Nancy, hôp. de Brabois Angelo Testa, E.C.H.O, Nantes Membres associés Ludovic Ahlinvi, CHU Fort-de-France Rachel Billy-Brissac, CHU Pointe-à-Pitre Caroline Freguin, CHU Bois-Guillaume, Rouen Thierry Gombet, CHU Brazzaville, Congo Hafedh Hedri, hôpital Charles-Nicolle, Tunisie Stephane Meo Ikama, CHU Brazzaville, Congo Fayçal Jarraya, CHU Hédi-Chaker, Tunisie Pierre Llaty, cabinet cardiologie, Poitiers Marilucy Lopez-Sublet, hôp. Avicenne, Paris Xavier Luanika, CH Mamoudzou, Mayotte Cyrille Mouyopa, hôp. d’instruction des armées de Libreville, Gabon Caroline Rugale, hôp. Lapeyronie, Montpellier Gabrielle Sarlon, hôp. Timone, Marseille Olivier Steichen, hôp. Tenon, Paris Ghassan Watfa, CHU Nancy Serafin Wojciech, CH Châteauroux Activités des groupes de travail 2008 Groupe BaVaR Coordonnateur Jacques-Olivier Fortrat Groupe Étude du risque CV Coordonnatrice Claire Mounier-Véhier Suite à la refonte du groupe de travail Risque CV-EPP et pédagogie en 2008, la partie EPP du groupe Risque CV a été intégrée au groupe Pédagogie. Le groupe Risque CV conserve son autonomie et prévoit une relance de ses activités en 2009. ■ 2 L’activité du BaVaR est une nouvelle fois marquée par l’organisation de sa réunion scientifique annuelle qui a été conjointe à celle du groupe de travail sur la variabilité de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque de la Société européenne d’hypertension. Cette année, l’European Study Group on Cardiovascular Oscillation s’est joint à cette réunion qui s’est tenue le 23 mai 2008 à Bruxelles. Par ailleurs, au sein de BaVar, une réflexion s’est engagée sur l’aspect clinique à donner au groupe. Effectivement, certaines équipes du BaVar disposent d’une expérience clinique orientée vers l’activité physique ou vers l’hypotension orthostatique (au sens large). Cet aspect clinique pourrait profiter à la Société française d’hypertension. Dans ce cadre, nous avons proposé d’animer un atelier lors des HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 Journées françaises de l’hypertension. Atul Patak a toutefois fait une « mise au point » sur la prise en charge de l’hypotension orthostatique au cours des Journées 2008. ■ Groupe Réflexion pédagogique Coordonnateur Jean-Michel Halimi DIU HTA « présentiel » 2008-2009 : le succès de cette formation s’est confirmé cette année encore avec près de cent candidatures. Près de trente candidats ont été retenus. Les sites d’inscription sont actuellement les universités de Grenoble, Montpellier, Nancy, Paris-Descartes, Poitiers, Toulouse et Tours qui fournissent les enseignants. Les dates des séminaires ontété : — Nancy, 21-22 novembre 2008, responsable pédagogique: P. Rossignol. — Poitiers, 23, 24 janvier 2009, responsable pédagogique: D. Herpin. HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:35 Page 3 V I E D E L A ACITVITÉS — Paris, 13-14 mars 2009, responsable pédagogique: P.-F. Plouin. — Tours, 15-16 mai 2009, responsable pédagogique: J.-M. Halimi. — Fans de l’HTA: Tours, le 14 mai 2009 (avant le 4e séminaire du DIU) D’autres facultés de médecine seront sollicitées dans les années à venir. Les supports pédagogiques et programme sont disponibles sur sfhta.org au format PDF. DIU HTA par e-learning 2008-2009 À présent deux sites d’inscription sont ouverts : Strasbourg et Tours, d’autres le seront dans les années à venir. Désormais le site internet de la SFHTA fait apparaître ce DIU HTA par e-learning. Formation médicale continue (FMC) sur la prise en charge de l’HTA du sujet très âgé Un comité scientifique a été constitué pour élaborer un programme de FMC pratique et interactif sur le thème de l’hypertension du sujet très âgé intitulé « Faut-il prendre en charge l’hypertension du sujet très âgé? », avec A. Benetos, J. Amar, B. Chamontin, O. Hanon, J.-M. Halimi. Ce programme de formation répond à une question de santé publique importante pour laquelle de nouvelles connaissances ont été mises à notre disposition très récemment. La SFHTA souhaite que le plus grand nombre de médecins généralistes puissent bénéficier de cette formation qui se veut proche de votre pratique quotidienne. Elle s’articule sous la forme de soirées FMC mensuelles dans prés de 150 villes françaises d’octobre 2008 à octobre 2009. Ce programme est accrédité FMC par le biais de la SFC (4 points). Projets 2009 du groupe Pédagogique — DIU HTA (rentrée 2009-2010): association avec le DU d’HTA en ligne organisé par Thierry Hannedouche (Strasbourg). — La SFHTA et la Société de néphrologie ont accepté de former un groupe de travail restreint sur le thème « HTA, rein et médicaments antiangiogéniques ». Les objectifs sont d’élaborer une « fiche de bon usage » à destination des oncologues (aucune recommandation n’existe émanant de société savante ou d’institution nationale ou internationale), et de rédiger un document de synthèse plus scientifique indiquant l’état des connaissances, destiné à être diffusé. Publié dans Néphrologie et Thérapeutique (décembre 2008); d’autres publications devraient suivre. — Rédaction de référentiels sur l’hypertension artérielle : quatre didacticiels ont été rédigés sont en cours de validation. Ils seront proposés aux médecins présents aux Journées européennes en janvier 2009. — Établir un projet d’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) dans le domaine de la prise en charge de l’hypertension artérielle. ■ Groupe Épidémiologie Coordonnateur Régis de Gaudemaris, Jusqu’en 2004, l’essentiel de l’activité a porté autour de la cohorte IHPAF et de ses cohortes annexes (PHAG et INAPAG). De très nombreuses publications internationales ont été réalisées sur ces travaux ainsi que des présentations régulières à la SFHTA. Depuis cette période, le groupe Épidémiologie a poursuivi ses études, d’une part, aux Antilles dans le cadre de la précarité et de l’hypertension artérielle, et, d’autre part, autour de la conception et de la réalisation de la cohorte ORSOSA. Cette cohorte vise, chez les soignants issus de sept CHU, à regarder l’impact sur l’hypertension artérielle mais aussi sur la santé mentale, des organisations de travail des infirmières et des aides-soignantes qui se sont largement dégradées depuis quelques années. Cette cohorte associe des compétences en hypertension artérielle, de psychologue, d’ergonome et de sociologue. Les travaux du groupe Épidémiologie ont été financés dans un premier temps par un partenariat avec l’industrie pharmaceutique. Progressivement, ce partenariat est remplacé par des contrats de recherche: contrat avec la CNRACL, avec la Fondation d’hypertension artérielle. Le groupe Épidémiologie regroupe plusieurs unités de recherche : laboratoires EPSP-TIMC, UMR-5525, université Joseph-Fourier à Grenoble, Pr R. de Gaudemaris, Sandrine Caroly, MCU ergonomie, Franck Balducci, statisticien). S O C I É T É DES GROUPES DE TRAVAIL des sept CHU. Parallèlement, les équipes travaillent sur l’exploitation des données recueillies en 2006: validité de structure des questionnaires utilisés, état descriptif de la santé des salariés inclus dans la cohorte. — Étude conduite aux Antilles: analyse des données de la cohorte CONSANT*, qui regroupe, à travers, les centres de santé, l’ensemble des personnes en état de précarité. L’analyse des données porte sur le lien entre l’obésité abdominale et l’hypertension, l’analyse dans cette population particulière entre syndrome métabolique et hypertension artérielle. De même, une étude est en cours sur les croyances en matière d’hypertension artérielle et les comportements induits. Le groupe participe (conseil scientifique) au numéro spécial du Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire consacré à l’épidémiologie de l’HTA, en France. ■ Groupe Évaluation et mesure Coordonnateur Athanase Benetos Objectifs — Contribuer à la diffusion auprès de la communauté médicale des recommandations et des conférences de consensus sur les méthodes de mesure et d’évaluation du risque cardiovasculaire chez l’hypertendu. Ceci comprend les méthodes de mesure de la pression artérielle, d’évaluation de l’état artériel, cardiaque et rénal et les approches d’estimation du risque cardiovasculaire. — Initier des études d’évaluation de la pression artérielle, des paramètres artériels et du risque cardiovasculaire dans des souspopulations d’intérêt (exemple: sujet obèse, enfant, femme enceinte, sujet très âgé, etc.) — Faire l’inventaire des études françaises dans ce domaine et définir des stratégies pour la diffusion de leurs résultats. Travaux programmés ou à programmer en 2008 — Étude clinique: « Impact d’un brassard tensionnel inadapté sur l’évaluation indivi- Rendez-vous sur sfhta.org Activité du groupe en 2008 — Cohorte ORSOSA: 2008 est l’année du deuxième recueil d’informations sur les conditions de travail et l’état sanitaire des 4500 infirmières et aides-soignantes issues documents à télécharger… ✔ DIU-HTA — Les supports pédagogiques. ✔ Consultez la page Épidémiologique HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 3 HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 V I E BOURSES D E L A 5/10/09 13:35 Page 4 S O C I É T É ET SUBVENTIONS duelle et collective du contrôle tensionnel en automesure ». Il s’agit d’un projet proposé et coordonné par le Pr J.-J. Mourad. Ce projet a été discuté et validé lors des deux réunions du groupe en 2007 et lors de la manifestation du mois d’octobre 2007. Le Pr Mourad est chargé du démarrage de ce projet. — Écriture d’un (ou plusieurs) document(s) de synthèse sur les méthodes utilisées pour l’évaluation des différents paramètres artériels dans le cadre des travaux de recherche clinique, du bilan artériel réalisé dans des centres spécialisés, du bilan artériel en médecine de ville. Il s’agit de documents pratiques fondés sur des recommandations, mais également sur l’expérience des membres du groupe et destinés à des médecins spécialistes et généralistes. D’autres documents de synthèse de ce type peuvent être envisagés par la suite. — Diffusion et débats sur les recommandations récentes des groupes européens sur la mesure de la pression artérielle et la rigidité artérielle. seniors ne permet pas l’avancement des projets communs. À titre d’exemple, les deux réunions du groupe en 2007 (16 mars à Paris et 17 juin à Milan) ainsi que la manifestation du 19 octobre ont regroupé un nombre très limité d’hypertensiologues (environ 10). Par conséquent, le groupe Évaluation et Mesure doit s’appuyer sur les jeunes. Nous devons envisager deux stratégies : impliquer le groupe des jeunes hypertensiologues, faire participer les plus jeunes des différentes équipes d’HTA. Ainsi, les seniors des équipes cliniques et expérimentales doivent désigner un jeune de leur équipe pour participer aux travaux du groupe. L’intérêt pour les jeunes est de participer à des travaux de recherche et d’écriture pouvant produire rapidement des publications et des communications. Si le groupe ne gagne pas de nouveaux membres, organiser des réunions pour discuter entre les mêmes personnes est inutile et chronophage. Un nombre d’environ quinze jeunes est nécessaire pour démarrer les travaux envisagés. ■ Calendrier des réunions La structuration actuelle du groupe, avec la participation d’un petit nombre de Groupe de travail des infirmières et techniciens médicaux en HTA Le groupe de travail se réunit en mars et en octobre et prépare l’atelier IDE des Journées d’HTA du mois de décembre. Le travail actuel du groupe et les thèmes retenus sont centrés sur l’éducation thérapeutique, où sont démontrées les différentes expériences menées dans différents centres. Projets : un cours sur l’HTA en collaboration avec les IFSI et parallèlement, une consultation type, ce sujet reste à construire. ■ Winter and Summer Schools de l’ESH 2009 La SFHTA a pris en charge les frais de transport et d’hébergement des lauréats sélectionnés aux Winter et Summer Schools de l’ESH 2009 (ESH Winter school a eu lieu à Courmayeur, en Italie, les 7-14 mars 2009 — trois candidats ont été sélectionnés, ESH Summer school a eu lieu à Smolenice, en Slovaquie, les 1925 septembre 2009 — deux candidats ont été sélectionnés). ■ Coordonnatrice Chantal Lhermitte-Levet Lauréats des bourses, subventions, dotations et Prix 2008 Trois bourses de la SFHTA d’un montant de 35 000 € et cinq subventions de recherche d’un montant de 20 000 € chacune, ont été attribuées BOURSES SMAIL MESSAOUDI Centre de recherche des cordeliers — Inserm-U872, équipe 1, escalier e, 1er étage. 15, rue de l’école de médecine, 75006 Paris PROJET : Hypertension sensible au sel : implication du récepteur minéralocorticoïde et de ENAC dans l’endothélium vasculaire FERIEL AZIBANI Inserm-U942 — Hôpital Lariboisière, 41, boulevard de la Chapelle 75475 Paris Cedex 10 PROJET : Mécanismes du remodelage atrial dépendants de l’aldostérone, lors d’une hypertension artérielle ALEXANDRA LAUGEROTTE (BOURSE CŒUR ET HTA, SANOFI AVENTIS) Équipe Évaluation et modélisation des essais thérapeutiques (ÉMET) — CNRS, UMR-5558, UFR de médecine Lyon Laennec, 7, rue Guillaume 4 HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 Paradin, BP 8071, 69376 Lyon Cedex 08 PROJET : Intégration de trois sous-modèles dans un modèle numérique complet pour prédire l’impact de santé publique d’un traitement ß-bloquant sur une population hypertendue SUBVENTIONS GENEVIÈVE NGUYEN Inserm-U833, Collège de France, chaire de médecine expérimentale, 11, place Marcelin Berthelot, 75005 Paris PROJET : La forme soluble du récepteur de la (pro)rénine [(p)rr]: variations physiopathologiques et validation de sa mesure comme marqueur de substitution de la synthèse de (p)rr tissulaire chez le rat et la souris LAURE JOLY Service de gériatrie médecine b, CHU de Brabois, rue du Morvan, 54511 Vandœuvre-Les-Nancy HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:35 Page 5 V I E D E L A S O C I É T É JHTA PROJET : Relation entre foyers inflammatoires et calcifications détectés par tomographie par emission de positrons couplée au scanner et rigidite aortique évaluee par tonométrie et résonance magnétique nucléaire chez des patients âgés hypertendus : étude FICTEP JEAN-MICHEL HALIMI ATUL PATHAK CAROLINE RUGALE Unité inserm-U858, service de pharmacologie, faculté de médecine, 37, allées Jules Guesde, 31073 Toulouse Groupe Rein et hypertension EA3127, IURC, 641, avenue du Doyen Gaston Giraud, 34093 Montpellier Cedex 5 PROJET : Rôle du système éphrine B1 dans la fibrose cardiaque des cardiopathies hypertensives morphologiques et fonctionnelles cardiovasculaires induites par un régime hypersodé chez le rat Prix Bouchara-Recordati (5 000 € chacun) Travail : Recherche consacré aux rapports entre le métabolisme glucidique et les altérations artérielles chez des patients majoritairement hypertendus Boris Hansel, Pitié-Salpêtrière, Paris Travail : Épidémiologique concernant les relations entre l’alcool et de nombreux facteurs de risque cardiovasculaire Prix Paul-Milliez Award Ari Lieber, Hôtel Dieu, Paris Service de néphrologie pédiatrique, hôpital Clocheville, boulevard Béranger, CHU de Tours, 37000 Tours PROJET : Récepteur à la (pro)rénine et régulation des propriétés des cellules dendritiques humaines PROJET : Influence d’une insulino-résistance sur les altérations Initié à l’ESH à Paris 2004, le Prix Paul-Milliez a été décerné au Pr Bernard Levy, en juin 2008 es Les 29 JHTA 2009 rd 3 International Meeting of the French Society of Hypertension se tiendront les 17-18 décembre prochain au Palais des Congrès de Paris. V oici un avant-goût du contenu prévisionnel du programme de ces Journées qui se dérouleront, comme chaque année, au Palais des Congrès de Paris. Elles se dérouleront selon un ordre familier parcours « HTA Pratique » et « Recherche »: les ateliers, communications orales, la science pour les nuls, une controverse sur le thème « Le double blocage du SRA : effet sur les organes cibles et des mises au point. Des réunions communes avec la Société de néphrologie et le CNCF seront de nouveau organisées cette année. Et, cinq symposias organisés par l’industrie pharmaceutique. Vous avez été informés de toutes les modalités et de la mise en ligne du programme plus complet. Rendez-vous sans plus attendre sur sfhta.org – inscription au tarif préférentiel jusqu’au 24 novembre 2009, téléchargement des formulaires, inscriptions et réservations hôtelières en ligne sur sfhta.org. Les JHTA 2008 : quelques chiffres Elles ont connu une légère hausse d’affluence: 1400 (1374 en 2007) participants inscrits (dont 1050 médecins [75 %] 49 internes [3,5 %] et 70 infirmières [5 %], 102 intervenants [7,2 %], 74 masters de recherche, doctorant [5,28 %], 10 techniciens de laboratoire [0,7%], 45 Presse [3,2%] et 13 lauréats de Bourses présents). Soixante-sept communications orales ont été présentées (186 abstracts soumis et 119 posters). Pour la troisième année consécutive, le site Internet sfhta.org a mis à la disposition de tous la majorité des résumés scientifiques, accessibles dans une base de données, classés par thèmes et par année, l’accès est libre. Thèmes des ateliers et mises au point (prévisions) Ateliers ■ Tumeurs cortico-surrénaliennes et HTA ■ Effets du stress oxydant ■ HTA chez l'enfant et l'adolescent ■ Apnée du sommeil, HTA et insuffisance cardiaque ■ HTA et cerveau Mises au point ■ Variations de la température et PA ■ L’étude GenSalt: encore et toujours le sel ■ Physiopathologie moléculaire des phéochromocytomes ■ Qu'est-ce qu'une GWA ? ■ Voie des incrétines et pression artérielle ■ Les anti-agrégants plaquettaires en prévention primaire ■ Les canaux TASK et la poduction d'aldosterone ■ La nouvelle réglementation sur l'éducation thérapeutique. Une chance pour les médecins et leurs patients ? ■ Stratégies de prise en charge, actualisation des recommandations, et contrôle tensionnel ■ HTA et obésité abdominale ■ Critères de jugement rénaux dans les études thérapeutiques ■ Insuffisance cardiaque du sujet âgé ■ Désir de grossesse chez l'hypertendue traitée: conduite à tenir HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 5 HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 V I E IN D E L A 5/10/09 13:36 Page 6 S O C I É T É MEMORIAM Jacques de Champlain acques était diplômé de l’Université de Montréal et titulaire d’un doctorat à l’université McGill. Il avait été collaborateur de Julius Axelrod et de Jacques Genest (excusez du peu), et ses pas l’ont mené jusqu’au Karolinska de Stockholm. Il a été pionnier dans l’étude des relations entre l’hypertension et le système nerveux autonome (à une époque où personne ou presque n’y croyait), puis plus récemment dans celle du stress oxydant. Jacques de Champlain a été membre fondateur et président de la Société canadienne d’hypertension, puis de la Société québecoise après qu’il eut piloté l’organisation du congrès de l’International Society of Hypertension, en 1990, à Montréal. Il était jusqu’à maintenant encore membre du comité éditorial de nombreux journaux de prestige, dont le Journal of Hypertension. Il a reçu un nombre impressionnant de prix scientifiques et de hautes distinctions, académiques et nationales, et il a formé toute une génération de remarquables chercheurs canadiens. Un coup d’œil sur PubMed fait état de deux cent soixante publications internationales, et ses communications dans les congrès internationaux sont légion. Il était encore signataire d’un poster au dernier congrès de Milan. Mais au-delà de ses qualités scientifiques célébrées un peu partout dans le monde, au-delà de ses publications, c’est à l’ami que la communauté médicale française souhaite rendre hommage. Jacques était conseiller scientifique de la SFHTA depuis des années, y représentant le Canada. Présent à toutes les réunions de préparation du programme des Journées de l’hypertension artérielle, il faisait toujours des suggestions avisées et originales. Son immense gentillesse, son sourire, sa disponibilité, ont fait de lui un vrai ami pour nombre d’entre nous. Le trait d’union qu’il représentait entre les recherches française et canadienne n’est pas rompu pour autant, d’autres collègues canadiens sont très proches de la SFHTA. Mais nous n’avons pas fini de regretter le sourire et la bonhommie de Jacques. ■ J Notre ami Jacques de Champlain est décédé le 17 juillet 2009, emporté subitement par un infarctus du myocarde alors qu’il faisait du vélo avec ses petits-enfants. Il avait 70 ans, était en pleine santé apparente, et tous ceux d’entre nous qui l’ont rencontré aux dernières réunions de la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA), et tout récemment à Milan, l’avaient trouvé égal à lui-même. HTA-INFO pour la SFHTA NOUVEA i-sfhta : U! la nouvelle lettre électronique de l’HTA Suivez l’actualité de notre discipline et de notre Société en vous abonnant depuis www.sfhta.org Évolution des recommandations Notes de lecture sur des articles récents Rendez-vous internationaux Messages de pharmacovigilance en médecine cardiovasculaire Vie de la société et des institutions (ESH, FRHTA, CFLHTA) Actualités de sfhta.org, Infos pratiques sur les JHTA et Activités des groupes de travail 6 HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 Rendez-vous sur www.sfhta.net/newsletter.php3 Lors de votre inscription choisissez entre la présentation illustrée (mode HTML) ou bien texte seul (TEXT) suivant vos préférences. HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:36 Page 7 A N A L Y S E S Faire simple : le bon plan pour contrôler les hypertendus Faut-il être pragmatique et simple pour mieux contrôler les hypertendus non compliqués ? C’est l’hypothèse testée au travers d’un « plan d’action simplifié » comparé aux soins courants. Mais quitte à faire l’éloge de la simplicité, il ne faut pas se tromper en analysant les facteurs qui sont en amont du succès. Une expérience originale. © Imothep MS L e contrôle tensionnel reste imparfait. En partant des principes que plus grand est le nombre de médicaments plus faible est l’observance, et que l’inertie thérapeutique est aggravée par le grand nombre de choix thérapeutiques, des auteurs canadiens ont comparé l’efficacité antihypertensive d’un « plan d’action thérapeutique simplifié » à celle des « soins courants » théoriquement fondés sur les recommandations canadiennes (qui ne recommandent pas les combinaisons fixes en première ligne de traitement) chez des hypertendus non ou insuffisamment traités.1 Ce « plan simplifié » a consisté en l’utilisation initiale de « doses faibles » d’association diurétique/IEC ou diurétique/ARA2 avec l’arrière-pensée que cette approche réduit le besoin de changement de classes et facilite l’escalade thérapeutique. Les investigateurs devaient utiliser en première étape un demi-comprimé de n’importe laquelle des associations diurétiques/bloqueurs du système rénine disponibles dans le commerce. En cas de contrôle tensionnel clinique non satisfaisant, le protocole prévoyait en deuxième étape de doubler la dose de l’association, puis en troisième étape d’adjoindre un antagoniste calcique jusqu’à la dose optimale, puis en quatrième étape d’adjoindre un antihypertenseur non encore utilisé (alphabloquant ou bêtabloquant ou spironolactone). Cette action étant imposée à l’investigateur et non au patient, les auteurs ont utilisé un essai en cluster randomisant quarante-cinq médecins (capables de recruter une cinquantaine de patients) soit vers le « plan d’action simplifié » soit vers le « soin courant » en prenant soin – pour éviter toute contamination – d’envoyer des protocoles différents à chacun des deux groupes de médecins. L’objectif principal était le succès tensionnel à six mois défini par une pression artérielle clinique (moyenne de 5 mesures d’un appareil oscillométrique) < 140/90 mmHg chez les hypertendus et < 130/80 mmHg chez les diabétiques. À l’inclusion, les caractéristiques des médecins (nombre et délai d’inclusion des patients par cluster, date de thèse, sexe, urbains ou non) et des patients (âge, sexe, diabétiques, niveau tensionnel) étaient comparables entre les deux groupes. Un total de 2104 hypertendus (dont 49 % initialement traités) ont été suivis par quarante-cinq médecins, dix-huit dans le groupe « plan d’action simplifié » et vingt-sept dans le groupe « soins courants ». Un meilleur contrôle à six mois Le taux de succès tensionnel à six mois a été meilleur dans le groupe « plan d’action simplifié » (64,7 % vs 52,7 % dans le groupe « soins courants » ; p = 0,026). La baisse tensionnelle a été significativement plus importante dans le groupe « plan d’action simplifié » tant pour la systolique (22,6 ± 4,9 vs 17,5 ± 5,2 mmHg; p = 0,002) que pour la diastolique (10,4 ± 3,3 vs 8,2 ± 3,1 mmHg; p = 0,03). Le taux d’événements indésirables a été identique dans les deux groupes. Le taux d’exposition aux associations fixes a été naturellement plus élevé dans le groupe « plan d’action simplifié » (85 % vs 15 %; p < 0,001). Le nombre de classes d’antihypertenseurs a été également plus important dans le groupe « plan d’action simplifié » (2,3 vs 1,9 ; p < 0,001). En analyse multivariée, les facteurs prédictifs du succès tensionnel sont l’assignement au groupe « plan d’action simplifié » (RR 1.2; p = 0,03) et le fait de ne pas être diabétique (RR 2.5; p < 0,001). Il n’y a pas de franche différence de satisfaction des médecins entre les deux groupes. Les recommandations devraient être plus directives ? La conclusion des auteurs est qu’un « plan d’action simplifié » utilisant en première ligne de faibles doses d’une combinaison fixe diurétiques/bloqueurs du système rénine est – en termes d’efficacité tensionnelle à six mois – supérieur aux « soins courants » suivant les recommandations. Est-ce vraiment la bonne conclusion? En d’autres termes, le fait important est-il d’avoir initié le traitement par une association fixe faiblement dosée et d’avoir utilisé six fois plus d’associations fixes? C’est probablement en imposant des associations synergiques et l’utilisation de diurétiques que le « plan d’action simplifié » a été plus efficace. En effet, l’analyse des classes d’antihypertenseurs en cours d’utilisation en fin d’étude (6e mois) montre qu’un inhibiteur du système rénine (en association ou seul) est utilisé par 89,8 % des hypertendus dont les médecins ont été randomisés dans le groupe « plan d’action simplifié » vs 67,3 % dans le groupe « soins courants » et qu’un diurétique (en association ou seul) est utilisé par 91,9 % des hypertendus dont les médecins ont été randomisés dans le groupe « plan d’action simplifié » vs 53,7 % dans le groupe « soins courants » alors que les antagonistes calciques sont utilisés de façon similaire (environ 30 % dans les deux groupes). L’étude HOT avait déjà démontré il y a plus de dix ans qu’un plan d’action thérapeutique fondé sur un antagoniste calcique, puis l’adjonction d’un inhibiteur du système rénine puis d’un diurétique permettait d’amener près de 90 % des patients à l’objectif tensionnel diastolique. Plutôt que de se poser la HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 7 HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:36 Page 8 A N A L Y S E S question de l’inclusion dans les recommandations de l’autorisation des associations fixes faiblement dosées en première intention, il serait préférable – comme l’ont fait les Anglais – de donner un plan d’action précis aux médecins au-delà de la bithérapie et de préciser dans les recommandations qu’en dehors des spécificités du patient (effets secondaires déjà survenus, comorbidités ou complications) une trithérapie antihypertensive doit contenir un bloqueur du système rénine, un diurétique et un antagoniste calcique et que la quatrième classe devra être soit un bêtabloquant soit de la spironolactone. Les recommandations devraient éviter aux médecins de s’éparpiller dans des choix thérapeutiques aléatoires souvent non synergiques. Si les associations fixes améliorent l’observance, facilitent l’escalade thérapeutique et diminuent peut-être l’inertie clinique, le principal résultat de cette étude est que l’utilisation imposée d’associations synergiques comportant des diurétiques est plus efficace que le libre choix du prescripteur. Ne nous trompons pas de conclusion! ■ Guillaume Bobrie* (*) Hôpital européen Georges-Pompidou Unité d’hypertension artérielle, 75015 Paris 1. Feldman RS, Zou GY, Vandevoort MK, Wong CJ, Nelson SAE, Feagan BG. A simplified approach to the treatment of uncomplicated hypertension. A cluster randomized controlled trial. Hypertension 2009 ; 53 : 645-53. Sur sfhta.org Stents et sténose des artères rénales : plus de mal que de bien Une récente évaluation de la pose de stents dans l’indication des sténoses athéromateuses des artères rénales remet les pendules à l’heure. Résumé et commentaires. Quel bénéfice de protection rénale attendre de la pose de stents sur les sténoses athéromateuses des artères rénales ? Et avec quelle sécurité ? Pour répondre à ces questions au sujet desquelles on ne dispose que de données limitées, dix centres médicaux européens ont inclus 140 patients dans un essai randomisé. Les résultats sont publiés dans les Annals of Internal Medicine.1 Résumé de l’étude — Suivis pendant deux ans, les patients inclus avaient une altération de la fonction rénale (clairance de la créatinine < 80 mL/min selon la formule de Cockcroft) et une sténose de 50 % ou plus (évaluée par angioscan, IRM ou angiographie). Ils devaient avoir une pression artérielle (PA) contrôlée un mois avant l’inclusion, si possible sans recours à une IEC ou un sartan. La cible tensionnelle était à 140/90 mmHg. Ont été exclus les sujets avec petit rein (< 8 cm), une sténose trop serrée (diamètre < 4 mm), une insuffisance rénale sévère (clairance < 15 mL/min), un diabète avec protéinurie (> 3 g/d) et une HTA maligne. Les patients étaient randomisés en deux groupes : angioplastie avec traitement médicamenteux vs traitement médical seul. Le traitement médicamenteux, conduit de la même façon dans les deux groupes, comportait des antihypertenseurs, un hypolipémiant, de l’aspirine et des conseils de sevrage tabagique. Les résultats (en résumé) montrent que 46 des 64 patients du groupe angioplastie ont été jusqu’au bout de la procédure (la pose d’un stent). Dix de ces 64 (16 %) et 16 (22 %) du groupe traitement médical ont atteint le critère primaire, à savoir une détérioration de la fonction rénale définie par une diminution de 20 % ou plus de la clairance (hasard ratio 0,73 (95 % CI ; 0,33-1,61). Des complications graves sont survenues dans le groupe angioplastie, dont deux décès (3 %) liés à la procédure, un décès décalé par hématome infecté et un recours à la dialyse consécutive à une embolie de cholestérol. Concernant les incidents mineurs, citons 11 patients (17 %) du groupe angioplastie ayant présenté un hématome au point de ponction. Au total les auteurs n’ont pas retrouvé, au terme de deux ans de suivi, de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne l’évolution de la fonction rénale. On ne peut donc pas conclure sur ce point. En revanche, l’importance des effets secondaires suggère que la pose de stents à de tels patients fait plus de mal que de bien, indiquent les auteurs dans la discussion. autre commentaire… Retrouvez l’analyse complémentaire de cette étude faite par Michel Beaufils sur sfhta.org Vous serez prévenu de sa parution via le supplément électronique d’HTA-INFO: la lettre i-sfhta Les arguments s’accumulent pour penser que l’usage en première intention d’une association fixe permet d’obtenir un meilleur contrôle de l’HTA, avec toutes les conséquences qui en résultent en termes de santé publique. ✔ Une nouvelle recommandation est parue au Canada en 2008, proposant cette pratique; la France suivra-t-elle? Abonnez-vous à la newsletter si vous ne l’avez pas fait, c’est gratuit ! 8 Commentaires — Trois questions à Pierre-François Plouin, un des auteurs HTA-INFO: Le résumé de l’étude fait part « d’un effet peu clair de la pose de stents sur les artères rénales athéromateuses et d’un nombre significatif de complications liées à la procédure ». C’est une déception, notamment sur la fréquence des effets secondaires ? Pierre-François Plouin : L’absence de bénéfice de l’angioplastie, par comparaison au traitement médicamenteux seul, sur la fonction rénale (le critère principal de l’essai) et HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 sur les événements cardiovasculaires a deux explications. La première est liée aux progrès des traitements médicamenteux qui ont maintenant une capacité de néphroprotection et surtout de protection cardiovasculaire bien documentée. La seconde est liée au fait que la maladie rénovasculaire a deux composantes, la sténose artérielle et la maladie parenchymateuse d’aval. L’angioplastie avec stent permet généralement de lever la sténose, mais n’entraine aucun bénéfice sur HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:36 Page 9 A N A L Y S E S l’atteinte parenchymateuse. Concernant la fréquence des effets secondaires, il faut se rappeler que dans tout essai invasif d’intervention, une bonne partie des événements indésirables suit immédiatement l’intervention, alors que les événements spontanés dans le groupe sans intervention sont répartis au fil du temps. Un essai court met en relief les complications à court terme de l’intervention. Il est possible que cette dernière entraine un bénéfice différé, comme cela a été montré dans les essais de revascularisation carotidienne : dans ces essais, les courbes de survie sans événement se croisaient après deux ans ; d’abord défavorables à la chirurgie, elles faisaient apparaitre un bénéfice significatif à la 5e année. Le suivi disponible pour STAR est de deux ans, et un suivi supplémentaire jusqu’à la 5e année est prévu. HTA-INFO: Le texte long des recommandations ESH 2007 indique que, « le taux de succès thérapeutique est bien plus faible dans les sténoses athéromateuses, avec une forte incidence de resténose, mais cette incidence peut-être limitée par la pose d’un stent, procédure dorénavant usuelle après angioplastie. […]. De nombreux essais ont comparé le traitement médical à l’angioplastie, leur méta-analyse montre un avantage modeste mais significatif en faveur de l’angioplastie. Le résultat dépend étroitement de l’habilité et de l’expérience de l’opérateur et le traitement médical seul est la meilleure option quand la fonction rénale est préservée, quand l’hypertension est contrôlée par le traitement, quand la sténose n’est pas trop serrée, et si l’hypertension dure depuis dix ans ou plus ».1 Cet extrait doit-il être modifié ? Pierre-François Plouin : Oui, bien entendu, cette recommandation devrait être revue. Les recommandations 2008 de l’AHA sont déjà beaucoup plus conservatrices.2 HTA-INFO: Un tel travail a-t-il des répercussions immédiates sur la pratique clinique, et, si oui, lesquelles ? Faudra-t-il envisager de rechercher moins fréquemment les sténoses d’artères rénales lors d’HTA résistante ? Pierre-François Plouin : STAR s’adressait à des patients dont l’hypertension était contrôlable. Il est probablement utile de rechercher des sténoses athéroscléreuses de l’artère rénale en cas d’HTA résistante. En revanche, il faut s’y abstenir si l’HTA est contrôlable. ■ 1. Bax L, Woittiez AJ, Kouwenberg HJ, et al. Stent Placement in patients with Atherosclerotic Renal Artery Stenosis and impaired Renal Function ; a randomized trial. Anal Int Med 2009 Jun 16; 150(12):840-8. 2. Rocha-Singh KJ, Eisenhauer AC, Textor SC, et al. American Heart Association Writing Group 8. Atherosclerotic Peripheral Vascular Disease Symposium II: intervention for renal artery diseuse. Circulation 2008 Dec 16; 118 : 2873-8. V A R I A Chair de poule et grand frisson : fréquence musicale et impressions artérielles L a musique déclenche des sensations uniques, de la chair de poule au grand frisson. On rencontre aussi les larmes, l’extase, l’état de transe, les sursauts, les tremblements, les palpitations, les vertiges, l’hébétude et bien d’autres états parfois organisés en danses rituelles ou à caractère socialisant et fédérateur permettant aux participants de libérer des émotions en groupe. Les danses, synchrones avec la musique « déménagent » parfois, telles le jerk, le ska, le twist ou le rock’n roll, lorsque la musique est « violente », alors que d’autres sont plus « sages » telles la valse ou le menuet. Je n’évoque pas les consommateurs isolés et égoïstes qui écoutent leur MP3 sans communiquer avec leur prochain. Une autre façon de partager la musique, plus conventionnelle que la boîte de nuit, est le concert. La musique symphonique recèle des bijoux qui déclenchent des émotions partagées. Assister ainsi au Nabucco de Giuseppe Verdi aux Arènes de Vérone m’a déclenché une bouffée émotionnelle, de la chair de poule puis des larmes et cet état unique de grand frisson lors du Va pensiero entonné par le chœur des esclaves, soutenu par un orchestre calé rythmiquement par un tuba puissant. C’est le seul opéra, le seul lieu où la foule bisse régulièrement un passage en cours d’interprétation. Cette réflexion sur le lien unissant la musique et les émotions taraude depuis quelques années Luciano Bernardi, Italien de Pavie. Son dernier article dans Circulation traite des réponses cardiovasculaires à des musiques structurées comme ce chœur des esclaves, le Nessun dorma du Turandot de Puccini, le Libiamo ne’ lieti calici de La Traviata de Verdi, une cantate de Bach (BWV 169) et l’adagio de la Neuvième Symphonie de Beethoven.1 Les sujets sont ou non musiciens. Les conclusions de ce très bel article sont que la structure des morceaux se reflète dans le profil cardiovasculaire des sujets, en quelque sorte entraînés par la musique. L’accélération d’un tempo et le crescendo sont les événements musicaux les plus influents. Les rythmes lents à 0,1 Hz se plaquent sur le rythme spontané d’oscillation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque. Dans cette étude, les non-musiciens sortent gagnants — gagnants, comme diraient les mauvais politiques. Ils écoutent de la bonne musique (gagnants) et ils réagissent comme les musiciens (gagnants). Ceci laisse à penser que la réponse inconsciente à la musique ne s’éduque pas. Enfin une bonne nouvelle pour les amateurs ! ■ Jean-Luc Elghozi 1. Bernardi L, Porta C, Casucci G, et al. Dynamic interactions between musical, cardiovascular, and cerebral rhythms in humans. Circulation. 2009 ;119:317180. HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 9 HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:36 Page 10 D É B A T Le débat sur la polypill Est-il politique ou médical ? La polypill bouscule nos habitudes. Avant de se déclarer pour ou contre ne faut-il pas préciser de quel point de vue on se place ? Premier constat: après douze semaines les pourcentages d’arrêt du traitement ne diffèrent pas quelle que soit la combinaison prise; en d’autres termes, le cocktail paraît bien supporté, même dans sa version la plus complète. © Imothep MS «L es bien portants sont des malades qui s’ignorent. » La transposition de cette célèbre phrase de Jules Romain à la médecine du risque cardiovasculaire qui s’applique volontiers aux sujets asymptomatiques a été déjà commentée,1 mais force est de constater, que la réalité va très vite en ce domaine puisque plusieurs auteurs ont amorcé le traitement des sujets dits « préhypertendus ».2 Cette perspective de traiter des « sujets apparemment sains » vient de franchir un cap supplémentaire avec l’arrivée de la polypill dont les premières expérimentations (en phase II) sont lancées.3 Cette histoire s’écrit actuellement en Inde. Là, 2053 sujets sans antécédent cardiovasculaire, fumeurs pour 13,4 % d’entre eux et aux caractéristiques de risque cardiovasculaire disons « banales » (en moyenne, 54 ans ; BMI 26, PAS 134, PAD 85, HDL cholestérol 1,1 mmol/L) hormis un diabète dans 34 % des cas, ont reçu en aveugle différents traitements allant du placebo, jusqu’à l’association en un seul comprimé (la polypill) de trois antihypertenseurs, de l’aspirine et de la simvastatine; le tout suivant neuf possibilités distinctes. Avec quels résultats? * 10 Deuxième enseignement: la combinaison des antihypertenseurs (ß-bloquant IEC diurétique), paraît efficace: la baisse vs placebo a été significative de 7,4 mmHg pour la PAS et 5,6 mmHg pour la PAD (Hg en moyenne)*. Compte tenu du niveau initial de la pression artérielle qui était normal, cette baisse de pression est quantitativement de forte amplitude. Concernant le LDL cholestérol, la polypill permet une réduction de 0,7 mmol/L (95 % CI 0,62-0,78), mais moins qu’avec la simvastatine seule (0,83 mmol/L). Ces données très préliminaires peuvent susciter deux ordres de commentaires. À l’aune de notre médecine individuelle, et donc coûteuse, on peut critiquer le choix des molécules, leurs dosages, le caractère aveugle de l’administration, douter de l’observance à long terme; bref évoquer l’absence de finesse de cette polypill qui, si, elle était administrée sans discernement, pourrait être dangereuse chez les sujets, par exemple, à risque d’angioœdème qui ne supporteraient pas un IEC. Soit. Mais, s’il existe des raisons pour ne pas être enthousiasmé, on ne peut pas ignorer que l’Inde compte environ 1 milliard 100 millions d’habitants et que l’HTA et les dyslipidémies y sont sous diagnostiquées. À cette échelle, le défi de santé publique devient politique: peut-on réduire le risque cardiovasculaire d’une telle population en campant sur le modèle du traitement individualisé (qui suppose d’examiner et de surveiller tout le monde par des examens cliniques et biologiques répétés) dans un pays où l’accès à l’eau potable n’est pas encore assuré pour tous? La question, aussi difficile soit-elle, est permise et on peut comprendre la recherche d’autres voies, celles de HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 la simplicité et de la rapidité et peut-être, au niveau populationnel d’une efficience accrue. C’est ce que pensent les partisans de la polypill qui, citant les travaux de Wald et Law, estiment que l’on pourrait réduire de 80 % le risque cardiovasculaire des sujets âgés de 55 ans et plus sans tenir compte de leur risque cardiovasculaire antérieur. Concernant la politique, il faut souligner la particularité économique de cette polypill: fabriquée, en Inde, par la compagnie indienne Cadila Phamarceuticals qui a participé au financement de cet essai, elle ne se compose que de génériques et ses concepteurs peuvent se passer des grands industriels traditionnels du médicament. Avec ce comprimé « tout en un », destiné à des milliards de sujets « apparemment sains », indiens ou chinois, par exemple, les théories de Knock pourraient bien se mondialiser. Il est sans doute trop tôt pour s’en réjouir ou le regretter, mais en considérant ce dossier d’actualité sans doute devons-nous apprendre à composer avec des considérations à la fois politiques et médicales ; comme si la polypill « mélangeait » tout: les principes actifs comme les principes moraux appliqués aux individus et aux populations. ■ Nicolas Postel-Vinay° ° Unité d’hypertension artérielle, hôpital européen Georges-Pompidou, 75015 Paris. 1. Postel-Vinay N, Corvol P. « Le retour du Dr Knock, essai sur le risque cardiovasculaire ». Odile Jacob (éd.), Paris 2000. 300 pages. 2. Julius S, Nesbitt SD, Egan BM, et al. Trial of Preventing Hypertension (TROPHY) Study Investigators. Feasibility of treating prehypertension with an angiotensin-receptor bloqué. N Engl J Med 2006 Apr 20 ; 354(16) : 1685-97. Epub 2006 Mar 14. 3. Yusuf S, Pais P, Afzal R, et al. Indian Polycap Study (TIPS). Effects of a polypill (Polycap) on risk factors in middle-aged individuals without cardiovascular disease (TIPS) : a phase II, double-blind, randomised trial. Lancet 2009 Apr 18 ; 373(9672) : 1341-51. * Pour le détail de ces résultats, il faut bien entendu se rapporter à la publication. HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:36 Page 11 N O T E S Médicaments en bref ! D E L E C T U R E Toujours plus bas ? Au fil des publications, HTA-INFO relève quelques informations concernant l’actualité du médicament et notamment de la pharmacovigilance. Brèves notes de lecture. ■ Hydrochlorothiazide et indapamide : photosensibilisations La Revue Prescrire revient sur les risques de photosensibilisation de l’hydrochlorothiazide et de l’indapamide à l’occasion de leur notification dans les RCP.1 Elle rappelle que les risques de photosensibilisation font partie des effets indésirables connus depuis longtemps des diurétiques thiazidiques et que depuis 2007, ces risques sont progressivement mentionnés dans les RCP des spécialités contenant de l’hydrochlorothiazide ou de l’indapamide. Voici un extrait de la mention dans le RCP de Fludex® : « Photosensibilité : des cas de photosensibilité ont été rapportés avec les diurétiques thiazidiques et apparentés [...]. Si une réaction de photosensibilité apparaît pendant le traitement, il est recommandé d’arrêter le traitement. Si une nouvelle administration du diurétique s’avère nécessaire, il est recommandé de protéger les parties du corps exposées au soleil ou à la lumière UV. » Ces diurétiques ne sont pas les seuls et d’autres médicaments exposent davantage au risque de photodermatoses, tells, l’amiodarone, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les cyclines, les psoralènes, les quinolones, les sulfamides.2 Les patients traités par de tels médicaments doivent être encouragés à se protéger du soleil conseille Prescrire. 1. Rev Prescrire 2008 ; 28 : 738. — 2. Rev Prescrire 2000 ; 20 (205) : 283-90. ■ Clopidogrel et interactions avec les IPP Il est classique de recommander l’utilisation d’un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) pour diminuer le risque d’hémorragie gastro-intestinale chez les patients prenant à la fois du clopidogrel et de l’aspirine. Comme l’indique The Medical Letter, datée du 20 mars 2009, sur la base de plusieurs publications récentes, on peut reconsidérer ces recommandations.1 Comme le rappellent les auteurs, le clopidogrel est un promédicament et l’enzyme CYP2C19 du cytochrome P450 semble être principalement responsable de sa bioactivation. Les résultats de trois nouvelles études2-4 mentionnent que les patients avec un polymorphisme génétique fréquent du CYP2C19, se manifestant par une diminution de l’activité enzymatique (retrouvée chez environ 30 % des sujets dans une étude), avaient davantage de chances de présenter des événements cardiovasculaires récurrents durant un traitement de clopidogrel que ceux dont l’activité du CYP2C19 était normale. La prise d’un IPP pourrait aussi diminuer l’activité enzymatique du CYP2C19. Le loméprazole est considéré comme un inhibiteur puissant du CYP2C19 ; les autres IPP pourraient aussi inhiber le CYP2C19, (le pantoprazol semblant être le moins inhibiteur de tous). La question de remplacer les IPP par un inhibiteur des récepteurs H2 (ranitidine, famotidine ou nizatidine) est ainsi posée. Pour les patients qui ont besoin d’un IPP, The Medical Letter précise que le pantoprazole semble être le meilleur choix. ■ 1. Med Lett on Drugs Ther. Édition française 2009 ; 31 : 21-2. 2. Mega JL, et al. Cytochrome P-450 polymorphisms and response to clopidrogel. NEJM 2009 ; 360 : 354. 3. Simon T, et al. Genetic determinants of response to clopidrogel and cardiovascular events. NEJM 2009 ; 360-3. 4. Collet JP, et al. Cytochrome 2C19 polymorphism in young patients treated with clopidrogel after myocardal infarction : a cohort study. Lancet 2009 ; 373 : 309. ■ Base de données Thésorimed® : agrément de la HAS La base Thésorimed® a été agréée par la Haute Autorité de santé (HAS) en juin 2009, devenant ainsi la quatrième base de référence sur le médicament.1 L’inscription est gratuite (une adresse e-mail et un nom suffisent) et la consultation via Internet est ouverte à tous, professionnels comme particuliers. De la recherche simple de monographies à l’analyse poussée de prescriptions (pour lesquelles il est possible d’intégrer des paramètres physiopathologiques du patient), Thésorimed® donne des résultats classés sous forme de tableau prédétaillé. Thésorimed® est financée par la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, la Mutualité agricole, et le Régime social des indépendants; aucun financement en provenance des fabricants de produits de santé ne participe au développement et à la diffusion des données. ■ 1. Communiqué de presse HAS, juin 2009 et www.giesips.org (consulté le 18 août 2009). Nicolas Postel-Vinay* * L’auteur déclare ne pas avoir de conflit d’intérêt concernant les données de cet article. Web ✔ Risque d’événements indésirables lors de l’utilisation concomitante de clopidogrel et d’inhibiteur de la pompe à protons après un SCA. Actuellement, la cible systolique recommandée (ESH 2007 et HAS 2005) pour les hypertendus non diabétiques et sans insuffisance rénale se situe au-dessous de 140 mmHg. Pourquoi ne pas viser plus bas? Verdecchia et al. ont mis en œuvre cette idée dans le cadre de l’étude randomisée Cardio-Sis, proposant un contrôle strict de la systolique (cible PAS ≤ 130 mmHg) à 558 patients comparés en ouvert comparé à un contrôle usuel (cible PAS ≤ 140 mmHg) pour 553 autres. Le Lancet livre ses résultats. 1 Au terme d’un suivi médian de deux ans durant lesquels les médecins voyaient les patients tous les quatre mois, en étant libres de leurs choix thérapeutiques, les PAS et PAD ont baissé en moyenne de 23,5/8,9 mmHg (SD 10,6/7,0) dans le groupe usuel et de 27,3/10,4 mmHg (SD 11,0/7,5) en cas de contrôle strict ; soit une différence significative de 3,8 mmHg sur la systolique et 1,5 mmHg sur la diastolique. La prévalence de l’hypertrophie ventriculaire gauche électrique au terme des deux ans, (un solide prédicteur d’événements cardiovasculaires), s’avère moindre dans le groupe contrôle strict; c’était l’objectif primaire de l’étude qui est donc atteint. Mieux, l’objectif secondaire composite (mortalité toute cause, infarctus du myocarde, AVC, AIT, insuffisance cardiaque, angine de poitrine, fibrillation auriculaire, revascularisation coronaire, dissection aortique, occlusion artérielle périphérique, dialyse pour insuffisance rénale) a été aussi atteint puisque les événements se sont avérés moindres dans le groupe strictement contrôlé: 4,8 % des patients ont comptabilisé un événement versus 9,4 % (p 0,003) ; autrement dit 2,54 événe ments pour 100 patients/années versus 5,14 respectivement. Côté des inconvénients, l’essai fait part des effets indésirables observés: ils sont rares et ne diffèrent pas significativement dans un groupe ou un autre lit-on dans le résumé de l’article. Que retenir de ces données? Où s’arrêtera cette course à la baisse? La suite est à lire sur sfhta.org. ■ ✔ Sur sfhta.org, le résumé français de l’article de Ho, et al. (Risk of adverse outcomes associated with concomitant use of clopido- grel and proton pump inhibitors following acute coronary syndrome. Jama 2009 mar 4; 301(9): 937-44) assorti d’un bref commentaire sur le stenting des artères rénales. N. P.-V. 1. Lancet 2009 ; 374 : 525-33. Participez à cette rubrique sur sfhta.org en nous écrivant à : [email protected] HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 11 HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:36 Page 12 I N I T I A T I V E S Réseau HTA Vasc : évolution vers l’éducation thérapeutique Le réseau HTA Vasc Nord-Pas de Calais entre dans une nouvelle phase en proposant aux généralistes des territoires de Lille Sud et d’Arras un parcours d’éducation thérapeutique pour leurs patients. A près une enquête de faisabilité le réseau régional HTA Vasc est créé début 2003 sous la forme d’une association loi 1901 avec pour objectifs principaux le dépistage et le suivi des patients à risque cardiovasculaire élevé, la coordination des interventions des professionnels et l’harmonisation des pratiques. Trois groupes de travail sont créés: le groupe Soins conçoit un classeur de suivi Dossier patient et des fiches protocoles de soins, le groupe Éducation réalise des conférences sur l’éducation thérapeutique et des fiches d’information pour les patients, le groupe Information médicale s’occupe d’un séminaire annuel de l’HTA et de la pathologie vasculaire. Un registre informatisé est mis en place, à partir de la saisie des données du classeur de suivi. La Société française d’HTA, la Société française de médecine vasculaire et le groupe Vasculaire thrombose de la Société française de cardiologie apportent leur soutien scientifique au projet. Patients intéressés, mais médecins peu impliqués faute de temps Une évaluation est réalisée en 2006, à l’issue des trois premières années d’existence du réseau. Un questionnaire est envoyé à environ deux cents professionnels de santé adhérents et deux cents patients pour lesquels un classeur de suivi a été ouvert (HTA à risque cardiovasculaire élevé et/ou une maladie cardiovasculaire athéromateuse). Les patients se montrent intéressés par le principe même du réseau de santé, estimant qu’il contribue à faire progresser la prise en charge de leur maladie. Ils apprécient le classeur de suivi Dossier Patient, mais sont nombreux à reconnaitre ne pas savoir l’utiliser. Enfin, ils regrettent que leur médecin traitant ne s’intéresse pas à la démarche, la plupart refusant de remplir la partie « suivi » du classeur remis au patient au décours d’une hospitalisation. Quant aux médecins, s’ils apprécient également l’idée du réseau de santé, ils avouent ne pas avoir le temps de s’y impli12 quer. Ils ne souhaitent pas ouvrir les classeurs de suivi et inclure les patients dans le réseau, même en contrepartie d’une rémunération. Enfin, les comités de pilotage se réunissent de manière trop irrégulière pour être opérationnels. Démarche de prévention secondaire Cette évaluation sans concession conduit HTA Vasc à repositionner son champ d’intervention vers un service plus concret offert aux patients. Une démarche de prévention secondaire est mise au point pour les patients à risque cardiovasculaire élevé en s’appuyant sur l’éducation thérapeutique. Début 2007, deux premiers ateliers sont proposés aux patients ayant reçu un Dossier Patient lors d’une hospitalisation. L’atelier « Mon Dossier » les forme à remplir par euxmêmes leur classeur et à le soumettre à leur médecin traitant pour validation. L’atelier « Mon hygiène de vie » leur donne des conseils de diététique et de vie quotidienne. Deux autres ateliers seront créés en 2008: « Ma tension », enseigne aux patients les techniques d’automesure tensionnelle, et « Mon traitement », leur explique les effets des différents types de médicaments et apporte des solutions concrètes pour améliorer l’observance. Fin 2008, quatre cent cinquante patients avaient un Dossier HTA Vasc et plus de deux cents avaient participé à un ou plusieurs ateliers d’éducation thérapeutique. Par ailleurs, HTA Vasc développe également des actions de prévention primaire, dépistage de la pression artérielle et information sur les facteurs de risque cardiovasculaire. Elles sont réalisées en partenariat avec d’autres réseaux de santé (diabète, insuffisance rénale, addictions…) mille cinq cent personnes seront dépistées en 2007 et près de deux mille en 2008. Enfin, l’échange de bonnes pratiques est poursuivi avec les professionnels de santé, au travers d’un séminaire annuel, d’une lettre d’information et d’un site Internet, www.htavasc.fr. HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 Forte motivation des patients dans l’éducation thérapeutique Une nouvelle évaluation interne est réalisée fin 2008. Les patients sont enthousiasmés par leur participation aux ateliers d’éducation. Grâce à l’atelier « Mon dossier », ils remplissent eux-mêmes leur classeur de suivi. Cela contribue à le faire mieux accepter par leur médecin généraliste. Cependant, l’éloignement géographique des patients, répartis dans toute la région Nord-Pas-deCalais, ne permet pas à tous d’assister aux ateliers d’éducation. La plupart des dossiers sont toujours ouverts en milieu hospitalier, ce qui ne facilite pas leur suivi en médecine de ville. Si les médecins adhérents restent intéressés par le projet, au-delà d’un noyau actif, ils ont encore des difficultés à s’impliquer réellement. De leur côté, les groupes de travail espacent de plus en plus leurs réunions. Parcours de soins éducatifs pour les patients hypertendus à haut risque cardiovasculaire Tirant des enseignements de cette nouvelle évaluation, HTA Vasc opèrera un second repositionnement. Et, à la demande de l’Urcam Nord-Pas-de-Calais, les actions vers les patients vont se concentrer sur deux territoires de la région: Arras et Lille Sud, regroupant chacun environ soixante mille habitants. Dans chaque territoire, HTA Vasc propose aux médecins généralistes de prendre en charge un parcours d’éducation thérapeutique pour leurs patients présentant une HTA à haut risque cardiovasculaire et/ou une maladie vasculaire athéromateuse. Le parcours du patient débute par un diagnostic éducatif réalisé par un professionnel de santé formé à l’éducation thérapeutique. Il lui permet de mieux comprendre sa maladie et ses conséquences sur sa vie quotidienne. Des objectifs à atteindre sont fixés et communiqués au médecin généraliste par l’intermédiaire d’une fiche de liaison, qui constitue un lien permanent. Un Dossier HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:36 Page 13 I N I T I A T I V E S Service offert par le médecin généraliste à ses patients Ce parcours HTA Vasc est proposé depuis quelques mois à dix médecins généralistes de chaque territoire s’étant engagé dans le projet, et pourra s’étendre peu à peu aux autres médecins qui le souhaitent. L’objectif fixé est de prendre en charge quatre cents patients par an sur chaque territoire. Simple et concret, ce parcours de soins éducatifs se présente comme un service rendu au médecin généraliste. Celui-ci continue à piloter l’éducation thérapeutique, tout en pouvant s’entourer ponctuellement d’une aide extérieure pour ses patients à haut risque cardiovasculaire. Plusieurs d’entre eux se sont impliqués dans le parcours et les premiers retours sont excellents. ■ patient est également remis au patient, ouvert par une attachée de recherche clinique. Celui-ci suivra ensuite au mieux les cinq ateliers d’éducation thérapeutique : « Mon dossier », Mes repas », « Mon hygiène de vie », « Ma tension » et « Mon traitement ». Il pourra également bénéficier d’un suivi personnalisé en diététique. À l’issue de ce parcours, d’une durée de trois à six mois, un bilan individuel est réalisé, avec une évaluation par rapport aux objectifs fixés. Ses résultats sont transmis au médecin généraliste, qui poursuivra le suivi éducatif sur le long terme. Il pourra à tout moment contacter HTA Vasc pour un complément de prise en charge. Claire Mounier-Vehier, Paul Bocquet, Aurore Noël, Nathalie Vernet, Luc-Michel Gorre Pour en savoir plus contacter : Aurore Noël, Nathalie Vernet, chargées de mission HTA Vasc. Tél.: 0320444036 Mail: [email protected] Internet : www.htavasc.fr. Améliorer le contrôle tensionnel : l’accompagnement téléphonique Les évaluateurs du contrôle tensionnel le savent bien : une ordonnance et quelques comprimés ne suffisent pas pour obtenir une baisse optimale de la pression artérielle. Une initiative canadienne montre l’intérêt des appels téléphoniques assistés par ordinateur. S uite à la publication récente d’une étude originale,1 HTA-INFO a rencontré les investigateurs afin d’entendre quelques précisions complémentaires. Pavel Hamet (Montréal) nous répond. HTA-INFO : Vous venez de publier les résultats donnés par un programme d’aide à la prise en charge de l’HTA. En quoi consiste-t-il? Pavel Hamet: Tel que décrit dans le communiqué de presse de l’American Heart Association, (Dallas, États-Unis, le 5 mai 2009), notre étude a montré que: « les appels téléphoniques assistés par ordinateur améliorent la prise en charge de la pression artérielle (PA) chez les patients hypertendus. » Ce système simple de rétroaction automatisée est parvenu à rendre les hypertendus plus conscients de leur maladie et leur a aidé à diminuer de façon significative leur pression artérielle. L’intervention consistait à procurer aux patients de la branche active un autotensiomètre et l’accès à un système téléphonique informatisé qui demandait tout simplement aux patients leur PA de la journée et s’enquérait de leur prise quotidienne de médicament. Le système reliait les pharmaciens (au nombre de 32 officines) et les médecins (21 praticiens généraux) ainsi qu’une seule infirmière pendant toute l’étude en fournissant à tous un rapport mensuel. Le groupe contrôle de l’étude recevait quant à lui l’information usuelle fournie par la Société canadienne de l’HTA. HTA-INFO : Vous avez atteint vos objectifs primaires à savoir un meilleur contrôle tensionnel sans avoir de recours coûteux en personnel médical. Qu’en estil précisément et pourquoi ce moindre coût ? Pavel Hamet: En effet notre objectif primaire était le changement de la PA ambulatoire systolique et diastolique des 24 heures HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 13 HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:36 Page 14 I N I T I A T I V E S déterminées au départ et après une année d’étude. Le changement s’est révélé significativement plus important pour le groupe d’intervention : 11,9 mmHg systolique que pour le groupe contrôle (7,1 mmHg), P < 0,001) et 6,6 vs 4,5 mmHg pour la diastolique, P 0,007. On a aussi noté qu’une plus grande proportion de sujets ont atteint la pression artérielle cible (46 % vs 28 %, P 0,006) dans le groupe d’intervention par rapport au groupe contrôle. Nous avons dessiné cette étude pour qu’elle soit la moins exigeante possible pour les médecins et pharmaciens. De fait, les médecins ne faisaient que consulter le rapport mensuel à leur discrétion alors que les pharmaciens devaient permettre le transfert électronique des données pharmacologiques au système informatisé ainsi que d’accepter que le système effectue le rappel automatisé de renouvellement de prescription au patient. L’infirmière ne devait intervenir que lors des alertes, c’est-à-dire lorsque la PA des patients se situait hors des limites permises par les investigateurs. De fait, le système informatisé a effectué en moyenne 42 contacts par personne durant l’étude alors que le nombre d’interventions par l’infirmière n’étaient que de 1,9 par patient. C’est ce qui distingue notre étude de toutes les autres études d’adhérence thérapeutique soit le minimum de recours en personnel médical ou paramédical requis. HTA-INFO: Le programme a permis un meilleur contrôle avec un plus grand ajustement des posologies et des associations de médicament, mais sans augmentation du nombre de visites par rapport au groupe contrôle. Est-ce à dire qu’il a lutté contre l’inertie clinique? Pavel Hamet : Certainement, l’inertie clinique a été amplement secouée dans cette étude, car les médecins recevaient une évaluation de leurs patients entre les visites, mais de façon aussi importante les patients étaient plus conscients de leurs résultats, car ils étaient obligés de transmettre cette information lors de l’appel téléphonique informatisé. De la même façon, l’appel informatisé a participé à accroître l’observance médicamenteuse. Nous croyons que c’est l’ensemble de ces interventions bien que simples et automatisées qui a contribué au succès de cette approche. 2 HTA-INFO : Un travail précédent avait montré que les programmes de ce type devaient inclure une intervention humaine; votre essai qui fait intervenir en plus du système d’information, pharmaciens et infirmières donne des arguments dans le même sens. Pensez-vous qu’à l’avenir un programme entièrement autogéré par le patient a des chances de parvenir à un meilleur contrôle de l’HTA? Pavel Hamet: Notre programme ne demandait pas davantage d’interventions ni du médecin ni du pharmacien, mais effectuait un lien électronique informatisé entre les deux en boucle fermée avec les patients. L’intervention de l’infirmière (une seule pour 223 patients, 21 médecins et 32 pharmaciens) se limitait aux appels d’alerte exigés par le comité d’éthique. Nous croyons qu’un système basé fondé sur un lien non intrusif entre les professionnels de la santé mais interactif avec le patient est supérieur à l’autogestion simple. ■ 1. Rinfret S, Lussier MT, Peirce A, et al. The impact of a multidisciplinary Information Technology-Supported Program on Blood Pressure Control in Primary Care. Circ Cardiovasc Qual Outcomes 2009; 2: 170-7. 2. Green BB, Cook AJ, Ralston JD, et al. Effectiveness of home blood pressure monitoring, Web communication, and pharmacist care on hypertension control: a randomized controlled trial. Jama 2008 Jun 25; 299(24): 2857-67. MORCEAU CHOISI « L’extraordinaire force du sang » La première mesure de pression artérielle (Stephan Hales, 1733) a été rapidement commentée par Jean-Baptiste Sénac, médecin consultant du Roy et auteur du Traité de la structure du Cœur, de son action et de ses maladies, publié en 1749, il compte parmi les livres fondateurs de la cardiologie. Extrait. e sang surmonte tous ces obstacles, mais en les «L surmontant il perd une partie de son mouve- Web ✔ 14 Retrouvez la suite de ce texte magnifique et visualisez les pages originales du livre sur sfhta.org ment ; or on ne saurait évaluer cette perte, puisqu’on ne saurait apprécier les obstacles ; il n’est pas moins difficile de fixer la force qui restent dans les liqueurs qui circulent ; on ne peut se former qu’une idée vague de cette force […]. Quelques faits nous prouvent que le sang agit avec beaucoup de force. Quand il s’échappe des artères, il jaillit avec violence, il s’élance jusqu’à 10 ou 15 pieds, il va même jusqu’à 6 & 7 en forçant une veine : mais de telles observations prouvent seulement en général l’excès de la force qui pousse le sang en divers corps. D’autres expériences nous montrent très sensiblement la force du sang ; les vaisseaux les plus solides crèvent quelques fois dans des efforts & même sans ces HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 efforts : or les parois des artères et des veines résistant à une pression violente. M. Hales ne put forcer les membranes d’une carotide de jument avec un instrument qui comprimait l’air ; la veine jugulaire d’un autre cheval soutient une pression égale à la pression d’une colonne d’eau qui pèserait 97 livres ; la veine jugulaire d’un chien ne céda pas au poids de 14 livres d’eau […] On pousse le piston avec de grands efforts, cependant les vaisseaux y résistent ordinairement, dans les enfants mêmes : ce qui prouve que les artères ne cèdent pas alors à une action violente, c’est que le piston abandonné à lui-même revient à une grande rapidité. Si par la résistance que trouvent les injections, on jugeait de la force du sang, elle paraîtrait extraordinaire. » ■ J.-B. S. HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:36 Page 15 N O U V E L L E S ■ Tareg® : nouvelle indication dans l’insuffisance cardiaque et extension d’indication dans le postinfarctus du myocarde en première intention La Commission européenne a approuvé le nouveau RCP harmonisé et élargi de Tareg® (valsartan) pour tous les pays de l’Union européenne (UE). Tareg® est ainsi indiqué dans l’hypertension artérielle, dans le postinfarctus du myocarde récent chez les patients cliniquement stables présentant une insuffisance cardiaque symptomatique ou une dysfonction systolique ventriculaire gauche asymptomatique postinfarctus du myocarde récent et dans l’insuffisance cardiaque symptomatique, lorsque les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) ne peuvent pas être utilisés ou en association aux IEC lorsque les ß-bloquants ne peuvent pas être utilisés. Cette nouvelle indication dans l’insuffisance cardiaque et cette extension d’indication dans le postinfarctus du myocarde en première intention font suite aux résultats respectifs des études ValHeFT et VALIANT. VALIANT a montré que le valsartan était une alternative au traitement par IEC dans les suites d’un infarctus du myocarde récent avec insuffisance cardiaque symptomatique ou avec dysfonction ventriculaire gauche asymptomatique. Dans Val-HeFT, le valsartan a entraîné une diminution de la survenue des événements cliniques (mortalité et hospitalisation pour insuffisance cardiaque), dans une population d’insuffisants cardiaques, en particulier chez ceux qui ne recevaient pas de ß-bloquants ou qui n’étaient pas traités par IEC. Val-HeFT a ainsi mis en évidence une réduction de la morbimortalité de 13 % sous valsartan par rapport au placebo et, chez les patients non traités par IEC, une réduction de la mortalité de 33 % par rapport au placebo. VALIANT a également démontré l’efficacité du valsartan dans le post-infarctus du myocarde récent avec dysfonction systolique ventriculaire gauche asymptomatique ou insuffisance cardiaque symptomatique. Tareg® peut désormais être utilisé comme traitement de première intention chez les patients à haut risque après infarctus du myocarde récent. Ce nouveau RCP de Tareg® met en évidence son effet antiprotéinurique chez certains patients souffrant d’un diabète de type 2 dont la fonction rénale est préservée. ■ PM • Étude Val-HeFT : Cohn NJ, Tgnoni G. Valsartan Heart Failure Trial Investigators. A randomized trial of the angiotensin-receptor blocker valsartan in chronic heart failure. NEJM 2001 ; 345 : 1667-75. • Étude VALIANT : Pfeffer MA, et al. Valsartan, captopril, or both in myocardial infarction complicated by heart failure, left ventricular dysfonction, or both. NEJM 2003 ; 349 : 1893-906. • Hollenberg NK, et al. Albuminuria response to very high-dose valsartan in type 2 diabetes mellitus. J Hypertens 2007 ; 25 : 1921-6. D E • Viberti G, et al. Microalbuminuria reduction with valsartan in patients with type 2 diabetes mellitus. A blood pressure-independent effect. Circulation 2002 ; 106 : 672-8. D’après un communiqué du laboratoire Novartis, Rueil-Malmaison, 6 mai 2009 ■ Cozaar®: premier sartan et toujours innovant Depuis plus de cinquante ans les laboratoires MSDChibret s’engagent dans le domaine de l’hypertension artérielle par la découverte de molécules innovantes: chlorothiazide*, méthyldopa (Aldomet®), acide étacrynique*, amiloride, maléate d’énalapril (Renitec®), maléate de timolol et losartan, première molécule de la classe des sartans que les laboratoires MSDChibret n’ont cessé de faire évoluer. La gamme losartan est complète avec cinq dosages: Cozaar® 50 et 100 mg, Hyzaar® 50/12,5 mg et Fortzaar® 100/12,5 et 100/25. Depuis 2007 est disponible le Fortzaar® 100/12,5, (association fixe de la forte dose de losartan 100 mg et de la juste dose d’hydrochlorothiazide 12,5 mg). Cette association est particulièrement adaptée aux patients hypertendus diabétiques, population à haut risque cardiovasculaire. Son action est maintenue pendant vingt-quatre heures. Après les deux études pivots RENAAL (2001) et LIFE (2002) qui ont montré tout le bénéfice du losartan 100 mg sur la protection rénale et cérébrovasculaire, le losartan innove toujours: c’est le premier sartan à obtenir une indication chez l’enfant (depuis juin 2009) : traitement de l’hypertension artérielle essentielle chez les enfants et adolescents âgés de 6 à 16 ans chez qui la posologie recommandée est de 25 mg une fois par jour pour un poids corporel compris entre 20 et 50 kg ■ PM * Non commercialisé en France. D’après un communiqué du laboratoire MSD-Chibret ■ Daiichi Sankyo élargit son expertise à la thrombose Troisième laboratoire pharmaceutique japonais, Daiichi Sankyo compte parmi les vingt premiers groupes mondiaux. Il a pour objectif de devenir un acteur global sur le marché pharmaceutique mondial en contribuant à améliorer la qualité de la vie dans le monde grâce à la mise à disposition de médicaments innovants, Best in Class ou First in Class. Pour ce faire, il s’appuie sur les trois grandes forces motrices que sont l’innovation, l’intégrité et l’enthousiasme. Daiichi Sankyo France, présent depuis 2004 en France est aujourd’hui la première filiale européenne du groupe. Présidée par le Dr Christian Deleuze depuis sa création en 2003, elle connaît une croissance rapide et continue. Elle a fortement consolidé son implantation et renforcé N O S S P O N S O R S son offre thérapeutique avec des traitements à forte valeur ajoutée dans les domaines de l’hypertension artérielle et de la rhumatologie. En 2009, Daiichi Sankyo France, accélère son développement et s’apprête à relever un nouveau défi en élargissant son expertise au domaine de la thrombose. Afin d’apporter le soutien commercial nécessaire à la réussite de ses marques, la filiale française doublera ses effectifs d’ici fin 2009 par rapport à 2008. Forte de ses performances, Daiichi Sankyo France contribue activement à l’expansion du groupe et à la réalisation de sa vision à l’horizon 2015 : devenir un Global Pharma Innovator. Le chiffre d’affaire (2008) Daiichi Sankyo dans le monde est passé à 5,87 milliards d’euros dont 21,9 % sont attribués à la recherche avec pour domaines prioritaires le cardiovasculaire, la thrombose, le diabète, l’oncologie et les pathologies autoimmunes. Daiichi Sankyo France: 13 marques dans les domaines de la cardiologie et la rhumatologie. CA: 130 millions d’euros (estimation) — Effectif: 500 personnes. Président: Dr Christian Deleuze Directeur des affaires pharmaceutiques, pharmacien responsable: Céline Dosbaa Directeur financier: Olivier Hollemaert Directeur marketing: Dr Christine Delavault Directeur des ressources humaines: Jean-Michel Chappuis Directeur des ventes: Catherine Aube Directeur médical et affaires publiques/économiques : Dr Sylvie Darrigol D’après un communiqué du laboratoire Daiichi Sankyo, www.daiichi-sankyo.fr, Rueil-Malmaison, 2009 ■ sanofi-aventis : envergure mondiale et proximité Leader numéro un en Europe, fort de près de cent mille collaborateurs dans le monde (dont 28 000 en France), sanofi-aventis est présent dans plus de cent pays. Avec 4,5 milliards d’euros investis en 2007, sanofi-aventis consacre 16,2 % de son chiffre d’affaires à la recherche, la moitié de ses douze centres de recherche et développement sont localisés en France. Quarante-sept produits sont en phases avancées IIb et III. Trente nouveaux dossiers d’enregistrements pourraient être déposés d’ici 2010. Le laboratoire conduit une politique de proximité pour accompagner les professionnels de santé. Citons ici l’offre de formation (pour en savoir plus voir www.radiosIFM.com et www.santea.com), les programmes de santé publique (Agir pour la prévention, ou la campagne « des pas pour la vie » pour le dépistage de l’artérite oblitérante des membres inférieurs) ou les Espaces de rencontres et de information (ERI) lieux ouverts et accessibles à tous). ■ D’après un dossier de presse du laboratoire sanofi-aventis HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009 15 HTA-INFO26-06Y.qxd:Mise en page 1 5/10/09 13:36 Page 16 HTA-INFO SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’HYPERTENSION ARTÉRIELLE Filiale de la Société Française de Cardiologie 5, rue des colonnes du Trône – 75012 Paris BUREAU Président Xavier Jeunemaitre Président sortant Faïez Zannad Vice-président Xavier Girerd Secrétaire général Jean Ribstein Secrétaire général adjoint Jean Michel Halimi Secrétaire scientifique des Journées Michel Beaufils Conseil d’administration J. Amar, J.-F. Arnal, M. Azizi, M. Beaufils, A. Benetos, J. Blacher, G. Bobrie, P. Bousquet, B. Chamontin, T. Denolle, J. Ferrieres, X. Girerd, J.-M. Halimi, O. Hanon, D. Herpin, X. Jeunemaitre, S. Laurent, G. London, J.-M. Mallion, J.-J. Mourad, C. MounierVehier, F. Pinet, J. Ribstein, B. Schnebert, C. Thuillez, B. Vaisse, F. Zannad La Société française d’hypertension artérielle et le comité de rédaction d’HTA-INFO remercient pour leur soutien les laboratoires : Conseillers scientifiques H. Ben Maiz (Tunisie), M. Burnier (Suisse), J. de Champlain (Canada), C. Jazra (Liban), A. Persu (Bruxelles), M. Temmar (Algérie), D. Zaïd (Maroc) Comment s’exprimer au travers d’HTA-INFO ? HTA-INFO, lettre de la Société française d’hypertension artérielle, est adressée gratuitement aux membres de la Société. Les correspondances à la rédaction peuvent être adressées à Michel Beaufils (hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris) ou à Nicolas Postel-Vinay (éditions Imothep, 19, avenue Duquesne, 75007 Paris). Les demandes d’insertion d’articles, d’annonces de congrès ou de réunions, d’informations pratiques diverses sont soumises au comité de rédaction. 16 HTA-INFO — NUMÉRO 26 — SEPTEMBRE 2009